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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 18:54

De notre envoyé spécial à Nancy (Meurthe-et-Moselle)

 

Trop « riches » pour être aidés. Trop pauvres pour se soigner. Les retraités et travailleurs précaires qui gagnent plus de 660 euros par mois ne bénéficient pas de la Couverture maladie universelle complémentaire (CMUC), qui prend en charge les dépenses de santé de base, y compris à l’hôpital, et le remboursement partiel des frais de prothèse, de dents et de lunettes.

Ils ne peuvent pas non plus souscrire à une mutuelle d’entreprise comme les salariés stabilisés. Ils se situent dans un entre-deux. Avec quelques droits, qu’ils ne connaissent souvent pas, perdus dans la jungle des assurances et des mutuelles.

 

 

Lors d’un discours le 20 octobre à Nice au congrès de la mutualité française, François Hollande l’a rappelé : « Le reste à charge a augmenté de 25 % pour les médicaments sur les dix dernières années ; les dépenses de soins de ville ne sont plus aujourd'hui remboursées qu'à hauteur de 55 % en moyenne ; et enfin 15 % des Français renoncent à se soigner pour des raisons financières. Ils n'étaient que 3 % il y a trente ans. » Le président, reprenant les conclusions de la Cour des comptes, dresse un constat accablant « L'État a consacré plus de 4 milliards d'aides fiscales et sociales à l'acquisition d'une complémentaire santé. Ceux qui en profitent sont plutôt des cadres de grandes entreprises que des salariés à temps partiel. Quant aux chômeurs et aux retraités, ils ont les plus grandes difficultés à s'offrir une complémentaire santé. Je considère donc que c'est à la fois un gâchis financier et une injustice sociale inacceptable. »

La cellule santé d’ATD Quart Monde à Nancy n’a pas attendu le discours du président de la République pour en faire le constat. Depuis plus de vingt ans, ses travaux inspirent les pouvoirs publics, la carte santé 54, en 1990, ayant par exemple préfiguré la CMU (Couverture maladie universelle).

À chaque fois, le processus est le même : ce sont les militants, ultra motivés, souvent eux-mêmes dans une situation très fragile, qui se réunissent, témoignent et proposent des solutions.

Cette fois, le constat a pris forme après la mise en place du RSA. Alors qu’ils étaient auparavant protégés par le dispositif RMI et ses droits connexes, les travailleurs pauvres qui travaillent quelques heures par mois ont été soudain privés de la CMUC et donc d’un accès aux soins.

Du jour au lendemain, ils ont dû se coltiner des offres peu compréhensibles, à des prix souvent rédhibitoires, et pas toujours adaptées à leurs besoins.

En théorie, une aide étatique, l’ACS (Aide à la complémentaire santé), existe pour ceux qui gagnent plus de 650 euros par mois (au-dessus du plafond de la CMUC) et moins de 893 euros par mois. Mais les processus d’attribution relèvent de l’usine à gaz. Les bénéficiaires peuvent recevoir des chèques spécifiques leur permettant de payer une partie de la mutuelle. Seulement, quelle part de la population connaît la signification de ce sigle ? Alors que 4 millions de personnes pourraient en bénéficier selon les chiffres indiqués par François Hollande, seuls 650 000 y ont recours dans les faits. Soit un taux de non-recours avoisinant les 80 %, selon les chiffres cités par le président de la République !

D’où l’idée d’ATD d’informer sur ces droits, et de proposer par la même occasion un nouveau contrat, plus avantageux et correspondant précisément aux besoins des plus précaires : « Dans une entreprise, on est protégés par le contrat collectif. Alors que pour un contrat individuel, les organismes prennent en compte l’âge, l’état de santé, si vous allez coûter cher… », explique Huguette Boissonnat, dentiste à Nancy et responsable du pôle Santé à ATD.

 

Brigitte Casucci dans les locaux d'ATD, lors d'une permanence, avec Michel et Micheline 
Brigitte Casucci dans les locaux d'ATD, lors d'une permanence, avec Michel et Micheline

L’union fait la force. L’isolement accroît la pauvreté. Brigitte Casucci, assistante sociale de 56 ans qui travaille au CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale) du Grand Sauvoy à Maxéville, a proposé l’idée d’un regroupement des précaires. « Il fallait juste trouver une offre correspondant à leurs besoins. »

« On ne demande pas du caviar. Juste à manger »

Quel « care » pour les précaires ? ATD a convaincu une mutuelle, puis deux, d’accepter ses conditions. Le contrat coûte 30 euros par mois à un adulte, 50 euros s’il est âgé de plus de 60 ans (mais revient moins cher si la personne peut bénéficier de l’ACS). Tout le monde peut y adhérer en passant par le filtre d’associations signataires de la convention, seules à même de juger si la personne qui leur fait face doit, au vu de sa situation, profiter du contrat. « Il n’y a pas de seuil financier, explique Huguette Boissonnat. Une femme qui gagne 2 000 euros par mois, mais qui a trois enfants et vient de se faire larguer par son mari, doit pouvoir en bénéficier. »

Voilà pour les prix. Pour les besoins, ce sont les militants d’ATD, souvent en grande précarité, qui les ont définis. Et qui ont placé en priorité une demande inattendue : la prise en charge des frais d’obsèques.

Plusieurs militants racontent, traumatisés, la quête qu’il a fallu organiser au dernier moment pour enterrer un de leurs proches. Gracieuse, par exemple, une militante de 72 ans, y tenait plus que tout. C’est même elle, qui en lisant le contrat-cadre qu’ATD allait signer, s’est aperçue que les frais d’obsèques ne seraient pas pris en charge pour les plus de 70 ans qui ratifiaient le contrat. C’est elle qui a insisté pour que cette modalité soit changée. Et qui a obtenu gain de cause.

 

Chez Gracieuse (à droite), avec Huguette Boissonnat  
Chez Gracieuse (à droite), avec Huguette Boissonnat

Assise dans son salon d’un appartement HLM du quartier de la Chiennerie, à Houssainville, Gracieuse enchaîne les cigarettes. À ses côtés, son mari, devenu aveugle, s’inquiète pour la énième fois en écoutant la conversation : « C’est bon maintenant ? J’ai la garantie obsèques ? C’est sûr ? »

C’est sûr. Le couple n’aura pas à débourser les 2 000 à 3 000 euros nécessaires dans ce type de circonstance. Pas même à avancer les frais. Des clauses qui n’existaient pas dans le contrat signé par Gracieuse et André, depuis douze ans, avec l’assureur Swiss Life. « Tous les mois, j’essayais d’économiser un peu, parfois 20 euros en vue de ma mort, explique André. Je n’ai plus à le faire. »

C’est un prospectus trouvé dans sa boîte aux lettres au moment de sa retraite qui avait convaincu Gracieuse de contracter avec la mutuelle Swiss Life. Elle payait 129 euros par mois ; André, 153. « Un quart de notre retraite », calcule Gracieuse. À présent, ils payent 60 euros par mois à la Mutuelle. Mais comme entre-temps, ils ont appris qu’ils avaient le droit à l’ACS, soit un chèque de 500 euros par an, ils ne déboursent plus de leur poche que 120 euros par an. Un bouleversement.

