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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 18:20

 

 

Le comité pour l'unité pour l'abrogation du T.S.C.G, l'annulation de la dette et les mesures d'austérité appelle à une


Réunion débat à Nîmes

 à Pablo Néruda, salle 3

mercredi 5 décembre 2012 à 19h

 

Le 13 novembre, le chef de l’État avait annoncé que la hausse du chômage allait se poursuivre dans les prochains mois et que son objectif était « d’inverser la tendance » d’ici à la fin 2013 grâce :

 

 Aux emplois d’avenir, emplois financés à 70% par l’Etat, livrant la jeunesse au patronat, sans garanties, pire que des CDD puisqu’ils n’auront pas la prime de précarité. 

 

 Aux contrats de génération, soit un maintien des seniors dans l’emploi pour soit disant former des jeunes avec une prise en charge de leur salaires par l’Etat ; On est en droit de s’interroger sur le sort des lycée professionnels.

 

 Au pacte de compétitivité, soit 20 milliards d’exonérations fiscales pour le patronat et une hausse de la TVA pour les ménages.

 

 A la réforme du marché du travail qui, d’après François Hollande, devrait faire l’objet d’un « compromis historique » entre le patronat et les syndicats. Entraînant la destruction du code du travail et du CDI.

 

Comment comprendre qu'il prétende lutter contre la pauvreté et le chômage en précarisant l’emploi, en détruisant le code du travail ou la protection sociale. Toutes ces mesures contre la population ne peuvent être votées et appliquées qu’en y associant les organisations syndicales et politiques qui se réclament de gauche. C’est ce que François Hollande appelle «  le compromis historique ».  

Ne faudrait-il donc pas mettre au centre de l'action politique la lutte pour l'unité des organisations ouvrières pour dire :

 

Non à l’austérité et aux mesures du gouvernement Hollande !

Non à la précarité imposée aux jeunes,

non aux emplois « d’avenir » !

Non au budget de casse de la sécurité sociale !

Non aux diktats du FMI de la Troïka !

Tous ensemble, avec les peuples d’Europe,

contre la dictature de l’Union européenne  !

 

Partout en Europe, les mêmes besoins de résistances se caractérisent. En France, des comités pour l'unité contre le T.S.C.G et la dictature de la troïka (FMI, UE, B.C.E) se sont constitués. Une conférence nationale a lieu à Paris le 1er décembre, un délégué de notre comité va à cette conférence.>

 


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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 20:01

 

http://zad.nadir.org

 

samedi 1er décembre 2012, par zadist

 

Lettre ouverte en réponse aux bons mots du conseiller d’Ayrault : « On ne vit pas en Tchétchénie : quelle que soit la cause défendue, bloquer une route départementale n’est pas acceptable

Les mots sont importants. Que vous fassiez n’importe quoi à Notre Dame des Landes n’a échappé à personne. Mais quand vous dites n’importe quoi, il est utile de vous rappeler que vos mots ont une portée et qu’ils peuvent blesser presque tout autant que les balles en caoutchouc et les grenades que vos troupes balancent à tout va à travers le bocage.

Non, monsieur le conseiller PS, la ZAD n’est pas la Tchétchénie. Mais à Notre Dame des Landes comme à Grozny, la résistance a parfois besoin de poser des troncs à travers les routes pour ne pas se faire écraser, pour protéger ce à quoi elle tient contre les gros sabots des forces d’occupation.

La violence du pouvoir que vous représentez n’a rien à envier au pouvoir russe, qui depuis plus de deux ans découpe en morceaux la forêt de Khimki pour y faire passer son autoroute Vinci. Savez-vous par ailleurs que les agents de sécurité de l’agence privée « Vitiaz » sous-traitée par Vinci-Eurovia pour casser les membres des résistants au projet ont reconnu à plusieurs reprises avoir servi comme soldats en Tchétchénie ? Avez-vous demandé au PDG de Vinci ce qu’il pense du glorieux passé de ses petites mains ?/

Avant de faire de grandes déclarations ineptes, il serait d’ailleurs pertinent de trouver des solutions aux centaines de demandeurs d’asile Tchétchènes qui vivent en squat dans l’est parisien (Pantin, Les Lilas, Villeneuve Saint Georges...), sans ressources et sans égards, expulsés régulièrement de leurs lieux de vie par vos mairies socialistes. /

S’il faut choisir entre le parti des résistants, qu’ils soient Zadistes ou Tchétchènes, ou celui des oppresseurs, multinationales du béton et du pétrole et leurs associés politiciens, alors j’ai choisi mon camp : celui de la liberté./

Vous aurez au moins eu le mérite de me donner une idée : je vais proposer à mes potes Tchétchènes de venir sur la ZAD pour nous faire partager leur savoir-faire de résistance : quitte à bloquer des routes, autant le faire avec talent !

N’oubliez jamais : LA ZAD EST PARTOUT !

C. (un soutien anonyme de la cause Tchétchène et de la ZAD)//

/http://www.comite-tchetchenie.org//

/http://www.habitat-cite.org/france.php/

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 19:49

 

http://zad.nadir.org

samedi 1er décembre 2012, par zadist

 

Si jamais le site nous lâche comme l’autre jour, allez voir là-bas : http://lazad.noblogs.org/

Point d’info permanent sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ICI.

Les trucs utiles à prendre en venant ici :

- équipe legale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération
- équipe médicale : 06 43 28 15 97
- liste du matos à ramener (mise à jour le 25/11).

A propos de la situation de la Chataigne : point sur la situation et appel à occupations en cas de destruction.


Fil d’infos

reçu : Je viens de commander à La Poste des timbres personnalisés... avec une affiche des opposants à l’aéroport. Celle-ci

- 17h10 : apparament il aura une personne arreté a la barricade est de la Chat Teigne et une deuxiemene personne pendant une contrôle de voiture sur lke chemin de suez

- 16h42  : Le weekends s’annonce calme, mais les troupes d’occupation militaire sont encore la

..et la presse bourgoise aui dit : Aéroport. Le conflit s’exporte sur le Net, des menaces prises au sérieux

Anonymous France - Op #Notre Dame des Landes

- 15h04 : Vers le Phare Ouest, il y a des flics qui bloquent des voitures vers là bas

Lecture : Lettre ouverte de 4 organisations d’opposants à Monsieur François Hollande au sujet de la commission du dialogue annoncée

INFO : Par rapport aux infiltrés - Sur les gendarmes en civil, une question au sénat en 1987 : http://www.senat.fr/questions/base/1987/qSEQ870807393.html Les conditions d’intervention des gendarmes en civils telles que définies dans l’instruction du 11/05/87 : (http://www.gign.org/groupe-intervention/?page_id=24) " Pour éviter toute équivoque, l’article 96 du décret organique du 20 mai 1903 confirme la lointaine tradition qui obligeait le port de l’uniforme militaire quand le gendarme est en service. Ce qui permet à quiconque de vérifier que les gendarmes agissent dans la légalité. Cependant, depuis l’instruction du 11 mai 1987, les gendarmes peuvent intervenir en tenue civile, lorsqu’il s’agit de missions de police judiciaire et dont le port de l’uniforme serait de nature à compromettre la mission et la sécurité de ses personnels. Dans un même but de transparence, le gendarme est obligé d’établir un procès-verbal à la fois clair et objectif, après chaque mission d’ordre judiciaire."

