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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 16:03

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

Allemagne : plus de 300 000 personnes défilent contre le Tafta
L'Humanité.fr avec agences
Samedi, 17 Septembre, 2016
Humanite.fr
 
A Berlin, de 50.000 à 70.000 personnes se sont rassemblées contre le traité de libre-échange transatlantique (TTIP).
A Berlin, de 50.000 à 70.000 personnes se sont rassemblées contre le traité de libre-échange transatlantique (TTIP).
Photo : AFP
 
 

Selon les syndicats, 320 000 manifestants ont défilé samedi dans sept villes allemandes pour dénoncer le projet de traité de libre-échange transatlantique (TTIP) ainsi que leur opposition au Ceta, le traité de libre-échange avec le Canada dont la signature finale est attendue à la fin du mois prochain.

Dans un pays où la population est largement hostile à ce traité en cours de négociation entre les Etats-Unis et l'UE, les organisateurs des manifestations de samedi - une trentaine d'ONG, de syndicats et partis politiques - ont affirmé avoir mobilisé quelque 320 000 personnes. La police dans les 7 villes concernées par les défilés avançait pour sa part une estimation de 163.000 à 188.000 manifestants. A Berlin, de 50 000 à 70 000 personnes se sont rassemblées, malgré les fortes pluies qui se sont abattues en début de manifestation, à la mi-journée. La mobilisation a également été forte dans les deux autres principales villes du pays, Hambourg et Munich, moins importante à Francfort, Cologne, Stuttgart et Leipzig. Mille pancartes et drapeaux bariolées y étaient tenus à bout de bras, barrés de slogans comme "Démocratie au lieu du TTIP", "Non c'est non", ou encore "Partager plutôt que diviser". Outre le TTIP, pour lequel un nouveau round de négociations vient d'être fixé à début octobre, les manifestants entendent exprimer leur opposition au Ceta, le traité de libre-échange avec le Canada dont la signature finale est attendue à la fin du mois prochain.

Des négociations tenues dans le plus grand secret

Ces deux traités inquiètent de longue date de nombreux Allemands, alors que Mme Merkel n'a cessé d'insister sur les "chances de créations d'emploi" qui doivent en découler. "En Europe, il faut que ce soient les gens qui reviennent au premier plan (...) c'est pour ça qu'il faut stopper le TTIP", juge à Berlin Axel Kaiser, coordinateur d'une plateforme de petites et moyennes entreprises contre ce traité. "Nous nous battons pour des processus de décision démocratiques, pour que les principes de l'Etat de droit s'appliquent dans les accords commerciaux", estime un autre militant, Ulrich Schneider. Négocié depuis mi-2013 par le gouvernement américain et la Commission européenne, l'accord TTIP (Transatlantic Trade Investment Partnership, également connu sous un autre acronyme anglais, Tafta), vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires de part et d'autre de l'Atlantique pour créer une vaste zone de libre-échange. Ses détracteurs craignent, outre une remise en cause des normes sociales, sanitaires et environnementales européennes, la création d'un mécanisme d'arbitrage parallèle pour les investisseurs étrangers qui viendrait affaiblir le pouvoir des autorités publiques face aux grandes entreprises.

 

Allemagne: grandes manifestations contre le traité de libre-échange transatlantique http://u.afp.com/ZFiH 

 

Les organisateurs des manifestations en Allemagne ne cessent également de dénoncer des négociations tenues dans le plus grand secret. "Nous avons besoin d'accords commerciaux meilleurs, (que) nous pouvons avoir si nous stoppons les mauvais accords (...) en nous battant pour une économie équitable", a dénoncé Jennifer Morgan, dirigeante de Greenpeace International. Soutenu par la chancelière Merkel, le TTIP divise aussi son gouvernement, le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel ayant vertement critiqué le traité au début du mois en assurant que le TTIP avait "de facto échoué". Le SPD doit décider lundi lors d'un mini-congrès s'il approuve ou non le Ceta, que le gouvernement juge être "un accord très réussi". Selon un sondage de l'institut Ipsos, 52% des Allemands estiment que le libre-échange mène à un affaiblissement des normes sociales et permet l'importation de produits dommageables pour la santé.

Lire aussi :

 

 

 

Source : http://www.humanite.fr

 

 

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 15:39

 

Source : https://www.letemps.ch

 

 

 

L’industrie sucrière américaine a menti sur le risque cardio-vasculaire

 

 

 

 

 

Des documents de la fin des années 1960 montrent aujourd’hui comment un géant de l’agroalimentaire a faussé, des années durant aux Etats-Unis, les règles en matière de nutrition en prétendant que les risques de maladies cardio-vasculaires dépendaient de la seule consommation de graisses animales et non du sucre

«Un exemple dégoûtant de plus du pouvoir du néolibéralisme capitaliste sur les gouvernements et les populations»: voilà l’un des plus de 700 commentaires à un article du New York Times (NYT), repris depuis par l’ensemble de la presse généraliste et spécialisée anglo-saxonne. Il fait état, lundi 12 septembre, d’un scandale proche de ceux liés aux marchands de tabac. «L’industrie sucrière, dans les années 1960, a payé des scientifiques pour nier le lien entre le sucre et les maladies cardio-vasculaires et incriminer, à sa place», les acides gras saturés – notamment présents dans les graisses animales – «comme le montrent des documents historiques récemment dévoilés».

 

Lire aussi: Doit-on arrêter de manger du sucre?

 

Ces documents internes de l’industrie sucrière, découverts par un chercheur de l’Université de Californie à San Francisco (UCSF) et publiés lundi dans la revue JAMA Internal Medicine sous le titre «Sugar Industry and Coronary Heart Disease Research», «suggèrent que cinq décennies de recherches sur le rôle de la nutrition dans les maladies cardiaques, y compris un grand nombre de recommandations alimentaires encore valables aujourd’hui, peuvent avoir été en grande partie «fabriquées» par l’industrie sucrière. «Ils ont réussi à fausser la discussion pendant très longtemps», selon Stanton Glantz, professeur de médecine à l’UCSF et l’un des auteurs de l’article», d’ailleurs aussi spécialiste des recherches médicales sur le tabac, en ne tenant compte que des données qui les arrangeaient.