Dans le nouveau contrat, pas de cure thermale certes. Mais des besoins élémentaires, comme la prise en charge illimitée des frais d’hôpital, les soins d’optique, et un remboursement partiel des frais dentaires. « On ne demande pas du caviar. Juste à manger », résume Huguette Boissonnat. Voilà qui devrait permettre à Gracieuse de refaire ses dents, quand elle aura mis assez de côté pour les frais restant à sa charge. Ce qui lui va très bien. « Je n’ai jamais eu envie de faire la mendicité. Je déteste ça. »

Juste avant la mise en place de la CMU, en tant que militante d’ATD, elle avait eu l’occasion de poser une question à Martine Aubry, lors de sa venue à Lille. « Je lui ai dit que c’était très bien la CMU. Mais que malgré mes faibles revenus, j’aimerais payer quelque chose. Participer. Elle m’a dit que cela coûterait trop cher à la société de nous faire payer. » En frais de dossiers.

La demande en dit cependant beaucoup. « Moi je ne veux pas des Restos du cœur, de la Croix-Rouge, s’agace Gracieuse. On se débrouille. Il y en a marre d’être considérés comme des assistés. »

Le préjugé est pourtant très partagé. Lorsque ATD a procédé à un appel d’offres pour trouver une mutuelle, beaucoup se sont imaginé que des pauvres allaient abuser du système. 

 

Gilles Stradella 
Gilles Stradella

 

Au départ, seule la mutuelle Acorys a répondu favorablement. « On a pris le risque », explique son directeur, Gilles Stradella. Même si celui-ci s’avère limité : l’expérimentation est prévue sur deux ans. Et les tarifs ne sont pas si bas que cela : 30 euros par personne, « au lieu certainement de 45, pour une offre comparable ». 50 euros pour les plus de 60 ans, au lieu de 65 ou 70 euros. Les mutuelles signataires doivent cependant s’engager à ne pas proposer d’autres contrats aux affiliés, par exemple une assurance voiture. Pas question d’entrer dans un engrenage fou.

Même pas 300 adhérents

Gilles Stradella ne s’en mord pas les doigts : les comptes sont presque à l’équilibre. « On doit avoir un déficit de 3 000 ou 4 000 euros maximum sur l’année. Ce n’est pas grand-chose », explique-t-il, tout heureux de pouvoir afficher son succès et ses « valeurs de solidarité », lui qui reconnaît bien volontiers que « les prix des complémentaires ont grimpé en flèche depuis dix ans ».

Quand il examine les résultats, le directeur de la mutuelle se dit « sidéré » par le sens des responsabilités de ses nouveaux affiliés. Bien qu’une chambre seule soit une des clauses prévues dans le contrat, pas un des près de 300 adhérents ne l’a demandé. Encore plus surprenant : ceux qui se sont fait faire de nouvelles lunettes se comptent sur les doigts d’une main.

Micheline 
Micheline


Micheline en fait partie. Dans les locaux d’ATD, elle raconte qu’elle a vécu dix ans avec une paire de binocles qu’on lui avait donnée, qui la corrigeait vaguement. Avant de s’en refaire une nouvelle, enfin, grâce à la mutuelle.

Elle discute avec Michel, venu se renseigner ce matin-là, qui explique veiller sa mère de 89 ans tout en aidant son fils de 30 ans, le tout avec 600 euros de revenus mensuels. Les yeux ? Cela fait des années qu’il n’a pas vu un ophtalmologiste. Ses lunettes ne le corrigent pas assez. Pas sûr qu’il fera quelque chose pour autant.

Huguette Boissonnat tente de l’expliquer : « Les personnes affiliées ont bien d’autres problèmes. L’ophtalmologie, ce n’est pas vital. Ils disent toujours :J’irai. Plus tard.” Tant qu’ils voient à peu près, se corriger, ce n’est pas une priorité. »

Tous les adhérents que nous avons rencontrés sont ravis. La mutuelle se montre satisfaite. Et le système ne coûte rien à l’État. Mieux : la stigmatisation induite par la CMU est inexistante avec un tel système : « Quand les gens disent qu'ils sont à la CMU, ils sont catalogués parasites, assistés, paresseux. Là, ils sortent une carte de mutuelle, comme n’importe qui », explique Nadia, mère divorcée de trois adolescents, récemment affiliée. Alors qu’attend-on pour élargir l’expérience, suivie de près par le fonds CMU ?


Jean-Marie Morel, de la FNARS 
Jean-Marie Morel, de la FNARS

 

À la FNARS (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale), le président régional Jean-Marie Morel, chargé de piloter le projet, explique sa nécessité : « Nous tentons de résister à la démolition du système de protection sociale. » Mais il se montre assez réservé. « On compte moins de 300 affiliés alors qu’ATD en attendait 2 000 à ce stade. On n’est pas devant un succès faramineux. Surtout au vu de l’énergie dépensée. »

Ce décollage lent s’explique : les CCAS (centres communaux d’action sociale) viennent tout juste de rentrer dans le dispositif. Les personnes qui s’y rendent pourront à présent être dirigées vers ce dispositif.

 Mais en attendant, et bien que quatorze associations soient en mesure d’orienter vers ces contrats, il demeure peu évident de rencontrer le public concerné. Beaucoup songent à se soigner au dernier moment, quand cela devient indispensable. Du coup, des contrats ont été signés avec deux patients qui étaient sur le point d’entrer à l’hôpital pour des soins lourds. L’hôpital a demandé 15 000 euros à la mutuelle.

L’affaire s’est réglée, mais a constitué une alerte pour la mutuelle comme pour la FNARS : le système ne pourra être viable si l'on fait adhérer des personnes au moment où celles-ci s’apprêtent à coûter très cher.

De même, le peu de soins engagés par les affiliés donne à réfléchir. À force de leur dire qu’ils doivent se montrer responsables, n’est-on pas arrivé à une sorte d’autocensure ? S’ils sont particulièrement mis en garde par le tissu associatif nancéien, le modèle est-il vraiment transposable ailleurs ?

Beaucoup de villes et d’acteurs de la santé se renseignent. Pour l’instant, l’expérimentation n’a pas été reproduite à l’identique avec succès. Huguette Boissonnat croit pourtant à son extension. À condition, dit-elle, que l’impulsion vienne de tout en haut de l’État.

 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 18:50

 

Médiapart - Blog - 03 décembre 2012 Par Jean-Pierre Anselme

 

 

Tandis que preuve est faite que l'État a grossièrement manipulé les chiffres pour faire croire à la rentabilité de l'aéroport de Notre-Dame des Landes, on apprend l'imminence d'une nouvelle intervention policière de grande ampleur pour évacuer les contestataires du projet.

 

 

Le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes est fondé sur une manipulation des chiffres pour faire croire qu'il serait rentable, c'est ce que révèle, ce 3 décembre, le journaliste Hervé Kempf, sur le site Reporterre.net.