- 14h06 : Il ya du monde qui arrive sur la zone pour les multiples chantiers qu’il y a un peu partout sur la zad aujourd’hui, il fait beau et on est parti pour un weekend avec plein des gens differents qui échangent leurs outils de travail, soit des marteaux sur les chantiers, soit les couteaux pour couper des légumes. Les flics sont là, mais on les ignore, ils ne sont pas plus qu’une déco sans goût.

- 12h12 : En plus des 3 fourgons qui sont à la Saulce, on nous signale 3 autres au carrefour des ardillères.

- 11h38 : INFO COMMUNICATION AUPRÈS DE L’ETAT. On nous a transmis les infos suivantes :
Suite à un message envoyé (ci-dessous) sur le site de service-public.fr quand à la collaboration de la DRIRE à la déforestation et destruction des cabanes :

« “Bonjour je voudrais savoir si vous aller continuer à collaborer avec les expulsions de Notre Dames des Landes. Mais surtout j’ aimerais savoir si vous êtes fier de détruire la forêt et travailler pour des assassins” »

Voici la réponse (ça peut-être bien de leur écrire pour leur poser des questions sur leur participation à la violence des dernières semaines)

“Bonjour, Merci pour votre message. Vous avez adressé votre courriel au département messagerie de service-public.fr qui se propose d’apporter aux usagers un premier niveau d’information relatif aux demandes de renseignement administratif, et de les orienter vers les sites publics ou les organismes compétents. Nous ne sommes pas en mesure de traiter votre demande qui ne relève pas de notre compétence mais de celle d’un autre organisme public. Dans le cas présent, nous vous suggérons d’adresser directement vos remarques à la Direction départementale des territoires et de la mer de Loire-Atlantique (DDTM), dont vous trouverez les coordonnées à la page suivante de l’annuaire de service-public.fr : http://lannuaire.service-public.fr/...

Cordialement.
—  Equipe messagerie service-public.fr”

- 11h31 : La météo annonce un peu plus de bleu autour du croisement fosses-noires/sabot : 3 fourgons se sont arrêtés ici puis sont repartis en direction de la Saulce. Y’en a un qui ressemble bien à un camion de communication (son antenne le trahit).

- 10H28 : APPEL : On cherche à entrer en contact avec le commandant de bord qui nous a envoyé la lettre publié ici. On a effacé le mail par inadvertance... Oups ! Est-il possible de nous écrire à nouveau SVP ?

- 10H10 : flash info special : on recherche les auteurs de certaines illustrations afin qu’ils nous réenvoient leur fichiers d’origine ou qu’illes nous les envoient en haute definition.
notre-dame-des-barrikades
le dessin de tanxxx
la zad est partout, sur fond noir
martine a la zad
zad des moutons
l avion fait en ecriture non a l’aéroport....
merci à vous

- 9h15 : Les constructions reprennent leur cours. Pas trop d’agitation encore alors on en profite pour vous transmettre l’invitation de La Gare (zone Est de la ZAD) à une initiation à la grimpe dans les arbres et à un petit spectacle à 13h dans un bout de bois magnifique (prévoyez les bottes !) Sinon y’a toujours plein de chantiers d’installation où il y a besoin de monde. Si vous avez envie de donner la main ce week-end vous pouvez passez à l’accueil sur la D81 pour avoir des infos.

- 7h51 : Pour le moment tout semble calme alors on continue de lire tout ce que vous nous envoyer. Ici ; une lettre du ministère de l’intérieur sur l’utilisation des grenades assourdissantes qui explique que leur emploi est "exeptionnel"...

- 7h00 : 3 fourgons sont placés au carrefour Saulce/Fosses Noires et des copains-copines dansent devant eux.

- 6h35 : Bonjour à tous. Hier soir (cette nuit), on a fini sur ça - 02h47 : citation pluôt contextuelle : « On ne vit pas en Tchétchénie : quelle que soit la cause défendue,bloquer une route départementale n’est pas acceptable », rappelle un conseiller de Ayrault. Alors Ayrault, aujourd’hui tu continues d’imposer l’"innaceptable" avec tes hommes en bleu ou tu nous laisses tranquillement continuer à construire pour protéger le bocage ?

 


RDV sur la ZAD

- A partir de 10h : début des chantiers (RDV au Phare Wezt)

- A partir de 12h30 : bouffe à l’espace collectif du théâtre (NoName)

- Après-midi : chantiers, échanges et discussions

- A partir de 19h : bouffe et soirée crémaillère au Port (lac des Noues Pourries)

- 12h - Reunion Chat Teigne pour préparer la défense de lieu

- Tout la weekend Pique-Nique-Barricade a la Chat Teigne, rammener quoi a bouffer et boir et pourquoi pas un peut de la musique....

 

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 19:37

Le drame de Florange était inscrit de longue date. Dès le mois d’août 2006, au lendemain du succès de l’OPA hostile de Mittal sur Arcelor, serait-on tenté de dire. La sidérurgie lorraine, mais aussi belge, et peut-être demain européenne, paie aujourd’hui le prix de l’échec d’un modèle financier mis en place lors de cette attaque boursière. Si Lakshmi Mittal, financier de haut vol, en est le premier acteur, la banque Goldman Sachs, qui l’a accompagné dans toute ce périple, porte une lourde responsabilité. Négligeant les réalités industrielles, les caractéristiques du secteur sidérurgique, elle a soutenu la financiarisation d’une industrie lourde, ce qui menace aujourd’hui de l’entraîner par le fond.

Pour comprendre ce qui se joue aujourd’hui  autour de Florange et dans tout le groupe, il faut se reporter au début de l’histoire.

26 janvier 2006. À la surprise générale, Lakshmi Mittal lance une OPA hostile sur le groupe Arcelor. La France découvre alors ce milliardaire indien, mais de nationalité britannique et totalement intégré à la City depuis vingt ans, aujourd'hui sixième fortune mondiale. Dans les milieux de l’acier, on connaît un peu cet homme d’affaires, qui a pris pied dans la sidérurgie européenne en rachetant des sites industriels dont les grands groupes souhaitaient se séparer, parce que jugés trop peu rentables ou sur des productions trop bas de gamme.

