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14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 16:24

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/joboussion

 

 

Lettre ouverte aux #NuitDebout depuis les quartiers d'Internet des Indignados.

 

Contre la manipulation des "nouveaux" partis. Soyons radical, demandons le possible.

 

nuit debout © stef burlot nuit debout © stef burlot

 

 

Très cher(e)s citoyen(ne)s des #NuitDebout,

 

Mon français est un peu rouillé, vous m'excuserez les fautes d'orthographe et les mots inventés, mais en voyant comment on essaye de vous manipuler et les inexactitudes que la presse raconte par rapport à notre expérience en Espagne, je me suis décidée à vous écrire. 

 

Ce que vous faites nous arrive déformé par les médias, exactement comme cela nous arrivait pendant le 15M des Indignados et comme ça arrive à toute r-évolution.

 

Je vous écris pour vous faire parvenir des notes que j'ai recueilli  le long de mon expérience, dans l'espoir qu'elles puissent vous être utiles pour esquiver les pièges dans lesquels nous sommes tombés et que vous puissiez aller plus loin que nous : 

 

- Tôt ou tard, il est inévitable qu’un bon nombre de vous arrive à la conclusion que nous devons conquérir les institutions, non pas dans le sens de nous y intégrer, sinon dans l'idée de pouvoir nous, les citoyen(ne)s, nous gouverner.

 

Nous ne pouvons pas nous gouverner réellement depuis les places et nous ne pouvons pas laisser dans les mains du système les structures et l'argent qui nous permettent de gérer nos vies (travail, logement…) et les ressources communes (écoles, hôpitaux, énergie, sécurité, infrastructures…).

 

Donc tôt ou tard, il faudra inévitablement parler de quel dispositif on organise pour conquérir les postes de contrôle et qui doit les gérer.

 

- Pour cela, je veux vous parler de ce que vous pouvez percevoir de notre expérience en Espagne. L'image que vous en avez est sûrement très contaminée par l'image omniprésente de Podemos. Très clairement Podemos ne doit être ni un but ni un exemple à suivre. Podemos ne représente pas la transformation du 15M espagnol, même si il s'en est nourri. Non seulement ce n'est pas un exemple à suivre, sinon que c'est le pire qui pouvait nous passer au 15M des Indignados.

 

C'est normal que ce ne soit pas un exemple : dans sa grande majorité, ses fondateurs n'étaient pas sur les places au moment où le 15M s’est déroulé et ils n'ont rien compris aux places.

 

IMAGE DE BIGDATA QUI MONTRE QUE PODEMOS N'ETAIT PAS LA IMAGE DE BIGDATA QUI MONTRE QUE PODEMOS N'ETAIT PAS LA

 

 

- La force des r-évolutions comme #NuitDebout ou le 15M des Indignados est :

 

(1) la décentralisation et la forme distribuée des prises des décisions et du leadership qui est selon nos compétences et non selon notre visibilité médiatique ; les nouvelles formes dépasseront les faiblesses de l'horizontalité assembléaire et se transformeront en réseaux ;

 

(2) notre capacité - bien supérieure aux institutions et aux partis politiques - de résoudre les problèmes concrets avec des solutions concrètes que viennent des expériences et capacités spécifiques de chacun(e) d’entre nous, et non pas des idéologies. C'est une collaboration égalitaire dans la différence, et non une fusion sous un même drapeau, une marque unificatrice. C'est la force de la fédération dans la diversité ; 

 

(3) la responsabilité partagée : nous voulons des sociétés adultes qui n'ont plus besoin d'un papa que l'on suit fanatiquement quoi qu'il dise. Ou encore - et cela revient au même - un leader qui serait là pour que l'on représente son courant critique « interne » au système et qu’on le légitime "démocratiquement" par notre dissensus. Cela nous l’avons déjà, nous sommes déjà le courant critique d'un système qui ne marche pas. 

 

Nous, les citoyen(ne)s, regroupé(e)s par groupes de capacités, intérêts et compétences, nous pouvons mener la gouvernance de notre vie commune.

 

Je résume:

 

- décentralisation

- fédération - non unification

- diversité - non uniformité

- responsabilité

 

Que certain(e)s veulent des structures comme Podemos n'a rien de nouveau : ils veulent coopter nos efforts collectifs pour gérer le pouvoir eux-mêmes et nous renvoyer à la maison.

 

La gauche dogmatique a toujours fait cela, ce n’est en rien nouveau. En Espagne le parti socialiste l'a fait après la dictature ; puis Izquierda Unida et maintenant ceux qui veulent envoyer à la maison les Indignados ce ne sont pas que les CRS, c'est aussi Podemos. 

 

C'est une bonne chose d'abandonner les places pour aller ailleurs : dans les quartiers, dans les lieux de travail, sur internet, dans les tribunaux, en Europe, là où l’on doit être pour lutter (on ne peut pas rester éternellement sur les places). Mais c'est l'organisation de nos luttes qui ne peut « rentrer à la maison ». Dans ce sens, les Podemos peuvent faire plus de dégâts que les CRS.

 

Par contre ce que nous pouvons construire ce sont des réseaux de leadership par compétence (groupes/nœuds sur des sujets comme la justice au travail, le logement, l’éducation, l’économie…) dans lesquels un des nœuds se charge de la gestion des institutions. C'est la forme du non-parti, le contraire d'une structure qui veut tout embrasser.

 

Cela veut dire qu'un parti politique n'est qu'un nœud parmi les autres, pas plus important que les autres et surtout pas responsable des sujets dont il n'a pas d’attribution. Les "partis" ne doivent être que les employés de l’accès aux institutions des solutions que les groupes de compétences gèrent.

 

Ces formes en Espagne existent. La première et ma préférée  - car j'ai contribué à sa création :) - est le Parti X (http://partidoX.org). Mais dans un chemin similaire vous trouverez EnComu, qui gouverne Barcelone, la Marea en Galice; la CUP en Catalogne et bien d’autres.

 

Ce sont des formes qui proposent d’occuper les institutions au service d'une société active, organisée et mobilisée, qui ne perd pas ses identités et qui met en place directement ses solutions au sein d’une gouvernance. 

 

Pas de fausse participation digitale (opium du peuple), mais une vraie participation des organisations citoyennes par voie de terre, de mer, dans les airs, et aussi, bien sûr, sur les réseaux. Le tout sans médiation du parti.

 

Les structures comme Podemos représentent exactement le contraire, mais elles surgissent plus facilement parce que le système les adore. Quand on le bouleverse radicalement, il a besoin de ces structures pour que tout retourne à sa place. 

 

Podemos ne reconnait aucun groupe de la société civile qui n'ai pas accepté s'affilier. Il les efface du discours et s'approprie leur travail. Le résultat serait la même situation d'avant :

 

Un procès r-évolutionnaire qui retourne au système en forme de parti -> un parti qui fait semblant d’être un mouvement, mais qui est centralisé, uniforme et basé sur le manque d’esprit critique d'une large majorité passive et dépendante. Rien de nouveau.

 

Pour cela, je crois que la seule échelle possible des luttes des nouvelles r-évolutions est la combinaison égalitaire de groupes qui se chargent d'entrer dans les institutions - et qui ne s'occupent que de ça, avec des groupes de la société civile organisée autour des différentes solutions.