Le 17 novembre dernier, le sénateur d'Europe écologie les Verts, Ronan Dantec, affirmait : « Lors de l’enquête coût-bénéfice sur le projet, l’État a manipulé les chiffres. Au moment de calculer la valorisation en euros des gains de temps permis par le nouvel aéroport, les sommes ont été au moins doublées. Sans cela, l’enquête coût-bénéfice aurait été négative. Cela a été fait sous la responsabilité du préfet de l’époque, Bernard Hagelsteen, aujourd'hui conseiller chez Vinci... Cela contribue à l’extrême fragilité de la légitimité démocratique de ce projet. »

 

Manifestation contre le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes, le 24 novembre 
Manifestation contre le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes, le 24 novembre

 

En substance, détaille Hervé kempf, l'enquête publique préalable au dossier d'utilité publique du Projet d’aéroport du Grand Ouest Notre Dame des Landes, réalisée en 2006 et ayant conduit au Décret d’utilité publique pris en février 2008, s'affranchit des règles du Ministère des Transports destinées à valoriser monétairement les gains de temps de transport permis par la nouvelle infrastructure. Résultat : un quadruplement des chiffres qui permet de présenter comme économiquement avantageux un projet d’aéroport qui, si l’on avait suivi la méthode recommandée, serait apparu comme déficitaire !

Une manipulation qui pose, notamment, ces quelques questions :

Qui l’a opéré ?

A-t-elle été couverte par les autorités préfectorales de l’époque, dont le préfet Bernard Hagelsteen, qui travaille maintenant chez Vinci ?

Pourquoi le Conseil d’État n’a-t-il pas vu ce manquement évident à la méthode officielle d’expertise ?

Des questions pour le moins embarrassantes pour le gouvernement et pour le Premier ministre, des questions qui expliquent aussi leur refus de remettre à plat un projet mené avec des méthodes dignes d'une république bananière.

Vers une nouvelle opération policière ?

Deux arrêtés jumeaux signés par le préfet de Loire-Atlantique, pour la période du 3 au 10 décembre, l'un interdisant le transport de « tout carburant » et l'autre prohibant le transport de « tout explosif, produit inflammable, feu d’artifice » sur les communes de Notre-Dame des Landes et Vigneux, ont mis la puce à l'oreille de BreizhJournal pour qui « le pouvoir va tenter de vider Notre-Dame des Landes cette semaine ».

 

Délégation de l'État à Notre-Dame des Landes 
Délégation de l'État à Notre-Dame des Landes

 

Selon le même journal, « de source policière, ces arrêtés sont motivés par “l'organisation d’une opération de grande ampleur pour vider Notre-Dame des Landes des opposants”(...) et « l’organisation d’une opération très prochaine nous est confirmée par des gendarmes de Loire-Atlantique pour le milieu de la semaine”. »

 

Par ailleurs, « un jugement en référé est attendu le 4 décembre pour décider si  les cabanes construites depuis le 17 novembre à la Châtaigneraie (la Chat Teigne), à l’ouest du bois de Rohanne, sont légales ou non par rapport au code de l’Urbanisme (Vinci-AGO a déposé plainte pour construction illégale) et si la force de l’ordre peut procéder à leur démolition. L’opération commencerait le 5 décembre au petit matin et s’étalerait sur deux ou trois jours. Elle pourrait reprendre le lundi 10 décembre en cas de résistance inattendue sur zone. »


 

 

L'analyse détaillée de la manipulation des chiffres sur le projet de l'aéroport de Notre-Dame des Landes par l'État, sur Reporterre.net (avec aussi d'autres articles sur le sujet) : http://reporterre.net/


L'article de BreizhJournal sur l'intervention programmée des forces de police : 

http://breizhjournal.wordpress.com/2012/12/02/le-pouvoir-va-tenter-de-vider-notre-dame-des-landes-cette-semaine/

 

Et aussi :

La lettre de Stéphanie L, médecin qui a soigné de nombreux blessés à la suite des violences policières à Notre-Dame des Landes, au préfet de Loire-Atlantique : http://www.bastamag.net/article2808.html


Le blog du Collectif de lutte contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes : http://lutteaeroportnddl.com/


Zone à défendre, le site des occupants de la ZAD : https://zad.nadir.org/?lang=fr


Le remarquable article de Pierre Deruelle, « Notre-Dame-des-Landes : un projet de 1967 pour répondre aux défis de notre temps » : http://lutteaeroportnddl.com/



 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 18:27

 

http://zad.nadir.org

 

lundi 3 décembre 2012, par zadist

 

Si jamais le site nous lâche comme l’autre jour, allez voir là-bas : http://lazad.noblogs.org/

Point d’info permanent sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici.

Les trucs utiles à prendre en venant ici :

- équipe legale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération
- équipe médicale : 06 43 28 15 97
- Accueil "hors contrôle" : 06 32 98 78 36
- liste du matos à ramener (mise à jour le 25/11)

A propos de la situation de la Chataigne : point sur la situation et appel à occupations en cas de destruction. Il y a un appel à rassemblement pour le procès de demain mardi

2 arrêtés préfectoraux pour Vigneux de Bretagne et Notre dame des Landes : 1 Interdiction pour le transport de carburant et 1 interdiction pour le transport des explosifs, produits inflammables, feu d’artifices entre le 3 et 10 décembre. Ca veut dire qu’il aura eventuellement des fouilles des vehicules prévues !

Plusieurs messages évoquant une intervention dans la semaine sont arrivés vers chez nous, donc on transmet : "... Possible action le 5/XII... si Résistance... PLUS GROSSE ACTION avec renforts supplémentaires prévu le 10/XII ...Cela va parfaitement avec l’interdiction de transport des carburants dans votre secteur..." (pour l’instant, on a pas de confirmation de ces bruits).

DONS : AVIS IMPORTANT On est hyper touché par toute la solidarité qui se met en place depuis le début des expulsions. Pour tout vous dire on commence même à crouler sous certains dons : nourriture, matériel médical, vêtements. On a encore des besoins spécifiques. Du coup merci ne ne ramener que les articles mentionnés dans notre liste. On vous tiendra informés pour d’éventuels nouveaux besoins. De plus aujourd’hui on déménage alors merci ne pas ramener de ravitaillement mais plutôt des branums (plus de 30 m²) pour tout stocker (en tout cas en grosse quantités).


Fil d’infos

Il paraitrait qu’ils vont parler de NDDL sur France Inter, à partir de 19 heures 20, dans l’émission "Le Téléphone sonne : NDDL nécessité économique ou désastre écologique ?" Très facile comme question puisque c’est justement les nécessité économiques de quelques uns conduisent au désastre écologique pour tout le monde non ? On peut les appeler au 01 45 24 70 00.

- 18h24 : Rien de bien nouveau sous la pluie un peu de lecture sur la plus vaste opération policière rien que pour nous dans le bourbier

- 16h30 : Plus de barrage aux Ardillères.

- 16h00 : Les flics entourent la ferme de Bellevue ainsi que tous les accès aux Rosiers et le chemin de Saint-Yves. Ils contrôlent les véhicules. Il y a des fouilles des véhicules au croirsement du Moulin de Rohanne (Fosses Noires - chemin de Suez/D81).

- 15h25 : Des flics qui protègent des camions de transport de gravats on été aperçus à Bellevue (près du Liminbout)

- Le SNUITAM FSU (min. de l’agri) du Finistère a publié un communiqué de soutien de la lutte

- 15h15 : Contrôle avec fouille des véhicules aux Ardillères. On peut supposer qu’il y en a à d’autres points comme le Bois Rignoux - à confirmer.

