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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 17:31

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

Le pétrole et l’argent de Daech : voici les faits

19 novembre 2015 / Émilie Massemin (Reporterre)
 


 

 

Les pays occidentaux financent-t-ils le terrorisme de Daech (alias État islamique) en lui achetant du pétrole ? Non, selon les spécialistes interrogés par Reporterre. Daech tire deux millions de dollars par jour de l’or noir, soit environ un cinquième de ses revenus. Et sa production de moins de 40.000 barils par jour, largement autoconsommée, ne pèse pas lourd dans la région.

Les pays occidentaux financent-t-ils le terrorisme de Daech en lui achetant du pétrole ? Non, assurent les deux spécialistes interrogés, Matthieu Ausanneau (Shift Project) et Valérie Marcel (Chatham House). Si l’or noir reste une source de financement importante pour l’Etat islamique, ce dernier exporte peu et complète son budget par d’autres trafics. Faisons le point.

 

De quelles ressources pétrolières Daech dispose-t-il ?

L’État islamique contrôle actuellement 60 % des ressources pétrolières de Syrie. Il dispose principalement de champs pétroliers dans la province de Deir ez-Zor, dans l’est du pays. « C’est une province assez vaste, plus ou moins désertique et peu peuplée, située à frontière de l’Irak », décrit à Reporterre Matthieu Auzanneau, chargé de la prospective au Shift Project et auteur dOr noir, la grande histoire du pétrole. Daech y produit de 30.000 à 40.000 barils chaque jour. « C’est très peu par rapport aux standards du golfe Persique, où la production se compte en millions de barils par jour », relativise ce spécialiste du pétrole.

Cette production, faible, est « structurellement en déclin », poursuit-il. En effet, la Syrie a dépassé son pic de production à la fin des années 1990. « Il est intéressant de voir que la diminution de cette manne pétrolière, pour des raisons écologiques d’épuisement de la ressource, a contribué au marasme économique du pays, remarque M. Auzanneau. Le même phénomène se produit, en pire, au Yémen, et y participe à l’effondrement des institutions étatiques. »

 

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Construction d’un oléoduc en Irak dans les années 1930.

En Irak, quatrième exportateur mondial de pétrole et détenant 40 % des réserves mondiales, Daech ne disposerait pas de champs pétroliers, estime M. Auzanneau. « Une grande peur était que l’État islamique remette la main sur les puits pétroliers de Kirkouk, dans la zone d’autorité des Kurdes d’Irak, mais il s’est arrêté à Mossoul », constate-t-il.

En 2014, d’après le rapport Islamic State : the Economy-Based Terrorist Funding rédigé par Jean-Charles Brisard et Damien Martinez, Daech contrôlait encore 13 champs de pétrole dans les gouvernorats de Ninive, al-Anbar, Salah ad-Din et Kirkouk. Le pétrole produit dans ces champs représentait 10 % des capacités de production irakiennes.

Mais « Daech a perdu les trois-quarts des champs pétroliers dont il disposait dans l’ouest et le nord-ouest de l’Irak, reconquis par les forces kurdes et irakiennes », relate le docteur Valérie Marcel, chercheuse associée énergie, environnement et ressources à l’Institut royal des relations internationales (Chatham House) de Londres. Qui évalue toutefois la production de Daech en Irak à « 10.000 barils par jour, à rapporter au 3,4 millions de barils par jour de capacité de production que totalise l’Irak ».

 

Quels revenus Daech tire-t-il de sa production de pétrole ?

L’État islamique tire environ 2 millions de dollars par jour de la vente de brut et de produits pétroliers plus ou moins raffinés. « C’est très peu pour la région, mais cela représente une part substantielle du revenu de Daech, qui s’élève au total à un peu moins de 10 millions de dollars par jour [soit environ 3,5 millards d’euros par an], d’après les évaluations des services de renseignement américains et européens », analyse Matthieu Auzanneau. « A cette source directe d’or noir s’ajoute une autre, indirecte mais sans doute très importante : les pétrodollars donnés par de riches habitants des pays arabes du golfe arabo-persique, via divers canaux occultes », précise-t-il.

Contrairement à ce qui se lit parfois, le pétrole de Daech n’est pas vendu en-dessous des prix du marché, estime le chargé de prospective au Shift Project. « Le prix varie entre 25 et 40 dollars le baril, ce qui est moins cher que le baril de Brent mais correspond aux prix du marché dans la région, évalue-t-il. Sachant que le prix varie en fonction du type de pétrole : plus le pétrole est lourd, moins il est cher. »

 

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Défilé de combattants de l’État islamique.

« On exagère souvent les revenus que l’État islamique tire du secteur pétrolier, estime pour sa part Valérie Marcel. Je pense qu’aujourd’hui, ils tirent davantage de revenus de taxes, d’extorsions et de péages. » En effet, outre le pillage de la banque centrale de Mossoul en juin 2014, qui lui a apporté environ 500 millions de dollars états-uniens, Daech se finance par la contrebande de matières premières, la vente de produits contrefaits (cigarettes, vêtements), le zakat (l’aumône islamique obligatoire) et le mécénat de quelques grandes fortunes du Golfe.

« Historiquement, le pétrole a joué un rôle dans la fortune de Daech, mais actuellement tout est bombardé. Tous les oléoducs ont été fichus en l’air, idem pour les raffineries, renchérit Pierre Radanne, expert énergie à l’association 4D. Les revenus de l’État islamique viennent aussi du trafic de drogues et du trafic d’armes, ainsi que du racket des populations locales. Une des manières de casser Daech est de casser sa tirelire, mais pas forcément par le pétrole. »

Qui achète et consomme ce pétrole ?

Le pétrole produit par Daech est essentiellement consommé sur place, en Syrie et en Irak, explique Matthieu Auzanneau. « On soupçonne fortement que l’État islamique troque avec le régime de Bachar el-Assad du brut contre des produits raffinés, complète Valérie Marcel. Nous ne disposons pas de preuves fermes, mais le régime de Bachar el-Assad avait déjà noué une entente de ce genre avec al-Nosra, un groupe rival de Daech en Syrie. » Des soupçons d’autant plus forts que l’État islamique ne dispose que de faibles capacités de raffinage. L’existence d’un tel trafic semble possible à M. Auzanneau : « Cela a été évoqué par la CIA il y a un an et nous n’avons pas d’éléments nouveaux depuis. Mais cela semble plausible dans la mesure où l’armée de Bachar el-Assad a peu fait pression sur l’État islamique, avec peu d’actions aériennes. »

Concernant d’éventuelles exportations vers la Turquie, M. Auzanneau se montre prudent. « On entend beaucoup fantasmer sur cette idée, mais en réalité la production de pétrole de Daech est faible, et la part exportée vers la Turquie représente une goutte d’eau sur le marché turc et moins encore au niveau mondial », relativise-t-il. « Une portion de brut doit passer en Turquie, mais les volumes sont moins élevés qu’autrefois car les contrôles à la frontière sont plus importants », complète Mme Marcel.

Comment ces ressources pétrolières évoluent-elles ?

Les bombardements états-uniens et français sur l’appareil de production (champs, oléoducs, raffineries) ont fait redescendre la production de pétrole de Daech de 70.000 à 40.000 barils par jour en environ en un an...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://www.reporterre.net

 

 

 

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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 16:46

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

 

Le gouvernement suit la droite vers un état d'urgence renforcé

|  Par Lénaïg Bredoux et Mathieu Magnaudeix

 

 

 

Le gouvernement a présenté mercredi le projet de loi permettant la prolongation à trois mois de l’état d’urgence. La loi du 3 avril 1955 sera également fortement renforcée, en échange de quelques garanties supplémentaires pour les citoyens.

 

Surtout ne pas laisser le terrain sécuritaire à la droite. Depuis les sanglants attentats de vendredi, le gouvernement poursuit la même stratégie. Mercredi, il a présenté le projet de loi permettant la prolongation à trois mois de l’état d’urgence, ainsi que plusieurs modifications apportées à une loi vieille de 60 ans. Le texte prévoit quelques garanties supplémentaires face au régime d’exception prévu par l’état d’urgence. Mais il permet surtout son extension dans plusieurs domaines. Dans la soirée de mercredi, la commission des lois de l'Assemblée nationale a encore durci l'arsenal des mesures. Les policiers seront notamment autorisés à porter leur arme en dehors du service, une vieille revendication de la droite et des syndicats de police.

« L’état d’urgence, et l’État de droit. » C’est le message qu’avait pourtant martelé mercredi le gouvernement en présentant le projet de loi, validé mercredi en conseil des ministres et qui devrait être adopté jeudi par l'Assemblée en procédure accélérée. « L’état d’urgence n’est pas le contraire de l’État de droit. (...) Il est son bouclier », a juré Bernard Cazeneuve, le ministre de l’intérieur devant les députés. « On protège et on garantit l'État de droit (...) C'est ce qui fait l'engagement du président de la République », avait déjà indiqué, quelques heures plus tôt, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.

Le décret pris par le conseil des ministres, réuni en toute hâte, dans la nuit de vendredi à samedi, permettait d’instaurer l’état d’urgence sur tout le territoire métropolitain pour 12 jours. C’est la limite fixée par la loi. Pour aller au-delà, il faut passer devant l’Assemblée et le Sénat : c’est le premier objectif du texte validé mercredi 18 novembre en conseil des ministres qui prolonge l'état d'urgence à trois mois, « à compter du 26 novembre 2015 ». Mais au gouvernement comme dans la majorité, personne n'exclut que cette période ne puisse être prolongée par la suite. « La perspective que d'autres attentats aient lieu dans les prochaines semaines ne peut être écartée », a affirmé l'influent président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le député PS Jean-Jacques Urvoas.

« Il est indispensable, pour approfondir la lutte contre le terrorisme, que les autorités administratives puissent recourir à ces mesures pendant une période limitée mais suffisamment longue pour s’assurer que les réseaux terroristes, au-delà des procédures juridictionnelles en cours, puissent être, par des actions coercitives, mis hors d’état de nuire », explique le gouvernement dans l’exposé des motifs du projet de loi déposé mercredi à l’Assemblée. « L’état d’urgence est une nécessité pour la sécurité des Français », a affirmé Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement. L’argument a été validé par le conseil d’État qui considère qu’eu « égard à la nature de l’attaque dont a été victime notre pays et à la persistance des dangers d’agression terroriste », la prorogation de l’état d’urgence est « justifiée » (lire ici l’avis du conseil d’État dans son intégralité).

Pour l’instant, l’application de l’état d’urgence a abouti à 414 perquisitions administratives (hors la tutelle d’un juge) et 64 interpellations, selon le ministère de l’intérieur. Par ailleurs, 118 assignations à résidence ont été prononcées sur l’ensemble du territoire.

 

 

Pourtant, comme le président de la République l’avait annoncé lundi lors de son discours devant le Congrès réuni à Versailles, le gouvernement ne s’est pas contenté de se donner du temps pour démanteler les cellules terroristes présumées. Il soumet à l’examen des parlementaires plusieurs modifications de la loi du 3 avril 1955 qui définit et encadre l’état d’urgence. L’une d’elles est une simple adaptation du texte aux technologies existantes : il est explicitement écrit qu’il est possible d’accéder aux données d’un ordinateur ou d’un disque dur. Mais là n’est pas l’essentiel.

