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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 19:08

 

 Marianne - Dimanche 10 Février 2013 à 13:53

 

Périco Légasse - Marianne

 

Après avoir appris qu’il vendait à son insu des tronçons de cheval dans ses lasagnes au bœuf, Matthieu Lambeaux, directeur de Findus, est en morceaux. Étendu depuis à d’autres enseignes, le scandale montre comment l’industrie de la malbouffe profite de l’Europe néolibérale pour faire ses choux gras.

 

Lasagnes au cheval : c’est ça, l’Europe libre et non faussée ?

Findus vend sans le savoir des lasagnes à la viande de cheval à des clients pensant acheter des lasagnes à la viande de bœuf.
Tavola, filiale de Comigel, fabrique sans le savoir des lasagnes à la viande de cheval qui devraient être au bœuf pour Findus.
Spanghero vend pour du bœuf de la viande de cheval à Comigel sans le savoir.
Spanghero, filiale de Pujol, propriété de la coopérative agricole Lur-Berri, achète sans le savoir de la viande de cheval à un trader alimentaire néerlandais ayant sous traité sans le savoir de la viande de cheval à un trader chypriote qui achète sans le savoir de la viande de cheval à des abattoirs roumains.

Dans le monde de la finance, ce genre de trafic s’appelle de la cavalerie… Très étonné par l’étonnement de l’importateur français, Sorin Minea, président de l’union patronale roumaine de l’industrie agroalimentaire, assure que « Spanghero savait que ce n’était pas du bœuf, car le cheval a un goût, une couleur et une texture spécifiques ». Outre le scénario précis de cette fraude plutôt inquiétante, dont les différentes enquêtes officielles révéleront la teneur, c’est le processus commercial qui donne froid dans le dos, ainsi que le circuit suivi par cette viande avant d’arriver dans l’assiette du consommateur. Ce qui nous hérisse le plus la crinière, c’est que, selon les premières infos fournies par Benoît Hamon, ministre de la Consommation, cette fraude est datée du mois d’août 2012.

Faut-il comprendre que cela dure depuis le mois d’août 2012 ou que la viande de cheval trouvée dans les lasagnes Findus a été promenée de Roumanie en France au mois d’août et commercialisée en 2013 ? Naguère filiale de Nestlé avant d’être revendu à Lion Capital, Findus, auquel il faut d’ailleurs reconnaître la révélation du scandale, a plutôt bonne réputation chez les consommateurs. Spécialisé à l’origine dans le cassoulet, la société Spanghero, fondée il y a trente ans par un célèbre rugbyman, est aujourd’hui une filiale de Lur-Berri, méga coopérative devenue l’un des géants de l’agroalimentaire, avec, entre autres marques, Labeyrie et Martiko, mais aussi des industries agrochimiques comme Agridis ou des réseaux d’abattages et distribution de viande comme Arcadie Sud Ouest et des semenciers spécialisés dans « l’expérimentation céréalière » comme Pioneer... Autrement dit toute la filière de la malbouffe.

L’affaire de la viande de cheval dans les lasagnes Findus est donc parfaitement révélatrice des dérives mercantiles et immorales du marché néolibéral soutenu et encouragé par la Commission de Bruxelles. À notre niveau national, il va sans dire que, par décision de Fillon et Sarkozy, le démantèlement orchestré de la DGCCRF, cette célèbre « répression des fraudes » qui aujourd’hui n’est plus que l’ombre d’elle même, ne peut que favoriser davantage ce genre de forfaitures. Espérons que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault saura rétablir cette précieuse administration (divisée désormais en DDPP, Directions départementales de protection des populations, tu parles !) dans ses prérogatives anciennes. Entre ceux qui trichent, ceux qui mentent, ceux qui volent, ceux qui ferment les yeux et ceux qui n’ont plus les moyens de contrôler les premiers, il est grandiose le dogme de concurrence libre et non faussée qui fait les riches heures des voyous financiers de l’Union européenne.