Que montrent-ils, alors, ces documents? Qu'«un groupe commercial, la Sugar Research Foundation, connue aujourd’hui comme la Sugar Association (SA), avait versé à trois scientifiques de Harvard l’équivalent d’environ 50 000 dollars d’aujourd’hui pour publier une synthèse des recherches sur le sucre, les graisses et les maladies cardiaques en 1967. Les études utilisées dans l’examen ont été triées sur le volet par la SA, et l’article en résultant publié dans le prestigieux New England Journal of Medicine (NEJM). Celui-ci minimisait clairement le lien entre le sucre et les risques cardio-vasculaires, tout en rejetant la faute sur les graisses saturées.» Sur son site, la SA reconnaît d’ailleurs aujourd’hui que «la Sugar Research Foundation aurait dû être plus transparente» à l’époque.

Pire: si ce trafic d’influence remonte à près d’un demi-siècle, des documents plus récents «montrent que l’industrie agroalimentaire» a continué d’influer sur les recherches en matière de nutrition. «L’an dernier, un autre article du NYT avait révélé que Coca-Cola, le plus grand producteur mondial de boissons sucrées, avait fourni des millions de dollars dans le financement d’études qui avaient cherché à masquer le lien entre les boissons sucrées et l’obésité.» Laquelle représente, on le sait, un important facteur de risque cardio-vasculaire.

 

n/a JAMA Internal Medicine / JAMA Internal Medicine

 

Les acteurs de cette opération de «blanchiment sucrier» ne sont bien sûr plus là pour s’expliquer, ni les médecins ni les industriels. Mais la SA dit que «l’étude de 1967 a été publiée à une époque où les revues médicales n’exigeaient généralement pas des chercheurs qu’ils divulguent leurs sources de financement». Cela n’a été le cas qu’à partir de 1984 pour le NEJM. Et l’on a observé le même biais concernant le rôle du sucre dans la formation des caries dentaires, selon Sciences et Avenir.

Ces révélations sont d’autant plus importantes que «le débat sur les méfaits relatifs de sucre et de graisses saturées se poursuit aujourd’hui, dit le Dr Glantz. Pendant de nombreuses décennies, les responsables de la santé ont encouragé les Américains à réduire leur consommation de matières grasses, ce qui a conduit beaucoup de gens à consommer des aliments à faible teneur en graisses mais en revanche hautement sucrés, alors que beaucoup d’experts incriminent maintenant les sucres dans les problèmes liés à l’obésité», qui sont importants aux Etats-Unis. Encore elle.

 

C’était «épouvantable», dit l’éditorial

La réalité, selon les critères de l’OMS, est que les graisses saturées aussi bien que les «mauvais» sucres sont des facteurs de risques tout aussi importants les uns que les autres. Il était donc «épouvantable» de les disculper, soutient l’éditorial du JAMA Internal Medicine. Et cela montre une fois de plus combien les conflits d’intérêts doivent jouer en faveur d’un financement public des recherches scientifiques et non industriel, pierre d’achoppement éthique dont on connaît la complexité depuis les années 1960.

Sans entrer dans les détails de cette vaste mystification, très organisée, il faut donc confirmer aujourd’hui que «des décennies durant, l’industrie sucrière a réussi à nous tromper en vantant les prétendus mérites de ses produits», selon un film documentaire notamment diffusé sur la chaîne Arte, «Le Sucre, le doux mensonge vérité». Qui démontre que cette industrie-là a pour longue tradition de ne pas piper mot «sur les risques sanitaires liés à une consommation excessive», que soulevait aussi récemment le magazine Bilan:

 

Ces mensonges, dit Arte, ont donc «un goût amer pour de nombreux consommateurs» puisqu’ils nient les risques de surpoids, de diabète et de maladies cardio-vasculaires. Sachant que le sucre augmente la sensation de plaisir alimentaire, «depuis les années 1970, l’industrie agroalimentaire a œuvré pour augmenter les doses […] dans nos assiettes», Du coup, les maladies en résultant «se répandent à travers le monde, notamment chez les enfants». L’enquête menée dans ce film «dévoile les mensonges de l’industrie sucrière et les recours possibles pour enrayer l’épidémie».

 

«Tendance lourde et excès alarmants»

Rien de neuf? Non, mais une preuve de plus, si l’on veut. Car c’est également «en épluchant» des archives internes, celles de «la Great Western Sugar Company, l’un des fleurons de l’industrie sucrière américaine, que la dentiste Cristin Kearns a fait une découverte de taille, exposée fin 2012 dans le magazine américain Mother Jones: dans les années 1970, l’industrie mondiale du sucre a mis au point une stratégie délibérée de conquête, visant à inclure toujours plus de saccharose dans l’alimentation quotidienne mondiale, et à en dissimuler sciemment les risques sanitaires», lit-on dans LaTribune.fr.

Selon un blog antillais qui évoque également le film documentaire précité, «l’industrie sucrière continue de nier l’évidence et sème la confusion à travers des stratégies de communication où le scepticisme serait financé à coup de millions afin de brouiller le débat». Mais bien sûr, comme toujours, on s’attaque à un «business très lucratif». Conclusion: le sucre, c’est «tendance lourde et excès alarmants».

 

 

 

À propos de l'auteur

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 15:26

 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

Au-delà d’Alstom, l’emploi industriel poursuit son déclin en France

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

 
 
 
L’usine Alstom de Belfort, en 2014.

A Belfort, on fabrique des locomotives depuis 1879. L’annonce par Alstom de l’arrêt de la production en 2018 a été un choc pour les salariés, pour la ville et pour les responsables politiques. Après la fermeture des hauts-fourneaux à Florange en 2011, Alstom devient le nouveau symbole de la désindustrialisation. Ces deux sites emblématiques se trouvent dans l’est de la France, une région où l’industrie est particulièrement implantée.

 

Lire aussi :   Alstom à Belfort, l’adieu à l’usine

 
L'Est et le centre-ouest concentrent les emplois industriels en France
Pourcentage de l'emploi industriel sur l'emploi total par département en 2014

 

 

Chute continue et généralisée

En raison de la croissance démographique, l’emploi total a augmenté en valeur absolue en France depuis vingt-cinq ans, passant de 23 millions de personnes salariées et non salariées en 1989 à près de 27 millions en 2014. Pourtant, le nombre d’actifs dans le secteur industriel n’a cessé de décliner : plus de 1,4 million d’emplois ont été perdus. Les branches les plus touchées sont la production de biens de consommation, de biens intermédiaires et, dans une moindre part, d’automobile, alors que l’agroalimentaire ou l’énergie reste stable.

