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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 22:35

 

 Marianne - Mercredi 12 Décembre 2012 à 05:00

 

Laurent Mauduit*

 

 

POL EMILE/SIPA
POL EMILE/SIPA

Début 2011, c'est une histoire qui a fait grand bruit. A l'époque, le secrétaire de la section CGT des employés communaux d'une petite bourgade de Moselle, Nilvange, avait annoncé qu'il rejoignait le Front national. Si l'affaire avait eu cet écho, c'est que le village est situé au cœur de ce qui était autrefois le premier bastion de la sidérurgie française et qui n'est plus maintenant qu'un champ de ruines.

On y avait donc vu un symptôme de la désespérance sociale. Et puis aussi un avertissement inquiétant. Un avertissement d'abord à Nicolas Sarkozy qui avait promis aux sidérurgistes de Gandrange - distant de Nilvange de moins de 20 km - que leur usine ne fermerait pas, avant de les abandonner à leur sort. Et puis aussi un avertissement aux partis de gauche, qui ont parfois, eux aussi, été contaminés par le virus libéral du laisser-faire.

Depuis, l'affaire a visiblement été oubliée. Pis que cela ! Ce que Nicolas Sarkozy a fait hier à Gandrange, François Hollande le refait aujourd'hui à Florange. Avec le même cynisme, la même rouerie, les mêmes mensonges. Oui ! les mêmes mensonges... Il y en a eu tellement ces dernières semaines qu'il n'est guère difficile de les recenser.

D'abord, il y a le mensonge proféré le 30 novembre par Jean-Marc Ayrault, quand, désavouant Arnaud Montebourg, il présente l'accord conclu entre le gouvernement et la direction d'ArcelorMittal comme une victoire. Bien qu'il s'agisse d'une pitoyable reculade. Qu'on en juge. Alors que, peu avant, le fougueux ministre du Redressement productif avait tonné contre le patron du groupe sidérurgique, affirmant que l'on ne voulait «plus de lui en France» - au motif qu'il n'avait respecté «aucun de ses engagements» - et le menaçant d'une nationalisation provisoire, voilà d'un seul coup que le Premier ministre se réjouit d'un accord... qui laisse totalement les mains libres au groupe Mittal.

Plus de menace de nationalisation ! Pas de remise en marche des hauts-fourneaux de Florange, à l'arrêt depuis quatorze mois ! Tout juste la direction promet-elle de réinvestir à terme 180 millions d'euros et de ne pas procéder à un plan social. Mais on sait ce que valent les engagements de Mittal : rien du tout. Déjà, en 2006, lors de son OPA sur Arcelor, le groupe avait promis de ne pas fermer Florange. C'était consigné noir sur blanc, avec cette précision : «Les sites français bénéficieront d'investissements dans un futur prévisible, afin de renforcer leur compétitivité.»

Le deuxième mensonge, aussi grave, est celui proféré par François Hollande, le 24 février 2012, quand, juché sur un camion à Florange, il promet aux sidérurgistes qu'il les défendra en prenant une loi obligeant un industriel à céder une usine viable promise à la fermeture. Car, depuis, cette loi n'a toujours pas vu le jour. Et, quand bien même le gouvernement serait-il de bonne foi et n'aurait simplement pas eu le temps de légiférer en ce sens, il avait un autre moyen d'honorer la promesse du candidat, c'était de reprendre à son compte l'idée avancée par Arnaud Montebourg d'une nationalisation transitoire, qui revenait exactement au même, mais qui a donc été rejetée. Comme dans le cas de Nicolas Sarkozy pour Gandrange, François Hollande n'a donc pas tenu sa promesse pour Florange.

Le troisième mensonge - à moins que ce ne soit de l'incompétence - a été énoncé le 19 octobre par Jean-Pierre Jouyet, président de la future Banque publique d'investissement, quand il a accablé le site de Florange, en le rangeant au nombre des «canards boiteux». Car, au contraire, si la conjoncture est déprimée, le site de Florange n'en est pas moins l'un des fleurons qui symbolisent l'excellence technologique de la sidérurgie française. Et c'est bien pour cela qu'en 2006 Mittal a aussi voulu mettre la main sur ce site, et non pas le fermer comme Arcelor l'avait prévu : pour disposer de ce savoir-faire, quitte ensuite à organiser des transferts de technologie et des délocalisations de production.

Et on approche ici du quatrième mensonge. Car François Hollande avait pris aussi cet engagement : «Notre ennemi, c'est la finance.» Or, s'il y a un groupe industriel qui symbolise les perversions de la finance dérégulée, c'est ArcelorMittal. Cornaqué par la plus sulfureuse des banques, Goldman Sachs, criblé de dettes (22,5 milliards d'euros) à cause d'une course folle à la mondialisation, mais servant à ses actionnaires des dividendes hallucinants (2,8 milliards d'euros en 2011, soit plus que son résultat net), disposant d'une réputation sociale détestable, ArcelorMittal est une caricature des excès auxquels peut conduire la financiarisation de l'industrie.

Alors, pourquoi avoir rendu les armes contre un pareil «ennemi», sans même avoir combattu, sans même oser une nationalisation, fût-elle partielle et seulement transitoire ?

La question risque de hanter longtemps la gauche. Pour une raison que Trotski avait formidablement détaillée dans son célèbre opuscule Où va la France ? : «Quand le peuple ne trouve pas de solution dans l'espoir révolutionnaire, il peut être tenté de la chercher dans le désespoir contre-révolutionnaire.» Traduction en langage contemporain : quand la gauche n'assume pas sa mission de transformation sociale, elle prend le risque de renforcer l'extrême droite et d'attiser le vote protestataire.

laurent.mauduit@mediapart.fr


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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 22:26

 

Elsa Fayner | Journaliste Rue89
Yann Guégan | red. chef adjoint Rue89

 

 

Rue89 s’est plongé dans dix ans de bilans sociaux. Résultat : augmentation des absences pour maladie à tous les échelons. En cause : la baisse des effectifs, et trop peu d’accompagnement. La preuve en courbes.

Depuis 2002, La Poste a vu un quart de ses effectifs partir, son organisation revue en profondeur, ses métiers évoluer. En mars dernier, après trois suicides en six mois, le PDG de La Poste, Jean-Paul Bailly, avait annoncé des « ajustements » dans les réorganisations.

Un rapport sur les conditions de travail a en effet été remis. La direction a annoncé en septembre un « allègement de la pression sur les effectifs » avec 5 000 recrutements supplémentaires d’ici à 2014.

Pour les syndicats, la manière même dont les réorganisations sont menées aggrave le malaise.

Une plainte collective pour harcèlement

Le 31 octobre, un salarié de La Poste mettait de nouveau fin à ses jours sur son lieu de travail. Des salariés se sont rassemblés et préparent une plainte commune pour harcèlement institutionnalisé.

Mardi 11 décembre, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a reçu les représentants syndicaux pour faire un point sur les conditions de travail.

Contactée, La Poste n’a pas répondu à notre demande d’entretien.

 

  • -24%

    Depuis 2002, pic des effectifs, La Poste a perdu plus de 77 000 emplois, soit 24% de son effectif, avec une accélération de la décrue en 2006.

    Tous les métiers sont touchés : courrier, services financiers, tri, etc. Mais pas tous les statuts : la baisse du nombre de fonctionnaires atteint 40%, alors que le nombre de CDI croît de 33%.

    Un rapport a été commandé par la direction à Jean Kaspar pour évaluer les conséquences de cette réduction des effectifs, suite à plusieurs suicides de postiers. Constat : « Le sentiment général est qu’il faut “faire plus avec moins”, au détriment de la qualité de services et de la santé des agents. »

    D’autant plus que les réorganisations se sont succédées « sans transparence », déplore Pascal Panozzo, de Sud PTT : « La Poste n’a jamais affiché d’objectif d’ensemble des réductions et n’a pas non plus précisé de calendrier. Les réductions ont été opérées site par site, années après années. »

  • +11%

    Le taux d’absentéisme pour maladie a augmenté de 11% en cinq ans. Il a progressé pour les fonctionnaires comme pour les contractuels. L’écart entre eux devient minime en la matière.

    Il a également augmenté pour des catégories habituellement peu exposées : les cadres supérieurs voient leur absence pour maladie progresser de 66% (contre une augmentation de 9% pour les cadres).

    Le syndicat professionnel des médecins de prévention de La Poste s’inquiétait déjà en 2010, dans une lettre envoyée au président du groupe, d’un taux d’absentéisme « sans précédent », de maladies professionnelles et accidents du travail « en très forte augmentation », mais également de « suicides ou de tentatives de suicide, dont on peut penser qu’ils sont exclusivement liés à des situations de vie professionnelle ».

    Pour ces médecins, la réduction des effectifs n’est pas seule en cause, la manière dont elle a été menée a joué : « une communication trouble et à deux vitesses », des reclassements impossibles, des agents placés « en sureffectif au gré des réorganisations », des organisations du travail « en décalage avec la réalité du terrain », etc.

    Les médecins vont plus loin : « La Poste crée des “inaptes” physiques et psychologiques ».

  • +7%

    La masse salariale a peu évolué depuis 2005. C’était le but : le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, expliquait en mars 2011 que le groupe avait « accompagné la décroissance des activités » y compris « dans la maîtrise de la masse salariale ».

    Pourtant, dans le même temps, le groupe perdait 57 000 postiers. Comment expliquer que la masse salariale n’ait pas baissé ? Pour Jean Kaspar, à qui la direction a commandé un rapport, aujourd’hui « les effectifs sont moins nombreux, plus qualifiés, plus stables et mieux rémunérés ».

    Les salaires inférieurs à 1 200 euros par mois ont en effet disparu en 2011. A l’autre bout du spectre, le montant brut des dix plus grosses rémunérations a également augmenté depuis 2005, ainsi que leur part dans la masse salariale.

  • -8%

    « L’accompagnement des mobilités professionnelles, l’adaptation et le développement des compétences des postiers et des postières » se trouvent au « coeur de la politique de ressources humaines », assure La Poste dans son Document de référence 2011. C’est nécessaire pour l’entreprise « dans un environnement fortement évolutif, où l’ensemble des métiers connaissent ou connaîtront des évolutions profondes ».

    Et pourtant. Le nombre de jours de formation a chuté de près de 8% entre 2002 et 2011. Surtout, la part des formations d’adaptation au poste – et à l’évolution des emplois – a diminué.

    Les plus touchés par cette baisse se trouvent au bas de l’échelle hiérarchique.

    Dans sa lettre du 20 mai 2010, le syndicat des médecins de prévention dénonce « une très forte pression commerciale individuelle et quotidienne (...) sur les guichetiers, sans formation, et surtout sans analyse des impacts sur les individus ».