Ils sont même parvenus à faire pousser des cornes au cheval…

 

 

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 18:30

 

arretsurimages.net

 

21h54 suivi
France / GB : réformes bancaires comparées
Par la rédaction le 05/02/2013

 


Mosco le tiède contre Osborne le dur? C’est en substance le message de la chronique de Philippe Lefébure ce matin sur France Inter. Le journaliste raconte qu’en plein débat à l’assemblée nationale sur le projet de loi de séparation et de régulation des activités bancaires, tandis que notre ministre de l’économie Pierre Moscovici soutient sa réforme sur un mode défensif, George Osborne, son homologue anglais, hausse le ton contre les banques. En effet, hier, Osborne a déclaré, depuis la banque américaine JP Morgan où il était invité, vouloir carrément installer une "clôture électrique" entre banques de détail et banques d'investissement. Ce qui tranche, en effet, avec la filialisation prévue en France dont on sait aujourd’hui qu’elle ne concernera pas plus de 2% de l’activité des banques. Histoire de nuancer, Lefébure précise néanmoins "qu'il ne s'agit peut-être que d'une question de ton, de posture" de la part d'Osborne. N'empêche. Le ton est donné.

Excepté Les Echos et Challenges, la presse française a été relativement discrète sur le coup de sang – et la menace – du ministre des finances britannique. En revanche, l’info a fait la une des journaux outre-manche qui n'en attendaient pas moins de la part de leur ministre après la vague de scandales financiers qu'à connu la Grande-Bretagne.

 

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"Le ministre des Finances y va doucement sur la séparation des banques" constate The Independent ce mardi 5 février en estimant qu'Osborne n'a repris que les mesures les plus timides proposées par le rapport parlementaire présenté fin 2011.

Comme le reste de la presse britannique, le quotidien rappelle que le sauvetage du Lloyds Banking Group et de Royal Bank of Scotland (RBS) a coûté aux contribuables 75 milliards d'euros.

RBS a, depuis, été mêlée au scandale de la manipulation du Libor qui fixe le taux interbancaire. RBS va donc devoir payer une lourde amende d'environ 600 millions d'euros selon certaines rumeurs.

Mais comme RBS est contrôlé par l'Etat depuis ce sauvetage, reste à définir si c'est le contribuable qui va encore payer ou si on prélèvera cette amende soit sur les bénéfices soit sur les bonus de sa direction. Certains dirigeants pourraient payer cette condamnation en perdant leur poste.

"Osborne veut que les banques paient les amendes pour avoir manipulé le Libor" titre le Guardian de ce mardi.

Osborne sait donc qu'il a le soutien de l'opinion britannique, favorable à un durcissement du contrôle des banques. Le gouvernement n'a en fait pas le choix et les banques non plus, selon Osborne qui semble vouloir éviter que la colère de l'opinion ne dégénère.

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"Je chatierai les banques. l'avertissement d'Osborne" titre le tabloïd Daily Star d'aujourd'hui

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"Osborne prévient les banques : respectez les nouvelles règles ou bien vous serez démantelées" titre le Guardian en bas de page, lundi 4 février.

Cité par The Independent, Anthony Browne, responsable de la British Bankers' Association, s'insurge : "Cela va inquiéter les investisseurs, rendant plus difficile pour les banques de lever des capitaux, ce qui signifie finalement que les banques auront moins d'argent à prêter aux entreprises."

"Nous n'allons pas répéter les erreurs du passé. En Amérique et ailleurs, les banques ont trouvé les moyens de saper et de contourner les règles" a aussi ajouté Osborne, cité par leWall Street Journal. Le ministre espère que la nouvelle loi soumise au parlement entrera en vigueur en février 2014.

(Anne-Sophie Jacques et Gilles Klein)


Pour tout savoir sur la réforme bancaire, plongez dans le dossier consacré aux banques, ces mastodontes incontrôlés.

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 18:25

 

arretsurimages.net

 

Réforme bancaire : l'Allemagne aussi
Par Gilles Klein le 07/02/2013

 


La réforme bancaire fait débat aussi en Allemagne. En effet, comme La France et la Grande Bretagne, l'Allemagne souhaite que les banques séparent leurs activités de détail d'un côté et d'investissement de l'autre.

 

Le Conseil des ministres allemand a adopté mercredi 6 février un projet de loi visant à séparer les activités d'une douzaine de banques allemandes. C'est ce qu'a annoncé Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances.

