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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 17:46

 

Source : http://www.marianne.net
 

 

Loi El Khomri : les salariés inaptes congédiés sans délai

 

François Hollande s'est fait ce lundi l'avocat de la future loi travail, assurant qu'il ne voulait pas d'un "pays de précarité" mais d'un pays en "mouvement". La précarité, c'est pourtant bien ce qui attend les salariés déclarés inaptes à tout poste avec ce projet de loi. Explications.
Hollande refuse un "pays de précarité" tout en l'instaurant dans la loi El Khomri. - HAMILTON/POOL/SIPA
 

C’est un point passé sous silence du projet de loi El Khomri sur lequel la CFTC, syndicat « réformiste » comme Solidaires et la CGT entendent se battre. Demain, si le projet de loi El Khomri est adopté sans réécriture de son volet « Médecine du travail », une entreprise pourra, lorsque l’un de ses salariés est déclaré inapte à tout poste par le médecin du travail, le licencier sans même chercher à le reclasser. « Et l’employeur ne sera plus comptable des effets du travail qu’il propose sur la santé de ses salariés », affirme l’inspectrice Astrid Toussaint, syndiqué à Sud-Travail.

Comment en est-on arrivé là quand en 2013 selon la Dares, 63 700 personnes se sont inscrites à Pôle Emploi à la suite d’un licenciement pour inaptitude physique ? Le plus souvent parce qu’elles souffraient de troubles musculetto-squelettiques ou avaient été confrontées à un risque psycho-social ? En deux temps.

De fait, dès septembre 2015, la loi portée par l’ancien ministre du travail François Rebsamen a déjà dispensé les employeurs de prouver qu’ils avaient recherché effectivement un nouveau job à leurs personnels usés, avant de les licencier. Alors qu’avant ils devaient s’enquérir auprès de leurs fournisseurs, de leurs clients, de leurs sous-traitants notamment, de l’existence chez eux de postes disponibles adaptés.

Mais aujourd’hui un salarié ne peut être déclaré inapte qu’après deux visites à son médecin du travail, espacées de 15 jours. Ce laps de temps permet au praticien de réfléchir à des adaptations de postes existants dans l’entreprise et d’affiner son diagnostic. Or le projet de loi El Khomri, supprime cette période de réflexion. Déclaré inapte après un examen unique, le salarié devrait une fois licencié, attaquer cette décision devant les Prud’hommes s’il la conteste. Et cette juridiction ferait alors appel à un expert  et non plus un inspecteur du travail médecin pour l’aider à trancher. « Tous points que notre syndicat veut faire évoluer », critique Joseph Thouvenel, vice-président de la CFTC. 


Source : http://www.marianne.net

 

 

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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 16:35

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Grèce: la stratégie du choc imaginée par le FMI
3 avril 2016 | Par martine orange

 

 

WikiLeaks révèle une conversation entre deux responsables du Fonds monétaire international sur la question de la Grèce. Ceux-ci semblent prêts à aller jusqu’à pousser la Grèce à la faillite pour obtenir un accord européen sur l’allégement de la dette grecque et amener le gouvernement grec à faire toutes les réformes souhaitées par le FMI.

Jusqu’où est prêt à aller le Fonds monétaire international (FMI) pour imposer ses vues sur le règlement de la question grecque ? Peut-être jusqu’à pousser la Grèce à la faillite, si l'on en juge par la lecture de la conversation de deux responsables de l’organisation internationale révélée par WikiLeaks le 2 avril (lire ici l’ensemble de la transcription, en anglais). Pour obtenir un changement de direction, les responsables du FMI ne voient qu’un moyen : mettre en place une stratégie du choc pour imposer leur plan à la Grèce et à l’Europe, au mépris de tout système démocratique.

 

La conversation, retranscrite par WikiLeaks, s’est tenue le 19 mars entre Poul Thomsen, responsable du département européen du FMI, alors à Washington, et Delia Velculescu, chef de la mission du FMI en Grèce, qui participe alors à une réunion des créanciers à Athènes. Tous les deux constatent que les conversations, comme d’habitude, font du surplace et que la situation en Grèce ne cesse d’empirer. 

 

Poul Thomsen et Delia Velculescu. © DR Poul Thomsen et Delia Velculescu. © DR

 

Même si la question de la situation économique de la Grèce, par ailleurs abandonnée par l’Europe face à l’afflux de réfugiés, est aujourd’hui totalement évacuée par les responsables européens, celle-ci n’en continue pas moins d’être toujours aussi dramatique. Les deux responsables du FMI estiment que le pays est au bord de l’effondrement, d’ici à l’été.

 

Rien ne leur convient. Le plan de sauvetage, décidé à l’arraché, le 13 juillet 2015, par les responsables européens, ne fonctionne pas – mais qui s’en  étonnera ? Ils ne croient ni aux objectifs fixés par les Européens, notamment les 3,5 % du surplus budgétaire, ni aux chiffres présentés par le gouvernement grec. Celui-ci, selon eux, traîne des pieds pour mettre en place les réformes exigées. De leur côté, les responsables européens ne se décident pas à faire un allégement de la dette, comme l’espère le gouvernement d’Alexis Tsipras et comme le recommande le FMI. Cette fuite en avant ne peut s’éterniser, estiment les deux responsables du FMI : la Grèce doit rembourser en juillet 2,3 milliards d’euros à la Banque centrale européenne (BCE). Elle sera sans doute dans l’incapacité de faire face à cette échéance, à en croire les deux responsables.

 

Pour Poul Thomsen, qui s’est illustré à maintes reprises par ses positions dures depuis le début de la crise grecque, il est urgent de précipiter les événements. L’ennui, d’après son analyse, est que le référendum britannique vient retarder ce « moment de vérité ». « Qu’est-ce qui peut amener à prendre une décision ? Dans le passé, il n’y a qu’une fois où cela s’est produit, quand ils [les Grecs] étaient étranglés financièrement et sur le point de faire faillite ? Pas vrai ? » explique-t-il à sa collègue, selon la transcription de WikiLeaks. « Et c’est certainement ce qui va se passer à nouveau. Dans ce cas, cela va traîner jusqu’en juillet. Les Européens ne vont pas avoir la moindre discussion un mois avant le Brexit. Ils voudront faire une pause et après, ils voudront recommencer après le référendum européen [prévu le 13 juin en Grande-Bretagne – ndlr] », poursuit-il.

 

Puis, Poul Thomsen continue à dérouler son plan à sa collègue, quasiment muette : il faut tordre le bras à l’Allemagne pour l’obliger à rallier les vues du FMI. « Les Allemands posent le problème du management et à ce moment nous disons : “Regardez, Mme Merkel, vous êtes face à une alternative. Vous devez réfléchir à ce qui est le plus coûteux : aller de l’avant sans le FMI […] ou accepter un allégement de la dette que nous pensons nécessaire en Grèce pour nous garder avec vous”. »

 

Depuis le début de la crise grecque, l’Allemagne estime que la participation du FMI au plan de sauvetage et à la Troïka (Banque centrale européenne, Union européenne, Fonds monétaire international) est une condition impérative pour contribuer elle-même au plan de sauvetage. Dans le même temps, l’Allemagne, ainsi que plusieurs contributeurs européens, notamment les Pays-Bas, la Finlande et la Slovaquie, s’opposent à toute annulation de la dette grecque. Tout juste consentent-ils à un étalement dans le temps.

 

« Je suis d’accord, il faut un choc. Mais je ne sais pas lequel », répond Delia Velculescu, avant de mentionner une réunion sur la dette avec les membres de l'Eurogroupe, prévue à la mi-avril à Washington. Mais pour Poul Thomsen, tout cela n’est pas de nature à changer la donne. « Les discussions sur la dette peuvent s’éterniser, jusqu’à ce que quelque chose advienne…, jusqu’à ce qu’ils [la Grèce] arrivent au paiement de juillet ou jusqu’à ce que les responsables décident que nous avons besoin d’un accord », explique-t-il.

 

Même si elle ne transparaît pas directement dans la conversation entre les deux responsables du FMI, il faut mesurer la violence qui sous-tend leurs propos. Le terme « event » (que nous avons traduit ici par “choc”) auquel ils font si souvent référence, est devenu désormais l’euphémisme préféré dans le monde financier pour parler d’une faillite, d’une banqueroute ou, selon une expression adoucie, d’un défaut de paiement. En d’autres termes, les responsables du FMI envisagent ni plus ni moins qu’une faillite de la Grèce, avec, comme l’année dernière, la fermeture des banques, des fermetures d’usines et de commerces, des milliers de chômeurs supplémentaires. Et cela même au moment où la Grèce doit gérer, quasiment seule, le sort de dizaines de milliers de réfugiés.

 

Mettre la Grèce à genoux leur semble la seule façon de l'amener, ainsi que l’Europe, à résipiscence. Car outre faire plier l’Allemagne et le reste de l’Europe, il s’agit aussi de faire plier le gouvernement grec, jugé bien trop dilettante. Certes, ils ont lancé des réformes, mais elles sont insuffisantes, selon eux. « Ils ont cédé un peu sur la réforme de l’impôt sur le revenu, sur les retraites complémentaires… Mais c’est très peu », résume Delia Velculescu, estimant que la pression n’est pas assez forte sur le gouvernement grec pour l’amener à accepter plus.

 

Le plan du FMI est établi de longue date. Delia Velculescu le rappelle en quelques mots : « C’est très simple, il s’agit de la réforme des retraites, de celle sur l’impôt sur le revenu, de celle sur la TVA, de celle sur les salaires, et quelques taxes, une ou deux… C’est tout. » C’est tout, en effet. C’est juste l’ensemble des équilibres financiers, sociaux et démocratiques d’un pays qui est en jeu.