 

L’assignation à résidence : élargie et renforcée

Le projet de loi, validé mercredi en conseil des ministres, dont le vote est prévu dès jeudi en procédure accélérée par l’Assemblée nationale, prévoit une extension et un durcissement des assignations à résidence, permises dans le cadre de l’état d’urgence. Jusque-là, l’article 6 prévoyait que soit visée « toute personne (…) dont l'activité s'avère dangereuse pour la sécurité et l'ordre publics ». Ce sera désormais « toute personne (…) à l’égard de laquelle il existe des raisons sérieuses de penser que son comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Une acception beaucoup plus large.

 

Une personne assignée à résidence pourra désormais être escortée au lieu de résidence fixé par les policiers ou les gendarmes. Elle pourra être contrainte de pointer, jusqu’à trois fois par jour, dans un commissariat ou à la gendarmerie, ainsi que de devoir remettre son passeport aux forces de l’ordre. Elle pourra aussi être obligée de rester jusqu’à 8 heures par jour à son domicile – un délai qui pourrait être porté à 12 heures lors du débat parlementaire : de très nombreux députés, sur tous les bancs, y sont favorables. Enfin, il sera désormais possible de lui interdire « de se trouver en relation, directement ou indirectement, avec certaines personnes, nommément désignées, dont il existe des raisons sérieuses de penser que leur comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Toutes ces dispositions n’existaient pas jusque-là.

 

Mercredi soir, le groupe LR (ex-UMP) a par ailleurs proposé en commission des lois un amendement pour imposer le bracelet électronique aux assignés à résidence. Cette vieille revendication de la droite a été soutenue par plusieurs socialistes, dont Jean-Jacques Urvoas. Le gouvernement, représenté par la secrétaire d'État Clotilde Valter, a été pris de court : après une suspension de séance, celle-ci s’est engagée à présenter un amendement du gouvernement en séance, ce jeudi. « L'amendement est dans la seringue, s'est félicité le député LR Philippe Gosselin mercredi soir. Je serais surpris qu'il ne soit pas accepté demain. On progresse de façon intelligente ! »

 

Surtout, la majorité a finalement lâché sur une autre demande de LR : la possibilité pour les forces de l'ordre d'utiliser leur arme, même quand les policiers et les gendarmes ne sont pas en service. Les appels à la prudence de Daniel Vaillant, l'ancien ministre socialiste de l'intérieur, n'ont servi à rien. Tout en affirmant que cette disposition n'est pas du ressort de la loi, Clotilde Valter, ancienne responsable de la sécurité à Matignon du temps de Lionel Jospin, a annoncé que cette décision allait être prise prochainement par le ministre de l'intérieur. « Il y a un projet d'arrêté pour autoriser de façon générale le port d'armes des policiers hors service. Charge aux chefs de service ensuite d'apprécier s'ils le permettent ou pas à leurs agents », a confirmé la ministre à Mediapart, à l'issue de la commission des lois.

 

Le gouvernement a en revanche maintenu l’interdiction de camps de rétention pour les assignés à résidence. « En aucun cas, l'assignation à résidence ne pourra avoir pour effet la création de camps où seraient détenues les personnes visées », précise la loi de 1955. Le député LR (ex-UMP) Laurent Wauquiez a proposé la création de tels camps pour toutes les personnes ciblées par une fiche S, soit plus de 11 000 personnes. François Hollande a indiqué lundi que le gouvernement allait saisir le conseil d’État pour examiner la faisabilité juridique d’une telle disposition. « J’en tirerai toutes les conséquences », a-t-il indiqué. En off, l’exécutif se dit convaincu que la disposition est anticonstitutionnelle et, surtout, inefficace. Mais il ne veut surtout pas laisser un millimètre à la droite sur le terrain sécuritaire.

 

Des perquisitions partout, tout le temps

Le projet de loi élargit également le champ des perquisitions administratives permises par l’état d’urgence. Contrairement au droit commun, ces perquisitions peuvent être ordonnées de jour comme de nuit, en dehors de toute procédure judiciaire. Ce principe ne change pas. Il est même étendu : elles ne seront plus seulement possibles aux domiciles des personnes visées mais « en tout lieu, y compris un domicile (…) lorsqu’il existe des raisons sérieuses de penser que ce lieu est fréquenté par une personne dont le comportement constitue une menace pour la sécurité et l’ordre publics ». Ce peut donc être une salle de prière, un café ou une voiture…  

 

Les peines encourues pour non-respect de l’état d’urgence (assignation à résidence, fermeture d’une salle de spectacle ou remise d’une arme) sont aussi fortement renforcées : elles pourront aller de six mois à trois ans d’emprisonnement, et de 7 500 euros à 45 000 euros d’amende. Jusque-là, c’était de huit jours à deux mois de prison et une amende de 11 à 3 750 euros.

 

Enfin, le gouvernement a ajouté une disposition absente de la loi existante qui permet de dissoudre des « associations ou groupements de fait » qui participent, aident ou incitent à commettre des « actes portant une atteinte grave à l’ordre public ».

 

En contrepartie de ce renforcement évident de l’état d’urgence jusque-là en vigueur, le texte prévoit de nouvelles garanties. Il supprime une disposition, très critiquée de longue date, sur le contrôle des médias. « Le contrôle de la presse et de la radio est supprimé », a indiqué Stéphane Le Foll mercredi à la sortie du conseil des ministres. Plusieurs députés ont pourtant déposé un amendement pour le rétablir lors de l’examen parlementaire entamé mercredi après-midi à l’Assemblée. Y compris dix élus socialistes. Les députés en ont longuement débattu. Mais le gouvernement l’a exclu : « Le contrôle de la presse n'a plus de pertinence dans l'abondance du monde médiatique qui est le nôtre », a avancé le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.

 

Le gouvernement a également précisé – ce qui n’était pas le cas dans le texte signé par René Coty en 1955 – que les perquisitions administratives ne pouvaient pas viser les lieux d’exercice du mandat d’un parlementaire (son bureau ou sa permanence), et les bureaux des avocats, des magistrats ou des journalistes. Toutefois, un amendement écologiste pour empêcher que leurs domiciles soient également perquisitionnés a été rejeté. De telles perquisitions privées seront donc possibles.

 

Autre concession à l'État de droit : les citoyens visés par ces mesures pourront également les contester plus facilement : jusque-là, une personne concernée pouvait contester son assignation à résidence par exemple en saisissant une « commission consultative » composée par des conseillers départementaux… Une instance dont les contours n’ont jamais été précisés et qui n’a jamais été activée par quiconque, selon Philippe Cossalter, professeur de droit public. Le projet de loi du gouvernement prévoit que toute personne visée par une assignation à résidence ou une perquisition administratives puisse saisir en référé le juge administratif. Même si les perquisitions ne se font pas sous son autorité, le procureur de la République devra être « informé sans délai ». Elles devront également se faire en présence d’un officier de police judiciaire, et en présence de l’occupant du lieu visé. Ou, à défaut, de son représentant ou de deux témoins.

 

Après les attentats de Paris et de Saint-Denis vendredi, d’une exceptionnelle gravité, François Hollande a très vite adopté une attitude très martiale, usé d’un langage guerrier (« La France est en guerre », a-t-il indiqué lundi). Il a annoncé une batterie de mesures sécuritaires d’importance. Surtout, il a annoncé que l’état d’urgence ne devait pas seulement être prolongé et adapté : le président de la République veut l’inscrire dans la Constitution.

 

Avec le gouvernement, il prépare une réforme constitutionnelle pour y intégrer un « état de sécurité », entre les pouvoirs exceptionnels (article 16) et l’état de siège (article 36). François Hollande veut également modifier en profondeur le droit du sol : il a annoncé qu’il allait proposer de déchoir de leur nationalité les binationaux nés français et de leur interdire leur retour sur le territoire, en cas de condamnation pour faits de terrorisme. Autant de mesures jusque-là portées par la droite et l’extrême droite. Mercredi soir, le député LR Philippe Gosselin pouvait jubiler. « Quelle révolution en quatre jours ! Il y a bien encore quelques dissidences chez les écologistes, mais la dissidence est extrêmement limitée. » Voilà comment on parle, désormais, dans les couloirs de l'Assemblée nationale.

 

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

 

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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 21:06

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

La liste des victimes des attentats du 13 novembre

|  Par Michel de Pracontal

 

 

 

Les 129 victimes des attentats ont été identifiées. Nous avons reconstitué une liste de 120 victimes dont les identités ont été rendues publiques par des proches ou des amis sur des sites web, des médias ou des réseaux sociaux.

 

Le bilan des attentats du 13 novembre est à ce jour de 129 morts et 352 blessés. L'identité de la très grande majorité des victimes tuées par les terroristes a été divulguée par leurs proches ou amis sur les réseaux sociaux ou sur différents sites de médias ou de presse, ou dans certains cas par des organismes ou entreprises où ils travaillaient. Mediapart a rassemblé ces informations publiques pour établir la liste suivante, qui regroupe 120 victimes. Les photos des visages des victimes sont visibles sur le site de Francetvinfo. Une infographie avec des informations nominatives se trouve sur le site de l'AFP.

Tués au Bataclan :

Stéphane AlbertiniStéphane Albertini © DR

Stéphane Albertini, chef de salle du restaurant italien Chez Livio, à Neuilly, apprécié des joueurs du PSG, cousin de Pierre Innocenti (voir ci-après).

Nick Alexander, 36 ans, Britannique, originaire de Colchester, amateur de rock, s’occupait des produits de merchandising du groupe Eagles of Death Metal.

Jean-Jacques Amiot, 68 ans, Parisien, oncle d’une élue de Quimper, marié, père de deux filles et grand-père de deux petits-enfants, fondateur de la société de sérigraphie Art Go.

Thomas Ayad, 32 ans, originaire d’Amiens, chef de produit pour le label de musique Mercury Records, rattaché à Universal Music Group.

Guillaume B. Decherf (Barreau-Decherf), 43 ans, natif de la Meuse, journaliste aux Inrockuptibles, chroniqueur de rock.

Emmanuel Bonnet, 47 ans, de la Chapelle-en-Serval (Oise), employé à la RATP, joueur de basse, marié, deux enfants, était au concert avec l’un d’eux qui est sain et sauf.

Maxime Bouffard, 26 ans, originaire de Coux-et-Bigaroque dans le Périgord, joueur de rugby amateur, Parisien depuis cinq ans, réalisateur.

Quentin Boulenger, 29 ans, chef de projet digital chez L’Oréal, originaire de Reims, vivait dans le XVIIe arrondissement de Paris.

Élodie Breuil, 23 ans, originaire de Boulogne-Billancourt, étudiante en design à l’école de Condé, dans le XVe arrondissement de Paris.

Claire Camax, 35 ans, originaire d’Avignon, dessinatrice graphiste, vivait à Houilles avec ses deux enfants, était au Bataclan avec son mari, blessé.

Nicolas Catinat, 37 ans, originaire de Domont, Val-d’Oise, où il était artisan menuisier.

Baptiste Chevreau, 24 ans, originaire de Tonnerre (Yonne), musicien, petit-fils de la chanteuse Anne Sylvestre, vivait à Paris depuis cinq ans.