Mais comme en Grande-Bretagne ou en France, les banques expriment leur inquiétude devant une législation censée nuire à leur crédibilité face aux investisseurs. Par ailleurs, certains jugent les projets trop timides par rapport aux propositions émises par les commissions consultatives qui ont précédé ces réformes.

Les deux plus grandes banques allemandes, la Deutsche Bank et Commerzbank seront touchées, et le président de la fédération allemande des banques privées (BdB) Andreas Schmitz, estime que cela va affaiblir la place financière allemande.


Allemagne, banques

Burghauser Anzeiger jeudi 7 février 2013

Le SPD (sociaux-démorates, gauche allemande) est très critique et parle même de "placebo à des fins électorales" note Burghauser Anzeiger. La loi prévoit pourtant des peines allant jusqu'à cinq ans de prison pour les banquiers qui feraient prendre des risques excessifs à leur établissement. C'est à partir de janvier 2014 qu'elle devrait s'appliquer, avec un délai de mise en conformité jusqu'à juillet 2015.

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 22:20

 

http://www.arte.tv/fr/water-makes-money/3760772.html

 

Water makes money

 

ARTE rediffuse le film de Leslie Franke et Herdolor Lorenz sur la situation actuelle en France et en Allemagne.


mardi, 12 février 2013 à 22:35  - Rediffusion jeudi 21 février à 13H55

 

(Allemagne, 2010, 75mn) ZDF

 

 

Comment les multinationales transforment l’eau en argent

 

 

Les groupes français Veolia et Suez sont les leaders incontestés du marché mondial de l’eau privatisée. Dès qu’une commune cherche à remanier sa gestion de l’eau, les deux plus importants groupes mondiaux se disputent le marché. Ils sont présents sur tous les continents et constituent un oligopole qui pèse sur toute la surface du globe. En France, ils approvisionnent près de 80 % de la population en eau.

  Water makes Money retrace le processus qui a conduit à l’abandon des régies publiques, encouragé par « le droit d’entrée » : une pratique consistant, pour les opérateurs privés, à mettre à disposition des communes une confortable somme d’argent afin de s’assurer la conversion au modèle du partenariat public-privé (PPP). Ces mariages d’intérêt ne sont pas restés sans conséquences pour les usagers : factures en constante augmentation, canalisations non entretenues... La longue liste de doléances a incité certaines municipalités, à l’instar de Paris et Grenoble, à choisir la « recommunalisation » pour protéger la ressource en amont et offrir aux habitants un service de qualité.

En France, mais aussi en Allemagne, au Kenya ou au Guatemala, par la voix d’experts tels que Maude Barlow, lauréate du prix Nobel alternatif, d’élus locaux dont Anne Le Strat, adjointe au maire de Paris chargée de l’eau, et de représentants d’associations de consommateurs, Water makes Money alerte sur les dangers liés à l’hégémonie de Veolia et Suez, qui se traduit par une présence grandissante des multinationales dans les médias, les partis politiques, les ONG et les universités… En éclaircissant les pratiques obscures des grands groupes privés et en montrant l’importance des décisions publiques, le documentaire Water makes Money cherche à alimenter le nécessaire débat sur la gestion de l’eau, ressource vitale universelle et objet des prochains troubles mondiaux…

Documentaire de Leslie Franke et Herdolor Lorenz
Coproduction : Kernfilm, La Mare aux Canards, Achille du Genestoux, ZDF/ARTE

 

Pour ceux qui ne pourraient malheureusement pas le voir lors de sa diffusion sur ARTE, vidéo ci-dessous

 

http://www.youtube.com/watch?v=7wbXe5DQgZQ

 

 

Déposée sur Youtube par Thomas Mairey 

 

 


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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 22:05

 

latribune.fr

Romaric Godin | 07/02/2013, 19:00 -

 

Copyright Reuters
Copyright Reuters

 

 

Dublin a vécu une nuit folle pour régler son problème bancaire. Un mouvement qui a conduit le pays à contraindre la BCE à accepter ses conditions.
Il y a eu cette nuit un parfum de crise de la dette à Dublin. Le gouvernement irlandais a lancé une procédure accélérée pour liquider l'Irish Bank Resolution Corporation (IBRC), qui regroupe les reste des banques Anglo Irish Bank et Nationwide qui avait été nationalisées en 2009 et 2010.

