Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 mars 2016 1 21 /03 /mars /2016 19:07

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 
Le gouvernement parle à sa jeunesse à coups de matraque et de gaz lacrymogène
Loi travail
Lola Ruscio
Lundi, 21 Mars, 2016
L'Humanité

Jeudi, à Strasbourg. Des étudiants ont été les cibles de tr ès violentes charges policières.
Photo : Philippe Herzog/AFP
 
 

Des étudiants et des lycéens ont été victimes d’exactions policières, à l’issue des manifestations du 17 mars. Bien loin du « dialogue » prôné par le gouvernement.

Le gouvernement a balayé d’un revers sa volonté « d’écouter » sa jeunesse, jeudi dernier, dans les rues et aux abords des universités. Des étudiants et des lycéens ont été les cibles de violences policières, alors qu’ils manifestaient pour exiger le retrait du texte de loi travail. À Paris, Strasbourg, Caen, Rennes et Marseille, des CRS ont attaqué des jeunes à coups de matraque et les ont arrosés de gaz lacrymogène et de gaz poivre, bloquant le déroulement d’assemblées générales.

Des manifestants ont été gravement touchés à Strasbourg, où cinq jeunes ont été blessés, dont des militants communistes. Parmi eux, une lycéenne de 18 ans, Lola, a reçu un coup de matraque sur le crâne, sur le site de la faculté de droit. Elle raconte : « Environ cinq CRS nous ont bloqué l’accès. Nous leur avons demandé tranquillement de pouvoir entrer pour se réunir en assemblée générale. Et d’un coup, une dizaine de CRS supplémentaires ont avancé droit vers nous ! Ils ont commencé à taper dans le tas, en donnant des coups de matraque, en lançant des bombes au poivre… Pourtant, il ne s’était rien passé qui pouvait justifier une telle attaque ! » En sang, la lycéenne a été transférée à l’hôpital, jeudi, elle est indignée : « Quand je suis tombée par terre, des CRS m’ont enjambée et certains me marchaient carrément dessus. Un manifestant m’a aidé à me relever » Les médecins lui ont diagnostiqué un traumatisme crânien, un état de choc post-traumatique, et effectué cinq points de suture. Depuis, la militante communiste est victime de vertiges et doit rester chez elle. « Je n’avais jamais vu une telle violence, les CRS nous ont attaqués sans raison et sans aucune émotion », déplore-t-elle, encore sous le choc.

 

Les organisations de jeunesse fustigent ces violences policières

À l’université de Tolbiac, à Paris, les policiers n’y sont pas allés de main morte face aux manifestants. Des étudiants ont été évacués, alors qu’ils occupaient un amphithéâtre pour y tenir une AG, après la dispersion du cortège place d’Italie, jeudi, en fin de journée. Des courses-poursuites, des coups de matraque ont été lancés et pas moins de cinq personnes ont été interpellées. Dès le matin, la faculté parisienne avait été fermée par son président, provoquant la colère du dirigeant du syndicat étudiant de l’Unef, William Martinet, qui demande sa réouverture. à Marseille, la fin de la manifestation a aussi été houleuse. Des CRS ont dispersé les jeunes voulant eux aussi se réunir en AG en utilisant des gaz lacrymogènes et en les frappant à coups de matraque. Un lycéen de 15 ans a été interpellé et placé en garde à vue pour « agression envers un agent de la fonction publique », avant d’être libéré, vendredi ; il devrait être poursuivi dans les mois à venir. Les organisations de jeunesse fustigent ces violences policières. La plume en main, dans une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur, Camille Lainé, secrétaire générale du Mouvement des jeunes communistes de France (MJCF), exige que « cessent toutes formes d’intimidation ou de violence sur le mouvement social », tout en dénonçant la stratégie du ministère de l’Intérieur qui vise à « intimider, faire peur à des lycéens qui manifestent et donc casser toute mobilisation ». Dans un communiqué, l’union départementale CGT de Paris et l’union locale CGT du 13e arrondissement rappellent que « les étudiants qui luttent pour leur avenir ne sont pas des délinquants : ils agissent (…) pour l’intérêt général ». Des organisations de jeunesse, l’Unef, l’UNL et la Fidl (syndicats lycéens), ont d’ores et déjà appelé à poursuivre et à amplifier la mobilisation dès ce jeudi 24 mars.

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Partager cet article
Repost0
20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 18:33

 

Source : http://www.sortirdunucleaire.org

 

 

Soutien à Dominique Malvaud, convoqué pour violation de l’État d’urgence

Communiqué du 18 mars 2016

 
 

 

 


 

 

Pour avoir distribué des tracts avec une quinzaine de personnes de son association « Stop Nucléaire 26-07 » le 29 novembre 2015, jour d’ouverture de la COP 21, M. Dominique Malvaud est convoqué au tribunal de Valence le jeudi 24 mars.

Alors qu’aucun trouble à l’ordre public n’est constitué, une violation de l’état d’urgence est invoquée pour justifier cette convocation.

Nul ne sera dupe de ce faux prétexte : il s’agit pour l’État de museler toute résistance à un nucléaire en déroute dont il veut assurer la continuité, quels qu’en soient les coûts astronomiques et les conséquences effarantes sur la sécurité et la santé des populations.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" exprime tout son soutien à M. Dominique Malvaud. Il affirme avec force que ce sont les acteurs de la mise en danger de l’humanité à travers la poursuite de programmes nucléaires civils et militaires qui doivent être poursuivis, et non ceux qui dénoncent avec courage et détermination ces industries criminelles.

 

 

Source : http://www.sortirdunucleaire.org

 

 

Partager cet article
Repost0
20 mars 2016 7 20 /03 /mars /2016 17:45

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Q9UfvHoxK9o

 

 

Prise de parole des étudiants et des postiers interrompue par la police et ses flashballs

 

 

Diffusion NPA

 

 

 

Source : https://www.youtube.com/watch?v=Q9UfvHoxK9o

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 22:36

 

Source : http://la-feuille-de-chou.fr

 

 

Strasbourg: des matraques et du gaz pour les jeunes en lutte

 

Bienvenue au XIXe siècle à Strasbourg, la troupe tire sur les manifestants !

Aujourd’hui lors de la deuxième journée de mobilisation contre la loi El Khomri, la répression aveugle et violente s’est encore abattue sur des militants.

