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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 11:11

LEMONDE.FR avec AFP | 02.11.11 | 09h18

 
 

 

Un Thaïlandais pagaie dans une rue inondée dans le nord de Bangkok, en Thaïlande, le 23 octobre 2011.

Un Thaïlandais pagaie dans une rue inondée dans le nord de Bangkok, en Thaïlande, le 23 octobre 2011.REUTERS/BAZUKI MUHAMMAD

Au moins 427 personnes ont été tuées dans les inondations historiques qui ravagent la Thaïlande depuis trois mois, soit une augmentation de plus de 40 morts par rapport au bilan de mardi 1er novembre, ont indiqué mercredi les autorités. Mardi, elles avaient fait état de 385 morts. Le bilan officiel ne compte jusqu'à présent aucun décès à Bangkok, dont plusieurs quartiers dans le nord et l'ouest de la ville sont noyés depuis plus d'une semaine, parfois sous plus d'un mètre d'eau.

Le centre d'affaires et financier de la mégalopole de 12 millions d'habitants est, en revanche, toujours au sec. Une situation qui amène de plus en plus d'habitants de la périphérie touchée à accuser les autorités de les avoir sacrifiés pour sauver le cœur stratégique de la ville.

La premier ministre, Yingluck Shinawatra, et la municipalité de Bangkok se sont opposés sur la meilleure façon d'évacuer les énormes masses d'eau accumulées dans le nord de la ville après une mousson particulièrement abondante. Yingluck a notamment cédé à la demande d'habitants en ouvrant des écluses pour réduire le niveau d'eau de leurs quartiers. Une décision que le gouverneur de Bangkok a jugée dangereuse pour certaines zones industrielles.

PAS D'ÉTAT D'URGENCE

La chef de l'Etat a également refusé la demande de l'opposition de déclarer l'état d'urgence, qui donnerait plus de pouvoir aux militaires face aux protestations des habitants. Le puissant chef de l'armée a également rejeté mercredi cette éventualité. "Utiliser la loi spéciale provoquera une confrontation entre la population et les soldats", a-t-il déclaré aux journalistes.
 

"Tout sera résolu d'ici à décembre. Le problème actuel est de savoir comment évacuer l'eau rapidement alors que des digues et des barrières ont été détruites à certains endroits. Si les gens ne permettent pas à l'eau de passer, alors il y a un problème et les inondations dureront et les gens souffriront davantage", a-t-il ajouté. Les inondations, les pires depuis des décennies, ont affecté des millions de personnes, principalement dans le nord et le centre du pays.

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 13:27

LEMONDE | 01.11.11 | 11h36   •  Mis à jour le 01.11.11 | 11h58

 
 

 

Photo prise le 26 octobre, dans un dépôt d'armes à quelque 100 km au sud de Syrte.

Photo prise le 26 octobre, dans un dépôt d'armes à quelque 100 km au sud de Syrte.AP/David Sperry

Oasis de Joufra (Libye) Envoyé spécial - C'est un hangar blanc, de 35 m sur 7, sans fenêtre. La porte en métal, fermée par une chaîne, est recouverte de deux mots: "Danger, partez !" Les habitants de Sokna, la plus petite des trois localités qui forment l'oasis de Joufra, au centre de la Libye, en sont persuadés: ce hangar, situé dans un complexe relevant du ministère de la défense, contient du gaz moutarde.

"Il y a deux énormes frigos là-dedans remplis de barils", raconte Mohammed Ali, chef du comité militaire des révolutionnaires locaux. Il assure qu'une équipe de trois experts américains est venue, début octobre, inspecter les locaux. "Ils ont enfilé des tenues en plastique. Quand ils sont ressortis, ils nous ont dit de ne plus entrer là-dedans, que c'était très dangereux. Puis ils ont soudé la porte." Visiblement, la menace n'a pas empêché des curieux de faire sauter le scellé et de s'attaquer aux gonds. Sans succès.

Selon les habitants, quatre soldats français des forces spéciales, arrivés avec des combattants de Benghazi le 21 septembre, ont visité le local. "Ils ont emmené à Benghazi un camion rempli d'appareils spéciaux." Les habitants désignent aussi une usine locale, où travaillaient des Serbes, comme un centre de production d'armes chimiques: selon un ex-officier, il s'agirait d'une fabrique de dynamite.

Le hangar de Sokna, voire l'usine suspecte, sont-ils les deux nouveaux sites de stockage d'armes chimiques, dont l'existence a été révélée dimanche 30 octobre par l'ex-chef de l'exécutif du Conseil national de transition (CNT) libyen, Mahmoud Jibril ? Youssef Safi Eddine, le plus haut gradé chargé des armes chimiques dans l'armée libyenne, a confirmé à l'Agence France-Presse la découverte récente de gaz moutarde "non neutralisé" sur deux sites, dont l'un avec du gaz "prêt à un usage militaire". Les lieux, tenus secrets, seraient sous bonne garde et intacts.

Selon l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), dépendant des Nations unies, la Libye possédait officiellement 11 tonnes de gaz moutarde. Le régime en avait révélé l'existence, tout comme celle de matériau radioactif, lorsqu'il avait renoncé à son programme d'armes de destruction massive en 2003. Le gaz avait été neutralisé mais sa destruction n'était pas achevée. Durant la guerre civile, l'OTAN a surveillé la menace chimique, à laquelle Mouammar Kadhafi n'a pas eu – ou pas pu avoir – recours.