C’est ainsi qu’ils l’ont vu racheter des sites en quasi faillite en Roumanie, en Bulgarie, des usines mal positionnées comme Unimétal, un site d’Arcelor, ou des mines au Kazakhstan (donnant lieu, selon la BBC, à des 100 millions de dollars de dessous de table). Puis ils l’ont regardé prendre son envol avec le rachat du sidérurgiste américain en difficulté, International Steel. Mittal Steel grandit, mais reste un acteur moyen.

 

Lashkmi Mittal 
Lashkmi Mittal© ArcelorMittal

 

Aucun des  grands groupes sidérurgistes n’aurait pensé pouvoir être une cible pour Mittal. Encore moins Arcelor. Il est alors le numéro un mondial de la sidérurgie, depuis la fusion quatre ans plus tôt du français Usinor, du luxembourgeois Arbed, du belge Cockerill Sambre et de l’espagnol Aceralia. Après pas loin de vingt ans de lourdes et dramatiques restructurations marquées par des centaines de milliers de suppressions d’emplois, qui ont coûté des centaines de milliards aux gouvernements européens, le nouveau groupe est un des plus performants du monde, positionné sur des aciers de très haut de gamme et déployé sur presque tous les continents.

Comment Lakshmi Mittal ose-t-il s’attaquer à un tel géant ?, se demandent, stupéfaits, les dirigeants du groupe, les observateurs et les gouvernements européens. Une communication très habile, menée en France par Anne Meaux d’Image 7, présente le milliardaire comme le parfait entrepreneur, l’industriel qui ose bousculer les places fortes. Un capitaliste, un vrai, qui n’a pas peur de plonger dans le grand bain de la mondialisation. Bref, le contraire de ces dirigeants « poussiéreux » d’Arcelor, qui ont vécu à l’abri des États.

L'ombre de Goldman Sachs

La réalité est un peu différente. Car derrière le « génial homme d’affaires » se cache l’ombre tutélaire de Goldman Sachs. À cette époque, la banque est inquiète : elle a prêté plus de 7 milliards de dollars à Mittal pour l’aider dans ses diverses acquisitions. Mais le groupe est à la peine et Goldman Sachs n’est pas sûr de revoir la totalité de sa créance. Il faut adosser Mittal à un groupe plus puissant. L’idée s’impose vite que plutôt que de se vendre, il pourrait acheter.

 

 
© dr

 

Arcelor paraît la cible idéale. Le groupe est riche, il est puissant et il n’est pas contrôlé ! À l’exception du Luxembourg, les États européens, épris d’un libéralisme de bon ton, ont décidé de renoncer à avoir tout droit de regard sur le groupe, en dépit des milliards de subventions accordés précédemment et du poids du groupe sur des filières industrielles entières, des répercussions sur l’emploi et  dans certaines régions. Baignés dans une culture industrielle, les dirigeants d’Arcelor ne surveillent que de loin un cours de l’action qui végète. Tous les éléments sont réunis pour une attaque boursière en règle.

De plus, en rapprochant les deux groupes, le nouvel ensemble contrôlera plus de 10 % du marché mondial de l’acier. Cela lui donnera la taille suffisante pour peser sur les prix mondiaux. L’argument plaît doublement aux banquiers de Goldman Sachs. C’est l’assurance d’avoir un groupe très rentable. Mais c’est aussi un bon pari pour leurs activités de trading : après avoir résisté pendant des années, les sidérurgistes européens, qui alors dominent le marché mondial, ont fini par accepter que des contrats à terme sur l’acier, avec tous les instruments financiers qui les accompagnent (dérivés, options, etc.) soient négociés sur le London Metal Exchange. Décidément, cette OPA hostile sur Arcelor apparaît sous les meilleurs auspices.

Face à la puissance et au savoir-faire financier éprouvé de Goldman Sachs, la défense d’Arcelor est gauche et maladroite. Les dirigeants cherchent d’abord l'appui du russe Severstal, un allié récent, que les communicants de Lakshmi Mittal s’empressent de présenter comme l’entrée de l’oligarchie russe la plus corrompue, ce qu’il n’a jamais été. Puis, ils étudient une alliance, au travers un montage très compliqué, avec le rival de toujours : l’allemand ThyssenKrupp. Mais les discussions échouent. Divisée, car les intérêts nationaux dans ce groupe européen récent ont fini par prendre le dessus, l’équipe dirigeante se disloque.

Le Luxembourg , actionnaire à hauteur de 7 %, passe le premier dans le camp de Mittal, contre la promesse de garder le siège du groupe au Luxembourg et de veiller aux intérêts du Grand-Duché. Le gouvernement français, qui n’est plus actionnaire et n’a plus aucun droit de regard, patauge. Après s’être fait rappeler à l’ordre par Bruxelles, qui juge ses demandes trop nationales et contraires à la concurrence et à la liberté des capitaux, il tente de négocier quelques conditions. Une lettre d’intention de 45 questions est envoyée à Lakshmi Mittal pour lui demander des engagements sur l’information préalable en cas de décisions importantes, sur l’emploi, sur le maintien des sites, sur la protection de la recherche – Metz est alors le site de recherche sur l’acier le plus avancé du monde.

L’homme d’affaires consent à tout, s’engage sur tout. « Il n’a tenu aucune de ses promesses », dit aujourd’hui Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif.

De toute façon, dans cette OPA hostile, les gouvernements, comme les salariés, comme les collectivités locales, comme les fournisseurs, n’ont pas leur mot à dire. L’affaire se négocie avec les seuls actionnaires. L’offre qui était jugée inadmissible à 18,6 milliards d’euros, devient magnifique à 25,6 milliards quelques mois plus tard. L’OPA est réussie. À lui seul, Lakshmi Mittal et sa famille détiennent 41 % du groupe. Il est au sommet de sa gloire. En 2008, il sera nommé administrateur de Goldman Sachs et d’EADS, en signe de reconnaissance.

les cycles de l'acier

Les salariés d’Arcelor comprennent vite qu’ils ont changé de monde. Habitués à penser sur le long terme, ils se retrouvent plongés dans une vision court termiste où le dividende trimestriel et les intérêts de la famille prennent le pas sur tout autre considération. La quasi totalité des dirigeants du groupe est évincée. Le pouvoir est concentré dans les mains de Lakshmi Mittal, de son fils, propulsé  à 23 ans directeur financier, de sa fille, nommée administratrice, et de ses hommes de confiance, sans que la presse anglo-saxonne, qui dénonçait jusqu’alors la gouvernance étroite d’Arcelor, ne s’en émeuve.

Le groupe, jusqu’alors ouvert, se referme. Le pouvoir y devient secret, opaque et discrétionnaire. Toute stratégie industrielle disparaît. La seule ligne de conduite est de dégager le plus d’argent possible pour le groupe et pour la famille.

Car le montage imaginé pour reprendre Arcelor repose sur une pyramide de dettes à tous les étages. « Jamais Goldman Sachs n’aurait dû leur proposer un tel montage. Cela ressemble un gigantesque LBO (leverage buy out). Endetter de la sorte une entreprise industrielle, travaillant dans un métier très cyclique et demandant d’énormes investissements en capitaux, est criminel »relève un banquier.


