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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:24

 

Le Monde.fr avec Reuters | 03.12.2012 à 17h29 • Mis à jour le 03.12.2012 à 17h59

 

 
En 2010, un incident à la centrale de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, avait provoqué le déversement de 450 litres d'effluants radioactifs, contaminant la nappe phréatique sous la centrale.

La cour d'appel de Toulouse a condamné EDF à 4 000 euros d'amende, lundi 3 décembre, en raison d'une fuite d'effluents radioactifs en 2010 à la centrale de Golfech (Tarn-et-Garonne), une amende minime, mais jugée symbolique par les associations d'opposants au nucléaire. L'avocat de l'électricien public, Me Olivier Piquemal, a déclaré qu'il conseillerait au groupe de se pourvoir en cassation.

En première instance, le tribunal de police de Castelsarrasin avait relaxé EDF pour ce déversement accidentel de 450 litres d'effluents radioactifs à Golfech. Du tritium, isotope radioactif de l'hydrogène, avait été détecté dans la nappe phréatique sous la centrale. "La cour d'appel (...) déclare la société Electricité de France coupable des deux autres contraventions poursuivies : utilisation d'un système d'alarme inadapté et retard dans l'intervention (...) ; entreposage de liquide toxique, radioactif, inflammable, corrosif ou explosif dans un dispositif non étanche", a lu le président à l'audience.

 

 QUINZE DOSSIERS DÉPOSÉS, SELON RSN

Outre les 4 000 euros d'amende, la cour d'appel a  condamné EDF à verser des dommages et intérêts de 1 500 euros à chacune des trois associations qui avaient demandé la citation du groupe devant la justice : France-Nature Environnement, les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et le réseau Sortir du nucléaire (RSN).

Les associations de défense de l'environnement ont salué la décision, estimant qu'il s'agissait d'une première en France. "On est très satisfait qu'EDF soit enfin condamné pour un délit qu'il commet régulièrement et de façon chronique", a dit Marc Saint-Aroman, de Sortir du nucléaire. Disant avoir bon espoir que d'autres recours devant la justice connaissent le même sort, il a fait état de quinze dossiers déposés par RSN pour d'autres incidents sur des centrales d'EDF.

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 22:32
Paris : un millier de chômeurs et précaires battent le pavé

 

Créé le 01-12-2012 à 20h41 - Mis à jour à 21h31

Les manifestants, qui réclament le changement de leur situation et une revalorisation des allocations, ont défilé de la place Stalingrad à la place de Clichy.

 

Un millier de chômeurs et de travailleurs précaires, selon la police, 2.500 selon les organisateurs, ont manifesté samedi 1er décembre à Paris. AFP PHOTO / FRED DUFOUR

Un millier de chômeurs et de travailleurs précaires, selon la police, 2.500 selon les organisateurs, ont manifesté samedi 1er décembre à Paris. AFP PHOTO / FRED DUFOUR

 

Un millier de chômeurs et de travailleurs précaires, selon la police, 2.500 selon les organisateurs, ont manifesté samedi 1er décembre à Paris, réclamant le "changement" de leur situation et une revalorisation des allocations, a constaté un journaliste de l'AFP.

A l'appel des organisations représentatives de chômeurs et de précaires (AC! APEIS, MNCP, et CGT chômeurs), les manifestants ont défilé de la place Stalingrad à la place de Clichy, certains venus en famille d'autres régions que l'Ile-de-France, notamment du Nord et de Lorraine.

Cette manifestation a lieu tous les ans depuis dix ans le premier samedi de décembre, date anniversaire de la création du RMI, le 1er décembre 1988. Des militants d'extrême gauche (NPA, Lutte ouvrière, CNT, etc...) défilaient en fin de cortège.

"Nous attendions de voir ce que l'on avait annoncé sur le 'changement c'est maintenant'", mais "tous nos contacts, que ce soit avec les cabinets ministériels, Pôle emploi ou les autres organismes ne nous rassurent pas", ont indiqué dans une déclaration commune les quatre organisations de chômeurs.

"Nous n'en sommes plus à nous lamenter chaque mois à l'annonce de l'augmentation du chômage, nous n'en sommes plus à pleurer sur les 8 millions de personnes sous le seuil de pauvreté en France et 100 millions en Europe (...) nous appelons à la résistance", ont affirmé ces organisations.

Revalorisation du RSA

Parmi les revendications des manifestants figuraient notamment la revalorisation du RSA, le revenu de solidarité active qui a remplacé le RMI, et qui est actuellement de 417,94 euros pour une personne disposant d'une aide au logement.

C'est environ ce que gagne Maryse, 53 ans, de Bar-le-Duc (Meuse). "Je suis assistante maternelle à la maison et agent de nettoyage, mais je n'ai plus que 2H30 de travail par semaine", a-t-elle confié.

"Bien que j'ai perdu un emploi, je n'ai droit à rien en compensation du chômage car on tient compte des revenus de mon mari", a déploré cette mère de cinq enfants, dont la plupart ont réussi à faire des études.

"C'est beaucoup de privations, mais je suis fière qu'ils aient pu en faire", a-t-elle ajouté, précisant que les revenus de son ménage sont d'environ 1.500 euros.

Edith, 54 ans, infirmière en CDD en maison de retraite , habitant Armentières (Nord) n'a plus de conjoint. "Depuis le 17 août je n'ai plus de travail. A cause de mon âge, ils ne me donnent plus de travail pendant l'année, seulement pendant les périodes de vacances d'été. Ils préfèrent prendre des jeunes", dit-elle amèrement.

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 22:27

 

Le Nouvel Observateur - Créé le 01-12-2012 à 23h06 - Mis à jour le 02-12-2012 à 18h29

La dernière opération d'expulsion sur le site du projet d'aéroport en Loire-Atlantique a soudé un peu plus les opposants.

 

"Réoccupation" sur le site du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. (SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA)

"Réoccupation" sur le site du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. (SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA)

Pour Manuel Valls, l’assaut musclé lancé en fin de semaine dernière par les gardes mobiles pour évacuer la zone du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes devait permettre de retirer "un kyste". L’opération n’aura finalement abouti qu’à étendre la plaque et provoquer des contagions. Dès 9 heures samedi 1er décembre, voitures, camionnettes, cyclistes, marcheurs convergent vers le petit bourg de Loire-Atlantique.

Au local de l’accueil organisé par l’Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport), tous demandent la direction de la Zad, joli nom offert par les spécialistes de l’aménagement du territoire à ces 2.000 hectares de bocages en zone humide menacés par le projet. La "zone d’aménagement différé" est devenue la "zone à défendre" et ses occupants, les "Zadistes". Encore que sur place, certains occupants de l’emblématique Vache Rit, comme le surnommé Pétof, préfèrent parler de "Zadoux" et de "Zadouces" : "Même si cela énerve les filles, c'est tellement plus poétique".

Vivres, matériel et courrier affluent

Pour accéder à la Zad, il suffit de prendre la direction de Vigneux-de-Bretagne. Ensuite, c’est le camion de gendarmerie qui indique l’entrée. Les automobilistes proposent aux piétons de les embarquer. Les véhicules sont souvent chargés de victuailles, de vêtements chauds et de matériel de construction. Au local du village, on en profite aussi pour charger ce qui vient d'être déposé. Un habitant de Notre-Dame chargé de l’accueil arrive avec le courrier du jour, des dizaines de lettres contenant des dons, des cartes postales de soutien arrivées des quatre coins de la France : "Et c’est comme ça tous les jours".

Depuis la dernière "attaque", en semaine, ce sont désormais entre 300 et 400 personnes qui occupent la Zad. Et ce samedi, ils sont sans doute le double. Libres le week-end, les soutiens affluent. Beaucoup viennent pour la première fois, interpellés, choqués, par ce qu’ils considèrent comme de "la répression à la sauce socialiste".

La tache d'huile dans les esprits

Le "kyste" s’étend à tous les niveaux. Lors de sa réunion vendredi soir, l’Acipa a commencé à comptabiliser les comités de soutien qui se créent à travers toute la France : ils sont maintenant plus de 100. Et sur la Zad, de nouveaux arrivants viennent aussi pour dénoncer un "grand projet inutile" qui les menace, tel ce couple de Haute-Savoie remonté contre l’idée de ligne à haute vitesse reliant Lyon et Turin. L'idée de tâche d'huile mûrit dans les esprits. Un jeune d’homme de la région d’Avignon a pris un congé sans solde pour "apprendre" : il espère bien voir naître une Zad sur une zone de maraîchage menacée par un projet de bétonnage. Oui, le "kyste" est contagieux !

A la Vache Rit comme à la Rolandière, le réveil est difficile : il a encore gelé cette nuit. Le thermomètre est descendu jusqu’à -3°. Dans les voitures et les "combis" garés entre les deux lieux, des têtes émergent des sacs de couchage. Sous les tentes, on se déplie péniblement. Les chiens qui ont faim et les nouveaux arrivants font démarrer la journée. Toutes les cafetières sont lancées et déjà scies et marteaux se font entendre. Ce qui a été détruit se reconstruit.

Des motivations multiples

A la Châtaigneraie, les maisons sur pilotis sont déjà occupées. Leur construction a pourtant seulement débuté lors de la grande manifestation de réoccupation qui a rassemblé plus de 30.000 personnes samedi 17 novembre. Protégé d’un cercle formé par une quarantaine de tracteurs installés par les agriculteurs de la Confédération paysanne, le site a des allures de Village des irréductibles gaulois. Signe que les évacuations successives ont contribué à souder les opposants. Paysans, Zadistes, riverains, élus, visiteurs, tous sont désormais main dans la main. A Notre-Dame-des-Landes, "la convergence des luttes" reprend tout son sens. Impossible de réduire les opposants à un qualificatif. Ecologiste, décroissant, anarchiste, punk, éco-guerrier ? Personne ici n'est prêt à se laisser enfermer dans une case.

Ce groupe mouvant réunit des individus aux motivations multiples qui découvrent qu’ils partagent une expérience unique. Alors chacun consulte la liste des tâches du jour décidées collectivement la veille et chacun donne un coup de main. Un plancher pour la nouvelle cuisine, un transport de palettes pour une maison, une corvée de pluche ou de vaisselle pour ceux qui "oublient" de nettoyer leur bol. Sous un bienfaisant soleil, la vie redémarre sur la Zad ; la vie de ceux qui veulent vivre autrement, sans surproduction ni surconsommation. De ceux qui, comme Estelle, refusent de laisser "la terre vivrière et la nature disparaître pour un projet inutile et spéculatif".

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 22:12

 

http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1436

 

 

Cela fait un moment que je souhaite dire trois mots - finalement, ce sera bien plus - sur notre ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Avant même l’intervention de ses flics à Notre-Dame-des-Landes, qui a fait des blessés par dizaines. Mais bien entendu, je n’aurais pas écrit ce qui suit sans cette déclaration à propos de l’aéroport de M.Ayrault : « Il est hors de question de laisser un kyste s’organiser, se mettre en place, de façon durable, avec la volonté de nuire avec des moyens parfois dangereux (…). Nous mettrons tout en œuvre pour que la loi soit respectée (…) pour que les travaux puissent avoir lieu ». Valls est un personnage digne d’un certain intérêt, et je vous renvoie pour commencer à un long article de la journaliste du Monde Ariane Chemin. Vous le trouverez au bas de mon papier, en intégralité, et je vous recommande vivement de le lire.