  • x2

    En dix ans, le nombre de promotions a explosé. Le taux de promotion a plus que doublé.

    Ce sont les agents de maîtrise et d’exécution qui ont été le plus massivement promus. Viennent ensuite les cadres, qui détiennent un record : les promotions au sein de la catégorie des cadres ont été multipliées par cinq.

    Pour Pascal Panozzo, de Sud PTT, il s’agit de « faire passer la pilule », de donner de « petites responsabilités » pour « ne pas avoir de résistance » face aux réorganisations successives.

    Depuis 2009, le nombre de promotions connaît une baisse sensible.

  • +23 %

    Le chiffre d’affaires de La Poste a augmenté de 23% entre 2002 et 2011. Depuis l’arrivée de Jean-Paul Bailly à la tête du groupe, la Poste s’est « métamorphosée », constate Jean Kaspar dans son rapport : le groupe a été réorganisé (par métiers), la Banque postale a été créée, une démarche plus commerciale adoptée, les équipements modernisés, les effectifs réduits, etc. Enfin, en 2010, La Poste est devenue une société anonyme.

    Pour Jean Kaspar : « D’un point de vue économique, on peut affirmer que cette stratégie a été couronnée de succès : elle a d’abord permis une augmentation du chiffre d’affaires et engagé la progressive montée en puissance du colis et de la banque dans la composition des résultats du groupe. »

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 22:20

 

Article du collectif Nîmois contre le chômage et la poéc

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 22:15

 

 

LES INDIGNE/E/S  Chaque mercredi à 18h et samedi  à 13h Maison Carrée + pique nique

Chaque mardi Repas à l’Assoc Côté Jardins Solidaires 0466845199

Agenda Démosphère Gard-Cévennes http://gard.demosphere.eu

 

Dates

Evènement

Lieu

heure

Mercredi 12/12

Conf de presse manif 15/12

Café Olive

11h

Mercredi 12/12

Réunion RESF Nîmes

Local APTI

18H

Mercredi 12/12

Réunion Collectif halte au  nucléaire Nîmes

Bar OTENKO Gambetta

18h30

Jeudi 13/12

Notre Dame Des Landes  

Gare routière

CG

8h30

9h30

13 et 14/12

Marché de Noël Assoc « Le Pont »

Clinique  Pont du Gard . Remoulins

14 à 18h

Jeudi 13/12

Conf TRANSPORTS, des infrastructures pour quelle efficacité économique ? »

Hôtel atria

18h30/

20h30

Jeudi 13/12

AG extraordinaire d’ATTAC au Com quartier

Placette

18h15

Vendredi 14/12

 Les Roms en France et à Nîmes : Histoire situation juridique et sociale, cerner leurs besoins :  Assoc solidaires de femmes immigrées

Ancienne Ecole H.Wallon Pissevin. S’inscrire

9h30 à 17h

Vendredi 14/12

Repas AZUR Goûtons un quartier épicé

CSCS Valdegour

12h

Vendre 14/12

Amis Huma « Robespière,citoyen révolutionnaire français »C.Mazauric/Corbières

Maison Protestantisme

18h

Vendredi 14/12

Vernissage Expo Carrément/Michel Arnéguy ++

Galerie 4 Barbiers 

18h

Vendredi14/12

ATTAC Uzège :Film »Goldman Sachs, la banque qui dirige le monde »

St Quentin la Poterie

20h30

Samedi 15/12

Femmes en noir pour la Palestine

Place de l’Horloge

11 à 12h

Samedi15/12

Marché Noël «Bienvenue à bord »Expo vente Apéro à 18h

2 Cours Nemausus Appart 101 1er ét

13 à 19h

Samedi 15/12

Manif chômage précarité exclusion sociale licenciements :Résistance et  solidarité

SERNAM à Nîmes

Place St Charles

14h et apéro 17h

Samedi 15/12

Solidarité avec les prisonniers Palestiniens : le témoignage d’un prisonnier libéré,films :AFPS, UJFP, Femmes en Noir

Maison du Protestantisme

19h

Dimanche 16/12

Concert Ensemble polyphonique Eurydice et ensemble instrumental Orphée

Petit Temple

17h

Lundi 17/12

Café repère : grands projets inutiles et imposés.Film, débat, soupe

Anduze

19h30

20h30

Mardi 18/12

Veillée pour Gaza et la Palestine

Carré d’Art

17h30

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 22:03

 

http://zad.nadir.org

mercredi 12 décembre 2012, par zadist

 

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bâs : http://lazad.noblogs.org/

Point d’info permanent sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici.

Les trucs utiles à prendre en venant ici :

- équipe legale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération
- équipe médicale : 07 60 26 42 14 !! ATTENTION changé le 4/12
- Accueil "hors contrôle" : 06 32 98 78 36
- liste du matos à ramener (mise à jour le 25/11)

Lieux expulsables : Il reste de nombreuses cabanes su sol et dans les arbres expulsables entre le Phare Ouest et la Gare de Vigneux.

A propos de la situation de la Chataigne : communiqué suite au rendu du procès, point sur la situation avant le procès et appel à occupations en cas de destruction.

Il y 3 nouveaux arrêtés préfectoraux pour Vigneux de Bretagne et Notre dame des Landes : Interdiction pour le transport de carburant ; interdiction pour le transport des explosifs, produits inflammables, feu d’artifices et l’interdiction de véhicules qui contenant des materiaux de construction. RD81 entre les Ardilières et la commune de Vigneux (carrefour de la Saulce), voie communale 1 (NDDL) des Perrières aux Ardilières, voie communale 11 (NDDL) du Chêne des Perrières à la Boistière, voie communale 5 (Vigneux) de la Boistière à Vigneux


Les autheurs de cette Article ne sont pas tout-e-s francophone a l’origine. Merci de votre comprehension et tolerance !

Fil d’infos

Lectures du soir : sur le survol du ciel nantais par effraction sur la lettre à lulu, "Moralité, le ciel est truqué. Si on continue, on va y dénicher un double fond."  : sur le parcours de Nicolas Notebaert : Quand le président de Vinci Airports travaillait pour le ministère des Transports

quelqu’un suggère de s’intéresser aussi aux " conflits d’intérêts entre la justice et la polique-économique et financière car souvent la justice, c’est le cas de le dire, justifie tout. Dans le dossier NDLL, trouver les conflits d’intérêts avec les lobbies, les politiques, la finances. C’est un cas pointu d’investigation où les vrais journalistes indépendants , les citoyens informés ou des personnes proches de ses milieux doivent dénoncés."

Aujourd’hui commencait Le Bocage à Nantes, pour la suite des aventures : https://lebocageanantes.wordpress.com/

- 23h44 8 fourgons de CRS à l’hotel ibis au rond point ragon et le même nombre qu’hier au westhotel de la chappelle sur erdre.

merci pour tous les messages pour la photocopieuse ! les diagnostiques à distance semblent concorder : elle aurait froid ... on attend que le soleil se lève pour appuyer sur les touches 2 et 8....

- 22h43 Moins drôle : carrefour de la Saulce bloqué, merci pour la chère liberté de circulation de Monsieur le Préfet !!! pour les piétons, vélos et motorisés, on a vraiment pas la même définition du mot liberté Les GM surveillent aussi les sorties de la Forêt sur la D81 avec des gros projecteurs.

Pour garder le moral un petit lien vers un article de Ouesttorche assez bidonnant ici On se rappelle une jolie chanson : Oui Monsieur le préfet, Christian de Laverné, Nous sommes des terroristes, Comme tu dis aux journalistes !

- 21h54 une personne vient d’être interpellé au carrefour du moulin de Rohanne

- 21h38 mail reçu suite à notre panne de photocopieur : Canon ir 3300 display shows error E000003-0000 Votre copieur à eu froid, cette erreur correspond à un problème de température au niveau du four (les rouleaux chauffant). Je vous confirme : il n’y a pas que le photocopieur qui a froid !

On vous remercie toutes et tous pour tous vos message mail, mais on a des gros problèmes techniques alors c’est quasi impossible de vous répondre individuellement... On fait ce qu’on peut...

Unchouette article à lire ici écrit par des épines du rosier, merci d’avance de nous envoyer les traductions que nous mettrons en ligne

Appel à un technicien canon solidaire : On nous a donné une photocopieuse canon ir3300 mais elle affiche maintenant le code d’erreur E000003-000 et nous demande de contacter le service technique. Si quelqu’un sait la marche à suivre pour qu’elle soit à nouveau opérationnelle, merci d’avance de nous écrire

- les activités de la soirée : ce soir, projections de films réalisés sur la ZAD à la Sécherie, soirée "observation des étoiles" à la Chataigneraie, discussions diverses et variées dans différents coins de la ZAD....

- 19h28 : on nous signale que 12 fourgons de GM sont toujours au carrefour du Moulin de Rohanne, un certains nombre seraient aussi dans le bourg de Vigneux

- 18h30 : selon la gendarmerie, la personne arrêtée ce matin vers la Châtaigne viendrait d’être mise en garde à vue et "tout va bien".

DEMANDE concernant l’HEBERGEMENT pour les 15/16 : Ce week-end, à l’occasion des rencontres inter-comités, des gens vont venir de partout ! Pour l’hébergement, il est prévu que les 2 personnes par comité qui participeront aux rencontres elles-mêmes puissent dormir dans la salle où ça se passera. Pour les autres personnes venues sur place, on demande à être le plus autonomes possible en matière d’hébergement. Mais on imagine bien que tout le monde ne pourra/voudra pas dormir sur la Zad étant données les conditions climatiques. Donc on propose :
- à celleux qui vivent autour d’ici et peuvent héberger du monde pour les nuits de vendredi 14 et samedi 15 de nous le faire savoir en écrivant à reclaimthezad@riseup.net en mettant en objet "proposition d’hébergement pour les 15/16"
- à celleux qui voudraient dormir hors Zad (et avec plus de confort) de nous le faire savoir en écrivant à reclaimthezad@riseup.net en mettant en objet "demande d’hébergement pour les 15/16"

On tentera de vous mettre en contact !

Pour les autres infos récentes concernant ce week-end, voir ICI

-  17h09 : Voici l’ordonnance autorisant l’expulsion par la préfecture qui s’appuie sur l’occupation des cabanes par "diverses personnes difficilement identifiables"

PDF - 133.6 ko

et un communiqué de réponse ici

-  15h10 : D’autres sources journalistiques confirment qu’une ordonnance a été prise par le tribunal pour autoriser l’expulsion des personnes de la Chat Teigne. Article ici

-  14h58 : La pelleteuse est partie en direction de Vigneux, gardez les yeux ouvert.