 
© dr

 

 Dans un premier temps, le cycle de l’acier porte ArcelorMittal, pour le plus grand bonheur de son actionnaire principal. Les prix de l’acier atteignent des sommets. Tous les plans d’adaptation et de long terme, héritage des années de restructuration et de dialogue social,  sont annulés. L’ancienne direction d’Arcelor prévoyait ainsi de gérer sur dix ans la fermeture de ses hauts fourneaux continentaux (Liège, Charleroi, Florange, Brême), jugés peu compétitifs, afin d’éviter les drames sociaux et de préparer la reconversion tant économique que sociale des sites. Mais la gestion prévisionnelle n’est plus de mise.

« Florange ne sera pas touché », assure alors Lakshmi Mittal, qui promet de nouveaux investissements pour pérenniser les hauts-fourneaux et la filière à chaud. Il fait les mêmes promesses en Belgique. Tout  doit tourner à plein : il faut produire le plus d’acier possible au moment où les cours sont élevés. En 2007, ArcelorMittal affiche un profit historique de 10,7 milliards d’euros. L’action et les dividendes s’envolent.

Porté par le succès, le groupe rachète à tour de bras, et au plus haut, des mines de charbon, de minerai de fer, des sites un peu partout dans le monde. Tout est à nouveau essentiellement financé par endettement. Mais la fatalité de la sidérurgie frappe à nouveau : le cycle se retourne. Les prix élevés ont amené tous les sidérurgistes à pousser leur production et leurs capacités de production. Les sidérurgistes chinois envahissent le marché mondial. Les prix baissent. Puis, avec l’arrivée de la crise, ils s’effondrent.

La gestion “stop and go”

Les salariés d’Arcelor redécouvrent alors la gestion « stop and go », qui avait marqué l’ère des grandes familles européennes de l’acier avant la crise de 1974. En concurrence avec les autres sites mondiaux du groupe, les usines européennes sont les plus maltraitées, car jugées trop chères et pénalisées par les normes environnementales. Les hauts-fourneaux sont éteints ou rallumés en fonction des prix, les investissements reportés à plus tard, comme les productions plus élaborées. Les salariés de Florange, Charleroi, Liège, Gandrange ne savent plus à quel saint se vouer : un jour, on leur promet un avenir, le lendemain, on les dit condamnés.

Un site comme celui de Fos est peut-être le plus emblématique de ce qu'est devenu le groupe. Sans aval, l'usine marseillaise produit des aciers de première fusion (coils, brames) qui sont réexpédiés dans le reste du groupe ou vendus sur les marchés mondiaux. En dépit – et peut-être à cause – de ce handicap, Fos a été une des usines les plus performantes du groupe et du monde. Elle est aujourd'hui totalement désorganisée. Les hauts-fourneaux sont allumés ou éteints en fonction des cours mondiaux. Les investissements, même d’entretien pour pérenniser l’outil industriel, sont différés. Combien de temps avant d'entendre dire que le site de Fos n'est pas assez rentable et a des problèmes ?


 

Alors que la crise s’aggrave, que le marché automobile, l'un des principaux débouchés de la sidérurgie européenne, s’effondre, ArcelorMittal est pris à la gorge. Fin 2011, il a plus de  22,5 milliards d’euros d’endettement net contre 19,7 milliards l’année précédente. Ses frais financiers s’élèvent à plus de 2,8 milliards d’euros. Ce qui ne l’empêche pas de verser l’an dernier 2,3 milliards d’euros de dividendes – plus que son bénéfice net de 2,2 milliards – dont 943 millions pour la seule famille Mittal. Les impôts du groupe, eux, s'élèvent à peine à 900 millions d’euros pour l’ensemble du groupe, dont zéro en France, grâce au miracle des prix de transferts.

Sans préavis, les décisions tombent. Le groupe tire un trait sur son activité dans les aciers inoxydables. Liège et Charleroi ferment. Les hauts-fourneaux de Florange, éteints, sont condamnés. Le Luxembourg aussi est touché. Les salariés découvrent du jour au lendemain les arbitrages de la direction. Les fournisseurs et les sous-traitants sont avertis sans ménagement. Les gouvernements et les collectivités locales sont mis devant le fait accompli. Tous les accompagnements sociaux et économiques, qui avaient permis la longue restructuration de la sidérurgie européenne, ont disparu. La finance ne s’embarrasse pas de tout cela, elle fait dans « le brutal ».

 

Mur de dettes

 

 
© Reuters

 

 « Je crains que ce qui se passe à Florange ne soit que le premier cas d’une longue liste », s’inquiète un connaisseur du dossier. L’avenir s’annonce sombre. Ce n’est pas seulement les surcapacités dans la sidérurgie, l’effondrement des prix et des débouchés qui fragilisent ArcelorMittal, mais sa situation financière, le modèle construit lors de son OPA hostile. Le groupe fait face aujourd’hui à un mur d’endettements. Il doit rembourser plus de 6 milliards d’euros entre 2013 et 2014. Sa dette est désormais classée en junk bonds : les refinancements vont coûter de plus en plus chers. Certaines émissions obligataires sont déjà au-dessus de 9 %. Il a les plus mauvaises performances et la plus mauvaise notation des groupes sidérurgiques mondiaux.

« Le groupe est désormais dans les mains des banques. Accepteront-elles ou non de suivre encore Lakshmi Mittal ? » s’interroge un proche du dossier. Fort du soutien de Goldman Sachs, celui-ci semble encore avoir leur soutien. Mais l’appui donné au milliardaire britannique risque d’être payé au prix fort par le groupe et ses salariés.

Lakshmi Mittal, en effet, n’a jamais vendu un actif. Et le contrôle familial est pour lui non négociable. Ces conditions sont lourdes de conséquences : cela signifie qu’aucune augmentation de capital n’est possible, car le milliardaire refuse de se faire diluer. Pour trouver des refinancements, le groupe  risque d’être condamné à trouver des montages de plus en plus byzantins, de plus en plus chers. Tout cela au prix de nouveaux sacrifices sur les investissements, les salariés, les sites industriels.

Remis sur pied au prix de centaines de milliards d’aides, de milliers de suppressions d’emplois, de sinistres régionaux, le groupe se retrouve maintenant pris dans la spirale infernale des années 1970 où de vieilles familles socialisaient les pertes et empochaient les gains. Mais cette fois, il n’est même pas sûr qu’un sauvetage étatique soit possible. Les responsables de ce gâchis et cette destruction sont nombreux, y compris dans notre si “brillante” haute administration française. Combien auront à en rendre compte ?

 

 

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 18:18

 

Rue89 - le Grand entretien 01/12/2012 à 19h41
Renée Greusard | Journaliste Rue89

 

 

Très déçu par les choix du gouvernement, Benjamin Coriat lui reproche de céder à « toutes les demandes des lobbys patronaux ».