- 15h00 : Contrôle de flics au carrefour du Moulin de Rohanne (Fosses Noires - Chemin de Suez/D81 Vigneux - Fay)

- 14h10 : Lyon : 20 de nos camaradees sont en GAV Comi 3 rue Esperance à Lyon et 7 Rue St. Jaques et 9 rue Villeurbann !!!

- 13h30 point à la mi-journée : peu de flics sur la zone, on est au courant de 2 fourgons stationnés au Chêne des Perrières (pas de contrôle), et probablement ailleurs autour de la zone, mais pas de contrôle.

- 11h50 : alerte à Lyon : les camarades a Lyon se faisait embarquer, un 20ene des amiEs sont en attends dans une car de flic, verif de ID, voir plus. ON APPEL D’UNe AVOCAT-E MILITANT-E A LYON PLUS VITE POSSIBLE !!!! Pour des camarades a Lyon, ils sont vers la rue Madeleine/Pontlieu. ILS DEMANDENT DU SOUTIEN SUR PLACE

Encore de la lecture, ayayaye : Notre Dame des Landes : l’Etat a manipulé les chiffres. Voici comment

Extrait de l’émission sur l’aéroport de Notre-Dames-des-Landes Invités : Christine Boutin, Tariq Ramadan, Albert Ogien, Valérie Lang, Cécile Philippe, Bruno Gaccio, Henri Pena Ruiz, Hervé Kempf, Jean-Francois Lamour

 

 

Lecture : Des enfants aux manifs No Tav, des parents devant les services sociaux

- 9h28 : tout est calme sur la zone, pas des informations sur les bleus. Ils sont tous parti a Lyon ?

VU qu’il n’y a pas grandes choses a dire actuellement, on profite de suivre un peut qu’est ce qui se passe a Lyon, ou plus précisement ce matin a la frontier de l’Italie / France. Voici, Infos sur NO-TAV : Du TAV au TOP : contestation contre buldozer et this is how democracy looks like : Sommet franco-italien : Des militants No Tav bloqués à la frontière

et de Paroles de Campagne : Hasard vraiment ?

Lecture : mais qui est donc notre chef de la police (sur un certain Valls) ? sur le blog de fabrice-nicolino

- 8h20 : le jour se lève, il fait plus très froid dehors depuis hier, mais ca flotte, paye ta zone humide !!

- 7h00 : Bonjour ! tout est calme...pas des infos plus que ça


RDV d’ailleurs

Aujourd’hui lundi 3 décembre

- Lyon Manifestation NO-TAV !!

- Loches : 20h30 à 22h30 Collectif Lochois et Sud Touraine Café de la porte Picois « chez Véro » à Loches (Près de la mairie)

-  Challans (85) : réunion Comité de soutien citoyen Challans à 20 h 30, salle 8, La Coursaudière.

- Montpellier 19h au 11 rue Desmazes : lors de cette réunion, nous déciderons d’une action d’envergure qui se déroulera le 8 décembre, journée internationale contre les Grands Projets Inutiles Imposés (GPI)

-  Rennes  : Création d’une AG de soutien à la ZAD 19h30, maison de la grève, 37 rue Legraverend, métro Anatole France

-  Paris : en soutien à la manif à lyon No Tav, appel à un point d’information devant la Gare de Lyon à partir de 18h. Venez nombreux.euses

-  Saint-Gaudens : à 18 h à la Maison des syndicats 6 avenue Maréchal-Foch à Saint-Gaudens

Demain mardi 4 décembre

Saint-Nazaire : appel à rassemblement à 10h devant le tribunal de Saint-Nazaire pour le procès de la Chataigne - covoiturage à 9h Place de la Poste à Notre-Dame et arrêt Beauséjour à Nantes.

- Rouen, 5 réunion du collectif de solidarité des Zones à Défendre – Rouen/Notre-DamesDes-Landes 192 rue Eau de Robec 76000 Rouen voir içi

- Marseille : Prochaine réunion du collectif marseillais. Mardi 4 décembre à 19h à Mille Bâbords 61 rue Consolat 13001 Marseille

- Carcasonne : Carcassonne le 4 décembre 2012 Notre Dame des Landes, un projet inutile, dangereux et coûteux, La mobilisation croissante des citoyens sur place et partout en France et au delà a permis de mettre sur la place publique le véritable scandale que constitue le projet de l’aéroport de Notre Dame des Landes soutenu avec obstination par le gouvernement et qui constitue un gaspillage de l’argent public , une catastrophe environnementale et une nouvelle perte inacceptable de bonnes terres agricoles . Après la destruction d’habitations sur le site , un déploiement disproportionné de forces de l’ordre engendrant de vives tensions et de trop nombreux blessés, le gouvernement met en place un comité de dialogue qui risque bien de n’être qu’un dialogue de sourds. Autour des opposants à l’aéroport, la mobilisation ne doit pas faiblir. Le 4 décembre, le comité audois « non à l’aéroport Notre Dame des Landes » manifestera son soutien à cette lutte en se rassemblant à partir de 11h et jusque dans l’après midi devant la salle Joe Bousquet pour la construction symbolique d’une cabane au moment où la tribunal de Nantes délibérera sur l’autorisation de nouvelles destructions d’habitations sur le site.. Nous appelons les audois et les audoises à rejoindre le comité en apportant sur place ce qui lui semblera utile pour cette construction , ou simplement pour manifester son soutien par sa présence. Le comité de soutien dispose d’une adresse : nddlopposition11@gmail.fr.

- Brest : Projection et discussion à la faculté Victor Segalen à 18h.

RDV quotidiens (ou réguliers)

- Notre Dame des Landes, à partir de 9h : permanence sur la place de la poste (local des Syndicats - angle opposé à la Mairie) pour déplacement sur la zone
- Nantes, à partir de 10h : vigie citoyenne au Pont Morand ; à 19h à présent un soir sur deux : rassemblement devant la préfecture
- Rennes, tous les lundis à 19h30 une réunion aura lieu à la Maison de la Grève (37, rue legraverend) pour informer sur ce qui se passe à la zad et penser ensemble ce que nous pouvons faire depuis Rennes (ravitaillement, organisation des allers-et-venues, actions, etc.). Tous ceux qui sont intéressés, qu’ils soient organisés en collectif ou pas, sont les bienvenus !
- Nice : RDV tous les samedis 10h à un des marchés niçois. Prochain samedi 1er décembre : la libération RDV devant le jardin de la villatiole
- Clermond-Ferrand : tous les mardi à 18h à l’hotel des vil-e-s au 55 avenue de l’union soviétique 63000 Clermont Ferrand.
- Concarneau : Réunion chaque jeudi à 18h, à la maison des associations, derrière les Halles
- Villefranche de Lauragais : Tout les vendredi 9h30-12h au marché Permanence collecte de matériel à destination de la ZAD
- Vannes : Le collectif de Vannes se réunit tous les lundi soir à 20h30 au café "l’éloge de la lenteur" pour discuter des actions contre le projet d’aéroport.
- Paris : rdv hebdomadaire du collectif. Ce sera désormais tous les mardi, 19h, BOURSE DU TRAVAIL, 3 rue du chateau d’eau, 75010 paris, métro république
- Cran-Gevrier :Réunion du comité de soutien zone à défendre 74 tous les lundis depuis le 12 Novembre à 18HOO à l’Alterlocal 3 chemin des grèves 74960 Cran-Gevrier

 

 

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 18:03

 

Rue89 - Reporterre 03/12/2012 à 12h12
Reporterre"
Hervé Kempf | Reporterre.net

Comment faire passer un schéma boiteux pour un projet avantageux ? En manipulant l’estimation de rentabilité. Un tour de passe-passe révélé par Reporterre.