-  Article : Quand le serpent se mord la queue ou la multiplication des contradictions (pour pas dire qu’on nous prend pour des cons !) : Ce matin sur France Inter => http://www.franceinfo.fr/politique/...

- 14h44 : Une pelleteuse est sur le chemin des Fosses noires en direction du carrefour du chemin de Suez... on ne sait pas si elle est escortée ou non. On reste sur nos gardes !

- 14h21 : Selon Presse océan, le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire aurait ordonné hier après la décision autorisant la destruction des cabanes, l’expulsion de tous les occupants de la Chat-Teigne à la demande du préfet... On se penche sur cette info pour voir si elle se vérifie et vous en dit plus dès que possible.

-  13h40 : Les blocages sont levés, les flics qui étaient au carrefour FOsses noires/chemin de suez sont retournés sur la route de l’isolette. Par contre les contrôles et les fouilles continuent.

-  13h38 : POINT SUR LES BLOCAGES AUX CARREFOURS DE LA SAULCE/FOSSES NOIRES ET LES ARDILLIERS Les habitants qui ne pouvaient accéder à leur maison ont pu être rajouté sur la liste des personnes autorisées. La mairie démend sa participation en commun avec la préfecture à la réalisation de la liste alors que cette info à été donné par les GM aux deux endroits de blocages. Il a fallu que les habitants, très énervé ! se rendent à la mairie pour qu’un conseiller les accompagne et se débrouille avec la préfecture pour leur donner l’autorisation. On se demande si cette liste avait pour but de faciliter le passage à certaines personnes ou plutôt de bloquer des habitants participant activement à la lutte...!

-  13h29 : Apparement il y a des camions de GM au carrefour de la Boissière (à l’Est de la zone sur la route qui va de la Paquelais à Notre-dame-des-Landes) et aussi au carrefour à côté du rosier qui permet d’aller soit à VIgneux soit au Temple de Bretagne.

HAHA, la blague de journée : Notre Dame des Landes : le conseil général de Loire Atlantique soutient les "habitants atypiques"

Article : Notre-Dame-des-Landes. Aéroport : la commission du dialogue arrive à Nantes

APPEL : Rassamblement fini, les habitant-e-s ont en fin reussir de rentrer !

Par Rapport des habitant-e-s qui peuvent pas rentrer chez eux, selon des journalistes cet document serai pas signé par le maire de notre dame des landes. Va savoir....

INFO : Bien, bien, on les a tout-e-s ensembles a Nantes le 13 et 14 Décembre - ventilons les cerveaux... : un colloque national eolien aura lieu le 13 et 14 decembre 2012 à la cité des gorets, euh pardon, cité des congrès...un rassemblement placé "Sous le haut patronage de Jean-Marc AYRAULT, Premier ministre" en présence de : Jacques AUXIETTE, Président du Conseil Régional des Pays de la Loire, ....... a LIRE

- Par rapport des fachos sur Facebook en soutien avec NDDL

APPEL AU RASSAMBLEMENT AVEC DES HABITANT-E-S DE LA ROLANDIERE en face de la mairie de Notre dame des Landes dés que tout de suite. Selon les gendarmes qui les ont pas laissé passer, il aura une document qui signalise tout les habitant-e-s sur la zone qui ont la droit de passer. Ils ne sont pas dessus, malgre situé officiellement au centre zone. Cette document sera signé par la prefecture et le maire de Notre dame des Landes. ( Merci Jean-Paul ! Encore une fois tu nous montre ta veritable visage de traitre et collabo ! )

MESSAGE A LA PREFECTURE : Il y a des habitant-e-s qui aimerent bien rentrer midi chez eux. Vos chiens ne les laissent pas rentrer, malgre l’adresse sur leur carte grise et carte ID officiellement sur la zone. On previens les Journalistes qui sont sur place. Cela est une premièr sommtion ! après des semaines de contrôles, parfois 4 fois par jour, ca commence a faire trop !!

- 12h20  : La situation au Carrefour sans nouvelles !

RAPPEL : Le 15 Décembre à 16h Il y a la Manif Anti-Rep à Nantes : Contre la Répression - Outrage et Rébellion

From ZADécembre

et juste avant à 14h Pas de compromis avec l’homophobie

Qu’est ce que les journaux raconte dans ce moment : Hulot espère qu’il est « encore temps de revoir la messe » à Notre-Dame-des-Landes

Notre-Dame-des-Landes : « Tant qu’on sera là, les travaux pour l’aéroport ne pourront pas commencer »

Notre-Dame-des-Landes : les opposants promettent des actions dans toute la France

INFO : LA Zad n’est pas sur facebook. On nous a signalé une comportement "bizarre" voir "facho" par la personne qui tiens la groupe "Contre l’aéroport de NDDL". On a pas acces a facebook, et puis non, on en veut pas ! Qui est dessus, soyez vigilantes et si vous remarquer des comportement nationaliste ou fascist, signalez, spamez, fait le comprendre que ni içi ni d’ailleurs il aura place pour eux !! No Pasaran !!!

- 11h49 : le carrefour Fosses noires/chemin de suez est prise par les keufs, ils bloquent des véhicules, mais aussi des vélos et pietons, pareille aux Ardillières.

- 11h04 : ERRATUM - la flicaille n’est pas coté Ouest vers le Rosièr.

- 10h44  : il y a apparament 20 fourgons vers le carrefour de fosses noires/chemin de suez sur la D81, situation bien tendu, mais dans cette moment même, plus des affrontements

- 10h21 : Encore 4 fourgons qui sont parti de Vigneux, probablement de renforts pour les affrontements. aussi, D81 est bloque par les keufs aux Ardillieres. une interpellation et aussi ca chauffe a la barricade ouest de la Chateigne

- 10h09 : Des affrontements au carrefour de fosse noires / chemin de suez ! Apparament les flics a la Isolette se sont fait dégagés tout a l’heure et du coup ils sont revenu en renforts. Ca gaz et flashball pas mal..

- 9h55 : les dispositif est jamais arrivé au carrefour fosse / suez sur la D81, ca veut forcement dire qu’ils sont parti direction Rosièr / ferme d’un paysan pastrespot qui est en train de partir. Bon voyage serge, et surtout reviens pas !

- 9h35  : et encore un 15aine de fourgons qui viennent de Vigneux en grande vitesse direction Les Ardillieres

- 9h32 : 7 fourgons en provonance de Vigneux vers NDDL

INFO : 12/12/12 à partir de 12h12 RIRENAUGURATION Ramenons le Bocage à Nantes. Plus d’infos ici

- 9h24  : deux camions DDE avec des keufs aux Ardillières...

- 9h21 : Pas des nouvelles a vous raconter, apart qu’en fin, le soleil nous gate, il fait beau et notre ZAD adore se reveille magnifiquement :

INFO : Pas de centre d’enfouissement de résidus automobiles à Guémené

 :) merci pour tout les mots d’encouragement par rapport de géle ! Vous nous rechauffer le coeur...et les pieds...et les petites mains....

- 7h53 : encore calme, noir et froid sur la zone. Allé léve toi soleil !

- 7h19 : Bonjour La ZAD de partout ! Içi, ca dors, et c’est tant mieux. Il fait froid, tellement froid que le robinet d’exterieure est gélé. Un fort et chaud pensé a ceux qui dorment sous une serre ou tente. Ah Oui, et il y a 4 fourgon a l’Isolette, pas d’info pour l’Ardillières..


Mercredi 12 Décembre

Projection de films documentaires et discussions Mercredi 12 décembre, de 19h à 22h, à la Sécherie (l’une des dernières maisons debout sur la ZAD, expulsable le 27 décembre) Projection de films documentaires et discussions Documentaires réalisés par des zadistes ou des amis, avant les derniers événements médiatiques.

- Message à Atenco (30 min) En réponse aux messages de soutien des camarades qui luttent contre la construction d’un aéroport et l’artificialisation de leur terre à Atenco, au Mexique.

- Par les chemins de la ZAD, contribution 1 (15 min) Témoignages de zadistes qui racontent leur parcours.

- Sans les murs (45 min) La Sécherie, à l’époque où dans deux maisons mitoyennes cohabitaient un couple d’agriculteurs à la retraite et un squatteur.

- Le Tertre (12 min) Vie et mort d’une maison sur la ZAD.

_/ nous recherchons des bancs d’école pour accueillir confortablement les spectateurs, et un vidéoprojecteur

RDV ailleurs

- Mer 12, Langon

- en soutien aux paysan.es et occupant.es de la Zone A Défendre de Notre Dame des Landes
- en réponse à la folie économique, au délire productiviste et à la violence policière de l’état-Vinci

venez participer au rassemblement appelé par le Collectif "Notre Dame des Landes" du sud-gironde demain mercredi 12 décembre à 18h à Langon - 7 allée Jean Jaurès devant la permanence du député PS de la 9ème circonscription, Gilles Savary chacun.e peut venir avec ses propres pancartes, slogans, dessins,... mais sans signe ni drapeau de parti, syndicat ou organisation pour respecter les consignes unitaires des zadistes : un seul drapeau "Non à l’aéroport !" et nous vous appelons à y venir nombreux et à transmettre cette info à vos connaissances ci-dessous, copie du courrier envoyé au député :

Monsieur le Député,

Nous vous informons que le collectif « Notre Dame des landes » Sud Gironde appelle à un rassemblement le mercredi 12 décembre à 18 H à Langon devant votre permanence et souhaite vous rencontrer à cette occasion. Comptant sur vous pour ce rendez-vous citoyen, nous vous adressons nos salutations.

le collectif « Notre Dame des Landes » Sud-Gironde

- Blain : on déchire les cartes électorales

Le comité blinois de lutte contre l’aéroport vous propose un premier rendez-vous pour montrer notre opposition au projet de NDDL, nous avons décidé de déchirer notre carte électorale, puis de l’envoyer individuellement à l’Élysée (affranchissement gratuit) pour que François croule sous les enveloppes !

Ce serait vraiment bien qu’on soit nombreux, quitte à ne venir que 15-20 minutes pour marquer le coup et être sur la photo... Et n’oubliez pas, d’ici là, de mobiliser vos réseaux dans le coin !!! La salle de la Pinsonnette est grande...

Pour résumer :
- Rdv à 19h30 sur place.- 19h30 à 20h : on déchire les cartes électorales + point presse pour la création du comité + photo
- 20h : organisation des actions à suivre, pour ceux qui pourront rester.

19h30, à Saint-Omer de Blain à la salle de la Pinsonette

p.s : n’hésitez pas à amener de quoi prendre un verre...

- mercredi 12/12/12 à St Etienne au bar l’Excuse (38, rue de la résistance à St Etienne) à 19h00. Un groupe d’une huitaine de personnes va monter en véhicule à la ZAD : départ de St Etienne mercredi 12/12 à 22h, retour le 17/12 au matin. Contact : collectif-stephanois-nddl@laposte.net

- Le comité ZAD-Saint-Affrique tiendra sa prochaine réunion mercredi 12 décembre à 20H30 au Lieu-dit (5 rue de l’industrie).