Nicolas ClasseauNicolas Classeau © DR

Nicolas Classeau, 43 ans, avait été lycéen à Émerainville en Seine-et-Marne, directeur de l’IUT Marne-la-Vallée, où travaillait Matthieu Giroud (voir ci-après), père de trois enfants ; sa compagne a été blessée.

Anne Cornet, 29 ans, originaire de Ville-Houdlémont, en Lorraine, vivait à Saint-Germain-en-Laye avec son mari Pierre-Yves Guyomard, tué aussi (voir ci après).

Precilia Correia, 35 ans, Franco-Portugaise, habitante d’Asnières-sur-Seine, salariée à la Fnac, tuée avec son ami Manu Perez (voir ci-après).

Marie-Aimée Dalloz, 34 ans, Parisienne, travaillait chez Amundi, société d’épargne salariale.

Elsa Delplace San Martin, 35 ans, Parisienne d’origine chilienne, mère d’un petit garçon de 6 ans, co-fondatrice de l’agence Les Pro’créatives, tuée avec sa mère Patricia San Martin (voir ci-après).

Alban Denuit, 32 ans, né en 1983 à Marmande, plasticien enseignant à Bordeaux-Montaigne, sculpteur, vivait à Bordeaux.

Vincent Detoc, 38 ans, originaire de L’Haÿ-les-Roses, architecte, guitariste amateur, marié, père de deux enfants, vivait à Gentilly.

Elif DoganElif Dogan © DR

Elif Dogan, 26 ans, Belge d’origine turque, Liégeoise, travaillait dans une société d’informatique avant de rejoindre son compagnon Milko Jozic à Paris (voir ci-après).

Fabrice Dubois, 46 ans, marié, deux enfants, rédacteur concepteur chez Publicis conseil, notamment pour des publicités pour les chewing-gums Hollywood, vivait à Médan dans les Yvelines.

Romain Dunay, 28 ans, professeur d’anglais à l’ensemble scolaire catholique Saint-Michel de Picpus (Paris et Saint-Mandé), et musicien.

Thomas Duperron, 30 ans, originaire d’Alençon, responsable communication de la salle de concerts parisienne La Maroquinerie, vivait à Saint-Ouen.

Mathias Dymarski, 22 ans, originaire de Metz, ingénieur ESITC (école supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction), considéré comme l’un des plus doués des « streeters » français (pratiquant du vélo acrobatique), tué avec sa compagne Marie Lausch (voir ci-après).

Germain Ferey, 36 ans, originaire de Vienne-en-Bessin, dans le Calvados, travaillait dans la production et l’illustration audio-visuelle, habitait Paris, était au concert avec son ami Antoine Mary (voir ci-après).

Grégory Fosse, 28 ans, natif de Gambais dans les Yvelines, programmateur musical pour la chaîne D17, vivait à Paris.

Christophe Foultier, 39 ans, directeur artistique chez Havas Life Paris, marié, deux enfants, vivait à Courbevoie.

Julien Galisson, 32 ans, originaire d’Orvault (Loire-Atlantique), habitant à Nantes, célibataire, fan de musique, était au concert avec une amie qui a eu la vie sauve.

Suzon Garrigues, 21 ans, étudiante en troisième année de licence de lettres modernes appliquées à la Sorbonne.

Juan Alberto Gonzalez Garrido, 29 ans, Espagnol, a vécu à Madrid, ingénieur au Centre national d’équipement nucléaire d’EDF à Montrouge, habitait à Paris depuis deux ans avec son épouse, présente avec lui au Bataclan, qui n’a pas été tuée dans l’attaque.

Mayeul Gaubert, 30 ans, originaire de Morey en Saône-et-Loire, juriste, Parisien.

Matthieu Giroud, 39 ans, originaire de Jarrie (Isère), géographe, enseignant à l’IUT de Marne-la-Vallée dirigée par Nicolas Classeau (voir plus haut), marié, père d’un garçon de 3 ans, vivait à Paris avec son épouse, actuellement enceinte.

Cédric Gomet, 30 ans, originaire de Foucherans, dans le Jura, Parisien, travaillait pour la chaîne de télévision TV5 monde, guitariste du groupe d’électro-rock « First All The Machines ».

Nohemi GonzalezNohemi Gonzalez © DR

Nohemi Gonzalez, 23 ans, Américaine d’origine mexicaine, étudiante en art à l’université d’État de Long Beach, Californie, séjournait à Paris dans le cadre d’un programme d’échange de six mois.

Pierre-Yves Guyomard, 43 ans, ingénieur du son, professeur de sonorisation à l’ISTS (école de son), marié avec Anne Cornet, morte avec lui (voir plus haut).

Olivier Hauducœur, 44 ans, Parisien, ancien élève de l’École nationale supérieur d’ingénieurs de Caen, coureur de cross amateur, travaillait chez Arval, filiale de location automobile de BNP Paribas.

Frédéric Henninot, 45 ans, employé de la Banque de France à Cergy, père de deux enfants, était au Bataclan avec sa compagne Stéphanie, blessée.

Pierre-Antoine Henry, 36 ans, Parisien, ingénieur (architecte système) chez Sagem puis chez Tns-MARS, marié, père de deux petites filles.

Mathieu Hoche, 37 ans, originaire de Siouville-Hague (Manche), cameraman pour la chaîne France 24, père d’un garçon de 9 ans, vivait à Montreuil.

Pierre Innocenti, 40 ans, restaurateur, patron de Chez Livio, à Neuilly, qu’il dirigeait avec son frère, à la suite de leurs père et grand-père, tué en même temps que son chef de salle Stéphane Albertini (voir plus haut).

Nathalie Jardin, 31 ans, régisseuse au Bataclan, originaire de Marcq-en-Barœul (Nord), Parisienne.

Marion Jouanneau, 24 ans, de Chartres où elle a été élève au lycée Marceau, étudiante, assistait au concert d’Eagles of Death Metal accompagné de son petit ami.

Milko Jozic, 47 ans, Belge, Liégeois, ingénieur, vivait à Paris depuis plusieurs mois avec sa compagne Elif Dogan, tuée en même temps que lui (voir plus haut).

Jean-Jacques Kirchheim, 44 ans, Parisien originaire de Saint-Maur, salarié de Free.

Marie Lausch, 23 ans, originaire de Saint-Julien-lès-Metz, étudiante en communication à la NEOMA Business school de Reims, en stage à Paris, tuée avec son compagnon Mathias Dymarski (voir plus haut).

Renaud Le Guen, 29 ans, habitant de Savigny-sur-Orge, conseiller service chez MAN Truck&Bus (constructeur de camion et d’autocars), était au concert avec sa compagne Floriane, rescapée.

Gilles Leclerc, 32 ans, fleuriste à Saint-Leu-la-Forêt, fan de rock et de formule 1, était au Bataclan avec sa petite amie qui est saine et sauve.

Christophe Lellouche, 33 ans, Parisien, musicien, avait créé une agence de communication, Luminol.

Antoine Mary, 34 ans, originaire de Caen, développeur, avait travaillé chez Milky, agence parisienne de communication web, était au Bataclan avec son ami Germain Férey, tué lui aussi (voir plus haut).

Cédric Mauduit, 41 ans, fils d’un technicien agricole et d’une institutrice de la Manche, directeur de la modernisation au conseil départemental du Calvados, marié, père de deux enfants, habitait à Lion-sur-Mer après avoir été parisien.

Isabelle MerlinIsabelle Merlin © DR

Isabelle Merlin, 44 ans, ingénieur à Rambouillet.

Fanny Minot, 29 ans, monteuse pour l’émission Le Supplément de Canal plus. 

Yannick Minvielle, 39 ans, originaire d’Épervans en Saône-et-Loire, vivait et travaillait à Paris, où il était directeur de création chez Red/Publicis, et chantait dans un groupe de rock.

Cécile Misse, 32 ans, originaire de Gap (Hautes-Alpes), chargée de production au théâtre Jean-Vilar de Suresnes, tuée avec son compagnon Luis Felipe Zschoche Valle (voir ci-après).

Marie Mosser, 24 ans, originaire de Nancy, travaillait pour le label Mercury Music group (Universal Music France).

Quentin Mourier, 29 ans, originaire de Rouffach dans le Haut-Rhin, architecte (ENSA de Versailles), avait été chargé d’étude à l’Atelier international du Grand Paris et travaillait pour le projet Vergers Urbains, association du XVIIIe arrondissement de Paris qui plante des arbres fruitiers dans les quartiers parisiens.

Hélène Muyal, 35 ans, Parisienne, maquilleuse-coiffeuse, travaillait aussi dans la mode, était mariée et mère d’un enfant de dix-sept mois.

Romain Naufle, la trentaine, luthier à Paris dans le XXe.

Bertrand Navarret, 37 ans, originaire de la région de Tarbes, charpentier à Capbreton, amateur de surf, était de passage à Paris.

Christopher Neuet-Shalter, 39 ans, originaire de Levallois, consultant formateur en marketing digital, vivait à Clichy avec sa compagne et leur fille de 11 ans.

Lola OuzounianLola Ouzounian © DR

Lola Ouzounian, 17 ans, Arménienne, était au concert avec son père.

David Perchirin, 45 ans, ancien étudiant à Sciences Po Rennes, journaliste devenu instituteur à Bagnolet.

Aurélie de Peretti, 33 ans, d’une famille originaire de Corse, infographiste, avait travaillé dans des restaurants, habitait Saint-Tropez, et était venue à Paris pour le concert.

Manu Perez, 40 ans, travaillait pour Polydor (Universal Music France), père de deux filles, était le compagnon de Precilia Correia (voir plus haut).

Franck Pitiot, 33 ans, habitant de Meudon (Hauts-de-Seine), ingénieur diplômé de l’Esstin Nancy, travaillait chez MCCF, société de construction.  

Caroline Prenat, 24 ans, Lyonnaise, graphiste, diplômée de l’école d’Arts appliquées de Lyon, venait de s’installer à Paris. 

François-Xavier Prévost, 29 ans, originaire de Lambersart près de Lille, diplômé de l’Institut supérieur de commerce international de Dunkerque, était chef de publicité à l’agence LocalMedia à Lille, après plusieurs années chez Havas à Paris.

Armelle Pumir Anticevic, 46 ans, Parisienne, chef de fabrication chez Logic Design Studio, était au Bataclan avec son mari, Joseph, rescapé.

Richard Rammant, 53 ans, Parisien originaire du Lot, biker, fidèle du Cahors Blues Festival, marié, père de deux enfants, était au concert avec son épouse Marie-Do, blessée en même temps que lui mais rescapée.

Valentin Ribet, 26 ans, avocat au cabinet Hogan Lovells, Parisien.

Matthieu de Rorthais, 32 ans, Parisien.

Estelle Rouat, 25 ans, originaire de Concarneau, professeur d’anglais au collège Gay-Lussac de Colombes, était au Bataclan avec son ami, blessé.

Thibault Rousse Lacordaire, 36 ans, Parisien, ancien élève de l’établissement catholique Notre-Dame de Sainte-Croix à Neuilly, contrôleur de gestion chez Colony capital, fonds d’investissement qui a été actionnaire du Paris Saint-Germain, et bénévole à l’association le Relais Frémicourt.