Le stock "officiel" se trouve à Ghawagha, à l'autre extrémité de l'oasis de Joufra. C'est probablement le plus grand dépôt d'armes de toute la Libye : une centaine de bunkers creusés à même la montagne, au nord de Waddan, de sorte que les camions peuvent y manœuvrer. Le site, connu de tous, n'est gardé par personne. Il suffit de pousser la grille d'entrée. Les bunkers se répartissent à droite et à gauche de la piste. Plus de deux sur trois ont été détruits par des bombardements des avions de l'Alliance, d'une précision diabolique. "Chaque fois que l'OTAN touchait un bunker, on voyait depuis le village des explosions qui duraient parfois toute la nuit, se souvient Senoussi Al-Tayeb, chef militaire des rebelles de Waddan. C'était comme un feu d'artifice effrayant." Le site est jonché de restes de munitions calcinées, retombées un peu partout. "Heureusement, l'OTAN n'a jamais visé les bunkers contenant les armes chimiques. Joufra est une cuvette, nous y serions tous passés." Cet officier à la retraite assure que les bunkers contenant le gaz moutarde, un peu à l'écart et au nombre de deux à quatre selon les sources, sont bien gardés. Impossible de vérifier. Mais tout Waddan rapporte la mésaventure de deux rebellesqui avaient garé leur pick-up près des entrepôts dont ils s'approchaient à pied, quand deux bombes les ont visés avant qu'un missile détruise leur véhicule.

"C'est l'OTAN qui assure une surveillance des entrepôts avec ses drones", explique M. Al-Tayeb. Washington a débloqué 40 millions de dollars (29 millions d'euros) pour sécuriser les entrepôts d'armes libyens. Les premiers experts sont arrivés en fin de semaine dernière.

 

A Syrte, le 19 octobre.

A Syrte, le 19 octobre.REUTERS/THAIER AL-SUDANI

Les visites se succèdent mais les sites restent sans protection sérieuse. Or toute l'oasis de Joufra n'est qu'un immense arsenal. Mouammar Kadhafi et son fidèle ministre de la défense, Abou Bakr Younès Jaber, tué à ses côtés le 20 octobre à Syrte, en avaient fait le centre nerveux de l'appareil militaire libyen. L'oasis, constituée de trois localités modestes – Houn, le chef-lieu, au centre, Waddan, à l'est, et Sokna, à l'ouest – est idéalement située au centre de l'immensité libyenne.

Ahmed Al-Arabi, professeur d'ingénierie à l'université de Joufra, est un révolutionnaire de la première heure. Il a agi pendant des mois dans la clandestinité. "Tout passait par ici. C'était une immense caserne. Si on avait commencé par prendre Joufra, Kadhafi n'aurait jamais tenu sept mois." Mais la disproportion des forces était telle qu'il n'a rien pu faire avant septembre.

Avec son beau-frère, le colonel Nasser Abdelhafiz, qui occupait un poste de responsabilité au ministère de la défense, ils ont tenté de faire passer secrètement des informations à l'OTAN, via les rebelles de Misrata. "On voyait tout. Comment les convois de munitions partaient la nuit, recouverts de légumes et de fourrage ; comment des fermes ont été utilisées pour entreposer des armes ; comment le ministre de la défense s'est caché dans la compagnie d'électricité… A la fin, il s'était installé à l'hôpital."

Parfois, ces informations ont été utiles, souvent, elles sont arrivées trop tard. "L'OTAN a bombardé beaucoup de choses inutiles, comme nos installations radars, souligne le colonel Abdelhafiz, spécialiste de la défense antiaérienne. Et ils ont négligé des cibles plus importantes." Ce n'est que le 19 septembre, deux jours après la fuite de Younès, que Joufra s'est entièrement libérée, avec l'aide de l'OTAN. Ensuite, cela a été la ruée. Les rebelles ont débarqué de partout, alléchés par les fabuleuses quantités d'armes encore présentes. "Il y a en Libye de quoi armer toute l'Afrique, confirme M. Abdelhafiz. Dans les années 1970 et 1980, Kadhafi a acheté en quantités astronomiques. L'oasis compte pas moins de 200 entrepôts. Mais c'est du matériel obsolète." Obsolète mais suffisant pour fabriquer pendant des décennies des engins artisanaux (IED), qui ont démontré leur redoutable pouvoir de tuer en Irak et en Afghanistan. "J'ai peur que tout cela tombe entre de mauvaises mains", confirme-t-il. Il pense aux missiles sol-air portatifs de type Strella, et surtout aux Igla, plus récents, d'une portée de 5 à 6 km et thermoguidés. Largement de quoi abattre des avions civils en tout cas.

Les combattants de Misrata ont été les plus prompts pour piller les principaux stocks d'armes, suivis par ceux de Zentan, Gherian, Zaouïa. "Que pouvais-je faire ? Ils disaient qu'ils avaient besoin d'armes pour le siège de Syrte", plaide M. Al-Tayeb, censé contrôler les entrepôts de Ghawagha. Après la mort de l'ex-Guide libyen, tous les rebelles sont partis.

Le colonel Abdelhafiz a été chargé par le ministre de la défense du Conseil national de transition (CNT) de sécuriser les stocks de Joufra. Mais il vient d'apprendre qu'un autre gradé avait été mandaté par le chef d'état-major pour la même tâche. Sans coordination ni troupes, il ne peut que compter sur les 200 combattants de la katiba (brigade) Al-Jazira, dépêchés depuis Benghazi pour l'aider.

Mais leur commandant, Hani Zeidan, ne veut pas se déployer sur des dépôts pillés par les rebelles de Misrata, qu'il ne semble pas apprécier: "Dieu sait ce qu'ils ont fait de ces armes. Je ne veux pas être tenu pour responsable de leur disparition." En attendant, il a fait envoyer à Benghazi plusieurs dizaines de véhicules de transport blindés, officiellement "pour protéger les champs pétroliers".

"Les rebelles ne sont pas venus protéger les dépôts, mais les piller, déplore le colonel Abdelhafiz, impuissant. Ils préparent l'avenir, au cas où ça tourne mal. L'important, se rassure-t-il, c'est qu'on sache qui a pris quoi et l'a emmené où." C'est bien le problème.