 

 


Une barricade d’opposants, à Notre-Dame-des-Landes (SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA)

 

Un mot interpelle : celui de « manipulation », employé par le sénateur EELV Ronan Dantec le 17 novembre :

« Lors de l’enquête coût-bénéfice sur le projet, l’Etat a manipulé les chiffres. Au moment de calculer la valorisation en euros des gains de temps permis par le nouvel aéroport, les sommes ont été au moins doublées. Sans cela, l’enquête coût-bénéfice aurait été négative.

Cela a été fait sous la responsabilité du préfet de l’époque, Bernard Hagelsteen, aujourd’hui conseiller chez Vinci... Cela contribue à l’extrême fragilité de la légitimité démocratique de ce projet. »

Le propos est grave. Pour comprendre son origine, il faut aller consulter l’« instruction cadre relative aux méthodes d’évaluation économique des grands projets d’infrastructure de transport », publiée en 2005 par le ministère des Transports.

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

Ce document précise notamment comment valoriser monétairement les gains de temps de transport permis par les nouvelles infrastructures. Il est le document de référence auquel doivent se référer les agents de l’Etat qui ont charge d’opérer ces valorisations monétaires - ils ne sont cependant pas forcés de le faire.

Il explique ainsi, page 34, la « valeur du temps » à prendre en compte pour les « voyageurs interurbains », c’est-à-dire pour les gens qui se rendent à l’aéroport : pour les distances inférieures à 50 km, c’est ainsi 8,94 euros de l’heure (valeur 2000).

Si l’on applique cette valeur au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en la projetant en 2025 et en appliquant le taux d’inflation, on arrive à des valeurs s’étageant entre 18,6 euros et 20 euros, selon les différents scénarios de trafic.

C’est ce qu’observe page 20 de son rapport le cabinet néerlandais CE Delft, qui a mené une contre-expertise du dossier d’enquête d’utilité publique en 2011.

Une mutiplication par cinq !

 

Voir le document

(Fichier PDF)

 

L’enquête publique a-t-elle pris ces valeurs, qui découlent de l’instruction cadre qu’elle devait appliquer ?

Non. Elle a utilisé des chiffres bien supérieurs. On arrive même à 98,10 euros pour le scénario n°2, qui est considéré comme le plus probable. 98 euros au lieu de 19,25 : c’est une multiplication par cinq !

Or, cette valeur joue un rôle très important, puisqu’elle détermine l’avantage économique du projet d’aéroport. Si elle était inférieure, il n’y aurait plus d’avantage économique, mais au contraire une perte.

Allons vérifier sur pièce...

Il faut retrouver le dossier d’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique, du projet d’aéroport du Grand Ouest Notre-Dame-des-Landes, réalisé en 2006 et ayant conduit au décret d’utilité publique pris en février 2008.

Les ingénieurs néerlandais de CE Delft ont-ils raison ? Où ont-ils trouvé le quadruplement de la valeur normale ?

Eh bien, dans le deuxième volume de la pièce F, page 97 (voir tableau ci-dessous)

 


Extrait de la déclaration d’utilité publique (Loire-Atlantique.equipement-agriculture.gouv.fr)

 

Que veut dire ce tableau ? Qu’en 2025 (deuxième colonne), l’aéroport fait gagner 312 000 heures ce qui génère des « avantages » de 30,6 millions d’euros par an, soit plus de 900 millions sur trente ans.

On divise 30,6 millions par 312 000 et l’on voit que l’heure gagnée est valorisée à 98,10 euros.

Au lieu de 19,25 euros, si l’on suivait les instructions officielles du ministère des Transports.

Joli tour de passe-passe, non ?

Le quadruplement des chiffres, qui n’est pas justifié dans le texte, a une lourde conséquence : il permet de présenter comme économiquement avantageux un projet d’aéroport qui, si l’on avait suivi la méthode recommandée, serait apparu comme déficitaire.

Cette manipulation pose de nombreuses questions :

  • Qui l’a opérée ?
  • A-t-elle été couverte par les autorités préfectorales de l’époque, dont le préfet Bernard Hagelsteen, qui travaille maintenant chez Vinci ?
  • Pourquoi le Conseil d’Etat n’a-t-il pas vu ce manquement évident à la méthode officielle d’expertise ?

Et par ailleurs, et c’est essentiel : avant toute discussion, va-t-on reprendre l’expertise économique de ce projet, en écoutant tous les experts, et pas seulement ceux qui, pour des raisons qui restent à éclaircir, ont intérêt à présenter ce projet sous le jour le plus favorable ?

 

Publié initialement sur
http://reporterre.net/

 

Reporterre
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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:57

 

Le Monde - Blog -

A Madrid, le 2 décembre. (AP Photo/Andres Kudacki)

 

Ils étaient des milliers, adultes et enfants, en chaise roulante, marchant avec une canne et un chien-guide d’aveugles, atteints de trisomie ou victimes d’un accident du travail.

Toutes les personnes présentant un handicap en Espagne étaient appelées à manifester, ce dimanche 2 décembre à Madrid, contre les coupes budgétaires dans les aides à la dépendance et les nombreux impayés de l'administration publique.

Selon le Comité espagnol des représentants des personnes avec un handicap (Cermi), 3,8 millions d’Espagnols souffrent d’une forme de handicap. Or, ces deux dernières années les impayés de l’administration publique se sont multipliés et s’élèvent aujourd’hui à 300 millions d’euros, mettant en danger le système d’aide sociale. La seule région de Valence doit 70 millions d’euros aux centres pour personnes dépendantes. Une situation qui a provoqué par exemple la fermeture cet été du Centre de réhabilitation et intégration sociale (Cris) pour malades mentaux de la ville d’Alcoi, qui comptait 50 places et huit salariés.

Pus généralement, les associations assurent que plus de 60 000 emplois dans les quelque 2 000 centres spécialisés espagnols sont menacés de disparition “à cause de la réduction drastique de l’aide publique”.

Le gouvernement a baissé de 15% la rémunération accordée aux aides-soignants et réduit le montant des aides. Le budget destiné à la mise en œuvre de “loi sur la dépendance” perdra 200 millions d’euros en 2013, après avoir déjà été réduit de 280 millions d’euros cette année.

Dans ces conditions, le mot d’ordre de la manifestation, “SOS handicap”, est clair : il s’agit d'“un appel au secours” ont indiqué les manifestants qui se disent “menacés d’exclusion”. 