Lola SalinesLola Salines © DR

Raphael Ruiz, 37 ans, Parisien, originaire de Grenoble où il avait été élève à Sciences Po, rédacteur chez Ubiqus, guitariste et passionné de musique.

Madeleine Sadin, 30 ans, Parisienne, professeur de français au collège Adolphe-Chérioux à Vitry-sur-Seine.

Lola Salines 28 ans, Parisienne, éditrice chez Gründ, membre de la ligue sportive La Boucherie de Paris, équipe de roller derby (sport d’équipe sur patin à roulettes).

Patricia San Martin, 61 ans, chilienne, exilée en France depuis le coup d’État de 1973,  fonctionnaire à la mairie de Sevran, tuée en même temps que sa fille Elsa Delplace San Martin (voir plus haut).

Hugo Sarrade, 23 ans, étudiant en intelligence artificielle à l’université de Montpellier, passait le week-end chez son père à Paris.

Maud Serrault, 37 ans, Parisienne, mariée, directrice de marketing de la société d’hôtels Best Western France, était au concert avec son époux, qui n’a pas été tué.

Sven Silva PeruginiSven Silva Perugini © DR

Sven Silva Perugini, 29 ans, du Venezuela, né à Caracas, domicilié depuis deux ans à Palma de Majorque, était au Bataclan avec deux amis vénézuéliens.

Valeria Solesin, 28 ans, Italienne de Venise, Parisienne depuis quatre ans, doctorante en sociologie à l’université Paris 1 Panthéon Sorbonne, bénévole pour l’ONG italienne Emergency.

Fabian Stech, 51 ans, né à Berlin, marié, père de deux enfants, installé en France depuis 1994, docteur en philosophie, critique d’art, vivait à Dijon où il était professeur au lycée privé Les Arcades. 

Ariane Theiller, 24 ans, a vécu près de Lille, a suivi un cursus à l’université de Strasbourg, était auteur d’un mémoire de master sur les super héros, habitait Montreuil et travaillait à Paris chez Urban Comics, filiale de Dargaud qui édite des bandes dessinées américaines.

Éric Thomé, 39 ans, ancien élève au lycée de Sèvres, photographe et graphiste, créateur de l’agence We are Ted à Paris, était père d’une petite fille et en attendait une deuxième.

Olivier Vernadal, 44 ans, dit Dadot, originaire de Ceyrat, Puy-de-Dôme, agent des impôts à Paris, ancien joueur de foot dans l’équipe de Ceyrat, habitait dans le XIe arrondissement, non loin du Bataclan.

Luis Felipe Zschoche Valle, 35 ans, Chilien, Parisien depuis huit ans, guitariste et chanteur dans le groupe de rock Captain Americano, compagnon de Cécile Misse, tuée avec lui au Bataclan.

À La Belle Équipe, 92, rue de Charonne, dans le XIe

Ludovic Boumbas, 40 ans, d´origine congolaise, a grandi à Lille, était employé chez Fedex.

Ciprian Calciu, 32 ans, Roumain, et sa compagne Lacramioara Pop, Roumaine aussi, parents d’un enfant de 18 mois, ont été tués ensemble.

Romain Didier, 32 ans, Parisien, originaire de Sury-en-Vaux, dans le Sancerrois, avait travaillé pour le Little Temple Bar, à Paris, tué avec son amie Lamia Mondeguer, qui travaillait pour l’agence artistique Noma Talents.

Romain Feuillade, 31 ans, originaire de Gilly-sur-Isère, en Savoie, Parisien, restaurateur.

Véronique Geoffroy de Bourgies, 54 ans, ancien mannequin, ex-journaliste à Madame Figaro et à ParisObs, fondatrice du site Jemesensbien.fr, mariée, deux enfants.

Cédric Ginestou, 27 ans, Parisien originaire de Laval.

Michelli Gil Jaimez, 27 ans, Mexicaine, travaillait au café des Anges comme Houda Saadi.

Thierry Hardouin, 36 ans, policier à Bobigny, père de deux enfants, mort avec sa compagne.

Djamila Houd, 41 ans, Parisienne, originaire de Dreux, travaillait dans le prêt-à-porter, mère d’une fille de huit ans, mariée au propriétaire de La Belle Equipe, morte dans ses bras.

Hyacinthe Koma, originaire du Burkina Faso, serveur au restaurant Les Chics Types, dans le XIXe arrondissement de Paris.

Guillaume Le Dramp, originaire de Cherbourg, travaillait dans un restaurant, avait fêté ses 33 ans à La Belle Équipe où il a été tué.

Victor Muñoz, 25 ans, fils d’un élu du XIe arrondissement.

Halima Saadi, 37 ans, d’origine tunisienne, mère de deux enfants, et sa sœur Houda Saadi étaient à La Belle équipe pour fêter les 35 ans de cette dernière ; une grande partie des 18 victimes de La Belle Équipe était venue pour l’anniversaire.

Tués au Petit Cambodge, 20, rue Alibert, dans le Xe arrondissement :

Chloé Boissinot, 25 ans, originaire de Château-Larcher dans la Vienne, dînait avec son compagnon, blessé. Vivait à Paris, travaillait au bar Le Verre Volé.

Asta Diakité, cousine du footballeur Lassana Diarra, a été tuée à proximité du Petit Cambodge alors qu'elle faisait des courses.

Raphael Hilz, 28 ans, architecte, originaire de Garmisch, en Allemagne, travaillait au cabinet Renzo Piano Building Workshop, à Paris, dînait au Petit Cambodge avec deux collègues.

Stella VerryStella Verry © DR

Amine Ibnolmobarak, 29 ans, Marocain, architecte, encadrant à l’école national supérieure d’architecture du quai Malaquais. Son épouse a été blessée.

Justine Moulin, 23 ans, étudiante à Paris.

Anna Petard Lieffrig, 24 ans, graphiste et sa sœur Marion Petard Lieffrig, 30 ans, musicologue.

Sébastien Proisy, 38 ans, originaire de Valenciennes, diplômé de Sciences Po, avait travaillé dans un cabinet d’avocats.

Stella Verry, 36 ans, médecin généraliste au Pôle de Santé les Eiders, à Paris.

Tuées au café Le Carillon :

Charlotte Meaud et Émilie Meaud, sœurs jumelles de 30 ans, Parisiennes, Charlotte était chargée de développement de start-up, Émilie architecte.

Tué au bar La Bonne Bière :

Nicolas Degenhardt, 37 ans, Parisien, originaire du Mans, tué à La Bonne Bière.

Tuée rue de La Fontaine-au-Roi :

Lucie Dietrich, 37 ans, Parisienne originaire de Recologne, près de Besançon, graphiste, tuée rue de La Fontaine-au-Roi, salariée de L’Étudiant, sœur du fondateur de la marque de montres Dietrich.

Tué à son domicile :

Stéphane Hache, 52 ans, Parisien, originaire de Vendée, maître d’hôtel, tué d’une balle perdue dans son studio situé près du Bataclan, retrouvé le samedi 14.

Tué au Stade de France :

Manuel Colaco Dias, 63 ans, chauffeur d’autocar, Portugais, vivait à Cormontreuil, près de Reims, et travaillait pour l'entreprise rémoise Regnault Autocars.

Lieu du décès non confirmé :

Kheireddine Sahbi, 29 ans, Algérien, musicien, violoniste, étudiant en ethnomusicologie à la Sorbonne, vivait à Paris.

Anne Laure Arruebo et Cécile Coudon Peccadeau de l’Isle, inspectrices des douanes à la Direction générale des douanes et des droits indirects.

 

 

 

Source : http://www.mediapart.fr

 

 

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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 16:02

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

Santé publique

Pesticides : les conflits d’intérêt ont-ils rendu myope l’Autorité sanitaire européenne ?

par

 

Le glyphosate, molécule cancérigène ? « Improbable », a tranché l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), le jeudi 12 novembre. Le Roundup, désherbant le plus vendu au monde et dont le glyphosate est l’ingrédient principal, se retrouve ainsi blanchi de tout soupçon. Voilà qui va soulager Monsanto, l’industriel qui fabrique et commercialise le Roundup, mais qui contredit lavis rendu en mars dernier par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il avait classé le glyphosate dans sa liste des substances « cancérogènes probables » [1].

Utilisé dans plus de 700 produits pour l’agriculture, la foresterie, les usages urbains et domestiques, le glyphosate a vu son utilisation monter en flèche avec l’arrivée des cultures OGM. La majorité des plantes génétiquement modifiées actuellement cultivées dans le monde sont « Roundup ready », c’est-à-dire résistantes au glyphosate. Ce qui permet d’épandre du glyphosate sur un champ et d’y tuer toutes les plantes sauf les OGM. En France, malgré l’absence d’OGM, le Roundup est le premier pesticide de synthèse utilisé, avec plus de 8000 tonnes déversés dans l’environnement chaque année.

 

Conflits d’intérêt

Comment expliquer la divergence entre les autorités sanitaires internationales et européennes ? Cela tient à la prise en compte « d’une vaste quantité d’éléments, y compris un certain nombre d’études non évaluées par le CIRC », explique l’Efsa, citée par l’Agence France presse (AFP). Mais des organisations indépendantes [2] et des élus [3] accusent l’Efsa de s’être mise au service des industriels. « La Glyphosate Task Force - qui regroupe les grands groupes de l’agro-industrie comme Monsanto, mais aussi son compatriote Dow Chemical ou encore le suisse Syngenta – s’est félicitée des conclusions des scientifiques européens », rapporte d’ailleurs l’AFP.

Recrutés à travers toute l’Europe, les experts de l’Efsa sont tenus de remplir des « déclarations publiques d’intérêt » dans lesquelles ils listent leurs éventuelles collaborations avec des firmes privées. Les dites déclarations ont été passées au crible par l’ONG Corporate europe observatory (CEO) et la journaliste d’investigation Stéphane Horel. Résultat : près de 60% des experts étaient en situation de conflit d’intérêt. L’institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques, qui a été chargé par l’Efsa de l’évaluation du glyphosate [4], n’échappe pas à la règle. Un tiers du groupe d’experts « Pesticides » sont liés à des géants de l’agrochimie : BASF et Bayer. L’avis de l’Efsa est censé éclairer la Commission européenne, qui décidera, ou non, de garder le glyphosate sur la liste des substances autorisées.

Notes

[1Se basant sur des études de suivis de professionnels exposés au glyphosate en Suède, aux États-Unis et au Canada, l’Efsa avait noté des risques accrus de lymphome non hodgkinien (cancer du sang). Des expériences menées sur les animaux avaient de leur côté démontré que le Roundup induisait un risque accru de cancers, ainsi que divers dommages chromosomiques.

[2Greenpeace, Générations futures,...

[3Notamment l’eurodéputée EELV Michèle Rivasi

[4Selon la procédure européenne, c’est un État rapporteur qui conduit l’évaluation des risques des pesticides.

 

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 18:22

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

En images
Le malheur des uns fait le bonheur des marchands de canons (et de leurs actionnaires)
 
 
 

Glenn Greenwald, le journaliste de l’affaire Snowden, a choisi d’illustrer les attentats de Paris d’une manière particulière, mais très pertinente : les cours des fabricants d’armes sont en hausse, aux Etats-Unis comme en France !