Christophe Ayad

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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 13:18
| Par La rédaction de Mediapart

 

Chez le couturier Ahmad Chez le couturier Ahmad© Mehdi Meddeb

Tripoli, de notre envoyé spécial

C'est une petite boutique qui ne paye pas de mine à une minute à pied de l’ancienne place Verte rebaptisée place des Martyrs, à Tripoli. Dans son 15 mètres carrés, Ahmad coud jour et nuit avec Achraf, son employé égyptien.

«A partir du 17 février, on a commencé à coudre les drapeaux de la Nouvelle Libye, raconte ce Tripolitain aux cheveux poivre et sel. On baissait le store, tout se faisait dans la clandestinité. Une semaine après, il était impossible d’acheter au marché du tissu rouge sans être suivi par la police politique. On se faisait donc livrer sous le manteau. Au début, on donnait les petits drapeaux, et maintenant on les vend.»

Aujourd’hui, ce couturier révolutionnaire est récompensé : le Conseil national de transition lui en a commandé 25.000 de 10 mètres sur 3. «Depuis, j’en ai fait autant que tes cheveux.» Eclat de rires. «Maintenant l’avenir va être radieux.» Enfin, pas tout de suite.

Car après des mois de conflit, et une bataille en août pour chasser Kadhafi, Tripoli ne savoure pour l'instant qu'un semblant de paix retrouvée. Les embouteillages bloquent la capitale, les commerçants ouvrent de nouveau, des Subsahariens portant un gilet jaune nettoient les rues, mais les files d’attente devant les banques ne désemplissent pas depuis le 20 octobre, date de l’assassinat de feu le colonel. «Je reviendrai demain et encore demain, car il n’y a toujours pas d’argent», confie Abdallah.

 

Les pick-up surarmés sur la place des Martyrs Les pick-up surarmés sur la place des Martyrs© Mehdi Meddeb

Dans les rues, les rebelles continuent de parader sur les pick-up surarmés, démentant ainsi le désarmement annoncé par le Conseil national de transition. Trop peu de combattants ont rangé leurs armes. «Moi, je préfère la garder, avoue Walid, étudiant en dentaire dans le civil. Le pays n’est pas encore sûr, on ne sait pas de ce que demain sera fait, et j’ai payé ma Kalachnikov plusieurs milliers de dollars…» Derrière les beaux discours et les belles images de communication du CNT montrant une cérémonie où les thouwars en rang d’oignons déposent les armes, la réalité est plus troublante.

Les nouveaux jours de la Libye « libérée » du joug de 42 années de Kadhafi n’ont rien de rassurant. Les scènes de pillage se multiplient dans la capitale. «Les gars de Zintan viennent ici et pensent que c’est New York, raconte un commerçant sous couvert de l’anonymat. S’ils ne déposent pas les armes, on court à notre perte. Je suis pour le changement, mais pour le bien des Libyens. Quand des rebelles volent, pillent, emprisonnent les soldats d’en face qui n’avaient pas d’autre choix que de combattre ou mourir, ça me révulse. Ils ne valent ainsi pas mieux que les kadhafistes. Si le pays n’est pas géré, beaucoup risquent de regretter Kadhafi.»

 

Le V de la victoire des rebelles Le V de la victoire des rebelles© Mehdi Meddeb

Et déjà dans les rues, quelques voix dissonantes pointent dans ce concert d’auto-célébrations. Aïcha a la mine sévère et le voile ample laissant apparaître ses cheveux et ses épaules. «Non, mais vous avez vu le discours d’Abdeljalil, lance cette sexagénaire, il veut imposer la charia. Que désire le numéro un du CNT ? Créer un nouvel Afghanistan. Regardez qui gouverne ici, c’est Abdelhakim Belhaj, un ancien djihadiste qui a combattu aux côtés d’Oussama Ben Laden. S’ils veulent la vraie charia, on est pour, mais si c’est pour nous voiler de la tête aux pieds, alors non, l’islam, ce n’est pas ça.»

La première allocution à Benghazi de la Libye année zéro a suscité l’émotion à l’étranger, mais très peu de débats en Libye. Moustafa Abdeljalil a prononcé « le mot magique » : charia. L’islam étant un ciment dans cette société conservatrice, divisée, clanique, et dont les grandes villes se disputent à présent le pouvoir. Et Aïcha en a bien conscience. Sa colère sourde est interrompue par sa fille répétant «pas de liberté».

Assise à côté de son aînée au volant, cette ancienne partisane de Kadhafi ne cache pas sa rancune derrière ses lunettes griffées. «Les rebelles pillent, se vengent, et sont surarmés, la Libye est finie.» Un peu plus loin, une famille crie à tue-tête. Des femmes maudissant les rebelles à dix mètres. Ils les empêchent d’entrer chez elles. «Ils sont en train de cambrioler notre maison, vocifère l’une d’elles. Ce sont des chiens.» Impossible d’aller voir plus loin. Les rebelles tiennent en joue le petit nombre de protestataires. Et ordre est donné de circuler.

« On en a marre »

Ainsi va Tripoli. Entre anarchie et retour à la normale, libération et amertume, appels à l’unité autour des valeurs refuges comme l’islam et divisions.

« Y’en a marre de ces tirs de joie », lâche, furieux, Fathi, adossé à des murs graffés caricaturant l’ex-guide libyen. A la nuit tombée, le centre de Tripoli retrouve son air de fête armée permanente. Feux d’artifices, jusqu’ici tout va bien. Puis des déflagrations étonnantes pour des feux de Bengale. Des Kalachnikovs. S’ensuit un concert d’une belle palette des millions d’armes qui circulent dans tout le pays. RPG, obus, mitrailleuses, balles traçantes, etc. Tout est bon pour célébrer la mort de l’ancien guide libyen.

