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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 20:10

 

 

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Lettre d’ATTAC Nîmes

 

Sommaire :

1/ Jeudi 29 novembre à Nîmes : soirée-théâtre « poélitique » sur capitalisme, démocratie,… à prix libre « Le monde ne sait plus sur quel pied danser » de Fred Dubonnet, comédien professionnel.

2/ Notre Dame des Landes : faire atterrir le gouvernement !

3/ Prochaine réunion du groupe ATTAC Nîmes, mercredi 5 décembre à 19h au 6, rue Porte d’Alès (1er étage) à Nîmes 

4/ ATTAC Nîmes : Assemblée Générale Extraordinaire et échanges entre adhérents le jeudi 13 décembre à 18h15

5/ Les Assises d’ATTAC France les 8 et 9 décembre à Mâcon

6/ La compétitivité expliquée en quelques minutes

7/ Le coin du « geste utile » : changer de banque !

8/ Et pleins d’autres dates à aller voir sur Démosphère Gard-Cévennes, l’agenda participatif en ligne…

9/ Et toujours : pour recevoir les infos d’ATTAC France et les meilleurs émissions à la télé, ATTAC pour les Nuls, les lectures ATTAC, pour voir ou revoir le documentaire « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde » et une bonne source d’information: Basta !

 

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1/ Jeudi 29 novembre à Nîmes : soirée-théâtre « poélitique » sur capitalisme, démocratie,… à prix libre « Le monde ne sait plus sur quel pied danser » de Fred Dubonnet, comédien professionnel.

 

Soirée-théâtre organisée par ATTAC Nîmes et suivie d'un pot de l'amitié.

Le jeudi 29 novembre 2012 à 20h à la Maison de quartier de la placette, au 26 bis rue Bec de lièvre à Nîmes.

 

Théâtre poélitique, Stand up interactif

Un citoyen décortique notre époque à travers plusieurs personnages singuliers. Comment et pourquoi sommes-nous à cette crise économique, politique et sociale ? Quels sont les véritables enjeux actuels ? Quel avenir allons- nous composer ? Ce citoyen, auteur d'art vivant, nous emmène dans un flot de mots, pour le plaisir de vivre un spectacle poélitique. Dans un style caustique et tranchant, le public est invité à concevoir des chemins de possibles…

Plus d’infos : http://www.freddubonnet.net/#!le-monde-ne-sait-plus-sur-quel-pied

http://gard.demosphere.eu/node/433

 

 

 

2/ Notre Dame des Landes : faire atterrir le gouvernement !

Communiqué ATTAC France – 23 novembre 2012

Moins d’une semaine après la journée de manifestation et de réoccupation de Notre Dame des Landes, le gouvernement a relancé l’opération d’évacuation et de destruction de la ZAD (Zone À Défendre), qu’occupent les opposants au projet de nouvel aéroport. Attac France réaffirme son soutien aux habitants de la ZAD et à l’ensemble des opposants au projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes.

Lire la suite : http://www.france.attac.org/articles/notre-dame-des-landes-faire-atterrir-le-gouvernement

 

Bien vu l’affiche « village d’Astérix » !

http://www.france.attac.org/articles/comme-asterix-en-son-temps-la-zad-resiste-nddl



Et ici, que faire ?

Rejoindre les comités de soutien à la lutte de Notre Dame Des Landes, listés ici :

http://comites-ndl.blogspot.fr/

La carte des rassemblements de soutien : https://maps.google.fr/maps/ms?msid=203760804477798426632.0004cf29b8e480e487f78&msa=0&ll=47.420654,3.779297&spn=6.073232,9.9646

 

Pour recevoir les infos du comité de Nîmes, être tenu informé de la suite, adresser un mail à : collectifnddl.nimes@free.fr

 

Pour en savoir plus :

 

Propositions d’envoi de protestations à l'égard de l'intervention musclée des forces de l'ordre commencée sur le site de Notre-Dame-des-Landes.
Vous trouverez ci-dessous un modèle de courriel, suivi de quelques adresses auxquelles nous vous proposons d'envoyer l'expression de votre indignation.
La partie à copier-coller et à adapter à votre humeur est située ci-dessous entre les deux lignes ("... ===...").
Les deux lignes "SIGNATURE" et "VILLE" sont bien évidemment à remplacer.

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Je dénonce fermement l'arrivée des 500 gendarmes sur les terres de Notre-Dame-des-Landes pour expulser, souvent de manière brutale, les occupant-e-s de parcelles non-expulsables.

Je réaffirme mon rejet de ce projet, à la fois inutile, coûteux et néfaste pour l'environnement.
De la même manière que le Larzac est devenu un symbole de la lutte contre la toute-puissance étatique et militaire, Notre-Dame-des-Landes est devenue le symbole d’un refus : celui d’une politique d’aménagement du territoire héritée du siècle passé, qui préfère la destruction et le bétonnage des terres fertiles à la promotion de la relocalisation de la production agricole et des échanges ; celui de la croyance que la sortie de crise se fera par le développement d’infrastructures inutiles et imposées, prédatrices en énergies fossiles plutôt que par la conversion écologique de nos sociétés.

Mais, à l’instar du Larzac, Notre-Dame-des-Landes n’est pas seulement un symbole et un refus. Elle est un lieu où s’expérimentent ces alternatives – relocalisation, sobriété, autonomie. En cela, elle est aussi une affirmation : celle qu’un autre monde n’est pas seulement nécessaire, mais qu’il est possible.


Je réaffirme en conséquence mon soutien aux habitant-e-s de la Zone à défendre (ZAD) et à l’ensemble des opposant-e-s au projet de nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Recevez l'expression de mon indignation la plus profonde,
SIGNATURE
VILLE


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Quelques adresses (liste non exhaustive) :

 

 

3/ Prochaine réunion du groupe ATTAC Nîmes, mercredi 5 décembre à 19h au 6, rue Porte d’Alès (1er étage) à Nîmes :

 

Réunion du CA (conseil d’administration) d’ATTAC Nîmes : pour participer à la vie de l’association au niveau local et décider des initiatives locales.

Au 6, rue Porte d’Alès (1er étage) à Nîmes.

Réunion qui se finit en une conviviale « auberge espagnole » : chacun amène de quoi grignoter, boire un coup et on partage tout.

 

Ces réunions sont ouvertes à tout le monde.

N’hésitez pas à venir nous rencontrer, l’actualité est chargée, tous les coups de main seront les bienvenus !

http://gard.demosphere.eu/node/421

 

 

4/Assemblée générale « extraordinaire» d’ATTAC Nîmes le jeudi 13 décembre à partir de 18h15

(réservée aux adhérents…mais il n’est pas trop tard pour adhérer ou ré-adhérer !)