                                                                                                                                                                                                                                   Une nuit pour agir

Vers 17 heures, mercredi, les agences Reuters et Bloomberg commencent à évoquer une possible liquidation de la banque. Michael Noonan, le ministre irlandais des Finances, prend alors peur. Si cette nouvelle se répand, les déposants à l'IRBC vont vider leurs comptes et les détenteurs des obligations émises par l'IRBC vont chercher à solder leurs positions. La valeur de la banque risque de s'effondrer et le projet de liquidation en douceur, prévue selon lui depuis septembre, risque d'échouer.

En début de soirée, Michael Noonan lance donc le processus. Il faut parvenir à achever le processus avant l'ouverture des guichets, et des marchés. En début de soirée, les dirigeants de l'IRBC sont remerciés et le contrôle de la banque est confié au cabinet KPMG. Vers 20h30, un projet de loi de 52 pages est présenté au conseil des ministres. Il prévoit le transfert de tous les actifs de l'IRBC à la banque publique NAMA et l'émission par cette dernière d'obligations pour payer les créanciers. Le projet est présenté en urgence au Seanad, le Sénat irlandais, qui l'adopte, puis, vers 3 heures du matin, au Dail, l'assemblée nationale, qui l'accepte aussi. Aucun amendement n'était toléré. Vers 6 heures du matin, le président irlandais, Michael Higgins, revenu précipitamment de Rome, promulgue la loi. L'IRBC a cessé d'exister.

 

Le règlement du différend avec la BCE

L'affaire ne s'arrête pas là. Cet après-midi, le gouvernement annonce avoir trouvé un accord avec la BCE sur le règlement de la « reconnaissance de dettes » (promissory notes) de 30 milliards d'euros signée par l'Etat irlandais à l'IRBC en 2010 afin que cette dernière puisse se refinancer auprès de la BCE. Cette reconnaissance de dettes obligeait Dublin à rembourser chaque année en mars 3 milliards d'euros à l'IRBC afin que cette dernière puisse ensuite rembourser les sommes levées à la BCE. Evidemment, une fois IRBC liquidée, la question de cette procédure se pose. En réalité, Dublin a clairement piégé la BCE en la contraignant à trouver un accord alors qu'elle rechignait depuis des mois à conclure.

L'accord avec la BCE met fin au paiement annuel de 3 milliards d'euros. La reconnaissance de dettes du gouvernement irlandais envers l'IRBC est remplacée par le versement direct à la BCE d'une obligation d'Etat irlandaise de 40 ans de maturité et portant intérêt à 3%. Ceci fera économiser, selon le Taoiseach (premier ministre irlandais) Enda Kenny, un milliard d'euros par an au budget. « Ce sera autant de taxes et de coupes budgétaires en moins », a conclu le Taoiseach.

 

Fin d'un dossier empoisonnant

Avec ce mouvement précipité, l'Irlande en finit avec un dossier qui empoisonnait son retour sur les marchés. Désormais, l'ex-«tigre celtique» peut envisager l'avenir avec plus de confiance. D'autant que le rapport de la troïka publié ce jeudi ne tarit pas d'éloges sur le pays. Reste cependant deux questions. D'abord, l'économie de l'Irlande reste fragile. Elle repose uniquement sur les exportations, la demande intérieure restant des plus faibles. Mardi, les constructions de maisons neuves ont atteint le plus bas niveau depuis 1970. Pas sûr, donc, que l'Irlande puisse être un modèle pour le reste de l'Europe. Ensuite, l'accord trouvé avec la BCE pose problème : la BCE ne doit pas acheter directement des dettes émises par les Etats de la zone euro. Certes, ici, il s'agit d'une conversion d'une dette bancaire. Mais ceci a furieusement le goût d'un renflouement direct. Il est vrai que les dirigeants européens et la BCE avaient déjà affirmé voici quelques semaines que « l'Irlande était un cas particulier. » Comme la Grèce. De plus en plus, donc, l'Europe devient donc une addition de « cas particuliers » qui permettent aux dirigeants européens d'éviter leurs propres engagements.le principal enseignement de cette "folle journée" restera cependant que, pour la première fois depuis le début de la crise, un pays a fait céder ses créanciers et la BCE dans un mouvement rapide et inédit. C'est peut-être la plus belle réussite irlandaise.