 

Malgré que Podemos essaye de tout étouffer à travers une présence médiatique constante et monolithique (Podemos est principalement un produit télé), le 15M continue en Espagne dans des villes comme Barcelone, La Coruña, Madrid et beaucoup d'autres, où plusieurs camarades que nous avons placé dans des institutions conquises permettent à la société civile de mettre en place des solutions aux problèmes collectifs à travers de groupes comme la PAH (Plateforme des affectés par l'hypothèque sur le sujet du logement) ou 15MpaRato (sur le sujet de la corruption).

 

L'effort est grand parce que Podemos et l'image que la presse en fait, empêche notre propre opinion publique de voir tout ce qui avance vraiment grâce au 15M. Nous avons de nouvelles politiques de logement, de transparence, de dette publique, on avance sur les thèmes de la santé, on a fait sauter des réseaux de corruption institutionnelle...

 

Mon désir est que vous ne laissiez pas un Podemos voler votre imaginaire et vos actions pour les enfermer à nouveau dans les corsages du leader magnifique et du peuple adolescent. C’est pour cette raison que je me suis permise de m’adresser à vous. 

 

Force à toutes et à tous pour la lutte : on a pas fini et on y arrivera.

 

Simona

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/joboussion

 

 

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14 mai 2016 6 14 /05 /mai /2016 14:07

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

A Rennes, la mécanique de la répression policière
13 mai 2016 | Par Karl Laske
 
 
 

À Rennes, la Maison du peuple occupée depuis dix jours a été évacuée vendredi matin par le RAID, après deux mois de violences et de nombreux blessés, dont un jeune étudiant qui a perdu un œil. L’ancien préfet de région Patrick Strzoda, propulsé directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve, est l’homme qui a orchestré dans cette ville la militarisation des forces de l’ordre face à la mobilisation contre la loi El Khomri.

Rennes, de notre envoyé spécial.– « On a compris que l’évacuation commençait quand on a vu la nacelle apparaître », explique un militant. À Rennes, sur le toit de la salle de la cité, ancienne Maison du peuple occupée depuis le 1er mai, une vingtaine de militants ont vu vendredi, vers six heures du matin, médusés, une cage faire son apparition dans l’air, portée par la grue du chantier voisin de la place Sainte-Anne. Dans la nacelle, six policiers du RAID armés de Flash-Ball. Nathalie Appéré, la maire socialiste de Rennes, signataire il y a peu d’une convention autorisant l’occupation provisoire du lieu, et le nouveau préfet Patrick Dallennes ont donc choisi la confrontation face au mouvement social. À la veille de la manifestation de samedi contre la répression policière, interdite par la préfecture, il n’y avait pas pire signal.

L’expulsion des lieux a été soutenue dès le premier jour par l’ancien préfet de région Patrick Strzoda, propulsé fin avril directeur de cabinet de Bernard Cazeneuve. Nouveau numéro 2 du ministère de l’intérieur, dont la promotion a été saluée par Jean-Yves Le Drian dans les locaux du conseil régional de Bretagne, Patrick Strzoda est l’homme qui a orchestré la militarisation progressive des forces de l’ordre face aux manifestations contre la loi El Khomri à Rennes. Le 28 avril, jour où un étudiant de Rennes 2 a été grièvement blessé à l’œil par un tir, l’ancien préfet – déjà directeur de cabinet du ministre – a assuré au Télégramme « qu’aucun Flash-Ball » n’avait été utilisé contre les manifestants, suggérant à la presse qu'un « choc dû à une grenade lacrymogène » ou « un projectile émanant des manifestants » pouvait être responsable des blessures de l’étudiant. Alors qu’il a perdu son œil, la préfecture a, depuis, reconnu l'usage par les forces de l'ordre de lanceurs de balles de défense 40 (LBD40) ce jour-là. Une enquête de l’IGPN est en cours, mais il n’y a aucun doute sur le tir policier qui a occasionné cette mutilation.

 

Jeudi, les manifestants repoussent les policiers de la place Sainte-Anne, à Rennes © Kl Jeudi, les manifestants repoussent les policiers de la place Sainte-Anne, à Rennes © Kl

 

 

Vendredi matin, les hommes du RAID suspendus dans leur nacelle mettent encore en joue les occupants avec des Flash-Ball, tandis que des policiers grimpent par l’échelle de pompiers. « Il n’y a eu aucun jet de projectile, poursuit le militant présent sur le toit. On était tous assis par terre en se tenant bras dessus bras dessous. Ils nous ont délogés un par un, en nous faisant des clés de bras, et des pressions sur le visage. » Les occupants croyaient pouvoir tenir trois jours en cas de siège, ou d’assaut, mais les meuleuses et les coups de bélier ont eu raison des barricades qui bloquaient les entrées de la salle principale. « On vous donne 7 sur 10 pour la barricade », a ironisé un CRS aux manifestants.

La Maison du peuple et des syndicats, fondée en 1925, devenue une salle de spectacle appartenant à la ville, avait été investie le soir du 1er mai alors que les intermittents, l’AG interpro et les étudiants de Rennes 2 étaient venus rejoindre une réunion de l’intersyndicale sur place. Sous la pression des écologistes et du Front de gauche, la maire socialiste offre une convention de « mise à disposition » de six jours, avec des horaires de fermeture la nuit. Un état des lieux est fait en présence du commandant des pompiers. « Une occupation reconductible et l’occupation de nuit ont été votées », résume Stéphane Gefflot de Sud PTT, signataire de l’accord avec la mairie. « La mairie a dénoncé la convention mercredi, sous prétexte qu’une manif sauvage avait eu lieu mardi dans l’hypercentre », poursuit le syndicaliste. L’interdiction de l’hypercentre et le bouclage des pâtés de maison voisins du parlement de Bretagne et de la mairie ont été imposés, fin mars, aux manifestants par le préfet Strzoda.

 

La nacelle de chantier utilisée par le RAID lors de l'évacuation de la Maison du peuple © DR La nacelle de chantier utilisée par le RAID lors de l'évacuation de la Maison du peuple © DR

 

Jusqu’à jeudi soir pourtant, la convergence des luttes s’était trouvé un lieu à Rennes, agglomérant des étudiants autonomes, proches du Mili (lire notre entretien avec des membres de ce mouvement), ou des communistes, et des membres du Front de gauche, des syndicalistes de Sud ou, plus rares, de la CGT. L’intersyndicale soutenait l’occupation, mais ni la CGT ni FO n’y intervenaient directement. Plus de 800 personnes s’étaient entassées, jeudi, pour l’assemblée générale quotidienne dans la salle de la cité, après une manifestation sans incident. Le blocage du centre de tri des colis de la Poste du Rheu a été décidé en lien avec des personnels sur place, et effectué le soir même pendant quatre heures. « Très vite, le préfet Strzoda nous a demandé de nous désolidariser des mouvements de jeunesse mais il n’en était pas question, explique le syndicaliste de Sud. Selon lui, il y avait “600 profils louches”, alors qu’il s’agissait de l’AG de Rennes 2… Les neuf inculpés des manifs des 31 mars et 9 avril n’avaient rien de louche : il y avait un infirmier, un serveur, un gars de PSA… Par contre, le procès a montré qu’il n’y avait aucune preuve contre eux. » Réputé ultra sarkozyste depuis son passage à la préfecture des Hauts-de-Seine entre 2009 et 2011, Patrick Strzoda demande aux syndicats d’isoler les casseurs pour « leur régler leur compte ». En septembre, il avait déjà menacé les syndicats paysans (Confédération paysanne, Coordination rurale et Apli) qui voulaient bloquer l’entrée du Salon des productions animales (SPACE) en leur promettant « la guerre » s’ils n’acceptaient pas ses conditions.