 

Le gouvernement grec a dénoncé le chantage du FMI, à la suite des révélations de WikiLeaks. Le premier ministre Alexis Tsipras a écrit dès samedi à Christine Lagarde, directrice générale du FMI, pour lui demander si les propos rapportés des deux responsables reflétaient la position de l’ensemble de l’institution. « Utiliser un défaut de paiement comme moyen de pression sur la Grèce et sur les autres États membres est clairement au-delà des limites dans une négociation », accuse-t-il. De son côté, le ministre grec des finances, Euclid Tsakalotos, a accusé le FMI d'outrepasser son rôle et de vouloir imposer à la Grèce des mesures draconiennes, y compris sur les retraites.

 

Le gouvernement allemand, clairement dans la ligne de mire du FMI, n’a pas réagi pour l'instant aux révélations de WikiLeaks.

 

« Les spéculations selon lesquelles les équipes du FMI envisagent d’utiliser un défaut de paiement comme tactique de négociation sont tout simplement un non sens » , a répliqué Christine Lagarde dimanche, en réponse à la lettre d’Alexis Tsipras. Alors que le gouvernement grec se demande s’il est encore possible de négocier avec les deux représentants du FMI, Poul Thomsen et Delia Velculescu, la directrice générale du FMI les défend, soulignant qu’ils «sont des responsables expérimentés qui ont sa pleine confiance et son soutien personnel ». 

 

« Le FMI conduit ces négociations de bonne foi, sans utiliser la menace et nous ne communiquons pas à travers des fuites », poursuit-elle, avant de mettre en garde indirectement le gouvernement grec, soupçonné d’avoir organisé les fuites : « Il importe que les autorités garantissent un environnement qui respecte la confidentialité de leurs discussions internes ». Mais cette mise au point risque de ne pas suffire à éteindre le soupçon.Une nouvelle fois, la question démocratique est posée. Jusqu’à quand va-t-elle être éludée ?

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 16:21

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Evasion fiscale : si vous n’avez rien suivi des « Panama papers »

 

LE MONDE | • Mis à jour le | Par


 

L’affaire des « Panama papers », sur laquelle Le Monde a travaillé pendant des mois avec de nombreux médias internationaux, est une affaire de paradis fiscaux.

 

Contexte :   « Panama papers » : une plongée inédite dans la « boîte noire » des paradis fiscaux

 

Plus exactement de sociétés offshore créées dans des pays où les impôts sont très faibles, voire inexistants.

 

Zoom :   A quoi sert l’offshore ?

 

En soi, ce n’est pas illégal ; par exemple, la loi française ne l’interdit pas mais c’est très encadré (il faut déclarer le plus souvent et payer des impôts quand même).

 

Décryptage :   Offshore : ce qui est légal, ce qui ne l’est pas

 

D’après les données et les entretiens que nous avons menés, il apparaît clairement que l’intérêt du système de l’offshore réside toutefois dans la discrétion qu’il procure à ses clients.

 

Infographie :   140 personnalités internationales ont utilisé des sociétés offshore

Le premier ministre islandais, le clan Poutine, la FIFA

Parmi eux, le monde de la politique est bien représenté : premier exemple, des membres du gouvernement islandais, dont le premier ministre, qui est propriétaire d’une société offshore non déclarée au fisc.

 

Lire :   « Panama papers » : en Islande, le chef du gouvernement et deux ministres sur la sellette

 

On retrouve aussi les riches amis oligarques de Vladimir Poutine, l’actuel président russe. Au moins 2 milliards de dollars auraient été transférés dans des sociétés écran dans différents paradis fiscaux.

 

Lire :   « Panama papers » : la finance offshore, « machine à cash » du clan Poutine

 

Autres personnages publics à apparaître dans les documents panaméens, des personnalités du monde du foot : Michel Platini (ancien président de l’UEFA), Jérôme Valcke (ancien numéro 2 de la FIFA) ou encore Lionel Messi (Argentin, meilleur joueur du monde).

 

Lire :   La FIFA cède aux charmes de l’offshore

Le président ukrainien, les « fils de » africains, Petrobras

On apprend aussi que le président ukrainien a créé une société offshore en pleine guerre du Donbass. Avant son élection, Petro Porochenko, dont la fortune était estimée à un peu moins de 1 milliard d’euros, avait assuré qu’il ne conserverait qu’un avoir particulièrement stratégique, sa chaîne de télévision.

 

Lire :   En Ukraine, les « Panama papers » dévoilent le douteux mélange des genres de Petro Porochenko

 

Plusieurs enfants de dirigeants ou responsables africains de premier plan ont également utilisé les montages offshore, les fils de Kofi Annan et Sassou-Nguesso, par exemple.

 

Lire :   Les Africains du Panama (1) : les circuits offshore des « fils de »

 

Au Brésil, l’entreprise Petrobras se révèle au cœur de la corruption : Mossack Fonseca est déjà soupçonné de blanchiment d’argent dans l’affaire appelée « Lava jato ». Les « Panama papers » mettent aujourd’hui en lumière le rôle clé du cabinet panaméen et impliquent le président de la chambre des députés brésilienne, Eduardo Cunha.

 

Lire :   Brésil : Petrobras au cœur de la corruption

D’où ces documents viennent-ils ?

Il s’agit d’un lanceur d’alerte, dont l’identité reste protégée, qui a contacté un journal allemand, la Süddeutzsche Zeitung. Ce dernier a décidé de partager ses informations avec d’autres médias en raison de l’ampleur de la découverte.

 

Lire :   Que sait-on de la source des « Panama papers » ?

 
 
#PanamaPapers Le lexique de l'offshore

Actionnaire(s)

Ce sont les propriétaires déclarés des sociétés offshore. Certains possèdent réellement le capital de ces sociétés, d’autres ne sont que des prête-noms.

Actions au porteur

A la différence des actions nominatives, ces actions anonymes permettent aux propriétaires réels des sociétés offshore de dissimuler leur identité. Ce type de titres, qui organise une opacité totale sur l’actionnariat, est en train de disparaître. Le Panama est l’un des derniers pays à les proposer.

Actions nominatives

C’est l’inverse des actions au porteur : l’identité des personnes physiques ou morales qui les détiennent est révélée. C’est ce type d’actions qu’émettent les entreprises des pays transparents.

Administrateurs

Ce sont les personnes qui dirigent les sociétés et peuvent être indifféremment directeurs ou membres du conseil d’administration. Dans les sociétés offshore, cela n’implique pas de gérer une activité, mais d’assumer la responsabilité légale et d’assumer la responsabilité légale.

Agent de domiciliation de sociétés offshore

C’est l’une des activités principales du cabinet d’avocats Mossack Fonseca : l’enregistrement de sociétés dans des paradis fiscaux pour le compte de ses clients, un métier qui implique une solide connaissance du droit. En appui, la firme propose d’autres services : la location de prête-noms, des services bancaires...

Ayant droit ou bénéficiaire économique

Personne qui tire les véritables bénéfices d’une société, même si elle n’apparaît pas officiellement comme actionnaire ou administratrice.

Blanchiment d'argent

Il consiste à dissimuler des fonds de provenance illicite (trafic de drogue, vente d’armes, fraude fiscale...) pour les réinvestir dans des activités légales et donc les recycler. Les sociétés offshore sont parfois utilisées pour blanchir de l’argent.

Certificat d'actions

Document certifiant qu’une personne est actionnaire d’une société ou qu’elle détient un nombre d’actions donné. Si le certificat est émis « au porteur », et non pas à une personne ou à une entité nommément désignée, il s’agit d’un certificat d’action au porteur.

« Compliance »

C’est l’ensemble des procédures de « vérification de conformité » qu’un cabinet comme Mossack Fonseca a l’obligation de mener auprès de ses clients. Il vérifie notamment que ceux-ci n’ont pas d’antécédents judiciaires, qu’ils ne figurent pas sur une liste de sanctions internationales ou ne sont pas des « personnalités politiquement exposées » (présentant un risque).

Échange automatique de données

Cette procédure sera mise en place à compter de 2017 ou 2018 et consistera, pour les Etats, à s’échanger entre eux, de façon systématique, les informations bancaires sur les contribuables (comptes bancaires ouverts à l’étranger, parts de société etc.).
Les pays du G20 ont appelé à la généralisation de l’échange automatique, perçu comme le meilleur outil pour lutter contre la fraude fiscale. Les paradis fiscaux sont invités à mettre en place ce standard pour sortir des listes noires des pays non-coopératifs.

Évasion/optimisation fiscale

Utilisation de moyens légaux pour baisser le montant de son imposition, voire y échapper. Elle suppose une bonne connaissance des lois et de ses failles.

Exilé fiscal

Se dit d’une personne qui, pour échapper à un impôt qu’elle considère trop important, déménage dans un pays à la fiscalité plus légère.

Fondation

Une entité légale qui agit comme une société offshore mais garantit plus d’opacité. Les fondations ne sont soumises à aucune forme d’imposition au Panama. Les noms des bénéficiaires ne sont pas divulgués. Les fondations n’ont pas à produire de rapports financiers.

Fraude fiscale

Utilisation de moyens illégaux pour baisser le montant de son imposition, voire y échapper. Le fait de déplacer des capitaux dans des juridictions étrangères sans en avertir le fisc constitue une forme de fraude fiscale.

Holding

Généralement, une société dont la seule activité est de prendre des participations dans d’autres sociétés. Nombreux sont ceux qui créent des holdings au Luxembourg pour gérer leurs affaires, car l’imposition y est très faible.

Intermédiaire financier

Personne ou institution qui fait le lien entre le bénéficiaire réel d’une société offshore ou un compte et l’agent de domiciliation, comme Mossack Fonseca, qui va effectivement l’ouvrir. Cet intermédiaire peut être un avocat fiscaliste, un gestionnaire de fonds ou une banque.

Paradis fiscal

Pays ou territoire où certains impôts sont très bas voire inexistants, et qui cultive une certaine opacité sur les titulaires des comptes et des sociétés. Leur définition varie selon l’époque et l’organisation qui établit la liste des paradis fiscaux.