 

 


Un salarié d’Arcelor Mittal, après l’annonce de Jean-marc Ayrault, le 30 novembre. (Jean-Christophe Verhaegen/AFP)

 

Il n’y aura pas de nationalisation temporaire du site sidérurgique de Florange. L’annonce de Jean-Marc Ayrault vendredi a cassé le projet d’Arnaud Montebourg. Une nouvelle couleuvre pour le ministre du Redressement productif.

La nouvelle a aussi été mal vécue par les salariés du site. Ce matin, sur RTL, Edouard Martin, responsable CFDT d’Arcelor Mittal à Florange, a accusé le gouvernement d’avoir « menti tout au long » des discussions :

« Jusqu’à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n’a pas compris du tout ce pataquès de dernière seconde où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n’avait jamais été jamais évoquée. »

Professeur à l’Université Paris XIII, Benjamin Coriat fait partie des économistes atterrés, ces économistes qui s’opposent au tout libéral. Comme les salariés du site de Florange, il ne comprend pas la décision de Jean-Marc Ayrault et a accepté de répondre aux questions de Rue89.

 

Rue89 : Etiez-vous favorable à la nationalisation temporaire ?

Benjamin Coriat : J’étais tout à fait favorable à la nationalisation temporaire. Dans la mesure où cela permettait de fabriquer une unité viable, de sauver les emplois et de continuer à faire vivre la région.

Les réserves que j’avais étaient que cette formule ne pouvait pas être considérée comme une véritable politique industrielle. Parce que c’était une opération de sauvetage alors qu’une politique industrielle a une dimension prospective, offensive et prépare l’avenir.

 

Vous comprenez donc la colère des salariés du site ?

Oui, bien sûr. D’autant qu’on ne sait pas tout. Y a-t-il finalement un engagement à maintenir les hauts fourneaux en activité ou pas ? Il semble que non.

La seule chose qui est dite, c’est qu’on les garde avec la possibilité de les rouvrir. Ce qui veut dire qu’on peut aussi les fermer définitivement. D’ailleurs Jean-Marc Ayrault ne dit pas « le site avec ses hauts fourneaux est sauvé », il dit « il n y aura pas de plan social », ce qui veut dire que même si le site fermé on fera en sorte que les salariés (en âge de l’être) seront reclassés .

En fait tout dépend du fait que l’UE adoptera le projet Ulcos sur le CO2, ou non.

« On ne voit pas l’intérêt de la formule retenue »

 

Vous avez d’autres réserves ?

Oui, on peut aussi s’étonner de l’annonce du gouvernement français qui va y mettre de sa poche pour des sommes (au delà des 150 millions déjà prévus pour Ulcos) qui sont, semble-t-il, assez importantes.

Et cette fois purement à perte, puisqu’elles seront dépensées au bénéfice de M. Mittal qui reste propriétaire des installations alors que dans le cas de la nationalisation temporaire, c’était des actifs qui restaient du côté public. Donc on ne voit pas très bien, sur un plan strictement économique l’intérêt de la formule retenue.

Il s’en est bien tiré Mittal dans la négociation ! C’est le moins qu’on puisse dire. Il ne prend aucun engagement à maintenir les hauts fourneaux en activité, en revanche l’Etat s’engage à abonder dans des financements supplémentaires, pour une entreprise qui a distribué l’année dernière deux milliards de dividendes. On est quand même dans un monde extrêmement étonnant.

De plus les 180 millions d’investissement de Mittal annoncées d’ici 2015 (si cet engagement est respecté, ce qui reste évidemment à vérifier) ne sont pas une somme qui excède de beaucoup ce qui est de toute façon nécessaire pour assurer le bon fonctionnement de l’aciérie, même sans extensions.

 

Mais comment se fait-il que cette situation n’est pas été anticipée ? Cela fait longtemps qu’il se dit que ce secteur est moribond.

Non, non, non le secteur n’est pas moribond. Le secteur de la sidérurgie, comme l’ensemble des autres secteurs en Europe, passe par une période difficile du fait de la récession et de la crise.

Et la récession elle-même, pour partie elle est le résultat des politiques choisies en Europe. En alignant l’ensemble des pays de la zone euro sur les engagements à revenir à des déficit zéro dans des délais très brefs., (dispositions adoptées dans le Pacte budgétaire,) on rajoute de la récession à la récession, partout en Europe.

Dans ces circonstances, il y a des surcapacités, des difficultés, mais en 2007, c’est-à-dire juste avant la crise, Arcelor a fait la meilleure année de toute son histoire.

La sidérurgie comme beaucoup d’autres secteurs connaît une activité cyclique. Ça va, ça vient...

Le site de Florange n’est pas moribond

 

Vous pensez que le site était viable ?

Ce que les salariés d’Arcelor ont démontré, dans le cas de Florange, c’est que sous certaines conditions, si on garde ensemble le chaud et le froid, le site est viable. Ce qui n’était pas viable c’était la seule partie dont Mittal voulait se défaire. Donc on n’est pas dans des domaines voués à disparaitre.

Montebourg a d’ailleurs sur son bureau un rapport d’expert qui montre que le site Florange si son intégrité est préservée est parfaitement rentable. Si le gouvernement ne fait plus confiance aux experts qu’il a lui même commissionnés, il y a un gros problème…

Le site de Florange n’est nullement moribond. Il fabrique des aciers premiums pour Mercedes et d’autres voitures haut de gammes.

L’histoire n’est pas celle là. L’histoire, c’est celle de Mittal qui s’est surengagé dans l’achat d’entreprises les unes après les autres, et qui a se trouve aujourd’hui surendetté.

 

A votre avis qu’est-ce qui fait que Jean Marc Ayrault a finalement pris cette décision ?

Le moins qu’on puisse dire c’est que la décision prise est extrêmement décevante. Pourquoi cette extrême frilosité ? On peut avancer deux séries d’explications.

D’abord, il semble bien que la conviction de ce gouvernement est que seule l’entreprise privée est efficace. Il donne l’impression de ne pouvoir envisager d’autres formules, sans une extrême défiance. Je dis cela car avec Florange, les conditions étaient réunies pour franchir le pas et semble-t-il dans des conditions économiques certainement pas plus mauvaises que celles qui ont été adoptées et qui seront mises en œuvre.

Des réticences à la mise en œuvre d’une politique industrielle

Ensuite, je crois que ce gouvernement est très réticent à mettre en œuvre de la politique industrielle sous quelque forme que ce soit. Regardez le rapport Gallois. Hollande avait annoncé qu’il ne fallait surtout pas augmenter la TVA, que les coûts en travail n’étaient pas le problème, etc… A l’arrivée (quelques semaines après ces déclarations) on fait le contraire de ce qui était annoncé !

