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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:05

LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.11 | 11h38

 
 

 

Lors du déclenchement de l'opération, quelque 150 000 soldats américains étaient déployés en Irak.

Lors du déclenchement de l'opération, quelque 150 000 soldats américains étaient déployés en Irak. AP/Pablo Martinez Monsivais

A l'heure où les finances sont au plus mal, le coût de l'intervention en Irak a cristallisé de nombreux débats aux Etats-Unis, d'autant plus que ce gouffre financier ne se ferme pas avec le retrait des troupes américaines sur le terrain.

Depuis l'invasion américaine du pays en mars 2003, au moins 126 000 civils irakiens sont morts des causes directes du conflit, selon Neta Crawford, professeur à la Boston University. A cela, il faut ajouter 20 000 soldats et policiers irakiens et plus de 19 000 insurgés. Selon l'organisation britannique IraqBodyCount, les pertes civiles s'étaleraient entre 104 035 et 113 680 depuis 2003. Quelque 1,75 million d'Irakiens ont trouvé refuge dans les pays voisins ou ont été déplacés dans le pays, selon l'ONU.

DES EFFECTIFS NOMBREUX ET LOURDEMENT ÉQUIPÉS

Lors du déclenchement de l'opération, quelque 150 000 soldats américains étaient déployés en Irak, soutenus par 120 000 autres militaires américains soutenant l'opération depuis l'extérieur. Plus de 40 000 Britanniques ont également participé à l'invasion. Les effectifs de la coalition tombent ensuite régulièrement et atteignent 165 000 fin 2006 avant que Washington ne décide d'envoyer 30 000 hommes en renfort pour tenter d'endiguer l'explosion de violences. En septembre 2010, l'opération prend fin, 50 000 soldats américains restent sur place pour aider à la formation de l'armée irakienne. Ils doivent quitter le pays d'ici la fin du mois.

Le Pentagone a affecté près de 770 milliards de dollars depuis 2003 aux opérations en Irak. Pris sur le poste des opérations extérieures, ces sommes s'ajoutent au budget du Pentagone, dont une fraction indéterminée a également servi à financer la guerre en Irak. Il faut également ajouter le coût de l'aide américaine à l'Irak, de la prise en charge des blessés, des vétérans.

LE COÛT EXHORBITANT DE LA PRISE EN CHARGE DES VÉTÉRANS

Pour les vétérans, les coûts propres aux conséquences de l'Opération Iraqi Freedom sont difficilement séparables de ceux des opérations en Afghanistan, les quelque 1,25 million de vétérans de ces conflits ayant fréquemment été déployés sur les deux théâtres. De fait, les statistiques publiées par le gouvernement américain ne font pas la distinction entre les deux.

Fin 2010, les Etats-Unis avaient ainsi déjà dépensé près de 32 milliards de dollars pour la prise en charge des soins médicaux des blessés et le versement des pensions d'invalidité, dont les vétérans bénéficient à vie. Les coûts futurs à venir sont exponentiels. Linda Bilmes, professeur à l'université d'Harvard, estime que les coût médicaux et des pensions d'ici 2055 pour les vétérans seront de 346 à 469 milliards de dollars.

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 18:00

LEMONDE.FR avec AFP | 18.12.11 | 07h52   •  Mis à jour le 18.12.11 | 11h22

 
 

 

Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé le 21 octobre, le retrait total des troupes.

Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé le 21 octobre, le retrait total des troupes.REUTERS/POOL

Achevant leur retrait total de ce pays qu'ils avaient envahi il y a près de neuf ans, les derniers soldats américains ont quitté l'Irak dimanche 18 décembre à l'aube pour le Koweït, a confirmé un officier américain à un journaliste de l'AFP à la frontière.

Le 20 mars 2003, les forces américaines avaient pénétré massivement en Irak pour renverser l'ancien dictateur Saddam Hussein, exécuté depuis. Seuls 157 Américains chargés d'entraîner les forces irakiennes et un contingent de Marines affecté à la protection de l'ambassade à Bagdad resteront dans le pays.