 

Assemblée générale « extraordinaire» d’ATTAC Nîmes visant la modification des statuts de l’association

Suivie d’un moment d’échanges entre les adhérents sur les souhaits, les attentes, les propositions sur les perspectives et orientations d’ATTAC

Puis d’une auberge espagnole

 

Jeudi 13 décembre à 18h30

au local du comité de quartier de la Placette (ancienne école maternelle),

au 26 bis rue Bec de lièvre à Nîmes

 

Toutes les infos, ici : http://local.attac.org/attac30/spip.php?article915

 

 

5/Les Assises d’ATTAC France les 8 et 9 décembre à Mâcon

 

Toutes les infos : http://www.france.attac.org/evenement/les-assises-dattac-france

 

 

6/La compétitivité expliquée en quelques minutes

 

Europe 1 soir, 14 novembre, Aurélie Trouvé critique le "pacte de compétitivité" défendu par François Hollande lors de sa conférence de presse du 13 novembre.

http://www.france.attac.org/videos/la-competitivite-expliquee-en-quelques-minutes

 

Pour en savoir plus lire le rapport : Pour en finir avec la compétitivité, Attac / Fondation Copernic, 7 novembre 2012

- Ras le bol de la compétitivité : http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2012/11/07/ras-le-bol-de-la-competitivite-neoliberale/

- Compétitivité = travailleurs piégés : http://alternatives-economiques.fr/blogs/harribey/2012/11/06/competitivite-travailleurs-pieges/

- La compétitivité, ou la loi des multinationales : http://dessousdebruxelles.ellynn.fr/spip.php?article187

 

 

7/ Le coin du « geste utile » : changer de banque !

 

Attac et les Amis de la Terre publient fin 2011 un rapport toujours d’actualité, « Les banques sous pression citoyenne : l’heure de rendre des comptes ». Cette étude fait suite à l’évaluation citoyenne lancée par ces deux associations dans le cadre de leur campagne commune « A nous les banques ! », et évalue le comportement des dix principaux groupes bancaires opérant en France dans cinq domaines d’impact de leur activité : la stabilité financière, leurs usagers-clients, leurs salariés, l’environnement et les populations locales, et la démocratie.

 

Un précieux document (à faire connaître !) pour choisir sa banque.

Plus d’infos :

http://www.france.attac.org/articles/les-banques-francaises-au-banc-dessai

Synthèse du rapport :

http://www.france.attac.org/sites/default/files/synthese_rapport_banques_20111.pdf

 

Plus d’infos sur l’établissement le mieux « noté » : La NEF, http://www.lanef.com/

Foire aux questions : http://www.lanef.com/corporate/faq.php

 

 

8/ Et pleins d’autres dates à aller voir sur Démosphère Gard-Cévennes, l’agenda participatif en ligne…

Sans cesse de nouveaux rendez-vous annoncés sur ce site de plus en plus consulté.

Un lien à conserver et à faire connaître :http://gard.demosphere.eu/ 

 

 

9/ Et toujours :

 

> Pour recevoir les infos d’ATTAC France :

 

Il existe 2 listes auxquelles vous pouvez vous inscrire :

 > La Lettre générale :

Liste de diffusion générale d'Attac France. Vous recevrez directement les communiqués, déclarations et autres informations de l’association. (en moyenne 3 à 4 messages par semaine).

 > La lettre du Conseil Scientifique :

Lettre d’information mensuelle sur les travaux du Conseil Scientifique d’Attac France et de ses membres.

Pour s’inscrire : http://www.france.attac.org/newsletter/subscriptions

 

> Pour recevoir une sélection des meilleurs documentaires et films (pour qui n’a pas encore jeté sa télé…)

 

Initiative prise par un copain d’ATTAC Isère - St Marcellin : inscrivez-vous et vous recevrez une sélection des meilleurs documentaires et films programmés à la télé.

Pour s’inscrire, rien de plus simple : https://list.attac.org/wws/subscribe/cinema.attac38

 

 > Les lectures ATTAC :

Les dernières parutions :

  • L’Europe mal-traitée (les économistes atterés)

  • La nature n’a pas de prix ! Les méprises de l’économie verte (ATTAC)

  • 15 idées reçues sur la fiscalité (ATTAC)

  • Changer d’économie ! Nos propositions pour 2012 (les économistes atterrés)

  • Le piège de la dette publique, comment s’en sortir (ATTAC)

 

Plus d’infos et les autres livres conseillés : http://www.france.attac.org/livres

 

 > Visitez le site d’ATTAC France !

Régulièrement des nouveautés en ligne, de nouvelles courtes vidéos, interviews, communiqués…sur http://www.france.attac.org/

 

> « ATTAC pour les Nuls » par notre groupe local.

En ligne ici : http://local.attac.org/attac30/spip.php?article893

N’hésitez pas à le faire connaître !

 

> Pour voir ou revoir le documentaire « Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde » (diffusion Arte)

Depuis cinq ans, Goldman Sachs incarne les excès et les dérives de la spéculation financière. Anatomie d’un pouvoir qui ne connaît ni frontières ni limites et menace directement les démocraties.

La suite et le documentaire ici : http://local.attac.org/attac30/spip.php?article914

 

> Une bonne source d’information : BASTA ! sur bastamag.net !

Inscrivez-vous pour recevoir la lettre mensuelle de Basta (inscription gratuite mais soutien possible). De très bons articles sur les questions environnementales et sociales, à découvrir d’urgence si ce n’est déjà fait !

http://www.bastamag.net/

Par exemple, la dernière livraison de novembre : http://www.bastamag.net/newsletter/basta_67.html

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:57

 

 

 

« Avec la flexibilité ou “ flexisécurité ”, le Medef propose un véritable marché de dupes entre employé et employeur », constatent Guillaume Balas, secrétaire général du courant Un Monde d’Avance, membre du bureau national du Parti socialiste, et Delphine Mayrargue, secrétaire nationale à la formation au PS, qui demandent au gouvernement de réaffirmer « un certain nombre de principes fondateurs de l’ordre public social ».


 

A l’instar de l’ensemble des pays européens, la France est aujourd’hui ravagée par l’insécurité sociale. Chômage élevé, forte précarité, multiplication des plans sociaux, développement de la pauvreté : tous les indicateurs sont au rouge.

Ce contexte sert aujourd’hui d’alibi au patronat pour avancer ses solutions ultralibérales et exiger le démantèlement des droits sociaux. Dans cette vision, le risque n’est plus collectif, mais repose uniquement sur les salariés qui deviennent les seuls responsables de leur situation. C’est désormais à eux, et non à des réalités macroéconomiques, que l’on devrait imputer le chômage de masse ou le problème de compétitivité des entreprises.

Dans un tel contexte, les négociations sur l’emploi ne pourront en aucun cas déboucher sur un compromis équitable. Traiter de réformes dites structurelles dans une conjoncture très dégradée revient à fermer les yeux sur l’essentiel (la crise) et à agir dans une période particulièrement défavorable au salariat qui subit fortement la pression du chômage.

Nous en appelons au gouvernement pour qu’il réaffirme un certain nombre de principes fondateurs de l’ordre public social. C’est maintenant, au cœur de la crise, que doit être assurée la mise en sécurité sociale professionnelle des salariés.

« Donne-moi ta montre, je te donnerai l’heure »

Dans cette période, il est toujours utile de rappeler que le droit du travail n’est pas un outil de gestion de l’entreprise. Les protections garanties par celui-ci sont la juste contrepartie de la subordination salariale. L’oubli de ce principe fondamental déboucherait sur un grand bond en arrière dans les rapports sociaux.

Avec la flexibilité ou «flexisécurité», le Medef propose un véritable marché de dupes entre employé et employeur, qui peut se résumer à : «Donne-moi ta montre (ta protection contre le licenciement), je te donnerai l’heure (les droits au chômage que tu as déjà, sans nouveau droit substantiel)».