Port franc/zone franche

Zone où l’on peut entreposer des biens sans qu’ils soient soumis aux taxes douanières. De nombreuses œuvres d’art sont par exemple stockées dans le port franc de Genève.

Prête-nom(s)

Personne qui agit au nom d’une autre comme actionnaire ou administratrice d’une société. L’utilisation de prête-noms permet de dissimuler l’identité du bénéficiaire réel.

Procuration

Autorisation donnée à une personne, physique ou morale, pour représenter une société offshore. La procuration confère des droits, dont la gestion sans restriction de la société, la signature de contrats, l’achat de produits financiers ou encore la possibilité d’emprunter ou de prêter de l’argent. Chaque autorisation spécifie quels pouvoirs sont donnés à la personne qui agit au nom de la société.

Société coquille

Société déjà créée qui ne détient pas ou peu d’actifs (comme un œuf vide) et qui n’exerce pas d’activité économique réelle. Elle peut servir à détenir discrètement des comptes en banque, des participations ou des investissements.

Société écran

Société fictive créée dans le but d’opacifier les transactions financières d’autres sociétés.

Société offshore

Littéralement, « offshore » signifie « extraterritorial ». Une société offshore est enregistrée dans un pays non pour y exercer une activités mais pour disposer d’une boîte à lettres – souvent pour profiter des avantages fiscaux ou règlementaires du paradis fiscal choisi.

Trust/fiducie/fiduciaire

Une fiduciaire (du latin fiducia, confiance) est la personne physique ou la société qui détient temporairement de l’argent ou des biens pour le compte d’un tiers (le fiduciant). A charge pour la fiduciaire de gérer les fonds ou les mandats qui lui ont été transférés. Le trust, ou fiducie, est le contrat qui lie ces deux parties. Quant aux sociétés fiduciaires, ce sont des structures spécialisées dans ces opérations.

 
De l'éco, du décryptage et une pincée de data
 

 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

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Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Evasion fiscale : l’affaire des « Panama papers » en 7 chiffres

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 
 

Le bâtiment du cabinet Mossack Fonseca, à Panama.

Décortiquer la base des « Panama papers » est un travail de longue haleine. Il faut comprendre les termes jargonneux, décortiquer les mécanismes, trouver les rôles des différents acteurs et décisionnaires pour appréhender l’importance du système et sa logique.

Si la base est aussi touffue, c’est avant tout parce que Mossack Fonseca est une entreprise florissante. Les centaines d’employés, les dizaines de milliers d’entreprises créées, les dizaines de filiales à l’international, les milliers d’interlocuteurs sont autant d’indices de l’imposante industrie que représente Mossack Fonseca, rouage fondamental des activités du secteur offshore.

 

214 488 sociétés

C’est le nombre d’entreprises, trusts et fondations domiciliés par Mossack Fonseca entre 1977 et 2015 que l’on retrouve dans la base. Un chiffre encore inférieur par rapport au nombre total de sociétés incorporées dans des juridictions offshore par Mossack Fonseca. Quand une société est dissoute, la documentation n’est conservée que pendant les dix années suivant la dissolution.

Depuis 2000, Mossack Fonseca crée en moyenne 9 000 sociétés offshore par an. Mais 2005 est une année faste puisque plus de 13 000 sociétés ou fondations ont été créées cette année-là. C’est en effet l’année de l’entrée en vigueur de la directive européenne sur la fiscalité de l’épargne, qui met en place une taxe sur les intérêts bancaires, mais uniquement appliquée aux personnes physiques, contrairement aux personnes morales : il suffit de créer une société offshore pour y échapper.

 

2005 à 2007, les années fastes pour Mossack Fonseca
Nombre de sociétés créées par Mossack Fonseca depuis 2000.

0 2500 5000 7500 10000 12500 15000 sociétés créées2000201020052015

2013
Sociétés offshore créées: 6 378
 
 
Un millier de Français et 25 entreprises

En France, parmi les données où les bénéficiaires ou les actionnaires ne sont pas cachés derrière des prête-noms, on trouve près de 1 000 noms qui sont liés à une adresse en France dans les « Panama papers ». Joueur de poker, boucher ou chanteur lyrique, les bénéficiaires de sociétés offshore ne sont pas tous riches et ils n’ont pas tous l’intention de frauder. Mais les témoignages que Le Monde a collectés montrent que la volonté d’échapper à l’impôt (sur la fortune, sur les revenus ou sur les successions) reste une des motivations principales, à l’heure où le secret bancaire suisse est en état de mort clinique.

On trouve aussi 25 entreprises, pour la plupart actives dans la finance (la gestion de fonds notamment), le conseil et l’immobilier… Parmi elles, il y a aussi de grandes entreprises que nous vous présenterons dans la semaine.

 
511 banques

Il y a dans la base des « Panama papers », 511 banques (dont les branches et les filiales) qui sont en rapport direct avec Mossack Fonseca ; pour certaines, ce lien remonte aux années 1970. Parmi elles, on retrouve évidemment de nombreuses banques ayant pignon sur rue (UBS, HSBC, Société générale, Deutsche Bank, etc.) ainsi que des banques plus confidentielles mais tout aussi puissantes. Plus de 15 000 structures offshore ont ainsi émergé par l’intermédiaire de ces banques, à destination de leur riche clientèle.

 
202 pays

Mossack Fonseca est une entreprise internationale. Plus de 200 Etats et territoires sont présents dans la base des « Panama papers » : pays des ayants droit, pays de domiciliation, pays où se trouvent les comptes bancaires ou encore pays des intermédiaires fiscalistes. Néanmoins, certains sont évidemment plus présents que d’autres. Parmi eux, les îles Vierges britanniques, territoire de prédilection pour la domiciliation d’entreprises, le Panama, paradis fiscal et siège de Mossack Fonseca, la Suisse et le Luxembourg, importants centres financiers.

 

Lire aussi :   « Panama papers » : le Panama, trou noir de la finance mondiale

 
48 bureaux

C’est le nombre de bureaux de Mossack Fonseca actifs de par le monde. Outre le siège à Panama, la capitale du pays du même nom, la présence de la firme panaméenne s’étend à la plupart des paradis fiscaux et centre financiers de la planète : Hongkong, l’île de Man, la Suisse, le Luxembourg, les îles Vierges, Bahamas ou encore les Seychelles. Mais le puissant cabinet a aussi des franchises dans de nombreux autres pays, comme le Canada, le Brésil ou Dubaï.

 

 
12 chefs d’Etat

Si la base de données des « Panama papers » comporte de nombreux anonymes, elle contient aussi quelques hommes et femmes de pouvoir, à la tête de leurs pays respectifs en tant que chef d’Etat ou de gouvernement. Cinq sont encore en exercice, comme le premier ministre islandais, le roi d’Arabie saoudite ou le président ukrainien.

En plus de ces individus directement nommés, les « Panama papers » révèlent que la famille directe ou les plus proches associés de nombreux dirigeants ont aussi utilisé des montages offshore. Ainsi, un bon nombre d’oligarches faisant partie du premier cercle de Vladimir Poutine, le secrétaire particulier du roi du Maroc ou encore la fille de l’ancien premier ministre Chinois Li Peng.

Et c’est compter sans les différents politiques et autres hauts fonctionnaires, comme l’ancien ministre français du budget, Jérôme Cahuzac ou le ministre algérien de l’industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb. En tout, 143 responsables politiques issus de 50 pays différents.


 

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

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4 avril 2016 1 04 /04 /avril /2016 16:01

 

Grenoble : " Pas de matraque, juste un film!"

 

 

 
 
Le 31 mars quelques centaines de personnes étaient rassemblées dans le parc Mistral pour voir Merci patron!, le film de François Ruffin. Interdiction de la préfecture, matraquage du public et mise en scène d'une émeute urbaine. 20 interpellations et dix blessés. Témoignage et reportage filmé sur les événements.

Après Paris, Strasbourg, Nantes et Caen (voir ici et ), je poursuis mon travail de documentation des violences policières depuis le début du mouvement de contestation de la "loi Travail". Ce qui s'est passé à Grenoble le 31 mars est particulièrement grave. Je publie la synthèse rédigée par une collègue de l'Université de Grenoble qui a participé aux événements. Le remarquable documentaire réalisé par Stéphane Trouille vient attester de la violence de la répression policière.

Nous manquons encore d'un site national, citoyen et militant, qui collecte l'ensemble des documents et témoignages. Des centaines d'interpellations, des dizaines de blessés, parfois graves, des violences sur enfants, lycéens et étudiants, des campus universitaires investis par la police, des syndicalistes matraqués et arrêtés, des charges violences de CRS dans les rues des villes avec des violences sur des passants, plusieurs enquêtes ouvertes par l'IGPN : tout ceci doit être méthodiquement recensé.

 

Rassemblement citoyen du 31 mars à Grenoble © Stéphane Trouille 

 

A Grenoble (et ailleurs ?), plutôt que ceux qui cherchaient la police,

c’est ce que la police cherchait qui devrait nous intéresser.

 

Comme dans de nombreuses villes de France, la manifestation du 31 mars (25 000 personnes) devait se poursuivre avec des débats, des concerts et par la projection en plein air de Merci Patron ! de François Ruffin. Le préfet, qui avait d’abord autorisé le rassemblement prévu parc Paul Mistral – ce même parc occupé pendant l’hiver 2003-2004 pour défendre les arbres contre l’implantation de l’actuel et toujours controversé stade des Alpes (témoignages et documents : https://www.infokiosques.net/imprimersans2.php?id_article=230) –, est revenu sur sa décision dans le cours de la journée. La mairie lui a emboîté le pas, en arguant les débordements de la manifestation – je n’épiloguerai pas sur ce navrant épisode : un texte que Solidaires Isère a sorti au soir du 31 mars exige très justement que le maire, Éric Piolle (EELV), et les élus répondent de leur choix.