 

© Mehdi Meddeb
© Mehdi Meddeb
© Mehdi Meddeb

«Je comprends que l’on puisse être soulagé, explique cet homme d’affaires originaire de Misrata, la troisième ville du pays. Mais tous ces tirs doivent cesser. Ils font des victimes, des centaines de blessés. Ils font peur aux familles, et on en a marre de ne plus dormir.»

Depuis quelques jours, la place des Martyrs est désormais bouclée, obligeant les rebelles à déplacer plus loin leurs démonstrations de force et leurs concours de crissements de pneus. Mais la nuit à Tripoli rime aussi avec la peur.

«On ne dort plus que d’un seul œil, explique Bakary. Car souvent les rebelles viennent, et emmènent l’un des nôtres.» Ce Malien, comme des centaines d'autres Subsahariens, a trouvé refuge aux portes de la capitale, dans un no man’s land autrefois camp d’entraînement des forces de Kadhafi. Au milieu des coques de bateaux renversés, des mouches et de l’eau croupie, tous vivent avec la peur au ventre depuis des mois.

« Je veux dire aux Libyens que nous sommes leurs frères, avance, solennel, Philip, un Nigérian installé depuis un an et demi et réfugié à Sidi Bilal depuis deux mois. Aucun de nous n’a combattu avec Kadhafi. On s’est installé ici car on pense que l’on est plus en sécurité à plusieurs. Mais tous les jours, ils viennent, nous cambriolent, nous menacent, et nous arrêtent. Nous ne sommes pas des esclaves.» Des ONG arrivent tant bien que mal à les aider, mais le CNT restreint désormais l’accès à ce camp de réfugiés. Nouveau signe inquiétant de cette libération préoccupante de la Libye.

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 12:38

LEMONDE.FR | 31.10.11 | 06h43   •  Mis à jour le 31.10.11 | 10h38

 
 

 

Des Rafale de l'armée française survolent la Libye, le 28 mars.

Des Rafale de l'armée française survolent la Libye, le 28 mars.AFP/Nicolas-Nelson Richard

C'est la fin officielle de l'opération "Protecteur unifié". Sept mois et 26 000 sorties aériennes plus tard, l'OTAN met fin à sa mission lundi 31 octobre. Dans un communiqué, l'organisation s'était félicité la semaine dernière d'un succès "historique" et avait appelé le nouveau régime à "construire une nouvelle Libye" démocratique.

"Le conseil de l'Atlantique Nord [l'instance dirigeante de l'alliance, élargie aux représentants des cinq pays non membres – Qatar, Emirats arabes unis, Maroc, Jordanie et Suède – partenaires de l'opération] a confirmé la décision prise il y a une semaine. L'opération en Libye prend fin ce lundi 31 octobre. Notre mission militaire est désormais terminée", avait déclaré jeudi dernier le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen.

"Nous avons entièrement rempli le mandat historique des Nations unies de protéger le peuple de Libye, de faire appliquer une interdiction de vol et un embargo sur les armes", a-t-il ajouté. L'opération "Protecteur unifié" est "l'une des plus réussies dans l'histoire de l'OTAN", s'est félicité son secrétaire général, tout en estimant que la victoire avait été remportée par le peuple libyen, qui "peut prendre son futur en mains fermement et en sécurité", a relevé M. Rasmussen.

Pour le patron de l'OTAN, les Libyens ont toutefois "encore beaucoup de travail à faire pour construire une nouvelle Libye fondée sur la réconciliation, les droits de l'homme et l'Etat de droit".

LE CNT CRAINT LES DERNIERS FIDÈLES DE KADHAFI

Le Conseil national de transition (CNT) avait demandé la semaine dernière le maintien de l'OTAN en Libye au moins "jusqu'à la fin de l'année", assurant que même après la mort de Mouammar Kadhafi ses derniers fidèles représentaient une menace pour le pays. Ces craintes ont été renforcées par des informations du quotidien sud-africain Beeld selon lesquelles un groupe de mercenaires sud-africains se trouvait toujours en Libye et tentait d'exfiltrer Saïf Al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi.

"L'OTAN reste prête à aider, si nécessaire et s'il le lui est demandé", avait précisé M. Rasmussen. Le nouveau rôle de l'alliance pourrait consister à "aider les Libyens à réformer les institutions de sécurité et de défense dont toutes les démocraties ont besoin pour rester libres et en sécurité", selon M. Rasmussen. L'OTAN avait pris vendredi dernier, au lendemain de la mort de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, la décision, à titre provisoire, de la fin, au 31 octobre, de son opération, sept mois après les premiers bombardements des avions de l'alliance.

L'officialisation vendredi de la fin de la mission de l'OTAN était attendue, le Conseil de sécurité de l'ONU ayant mis fin jeudi au mandat autorisant le recours à la force en Libye. C'est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité, qui avaient imposé des sanctions contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi et autorisé des mesures pour protéger les civils, que l'OTAN avait lancé cette opération militaire.

Dans les faits, l'embargo sur les armes et les quelque 26 000 sorties aériennes de l'OTAN, dont plus de 9 650 dans un but "offensif", ont largement contribué au changement de régime en Libye après plus de quarante ans de dictature, même si l'alliance n'en avait pas officiellement fait un objectif.

CLIVAGES TRIBAUX ET REPRÉSAILLES

La Libye de l’après-Kadhafi bascule dans un cycle de violences tribales et de représailles. Plus d'une semaine après la mort de Kadhafi, nombre de Libyens redoutent les actes de vengeance en série et jugent le pouvoir intérimaire incapable de réfréner ses brigades.

