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25 août 2015 2 25 /08 /août /2015 14:28

 

Comprendre la dette publique (en quelques minutes)

 

Mise en ligne le 28 sept. 2011

Site internet: www.mrquelquesminutes.fr/#dettepublique_­video

Apprenez en quelques minutes ce qu'est la création monétaire par le crédit, le système des réserves fractionnaires, et l'article 123 du traité de Lisbonne... sans lesquels il est impossible de comprendre l'origine des dettes publiques et privées qui ravagent l'ensemble des pays développés.

 

 

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23 août 2015 7 23 /08 /août /2015 13:03

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

La vraie dette est... verte
Patrick Le Hyaric
Vendredi, 21 Août, 2015
Humanité Dimanche

 

Reuters
 
L'éditorial de Patrick Le Hyaric, directeur de l'Humanité. Contrecarrer la crise écologique, c’est stopper les dogmes de la guerre économique et la surexploitation de l’homme et de la nature.
 

L'an passé, c’était le 18 août... En 1970, c’était en décembre ... Cette année, c’était la semaine dernière, le 13 août. C’est le jour où la consommation mondiale en ressources naturelles a dépassé ce que la nature est capable de produire en un an. Dit autrement, la Terre vit désormais sur ses réserves entre cette mi-août et le 31 décembre. Et, depuis quarante ans, cette date avance de trois jours en moyenne par an. Tel est le résultat des études réalisées par l’organisation non gouvernementale Global Footprint Network, validées par les Nations unies. Ses méthodes de calcul méritent d’être confrontées à d’autres sources, discutées, améliorées ou contestées même. Mais, précisément, il n’y a pas de débat à propos de données aussi vitales, au sens propre du terme. Cela fait à peine l’objet d’une brève au milieu des faits divers des journaux télévisés.
Pourtant, l’affaire est sérieuse et plus qu’inquiétante! Il est vrai qu’un travail et des confrontations sérieuses autour de ces données s’accommodent très peu de la médiocrité de l’actuel débat politicien.
Notre belle planète voit, année après année, s’accumuler ce que l’on pourrait appeler « une dette écologique » qui, sans retournement rapide de la situation, peut faire craindre le risque d’un épuisement de la Terre. Or, dépasser, comme on le fait aujourd’hui, le seuil qui peut déstabiliser les écosystèmes qui maintiennent la vie humaine, revient à prendre le risque d’éteindre la vie sur Terre.

 

L’énoncer ne relève pas du catastrophisme et doit être compris comme un pressant appel à la conscience humaine pour engager d’urgence un processus de transition des modes de vie et de développement de nos sociétés et du monde. En effet, la terrible réalité d’un basculement est déjà là, sous nos yeux. L’homme, la nature et les animaux sont déjà touchés sous différentes formes: déforestation, baisse des ressources d’eau potable, fonte de glaciers, pollutions de toutes sortes, épuisement de réserves aquatiques, accumulation de déchets et de gaz à effet de serre, emballement du climat, chute de la biodiversité, disparition d’espèces végétales et animales, sécheresses répétées sur certaines zones de la planète qui ont pour conséquences de faire flamber les matières premières alimentaires, attisant des famines et des guerres, accélérant les migrations du sud vers le nord. C’est dire à quel point les simplismes, le rejet des autres, les racismes, le culte du chacun pour soi et de la concurrence de tous contre tous, désormais incrustés comme des évidences dans les débats politiques des forces dominantes et dans trop de consciences humaines, relèvent de la puérilité et de l’irresponsabilité. C’est dire aussi à quel point les données sur « l’empreinte écologique » ont une résonance particulière à quelques mois de la conférence mondiale sur le climat de Paris - Seine-Saint-Denis. Tout devrait être fait pour qu’elle débouche sur des actes concrets, précis, planifiés, contrôlés pour réduire sérieusement les gaz à effet de serre. Cet enjeu est autrement plus sérieux et grave que les problèmes de comptabilité analytique du monde capitaliste dont on nous abreuve en permanence pour mieux extorquer les fruits du travail des salariés, priver les retraités de leur dû, tout en réduisant les moyens consacrés à l’avenir de la jeunesse et à la culture.

 

Ce sont les mécanismes de la « concurrence », de la « compétitivité » qui épuisent en même temps les êtres humains et la nature. Pour obtenir ici une alimentation à bas prix, on détruit la forêt amazonienne pour y produire du soja qui sert à alimenter notre bétail. Ailleurs, en Afrique ou dans certaines parties de l’Asie, ce sont les cultures vivrières des populations locales qu’on empêche au profit de cultures d’exportation qui épuisent les sols pour prétendument rembourser des dettes. La Grèce, qui avait un secteur agricole de « circuit court », va devoir placer, sur injonctions des institutions européennes, son agriculture encore plus dans la concurrence mondiale. Le modèle de développement basé jusque-là sur le pétrole est à bout de souffle. L’exploitation aujourd’hui des pétroles non conventionnels comme les sables bitumineux, les gaz et pétroles de schiste, ne constitue qu’une fuite en avant dont on mesure mal les conséquences négatives. La dégradation régulière du capital naturel est donc une donnée très inquiétante. Le remboursement de cette dette verte ne peut pas se résoudre par des artifices comptables.

 

Quand, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France et l’Allemagne avaient chacune une dette représentant 200 % des richesses qu’elles produisaient, cela n’a empêché ni le redressement des deux pays, ni leur développement grâce à des dispositions techniques d’effacement de ces dettes que l’on pourrait aisément appliquer aujourd’hui pour la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la France ... En revanche, une augmentation de la température de la planète de 2 degrés dans les années à venir ne se résoudra pas par un jeu d’écriture. Ce serait vraisemblablement un pas de plus dans le violent tourbillon en cours dont le mot « crise » ne rend sans doute pas compte de toutes les complexités et implications pour le futur. De toute façon, nous ne reviendrons pas à la situation précédente.
Les combinaisons des crises économiques et financières qui font tanguer le monde, des crises politiques, culturelles, morales et de l’approfondissement de la crise écologique placent la planète et le genre humain dans une situation inédite de l’histoire de l’humanité.