De surcroît, on pérennise toute une série de dispositifs (dont le crédit d’impôt recherché) qui donnent cartes blanches aux entreprises et créent toutes sortes de niches et d’effets d’aubaines. Rien donc qui relève de la politique industrielle. Et une série de dispositifs pour conforter les choix spontanés des entreprises. On a ainsi une une série d’éléments pour comprendre comment ce gouvernement pense et oriente son action.

Du coup, et même si je comprends le choc et l’amertume des salariés, les décisions prises vendredi sont en cohérence avec les décisions précédentes et le plan Gallois. Au lieu de favoriser des politiques industrielles novatrices, on abonde dans les directions choisies par les entreprises en les dotant de subventions diverses.

 

A gauche on sent une déception, comme sur la réaction du gouvernement avec les pigeons.

Ah oui... On est très surpris de voir la capacité de ce gouvernement à céder à toutes les demandes des lobbys patronaux ! L’idée de la nationalisation partielle avec revente ensuite aurait peut être couté de l’argent au passage, ça on ne peut pas le dire à l’avance. Mais l’opération choisie vendredi, on ne nous l’annonce pas à coût zéro non plus.

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 18:10

 

 

Le Monde.fr | 01.12.2012 à 12h22 • Mis à jour le 01.12.2012 à 12h24 Par Anne Pélouas (Montréal, Canada, correspondance)

 

Au neuvième étage d'un immeuble du centre-ville de Montréal, des dizaines de témoins défilent devant la juge France Charbonneau. Dans la salle d'audience spécialement aménagée, journalistes et grand public se pressent chaque matin. La Commission d'enquête sur l'octroi et la gestion des contrats publics dans l'industrie de la construction, dite "commission Charbonneau", en entend de toutes les couleurs sur des cas de corruption, de collusion, d'infiltration du crime organisé sur les chantiers et de financement occulte de partis depuis quinze ans.

 

Gérald Tremblay, mis en cause dans le financement illégal de son parti, a dû démissionner, le 5 novembre, de son poste de maire de Montréal.

 

Des fonctionnaires de la voirie, des entrepreneurs du BTP, des collecteurs de fonds de partis politiques et spécialistes de la mafia italienne racontent jour après jour ce qu'ils savent d'un formidable "système", mêlant industrie du bâtiment, fonctionnaires, politiciens, syndicalistes et mafioso. Une « industrie » qui a coûté très cher aux contribuables québécois, surtout dans les années 1990 et 2000.

"C'est curieux comme le système s'effrite depuis qu'on a pris les grands moyens", ironise Jacques Duchesneau, député à Québec et ancien chef de police de Montréal. C'est par lui que le scandale est a éclaté en 2011, par le biais d'une enquête de fond sur les malversations liées aux contrats de travaux routiers au Québec, à laquelle le premier ministre libéral de l'époque, Jean Charest, n'avait consenti qu'à reculons. Le "rapport Duchesneau" établissait un lien direct entre industrie, financement occulte de partis et corruption de fonctionnaires.

"Depuis le début de l'enquête en 2010, souligne-t-il, le seul ministère des transports aurait épargné un milliard de dollars sur les contrats", certains réfrénant leurs instincts pour toucher une quote-part ! La Commission Charbonneau "a déjà fait tomber deux maires", ajoute-il, en espérant qu'elle parvienne à "démontrer les stratagèmes derrière les individus".

 

UNE UNITÉ PERMANENTE ANTICORRUPTION, CRÉÉE EN 2011

L'Unité permanente anticorruption, créée en 2011, s'y attelle aussi avec son armée de vérificateurs, enquêteurs et analystes du gouvernement. Plus les policiers de "l'escouade Marteau" qui, depuis 2009, auraient conduit le "cartel des égouts" de Montréal à mettre la pédale douce sur les gonflements de contrats... Ces dernières semaines, elle a procédé à des perquisitions en série et porté des accusations pour fraude et corruption contre des élus municipaux, comme Frank Zampino (Montréal) et Richard Marcotte, maire d'une ville de banlieue.

Le prochain sur la liste serait Gilles Vaillancourt, qui vient de démissionner de son poste de maire de Laval, troisième ville du Québec. Il est soupçonné d'avoir empoché des pots-de-vin à répétition en échange de contrats publics. Sont formellement accusés par ailleurs des ingénieurs à la voirie de Montréal et des entrepreneurs d'origine italienne, dont Tony Accurso (figure du BTP québécois et notoirement soupçonné d'avoir des liens avec la mafia) et Lino Zambito.

Ce dernier a fait sensation en expliquant à la commission la mécanique du "système" d'obtention de contrats publics. Lui-même a versé pendant des années 3 % de la valeur des contrats obtenus à Montréal à un intermédiaire lié à la mafia qui reversait l'argent à Union Montréal, le parti du maire Gérald Tremblay. M. Zambito a semé à tous vents dans les années 2000, donnant plus de 88 000 dollars canadiens (environ 68 000 euros) à des partis provinciaux, surtout aux libéraux alors au pouvoir. Il avouait aussi avoir organisé une collecte de fonds illégaux pour l'ex-vice-premier ministre libérale, Nathalie Normandeau.

 

DES CONTRATS D'ÉGOUTS DONT IL GONFLAIT LES COÛTS

A Montréal, le "système" de corruption fonctionnait rondement. Gilles Surprenant, ex-ingénieur en travaux publics, l'a bien détaillé devant la commission : en dix ans, il a reçu d'entreprises de construction cadeaux, invitations à des voyages, tournois de golf, restaurants, matchs de hockey et pots-de-vin totalisant 736 000 dollars, en échange de contrats d'égouts dont il gonflait les coûts.

D'autres fonctionnaires de la voirie ont avoué s'être fait graisser la patte en gonflant de 30 % à 40 % les factures, par de faux extras. Puis un organisateur du parti du maire, Martin Dumont, a accusé M. Tremblay d'avoir délibérément fermé les yeux sur un budget parallèle alimentant ses caisses avec de l'argent sale. A la suite de ces révélations, M. Tremblay a démissionné début novembre, plongeant Montréal dans une crise majeure.

 Chantal Rouleau a été l'une des premières élues de Montréal à tirer la sonnette d'alarme. Maire de l'arrondissement de Rivière-des-Prairies, à l'est de l'île, elle s'insurge dès 2010 contre la vente d'un terrain municipal acheté 5 millions de dollars et revendu... 1,6 million à des promoteurs, en plein boom immobilier.  

 

70 % D'ARGENT SALE DANS LES CAMPAGNES ÉLECTORALES

De l'enquête qui sera finalement mise en place, elle dit qu'elle "tire sur un fil permettant de comprendre le fonctionnement du système, infiltré par des fourmis, pour stopper la gangrène et épingler les fautifs". Le processus, dit-elle, est "douloureux mais positif. On est en train de nettoyer la plaie mais il faudrait une unité d'enquête propre à Montréal et une veille, pour ne pas voir revenir les pratiques douteuses. Comme on fait le ménage. Régulièrement."