Le dernier convoi composé de 110 véhicules transportant environ 500 soldats appartenant en grande majorité à la 3ème brigade de la 1ère division de cavalerie a traversé la frontière à 07 h 30, heure locale. L'armée américaine, qui a compté jusqu'à 170 000 hommes au plus fort de la lutte contre l'insurrection, a abandonné 505 bases en Irak.

 

Alors que les camions approchaient la frontière, l'excitation a commencé à s'emparer des soldats. Beaucoup n'avaient pas dormi les dernières 24 heures en attendant l'heure de départ. Certains soldats applaudissaient, visiblement soulagés.

 

REUTERS/POOL

 CRISE POLITIQUE

Les soldats se demandaient comment les Irakiens réagiraient en découvrant que les Américains étaient partis. "Ils vont se réveiller ce matin et s'apercevoir qu'il n'y a plus personne", a affirmé le soldat Joseph, un Irakien qui a émigré aux Etats-Unis en 2009. Il s'est enrôlé dans l'armée un an plus tard.

Face au refus de l'Irak d'accorder l'immunité à des milliers de soldats américains chargés de poursuivre la formation, le président Obama avait décidé le 21 octobre, le retrait total des troupes. Les Américains laissent un pays plongé dans une crise politique, avec la décision du bloc laïque Iraqiya de l'ancien premier ministre Iyad Allaoui, de suspendre à partir de samedi sa participation aux travaux du Parlement.

Si l'Irak exporte environ 2,2 millions de barils de pétrole par jour, lui rapportant 7 milliards de dollars par mois, les services de base comme la distribution d'électricité et l'eau potable sont toujours défectueux. Mais les Irakiens interrogés étaient satisfaits du départ. "Je suis fier comme chaque Irakien doit l'être", déclare Safa, un boulanger de 26 ans à Karrada, dans le centre de Bagdad.
"Les Américains ont renversé Saddam Hussein, mais notre vie depuis s'est dégradée", a-t-il ajouté.

 UNE OCCUPATION COÛTEUSE

Désormais, les 900 000 éléments des forces irakiennes auront la lourde tâche d'assumer seuls la sécurité alors que les insurgés, notamment Al-Qaïda, bien qu'affaiblis, peuvent encore faire couler le sang. Ils devront aussi empêcher la résurgence des milices et une réédition d'une guerre confessionnelle entre chiites et sunnites qui avait fait des dizaines de milliers de morts en 2006 et 2007. Ainsi s'achève une invasion lancée sans l'aval de l'ONU pour trouver des armes de destruction massives que Saddam Hussein aurait cachées. Il s'est avéré depuis que celles-ci n'existaient pas.

>> Lire le récit "La croisade de l'Amérique contre 'l'axe du mal'"

Cette occupation en 2003, qui deviendra à partir de 2005 une "présence étrangère requise par le gouvernement irakien", se sera révélée fort onéreuse. Le Pentagone a alloué près de 770 milliards de dollars en neuf ans alors que 4 474 soldats américains sont morts, dont 3 518 au combat. Plus de 32 000 militaires américains ont par ailleurs été blessés. Par ailleurs, depuis mars 2003, les pertes civiles s'étaleraient entre 104 035 et 113 680, selon l'organisation britannique IraqBodyCount.

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 21:44

LEMONDE.FR avec AFP | 17.12.11 | 09h12   •  Mis à jour le 17.12.11 | 16h53

 
 

 

A Cagayan de Oro, le 17 décembre.

A Cagayan de Oro, le 17 décembre. AP/Froilan Gallardo

Le tyohon Washi, qui a balayé le sud des Philippines vendredi, a semé la désolation sur son passage, faisant au moins 400 morts selon un dernier bilan établi par la Croix-Rouge, qui s'attend à ce que le chiffre s'aggrave dans les prochaines heures. Des centaines de personnes sont encore portées disparues, et plus de 100 000 personnes ont quitté leur logement après le passage du typhon.

La tempête a touché de plein fouet l'île de Mindanao, où 97 corps ont été repêchés à Cagayan de Oro, un des principaux ports de l'île, et 75 à Iligan, un autre port du sud, selon un porte-parole, le colonel Leopoldo Galon, qui a précisé que 375 personnes étaient portées disparues dans ces deux seules villes.