Vers 18H00, les forces de police (police, C.R.S., gendarmerie mobile) ont commencé de prendre ostensiblement position autour du parc. Pas tout à fait une souricière, cependant, puisqu’un côté a été laissé libre, qui a permis aux personnes rassemblées dans le parc, comme à celles qui venaient s’y promener, de sortir, sous les tirs nourris et multidirectionnels de lacrymo (pour plus d’informations : http://particite.fr/les-violences-acceptees/). On pourrait en déduire une certaine bienveillance des forces de l’ordre, malgré la violence de l’agression. Mais alors, pourquoi ne pas laisser ouverte la sortie vers les bords de l’Isère ? Pourquoi choisir la voie menant d’abord à la mairie, puis au cœur du centre-ville ? S’agissait-il de piéger les rebelles dans le quadrilatère de la mairie ? ou de chasser les sauvages pour affoler la ville ?

Le soir du 31 mars, on se demande encore comment le pire a été évité : jets de lacrymo à travers les principales places du centre historique, où les passants faisaient leurs dernières courses, prenaient l’apéritif en terrasse, entre amis, avec les enfants ; courses poursuites dans les ruelles de la ville, éparpillements, nouveaux rassemblements, quittés par les uns, rejoints par d’autres. Pour finir, des affrontements d’une rare violence devant l’Hôtel de police (voir les documentaires de Stéphane Trouille : https://vimeo.com/161179296 et https://vimeo.com/161364764 – en profiter pour voir aussi les autres vidéos du même réalisateur).

Dix blessés sérieux, une vingtaine d’interpellations, douze personnes en gardes à vue (mandat de dépôt requis pour huit d’entre elles, déférées devant le juge des libertés pour manifestation illégale et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, selon Le Dauphiné libéré : voir le fil de l’actualité à l’adresse http://www.ledauphine.com/isere-sud/2016/03/31/manifestation-contre-la-loi-travail-importante-mobilisation-a-grenoble), mais aussi plusieurs plaintes déposées pour violences policières.

Tout cela pour voir un film…

Contre des manifestants que réunit l’aspiration à une autre société, soucieuse du collectif et du partage, le mode d’intervention policière a donc mis en scène une émeute urbaine. La volonté de déconsidérer et de dénaturer ce mouvement vaut-elle de tels risques ? Ce travail de sape réussira-t-il ? En tout cas, entre les moments d’affrontement, les manifestants, rejoints par des centaines de passants, continuaient de mettre en pratique, du parc Mistral à la place Victor Hugo, la réappropriation partagée des espaces publics.

 

Un rassemblement contre la répression policière s’est tenu le lendemain, 1er avril, entre 18H et 19H30, sous la menace de canons à eau. Comme il s’agit de continuer le temps qu’il faudra, le rassemblement s’est dissout dans le calme à l’heure dite.

Isabelle Krzywkowski
Professeur de littérature comparée 
Université Grenoble Alpes 

Membre du SNESUP-FSU

 

 

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 16:35

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

Comment un rapport du CNRS sur l’impact du diesel sur la santé a été enterré

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 

 

 

C’est une histoire exemplaire, révélatrice de l’inertie des pouvoirs publics sur les questions sanitaires, du poids des lobbys et de l’isolement des scientifiques. Selon nos informations, dès l’automne 1997, une quarantaine de chercheurs français livraient une expertise du CNRS intitulée « Diesel et santé ». Pour la première fois, des scientifiques français donnaient clairement l’alerte sur la dangerosité de ce carburant, mettant en évidence le lien entre les fumées de ces moteurs et le risque de cancer. Seize ans avant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe les gaz d’échappement des moteurs diesel dans la catégorie des cancérogènes pour l’homme.

Ce rapport de 245 pages, le document scientifique le plus ambitieux conduit à cette époque sur le sujet, a été purement et simplement enterré. Jamais publié, il est aujourd’hui à peu près introuvable ; il n’en reste que de très rares copies. La direction actuelle du CNRS ignorait jusqu’à son existence même ; sollicité par Le Monde, l’organisme de recherche a mis près de cinq mois à le retrouver, dans son dépôt d’archives de Gif-sur-Yvette (Essonne)… Le Monde a ainsi pu consulter une copie du document.

Avec la prudence habituelle des scientifiques, les auteurs ne tiraient pas de conclusions définitives. « Mais il y avait clairement une alerte », dit l’un des auteurs du rapport, sous le couvert de l’anonymat. « L’action mutagène et génotoxique [qui provoque des dommages à l’ADN] des émissions diesel a été démontrée in vitro, écrivaient les auteurs. A long terme, chez le rat, [elles] induisent la formation de tumeurs pulmonaires (…). Il semble que les particules soient plus particulièrement responsables de cette carcinogenèse. » En 1997, il était encore « illusoire », exposaient-ils, de quantifier l’effet du diesel sur les taux de cancer du poumon chez les humains. Néanmoins, « de nombreuses études épidémiologiques suggèrent qu’une exposition à long terme pourrait participer (…), certes faiblement, à la cancérogenèse ».

 

Les auteurs avaient rassemblé 25 études épidémiologiques sur le sujet, dont 22 montraient un risque accru de cancer du poumon chez les humains exposés aux fumées du diesel. La moitié d’entre elles mettaient en évidence un risque statistiquement significatif.

« En 1993, à mon arrivée au CNRS, je trouvais l’organisme assez timide sur les questions scientifiques en lien avec la société, par rapport à ce qui existait à l’Inserm [Institut national de la santé et de la recherche médicale], par exemple, raconte Pierre Tambourin, figure de la biologie française, à l’époque directeur du département des sciences de la vie du CNRS et aujourd’hui à la tête du Génopole d’Evry. J’ai consulté le directeur général de l’époque, Guy Aubert, sur l’opportunité de s’autosaisir de la question de l’impact sanitaire du diesel, et il m’avait donné son accord. »

Une quarantaine de scientifiques des universités ou des organismes de recherche publics ont ainsi été réunis par le CNRS, avec pour mission de produire une expertise collective sur le sujet. Ce genre d’expertise a généralement une fonction de conseil pour la conduite des politiques publiques. Elle explore l’ensemble des aspects d’un sujet donné et son poids scientifique est très supérieur à celui d’une étude isolée. Plusieurs comités (sur la combustion des hydrocarbures, sur la toxicologie, l’aérologie, l’épidémiologie, etc.) ont ainsi été constitués en vue de réaliser l’expertise. Après plusieurs années de travail, le document a été finalisé en septembre 1997.

« J’ai présenté les principales conclusions en comité de direction du CNRS et je me souviens de réactions assez négatives, poursuit M. Tambourin. Le rapport impliquait que les véhicules diesel soient tous équipés de filtres. Or, à l’époque, cette solution était économiquement viable pour les gros véhicules, mais pas pour les véhicules particuliers. Certains ont vu ce rapport comme une menace pour notre industrie automobile. »

En 1997, c’est la nouvelle directrice générale du CNRS qui hérite de la patate chaude. « J’ai transmis le rapport à ma tutelle, c’est-à-dire au ministère de la recherche, raconte la physicienne Catherine Bréchignac, aujourd’hui secrétaire perpétuelle de l’Académie des sciences. Je l’ai transmis une fois, deux fois et je n’ai eu aucun retour. De guerre lasse, j’ai fait ce que je devais et pouvais faire : nous avons publié un communiqué de presse, sans publier le rapport, qui était toutefois consultable au CNRS. » Il en a rapidement disparu pour devenir introuvable.

Le ministre de tutelle est alors Claude Allègre. Celui-là même qui s’oppose à cette époque à la publication d’une autre expertise collective sur l’amiante. Le 16 octobre 1997, la revue Nature déclenche un scandale en révélant que M. Allègre bloque la publication du rapport de l’Inserm sur cette fibre hautement cancérogène – révélations qui ont conduit à ce que le document en question soit finalement publié. Le rapport sur le diesel restera, lui, dans les limbes.

Pourquoi les auteurs ne se sont-ils pas offusqués de cet enterrement ? « Au départ, on ne nous avait pas dit si le rapport allait être publié ou non, se souvient l’un de ces auteurs, peu accoutumés à travailler sur ce type d’expertise, la première du genre organisée par le CNRS. Je me suis demandé pendant un temps ce qu’ils allaient en faire et puis j’ai renoncé. Mais je ne me faisais pas trop d’illusions : à l’époque, les constructeurs français vendaient leurs diesels au monde entier. »

La non-publication de l’expertise est donc passée inaperçue. Tout comme le communiqué de presse censé lui rendre justice. Diffusé le 27 août 1998, le texte n’évoque aucun des risques sanitaires soulevés par le rapport lui-même.

Au contraire, il ne traite que des incertitudes. « Les données existantes (…) ne permettent pas d’isoler ce qui a trait spécifiquement au diesel, souligne le communiqué. (…) Enfin, les données sur la qualité de l’air sont agrégées et ne permettent pas de distinguer les sources de rejet de polluants. » Loin de relayer l’alerte portée par le rapport, le communiqué a plutôt cherché à diluer la responsabilité du diesel dans la pollution atmosphérique.

Plus étonnant, le communiqué associe les industriels à l’affaire. « Le CNRS, les constructeurs automobiles PSA et Renault, les représentants des pétroliers Total et Elf ont décidé de poursuivre leur investigation, en partenariat avec l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité et l’Inserm, poursuivait ainsi le texte. Un groupe de travail est constitué (…), chargé de poursuivre les études (…). La première réunion de travail de ce groupe doit se tenir au mois d’octobre [1998]. »

Rendu public en plein mois d’août, le communiqué a échappé à plusieurs des auteurs du rapport contactés par Le Monde, qui s’étonnent aujourd’hui de la mention des constructeurs automobiles et des pétroliers. « On a travaillé uniquement entre académiques, à aucun moment nous n’avons été en contact avec des industriels, en tout cas dans mon groupe de travail », confie un chercheur qui a contribué au chapitre sur la toxicologie. « Les industriels ont été mentionnés car nous leur avons adressé le rapport final, puisqu’ils étaient les premiers concernés, répond Mme Bréchignac. En ce sens, je pense d’ailleurs que cette expertise n’est pas restée complètement lettre morte puisqu’il y a eu, depuis, beaucoup de progrès accomplis sur les pots catalytiques. »

Quant au groupe de travail commun entre organismes publics et industriels, mentionné par le communiqué et censé avoir poursuivi les études sur le sujet, il semble n’avoir jamais existé. Interrogés, ni le CNRS ni l’Inserm n’en ont retrouvé la moindre trace.