 

En ce sens, le risque existe que notre Terre commune entre dans un processus de basculement poussant, si on n’y prend garde, à un effondrement de la biosphère et de nos sociétés. Le processus est en cours. Parce qu’il est sans violence apparente, il reste trop sous-estimé. L’effondrement des grandes civilisations s’est souvent étalé sur des dizaines d’années. Sans réaction au niveau nécessaire, les évolutions à l’œuvre peuvent, elles aussi, détruire notre civilisation. Les contrecarrer appelle de cesser d’appliquer les dogmes de la guerre économique qui conduisent à la surexploitation de l’homme et de la nature, de refuser le traité transatlantique, de penser une transition énergétique, de sortir du processus en cours d’industrialisation de la production agricole, de repenser la ville et les développements territoriaux, les systèmes de transport et les nouveaux logements
économes en énergie, la transformation de nos systèmes industriels, mais aussi de permettre l’émancipation des femmes qui partout doivent pouvoir être maîtresses de leurs corps ou encore de pousser partout à une révolution démocratique permettant aux citoyens d’être maîtres de leurs destins.

 

Une telle transition-révolution nécessiterait beaucoup de travail de recherche, de travail de réalisation, donc d’emplois nouveaux. En réalité, il conviendrait de s’engager dans un processus révolutionnaire de métamorphose pour un nouveau développement humain, social, environnemental.
Un tel mouvement de transition devrait pouvoir se déployer partout, à commencer par les localités, comme commencent à le faire certains maires, des associations et des groupes de citoyens impulsant une autre façon de vivre pour vivre mieux sur une Terre préservée. Il doit évidemment occuper les autorités départementales, régionales, nationales et mondiales. Seul un mouvement citoyen d’une ampleur inédite sera en mesure de l’imposer dans l’action sociale, politique et dans l’expérimentation. Ces débats occuperont une grande place dans notre Fête de l’Humanité dans quelques semaines. Elle devrait lancer un appel à la mobilisation populaire pour la réussite de la conférence mondiale sur le climat.
C’est une grande urgence! La vraie dette vis-à-vis des générations futures est verte. C’est de la vie sur Terre, de la vie humaine dont il s’agit!

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

 

 

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21 août 2015 5 21 /08 /août /2015 13:05

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

Près de Rouen, l'Etat fait expulser les «zadistes» de la ferme des Bouillons

|  Par Jade Lindgaard

 

 

 

Près de Rouen, sur les terres de Laurent Fabius, le ministre de la COP 21, l’État vient de faire expulser les «zadistes» de la ferme des Bouillons, un temps rachetée par une filiale du groupe Auchan. Occupée depuis plus de deux ans, des dizaines de personnes voulaient y pérenniser une activité agricole bio, et en faire un lieu de formation et d’éducation populaire.

 

Au début de l’été, des déclarations de Matignon laissaient croire à une possible évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes avant l’automne. C’est finalement une autre « zone à défendre », près de Rouen, installée sur un terrain acheté par Immochan, filiale d'Auchan, le géant de la grande distribution, qui a été vidée de ses habitants par la force publique, au petit matin du mercredi 19 août.

La ferme des Bouillons était occupée depuis deux ans et demi par des habitants qui voulaient empêcher sa destruction et sa transformation en grande surface commerciale. Ils y avaient développé du maraîchage bio, y animaient des rencontres militantes et des activités culturelles. Ils souhaitaient pérenniser leur activité agricole, et en faire un lieu de formation et d’éducation populaire. Petit à petit, ils s’étaient attiré le soutien des collectivités locales (dont la commune de Mont-Saint-Aignan où est sise la ferme, mais aussi Rouen métropole et la région Haute-Normandie), de l’association Terre de liens qui aident les agriculteurs sans terre à s’installer – par le biais notamment de financements collaboratifs –, et du millier de personnes qui avaient adhéré à l’association de soutien.

Si bien que début août, Auchan annonçait renoncer à ses 4 hectares. C'était une victoire en demi-teinte pour les opposants car le groupe annonçait aussi avoir signé un compromis de vente avec une SCI familiale formée par des paysagistes, voulant y développer eux aussi du maraîchage bio et de la permaculture. Sollicitée, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) de Haute-Normandie a pourtant renoncé à son droit de préemption, qui aurait permis de mettre le projet de la SCI en concurrence avec celui des occupants de la ferme. Quelques heures après l’annonce de la Safer, la préfecture expulsait les lieux.

 

Assemblée générale de plusieurs centaines de personnes devant la ferme des Bouillons après son expulsion (Facebook du collectif)Assemblée générale de plusieurs centaines de personnes devant la ferme des Bouillons après son expulsion (Facebook du collectif)
 

Cette expulsion précipitée d’un lieu devenu emblématique des alternatives au tout béton sanctionne ainsi les dizaines de personnes qui ont permis la préservation de ces terres, autrement promises à la destruction, par leur travail et leur capacité à créer un environnement social et solidaire autour de leur projet. La ferme des Bouillons n’était pas seulement une activité agricole ; c’était aussi un espace d’utopie concrète, animé collectivement, et autour d’une vision partagée de l’importance des communs, qu’il s’agisse de terres, de l’air que l’on respire, ou de pratiques pour vivre et penser librement.

C’est cette zone d’expérimentation sociale que la puissance publique est en train de démolir. La Safer a promis d’aider à trouver un autre lieu de culture au maraîcher du groupe. Mais rien ne remplacera les terres et les bâtisses habitées depuis deux ans, désormais riches de la valeur sociale de tout ce qui s’y est fabriqué au fil des mois d’occupation. La Safer a beau se retrancher derrière les arguments juridiques, il y a une dimension punitive, vexatoire, dans le refus de prendre en compte le projet des habitants de la ZAD des Bouillons.

C’est d’autant plus frappant que les acheteurs choisis par Immochan affichent un projet qui présente quelques similitudes avec celui des zadistes : agriculture bio et, même, permaculture. Mais imposé par les CRS, il en devient une caricature, comme le manifeste d’une certaine manière la vidéo autopromotionnelle des créateurs de la SCI : ils y parlent d’agro écosystème autonome en se présentant comme de « petits entrepreneurs », en remerciant Immochan et en souhaitant que les parents des enfants qui visiteront leur ferme aient envie de beaucoup y consommer.

 

 

Selon Ras l’front Rouen, Baptiste Mégard, le jeune fondateur de la SCI, est un militant de la Manif pour tous et fait partie des Veilleurs pour la famille (notamment opposés au mariage pour tous). Son frère aîné que l’on voit aussi dans la vidéo, gérant de l’entreprise Œuvre d’Arbre, Thibault Mégard, a été candidat suppléant aux élections législatives de 2007 dans la première circonscription de Rouen de Hubert de Bailliencourt, sous l’étiquette du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers.