Cette manœuvre tend en outre à consacrer une vision mercantile du travail où l’employé, ramené à une simple variable d’ajustement, n’a d’autre choix que de se prendre en main pour améliorer « son employabilité ».  Mais tout n’est pas négociable : on ne négocie pas de contrepartie à la précarité ! Il faut au contraire mettre tout en œuvre pour la réduire. 

Construire de nouvelles protections sociales

Sous la pression du chômage de masse, les formes de la mobilité professionnelle ont muté, avec une contraction des mobilités volontaires (démissions) et un développement des mobilités contraintes (licenciements, emplois précaires). De fait, le statut de l’emploi ne constitue plus un socle suffisamment stable.

Dans cette situation, il faut étendre les droits du travail (formation, ancienneté, congés...) au-delà de l’emploi et assurer la transférabilité d’un emploi à l’autre. La notion de parcours professionnel que nous souhaitons promouvoir relève d’une vision dynamique qui peut permettre un réel progrès social. Dans cette approche, la période de chômage ne constituerait plus une sortie du monde du travail mais une transition vers l’emploi. De même, dès lors que l’entreprise ne garantit plus « l’emploi à vie », il est de sa responsabilité d’assurer formation, maintien et développement des compétences de ses salariés. Il en va d’ailleurs également de sa propre compétitivité.

Enfin, gardons à l’esprit que trop individualiser les droits limite de fait les leviers d’intervention pour une politique publique de l’emploi. On ne peut donc ni s’engager à simplement équiper le salarié pour qu’il affronte seul le marché du travail, ni se contenter de telles mesures.

Comme le souligne l’OFCE, la lutte contre le chômage passe d'abord par une politique macro-économique ambitieuse (relance) et une politique industrielle volontariste.Certainement pas par un empilement de réformes structurelles qui ne résoudront rien.

Dans le contexte social actuel et en tenant compte des réalités économiques, nous devons bâtir un nouveau compromis social offrant de nouvelles protections. Il y a de la marge pour des négociations sociales, mais pas sur les bases viciées imposées par le Medef.

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:46

 

Bastamag

Par Nolwenn Weiler (27 novembre 2012)

 

La mobilisation reste très forte à Notre-Dame-des-Landes, après une fin de semaine marquée par des affrontements violents, qui ont fait une centaine de blessés. Des manifestations de soutien ont eu lieu dans toute la France. En réponse à la tardive proposition de dialogue du Premier ministre, les opposants exigent le retrait immédiat des forces de l’ordre qui sillonnent le bocage et bloquent les routes depuis quatre jours. Reportage dans la « zone à défendre ».

 

 

Retour au calme, ce dimanche, dans la châtaigneraie, au cœur de la « zone à défendre » (ZAD) de Notre-dame-des-Landes. Perché en haut d’un arbre, un zadiste fait le guet. Là où de violents heurts ont eu lieu les jours précédents, une grande table a été dressée. La vie collective, intense et foisonnante, a repris ses droits. Une équipe prépare à manger, d’autres s’occupent de la vaisselle. Le tout bercé par des bruits de pelles, de tronçonneuses, de haches et de scies. Les chemins, impraticables suite au passage des forces de l’ordre et des engins de chantier, sont recouverts de branches et de feuillages.

Dans la clairière, un drapeau signale l’infirmerie. A l’intérieur : un grand matelas. Et sur les étagères en bois récupéré, des petites boites signalant « contusions », « bleus », « compresses », « sérum physiologique ». Simon [1], étudiant infirmier à Rennes, essaie d’y mettre de l’ordre. « On est arrivé vendredi soir, à travers bois. Il faisait nuit, ça commençait à gazer. D’ailleurs, à l’intérieur de l’infirmerie, ça pique encore les yeux quand on bouge des trucs. Pas sûr que l’on puisse réutiliser le matelas. »

Flashball et grenades de dispersion

Réparties dans le bocage, les infirmeries tenues par les occupants ont vu passer une centaine de blessés entre vendredi et dimanche. Les plus sérieusement touchés ont été envoyés à La Vache rit, un hangar prêté par un agriculteur devenu haut lieu de la résistance, et transformé à la hâte en mini-hôpital de campagne. Un médecin bénévole y coordonne les opérations. Les grenades de dispersion lancées par les forces de l’ordre aux pieds des manifestants « laissent des fragments dans la peau et font des blessures ouvertes », explique-t-il.

De nombreuses personnes ont été touchées aux jambes. Une personne évacuée vers l’hôpital samedi en a reçu au bas ventre. « On est un sacré paquet à en avoir pris, témoigne une jeune fille qui passe régulièrement sur la ZAD le week-end. Cela laisse de belles marques. On se retrouve face à des armes de guerres alors que nous sommes « en civil », avec des pantalons très fins, des bottes en caoutchouc ou des chaussures de marche. En face, les CRS sont en tenue combat, coqués de partout. On n’est pas vraiment à égalité. » Un jeune à la lèvre tuméfiée et barrée de quelques points de sutures explique qu’il a reçu un tir de flashball. « Ils visent la tête. C’est très clair. Certains copains ont même vu leurs casques anti-lacrymos voler. »

Tentative de dialogue ?

Après le passage d’un blessé devant les caméras des journalistes – pour convaincre certains incrédules – l’équipe médicale de La Vache rit ajoute que les évacuations vers l’hôpital de Nantes ont parfois été retardées par des forces de l’ordre un peu trop zélées. Ce qui n’a pas empêché Manuel Valls de féliciter ses hommes pour leur travail. Droit dans ses bottes, le ministre de l’Intérieur considère l’opposition au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes comme un « kyste ».

Samedi, le Premier ministre Jean-marc Ayrault a annoncé l’ouverture de négociations. Un « dialogue » qui, pour les opposants, doit être conditionné au retrait total des forces de l’ordre. D’autant que quelques heures après le communiqué du Premier ministre, ils subissaient une nouvelle offensive sur le terrain. « On ne peut pas parler d’apaisement s’il continue à y avoir une présence militaire massive », a précisé Françoise Verchère, co-présidente du collectif d’élu(e)s doutant de la pertinence de l’aéroport (CeDpa) et membre du Parti de gauche. Manuel Valls a réaffirmé que les opposants ne peuvent pas poser de « conditions » au dialogue.

Mobilisations dans toute la France

Saluée par l’État-major d’Europe Ecologie-Les Verts, cette commission du dialogue – dont on ignore pour le moment la composition – suscite la méfiance de nombreux opposants, qui y voient une nouvelle tentative de division du mouvement. Tout comme l’annonce par les ministres de l’Agriculture, de l’Écologie et des Transports d’un « renforcement des procédures en faveur de l’environnement ». Le respect de ces procédures devrait retarder le défrichement de la zone, qui aurait dû débuter en janvier. « Nous sommes trop habitués aux coups fourrés », glisse un militant. Ces annonces n’ont en rien entamé la mobilisation.

Des dizaines de manifestations ont eu lieu dans les grandes villes françaises durant le week-end, dont Paris, Lille ou Lyon. Des permanences du PS ont été occupées ou murées en Poitou-Charente ou dans le Jura. Et les comités de soutiens se sont multipliés un peu partout. A Nantes, des milliers de manifestants ont convergé samedi vers la préfecture. Le 25 novembre, des élus s’y sont enchaînés. Ils ont finalement été reçus par le préfet, qui leur a demandé d’intercéder auprès des occupants pour que cessent les barricades et autres blocages des routes. « Nous avons répondu que ce n’était pas à nous de régler les problèmes créés par l’opération César, lancée le 16 octobre dernier dans le bocage », tranche Françoise Verchère.