Près de 2 000 personnes prises dans les inondations ont été récupérées par les secours militaires en camion, bateau ou hélicoptère, a-t-il ajouté. "Je ne peux pas expliquer comment de pareilles choses arrivent, des villages entiers ont été balayés vers la mer", a déclaré Leopoldo Galon, un porte-parole de l'armée.

>> Voir les images de la catastrophe

UNE VINGTAINE DE TEMPÊTES PAR AN

 

Les pluies qui sont tombées depuis 24 heures dans le sud des Philippines ont gonflé les rivières et provoqué des inondations

Les pluies qui sont tombées depuis 24 heures dans le sud des Philippines ont gonflé les rivières et provoqué des inondationsREUTERS/ERIK DE CASTRO

Les pluies qui sont tombées depuis 24 heures ont gonflé les rivières et provoqué des inondations."C'est arrivé très vite, à un moment où les gens dormaient", a raconté à la chaîne de télévision GMA le maire d'Iligan, Lawrence Cruz. On dénombre également cinq morts dans un glissement de terrain sur la côte est, et trois morts à Polanco, dans le sud.

Le tempête, qui s'accompagne de vents allant jusqu'à 90 km/h, se dirigeait samedi vers l'île de Palawan. Les Philippines sont touchées chaque année par une vingtaine de tempêtes.

Deux violents typhons, Nesat et Nalgae, ont frappé l'archipel en septembre dernier, causant la mort d'une centaine de personnes. En 2009, la tempête tropicale Ketsana, qui avait noyé une grande partie de Manille, avait fait 464 victimes.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 14:13

LEMONDE.FR avec AFP | 16.12.11 | 14h29

 
 

 

Les pays concernés sont le Niger, le Tchad, le Burkina Faso, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, ainsi que les régions nord du Nigeria et nord du Cameroun.

Les pays concernés sont le Niger, le Tchad, le Burkina Faso, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, ainsi que les régions nord du Nigeria et nord du Cameroun.AFP/SIMON MAINA

En 2012, 1 025 000 enfants vivant dans les pays africains du Sahel seront en grave danger de malnutrition. C'est la prévision alarmante du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) qui précise qu'en 2011 un demi-million d'enfants avaient souffert d'une telle malnutrition dans cette région d'Afrique.

"Nous estimons actuellement" qu'il pourrait y avoir en 2012 "plus d'un million de cas de malnutrition aiguë sévère dans huit pays" du Sahel, a déclaré le directeur de l'Unicef en charge des pays situés à l'ouest et au centre de l'Afrique, David Gressly, lors d'une conférence de presse.
"C'est un nombre significatif. C'est un problème grave", a-t-il ajouté.

Les pays concernés sont le Niger, le Tchad, le Burkina Faso, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, ainsi que les régions nord du Nigeria et nord du Cameroun.
M. Gressly a expliqué qu'une mobilisation internationale était nécessaire pour éviter une situation d'urgence courant 2012.
"Nous avons l'opportunité d'agir maintenant (…) pour éviter des pertes importantes de vies", a-t-il dit. "Nous pouvons sauver des vies si nous agissons maintenant", a-t-il insisté.

Au Sahel, les pluies ont été peu abondantes et mal réparties, il y a eu moins d'eau dans les bassins fluviaux pour les cultures et le bétail. En outre, les transferts d'argent des migrants, qui permettaient à leurs familles restées au pays de joindre les deux bouts, ont baissé.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 14:09

LEMONDE.FR | 16.12.11 | 11h01

 
 

Un journaliste au Daguestan qui enquêtait sur des enlèvements dans cette république instable du Caucase russe et critiquait les autorités locales a été assassiné, dans la nuit du jeudi 15 au vendredi 16 décembre, indique le comité d'enquête de Russie. Khadjimourad Kamalov, 46 ans, fondateur de l'hebdomadaire daguestanais Tchernovik et directeur général de la société d'édition Svoboda Slova ("liberté de parole"), a été abattu par une personne non identifiée à la sortie des locaux du magazine à Makhatchkala, la capitale du Daguestan, a précisé le comité dans un communiqué.