L'industrie française a perdu plus de 1,4 million d'emplois en vingt-cinq ans
Si certains secteurs sont relativement stables (raffinages, extraction, matériel de transport), la fabrication d'autres produits industriels a diminué, selon l'Insee.

0 1000000 2000000 3000000 4000000 5000000 Nombre d'emplois industrielsCokéfaction et raffinageEmploi industriel non salariéIndustries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollutionFabrication de matériels de transportAgroalimentaireFabrication d'équipements électriques, électroniques, informatiquesFabrication d'autres produits industriels19901995200020052010

2007
Fabrication d'autres produits industriels: 1 738 200 emplois
total : 3 725 200 emplois industriels
Source : Insee

 

La tendance s’est poursuivie au cours des cinq dernières années, avec près de 190 000 emplois industriels détruits, avec un « pic » au début de l’année 2013. Et les créations d’emplois constatées depuis un an n’ont pas profité au secteur.

 

Les destructions d'emploi dans l'industrie depuis cinq ans
Statistiques trimestrielles de l'emploi en France.

-25000 -20000 -15000 -10000 -5000 0 5000 Emplois industrielsT3 2011T4 2011T1 2012T2 2012T3 2012T4 2012T1 2013T2 2013T3 2013T4 2013T1 2014T2 2014T3 2014T4 2014T12015T2 2015T3 2015T4 2015T1 2016T2 2016

 
Source : Insee

 

Lire aussi :   L’emploi va mieux en France, mais pas dans tous les secteurs

 

La France n’est pas le seul pays à souffrir de cette désindustrialisation : l’Espagne et l’Italie, fortement touchées par la crise économique de 2009, ont vu les emplois dégringoler dans l’industrie et la construction. Dans l’ensemble de l’Europe, le secteur passe de 27 à 23 % des actifs (en comptant le BTP).

La baisse des emplois industriels, une tendance globale en Europe
Part de l'industrie (y compris la construction) dans différents pays de l'UE en 2014

18 20 22 24 26 28 30 32 Industrie et la construction (en % des emplois)AllemagneEspagneFranceItalieRoyaume-UniUnion européenne à 282008200920102011201220132014

 
Source : Insee

 

Lire aussi :   La production industrielle établit un nouvel ordre mondial

« Tertiarisation » de l’économie

L’industrie n’emploie plus que 3,1 millions de personnes, et ne représente que 12 % de l’activité en France (hors construction), contre 20 % en 1989. Dans la même période, l’agriculture a aussi décliné (passant de 5 % à 2 % des actifs), alors que le secteur tertiaire (commerce, transport, restauration, finance, immobilier, administration, santé, enseignement…) n’a cessé de progresser, passant de 67 à 79 % des actifs.

 

 

 

L'industrie passe de 20 à 12 % des emplois en vingt-cinq ans, supplanté par les services
Evolution des emplois par secteur d'activité entre 1989 et 2014, selon l'Insee.
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 Proportion d'emplois (en %)Agriculture et pêcheIndustrieConstructionServices 19901995200020052010
2012
Agriculture et pêche: 2,5 %
Industrie: 12,7 %
Construction: 6,5 %
Services : 78,2 %
total : 26,4531 emplois en France
Source : Insee

 

Ces chiffres sont parfois en trompe-l’œil, puisqu’une partie des emplois industriels ont, en réalité, basculé vers le secteur tertiaire : l’intérim, très utilisé comme variable d’ajustement dans les usines, est ainsi compté comme un emploi de service et non de production. Selon un rapport publié en 2010 par la direction générale du Trésor, 25 % des pertes d’emploi dans l’industrie peuvent s’expliquer par ce transfert vers les services.

Selon ce rapport sur la désindustrialisation en France entre 1980 et 2007, les gains de productivité (modernisation et réduction des besoins de main-d’œuvre) sont responsables de 29 % des destructions d’emploi – et même de 65 % dans les dernières années, entre 2000 et 2007. Il est, en revanche, plus complexe d’estimer l’effet de la concurrence internationale : si une approche comptable estime qu’elle pèse pour 28 % des destructions d’emploi entre 2000 et 2007, l’approche économétrique avance une fourchette plus large (entre 9 et 70 %).

 
 Anne-Aël Durand


 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

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Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

Visualisez vingt-cinq ans de désindustrialisation dans les départements français

 

La part de l’industrie dans l’emploi est passée de 20 % en 1989 à 12 % en 2014.

LE MONDE | | Par

 

 

 

 

Le dossier d’Alstom à Belfort, où le constructeur ferroviaire a prévu d’arrêter la production d’ici à 2018, n’est que le dernier épisode en date d’un mouvement continu de désindustrialisation en France. Une carte animée, établie à partir des données de l’Insee sur l’emploi par secteur dans chaque département, permet de visualiser les zones les plus touchées par ce phénomène depuis vingt-cinq ans (plus la couleur est foncée, plus le pourcentage d’emploi industriel est important).

 

En raison de la croissance démographique, l’emploi total a augmenté en valeur absolue en France depuis vingt-cinq ans, passant de 23 millions de personnes salariées et non salariées en 1989 à près de 27 millions en 2014. Pourtant, le nombre d’actifs dans le secteur industriel n’a cessé de décliner : plus de 1,4 million d’emplois ont été perdus. Les branches les plus touchées sont la production de biens de consommation, de biens intermédiaires et, dans une moindre part, d’automobile, alors que l’agroalimentaire ou l’énergie restent stables.

 

Lire le décryptage complet :   Au-delà d’Alstom, l’emploi industriel poursuit son déclin en France

 


 

Source : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs

 

 

 

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 15:09

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Londres donne son feu vert au projet d’Hinkley Point
15 septembre 2016 | Par martine orange
 
 
 
Après deux mois d’atermoiements, la première ministre britannique a donné son accord au projet de construction de deux EPR par EDF. Cette décision jette la consternation au sein du groupe et parmi les opposants. Tous redoutent que le projet ne soit fatal à l’électricien public. « Le feuilleton n’est pas terminé », prédit cependant Greenpeace.