Jeudi, l’assemblée générale n’a fait qu’un bond lorsqu’une jeune femme a annoncé qu’un copain était en train « de se faire embarquer par la BAC place Sainte-Anne ». L’AG a grondé, rugit, avant de se vider en quelques minutes et de fondre sur les quinze policiers anti-émeutes venus en appui de la BAC. La police s’est retirée, non sans braquer encore ses Flash-Ball sur la foule.

« C’est l’État qui organise l’escalade, juge un syndicaliste de Sud Santé, et ce par l’usage général et immodéré de la force. Sans raison, sur des gens tombés à terre. À l’hôpital de Rennes, on a eu un afflux de personnes blessées au visage. Et il y a une masse de gens qui ne veulent pas déposer plainte contre la police. » « On a franchi un seuil, et très vite, juge Xavier de l’AG interpro, il y a eu une banalisation du Flash-Ball. Dans les manifs, on les entend, pan, pan, pan, ça canarde ! » Les cortèges se sont dotés, comme dans d’autres villes en France, d’équipes “médic”, qui prennent en charge et mettent à l’abri les blessés. « Aujourd’hui, on comptabilise sur Rennes 259 blessés, dont 43 graves par fractures, plaies ouvertes, traumatismes, et un œil perdu, c’est la seule devenue irréversible », détaille Hugo Poidevin, étudiant communiste, membre des Médic.

 

«Les tirs de Flash-Ball sont toujours à moins de vingt mètres. Le canon est pointé sur nos têtes !»

Les premiers blessés sont relevés le 17 mars, jour de la venue de Jean-Yves Le Drian à la préfecture de région. « J’ai reçu une grenade lacrymogène en tir tendu, elle m’a explosé entre le bras et le flanc. La seule chose qui était lancée sur les CRS, c’étaient des gobelets de peinture : on est très loin des pavés ! » témoigne-t-il. « Avant, on nous tenait à distance avec les gaz, explique Anna, “médic” elle aussi. Mais le 17, il y a eu des traumas crâniens : ils sont passés directement aux coups sur la tête. La BAC est venue matraquer dans la foule, et en visant la tête. Le 31 mars, un médic qui était en train de soigner a pris une lacrymo en tir tendu sur la tête. »

Le 31 mars, la confrontation s’engage. « On nous avait interdit le centre-ville, poursuit Poidevin, et l’objectif était de faire Nuit debout devant le parlement de Bretagne. On a fait une banderole renforcée, une bâche avec un matelas, pour aller quand même en centre-ville. On a subi six heures de lacrymos. On a eu plus de cent blessés. Des membres de l’équipe médicale qui ont abandonné, face à la violence, aux plaies ouvertes… Quand vous devez éponger le pénis d’un jeune qui pisse le sang… »

Pour Camille, jeune prof de fac, la manif du 31 mars a été aussi « un tournant ». « On a tenu assez longtemps la rue Jean-Jaurès, explique-t-il. Les flics ont tiré près de 700 lacrymos. On balançait les palets au fur et à mesure dans la Vilaine… La semaine suivante, c’est monté d’un cran. Les flics étaient sur un mode offensif. Dès qu’on prenait une direction, ils nous prenaient à revers. Du coup, tout le monde est monté en équipement, et en pression. Le mode émeute, c’est plus de 200 personnes qui manifestent, quand un parcours illégal commence, tu as encore 1 500 à 2 000 personnes. Les gens restent, les gens sont solidaires. Le fait que 1 500 personnes restent malgré le danger, les tirs et la peur, je n’avais jamais vu ça. »

 

Départ de la manifestation contre la loi Travail jeudi, à Rennes © Kl Départ de la manifestation contre la loi Travail jeudi, à Rennes © Kl

 

 

L’usage par les policiers de Fash-Ball et LBD40 à tir tendu est si répandu que le syndicat Sud lance « l’opération “sortez casqués” lors des manifestations à venir », notamment celle du 28 avril. « Nous appelons donc à manifester casqués : casques de vélo, casques de moto, de scooter, casques de rollers, casques de chantier, etc. Bref, tout ce qui peut protéger la tête et le reste (…) pour protester contre les violences policières. » Jeudi, les militants Sud avaient pour certains des casques de moto à la main ou sur la tête. Le 28 avril suivant, les policiers tirent justement sur les manifestants qui traversent une passerelle au-dessus de la Vilaine, et ils atteignent à l’œil Jean-François, étudiant en géographie. « Une charge est venue de République, se souvient Camille, ça nous a bloqués sur les quais et ça a provoqué un mouvement de foule et de panique. Il n’y avait plus de solidarité possible… Tout le monde a pris la petite passerelle et les baqueux ont commencé à shooter au Flash-Ball. Ils nous tiraient dessus au hasard, les balles fusaient. »

Camille ne voit pas la chute de Jean-François, et s’engouffre dans une rue adjacente avec des centaines d’autres. Alors qu’il s’est baissé pour éviter les tirs, Hugo Poitevin entend crier « médic! ». « Quand j’ai vu Jean-François, il était encore debout, on l’a mis à l’écart, on l’a fait s’asseoir, en lui parlant, témoigne le militant. Il saignait beaucoup, c’était affreux. On avait mis neuf ou dix compresses sur son œil, et ça saignait encore. Les flics n’ont pas traversé la passerelle. Ils sont repartis. » « Quand Jean-François a perdu son œil, on était assez désemparés, explique Anna, et la seule chose qu’on a essayé de faire c’est de le garder conscient. Moi, j’étais dans la charge initiale, et il y a eu énormément de coups de matraque et de gens à terre, qu’on a essayé de porter. »

Des photos montrant les policiers en position de tir face à la passerelle ont été communiquées à l’IGPN. En contestant officiellement l’usage de Flash-Ball le 28 avril, le préfet Strzoda a attiré l’attention. Il n’a pas rectifié depuis. Il sait bien sûr quelles armes, et combien de munitions ont été utilisées… sous ses ordres. « Les pratiques illégales ici, il y en a un florilège, poursuit Hugo Poidevin. Les tirs de Flash-Ball sont toujours à moins de vingt mètres. Le canon est pointé sur nos têtes ! Les tirs à moins de 10 mètres, j’en ai vu plein. J’ai vu trois arcades sourcilières explosées – deux par des grenades lacrymogènes, une par un Flash-Ball, heureusement les gens portaient des masques de plongée. Quand la grenade arrive sur le masque, ça enfonce l’arcade, mais ça protège l’œil. Les lunettes de plongée protègent beaucoup moins parce qu’elles s’enfoncent dans l'arcade sous le choc. » « Le 31 mars, ils ont visé les parties génitales des manifestants hommes, un certain nombre ont été touchés à hauteur de l’entrejambe », se souvient Anna.