 Jacques Duchesneau note de son côté que "des fonctionnaires ont volé des centaines de millions de dollars", mais s'inquiète surtout du rôle d'"élus au courant du stratagème", quand ils ne trempaient pas dans la magouille ! Estimant à 70 % la part d'argent sale dans le financement des campagnes électorales au Québec, il ironise : "On m'a dit que ce n'était qu'un pâle reflet de la réalité."

Le gouvernement québécois propose de limiter à 100 dollars les dons aux partis mais cela ne changera pas la donne, selon lui : "Tant qu'on ne limitera pas strictement les dépenses électorales, il y aura de l'argent sale en politique." Lui prône une révision complète du système d'octroi de contrats publics et de financement des partis: "On ne peut pas aller plus bas; aller au fond des choses, avec courage, permettra de rebâtir la maison sur des bases plus solides, avec davantage de contrôles et de lois."

Si cette histoire ternit l'image internationale du Québec et de Montréal, M. Duchesneau invite ceux qui en rient à regarder dans leur propre cour...

Anne Pélouas (Montréal, Canada, correspondance)

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 17:57

 

Le Monde.fr | 29.11.2012 à 17h30 • Mis à jour le 29.11.2012 à 17h44 Par Grégoire Allix

 

 

 
La pêche profonde est devenue vitale pour le secteur.

Les pêcheurs européens vont pouvoir accroître leurs prises de poissons des grandes profondeurs. Le conseil des ministres européens de la pêche a adopté, jeudi 29 novembre, les quotas de capture des espèces vivant entre 400 et 1 500 mètres de profondeur pour les années 2013 et 2014. Au grand dam des ONG écologistes, les "totaux admissibles de capture" (TAC) ont été largement relevés.

Les TAC pour le sabre noir et le grenadier de roche de l'Ouest Ecosse, cibles privilégiées des chalutiers français, ont été augmentés respectivement de 40 % et de 69 % en 2013. Celui de lingue bleue sera fixé lors du conseil des ministres de décembre.

Ces décisions sont "conformes aux recommandations scientifiques", a souligné le ministre français de la pêche, Frédéric Cuvillier, rappelant que le Conseil international pour l'exploration de la mer (CIEM) "a constaté, dans ses derniers avis, une amélioration notable de l'état des principaux stocks d'espèces profondes, notamment du grenadier de roche, du sabre noir et de la lingue bleue".

Ces avis scientifiques sont-ils fiables ? L'ONG Bloom a dénoncé, mercredi 28 novembre, le fait qu'un des scientifiques chargés de conseiller la commission européenne sur ces questions de pêche profonde était employé par la Scapêche, la flotte de pêche d'Intermarché, la plus importante d'Europe pour la pêche profonde.

 

Lire (édition abonnés) :  Conflit d'intérêts à Bruxelles sur la pêche profonde


La décision a scandalisé les associations de défense de l'environnoment. L'ONG Bloom estime que cette pêche accrue va fragiliser des "espèces caractérisées par leur extrême vulnérabilité, longévité et faible reproductivité" et entraîner "des dommages collatéraux accrus sur les écosystèmes profonds". Pour les ONG, les données scientifiques sont insuffisantes pour justifier une hausse des quotas de capture.

Les défenseurs de la pêche profonde et ses opposants se livrent depuis des mois une intense bataille. Face à la raréfaction des poissons évoluant plus haut dans la colonne d'eau, la capture des espèces des profondeurs est devenue vitale pour le secteur de la pêche. Problème : la plupart des scientifiques estiment que les cycles reproductifs de ces poissons sont trop longs pour que ces espèces puissent être pêchées de manière à la fois durable et rentable.

 

Lire : Bataille scientifique autour de la pêche profonde


"La plupart des poissons profonds ont une croissance lente et une durée de vie longue, nous ne pouvons en prélever qu'une très petite fraction chaque année", expliquait Ray Hilborn, professeur à l'université de Washington, dans Le Monde du 11 septembre. Une modération dont les chalutiers industriels sont bien incapables. 

Conséquence : "Certaines espèces profondes de l'Atlantique du Nord-Est, comme le sabre noir ou la lingue bleue, devraient être considérées comme en danger d'extinction", affirme Les Watling, professeur à l'université d'Hawaï, à Manoa (Etats-Unis). 

La gestion européenne de la pêche en eaux profondes est "désastreuse", assénait une étude parue en octobre dans la revue scientifique Ocean & Coastal Management : les quotas fixés sont dans 60 % des cas supérieurs aux recommandations scientifiques – et les captures réelles dépassent largement les quotas.

 

Lire :  L'échec de l'Europe à réguler la pêche en eau profonde


Autres critiques : les chaluts terrassent les talus continentaux, détruisant les écosystèmes des profondeurs. Et pour pêcher les espèces recherchées, les chalutiers capturent involontairement jusqu'à 144 espèces non commercialisées, dont plusieurs variétés de requins menacées, des prises accessoires rejetées mortes à la mer.

Grégoire Allix

 

 

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 17:41

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 01.12.2012 à 18h36 • Mis à jour le 01.12.2012 à 18h38


Des manifestants sur le site de Notre-Dame-des-Landes le 26 novembre 2012.

L'opposition institutionnelle au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a dénoncé, samedi 1er décembre, l'"illusion" d'un dialogue au sein de la commission mise en place par le premier ministre Jean-Marc Ayrault, menaçant de ne pas y participer si celle-ci ne peut pas aborder le bien-fondé même du projet.

"Nous dénonçons l'opération de communication engagée ces dernières vingt-quatre heures qui vise à créer l'illusion que le dialogue est possible", soulignent dans un communiqué commun l'Acipa (principale association d'opposants), le Cedpa (élus opposés au projet), l'Adeca (agriculteurs concernés) et la Confédération Paysanne.

 

Lors de la première réunion de la commission de dialogue, vendredi à Matignon, son président, Claude Chéreau, a rappelé que sa mission est d'"écouter" à la fois "opposants et partisans" du projet, mais "sans juger" celui-ci. Le premier ministre avait annoncé la mise en place de cette commission le week-end dernier, dans l'espoir d'appaiser les esprits sur fond de durcissement de la mobilisation contre le projet. De nombreux élus et responsables écologistes avaient demandé la nomination d'un médiateur.

 

 LE "MÉPRIS" D'AYRAULT

En confiant à la commission la mission de "poursuivre le dialogue dans chacune des étapes de la réalisation du projet", M. Ayrault a réaffirmé "que le projet se fera, quoi qu'il arrive", montrant "à nouveau son mépris total pour tous les citoyens qui s'y opposent", estiment ces organisations.