Le changement, c’est pour après-demain ?

Dans la ZAD, les occupants tiennent bon. Ils ont été soutenus tout le week-end par des centaines de personnes, qui ont rallié le site à pied et à vélo pour contourner les barrages des forces de l’ordre autour du site de la châtaigneraie. Des citoyens de tous âges, chargés de vivres, de pelles et de morceaux de bois. Beaucoup sont en colère. « Nous sommes opposés à la construction d’un nouvel aéroport alors que s’ouvrent à Doha les négociations sur le changement climatique. Nous sommes choqués par la répression menée ici contre des jeunes qui ne demandent rien d’autre que de pouvoir vivre autrement, explique Christian, la cinquantaine. On a voté Hollande, on s’attendait à quelque chose d’un peu différent. Mais on comprend que le changement, c’est remis à demain ou à après-demain... »

« Toutes les tares de la société actuelle se concentrent sur cet aéroport : gaspillage des terres, mépris de l’écologie, mépris des hommes qui vivent sur un territoire, refus de voir qu’il faut changer de modèle ». Autant d’éléments qui expliquent la force de la mobilisation, selon Françoise Verchère. « Ici l’intelligence collective fonctionne à 200% », admire un manifestant. « Pourquoi le gouvernement reste-il aveugle ? Où est passée la reconnaissance du mouvement populaire associatif que l’on est en droit d’attendre d’un ministre de gauche ? » s’interroge-t-il.

Tenir face à la violence de l’État

De nombreuses personnes qui ont découvert le site lors de la grande manifestation de samedi 17 novembre ont tenu à revenir. « Je suis là pour soutenir ces jeunes, témoigne Liliane. Nous allons les aider dans leurs travaux. Je veux qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls. »

« De nouvelles personnes arrivent, sans cesse », décrit une jeune présente pour le week-end. « C’est important pour tenir face à toute cette brutalité. En plus des violences physiques, il y a la violence psychologique. Ils sont venus samedi après 23h, juste pour nous empêcher de dormir. Mais on s’est organisé. On a fait des quarts, installé un grand feu. On était au chaud et au sec, mieux qu’eux en face, qui étaient en train de se geler. » « Ils l’ont, le Larzac ! », lâche Françoise Verchère. « Et c’est eux qui s’embourbent, c’est eux qui sont dans la violence. Le rapport de force est en train de se construire de notre côté. »

Nolwenn Weiler

Photo de une : Laurent Guizard / Basta !

Photos : ZAD

Notes

[1] Les prénoms ont été modifiés

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:40

 

 

Rue89 - Tribune 27/11/2012 à 10h17
Fabrice Epelboin | Entrepreneur dans le secteur des médias sociaux et enseignant à Sciences Po Paris.

 

Le conflit qui oppose un assemblage hétérogène d’organisations aussi diverses que la Confédération paysanne, Attac ou encore Greenpeace au projet aéroportuaire de Notre-Dame-des-Landes présente une spécificité que peu d’observateurs ont relevée jusqu’ici.

Une nouveauté qui ne tient pas au réseau dense et complexe de solidarités nouées à l’occasion de cette opposition au gouvernement, mais à l’arrivée, au sein de cette coalition hétéroclite, d’un acteur habitué jusqu’ici à des champs de bataille autrement plus conflictuels : Telecomix, une « non-organisation » qui dénote, par ses structures, son idéologie et sa gouvernance, avec les autres acteurs impliqués sur le terrain.

Telecomix, actif de la Syrie à Nantes

Telecomix, qui regroupe un assemblage hétérogène d’« hacktivistes » – contraction de « hacker » et d’« activiste » –, s’était illustré jusqu’en 2010 par son expertise juridique et ses actions de lobbying visant à la défense des « libertés numériques » auprès du parlement européen. Mais le groupe informel, souvent décrit comme une « ONG de hackers », proche du Parti pirate suédois et de WikiLeaks, s’est véritablement révélé à travers son soutien logistique et logiciel au printemps arabe.


Le logo de Telecomix (Telecomix/Wikimedia Commons)

Ouvert, sans hiérarchie, et fonctionnant sur un modèle entièrement décentralisé, Telecomix, depuis maintenant plus de deux ans, s’est fait une spécialité de venir en aide à des populations opprimées par des régimes autoritaires recourant à la violence pour imposer leur volonté, principalement au Maghreb et au Moyen-Orient.

La philosophie et le combat de Telecomix est – sur le papier – très simple : garantir la libre diffusion et le partage de l’information, quelle qu’elle soit, en particulier quand un régime politique s’oppose à sa libre circulation. Notre-Dame-des-Landes, qui n’aura percé dans les médias qu’à la suite de la très violente répression policière qui aura fait une centaine de blessés dans le camp des manifestants – un score digne d’une dictature – est ainsi devenu le tout dernier combat dans lequel Telecomix s’est engagé.

Dans la lignée d’opérations telles qu’« OpEgypt », qui avait permis de rétablir une connectivité internet dans une Egypte soumise au « blackout » par Hosni Moubarak, ou d’« OpSyria », qui consistait à mettre à la disposition de l’opposition syrienne des technologies de communication chiffrées et de coordination avancées, Telecomix a expérimenté à Notre-Dame-des-Landes différentes technologies visant à offrir à ceux qui s’opposent à l’installation d’un aéroport des outils numériques destinés à soutenir leurs actions.

Surveillance des forces de l’ordre

Ainsi, un réseau internet sans fil « mesh » (maillé), résiliant et impossible à surveiller, est en cours de déploiement dans la « zone à défendre » (ZAD), le territoire occupé par les opposants.

Des services collaboratifs et sécurisés en ligne ont été mis en place afin d’optimiser les problématiques de logistique, de communication et de transport de l’ensemble des acteurs sur le terrain, des systèmes de surveillance et de suivi des actions et des déplacements des forces de l’ordre sont en cours de développement, ainsi que d’autres technologies avancées, mises au point lors du printemps arabe ou créées à l’occasion.


Un clavier, avec les seules touches « create », dans l’herbe (Derrickcollins/Flickr/CC)

 

Mais les hacktivistes de Telecomix ont également recyclé un savoir-faire accumulé lors du printemps arabe en matière de dissémination et de maîtrise des flux informationels, improvisant une véritable agence de presse, similaire à celle mise en place dès le début du conflit syrien, qui est encore à ce jour le seul système en mesure d’assurer une protection à ses utilisateurs face aux systèmes de surveillance numérique étatiques contrôlés par Bachar el-Assad.

Des airs d’« Occupy Wall Street »

Les projets en cours de développement par Telecomix ne sont pas sans rappeler les dispositifs déployés lors des manifestations d’« Occupy Wall Street » :

  • mise à disposition de l’ensemble des opposants de connectivité internet gratuite et sécurisée, échappant à toute surveillance electronique ;
  • centre de presse destiné aux médias internationaux et à la presse alternative ;
  • initiation de la population locale aux techniques de chiffrement.

Bien sûr, les compétences en terme d’utilisation à des fins de résistance politique d’outils sociaux tels que Facebook et Twitter ont également été mises à profit. Des stratégies de guerre informationelle et de coordination tactique elles aussi mises au point en Tunisie, en Egypte et en Syrie.