Le 2 mai, Hugo Poidevin a interrompu le conseil municipal de Rennes avec un groupe de militants en exigeant de la maire Nathalie Appéré qu’elle dénonce les violences policières et qu’elle se prononce pour l’interdiction des Flash-Ball et des grenades de désencerclement. Le 28 avril, elle avait félicité les forces de l’ordre… Il a lancé une balle de défense dans la direction de son bureau. « Je vous fais un cadeau, ce sont des balles comme celle-ci qui sont tirées sur les manifestants », a-t-il lancé. L’élue s’est levée, et la balle a atterri sur son fauteuil.

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 14:49

 

Et on ne parle pas des poulets..;

 

 

Source : http://www.midilibre.fr

 

 

Etats-Unis : faute de pause, des employés d'abattoirs obligés de porter des couches

 

"Je devais porter des pampers"

"Je devais porter des Pampers, comme beaucoup d'autres" révèle une salarié interrogée par l'organisation. Selon le Washington Post qui revient également sur ce problème, les usines de conditionnement sont autorisées à traiter 140 poulets à la minute aux Etats-Unis. Un rythme qui expliquerait, en grande partie, les raisons pour lesquelles les employés se voient refuser le droit aux pauses. 

 

 

Interrogé par le journal américain, un représentant de Tyson Food, géant de l'alimentation outre-Atlantique, s'est dit "concerné" par ce rapport et par les témoignages d'employés indiquant être en train de vérifier que le droit à la pause est bien respecté. D'autres entreprises restent cependant silencieuses. Comme le rappelle le Washington Post, les sociétés sont normalement tenues de mettre à disposition des toilettes et de laisser leurs employés les utiliser.

 

 

 

Source : http://www.midilibre.fr

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:49

 

Source : http://reporterre.net

 

 

Soumis aux lobbies, les sénateurs massacrent la biodiversité

12 mai 2016 / Marie Astier (Reporterre)
 


 

 

Discuté au Sénat ces jours-ci, le « projet de loi pour la reconquête de la biodiversité et des paysages » a été vidé de toutes ses avancées significatives, notamment de l’interdiction des néonicotinoïdes, mortelles pour les abeilles. Au nom de la préservation de l’activité économique et sous l’influence des lobbys.

Les oiseaux de nuit ? On n’en parle plus. La taxe sur l’huile de palme non durable ? Retirée. L’interdiction des néonicotinoïdes, pesticides mortels pour les abeilles ? Effacée. Etc. Les sénateurs écolos ne cachaient pas leur déception, mardi 10 mai au matin, devant le résultat des discussions de la commission du développement durable du Sénat sur le « projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ». Le texte est présenté en deuxième lecture à la Haute Assemblée depuis le mardi 10 mai et devrait être discuté jusqu’à ce jeudi 12.

Le parcours de cette loi a été chaotique. Promise en 2012, elle devait être adoptée en 2013. Elle aura finalement presque trois ans de retard. Après la première discussion à l’Assemblée, en mars 2015, puis au Sénat, en janvier 2016, le sénateur écolo de Loire-Atlantique Ronan Dantec restait relativement satisfait. L’esprit de la COP21 planait encore sur les débats parlementaires.

Mais, pour ce deuxième passage au Sénat, toutes les avancées ont été gommées par ses collègues. « Le texte proposé aujourd’hui en discussion n’est plus une loi de reconquête de la biodiversité, c’est un accompagnement de la perte de biodiversité ! déplore-t-il. D’ailleurs, un amendement a proposé de retirer le terme “reconquête” du titre de la loi, ce n’aurait été que le reflet de ce qu’elle contient désormais. »

 

« La loi est passée sous le seuil d’acceptabilité »

Article par article, le groupe des écologistes au Sénat a listé les reculs. Ceux sur les néonicotinoïdes et l’huile de palme sont les plus visibles mais loin d’être les seuls. Par exemple, l’article premier supprime la mention des paysages nocturnes. Or, « 28 % des vertébrés et 64 % des invertébrés vivent partiellement ou totalement la nuit […]. Il est indispensable de reconnaître que les paysages nocturnes sont spécifiques », précise leur argumentaire.

Autres disparitions symboliques dans l’article 2, les principes « d’absence de perte nette » et de « non régression » de la biodiversité. Autrement dit, la préservation de la biodiversité existante n’est même plus un objectif. Dans l’article 2 bis, la possibilité d’aller en justice pour défendre l’environnement est quant à elle réduite à une liste restrictive d’acteurs ; les professionnels de l’environnement ou les communautés indigènes en sont notamment exclus. Etc. « Même l’obligation de mettre des chapeaux sur les poteaux creux, où meurent coincés énormément d’oiseaux, a été enlevée ! s’indigne Ronan Dantec. Ils ont supprimé tous les cadres qui pourraient limiter les activités économiques au nom de la préservation de la biodiversité. »

 

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Mue imaginale d’une libellule à quatre taches.

Les associations de protection de l’environnement (France nature environnement, Ligue pour la protection des oiseaux, WWF, etc.) font le même constat, et allongent la liste. Elles signalent, dans leur communiqué commun, la « disparition de l’encadrement de la publicité dans les parcs naturels régionaux » ou encore « la suppression des zones prioritaires pour la biodiversité ». « La loi est passée sous le seuil d’acceptabilité », résument-elles....

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:32

 

Source : https://act.wemove.eu

 

Le Glyphosate

 

C’est incroyable. Digne d’un film hollywoodien.

Monsanto, Bayer et compagnie ont versé des pots-de-vin, triché et menti pour obtenir le droit d’empoisonner nos assiettes. Le glyphosate est « probablement cancérigène », d’après des chercheurs indépendants. Mais ces entreprises ont triché avec le système pour le faire entrer sur nos étagères et engranger les profits.

Elles ont tellement dépassé les bornes qu’ensemble, avec nos partenaires, nous avons lancé des poursuites juridiques.

Vous avez déjà signé notre pétition, mais tout le monde doit savoir. Ils ne pourront pas s’en tirer comme ça.

Voici une vidéo qui explique ce qui s’est passé. Regardez-la et partagez-la avec vos amis !
La décision qui mènera à la réautorisation de ce produit chimique toxique aura lieu le 18 mai. Nous devons faire autant de bruit que possible avant cette date. Nous pouvons être le héros que personne n’attend, le David contre Goliath. Même s’ils pèsent des millions, cela ne veut pas dire qu’ils sont au-dessus des lois. Depuis quelques mois, la pression du grand public fonctionne et les décideurs réfléchissent à leur position.

Partagez cette vidéo avec vos proches sans attendre et déclenchons toute une tempête !

Dans l’indignation,

Mika (Bordeaux), Jörg (Hambourg), Olga (Rome) et toute l’équipe de WeMove.EU.

 

Pour signer la pétition, cliquer ici

 

 

Source : https://act.wemove.eu

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:19

 

Source : http://reporterre.net

 

 

L’incendie de Fort McMurray, crime écologique des exploitants d’énergie fossile

11 mai 2016 / Noël Mamère
 


 

L’incendie monstrueux qui a dévasté la forêt boréale de l’Alberta canadien n’est pas une catastrophe naturelle, insiste notre chroniqueur, mais bien un énième crime contre l’environnement perpétré par « la folie et l’avidité d’entreprises capitalistes pétrolières ».