 

 

 


Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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1 avril 2016 5 01 /04 /avril /2016 15:40

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Droits humains

Coupe du monde : l’exploitation des travailleurs migrants du Qatar se poursuit

par

Construit en 1976, le Khalifa International Stadium, haut lieu sportif du Qatar, est en cours de rénovation pour doubler sa capacité et accueillir les 40 000 spectateurs qui voudront assister aux matches de la Coupe du monde de foot de 2022. Une toiture semi-ouverte a été savamment étudiée pour abriter tout ce beau monde de l’écrasant soleil de la péninsule arabique. « Des technologies de refroidissement révolutionnaires sont en cours d’installation, afin d’assurer une température fraîche et agréable pour les spectateurs et des conditions idéales pour les joueurs et les arbitres », souligne le Comité suprème, instance responsable de l’organisation de la Coupe du monde de 2022 et de la rénovation du stade.

Les travailleurs qui coulent le béton, montent les tribunes et peaufinent l’installation de ce stade tout confort ne bénéficient malheureusement pas de telles attentions. « Ici, je vis comme si j’étais en prison, rapporte Deepak, ouvrier métallurgiste venu du Népal. On a travaillé de nombreuses heures sous un soleil de plomb. La première fois que je me suis plaint au sujet de ma situation, peu après mon arrivée au Qatar, le chef m’a dit "si tu veux te plaindre, tu peux, mais cela aura des conséquences. Si tu veux rester au Qatar, reste tranquille et continue de travailler". »

 

La Coupe du monde de la honte ?

Plusieurs dizaines de collègues de Deepak ont raconté à des enquêteurs d’Amnesty international les conditions terribles dans lesquelles ils vivent et travaillent : après avoir versé des sommes considérables à des recruteurs dans leur pays d’origine – Bangladesh, Inde et Népal principalement – pour obtenir un emploi au Qatar, les travailleurs découvrent des conditions de travail apocalyptiques, et extrêmement dangereuses, sans être nécessairement payés. Ils s’entassent dans des logements sordides, et se voient parfois confisquer leurs passeports, ce qui leur interdit toute sortie du territoire [1].

Ceux qui osent prendre la parole pour réclamer que leurs droits soient respectés reçoivent des menaces. Quand Nabeel, ouvrier métallurgiste venu d’Inde qui a œuvré sur le chantier de rénovation du stade Khalifa, s’est plaint de ne pas avoir été payé pendant plusieurs mois, son employeur l’a insulté et lui a dit que s’il se plaignait de nouveau, il ne pourrait jamais quitter le pays. « Depuis, je fais attention à ne pas me plaindre au sujet de mon salaire ou de quoi que ce soit d’autre, dit-il. Bien sûr, si c’était possible je changerais de travail et je partirais du Qatar. »
 
Ces violations et abus sont dénoncés depuis quatre ans par plusieurs organisations internationales et syndicats. Mais la situation n’évolue pas. Selon Amnesty international, la fédération internationale du football (FIFA), principal commanditaire des installations construites en ce moment, tarde à y remédier. « Après avoir fait des promesses durant cinq ans, la FIFA a en grande partie manqué à son devoir d’empêcher que la Coupe du monde ne soit bâtie sur un socle d’atteintes aux droits humains », déclare Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International.

 

Responsabiliser les entreprises et les sponsors

« Très concernée » par la question du respect des droits humains des travailleurs, la Fifa a répondu à Amnesty international « avoir bâti depuis cinq ans, au Qatar, une solide relation de travail avec le Comité suprême ». Ce comité a publié en 2014 des « normes de bien-être des travailleurs », qui obligent les entreprises intervenant sur les chantiers de la Coupe du monde à accorder aux travailleurs de meilleures conditions de travail que celles prévues par la législation du Qatar. Problème, selon Amnesty international : le comité s’adresse en priorité aux principaux contractants pour faire appliquer ces standards. Or, de multiples sous-traitants opèrent sur les chantiers. « Par ailleurs, l’application de ces normes repose trop sur les audits réalisés par les entreprises elles-mêmes, ce qui ouvre la porte à des dissimulations », regrette l’ONG.

« Les sponsors de la FIFA, tels qu’Adidas, Coca-Cola et McDonald’s doivent faire pression sur elle et s’occuper de la question des conditions de travail des travailleurs migrants au Qatar », estime par ailleurs Amnesty international. Autres acteurs mis en cause : les entreprises qui opèrent sur la construction du stade Khalifa. « Midmac-Six Construct, dont l’une des sociétés mères est belge, est l’opérateur principal sur le complexe sportif où se situe le stade Khalifa. Ce groupe sous-traite des opérations à d’autres entreprises. Les abus identifiés dans ce rapport ont notamment eu lieu chez des fournisseurs indirects de cette entreprise. »

« Certains des abus ont été corrigés depuis que nous avons alerté les entreprises », relève Amnesty international. Et pour les ouvriers qui se sont entretenus avec l’ONG entre février et mai 2015, la situation s’est améliorée : certains ont été relogés dans de meilleures conditions et ont retrouvé leur passeport. Mais d’autres abus n’ont pas été réglés. « Certaines des plus grandes stars du football mondial joueront probablement bientôt dans des stades construits par des migrants exploités, remarque Salil Shetty. Il est temps que les dirigeants du football dénoncent à voix haute ces abus s’ils ne veulent pas être salis indirectement ». D’autant que les délais se rapprochant, la pression va augmenter, de même que le nombre de travailleurs migrants.

 

- Lire aussi : Coupe du monde : Bouygues et Vinci s’installent au Qatar, un pays qui recourt massivement au travail forcé

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 14:25

 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

 

 

L’eau d’une station d’épuration manipulée par des hackers

Arnaud Devillard

 

Krautergersheim, première station d'épuration française recyclant du jus de choucroute. G. Varela/20 minutes/SIPAKrautergersheim, première station d'épuration française recyclant du jus de choucroute. G. Varela/20 minutes/SIPA
 
 
KEMURI. Le bilan dressé par l'opérateur américain Verizon publié en mars 2016 et consacré aux fuites de données a de quoi faire frémir. Il recense pas moins de cinq cents incidents de cybersécurité dans quarante pays en 2015 (le rapport en anglais ici). Parmi eux, l'un attire tout particulièrement l'attention : il concerne  la Kemuri Water Company (KWC), une station d’épuration bien réelle mais dont le nom a été changé et le pays d'implantation non divulgué pour éviter de la compromettre. Et pour cause ! Verizon relate la façon dont des hackers ont réussi, très facilement, à manipuler la composition chimique de l’eau qui est redistribuée aux habitants après traitement ! Le tout, sans même en avoir eu l’intention au départ...

L'affaire a été révélée lorsque la société a décidé de faire appel aux équipes chargées du cyber-risque de Verizon pour renforcer son système d’information afin d’anticiper tout problème éventuel. Or, une fois sur place, les experts ont constaté avec stupeur que la station d’épuration était déjà la proie de pirates informatique depuis deux mois ! Et que ses responsables s'en doutaient... Des mouvements suspects de valves et de tuyauteries avaient été remarqués. Beaucoup plus grave ! Les gestionnaires avaient constaté des modifications inexpliquées de dosage dans les produits injectés dans l’eau pour la rendre portable. Sans conséquence désastreuse heureusement...

 

AS/400. « Pour tout dire, KWC était un candidat tout trouvé pour une fuite de données. Son interface Internet présentait plusieurs failles à haut risque dont on sait qu’elles sont souvent exploitées» mentionne le rapport de Verizon. Et son système opérationnel, qui commande les applications industrielles (traitement des eaux, gestion du débit), reposait quant à lui sur une infrastructure informatique vieille de plusieurs dizaines d’années.

En outre, de nombreuses fonctions de ce système cohabitaient avec des applications « business » de l’entreprise sur un même et unique serveur, un AS/400 d'IBM, ordinateur commercialisé en… juin 1988. En clair, si des hackers pénétraient le système, ils pouvaient sans peine passer du contrôle du traitement des eaux aux informations financières et aux données de facturation de la compagnie. Et c’est exactement ce qui s’est passé.

L'opérateur liste une série de failles assez confondantes

Au cours de son enquête, Verizon s’est rendu compte que des adresses IP de hackers déjà rencontrées dans trois autres affaires s’étaient connectées au système de paiement en ligne de la KWC, cette interface permettant aux clients d’accéder à leur compte à distance (depuis un ordinateur, un mobile) ; c’est a priori par cette voie que les hackers sont passés, comme d'autres l'ont fait lors du piratage en octobre 2015 de l’hydrolienne Sabella.

2,5 MILLIONS. L’opérateur liste ensuite une série de failles confondantes : l’accès aux données clients n’était protégé que par un login/mot de passe, sans double authentification ;  une "connexion directe par câble" existait entre l’application de paiement en ligne et l’AS/400, ce dernier ayant un accès ouvert à Internet, avec une adresse IP et des données d’identification administrative disponibles sur le serveur web de paiement, écrites en clair dans un fichier ! Au final, les pirates ont pu sortir du système 2,5 millions de dossiers clients avec leurs données de paiement. Pour l’heure, il semble qu'ils n'en aient pas fait usage.