Sandrine Morel


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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:56

 

Le Monde.fr | 03.12.2012 à 13h31 • Mis à jour le 03.12.2012 à 14h08

 

Les autorités ont démoli samedi une maison de cinq niveaux située au beau milieu de l'autoroute d'une ville de l'est de la Chine. Elle était devenue le symbole de la résistance face aux expropriations trop faiblement indemnisées par les responsables locaux désireux d'imposer des projets de développement.
Les propriétaires, un éleveur de canard et sa femme, fatigués de l'attention portée par les médias sur leur combat, ont finalement accepté une indemnité d'expropriation de 260 000 yuans (32 000 euros). La démolition de cette maison survient une semaine après que des images impressionnantes de l'immeuble au milieu de l'autoroute ont circulé sur Internet.
En Chine, ces immeubles qui se maintiennent malgré la présence des bulldozers ont un surnom : les "maisons-clous". Pour empêcher la démolition de leur logement, les propriétaires ont parfois recours à la violence. Certains se sont immolés par le feu en signe de protestation, d'autres embauchent un garde présent vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour empêcher les bulldozers d'intervenir.

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:52

 

Le Monde.fr avec AFP | 03.12.2012 à 13h57 • Mis à jour le 03.12.2012 à 15h11


 

 

Le centre d'accueil pour sans-abri La Boulangerie, à Paris, l'un des plus grands d'Europe.

 

Près du quart de la population de l'Union européenne, soit près de 120 millions de personnes, était menacé de pauvreté ou d'exclusion sociale en 2011, a indiqué l'agence de statistiques Eurostat, lundi 3 décembre. 119,6 millions de personnes, soit 24,2 % de la population des 27 pays de l'UE, étaient confrontées à ce risque l'an dernier, contre 23,4 % en 2010, témoignant de l'impact de la crise économique.

Les plus fortes proportions de personnes menacées de pauvreté ou d'exclusion sociale se situent en Bulgarie (49 %), en Roumanie et en Lettonie (40 %) ainsi qu'en Grèce (31 % contre 27,7 % en 2010). Les plus faibles se retrouvent en République tchèque (15 %), en Suède et aux Pays-Bas (16 %) ainsi qu'en Autriche et au Luxembourg (17 %). Elles sont 19,9 % en Allemagne et 19,3 % en France, un chiffre stable par rapport à l'année précédente, selon Eurostat.

 

 UNE ENVELOPPE RÉDUITE POUR L'AIDE ALIMENTAIRE

Ces personnes sont confrontées à au moins l'une des trois formes d'exclusion suivantes : le risque de pauvreté après la prise en compte des transferts sociaux ; la privation matérielle grave (fait de ne pas être en mesure de régler ses factures, de se chauffer correctement, de consommer des protéines...) ; la très faible intensité de travail (fait de vivre dans un ménage dans lequel les adultes ont utilisé moins de 20 % de leur potentiel total de travail au cours de l'année précédente).

Dans l'ensemble de l'UE, 17 % de la population est menacée de pauvreté monétaire, 9 % est en situation de privation matérielle sévère et 10 % vit dans des ménages à très faible intensité de travail, selon Eurostat. Ces statistiques annuelles sont publiées alors que les pays européens divergent sur le maintien de l'enveloppe consacrée à l'aide alimentaire européenne dans le budget 2014-2020 de l'UE. Ce programme est contesté par plusieurs pays européens, parmi lesquels l'Allemagne, la Suède et le Royaume-Uni, pour qui l'aide alimentaire aux plus démunis est une question qui devrait rester du ressort des Etats.

 

Lire la tribune Solidarité européenne pour les banques mais pas pour les Restos du cœur et le récit d'une mobilisation pour défendre l'aide alimentaire : Un pique-nique mimé devant l'Assemblée


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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:42

 

 

 
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Envol Vert forêt alimentation

Agence Gaïa pour Envol Vert

 

Eau, air, café, papier... saviez-vous que ces denrées sont en partie fournies par la forêt ?

Pour nous le rappeler et nous inciter à toucher du bois pour éviter de foncer dans le mur à trop vive allure (et éventuellement exploser en vol le 21 décembre 2012, jour prévu de la fin du monde...) une ONG spécialisée dans la protection de la forêt, Envol Vert, a élaboré une facture d’un nouveau genre. Corsée.

 

Un vrai coup de bambou

On ne s’y attend pas, et c’est pour cela qu’elle marque autant. Elle est arrivée sans crier gare dans mes courriels, entre l’accusé de réception de paiement des impôts, relevés de compte en ligne et autres factures de téléphone ou d'électricité. Un relevé comptable qui m’explique ce que je dois à la forêt et le montant de la remise qui m’a été faite en 2011, voyez plutôt :

 

 

Au total, la forêt m'a fait cadeau d'un peu plus de 600 euros, équivalent monétaire des ressources auxquelles je peux accéder grâce aux arbres, autrement dit elle m'a offert ses services sans que je m'en rende compte... ni ne lui en rende compte !

Des services, quels services ?

Je me suis alors demandée si passer une journée sans toucher de bois était possible. Manque de bol, il y a du parquet partout dans mon appart et je n’aurais fait que me lever du mauvais pied ce jour là. Un coup d’œil à mon bureau et à la tonne de livres, papiers et caisses de vin qui me servent de bibliothèque suffisent à me rappeler furieusement que mon défi est impossible.

 

foret-air Envol Vert 

Sans oublier les effets indirects indiqués ci-dessus : accès à l’air que je respire (les forêts actuelles sont en mesure d’éliminer chaque année environ 15% des émissions de dioxyde de carbone générées par l’homme), accès à l’eau (en 2007, le service de régulation du débit de l’eau rendu par les forêts a été évalué entre 1360 et 5235 dollars par hectare et par an, uniquement pour les forêts tropicales), et de quoi me nourrir (la valeur de nourriture  provenant de la forêt a été évaluée entre 75 et 552 dollars par hectare et par an).

Quand on sait, d'après une étude réalisée par le climatologue Benjamin Cook et publiée en mai 2011, que la disparition de la civilisation Maya serait liée à la destruction des forêts et que cette explication est également avancée dans le déclin environnemental de l'Île de Pâques... cela pose une question: ne devrions nous pas être plus soigneux avec les poumons de la planète ?

En tout cas, voilà une campagne qui en jette et "envoie du bois", non ?

Pour aller plus loin

Anne-Sophie Novel / @SoAnn

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:35

 

LE MONDE | 01.12.2012 à 11h51 • Mis à jour le 03.12.2012 à 12h17 Par Rémi Barroux -

 

 
Une extrailleuse, en avril 2005 à Saint-Martin-de-la-Porte, au fond du tunnel de la descenterie du chantier du futur tunnel ferroviaire entre Lyon et Turin.

La grogne monte contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin, censée favoriser le ferroutage de part et d'autre des Alpes. Cette contestation qui s'étoffe ouvre, après l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, une nouvelle ligne de front entre les écologistes et le gouvernement. Car François Hollande et Jean-Marc Ayrault entendent mener à bien, coûte que coûte, les deux chantiers, inscrits dans la politique de transport et d'aménagement du territoire.

Le chef de l'Etat français et le président du conseil italien, Mario Monti, devraient réaffirmer, à l'occasion du sommet France-Italie qui se tient à Lyon lundi 3 décembre, l'intérêt du projet transalpin.