Après que le cortège des jeunes ait exprimé le souhait de se réunir en Assemblée générale au Palais Universitaire, celui-ci s’est avéré « fermé ». De même au Patio, après quelques négociations, l’accès a également été refusé aux militants qui se sont tournés vers la faculté de droit. C’est alors que la répression policière plus violente que jamais s’est mise en marche : coups de matraque, gaz lacrymogènes, tous les moyens ont été bons pour éloigner les manifestants du bâtiment. Les armes sont un peu inégales messieurs les policiers, non ?

Il est absolument minable que ce gouvernement policier en arrive encore à ce point : frapper des lycéens, des étudiants, pour tenter de faire taire la révolte contre ses lois réactionnaires. Quatre de ces militants sont actuellement à l’hôpital. Quatre de trop.

Tout cela est encore une fois imputable à l’état d’urgence permanent qui a pour but de museler les luttes et de justifier toutes les violences. La mobilisation contre la loi El Khomri ne s’arrêtera pas là, au contraire, elle doit être plus forte que jamais. Si nous avions été au XIXe siècle avec ce gouvernement, nous nous serions fait tirer dessus par la troupe. Qu’en pense monsieur Beretz, le président de l’Université de Strasbourg, des agissements des forces de l’ordre qu’il autorise systématiquement à entrer sur le campus ? Nous voulons des réponses.

Demain à Strasbourg nous saurons accueillir notre chère ministre. Cette ministre doit tomber, ce gouvernement doit tomber !

Nous exprimons notre pleine et entière solidarité avec nos camarades blessés et nous pouvons leur jurer une chose : nous ne comptons pas en rester là.

Le secrétaire fédéral du MJCF 67 pour le Mouvement des jeunes communistes du Bas-Rhin et l’Union des Étudiants Communistes de Strasbourg.

P1540830

P1540834

Le sang d’un camarade sur le bouclier du flic

P1540841

Le sang d’un camarade sur le bouclier du flic, et ça les fait rire…

P1540842

P1540844

P1540850

F.Dehan, directeur général des services (à droite) avec des agents du renseignement

Mais qui a bien pu appeler la police…?

P1540852

P1540848

P1540857

 

 

 
 
 
Partager cet article
Repost0
18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 22:19

 

Source : http://www.streetpress.com

 

 

 

 

Vidéo : Coups de matraques et de gazeuses, l’évacuation brutale de l’université de Tolbiac

Certains étudiants ont fini au comico, d’autres à l’hosto

#OnVautMieuxQueCa | Vox pop | par , Barbara Hinderholtz | 18 Mars 2016

 

Ce jeudi 17 mars, plusieurs dizaines d’étudiants s’étaient réunis pour une assemblée générale de protestation contre la loi El Khomri. En fin d’après-midi, les CRS ont violemment évacué l’université et ses abords.

18h, rue de Tolbiac – Plusieurs dizaines de CRS pénètrent dans la fac, sous les cris des étudiants :

« Police nationale, milice du capital ! »

 

Depuis 17h30 environ, une trentaine d’étudiants est réunie dans un amphi de l’université Paris 1 « pour une assemblée générale », nous explique l’un d’entre eux. Un peu plus tôt dans la journée, ils défilaient dans les rues de Paris pour protester contre la loi El Khomri. A peine une demi-heure après leur arrivée, les CRS font irruption dans la salle. Selon les étudiants présents, l’évacuation est brutale. Plusieurs d’entre eux témoignent de coups de matraques.

Une fois à l’extérieur, la trentaine de jeunes est entourée par les forces de l’ordre. Après quelques minutes, ils tentent de forcer le passage. La réponse des CRS est brutale. Plusieurs étudiants sont violemment plaqués au sol. Pour arrêter ceux qui tentent de s’échapper, les hommes en bleu n’hésitent pas à employer la matraque.

 

 

Vers 19h, les pompiers arrivés 30 minutes plus tôt repartent avec les blessés. Les fourgonnettes de police ne tardent pas à les suivre avec, à leur bord, des étudiants menottés.

A la suite de ces événements, les cours ont été suspendus jusqu’à lundi.

 

 

Source : http://www.streetpress.com

 

 

                                                                              **********************

 

 

Source : http://www.tendanceouest.com

 

 

 

Loi Travail : affrontements près de Caen entre jeunes et forces de l'ordre Actu
Loi Travail : affrontements près de Caen entre jeunes et forces de l'ordre

12h32 - 18 mars 2016 - par J.L

 

 

 

Les forces de police ont été prises à partie, ce vendredi 18 mars, par des jeunes devant un établissement de Mondeville.

 

Alors que plusieurs lycées sont toujours bloqués ce vendredi dans l'agglomération caennaise, les forces de l'ordre ont été prises à partie avec des projectiles, ce matin, devant le lycée Jules Verne, à Mondeville.

Témoins de la scène, des personnels du lycée ont fait part de leur récit au syndicat SUD, qui en a tiré ce compte-rendu :

"Dès 7h35, quelques lycéens sont devant le lycée Jules Verne de Mondeville (Calvados) et rassemblent des éléments en vue de construire le blocage du lycée. [...]

De 8h à 9h30, le rassemblement avait pris de l'ampleur et la majorité des élèves étaient à l'extérieur du lycée. Les poubelles avaient été renversées dans la rue et une tentative de blocage de la rue était en cours dans une ambiance bonne enfant. [...]

Mais à 9h37, une compagnie de CRS arrive sur place et se met en ligne. Cette présence policière soudaine provoque la réaction immédiate des lycéens qui manifestent leur mécontentement par des cris. Des jets de pierres commencent.

A 9h47 une bombe lacrymogène est lancée sur les jeunes qui subissent une charge organisée en plusieurs vagues au cours desquelles, les élèves présents ont été matraqués"

Six élèves ont été interpellés, arrêtés, menottés en emmenés

"Pendant l'intervention, une personne certainement habilitée pour le faire, filmait l'ensemble de la scène derrière les forces de l'ordre. Une élève est restée à terre en faisant un malaise, les pompiers ont été alertés et sont venus la prendre en charge. Six élèves ont été interpellés, arrêtés, menottés en emmenés. Les CRS ont demandé au chef de l'établissement de leur transmettre les trombinoscopes de tous les élèves du lycée.

Puis l'ordre de dispersion a été donné depuis un mégaphone selon le texte suivant:

"dispersez-vous immédiatement, sinon c'est considéré comme refus d'obtempérer à la loi". [...]