- Carcassonne : rassemblement à 9h30

Contre l’aéroport et son monde ! Le mardi 11 décembre le juge de Saint Nazaire autorise la destruction du village de maisons en bois dans la chataigneraie Retrouvons nous au Rocher de la lutte pour exprimer notre opposition aux nouvelles expulsions et destructions ! Soyons nombreux à 9H 30 ce mercredi 12 à Carcassonne. Basta les Grands Projets Inutiles Imposés Comité11 de soutien aux opposants à l’aéroport à Notre Dame des Landes contact : 06 85 23 46 00 Lieu : Carcassonne Bd Jean Jaurès Carcassonne

- reunion mercredi 12 à 20h30, Caen :

au niouzz pour continuation du comité de soutien caennais à la ZAd. différentes entités de divers bords et tous êtes les bienvenus. Beaucoup se bougent , vont sur place , font des actions et il y a encore des gens autour de nous qui ne le savent pas. Il peut être utile de mettre à jour la carte google peut être (entre autres)

LE NIOUZZ - 15 Boulevard Leroy - 14000 Caen - Tél : 02 31 34 95 28 - mail : niouzz@gmail.com http://leniouzz.over-blog.com/

- Guéret : rassemblement devant le tribunal à 17h30 devant le tribunal de guéret

rassemblons nous mercredi 12 décembre pour continuer à dire*haut* et fort de manière déterminée et non violente notre opposition à ce projet inutile et aux violences policières qui l’accompagnent

apportez banderoles, pancartes, instruments de musiques, ... et faites passer l’info pour que, partout en France, le message soit claire : on lâchera rien ...ensemble, exigeons du gouvernement l’abandon de ce projet !! le comité creusois de soutien à la lutte contre l’aéroport et son monde

- 12 décembre, Marcillac

petite info du comite nord aveyronnais : reunion du comite de soutien le 12 decembre a 19h au guingois a marcillac vallon, auberge espagnole et bonne humeur

- Lyon En cas d’expulsions, on appelle à un rassemblement bruyant sur Lyon Mercredi 10h, Place Jean Macé

- Brioude-Langeac : réunion du comité à 20 heures au café lecture la pardige à brioude

le comité de soutien Brioude-langeac (43) en haute-loire, auvergne, se réunit mercredi 12 décembrepour préparer notre venue en camion pour le 15-16 dans le bocage, et réfléchir ensemble à remplir un sac à dos toujours prêt pour le voyage...

Mercredi 12 décembre à Rennes : réunion du collectif 35 à 20h30 à la Maison de la Consommation et de l’Environnement pour préparer le rassemblement du jeudi.

- Mercredi 12 décembre, comité de soutien de Tours : il y a une projection/débat en soutien à la ZAD. Rdv à 17h45 devant Thélème à la faculté des Tanneurs. Pour les retardataires, la projection a lieu en salle 35.

- Réunion du collectif Rezéen anti Aéroport ce soir à 18h au Canon à Pat 51 rue Alsace Lorraine 44400 Rezé

- RIRENAUGURATION Ramenons le Bocage à Nantes  !

Mercredi 12/12/12 à partir de 12h12

Ricanons ensemble de la Nant’ourloupe Capitale Verte !

Appel aux clowns et non-clowns de la ville et du bocage : rejoignez-nous tous ! Mangeons ensemble, échangeons ensemble, exprimons nous, …

RDV entre l’Autre Marché et le marché de Noël, près de la station Bicloo de Commerce !

http://lebocageanantes.wordpress.com

 

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 21:57

 

http://zad.nadir.org

mercredi 12 décembre 2012, par zadist

 

Communiqué - Suite au passage en force de la Préfecture, recours et détermination.


Nous avons appris que le Tribunal de Saint-nazaire, suite à une ordonnance sur requête, a rendu hier une décision de justice "autorisant l’expulsion de tous les opposants sans droits ni titre présents" sur la parcelle de la Châtaigne. Le principe d’une ordonnance sur requête est celui d’une procédure anonyme, sans débat contradictoire, qui ne peut fonctionner que dans la mesure où les habitant-e-s ne sont pas nommé-e-s et identifié-e-s. Dans le cas présent les habitant-e-s de la châtaigne s’étant officiellement identifiés par voie de fax et lettre recommandée aux avocats d’ago et de la Préfecture avant l’ordonnance, celle-ci devrait être invalidée. Les habitant-e-s de la Châtaigne mettent dès maintenant en place les recours juridiques nécessaires à ce sujet. Dans ce contexte, tout recours à la force publique et expulsion constituerait clairement un passage en force sur le plan juridique et politique.

Sur la ZAD et en cas d’expulsion, de très nombreux opposant-e-s à l’aéroport, paysans, occupant-e-s, associatif, soutiens sont mobilisés avec la plus grande détermination.

Suite aux tensions de ce matin autour des barricades, la Préfecture parle de "rétablir le contrôle de la situation". Ceci est un voeu pieux tant qu’elle continuera à occuper militairement la zone, à harceler les habitants et opposants, à empêcher les déplacements, à menacer de nouvelles destruction et à tenter sans succès d’endormir le mouvement avec des propositions de dialogue factice. Outre la châtaigne, de nombreux autres habitats sont toujours menacés d’expulsion et prêts à résister en cas d’attaque.

Qui qu’il arrive, des rencontres nationales de plus de 150 comités locaux auront lieu ce samedi et dimanche au bourg de Notre Dame des landes. Nous rappelons qu’en cas d’expulsion de la Châtaigne, un appel a été lancé ces derniers jours par l’assemblée de la manifestation de réoccupation du 17 novembre : appel aux comités locaux à se rassembler en réaction immédiate et à occuper les lieux de pouvoir dans toute la France. Pour toute nouvelle opération d’ampleur sur la zone un appel a été lancé à une grande manifestation quelques semaines plus tard à Nantes.

Des occupant-e-s de la ZAD ...

 

 

Nouvelles infos - AG des comités de soutien les 15 et 16 décembre

mercredi 12 décembre 2012, par zadist

 

Préalable important : au cas où l’info ne serait pas passée clairement partout, il ne s’agit pas d’une rencontre où la participation du plus grand nombre sera possible. Pour des raisons pratiques entre autre, il a été demandé à chaque comité de déléguer 2 personnes au maximum. Il y aura à priori d’autres possibilités d’activités, chantier, manifs au cours du week-end pour des personnes qui souhaiteraient venir en +. Vous trouverez plus d’info à ce sujet dans ce message. Dans ce cas et vu les difficultés logistiques ici, soyez le plus autonome possible en terme de tente, nourriture et autres... Au plaisir de se revoir dans la lutte.


Invitation aux comités de soutien Inscription attendue auprès de acipa.secretaire@free.fr

Comme déjà annoncé, l’AG des comités de soutien à la lutte de Notre Dame des Landes aura lieu les samedi 15 et dimanche 16 décembre, à la Salle Cassiopée de Notre Dame des Landes. Cette AG est organisée conjointement entre des occupant-e-s de la ZAD, des participant-e-s à l’AG de ré-occupation et l’ACIPA.

Nous invitons chaque comité de soutien, soit plus d’une centaine déjà répertoriés ou en attente de l’être, à déléguer 2 personnes pour cette AG, la capacité de la salle étant réduite à 300 personnes maximum. NB : Il existe deux sites où sont répertoriés les comités locaux :

- http://zad.nadir.org/spip.php?article756 + http://zad.nadir.org/spip.php?article757 sur le site de la ZAD (zad.nadir.org)

- http://comites-ndl.blogspot.fr/ en lien avec le site de l’ACIPA (http://acipa.free.fr/)

Si votre comité local n’apparaissait pas sur l’une ou l’autre de ces deux pages, vous pouvez prendre contact avec acipa.info@free.fr pour le listing sur blogpsot de l’ACIPA et avec reclaimthezad@riseup.net pour le listing présent sur le site de la ZAD.

- L’ordre du jour proposé pour ces 2 journées est le suivant :

Samedi 15 décembre :

9h : Accueil des délégations

10h-10h30 : Présentation de l’ordre du jour et point d’infos sur la lutte à NDL

10h30 - 12h30 : Présentation des comités (2mn chacun)

13h-14h : repas

14h - 17h : travaux par commissions :

- Projet de charte des comités

- Implication des comités dans des journées d’actions décentralisées

- Implication des comités sur la ZAD

- Propositions de réaction en cas d’expulsion, de démolition ou de travaux sur le barreau routier

18h-19h : rendu des commissions

19h : apéro - repas

21h-23h : films

NB : Il est possible pour les comités d’envoyer des propositions/contributions écrites avant la rencontre en vue de faciliter le travail des commissions ; les adresser à reclaimthezad@riseup.net

Dimanche 16 décembre :

9H30-12h30 : débat général sur la lutte lancé par ses diverses composantes  : Association de Défense des Exploitants Concernés par le projet d’Aéroport (ADECA), Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d’Aéroport (ACIPA), Confédération Paysanne du canton, occupant-e-s de la ZAD, Collectif anti-répression, Collectif d’élu-e-s, Collectif de pilotes, avocats

13-14h : repas

14h : visite de la zone : La Vache Rit, La Châtaigne, Le Limimbout, Les Fosses Noires, La Rolandière, etc...

Infos pratiques :

- Pour ceux qui vont venir de très loin, il est possible d’arriver le vendredi soir sur place en prévoyant d’être autonome au niveau de la nourriture ce soir-là ainsi que pour le couchage (duvet, matelas) ; les 2 délégués pour l’AG pourront dormir dans la salle Cassiopée mais nous ne pouvons nous engager à héberger d’autres personnes co-voiturant avec eux et qui souhaiteraient se rendre sur la ZAD pour participer aux activités (chantier, manif,.). Merci de votre compréhension !

