L’affaire des « Panama papers », sur laquelle Le Monde a travaillé pendant des mois avec de nombreux médias internationaux, est une affaire de paradis fiscaux.
Contexte : « Panama papers » : une plongée inédite dans la « boîte noire » des paradis fiscaux
Plus exactement de sociétés offshore créées dans des pays où les impôts sont très faibles, voire inexistants.
Zoom : A quoi sert l’offshore ?
En soi, ce n’est pas illégal ; par exemple, la loi française ne l’interdit pas mais c’est très encadré (il faut déclarer le plus souvent et payer des impôts quand même).
Décryptage : Offshore : ce qui est légal, ce qui ne l’est pas
D’après les données et les entretiens que nous avons menés, il apparaît clairement que l’intérêt du système de l’offshore réside toutefois dans la discrétion qu’il procure à ses clients.
Infographie : 140 personnalités internationales ont utilisé des sociétés offshore
Le premier ministre islandais, le clan Poutine, la FIFA
Parmi eux, le monde de la politique est bien représenté : premier exemple, des membres du gouvernement islandais, dont le premier ministre, qui est propriétaire d’une société offshore non déclarée au fisc.
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On retrouve aussi les riches amis oligarques de Vladimir Poutine, l’actuel président russe. Au moins 2 milliards de dollars auraient été transférés dans des sociétés écran dans différents paradis fiscaux.
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Autres personnages publics à apparaître dans les documents panaméens, des personnalités du monde du foot : Michel Platini (ancien président de l’UEFA), Jérôme Valcke (ancien numéro 2 de la FIFA) ou encore Lionel Messi (Argentin, meilleur joueur du monde).
Lire : La FIFA cède aux charmes de l’offshore
Le président ukrainien, les « fils de » africains, Petrobras
On apprend aussi que le président ukrainien a créé une société offshore en pleine guerre du Donbass. Avant son élection, Petro Porochenko, dont la fortune était estimée à un peu moins de 1 milliard d’euros, avait assuré qu’il ne conserverait qu’un avoir particulièrement stratégique, sa chaîne de télévision.
Lire : En Ukraine, les « Panama papers » dévoilent le douteux mélange des genres de Petro Porochenko
Plusieurs enfants de dirigeants ou responsables africains de premier plan ont également utilisé les montages offshore, les fils de Kofi Annan et Sassou-Nguesso, par exemple.
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Au Brésil, l’entreprise Petrobras se révèle au cœur de la corruption : Mossack Fonseca est déjà soupçonné de blanchiment d’argent dans l’affaire appelée « Lava jato ». Les « Panama papers » mettent aujourd’hui en lumière le rôle clé du cabinet panaméen et impliquent le président de la chambre des députés brésilienne, Eduardo Cunha.
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D’où ces documents viennent-ils ?
Il s’agit d’un lanceur d’alerte, dont l’identité reste protégée, qui a contacté un journal allemand, la Süddeutzsche Zeitung. Ce dernier a décidé de partager ses informations avec d’autres médias en raison de l’ampleur de la découverte.
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