Le 28 novembre, lors du conseil des ministres, dans la continuité des engagements pris par Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé un projet de loi "autorisant l'approbation de l'accord pour la réalisation et l'exploitation d'une nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin".

Les opposants – écologistes, associations de défense de l'environnement, agriculteurs et élus locaux – ont fait connaître leur détermination à bloquer le projet lors d'un "avant-sommet" qui s'est tenu vendredi et samedi à Lyon.

 

PLUS LONG QUE LE TUNNEL SOUS LA MANCHE

Le député européen José Bové, également très en pointe dans la bataille de Notre-Dame-des-Landes, et plusieurs élus d'Europe Ecologie-Les Verts devaient être présents.

Lire :  Un dossier entaché de conflits d'intérêts?

Le Lyon-Turin est un chantier titanesque, plus long que le tunnel sous la Manche, et très complexe compte tenu du relief et de la géologie. Aujourd'hui, seuls 10 % des marchandises traversent les Alpes entre la France et l'Italie par le rail, contre 60 % en Suisse et 30 % en Autriche.

Les partisans du projet mettent donc en avant sa forte ambition environnementale qui permettra de réduire le trafic routier et ses nuisances. Tout en renforçant la sécurité.

Lire (édition abonnés) :  En Italie, les No TAV assistent, impuissants, au percement de la première galerie

Les "anti" qu'ils soient français, suisses ou italiens, tentent de fédérer leurs forces. Les Français devaient ainsi recevoir le soutien de leurs homologues italiens, plus virulents, qui comptent manifester lundi à Lyon et dont plusieurs militants étaient bloqués à la frontière samedi matin.

 

"SUSPICION DE CONFLIT D'INTÉRÊTS"

Globalement, ils réclament des mesures préalables, comme en Suisse, où le transport routier a été fortement taxé, et estiment que la ligne historique, celle qui passe par le tunnel du Mont-Cenis est suffisante pour assurer le fret, en forte diminution. Ils dénoncent "les désastres environnementaux", et plus précisément "les conflits d'intérêts et les rapports douteux" ainsi que les coûts "exorbitants " du futur tunnel.

Le député (UMP) de Savoie et maire d'Aix-les-Bains, Dominique Dord, a ainsi exprimé son doute sur "les informations officielles sur lesquelles nous fondons nos raisonnements et nos décisions", allant jusqu'à évoquer une "suspicion de conflit d'intérêts au sein même de la commission d'enquête" publique.

Lancé lors d'un sommet franco-italien en 1991, le projet est aussi un casse-tête financier. Le coût du tunnel dit "de base" entre l'Italie et la France, a été d'abord évalué à 8,5 milliards d'euros. Mais, selon la Cour des comptes qui a adressé, en août, à Jean-Marc Ayrault un référé sur le projet, les "coûts prévisionnels sont en forte augmentation".

L'estimation du coût global est passée de 12 milliards d'euros, en comptant les accès au tunnel côté français, à "26,1 milliards d'euros". Et de regretter que "d'autres solutions alternatives moins coûteuses ont été écartées sans avoir été explorées de façon approfondie".


IL FAUT AUSSI INVESTIR DANS LES TRAVAUX D'ACCÈS

L'Elysée et le gouvernement sont conscients du problème que représente le financement du projet, surtout en période de recherche d'économies. A Lyon, François Hollande devrait appeler l'Union européenne au secours et lui demander de maximiser son financement. Soit 50 % du coût des travaux préparatoires et 40 % des travaux définitifs. Rien de sûr. L'allocation de ces sommes dépend du futur budget européen 2014-2020, lui aussi soumis aux lois de la rigueur. Sans ces engagements, avance-t-on au gouvernement, "il sera impossible de conclure".

Outre le financement du tunnel lui-même, il faut aussi investir dans les travaux d'accès et la mise en cohérence du schéma de transport, notamment le contournement du Grand Lyon.

Des milliards d'euros qui reposeront sur l'Etat français et les collectivités territoriales. Si les partisans du projet, conscients du problème financier, veulent dissocier les deux étapes du projet Lyon-Turin, beaucoup reconnaissent qu'elles sont complémentaires et indispensables à la cohérence globale. Une partie des enquêtes d'utilité publique sur ces travaux "franco-français" est en cours.

Les opposants entendent bien batailler ferme à cette occasion. La mise en service du tunnel, prévue pour 2023, pourrait être repoussée à 2028-2029.

 

Rémi Barroux -

 

                                                                          ********************************************

 

Un dossier entaché de conflits d'intérêts ?
LE MONDE | 03.12.2012 à 11h43 • Mis à jour le 03.12.2012 à 12h14 Par Rémi Barroux -

 
Les opposants au projet s'appuient sur un référé de la Cour des comptes pour demander "l'annulation des enquêtes préalables à la déclaration d'utilité publique".

Dans leur charge contre le tunnel ferroviaire Lyon-Turin, les opposants évoquent des "conflits d'intérêts" qui pourraient faire invalider les enquêtes d'utilité publique menées autour du projet. Ils ont écrit, le 14 novembre, aux préfets de Savoie, du Rhône, de l'Isère et de l'Ain pour demander "l'annulation des enquêtes préalables à la déclaration d'utilité publique" pour le projet de contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise et la création d'une nouvelle liaison ferroviaire entre Grenay (Isère) et Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie).

A l'appui de leurs accusations, les signataires du document citent la Cour des comptes. Dans un référé du 1er août, la Cour souligne qu'"il conviendra de veiller à ce que cette indispensable certification soit réalisée par des experts n'ayant pas eu à travailler sur le dossier et n'ayant pas de conflit d'intérêts au regard des suites du projet".

De quoi s'agit-il ? Selon les opposants, des membres de la commission d'enquête "ont déjà délibéré sur des dossiers déclarés dépendants du dossier Lyon-Turin".

Ainsi, le président de la commission d'enquête, Pierre-Yves Fafournoux, a participé comme simple enquêteur au travail sur le contournement de Lyon. Le rapport d'enquête, sur ce dossier, donnait un avis favorable en estimant que le taux de rentabilité interne du contournement ferroviaire autour de Lyon (CFAL) était "très dépendant (...) en particulier de la réalisation de la voie Lyon-Turin". "A partir de là, M. Fafournoux ne peut qu'avoir un avis favorable à la future ligne Lyon-Turin qui confortera l'avis émis précédemment sur le contournement de Lyon", explique Daniel Ibanez, l'un des responsables des opposants au tunnel.

Autre problème, selon M. Ibanez : M. Fafournoux a dirigé un cabinet d'étude, le Cedrat, qui a réalisé, dans les années 1990, une étude utilisée par la suite par la SNCF dans un dossier technique pour la liaison ferroviaire Lyon-Turin. "Dans le cadre de son travail de président de la commission d'enquête, M. Fafournoux ne peut se déjuger et rejeter des travaux qu'il a réalisés quelques années auparavant." Il a eu à travailler sur le dossier, un biais possible dénoncé par la Cour des comptes.