« C’est une catastrophe. » Depuis qu’ils ont appris la décision du gouvernement britannique de valider le projet d’Hinkley Point, ce jeudi 15 septembre, les salariés d’EDF sont comme sonnés. EDF est en danger de mort, à les en croire.

Jusqu’au bout, les multiples opposants, au sein de l’entreprise comme à l’extérieur, en France comme en Grande-Bretagne, avaient espéré que Theresa May allait enterrer ce projet « suicidaire ». Le coup d’arrêt inattendu que la première ministre britannique avait donné fin juillet, quelques heures après son adoption très serrée par le conseil d’administration d’EDF, n’était-il pas le premier signe du retrait ?

Après deux mois de réflexion, Theresa May a finalement donné son feu vert au projet très controversé d’Hinkley Point. Le gouvernement britannique autorise EDF et son partenaire chinois China General Nuclear Power (CGNP) à construire deux EPR d’ici à 2025 pour un coût estimé à 18 milliards de livres (23 milliards d’euros). Le projet est censé fournir à terme 7 % de l’électricité britannique.

 

Projet d'Hinkley Point © EDF Projet d'Hinkley Point © EDF
 

Le gouvernement français était particulièrement pressé d’obtenir cette annonce et a, semble-t-il, fortement incité Theresa May à annoncer ses intentions sur Hinkley Point rapidement, en tout cas bien avant la fin septembre, comme la première ministre britannique en avait l’intention à l’origine. Car la construction de deux EPR britanniques par EDF est la première pièce du puzzle imaginé par le gouvernement français pour réorganiser la filière nucléaire française. Ou, pour le dire plus brutalement, cacher sa faillite.

 

Le 22 septembre, le conseil d’administration d’EDF doit se prononcer sur le rachat d’Areva NP, la branche qui construit les réacteurs nucléaires. Aucun audit sérieux n’a été réalisé sur cette activité, en complète déroute. EDF s’est juste entendu avec le gouvernement pour la reprendre au prix fixé de 2,5 milliards d’euros. Sans Hinkley Point, il aurait été difficile d’en justifier le prix de rachat : Areva NP n’a aucune commande et des montagnes de risques juridiques à venir, à commencer par la cuve de Flamanville. Et l’État a un besoin impératif de l’argent d’EDF pour l’aider à recapitaliser Areva, en faillite. D’où le besoin d’une réponse rapide du gouvernement britannique.

Le principal obstacle soulevé par Theresa May pour donner son accord au projet d’Hinkley Point était la présence du partenaire chinois CGNP aux côtés d’EDF. Celui-ci doit, selon un accord signé en octobre 2015 entre David Cameron et le président chinois Xi Jinping, participer à la construction de deux autres EPR à Sizewell (dans l’est de l’Angleterre) et réaliser seul un autre réacteur de conception entièrement chinoise à Bradwell. Beaucoup soulignaient le danger de laisser des actifs essentiels à la sécurité nationale dans des mains chinoises. La préoccupation existe manifestement jusqu’à Washington : la justice américaine faisait opportunément savoir cet été que le groupe chinois et certains de ses responsables étaient poursuivis pour espionnage. Au cours de l’été, les relations entre Londres et Pékin se sont beaucoup tendues sur le sujet, le gouvernement chinois prenant ombrage des soupçons du gouvernement britannique.

« Après avoir réexaminé le projet d’Hinkley Point, nous allons introduire une série de mesures pour renforcer la sécurité et s’assurer qu’Hinkley Point ne pourra pas changer de main sans l’accord du gouvernement », a expliqué le secrétaire d’État à l’économie, Greg Clark, aux députés britanniques jeudi matin, en leur annonçant le feu vert du gouvernement, qui marque la relance du nucléaire en Grande-Bretagne. Selon ce nouvel accord, EDF ne pourra céder tout ou partie de sa participation dans Hinkley Point sans obtenir l’agrément préalable du gouvernement britannique. Par la suite, le gouvernement britannique entend disposer d’une « golden share » (action préférentielle) dans tous les projets nucléaires, afin de garder un droit de contrôle.

Officiellement, il s’agit de la seule modification dans l’accord signé sur Hinkley Point. En tout cas, c’est la seule qui a été notifiée pour l’instant par le gouvernement britannique. Celui-ci a insisté sur le fait que les termes de l’accord commercial n’étaient pas modifiés : le gouvernement britannique s’engage à racheter l’électricité produite par les deux EPR au prix constant de 92,5 livres (108 euros au cours actuel) le mégawatt pendant trente-cinq ans. Ce qui en fait l’énergie la plus chère par rapport à toutes les autres, renouvelables compris. Il n’est pas sûr pour autant que ce prix de rachat soit suffisant pour rendre rentable le projet. D’autant que l’opacité règne sur ce dossier : EDF peut avoir une garantie de prix, mais sans garantie de volume, cela ne vaut pas grand-chose...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 14:53

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Notre-Dame-des-Landes: peu à peu, l’Etat prépare l’évacuation
17 septembre 2016 | Par Jade Lindgaard et Ellen Salvi
 
 
 

Depuis la déclaration d’utilité publique en 2008, et en dépit des mensonges et des conflits d’intérêts qui truffent le dossier de l’aéroport, l’État poursuit la mise en œuvre du projet. Après la consultation de juin, plusieurs scénarios d'évacuation sont à l'étude.

Le sujet de Notre-Dame-des-Landes avait disparu de la politique nationale depuis l’été et la victoire du oui lors de la consultation du mois de juin sur la construction de l’aéroport. Aucune déclaration de François Hollande ni de Manuel Valls, le ministre le plus résolu à faire évacuer la ZAD de ses occupants. Ce silence ne valait pas indifférence. Petit à petit, l’État prépare les conditions nécessaires à une expulsion manu militaride la zone d’occupation.

Mardi 13 septembre, une étape décisive a été franchie avec la publication par le préfet de Loire-Atlantique de l’arrêté autorisant la destruction du campagnol amphibie, petit rongeur inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de disparition. C’était le dernier obstacle administratif à lever avant que les travaux ne puissent être légalement entamés. Présent sur la zone du projet d’aéroport, ce mammifère protégé doit faire l’objet de mesures de compensation en cas de démarrage du chantier de construction. Des animaux doivent être prélevés et déplacés vers des emplacements en dehors de la ZAD. Mais tous ne pourront être sauvés. D’où l’obligation légale d’obtenir une dérogation à sa protection avant de lancer les pelleteuses sur la zone humide.