- Pour les personnes qui viendraient en plus des délégués ce week-end-là, merci de regarder le site zad.nadir.org et/ou de prendre contact avec reclaimthezad@riseup.net pour être tenu au courant des possibilités d’hébergement et d’activités sur la Châtaigne ou au campement "hors-contrôle" ce week-end là en fonction du contexte. Pour avoir les infos : passez en arrivant à l’accueil à l’entrée du camp hors contrôle et écoutez radio klaxon sur 107.7

- L’hébergement sera possible le samedi soir et le dimanche soir, la salle devant être libérée à 9h le lundi matin 17 décembre

- Les déjeuners et dîners seront proposés à prix libre ; les petits déjeuners et apéros seront offerts par l’ACIPA

- Merci à chacun des comités de soutien d’indiquer par mail à acipa.secretaire@free.fr le plus rapidement possible 1- qui vient pour le comité X 2- date et heure précises d’arrivée 3- date et heure précises de départ

 

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 21:55

 

 

12 déc

 

Depuis ce matin 9h 30, des affrontements ont lieu entre la police et les occupants de la ZAD pour le contrôle de trois carrefours stratégiques : au nord, les Ardilières (D81 et D281), au sud, la Saulce (RD81) et les Fosses Noires (RD281). D’habitude, les policiers en prennent le contrôle sans être inquiétés, mais cette fois-ci, ils sont venus en force, afin de préparer les conditions à une prochaine opération d’expulsion de divers « lieux occupés » sur la ZAD. Officiellement, la préfecture indique que les gendarmes étaient « chargés de maintenir la liberté de circulation sur les routes » et qu’ils ont été pris à partie à deux reprise, par une quanrantaine d’assaillants qui ont organisé un « guet-apens«  à 8 h 20 au Rosier, et par une cinquantaine d’autres,  »casqués et munis de boucliers, de frondes et de cocktails molotov«   à 9h30 sur la RD81.

 

Opération du 23/11 - photo Anaïs Denaux

Opération du 23/11 – photo Anaïs Denaux

 

Les forces de l’ordre se sont positionnées sans encombre aux Ardilières vers 9 h 30, en accompagnant deux camionnettes de la DDE venues enlever des barricades. Les premiers accrochements se sont produits au sud de la ZAD, à l’Isolette, vers 10 h. Les gendarmes ont été contraints au repli et sont revenus en nombre. A cette heure-ci, le gaz s’ajoute au brouillard pour voiler le carrefour des Fosses Noires, des détonations sont entendues à des km à la ronde. Vers 10 h 45, il n’y a plus d’affrontements alors que 20 fourgons de gendarmes mobiles tiennent la zone. A 11 h 50, les gendarmes prennent le contrôle des deux carrefours des Fosses Noires et des Ardilières et décrètent le blocus total : plus rien ne passe, ni homme, ni vélo ni bête.

A midi, une rumeur incontrôlable part. Le maire de Notre-Dame des Landes aurait pris un arrêté qui « qui signale tout les habitant-e-s sur la zone qui ont la droit de passer. Ce document sera signé par la préfecture et le maire de Notre dame des Landes.  » Outre que ce genre nouveau d‘ausweis serait plutôt mal vu sur place, il serait surtout complètement illégal, et même nul et non avenu (donc inapplicable), parce qu’il attenterait gravement aux libertés fondamentales telle que la liberté d’aller et de venir.

BreizhJournal joint la mairie de Notre-Dame des Landes qui nous confirme « M. le maire n’a jamais pris un tel arrêté, c’est une rumeur. Il y a effectivement des gens bloqués, il est en train de négocier avec le préfet pour que ça se débloque, et il a envoyé un adjoint parlementer directement avec les forces de l’ordre« . Les personnes peuvent rentrer chez elles à partir de 13 h 30.

 

Le dialogue... sous forte pression policière à NDDL

Le dialogue… sous forte pression policière à NDDL

 

Dans l’après-midi est communiquée une ordonnance sur requête du tribunal de Saint-Nazaire rendue hier matin qui autorise l’expulsion des habitants de la Chateigneraie (la Chat Teigne) avant la destruction des cabanes : dans des délais extrêmement courts qui ne permettent ni la tenue d’un débat contradictoire, ni la garantie d’un procès équitable, la justice se met au service d’un Etat déterminé à ce que certains citoyens ne puissent bénéficier de la trêve hivernale… et ainsi retarder jusqu’au 15 mars la poursuite du « vidage » de la ZAD. De son côté, la Préfecture déclare que « ces décisions disent l’état de droit. Les occupants n’ont plus de protection juridique » et condamne les attaques « irresponsabes et contre-productives« . Elle assure que la poursuite du dialogue engagé par le gouvernement sera faite « dans le calme et la sécurité de tous« … lire entre les lignes : sous protection policière, et au besoin, avec le concours de la vive force publique.

Le jugement relève que depuis l’ordonnance d’expropriation de l’indivision des frères Paressant, et leur indemnisation, AGO (Vinci) est pleine propriétaire de la parcelle où se trouve le village collectif; que « diverses personnes difficilement identifiables ont occupé les cabanes (…) il est patent qu’elles sont occupants sans droit ni titre et qu’elles se sont installées au mépris de l’apposition des scellés« . Par conséquent, il ordonne « l’expulsion de tous les occupants sans droit ni titre présents sur la parcelle » et « l’évacuation de tous les matériels, véhicules et autres objets mobiliers leur appartenant (…) au besoin avec le recours de la force publique« . Le tribunal referme la porte entrouverte de la trêve hivernale, réarme la machine bien huilée des expulsions et donne le feu vert à l’opération policière de grande ampleur imminente.

Les occupants de la ZAD ont répliqué par voie de communiqué «  Le principe d’une ordonnance sur requête est celui d’une procédure anonyme, sans débat contradictoire, qui ne peut fonctionner que dans la mesure où les habitant-e-s ne sont pas nommé-e-s et identifié-e-s. ». Ils vont déposer un recours, car  « les habitant-e-s de la châtaigne s’étant officiellement identifiés par voie de fax et lettre recommandée  aux avocats d’AGO et à la Préfecture » en déclarant le 10 novembre que la Chat Teigne était leur habitation principale. Ils escomptent donc que l’ordonnance sera invalidée par un recours sur ce motif. Cependant, l’ordonnance ne manque pas de motifs pour une invalidation : la décision ne respecte ni le débat contradictoire, ni les garanties données aux parties d’un procès équitable, ni les libertés fondamentales. Et ce même si la rapidité de la procèdure est on ne peut plus légale.

Les occupants déclarent par ailleurs qu’en cas de passage en force de la Préfecture, les habitants, non seulement de la Chat Teigne, mais des autres « lieux occupés » considérés comme squats (100 Chênes, Fosses Noires, Rosier, Isolette, la Saulce…) « sont mobilisés avec plus grande détermination » et « prêts à résister en cas d’attaque », soutenus par les sympathisants de la lutte et les paysans, soutiens qui dépassent le seul cadre local pour gagner l’ensemble de la Bretagne, voire même de la France. Une réunion des comités de soutien locaux est prévue ce WE à Notre-Dame des Landes. Où chacun attend l’opération policière de pied ferme.

D’après l’équipe médicale de la ZAD, il y a à 13 h « une blessée légère » et plusieurs blessés en attente d’être secourus suite aux affrontements sur le carrefour des Fosses Noires. Le bilan de la journée fait état de trois blessés, dont deux qui présentent des plaies à la tête suite à des coups de matraques. Cela, pour la seule matinée, parce que l’après-midi a été calme. Les forces de l’ordre ont fait venir une pelleteuse, mais, jugeant que les conditions de sécurité n’étaient pas réunies pour qu’elle intervienne, l’ont fait repartir sur Vigneux-de-Bretagne.

L’appel aux collectifs locaux d’occuper les lieux de pouvoir en cas de coup de force sur la ZAD tient toujours. A Châteaubriant, le comité de soutien l’a même devancé en occupant lundi soir la permanence du député (PS) de la 6e circonscription Yves Daniel à Saint-Julien de Vouvantes.

 

elen-debost-eelv-pdl

 

La sarthoise Elen Debost, secrétaire d’Europe-Ecologie les Verts dans la région administrative des Pays de Loire (pays de Nantes Breton, Anjou, Maine, Bas-Poitou), lance un appel à mobilisation pacifique sur la ZAD. « J’appelle à nous mobiliser en nombre, et particulièrement nos élu-e-s avec leurs écharpes, nos parlementaires ect, nos avocats et nos huissiers, pour tenter par tous les moyens à notre disposition d’éviter de nouveaux blessés, et des drames encore plus graves. merci à chacun et chacune de vous de ce qu’il pourra faire, en relayant, en parlant, en interpellant, en vous rendant sur place et ce dans le plus grand calme, avec la détermination et la force de nos convictions pacifiques. C’est maintenant que nos amis paysans, et que les jeunes et moins jeunes occupants ont besoin de nous« .

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 19:53

 

objectifgard.com

 

 

En cette période de crise, les commerçants rivalisent d’imagination pour proposer des produits à bas prix à leurs clients.

Quarante centimes le pain au chocolat ou la baguette … Vous êtes preneur ?

Depuis quelques semaines, une boulangerie d’un nouveau type s’est ouvert à Nîmes et on peut dire qu’elle fait le buzz !!! Toute la presse nationale en parle …

La raison : depuis la fin novembre, l’enseigne installée au début du boulevard Gambetta (près du bar “Le Rio”) propose des produits à moitié prix, avec une petite astuce : les aliments sont rassis, comme l’indique le nom de l’enseigne, “Au pain de la veille”.

Le propriétaire revendique ce fonctionnement un peu particulier : “quand on sait la misère qu’il y a, jeter ces produits me paraissait inadmissible“. A la tête d’une entreprise approvisionnant une vingtaine de boulangeries de Nîmes, il a décidé de recycler ses invendus dans ce magasin. “On a de la peine, quand on sait le travail que cela représente pour toutes nos équipes (…), à jeter des produits qui sont de très bonne qualité.

www.objectifgard.com vous propose de découvrir en vidéo (par nos confrères de France Télévision) cette boulangerie, pas comme les autres :

 

Suivre ce "link"

 

 


http://www.youtube.com/watch?v=6L9Pen_mQ7c

 BFMTV 

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 19:11

Le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a autorisé mardi matin 11 décembre la destruction des cabanes construites par les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes sur la vaste zone du projet, dans le bocage nantais. Mais l'aérogare de la discorde ne constitue pas qu'un problème d'ordre public. C’est aussi, ou surtout, une bien bonne affaire économique. Même si elle ne saute pas aux yeux des non-initiés au business aéroportuaire.

Géant mondial de la concession d’infrastructures publiques, gestionnaire heureux de parkings, bénéficiaire de lucratives rentes sur des autoroutes : mais pourquoi donc la multinationale Vinci s’est-elle embarquée dans la galère de Notre-Dame-des-Landes ? Plutôt discrète habituellement, elle fait désormais la une des médias en ennemi décrié du plus gros mouvement écologiste français depuis des lustres.