11h00: retour au calme devant le lycée Jules Verne, la route est nettoyée tandis qu'une voiture de police reste en station pour contrôler l'entrée et la sortie des élèves.

Pendant ce temps, la compagnie de CRS était en opération devant le lycée Rostand où ils ont à nouveau chargé, matraqué les élèves présents et lâché des chiens".

la compagnie de CRS était en opération devant le lycée Rostand où ils ont à nouveau chargé, matraqué les élèves présents et lâché des chiens

Plusieurs personnes ont été interpellées par la Police nationale.

 

 

 

Source : http://www.tendanceouest.com

 

 

Partager cet article
Repost0
18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 20:32

 

Source : http://reporterre.net

 

 

La pêche au chalutage profond, désastreuse pour l’écosystème marin, reste autorisée

18 mars 2016 / Lorène Lavocat (Reporterre)
 


 

 

Le lobbying l’a emporté : dans la nuit du 17 au 18 mars, les députés ont empêché l’interdiction de la pêche au chalut profond. S’appuyant sur l’inquiétude des pêcheurs, et en faisant croire que c’est toute la pêche au chalut qui était concernée.

Déclaration catastrophiste, appel à la démission de Ségolène Royal, blocage symbolique des ports. Depuis mercredi 16 mars, pêcheurs et élus bretons se déchaînent contre l’interdiction possible du chalutage en eaux profondes. Une mesure prévue par l’article 56 du projet de loi Biodiversité, finalement rejetée par l’Assemblée nationale vendredi 18 mars un peu avant une heure du matin.

 
 
 
 

Mon amendement de suppression de l'interdiction de la pêche en eaux profondes est adopté !

 
 
 
 
Gwendal Rouillard
il y a 22 heures

En séance de nuit à l'Assemblée nationale, nous venons d'adopter par 36 voix contre 17 notre amendement de soutien à la pêche en eaux profondes et à l'ensemble des acteurs de la pêche française... Au combat un jour, au combat toujours ! ‪#‎Europe‬ ‪#‎France‬ ‪#‎Bretagne‬ ‪#‎Lorient‬ ‪#‎Mobilisation‬

 

Pour l’association Bloom, qui se bat contre ce type de pêche depuis des années, ce vote est une catastrophe. « Ce vote ne représente ni la position du gouvernement ni la volonté des Français, qui sont majoritairement en faveur d’une interdiction du chalutage profond et mobilisés sur ce sujet devenu un symbole des enjeux de développement durable. Cette décision rétrograde ne reflète pas non plus les progrès consentis par le principal acteur industriel de la pêche profonde : Intermarché, qui a engagé sa flotte il y a plus d’un an déjà à ne plus chaluter au-delà de 800 mètres de profondeur. L’issue du vote n’est liée qu’à la présence extraordinaire d’élus des ports industriels de Boulogne-sur-Mer et Lorient, venus en force chahuter cette proposition et s’y opposer », indique l’association dans un communiqué.

« Cela fait des décennies que le secteur de la pêche subit le diktat de la terreur d’un groupe d’individus ne représentant qu’une méthode de pêche, le chalut, mais absolument pas le secteur dans son intégralité », poursuit l’association, qui a récolté près de 900.000 signatures en ligne contre le chalutage profond. 

Mais pour Jean Piel, membre du comité des pêches de Bretagne, ce vote est un « immense soulagement » explique-t-il à Reporterre. « C’est aussi un motif légitime de satisfaction, parce que prendre le risque d’interdire le chalutage nous aurait semblé totalement injuste : on ne peut pas porter ainsi atteinte à toute une filière et prendre une décision sur un dossier économique dans le cadre d’une loi biodiversité, alors que cela fait des années que les pêcheurs font des efforts en faveur d’une pêche durable et respectable ».

 

 

Du côté du comité des pêches de Bretagne, on craignait rien de moins qu’un « cataclysme sur le littoral français ». Pour Jean Piel, « le flou qui encadre la mesure pouvait conduire in fine à une interdiction totale de la pêche au chalut, qui concerne chez nous plusieurs milliers d’emplois ». Faux, réplique Claire Nouvian, de l’association Bloom : « Il n’a jamais été question d’interdire la pêche au chalut, les pêcheurs agissent dans l’irrationalité la plus radicale ! »

Alors qui croire ? Dans sa version initiale, l’article indique que les conditions de l’application seront définies « par décret en Conseil d’État ». A première vue, cela semble en effet flou. Mais dans les faits, il existe un consensus pour n’interdire la pêche en eaux profondes qu’à partir de 800 mètres, ce qui exclut la majorité des pratiques de chalutage.

« Au-delà de 800 mètres, un seul navire, à temps partiel, serait concerné par l’interdiction du chalutage profond », note Bloom, à partir des chiffres de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). Les pêcheurs se seraient donc un peu trop vite excités. Une inquiétude que comprend pourtant Philippe Ladame, porte-parole des écologistes bretons : « Ils ont déjà connu des périodes où les normes strictes et les interdictions les ont mis en grande difficulté économique ». D’après lui, le texte proposé demeure de toute façon insatisfaisant. « Plutôt que de se focaliser sur une question de profondeur, qui est un critère très simpliste pour aborder la complexité des écosystèmes marins, mieux vaudrait renforcer les coopérations entre scientifiques, écologistes et pêcheurs pour prendre des choix efficaces. »

 

Les profondeurs océanes, un milieu riche et très fragile

Inutile, l’interdiction ? C’est également l’avis très offensif du député Gwendal Rouillard, qui va jusqu’à réclamer la démission de la ministre de l’Environnement : « Il faut avant tout un meilleur encadrement de cette forme de pêche ». La région Bretagne va également dans ce sens, dénonçant une « interdiction unilatérale contre-productive ». Mais pour Claire Nouvian, il s’agit certes d’une mesure symbolique, mais très importante. D’abord, car si la pêche en eaux profondes reste marginale aujourd’hui, qui peut prévoir de quoi demain sera fait ? « Cette disposition permet de sanctuariser les profondeurs, qui constituent un milieu riche mais très fragile ».