« Nous avons quitté, un peu forcés, notre "ZAD de luxe" pour l'occupation d'une prairie face à la ferme occupée depuis ce matin par la SCI In Memoriam, qui démarre ses travaux de permaculture par le creusement de tranchées et l'envoi de nombreux vigiles avec molosses », ont réagi les habitants des Bouillons dans un communiqué.

Pour David Cormand, conseiller régional EELV en Haute-Normandie, l’évacuation de la ferme est « une injustice qui laissera des traces. La guerre menée à toute forme d'alternative est une faute ». Selon la Confédération paysanne, « les Bouillons sont un symbole, un mouvement porteur d’espoir. Et c’est toujours dangereux de briser un espoir ». C’est cet espoir d’une résistance citoyenne et non violente au saccage des hectares agricoles (un département disparaît tous les sept ans sous le béton) que l’État sanctionne. Le message peut surprendre alors que l’affaire se déroule dans la région de Rouen, sur les terres de Laurent Fabius, ministre de la COP 21, la conférence sur le climat en décembre. Lors d'une conférence de presse, Claude Taleb, vice-président EELV de la région Haute-Nomandie chargé de l'agriculture a accusé l'Etat de trahison : « La communauté que je représente a été trahie par les services de l'Etat. J'ai vu un relevé de conclusion de réunion, qui a eu lieu le 10 août, entre le préfet, la DRAF (le ministère de l'agriculture en région, ndlr), et la Safer. L'ensemble du scénario qui s'est déroulé jusqu'à l'expulsion de mercredi était déjà écrit : pas de préemption, on laisse faire l'attribution à la SCI, l'évacuation poliècre. Ni la DRAF, ne le préfet n'ont jugé utile de tenir au courant la région de leurs intentions ».

 

 

Vidéo de la conférence de presse des élus EELV de Haute-Normandie.

 

Qui est légitime pour décider du sort des terres ? C’est l’autre question soulevée par cette affaire. En soutenant les acheteurs choisis par Immochan, la Safer Haute-Normandie semble tracer un cordon sanitaire entre les professionnels agricoles et les acteurs du monde associatif et militant qui veulent développer des alternatives à l’agro-industrie. Chambres d’agriculture, banques, mutuelles, syndicats veulent préserver leur entre soi, imperméables aux demandes de ces nouveaux acteurs. Cette attitude conservatrice favorise les petits arrangements entre amis – vendre une terre agricole à la grande distribution ou à un parc de loisirs peut rapporter beaucoup d’argent à son propriétaire. En situation de dérèglement climatique et de pollution endémique des campagnes par les pesticides et les engrais chimiques, il n’est plus défendable que le sort des parcelles de prairie ou de culture soit entre les seules mains de la FNSEA.

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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6 août 2015 4 06 /08 /août /2015 23:35

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Gaffe à vos téléphones 06/08/2015 à 14h51
Refoulée des Etats-Unis à cause d’une conversation sur Facebook
Andréa Fradin | Journaliste Rue89
 
 

C’est une étrange histoire que relaient de nombreux médias allemands, dont le Spiegel et le Tages Spiegel. A les croire, une jeune Allemande s’est vue refoulée des Etats-Unis en raison d’une conversation privée qu’elle a eue sur Facebook.

 

Grillée par un tchat sur Facebook

Venue rendre visite à l’une de ses cousines vivant à Cleveland, la jeune fille de 19 ans a été interrogée par les autorités lors d’une escale à l’aéroport de Philadelphie. Après un premier entretien tendu, elle raconte avoir été renvoyée vers un deuxième interrogatoire. Là, une femme policier lui dit ne pas croire à sa version de l’histoire. Selon elle, la jeune Allemande a menti sur les raisons de son voyage : les quatre mois qu’elle s’apprête à passer aux Etats-Unis ne sont pas des vacances, mais du travail déguisé.

 

Passagers examinés par des agents de la TSA (administration de la sécurité des transports) à Los Angeles, au lendemain d’une fusillade, le 2 novembre 2013 (Kevork Djansezian/Getty Images/AFP)

 

Et à en croire le témoignage de la jeune fille, les autorités américaines tirent cette information de son compte Facebook, sur lequel elle aurait échangé avec sa cousine avant de venir. En lui proposant notamment de garder ses enfants dans le but de la remercier pour l’hébergement.

Pour la police américaine, le deal s’apparente à du travail au noir de jeune fille au pair. La passagère allemande aurait donc été priée de quitter le territoire.

Contacté, le service des douanes de l’aéroport de Philadelphie nous confirme, par la voix d’un porte-parole, que la jeune Allemande en question s’est bien vu refoulée. Néanmoins, il refuse d’en dire plus sur les raisons de ce refus, au motif que la loi américaine (le Privacy Act) interdit de divulguer le détail de ce genre de procédures.

Afin d’en savoir plus sur la façon dont la policière américaine a eu connaissance de ces informations privées, nous avons également sollicité la jeune Allemande – sans succès pour l’instant.

 

Téléphone, tablette, clé USB... on fouille tout !

Si cette anecdote semble incroyablement intrusive, elle demeure néanmoins réaliste. Comme le rappelait Le Parisien en 2014, de nombreux pays se réservent le droit de consulter les données contenues sur les ordinateurs des passagers. Et cela peut aller jusqu’à la copie du disque dur !

En cours notamment en Chine, la pratique est aussi valable au Canada et, donc, aux Etats-Unis. Sans mandat ni motif de suspicion particuliers, la police aux frontières a en effet le droit de fouiller les données de n’importe quel passager.

En 2013, l’association américaine de défense des libertés, l’ACLU, avait mis en lumière cette pratique mise en place, comme souvent, au nom de la lutte contre le terrorisme. Elle racontait alors comment elle avait obtenu des documents officiels sur le sujet en déposant plainte après une fouille réalisée en novembre 2010 à l’aéroport de Chicago, à l’encontre d’un soutien de Chelsea Manning – l’ancien militaire américain qui a donné des documents confidentiels à l’organisation WikiLeaks. Cette personne s’est vu confisquer ordinateur portable, téléphone, appareil photo et même clé USB après un interrogatoire.