 

 

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 18:47

 

http://zad.nadir.org

samedi 9 février 2013, par zadist


Aujourd’hui 9 février l’occupation militaire dure depuis 77 jours (pour une opération débutée il y a 116 jours). Un camarade est emprisonné depuis 73 jours

Un camarade est en ce moment en prison, un a été libéré et un troisième a été condamné à 6 mois avec mise à l’épreuve, c’est-à-dire qu’il risque d’être enfermé à un moment ou un autre.

Tout acte de solidarité est le bienvenu. Participer à la lutte contre l’aéroport et son monde en est un. Puis rester en contact avec les personnes incarcérées pour leur montrer notre soutien en est un autre, bien nécessaire pour rendre leur temps d’incarcération plus vivable et pour qu’ils n’oublient pas qu’ils ne sont pas tous seuls face à ce monde répressif. N’hésitez donc pas à leur écrire des LETTRES ou des cartes postales.

- Pour écrire à Cyril, enfermé depuis le 28 novembre, vous pouvez lui adresser vos courriers directement : Centre Pénitentiaire Quartier Maison d’Arrêt Cyril n° d’écrou 57360 rue de la Mainguais 44300 Nantes

(d’autres infos sur comment soutenir les personnes incarcérées et autres inculpé-e-s ici)


Infos utiles pour venir ici

Point d’info de 10h à 20h sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici. Il est aussi possible de venir directement sur la zone, par ex par la D281, et d’y croiser du monde !

attention : La permanence tenue au local de l’Acipa à Notre-Dame-des-Landes, est suspendue durant les jours à venir.

- équipe legale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Equipe médicale : contactable par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.
- Accueil "hors contrôle" : 06 32 98 78 36
- liste du matos à ramener (mise à jour le 02/01) : disponible ici
- Contact Presse de la Zad : 06 38 17 36 19

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

Provocations policières sur la ZAD

Depuis quelques jours, les flics viennent souvent titiller les camarades autour de la D281 entre La Paquelais et les Ardillères. Avant-hier, ils ont saccagé une petite cabane qui a été montée sur le "Chemin des Dames" derrères les Noues Pourries. Cette nuit, ils ont fait plein de visites impromptues. Y’a besoin de renforts de ce côté là !

De plus, les fouilles archéologiques préventives ont repris sur le tracé du projet de barreau routier (l’autoroute censée permettre l’accès à l’aéroport).

Les marches arrivent

Soyons nombreusEs à les accueillir, à Nantes le 9 février et le 10 février pour la dernière étape !

Bonne marche à tou-te-s, on vous attend pour tout savoir de vos aventures, rencontres, ...

Infos du jour

- 16h45 : des nouvelles de l’arrivée des marches. Les marcheurs niçois se sont donnés rendes-vous au pont de Pirmil accompagné de 300 personnes qui les ont accompagnées pour déambuler dans les rues de nantes, avec de la musique et des chansions, et accompagnés de quelques tracteurs et de nombreux fanions. On s’est rendu au square Daviais où avait eu lieu la grève de la faim sous une pluis intermittente. On a alors pu profiter d’un vin chaud et écouter de nombreuses prises de paroles. Les Camilles à couette et à barbe étaient là et ont mobilisé pour leur procès qui aura lieu mardi prochain..

- Depuis quelques jours, les flics viennent souvent titiller les camarades autour de la D281 entre La Paquelais et les Ardillères. Avant-hier, ils ont saccagé une petite cabane qui a été montée sur le "Chemin des Dames" derrères les Noues Pourries. Cette nuit, ils ont fait plein de visites impromptues. Y’a besoin de renforts de ce côté là !