Lingue bleue, grenadier de roche sont ainsi classées comme vulnérables ou menacées par l’Union internationale de conservation de la nature. D’après l’Ifremer, « l’inconvénient majeur du chalut de fond est le manque de sélectivité. Car cet engin, constitué d’un filet remorqué par un navire, capture simultanément plusieurs espèces de dimensions et de morphologie différentes. Même s’il ne pénètre pas le sédiment, il détériore les habitats et les organismes posés sur le fond. »

Aussi le chalutage profond est-il reconnu par de nombreux scientifiques comme une technique de pêche destructrice...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Partager cet article
Repost0
17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 18:26

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Pollution et défiscalisation

L’étude qui fâche les producteurs d’huile de palme et d’agrocarburants

par

 

 

 

L’Union européenne a t-elle fait fausse route en promouvant la consommation d’agrocarburants issus de cultures alimentaires ? La directive européenne sur les énergies renouvelables impose que 10 % de l’énergie utilisée dans les transports à l’échelle du continent soit produite à partir de sources renouvelables d’ici 2020. Ces énergies renouvelables sont quasi-exclusivement des agrocarburants de première génération, c’est-à-dire à base de matières premières agricoles (soja, colza, tournesol, huile de palme, maïs, blé...), ajoutés aux carburants traditionnels.

Ces objectifs apparemment louables pourraient provoquer l’effet inverse et augmenter les émissions de gaz à effet de serre, selon une étude réalisée par le cabinet de conseil Ecofys pour la Commission européenne. « Le biodiesel issu d’huile de palme émet trois fois plus (que le diesel, ndlr) et l’huile de soja autour de deux fois plus, lorsque les effets des cultures sur l’usage des terres sont pris en compte », rapporte The Guardian qui a pu consulter l’étude [1].

 

Pressions internes

Jusqu’à 6,7 millions d’hectares de forêts et de prairies pourraient être remplacés par des cultures d’agrocarburants, pointe l’étude. « Lorsque la perte des arbres est prise en compte, ces "biocarburants" généreraient autour de près de 1 milliard de tonnes d’équivalent CO2 », relève le quotidien britannique. En avril 2015, les eurodéputés ont adopté un plafond pour ces agrocarburants, fixé à 7 % de la consommation énergétique finale des transports. Mais ce plafond n’est pas suffisant pour le réseau d’ONG Transport and Environment, basé à Bruxelles, qui demande de mettre un terme à ce type d’agrocarburants.

La publication du rapport a été retardée pendant plusieurs mois, sous la pression de la direction générale de l’énergie. « En interne, il a été dit que la publication de l’étude pourrait nuire aux relations internationales avec les pays producteurs de palmiers à huile », selon une source du Guardian. Le European Biodiesel Board, organisation rassemblant les producteurs européens de biodiesel, n’a pas tardé à réagir en arguant que l’étude était basée sur « un modèle qui n’a pas encore été divulgué ni validé par les pairs ». Il met en exergue une autre étude, réalisée par le California Air Resources Board (CARB) en septembre 2015, qui estime beaucoup plus faible les émissions de CO2 générées par les changements d’usage des sols, d’une forêt à une plantation de soja par exemple.

 

Défiscalisations en France

Les politiques publiques européennes demeurent pour l’heure favorables aux agrocarburants, et c’est aussi le cas en France. Un rapport de la Cour des comptes de 2012 estime que l’exonération fiscale dont bénéficient les producteurs de biodiesel a coûté à l’État plus de 1,8 milliards d’euros entre 2005 et 2010. Sur la même période, les investissement productifs de la filière avoisinent les 500 millions d’euros... Les contribuables français ont donc payé près de quatre fois les investissements des entreprises privées spécialisées en agrocarburants !

Le gouvernement avait promis que la défiscalisation massive dont bénéficiait les producteurs d’agrocarburants de première génération devait s’arrêter fin 2015. D’autres agrocarburants, issus cette fois de graisses animales, ont depuis fait leur entrée sur le marché national, bénéficiant là-encore de fortes incitations fiscales. Comme le montre notre enquête sur ces agrocarburants de deuxième génération, ces défiscalisations se font là-aussi sur la base d’études controversées.

Sophie Chapelle

Photo prise dans une plantation d’huile de palme à Madagascar / CC Sophie Chapelle

A relire : Crime environnemental : sur la piste de l’huile de palme

Partager cet article
Repost0
17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 15:41

 

Info reçue par mail

 

 

 

SETE, Opération port propre ?..

 

 

 

....En attendant, c'est plutôt Sète port OGM

 

Parce que le port de Sète, c'est d'abord le port de commerce et qu'on y trouve:

 

-SEA INVEST, une entreprise d'importation de tourteaux soja principalement Ogm,

 

-SOFIPROTEOL, une usine du groupe AVRIL, qui fabrique des agro

-carburants, et l'usine de trituration et de raffinage de colza,

 

SAIPOL, du même groupe AVRIL qui fabrique des huiles alimentaires et des aliments pour animaux d'élevage, à base de tournesol.

 

Les importations de tourteaux SOJA OGM à Sète.

 

Il en arrive environ 300 000 tonnes chaque année, d'Argentine et du Brésil.

Ce Soja, tolérant à l'herbicide Round’up Ready de Monsanto, est destiné à l'alimentation animale dans la région LR.

Sa culture entraîne de graves conséquences dans les pays producteurs,

entre autres, déforestation, recul de la forêt amazonienne, pollution des nappes phréatiques, expulsion des petits paysans, problèmes

très graves de santé (nombreux cancers, mortalité néo-natale, malformations , etc).

En Europe, elle favorise l'élevage productiviste et industriel au détriment de l'autonomie des paysans, de l'état sanitaire des animaux, et de l'équilibre agro

-écologique des régions. Quant aux consommateurs qui sont de plus en plus nombreux à désirer une alimentation saine, de qualité, ils se voient proposer des produits (viande, produits laitiers, œufs, etc.) issus d'animaux nourris avec des ogm, et ce, sans en être informés. Parce qu'il n'y toujours pas d'obligation à étiqueter cette catégorie d'aliments.

Enfin, rappelons que l'OMS a déclaré le Glyphosate (produit de base du Round’up), cancérigène probable, il y a quelques mois. A Sète, quand il fait du vent, les poussières de tourteaux qui se répandent dans l'air sont peut-être chargées de traces de Round’up. Y-a-t-il déjà eu des études à ce sujet? Si oui, sont-elles accessibles au public?

 

La fabrication d'AGRO-CARBURANTS à Sète.