 

Laurent Mucchielli et le livre controuvé

Que dit-il ? En 1980, quand Valls n’avait que 18 ans, il était membre des Jeunes rocardiens. Bon, je sais que cela paraît incroyable. 18 ans, et rocardien : ce seul rapprochement me fait penser à une corde, au bout de laquelle se balancerait un pendu. Passons. À cette époque, Valls étudie à l’université parisienne de Tolbiac, où il rencontre deux jeunes très vieux qui deviendront des amis définitifs : Alain Bauer et Stéphane Fouks. Il me faut les présenter pour mieux comprendre ce qui n’est nullement une affaire personnelle.

Alain Bauer se présente et gagne aujourd’hui sa vie comme « consultant en sécurité ». Mais ce titre falot ne lui rend pas justice. Il a donc noué une amitié inébranlable avec Valls au début des années 80, et milité avec lui chez les Jeunes rocardiens. Est-il de gauche ? La certitude, c’est qu’il signe avec Xavier Raufer, en 1998, un Que sais-je ? (PUF) dont le titre est : Violences et insécurité urbaines. Non, je ne l’ai pas lu. Mais le sociologue Laurent Mucchielli, dont je sais le sérieux, a décortiqué ce texte (ici). Ma foi, cette critique glace le sang. Car de deux choses l’une : ou Mucchielli est un escroc, ou ce livre est un ramassis d’analyses controuvées, établies pour tenter de prouver que la gauche au pouvoir à partir de 1981 est la responsable d’une explosion de la délinquance.

 

Xavier Raufer et le 11 septembre 2001

Je précise que Xavier Raufer, grand expert devant l’Éternel, et toujours ami, en 2012, de Bauer, a marqué, si peu que ce soit, ma vie. Ancien militant de la droite fasciste, passé à la droite classique via les réseaux patronaux de la métallurgie (UIMM), il est depuis quinze ans l’un des spécialistes du terrorisme les plus invités. Et j’en  viens à moi. Nous sommes le 11 septembre 2001, chez moi, je viens de récupérer dans ma cave un poste de télévision antédiluvien, afin de voir comme tout le monde les tours du World Trade Center s’effondrer.

Je me branche sur France 2, et je découvre, parlant de l’événement, Xavier Raufer. Un pro. Un fin connaisseur. Ce qu’il dit est resté gravé : les attentats porteraient la marque du FPLP palestinien. Moi qui suis loin de valoir M.Raufer, je sursaute aussitôt. Car je sais cette hypothèse totalement absurde. Si le FPLP a bien détourné et cramé des avions, c’était vers 1970, dans un contexte qui n’a rien à voir. Puis, ce groupe laïc a une tradition d’extrême-gauche qui exclut radicalement des méthodes comme celle du 11 septembre. Enfin, il est sur le déclin et il est évident, je dis bien évident qu’il n’aurait pas eu la force et la logistique d’une telle opération. La seule conclusion, concernant Raufer, est qu’il est un bien curieux expert.

 

Alain Bauer et Nicolas Sarkozy

Revenons à Bauer. Après avoir quitté Tolbiac, et bientôt les rocardiens, il deviendra franc-maçon et Grand maître du Grand Orient de France. Et de droite ? Les mots n’ont aucun sens. Il copine avec Alliot-Marie ou Sarkozy depuis des lustres, au point d’avoir confié au journaliste de Mediapart Éric Incyan, en 2008 : « Nicolas Sarkozy m’en a parlé une seule fois [d’un poste de ministre ] de manière explicite, il y a plus d’un an. Il m’a dit que s’il était élu à la présidence de la République, il me prendrait dans son équipe gouvernementale pour m’occuper des questions de sécurité. » Mais dès 2006, alors qu’il n’est encore que ministre de l’Intérieur, Sarkozy le décore de l’Ordre national du mérite. Bien entendu, il convie à la cérémonie Stéphane Fouks et…Manuel Valls.

Quoi d’autre ? Plein de choses, mais je n’ai pas le temps, ni la place. En décembre 2008, Bauer remet à sa copine Alliot-Marie, devenue ministre de l’Intérieur, le rapport sur les fichiers de police qu’elle lui avait commandé. Mais cette année 2008 était aussi celle du début de l’Affaire Tarnac, du nom de ce hameau habité par des jeunes très ressemblants à ceux de Notre-Dame-des-Landes. On le sait, la police encabana Julien Coupat et Yldune Lévy pour un sabotage supposé d’une ligne de la SNCF. Je ne reviens pas sur le montage policier lui-même, désormais certain. Ce qu’on sait (un peu) moins, c’est qu’Alain Bauer a joué un rôle important dans les prodromes de cette sombre histoire. L’essentiel est rapporté dans le livre de David Dufresne, Tarnac, magasin général (Calmann-Lévy). Bauer, qui se prenait en la circonstance pour son ami Raufer en 2001, avait acheté, dès 2007, 40 exemplaires du livre appelé L’insurrection qui vient (éditions Hazan), signé par un mystérieux Comité invisible.

 

Alain Bauer et Julien Coupat

Invisible, mais pas pour Bauer. Pour lui, ce texte d’ultragauche annonçait probablement la réapparition d’un terrorisme de gauche, dans la lignée d’Action Directe. Bauer distribue les 40 livres achetés, et pas à n’importe qui. À des politiques de droite, dont certainement Alliot-Marie. À des journalistes connus. À des flics, dont le directeur de la police nationale Frédéric Péchenard, pote de toujours de Sarkozy. Nul ne peut, nul ne pourra peut-être savoir quel rôle ce militantisme aura joué dans le montage de Tarnac. Le certain, c’est que les flics considèrent bien vite Coupat comme l’auteur de L’insurrection qui vient. Et s’il a écrit cela, n’est-il pas cohérent de penser qu’il a pu mener des opérations de sabotage ?

Voilà pour Bauer. Passons plus rapidement sur Stéphane Fouks, dont je vous rappelle qu’il fait partie du trio de départ, avec Bauer et Valls. Donc, en 1980, le jeune vieux Fouks est rocardien. Il reste socialo un moment, puisqu’on le retrouve conseiller de différents ministres, dont Rocard à l’Agriculture. Mais le destin de Fouks, c’est la pub, dont je rappelle qu’elle est pour moi - après bien d’autres - l’industrie du mensonge. Fouks rencontre Séguéla, l’homme pour qui ne pas avoir de Rolex à 50 ans marque le désastre d’une vie, et finit par se faire une place centrale dans la fameuse agence RSCG, où il crée une filiale. Il foire lamentablement la communication de Jospin à la présidentielle de 2002, mais dans ce métier, c’est à croire que seul le présent immédiat compte. Il sera également le conseiller de l’ancien président ivoirien Gbagbo, du couple Ockrent-Kouchner quand ce dernier était accusé de joliesses, et conquiert l’oreille des grands patrons, conseillant près de la moitié du CAC 40. Sans oublier ses solides accointances chez Sarkozy. Ajoutons pour faire bon poids qu’il a promu et défendu l’image de DSK, faisant davantage pour ce merveilleux personnage que pour tout autre. On ne gagne pas à chaque fois, non.

Résumons : Manuel Valls, Alain Bauer, Stéphane Fouks sont comme frères. En 2010, sur le plateau de l’émission de Drucker Vivement Dimanche, consacrée à Valls, les trois apparaissent ensemble. Le 5 mai 2012, les mêmes fêtent leurs 150 ans - à eux trois - dans le restaurant parisien Drouant, dont les deux étages sont loués pour l’occasion. Se trouvent là des flics, de gauche et de droite, des chefs du renseignement, le patron de Veolia, tant d’autres. Peut-être est-il temps de parler de la Mnef, cette Mutuelle étudiante, vivier de copains et de coquins, tous en cheville avec notre grand, noble et valeureux parti socialiste.

 

Manuel Valls et la Mnef

Si vous voulez vous rafraîchir les idées sur les détournements de fric, les emplois fictifs, la crapulerie au détriment de la santé des étudiants, c’est ici. On retrouve dans cette arnaque massive deux courants, en réalité. Le PS, certes, mais aussi et d’abord la secte politique à laquelle a appartenu en secret Lionel Jospin, qui s’appelait jadis Organisation communiste internationaliste (OCI), menée par l’un des personnages les plus mystérieux de notre après-guerre, Pierre Lambert. Dans la Mnef, on retrouve un peu tout le monde. Spithakis, son patron, ancien lambertiste devenu socialiste, mais aussi les députés Cambadélis et Le Guen, et bien sûr DSK lui-même. Où se cache Valls dans le tableau ? Attention aux plaintes en diffamation, car Valls n’a pas, à la différence de 17 autres prévenus, été condamné. Il est donc innocent. Mais il n’est pas interdit de rappeler cette lettre de Manuel Valls envoyée le 21 décembre 1990 au président de la Mnef, Dominique Levêque (ici).

Deux choses sont très intéressantes. Un, elle est à en-tête du Premier ministre de l’époque, Michel Rocard. Valls est alors son conseiller à Matignon. S’il utilise ce papier officiel, c’est évidemment pour montrer qu’il agit ès-qualités, en service commandé. Deux, Valls y menace la Mnef de représailles si elle refuse d’admettre dans son conseil d’administration un certain Emmanuel Couet. Les deux faits réunis suggèrent assurément qu’il existe un lien de subordination inconnu entre le parti socialiste au pouvoir, et cette Mnef où circule tant d’argent. Ah ! j’allais oublier. Dans sa lettre, Manuel Valls précise que « depuis des années, nos relations [entre lui et la Mnef] sont basées sur la confiance et le respect des dispositions arrêtées en commun avec moi-même et Alain Bauer. » Car Bauer est là, lui aussi, qui dirigera l’une des filiales de la Mnef.

On notera à ce stade que Valls, qui n’est pas encore ministre des flics, n’a donc pas comparé les refusants de Notre-Dame-des-Landes à un « kyste » qu’il conviendrait par définition d’extirper (ici). En cette année 1990, il ne juge pas déshonorant cette amitié qu’on qualifiera d’appuyée avec des ruffians qui se révèleront, devant la justice, d’authentiques délinquants, dûment condamnés ensuite. Et l’ayant noté, on reviendra à l’article du Monde dont je vous parlais au début de ce si long pensum.

Ce sera ma conclusion : en cette fin 2012, Valls, Fouks et Bauer sont toujours unis par des liens fraternels, ce qui ne peut que tirer une larme. Qu’importe à Valls que son cher vieux Bauer soit au centre politique et moral du dispositif sécuritaire de la droite ! Il aime, voyez-vous. Citation de Valls en 2008, tirée du Monde : « Si Alain pense qu’être sarkozyste est utile et cohérent, il en a le droit. L’amitié transcende les clivages politiques (…). On se retrouve sur la sécurité et, globalement, on est toujours en phase. » Ajout de 2012 : « Je lui ai dit que je regrettais qu’il ait travaillé pour Sarko, car je ne peux plus le prendre dans mon cabinet. » Ce qui veut dire sans détour que Valls-la-grenade aurait aimé travailler avec Bauer place Beauvau, mais qu’il ne le peut pas. Le chef des flics se faisant aider par Alain Bauer, conseiller-en-chef de Sarkozy.