A Syrte, ville natale de l’ancien maître du pays, l’organisation Human Rights Watch (HRW) a exhorté le CNT à enquêter sur des dizaines de corps en décomposition découverts peu après son "exécution".

L’ONG a accusé dimanche des miliciens de la ville côtière de Misrata de "terroriser" des habitants de la localité voisine de Taouarga en représailles à leur collaboration présumée à des atrocités commises par les forces de Kadhafi. Le conseil intérimaire a ordonné à ses troupes de s’abstenir de pillages et d’actes de vengeance, en minimisant le risque de voir émerger de nouveaux soulèvements.

A Bani Walid, la principale tribu de Libye, les Werfallah, fidèles à l'ex-régime de Kadhafi, appellent à la vengeance. "Nous avons arrêté de nous battre parce que nous n'avions plus de munitions. La plupart des habitants ont caché leurs armes et sont restés chez eux. D'autres se sont fondus dans les groupes de rebelles, a confié sous couvert d'anonymat un homme de la tribu à l'AFP. Notre vengeance on l'aura, tôt ou tard. Bani Walid est une société tribale. Il n'y a pas d'étrangers. Il n'y a que des Werfallah et personne ne peut nous gouverner. C'est pourquoi il n'y aura pas de Libye sans les Werfallah."

Selon des analystes, le seul moyen d’éviter ce scénario de guerre de représailles tribales est de recréer la confiance en désarmant les milices régionales, en fournissant de solides garanties de sécurité et en transférant les querelles tribales dans la sphère judiciaire.

(Avec AFP)

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31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 12:32

LEMONDE.FR avec Reuters, AFP | 31.10.11 | 09h16   •  Mis à jour le 31.10.11 | 12h57

 
 

 

Les 193 Etats membres de l'Unesco doivent se prononcer sur la demande d'adhésion palestinienne par un vote lors de sa conférence plénière.

Les 193 Etats membres de l'Unesco doivent se prononcer sur la demande d'adhésion palestinienne par un vote lors de sa conférence plénière.AP/RÉMY DE LA MAUVINIÈRE

C'est en fin de matinée, lundi 31 octobre, que l'Unesco doit se prononcer sur la demande d'adhésion à part entière formulée par l'Autorité palestinienne. Une requête jugée "prématurée" et "contre-productive" par les Etats-Unis, a déclaré, lundi 31 octobre, la sous-secrétaire américaine à l'éducation, Martha Kanter, devant la Conférence générale de l'organisation.

Les Etats-Unis avaient déjà menacé de suspendre leur contribution financière à l'Unesco en cas de vote positif. Celle-ci représente aujourd'hui 22 % du budget de l'organisation. Deux lois américaines du début des années 1990 interdisent en effet le financement d'une agence spécialisée des Nations unies qui accepterait les Palestiniens en tant qu'Etat membre à part entière, en l'absence d'accord de paix avec Israël.

Israël, pour sa part, s'est dit résigné à ce vote en faveur de l'adhésion des Palestiniens, mais devrait se joindre à son allié, les Etats-Unis, pour retirer sa contribution financière à l'organisation, a déclaré son ambassadeur auprès de l'Unesco, Nimrod Barkan. "Lorsque les discours seront terminés, il y aura un vote et les Palestiniens vont gagner", a admis Nimrod Barkan.

PRESSION AMÉRICAINE

Une adhésion de la Palestine à l'Unesco constituerait une nouvelle avancée vers sa reconnaissance en tant qu'Etat qu'elle revendique auprès de l'Organisation des Nations unies, où elle jouit jusqu'à présent d'un simple statut d'observateur. Le président palestinien Mahmoud Abbas a déposé officiellement le 23 septembre une demande d'adhésion pleine et entière de l'Autorité à l'ONU.

Le Conseil de sécurité, où Washington détient un droit de veto, est le seul habilité à autoriser semblable demande et les Américains ont fait savoir qu'ils utiliseraient selon toute vraisemblance cette arme pour bloquer la demande palestinienne. Mais l'Unesco est accessible aux Palestiniens quel que soit leur statut au sein de l'ONU en général.

OPTIMISME PALESTINIEN

A Ramallah, le ministre des affaires étrangères, Riyad Al-Malki, a déclaré dimanche qu'il s'attendait à ce que "la Palestine recueille le nombre de voix requis pour une adhésion. Nous disposons de suffisamment de votes pour franchir le seuil des deux tiers". Sur les ondes de la Voix de la Palestine, le ministre a ajouté : "Ce succès, si nous l'obtenons, et avec une aussi large majorité, donnera une forte impulsion aux efforts que nous déployons pour obtenir le vote requis aux Nations unies."

Le conseil de l'Unesco a décidé début octobre que ses 193 Etats membres se prononceraient sur la demande d'adhésion palestinienne par un vote lors de sa conférence plénière, qui se tient du 25 octobre au 15 novembre au siège de l'organisation à Paris. Quarante membres du conseil sur 58 ont voté en faveur du projet de résolution. La France s'est abstenue.

Au regard de cette procédure conduite à New York, la plupart des Occidentaux jugent la démarche palestinienne à l'Unesco prématurée. "L'Unesco, ce n'est ni le lieu, ni le moment. Tout doit se passer à New York", estime le ministère des affaires étrangères français. Mais les Européens sont divisés. L'Espagne a annoncé qu'elle voterait pour l'adhésion, l'Allemagne devait s'y opposer et la France s'abstenir.

La Ligue arabe a annoncé dimanche qu'elle étudierait "toutes les alternatives juridiques et politiques" en cas d'échec des démarches en cours pour une admission à l'ONU d'un Etat palestinien, qui se heurte au risque d'un veto américain. Au terme d'une réunion à Doha à laquelle assistait le président palestinien Mahmoud Abbas, le comité de suivi issu de la Ligue arabe a aussi assuré les Palestiniens du soutien arabe lors du vote lundi sur une adhésion de la Palestine à l'Unesco. Le vote à l'Unesco se déroule de plus dans un contexte de regain de violence entre Israël et les Palestiniens de la bande de Gaza.