Mutation des conflits sociaux

Mais au-delà des actions et des initiatives de Telecomix, le phénomène le plus évident et le plus durable résultant de l’arrivée de hackers sur la scène de Notre-Dame-des-Landes reste, sans aucun doute, la mise en place de liens de solidarité et de coopération entre les mouvances du « hacking » et des organisations issues de luttes propres au XXe siècle. Des passerelles qui semblent à la fois profiter à l’efficacité des actions initiées par les différents acteurs de terrain, et qui inscrivent l’« hacktivisme » dans l’histoire des conflits sociaux propres au territoire français.

Au-delà d’une lutte ponctuelle, Notre-Dame-des-Landes marque probablement le début d’une mutation en profondeur des conflits sociaux à venir. Une mutation qui, comme beaucoup d’autres, passe par la maîtrise du numérique.

 

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:27

 

http://public.adequatesystems.com/pub/link/207554/022324257T1353311917910-adequatesystems.com.html

 

 

Communiqué de presse lundi 19 novembre 2012

 

 

 

Pierre Rabhi :

Le projet de l’aéroport de Notre Dame des Landes illustre cette fuite en avant inintelligente, qui consiste à lancer à tout prix des activités lucratives, dans une logique globale où l’argent domine, ignorant les conséquences pour la nature et pour l’humain. Les terres destinées à nourrir l’humanité sont de plus en plus détruites sur l’ensemble de la planète, le temps est venu de planifier en prenant en compte la valeur inestimable de la terre nourricière, patrimoine indispensable que nous confisquons déjà aux générations futures. Pour ces raisons et bien d’autres encore, je rejoins la légitime résistance du comité de soutien de protestation contre ces préjudices infligés à la vie et aux générations futures ».

Pierre Rabhi défend depuis plus de 50 ans un mode de société plus respectueux de l'homme et de la terre. Il soutient ardemment le développement de l’agroécologie, pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et préservant les ressources naturelles dans les pays du Nord et du Sud.

 

Cyril Dion, directeur de Colibris :

“ Comme beaucoup d’autres association (Greenpeace, les Amis de la Terre, Générations Futures, Attac, etc.) nous nous interrogeons à la fois sur la nécessité de ce projet et sur la façon dont il tente d’être imposé contre l’avis d’une partie significative des populations locales. Nos gouvernements successifs ne peuvent continuer à être sourds aux appels légitimes des citoyens préoccupés par leur avenir et par notre avenir. Artificialiser 2000 hectares de zones humides et de terre agricoles à seule fin de faire voler plus d’avions, qui, par leurs émissions, participent à dérégler le climat, nous paraît une décision singulièrement absurde. D’autres gisements d’emploi et d’activité économiques existent, mais qui nécessiteraient un véritable changement de paradigme politique, économique, écologique. Soutenir une économie ancrée sur des territoire, décentralisée, fondée sur un nouveau modèle énergétique, faisant une large place à une agriculture réinventée, nous paraît une nécessité absolue. Plus que jamais, nous appelons le gouvernement à se pencher sur ces trajectoires que la société civile a déjà considérablement défriché et à abandonner ces visions du développement venues d’un autre âge.”

 

Crée en 2007 sous l’impulsion de Pierre Rabhi, Colibris a pour mission d’Inspirer, Relier et Soutenir tous les citoyens qui souhaitent s’engager dans la construction d’un nouveau projet de société, véritablement écologique et humain.   www.colibris-lemouvement.org

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 19:14

 

http://danactu-resistance.over-blog.com/article-notre-dame-des-landes-les-forces-de-l-ordre-misent-en-cause-112859730-comments.html

 

Mardi 27 novembre 2012


A Notre-Dame des Landes, l’on peut douter si la France est un état de droit. Ainsi, nous avons les preuves – et elles sont accablantes – qu’il arrive aux forces de l’ordre qui y interviennent de s’y comporter comme des brigands, et pas qu’une seule fois. Mais depuis trois ans, dans le silence complet – complice ? – des autorités.

L’information sur ce qui est la plus grande révolte populaire en France est systématiquement biaisée par l’agence de presse d’état – l’AFP – et la « grande presse », quand ses journalistes ne font pas pression sur les opposants ou leurs représentants.  Il y a même une agression du vigile aux allures de provocation barbouzarde : imprécision des faits, information cadenassée par les forces de l’ordre  et même revendication tout de même très suspecte. Sans oublier des illégalités en pagaille, au choix, vis à vis du droit de l’environnement, de l’eau, des espèces naturelles protégées, de l’urbanisme, ou, comme nous allons le voir, du droit pénal.

Mais nous savons maintenant qu’en plus d’être un projet d’aéroport illégal, l’aéroport est mis en œuvre par des mesures illégales. Où les forces de police se conduisent comme des forces d’occupation en terrain conquis. La position de la Préfecture et du gouvernement, selon laquelle la « légitimité républicaine sera respectée » et « force reste à la loi » est chaque jour plus intenable, puisque ceux qui sont censés appliquer la loi s’en dispensent. La légitimité républicaine exige-t-elle que l’on passe sur le ventre du peuple Breton et de la terre Bretonne de Notre-Dame des Landes ?

Deux tracteurs dégradés gratuitement par les forces de l’ordre

Le 23 novembre, lors de l’attaque de la maison du Rosier par les forces de l’ordre, des tracteurs protégeaient la maison. Deux d’entre eux ont du être déplacés par les forces de l’ordre. Celles-ci (des gardes-mobiles) ont commencé par faire le vide autour de la maison, et emmener les conducteurs plus loin. Certains se sont offerts de déplacer les tracteurs, mais les forces de l’ordre ont fait venir une entreprise de dépannage munie d’une grue.

Vers 12h, les forces de l’ordre ont commencé à déplacer les tracteurs. D’après Michel Tarin, présent sur les lieux, « autour d’eux, il n’y avait que des gardes-mobiles ». Les deux tracteurs appartenaient à Cyril Bouligand, de Fay et à Christian David, de Couëron. Les pneus des tracteurs ont été crevés par les forces de l’ordre, puis « ils les ont démarré et ont roulé avec », relate Cyril Bouligand. « Il a fallu en traîner un, parce qu’il ne parvenait pas à rouler », témoigne Julie(*), occupante de la ZAD. « Quand on les a récupérés à dix-huit heures, les valves des pneus sur mon tracteur ont été coupées à la pince, l’autre tracteur était complétement déjanté », explique Cyril Bouligand, indigné. Grâce à des mécanos sympathisants de la lutte, les tracteurs, ont été sommairement réparés sur place avant d’être emmenés vers des garages des environs. En effet, il se pourrait que les jantes soient détériorées.

Bilan du préjudice ? « deux valves, environ 50 €, et deux heures de travail de garage à 80€ l’une, si la jante n’est pas concernée », pour Cyril. « Je ne sais pas encore, mais on dépasse mille [euros] s’il faut changer la jante », pour Christian. Cyril Bouligand envisage de porter plainte pour le préjudice subi. Christian David aussi « le tracteur est à notre CUMA, donc on va voir en début de semaine et décider en commun si on porte plainte ».