J’espère que vous goûterez cette farce autant que moi. Voilà dans quelles mains nous sommes. Voilà l’arrière-plan des 100 blessés de Notre-Dame-des-Landes.

———————————————— Ci-dessous, l’article du Monde———————————-

Valls, Bauer, Fouks : le pacte de Tolbiac
LE MONDE | 26.11.2012 Par Ariane Chemin

Les deux étages de Drouant, le restaurant parisien des prix Goncourt, place Gaillon, ont été privatisés. Un e-mail – avec annonce d’une cagnotte pour un cadeau commun – est parvenu à la bonne centaine d’invités conviés ce 5 mai 2012. Manuel Valls, Alain Bauer et Stéphane Fouks fêtent leurs 150 ans. Prudemment – et pour cause –, les spécialistes d’intelligence économique et les fonctionnaires de police ont noté le rendez-vous, puis effacé l’e-mail: “On ne sait jamais.”

Il y a là des patrons, des pontes du renseignement, des politiques, autant de cercles qui s’emmêlent tandis que sur les tablées le bon vin abolit les frontières. L’aréopage d’initiés digresse sur le rituel qui accompagne chacun de ces anniversaires, où les couches d’invités prospèrent et se sédimentent au fil des ans: c’est toujours un fraisier qui clôt le déjeuner. Le dessert préféré de “Baubau”, comme le ministre de l’intérieur et le coprésident d’Havas Worldwide continuent aujourd’hui d’appeler le consultant et ancien conseiller pour la sécurité de Nicolas Sarkozy, Alain Bauer.

Cette année, pourtant, la fête ne ressemble pas tout à fait à celle de Reims, l’an passé, ni aux précédentes. Alain Ducasse a fini par arriver mais il manque “Manuel”. In extremis, le porte-parole de la campagne du candidat socialiste a séché. Le lendemain, en effet, François Hollande joue sa place à l’Elysée, et Julien Dray vient de manquer de tout gâcher en invitant Dominique Strauss-Kahn, mis en examen pour proxénétisme, à son anniversaire à lui.

ASSEMBLÉE HÉTÉROCLITE

Les trois hommes sont trop copains pour ne pas savoir pardonner cette absence prudente; trop professionnels pour ne pas anticiper les risques d’une telle réunion. Que dirait-on d’agapes réunissant un futur ministre de gauche, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, homme lige de la droite, et… le porte-parole de l’UMP sur les questions de sécurité, Bruno Beschizza?

Les strauss-kahniens Jean-Marie Le Guen, Jean-Christophe Cambadélis, François Kalfon, Anne Hommel et Jean-Jacques Urvoas se rendent donc sans l’ami Valls chez Drouant retrouver les PDG invités par Stéphane Fouks. Antoine Frérot, le patron de Veolia, est venu avec son communicant Laurent Obadia –un intime d’Alexandre Djouhri, le mystérieux intermédiaire en cour sous la Sarkozye. Autour des nappes blanches, on trouve aussi tout le réseau policier d’Alain Bauer – son “canal historique”, dit l’un d’eux : le criminologue Xavier Raufer, formé à la droite extrême, le commissaire André-Michel Ventre, le secrétaire général du syndicat Alliance Jean-Claude Delage…

Les “frères” se saluent d’une table à l’autre : avec Philippe Guglielmi, pas moins de deux anciens grands maîtres du Grand Orient de France, que Alain Bauer a présidé de 2000 à 2003, sont du happening de Drouant. On offre des livres rares, des alcools forts millésimés. Les “anciens” de Tolbiac, les “copains d’avant”, ont aussi préparé pour chacun des hôtes un reportage photo : des clichés sépia qui racontent la genèse d’une amitié “de plus de trente ans”.

HAUT LIEU DE LA CONTESTATION

Tolbiac. La fameuse fac de béton brut construite cinq ans après Mai 68, que personne n’a jamais réussi à appeler Centre Pierre-Mendès-France, et où un prof nommé Robert Badinter eut droit à vingt minutes d’applaudissements quand son amphi apprit sa nomination au ministère de la justice. En cette toute fin des années Giscard où la politique se fait encore dans les facs, Tolbiac est devenue le haut lieu de la contestation contre la politique économique de Raymond Barre et la circulaire Bonnet hostile aux étudiants étrangers. C’est l’époque où le service militaire est encore la règle – un étudiant vient de descendre en rappel la façade de la fac pour taguer le slogan “Service à six mois”.

Pas un hasard si, une ou deux fois par semaine, les “grands frères” de ces jeunes gens qui tentent de jouer les prolongations de Mai 68 viennent faire un tour à Tolbiac. Il y a Julien Dray, pour quelques mois encore trotskiste de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), et Jean-Christophe Cambadélis, la tête d’affiche des lambertistes de l’Organisation communiste internationaliste (OCI), qui couvent les étudiants d’un œil efficace. Il y a aussi Jean-Marie Le Guen, ancien chef de la Jeunesse socialiste. Face à eux, un trio de trois garçons déjà inséparables qui, à 18ans, se sont trouvés et ne se lâcheront plus.

“Quand j’arrive à la fac en octobre 1980, je tombe sur un mec en cravate et un petit barbu”, se souvient Manuel Valls. Il est alors un jeune Catalan qui peste de ne pas pouvoir voter pour la présidentielle – il ne sera naturalisé français qu’en 1982 – et porte les mêmes cheveux drus et le même regard sombre qu’aujourd’hui. Le mec en cravate, c’est Alain Bauer. Il est le fils d’un marchand de textiles. Pour impressionner, il laisse dire qu’il est un descendant d’Otto Bauer, le grand marxiste autrichien du début du XXe siècle. Il porte déjà des costumes trois pièces qui enserrent des rondeurs de notable, et jette son loden vert sur ses épaules comme une cape. Il a adhéré au PS à 15 ans et fait partie des plus jeunes francs-maçons de France.

A Tolbiac, il retrouve le “petit barbu” déjà croisé au lycée Arago, à Paris: Stéphane Fouks. Ce fils d’un ancien communiste juif et résistant fut l’un des responsables d’une éphémère coordination lycéenne. Les trois garçons ont le même âge. Bauer potasse le droit constit’. Fouks veut s’orienter vers les sciences politiques. Valls a choisi l’histoire.

“BUVEURS DE CAMOMILLE”

Tous les trois, surtout, sont rocardiens. Rocardiens? Le mot désigne une espèce rare à l’époque. “Des gens en costume, alors que nous on est en blousons de cuir, prêts à dégainer les manches de pioche de nos sacs marins achetés aux puces, se souvient le journaliste Serge Faubert, alors au service d’ordre de la LCR – l’homme qui a descendu la façade de la fac en rappel. Ils étaient comme des buveurs de camomille à une fête de la bière. Pour nous les socialistes étaient des sociaux-traîtres, alors l’aile droite du parti…” A l’époque, l’étiquette veut surtout dire qu’on se méfie de ce Mitterrand qu’adulent Le Guen et ses amis et – point commun avec les lambertistes – qu’on vomit les “cocos”.

“On était déjà très sociaux-démocrates, pas très refaiseurs de monde, se souvient Alain Bauer. L’autogestion, on n’y croyait pas nous-mêmes. Notre référence, c’était Mendès France, pas Lénine ou Trotski.” Pendant que L’Echo des cocos d’éco se félicite des nationalisations à 100% et de la rupture avec le capitalisme promises par François Mitterrand, “SF”, “MV” et “AB” s’indignent dans le Rosé de Tolbiac, une feuille ronéotypée qui sent bon l’alcool à brûler, du passé de travailleur volontaire en Allemagne de Georges Marchais ou de la destruction d’un foyer d’immigrés à Vitry.

“Nous étions les sabras du rocardisme”, sourit Fouks, le plus militant des trois. Pour le trio, Michel Rocard n’est pas seulement l’homme du “parler vrai”. “Pas encore ce type incompréhensible que les Guignols mettront en boîte”, comme dit Valls dans un excellent livre d’entretiens (Pour en finir avec le vieux socialisme… et être enfin de gauche!) menés en 2008 chez Robert Laffont par le journaliste Claude Askolovitch – un autre convive de Drouant. L’ex-leader du PSU est le champion qui doit les emmener au sommet.

“NETTOYER LA FAC DES GAUCHISTES”

Curieuse ambiance et étranges alliances qui se nouent en ce début des années 1980. “On ne se méfie pas d’eux, alors que les rocardiens n’avaient qu’une mission: nettoyer la fac des gauchistes en faisant alliance avec les lambertistes, raconte Serge Faubert, imposer les socialistes à Tolbiac sous l’étiquette d’un nouveau syndicat, fondé en 1980, l’UNEF-ID”, “indépendante et démocratique”, chargée de concurrencer l’UNEF dirigée par le PC.

“Entre nous, les vieux rocardiens, nous disions en rigolant: “Ces trois-là, on a intérêt à bien les former, au moins, le jour où ils nous assassineront, ils feront ça proprement!”", raconte le constitutionnaliste Guy Carcassonne. “Nous étions idéologiquement des rocardiens, et politiquement des mitterrandistes”, confirme Fouks. Prêts à tout, y compris à accepter de devenir les paravents de ces lambertistes sulfureux.

UNEF-ID, conseil d’administration de la MNEF, la mutuelle étudiante qui finira par briser les socialistes qui l’ont approchée de trop près, clubs rocardiens: le trio est partout. Les lambertistes de l’UNEF-ID aident Alain Bauer – que “Camba” présentera ensuite à Pierre Lambert, le dirigeant de l’OCI et le pape caché de toute cette histoire – à devenir, en 1982, vice-président de Paris-I-Tolbiac.

“Quand on a vu Bauer arriver à la fac avec sa voiture et son chauffeur, on s’est dit que, là, il avait des réseaux qu’on n’aurait jamais, même à 50 ans”, soupire un adversaire d’alors. En remerciement du coup de pouce, Alain Bauer fait confier – discret hold-up – la gestion de la cafet’ de la fac (une mine d’or dans ce 13e arrondissement étudiant) à un homme tout de cuir noir vêtu : Bernard Rayard, autre lambertiste officiel, plus sûrement joueur de poker et homme d’affaires.