Dans le même goût, David Miranda, le compagnon du journaliste Glenn Greenwald, qui a relayé les premières révélations d’Edward Snowden, a été détenu neuf heures en 2013 dans un aéroport britannique... Là encore, ses appareils électroniques ont été consciencieusement examinés.

Le pire, c’est qu’il est très difficile de s’opposer à la fouille de ses appareils – un refus pourrait être vu comme une obstruction. Et en la matière, les autorités américaines ne semblent pas avoir de limite : en 2014, elles annonçaient par exemple qu’elles refuseraient désormais l’embarquement de tablettes et de téléphones qui ne peuvent être allumés – au nom, là encore, de la lutte antiterroriste. Et sur ce document officiel [PDF], la douane américaine explique que grosso modo, elle se garde le droit de fouiller, copier, et garder la moindre info stockée sur le moindre appareils électronique... Même si elle assure, dans le même temps, qu’elle :

« protégera les individus contre des recherches et saisies démesurées et garantira la protection à la vie privée tout en assurant sa mission. »

En résumé, donc : si vous voyagez, prenez garde à ne pas laisser traîner sur vos appareils des infos que vous ne souhaiteriez pas voir s’afficher sous les yeux d’un policier étranger...

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 21:27

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Le contrôle des demandeurs d'emploi
Daniel Roucous
Samedi, 1 Août, 2015

 

Photo AFP
 
Ce 1er août débute la généralisation renforcée des contrôles de recherche d’emploi des chômeurs... qui ont aussi des droits, le premier d'entre eux étant le droit au travail.

Alors que le chômage ne cesse de grimper, le gouvernement s'essaie à inverser la courbe ascendante du chômage en créant 200 emplois de contrôleurs ! Leur mission : contrôler que les « sans emploi » recherchent bien un emploi... souvent précaire. Certes les demandeurs d'emploi ont des obligations mais aussi des droits et des recours que nous rappelons dans cette rubrique juridique de L’Humanité.fr

 

Les obligations et les droits

Tout demandeur d’emploi inscrit à Pôle emploi doit (article L5411-6 à L5411-6-3 et R5411-9 à R5411-12 du code du travail) :

- de sa propre initiative et sur proposition de Pôle emploi, faire des démarches effectives et régulières de recherche d’emploi. Celles-ci peuvent être justifiées, en cas de contrôle, par des copies de candidatures, des réponses des employeurs, des justificatifs de démarches en vue d’une création d’entreprise pour être auto-entrepreneur par exemple et tous autres justificatifs.

Pour info, depuis le mois de juillet une plateforme numérique est mise à la disposition des demandeurs d’emploi pour rechercher un emploi. Cliquez sur www.emploi-store.fr        Celles et ceux qui n’ont pas accès à Internet peuvent se connecter à ce site dans les agences de Pôle emploi.

- être immédiatement disponible et tenu de participer au PPAE (projet personnalisé d’accès à l’emploi)… même en congés maladie, paternité ou payés. A ce propos, il est possible de s’absenter de son domicile jusqu’à 35 jours par année civile (1er juin – 30 mai) à condition d’avertir Pôle emploi.

- accepter des offres raisonnables d’emploi. De quoi s’agit-il ? Une offre est considérée comme raisonnable, après 6 mois d’inscription sur la liste des demandeurs d’emploi, lorsqu'elle n'entraîne pas un temps de trajet aller/retour, en transport en commun, supérieur à une heure ou à 30 km ET est compatible avec la qualification et les compétences de l’intéressé. Le demandeur d’emploi n’est pas non plus obligé d’accepter un emploi à temps partiel s’il est prévu dans le PPAE la recherche d’un emploi à temps complet, ni d’accepter un niveau de salaire inférieur au salaire normalement pratiqué dans la région et la profession concernées, ni d’accepter de travailler le dimanche (en attendant l’application de la loi Macron sur le travail du dimanche).

- répondre aux convocations écrites (la loi ne prévoit pas de convocation téléphonique) de Pôle emploi.

- actualiser mensuellement sa situation par téléphone au 3949, sur place ou sur le site Internet www.pole-emploi.fr rubrique « je m’actualise » en haut à gauche.

 

Cas de radiation et leurs durées

- ne pas justifier la recherche effective et répétée d’emploi, sauf pour les demandeurs d’emploi de catégories D et E (en stage, en formation, en arrêt maladie ou dispensés de recherche d’emploi) – durée de la radiation = 15 jours (1 à 6 mois si récidive),

- refuser, sans motif légitime, deux offres raisonnables d’emploi (lire ci-dessus les conditions et exceptions) -  durée de la radiation = 2 mois (2 à 6 mois si récidive),

- refuser, sans motif légitime, d’élaborer ou d’actualiser le PPAE - durée de la radiation = 2 mois (2 à 6 mois si récidive),

- refuser, sans motif légitime, toute formation ou d’aide à la recherche d’emploi proposée par les services de Pôle emploi - durée de la radiation = 15 jours (1 à 6 mois si récidive),

- refuser, sans motif légitime, de répondre à toute convocation – durée de la radiation = 2 mois (2 à 6 mois si récidive),

- refuser, sans motif légitime, de se soumettre à une visite médicale des services médicaux de main-d’œuvre pour vérifier l’aptitude au travail ou à certains types d’emplois - durée de la radiation = 2 mois (2 à 6 mois si récidive),

- refuser, sans motif légitime, une proposition de contrat d’apprentissage ou de contrat de professionnalisation ou de contrat aidé ou toute action d’insertion – durée de la radiation = 15 jours (1 à 6 mois si récidive),

- faire de fausses déclarations – durée de la radiation = 6 à 12 mois.

Notez-bien que la radiation n’est jamais définitive, que les allocations de chômage (ARE etc.) ne sont plus versées pour la seule durée de la radiation mais que celle-ci ne réduit pas la durée des droits acquis à l’indemnisation.

Références : articles L5412-1 et L5412-2 du code du travail.

 

Les recours

Comme vous l’avez lu, tout demandeur d’emploi peut motiver son refus (motif légitime) et dispose de 15 jours (samedis, dimanches, jours fériés et chômés inclus) pour le faire à compter de l’envoi de la lettre d’avertissement par Pole emploi.

Possibilité également de demander un rendez-vous au directeur de l’agence et de se faire accompagner d’une personne de son choix.