C’est la première fois que les policiers s’attaquent aux tracteurs, hormis celui que Sylvain Fresneau, agriculteur aux Domaines, à Notre-Dame des Landes, avait dirigé contre les gendarmes pour les faire reculer, et dont les vitres avaient été brisées. La solidarité du monde paysan s’exprime à Notre-Dame des Landes par la présence permanente d’environ 50 tracteurs sur la ZAD qui protègent de l’investissement par les forces de l’ordre et de la démolition les maisons-fermes et les lieux occupés. En revanche, l’affaire en révèle d’autres, une suite de témoignages accablants qui témoigne des mauvaises habitudes prises par les forces de l’ordre à Notre-Dame des Landes depuis trois ans.

Trois ans de brigandages policiers à Notre-Dame des Landes

Joint par BreizhJournal, Patrick Lapouze, directeur de cabinet de la Préfecture de Loire-Atlantique, estimait il y a trois semaines que le « comportement des forces de l’ordre » sur la ZAD était « exemplaire » pendant l’assaut du 16 au 3 novembre et que « aucun manquement ne [lui] avait été rapporté ». Peut-être alors il y a eu un petit oubli.

Nous avons reçu de multiples témoignages sur les dérapages des forces de l’ordre envers les biens privés, soit des occupants de la ZAD, soit des sympathisants de leur lutte. En droit, cela s’appelle des dégradations volontaires. Elles sont punies, lorsqu’il n’en résulte qu’un dommage léger, par l’amende prévue pour les contraventions de 5e classe (article R635-1 du code pénal). Sinon, « la destruction, la dégradation ou la détérioration d’un bien appartenant à autrui est punie de deux ans d’emprisonnement et de 30000 euros d’amende » (article 323-1 du code pénal), peine qui peut monter jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 € d’amende lorsque la dégradation est commise dans un local d’habitation.

A l’origine, nous relate Rosa (*), occupante sur la ZAD, c’était « la guerre des boutons ». Les ZADistes crèvent les pneus des véhicules de police présents sur la ZAD, ou des véhicules des intervenants, brisent les vitres, barrent les routes. Les forces de l’ordre de sont mis à faire de même, se rendant elles-mêmes justice bien que la loi leur interdise. Porter plainte ? les occupants ne le faisaient pas, et quand certains ont essayé, « les gendarmes nous ont fait clairement comprendre que nos plaintes ne seraient même pas examinées; en gros, c’était à nous de planquer nos vélos », explique Yann (*).

Les faits, eux, sont têtus. D’un côté, la Préfecture défend la légalité, de l’autre côté, les confessions des zadistes dépeignent un pan de territoire où le non-droit est la loi, de la part de ceux-là mêmes qui sont censés faire que force reste à la loi. « Quand les gendarmes ou les gardes-mobiles viennent sur la ZAD, même s’ils ne nous expulsent pas, ils voient une cabane vide, ils cassent un carreau ou rentrent dedans et vident une bombe lacrymogène, comme ça il nous faut aérer trois jours avant de coucher dedans ». Et ça fait « trois ans que ça dure ».  Ces cabanes, ce sont les lieux de vie des occupants, leurs habitations donc. Les voilà réduits de temps à autre à coucher dehors, ou ailleurs, pendant quelques jours. Autre jour, une voiture d’occupant, garée sur un chemin, vide, fenêtre baissée « deux policiers ont mis une bombe lacrymo dedans, résultat, voiture inutilisable pendant une semaine ». Cyril Bouligand nous confirme « le jour de l’assaut sur la maison du Tertre, j’ai de mes yeux vu les policiers s’approcher d’une voiture laissée par des gens de la ZAD, lui crever les pneus et vider une bombe lacrymo dedans ». C’était donc le 3 novembre.

L’acharnement contre tout ce qui appartient aux occupants de la ZAD se transcrit aussi dans les opérations. Sans aucune nécessité, la cabane du sabot a été bombardée pendant des heures à coups de gaz lacrymogène, entre 250 et 300 grenades ont été tirées le soir du 17 octobre. La cabane a tenu, en revanche le jardin potager juste à côté a été complètement saccagé. Le Sabot était la ferme maraîchère de la   ZAD. Le champ de légumes sera en jachère l’année prochaine.

Guerre aux vélos

Les vélos sont particulièrement visés. De nombreux occupants n’ont en effet pas de voiture, et se déplacent en vélos sur les chemins défoncés, ou à pied. « Depuis que je suis là, ça va faire un an et demi, s’il y a une chose que je sais, c’est surtout, surtout de ne pas laisser un vélo trop visible », nous apprend Yvon (*). « J’ai du laisser précipitamment un de mes vélos alors que des policiers accouraient. Ils ont plié les roues au pied, en se marrant ». Au service presse de la ZAD, on nous confirme « ça n’arrête pas. Les vélos ne doivent pas traîner, sur les deux dernières semaines, on est à plus d’une dizaine de dégradations ». Ewen (*), militant écologiste venu de Hollande et « tombé amoureux de la nature magnifique d’ici », nous confirme entre deux « wonderful » avoir perdu un de ses vélos le 3 novembre. Ce jour-là, quatre autres vélos ont été mis hors d’usage par les policiers. Comment cela hors d’usage ? « c’est qu’on n’a plus que quelques pièces récupérables à remettre sur d’autres vélos, le reste c’est direct poubelle », répond Erwan, qui en a gros sur le cœur. Et quand bien même les policiers s’engagent à ne pas toucher les vélos des opposants ? Ils passent outre. Philipp précise « il y a eu un jour un assaut sur le bois de Rohanne. Les militants qui étaient dans le bois ont accepté de faire une concession aux forces de l’ordre en l’échange de quoi les vélos présents dans le périmètre seraient laissés indemnes. Ils ont été mis en pièce avec un soin tout particulier ».

La Préfecture, jointe par BreizhJournal, se refuse à tout commentaire. Force reste à la loi ? A vous de voir. Et si le « kyste » dénoncé par Manuel Valls n’était pas la révolte de la ZAD et des opposants au projet d’aéroport, mais les mauvaises habitudes prises par les policiers et gendarmes qui y interviennent, certains d’être couverts par leurs supérieurs ?


Notes


Nous remercions ceux qui ont eu le courage de témoigner.

(*) Tous les noms des occupants de la ZAD ont été changés.


SOURCE / BREIZHJOURNAL


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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 18:56

 

http://www.politis.fr/Notre-Dame-des-Landes,20205.html

Par Bernard Langlois - 26 novembre 2012

Astérix et le petit village gaulois, forcément …

 

 

 

(Cette affiche, une parmi bien d’autres, nous vient d’Attac.)

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 18:49

 

Rue89 - Témoignage 27/11/2012 à 15h15
Laure C. | Enervée chronique

 

Certains m’ont dit que c’était du courage. Je ne suis pas sûre que ce soit le bon mot. Signer ce manifeste « Je déclare avoir été violée » n’est qu’une péripétie dans mon parcours.

 

 

 

« Je déclare avoir été violée » : le manifeste des 313

J’ai contacté Rue89, non pas pour parler de mon viol, mais plutôt pour parler de ce qu’il y a après, ce qui me constitue aujourd’hui, et qui fait que je ne pouvais que signer.

Making of

Laure C. est un pseudo : la jeune femme a signé le manifeste des 313 de son nom et prénom mais elle n’est pas prête, explique-t-elle, à développer son histoire sans l’anonymiser. « Ça attendra quelques années avant que je signe ce genre de texte de mon nom, ça touche quand même à l’intime. » Rue89

Je vais tâcher d’être honnête, de dire les choses telles que je les ressens, dans mon parcours personnel, ce qui me reste de ce viol m’est propre et n’est en aucun cas à prendre pour une généralité. Chaque histoire est différente.