Touché de plusieurs balles, il est mort durant son transfert à l'hôpital. Etant donné que l'hebdomadaire critiquait souvent les autorités locales, "il n'est pas exclu que l'assassinat de Kamalov soit lié à ses activités professionnelles", a observé le comité d'enquête. Khadjimourad Kamalov était l'auteur de nombreux articles dans lesquels il dénonçait les agissements des dirigeants du ministère de l'intérieur daguestanais. Le journaliste enquêtait en particulier sur des enlèvements qui auraient été perpétrés par les forces de l'ordre dans cette république voisine de la Tchétchénie, selon l'agence Itar-Tass.

En 2009, le nom du journaliste est apparu sur une liste anonyme de "personnes à abattre", distribuée sous forme de tracts au Daguestan. Le journal a aussi fait l'objet de plusieurs enquêtes judiciaires, et les autorités ont aussi tenté d'interdire l'hebdomadaire qui, compte tenu des pressions, a été imprimé à certaines périodes dans des républiques caucasiennes voisines. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), ONG basée à New York, a estimé dans un communiqué que "l'assassinat de Khadjimourad Kamalov était une immense perte pour le journalisme indépendant dans le Caucase du Nord, région la plus dangereuse de Russie pour les reporters". "Les autorités russes doivent enquêter immédiatement, minutieusement et efficacement sur ce terrible crime et traduire les coupables en justice", a ajouté la coordinatrice du CPJ pour l'Europe et l'Asie centrale, Nina Ognianova. Le Daguestan est une des républiques les plus instables du Caucase russe. Une rébellion islamiste y est très active. Plusieurs journalistes y ont été tués au cours des dernières années.

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 13:55

Lettre d'Asie | LEMONDE | 16.12.11 | 13h29

 
 

 

Manifestation de villageois à Wukan, dans la province chinoise du Guangdong, le 16 décembre 2011.

Manifestation de villageois à Wukan, dans la province chinoise du Guangdong, le 16 décembre 2011.AFP/AFP PHOTO

Le village entier s'est rassemblé, le poing levé : on aperçoit des écolières en uniforme qui éclatent en sanglots. De vieilles dames en pull-over. Un vieux monsieur coiffé d'un chapeau droit. Des enfants ravis de tant d'animation, et des mères de famille au visage déterminé. Sur les banderoles tendues par les villageois, on lit : "Les dettes de sang seront remboursées par le sang."

Ce genre de confrontation comme celle qui oppose depuis plusieurs jours des milliers d'habitants de Wukan, un gros village côtier de l'est du Guangdong, dans la préfecture de Shanwei, aux forces de police qui en font le siège, est l'occasion de débats passionnés et d'une circulation quasi instantanée de l'information, et notamment les photos, via les réseaux sociaux.

A cause de la quasi-absence de couverture médiatique en Chine consacrée à ces événements, et des contrôles de plus en plus drastiques du contenu des microblogs, les commentaires se font de plus en plus acerbes, défiants, politiques : "Aujourd'hui, nous sommes à genoux et nous parlons avec la plume. Demain, nous serons debout, et c'est avec des balles que nous nous exprimerons", lisait-on, le 15 décembre, sur Weibo. Quand les autorités du Guangdong ont prévenu, il y a quelques jours, que les villageois risquaient d'être manipulés par des "forces étrangères", cette bonne vieille théorie du complot a déclenché un torrent de sarcasmes : "Mais de quelle intervention étrangère est-ce qu'ils parlent ? La démocratie est une tendance ! (...) Rendez la Chine à son peuple, et foutez dehors la seule vraie puissance étrangère qui soit : les communistes !"

Habituées à gérer les conflits sociaux loin des regards critiques, selon le sacro-saint principe du maintien de la stabilité et des méthodes qui lui sont associées, les autorités chinoises, à tous les échelons, n'ont toujours pas complètement pris la mesure de ce que signifiait le témoignage citoyen, ce weiguan (l'expression signifie "regard vigilant") à l'échelle d'une nation, que les internautes chinois s'efforcent désormais de déployer avec une efficacité redoutable chaque fois qu'ils en ont l'occasion - et donc assez souvent. La crise de confiance, ou de crédibilité, de tout ce et ceux qui représentent l'autorité publique a atteint un paroxysme. Quoi que dise un porte-parole ou un médiateur officiel, plus personne n'en croit un mot.