Si la radiation est maintenue ET surtout motivée par Pole emploi, elle est alors notifiée par écrit au demandeur d’emploi et au préfet.

Les recours possibles dans cet ordre :

- recours amiable auprès du directeur de l’agence,

- recours auprès du médiateur en cliquant sur http://www.pole-emploi.fr/candidat/le-mediateur-de-pole-emploi-@/article.jspz?id=60586

- si rien n’aboutit recours contentieux auprès du tribunal administratif.

C’est un peu la même procédure face aux contrôleurs. Les demandeurs d’emploi convoqués ou visités doivent motiver les raisons du non respect de leurs obligations et disposent des mêmes recours ci-dessus.

 

Notre article sur les droits et le montant de l’ARE (allocation de retour à l’emploi) :

http://www.humanite.fr/lallocation-daide-au-retour-lemploi-are-574790

 

En pièce jointe : les différentes catégories de demandeurs d'emploi.

 

Document à télécharger: 
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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 21:40

 

Source : https://www.laquadrature.net

 

 

Défendons la Neutralité du Net en Europe : sauvons Internet !
Surveillance de tous les citoyens : le gouvernement a désormais carte blanche

 

 

 

Paris, 29 juillet 2015 — Le Conseil constitutionnel a rendu, jeudi 23 juillet, une décision historique par son mépris des libertés individuelles, du respect de la vie privée et de la liberté d'expression. Les «  sages » ont choisi de faire l'économie d'une analyse réelle de la proportionnalité des lois de surveillance et démontré ainsi leur volonté de ne pas enrayer le jeu politique, pour finalement endosser le rôle de chambre d'enregistrement.

Communiqué commun de l'Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN)1

Pourtant, le Conseil constitutionnel avait reçu de nombreuses contributions des organisations citoyennes, via la procédure de la porte étroite, appelant à une analyse en profondeur de la loi et une censure de nombreuses dispositions, à commencer par les trop nombreuses et trop larges finalités. Bien sûr, le Conseil constitutionnel donne les limites de chacune des finalités, en renvoyant aux différents articles des différents codes (pénal et de procédure pénale, de la défense et de la sécurité intérieure). Toutefois ces finalités restent si larges que toute « atteinte à l'ordre public », comme la participation à une manifestation, peut faire l'objet d'une technique de renseignement. Ainsi, il reviendra aux services de renseignement puis à la CNCTR de définir dans l'urgence ce qui entre dans le champ des finalités, sans aucun contrôle judiciaire.

Par ailleurs, la validation de la mise à l'écart du juge affaiblit profondément le principe de séparation des pouvoirs, qui constitue pourtant une garantie démocratique fondamentale. Le juge judiciaire, garant des libertés individuelles, est totalement écarté. Quant au Conseil d'État, il pourra en principe être saisi de plaintes par les citoyens, concernant des procédures qui leur sont inconnues, puisque secrètes par nature. C'est dire si l'on est loin d'un droit de recours effectif !

Sur les techniques de renseignement, le Conseil constitutionnel choisit la démonstration par la tautologie : pur écho au gouvernement, il affirme que « ces dispositions ne portent pas une atteinte manifestement disproportionnée au droit au respect de la vie privée ». Quant aux risques liés au fonctionnement des algorithmes et aux faux-positifs, il se garde bien d'en mesurer les effets.

Le Conseil constitutionnel ne s'inquiète pas davantage du secret professionnel des avocats et parlementaires ou du secret des sources des journalistes. Il ne craint pas d'écrire que la collecte des métadonnées, dès lors qu'il ne s'agit pas du contenu des correspondances, ne porte pas atteinte au droit au secret des correspondances et à la liberté d'expression. Ainsi, il fait fi de la quasi-impossibilité de déterminer, par avance, si les données interceptées relèvent d'échanges professionnels ou personnels.

Ce n'est pourtant pas faute d'arguments juridiques étayés, ni de décryptages techniques mis à sa disposition par de nombreux mémoires 2. Pour n'avoir pas voulu voir la réalité concrète d'une terminologie nébuleuse — ce que sont, et ce que produisent un IMSI catcher ou une « boîte noire » — et pour n'avoir pas voulu la confronter, dans une analyse systématique, avec les articles de la Constitution qui consacrent pourtant la séparation des pouvoirs, le secret des correspondances et le droit au respect de la vie privée, le Conseil constitutionnel signe ici une double démission.

Ce ne sont finalement que les quelques dispositions qui crient à l'inconstitutionnalité — dont la surveillance internationale sans aucun contrôle de la CNCTR — ou qui heurtent des principes purement formels — une disposition budgétaire que l'on devra ranger dans la loi de finance plutôt que dans une loi ordinaire — qui ont retenu l'attention de la plus haute juridiction française. Le message est clair : le Conseil constitutionnel n'est pas un frein au « progrès décisif » (selon l'expression de Manuel Valls) que constitue la surveillance généralisée de la population.

L'Observatoire des libertés et du numérique condamne fortement cette dérive vers une société panoptique où tous les citoyens seront susceptibles d'être surveillés, et qui témoigne du naufrage d'un pouvoir aux abois prêt à bafouer les valeurs fondamentales de la République et œuvrant contre l'intérêt de tous en manipulant les peurs. Cette défaite doit résonner comme un appel pour tous les citoyens : mobilisons-nous toujours plus pour défendre nos libertés !

 

Source : https://www.laquadrature.net

 

 

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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 20:56

 

Source : http://www.marianne.net

 

 

 

En cachette
Ces robots qui façonnent Internet à votre image

 

 

Avec la personnalisation des contenus, le Web est en passe de subir une métamorphose colossale. Mais il n’est pas sûr que vous vous en rendiez compte...
 
 
Altaf Qadri/AP/SIPA
 

Tôt ou tard, il pourrait y avoir autant de versions d’Internet que d’utilisateurs. Ses pages seront à l’effigie de votre voisin qui travaille dans la mode, son contenu se pliera aux goûts du villageois éthiopien connecté à Facebook, se conformera aux opinions favorables au parti républicain américain du trader freelance camé aux tablettes numériques. Il sera tout cela en même temps, mais vous n’en saurez rien. La personnalisation du Web, une idée en vogue dans les ateliers de la Silicon Valley, pourrait transformer Internet en une hydre à six milliards de têtes, individualisé pour tous.