Il y a des conséquences directes, assez facilement raccordées au viol. D’autres moins évidentes, dont je suis quand même convaincue qu’elles ne sont pas sans lien.

Devenir un jouet cassé

Sur mon viol d’abord, quelques mots. J’étais enfant, l’agresseur, de ma famille. Plusieurs années, jusqu’à la préadolescence, plus souvent des attouchements, parfois plus. Dans le même temps, petit à petit, la compréhension, la culpabilité, le début d’un long hurlement intérieur.

Avoir été un objet dans les mains d’un autre, et ne sachant que faire, devenir un jouet cassé. Pour ne pas briser autre chose que soi-même, parce que pour moi-même j’avais l’impression que c’était trop tard. Un jour on se retrouve enfermé dans un corps traître, un corps avec ses réactions physiologiques naturelles, qui a réagi sans que la tête soit d’accord.

En quoi aurais-je pu être consentante à l’âge où dans les classes de l’école primaire, on diffusait dans un but de sensibilisation un documentaire au refrain entêtant : « Mon corps, c’est mon corps, ce n’est pas le tien, tu as ton corps à toi, laisse-moi le mien. » La loyauté envers mon bourreau en qui j’avais, à l’époque, confiance, ou la loyauté pour moi-même qu’il avait déjà irrémédiablement abîmée ?

Quelque part encore aujourd’hui, je hais désespérément le corps qui pouvait transmettre des stimulis douloureux mais d’autres agréables, quand j’aurais voulu n’être qu’un cri. Je crois que, pour moi, c’est cette sensation qui m’a été la plus dure à identifier, à reconnaître, et à verbaliser. Celle qui me fait le plus mal.

Mon corps, l’objet de mon agresseur

A propos de mon corps, c’est le plus évident : je me suis scarifiée pendant une dizaine d’années, bras, jambes, ventre, poitrine. La scarification me donnait un contrôle sur un corps que je n’étais plus capable de m’approprier. Je suis en surpoids, j’ai même développé un diabète de type 2.

J’ai des problèmes cutanés lié au stress et à l’angoisse. Avec mon corps, nous nous sommes un peu réconciliés, mais pas encore assez. Mon corps est toujours un peu le jouet, l’objet, qu’il a été pour mon agresseur.

A propos de la vie professionnelle : J’ai planté mes études, je me suis mise en situation d’échec systématiquement. Idem quand je suis passée dans le monde du travail ; mes principales compétences, manquer de confiance en moi et me saboter. Du coup, à force de cours du soir et de formation courtes, j’ai fini par être qualifiée dans quelque chose, et je me suis mise à mon compte. C’est plus facile pour gérer les phases de dépression où je reste cloitrée plusieurs jours d’affilée sans mettre le nez dehors.

Parfois, je ne suis même pas capable de répondre au téléphone, ni même d’ouvrir mes e-mails. Et non, je ne gagne pas bien ma vie, trop de phases dépressives, ces temps-ci.

Comment quelqu’un peut m’aimer ?

A propos de ma vie amoureuse et sexuelle. Parce que j’ai fini par avoir les deux, un peu avant mes 30 ans, quand j’ai ai été capable de faire un minimum confiance. Je ne comprends toujours pas pourquoi et comment quelqu’un peut m’aimer. Je n’ai jamais été et ne serais jamais quelqu’un de bien et de normal, en tous les cas c’est encore ce que je ressens.

Et pourtant je sais bien que ce n’est pas rationnel de ressentir ça. J’ai traversé des périodes de plusieurs mois sans désir, et parfois, pendant des préliminaires, je bloque complètement. Je voudrais juste faire l’amour et mon viol parfois s’interpose, et je ne supporte plus que mon ami me touche. En dehors de ces épisodes, j’ai une sexualité plutôt normale aujourd’hui, merci.

Ce que je viens d’écrire pourrait paraître dur à exprimer car c’est du domaine de la vie intime, si je n’avais dû verbaliser bien pire quand j’ai mis le doigt dans la machine judiciaire. Et encore j’ai eu de la chance, j’ai été considérée humainement, une de mes amies est tombée sur un policier si peu psychologue pour qu’elle n’insiste pas. Elle n’a jamais porté plainte.

Porter plainte sans preuve

Pour vouloir porter plainte, dans mon cas sans preuve matérielle, ma dignité a morflé. Il m’a fallu dénuder absolument, exposer toute mon intimité blessée, le plus actuellement possible, le plus clairement possible. Ça m’a appris à penser qu’exposer mes petites misères sur Rue89, comme signer le manifeste, ne coûte rien d’autre qu’un peu d’angoisse. Le parcours en justice, seule, avec ma famille proche aussi démunie que moi, est une vraie épreuve.

Fouiller dans les recoins les plus glauques de sa mémoire, ça n’a amené ma plainte qu’à un classement sans suite. Vu le nombre d’années depuis les agressions, évidemment, aucune preuve matérielle. Et pourtant, mon agresseur, sur le procès-verbal de son audition, sous-entend à plusieurs reprises que si, il s’est passé des choses. Il va jusqu’à reconnaître certains faits. Ceux qui sont prescrits, de préférence.

Alors, quand j’ai eu assez de forces pour me frotter à la justice à nouveau, j’ai tenté de relancer la machine. C’est toujours en cours. Ça fait plus de six ans que ça dure. Six ans que c’est dur.

Mon agresseur vit le plus normalement du monde

A propos de ma tête enfin : il n’y a pas que le suivi psychiatrique. Il y a eu l’hôpital psychiatrique aussi, pendant de longs mois, qui m’a permis de sortir de l’excommunication à laquelle je m’étais condamnée seule. Il m’a fallu près de dix ans pour enfin avouer, à infirmière d’abord, puis à ma famille, encore trois ans pour parler à la justice qui ne m’entend pas, encore six ans jusqu’au manifeste. En tout dix-neuf ans.

Je n’ai pas tellement plus de 30 ans, et rien n’est fini. Les groupes de parole ne sont pas pour moi, j’ai besoin de m’engager pour essayer de faire évoluer notre société.

J’ai signé car je suis capable de verbaliser, d’exprimer un peu la lutte qui est la mienne pour sortir de mon gouffre intérieur, progresser et aller mieux. Et je sais aussi que d’autres, femmes et hommes, enfants et adultes, n’en sont pas encore là.

Je signe car je me serais laissée mourir à force d’être incommunicante (faute de meilleur terme), quand mon agresseur a un corps normal, un bon travail, une femme et des enfants et vit le plus normalement du monde, comme s’il n’était en rien responsable d’un viol.

Je signerai des manifestes et je déclarerai avoir été violée autant de fois que j’en serais capable.

La culpabilité que je ressens encore n’aurait jamais dû être mienne : c’est celle de l’agresseur, il n’y a que lui qui mérite de la porter.

Oui, les regards doivent changer, des personnels formés afin d’accompagner les victimes dans la guérison et dans la justice.

Oui, la honte doit changer de camp.

 

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 18:29

 

Le Monde.fr | 27.11.2012 à 18h00 • Mis à jour le 27.11.2012 à 18h20 Par Jean-Baptiste Chastand

 

 

Avec 4 870 800 personnes inscrites à Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A,B et C atteint un niveau jamais vu aussi loin que remontent les statistiques.