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 18:42

LEMONDE.FR avec AFP | 28.10.11 | 16h51   •  Mis à jour le 28.10.11 | 18h39

 
 

Plus de trente mille personnes manifestaient, vendredi 28 octobre, à Lahore, dans l'est du Pakistan, à l'appel du principal parti d'opposition, afin d'obtenir la démission du président Asif Ali Zardari, qu'ils accusent d'incompétence et de corruption.

La République islamique du Pakistan, en proie depuis quatre ans à une vague extrêmement meurtrière d'attentats de talibans alliés à Al-Qaida, est au bord de la banqueroute. Ses 180 millions d'habitants sont confrontés notamment à une hausse vertigineuse des prix ainsi qu'à d'importantes pénuries d'électricité, de gaz, de carburant et de certaines denrées alimentaires.

LA CORRUPTION GANGRÈNE LE POUVOIR

"Dehors Zardari, dehors !" hurlaient les manifestants, dont le cortège s'étendait sur deux kilomètres à l'entrée de la vieille ville de Lahore, la grande capitale (huit millions d'habitants) de la province du Penjab, la plus peuplée et la plus riche du pays.

Ils manifestaient à l'appel de la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N) de l'ancien premier ministre Nawaz Sharif, principal mouvement d'opposition à l'Assemblée nationale, mais qui gouverne la province du Pendjab.

La PML-N dénonce la corruption qui gangrène — selon les experts, les ONG et les diplomates — le pays jusqu'au sommet, ainsi que l'"apathie" et l'"incompétence" du gouvernement de M. Zardari face à l'ampleur de la crise économique et sociale.

VERS DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ANTICIPÉES ?

Le parti de M. Sharif — lequel était également accusé de corruption quand il était au pouvoir (1990-1993 et 1997-1999) — ne cache pas qu'il réfléchit en particulier à l'idée de convoquer des élections législatives anticipées en demandant à ses élus de démissionner collectivement de l'Assemblée nationale, du Sénat ainsi que du Parlement du Pendjab.

Le Parti du peuple Pakistanais (PPP) de M. Zardari, veuf de Benazir Bhutto, l'ancienne première ministre tuée dans un attentat-suicide le 27 décembre 2007, peu avant les législatives, a remporté les élections en février 2008. Les prochaines législatives sont prévues pour 2013.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 14:01

LEMONDE.FR avec AFP | 28.10.11 | 08h50

 
 

 

Le président Abdelaziz Bouteflika et son homologue malien, le président Amadou Toumani Touré, le 23 octobre 2011, à Alger.

Le président Abdelaziz Bouteflika et son homologue malien, le président Amadou Toumani Touré, le 23 octobre 2011, à Alger.AFP/FAROUK BATICHE

Le Mali refuse toute présence militaire étrangère dans son pays, même pour lutter contre le terrorisme, a déclaré le président malien, Amadou Toumani Touré, à la télévision algérienne. Le chef de l'Etat malien a quitté jeudi Alger à l'issue d'une visite officielle de quatre jours en Algérie.
 

"Le Mali, tout comme l'Algérie, très jaloux de son indépendance et de sa sécurité, n'acceptera en aucune manière qu'une force militaire étrangère s'installe dans son pays même si cette force venait pour aider dans la lutte antiterroriste", a indiqué le président malien.

La visite du président malien intervient après l'enlèvement dans la nuit de samedi à dimanche de deux coopérants espagnols et d'une Italienne à Hassi Rabuni, qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), près de Tindouf, dans le sud-ouest de l'Algérie. L'attaque est attribuée par le Front Polisario à la branche maghrébine d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). Le Front Polisario a affirmé que les ravisseurs s'étaient infiltrés à partir du Mali, ce qu'a réfuté lundi un ministre malien sous le couvert de l'anonymat.

 

Un membre des forces spéciales américaines forme des militaires maliens, en mai 2010, au Mali.

Un membre des forces spéciales américaines forme des militaires maliens, en mai 2010, au Mali.AP/Alfred de Montesquiou

Depuis 2010, l'Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger [les quatre pays dits du "champ" du Sahel] ont une coopération militaire par le biais du Comité des états-majors opérationnels conjoints, installé à Tamanrasset, dans l'extrême sud algérien, au Sahara. Ils ont depuis accru leur coopération en matière de renseignement. Pour M. Touré, il faut éviter d'"impliquer des forces extérieures" aux pays du champ car "internationaliser une situation qu'ensemble nous pouvons sans doute maîtriser, est exactement la solution qu'il faut éviter".

Le chef de l'Etat malien a indiqué que les questions liées à la crise libyenne et à la prolifération des armes avaient été au centre de ses discussions avec son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, pendant cette visite de quatre jours. "Aujourd'hui, ce sont des armées entières qui quittent la Libye lourdement armées et qui reviennent vers leurs pays d'origine, et le Mali en fait partie", a-t-il souligné.

Il a considéré que la coopération était la réponse la mieux adaptée pour lutter efficacement contre le terrorisme et que les deux pays avaient "une vision commune qui nous permet de nous mettre ensemble pour lutter contre le terrorisme et ses connexions".

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:42

LEMONDE.FR avec AFP | 27.10.11 | 11h48   •  Mis à jour le 27.10.11 | 12h02

 
 

 

Saïf Al-Islam, ici à Tripoli en mars, est le deuxième fils du Guide libyen.