“CHACUN UNE TÂCHE”

Premiers coups politiques. Premier succès. Déjà, au sein du trio, les zones d’influence se dessinent. Julien Dray jure que l’anecdote est vraie. “J’arrive un jour à la cafet’ de Tolbiac, confie le conseiller régional socialiste. J’ai le triumvirat en face de moi. Je dis à Bauer qu’on va bosser ensemble dans l’UNEF-ID, que je vais coordonner tout ça. Bauer se lance dans les confidences: “Moi, je rêve un jour d’être grand maître.” Fouks prend la parole à son tour: “Moi, je ne veux pas forcément faire de la politique mon métier; j’aime la communication.” Valls prend la parole le dernier: “Moi, j’aime la France, j’aimerais bien devenir président de la République. Mais pour ça, avant, il faut que je sois français.”" Le pacte secret…

“Chacun des trois avait déjà un morpho-type: communicant, agitateur politique, et, au choix, flic ou homme de réseaux”, résume “Camba”. “Aux Jeunesses socialistes, ils ont chacun une tâche, confirme Jean-Claude Petitdemange, le patron de l’appareil rocardien, qui couve le trio : Manuel, la politique et la vie publique ; Bauer, la tactique et les manœuvres d’appareil ; Stéphane, la communication. Stéphane pensait d’ailleurs à l’époque à créer sa petite boîte, mais je l’avais mis en contact avec Jacques Pilhan [gourou de la comm’ politique] qui cherchait quelqu’un…”

Dès 1985, aux Arcs, en Savoie, pour les journées des Jeunes rocardiens, l’étudiant déploie son savoir-faire. “Stéphane me remplissait les salles avec 500 ou 1000 personnes. Tout était fait au cordeau”, raconte Petitdemange. Lors du mouvement de l’hiver 1986 contre la loi Devaquet sur l’université, ils se partagent de nouveau le travail. A Bauer, les contacts avec la préfecture de police afin d’éviter les dérapages. “Alain était notre ministre de l’intérieur”, sourit Fouks. “Il était comme un poisson dans l’eau. C’est tout juste s’il ne faisait pas estafette lui-même”, ajoute “Camba”. Il noue ainsi des contacts avec les renseignements généraux, alors dirigés par Philippe Massoni, emballé par cet interlocuteur étudiant si respectueux de l’ordre. Ou avec Jean-Marc Berlioz, le nouveau “M. Sécurité” de Renault, ex-conseiller de Sarkozy et futur convive du “dîner chez Drouant”…

La politique est un monde plus cruel que celui des affaires. Pendant que Stéphane Fouks invente la communication politique et institutionnelle chez EuroRSCG et évite de se montrer trop regardant sur ses clients en Afrique ou en Europe de l’Est, tandis qu’Alain Bauer, surfant sur le développement des polices municipales, se lance dans l’ingénierie sécuritaire et la vidéosurveillance à Vitrolles (Bouches-du-Rhône), Manuel Valls, atypique licencié d’histoire dans un monde d’énarques, gravit les marches du pouvoir.

Avant le congrès du PS de Lille, en 1987, le trio est convoqué par Petitdemange. “J’ai une place au comité directeur, à vous de choisir qui y va.” D’après Bauer – mais aussi Fouks –, le trio met le poste aux voix : trois bulletins secrets pour Valls – le futur député de l’Essonne a voté pour lui-même. “Ils sont revenus en me disant : ce sera Manuel”, raconte Petitdemange.

“Tout ça est une légende absolue inventée par Alain”, soupire aujourd’hui le locataire de la place Beauvau. A un quart de siècle de distance, la “légende” peut en effet devenir politiquement encombrante pour un ministre ambitieux. Car la donne a changé. Fouks, qui voyait déjà son champion DSK à l’Elysée, a accueilli avec une grimace l’outsider Hollande et s’est trouvé fragilisé cet été chez Havas. Quant à Bauer, il a purement et simplement basculé à droite en… 2007.

“Si Alain pense qu’être sarkozyste est utile et cohérent, il en a le droit, balayait Valls il y a quatre ans. L’amitié transcende les clivages politiques (…). On se retrouve sur la sécurité et, globalement, on est toujours en phase.” Aujourd’hui, le ministre précise: “Je lui ai dit que je regrettais qu’il ait travaillé pour Sarko, car je ne peux plus le prendre dans mon cabinet.”

Qu’importe l’organigramme. Le criminologue est toujours là, au bout du fil ou dans le bureau du ministre, pour livrer les derniers chiffres de la délinquance, son avis sur le terrorisme, les quartiers nord de Marseille, le danger islamiste, la mafia en Corse. Toujours vigilant, aussi, pour protéger le réseau, qu’il s’est constitué sous la droite, des purges, dont la place Beauvau a, de fait, été épargnée. Quant à Fouks, l’autre “plus proche ami”, il reste prêt à surveiller l’opinion, peaufiner son image, commander un “quali” ou tester les discours du ministre: avant le congrès annuel de l’USM à Toulouse, cet automne, il l’a fait sur des magistrats.

AMITIÉ DURABLE

“Dans un monde politique qui revendique l’amateurisme comme une vertu, nous voulons être un îlot de professionnalisme”, confie non sans ironie l’un des membres du trio. Dans les couloirs de Tolbiac, ils ont appris l’essentiel. “Le parcours de Manuel s’est fait autour de ce logiciel découvert à la fac: à 18 ans, nous avons compris qu’on peut être minoritaire dans les amphis et majoritaire dans les urnes, que notre rapport de force dans l’opinion était plus important que dans l’appareil”, dit Stéphane Fouks.

“A notre fausse fraternité militante, trois mecs d’un pragmatisme consommé ont préféré l’amitié durable”, convient aujourd’hui Serge Faubert. Trois inséparables qui mettent depuis trente-deux ans connaissances et réseaux au pot commun. Un exemple ? Depuis juin, Bruno Beschizza, porte-parole de l’UMP sur la sécurité, est chargé de répliquer à chaque “coup” ou annonce de Manuel Valls. Alors, il rappelle à chacun – que peut-il dire d’autre ? – que “le ministre est de gauche”, à défaut d’avoir autre chose à lui reprocher. La mansuétude de l’élu UMP doit peut-être aussi à d’autres détails. Alain Bauer a gentiment accepté il y a quelques années de devenir le parrain de l’un de ses enfants. Malgré l’alternance, Valls lui a gardé un bureau place Beauvau. Et Fouks a trinqué avec lui chez Drouant.

Il y a eu Génération 1 - Les années de rêve, de Patrick Rotman et Hervé Hamon, et Génération 2 - Les années de poudre, au Seuil (2008). Et puis plus rien. Rien sur ceux qui ont vécu Mai 68 par procuration. “Personne n’a raconté la suite de l’histoire, note Julien Dray, à part peut-être Olivier Assayas.”

Dans Après Mai, d’Olivier Assayas, qui vient de sortir au cinéma, les lycéens sont trop jeunes pour avoir grimpé sur les barricades de la rue Soufflot, et, de la guerre du Vietnam, ils n’ont connu que les derniers moments. Mais ceux qui, après eux encore, ont voté pour la première fois en 1981 ? Quid de cette “génération Kaboul” ou “Pologne”, effarée par l’entrée des Soviétiques en Afghanistan, en 1979, et par l’état de siège décrété par le général Jaruzelski fin 1981, déboussolée par la rupture de l’union de la gauche et sa défaite aux législatives en 1978 ?

Leur saga pourrait prendre place vers 1980 à Tolbiac (Paris-I), dans le 13e arrondissement. Plus précisément dans le fameux amphi N, où une génération, à commencer par Manuel Valls, s’est initiée aux “prises de parole” devant un bon millier d’auditeurs et à l’art de retourner une salle. En cette année 2012, Tolbiac se révèle la pouponnière des “patrons” de la gauche d’aujourd’hui. Parmi tous ceux qui s’y sont formés, pas moins d’un ministre, donc, et deux dirigeants de formation politique : Pierre Laurent, patron du Parti communiste, étudiant en sciences éco de 1977 à 1979, et Harlem Désir, nouveau chef du PS, de deux ans son cadet, formé à la philo par les cadors de l’althussérisme de Tolbiac.

“L’EFFERVESCENCE ÉTAIT PERMANENTE”

“Anars, lambertistes, communistes, liguards, socialistes, pablistes, autonomes… C’est simple : il y avait tout. L’ambiance était super-idéologique. Nous étions une gauche de résistance”, se rappelle le premier secrétaire du PS. “Chaque organisation tenait une table dans le hall, l’effervescence était permanente, se souvient aussi Pierre Laurent. Pour la législative de 1978, l’UEC avait organisé un face-à-face entre Philippe Herzog et Paul Quilès, candidats dans le 13e. L’amphi N débordait…”
Tout avait pourtant été fait pour empêcher Tolbiac de devenir un nid d’agitateurs, comme Nanterre ou Jussieu. Un grand bâtiment avec des tours – il fallait caser 13000 étudiants sur un triangle de 4 500 m2 –, une fosse, des ascenseurs… “Une fac transparente où les locaux syndicaux avaient vue sur la cafet’,et où les couloirs étaient en pente, sans doute pour faciliter l’accès des flics”, raconte le journaliste Serge Faubert. “Des sols recouverts de galets où les filles se prenaient les talons, conçus pour qu’on ne s’y rassemble pas trop”, ajoute Patrick Cohen, militant de l’UNEF devenu la voix des matinales de France Inter.

Si Nanterre 68 symbolise le primat de l’extrême gauche dans les années 1970, Tolbiac 80 raconte le renouveau du PS grâce au syndicalisme étudiant et la revanche des vaincus de Mai 68. C’est au début de l’ère Mitterrand que plusieurs figures de la LCR de Tolbiac adhèrent au PS derrière Julien Dray : Stéphane Rozès, un temps secrétaire de section de Daniel Vaillant avant de quitter la politique pour les sondages, le journaliste Didier François, alias “Rocky”, l’une des vedettes de l’amphi N, ou encore la sénatrice Laurence Rossignol.

Les lambertistes de Tolbiac, comme Marc Rozenblat, lunettes fumées et sang chaud, rejoignent à leur tour le PS derrière Jean-Christophe Cambadélis en 1986. C’est à Tolbiac enfin que se développe un “collectif autonome” fasciné par les groupes armés allemands ou italiens. Mais tous, d’Harlem Désir à Pierre Laurent en passant par Manuel Valls, finiront par quitter la fac sans croiser l’étudiante sage et discrète qui se lancera ensuite dans une carrière de première dame : Valérie Massonneau, future Trierweiler.

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 21:49

 

Marianne - Dimanche 2 Décembre 2012 à 05:00

 

Jack Dion
Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et grand amateur de théâtre En savoir plus sur cet auteur

 

 

( Laurence Parisot et Gerhard Schröder, Paris, août 2012 -PRM/SIPA )
( Laurence Parisot et Gerhard Schröder, Paris, août 2012 -PRM/SIPA )

L'homme politique préféré de la bien-pensance n'est ni François Fillon, ni Jean-François Copé, ni Jean-Louis Borloo, ni Nicolas Sarkozy. Non, celui qui est devenu la référence obligée, c'est Gerhard Schröder, l'ex-chancelier social-démocrate d'Allemagne.

Franz-Olivier Giesbert, le patron du Point, s'en inspire chaque semaine pour affirmer que François Hollande, au mieux, n'en sera que la pâle copie. Dans les Echos, Bruno Le Maire, ancien ministre UMP, dit du pacte de compétitivité : «Le compte n'y est pas... François Hollande ne sera pas le Gerhard Schröder français.»

Un autre ex-ministre, le député UMP Pierre Lellouche, affirme dans la Croix : «François Hollande pourrait être le Schröder français, celui qui poursuit les réformes structurelles partiellement engagées par la droite, et, finalement, réalise enfin l'aggiornamento idéologique de la gauche française.» Quant à Christophe Barbier, directeur de la rédaction de l'Express, il a trouvé un autre héros en la personne de... Tony Blair, dont il rapporte cette docte pensée : «La gestion de l'économie n'est ni de gauche ni de droite. Ce qui compte, c'est ce qui marche.» Pour ceux qui l'auraient oublié, cette complainte était déjà en vogue à l'époque du sarkozysme triomphant.

Tony Blair ou Gerhard Schröder, c'est rose bonnet et bonnet rose. Nonobstant leurs différences, tous les deux viennent de la gauche sociale-démocrate ; tous les deux ont mis en place des politiques inspirées de l'orthodoxie néolibérale ; tous les deux ont mené leurs partis respectifs à la déroute électorale ; enfin, tous les deux ont été récompensés de leurs louables efforts en se recyclant, l'un (Blair) dans le conseil aux grands de la finance et les conférences à prix d'or, l'autre (Schröder), en entrant à la direction du groupe Gazprom, qui est à la transparence ce que Vladimir Poutine est à l'éthique.