Le déroulé de ce qu'on sait des incidents de Wukan est révélateur de cette dérive de la gouvernance - en particulier dans le contexte des communautés rurales, bien plus mal lotis que les résidents urbains en termes de droits et de représentation. Comme dans bien d'autres cas similaires à travers la Chine, il s'agit, à Wukan, de terres collectives vendues à vil prix, de pollution, d'argent détourné et d'autorité usurpée par des responsables du comité du parti indéboulonnables depuis plusieurs décennies. En septembre, après plusieurs années de pétition, les habitants de Wukan avaient tenté une nouvelle fois d'obtenir justice. La police avait arrêté et frappé des participants à une manifestation. En réponse, la foule, exaspérée, avait mis à sac le comité du village et brûlé des voitures de police.

Puis, en novembre, une nouvelle manifestation avait eu lieu : cette fois, plusieurs milliers de villageois s'étaient rendus jusqu'à la mairie de la ville voisine de Lufeng, qui a autorité sur le village. Les organisateurs de la manifestation avaient déposé une demande d'autorisation et créé leur propre service d'ordre. Si on pouvait lire sur les banderoles "A bas la dictature !", "Sus à la corruption !" et "Rendez-nous nos droits", cette marche disciplinée avait fait espérer à de nombreux commentateurs en Chine une nouvelle tolérance dans l'expression collective des doléances. Les manifestants organisèrent un sit-in devant la mairie. Le maire de Lufeng promit, une heure plus tard, qu'il enquêterait au sujet des prédations de terres etde la pollution maritime provoquée par une entreprise chargée du développement du port.

Treize représentants des villageois furent ensuite désignés pour traiter avec les autorités. Mais, il y a une semaine, la police est venue les arrêter. De la pire manière possible : en arrivant à l'aube, en civil, sans procédure. Tout se passe comme si les officines secrètes chargées de la stabilité avaient repris la main sur les fonctionnaires, qui ont d'abord fait mine d'écouter les villageois en colère. Lundi, les habitants apprenaient la mort en détention de l'un de leurs représentants, Xue Jinbo, 43 ans. Le corps portait, selon les témoignages des membres de la famille qui ont été autorisés à le voir - mais pas à le photographier -, des marques de strangulation, des hématomes. Les ongles étaient enfoncés.

De quoi soupçonner des violences - les morts en détention sont un sujet d'indignation récurrent en Chine. Le village s'est déclaré en deuil général. Et la population s'est rassemblée, le poing levé, pour tenir tête aux forces de l'ordre. Après la mort de Xue Jinbo, officiellement d'un arrêt cardiaque, les autorités ont prestement organisé des visites au centre de détention des autres délégués par les membres de leurs familles. Celles-ci ont été filmées et diffusées sur ordre du gouvernement. Les prisonniers expliquent qu'ils sont bien traités et enjoignent à leurs proches d'écouter le gouvernement. Cette stratégie cousue de fil blanc n'a pas eu l'effet escompté : les bonnes gens de Wukan sont désormais persuadés que les leurs ont été torturés. Et qu'il faut continuer la lutte coûte que coûte...


brice@gol.com

Brice Pedroletti

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:15

LEMONDE.FR avec AFP | 13.12.11 | 21h17   •  Mis à jour le 13.12.11 | 23h11

 
 

 

Un jeune homme suspecté d'être un militant soutenant l'opposant Etienne Tshisekedi est arrêté par la police, le 12 décembre à Kinshasa.

Un jeune homme suspecté d'être un militant soutenant l'opposant Etienne Tshisekedi est arrêté par la police, le 12 décembre à Kinshasa. AP/John Bompengo

Le ministre de la justice congolais, Emmanuel Luzolo Bambi, a annoncé, mardi 13 décembre, la mort d'un pasteur de l'église chrétienne kimbanguiste, victime de violences à Kinshasa après l'annonce de la réélection de Joseph Kabila à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC). Selon le ministre, des fidèles de cette église indépendante africaine – qui revendique plus de 10 millions de fidèles en RDC sur près de 68 millions d'habitants –, ont été visés "soi-disant pour avoir apporté leur voix" à Joseph Kabila lors de l'élection du 28 novembre.