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Voir notre dossier complet sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

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Tout ça pour un projet mineur par rapport à son activité : Notre-Dame-des-Landes doit peser 450 millions d’investissements entre 2011 et 2017, soit 75 millions d’euros par an environ, pour un groupe qui a réalisé un chiffre d’affaires de 37 milliards d’euros en 2011. « Ce n’est pas, au sens économique, quelque chose de significatif pour un groupe comme Vinci », expliquait Nicolas Notebaert, le président de Vinci Airports, l’année dernière. C’est l’équivalent du budget « de vingt ou trente kilomètres d’autoroute, ou d’un centre commercial », estime un spécialiste en concession de la direction générale de l’aviation civile, pour qui « l’ampleur du projet n’est pas énorme ».

 

Visualisation du futur aéroport ©Jacques Ferrier architectures/image artefactorylab 
Visualisation du futur aéroport ©Jacques Ferrier architectures/image artefactorylab


Pourtant, Vinci était très demandeur, confie à Mediapart l’un des coordinateurs de l’appel d’offres de l’aéroport entre 2008 et 2009, côté administration centrale : « C’était important pour Notebaert, en tant que patron de filiale, il l’a dit pendant l’appel d’offres. » D’emblée, l’enjeu est symbolique pour le jeune patron, ancien du cabinet du ministre communiste des transports Gayssot, sous Lionel Jospin entre 2000 et 2002. Au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, naît l’idée d’une privatisation complète d’Aéroports de Paris (ADP), exploitant d’Orly, de Roissy et du Bourget. Très rentable (2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2011), la société attire les convoitises. Vinci se met sur les rangs préventivement en prenant une petite part à son capital (3,3 %).

« Jusque-là, Vinci gérait des petits aéroports de seconde zone : Grenoble, Chambéry… Prendre Nantes lui permet d’asseoir sa filiale Vinci Airports », poursuit la même source au sein de l'administration. Surtout, c’est la première concession aéroportuaire à tomber dans l’escarcelle du groupe – à l’exception de ses trois aéroports cambodgiens. Alors que tous les autres aérogares que Vinci exploite en France (Grenoble, Chambéry, Clermont-Ferrand, Quimper, Rennes, Dinard, pays d’Ancenis) obéissent aux règles de la délégation de service public (DSP). La différence est essentielle. Dans le cadre d’une DSP, la puissance publique délègue la seule exploitation de ses infrastructures. C’est l’État ou les collectivités locales qui investissent et maîtrisent la conduite des opérations. Le délégataire est rémunéré par forfait.

En revanche, un contrat de concession transfère au concessionnaire la charge du financement, de la construction, de l’entretien et de l’exploitation de l’infrastructure. Il est maître chez lui, et non plus simple exécutant. D'ordinaire, ce type d'investissement est assez tranquille. « Vous n’êtes pas sûr de gagner beaucoup, mais vous êtes sûr que vous n’allez pas perdre », explique un ancien cadre de Vinci concessions joint par Mediapart.

« Rien ne justifie ces subventions »

Surtout que Vinci a très bien su négocier son contrat avec l’État. D’abord, il réussit à empocher une subvention publique globale de 246 millions euros – dont 115,5 millions à la charge des collectivités locales. Soit plus de la moitié de l’investissement total du projet (450 millions d’euros). Pourtant, en théorie, dans le cadre d’une concession, les frais sont à la charge de la société signataire du contrat. « Normalement, le concessionnaire ne doit pas demander de subventions, rien ne le justifie », analyse un ancien cadre de Vinci concessions, « il n’en a pas besoin puisqu’il se rémunère sur l’exploitation de l’aérogare, la location du foncier, des parkings… ».


Visualisation du futur aéroport ©Jacques Ferrier architectures/image artefactorylab 
Visualisation du futur aéroport ©Jacques Ferrier architectures/image artefactorylab

C’est ce que proclame depuis des mois le collectif des élus qui doutent de la pertinence de l’aéroport (CéDpa). « Quand les géants de l’eau venaient dans nos communes pour obtenir des concessions il y a quelques années, ce sont eux qui amenaient l’argent ! Là, c’est l’inverse », décrit Françoise Verchère, élue du parti de gauche au conseil général de Loire-Atlantique. En juin 2008, avant l’ouverture de l’appel d’offres, le conseil général a voté le principe de sa « participation au financement de l’opération dans le cas où, après appel d’offres, celle-ci s’avérerait indispensable ». Sans plafond, ni fourchette, ni condition à cette promesse (voir ci-dessous).(*Visible sur le site de Médiapart)

 

Quelques jours plus tard, la communauté urbaine de Nantes décide elle aussi « du principe d’une participation communautaire au financement de l’opération ». Elle conditionne cependant sa subvention à la mise en place d’un système de remboursement en cas de meilleurs résultats qu’escomptés de l'exploitation de l’équipement. En réunion de l’exécutif du conseil, Françoise Verchère s’élève contre le principe de ces subventions. « Le président du département m’a répondu : “si on ne met pas d’argent, ils ne viendront pas”. » Pour les répondants à l’appel d’offres, « il était nécessaire de savoir quelle serait la part de financement entre public et privé », justifie un membre de l’exécutif régional.

La contribution des collectivités locales, réunies depuis en syndicat mixte, se répartit entre 75 millions d’euros pour la construction de l’aéroport, et environ 40 millions pour la construction de la route nécessaire à la desserte du futur aérogare (voir ci-dessous les détails de la convention de financement entre l'État et les collectivités).

 

Mais au bout du compte, la facture devrait être plus salée. Quelques millions d’euros de plus, au titre de l’indexation de la subvention sur l’évolution de l’indice des travaux publics. En clair, la prise en charge de l’inflation. « C’est une clause un peu inhabituelle, reconnaît un coordinateur de l’appel d’offres à la DGAC, mais on ne peut pas faire assumer à Vinci des risques sur lesquels le groupe n’a aucun levier. » Il rappelle le contexte historique de la conclusion de l’appel d’offres, en 2009, en pleine crise financière. « À un moment, la question de la possibilité d’un bouclage de l’appel d’offres s’est posée. »

Dernier petit cadeau aux candidats à la concession : au départ, l’appel d’offres demandait une offre ferme des banques dès la signature du contrat, en décembre 2010. Finalement, le délai de bouclage financier des banques a été reculé à 2014. En fait, Bouygues s’est retiré de la course avant la fin du processus, et Vinci s’est imposé devant SNC Lavallin, « car c’était de loin le meilleur rapport qualité-prix », assure un membre de la commission d’appel d’offres.

 

« On gonfle toujours les chiffres »

Face à ces avantages accordés à Vinci, les collectivités mettent en avant ce qu'elles ont gagné dans la négociation avec le groupe : une clause de retour à meilleure fortune, qui doit faire bénéficier les contributeurs publics des éventuels bons résultats d’exploitation du futur aéroport. « Les collectivités sont les premières bénéficiaires de cette clause qui fut âprement négociée et qui est unique en France », se réjouit un membre de l’exécutif des Pays de la Loire, qui révèle au passage que l’État n’y était pas très favorable. Contacté par Mediapart, Dominique Bussereau, ancien secrétaire d’État aux transports, affirme ne garder aucun souvenir de ces discussions financières.

 

Sur la zone du futur aéroport, novembre 2011 (JL). 
Sur la zone du futur aéroport, novembre 2011 (JL).


À y regarder de plus près, le contrat n’est pas si favorable à la puissance publique. Car en réalité, villes, départements et régions contributrices ne peuvent espérer toucher qu’un pourcentage de la différence entre l’excédent brut d’exploitation (EBE) constaté et celui prévu par le modèle financier initial. Pas plus de 10 % les quatre premières années suivant la mise en service de l’infrastructure, puis 40 %, puis 50 % à partir de la onzième année, puis 60 % de la seizième année jusqu’à la fin des 55 ans de concession. Dans le modèle financier attaché au contrat de concession, l’EBE progresse à grands pas d’une année sur l’autre : de 25 millions d’euros en 2018, on passe à 50 millions en 2028, 100 millions en 2041, 228 en 2065 (pour les trois aéroports de la concession cumulés, Notre-Dame-des-Landes, Nantes-Atlantique et Saint-Nazaire-Montoir)…

Comme si une pluie d’or s’apprêtait à tomber sur l’aéroport nantais... La réalité de l’exploitation future du site a peu de chances de dépasser ces objectifs chiffrés et donc de garantir aux collectivités une participation aux résultats. « On gonfle toujours les chiffres, sinon on ne construit pas d’infrastructures », confie un ancien cadre de Vinci concessions, pas impliqué dans le dispositif nantais mais routinier de ces jeux d’écritures sur d’autres projets.

Ces négociations financières furent opaques, déplore Françoise Verchère : « Les élus n’ont jamais eu accès aux discussions. » Même les exécutifs locaux, pourtant co-financeurs, « n’ont pas eu accès à toutes les analyses financières des candidats à l’appel d’offres tellement les discussions étaient tendues », se souvient un négociateur. « C’est au beau milieu de l’été, et dans la plus complète discrétion » que le secrétaire d’État chargé des transports a signé l’accord de financement avec les collectivités, notait Ouest-France, en juillet 2010. Le décret du contrat de concession fut publié le 30 décembre 2010, en pleine trêve des confiseurs.

« Vinci ne “veut” pas faire Notre-Dame-des-Landes. Vinci a été choisi par l'État pour gérer l'aéroport actuel de Nantes Atlantique et le déménager vers le site choisi par l'État et les collectivités locales pour réaliser le futur aéroport du Grand Ouest », se contente de répondre le directeur de la communication du groupe, éludant les questions précises envoyées par Mediapart.

Sa réponse est révélatrice de l’entre-soi bureaucratique qui a présidé à l’attribution de la concession de l’aéroport : une convergence d’intérêts entre une filiale en plein essor du groupe multinational et des élus bâtisseurs et dépensiers. Entre les deux, l’État a joué les arrangeurs, en calant son appel d’offres sur les capacités des entreprises candidates. Résultat : la préservation des intérêts de Vinci a fini par supplanter la protection des deniers publics et de l’intérêt général.

 

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 18:43

Après avoir été malmené sous Nicolas Sarkozy, le Smic, qui figure parmi les principaux acquis sociaux des salariés les plus modestes, pourrait bien connaître de nouvelles vicissitudes sous la gauche, sinon même être purement et simplement démantelé. C’est en tout cas ce que suggèrent les dernières recommandations du groupe d’experts chargé d’éclairer le gouvernement avant toute mesure de revalorisation. A l’approche du 1er janvier 2013, date légale de la prochaine revalorisation, ce groupe d’experts avance en effet des suggestions sulfureuses. Pour le court terme, il recommande de revoir fortement à la baisse les modalités d’indexation du Smic et pour le long terme de le démanteler purement et simplement en avançant vers un Smic jeune ou des Smic régionaux. Autant de pistes qui dans le passé ont conduit à des flambées de colère sociale dans le pays.