Produits avec du colza, ils seraient censés être utiles contre le réchauffement climatique puisqu'ils diminueraient la part des énergies fossiles. En fait, il s'agit d'un leurre, l'agriculture qui les produit est une

grande dévoreuse de carburant fossile et de forêts, le colza peut parcourir des milliers de Km avant  d'arriver à l'usine (par exemple, être importé d'Australie!).

Enfin, l'agriculture doit servir principalement à nourrir les êtres humains, pas les bagnoles.

 

La fabrication d'ALIMENTS pour le BETAIL et d'HUILE ALIMENTAIRE à Sète.

Réalisée à partir de graines de tournesol de variétés le plus souvent obtenues par manipulation génétique destinée à les rendre tolérantes à des herbicides.

 

De quel type de MANIPULATION GENETIQUE s'agit-il?

C'est une biotechnologie,la MUTAGENESE.

Elle permet de modifier le génome d'une plante en l'irradiant ou en l'exposant à des acides extrêmement violents. En utilisant cette technique, pour le Tournesol et le colza, le but des entreprises chimico

-semencières (comme Pioneer ou Basf) est de rendre

ces plantes tolérantes aux herbicides qu'elles produisent aussi. Les variétés obtenues s'appellent des VRTH (Variétés Rendues Tolérantes aux Herbicides).

 

Ces VRTH obtenues sont donc bien des OGM. Mais les lobbies des semenciers ont réussi (jusqu'à présent) à peser de tout leur poids auprès des gouvernements afin de les faire passer pour des plantes de

sélection ordinaire et éviter par là d'être soumis aux conditions légales en vigueur pour les OGM obtenus par transgénèse.

Il en résulte qu'un agriculteur semant de ces Ogm dans son champ n'est pas tenu d'en avertir son voisin qui peut voir ses cultures contaminées.

Le consommateur, quant à lui n'aura pas droit à un étiquetage. Il pourra donc utiliser, pour son alimentation, une huile contenant des résidus de pesticides, sans le savoir. C'est pourquoi, ces Ogm sont appelés OGM CACHES.

 

Les dangers pour l'environnement sont les mêmes que pour les Ogm issus de la transgénèse:

Danger pour la biodiversité, risques de contamination, apparition de plantes résistantes aux herbicides en question, contamination de l'environnement par croisement avec des espèces sauvages proches, (par exemple, autour du portles repousses de colza sont nombreuses.

Il se pourrait qu'un jour nous trouvions des plants mutés).

 

Et finalement, le but ultime de ces OGM reste toujours le même, à savoir le PROFIT et l'appropriation de ce qui constitue notre patrimoine commun, les semences par le biais du

BREVETAGE du VIVANT.

 

Alors, Sète, Port Propre? Il y a beaucoup à faire pour qu'il le devienne...

 

En attendant, on peut toujours boycotter les huiles de tournesol et de colza, ou les acheter bio ou bien utiliser de l'huile d'olive. Et tant pis pour les actionnaires du groupe Avril!

Vous pouvez aussi soutenir les Faucheurs Volontaires, continuer à vous informer, nous contacter.

 

Collectif des Faucheurs Volontaires d’OGM de l'Hérault faucheurs34@no-log.org

Comité de soutien aux FV: VIGILANCE OGM34,

17 rue Théodore Aubanel 34090 Montpellier

 

 

Partager cet article
Repost0
16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 14:45

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Le jeu trouble de Stéphane Le Foll sur les pesticides

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par

 

 

 

C’est un nouveau signe de l’âpre bataille qui se joue, dans les sphères politiques et scientifiques, sur le dossier des pesticides. Du mardi 15 au jeudi 17 mars, l’Assemblée nationale examine en deuxième lecture le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, qui comporte un article consacré aux néonicotinoïdes. Cette famille d’insecticides est reconnue nocive pour les insectes pollinisateurs et, plus généralement, pour l’environnement et la santé. Le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a mis tout son poids dans la balance.

 

Mais à la différence de la quinzaine d’organisations d’apiculteurs et de défenseurs de la biodiversité qui ont appelé à un rassemblement devant le Palais-Bourbon mardi matin, ce n’est pas pour convaincre les parlementaires d’en finir avec ces « insecticides tueurs d’abeilles », comme les qualifient les ONG. Au contraire, le ministre s’est adressé aux députés lundi, dans une lettre argumentée, pour les inciter à ne pas se prononcer en faveur d’une interdiction simple et totale. La missive, datée du 11 mars et que Le Monde s’est procurée, s’apparente à un procédé pour le moins inhabituel.

Débats et tensions

La disposition sur les néonicotinoïdes, qui s’inscrit dans l’article 51 du projet de loi, a connu nombre de tribulations avant d’être finalement réintroduite par la commission du développement durable de l’Assemblée le 9 mars, à l’initiative d’une soixantaine de députés écologistes et socialistes. Le texte indique que l’utilisation de l’ensemble de cette famille d’insecticides sera interdite à partir du 1er janvier 2017, pour tous les usages et toutes les cultures, y compris les semences enrobées avec ces produits.

C’est peu dire que cette version du texte suscite débats et tensions entre les parlementaires et au sein du gouvernement. Pas moins de 45 amendements ont été déposés depuis une semaine en faveur de la suppression ou de la modification de l’article. Le vote en séance plénière est loin d’être acquis.

Si l’Assemblée avait déjà adopté en première lecture, en mars 2015, une interdiction des néonicotinoïdes, l’amendement avait été introduit à la surprise générale, de sorte que tous les députés n’étaient pas présents. Les sénateurs sont ensuite revenus sur cette mesure, en janvier. Ils lui ont préféré une proposition bien plus floue : ils souhaitaient s’en remettre au ministère de l’agriculture pour déterminer, plus tard, leurs « conditions d’utilisation » en tenant compte des « conséquences sur la production agricole ». Depuis, 224 députés et 64 sénateurs ont rallié l’appel en faveur d’une interdiction totale, déposé en juin 2015 par trois députés socialistes, Delphine Batho, Gérard Bapt et Jean-Paul Chanteguet.

 

Lire aussi :   Nicolas  Hulot : « Interdisons les pesticides néonicotinoïdes »

 

« Distorsions entre agriculteurs »

 

Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, le 2 mars 2016.

Dans sa lettre de près de quatre pages, Stéphane Le Foll défend longuement sa propre « action volontariste » contre les néonicotinoïdes. Il reconnaît la neurotoxicité, prouvée, des sept molécules de cette catégorie de pesticides qui donnent lieu à la commercialisation d’une centaine de produits aux appellations différentes, largement utilisés dans l’Union européenne (UE). Mais s’empresse de donner des gages : « Je suis favorable à réduire encore le risque d’exposition des colonies [d’abeilles] », écrit-il.