Selon le chef de la police congolaise, les violences à Kinshasa après l'annonce des résultats ont fait quatre morts, trois "pillards" et une femme mortellement atteinte par une balle perdue lors d'un pillage. Au moins cinq églises ont eu des locaux pillés ou leur toiture détruite lors des violences vendredi et samedi dans la capitale, deux écoles conventionnées ont été pillées et un hôpital kimbanguiste partiellement détruit selon le ministre. Des magasins appartenant à des ressortissants chinois ont également été pillés, a-t-il dénoncé.

MARCHES DE L'OPPOSITION

Mardi, l'opposition en RDC a annoncé avoir fait appel à l'ONU, à l'Union africaine et à l'Union européenne pour "trouver une solution" après avoir rejeté les résultats de la présidentielle qui ont donné la victoire au sortant Joseph Kabila. "La doléance principale est que la communauté internationale nous aide à trouver une solution au conflit", a dit à l'AFP Jacquemin Shabani, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti de l'opposant Etienne Tshisekedi. "La solution est que la vérité des urnes soit respectée. Nous sommes victimes d'un hold-up électoral commis par un homme qui dispose d'une force militaire violente à laquelle l'opposition ne peut pas faire face", a-t-il ajouté.

Des marches de l'opposition pour protester contre la réélection de Joseph Kabila à la présidentielle en RDC ont rassemblé mardi 500 personnes à Bukavu, et une centaine à Goma (Est), vite stoppées par la police, qui a procédé à des interpellations, a constaté l'AFP.

A Bukavu, la marche "pacifique", organisée à l'appel de plusieurs partis d'opposition, dont l'Union pour la nation congolaise (UNC) a rapidement été freinée par la police, alors que le maire avait interdit toute manifestation. Deux responsables de l'opposition ont été interpellés puis rapidement relâchés.

MANQUE DE TRANSPARENCE ET LES IRRÉGULARITÉS

Les organisateurs entendaient dénoncer auprès de la Commission électorale nationale indépendante (CÉNI) "toutes les irrégularités" constatées selon eux lors du scrutin présidentiel du 28 novembre. Les résultats ont donné la victoire au sortant Joseph Kabila face à l'opposant Etienne Tshisekedi, qui les a rejetés. Celui-ci est arrivé troisième de la présidentielle avec plus de 7 % des voix, et a obtenu 41,67 % des voix – juste derrière M. Kabila – dans le Sud-Kivu, d'où il est originaire.

La Mission d'observation électorale de l'Union européenne (MOE-UE) pour la présidentielle en RDC a également déploré, mardi, le "manque de transparence et les irrégularités", de la collecte à la publication des résultats donnant la victoire à Joseph Kabila et rejetés par l'opposition. L'absence d'observateurs lors de la consolidation des résultats au Centre national de traitement de la CÉNI à Kinshasa "ne peut qu'affecter la confiance dans les résultats annoncés et leur crédibilité", note la MOE-UE.

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 22:11
Les autorités russes tentent de juguler la contestation dont elles sont la cible

 

LEMONDE | 13.12.11 | 14h32   •  Mis à jour le 13.12.11 | 16h41

 
 

Moscou Correspondante - Réunis à Moscou dans un institut de l'Académie des sciences, lundi 12 décembre, intellectuels, scientifiques, artistes, professions libérales – l'avocat Iouri Schmidt ; les écrivains Boris Akounine et Vladimir Voïnovitch ; le scientifique Iouri Ryjov, ancien ambassadeur de Russie en France ; l'ex dissidente Lioudmila Alexeeva et bien d'autres – se sont mobilisés pour réclamer l'annulation des résultats des législatives du 4 décembre, ainsi que le report de la présidentielle prévue le 4 mars 2012.

Inspirée par Solidarnosc et l'exemple polonais de 1989, l'intelligentsia travaille à la formation d'une "table ronde", un espace de discussion entre le pouvoir et la société, susceptible de permettre le passage en douceur de l'"absolutisme" actuel à un système plus démocratique, "fondé sur le droit".