Dans The Intercept, le site qu’il a cofondé après avoir quitté The Guardian, Greenwald souligne que ces actions sont en hausse depuis les attentats du 13 novembre et l’engagement accru de la France à combattre les djihadistes de l’Etat islamique autoproclamé.

Pour la France, Greenwald commente que le cours de Thalès, l’un des principaux fournisseurs de matériel électronique de l’armée française, est en hausse de près de 3% alors que le CAC 40 est en baisse.

 

Capture d'écran du cours de Thalès selon Bloomberg

Capture d’écran du cours de Thalès selon Bloomberg - Via The Intercept
 

Thalès n’est pas le seul à profiter de la surenchère sécuritaire : les actions de Raytheon (+3,41%), Northrop Grumman (+5,75%), Lockheed Martin (+5,25%), fabricants d’avions de combat, de missiles, ou encore de matériel de cybersécurité, sont en forte hausse aux Etats-Unis.

Un regard sombre sur l’état du monde, qui montre aussi que les larmes des uns font le beurre des autres.

 

 

                                                  *****************************************

 

 

 

 

The Paris attacks took place on Friday night. Since then, France’s president has vowed “war” on ISIS and today significantly escalated the country’s bombing campaign in Syria (France has been bombing ISIS in Iraq since last January, and began bombing them in Syria in September).

Already this morning, as Aaron Cantú noticed, the stocks of the leading weapons manufacturers – what is usually referred to as the “defense industry” – have soared:

 

 

Also enjoying a fantastic day so far is one of the leading Surveillance State profiteers:

France’s largest arms manufacturer, Thales, is also having an outstanding day, up almost 3%, even as the leading French index is down:

Note how immediate the increases are: the markets could barely wait to start buying. The Dow overall is up today only .12%, making these leaps quite pronounced. Reuters, as published on Fox Business, starkly noted the causal connection: “shares of aerospace and defense rose sharply on Monday in reaction to the attacks in France.” The private-sector industrial prong of the Military and Surveillance State always wins, but especially when the media’s war juices start flowing.

Contact the author:

Glenn Greenwaldglenn.greenwald@​theintercept.com@ggreenwald

 

 

Source : https://theintercept.com

 

 

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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 21:52

 

Source : http://www.bastamag.net
 

 

Résistance

Attentats : entre le marteau et l’enclume

par

 

 

Le marteau s’est abattu. Un coup assourdissant, encore plus terrifiant que le précédent, il y a dix mois. Ensanglantant une fois de plus Paris et sa banlieue : au moins 129 morts, une centaine de blessés dans un état très grave. L’attaque contre des quartiers multiculturels parisiens et le Stade de France en Seine-Saint-Denis a été revendiquée par l’Etat islamique. Les évènements n’étaient même pas encore terminés que les droites extrêmes ont commencé leurs basses œuvres de récupération politique.

Le marteau s’est abattu. Un coup assourdissant, encore plus terrifiant que le précédent, il y a dix mois. Ensanglantant une fois de plus Paris : au moins 129 morts, une centaine de blessés dans un état très grave. Ce vendredi 13 novembre, entre 21h20 et 21h50, la capitale française et sa banlieue nord ont été attaquées en six endroits différents. Au moins sept personnes ont tué méthodiquement (écouter ce témoignage sur le Bataclan).

Les cibles étaient des hommes et des femmes attablés à des terrasses de cafés et de restaurants des quartiers du multiculturel Est parisien, des spectateurs et spectatrices d’un concert de rock californien du Bataclan – proche de la place de la République où se tient traditionnellement nombre de rassemblements de solidarité – et d’une rencontre amicale de football au Stade de France, en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France. Vu de l’étranger, c’est « le cœur du Paris progressiste, pas les Champs-Élysées ou Notre-Dame, fréquentés par les touristes, ni la rive Gauche, bourgeoise et conservatrice » qui a été visé (lire ici en anglais).

L’échec de la guerre contre le terrorisme

Comme partout où sévissent les fanatiques de l’État islamique, ce ne sont pas les symboles d’une domination ou d’une oppression – militaire, économique ou politique – qui sont frappés. En Turquie, c’est une manifestation du parti de gauche kurde HDP (102 morts le 10 octobre à Ankara) ou une délégation de jeunes socialistes se rendant par solidarité en Syrie (31 morts le 20 juillet à Suruç). A Beyrouth ou Bagdad, ce sont des marchés très fréquentés (76 morts à Bagdad le 13 août) et des rues commerçantes (37 morts à Beyrouth le 10 novembre) qui ont été ciblés. Les 128 morts de Paris allongent cette macabre liste des pseudos « croisés » et « mécréants » que les communicants de l’État islamique se vantent d’avoir tués.

L’objectif ? Faire basculer ce que le groupe terroriste considère comme des dominos. L’État islamique a prospéré sur le chaos irakien généré par la guerre contre le terrorisme de George W. Bush, lancée en 2003. Une guerre dont l’échec est patent, douze ans après son déclenchement : « Jamais autant d’attentats n’ont été commis — souvent dans les pays musulmans eux-mêmes ; récemment encore, l’attaque contre l’avion russe au-dessus du Sinaï ou les attentats à Beyrouth dans une banlieue populaire. Jamais non plus autant de personnes, majoritairement des jeunes, ne se sont engagés dans des groupes extrémistes, qu’il s’agisse d’Al-Qaida ou de l’OEI, convaincus qu’ils sont de participer à une résistance contre l’agression internationale visant le monde musulman », rappelle le site Orient XXI. Il serait grand temps de débattre des bilans des interventions françaises en Libye, au Mali et en Irak.

« Ils veulent la guerre civile en France »

C’est ensuite la guerre civile syrienne, déclenchée par la brutale et sanglante répression déployée par la dictature de Bachar el-Assad, qui a nourri Daech. Une guerre civile qui a déjà fait plus de 200 000 morts et des millions de réfugiés. L’organisation État islamique cherche désormais à relancer la guerre civile en Turquie entre le régime autoritaire et conservateur d’Erdogan et la gauche kurde (qui d’ailleurs le combat efficacement au nord de la Syrie et de l’Irak). Elle tente de rompre le fragile équilibre libanais. Le pays est en crise politique, alors que la population de toute confession a récemment manifesté contre la corruption généralisée du pouvoir.

Avec la plus importante communauté musulmane d’Europe – environ 7% de la population –, la France est sur la liste. « La menace est à un niveau maximal, jamais atteint jusqu’alors. (…) Nous sommes devenus pour l’État islamique, l’ennemi numéro un », alertait il y a un mois l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic. « Ce qu’ils veulent ce sont des représailles, qu’aujourd’hui à Paris et en France on tue des musulmans. Ils veulent la guerre civile en France », prévient désormais Jean-Pierre Filiu, professeur d’histoire du Moyen-Orient (écouter ici). Les cibles n’étaient pas un hasard. « C’est cette société ouverte que les terroristes veulent fermer. Leur but de guerre est qu’elle se ferme, se replie, se divise, se recroqueville, s’abaisse et s’égare, se perde en somme », écrit Edwy Plenel, sur Médiapart.

Récupération politique

Et c’est là qu’est l’enclume sur laquelle nous risquons d’être fracassés. Elle a déjà vibré à l’écho du marteau. L’enclume, ce sont ceux qui veulent faire avancer le pays sur le chemin de l’arbitraire, de la répression aveugle, de la stigmatisation et suspicion généralisée. Plusieurs leaders de la droite extrême n’ont même pas attendu que l’ensemble des victimes soient identifiées. « Immense drame à Paris, voilà où nous a conduit le laxisme et la mosqueïsation de la France », a clamé le revenant Philippe de Villiers. « Derrière les auteurs de ces tueries, il faudra pointer les vrais responsables qui, eux, sont politiques ! », a renchérit Wallerand de Saint-Just, trésorier du FN et candidat du parti en Ile-de-France.

Les évènements étaient encore en cours que la récupération politique commençait : « Identité nationale, Marine au pouvoir vite ! », s’exclamait le député du Rassemblement bleu marine Gilbert Collard, accusant « ceux qui gouvernent directement ou par leurs idées aujourd’hui en France » d’être « des traîtres à notre nation, et à désormais nos vies ». Alors que la stupeur et l’effarement envahissaient les rues de la capitale ce soir du 13 novembre, les charognards s’en donnaient déjà à cœur joie, sans aucune pudeur (lire ici et ).

 

Les droites extrêmes font le jeu de l’État islamique

« Dans la quasi-totalité des attaques terroristes que nous avons connues, il s’agissait d’individus qui étaient déjà surveillés. On ne peut plus attendre qu’ils passent à l’acte », affirme de son côté Laurent Wauquiez, candidat de la droite et du centre en Auvergne-Rhône-Alpes aux régionales. Avant même que le Procureur de la République François Molins ne livre les premiers éléments de l’enquête, à peine 24 heures après le drame. Des éléments qui montrent que, parmi les sept meurtriers présumés, plusieurs étaient inconnus des services de renseignement.

Ces droites extrêmes font le jeu de l’État islamique : amplifier la peur et la suspicion, pointer l’Islam comme ennemi mortel. Pour l’EI, la France est « une nation qui opprimerait délibérément son importante communauté musulmane. Ce dernier argument est un axe de propagande essentiel pour l’EI », soulignait le juge Marc Trévidic. Néo-conservateurs et extrême droite relaient, de fait, allègrement cette propagande. « Ceux qui partent faire le jihad agissent ainsi à 90 % pour des motifs personnels : pour en découdre, pour l’aventure, pour se venger, parce qu’ils ne trouvent pas leur place dans la société... Et à 10 % seulement pour des convictions religieuses : l’islam radical. La religion n’est pas le moteur de ce mouvement et c’est ce qui en fait sa force », expliquait encore le magistrat.

Nous voilà donc pris entre le marteau et l’enclume. Mais nous ne sommes pas encore écrasés, loin de là : en témoignent les mouvements spontanés de solidarité, locaux ou internationaux, qui se sont propagés le soir même des attaques. Le combat contre la peur, l’obscurantisme, l’égoïsme et le repli sur soi s’annonce quotidien.

Ivan du Roy

Illustration : Jean Julien

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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 20:10

 

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

Les attentats de Paris du 13 novembre ont fait au moins 129 morts. Voici quelques-uns des visages de celles et ceux dont la vie a été arrachée par la barbarie. Ici, Marie Lausch et Mathias Dymarski, 23 et 22 ans et originaires de Metz, qui ont trouvé la mort au Bataclan.

 

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

Cameraman de France 24, Mathieu Hoche a également perdu la vie dans la fusillade au Bataclan.

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

Marie Mosser, d'Universal Music France. La jeune femme était au Bataclan.

 

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

Manu Perez, d'Universal Music France, se trouvait aussi au Bataclan.

 

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

Thomas Ayad, un autre salarié d'Universal Music France, qui a perdu la vie au Bataclan.

 

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

Lola Salines, présente au Bataclan, et dont la mort a été confirmée par son père sur Twitter. Celui-ci avait dans un premier temps lancé un avis de recherche pour sa fille, dont il était sans nouvelle.