Ces itinéraires postpolitiques devraient prémunir contre tout hommage appuyé à ces deux astres perdus de la social-démocratie européenne. Mais ceux qui les encensent ne font pas dans le détail moral. L'important, à leurs yeux, est que les deux hommes aient fait le «sale boulot» en achevant ce que les conservateurs dorés sur tranche avaient initié.

En ces temps de crise systémique et de chamboule-tout idéologique, il est logique de s'inspirer de personnages ayant marqué l'histoire de leur empreinte. On pourrait, par exemple, se réclamer d'un Roosevelt, qui sut affronter les puissances de l'argent pour initier le New Deal, ou du général de Gaulle, qui sut dire non quand l'élite de l'époque sombrait dans le «lâche soulagement» évoqué par Léon Blum après la signature des accords de Munich.

Il est significatif qu'à ces deux noms on préfère désormais un Schröder qui symbolise la prééminence du surmoi néolibéral imprimant l'inconscient social-démocrate. Que les petits télégraphistes de la droite en fassent leur nouveau dieu, cela peut se comprendre. Que certains, à gauche, aillent parfois jusqu'à s'en réclamer, c'est plus étrange, sauf à penser que la tactique suprême consiste à crier victoire après avoir marqué un but contre son camp.

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 21:35

 

www.directmatin.fr

 

Créé le  28 nov 2012 à 12:45 | Dernière mise à jour le  28 nov 2012 à 13:04
Notre-Dame-des-Landes : Emily Loizeau déchire sa carte d'électeur

 

Notre-Dame-des-Landes : Emily Loizeau déchire sa carte d'électeur
La chanteuse Emily Loizeau, le 14 juillet 2012 à La Rochelle

 

 

La chanteuse Emily Loizeau a écrit à François Hollande et déchiré symboliquement sa carte d'électeur pour exprimer son opposition à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et faire part de sa "consternation".

Dans une lettre manuscrite envoyée au président de la République et reproduite sur sa page Facebook, la chanteuse se dit "consternée et profondément déçue" par l'attitude du gouvernement sur le dossier.

"La France n'a pas besoin d'un aéroport supplémentaire", écrit l'artiste qui déplore que "tant d'argent" soit "dépensé en temps de crise pour nuire un peu plus encore à l'équilibre fragile de notre environnement, pour retirer encore quelques terres suplémentaires aux paysans".

"Des gens résistent aujourd'hui pour vous témoigner leur attachement à la terre, à sa culture, à son équilibre; des gens qui luttent pour sauver leurs métiers et le patrimoine de leurs enfants. Respectez-les. Ecoutez-les. Entendez-les", demande la chanteuse installée en Ardèche.

L'artiste, qui souligne avoir voté "avec grand espoir" pour François Hollande, a joint à sa lettre sa carte d'électeur déchirée, "comme symbole de (sa) consternation".

"Plus nous serons nombreux à lui manifester notre désaccord, plus nous aurons de poids. Pour vous rassurer, on peut voter simplement avec sa carte d'identité", ajoute Emily Loizeau dans un message accompagnant la photo de la lettre et de sa carte déchirée.

AFP

 

                                                                                 *******************************

 

 

Courrier rédigé par un indigné et envoyé (accompagné de sa carte d'électeur) à l'adresse suivante : 
 
Mr le Président de la République 55 rue du Fbg. St Honoré 75008 Paris.

 *Postage gratuit 

 

 

Monsieur

 

C’est la dernière fois que je participe aux mascarades électorales. J’ai toujours voté (toujours à gauche) mais cette fois ça suffit, je suis totalement dégoûté, je ne cautionnerai plus, en me déplaçant dans les bureaux de vote, un processus qui n’aboutit qu’à tromper et déresponsabiliser les citoyens. Cet espèce de non choix induit par le bipartisme UMPS est une réelle prise en otage et à tout prendre il vaut mieux avoir en face de soi un adversaire déclaré qu’un faux ami qui vous trahit. Je ne voterai plus jamais pour vous ou le PS et il est certain que nous serons nombreux à ne plus le faire.

 

En signant le pacte budgétaire Merkozy, dit TSCG, vous avez prononcé l’arrêt de mort de la démocratie, remplaçant la légitimité populaire (la seule légitimation de votre actuel mandat) par les décisions d’instances supra nationales non élues et non représentatives.

 

En allant chercher directement au Medef l’inspiration de votre programme et en vous couchant servilement aux moindres injonctions d’un patronat tout puissant vous démontrez le vide sidéral de votre pensée politique confondant l’intérêt général avec celui de quelques uns.

 

En réprimant sévèrement et de manière totalement injustifiée et disproportionnée les opposants au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes vous montrez clairement au service de qui vous travaillez réellement avec constance et dont les intérêts sont définitivement incompatibles avec ceux de la population et de la planète.

 

Le mensonge est insupportable, l’écart entre le discours et la réalité est devenu abyssal. Quel changement maintenant ? Aucun. C’était une formule vaine dont on s’aperçoit clairement maintenant que vous n’aviez pas même le début d’intention de l’appliquer. On ne gouverne pas avec de la simple com’ à deux balles.

Quel avenir pour les Français ? Un Reich de 1000 ans d’austérité ? La soumission sans fin aux lobbies et aux lubies irrationnelles et à court terme de la finance ?

 

Votre vision du monde est au mieux obsolète, au pire totalement cynique, elle ne vise finalement qu’à préserver soigneusement les intérêts fondamentaux d’une étroite minorité de privilégiés égoïstes et cupides. Soi-disant socialiste vous n’êtes au fond qu’un usurpateur, guère différent de votre prédécesseur.

 

Tromperie et désinformation : vous avez perdu et crédibilité et légitimité. Au bout du compte votre dernier recours est la violence et l’intimidation policière. Vous êtes, Monsieur, d’une normalité effrayante.

 

Je vous tiens désormais comme personnellement responsables de l’état de délabrement du sentiment d’appartenance à une république commune et universelle, de la montée du racisme et de la haine, de la progression inquiétante d’une extrême droite nauséabonde, conséquences directes de la misère économique et intellectuelle dans laquelle vos politiques aveugles et injustes enfoncent la population. Votre soi disant rationalité est totalement déraisonnable et le seul développement durable que vous nous laissez entrevoir est celui, insupportable, des inégalités et du saccage.

 

Vous trouverez ci-joint ma carte électorale déchirée, symbole de l’état dans lequel collusion et copinage ont laissé la res-publica. Ne croyez pas que je me désintéresse ainsi de la politique, bien au contraire j’entends désormais utiliser mes modestes forces à inciter les gens à construire ensemble un monde nouveau dans lequel il n’y aura nul besoin de vous et de vos semblables.

 

Monsieur, vous ne me représentez pas et je ne vous salue pas.


Signature

 


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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 21:23

 

http://zad.nadir.org

 

dimanche 2 décembre 2012, par zadist

 

Si jamais le site nous lâche comme l’autre jour, allez voir là-bas : http://lazad.noblogs.org/

 

Point d’info permanent sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ICI.

Les trucs utiles à prendre en venant ici :

- équipe legale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération
- équipe médicale : 06 43 28 15 97
- liste du matos à ramener (mise à jour le 25/11)
- Accueil "hors contrôle" : 06 32 98 78 36

A propos de la situation de la Chataigne : point sur la situation et appel à occupations en cas de destruction.

2 ARRÊTES PREFECTORAL pour Vigneux de Bretagne et Notre dame des Landes : 1 Interdiction pour le transport de Carburant et 1 interdiction pour le transport des explosifs, produits inflammables, feu d’artifices entre le 3 et 10 décembre. Ca veut dire qu’il aura eventuellement des fouilles des vehicules prévu !

Bonne route quand même !

Plusieurs messages dans cette sense la arrivé vers chez nous, donc on transmets : "...Possible action le 5/XII...si Résistance...PLUS GROSSE ACTION avec renforts supplémentaires prévu le 10/XII ...Cela va parfaitement avec l’interdiction de transport des carburants dans votre secteur..."

 


Fil d’infos

ZADQUIZZ : Qui était la pésidente de la section des travaux publics du conseil d’éta de 2007 - 2012 ?

- 21h59 : chere-s lecteures de notre fenetre vers l’exterieure ! suite aux nouvelles de une eventuelle nouvelle vague de repression, expulsion, déstruction, on a reçu plein des mails d’inquetude pour nous ou des petites coups de rage exprimés en mots et on voudrais bien les relayer :) Par contre, içi : MEME PAS PEUR, Francois :P

"A Messieurs HOLLANDE et AYRAULT Préparez-vous à des nuits blanches car la conscience collective et la contestation n’a jamais été aussi fortes concernant ce projet sur l’ensemble du térritoire. Notre Dame des Landes sera votre retraite de Russie, vous qui vous sentez si forts de votre armée d’occupation. A vouloir courir après les patrons du CAC 40, à vous pavaner en compagnie des pontes du Medef lors de leurs agapes estivales en leur promettant une autoroute libéral sans péage (une autoroute Vinci bien sûr) où faire rouler leur profits, vous avez tourné le dos au peuple. Le peuple ne pardonne pas, n’oublie pas et il lui revient en dernier ressort de juger de la légitimité de ses représentants . N’oubliez jamais l’acte fondateur de notre république……"

Alé Hop, on participe ? Concours photo La Loire-Atlantique C’est en nous ! Photographiez-vous en Loire-Atlantique, dans un lieu qui vous ressemble et gagnez un appareil photo dernier cri...

- 21h21 : ça fait du bien se lacher temps en temps, alors, après avoir dit des choses qui vennent du fond du coeur enragé, voici la liste de matos besoin sur la zad, mise a jour a l’instant

Lecture : Notre-Dame-des-Landes, semaine sans carburant du 3 au 10 décembre : vers l’assaut final ?