Autre conflit d'intérêts "probable", indiquent les opposants, la commission d'enquête invite Réseau ferré de France "à étudier le mémoire de l'entreprise Truchet TP" sur un projet de stockage de 950 000 mètres cubes de remblais. Or l'un des enquêteurs, Guy Truchet, n'est autre que le frère de Roger Truchet, le président de l'entreprise de travaux publics Truchet TP.

Le Canard enchaîné, qui a révélé l'affaire le 3 octobre, indique que le coût de l'opération de stockage pourrait générer "un chiffre d'affaires de 20 à 50 millions d'euros". "Le problème n'est pas que l'entreprise ait rédigé ce mémoire repris par la commission, explique M. Ibanez, mais qu'à aucun moment Guy Truchet n'ait mentionné son lien de parenté ou proposé sa démission."

Rémi Barroux -

 

Un projet vieux de vingt ans

1991 Création du Comité français pour la Transalpine et du Comitato Transpadana pour promouvoir la réalisation du tunnel.

Mars 1999 Accident du tunnel du Mont-Blanc (39 morts).

2001 Accord franco-italien décidant la réalisation du Lyon-Turin.

2004 Vote au Parlement européen inscrivant le tunnel dans la liste des projets prioritaires.

Janvier 2011 Le tracé définitif et la répartition des coûts de la première phase sont fixés. La mise en service est prévue pour 2023.

 


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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:29

 

LE MONDE | 03.12.2012 à 15h19 • Mis à jour le 03.12.2012 à 17h32 Par Pascale Krémer -

 

 
Un atelier de recherche d'emploi à la Mission locale d'insertion de Sénart, le 29 novembre.

Le diagnostic est sévère, il place la ministre de la jeunesse, Valérie Fourneyron, qui voit "tous les indicateurs se dégrader", devant "l'impérieuse nécessité d'agir rapidement". Fragilisation accrue, risques d'exclusion, creusement des inégalités entre jeunes sur fond de crise économique : le premier rapport de l'Observatoire de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep) sur la situation de la jeunesse en France, qui sera présenté, mardi 4 décembre, lors de rencontres organisées au Conseil économique, social et environnemental, vient rappeler au président de la République le bien-fondé de sa priorité affichée de campagne et l'urgence d'une politique publique à la hauteur des promesses et de l'enjeu. Un conseil interministériel se prépare sur le sujet, dans tous les ministères ; il devrait se tenir en février 2013. Des mesures fortes seront annoncées, promet Mme Fourneyron.

Car les jeunes sont bien les premières victimes de la récession. Tous ne la subissent pas aussi violemment. Plutôt que le portrait d'une génération sacrifiée, ce rapport dessine la ligne de fracture entre deux jeunesses qui s'éloignent l'une de l'autre.

La première est dotée de diplômes, ils continuent bon gré mal gré de la protéger. La seconde en est dépourvue, elle est guettée par la pauvreté. Ce sont ces 15 % de jeunes qui ne sont ni en études, ni en formation, ni en emploi. Nulle part. Et que la puissance publique aide peu. Le taux de pauvreté des 18-24 ans atteint 22,5 %. Depuis 2004, il a progressé de 5 points. Au total, plus d'un million de jeunes sont désormais confrontés à une situation de grande précarité.

Olivier Galland, sociologue et directeur de recherche au CNRS, préside le conseil scientifique de l'Injep, établissement public (créé en 1953, repensé en 2010) qui a notamment pour mission de dresser tous les deux ans un état des lieux de la situation des jeunes en France. Il évoque les conclusions du rapport auquel il a contribué.

Pourquoi avoir choisi le thème des inégalités au sein de la jeunesse ?

 Ces dernières années, l'accent a surtout été mis sur les inégalités intergénérationnelles. Or je ne crois pas à la théorie de la "génération sacrifiée". C'est faire l'hypothèse que la génération des jeunes forme un tout qui s'oppose aux générations aînées. Mais au sein même de la jeunesse, l'hétérogénéité grandit. Dans les enquêtes et sondages, ni les adultes ni encore moins les jeunes ne reconnaissent ce clivage intergénérationnel. Les jeunes ne se sentent pas discriminés en tant que génération. Sans doute parce qu'existent de très fortes solidarités intergénérationnelles informelles à l'intérieur des familles - ce qui renforce les inégalités entre jeunes selon qu'ils peuvent, ou non, être aidés.

La famille demeure un soutien de poids ?

Les parents font des efforts extraordinaires pour les jeunes adultes, qui ne sont pas les "Tanguy" que l'on décrit. Depuis quinze ans, l'âge moyen de décohabitation n'a pas évolué significativement, il demeure aux alentours de 20 ans. Contrairement au modèle nordique, où l'on part tôt mais en étant ensuite très soutenu par la puissance publique, et au modèle méditerranéen où l'on reste jusqu'à 30 ans chez les parents pour accumuler des ressources, le modèle français est intermédiaire : on part assez tôt mais en restant à proximité géographique, affective, matérielle de la famille, dans un apprentissage progressif de l'autonomie.

Le rapport montre de grandes inégalités d'insertion dans l'emploi...

 En France, s'exprime une sorte de préférence collective pour les "insiders" déjà en emploi, très protégés par rapport à ceux qui sont aux portes et subissent les à-coups de la conjoncture. A l'instar des jeunes. Dans les pays où l'apprentissage est très développé, ou le marché du travail est plus flexible, il y a partage de la flexibilité entre les générations.

En France, la variable d'ajustement de l'économie, ce sont les jeunes : 22 % de la population active mais 40 % des chômeurs, indiquons-nous dans le rapport. Sur six millions de jeunes actifs, un million est au chômage au sens du BIT. Et l'augmentation du chômage de longue durée est particulièrement préoccupante chez ces jeunes (+ 5,6 % entre 2008 et 2010). Mais toutes les jeunesses ne souffrent pas de la même façon. Le clivage se creuse, dans l'accès à l'emploi, entre diplômés et non-diplômés.

Plus que jamais en temps de crise, les diplômes protègent du chômage ?

 Selon les chiffres Insee cités dans le rapport, le taux de chômage (2011) des 15-29 ans est de 9 % pour les diplômés du supérieur, de 22 % pour les titulaires d'un bac, CAP ou BEP. Mais de 46 % pour les non-diplômés. Le taux de pauvreté (disposer de revenus inférieurs à 964 euros mensuels, en 2010) est de 30 % pour les non-diplômés, contre 10 % pour les diplômés du supérieur. Dans l'insertion professionnelle, le diplôme est devenu un avantage relatif plus important qu'il ne l'était il y a vingt ou trente ans. Il reste une protection extraordinaire contre le chômage. Les diplômés continuent, même si c'est plus tardivement, de décrocher le Graal, le CDI. 80 % l'obtiennent entre 25 et 30 ans. Sur dix, vingt ans, le phénomène de dévaluation des diplômes n'est pas si marqué que cela. Et tous les diplômes protègent. Certes, davantage à mesure que leur niveau monte. Mais l'insertion professionnelle d'un titulaire de CAP ou de BEP est plus proche de celle d'un diplômé du supérieur que de celle d'un non-diplômé.

 

Lire l'intégralité de l'interview (zone abonnés) et Les critères d'accès au RSA-jeunes pourraient être assouplis


Pascale Krémer -

 

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