 

Pour autant, l’action de son ministère vis-à-vis de ces produits chimiques « ne peut se faire en créant des distorsions entre les agriculteurs français et le reste des agriculteurs européens », assure-t-il. La position des représentants du monde agricole transparaît là jusque dans le vocabulaire employé par le ministre, soucieux de préserver les paysans, particulièrement en cette nouvelle période de crise. Conclusion : la politique française « doit se conduire au bon niveau, au niveau européen ».

Interdiction partielle

En mai 2013, M. Le Foll avait demandé et obtenu une suspension des néonicotinoïdes durant deux ans, le temps que l’UE en évalue à nouveau les effets sur la biodiversité. Mais cette interdiction n’est que très partielle : non seulement elle ne porte que sur trois substances – le thiaméthoxame, la clothianidine et l’imidaclopride –, mais elle ne concerne que certaines cultures. Des céréales d’hiver, des arbres fruitiers, des légumes, de la vigne, des rosiers et plantes d’intérieur continuent à être traités… Il existe bien certaines limites, en fonction des périodes de floraison, seulement les études scientifiques ont désormais montré à quel point les néonicotinoïdes persistent longtemps dans l’environnement. Ils peuvent se retrouver dans les sols, voire dans les fleurs sauvages autour des parcelles cultivées, deux ans après leur première utilisation.

 

284 députés et 64 sénateurs ont rallié l’appel en faveur d’une interdiction totale

 

Vis-à-vis de Bruxelles, Paris alterne exigences fortes et manque de soutien sur ce dossier. Stéphane Le Foll continue de demander publiquement à la Commission européenne de faire procéder à des évaluations supplémentaires sur la toxicité de ces substances qui déstabilisent les abeilles, les privant notamment de leurs points de repère. Mais contrairement à Ségolène Royal, son homologue à l’environnement, qui veut élargir les restrictions européennes, et à la Commission, qui voudrait elle-même édicter des règles plus sévères pour l’homologation de ces produits, le ministre ne se montre pas pressé de prendre des décisions radicales dans les campagnes françaises tant que les Vingt-Huit ne seront pas prêts à basculer tous ensemble dans l’après-néonicotinoïdes.

En attendant, rien n’est dit des quantités de néonicotinoïdes vendues en France. M. Le Foll indique simplement qu’elles ont baissées de « 3 % à 4 % en moyenne » entre 2011 et 2014. Quels sont les tonnages ? Qu’en est-il de l’évolution entre 2013 et 2014, une année où l’usage des pesticides a fait un bond inédit de plus de 9 % en France ? Ces données continuent de relever du secret absolu.

 

Lire aussi :   Des pesticides en doses toujours plus massives dans les campagnes

Les alternatives en question

Malgré l’échec reconnu du plan Ecophyto, destiné à réduire de 50 % d’ici à 2025 l’utilisation des produits phytosanitaires, Stéphane Le Foll se veut convaincant. « La solution qui consisterait à interdire tous les usages de produits contenant des néonicotinoïdes en France pourrait se traduire, en fait, par un recul dans la politique que mène le gouvernement pour protéger pollinisateurs, domestiques et sauvages », argumente-t-il. Car il faudrait alors avoir recours à « des voies alternatives qui ne présentent aucune garantie supplémentaire pour les pollinisateurs, bien au contraire ».

La coalition d’apiculteurs et d’ONG qui manifestait devant l’Assemblée nationale s’inscrit en faux contre cet argument issu des rangs de l’agriculture. « Il n’existe pas de famille de pesticides plus toxiques pour les abeilles en exposition chronique que les néonicotinoïdes », rétorquent en chœur les opposants aux néonicotinoïdes.

Lire aussi :   Pesticides : l’échec accablant de la « ferme France »

« Je ne peux pas me résoudre à reporter l’interdiction des pesticides néonicotinoïdes dont on connaît les effets dévastateurs, abonde la députée écologiste Laurence Abeille (EELV, Val-de-Marne). Le ministre se dit convaincu de la nécessité de transformer l’agriculture ; l’action parlementaire sur ce sujet peut, à mon avis, lui manifester un soutien déterminant pour contrebalancer le poids du lobby de l’agrochimie. »

« Où est passée l’ambition de Stéphane Le Foll pour l’agroécologie ?, interroge de son côté Denis Voisin, porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot. Le statut quo sur les néonicotinoïdes, alors que les études scientifiques s’accumulent, ne permettra pas de résoudre la crise agricole. On attend que les députés prennent leurs responsabilités, qu’ils changent de modèle et mettent fin à l’empoisonnement. »

 

 

 Audrey Garric
Chef adjointe du service Planète/Sciences du Monde

Suivre Aller sur la page de ce journaliste Suivre ce journaliste sur twitter

 

 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

Partager cet article
Repost0
16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 14:28

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Arbitrage privé

Quand les Etats, même démocratiques, doivent payer de gigantesques amendes aux actionnaires des multinationales

par , Eva Schram , Frank Mulder

 

 

 

Le système d’arbitrage pour régler les conflits entre une entreprise – le plus souvent une multinationale – et un gouvernement a été inventé dans les années 90. Il arbitre les désaccords financiers ou fiscaux comme d’autres institutions arbitrent les conflits frontaliers. A la différence que ce système est privé, opaque, trusté par une poignée de cabinets juridiques et qu’il est impossible de faire appel à la décision, y compris lorsque les amendes s’élèvent à des milliards de dollars. En partenariat avec des journalistes néerlandais, Basta ! publie en exclusivité une enquête en cinq épisodes sur cette guerre invisible entre multinationales et Etats. Ce deuxième volet nous fait remonter aux origines du controversé Investor-State Dispute Settlement, dans le lointain Sri Lanka...

 

Épisode 2, suite de notre série sur les procédures d’arbitrages entre investisseurs et États (voir l’épisode 1).