// just une mot en off et personelle : ça va chièr Francois ! Prépare toi à une fort, très fort résistance ! On se laisse pas faire par tes playmobiles. Ils peuvent casser nos maison, mais jamais notre détermination et conviction. Ca se calcule pas, n’est pas ? Tes militaires encaissent pour tes décisions imbeciles et imatures. Tu n’a rien d’un président, t’es lache et incompetent. Un avis a ton faveur : débarasse toi de Ayrault et consacre tes taches vers une meilleur monde - décroisance ! Mieux encore, demissione toi même et ta equipe de losers avec, peut-être, et seulement peut-être tu va reussir de t’en sortir tête haute de la merde que tu fabrique. J’aimerai vraiment pas d’y etre dans tes bottes a toi :D

un autre Appel : chères ZADISTES dehors et amis du contre ayrautporc nous avons besoin sur les sites de construction de la ZAD de matériaux parfois lourds ou encombrants. l’arrivée sur sites de ceux ci sont de plus en plus compliqués entres les barrages de nos imposés et imposants "con pagnons" et les barricades de nos camarades l’affaire se termine a dos d’homme. Pour palier a cela une solution serais d’avoir sur la ZAD des chevaux. Dans ce but j’aimerais acheminer ma jument jusqu’à la ZAD seulement elle se trouve dans les Vosges j’en appelle a votre solidarité pour soit m’offrir un transport les Vosges la ZAD soit pour m’offrir le gite au fur et a mesure de ma route a pied... vous pouvez me joindre par mon adresse mail : zad@riseup.net par avance merci a tous et a très bientôt j’espère.

voila pour le flash info il ne faudra pas hésiter a le publier plusieurs jours de suite si c’est possible je suis sur que nous trouverons une solution rien d’impossible pour la ZAD c’est pour cela que nous vaincrons

APPEL des Chat Teignière-es pour Matos précise :

- Tuyeaux
- Robinets
- tôles transparents
- chargers universelles
- lampes 12V
- en général tout qui se branche sur allume cigare
- trasnfo 12V -> 220V

APPEL aussi pour :

peinture, cire, ballons à gonfler, papièr journal, bandes de platre, cintres

- 20h41 : l’heure de répas, la vie collectif sur la zad prends forme, les campement avancent dans une vitesse impressionante ! Il y a du monde qui peut arriver :)

Bon, pas surprise, mais on partage, ca viens d’une journal Breton : ...De source policière, ces arrêtés sont motivés par « l’organisation d’une opération de grande ampleur pour vider Notre-Dame des Landes des opposants« . Le pouvoir de Jean-Marc Ayrault, qui dévisse dans les sondages, est conscient du caractère illusoire du dialogue et n’a plus grand chose à perdre, ne veut pas se couvrir de ridicule en les laissant passer l’hiver sur zone. L’organisation d’une opération très prochaine nous est confirmée par des gendarmes de Loire-Atlantique « pour le milieu de la semaine« ...

- 19h24 : apparament, les flics bloquent aux Ardillières avec une fourgon carrement a travers, a confirmer

Plusieurs messages dans cette sense la arrivé vers chez nous, donc on transmets : "...Possible action le 5/XII...si Résistance...PLUS GROSSE ACTION avec renforts supplémentaires prévu le 10/XII ...Cela va parfaitement avec l’interdiction de transport des carburants dans votre secteur..."

- 18h30  : la nuit tombe, c’empêche pas les gens de travailler a droit et a gauche, à 19 h chorale et chant a la Chat Teigne.

Lecture : La Cour d’appel de Lyon vient de confirmer la condamnation du géant de la construction pour faute inexcusable à la suite de la mort d’un salarié, ce mardi après-midi. La décision fait jurisprudence : 20 000 ouvriers de la route sont exposés aux vapeurs toxiques du bitume

Et voici, l’arrêté préfectoral qui interdit le transport des explosifs, produits inflammables, feu d’artifices à Notre Dame des Landes et Vigneux de Bretagne dans la période entre le 3 et 10 décembre. Ça veut dire à notre compréhension, qu’il y a des choses qui se préparent de leur coté,..

- 16h37 : les flics au rétour au carrefour fosses noires/chemin de suez sur la D81, également vers le Rosièr. L’arrêt par rapport de carburant est a partir de demain, aujourd’hui ca d"vrais encore passer...

MERCI au collectifs d’habitants de quartièr sévrés sud de Nantes !! LES GATEAUX SONT TROOOOOOOP BONNES !!!!!!!!!! :) comme ca on tiens pour toujours....

Et voici, l’arrêté préfectoral qui interdit le transport de carburants à Notre Dame des Landes et Vigneux de Bretagne dans la période entre le 3 et 10 décembre. Ça veut dire à notre compréhension, qu’il y a des choses qui se préparent de leur coté,..

- 14h56 : 7 fourgons spotté à Vigneux de Bretagne en sortent de la 4 voie, soit ils viendrent, soit ils se plantent au Palazzio

- 14h45 : INFO, on apprend que la Préfecture, jamais en mal d’innovations, a pondu un arrêté interdisant le transport d’essence sur les communes de Notre Dame des Landes et Vigneux du 03 au 10 décembre. Parait que ca pourrait servir à incendier véhicules et batiments. Apparamment les poulets n’aiment pas les coqs-tails.

- 14h32 : tout est calme, il faut encore des palettes et à 17h chorale et chant à la Chat Teigne !!

APPEL : Mardi 4 décembre à 10 h, Rassemblement à St. Nazaire au Tribunal pour la procédure des constructions sur la Chat Teigne

 


- 12h20 : rien à signaler, pas des infos par rapport de barrages à part cela vers le bois rignoux

APPEL aux palettes, et des palettes, et puis, des palettes ! Aussi tables ou alternativement planches pour nous en construire les dernières....Merci !! Et encore, des recharges masques à gaz !

- 10h37 : les keufs sont sur la D281 vers le Bois Rignoux, contrôles probables, mais on peut passer quand même

- 10h26 : les detonations laissent l’impression qu’il y a des heurts encore quelque part proche, mais en fait, ne flippez pas les camarades sur la zone, c’est dimanche : la vie continue et pour certains c’est parfaitement "normal" : il y a des chasseurs qui s’amusent. Courrez vite les amis lapins et sangliers !!!

Lecture, par rapport aux gendarmes infiltrés : Les gendarmes du PSIG en mission sur la ZAD

- 9h51 : on dirait que l’annonce sur le bon coin a marché, pas de flics en vue ! Ca fait du bien quand même après une occupation militaire bien provocatrice pendant une semaine et ce 24h sur 24

- 9h14 : Bonjour ! Pas de flicaille sur la Zad, au moins pas en uniforme. Par contre plein d’activités partout, voir en bas RDV ici et d’ailleurs

 


RDV sur la ZAD

- A partir de 8h : petit-déjeuner, Ballade ornitho (prévoir des jumelles), chantiers, discussions, échanges (...). RDV au Phare Wezt

Plusieurs chantiers seront proposés au Phare Wezt :
- Pinky (cabane)
- Yourte (isolation)
- Port (isolation)
- Phare Wezt (vaisselier)
- Conserverie (cabane) - proche Noname
- Construction d’une Agora - proche Phare Wezt
- Freeperie - proche Phare Wezt
- Construction d’un sona au NoName

- Samedi à 12h - Reunion Chat Teigne pour préparer la défense de lieu

Tout la weekend Pique-Nique-Barricade a la Chat Teigne, rammener quoi a bouffer et boir et pourquoi pas un peut de la musique....

RDV quoitdiennnes d’ailleurs

RDV quotidiens (ou réguliers) :

- Notre Dame des Landes, à partir de 9h : permanence sur la place de la poste (local des Syndicats - angle opposé à la Mairie) pour déplacement sur la zone
- Nantes, à partir de 10h : vigie citoyenne au Pont Morand ; à 19h à présent un soir sur deux : rassemblement devant la préfecture
-  Rennes, tous les lundis à 19h30 une réunion aura lieu à la Maison de la Grève (37, rue legraverend) pour informer sur ce qui se passe à la zad et penser ensemble ce que nous pouvons faire depuis Rennes (ravitaillement, organisation des allers-et-venues, actions, etc.). Tous ceux qui sont intéressés, qu’ils soient organisés en collectif ou pas, sont les bienvenus !
- Nice : RDV tous les samedis 10h à un des marchés niçois. Prochain samedi 1er décembre : la libération RDV devant le jardin de la villatiole
- Clermond-Ferrand  : tous les mardi à 18h à l’hotel des vil-e-s au 55 avenue de l’union soviétique 63000 Clermont Ferrand.
- Concarneau  : Réunion chaque jeudi à 18h, à la maison des associations, derrière les Halles
- Villefranche de Lauragais  : Tout les vendredi 9h30-12h au marché Permanence collecte de matériel à destination de la ZAD (voir ci-joint)

- Vannes  : Le collectif de Vannes se réunit tous les lundi soir à 20h30 au café "l’éloge de la lenteur" pour discuter des actions contre le projet d’aéroport.
- Paris : rdv hebdomadaire du collectif. Ce sera désormais tous les mardi, 19h, BOURSE DU TRAVAIL, 3 rue du chateau d’eau, 75010 paris, métro république

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 21:16

 

http://zad.nadir.org

mercredi 5 décembre 2012, par zadist

 

Le 4 décembre le tribunal de Saint Nazaire statuera sur la demande d’autorisation de démolition des maisons construites à la Chataigne suite à la manif de réoccupation du 17 novembre 2012. La Préfecture compte bien éradiquer un lieu symbolique de la mobilisation de 40 000 personnes contre l’aéroport et son monde.

D’ors et déjà un appel à action décentralisée circule en cas d’attaque sur le lieu :

Contre l’aéroport et son monde : s’ils détruisent notre lieu d’organisation, nous occuperons les leurs !

Appel au rassamblement le 4 décembre 10h à St. Nazaire devant le tribunal

APPEL des Chat Teignière-es pour Matos précise :

- Tuyeaux
- Robinets
- tôles transparents
- chargers universelles
- lampes 12V
- en général tout qui se branche sur allume cigare
- trasnfo 12V -> 220V

Sur place la résistance s’organise, du 5 au 15 décembre :

10 jours de résistance et de défense de la Chataigne.

Après deux semaines de construction, il est indispensable de continuer à ne pas se laisser faire :

ateliers, barricades, penser des stratégies pour défendre le lieu et reprendre pied sur la zone, il reste beaucoup à faire !

Il est toujours possible de se rendre sur site, nous n’allons pas céder à la pression policière et à l’occupation actuelle de la zone. Les constructions continuent, l’énergie est toujours au rendez vous. Plus que jamais il est indispensable de faire vivre ce lieu. Ne nous laissons pas enfumer par leurs promesses de négociation, c’est sur le terrain que la lutte se joue, pas dans les salons de Matignon.

Plus d’infos tout bientôt !

PS il reste encore beaucoup d’autres lieux sur la ZAD et l’occupation continue ailleurs. De nombreux autres chantiers sont en cours !!!

opendocument text - 25.4 ko
Appel des Chats Teigneux

(depuis la Châtaigneraie, la Châtaigne, la Castagne, Premier Presidio, les Souches, le Kyste)

Le 17 novembre, 40.000 personnes, très diverses et déterminées, se sont rassemblées sur la ZAD pour reconstruire. Un geste de riposte après un mois d’expulsion, de destruction et de résistance. Depuis, le mouvement n’a jamais cessé de s’amplifier.

L’opération César, pour ce qui est de vider la zone de ses habitants, a échoué lamentablement. Nous sommes tristes de nos maisons détruites, de nos amis blessés, de nos camarades emprisonnés. La colère a rempli les bocages et nous n’avons jamais été aussi nombreux, la ZAD n’a jamais été aussi vivante. Malgré les tentatives de division, la réoccupation a engendré des complicités fortes et inédites, qui ne demandent qu’à s’intensifier. Un nouveau lieu est né.

Dans ce nouveau lieu de réoccupation, des collectifs d’ici et d’ailleurs ont construit un village : une manufacture, une NO TAVerne, une salle commune, une cuisine collective, deux dortoirs, une infirmerie et un black-block sanitaire avec baignoire chauffante. En trois jours, tous ces bâtiments sont sortis de terre grâce à la joie d’être là tous ensemble, à se donner les moyens de la lutte dès maintenant et pour les temps à venir. Planter un clou participe du même mouvement que défendre une barricade, empêcher les arbres de la Forêt de Rohanne de tomber, être 8.000 devant une préfecture, saboter Vinci et le PS ou ravitailler en nourriture et en matériel.