 

Noël Mamère est député écologiste.

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Noël Mamère.

L’incendie de Fort McMurray, au Canada, est présenté dans les médias « mainstream » comme un incendie de forêt de plus parmi tant d’autres, certes d’une amplitude beaucoup plus forte mais, somme toute, à l’échelle de cet immense pays. Cette fable a été dénoncée dans ces colonnes par Hervé Kempf, mais il faut enfoncer le clou. Nous ne sommes pas devant une catastrophe « naturelle ». L’incendie n’est peut-être pas lié directement à l’exploitation des sables bitumineux (les « tar sands », en anglais, les « sables sales », en français) mais celle-ci en a accéléré le développement. Avec le réchauffement climatique — effet, entre autres, de l’exploitation des sables bitumineux — les incendies n’ont jamais été aussi fréquents. Face à un climat de plus en plus sec, le plan de prévention des incendies n’est plus adapté, car il a été pensé à une époque où le climat était plus humide et où l’eau n’était pas encore captée par les puits de ce pétrole non conventionnel.

Toutes les études montrent que les régions les plus proches du pôle Nord (ce qui est le cas de la forêt boréale du Canada) sont les plus affectées par le réchauffement, créant ainsi des conditions idéales pour que se déclenchent des incendies qui augmentent en superficie chaque année. La saison des feux de forêt s’allonge sans cesse, du début du printemps jusqu’à l’automne. L’exploitation des sables bitumineux a donc engendré cette situation prévisible depuis longtemps.

D’ailleurs, en 2011, le gouvernement canadien, dirigé par l’ultralibéral Harper, s’était retiré du protocole de Kyoto pour pouvoir continuer à exploiter sans entraves les sables bitumineux.

 

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Du sable bitumineux de l’Athabasca (région de Fort McMurray) dans des carottes de forage.
Le leurre médiatique et diplomatique de la COP21

1.800 milliards de barils de bitume, soit l’équivalent de l’ensemble des réserves de pétrole conventionnel dans le monde, gisent sous le sol de l’Alberta. Pourquoi s’en priver, estiment des entreprises comme BP, Shell et Total, installées à Fort McMurray ? Qu’importent les dégâts irréparables en termes de déforestation, qu’importe la destruction des écosystèmes, qu’importent les déchets toxiques entassés en dépit du bon sens et qui affectent la santé des populations indigènes dont le mode de vie est depuis longtemps ravagé par cette nouvelle ruée vers l’or noir.

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Un site d’exploitation des sables bitumineux de la société Syncrude à Fort McMurray

La priorité, pour les exploitants d’énergie fossile, est de continuer à engranger des profits tant qu’il en est encore temps. Dans cette affaire, nous sommes face aux conséquences directes du « Capitalocène », une ère commencée avec les débuts de la révolution industrielle. La folie et l’avidité d’entreprises capitalistes pétrolières est directement à l’origine de cette destruction cataclysmique de la forêt boréale. Bien que très loin géographiquement, elle nous concerne tous et toutes directement...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : http://reporterre.net

 

 

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13 mai 2016 5 13 /05 /mai /2016 13:15

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Gaspillage

Après l’obsolescence programmée, Google invente « l’obsolescence connectée »

par

 

Les objets connectés sont à la mode. De la montre au frigo en passant par le lave-linge, la voiture ou le thermostat, de plus en plus d’objets du quotidien sont désormais connectés à internet. L’objectif ? Nous faciliter la vie, disent les constructeurs... Qui n’a jamais eu envie de lancer son chauffage ou sa machine à laver à distance, avant de rentrer chez lui ? N’est-il pas plus simple de mettre à jour automatiquement les cartes routières du système de guidage de votre véhicule ? Mais si l’objet est connecté, son fabricant peut aussi le désactiver. C’est ce qui va arriver le 15 mai aux propriétaires d’un boitier de « domotique » de la société Revolv. Une « centrale de contrôle » qui permet de gérer votre « maison connectée » – la musique, la lumière ou les détecteurs de fumée – via votre téléphone portable, tablette ou ordinateur.

Pionnière dans le domaine de la domotique, la société Revolv est rachetée en 2014, pour 3,2 milliards d’euros par Nest, une filiale de Google. Revolv vendait alors pour 300 dollars un boitier permettant de gérer différents appareils du domicile via un téléphone. Sauf qu’à partir du 15 mai, ce beau boitier sera aussi utile qu’un presse-papier [1]. Pourquoi ? Parce que Google en a décidé ainsi : le nouveau propriétaire de Revolv fait le choix de neutraliser à distance tous ces appareils. Le géant de l’informatique préfère développer sa filiale de domotique Nest : « Nous mettons toute notre énergie dans notre travail pour Nest et nous sommes incroyablement excités par ce que nous faisons », indique le site de Revolv. La loi américaine autorise l’entreprise à agir ainsi.

« Ce n’est pas encore un tremblement de terre, mais une secousse annonciatrice, analyse Cory Doctorow, journaliste, romancier et militant de l’Electronic Frontier Foundation, dans un article traduit par Framasoft. Qu’il s’agisse de votre voiture, de vos ampoules ou de votre stimulateur cardiaque, les objets que vous possédez reposent de plus en plus sur des logiciels en réseau. Supprimez ces logiciels et ils deviennent des déchets électroniques inutilisables. » Et le journaliste de conclure en citant un utilisateur de Revolv : « Quel sera le prochain appareil que Google décidera de neutraliser ? S’ils arrêtent le support d’Android, vont-ils décider que dès le lendemain de l’expiration de la dernière garantie, votre téléphone va s’éteindre à jamais ? [...] Dans tous ces appareils, les aspects logiciels et matériels sont inextricablement liés. En vertu de quoi l’expiration d’une garantie donnerait-elle le droit de désactiver le fonctionnement d’un appareil ? » Un abus de pouvoir de la part du géant américain ? En tout cas, un signe du peu de cas qu’il porte aux questions écologiques et à l’obsolescence de ses produits. Mais Google ne nous veut pas de mal – « don’t be evil » est sa devise –, Google fait juste des profits.

 

Pour aller plus loin : The Guardian, Framablog, Numerama

A voir également : La campagne de Framasoft "Dégooglisons internet"

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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 14:05

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Le patron gagne 35 millions de dollars, les salariés un licenciement
7 mai 2016 | Par Rachida El Azzouzi
 
 
 

IMS Health, groupe américain coté en bourse, spécialisé dans le conseil pour l'industrie pharmaceutique, connaît une santé financière excellente. Mais tout en augmentant de 40 % la rémunération annuelle du PDG pour la porter à 35 millions de dollars, il a décidé de supprimer un tiers de ses effectifs en France. Des licenciements boursiers, dénoncent les syndicats. 