Au terme de la loi, un groupe d’experts, qui est actuellement présidé par Paul Champsaur (président de l’Autorité de la statistique publique) et qui comprend Martine Durand (directrice des statistiques de l’OCDE), Gilbert Cette (économiste à la Banque de France), Francis Kramarz (professeur à l’Ecole Polytechnique) et Etienne Wasmer (professeur à Sciences-Po), est effectivement chargé de faire des recommandations au gouvernement. En prévision de la prochaine revalorisation qui doit intervenir le 1er janvier 2013, ce groupe vient donc de mettre la dernière main à son rapport, qui est daté du 26 novembre.

Et c’est ce rapport qui contient ces recommandations explosives.

Le voici :

 

Pour comprendre les préconisations de ces experts, il faut avoir à l’esprit que depuis de longues années, le salaire minimum bénéficie de deux types de revalorisation. D’abord, il y a l’indexation légale : le Smic est chaque année (au 1er juillet autrefois, au 1er janvier depuis peu) revalorisé du montant de l’inflation majoré de la moitié des gains du pouvoir d’achat ouvrier. Mais la loi donne la faculté au gouvernement d’aller au-delà et de donner ce que l’on a coutume d’appeler un « coup de pouce » (voir ici la définition de l'Insee).

Or, le gouvernement veut modifier ces règles, comme l’explique le rapport de ces experts : « Le gouvernement a indiqué lors de la "Grande conférence sociale" de juillet 2012 son intention de faire évoluer les règles du SMIC, notamment s’agissant des critères de revalorisation automatique. L’hypothèse d’une indexation, le cas échéant partielle, sur le taux de croissance de l’économie a été évoquée ».

C’est donc la raison pour laquelle les experts, cette fois, ne se bornent à faire leur traditionnelle recommandation de modération salariale, mais font des propositions beaucoup plus radicales.

D’abord, ils écartent la piste un moment évoquée par François Hollande d’une indexation sur la croissance. Et l’argument qu’ils évoquent pour exclure cette solution retient l’attention. Ils ne font en effet pas valoir qu’une telle indexation serait très défavorable aux salariés, puisque cela équivaudrait à une stagnation du Smic en période de croissance zéro et donc à une baisse de son pouvoir d’achat au prorata de l’inflation. Non ! Si les experts écartent cette hypothèse, c’est seulement pour une raison technique : « Il n’est pas souhaitable de baser la revalorisation automatique du SMIC sur de nouveaux indicateurs qui seraient issus de la comptabilité nationale, notamment ceux faisant référence à la croissance du PIB. Les révisions à la hausse ou à la baisse de ces indicateurs soulèveraient en effet de grandes difficultés au moment de leur prise en compte dans la fixation du SMIC. Or ces révisions peuvent à la fois intervenir tardivement et être de grande ampleur. Les chiffres du PIB sont en effet susceptibles d’être révisés pendant trois années après la période de référence et ensuite périodiquement à l’occasion des changements de base des comptes nationaux. Des révisions de l’ordre de 1 point sur le taux de croissance annuelle du PIB ont été observées », font-ils valoir.

Vers un smic jeune ou un smic régionalisé

Car sur le fond, le groupe d’experts est bien d’accord avec cette même philosophie : il faut fortement revoir à la baisse les modalités d’indexation du Smic. Dans des formules jargonnantes particulièrement hermétiques, il évoque ainsi cette première piste : « Les risques d’une dynamique spontanée non contrôlée du SMIC en cas d’inflation particulièrement volatile pourraient inviter à prévoir une fongibilité au moins partielle des termes de la revalorisation que sont l’indice des prix à la consommation de l’Insee et le demi pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier mesuré par l’enquête du ministère du travail. Cela reviendrait, en cas de baisse des prix par exemple, à imputer une partie des gains de pouvoir d’achat du salaire horaire brut ouvrier liés à cette baisse des prix sur ceux qui résultent du principe de non indexation du SMIC sur les prix en baisse. » Traduction en version décodée : il serait judicieux que l’indexation automatique cesse d’être… automatique quand elle est avantageuse pour les salariés.

Une deuxième piste est évoquée, visant à prendre dans le système d’indexation non plus le salaire ouvrier pour référence, mais un agrégat salarial qui évolue de manière moins dynamique.

La troisième piste est du même acabit : le groupe recommande de prendre pour référence non plus l’indicateur d’inflation habituel mais un indicateur qui évolue là encore de manière moins dynamique. Et dans une formule alambiquée, les experts recommandent les « coups de pouce » les plus faibles possibles. Et sans rire, ils osent écrire que ce serait plus conforme « à l’intérêt conjoint des salariés et des entreprises qui les emploient ».

Mais nos rapporteurs n’en restent pas là. Il suggèrent aussi, « à plus long terme », que des réformes plus radicales soient envisagées. Et c’est là que le groupe fait des préconisations qui risquent de déclencher un tollé.

Les experts s’étonnent d’abord de « l’homogénéité géographique du Smic, alors que les niveaux de prix différent fortement entre régions ». Cette piste de la régionalisation du Smic est une bombe. Voilà en effet plus de trente ans que le patronat plaide en ce sens, mais aucun gouvernement, ni de droite ni de gauche, n’a jamais osé franchir le rubicon, qui constituerait un véritable chiffon rouge pour tous les syndicats.

Les mêmes s’étonnent ensuite de « l’homogénéité du Smic selon l’âge, alors que l’insertion sur le marché du travail des moins de 25 ans est difficile ». En clair, les experts recommandent donc une différenciation du Smic selon l’âge. Cette proposition est tout aussi sulfureuse que la précédente, car cela pourrait conduire à l’instauration d’un « Smic jeune ». C’est cette piste, en 1994, sous le gouvernement d’Edouard Balladur, qui avait fait descendre dans la rue des centaines de milliers de lycéens et d’étudiants, contraignant le premier ministre de l’époque à reculer après plusieurs semaines de tempête sociale.

Les experts invitent même le gouvernement à  se demander s’il ne faut pas démanteler totalement le Smic ou le supprimer purement et simplement. C’est suggéré de manière pas même discrète. Les experts pressent en effet le gouvernement à réfléchir au « principe même d’une revalorisation automatique ou au moins d’une revalorisation automatique dépassant le simple maintien du pouvoir d’achat du salaire minimum » ; et à réfléchir aussi au « fait que le Smic n’est pas un instrument efficace de lutte contre la pauvreté et les bas revenus ». Fort de ce parti pris qui n’est évidemment pas établi, les rapporteurs suggèrent donc qu’on ferait aussi bien de se passer une bonne fois pour toute du Smic, et ne de garder qu’un seul instrument de lutte contre la pauvreté, celui du Revenu de solidarité active (RSA).

Cette position réjoint les thématiques des courants les plus libéraux selon lesquels l'Etat doit légiférer le moins possible en matière de droit du travail et seulement faire office de voiture-balai en corrigeant les pires excès de la pauvreté.

Lisant ces lignes, on pourrait certes penser que ces préconisations explosives n’engagent en rien le gouvernement. Or, si! Tout est là : d’abord parce que c’est le gouvernement qui a pris la décision de lancer une réforme des modalités d’indexation. Et puis, surtout, cette proposition de réforme est l’aboutissement d’une histoire longue qui a vu travailler main dans la main des économistes proches des socialistes et des experts de droite ou proches des milieux patronaux. C’est même l’ultime rebondissement d’une histoire longue dans laquelle François Hollande a joué un rôle de premier plan.

 

Denis Olivennes et Alain Minc en éclaireur

C’est dans le courant des années 1990 qu’une ribambelle d’experts commencent à partir à l’assaut du Smic. Pour le compte de l’ex-Fondation Saint-Simon, Denis Olivennes, qui est à l’époque haut fonctionnaire et qui depuis est devenu le patron du pôle médias du groupe Lagardère,  écrit ainsi en février 1994 une note qui fait grand bruit. Intitulée «La préférence française pour le chômage», et publiée peu après par la revue Le débat (1994, n°82), elle défend la thèse très libérale selon laquelle des salaires trop élevés en France ont contribué à pousser le chômage à la hausse. La démonstration est en vérité très contestable, car depuis le tournant de la «rigueur» des années 1982-1983, c'est à l'inverse la «désindexation compétitive» (en clair la rigueur salariale) qui est l'alpha et l'oméga des politiques économiques conduites par la droite et par la gauche.

 

 

Il n'empêche. Au sein de la deuxième gauche, la note fait sensation. Mais tout autant à droite, notamment dans les rangs des partisans d'Edouard Balladur. A l'époque, ce dernier prépare sa rupture avec Jacques Chirac, et veut commencer à dessiner ce que pourrait être son programme de candidat à l'élection présidentielle. Pour cela, il a donc l'idée d'utiliser un ami... Alain Minc : il le nomme à la présidence d'une commission qui, sous l'égide du Commissariat général du Plan, est chargée d'élaborer un rapport sur « La France de l'an 2000».

Pour Alain Minc, qui devient à quelques mois de l'élection présidentielle  de 1995 président du conseil de surveillance du Monde, l'offre ne peut mieux tomber. A la tête du plus prestigieux des quotidiens français qu'il va pouvoir instrumentaliser à sa guise; en position, au travers d'AM Conseil, de conseiller une bonne partie des patrons du CAC 40 ; et maintenant à la tête de la commission chargée d'élaborer le programme de celui des hommes politiques qui est donné favori à l'élection présidentielle : c'est pour lui la consécration. A la tête de cette commission du Plan, il se jette dans la campagne présidentielle.

 Et de qui s'inspire-t-il pour conduire les travaux de sa commission? On l'aura deviné : de Denis Olivennes! Faisant sienne la thèse de la note de la Fondation, le rapport de Minc recommande une politique de rigueur accentuée : « La société française a fait, consciemment ou non, le choix du chômage [...] La Commission pense que le coût salarial par tête [...]doit augmenter moins vite que la productivité [...] » Et d'ajouter, au sujet du Smic : « La Commission a fait le choix d'une solution "raisonnable" : au minimum, remettre en cause le principe des coups de pouce [...] ; et au maximum, revenir à la simple indexation sur les prix » [au lieu du dispositif légal qui prévoit une indexation chaque 1er juillet sur les prix, majorée de la moitié de la hausse du pouvoir d'achat du salaire ouvrier]. C'est donc bel et bien l'austérité salariale que recommande Alain Minc.

Dès cette époque, Alain Minc, très proche d'Edouard Balladur et de son bras droit Nicolas Sarkozy, travaille donc main dans la main avec Denis Olivennes. L’un et l’autre font partie des cibles de Jacques Chirac, quand il part en guerre contre la « pensée unique » (Lire Alain Minc et Denis Olivennes célèbrent la « pensée unique »).