Le géographe Matthieu Giroud, mort au Bataclan.

Le Britannique Nick Alexander, 36 ans, passionné de musique, a été tué au Bataclan, où, selon la presse, il s'occupait de merchandising ce soir-là, rapporte l'AFP.

Elsa Delplace. Sur son compte Twitter, la jeune femme, maman d'un petit garçon de 6 ans, se présentait comme co-fondatrice de l'agence Les Pro'créatives. Elle se trouvait au Bataclan avec sa mère, Patricia San Martín, également tuée par les terroristes. Exilée de la dictature de Pinochet, cette dernière était fonctionnaire territoriale à Sevran. Agée de 55 ans, elle était "la nièce de notre ambassadeur Ricardo Nunez", a déclaré la sénatrice du Parti socialiste chilien Isabel Allende.

Pierre Innocenti. Comme le relève "Le Parisien", tout à la joie d'assister au concert des Eagles of Death Metal, le patron du restaurant neuilléen El Livio "avait posté sur Facebook une photo de la devanture du Bataclan quelques instants avec le début du spectacle". Il avait 40 ans.

 

 

PHOTOS. Ils ont perdu la vie dans les attentats de Paris

Quentin Boulanger, 29 ans, tué au Bataclan.

François-Xavier Prevost fait lui aussi partie des victimes du Bataclan.

Guillaume B. Decherf, 43 ans, journaliste aux "Inrocks" mort au Bataclan. "Dans notre numéro du 28 octobre dernier, il chroniquait 'Zipper down', le dernier disque d'Eagles of Death Metal et annonçait leur concert du 13 novembre au Bataclan de Paris", a écrit l'hebdomadaire en informant de son décès.

Elodie Breuil, tuée au Bataclan.

Milko Jozic, ingénieur de 47 ans, et Elif Dogan, 26 ans. Ce couple belge originaire de Liège vivait à Paris depuis plusieurs mois, rapporte l'AFP. Ils étaient décrits par un proche comme des personnes "d'une grande générosité".

Une photo du couple de Liégeois Milko Jozic et Elif Dogan.

Valeria Solesin, ressortissante italienne, dont l'agence de presse ANSA a, dimanche 15 novembre, relayé l'annonce du décès.

Nohemi Gonzalez, une étudiante de 23 ans, de l'université d'Etat de Long Beach, en Californie, se trouvait à Paris dans le cadre d'un semestre d'échange universitaire, rapporte l'AFP. Décrite par son petit ami comme "la plus douce des jeunes femmes", elle devait rentrer aux Etats-Unis le mois prochain, ajoute l'agence.

 

Source : http://tempsreel.nouvelobs.com

 

Attentats de Paris : l'insoutenable identification des victimes

Les noms des victimes de la série d’attentats à Paris vendredi commencent à se confirmer. D’autant plus bouleversant que leurs portraits ont largement circulé sur les réseaux sociaux.

Huit des 129 personnes tuées lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris : de gauche à droite et de haut en bas, Manu Perez, Lola Salines, Mathieu Hoche, Marie Mosser, Aurélie de Peretti, Guillaume B. Decherf, Elodie Breuil et Thomas Ayad. Huit des 129 personnes tuées lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris : de gauche à droite et de haut en bas, Manu Perez, Lola Salines, Mathieu Hoche, Marie Mosser, Aurélie de Peretti, Guillaume B. Decherf, Elodie Breuil et Thomas Ayad.
 

À lire aussi

Depuis vendredi, Twitter s'est transformé en plateforme d'avis de recherche. Car en plus du site mis en place par la Préfecture de police - où il est possible de déclarer une disparition de façon anonyme -, de nombreux internautes se servent des réseaux sociaux pour rechercher leurs proches, en utilisant le mot-clé #RechercheParisBeaucoup sont notamment sans nouvelles de spectateurs présents au concert du Bataclan, où au moins 89 personnes ont été tuées. Certains comptes - dont on ignore totalement la fiabilité - relayaient tous ces appels comme @SOSParis1311, @RECHERCHEPARIIS ou @RecherchesP.

Les recherches sont d’autant plus poignantes que les visages sont jeunes, souriants, heureux. Certains noms reviennent régulièrement et on a le sentiment de commencer à les connaître et on espère avec leurs proches qu’ils sont en sécurité. Hélas, les derniers tweets encore pleins d’espoir se transforment parfois en avis de décès.

Ainsi, Georges Salines qui était à la recherche de sa fille Lola Salines, a envoyé plusieurs tweets en ce sens.

 

Je suis sans nouvelle de ma fille qui était au

 

Toujours pas retrouvé Lola https://twitter.com/Kayane/status/665490769512439812 

 

 

Jusqu’à ce que la confirmation du décès tombe.

 

Je viens d'avoir confirmation du décès de Lola Merci à tous ceux qui nous ont aidé aujourd'hui

 

 

Même ceux qui ne connaissent pas la jeune femme sont bouleversés.

 

Voir passer des photos toute la journée les RT apprendre que ses personnes sont décédées même si je ne les connaît pas triste

 

 

Tres dur d'avoir vu des noms de personnes recherchees ce matin et de savoir ce soir qu'ils sont decedes

 

 

"Les Inrocks" étaient à la recherche de leur journaliste Guillaume B. Decherf, 43 ans. L’hebdomadaire a finalement annoncé samedi à 18h que celui-ci a été tué au Bataclan. "Dans notre numéro du 28 octobre dernier, il chroniquait 'Zipper down', le dernier disque d’Eagles of Death Metal et annonçait leur concert du 13 novembre au Bataclan de Paris", écrit la rédaction. 

 

Nous sommes sans nouvelles de notre journaliste Guillaume B. Decherf, qui était au Bataclan. Si vous en avez, faites-nous signe.

 

 

Guillaume Decherf était au @le_bataclan hier avec un ami. Qui a de leurs nouvelles ? Sa femme s'inquiète.

 

Notre ami et journaliste Guillaume B. Decherf a été tué hier au Bataclan. http://www.lesinrocks.com/2015/11/14/actualite/guillaume-b-decherf-a-ete-tue-hier-au-bataclan-11787998/ 

 

Un cameraman de France 24, Mathieu Hoche, a également perdu la vie dans la fusillade. 

 

Mathieu Hoche était au Bataclan. Aucune nouvelle! Merci pour votre aide! @gregoriomichael

 

24 a perdu Mathieu Hoche. Il était jeune il avait un enfant de 6 ans. Tous malheureux pour lui et toutes les victimes.

 

J'ai perdu un de mes amis les plus chers. Ce con aimait le Rock'n'Roll. Je t'aime enfoiré.

 

 

 

Le footballeur de l'équipe de France Lassana Diarra, qui était sur la pelouse du Stade de France vendredi soir pour le match France-Allemagne, a annoncé sur Twitter avoir perdu sa cousine Asta Diakité, dans l'une des fusillades. "Dans ce climat de terreur, il est important pour nous tous qui sommes représentants de notre pays et de sa diversité de prendre la parole et de rester unis face à une horreur qui n’a ni couleur ni religion. Défendons ensemble l’amour, le respect et la paix", a écrit le milieu de terrain de l'Olympique de Marseille. 

 

 

 

Pascal Nègre, président d’Universal Music France, s’affolait vendredi : "On a des potes très chers qui sont coincés dans le Bataclan ! Si comme moi vous croyez aux forces de l'esprit, pensez ou priez pour eux". Samedi, il annonçait que Thomas Ayad, Marie Mosser et Manu Perez étaient décédés et qu’Universal Music était "en deuil". 

 

 

On a des potes très chers qui sont coincés dans le bataclan ! Si comme moi vous croyez aux forces de l'esprit, pensez ou priez pour eux

 

De nombreux avis de recherche avaient aussi été postés pour ces trois personnes.

 

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S'il vous plaît on recherche @mariemosser présente au . Si quelqu'un l'a vu merci d'écrire

 

Manu Perez était hier au Bataclan. Aucune nouvelle de lui depuis. RT + info si vous l'avez vu. Merci

 

 

On cherche des nouvelles de Thomas Ayad qui était au Bataclan hier soir. Il n'a probablement pas ses papiers sur lui

 

Marie Lausch et Mathias Dymarski, 23 et 22 ans et originaires de Metz ont trouvé la mort au Bataclan. Selon "L'Est Républicain", ils avaient décidé d’offrir le spectacle à un couple d’amis messins pour fêter leur anniversaire. Ensemble depuis cinq ans, ils avaient emménagé à Paris en septembre. 

 

La recherche est terminée, je n'ai plus de mots, que des larmes. Marie et Mathias nous ont quitté tous les deux.

 

 

Elodie Breuil, étudiante en design à l’Ecole de Condé, 23 ans, se trouve aussi parmi les victimes des attaques. Le frère de cette dernière, Alexis, a raconté au "Time" qu’elle était décédée au concert.

 

La disparition de Fabrice Dubois, 46 ans, a été annoncée par Publicis Conseil, l'agence dans laquelle il était concepteur-rédacteur.

 

 

Fabrice Dubois victime de l’attentat au Bataclan nous a quitté. Nous sommes bouleversés. Il nous manque déjà. Pensées à ses proches.

 

Le décès d'Aurélie de Peretti, 33 ans et habitante de Saint-Tropez, a été confirmé à une journaliste de "L'Obs" qui a rencontré ses proches.

 

Selon le "Guardian", sont aussi décédés dans les attaques Djamila Houd, 41 ans, Cédric Mauduit, 41 ans, directeur de la modernisation au Conseil général du Calvados, Quentin Boulanger, 29 ans, Caroline Prénat, 24 ans et Valentin Ribet, avocat de 26 ans au cabinet Hogan Lovells.

 

Au , nous apprenons le décès de C. Mauduit, Directeur de la Modernisation au @cgducalvados http://goo.gl/69uhkR 

 

Nos pensées les plus attristées aux proches de Valentin Ribet, jeune avocat de talent assassiné hier au

 

 

Des étrangers tués

Beaucoup d’étrangers ont aussi été tués dans la fusillade. C’est le cas du britannique Nick Alexander, qui vendait des produits dérivés du groupe Eagles of Death Metal. 

 

Does anyone know anything about Nick Alexander? He was working at tonight. Please let me know if you hear.

 

Please help me find Nick Alexander

 

 

Sa petite amie Polina Buckley lui a rendu hommage sur Twitter : "Tu es et sera toujours l'amour de ma vie, Nick Alexander". 

 

You are and always will be the love of my life, Nick Alexander

 

 

Parmi les autres tués, figurent :

- au moins deux ressortissants belges, selon le ministère belge des Affaires étrangères. 

 

- un Espagnol de 29 ans, Alberto González Garrido, selon les autorités espagnoles. Le jeune Madrilène assistait, selon sa soeur, au concert du Bataclan. 

 

on cherche Juan Alberto Gonzalez Garrido blessé hier à la salle Bataclan. svp nous avons besoin d'aide

 

- un Portugais de 63 ans qui résidait à Paris et travaillait dans le transport de passagers, selon les autorités portugaises. Il serait mort alors qu'il se trouvait aux abords du Stade de France au nord de Paris.

- deux ressortissants roumains, selon le ministère des Affaires étrangères à Bucarest.