Jean-Maurice L’Hôtellier n’est « pas du genre à faire appel à des journalistes ». C’est si rare en vingt ans de militantisme à la CFDT qu’il nous remercie « infiniment » de contribuer à la médiatisation de l’histoire qui le préoccupe depuis plusieurs mois. Une histoire passée inaperçue, aux ressorts tristement classiques. Les salariés d’un grand groupe à la santé insolente sont brutalement licenciés dans des conditions indécentes. Ils sont sacrifiés sur l’autel du profit et de la performance boursière car ils ne seraient « pas assez compétitifs », pendant que leur PDG monde, Ari Bousbib, un Français installé à New York, voit sa rémunération annuelle (salaire, bonus, etc.) augmenter de 40 % en 2015 et atteindre 35 millions de dollars.

Il s'agit d'IMS Health, un cabinet de conseil dans le secteur de la santé qui travaille pour les plus grands laboratoires pharmaceutiques. Racheté il y a un an par un fonds de pension américain, le groupe coté à la bourse de New York (et qui vient de fusionner avec son égal, Quintiles) entend écrémer de 30 % « les effectifs » en France et délocaliser l’activité dans des pays low cost, la Pologne, l’Espagne, l’Inde et les Philippines.

310 postes supprimés, soit 222 licenciements secs sur ses quatre sites français : Boulogne-Billancourt dans les Hauts-de-Seine, le quartier d’affaires parisien La Défense, Vélizy dans les Yvelines et Montargis dans le Loiret. L’annonce est tombée le 11 février dernier.

« Une journée délirante, se souvient Jean-Maurice L’Hôtellier, secrétaire du comité d’entreprise et délégué CFDT, le syndicat majoritaire. La direction avait convoqué les IRP [instances représentatives du personnel] dans la salle de réception obscure d’un hôtel de Boulogne-Billancourt et à 14 h 08, elle envoyait un mail à tous les salariés des différents sites accompagné d’une vidéo pré-enregistrée où elle annonçait le plan social d’une ampleur inédite. »

C’est la douche froide pour les salariés qui, trois mois plus tard, naviguent encore plus à vue, dans une ambiance délétère et malsaine. Chacun attend les résultats de la loterie, replié sur son angoisse d'être tiré au sort et de se retrouver sans emploi. « On ignore encore qui sera concerné par les départs contraints. On sait simplement que cela concernera autant des cadres que des employés mais cela génère une ambiance détestable dans les services », explique Jean-Maurice L’Hôtellier, qui dénonce des « licenciements boursiers » : « IMS Health gagne de l'argent et n'a aucune raison de licencier. »

Depuis le rachat du groupe par le fonds de pension américain, et malgré les résultats florissants d’IMS Health (417 millions de dollars de résultats net en 2015 et une prévision de croissance de 12 à 16 % pour 2016), les salariés redoutaient un plan de licenciements massifs. En décembre dernier, leur peur s’est matérialisée avec l’arrivée – pour un contrat éclair de six mois – de Béatrice Labouerie, la DRH qui a saigné le volailler Doux et le groupe Kodak.

« On s’est dit : on est cuits », raconte Jean-Maurice L’Hôtellier, 54 ans dont la moitié chez IMS Health. Comme tous en interne, il est « choqué » par « les mesures d'accompagnement » du plan (indemnités, congés de reclassement, aides à la formation…) proposées par la direction qui veut aller très vite et plier « l’affaire » d’ici juillet : « Elle prévoit cinq mois d’indemnités pour des salariés qui ont quinze, vingt ans d’ancienneté ! »Du mépris, doublé d’une grande violence, estiment les syndicats. La direction du Travail (Direccte) en convient à sa manière et refuse pour l’heure d’homologuer le plan de licenciements.

À la veille de la reprise des négociations sur les mesures du plan pour l’instant au point mort, la CFDT, majoritaire, appuyée par l’UNSA et la CGT, appelle les salariés à un rassemblement à l’heure de la pause déjeuner, entre 12 heures et 14 heures mardi 10 mai, au siège d’IMS Health à Boulogne-Billancourt (92) qui compte 700 salariés en moyenne. « Un rassemblement, pas une manifestation, ni un appel à la grève, car ce n’est pas dans notre tradition et les salariés qui n’ont pas des salaires mirobolants ne peuvent se permettre de perdre une journée de salaire », défend Jean-Maurice L’Hôtellier dont la dernière manifestation remonte à la réforme des retraites de 2010.

C’est déjà une grande première pour une population de cadres et non-cadres, techniciens, consultants, commerciaux, qui goûte peu le syndicalisme, la lutte, et qui n’a jamais fait de bruit, encore moins grossi les cortèges de manifestants de ces derniers mois contre la loi sur le travail ou les Nuits debout. La réforme du marché du travail en débat n'en facilitera pas moins les licenciements économiques en France comme ceux qu'ils sont en train de subir. « On est concentré sur nos problèmes. La loi sur le travail, Nuit debout, ce n’est pas notre préoccupation, à part peut-être pour un ou deux adhérents de la CGT. Les gens sont bloqués par la peur de perdre leur emploi et du chômage », lâche le syndicaliste de la CFDT.

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 13:29

 

Source : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart

 

 

Pourquoi la loi travail permettra de licencier sans motif la majorité des salariés

 

 

 

Le projet de loi réformant le code du travail est arrivé mardi 3 mai à l’Assemblée nationale et examiné juqu’au 12 mai. Amine Ghenim (avocat des salariés de Fralib, Unichips Flodor...) et Fiodor Rilov (avocat des salariés Goodyear, Continental, ArcelorMittal ...) réagissent et mettent l'accent sur le fait que «l'un des objectifs majeurs du texte est bien de bouleverser les rapports sociaux en France en permettant aux multinationales de licencier les salariés à leur guise».

Afin de comprendre le cœur du dispositif de la loi El-Kohmri, il faut d’abord rappeler, comme vient de le faire l’INSEE, qu’en France un salarié sur deux est employé par une multinationale et que ce chiffre s’élève à deux travailleurs sur trois dans le secteur de l’industrie.

Ainsi, la situation de la grande majorité des salariés français est aujourd'hui la suivante : en cas de licenciement, celui-ci doit être justifié au regard des résultats et des performances du groupe multinational pour lequel ils travaillent.

Peu importe les résultats de l’entreprise française qui emploient directement le travailleur, ce qui compte ce sont les résultats du groupe dans son ensemble ou du secteur d’activité concerné.

Ce principe, consacré en 1995, est la conséquence inévitable de la mondialisation de l’économie et permet de tenir compte du mode d’organisation de la production des biens et services du 21e siècle. En effet, chacune des grandes firmes internationales pour lesquelles travaillent la majorité des Français s’organise comme une structure unique avec des succursales réparties à travers le monde. Le pouvoir de direction est exercé par la société mère. À partir de son siège, celle-ci va prendre les décisions stratégiques, répartir la production du groupe entre ses différentes entités afin d’optimiser leur exploitation et accroître la rentabilité globale. Cette rationalisation de la distribution des activités au sein des multinationales est particulièrement forte dans les groupes industriels. Chaque usine du groupe dans le monde reçoit sa part de production de la structure mère qui peut la lui retirer à tout instant.