L’arrêté précise le calendrier possible pour l’intervention : concernant le campagnol amphibie, les secteurs d’habitat seront détruits « si possible » entre le 1er juillet et le 31 octobre, période d’absence de sol humide ou inondé (« l’assec »). Plus précisément, le maître d’ouvrage a jusqu’au 15 octobre pour missionner un expert afin de constater l’absence de sol humide. Il a ensuite quinze jours « pour réaliser les travaux, afin de limiter le risque que de nouvelles pluies rendent le milieu favorable à l’espèce ». Pour les autres espèces à protéger sur le site – notamment des arbres où niche la faune –, les mois de septembre et octobre sont les seuls à ne connaître aucune restriction d’intervention au nom de la sensibilité des espèces. La fenêtre de tir pour l’expulsion semble correspondre à la seconde quinzaine d’octobre.

 

tarte

 

Avocat des opposants, Thomas Dubreuil s’étonne de l’absence de périodes interdisant la destruction du campagnol amphibie. L’arrêté fait peser peu de contraintes sur le maître d’ouvrage, la société AGO, filiale de Vinci. Il porte la marque d’une priorité accordée à la logique économique sur la préservation du milieu, l’une des plus grandes zones humides de France.

Le texte de la préfecture prend le temps, en introduction, de dérouler tous les arguments des porteurs du projet d’aéroport : il « répond à des raisons impératives d’intérêt public majeur, notamment pour assurer le développement socioéconomique de la métropole Nantes/Saint-Nazaire, dans une logique d’anticipation sur les besoins de déplacement induits par l’évolution démographique, l’activité économique et touristique du Grand Ouest pour pallier la saturation du site aéroportuaire de Nantes-Atlantique et ses risques pour la santé liés aux nuisances sonores ».

Au passage, il contredit la position du ministère de l’écologie, fondée sur le rapport rendu par ses trois experts, au printemps dernier : « Il n’existe pas d’autre solution alternative satisfaisante. » Ségolène Royal avait pourtant affirmé le contraire. Mais depuis la consultation de juin, elle a déclaré ne plus vouloir s’opposer au projet d’aéroport et laisse les mains libres à Manuel Valls. L’arrêté préfectoral reflète en tous points la position de Matignon sur le dossier. Depuis la parution de la déclaration d’utilité publique en 2008, et en dépit des faiblesses argumentaires, des mensonges et des conflits d’intérêts qui truffent le dossier de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, l’État poursuit inéluctablement la mise en œuvre du projet. 

Le gouvernement s’apprête-t-il à expulser la ZAD ? En milieu de semaine, la position de l’Élysée était double : respect du vote des citoyens (favorable à 55 % à la construction), détails opérationnels entre les mains du premier ministre. Une réunion s’est tenue à l’Élysée en juillet, après la consultation. Manuel Valls y a réaffirmé sa volonté d’évacuer la zone occupée au nom de l’État de droit, Bernard Cazeneuve a dit sa réticence à affecter plusieurs milliers de gendarmes pour plusieurs semaines ou mois alors que la France vit sous une menace terroriste aiguë.

Jeudi 15 juin, le quotidien Presse Océan a publié ce qui ressemble à un plan d’intervention : le ministère de l’intérieur prévoit selon eux de mobiliser jusqu’à 3 000 gendarmes pour une action progressive, secteur par secteur. Un large périmètre de sécurité serait établi autour de la ZAD pour en bloquer l’accès. Environ 600 gendarmes pourraient être requis pour la première phase.
 

aste-rix

Mais selon d’autres sources, tous les scénarios seraient sur la table de Manuel Valls...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

 

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

 

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 14:34

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

Le rachat de Monsanto par Bayer : un jour noir pour l’alimentation mondiale

15 septembre par Coalition against BAYER-Dangers

 

Le mariage parfait, par Miguel Villalba Sánchez (Elchicotriste)

 

Le pire des scénarios s’est réalisé : Bayer rachète Monsanto pour 66 milliards de $ [=58 Mds €]. Ceci donne naissance à celle qui est de loin la plus grande entreprise d’agrobusiness dans le monde. Sur la base des résultats financiers de 2015, les deux sociétés ont un chiffre d’affaires combiné de 23,1 milliards de dollars. Personne dans la branche ne peut les égaler. Les couples de jeunes mariés SYNGENTA / ChemChina et DUPONT / DOW suivent de loin (respectivement 14,8 et 14,6 milliards), et BASF se trouve ravalé au quatrième rang avec 5,8 milliards.

Pour les pesticides BAYER et MONSANTO ont une part de marché cumulée d’environ 25 pour cent, pour les semences agricoles génétiquement modifiées et conventionnelles une part d’environ 30 pour cent. Si on considère seulement les plants OGM, les deux entreprises combinées, avec plus de 90 pour cent, atteignent même une claire position de monopole.

« Avec l’acquisition de Monsanto par BAYER la concentration sur l’agro-marché atteint un nouveau sommet. Les éléments clés de la chaîne alimentaire sont maintenant entre les mains d’un seul groupe. Les agriculteurs doivent maintenant se préparer à des prix plus élevés et auront aussi moins de choix. En outre, le blocus de l’innovation dans ce secteur, en particulier pour les herbicides, devrait s’aggraver encore plus », a critiqué Toni Michelmann du bureau de la Coalition contre les méfaits de Bayer (CBG). L’organisation de défense des consommateurs SumOfUs prend aussi position contre l’achat de Monsanto. « Cette prise de contrôle est une menace pour notre approvisionnement alimentaire et pour tous les agriculteurs dans le monde », a déclaré Anne Isakowitsch. « Il n’est donc pas étonnant que plus de 500 000 de nos membres aient signé une pétition contre la prise de contrôle. D’autant plus choquant que l’acquisition, à l’encontre de tous les intérêts des consommateurs, semble désormais être dans le sac ».

Michelmann a annoncé que la CBG mettrait à profit le Tribunal Monsanto prévu en octobre à La Haye pour se concerter avec les différentes initiatives Monsanto pour réorienter désormais la résistance critique en la recentrant sur Bayer. La première action commune prévue par la coordination aura lieu à la prochaine assemblée générale de la multinationale de Leverkusen le 28 avril 2017, au Parc d’expositions de Cologne. « La liste des orateurs devrait difficilement être épuisée en une seule journée. Bayer peut par précaution réserver la journée du 29 avril », conseille Michelmann à l’acteur mondial. Il a aussi évoqué une « March against Bayer » qui aboutirait à Leverkusen.