Le chômage a de nouveau très fortement augmenté en octobre. Selon les statistiques publiées mercredi 27 novembre par Pôle emploi et le ministère du travail, le nombre de demandeurs d'emploi n'ayant eu aucune activité au cours du mois (catégorie A) a bondi de 46 500 personnes, DOM compris. En septembre, il avait déjà bondi de près de 47 000 personnes. Pire, en comptant les chômeurs en activité réduite (catégorie B et C), la hausse atteint 73 600 personnes !

Une telle explosion n'avait pas été vue depuis mars 2009. Avec 4 870 800 personnes inscrites à Pôle emploi, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, B et C atteint un niveau jamais vu, aussi loin que remontent les statistiques. Pour ceux en catégorie A, le niveau n'avait pas été aussi haut depuis quatorze ans, en mai 1998. Depuis l'accession de François Hollande à l'Elysée, les très mauvais chiffres ne cessent de s'enchaîner : près de 230 000 personnes supplémentaires se sont ainsi inscrites à Pôle emploi depuis mai.

Dans le détail, ce sont les plus de 50 ans qui souffrent le plus de la hausse en octobre, avec près de 2 % de hausse en un mois pour cette catégorie. La hausse du chômage de longue durée est également toujours très forte, avec près de 11,5 % de demandeurs d'emplois inscrits concernés en plus sur un an.

 

 "HAUSSE PRÉVISIBLE"

Signe que la crise est clairement en train de se durcir : les entrées pour licenciement économique progressent fortement (+ 12,7 % en un mois), tout en restant extrêmement marginales dans le motif des inscriptions à Pôle emploi. Les fins de CDD, qui progressent de 6 % en un mois, représentent 26,3 % des entrées. Les fins de mission d'intérim grimpent de 7,2 %. Côté sortie des listes, tous les indicateurs sont au rouge. Les reprises d'emploi plongent de 6,1 % en un mois, les entrées en stage de 10 % et les cessations d'inscription pour défaut d'actualisation de 7,7 %. Seul élement positif, le nombre d'offres collectées par Pôle emploi progresse de 4,6 % en un mois.

"Cette poursuite de la dégradation, continue depuis dix-huit mois et inscrite dans une tendance lourde depuis 2008, était prévisible. Elle risque de se poursuivre encore : il faut du temps, dans le contexte que nous connaissons, pour freiner puis inverser cette trajectoire. Les mesures du gouvernement mises en place depuis quelques mois, ou en cours de négociation (emplois d'avenir, contrat de génération, CICE, négociation pour une meilleure sécurisation de l'emploi...) n'ont pu encore produire de premiers effets", a voulu rassurer dans un communiqué le ministère du travail et de l'emploi.

Jean-Baptiste Chastand

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 18:20

 

 

Résistances du Pays d'Auge 27 novembre 2012 

 

Le dimanche 11 novembre 2012, le Collectif de la Centrifugeuse a procédé à l’appropriation spontanée d’une école caennaise fermée pour manque d’élèves en juin dernier. Au cœur de la Folie-Couvrechef, cette école, Robert Desnos, servait depuis lors de lieu de stockage au mobilier des écoles caennaises fermées (et elles sont nombreuses).

L’objet principal du Collectif de la Centrifugeuse est de créer une nouvelle « fabrique d’art et de culture » sur la Ville de Caen en revalorisant un lieu public en sommeil et ainsi participer à la dynamisation culturelle d’un quartier. L’école Robert Desnos est idéale pour réaliser ce projet : c’est un lieu public en sommeil, qui se situe en périphérie de l’hyper-centre culturel de la Ville. Elle a l’avantage de remplir les conditions élémentaires d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Le Collectif a rebaptisé l’école Robert Desnos : « La Centrifugeuse ». Sa volonté est simple : faire revivre l’école Robert Desnos au nom de la vitalité artistique et culturelle de la Ville de Caen et sa région, ainsi qu’au bénéfice des habitants du quartier. Le Collectif souhaite engager le plus rapidement possible des négociations avec la Mairie afin d’aboutir à une convention d’occupation à titre gracieux de l’école Robert Desnos.

Le Collectif de la Centrifugeuse est un collectif pluridisciplinaire d’une vingtaine d’artistes et de structures œuvrant dans le secteur des arts, de la culture et de l’économie sociale et solidaire. Les membres du Collectif ont un besoin commun et urgent : un lieu pour travailler. Ne disposant pas des moyens financiers nécessaires, ils ont décidé de se fédérer pour partager un seul et même lieu et ainsi mutualiser leurs ressources.

L’action du Collectif s’inspire expressément du projet culturel présenté par l’équipe municipale en septembre 2009. Ce projet culturel s’intitule : CAEN, La CULTURE en capitales – Vivre et s’émerveiller ensemble. Il y est explicitement question des « démarches artistiques alternatives libres » procédant d’une « appropriation spontanée par des artistes de lieux en désuétude ». Une des propositions fortes de ce projet est même de « créer une fabrique culturelle » en « réunissant dans un équipement vacant de la Ville plusieurs compagnies artistiques innovantes ». Cependant, le Collectif n’a nullement l’intention, ni la prétention, d’incarner cette proposition de Fabrique officielle de la Ville de Caen. D’une part, cela serait un non-sens, car les fabriques, ces lieux culturels mutualisés qui fleurissent sur le territoire français depuis une quinzaine d’années, résultent précisément de « démarches alternatives libres ». D’autre part, le projet du Collectif est plus modeste : proposer une forme de réponse, si insuffisante soit-elle, au manque de lieux d’accueil pour les indépendants qui font vivre l’art et la culture sur la Ville de Caen et en région. D’ailleurs, au-delà de l’intérêt commun de ses membres à disposer d’un lieu de travail, le Collectif souhaite porter la question des fabriques artistiques et culturelles sur la place publique afin de la soumettre à une réflexion citoyenne soucieuse de l’intérêt général.

Le Collectif est animé par un esprit citoyen de solidarité. Fidèle à l’authenticité des principes de désobéissance civique auxquels il a recours pour justifier son action, il affiche clairement sa non-violence. Les autres valeurs figurant dans la charte déontologique qui lie ses membres sont, entre autres, la coopération, l’entraide, le partage, la transversalité artistique, l’échange créatif, la transmission d’expérience, l’émancipation individuelle et collective, le libre accès à l’art, le respect de l’environnement…

Le Collectif entend administrer la Centrifugeuse de manière autonome, démocratique et non-lucrative. Il conçoit la Centrifugeuse à la fois comme un lieu de création artistique, d’expérimentation et d’innovation culturelle, comme un lieu de travail mutualisé et comme un lieu de vie ouvert sur l’extérieur. Les idées des membres du Collectif sont nombreuses pour mettre ce lieu au service du plus grand nombre. Outre des ateliers d’artistes, des bureaux, des salles de réunion, de répétition, de stockage, d’expo, de débats, des idées comme une épicerie solidaire, un point de distribution AMAP ou même une crèche parentale ont été évoquées. Mais encore… le principe même de la mutualisation est porteur de multiples potentialités aussi enthousiasmantes qu’insoupçonnées !

À Caen, une autre fabrique est possible ! Pétition de soutien.

 

 

 

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