 

Facebook, Amazon, Google : à la pointe

Tout voir à travers la lucarne de nos préférences ? Amazon, Facebook, Google, Netflix, et autres mastodontes du Web, à travers leurs algorithmes de recommandation, en donnent déjà des signes avant-coureurs. Le fonctionnement d’Internet repose de plus en plus sur des processus automatisés, pour offrir des contenus personnalisés grâce à des calculs et des mises en équations réalisés par des aréopages d’ingénieurs formés dans ce but.

Prenez Facebook. Qui n’a pas déjà vécu ces intrusions publicitaires qui, peu après que vous ayez consulté un site de tourisme sur le Congo, vous proposent via RyanAir un aller-retour en avion pour Brazzaville ?

Essayez Amazon. Vous avez aimé (et commandé) Cinquante nuances de Grey de E. L. James ? Les suggestions, en bas de la page, vous assurent que vous adorerez Une semaine de vacances de Christine Angot. En revanche, Guerre et paix de Tolstoï, ce sera pour une autre fois, essayez donc la brocante du coin.

Voyez Netflix. Grâce aux préférences que vous avez renseignées sur votre compte, son cerveau numérique vous conseillera, après avoir bouclé « Better Call Saul », d’embrayer sur la série futuriste « Sense8 ». Cela vous plaira, vous verrez.

« Celui qui a la puissance de conseil et de recommandation a un pouvoir incroyable », observait, pour Le Monde, le directeur marketing des nouveaux usages d’Orange France. Sur les médias sociaux et les sites de e-commerce, les algorithmes de suggestion carburent à plein. En basant leurs résultats sur l’historique de vos comportements en ligne, les évaluations des autres clients, ils sont quasi-sûrs de faire mouche. Au nom d’une meilleure « expérience client », la collecte de données vise à « mieux servir l’audience », obtenir « l’engagement du visiteur » et à lui suggérer des produits culturels proches de ses goûts. Un « Web de l’attention » plus proche de ses internautes. Si nous n’en vivons aujourd’hui que les prémices, les conséquences éthiques de ce type de technologies pourraient devenir problématiques.

 

 

Tracking, mémorisation

Sur Internet, tous nos faits et gestes sont mémorisés. Chaque clic, consultation, « like », « retweet », achat, évaluation, tous ces mouvements sont collectés, emmagasinés, et réutilisés ensuite pour orienter discrètement ce qui s’affichera dans nos navigateurs et sur nos applications. En sondant les stocks volumineux de nos données personnelles (data mining), historique des sites consultés, cookies, géolocalisation, recherches Google, voire — avec les objets connectés — données corporelles, la personnalisation du Web, fondée sur la somme de nos préférences, se calibre intimement sur le profil de chacun. Newsfeed, l’algorithme de Facebook, prend déjà plus de 100 000 facteurs en compte.

Opérée par l’entremise d’un traçage sans douleurs apparentes, cette collecte des données laissées par les internautes se perfectionne de plus en plus. Quitte à devenir flippante. Le 21 juillet, Google a lancé l'historique de localisation de Google Maps, intitulé « Your Time », qui retrace tous vos déplacements et indique chronologiquement tous les endroits visités, avec l’adresse, l’heure d’arrivée, de départ, le moyen de locomotion utilisé…

Lorsque le e-commerce se mâtine de lois de probabilité qui s’appuient sur le profilage de l’internaute, le réel peut dépasser l’entendement. Comme en 2013, quand Amazon a élaboré un programme lui permettant d’anticiper les achats, et d’expédier des colis dans des centres de distribution, avant même qu’ils n'aient été commandés. Ce que raconte le Figaro en extrapolant un peu. Dans ce jeu de devinettes, le géant américain (qui reconnaît une marge d’erreur) se fonde sur l’étude des habitudes des utilisateurs : tendances, achats précédents, recherches, contenu du panier, temps passé sur la page d’un produit.

 

A individu différent, journal différent

Couplée à l’automatisation des contenus, la personnalisation à outrance peut donner lieu à des situations complètement ubuesques. Et si, en cliquant sur un même lien, deux individus se retrouvaient face à deux pages tout à fait différentes ? Admettons que le traçage de mes cookies laisse à croire que je suis diplômé d’HEC et que je consulte avec frénésie le site du journal Les Echos. L’article que je lirai sur ma tablette sera bien plus fouillé et subtil que celui de mon voisin de bus, gros lecteur des pages sport de Direct Matin sur iPhone. 

Ces exemples sont sensiblement similaires à ceux que donnent Evgeny Morozov dans Le Monde Diplomatique. « Ecrire et modifier des articles instantanément, les personnaliser afin qu’ils s’adaptent aux intérêts et aux habitudes intellectuelles du lecteur : c’est exactement le but du journalisme automatique », relève l’écrivain, spécialiste des questions technologiques. Des articles de journaux sont déjà écrits en temps réel par les robots de la société Narrative Science.

 

Une zone de confort radicalement déterministe

A juste titre, les partisans d'un alter-Internet estiment que cette logique de fond nous enferme dans une zone de confort. Ce déterminisme automatisé, enraciné dans nos préférences passées et compilées, est potentiellement abrutissant. Et si un internaute qui passe son adolescence à lire des articles sur Nabilla, et à regarder la série « Gossip Girls » en streaming, ne se voyait plus jamais proposer que des contenus de cet ordre ? « C’est une dystopie terrifiante, dont j’espère qu’elle n’adviendra jamais », juge Basile Simon, « hacker-journaliste » de la BBC, qui travaille sur la personnalisation des contenus sur le site Web de la chaîne. « La peur de dépendre de l’algorithme, de dépendre du pouvoir, est une peur fondée », dit-il. Est-il concevable pour un algorithme de penser que nos vies sont faites d’aspérités ? Que nos existences ne sont pas totalement linéaires ? Que nos expériences et turpitudes quotidiennes influent sur nos goûts ?

Dans The Filter Bubble (2011), le militant libertaire Eli Pariser explique que les algorithmes de personnalisation font disparaître certains commentaires, actualités, publications, de gens qui ne sont pas du même bord que nous. Recroquevillé sur notre propre univers cognitif et culturel, notre « bulle », tout accès à l’information, à la culture, les commentaires, devient alors axé sur nous-mêmes.