- Les puissants détournent (encore une fois) l’histoire : Les mésaventures d’un historien enrôlé malgré lui dans le camp des défenseurs du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes par la revue du conseil général de Loire-Atlantique.

- 13h37 : Rendu du procès de Guingamp où un manifestant contre l’aéroport a été accusé d’avoir blessé une gendarme lors d’une manifestation le 10 novembre. Elle s’est faite une entorse du pouce. Il est condamné à 500 euros d’amende. La gendarme qui s’est portée parti civile n’était pas présente dans le tribunal le jour du procès, et n’avait aucun des témoins à charge... cherchez l’erreur...

- 12h36 : On va continuer sur le bois de Tronçais...Projet de destruction d’une forêt et d’une zone humide pour faire des granulés de bois... un air de déjà vu, avec des mesures compensatoires qui ne compensent rien puisque c’est détruit et des gendarmes qui protègent des machines...

Une petite revue de presse sur le sujet :

http://www.reporterre.net/spip.php?...

http://reporterre.net/spip.php?arti...

http://www.bastamag.net/article2928.html

http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

Et deux sites à visiter :

http://www.adretmorvan.org/

http://yonne.lautre.net/spip.php?ar...

- 10h53 : Réctification pour l’appel à soutien du bois de tronçais... il existe le bois de Tronçais et la forêt de Tronçais. Les liens http://www.amis-troncais.org/alerte... et http://www.allier-auvergne-tourisme... (qui ont été effacés mais au cas où vous y seriez allés) concernent la forêt et ne correspond pas à l’appel à soutien, qui lui est pour le Bois de Tronçais dans le Morvan ! Mille excuses pour le bug !

- 10h26 : les flics sont partis à l’isolette.

- 10h : une dizaine de flics se promènent autour de l’isolette... Ils disent qu’ils en attendent d’autres. C’est pas une alarme donc pas de panique mais restons vigilents !

- 9h03 : Appel à soutien et à occupation contre la destruction d’une partie du bois de Tronçais.

A tou-te-s les défenseureuse de la forêt, à tou-te-s les militant-e-s anti-projets à la con qui nuisent à l’avenir de tou-te-s, nous avons besoin de vous sur la ZAD du bois de Tronçais. Si tu as un projet respectueux de la forêt, de ses habitant-e-s et du sol, si tu aimes la forêt et ses habitant-e-s, si tu veux passer quelques heures, quelques jours, quelques mois voir quelques années pour défendre ce magnifique lieu qu’est la vallée de l’Yonne, rejoins-nous pour résister à la connerie mégalo-destructrice des politiques et des industriel-le-s.

Les noms changent, vinci = erscia, ayrault = christian paul, mais le projet est tout aussi crétin, coûteux et destructeur, en revanche comme à NDDL il est créateur d’emplois et bien sûr redynamisant pour la région, et ça "en période de crise nous ne pouvons nous en priver, et puis du bois nous en avons dans le Morvan il faut bien en faire quelque chose". Après avoir pillé le charbon, le pétrole, le gaz, l’uranium, voici une nouvelle façon de faire de l’électricité écolo : bah oui comme nous allons couper tous les arbres pour alimenter notre méga-scierie et notre usine de granulés bois, nous allons faire des "déchets vert" (copeaux, feuilles, rameaux...), plutôt que de laisser ces "déchets" se décomposer sur le sol (humus, litière forestière) brûlons-les pour alimenter nos écrans et panneaux publicitaires en électricité.

Si tu décides de nous rejoindre c’est comme la ZAD de NDDL, alors prends le même nécessaire bottes, vêtements de pluie et chauds car il fait plus frais qu’en Loire - Atlantique. Nous sommes à 400 m d’altitude, il se peut donc qu’il neige alors prends ta raquette elle te servira bien sûr à renvoyer les cartouches du fameux gaz CS mais en période calme tu pourras randonner avec. Prends ton citron car les citronniers poussent mal ici et n’oublie pas le maalox à cause de l’altitude et bien sûr tes lunettes de piscine car nous sommes au bord de la rivière Yonne.

Quelques infos et liens :

http://zad.nadir.org/Lutte-contre-u...

http://fabrice-nicolino.com/index.p...