- deux jeunes Tunisiennes, des soeurs qui vivaient l'une à Paris et l'autre au Sénégal, et dont les parents sont installés au Creusot (centre-est) et fêtaient à Paris un anniversaire, selon des sources concordantes.

- une Chilienne figure parmi les victimes. "C'est la nièce de notre ambassadeur Ricardo Nunez", a déclaré la sénatrice du Parti socialiste chilien Isabel Allende.

- deux Algériens, une femme de 40 ans un homme de 29 ans, ont été tués dans les attentats selon l'agence APS, citant des sources diplomatiques algériennes. 

 

- une étudiante américaine de 20 ans, de l'université d'Etat de Long Beach, en Californie. Nohemi Gonzalez se trouvait à Paris dans le cadre d'un semestre d'échange, selon son université.

 

WHS hosting Candle-Light Vigil for passing of 2010 Alum Nohemi Gonzalez Tues 11/17 4:30pm Front Lawn Whittier High.

 

 

Un Suédois pourrait avoir été tué et un autre blessé, selon un porte-parole de la diplomatie suédoise.  

Trois numéros sont à appeler si vous avez besoin de signaler une disparition, de témoigner ou de vous renseigner pour un proche :

  • le 197, mis en place par le ministère de l'Intérieur, pour transmettre des informations aux autorités.
  • le 0800 40 60 05, numéro de la Préfecture de police, pour obtenir des informations sur les personnes toujours disparues ou dont on est sans nouvelles.
  • le 01 40 27 40 27, le numéro de l'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP), pour obtenir des informations sur les personnes hospitalisées.

 

Amandine Schmitt

 

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 17:21

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Réseaux
Attaques à Paris : comment la solidarité s'est organisée
Par Camille Gévaudan , Richard Poirot , Amandine Cailhol et Amaelle Guiton
(mis à jour à )

 

Au lendemain des attentats de Paris, les gens se rassemblent place de la République.

Au lendemain des attentats de Paris, les gens se rassemblent place de la République. Photo Guillaume Binet pour Libération

 

Avis de recherche, hébergement des passants, messages de soutien... Tweets et retweets se succèdent depuis vendredi soir, par millions.

Ils s’appellent Pierre, Mayeul, Stéphane, Antonio, Maud, Lola. Ils étaient au Bataclan, au café, au restaurant ou dans les rues lors des attentats qui ont frappé Paris dans la nuit de vendredi à samedi. «Toujours pas de nouvelles de Chloë : dernière fois vue devant le petit Cambodge ! RT Merci.» «On recherche notre amie Suzon qui était au #Bataclan hier soir. Elle a été touchée.» «Quelqu’un a des news de Nathalie, qui bosse en lumière au Bataclan et était au concert hier soir ?» Des visages de femmes et d’hommes recherchés par leurs proches défilent sur le fil du réseau social Twitter. Des photos de gens heureux, souriant, rieurs, postés aujourd’hui par leurs familles et leurs amis ou copains qui n’ont plus de leurs nouvelles… Et qui n’hésitent pas, parfois, à donner leurs propres numéros de téléphone pour obtenir des informations.

 

Les demandes portent surtout sur les personnes qui étaient présentes au Bataclan. La salle était pleine pour le concert de Eagles of Death Metal et au moins 82 personnes y ont été tuées, selon les chiffres provisoires de samedi après-midi. Des spectateurs qui pour beaucoup n’ont pas encore été identifiés. Samedi à 14 heures, le hashtag #rechercheparis avait déjà été tweeté, et surtout retweeté, 370 000 fois samedi vers 15 heures. Des messages parfois suivis, quelques heures plus tard, d’autres d’annonces, heureuses ou tragiques. «Durement touchée mais vivante apparemment». Ou encore «cette femme va bien, aperçue quand elle montait dans une ambulance, elle était juste sous le choc».

Des comptes se sont créés spécialement pour relayer les disparitions. «Recherches Paris» a notamment été lancé samedi matin par un Yoann et Marine, un couple de Girondins. Ils se relaient pour retweeter des messages ou directement recueillir des demandes qu’ils diffusent ensuite. «On reçoit beaucoup de messages. Celui de cette dame, par exemple, qui était au Bataclan, explique à Libération Yoann, ancien militaire et aujourd’hui manager dans la grande distribution. Elle s’en est sortie, mais elle n’a pas de nouvelle de sa fille. Elle n’est pas sur la liste des personnes disparues, on sait qu’elle a un tatouage, on a posté sa photo et une description.» Le compte, encore peu suivi, est souvent retweeté. «Si on peut aider, à notre mesure, et amener une petite pierre à l’édifice, même si on est loin de Paris…»

#PrayForParis, soutien mondial, gêne en France

L’élan de solidarité s’est manifesté dès que s’est répandu sur Internet l’écho des attaques. Les Parisiens branchés sur Twitter se sont mobilisés spontanément pour accueillir chez eux toute personne qui en aurait besoin. Blessés, spectateurs du concert en fuite, mais aussi passants terrifiés, incapables de rentrer chez eux parce qu’il n’y a pas de transports, parce que c’est trop loin, parce qu’ils attendent des nouvelles d’un ami. Mot d’ordre : #porteouverte, tweeté plus de 600 000 fois. Les riverains en sécurité chez eux donnaient une indication géographique – «#PorteOuverte dans le Ve, à côté de la Pitié pour ceux qui sortent des urgences ou leur famille» –, les piétons tweetaient le nom de leur rue pour trouver refuge à proximité, puis les deux se retrouvaient en échangeant une adresse précise en message privé. Quelques-uns ont pensé à traduire le mot-clé en allemand, #OffeneTüren, pour héberger les supporters allemands sortant du Stade du France. L’opération a cartonné. «On est déjà 17»tweetait à 3 heures du matin une certaine Nadia, avec la photo d’une chambre, plusieurs matelas au sol, remplie de jeunes filles souriantes.

 

Pendant que les Français s’organisaient, il semble que c’est aux Etats-Unis qu’a émergé le mot-clé #PrayForParis – «Prions pour Paris» –, tournant en boucle sur les réseaux sociaux tout le week-end comme l’avait fait #JeSuisCharlie au mois de janvier. Le créateur du logo associé a d’ailleurs repris les codes graphiques de #JeSuisCharlie, la police de caractères noire et grise sur fond noir. Avec une tour Eiffel pour le A de Paris. Relayé par Justin Bieber, Pharrell Williams ou le FC Barcelone, #PrayForParis est devenu un blockbuster, diffusé 5,5 millions de fois vendredi à 16 heures. Des internautes hexagonaux ont exprimé leurs réticences, voire leur malaise, face à ce témoignage officiel de la solidarité étrangère. «Bush a attaqué l’Irak au nom de Dieu. Daesh se bat au nom d’Allah. Nous avons fait suffisamment de mal en son nom. Laissez Dieu en dehors de ça, merci», peut-on lire sur une image qui circule largement sur Facebook. Le dessinateur Joann Sfar a publié une série de quatorze dessins sur Instagram.

 

 

Sur l’un d’eux, il s’adresse en anglais aux «amis du monde entier» : «Merci pour #PrayForParis, mais nous n’avons pas besoin de plus de religion ! Notre foi va à la musique, aux baisers, à la vie, au champagne et à la joie !» Un message solidaire alternatif propose #PeaceForParis, accompagné d’une tour Eiffel incluse dans le symbole de la paix, déssinée par le graphiste Jean Jullien.

 

Sur Facebook, un «safety check» bienvenu

Sur Facebook, rassurer ses proches inquiets a d’abord consisté à mettre à jour son statut : l’un expliquant qu’il avait sa place pour le Bataclan mais qu’il l’a donnée à un ami qui lui-même n’a pas pu s’y rendre, un autre annonçant qu’il a pu sortir de la salle et rentrer chez lui, une amie confirmant qu’il y a eu une attaque en bas de chez elle mais qu’«on va bien». Et puis vers une heure du matin, la notification est apparue sur les smartphones et les écrans d’ordinateur des Parisiens : «Vous allez bien ? Il semble que vous soyez dans la zone touchée par [les] Attaques terroristes à Paris. Informez vos amis que vous êtes en sécurité.» Un simple clic sur un bouton, et tous vos «amis Facebook» étaient immédiatement avertis. De quoi déclencher dès les premières minutes une avalanche de notifications, en l’espèce bienvenues et rassurantes.

 

Le «Contrôle d’absence de danger» – «Safety Check», en anglais dans le texte – activé cette nuit a d’abord été conçu pour les contextes de catastrophe naturelle. Il a été inspiré par le tremblement de terre et le tsunami de 2011 au Japon: c’est là-bas que, dès 2012, le réseau social testait un système de page dédiée, le «Disaster Message Board», qui permettait déjà de rassurer ses proches. Lancé en octobre 2014, le «Safety Check» s’appuie à la fois sur la ville de résidence renseignée dans le profil des utilisateurs, sur la dernière localisation de ceux qui ont activé la fonction «amis à proximité» sur l’application mobile de Facebook, et sur la ville d’origine de la dernière connexion, pour avertir les utilisateurs potentiellement concernés. Lesquels peuvent également signaler qu’un proche est hors de danger.

 

«Ça a été compliqué pour se retrouver»

Hors de Twitter, un dispositif de prise en charge a été déployé par les autorités. La préfecture de police de Paris a mis en place un numéro d’assistance aux victimes et à leurs proches (0800 40 60 05). Mais en raison de très nombreux appels, ce dernier est parfois difficile d’accès. Sur le site du ministère de l’Intérieur, les personnes souhaitant signaler une disparition peuvent également remplir un formulaire en ligne, de manière à être «recontacté rapidement par un officier de police judiciaire». Les personnes peuvent également y déposer des témoignages anonymes. Face à l’afflux, le site est également en saturation, «mais de nombreuses personnes travaillent à l’entretien du site», assurent les autorités. L’Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) a aussi mis en place un numéro pour ceux qui souhaitent des informations sur l’identité des victimes éventuellement hospitalisées à l’AP-HP (01 40 27 40 27). Et sur Twitter, la mairie du XIe arrondissement de Paris communique aussi un numéro spécial d’urgence pour les touristes.

«Les secours ont été d’une grande aide et très réactifs», raconte un jeune homme de 29 ans qui a réussi à s’enfuir du Bataclan dès les premiers tirs, et que nous avons pu contacter. Il est ensuite retourné sur les lieux, une fois l’assaut terminé, pour tenter de retrouver ses quatre amis avec qui il assistait au concert et dont il n’avait plus de nouvelles. «Je me suis alors fait enregistrer en tant que victime. Puis j’ai passé des coups de fil et j’ai retrouvé deux de mes amis aussi réfugiés dans le quartier. Ils sont alors conduits en bus au Quai des Orfèvres pour les formalités judiciaires, puis apprennent, en appelant le numéro spécial d’urgence, que les deux autres amis sont hospitalisés. Finalement, plus de peur que de mal. On est à leur chevet. Ça a été compliqué pour se retrouver, mais on est tous en bonne santé», raconte-t-il, encore sous le choc.