Après une semaine de vie et de construction, la Castagne a été occupée, pillée et saccagée par la flicaille. Mais on n’éteint pas un volcan à coup de Manitou. Ce soir, la Castagne est plus belle que jamais : 45 tracteurs enchaînés la défendent, plusieurs centaines de personnes se déchainent à renforcer des barricades, à reconstruire et ravitailler. La procédure d’expulsion a été précipitée pour ce terrain prêté par un paysan, il appartiendrait désormais à Vinci. Chaque retrait des flics, chaque recours juridique posé, c’est du temps de gagné pour organiser la vie et la défense des lieux. Nous en sommes là. Et, dès le 5 décembre, la démolition de la Châtaigne pourrait être permise.

De notre côté, nous avons une autre vision de ce qui se passe ici. Le terme sécession, utilisé pour rebaptiser les routes barricadées "secession road", prend un sens bien concret désormais. Tout ce que notre enfance a rêvé, que l’organisation de la société avait brisé ou entravé, se trouve ici ravivé. Quand le gouvernement a rasé des maisons, détruit des cabanes dans les arbres et des potagers, il a suscité une rage profonde, qui vient de loin. Briser un rêve et des racines est la plus grande injure, mais en même temps a été brisé le carcan qui nous paralysait. Depuis lors, les jeux de la vie sont à l’œuvre dans la construction et la reconstruction des maisons et des barricades dont les formes s’inspirent de nos jeux d’enfants : pont-levi, check point, piège... avec tous les prolongements nécessités par le soulèvement en cours.

Malgré la violence et la peur, les moments de joie sont précieux et nombreux ; un duo de saxo et d’accordéon joue sur le toit de la salle de réunion, douceur ravageuse des symphonies pour danseuses et tronçonneuse. A chaque fois, c’est spontanément que les uns et les autres transportent les voliges, les taules et les palettes. C’est comme si le travail n’existait plus. On ne se sent plus obligé de quoi que ce soit, c’est autre chose, d’une substance plus magique, qui nous rend notre souffle. Il est de coutume que l’argent ne fait pas force de loi entre les habitants. Aujourd’hui, dans un village aux allures de petite cité de chercheurs d’or, certains paysans et occupants discutent de collectiviser les terres. Ces nouveaux usages de la zone nous portent déjà au-delà de cette histoire d’aéroport. Nous voulons amplifier ce mouvement de sécession. L’occupation de la Châtaigneraie en est une base. Quand on dit "Tout est possible !", croyez-le.

C’est pourquoi nous appelons à dix jours de résistance du 4 au 15 décembre à la Châtaigne. Pour amplifier nos rêves d’enfants, renforcer et défendre les lieux, imaginer ensemble comment continuer à habiter ce vaste territoire, reprenons les routes et les champs, les forêts et le bocage. Ensemble, empêchons la présence et la pression de la police. Nous ne voulons plus les voir diriger nos déplacements, nos faits et gestes. Nous ne voulons plus être contrôlés. Soyons nombreux à les chasser, soyons nombreux à être indomptables, que Notre-Dame-des-Landes devienne leur calvaire. Nous savons aussi que la force des vendredi 23 et samedi 24 novembre tient à la réactivité des comités de soutien de toute la France. C’est pourquoi cette semaine de résistance doit aussi être l’occasion que partout aient lieu des actions d’occupation, de blocage, de sabotage, etc. On sait déjà qu’il ne s’agit plus de soutien. Chaque geste est un moment de vie partagé entre ici et là. Que se répande l’esprit de la ZAD dans les métropoles. Ces dix jours de résistance se continueront les 15 et 16 décembre (rassemblement des comités et collectifs impliqués dans la lutte - voir l’appel sur le site zad.nadir.org). Ce sera l’occasion d’organiser les présences sur ce lieu. Nous appelons à venir avec des propositions. Des idées surgissent déjà : des moments d’ateliers (forge, vélo, radio, cartographie, menuiserie...), des semaines de chantier, des discussions thématiques, des rendez-vous réguliers rejoignables. D’ores et déjà, nous vous invitons à venir manger, cuisiner et discuter tous les midis.

Étonnamment, envisageons la victoire et pensons à l’avenir sans l’aéroport.

Vinci et l’État veulent nous dégager, mais il ne sortira d’ici que la joie, la résistance et la révolte vécues ces dernières semaines pour déferler sur ce monde.

 

 

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 18:48

 

 

Par Okeanos
2 décembre 2012 - 11:57

(dernière modification le 2/12/2012 - 12:04)

 

 

Retour sur la semaine d’actualité en Grèce, en partenariat avec RadioBubble.

 

Manifestations dans le nord de la Grèce contre la mine d’or

 

 

La semaine a commencé par une grande manifestation contre l’extraction du minerai, avec plusieurs milliers de personnes venues de trois préfectures du nord de la Grèce (Halkidiki, Kilkis et Rhodope) qui se sont retrouvées le samedi 24 Novembre dans la capitale régionale Thessalonique. Les manifestants ont été rejoints par des militants locaux pour l’environnement. Les manifestants ont défilé de la mairie au consulat canadien, qui était sous très bonne protection policière.

Une autre manifestation, plus petite, a eu lieu au même moment à Athènes, en face des bureaux de la compagnie minière :

 

 

Plusieurs réunions d’information sur les projets miniers et l’anticipation de leurs conséquences ont été organisées à travers le pays, aboutissant à la projection mercredi soir par la télévision nationale NET de la seconde partie du documentaire de Giorgos Avgeropoulos «L’or au temps de la crise», qui met l’accent sur les plans d’exploitation à Skouries, Halkidiki.

Les manifestants ont choisi de marcher au consulat du Canada à Thessalonique, car Hellas Gold, la société qui a acquis des droits miniers pour trois régions du Nord de la Grèce est détenue à 95% par la compagnie Eldorado Gold basée à Vancouver et à 5% par l’entreprise de construction AKTOR de Giorgos Bobolas.

La manifestation a été à peine couverte par les médias, alors que les partisans de l’exploitation minière tiennent à présenter les manifestants comme des personnes de gauche ou des anarchistes qui s’opposent à toute forme d’investissement privé. Une courte analyse des faits réels est cependant suffisante pour prouver que ces projets sont des scandales financiers et politiques qui mèneront à des catastrophes environnementales. En Chalcidique par exemple, Hellas Gold a acheté les droits miniers sur 317 000 acres de terres de l’État grec en 2003 pour la somme dérisoire de 11 millions d’euro, alors que la valeur de l’or et du cuivre disponibles dans la région est estimée à plus de 15 milliards d’euro. En outre, la législation grecque relative à l’extraction du minerai stipule clairement que tous les produits sont la propriété exclusive des sociétés minières, ce qui signifie que les recettes publiques provenant des activités prévues seront négligeables.

L’État va donc perdre des sommes considérables en raison de l’impact des activités minières sur les communautés locales. Ces activités minières se traduiront par une déforestation massive, une baisse du niveau de la nappe phréatique ainsi que la contamination des terres agricoles, des ressources en eau douce et de l’atmosphère. La région, d’un écosystème unique, va non seulement être détruite, mais les avantages économiques de quelques centaines d’emplois dans l’industrie minière seront anéantis par la perte de milliers d’emplois dans l’agriculture, l’élevage, l’apiculture, la pêche et le tourisme. Enfin, la population locale connaîtra sans doute une augmentation très forte de l’apparition de diverses maladies graves dues à la présence de particules toxiques dans la nourriture et dans l’eau mais aussi dans l’air qu’ils respirent.

Actions fascistes et anti-fascistes

 

Manifestations anti-facistes


Manifestation antifasciste – credit photo @kritifm1015

 

Plusieurs manifestations anti-fascistes ont eu lieu en Grèce au cours de la semaine, dont la plus importante le samedi 24 Novembre. Une manifestation spontanée de plus d’une centaine de personnes s’est formée dans la banlieue sud d’Athènes à Elliniko et Glyfada et a suivi un groupe de quelque 30 néo-nazis qui tentaient de marcher dans le quartier, les forçant à fuir. A midi, une grande manifestation s’est rassemblée devant le bâtiment historique de l’Université d’Athènes, réunissant des militants anti-fascistes de divers mouvements de gauche et anarchistes. Une autre manifestation, plus petite, s’est déroulée dans l’après-midi sur la place Kypseli et s’est dirigée vers la place Amerikis, un quartier où les tensions entre les Grecs et les immigrants sont constamment agitées par l’Aube Dorée. Des préparatifs sont en cours pour une manifestation anti-fasciste massive prévue pour le du 19 Janvier 2013.

Une nouvelle attaque contre les bureaux de l’Aube Dorée a été rapportée le jeudi 29 Novembre à Nea Michaniona, près de Thessalonique, où des inconnus ont jeté des pierres sur les fenêtres du bureau.

Entre temps, la Fondation « Pain de Vie » (Άρτος Ζωής) a organisé lundi une conférence sur le “Paganisme néo-nazi et l’Eglise Orthodoxe » avec les haut-parleurs de l’église ainsi que des théologiens. Comme nous l’avons mentionné dans des bulletins précédents, la division qui traverse l’Église de Grèce est devenue plus intense ces derniers mois, avec quelques prélats qui ont déclaré leur soutien à l’Aube Dorée, tandis que d’autres, tels que le métropolite de Siatisti, ont indiqué très fermement leur opposition au fascisme et au racisme, sur la base que toute idéologie qui promeut la haine des autres n’a rien à voir avec le concept chrétien de l’amour.

 

Action anti-facistes en Crète et le cas Kasidiaris

D’autres manifestations anti-fascistes ont été organisées dans les villes de Chania et Héraklion, en Crète, contre la venue de députés de l’Aube Dorée sur l’île samedi. A Chania, quelque 100 membres de l’Aube Dorée se sont rassemblés devant leurs bureaux, tandis que pas moins de 800 manifestants anti-fascistes se sont rassemblés pacifiquement un peu plus loin, organisant des danses grecques devant des bus de la police anti-émeute qui séparaient les deux manifestations.

Le député de l’Aube Dorée Ilias Kasidiaris, avec les membres de son groupe, ont agressé un journaliste de Crète FM 105,5 et l’ont forçé à supprimer ses photos du rassemblement de l’Aube Dorée Golden Dawn devant la police, qui ne sont pas intervenue. Kasidiaris encore prononcé un discours effrayant à ses partisans dans lequel il a clairement exprimé son aversion pour les institutions démocratiques et l’État de droit:

- “Comme vous le savez depuis plusieurs années, nous n’aimons pas le statut des députés. Nous avons bien sûr profité de certains privilèges par l’occupation de cette fonction. Nous avons maintenant l’autorisation formelle de porter des armes, nous ne pouvons pas être arrêté en flagrant délit si il y a des affrontements, ce qui nous donne plus de latitude pour agir. Comme pour tous les autres privilèges, nous en avons fait cadeau. »

A Héraklion, les partisans de l’Aube Dorée ont tenu une réunion au cours de laquelle le député Christos Pappas a rendu les intentions anti-démocratiques du parti encore plus claire en affichant un drapeau avec l’emblème de la junte. Par ailleurs, le caractère pro-junte de l’Aube Dorée a été souligné dimanche, quand l’ancien dictateur emprisonné Stylianos Pattakos a donné une interview au journal Parapolitika, dans laquelle il déclarait que “l’Aube Dorée est là pour rester”, et qu’il est actuellement le seul mouvement politique qui se tient en Grèce. Pattakos a également révélé que le député de l’Aube Dorée Ilias Kasidiaris lui avait rendu visite en prison au début du mois de novembre pour lui souhaiter un joyeux 100ème anniversaire.