- 8h55 : salut à tous, matin pluvieux. les flics sont toujours aux mêmes carrefours que d’hab. rien de bien nouveaux sur ce point, ils s’encroutent et se font chier...

- RDV à 10h à Pirmil pour une manif avec marcheur-euse-s et tracteurs ! et même nous annonce-t-on "une récolte de petites patates du Sabot, mutées après gazage..."

- une petite info pour bien commencer la journée : report du débat public sur la liaison ferroviaire "Nantes/Rennes" ! l’étape d’après, c’est l’annulation de l’aéroport, non ?


Les rendez-vous du jour ailleurs

tous les rendez-vous à venir dont on a connaissance sont ici

- Mérindol (84)

PDF - 180.9 ko

- Clermont-Ferrand : projections sauvages

Du 1er au 9 février Festival international du Court Métrage de Clermont Ferrand

Profitons en pour parler de la ZAD :

Courts mais sauvages Le festival du court métrage de Clermont-Ferrand, qui se déroule du 1er au 9 février, c’est des milliers de personnes dans les rues et des centaines de films projetés. L’occasion rêvée de faire un peu parler de la ZAD dans la triste capitale auvergnate. Voila l’idée : investir la place publique et projeter en extérieur et en nocturne des films montrant la ZAD et celleux qui portent son combat.

- Bouquelon, marais vernier : Journée de soutien

Al eau, al eau, des camarades des zones humides parlent aux camarades des zones humides. Dans notre Marais Vernier, nous organisons le 9 février, avec les comités de soutien de Rouen, Le Havre et Caen une journée de soutien à toustes les Zadistas et Zadistos !

AG Populaire et Concerts. De la soupe, du pain, du cidre et de la bière Pas de parking, faut marcher, prévoyez des pépins, des bottes et des cirés.

Chez nous, c’est pas chauffé mais ça peut chauffer.

(contact : ragededans@riseup.net)

PDF - 751.9 ko

- Limoges : manif contre la LGV Limoges-Poitier 10h15 gare de Limoges manifestation avec le collectif poitevin « No LGV », contre la LGV Limoges-Poitiers

PDF - 401.6 ko

http://notavfrance.noblogs.org/post...

- Ambrault (36) : concert de soutien

Concert de soutien à la zad le samedi 9 février à Ambrault (36)

- Airvault : soirée info- projection

17h Salle du 2ème étage du Centre Socio Culturel - Airvault (map) Projection du film " Notre Dame des Landes : au coeur de la lutte" suivie d’un débat

-  Dijon : rencontre inter-comités de Bourgogne/Franche Comté à 14h à l’Espace Autogéré des Tanneries* (17 boulevard de Chicago à Dijon
- 0380666481)

le comité local Dijon NDDL organise une rencontre inter-comités de Bourgogne/Franche Comté le *samedi 9 février prochain , réunion à laquelle vous êtes bien sûr invités en nombre ! Faites également passer l’info aux comités locaux régionaux non référencés sur le site de la ZAD, aux personnes non regroupées en comité local et luttant contre l’aéroport de NNDL mais aussi directement à vos connaissances des différents comités ciblés (car nous n’avons que les adresses génériques qui ne sont peut-être pas relevées régulièrement).

Nous vous proposons un "premier jet" d’ordre du jour (à compléter bien évidemment si besoin en début de réunion) :

* Présentation de chaque collectif et des actions déjà réalisées + nombre de gens potentiellement disponible selon les types d’actions * Qu’est ce qu’on fait dans la région si jamais il y a grosse expulsion sur la zad ? * Comment on s’organise pour les prochains évènements sur la zad, et notamment la manif de mise en culture du 13/04 (qu’est ce qu’on veut y apporter, comment on y va, quel argent on a pour ça) ? * Organisation d’une action commune en Bourgogne-Franche Comté (péage gratuit ?) * Élargissement de la lutte à des enjeux locaux : présentation d’une possible journée d’occupation de terres dans le jura ; lutte du Potager Collectif des Lentillères depuis 3 ans ; etc.

Pour tous ceux qui pourraient arriver en avance à la rencontre, nous vous proposons également un repas de midi aux Tanneries sur le mode de l’auberge espagnole (chacun ramène un plat - au minimum végétarien svp - et/ou une boisson).