« Le groupe peut d’ores et déjà s’attendre à voir monter la pression contre lui. La pression contre une politique commerciale qui prétend lutter contre la faim, mais mise surtout sur les monocultures de soja et de maïs pour mangeoires d’élevage industriel et qui avec ses pesticides met en danger d’aussi importants pollinisateurs pour les cultures arables que les abeilles, une politique commerciale qui mise sur des technologies à risque comme les manipulations génétiques, une politique qui apporte de plus en plus de poisons dans les champs, au lieu de chercher des alternatives », affirme le chimiste.

Selon la Coalition, les politiciens doivent agir. Et il ne faut pas se contenter de quelques procédures cosmétiques de la part de la Commission européenne à la Concurrence. Quelques mesurettes, comme se séparer du secteur cotonnier ou se débarrasser de certains pesticides, ne suffisent pas, en particulier vu que BASF lorgne déjà sur ce genre de produits. Le personnel politique doit aussi tenir compte de l’impact sur l’emploi et la fiscalité. Il ne faut pas que Bayer effectue des déductions fiscales pour son acquisition et que donc des villes de sites industriels se retrouvent encore plus dans la mouise. Toute tentative par l’entreprise de réduire les dettes entraînées par l’opération d’achat par des suppressions d’emplois ou des mesures de rationalisation, est également exclue d’emblée.

Axel Köhler-Schnura, du CA de la CBG conclut : « La cynique partie de poker autour de Monsanto, animée par la cupidité pure, montre une fois de plus que l’alimentation du monde est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux géants de l’agrobusiness. La Coalition contre les méfaits de Bayer préconise donc de mettre ces entreprises sous contrôle social ».


Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

 

Source : Tlaxcala

Auteur.e
 
 

Coalition against BAYER-Dangers

Coordination contre les méfaits de Bayer

Postfach 15 04 18 D-40081 Duesseldorf Allemagne

tél : 00 49 2 11 33 39 11 fax : 00 49 2 11 33 39 40 Courriel : CBGnetwork@aol.com

Plus d’informations ici

 

 

 

Source : http://www.cadtm.org

 

 

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 17:56

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Pouvoir économique

Les dix plus grosses multinationales pèsent davantage, financièrement, que 180 États

par

 

Notre monde est-il dominé par une poignée de multinationales ? Selon une étude réalisée par l’ONG britannique Global Justice Now, sur les 100 premières entités économiques mondiales – États et entreprises... –, 69 sont des multinationales et 31 des États [1]. Parmi ces entités économiques les plus importantes financièrement, figurent les groupes français Total, Axa, BNP Paribas et Société générale. L’État français est lui en 5ème position derrière les États-Unis, la Chine, l’Allemagne et le Japon. La première multinationale, l’états-unien Walmart, arrive en 10ème position, derrière le Canada mais devant l’Espagne.

Ce phénomène, qui voit de plus en plus de grandes entreprises privées peser davantage que des pays, est en train de s’accélérer. L’année dernière, on comptait six États supplémentaires (37 en tout) dans ce top 100. L’étude montre également que, sur les 200 premières entités économiques mondiales, 153 sont des entreprises.

Les dix principales entreprises mondiales – Walmart, Apple, des géants du pétrole comme Shell, Sinopec, China National Petroleum, BP et Exxon ou de l’automobile comme Toyota et Volkswagen, et l’entreprise d’électricité chinoise State Grid – pèsent ensemble 18,3 trillions de dollars. Soit l’équivalent des 180 pays les moins riches de la planète mis ensemble (parmi lesquels l’Irlande, Israël, l’Indonésie ou l’Afrique du Sud...). Walmart, première entreprise mondiale, pèse davantage financièrement que l’Espagne, l’Australie ou les Pays-Bas.

Les chiffres utilisés par l’ONG sont à relativiser, car il est difficile de comparer le chiffre d’affaires d’une entreprise et, de l’autre, les revenus publics d’un État. En théorie, pouvoir économique et pouvoir politique ne sont pas de même nature. Il n’en reste pas moins que les chiffres mis en avant par Global Justice Now parlent d’eux-mêmes, dans un monde de plus en plus dominé par une froide logique comptable et financière, y compris au niveau de la gestion des États.

L’étude est publiée à l’occasion du lancement d’une pétition internationale, ciblant en particulier les leaders européens, pour qu’ils soutiennent le processus d’élaboration d’un traité contraignant sur la responsabilité des multinationales au niveau des Nations unies [2]. En France, cette pétition est relayée par Peuples solidaires.

Olivier Petitjean

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 16:02

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Agrochimie

En achetant Monsanto, Bayer contrôlera près d’un tiers du marché mondial des semences

par

 

 

 

 

C’est un mariage redouté par les militants écologistes qui vient d’être officialisé. Le 14 septembre, le groupe chimique et pharmaceutique allemand Bayer a annoncé la signature d’un accord de fusion définitif avec la multinationale américaine Monsanto pour 66 milliards de dollars (59 milliards d’euros) [1]. Soit l’acquisition la plus chère jamais payée par un groupe allemand. La fusion de ces deux mastodontes – d’un côté Bayer, fabricant des très décriés néonicotinoïdes, de l’autre Monsanto, spécialiste des semences génétiquement modifiées et fabricant de l’herbicide RoundUp – consolide leur main mise sur l’agriculture. Cette opération fait de Bayer le numéro un mondial des semences et des pesticides, contrôlant respectivement 30 % et 24 % de chacun de ces secteurs [2].