Les signataires demandent au président de la République "de se saisir du dossier" et d'assurer notamment un "réel débat, aux yeux de tous, sur le fond du dossier", "faute de quoi nous ne pourrons pas participer aux travaux de cette commission". "Il ne s'agit pas pour (les opposants) de discuter la couleur du papier cadeau dont le gouvernement voudrait, à la veille de Noël, envelopper ce projet de nouvel aéroport mais bien de discuter du choix même du 'cadeau'", rappellent ces associations.

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 17:31

 

 

LES INDIGNE/E/S  AG Chaque mercredi 18h et samedi  à 13h Maison Carrée + pique nique

Chaque 1er samedi du mois : Tour de Vélo  RV Palais de justice à 11h

Chaque mardi Repas à l’Assoc Côté Jardins Solidaires 0466845199

Agenda Démosphère Gard-Cévennes http://gard.demosphere.eu

 


Dates

Evènement

Lieu

heure

Samedi 1/12

Avec CROCO VELO Tour de ville en vélo

Palais de Justice

11h

Samedi 1/12

FEMMES en NOIR pour la Palestine

Place de l’Horloge

11 à 12h

Samedi 1/12

« Arbre de Noël » avec les Indigné-e-s

Maison Carrée

13h ++

Dim 2/12

« Beau Dimanche » Beau Parleur

L’Entraide Gardoise

15h

Mardi 4/12

Concertation Collège avec le Conseil Général

Collège Diderot

18h

Mardi 4/12

UCCN « Critique de l’obsession nationale et de la démondialisation »par P. Corcuff

IUFM Nîmes

19 à 21h

Mercredi 5/12

Réunion ATTAC Nîmes

Local Solidaires

19h

Mercredi 5/12

Les Amis du Monde Diplo Conf/débat « Les stéréotypes du Méridional »P.Martel

Alès salle du Capitole

20h30

Jeudi 6/12

Conf de Presse RESF

Grande Bourse

11

Jeudi 6/12

Réunion des Alternatifs

Bar les Ramblas

18h

Vendredi 7/12

Concert solidaire d’ Amnesty International :50 choristes pour la liberté d’expression et les droits de l’homme : entrée gratuite

Petit Temple rue du Grand Couvent

19h

Samedi 8/12

Lâcher de ballons avec l’Observatoire International des Prisons

Maison d’arrêt de Nîmes

11h

Samedi 8/12

Mobilisation RESF contre circulaire Valls

Préfecture Nîmes

14h

Lundi 10/12

Remise du Nouveau Guide du prisonnier au Directeur de la Maison d’arrêt par l’OIP

 

10h

Mardi 11/12

Réunion avec l’OIP « victime et auteur, quelle rencontre ? »

Petit Subito Rue J.Reboul

18h30

Jeudi 13/12

AG extraordinaire d’ATTAC

Comité quartier La Placette

18h15

Vendredi 14/12

 Les Roms en France et à Nîmes Histoire,situation juridique et sociale, comment cerner leurs besoins ?Avec les Assoc solidaires de femmes immigrées

Lieu à préciser : s’inscrire

9h30 à 17h

Vendredi 14/12

Repas AZUR Goûtons un quartier épicé

 

12h

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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 17:23

 

 

Réseau Education

Sans Frontières du Gard.

Communiqué de Presse

du 30 Novembre 2012


Une circulaire de régularisation

qui ne règle rien !

 

Le Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a fait connaitre les termes d’une circulaire de régularisation des sans-papiers. La circulaire comporte certes quelques avancées et mettra un certain nombre de familles, de salariés et de jeunes, présents depuis longtemps sur le territoire français, à l’abri des menaces d’expulsion. Mais pour beaucoup d’autres, rien n’est réglé !

 

Pour les parents, l’exigence de 5 années de présence sur le sol français, pour les enfants, l’exigence de 3 ans de scolarisation, excluent un très grand nombre d’entre eux, les maintenant un peu plus longtemps dans les situations de détresse morale et matérielle. Sont-ils condamnés à 5 ans de clandestinité, de travail au noir, d’illégalité ?

Pour les jeunes devenus majeurs, la circulaire cumule aussi les exigences (années de résidence et de cursus scolaire et/ou présence de parents en situation régulière) pour permettre la délivrance d’un titre « étudiant ». Ces verrous laisseront de côté un bon nombre des jeunes que nous accompagnons, et le permis de séjour « étudiant » ne débouche sur aucun avenir.

 

Le Ministre de l’Intérieur affecte d’abandonner la politique du chiffre, mais ne cesse de s’y référer pour revendiquer un nombre d’expulsions en augmentation et une stabilité des régularisations. Au nom d’une « rigueur » administrative pour l'avenir, on se dispense de solder les comptes du passé, de dix années de politique destructrice d’humanité. On expulse les roms des terrains vagues où ils survivent, on expulsera les sans-papiers.

 

En matière d’immigration, la gauche est au pouvoir, mais ce sont les idées de la droite empruntées à l’extrême droite qui gouvernent, fondées sur le rejet de l’étranger. Sa présence est vécue comme un danger, une difficulté à éliminer. Pourtant, chacun d’entre nous connaît des familles naguère sans papiers, régularisées par la solidarité, et qui, aujourd’hui, mènent une vie digne, élèvent leurs enfants et apportent à la société française leur travail, leur richesse culturelle et leur créativité.

 

Pour le réseau RESF, et pour tous ceux qui le soutiennent, parmi lesquels de très nombreux élus socialistes et de toute la gauche, l’heure reste aux mobilisations de terrain pour imposer aux préfectures l’appréciation la plus favorable des situations et pour soutenir qu’une autre politique est possible et nécessaire, plus généreuse, plus créative, plus productive et plus respectueuse des droits fondamentaux des personnes.

 

La loi doit changer,

les parlementaires doivent y travailler.

Samedi 8 Décembre à 14h,

Rassemblement

devant la Préfecture du Gard


Téléphone d’urgence : Nîmes : 06 20 46 36 27. Adresse courriel : resf30@laposte.net

Blog : http://lewebpedagogique.com/resf30

Contact presse : Yves ( 06 60 96 85 16) ou Patrick (06 62 61 19 02)

 

 

Quelques organisations signataires du texte fondateur de RESF :

CIMADE , FCPE Conseil Parents d’Elèves , FASTI (APTI) ,  GISTI,  FSU,  SGEN-CFDT, CGT, Solidaires, SUD Education, LdH : Ligue des Droits de l’ Homme, SNUIPP, MRAP, ATTAC, Ligue de l’Enseignement Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de Franc, SNMPMI, Médecin de PMI, SOS Racisme, C.N.T., UGEG FSE, Confédération Paysanne, Parti Socialiste, Parti Radical de Gauche, N.PA, SCALP 30, Parti Communiste Français Les Verts du Gard, Le Parti de Gauche, Ras le Front, Ni putes ni soumises, Les Alternatifs, Gauche Alternative

 

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        Nous nous réunissons

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      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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