Saïf Al-Islam, ici à Tripoli en mars, est le deuxième fils du Guide libyen.REUTERS/CHRIS HELGREN

Un groupe de mercenaires sud-africains se trouve toujours en Libye et tente d'exfiltrer Saïf Al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi, affirme le quotidien sud-africain Beeld jeudi. Un autre journal sud-africain de langue Afrikaans, Rapport, citant des sources non identifiées, avait annoncé dimanche que dix-neuf mercenaires d'Afrique du Sud avaient été recrutés par une ou des sociétés sud-africaines liées à Kadhafi, pour participer à la protection du colonel et de ses proches.

Saïf Al-Islam, que Kadhafi avait désigné comme son successeur, avait fui Tripoli avec son père et son frère Mouatassim durant la bataille, et s'était réfugié à Syrte. L'ancien leader libyen et Mouatassim ont été tués, mais Saïf Al-Islam a échappé aux troupes du Conseil national de transition. Selon un responsable touareg, il se serait rendus mardi à la frontière du Niger pour y chercher refuge.

AVIONS POSITIONNÉS

Beeld rapporte jeudi que des avions sont positionnés à Johannesburg et à Sharjah, dans les Emirats arabes, pour aller rechercher les mercenaires – et éventuellement Saïf Al-Islam – dès que la situation le permettra. Fin août, des informations de presse avaient également indiqué qu'un groupe de Sud-Africains avaient convoyé de Tripoli vers Niamey de l'or, des devises étrangères et des diamants pour le compte de Kadhafi.

Un mois plus tard, des mercenaires sud-africains auraient également aidé l'épouse de Kadhafi, Safia, sa soeur Aisha et deux de ses fils, Hannibal et Mohammed, à fuir devant l'avancée de troupes rebelles, rapporte Beeld. Dimanche, Rapport a affirmé qu'au moins deux mercenaires sud-africains avaient été tués dans l'attaque du convoi de Kadhafi par l'aviation de l'OTAN. D'autres seraient blessés et toujours cachés en Libye. Le ministère des affaires étrangères sud-africain n'a pas voulu commenter ces informations.

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:38

LEMONDE.FR avec AFP | 26.10.11 | 17h32   •  Mis à jour le 26.10.11 | 18h22

 

Nabil Elaraby (à droite), le secrétaire général de la Ligue arabe, espère mettre fins aux violences en Syrie, en négociant avec Bachar Al-Assad.

Nabil Elaraby (à droite), le secrétaire général de la Ligue arabe, espère mettre fins aux violences en Syrie, en négociant avec Bachar Al-Assad.REUTERS/MOHAMED ABD EL GHANY

Une délégation ministérielle de la Ligue arabe dirigée par le Qatar est arrivée à Damas et a aussitôt rencontré le président Bachar Al-Assad pour engager une médiation en Syrie, mercredi 26 octobre.

L'objectif de cette mission est de mettre fin aux violences et d'empêcher une intervention internationale en Syrie. Dans des déclarations publiées par le quotidien panarabe Al-Hayat, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Elaraby, a exprimé "l'espoir que les dirigeants syriens accepteront cette initiative et engageront des réformes politiques véritables".

Au sortir de cette première réunion, le ministre des affaires étrangères qatari et principal négociateur, Hamad ben Jassem, a annoncé la tenue d'une deuxième entrevue dimanche. Selon lui, le gouvernement syrien veut parvenir à une solution, sans en préciser les contours.

L'OPPOSITION MANIFESTE ET APPELLE À LA GRÈVE GÉNÉRALE

A l'occasion de la visite de la commission arabe, des manifestations appelant à la chute du régime ont eu lieu dans plusieurs localités de la province d'Idleb, à Hamourié, à Hama, dans le quartier de Kafar Soussé à Damas et à Deraa, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et les comités locaux de coordination (LCC) qui animent les protestations sur le terrain.

Dans le même temps, un mouvement de grève était suivi dans une partie du pays. L'opposition avait appelé sur les réseaux sociaux à une grève générale mercredi, affirmant qu'elle n'accepterait "rien de moins que la démission" du président Assad "et sa traduction en justice".

Le Conseil national syrien (CNS), qui réunit la quasi-totalité des courants de l'opposition, avait invité "toutes les catégories du peuple" à se joindre à ce mouvement "en prélude à des grèves plus générales et à la désobéissance civile qui sera à même de renverser le régime".

"La grève a été entièrement suivie dans plusieurs régions, dont Deraa, dans les quartiers Qaboune et Barzé à Damas, dans plusieurs localités des provinces de Damas, d'Idleb, de Hama et de Homs", ont affirmé les LCC dans un communiqué accompagné de vidéos montrant des rues désertes et des magasins fermés.

 

Les partisans de Bachar Al-Assad ont massivement manifesté, mercredi, dans le centre de Damas.

Les partisans de Bachar Al-Assad ont massivement manifesté, mercredi, dans le centre de Damas.REUTERS/KHALED AL-HARIRI

Parallèlement, des dizaines de milliers de Syriens agitant des drapeaux et des portraits du président Assad se sont rassemblés sur la place des Omeyyades, en plein cœur de Damas, pour affirmer leur soutien au régime. "Le peuple veut Bachar Al-Assad", scandaient-ils. Selon l'agence officielle SANA, le rassemblement a réuni "plus d'un million de Syriens" sous le slogan : "Vive la patrie et le chef de la patrie, le peuple syrien est une seule famille."

DIX-NEUF NOUVEAUX MORTS

La journée de mercredi a également été marquée par de nouvelles violences, qui ont fait dix-neuf morts. "Neuf militaires, dont un officier de l'armée régulière syrienne, ont été tués par une roquette tirée par des hommes armés, probablement des déserteurs", a indiqué l'OSDH, en précisant que les soldats se trouvaient "à bord d'un véhicule dans le village al-Hamrat", dans la région de Hama, au moment de l'attaque.