D’autre fusions sont en cours dans le secteur de l’agrochimie. La multinationale chinoise ChemChina projette de racheter pour 43 milliards de dollars l’entreprise suisse Syngenta. Les groupes américains Dow et DuPont ont également entrepris de fusionner leurs activités. La concentration sans précédent du marché des semences dans les mains d’une dizaine de firmes se resserre en conséquence autour de trois conglomérats. L’enjeu : accompagner la vente des semences de blé, de maïs, de riz ou de soja par des herbicides, insecticides et autres fongicides adaptés. Ces firmes se lancent aussi dans les prévisions météo pour les récoltes ainsi que dans les polices d’assurance spécialisées en cas de sécheresse ou d’inondation... [3]

L’approbation de cet accord de fusion entre Bayer et Monsanto doit encore être soumis aux actionnaires de la multinationale américaine, et au feu vert des autorités de la concurrence américaine et européenne. Signe de sa confiance, Bayer précise dans un communiqué qu’il s’engage à verser deux milliards de dollars à Monsanto s’il n’obtient pas toutes les autorisations réglementaires nécessaires. L’échéance est fixée à fin 2017.

Dessin : © Rodho

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 15:46

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

Autoroutes: Bercy se bat pour éviter toute transparence
18 septembre 2016 | Par martine orange
 
 
 

Le ministère de l’économie et des finances se pourvoit en cassation auprès du conseil d’État, dans l’espoir de ne pas avoir à transmettre à Raymond Avrillier l’accord signé entre l’État et les sociétés autoroutières en avril 2015. Mais qu’a donc à cacher Bercy pour s’opposer avec tant de constance à toutes les demandes de communication de ce document, au moment où il annonce un énième programme autoroutier?

Mais qu’a donc à cacher le ministère de l’économie et des finances pour s’opposer à toutes les demandes de communication de l’accord signé entre l’État et les sociétés concessionnaires d’autoroutes le 9 avril 2015 ? Une nouvelle fois, Raymond Avrillier, écologiste de longue date et ancien maire adjoint de Grenoble, s’est heurté à une fin de non-recevoir au ministère de l’économie, lorsqu’il a demandé l’accès à ce protocole. Il avait pourtant en poche le jugement du tribunal administratif de Paris du 13 juillet, enjoignant à Bercy de lui transmettre les documents publics demandés (lire notre précédent article). Constestant cette décision, le ministère a décidé de se pourvoir en cassation auprès du conseil d’État et donc de refuser toute communication du texte de l’accord, comme il l’en a informé dans un courrier daté du 12 septembre. Juste avant que le gouvernement annonce ce dimanche 18 septembre, un nouveau plan autoroutier de 1 milliard d'euros. 

La décision de faire appel du jugement du tribunal administratif a été prise, alors qu’Emmanuel Macron était encore ministre de l’économie. « Mais cette décision est une position du ministère, pas celle du ministre. L’analyse de Bercy est que ce protocole est un texte préparatoire, commun aux six sociétés concessionnaires. Il n’a pas à être communiqué. Les vrais accords société par société ont été publiés par la suite au Journal officiel », expliquent des conseillers dans l’entourage d’Emmanuel Macron et à Bercy (lire la boîte noire de cet article).

 

Le ministère de l'économie et des finances © Reuters
Le ministère de l'économie et des finances © Reuters
 

Cette explication diffère de celle qui avait été présentée par le ministère de l’économie devant les juges administratifs. Pour justifier son refus, Bercy avait alors plaidé que l’accord avec les sociétés autoroutières relevait du droit privé : il avait été signé dans le cadre d’un « protocole transactionnel », les sociétés concessionnaires renonçant à engager une action judiciaire contre l’État comme elles en avaient agité la menace. C’était l’application du secret des affaires avant la loi, en somme. 

 

Mais le tribunal administratif de Paris, pourtant très soucieux de la protection des intérêts de l’État, avait balayé cet argument, dans son jugement : « Ces circonstances [le renoncement à toute action judiciaire – ndlr] ne sont pas de nature à ôter à ce contrat conclu entre l’État et des sociétés délégataires d’une mission de service public le caractère de document administratif au sens des dispositions précitées de la loi du 17 juillet 1978 ; dès lors, M. Avrillier est fondé à soutenir, qu’en refusant de communiquer le document demandé, le ministre a méconnu les dispositions précitées de la loi du 17 juillet 1978 ; par suite, la décision implicite portant rejet de la demande de communication dudit document doit être annulée », avait-il tranché.

D’où le changement de ligne de défense de Bercy. Le protocole annoncé en fanfare par le premier ministre Manuel Valls le 9 avril, censé ouvrir une nouvelle ère entre l’État et les sociétés d’autoroutes, en établissant des « relations plus équilibrées » et un grand plan de travaux, n’est plus désormais qu’un « document préparatoire » !

Ce n’est qu’un épisode brumeux de plus dans ce dossier très opaque, traité de près par Bercy. Alors que les députés socialistes – au terme d’une commission d’enquête parlementaire créée à la suite du fiasco de l’écotaxe et de l’obscur contrat Ecomouv – en étaient arrivés à la conclusion qu’il fallait remettre à plat tous les contrats de concessions autoroutières, quitte à « renationaliser » de façon temporaire s’il le fallait, le ministère de l’économie, soutenu par Matignon, avait rapidement repris les choses pour contrer ces tentatives « irréalistes » voire « irresponsables » des parlementaires.

La manœuvre avait été jugée si choquante que le président de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet – suppléant de Michel Sapin –, avait démissionné de la présidence du groupe de travail sur les autoroutes pour protester contre cette mascarade. « Je ne saurai cautionner une démarche qui n’aurait pour ligne directrice la défense de l’intérêt général, c’est-à-dire celle de l’État et de ses usagers », avait-il écrit dans une lettre de démission cinglante, adressée à Manuel Valls. 

 

Emmanuel Macron à l'Assemblée de la fédération des travaux publics le 9 avril 2015, jour de l'annonce du plan autoroutier © Le moniteur des travaux publics Emmanuel Macron à l'Assemblée de la fédération des travaux publics le 9 avril 2015, jour de l'annonce du plan autoroutier © Le moniteur des travaux publics
 

Un mois plus tard, Matignon annonçait le grand accord avec les sociétés concessionnaires. Contre un engagement de travaux de modernisation [normalement prévu dans le cahier des charges des concessions – ndlr] et d’extension du réseau autoroutier estimé à 4,2 milliards d’euros – soit moins d’une année de bénéfices cumulés des sociétés concessionnaires –, elles allaient bénéficier d’une extension de la durée de vie de concession, de 2 à 3 ans :  certaines vont courir ainsi jusqu’en 2033 !