Formant un contraste saisissant avec la lutte acharnée engagée par le Venezuela, le tableau accroché au-dessus de la porte de l’imposant bureau de Brooks Daly est intitulé « Paix ». Y figurent le lion, l’enfant et l’agneau du « livre d’Isaïe », en paix côte à côte. Daly est secrétaire-général adjoint de la Cour permanente d’arbitrage (CPA), sise au Palais de la Paix à La Haye (Pays-Bas). « Ce tribunal a été établi pour prévenir la guerre, explique-t-il. Depuis le début, il y a eu de la place pour toutes les formes de résolution pacifique des conflits, par exemple en cas de litige frontalier. Mais ces dernières années le nombre de cas d’arbitrage a tout à coup explosé. Ils sont souvent trop importants à gérer pour un seul cabinet juridique et, en outre, les gens cherchent un terrain neutre. C’est pourquoi ils se retrouvent ici. »

Le travail de Daly consiste principalement à s’assurer que ces hôtes sont satisfaits, dit-il. « Cela signifie qu’ils accèdent aux informations pertinentes sur les procédures, ou simplement à du bon thé et du bon café. » C’est devenu un travail considérable ces jours ci : pas moins d’une centaine de litiges sont actuellement examinés par le Tribunal. « Il peut s’agir d’affaires opposant des États ou des parties commerciales, mais plus de la moitié d’entre elles relèvent actuellement de l’ISDS (Investor-state dispute settlement, « mécanisme de règlement des différents entre investisseurs et état »), autrement dit d’un arbitrage entre un investisseur et un État dans le cadre d’un traité d’investissement. »

Au début des années 1990, personne n’avait entendu parler de l’ISDS, se souvient Bryant Garth. Ce professeur à la faculté de droit de Southwestern, à Los Angeles, a assisté à son émergence alors qu’il préparait un livre sur le milieu de l’arbitrage, Dealing in Virtue (« Le Commerce de la vertu »), finalement publié en 1997 [1]. À l’origine, l’arbitrage était un moyen de régler les conflits entre États, explique Garth. Il ne fut adopté que lentement par les entreprises. Mais il a gagné en popularité à l’époque de la décolonisation. « L’arbitrage est devenu la norme en matière de contrats et de concessions liant entreprises et anciennes colonies. Sur cette base, tout un système de principes et de doctrines s’est développé. »

 

Une affaire sri-lankaise ouvre la porte à l’arbitrage lié à l’investissement

Néanmoins, cela restait toujours de l’arbitrage commercial, basé sur des contrats, et non de l’arbitrage lié à l’investissement, basé sur des traités. Jusqu’en 1987. Cette année-là, un investisseur britannique choisit de se tourner vers le Centre international de règlement des différends liés à l’investissement (Cirdi), un tribunal commercial de la Banque mondiale. Durant la guerre civile au Sri Lanka, son élevage de crevettes a été confondu avec une base de la guérilla tamoule, et détruit. Cet Anglais souhaite que son argent soit remboursé par le gouvernement, et en appelle au traité d’investissement entre la Grande-Bretagne et le Sri Lanka. Ce traité stipule que les deux nations doivent traiter leurs investisseurs respectifs de manière équitable.

À l’époque, cette plainte est sans précédent. Normalement, une entreprise ne peut pas en appeler à un traité entre États. Aujourd’hui encore, ce n’est même pas possible dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et encore moins lorsqu’il s’agit de la manière dont ont été menées des opérations armées. Le tribunal décida néanmoins – par un vote de deux contre un – de se déclarer compétent. Un principe juridique totalement nouveau était né, qui valut au Sri Lanka une amende de 610 000 dollars.

En soi, il ne s’agissait pas d’une affaire très importante, mais elle ouvrit la porte à bien d’autres, même si la plupart des cas furent tenus secrets pendant quelques années. Au même moment, selon Garth, fut lancé l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain), zone de libre-échange entre les États-Unis, le Mexique et le Canada, qui donna à l’ISDS un élan considérable. « Des individus issus du milieu de l’arbitrage commercial devinrent négociateurs de l’Alena. De sorte qu’ils furent en mesure de transposer les principes commerciaux à une échelle supérieure. Et l’Alena à son tour devint une sorte de modèle pour un grand nombre de pays signant des traités bilatéraux d’investissement. C’est ainsi que cela a été étendu dans le monde entier. »

Tandis que le nombre de traités comportant des clauses ISDS – principalement des traités bilatéraux d’investissement – s’envolait, pour atteindre presque trois mille, la possibilité pour les investisseurs de déposer des plaintes contre des États s’accroissait. Durant toutes les années 1990, seulement 43 procédures furent lancées. Aujourd’hui, il y en a au moins 60 par an.

 

Une opportunité pour les cabinets juridiques internationaux

Les cabinets juridiques internationaux, souvent d’origine étasunienne mais avec des bureaux jusqu’à Singapour ou en Chine, ont saisi l’opportunité avec enthousiasme. Ils sont devenus les principaux opérateurs d’un système juridique privatisé à l’échelle globale. Ils se rencontrent dans des congrès, enseignent dans les facultés de droit et conseillent les gouvernements sur de nouveaux traités. Ils défendent ou poursuivent des États, et ils fournissent les arbitres qui rendent les verdicts.

Des classements ont été publiés pour distinguer les firmes qui ont ainsi accaparé le plus grand nombre de cas d’arbitrage. Celles-ci exhibent fièrement leur classement sur leurs sites internet. Au sommet se trouvent White & Case et Freshfields Bruckhaus Duringer, avec un portefeuille de cas se chiffrant – sur la base des compensations en jeu – en dizaines de milliards de dollars.

NautaDutilh, l’un des plus grands cabinets juridiques d’Europe, la firme de Gerard Meijer (avocat spécialisé dans le droit de l’investissement, voir l’épisode 1), ne peut pas faire concurrence à cette élite, mais elle s’est illustrée dans une grosse affaire. Il y a quelques années, Meijer a défendu la compagnie d’assurances Eureko dans le cadre d’une procédure contre la Pologne. Le gouvernement avait refusé qu’Eureko prenne une participation majoritaire dans le principal assureur polonais, à laquelle l’entreprise prétendait avoir droit. « Nous demandions neuf milliards de dollars », raconte Meijer. « C’était la valeur du bloc d’actions. Certains ont de la peine pour la Pologne, mais ce n’est pas ainsi qu’il faut voir les choses : ce n’était pas leur argent. » Cette somme de neuf milliards de dollars intégrait les profits anticipés pour quelques années. Le cas fit finalement l’objet d’un règlement à l’amiable pour la somme sans précédent de six milliards d’euros.

 

Défendre les investisseurs contre des États omnipotents...