« Dans une société entièrement personnalisée, comment évoluera la créativité ?, interroge à son tour Philippe Vion-Dury, ancien journaliste tech à Rue89, en train d’écrire un livre sur la prise de pouvoir des algorithmes, Le choc créatif est censé germer sur la sérendipité (la découverte de façon fortuite, ndlr), les choses inattendues, le conflit, qui nous sortent de nos biais cognitifs traditionnels. » Sans ça, nous voilà plongés dans cette zone de confort à l'extrême, de mollesse totale, qui fait écho à l'état du « dernier homme » de Nietzsche, où toute rivalité, toute conflictualité a disparu. Le risque ? Se trouver plongé dans un univers narcissique sans diversité, où la pensée critique n'a pas sa place.

Surtout que le Web 2.0 est un espace bizarre. Outre sa nature communautaire, via nos échanges sur réseaux sociaux, nous avons spontanément l’impression que nous savons tout sur tout, alors que cet univers est sculpté suivant nos préférences — bouchant avec du plâtre ce qui ne suscite aucun intérêt, appliquant un « coup de polish » à ce dont on est féru. Le tout sans forcément que l’on s’en rendre compte. Paru en juillet 2014, un sondage du MIT a montré que 70 % des utilisateurs disent ne même pas avoir conscience qu’un algorithme est à l’œuvre sur Facebook.

 

Une sérendipité calculée ?

Bien sûr, disent leurs promoteurs, les algorithmes peuvent se plier aux chartes éthiques et, en plus de fidéliser les audiences, conserver des formes de diversités, des marges de découvertes. « Il ne faut pas voir ce procédé comme un algorithme monolithique, mais plutôt comme un ensemble de solutions, une volonté d’organiser, témoigne Basile Simon de la BBC. Enfermer quelqu’un dans un historique de choses passées, pourra amener à un désintérêt complet. D’où l’intérêt d’offrir un retour en arrière, d’utiliser une troisième voie, celle du consentement express, qui est donné par la création d’un compte et par la construction d’un profil en répondant à des questions. »

Optimiste, le hacker estime que « tout le monde fera le choix noble vis-à-vis de ses utilisateurs ». En théorie, il est bien évident que les faits techniques peuvent se plier à l’intérêt du plus grand nombre, comme à la BBC, qui est un service public. Mais en temps de crise ? « Dans un univers concurrentiel où les médias s’effondrent, en pleine crise, quand on a un Xavier Niel à la tête de journaux, il faut se demander quel sera le poids de l’éthique face à la survie », ironise Philippe Vion-Dury. Et de tacler : « Les nouveaux médias qui font de la curation (de la sélection de contenus, ndlr), comme Google, ne sont pas liées par l’éthique. Le jour où l’éthique posera une barrière importante, réduira l’opportunité de profits, des ogres de ce genre n’hésiteront pas. »

 

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Source : http://www.marianne.net

 

 

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 20:58

 

Source : http://www.lexpress.fr

 

La planète ne digère pas notre consommation de viande
Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le
 

Les spécialistes préviennent: si l'on continue ainsi, l'élevage va épuiser la planète et la pêche faire disparaître les espèces commerciales de poissons d'ici 2050.

 

Au sommet de la chaîne alimentaire, les humains ont pris leurs aises, mais avec la surpêche qui vide les océans et l'aquaculture et l'élevage qui polluent l'eau, les sols et l'atmosphère, il faudra bien changer d'habitudes. Nourrir l'humanité -9 milliards d'individus à l'horizon 2050 selon les prévisions de l'ONU- nécessitera d'adapter nos comportements, surtout chez les plus riches, et d'aider massivement les pays en développement. 

 

Selon un rapport de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, publié jeudi, la production mondiale de viande devrait doubler pour atteindre 463 millions de tonnes afin de répondre à la demande mondiale. 

 

Un Chinois qui consommait 13,7 kg viande en 1980 en mange en moyenne 59,5 kg aujourd'hui. Dans les pays développés, on mange plus de 80 kg/personne/an. 

Du gaspillage

"Comment l'empêcher? quand le revenu augmente, la consommation de produits carnés et laitiers fait de même: il n'y a pas un exemple contraire au monde", constate Hervé Guyomard, directeur scientifique Agriculture de l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), pilote du rapport "Agrimonde"sur "les systèmes agricoles et alimentaires mondiaux à l'horizon 2050". 

 

Aujourd'hui, l'agriculture produit 4600 kilocalories/jour/habitant - largement de quoi nourrir 6 milliards d'individus. Mais sur ce total, 800 sont perdues au champ (maladies, insectes, stockage...), 1500 dédiées à l'alimentation des animaux -qui n'en restituent en moyenne que 500 dans l'assiette- et 800 sont encore perdues en gaspillage dans les pays développé

 

En outre, l'élevage coûte cher à l'environnement: 8% de la consommation mondiale d'eau, 18% des émissions de gaz à effet de serre (davantage que les transports) et 37% du méthane (21 fois plus réchauffant que le CO2) émis par les activités humaines. 

 

Et bien que source essentielle de protéines, la viande rouge n'est pas "rentable" au plan alimentaire: "Il faut 3 calories végétales pour produire 1 calorie de poulet; 7 pour une de cochon et 9 pour une calorie bovine", souligne Hervé Guyomard. 

 

Ainsi, plus d'un tiers (37%) de la production mondiale de céréales sert à nourrir le bétail -56% dans les pays riches- selon le World Ressources Institute

 

Un luxe, même si Hervé Guyomard nuance en rappelant les services rendus par un bovin: "seul capable de valoriser l'herbe, substitut à la mécanisation et producteur d'engrais par ses déjections". 

Freinons sur la viande, quid du poisson? Les océans ne peuvent plus être pris pour des garde-manger inépuisables: selon Philippe Cury (Une mer sans poissons, Calmann-Lévy), directeur de recherches à l'Institut de recherche pour le développement (IRD), le nombre de bateaux de pêche est deux à trois fois supérieur aux capacités de reconstitution de la ressource. 

A ce rythme, la totalité des espèces commerciales aura disparu en 2050. A force de s'attaquer aux grands prédateurs comme le thon rouge, le consommateur est en train de détraquer le système, prévient aussi Gerry Leape, du Pew Environment Group. "Il va falloir apprendre à redescendre dans la chaîne alimentaire, sinon il n'y a plus personne pour manger les espèces du dessous qui se mettent à proliférer, comme les méduses", explique-t-il. 