 

Surpris par cet accord, Raymond Avrillier, qui a déjà à son actif la révélation du scandale de la privatisation de la régie municipale d’eau de Grenoble par Alain Carignon en 1994 et celle de l’affaire des sondages de l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, a cherché à en savoir plus. Malgré les injonctions de la Commission d’accès aux documents administratifs (Cada) puis celles du tribunal administratif, l’ancien conseiller municipal s’est toujours heurté à un refus de communication de la part du ministère de l’économie.

« Si Bercy se refuse, de façon si obstinée, à communiquer cet accord, c’est qu’il existe des dispositions, à mon avis, autres que celles annoncées sur l’extension de durée des concessions et des travaux en contrepartie et qui doivent rester secrètes. Je ne serais pas étonné qu’il existe aussi des dispositions fixant les augmentations de péages, par exemple », subodore Raymond Avrillier.

L’annonce faite par le gouvernement d’un nouveau plan de relance autoroutier, faite ce 18 septembre, nourrit encore plus le doute. Celle-ci illustre l’incohérence de la politique du transport du gouvernement, au point de laisser supposer quelque agenda caché. Comment expliquer sinon que le gouvernement décide un énième  plan de relance autoroutier la semaine même où il promet de tout en œuvre pour défendre l’usine d’Alstom à Belfort et soutenir le ferroviaire ? 

 Surtout, pourquoi projeter ce nouveau programme d’un milliard d’euros, alors que celui  annoncé en 2015 est à peine lancé ? Dans le cadre de celui-ci, il était prévu  que les sociétés concessionnaires engagent 3, 2 milliards d’euros de travaux, dont 80% de ceux-ci devaient être réalisés sur les trois ans, sans augmentation de tarifs, en contrepartie de l’allongement de la durée des concessions. Qu’est-ce qui justifie alors une telle précipitation ? Le nouveau programme ne fait-il pas partie en fait  du même programme mais présenté sous une autre  forme, afin de contourner  les engagements passés ? Car toutes les promesses passées ont disparu. Les collectivités locales seront mises à contribution et les péages augmenteront. Entre « 0,3 et 0, 4% par an entre 2018 et 2020 » a précisé le secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, dans un entretien au Journal du Dimanche . Presque rien donc, à l’en croire...

 

*Suite de l'article sur mediapart

 

 

Source : https://www.mediapart.fr

 

 

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18 septembre 2016 7 18 /09 /septembre /2016 15:37

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

Dérégulations

Loi Travail : la mobilisation sociale pourrait s’étendre en Europe

par

Après la promulgation de la loi El Khomri le 9 août, la fin du mouvement contre la Loi travail avait été actée par de nombreux médias. Les opposants ont prouvé le contraire à l’occasion d’une quatorzième journée de manifestations le 15 septembre. 170 000 personnes ont battu le pavé dans toute la France selon la CGT (78 000 selon la police), à l’appel de l’intersyndicale [1]. Plus de 110 manifestations et rassemblements se sont déroulés dans l’hexagone, « malgré des mesures de sécurité draconiennes imposées par des préfectures » relève la CGT. L’intensité des affrontements avec les forces de l’ordre n’a pas non plus diminué. Quinze policiers et gendarmes ont été blessés, dont deux grièvement. Plusieurs manifestants ont également été blessés rapporte Mediapart. Selon le ministre de l’Intérieur, 62 personnes ont été interpellées pendant les manifestations, dont 32 placées en garde à vue.

 

Séquence juridique

Faut-il voir dans cette journée de manifestations le « baroud d’honneur » des syndicats, comme n’a cessé de le marteler la presse ? « Baroud d’honneur signifie qu’on manifeste et qu’après tout le monde rentre à la maison et passe à autre chose, prévient Jean-Claude Mailly de Force Ouvrière. Nous poursuivrons la pression, notamment sur le plan juridique et sur la mise en application de la loi dans les entreprises. »

Une séquence juridique s’ouvre qui devrait prendre la forme de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC). « Le Conseil constitutionnel s’est prononcé sur les points sur lesquels il avait été saisi », rappelle Jean-Claude Mailly. « Il aurait pu en profiter pour dire que toute la loi était conforme à la constitution, or il ne l’a pas fait. Il a même laissé la porte ouverte à des QPC. » La saisie de la Cour de justice européenne fait aussi partie des possibilités.

 

Mobilisation dans les entreprises

De son côté, la CGT fait valoir qu’elle se battra « sur tous les terrains, pour empêcher l’application de cette loi, point par point, mesure par mesure, que ce soit au niveau local, dans les entreprises avec les salariés ou nationalement, tout comme devant la justice. » Plus de 70 décrets doivent être publiés au mois d’octobre 2016. Les militants s’apprêtent à surveiller les effets de la mise en application de la Loi.

La CGT réfléchit notamment à la mise en place d’ « observatoires » afin de recenser le contenu des accords proposés, les secteurs d’activités concernés et porter des propositions alternatives s’appuyant sur les aspirations des salariés [2]. « Nous continuons de nous mobiliser pour faire barrage à cette loi qui n’a pas été votée mais arbitrairement imposée aux salariés de ce pays. » La CGT s’appuie sur l’exemple de la contestation victorieuse contre le « contrat premier embauche » (CPE) en 2006 – qui rendait possible un licenciement sans motif pendant deux ans après l’embauche. La loi instaurant le CPE avait été promulgué puis ensuite abrogée. « Rien n’est gravé dans le marbre. Ce qui a été validé peut être annulé. »

 

Vers une mobilisation transfrontalière

La porte-parole de Solidaires, Cécile Gondard-Lalanne, appelle également à mener des « luttes en commun dans les entreprises ». Tractages, pétitions, grèves, rien n’est exclu. Solidaires propose également de manifester le 7 octobre, à la fois journée mondiale du « travail décent » et journée de grève en Belgique contre la loi Peeters, l’équivalent de la Loi sur le travail. Selon la RTBF, cette réforme du marché du travail prévoit la fin de la semaine de 38 heures, l’augmentation des heures supplémentaires autorisées, une flexibilité accrue, notamment pour le travail à temps partiel avec des horaires connus seulement 24 heures à l’avance. Autant de réformes qui n’ont pas enrayé la hausse du chômage ou d’emplois sous-payés dans les autres pays européens où elles ont été mises en œuvre.

 

- A lire sur ce sujet : Les réformes du droit du travail généralisent la précarité partout en Europe

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