Dans un groupe transnational les filiales de production n’ont donc aucune autonomie et aucun client. Elles sont réduites à de simples centres de coûts. Toutes leurs commandes proviennent de la société mère. Celle-ci fixe comme bon lui semble les quantités et les types de production, les prix et les salaires. La société mère peut transférer l’activité de l’une de ses unités industrielles à l’autre en un clin d’œil, surtout lorsque les deux usines fabriquent déjà le même type de biens ou de services. En outre, avec une telle organisation les salariés d’une multinationale n’ont aucune visibilité sur les lieux de commercialisation de leurs propres produits.

Ainsi, il est assez banal de constater qu’au sein d’un groupe international les performances économiques ne peuvent être évaluées qu’au niveau du groupe dans son ensemble.

Il ne viendrait à l’idée d’aucun investisseur, d’aucun analyste et, à ce jour, d’aucun Conseil de prud’hommes de contrôler la bonne ou la mauvaise santé économique d’une multinationale en vérifiant, tour à tour, les comptes de chacune de ses filiales. Ce qui importe, et ce qui est significatif, c’est le bilan et le compte de résultat consolidés. 

Or, le projet de loi travail s’attaque précisément à cette règle. Le gouvernement et les promoteurs du texte affirment en cœur et avec une mauvaise foi à peine dissimulée que, dans une économie globalisée, le motif de licenciement d’un ouvrier qui produit des biens ou des services à destination du marché mondial doit s’apprécier exclusivement dans les frontières de l’hexagone. Autant dire que dans une France où la principale préoccupation est de trouver un emploi ou de ne pas perdre le sien, la dernière grande « réforme » du quinquennat permettra, si elle est votée, de licencier sans motif réel et avéré la majorité des salariés.

En effet, si le projet de loi est adopté, il suffira à une multinationale de réduire les activités qu’elle attribue à sa filiale française, pour que sa propre décision de baisser les commandes justifie les licenciements.

Par exemple, une délocalisation donne lieu par définition à un déplacement de la production de l’entreprise française du groupe vers une autre filiale à l’étranger. Elle engendre inévitablement une diminution des commandes de la structure en France et justifiera toujours les licenciements des salariés de cette dernière. Peu importe que le nombre de clients du groupe, son chiffre d’affaires, ses profits soient en progression. Peu importe que la délocalisation soit ouvertement présentée par la multinationale comme un choix de gestion dont le seul but est d’augmenter encore davantage ses bénéfices. Les licenciements des salariés dont les postes auront été supprimés en France seront parfaitement justifiés par la seule baisse de production décidée par la société mère.

Plus largement, pour la majorité des Français qui travaillent au sein d’un groupe transnational cela signifie que leur licenciement économique ne devra plus être motivé par des contraintes extérieures subies par le groupe. Si le management détruit tout ou partie de l’activité en France dans le seul but d’améliorer la rentabilité et les profits de la multinationale, les suppressions d’emplois qui s’en suivront seront parfaitement justifiées.

Au fond le problème n’est pas seulement de savoir combien de temps la baisse des commandes doit durer, mais aussi et surtout de savoir à quel niveau la baisse des commandes doit être appréciée dans les multinationales. Dès lors que le périmètre d’appréciation devient la filiale dans l’hexagone et non plus la multinationale dans son ensemble, cette dernière disposera d’un blanc-seing pour licencier en France.

Enfin, la disposition de l’article 30 du projet de loi exigeant que les difficultés économiques ne soient pas créées artificiellement au sein du groupe n’offrira aucune protection supplémentaire aux salariés des multinationales. En effet, lorsque la structure dominante au sein du groupe décide de retirer de la production à sa filiale française cela n’a rien d’artificiel. Au contraire ces mesures permettent souvent d’augmenter les profits de la multinationale pendant que son entité française est sacrifiée.

Les situations consacrées dans le projet El-Kohmri comme constituant des motifs de licenciement s’imposeront par conséquent au juge dont le rôle d’appréciation et de contrôle sera de plus en plus réduit, dans la droite ligne de la la loi de sécurisation de l’Emploi de juin 2013.

Au total, il n’y a donc pas de position intermédiaire. La seule façon de vérifier que les licenciements économiques de milliers de femmes et d’hommes ne sont pas uniquement un moyen de faire plus de profits, mais la conséquence de difficultés réelles et sérieuses, c’est d’apprécier le motif au niveau des comptes consolidés de la multinationale.

Si Continental, Sony, 3suisses, ArcelorMittal, UPS, Flodor Unichips, Fralib et beaucoup d'autres groupes avaient pu justifier la suppression de milliers d'emplois en décidant d’une simple baisse de production de leurs filiales françaises, les salariés n'auraient jamais réussi à faire juger que leurs licenciements étaient illégaux.

Le « projet de loi travail » a pour but d’empêcher ces victoires à l’avenir en autorisant les grandes firmes à supprimer massivement des emplois pendant qu’elles font des profits considérables.

Maintenant, nous sommes des millions à exiger son retrait.  Car, que personne ne s'y trompe, l'un des objectifs majeurs du texte est bien de bouleverser les rapports sociaux en France en permettant aux multinationales de licencier les salariés à leur guise. Il faut faire échec à cette entreprise.

 

 

 

 

 

 

 

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Source : https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart

 

 

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8 mai 2016 7 08 /05 /mai /2016 01:34

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

« La volonté de marquer les chairs de la jeunesse »
Violences policières
Mehdi Fikri, avec Alexandre Fache, Loan Nguyen et Marion d’Allard.
Mercredi, 4 Mai, 2016
L'Humanité

Interpellation musclée de la police à Lyon, le 28 avril, lors d’une manifestation contre la loi travail.
Photo : AFP
 

Flash-Ball, tonfas, grenades en tous genres… Les manifestants sont confrontés à l’arsenal policier et le nombre de blessés augmente à une vitesse astronomique. À Paris et en province, les militants témoignent d’une volonté de stopper le mouvement social à tout prix.

Des quartiers en état de siège, des manifs survolées par des drones ou des hélicos. Et des blessés, d’innombrables blessés. Un nouveau chapitre s’est ouvert dans l’histoire déjà bien chargée des exactions de la police française. « C’est complètement dingue, estime Pierre, militant nantais. Lors du CPE, Dominique de Villepin s’inquiétait, du moins publiquement, qu’un jeune ne se fasse tuer. Les socialistes font mieux : ils s’en foutent complètement. » Pierre avait 16 ans lors du CPE et un tir de Flash-Ball l’a privé de l’usage de son œil droit. Alors que la chasse semble ouverte et la bride lâchée sur le cou des agents, Pierre redoute un nouveau Rémi Fraisse : « C’est parti très fort dès le début. Et si ça continue comme ça, la police va finir par tuer un manifestant. » Pierre Douillard est auteur du livre l’Arme à l’œil, violence d’état et militarisation de la police. Derrière les techniques « d’encagement » des cortèges et les policiers qui ne retiennent pas leurs coups, il voit « la volonté politique de marquer les chairs de la jeunesse, le corps des gens, pour casser le mouvement à tout prix. La répression et l’antiterrorisme, ce gouvernement n’a plus que cela pour tenir debout, de toute façon ».