L'aquaculture ne peut présenter une alternative que si elle modifie ses pratiques, très polluantes. Elle aussi surconsomme: 4 kg d'anchois ou de sardines pour produire 1 kg de saumon, et jusqu'à 14 kg de poisson pour 1 kg de thon.... 


 

Source : http://www.lexpress.fr

 

 

 

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 18:20

 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

 

 

Droit des animaux : un employé de SeaWorld aurait infiltré l'association PETA
Sciences et Avenir avec AFP

Le parc aquatique américain aurait envoyé des agents infiltrer l'association de défense des animaux PETA. Le but ? Inciter aux actions violentes... pour discréditer PETA !

 

Le parc SeaWorld d'Orlando, en Floride. © MATT STROSHANE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFPLe parc SeaWorld d'Orlando, en Floride. © MATT STROSHANE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
 
 

À lire aussi

 

 

CAPTIVITÉ. SeaWorld a suspendu un de ses employés, accusé par une association écologiste de s'être infiltré dans ses rangs. L'organisation de défense des animaux PETA a affirmé que l'entreprise américaine de parcs aquatiques avait envoyé un agent infiltré dans ses rangs pour participer à des rassemblements et inciter les défenseurs des animaux à mener des actions violentes. De tels débordements auraient probablement discrédité l'organisation. En arrière-plan de l'affaire, la question du traitement des orques, dont la vie en captivité fait polémique.

 
La liste des infiltrés

"Ces allégations à l'égard (...) d'un employé de SeaWorld sont très préoccupantes. Ces allégations, si elles sont avérées, ne sont pas cohérentes avec les valeurs de SeaWorld et ne seront pas tolérées, a réagi le groupe basé à Miami dans un communiqué. Nous avons placé l'employé en question en congé administratif le temps de mener notre enquête". Mais PETA avance que "Seaworld n'a pas limité ses efforts d'espionnage aux activités" de cet employé. Seaworld a "embauché des manifestants pour assister à des rassemblements (contre les parcs à thème) et PETA enquête actuellement sur deux autres hommes qui seraient des employés de SeaWorld recrutés pour infiltrer PETA en tant que 'volontaires', et la liste va s'allonger", affirme l'association. "Suspendre vos propres agents est une bonne vieille technique, souvent accompagnée d'ententes secrètes avec des compensations et la promesse de les réintégrer lorsque les choses se calmeront", a poursuivi l'association.

 

SeaWorld avait reconnu l'année dernière que ses revenus avaient diminué en partie en raison de campagnes dénonçant les spectacles avec des orques. En 2013, la diffusion par une chaîne nationale du documentaire acclamé "Blackfish" ("L'orque tueuse" en France, diffusé en 2014) avait alimenté le débat sur les dangers de la vie captivité pour les orques. SeaWorld a depuis entamé des travaux d'agrandissement de ses delphinariums, qui doivent être terminés en 2018.

 

 

 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

 

 

 

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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 17:32

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Liberté d’expression ?

Polices françaises et allemandes tentent d’entraver le tour d’Europe des alternatives

par

 

 

 

Le Tour Alternatiba, c’est un tour de France et d’Europe à vélo, pour promouvoir les alternatives écologiques et la transition énergétique dans l’espoir de limiter le réchauffement climatique. Un périple de 5 600 kms parti le 5 juin de Bayonne. Mais cette initiative ne semble pas plaire aux polices française et allemande qui ont tenté de bloquer les cyclistes. Pour cause de dopage ? Pas vraiment...

Le 20 juillet, les membres du tour marquent une pause devant la centrale nucléaire de Fessenheim. Rien d’interdit jusque-là dans un État de droit... Devant plusieurs médias et caméras, un porte-parole déplore que les milliards engloutis dans la filière nucléaire ne soient pas plutôt investis dans les politiques de sobriété énergétique, comme l’isolation des logements ou le développement des transports collectifs de proximité.

 

 

Le porte-parole d’Alternatiba dénonce également la fermeture de Nexcis, une filiale d’EDF à Aix-en-Provence, qui fabrique des vitres à la fois isolantes et productrices d’énergie solaire (notre enquête). Un exemple qui montre bien, pour les organisateurs d’Alternatiba, « que les investissements actuels tournent le dos aux économies d’énergies et aux énergies renouvelables, grâce auxquelles beaucoup plus d’emplois pourraient être créés, répartis sur tout le territoire français, qu’avec les énergies fossiles ou nucléaire ».

 

Une première opération de fichage depuis le départ du Tour

Les cyclistes reprennent ensuite la route et font une pause repas dans une ferme coopérative et alternative à Tunsel, en Allemagne. C’est là que la situation se complique avec l’arrivée de sept véhicules de police sur les lieux. « Ils ont annoncé aux cyclistes que la France avait demandé au procureur de Freibourg de contrôler l’identité de tous les cyclistes présents, et qu’en cas de refus de leur part, il convenait de bloquer le Tour », relate le communiqué d’Alternatiba. Malgré les protestations, les cyclistes, bloqués par les policiers, déclinent finalement leur identité pour ne pas mettre en retard le périple, expliquent-ils.

 

 

« Cette histoire est tout simplement surréaliste, dénoncent les organisateurs. En plein année de la COP21, la France demande à un pays étranger de bloquer le passage d’une mobilisation climatique à la fois 100 % citoyenne, entièrement pacifique et particulièrement constructive. La liberté d’expression connaitrait-elle des limites en France dès lors qu’on évoque la question du nucléaire ? ». Les cyclistes fichés étudient les possibilités de déposer une plainte contre l’intervention de la police allemande. Il s’agit également pour eux de savoir qui a fait cette demande auprès du procureur de Fribourg, et avec quelle motivation.

Ironie de l’histoire, dans une lettre officielle du 10 juillet, la ministre de l’écologie Ségolène Royal vient d’attribuer le label COP21 [1] au Tour Alternatiba. En dépit de ces déboires, la mobilisation se poursuit avec déjà, au compteur de ces cyclistes militants, plus de 2 300 kms. Au terme de ces 35 premières journées, le tour Alternatiba a participé à des dizaines de conférences publiques, de manifestations à vélos, plusieurs concerts et villages associatifs, ainsi que d’innombrables rencontres avec les collectifs, associations et élus locaux. Il leur reste un peu plus de 3 000 kms à parcourir avant d’atteindre Paris le 26 septembre prochain.

Tous nos articles sur la dynamique Alternatiba à retrouver ici.

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