 

ALERTE. Mais le plus grave restait à venir. Une fois à l’intérieur du réseau, les pirates se sont en effet rendus compte qu’ils pouvaient accéder aux fonctions opérationnelles.En se servant des données d’identification administrative, ils ont ainsi pu intervenir sur des fonctions clés :  le débit de l’eau potable, son traitement chimique et le temps de remplissage des réserves. A priori - et c'est une chance - les hackers ne semblent pas avoir eu l'intention de nuire et ne poursuivaient pas un but précis, mais les autorités frémissent à l'idée des conséquences dramatiques qu'une telle ingérence aurait pu occasionner. "Si les attaquants avaient eu un peu plus de temps et avaient été un peu plus familiers du système de contrôle industriel, la KWC et les populations locales auraient pu subir de sérieux dommages" conclut le rapport.

 

 

Source : http://www.sciencesetavenir.fr

 

 

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30 mars 2016 3 30 /03 /mars /2016 12:56

 

Info reçue par mail

 

 
 
Annonce d'une commande exceptionnelle de munitions pour les Flash-balls/Lanceurs de balles de la police française.
 
 
pour info
citation (voir ci-dessous)
"115 000 balles, divisées par 365 jours, cela donne environ 315 tirs
quotidiens... Le gouvernement français a donc planifié de tirer 315 fois
par jour sur les citoyens, y compris les jours fériés."
 
 
assembleedesblesses-organisonsnous@lists.riseup.net>


(Communiqué définitif)

Communiqué du 29 mars 2016 de l'Assemblée des blessés, des familles et
des collectifs contre les violences policières

*Annonce d'une commande exceptionnelle de munitions pour les
Flash-balls/Lanceurs de balles de la police française.*


Nous apprenons que l'usine Alsetex à Précigné, dans la Sarthe,
spécialisée dans le maintien de l'ordre, vient de recevoir de l’État une
commande exceptionnelle de "MDCP" (munitions de défense à courte portée)
de calibre 40 mm, pour un montant de 5,57 millions d'euros, et une
quantité estimée à 115 000 munitions par an.

Ce calibre est celui des nouveaux Lanceurs de balles de défense, en
caoutchouc, équipés de viseurs laser, qui remplacent actuellement les
vieux Flash-balls, jugés trop imprécis.


L'organisme acheteur (pour le compte de la police, de la gendarmerie et
de l'administration pénitentiaire) porte l'acronyme de SAELSI (Service
de l'achat des équipements et de la logistique de la sécurité
intérieure), une création récente datant de 2014. Sept entreprises
avaient candidaté pour répondre à l'appel d'offre.


_L'Assemblée des blessés par la police, avec leurs familles et amis,
dénonce ce marché public que l’État vient de conclure avec l'usine
Alsetex pour la fourniture d'un nombre sans précédent de "balles de
défense" afin d' équiper les forces de l'ordre, d'un montant estimé à
115 000 munitions chaque année pendant les quatre années à venir, dont
100 000 pour la seule police nationale._


Ce chiffre contraste avec les bilans officiels fournis par la police,
qui font état de 3000 tirs par an, ce qui laisse supposer une
augmentation exponentielle des usages, peut-être à mettre en rapport
avec l'actualité sociale et revendicative et les stratégies du
gouvernement en matière de maintien de l'ordre dans les manifestations
de salariés et de jeunes.


115 000 balles, divisées par 365 jours, cela donne environ 315 tirs
quotidiens... Le gouvernement français a donc planifié de tirer 315 fois
par jour sur les citoyens, y compris les jours fériés.


_Cet achat massif de balles de type flash-ball/Lanceur de balles
banalise les violences policières, entérine et aggrave le changement de
doctrine policière survenu avec Nicolas Sarkozy et multiplie les risques
dramatiques de mutilations permanentes, notamment de la vision, alors
que déjà ces balles de caoutchouc ont causé la mort d'un homme en France
et 39 blessures graves, dont 12 sur des enfants mineurs._


/*L'Assemblée des blessés, des familles et des collectifs contre les
violences policières*/

/*Numéro national : 06 56 82 00 01*/


/Sources et contacts utiles./

/* * *

Renseignements consultables en ligne sur le Bulletin officiel des
marchés publics : /

/
//*L'appel à marché public pour une quantité annuelle estimée à 115 000
munitions, dont 100 000 pour la police et 10 000 pour la gendarmerie.*/

/*Avis No 15-135263 publié le 03/09/2015 *//
//*Avis de marché*//
« Fourniture de munitions de défense à courte portée (mdcp) de calibre
40 mm destinées aux services de la police nationale, de la gendarmerie
nationale et de l'administration pénitentiaire à Paris. »

« Quantité ou étendue globale :
les quantités prévisionnelles annuelles se répartissent comme suit:
-police Nationale: 100 000 munitions
-gendarmerie Nationale: 10 000 munitions
- administration pénitentiaire: 5 000 munitions
Ces données fournies à titre indicatif, ne sauraient engager
l'administration.
l'accord-cadre est conclu sans minimum ni maximum. »

Durée du marché ou délai d'exécution :
Durée en mois : 48 (à compter de la date d'attribution du marché)./

/Voir ici :
//*http://www.boamp.fr/avis/detail/15-135263/0*//
/

/
//*Le marché arrivé à conclusion, avec son montant : 5,570 millions
d'euros*/

/*Avis No 16-19265 publié le 10/02/2016
Avis d'attribution de marché*//
Fourniture de munitions de défense à courte portée (mdcp) de calibre 40
mm destinées aux services de la police nationale, de la gendarmerie
nationale et de l'administration pénitentiaire à Paris

Valeur totale finale du ou des marché(s) :
Valeur : 5 570 600 euros./

/Voir ici :/

/*http://www.boamp.fr/avis/detail/16-19265/officiel*//
/


/*Voir aussi pour information un précédent marché public de l’État,
publié en novembre 2014, qui n'avait pas été fructueux, et qui ne
portait que pour 66 000 munitions, ce qui fait remarquer que les
prévisions de tirs des autorités ont quasiment doublé en une seule
année, entre 2014-2015 et 2015-2016.*/

/Voir ici :/

/*http://www.boamp.fr/avis/detail/14-165422/29*/



/*Déclaration de marché infructueux pour ce précédent appel de 66000
munitions, qui a été donc remplacé cinq mois plus tard par un nouveau
marché de 115 000 munitions. *//« La procédure d'appel d'offres a été
déclarée infructueuse par décision du 24 avril 2015 du pouvoir
adjudicateur »/

/Voir ici :/

/*http://www.boamp.fr/avis/detail/15-69918*/


/* * */


/*Autres contacts et renseignements :*/


/*Assemblée des blessés, des familles et des collectifs contre les
violences policières (numéro national) :*/

/06 56 82 00 01/


/Assemblée des blessés et familles (collectif de Nantes du 27 novembre
2007) :/

// <http://27novembre2007.blogspot.fr/>/http://27novembre2007.blogspot.fr//


/Blog national de l'Assemblée des blessés, des familles et des
collectifs contre les violences policières/

//
<https://blogs.mediapart.fr/assemblee-des-blesses/blog>/https://blogs.mediapart.fr/assemblee-des-blesses/blog/


/Nantes en résistance, Collectif du 22 février 2014/

//
<http://www.semainederesistances.com/>/http://www.semainederesistances.com//


/Flash-ball non merci, réseau des cafés-bars/

//
<http://flashballnonmerci.blogspot.fr/>/http://flashballnonmerci.blogspot.fr//


/Observatoire-laboratoire de la démocratie locale :/

// <http://obslab.blogspot.fr/>/http://obslab.blogspot.fr//


/Campagne contre les violences policières de l'ACAT, Action des
chrétiens pour l'abolition de la torture/

/http://www.acatfrance.fr/brisonslesilence
https://www.acatfrance.fr/visuels-violences-policieres/
 
 
 
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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 18:56

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Lobbying

Comment l’industrie pharmaceutique tente d’influencer les étudiants en médecine

par

 

 

 

Universités de médecine et hôpitaux, où officient les internes, sont ciblés par l’industrie pharmaceutique. L’enjeu : créer une proximité pour imposer leurs produits et influencer les choix de ces futurs médecins. Entre nécessaire information sur les traitements et molécules existants et stratégie commerciale agressive, la présence des industries pharmaceutiques et de leurs visiteurs médicaux y est-elle encadrée ? De plus en plus d’étudiants s’en alarment. Un classement des universités françaises, à partir de leur indépendance vis-à-vis des grands labos, pourrait bien venir bouleverser ces pratiques.

C’est un rendez-vous ordinaire, presque routinier. Tous les lundis soir, dans ce service de chirurgie d’un hôpital parisien, le personnel soignant de garde se rassemble pour partager un repas... offert par un laboratoire pharmaceutique. Un « staff », comme on l’appelle dans le milieu. À côté des médecins : un « visiteur médical », un commercial chargé de promouvoir les dernières trouvailles de la marque pharmaceutique pour laquelle il travaille. « Il n’y avait évidemment pas de nouveaux produits hospitaliers à présenter chaque semaine, se rappelle Louise, une externe passée par ce service. Et j’avais l’impression qu’il était parfois difficile de justifier le traiteur ! »

La présence régulière de ce représentant privé dans ce lieu public est presque institutionnalisée. Comme celle des visiteurs médicaux en général, qui parcourent les couloirs, mallette à la main, à la recherche du temps perdu des médecins pour leur présenter le dernier médicament sorti de leur laboratoire. Leur objectif : toucher les prescripteurs d’aujourd’hui, et ceux de demain, internes et externes en formation à l’hôpital. Les visiteurs médicaux leur offrent ainsi des plaquettes qui récapitulent les grandes classes de médicaments – présentés avec leurs noms commerciaux plutôt que le nom de leur molécule (voir plus bas) –, des stylos, des échantillons de médicaments ou du matériel pédagogique pour expliquer les pathologies aux patients. De quoi faciliter la vie de ces étudiants médecins pressés.