Pour d’autres, la situation est bien plus lourde. «Ma femme n’est pas dans la liste des victimes. Mais elle n’avait aucune affaire sur elle, puisque nous les avions laissées aux vestiaires», se désole un père de famille contacté par Libération, qui était au Bataclan avec sa femme, mais n’a pas de nouvelles d’elle depuis la fusillade.

«On essaye de remettre des émotions et des mots sur ce qu’ils ont vu ou vécu»

A la mairie du XIe arrondissement parisien, deux hommes, un père et son fils, recherchent aussi un proche. Ils discutent vivement au téléphone en mode haut-parleur. «Nous n’avons pas d’information pour le moment», assure une voix, celle d’une autorité. Un des deux hommes demande : «Vers qui pouvons-nous nous tourner ?» «Je ne peux pas vous le dire.» «Vous êtes confondants d’inefficacité», s’emporte, le plus jeune, avant de raccrocher. «Mon frère était au Bataclan, maintenant il est dans la nature , explique-t-il par la suite. Il y a un manque terrible de coordination.»

Ces hommes stationnent dans le couloir qui mène à la salle des fêtes de la mairie, transformée en cellule psychologique. Une vingtaine de personnes attendent d’être reçues. Parmi eux, un homme venu accompagner sa femme sous le choc. De la fenêtre de leur appartement situé en face du Bataclan, elle a assisté à la scène. Un autre homme attend lui aussi. Il était dans la salle de concert lors de la tuerie. N’étant pas blessé, il est rentré chez lui dans la nuit, raccompagnée par sa femme venue le chercher en voiture. Sur le moment, il n’a pas voulu être pris en charge : «C’était déjà très compliqué, je ne voulais pas encombrer les secours.» Avant de se rendre à la mairie, samedi après-midi, sous le choc. Il attend son tour : «Peut-être que ça ira mieux après.»

L’équipe de prise en charge psychologique est composée d’une dizaine de personnes, trois psychiatres, un psychologue venu de Lille et des volontaires parisiens. Frédérique Warembourg, psychiatre rattaché au Samu de Lille, est arrivée ce matin vers 6 heures : «On essaye de remettre des émotions et des mots sur ce qu’ils ont vu ou vécu. On les informe aussi de ce qui peut se passer après, des flashs qu’ils pourront avoir au cours des prochains jours. On leur explique que c’est normal. Mais que si cela dure, ils devront de nouveau faire appel à des équipes spécialisées.» Sa collègue Sylvie Molenda, psychologue rattachée elle aussi au Samu de Lille, explique qu’elle reçoit «beaucoup de gens qui étaient à l’intérieur du Bataclan». Ils accueillent aussi de nombreuses personnes en recherche de proches. «Mais pour ces gens qui sont dans le doute, il est difficile de répondre par le soutien psychologique, poursuit-elle. Certains sont en colère. On ne peut que leur dire de ne pas rester seuls et d’attendre.»

Camille Gévaudan , Richard Poirot , Amandine Cailhol , Amaelle Guiton

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 
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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 17:00

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

Attaques à Paris : ce que l'on sait à 17 heures
Par LIBERATION (mis à jour à )

 

 

 

Près du Bataclan, vendredi soir. Photo Christian Hartmann. Reuters

 

L'état d'urgence a été décrété en France après une série d'attentats ayant fait au moins 128 morts à Paris et près du Stade de France. L'Etat islamique a revendiqué ces attentats.

 

 

• Au moins 128 personnes sont décédées vendredi soir à Paris et à Saint-Denis après une série d’attaques dans les Xe et XIe arrondissements de la capitale et près du Stade de France.

C’est dans la salle de concert du Bataclan que le bilan est le plus lourd, avec au moins 82 morts. Quatre assaillants ont tiré dans la foule. Trois d’entre eux se sont donné la mort en faisant sauter leur ceinture d’explosifs. Le quatrième a été tué par les forces de l’ordre. L’un des assaillants serait d’origine française et connu des services spécialisés dans les questions de radicalisation.

• Selon les informations de notre journaliste Willy Le Devin, un passeport syrien et égyptien ont été trouvés près des corps aux alentours du Stade de France, sans pour autant que cela ne prouve avec certitude la nationalité des kamikazes.

• Cette série d’attaques, visiblement coordonnées, a été revendiquées samedi matin par l’Etat islamique.

François Hollande a décrété l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire métropolitain dès vendredi soir et, samedi matin, le deuil national pendant trois jours. Le contrôle strict des frontières est également rétabli. Le Président s’adressera lundi au Parlement réuni en Congrès.

 

 

Au moins 128 morts dans six lieux différents : Paris a été ensanglanté vendredi soir par des attaques sans précédent, a priori coordonnées mais pas encore revendiquées. Elles ont été menées notamment par plusieurs kamikazes à proximité du Stade de France et dans la salle de spectacle du Bataclan (XIe arrondissement), où l’on dénombre au moins 82 victimes, ainsi qu’en quatre autres lieux des Xe et XIe arrondissements de Paris particulièrement fréquentés le vendredi soir : près du canal Saint-Martin (rue Bichat et rue de la Fontaine au Roi), rue de Charonne et boulevard Voltaire. Certains des auteurs ont pu participer à plusieurs de ces attaques. Huit assaillants seraient morts, dont sept en se faisant exploser.

Suivez notre direct Le monde se réveille sous le choc après les attentats à Paris

Bataclan : au moins 82 morts

Au moins 82 personnes sont mortes dans la salle de concert du Bataclan, située dans le XIe arrondissement de Paris, où avait lieu un concert des Eagles of Death Metal. Selon les témoins, quatre assaillants ont pénétré dans la salle en tirant plusieurs rafales, avant de mener une prise d’otages. L’assaut des forces de l’ordre a alors été décidé «très vite parce qu’ils tuaient tout le monde», a confié une source proche de l’enquête à l’AFP. Trois des assaillants se sont alors donné la mort en actionnant une ceinture d’explosifs, le quatrième étant tué par les forces de l’ordre, qui ont terminé leur opération aux alentours de 1 heure du matin. 

 

Aux abords du

 

L’un des terroristes aurait été identifié et serait un Français connu des services de radicalisation. Il aurait 30 ans, selon notre journaliste Willy Le Devin. 

 

Confirmation : l'un des terroristes du est un français connu des services pour sa radicalisation. Identifié via empreintes.

 

Fahmi B., un jeune Turc de 23 ans qui se trouvait dans la salle, raconte à Libération : 

«J’étais dans la fosse, quand soudain j’ai entendu du bruit, comme des pétards. Sur le moment, j’ai pensé que ça faisait partie du show, puis je me suis retourné et j’ai vu une personne qui venait de prendre une balle dans l’œil. Elle se tenait la tête et s’est effondrée. Là, tout le monde s’est mis à terre, on entendait des tirs. Les tireurs shootaient au hasard sur les gens allongés, tout le monde faisait le mort mais ça ne faisait aucune différence pour eux. J’étais couché en position fœtale mais mes pieds étaient bloqués par le corps de quelqu’un. J’ai réussi à glisser mes pieds hors de mes chaussures et j’ai couru backstage, parce qu’une porte de sortie était juste à côté, avec trois autres personnes, qui étaient blessées.»

A lire aussi, les témoignages recueillis par Libération Attentats à Paris : «Des balles partaient dans tous les sens»

Près du canal Saint-Martin : au moins 17 morts

Au moins 17 personnes sont mortes dans des fusillades autour du canal Saint-Martin, rue Bichat, rue Alibert et rue de la Fontaine au Roi, dans le Xe arrondissement. Les «assassins» ont «balayé avec des mitraillettes plusieurs terrasses de café», a déclaré le préfet de police, Michel Cadot. Rue Bichat, un homme, le visage nu, est entré et a tiré vers 21h20 dans le bar Le Carillon. Deux salves ont été tirées, d’abord contre le bar puis contre le restaurant du trottoir d’en face, Le Petit Cambodge. «C’était surréaliste, tout le monde était à terre, personne ne bougeait», a raconté une femme à l’AFP. «Ça a duré terriblement longtemps», rapportait un autre témoin. 

 

 

 

 

Voir l'image sur Twitter

Un passeport egyptien a également été retrouvé au Stade de France

 

 

Boulevard Voltaire

 

Boulevard Voltaire

Une dernière attaque, sur laquelle on a peu de détails, a enfin eu lieu boulevard Voltaire, dans le XIe arrondissement de Paris. Un kamikaze est décédé, il aurait déclenché une ceinture d’explosifs sans faire d’autres victimes.

François Hollande décrète l’état d’urgence

Dans une allocution télévisée, tenue vendredi soir quelques minutes avant un Conseil des ministres exceptionnel, François Hollande a décrété l’état d’urgence au niveau national, et a également annoncé le rétablissement des contrôles aux frontières afin «que les personnes qui ont commis ces crimes puissent être appréhendées». «Ce que les terroristes veulent, c’est nous faire peur, nous saisir d’effroi. Mais il y a face à l’effroi une nation qui sait se défendre», a indiqué le président de la République, en indiquant que des «les forces de sécurité faisaient assaut notamment dans un lieu à Paris» au moment où il s’exprimait.

A lire aussi L’état d’urgence, qu’est-ce que c’est ?

Le parquet antiterroriste s’est saisi de l’enquête. Le plan multi-attentat, dit «rouge alpha», a été délenché. Près de 1 500 militaires ont été déployés. Un conseil de Défense a également eu lieu autour du président de la République samedi matin. A son issue, François Hollande a tenu une nouvelle allocution dans laquelle il a clairement menacé l’Etat islamique de représailles et décrété un deuil national de trois jours.

La préfecture de Paris a mis en place un numéro d’urgence pour transmettre toute information : 0800 40 60 05.

Aussitôt après l’annonce des attaques, les réactions politiques et internationales ont afflué.

A lire aussi Barack Obama : «Nous nous tenons prêts à apporter notre assistance au peuple de France»

L’Etat islamique revendique la série d’attaques

D’abord non revendiqués, ces différents attentats l’ont finalement été samedi en fin de matinée par l’Etat islamique. L’EI explique avoir «pris pour cible la capitale des abominations et de la perversion, celle qui porte la bannière de la croix en Europe, Paris». «Huit frères portant des ceintures d’explosifs et des fusils d’assaut ont pris pour cible des endroits choisis minutieusement à l’avance au cœur de la capitale française […]. La France et ceux qui suivent sa voie doivent savoir qu’ils restent les principales cibles de l’Etat islamique et qu’ils continueront à sentir l’odeur de la mort pour avoir pris la tête de la croisade. […] Cette attaque n’est que le début de la tempête et un avertissement pour ceux qui veulent méditer et tirer des leçons».

 

l' revendique les attaques de Paris

11:44 - 14 Nov 2015

 

 

Source : http://www.liberation.fr

 

 

 

                                                   ***************************************

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

Vidéo : pendant le carnage au Bataclan, la fuite des victimes

Le Monde.fr | • Mis à jour le

 

 

Durée : 02:48

 

En images

 

Au moment de l’attaque terroriste au Bataclan, Daniel Psenny, journaliste au Monde, a filmé la fuite des spectateurs de la salle de concert parisienne. Il a ensuite été blessé au bras en portant secours à une victime, qu’il a rappatrié dans son immeuble.

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 19:54

 

Source : http://www.medias-presse.info

 

 

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