"Depuis les manifestations, je me sens mieux. Désormais, nous avons un futur, c'est sûr alors qu'avec la bande de guébistes au pouvoir (le KGB, l'ex-police politique soviétique dont le premier ministre, Vladimir Poutine, est issu), nous n'en avions aucun. Avant, j'avais honte de vivre dans un pays sans caractère, idiot, ça n'est plus le cas aujourd'hui", a déclaré l'actrice de renom Natalia Fateeva, 77 ans.

Le Kremlin, lui, reste de marbre. Lundi, Vladimir Poutine inaugurait une centrale nucléaire dans la région de Kalinine (nord-ouest du pays). Confronté à une vague de contestations sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 2000, le "leader national" répondra en direct jeudi aux questions de ses concitoyens, triés pour la plupart sur le volet. Comme chaque année, l'exercice sera diffusé sur toutes les télévisions.

Alors que le point central de la contestation porte sur le résultat des législatives, entachées de fraudes selon les observateurs, les autorités s'enferrent dans le déni.

"En additionnant tous ces prétendus témoignages, c'est à peu près 0,5 % du nombre total de bulletins. Ni la légitimité du scrutin ni les résultats définitifs ne peuvent être remis en question", a déclaré lundi Dmitri Peskov, le porte-parole du gouvernement.

Accusé par l'opposition d'avoir orchestré les falsifications, Vladimir Tchourov, le président de la commission électorale centrale, a assuré que les vidéos prises dans les bureaux de vote pour prouver les manipulations et les bourrages d'urnes puis diffusées sur Internet avaient été tournées "bien avant le jour du vote dans des appartements privés". De son côté, Valéri Zorkine, le président de la Cour constitutionnelle, dresse un parallèle entre la contestation actuelle et celle des nationalo-communistes (rouges bruns) opposés à Boris Eltsine en 1993, qui avait été délogée au canon du Parlement.

L'élite au pouvoir ne parvient pas à s'adresser à sa classe moyenne. Le Kremlin a d'ores et déjà perdu la bataille sémantique. Sa formation politique, Russie unie, n'est plus appelée autrement par la rue que "le parti des voleurs et des escrocs", les grands chantiers de modernisation sont tournés en dérision, on ne compte plus les blagues sur le projet de "logement abordable" (avec un crédit entre 15 % et 18 %) tant vanté par le président Dmitri Medvedev.

Bien avant le vote du 4 décembre, une chanson intitulée Notre asile psychiatrique vote pour Poutine avait fait le tour de la Toile.

Dans la blogosphère, le tandem a été affublé de surnoms : "Nano président" pour Dmitri Medvedev, "le crabe" pour Vladimir Poutine, en référence à la phrase prononcée en février 2008 à l'issue de son second mandat, selon laquelle il avait "ramé pendant huit ans comme un esclave sur une galère". En russe, "comme un esclave" se dit "kak rab", d'où l'abrégé "krab".

La dérision touche des cercles plus larges encore. Les Moscovites nantis, directeurs financiers, milliardaires et leurs épouses en vison et rivières de diamants, se précipitent aux représentations du Citoyen poète, un spectacle satyrique hebdomadaire de génie réalisé par l'écrivain poète Dmitri Bykov et l'acteur Mikhaïl Efremov. Le public rit à gorge déployée tandis que Mikhaïl Efremov ridiculise le tandem, décrit par lui en train de jouer au badminton, le sport favori de Dmitri Medvedev qui y a récemment consacré une vidéo. Après la diffusion de cette dernière, l'armée avait passé commande de 10 000 raquettes et volants.

"Les langues se sont déliées. Ceux qui ont gagné sont ceux qui ont inventé la nouvelle langue. Une fois ridiculisé, aucun tyran ne peut plus être pris au sérieux", explique l'ancien dissident Andreï Mironov.

Marie Jégo

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 13:46

LEMONDE.FR avec Reuters | 12.12.11 | 13h27   •  Mis à jour le 12.12.11 | 14h23

 
 

 

Des partisans de Joseph Kabila célèbrent la réélection de leur champion.