Intérêts commerciaux contre savoir universitaire ?

L’hôpital est un lieu idéal pour tenter d’influencer les futurs médecins dans la prescription d’un médicament. C’est ici que les premiers liens se tissent, que des sympathies s’esquissent. « On va au staff à 8 heures du matin, on est mal réveillés et on n’y comprend rien, mais il y a des pains aux chocolats, raconte Antoine, un étudiant en cinquième année. Pendant trente minutes, on entendra cinquante fois le nom X de tel médicament. Un jour, lors d’une visite avec des médecins, on se dira : pour cette pathologie, il faut donner le X. » Certains professeurs poussent parfois les étudiants à participer à ces réunions. « On nous dit : vous devez vous rendre à ces staffs pour apprendre, ajoute Louise. Pourtant, les visiteurs médicaux ne sont pas des universitaires, mais des commerciaux qui sont là pour faire de la promotion. »

 

 

C’est aussi à l’hôpital que les noms commerciaux des médicaments – leurs marques – sont souvent utilisés. Il existe pourtant une dénomination commune internationale (DCI) qui vise notamment à ne pas favoriser une marque plutôt qu’une autre [1]. Au sein du personnel soignant et auprès des patients, il est parfois plus simple d’utiliser un nom de marque – par exemple Doliprane, le médicament fabriqué par Sanofi – plutôt que la dénomination de sa molécule – le paracétamol – que l’on peut retrouver dans des médicaments génériques. Par souci de simplicité dans un quotidien bien chargé ? Pas uniquement : cet usage reflète aussi la pénétration des laboratoires pharmaceutiques dans les facultés de médecine.

On retrouve en effet ces marques dans les livres d’externat et les stages, mais aussi dans les cours de certains professeurs. Ces derniers ne sont pour l’instant pas tenus de déclarer leurs conflits d’intérêts. La question de l’influence de l’industrie pharmaceutique ne figure d’ailleurs pas dans les programmes de formation. « On ne nous parle pas assez d’indépendance, explique Louise. Ce n’est pas inscrit dans la culture de nos formateurs. » Des constats qu’établissent plusieurs études menées sur le sujet [2]. Des exercices nommés « Lecture critique d’articles » sont bien au programme de la formation en médecine. Mais ils sont plus techniques – est-ce que les calculs diffusés dans l’étude paraissent bons ? – que réflexifs – l’auteur de l’article a-t-il un lien avec un laboratoire ?

Ne pas se priver d’informations sur les médicaments ?

Si les laboratoires portent leur attention sur les étudiants, c’est parce que ces derniers sont les futurs prescripteurs. Pour apprendre à prescrire, il faut être informé sur les médicaments. Ce qui, paradoxalement, n’est pas évident. En dehors des conseils et de l’expérience que partagent médecins et professeurs, l’accès aux particularités des médicaments – posologie, effets secondaires, avantages, inconvénients – n’est pas aisé pour les étudiants et les jeunes médecins. « Les visiteurs médicaux t’amènent des informations sur les nouveaux produits que tu n’as pas le temps d’aller chercher ailleurs, explique Mathilde, jeune médecin généraliste. Entre les recommandations de la Haute Autorité de santé, dont tu sais qu’elles peuvent être influencées [3], celles des visiteurs médicaux et de certaines revues qui ne sont pas non plus indépendantes, tu ne sais parfois pas quel médicament choisir. »

 

 

Parmi les présentations des visiteurs médicaux se trouvent de vraies avancées. « Ils ne nous présentent pas de nouvelles molécules, car les médicaments qui fonctionnent existent depuis de nombreuses années. Mais certaines nouveautés facilitent la vie de tes patients, raconte Manon, qui vient de terminer sa spécialité en gastro-entérologie. On nous propose par exemple un médicament qui permet de ne plus prendre qu’une seule gélule, au lieu de trois auparavant. » Certains étudiants estiment ainsi qu’il faut recevoir ces représentants commerciaux et faire ensuite le tri... Quitte à ouvrir aussi la possibilité d’être influencé.

 

« Très peu informés sur les enjeux économiques de nos choix »

« Les médecins ont besoin de connaître la valeur d’usage du médicament. Et ces connaissances sur les médicaments sont produites par les laboratoires eux-mêmes, qui organisent les essais cliniques et qui sont ainsi juges et parties », pointe le sociologue Quentin Ravelli, qui a travaillé plusieurs mois au siège de Sanofi Aventis. Un cercle vicieux.

Si les étudiants ont des cours de pharmacologie dès la deuxième année, ils complètent par la suite leurs connaissances avec les informations données par l’industrie pharmaceutique. « Ce qui est dit sur les produits présentés par les visiteurs médicaux sont des choses vraies. Mais les points négatifs peuvent être omis !, ajoute Mathilde, la jeune médecin généraliste. Nous sommes très peu informés sur les enjeux économiques qu’il y a derrière les choix que nous faisons. » Nicolas Lechopier, un professeur de la faculté de médecine de Lyon confirme : « Le médicament n’est pas abordé comme un sujet politique, au sens qu’il engage des enjeux de pouvoir et d’argent, qui concernent directement la viabilité de notre système de santé. »

Des examens blancs longtemps organisés par Sanofi

Pour mieux comprendre l’intérêt que portent certains laboratoires aux étudiants, il faut rentrer dans le monde de l’industrie pharmaceutique. Lors de son passage chez Sanofi Aventis, le sociologue Quentin Ravelli a été chargé de rédiger un argumentaire pour convaincre les doyens des universités d’organiser systématiquement des concours blancs à l’internat de médecine, en sixième année. Des concours alors financés par Sanofi, en partenariat avec La Revue du praticien.

« À partir de statistiques, l’objectif était de montrer que les facultés qui faisaient appel aux concours blancs avaient de meilleurs résultats que ceux qui n’y recourraient pas et de convaincre ainsi des doyens réticents », raconte aujourd’hui Quentin Ravelli. Pour le laboratoire, ces concours blancs donnaient, d’après le sociologue, « un accès aux listes de candidats, à leurs niveaux respectifs, aux résultats de chaque faculté de médecine […]. Il permet de repérer les futurs médecins influents avant même qu’ils ne se révèlent à eux-mêmes [4]  ». Ce que ne confirme pas l’entreprise : « Sanofi a mis à disposition uniquement des moyens logistiques et financiers permettant aux étudiants de passer ce concours blanc au niveau national dans les conditions optimales de qualité et de coût. » L’entreprise affirme aussi ne pas être intervenue dans le contenu même des épreuves.

Repérer les besoins des étudiants

Sanofi a retiré son financement fin 2011, après vingt ans de collaboration, suite aux débats qui allaient déboucher sur la loi relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé. « Ces débats avaient clairement émis la volonté de voir l’industrie pharmaceutique ne pas interférer dans le cursus des étudiants en médecine, raconte aujourd’hui une porte-parole de Sanofi. C’est pourquoi Sanofi a estimé que sa légitimité n’étant pas reconnue dans le domaine de la formation initiale des médecins, il était préférable de ne plus financer ce type de projets. »

En finançant ces examens blancs, Sanofi répondait concrètement aux attentes des étudiants : se préparer à un concours exigeant, déterminant pour le reste de leur carrière. Dans cette optique, Sanofi a aussi édité le Guide pratique du thésard pendant plusieurs années qu’elle a abandonné en même temps que le concours blanc. Enfin, des laboratoires peuvent aussi financer des pots de fin de thèse. « L’industrie pharmaceutique est très forte pour repérer les besoins des étudiants qui ne sont pas comblés par le système ou la formation, explique Paul Scheffer, doctorant en sciences de l’éducation, qui travaille sur ces questions d’indépendance de la formation des médecins. Répondre à ces besoins leur permet d’être bien vus, de créer des liens et de faire ensuite des choses ensemble, si possible... »

« Offrir un cadeau engendre un climat de proximité et de confiance »

C’est notamment par ce mécanisme de « don » et « contre-don » que fonctionne l’influence des laboratoires sur les étudiants. Une formation, un petit cadeau, des échantillons, un repas ou le remboursement des frais d’un congrès, une plaquette sur une pathologie qui facilite l’explication aux patients, peuvent conduire le futur médecin à se sentir redevable vis-à-vis des visiteurs médicaux. Et à se montrer progressivement enclin à écouter les arguments des laboratoires. C’est en tout cas ce qu’affirment plusieurs études [5].

« Offrir un cadeau engendre un climat de proximité et de confiance, résume la revue indépendante Prescrire. Il est alors plus facile de demander une première petite faveur, quelques minutes d’attention par exemple. D’autres faveurs plus importantes peuvent être ensuite demandées, sans que la personne n’ose refuser. » Mais les étudiants acceptent-ils ces cadeaux ? Dans sa thèse [6] sur le sujet, Stéphanie Baron montre que 99 % des internes interrogés ont déjà accepté au moins une fois un petit cadeau. En 2010, lors d’une étude auprès des internes en cardiologie, Ghassan Moubarak indiquait que 97 % possédaient au moins un objet promotionnel dans leur blouse blanche [7].

Conscients mais influencés ?

La plupart des étudiants acceptent les cadeaux. Mais sont-ils pour autant influencés ? Beaucoup disent être conscients de ces tentatives d’influences : ils sauraient détecter le vrai du faux dans les arguments qui leur sont présentés. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui pensent que leurs prescriptions ne sont pas influencées [8], tout en affirmant que celles des autres étudiants le sont ! Une situation paradoxale...

« Le professionnalisme n’offre que peu de protections ; même les plus conscients et sincères engagements vers un comportement éthique ne parviennent pas à éliminer des biais non intentionnels, subconscients », soulignent des chercheurs ayant travaillé sur les mécanismes psychologiques des médecins, sur lesquels s’appuient l’industrie pour tenter de les influencer [9]. Il serait ainsi plus efficace de reconnaître la possible influence pour ensuite en tenir compte dans sa pratique.