Difficile de tenir le compte des lycéens qui se font ouvrir le crâne, des artères sectionnées par des tirs de Flash-Ball, des yeux éclatés et des commotions diverses. « Effectivement, c’est un vrai miracle que personne ne soit encore mort », estime Gaspard Glantz, en insistant sur le terme « miracle ». Gaspard est le fondateur du site Taranis News, spécialisé dans la vidéo coup de poing filmée en tête de manif. Depuis 2009, il a observé les affrontements lors du contre-sommet de l’Otan, ceux de Sivens ou encore de Notre-Dame-des-Landes. « On a franchi un cap par rapport à cette époque. Le niveau de violence policière que j’observais une ou deux fois par an, aujourd’hui, je le vois deux fois par semaine. Et en plein Paris », raconte Gaspard Glantz. Il évoque les tirs tendus de lance-grenades fumigènes Cougar, les grenades de désencerclement tirées en l’air alors qu’elles sont censées être utilisées au niveau du sol. « C’est devenu le grand n’importe quoi, poursuit Gaspard. J’espère qu’il est clair pour tout le monde que la jeunesse de ce pays exprime autre chose que son rejet de la loi travail. Il est temps que le gouvernement entende cela et lâche du lest. »

« Il y avait tellement de lacrymo que même les CRS se sont mis à vomir ! »

À Paris, la manif du 1er Mai a tourné à la bataille rangée. Juliette, étudiante en anglais, hallucine encore : « Il y avait tellement de lacrymo et de bombes au poivre que même les CRS se sont mis à vomir ! » Dans le trajet entre Bastille et Nation, cinq rangées de policiers ont coupé le défilé en deux, pour séparer le bloc de tête et le reste cortège. Une fois les gens à peu près immobilisés, ils ont essuyé tirs de lacrymo et coups de matraque. « J’ai vu un homme d’une quarantaine d’années s’évanouir au pied des CRS, la police charger les gens assis dans l’herbe à Nation et tirer des grenades lacrymo jusque dans les bouches de métro. » Plus tard, à Nuit Debout, Juliette voit « des personnes se faire frapper au sol, dans une atmosphère de guerre civile ».

Un photographe présent à la manif du 28 avril raconte comment la BAC et les CRS les ont pris pour cible, à coups de grenades lacrymo et de « Alors, on fait moins les malins ! » Selon lui, l’objectif était de les empêcher de travailler : « Une fois neutralisés, nous ne pouvions plus prendre de photos des violences. » Ce n’est pas beaucoup mieux en province. Alors que l’usage du Flash-Ball reste – relativement – limité à Paris, c’est un véritable festival, à Rennes, Bordeaux, Lyon ou encore Nantes. Après avoir été lui-même blessé, le militant nantais Pierre Douillard s’est penché sur l’usage du Flash-Ball. L’engin arracheur d’œil a été mis entre les mains des policiers par Nicolas Sarkozy en 2002 mais ce sont les socialistes qui ont fait monter en gamme les agents, en généralisant l’usage du LBD 40. Cette version « fusil » du Flash-Ball, plus puissante et plus précise, fournit actuellement aux hôpitaux le gros des blessés graves. « Cette arme a réhabitué les policiers à tirer sur la foule et cela n’a rien d’anodin, pointe Pierre. C’est une rupture avec l’ancienne doctrine du maintien de l’ordre qui consistait à faire barrage et à repousser les manifestants. Aujourd’hui, les policiers nous rentrent dedans et font une utilisation industrielle de leur matériel contre toutes les composantes du mouvement social. »

Vincent, un tranquille expert-comptable de 66 ans, en a fait les frais alors qu’il défilait à Lyon le 28 avril. Il se croyait pourtant en sécurité, à une trentaine de mètres de la zone de confrontation. « J’ai été touché par un tir de Flash-Ball et une grenade de désencerclement. Une amie a également été touchée et j’ai été demander de l’aide aux policiers. » Ce qui lui a valu un coup de matraque d’un policier énervé, calmé de justesse par ses collègues qui l’ont empêché de frapper le sexagénaire.

Les techniques mises au point lors des guerres coloniales 

Mathieu Rigouste, militant à Toulouse, n’est pas étonné par cette montée en puissance de la répression. Auteur de la Domination policière, une violence industrielle, véritable archéologie des pratiques répressives françaises, Mathieu pointe une nouvelle fois la très ancienne expertise de la police française, en matière de répressions de mouvements populaires. Les matraquages meurtriers et les techniques d’intimidation n’ont rien de nouveaux : les jeunes de banlieue en font les frais tout les jours. « Ces techniques, mises au point lors des guerres coloniales et utilisées en permanence dans les quartiers populaires ou les prisons, sont aujourd’hui déployées contre le mouvement social, pour protéger un pouvoir à la dérive. »Dans les rues de Paris, des policiers de commissariat, sans contrôle direct de leur hiérarchie, sont équipés de tenues anti-émeute et lâchés dans la foule où ils frappent à tout-va. Et pour le chercheur en sciences sociales, leur violence est tout à fait délibérée. « La férocité des unités répressives est en fait très maîtrisée, poursuit Mathieu Rigouste. Cette manière de faire a été observée lors des printemps arabes. Frapper la foule au hasard, et non plus seulement les meneurs, c’est transmettre un message clair : les anonymes seront touchés pour ce qu’ils sont, juste parce qu’ils sont là, parce qu’ils veulent protester. Ils veulent nous instiller la peur d’aller en manifestation. » Il remarque : « On observe ces effusions de violence dans tous les pays où le capitalisme traverse une crise et où l’État craint de perdre la main et s’attache à réagencer son système de contrôle. » De l’état d’urgence antiterroriste à des étudiants laissés en sang sur le trottoir, la même logique est à l’œuvre.

Face à la répression, les manifestants apprennent, parfois dans la douleur, à réagir. « La foule en tête de cortège augmente de manif en manif et cela aussi c’est nouveau, témoigne Gaspard Glantz. J’y vois des personnes de la quarantaine, des classes moyennes, avec des casques, des lunettes de plongées ou des masques à gaz. Les manifestants commencent à prendre le réflexe de se protéger les uns et les autres. Et lors du 1er Mai, lorsque la police a voulu « nasser » la foule, les manifestants ne se sont pas laissé faire et ont refusé d’être séparés du cortège de tête. » Il y a aussi les « street medics », des médecins volontaires, qui ont fait leurs armes lors de la COP21 et qui, ces dernières semaines, ramassent des blessés à la pelle. « Ils s’occupaient de sept personnes pour des brûlures, des arcades sourcilières explosées », racontait un manifestant le 28 avril.

 
Agression filmée mais impunie ?  Parmi les nombreux documents qui circulent sur Internet, celui du cinéaste Matthieu Bareyre et de l’ingénieur du son Thibaut Dufait est l’un des plus accablants. Sur la place de la République, on voit un CRS décocher un violent coup de poing à un manifestant qui a les mains liés dans le dos.

 

 

Quand le préfet de mai 68 calmait ses troupes…  En Mai 68, le préfet de police de Paris, Maurice Grimaud, a tout fait pour calmer les ardeurs de ses troupes. Le 29 mai, il s’adresse aux forces de police : « Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. »

Le gouvernement interpellé «M. le ministre, allez-vous enfin renoncer à l’intimidation et à la stratégie de la tension pour faire respecter le droit constitutionnel de manifester?» Pierre Laurent, sénateur (PCF), lors des questions au gouvernement hier.

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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