Des partisans de Joseph Kabila célèbrent la réélection de leur champion.AFP/SIMON MAINA

Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, a déclaré, lundi 12 décembre, que la crédibilité de l'élection présidentielle du 28 novembre ne pouvait pas être mise en doute, tout en reconnaissant "des erreurs" dans le processus électoral.

Pourtant, la mission d'observation du Centre Carter, chargée de surveiller le processus électoral dans le pays, avait estimé que les résultats donnant la victoire à Joseph Kabila n'offraient pas la crédibilité requise. "La crédibilité de ces élections ne peut pas être mise en doute. Est-ce qu'il y a eu des erreurs ? Certainement, mais [le centre Carter] a été trop loin", a rétorqué Kabila lors d'une conférence de presse à Kinshasa.

L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, a déclaré de son côté lundi que les résultats de la présidentielle ne sont "conformes ni à la vérité ni à la justice." "A l'analyse, les résultats proclamés par la CENI (commission électorale) le 9 décembre ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice", a jugé Mgr Monsengwo dans une déclaration à la presse, à Kinshasa.

MARCHES PACIFIQUES

Selon la Commission électorale indépendante (CENI), le président sortant a remporté près de 49 % des voix contre plus de 32 % pour l'opposant Etienne Tshisekedi. Mais des irrégularités ont été relevées. Ainsi, dans la région de Monono, dans la province méridionale du Katanga, la participation atteint ainsi 100,14 % et M. Kabila y récolte 99,98 % des voix. Un responsable de la CENI a annoncé que la commission allait enquêter sur certains résultats, ajoutant néanmoins qu'il fallait s'attendre à un large soutien en faveur du chef de l'Etat sortant. Les résultats du scrutin doivent aussi être ratifiés par la Cour suprême.

De son côté, M. Tshisekedi a qualifié les résultats de "véritable provocation" et a fait savoir qu'il se considérait comme le président élu de la RDC. L'opposition congolaise a aussi l'intention d'organiser des marches pacifiques en début de semaine à travers le pays pour protester contre la réélection de Joseph Kabila.

Le scrutin, le premier organisé par les autorités congolaises depuis la guerre civile de 1998-2003, qui a fait plus de cinq millions de morts, devait permettre de ramener la stabilité dans le pays. Selon l'ONG Human Rights Watch, au moins dix-huit personnes ont été tuées dans des violences liées au processus électoral.

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12 décembre 2011 1 12 /12 /décembre /2011 13:35

LEMONDE.FR avec AFP | 12.12.11 | 10h20

 
 

 

Des constructions dans la colonie de Har Homa près de la ville de Bethléem, en septembre 2005.

Des constructions dans la colonie de Har Homa près de la ville de Bethléem, en septembre 2005.AFP/THOMAS COEX

Israël a approuvé la construction de 40 logements et d'une ferme dans deux nouveaux quartiers de la colonie juive d'Efrat, près de la ville de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie occupée, a indiqué lundi 12 décembre le quotidien israélien Haaretz. "Les autorités militaires ont donné leur feu vert à un nouveau quartier et à une ferme dans la colonie d'Efrat. Le projet (...) concernera l'extension d'une colonie en Cisjordanie occupée vers le nord et le nord-est, selon le journal. Avec ces nouvelles constructions, le bloc de Goush Etzion atteindra les limites sud de Bethléem."

Le projet de construction du quartier Givat Hadagan a été approuvé par le ministre de la défense, Ehoud Barak, et un appel d'offres a été lancé cette semaine, a poursuivi le journal. Celui de la ferme Givat Eitam l'a été par l'armée. Les responsables de la défense n'étaient pas joignables dans l'immédiat pour une éventuelle confirmation, mais le mouvement anticolonisation La Paix maintenant a estimé que ce projet devrait être placé dans le cadre de l'intention affichée par Israël d'annexer le Goush Etzion dans tout futur accord avec les Palestiniens.
 

"La construction à Efrat est une question très sensible car (...) cela signifie qu'en cas d'annexion d'Efrat Bethléem sera coupée du sud de la Cisjordanie", a déclaré une responsable de l'ONG, Hagit Ofran. Israël a récemment multiplié les annonces de construction de logements dans les colonies, condamnées par la communauté internationale qui tente en vain de ressusciter les négociations de paix israélo-palestiniennes.

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