Estime de soi et reproduction des normes

Autre explication, avancée par Benoit Soulié, chef de clinique à la faculté de médecine de Caen [10], pour tenter de comprendre le sentiment d’immunité de certains étudiants en médecine : « Les études de médecine, par leur caractère corporatiste et par la projection fantasmée de la société civile sur ce corps de métier, entretiennent chez certains étudiants une estime d’eux-mêmes élevée. Dans ce contexte, les tensions cognitives peuvent être particulièrement aiguës lorsqu’on explique, par exemple, qu’un cadeau, quelle que soit sa taille, influence le prescripteur. » Face à ces tensions, ces étudiants auraient tendance à justifier a posteriori leurs comportements transgressifs, estime le jeune médecin, renforçant ainsi l’impression de ne pas être influençable.

Si les étudiants sont potentiellement influençables, c’est aussi parce que leur cursus, comme de nombreuses formations, valorise la reproduction des normes et valeurs de leur milieu. « Dans les études de médecine, avance Paul Scheffer, un étudiant qui manifeste des opinions contraires, en particulier lors des stages à l’hôpital, peut être mis de côté » : ne plus être considéré dans le service hospitalier, voire être moqué ou humilié. « Il faut rester dans les clous, confirment Louise et Antoine, étudiants en cinquième année de médecine. Si vous n’allez pas au staff (où sont présents les visiteurs médicaux) pendant un stage, les relations avec les supérieurs peuvent se détériorer, et cela peut avoir des répercussions sur les notes. » La pression du concours et de la réussite peut freiner la remise en cause d’un fonctionnement accepté par la majorité.

Bientôt un classement des universités françaises ?

Mais les temps changent. Avec la révélation des nombreux scandales sanitaires, des professeurs et des étudiants font de plus en plus entendre leur voix. « La question n’est pas d’être intelligent ou pas, d’avoir du bon sens ou pas, estime Sébastien Foucher, le président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), mais d’avoir des outils pour être indépendants. » Les étudiants du collectif La Troupe du rire ont créé un livret à glisser dans la poche de la blouse de médecin, intitulé « Pourquoi garder son indépendance face aux laboratoires pharmaceutiques ». Son but : exposer les techniques de lobbying des laboratoires et répondre aux idées reçues. « C’est un outil pour en parler entre nous », raconte Antoine, qui a aussi présenté ce travail lors de staffs, sur ses lieux de stage. « On souhaite susciter le débat, en parler entre étudiants et avec les médecins pour pouvoir remettre en cause cette présence [de l’industrie] qui est encore admise. »

 

 

En 2014, l’Anemf a coupé les ponts avec Novartis, qui finançait ses journées d’été. Elle s’est associée au collectif Formindep [11] pour lancer un classement des facultés de médecine selon leurs politiques officielles vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique. Une première version devrait être publiée en 2016. Elle mettra en avant les bons élèves... et les moins bons. Un principe qui a été testé aux États-Unis, à partir de 2007, et qui a démontré un certain succès. « En 2007, pratiquement aucune fac n’agissait, précise Paul Scheffer. En 2015, deux tiers des facs ont eu une note A ou B, les meilleures possibles. »

Un enjeu de santé publique

Pour soutenir ce mouvement, le rôle des étudiants peut être déterminant. C’est en tout cas ce qui s’est passé à Harvard, en 2009. Les enseignants disposent aussi d’outils comme le manuel d’enseignement pour les formations de médecine et de pharmacie édité par l’Organisation mondiale de la santé et Health Action International [12], et traduit en français par la Haute Autorité de santé en 2013. A partir notamment de ce document, des professeurs de la faculté de Lyon ont construit un cours de deux heures sur le sujet. « Dans la discussion qui a eu lieu pendant ce cours, j’ai été frappé par la surprise des étudiants qui apprenaient que tous les nouveaux médicaments ne sont pas meilleurs que les anciens, raconte Nicolas Lechopier, professeur en Sciences humaines et sociales à Lyon. J’ai senti une sorte d’indignation (ou du scepticisme) découvrant qu’il n’y a pas quelqu’un, là-haut, au niveau de L’État, qui fait le tri. »

Ces initiatives constituent un premier pas avant qu’un véritable programme d’enseignement sur le sujet, et sur l’ensemble du cursus, soit mis en place ? [13]. Enfin, depuis 2011, les cadeaux offerts par l’industrie aux médecins ou aux étudiants en médecine sont répertoriés dans une base de données [14]. Plus de transparence [15], pour mieux contrôler les liens entre laboratoires pharmaceutiques et les professionnels de santé. Et plus d’indépendance entre formation et industrie.

Avec quel impact ? « Des études montrent que les médecins qui sortent des facs qui ont le moins de liens avec l’industrie pharmaceutique prescrivent différemment », précise Paul Scheffer. L’impact est concret [16]. C’est donc la médecine de demain qui est en jeu. « Il est temps de mettre fin aux nombreuses pratiques longtemps acceptées qui créent d’inacceptables conflits d’intérêts, menacent l’intégrité de la profession médicale et érodent la confiance du public tout en fournissant des bénéfices sans intérêts pour les patients et la société », écrivait en 2009 le professeur étasunien Bernard Lo, de l’université de Californie [17]. L’indépendance de la formation des médecins est une question de santé publique, qui va de l’efficacité et de la non-dangerosité des traitements proposés jusqu’au défi du financement de notre système de santé.

Simon Gouin

Photo : CC Orhanozkilic

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29 mars 2016 2 29 /03 /mars /2016 13:51

 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

 

L’abattoir du Pays basque fermé après la découverte d’actes de cruauté

Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par


 

 

C’est un scandale qui jette un peu plus l’opprobre sur le milieu des abattoirs. Un mois après les actes de cruauté filmés dans l’établissement du Vigan (Gard), et cinq mois après ceux perpétrés à Alès, qui avaient suscité l’indignation, l’association L214 dévoile de nouveaux cas de maltraitance animale. Cette fois, les faits se déroulent au sein d’une entreprise de découpe de viande mettant en avant le bio et le Label rouge : l’abattoir intercommunal de Soule, situé dans la petite ville de Mauléon-Licharre (Pyrénées-Atlantiques), au cœur du Pays basque.

 

Lire l’intégralité de l’enquête :   Nouveau scandale dans un abattoir : l’industrie de la cruauté envers les animaux

 

Filmée en caméra cachée en mars, la vidéo, à laquelle Le Monde a eu accès en exclusivité, témoigne de pratiques d’abattage choquantes et manifestement illégales de bovins, de veaux et surtout d’agneaux de lait – des animaux de moins de 45 jours, pas encore sevrés –, au lendemain de la fête de Pâques. L214, qui lutte contre toute exploitation animale, devait déposer une plainte, mardi 29 mars, devant le procureur de Pau pour faits de maltraitance, de sévices graves et d’actes de cruauté, et a lancé une nouvelle pétition pour demander une « transparence effective des abattoirs ».

A la suite à ces révélations, le maire de Mauléon, Michel Etchebest, a fermé l’établissement « pour une durée indéterminée, à titre conservatoire » afin qu’une enquête puisse faire la lumière sur ces pratiques. Il demande en outre à la direction, dans un communiqué, « de prendre sur-le-champ toutes les mesures et sanctions adéquates envers les auteurs de ces actes, sans préjuger des sanctions ou mesures plus importantes à venir, suite aux résultats qui résulteront de l’enquête réalisée ».

Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture a, pour sa part, ordonné aux préfet de procéder d’ici un mois à des « inspections spécifiques sur la protection animale dans l’ensemble des abattoirs » du pays. « En cas de défaut avéré constaté à l’occasion de ces inspections », M. Le Foll demande « la suspension sans délai de l’agrément de ces établissements », précise le ministère dans un communiqué.

« Effondré, catastrophé »

Comme dans les abattoirs du Vigan ou d’Alès, la nouvelle vidéo de L214 montre des animaux qui reprennent conscience et se débattent violemment alors qu’ils sont suspendus pour la saignée ; des employés qui commencent les opérations de découpe des pattes et de la tête sur des bêtes encore vivantes ; des salariés qui frappent ou assomment à l’aide de crochets des ovins pas complètement étourdis ; d’autres qui poussent des bovins en leur assénant des coups d’aiguillon électrique sur la tête ; ou encore un agneau écartelé vivant, pris entre deux crochets en l’absence de l’opérateur.

Pourtant, cette fois encore, ces sévices sont perpétrés dans un établissement à taille humaine et en apparence irréprochable : l’abattoir de Mauléon-Licharre emploie trente-trois salariés et se décrit comme « résolument tourné vers l’abattage de qualité ». Il traite chaque année, selon la direction, 3 000 tonnes de viande, dont 40 % proviennent de bêtes élevées dans la vallée de Soule.

Les viandes qui y sont débitées sont pour partie certifiées Label rouge et classées sous le régime européen des Indications géographiques protégées (IGP). L’établissement possède également la certification Ecocert pour l’agriculture biologique. Parmi ses 460 clients, on trouve des particuliers en vente directe, des Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) et quelques grandes tables parisiennes et chefs étoilés, comme le boucher-star Yves-Marie Le Bourdonnec ou le chef Alain Ducasse.

« Je suis effondré, catastrophé, réagit, après le visionnage des vidéos, Gérard Clémente, directeur de l’abattoir depuis quarante ans, à deux mois de la retraite. Je suis très souvent dans mon abattoir, j’ai essayé d’améliorer les conditions d’abattage depuis des années, et là, on tourne le dos, et des employés frappent les bêtes. On est cuits. » L’homme assure qu’il va congédier les salariés, tout en incriminant les cadences de travail : « Il faut tuer 15 000 agneaux en quinze jours pour Pâques. Si on travaillait plus sereinement, ils ne commettraient pas ce type d’action. »

 

Lire aussi :   L214, la méthode choc pour dénoncer les abattoirs


 

Source : http://www.lemonde.fr

 

 

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