Ilias Kasidiaris a cependant couru vers les ennuis avec la police à Héraklion, samedi, quand il a essayé de briser le cordon de police qui séparait l’évènement de l’Aube Dorée d’une manifestation anti-fasciste qui s’était rassemblée à proximité. Empêché d’avancer par la police, il a menacé l’officier en charge, en disant: “Je vous jure, vous aurez des morts ce soir. » Il s’est en outre plaint que “l’Aube Dorée est le seul parti politique légal contre lequel les manifestations sont autorisées ». La direction de la police locale a transmis la vidéo des menaces de Kasidiaris au Procureur, demandant qu’une enquête soit menée, tandis que l’association des employés de la police de l’Attique a publié une déclaration condamnant Kasidiaris :

- « Étant donné que ces députés ne nous respectent manifestement pas comme ils le devraient, nous déclarons à notre tour que nous n’avons pas de respect pour ceux qui, par leurs discours ou leurs actions, nous rabaissent et nous insultent. Nous voudrions  enfin leur informer que la police grecque ainsi que le peuple grec ont été durement touchés par les mesures d’austérité, mais qu’ils restent fidèles à leur serment de servir la démocratie et la primauté du droit. »

 

Venizelos souhaite interdire l’Aube Dorée

Le leader du PASOK, Evanggelos Venizelos, en sa qualité de professeur de droit international, a annoncé mercredi qu’il allait entreprendre une initiative pour interdire l’Aube Dorée, alors que le leader de l’Aube Dorée Nikolaos Michaloliakos, dans une interview mardi, a déclaré que “toute tentative visant à interdire l’Aube Dorée doublera son électorat ». Il faut noter qu’Evanggelos Venizelos était sous-ministre à la Présidence et porte-parole du gouvernement quand le mandat en cours de l’Aube Dorée a été enregistré en tant que parti politique légal le 01 Novembre 1993.

 

Inquiétudes concernant les actions de l’Aube Dorée

Les préoccupations concernant l’Aube Dorée continuent de croître, en Grèce et à l’étranger. Il est apparu cette semaine qu’un homme arrêté à Volos plus tôt ce mois-ci avec des Molotov avait l’intention d’attaquer une mosquée de fortune sur les ordres de l’Aube Dorée. Ce rapport est le deuxième de sympathisants de l’Aube Dorée étant en possession de grandes quantités d’explosifs. Dans le premier cas à Sparte au mois d’août dernier, un homme avait été tué lors de la manipulation d’explosifs, tandis que son complice avait été laissé libre malgré la découverte d’une cachette avec du matériel permettant de fabriquer environ soixante bombes.

Des agressions racistes ont été rapportées cette semaine : une tentative d’incendie d’une maison habitée par des immigrants à Spata, près d’Athènes, une attaque monstrueuse dans laquelle les auteurs ont gravé les initiales de l’Aube Dorée sur le dos de leur victime originaire du Soudan, et un cas d’attaque meurtrière contre deux travailleurs immigrés dans un marché de producteurs à Kallithea.

Six députés du SYRIZA ont déposé une question parlementaire aux ministres de l’ordre public, de la justice et de la santé au sujet des attaques homophobes et de l’absence de toute action de fond par l’Etat sur ce sujet.

Cette semaine, l’initiative française “Réseau de solidarité et d’information pour l’action antifasciste et antirépressive en Grèce » a posté sur Vimeo un court documentaire sur l’Aube Dorée :

 

 

Le président du Mouvement européen anti-raciste Grassroots, Benjamin Abtan, a publié une longue op-ed dans le journal turc Hurriyet, soulignant le rôle de l’UE dans la montée du fascisme en Grèce grâce à des politiques d’austérité sévères et au dogme de la «forteresse européenne» qui ouvre la voie à la manipulation du phénomène migratoire par l’extrême-droite.

 

Non à l'Aube Dorée

Non à l’Aube Dorée (photo du groupe Faceook “No to Golden Dawn” )

 

Dans le cas ou vous souhaitez partager cet article, vous devez a minima copier également le texte ci-dessous (en conservant le lien) :
source : OkeaNews

Merci de votre compréhension.

 

Khaos : programmation et débats du mercredi 28 au mardi 3 décembre

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2 décembre 2012 7 02 /12 /décembre /2012 18:24

 

Le décor est planté.

Trois sapins pourraves et miteux, couverts de petits cadeaux minables mal ficelés offerts par notre gouvernement Sot-cialiste: augmentation de la misère, du chômage, de la précarité, mal logement, déséducation, renoncements programmés divers (pas à soutenir les traders, bourgeois rassurez vous, il y a longtemps que 'les rouges' sont roses):  les 35 heures, les contrats en CDI, les plans sociaux, la souveraineté populaire...le tout assaisonné de dettes à gogos (vous en reprendrez bien un peu plus, construisons donc un nouvel Ayraultport...), de privatisations, de Partenariat Public Privé, de cadeaux fiscaux (encore 20 milliards pour les entreprises privées, sans contrôle, sans contre parties). On se couche devant deux 'pigeons', devant un pur trader (Mittal, lire ça: http://democratie-reelle-nimes.over-blog.com/ Arcelor Mittal: l'échec du modèle Goldman Sachs, source Mediapart 01.12.2012), augmentation de la CSG, de la TVA, du gaz, de l'essence (ruinez vous donc à aller bosser pour une offre d'emploi 'acceptable' à 80 km de chez vous...). Débats tronqués, truqués, concertation à coup de flashball (voir mail précédent), "Moi président, j'organiserai de grands débats" et bla-bla-bla...
Quelques cadeaux vides en plus, juste un bel emballage au pied des sapins...
Nous y avons rajouté, façon Armée du Salut, une  tirelire (sans fond, comme le tonneau des Danaïdes) pour aider les pauvres banquiers nécessiteux à passer l'hiver de la Crise qu'ils ont causée et même le Père Noël était là pour que les grands enfants addicts au consumérisme y croient un peu plus...et continuent de voter plutôt que d'organiser la résistance et la solidarité.

Eh oui, mais la faute aux précédents qui ont ruinés la France ce si beau pays aux 146 aéroports...et aux 2/3 de maires sot-cialistes, aux 22 présidents de régions (sur 24) sot-cialistes, au Sénat à majorité sot-cialiste, à l'Assemblée Nationale à majorité sot-cialiste, au Président sot-cialiste...(voir intervention du 'seul' socialiste du parti, G.Filoche, au congrès du parti Sot-cialiste qui a élu récemment l'apparatchik Harlem 'touche pas à mon poste' Désir à 99,99 % des voix...sans concurrents! non, non ce n'est pas feu O.Bongo, ni JF Coppé, mais le nouveau président du parti sot-cialiste...)

Joli décor de démocratie en ruine, style Haïti après le tremblement de terre, et gros travail de préparation donc. Les camarades de lutte (NPA, Sud-Solidaire, CNT...) viennent nous rejoindre, le tract d'appel à la manifestation du 15 Décembre commence à être distribué sur la Place de la Maison Carrée qui reste désespérément vide sous un petit soleil pâle et un vent du Nord aigrelet. Les camarades, certainement un peu las de nous voir ripailler en cercle, s'en vont avec bon sens tracter ailleurs. On les retrouvera tout à l'heure...Nous décidons, peut-être un peu dans la hâte, de déménager. On plie le décor le plus encombrant on emmène nos sapins pourraves et notre tirelire pour aller tracter Place de l'Horloge...

Il y a beaucoup plus de monde, le public hétéroclite d'une ville qui vit loin du décor en carton pâte de la Romanité glorieuse...et s'efforce courageusement de relancer la consommation et la croissance en achetant avec ses dernières économies laminées par les impôts et/ou les baisses de salaires, les merdouilles à l'obsolescence programmée fabriquées par les esclaves qu'on enferme dans des usines et qu'on laisse griller par...irresponsabilité (???) à leur poste de travail plutôt que de les laisser aller s'en griller une dehors et peut-être (horreur) discuter entre eux de leurs conditions de travail. On s'étonne ensuite que ces gens là risquent tout pour venir chercher une vie humaine et décente dans des pays plus 'civilisés' (si au moins...). Ce qui s'est passé récemment au Bengladesh (parvenu enfin au Progrès de la mondialisation heureuse apparemment) est arrivé dans une usine textile des Etats-Unis vers 1880, a déclenché (je crois) un certain premier Mai une manifestation de protestation sur laquelle la Police de la Première Démocratie du Monde a tiré sans hésiter...16 morts (maintenant vous savez pourquoi certains crypto-bolcheviques staliniens attardés s'acharnent à défiler le premier Mai...même si Pétain a repris le truc pour sa propagande 'Travail, Famille, Patrie' que certains malveillants, probablement anarcho-autonomes kysteux, ont transformés en 'Travail, Famine, Pâtes, Riz...' récemment').

Si notre tirelire fait sourire ou déclenche la colère ("faudrait tous les pendre, ces bourges" ai-je entendu), les tracts sont pris un peu machinalement et bien vite pliés en quatre et remisé dans la poche, direction la poubelle en rentrant à la maison. On refuse aussi de les prendre, on nous regarde avec mépris ou méfiance...C'est habituel, qui n'a jamais tracté ignore qu'il faut quand même pas mal de courage et d'abnégation, beaucoup d'humour et d'empathie pour aller ainsi à la rencontre du public et tenter de déclencher le débat, sortir le peuple de sa résignation et de son quotidien.

Pourtant, finalement, il y aura pas mal de réactions d'approbation, l'idée d'une initiative unitaire et locale venue 'd'en bas' plaît, certains sont ravis que des gens se bougent encore, on sent que la déception est grandissante et que le réveil est douloureux après l'intermède électoral. Si certains sonnent le tocsin et déclenchent l'alarme, le réveil sera moins désespéré ou résigné, une petite flamme d'espoir renaît même si les interrogations restent: "vous allez mettre qui à la place?". Eh ben euh...personne, enfin si, nous, vous, les gens vraiment normaux...Avançons, protestons on verra bien...J'ai pour ma part bien du mal à m'extraire de ma colère basique (mon 'indignation') et à être vraiment persuasif sur ce qu'il faudra enclencher comme processus pour 'après', je crains que mon désir de 'foutre un gigantesque bordel' trouve bien vite ses limites...

Bilan du jour. Un gros travail de préparation qui a fait un peu flop, un contact timide mais naissant entre des gens de 'cultures' différentes avec des manières de combat différentes. Coté 'Indignés' la méfiance est grande devant la main tendue c'est dommage mais compréhensible: la 'trahison des clercs' a laissé des traces et  'la base' bien démunie devant l'union des sabreurs, des gavés et des curés. Il faut travailler encore...ne jamais désespérer.

Mais quand même plus de la moitié des 3000 tracts écoulés en quelques heures par l'union des forces. Continuons de creuser notre tunnel d'évasion, camarades , si ce n'est pas nous d'autres profiteront du travail. On est sur la bonne voie. Unissons nous, apprenons à creuser ensemble vers la surface, la lumière et la liberté,

"El pueblo unido jama sera vencido!"
 


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