Six soldats ont été blessés lors "d'affrontements violents" entre l'armée régulière et probablement des déserteurs, près de Maaret al-Noman, dans le gouvernorat d'Idleb, selon l'OSDH.
D'autre part, dix civils, dont un bébé et un enfant de 12 ans, ont été tués par des tirs des forces de sécurité : sept dans la région de Homs, un des fiefs de la contestation, un à Saraqeb dans la région d'Idleb, un à Abou Kamal (Est) et un à Douma, près de Damas.

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 10:31

Lettre d'Amérique du Sud | LEMONDE | 26.10.11 | 14h50   •  Mis à jour le 26.10.11 | 14h53

 
 

Ici, on n'aime pas les cimetières. Les allées sont vides, les sépultures délaissées. Même le vent printanier semble avoir oublié ces terres de désolation. On est loin des tombes mexicaines chargées d'offrandes et de fleurs. Loin des débordements funéraires de Bahia ou de Sao Luis. A la périphérie de Rio, la mort est anonyme, surtout dans sa dernière demeure.

A regarder de près la pierre tombale de Patricia Acioli, on se dit que les habitudes ont la peau dure. Les couronnes ont disparu et son nom n'apparaît nulle part. Inhumée dans le cimetière municipal de Niteroi, une ville située de l'autre côté de la baie de Rio, cette juge de 47 ans, réputée pour sa rigueur dans la lutte contre le crime organisé, a été assassinée, le 11 août, de 21 balles. Ce meurtre brutal avait suscité une gigantesque vague d'émotion dans le pays, rassemblant une foule compacte le jour de son enterrement. "Si vous voulez faire quelque chose pour elle, intervient l'un des gardiens des lieux, c'est dehors, en ville, qu'il faut chercher."

En effet. Depuis la mort de la magistrate, plusieurs enquêtes ont abouti à l'incarcération de onze policiers et à la démission récente de Mario Sergio Duarte, le puissant chef de la police militaire de Rio. Toute la direction de son équipe a été mise à pied par son remplaçant, le commandant Erir Ribeiro da Costa Filho. Une trentaine d'officiers ont été entendus. Et, d'après les enquêteurs, avocats et défenseurs des droits de l'homme, les investigations sont encore loin d'avoir épuisé tous les aspects de l'affaire.

L'assassinat de la magistrate a été le troisième du genre dans le pays depuis 2003, le premier dans l'histoire de l'Etat de Rio. Il jette une lumière crue sur la situation alarmante dans laquelle la mafia et la corruption policière dominent des zones entières de la région.

Les milices - formées de policiers et d'anciens flics, de pompiers, de gardiens de prison et de gros bras - ont lentement mais sûrement supplanté les narcotrafiquants dans les favelas et les quartiers pauvres, où elles sont entrées tout au long de ces dernières années en offrant leur prétendue protection aux habitants contre une "taxe de sécurité".

D'après les experts, les ramifications des milices ont atteint quasiment toutes les sphères de l'autorité publique. Des élus municipaux et de l'Etat seraient issus de leurs rangs. Une mainmise considérée par beaucoup comme étant encore plus dangereuse que celle exercée par les trafiquants de drogue.

Il faut dire que ces milices ont reçu dans le passé de curieux soutiens. L'ancien maire carioca, le très volubile et opportuniste Cesar Maia, les avait considérées, en 2006, dans un entretien au journal de Rio O Globo, comme "un moindre mal" et "une forme d'autodéfense communautaire" contre les narcotrafiquants.

L'actuel maire, Eduardo Paes, avait, lui, clairement défendu deux ans plus tard les milices devant les caméras de la chaîne Globo parce qu'elles "apportaient la paix à la population" dans des endroits où l'Etat avait perdu son autorité.

Des propos intenables aujourd'hui. Déjà, en 2008, sous l'impulsion du tenace et courageux député Marcelo Freixo, une commission d'enquête avait mis au jour les liens entre certains groupes de miliciens et des élus locaux. Son rapport se solda par plusieurs centaines d'arrestations, dont celles de plusieurs députés et conseillers municipaux.

Patricia Acioli avait soutenu l'action de la commission. Depuis cette date charnière, la juge avait permis l'incarcération de plus de 60 officiers de police, accusés d'appartenir à des gangs violents. La plupart d'entre eux ont été condamnés pour meurtre.

Une semaine encore avant son assassinat, elle s'était rendue au siège de la police de Rio pour y dénoncer les menaces qu'elle avait reçues de la part d'officiers de Sao Goncalo - où elle travaillait - et de Niteroi - son lieu d'habitation. Le 11 août, jour de son assassinat, elle se pencha une dernière fois sur un dossier impliquant des policiers dans le meurtre d'un jeune homme de 18 ans dans une favela. D'après Felipe Ettore, le responsable de la section homicide de Rio, les assassins présumés savaient que la juge allait exiger leur arrestation. Ils voulaient l'en empêcher, ajouta-t-il lors d'une conférence de presse. Ce que les meurtriers ne savaient pas, c'est que la juge avait signé le jour même de son exécution leur mise aux arrêts.

Depuis des années, Patricia Acioli recevait des menaces de mort. Plusieurs fois, elle avait écrit des lettres aux autorités pour réclamer le rétablissement d'une protection rapprochée - une protection qui lui avait été retirée en 2007. Encore récemment, son nom était apparu aux côtés d'autres magistrats sur une liste de douze personnes à abattre. Le document a été découvert après l'arrestation d'un chef de milice.

Ce 11 août, au petit matin, Patricia Acioli fut donc assassinée dans sa voiture par un commando de tueurs encagoulés. Elle avait travaillé jusque tard dans la nuit. Elle était seule. Comme aujourd'hui dans son cimetière de Niteroi.


bourcier@lemonde.fr

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