Puis, dans le courant des années 2000, c’est un économiste moins connu, Gilbert Cette, dont le port d’attache est la Banque de France et qui fait partie de l’actuel groupe d’experts à l’origine de ce sulfureux rapport, qui prend le relais, multipliant les rapports en faveur d’un démantèlement du Smic. Longtemps proche de Martine Aubry et aujourd’hui président de l’Association française de science économique, il s’illustre en applaudissant bruyamment la politique d’austérité salariale conduite lors du précédent quinquennat. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est violente.

 

Gilbert Cette, l'économiste de droite et de gauche

Pour la première fois depuis la création du Smic, en janvier 1970 (Smic qui est le prolongement du Smig, créé lui en 1950) , Nicolas Sarkozy fait, en effet, le choix de ne procéder à aucun « coup de pouce » en faveur du salaire minimum. Multipliant les cadeaux fiscaux à ses richissimes amis du Fouquet’s, il se montre d’une rigueur extrême à l’encontre des salariés les plus modestes. Et durant toutes ces années, l’économiste Gilbert Cette appuie non seulement cette politique socialement inéquitable mais de surcroît, il plaide déjà pour que le salaire minimum soit remis en cause. Avec deux autres économistes, membres comme lui à l’époque du Conseil d’analyse économique, il  co-signe ainsi en mars 2008 un rapport, révélé peu après par Mediapart (Lire Un rapport officiel veut casser le Smic), proposant de remettre en cause le salaire minimum.

Et le plus stupéfiant de l’histoire, c’est que Gilbert Cette reste un économiste parfaitement fréquentable pour la direction socialiste. Dans un premier temps, on peut certes penser qu’il a perdu un peu de son autorité académique. Car, au printemps 2011, quand le projet socialiste est élaboré (on peut le consulter ici), c’est une orientation radicalement opposée qui prévaut. A la page 14 de ce document, l’engagement est en effet clairement consigné : « Le Smic constitue un levier à court terme pour améliorer les conditions de vie des plus modestes et stimuler la consommation. La revalorisation de son pouvoir d’achat sera engagée après des années d’abandon par la droite. »

Mais, durant l’été 2011, alors que se préparent les primaires socialistes, François Hollande et ses proches débattent du sujet et ne manifestent guère d’enthousiasme pour cette revalorisation du Smic. Et cela transparaît publiquement quand François Hollande organise le 24 août 2011, à la Maison de l’Amérique latine, une première réunion avec des économistes qui lui sont proches (Lire L’énigme François Hollande).

L’un des économistes présents, en effet, n’est autre que… Gilbert Cette, que l’on voit apparaître dans la vidéo ci-dessous, résumant les travaux de cette journée, aux côtés de Karine Berger ou encore de Jérôme Cahuzac.

 

 

Ce 24 août 2011, Gilbert Cette repart donc à la charge contre le Smic. Et le plus étonnant, c’est que ce qu’il dit est retenu comme parole d’évangile. On en trouve trace dans le compte-rendu officiel (il est ici) de la troisième table ronde qui a lieu ce jour-là, dénommée – ce n’est guère enthousiasmant ni mobilisateur – : « Concilier pouvoir d’achat, compétitivité, et consolidation des finances publiques ».

Cela commence par l’énoncé suivant: « Cette troisième table ronde a permis de définir des pistes de conciliation entre, d’une part, la sauvegarde du pouvoir d’achat et, d’autre part, deux forces contraires : un regain de compétitivité qui plaide pour une modération salariale et un contexte de sobriété budgétaire susceptible de toucher les dépenses dont bénéficient les foyers modestes. »

Autrement dit, la table ronde fait siens tous les poncifs réactionnaires de la politique libérale, qui a été le socle des politiques économiques suivies par la droite comme par la gauche depuis le virage de 1982/1983 : une politique salariale trop généreuse fait le lit du chômage et nuit à la compétitivité. Cela a été en particulier le credo de Pierre Bérégovoy comme celui d’Édouard Balladur. Il faut donc conduire une politique de l’offre plutôt qu’une politique de la demande. Tout est dit dans cette formule : il faut privilégier « un regain de compétitivité » et cela « plaide pour une modération salariale ».

Et le compte-rendu officiel poursuit : « S’agissant des classes populaires, les participants font le constat d’un tassement de l’échelle des salaires lié à une progression du Smic plus rapide que celle du salaire médian. Les intervenants se sont accordés pour dire qu’un Smic élevé n’est pas le meilleur outil de soutien aux plus modestes, les dispositifs de solidarité de type RSA ou PPE étant mieux adaptés car sans incidence directe sur le coût du travail. Ces outils pourront être évalués et ajustés, mais les moyens qui leur sont alloués devront être ménagés afin que la phase de désendettement ne génère pas de nouvelles inégalités. » Plus brutalement dit, si « un Smic élevé n’est pas le meilleur outil », on peut en déduire qu’il ne faudrait donc pas donner de « coup de pouce » au Smic.

 

Les ravages de la "pensée unique"

En quelque sorte, les économistes proches de François Hollande donnent donc raison, sans le dire ouvertement, à Nicolas Sarkozy de ne pas avoir donné de « coup de pouce » au Smic et prennent donc leur distance avec le projet du PS.

Quand François Hollande publie, en janvier 2012, son programme présidentiel, il n’est donc pas fait mention d’un « coup de pouce » au Smic : le candidat socialiste viole ouvertement le projet de son propre parti et fait quasiment l’impasse sur la question du pouvoir d’achat. Tout juste préconise-t-il quelques mesures : « « 1. Une nouvelle tarification progressive de l'eau, du gaz et de l'électricité ; 2. Baisse des frais bancaires et valorisation de l’épargne populaire ; 3. Lutte contre la spéculation sur les prix de l'essence ; 4. Fiscalité : protéger le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires ; 5. Augmentation de 25 % de l'allocation de rentrée scolaire ; 6. Encadrement des loyers ; 7. Baisse du prix des médicaments ». Mais du Smic, il n’est pas question (Lire Pouvoir d’achat : le débat escamoté)

Dans les semaines qui suivent, François Hollande devine-t-il pourtant que l’élection présidentielle est très serrée et qu’il aurait tout de même intérêt à prendre en engagement, aussi modeste soit-il, sur le Smic, face notamment à Jean-Luc Mélenchon qui prône un « Smic à 1.700 euros brut par mois pour 35 heures, conformément aux revendications syndicales, et 1.700 euros net pendant la législature? C’est donc ce qu’il fait : du bout des lèvres, durant la campagne, il consent finalement à dire qu’il est favorable à un « coup de pouce », même si ce n’est pas consigné dans son programme.

Quelques jours après sa victoire à l’élection présidentielle, à l’occasion de son premier entretien télévisé, il n’a donc d’autres solutions que de dire, sur France 2, qu’il tiendra parole et que le Smic sera revalorisé au 1er juillet suivant. Mais déjà, on ressent percer dans le propos présidentiel une infinie précaution.


 link

 


 

Et dans les jours qui suivent, on comprend vite que François Hollande est totalement en arrière de la main : le gouvernement annonce en effet que le 1er juillet 2012, le salaire minimum ne sera revalorisé que de 2 %, soit, hors inflation, un « coup de pouce » de seulement 0,6 %. A la différence de tous les gouvernements qui se sont donc constitués au lendemain d’une alternance et qui se sont souvent montrés très généreux, y compris les gouvernements de droite (+4% en 1995, lors de la constitution du gouvernement Juppé, par exemple), celui de Jean-Marc Ayrault caresse le « peuple de gauche » totalement à rebrousse-poil et ne consent qu’à une minuscule aumône. Le « coup de pouce » accordé par François Hollande correspond en effet à une revalorisation du Smic de 6,45 euros par mois, ou si l’on préfère d’environ… 20 centimes par jour ! Une misère…

Et dans la foulée, le gouvernement fait clairement comprendre que le temps de ces maigres générosités est définitivement révolu et que le groupe des experts en charge des recommandations sur le Smic – nous y voilà- va se mettre au travail d’ici la fin de l’année afin de proposer une réforme de l’indexation du Smic.

Sans même attendre que le groupe d’experts dont il fait partie réponde à la sollicitation du gouvernement, le même Gilbert Cette décide donc de partir en éclaireur et de rédiger un premier rapport de son cru, avec l’aide d’un autre économiste, Etienne Wasmer, sous l’égide de Sciences-Po. Cet économiste Etienne Wasmer est comme Gilbert Cette membre du groupe des experts chargés de faire des recommandations sur le Smic.

Publié dans le courant du mois de novembre, ce rapport est un véritable brulot. Le voici :

 

Si on lit ce rapport, on comprend vite que c’est lui qui est à l’origine de toutes les recommandations qui proposent de démanteler le Smic. Le rapport du groupe des experts a d’ailleurs la franchise de l’admettre : il n’a fait quasiment que recopier les propositions de régionalisation du SMIC jeunes ou de régionalisations du Smic, proposées dans un premier temps par Gilbert Cette et Etienne Wasmer, dans leur rapport rédigé sous l’égide de Sciences-Po. Le gouvernement peut donc difficilement dire que ce rapport ne l’engage pas. Car c’est un économiste proche de François Hollande qui en est le principal inspirateur.

Cette piste de réforme n’est, certes, pas la seule qui soit aujourd’hui à l’étude. Dans le même temps, une sous-commission de la Commission Nationale de la négociation Collective (CNNC) planche aussi sur les modalités d'indexation. Et elle a visiblement une conception du débat démocratique et du pluralisme qui n’a rien à voir avec la « pensée unique » en vigueur au sein du groupe officiel d’experts. A preuve, des économistes opposés au démantèlement du Smic ont aussi pu y exposer leur point de vue, tel l’économiste de l’Institut de recherche économique et social (Ires), Michel Husson qui, s’exprimant au nom de la CGT, a vivement défendu le Smic et ses effets sociaux vertueux. On trouvera ci-dessous le point de vue qu’il a défendu lors de son audition.

L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a, de son côté, publié récemment une étude allant dans le même sens, contestant que des hausses du salaire minimum aient des effets pernicieux (Lire Smic: l'OFCE met en cause la doxa officielle).

Il n’empêche ! Après le cadeau de 20 milliards d’euros offert sans contrepartie aux entreprises sous formes de crédit d’impôt ; après l’oubli par le chef de l’Etat de sa promesse faite aux sidérurgistes de Florange, c’est un séisme social majeur que le gouvernement pourrait enclencher en dégoupillant la bombe que Gilbert Cette a préparé sur le Smic. Car il s’agit ni plus ni  moins que de mettre en œuvre une réforme dont rêve le patronat depuis plus de trois décennies et qu’aucun gouvernement de droite n’a osé mettre en œuvre. Ce qui risque de susciter l'indignation du mouvement syndical et des associations et syndicats de lycéens et d'étudiants.


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