Meijer fait valoir qu’il faut bien un moyen pour que les investisseurs puissent se défendre contre l’omnipotence des États. « L’État, avec toutes ses tentacules, est par définition puissant. » Y compris nos propres États démocratiques. Meijer n’aurait aucun scrupule à lancer une procédure d’arbitrage contre les Pays-Bas, son propre pays. « Pour tout vous dire, nous avons conseillé à l’investisseur chinois Ping An de le faire, après la nationalisation d’ABN Amro, mais Ping An n’a pas souhaité donner suite jusqu’à présent. »

« Il est possible de bien gagner sa vie grâce à l’arbitrage, reconnaît Meijer. Cela n’a rien de honteux, c’est un rôle positif. Nous contribuons à soumettre les États tout autour du monde au droit. » L’exemple du Venezuela (lire le premier épisode de l’enquête) montre que cette soumission n’a rien d’aisé. Les affaires d’arbitrage soumises au Cirdi traînent pendant des années. Néanmoins, Exxon n’a pas eu de chance. Formellement, l’entreprise a certes remporté la procédure, mais le jury a estimé que l’expropriation était légale et qu’Exxon ne devait pas recevoir beaucoup plus que ce que le gouvernement vénézuélien lui avait offert : environ un milliard de dollars. « C’est encore trop, mais je suis satisfait », déclare Bernard Mommer, l’ancien vice-ministre du Pétrole du Venezuela (voir l’épisode 1).

L’affaire a ensuite pris une drôle de tournure. Dans le cas de ConocoPhillips, c’est un autre jury qui a le pouvoir de décision, et il a un point de vue différent sur la question. Selon ce second jury, le Venezuela n’a pas agi « de bonne foi » au moment de l’expropriation, de sorte que les arbitres ont jugé que celle-ci était illégale. L’amende n’est pas encore fixée, mais elle pourrait aisément dépasser les vingt milliards de dollars, soit un dixième du PIB du Venezuela. Ce qui en ferait la deuxième plus importante amende de l’histoire pour un arbitrage lié à l’investissement. Pour Mommer, un tel verdict est inimaginable. « Ce reproche n’a jamais été mis en avant par Conoco ! Le jury a introduit l’argument de la “bonne foi” de lui-même, et nous étions dans l’impossibilité d’y répondre. »

 

Ou un système « fait pour nous gruger » ?

Exxon et Conoco n’ont pas répondu à nos sollicitations. Mais entre-temps, les câbles diplomatiques divulgués par WikiLeaks ont révélé une anecdote croustillante datant de 2008. Le négociateur de Conoco y informe l’ambassadeur des États-Unis à Caracas que les discussions se passent bien et que le Venezuela a fait des propositions correctes. Alors que Conoco a soutenu devant le jury d’arbitrage que c’est le Venezuela qui a bloqué les négociations. Autrement dit, il semble bien que c’est plutôt l’investisseur qui, en l’occurrence, n’a pas agi « de bonne foi ». Mais même après la révélation du câble, les arbitres ont refusé de reconsidérer leur décision. Même eux n’ont pas ce pouvoir, font-ils valoir : le verdict est final et sans appel.

Les arbitres ont tranché – du moins deux d’entre eux. Le troisième, George Abi-Saab, ne partage pas l’opinion de ses pairs. En fait, il écrit même dans son avis – minoritaire – qu’il considère toute la procédure avec horreur. « C’est une comédie d’erreurs juridiques dans le théâtre de l’absurde », dit-il, une « moquerie » pour tout le milieu de l’arbitrage, une « parodie de justice ».

Mommer n’est pas surpris. Pour lui, ce cas n’a rien d’une exception. « Tout le système fonctionne de cette manière. Il a été établi par la Banque mondiale au profit des investisseurs. » En des termes moins diplomatiques : « Il est fait pour nous gruger. »

Suite de l’enquête, le 21 mars.

Frank Mulder, Eva Schram and Adriana Homolova
Traduction de l’anglais : Olivier Petitjean

Photo : CC Kevin Case

 

À propos de cet article et de la recherche qui le sous-tend

Cette enquête a été publiée initialement en néerlandais par les magazines De Groene Amsterdammer et Oneworld. Elle est publiée en exclusivité en français par Basta ! et en allemand par le Spiegel online.

Voir aussi, des mêmes auteurs, cet autre article traduit par l’Observatoire des multinationales : « Pétrole ougandais : Total cherche à échapper à l’impôt grâce à un traité de libre-échange ».

 

Le texte ci-dessous présente la recherche qui sous-tend l’enquête :

Les critiques du TAFTA, le traité de commerce en discussion entre l’Union européenne et les États-Unis, ont pour cible prioritaire les mécanismes de résolution des litiges État-investisseurs, ou ISDS (pour Investor-State Dispute Settlement, en anglais). Il s’agit d’un mécanisme grâce auquel les investisseurs peuvent poursuivre un État s’ils estiment avoir été traités de manière inéquitable. Selon ces critiques, les multinationales se voient ainsi donner le pouvoir sans précédent d’échapper aux lois, à travers une sorte de système de justice privatisée contre lequel aucun appel n’est possible.

En réalité, l’ISDS n’est pas un phénomène si nouveau. Les plaintes ne sont pas simplement déposées contre nous, pays européens ; au contraire, c’est plus souvent de nous qu’elles proviennent. En 2014, pas mois de 52 % de toutes les plaintes connues avaient pour origine l’Europe occidentale.

Le nombre total de cas est impossible à connaître. Les données sont difficiles à obtenir. C’est pourquoi des journalistes de De Groene Amsterdammer et Oneworld ont entrepris quatre mois de recherches, avec le soutien d’EU Journalism Grants.

Ce travail a notamment débouché sur une cartographie interactive unique en son genre de tous les cas d’ISDS, dont beaucoup n’ont jamais été cités dans la presse. Cartographie qui inclut, autant que possible, le nom des arbitres, les plaintes, les suites et, dans de nombreux cas, le résumé des différends. Pour la présente enquête, nous avons interrogé de nombreux arbitres, des avocats, des investisseurs, des chercheurs et des fonctionnaires, y compris des représentants de pays qui se sentent dupés par l’ISDS, comme le Venezuela, l’Afrique du Sud ou l’Indonésie.

La cartographie et les articles qui l’accompagnent sont disponibles sur le site www.aboutisds.org. Ils ont été publiés initialement en néerlandais à l’adresse www.oneworld.nl/isds.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22