A bientôt

PS : plus d’infos sur notre comité sur notre blog : http://dijonsoutiennddl.noblogs.org/

Documents joints

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 18:25

 

Marianne - Samedi 9 Février 2013 à 12:00 |

 

Élodie Emery - Marianne

 

Recrutement, ton univers impitoya-a-ble ! Pour décrocher un emploi, un solide CV ne suffit plus. Il faut désormais en passer par des face-à-face sadiques ou farfelus avec des employeurs ou des chasseurs de têtes très imaginatifs.

 


JAUBERT/SIPA
JAUBERT/SIPA
Georges sent ses mains devenir moites, son regard de bête traquée vacille. Seul, face à un jury de quatre personnes qui le bombardent, il est sommé de faire son autocritique. On se croirait dans un tribunal soviétique ; ce n'est pourtant qu'un entretien d'embauche. «Vous êtes stressé, Georges ? Vous êtes impressionné d'être là ?» «Vous mettez toujours du temps à comprendre les choses ?» «Par quoi compensez-vous cette lenteur ?» «Où sont vos insuffisances, Georges ?» Une heure et demie d'humiliations pour espérer décrocher un poste de commercial au GAN payé au Smic : voilà ce que filme Didier Cros dans son documentaire intitulé la Gueule de l'emploi.

Pour le sociologue Vincent de Gaulejac (1), aucun doute, la «lutte des places» s'est désormais substituée à la lutte des classes, et ce n'est pas spécialement une bonne nouvelle : «Il y a un tel décalage entre le nombre d'emplois disponibles et le nombre de personnes actives en âge de les occuper que cela provoque forcément de la violence...» D'un côté, des candidats dans la galère, prêts à tout pour décrocher un job souvent vital : «On est là pour se taper dessus, pas de pitié !» affirme l'un d'eux - recalé dès le premier tour. De l'autre côté de la table, des employeurs convaincus d'être dans leur bon droit : c'est qu'il faut bien faire le tri ! Quitte à confier le recrutement à un cabinet de chasseurs de têtes aux méthodes un brin sadiques.

Le sociologue appelle cela la «violence innocente» : personne n'est malintentionné, et pourtant le résultat est digne de l'expérience de Milgram (2). Enjeu stratégique par excellence, le recrutement cristallise aujourd'hui toutes les tensions qui minent le marché du travail. Les CV charriés par la crise s'entassent par centaines sur les bureaux des chefs d'entreprise. Dépassés, certains préfèrent déléguer la sélection des profils à des tiers, sur qui ils pourront opportunément rejeter la faute en cas d'erreur de casting. Car le processus d'embauche est long, coûteux et risqué : «Si on se rend compte que ça ne colle pas à l'issue de la période d'essai, il faut tout recommencer depuis le début... C'est une perte de temps et d'argent considérable.

« Si on s'en rend compte après la période d'essai, c'est encore pire évidemment !» explique le patron d'une entreprise de nouvelles technologies. «Recruter quelqu'un de sain, c'est ce qu'il y a de plus difficile !» affirme carrément Jean-Claude Delgènes, directeur de Technologia, un cabinet de prévention des risques liés au travail. A en croire les employeurs, les 10 millions de Français au chômage seraient majoritairement des boulets, et les bons profils, une denrée rare ! Du coup, tous les moyens sont bons pour se rassurer en tentant de faire du recrutement une science exacte, objectivée par des tests, validée par de savants schémas.

«La sélection est devenue un enjeu sensible, les organisations ont inventé des dispositifs pour rationaliser, objectiver les choses, confirme Vincent de Gaulejac. Entre les chasseurs de tête et les officines de sélection, le recrutement est aujourd'hui un véritable marché.» Et tant pis si les méthodes de rationalisation sont parfois limites. Et si les entretiens flirtent souvent avec, au mieux, l'impolitesse, au pis, l'illégalité. «Après trois entretiens réussis chez Total, la responsable des RH a fini par m'avouer qu'en réalité le poste avait déjà été pourvu en interne, se souvient Patricia, 32 ans. Ils ne m'avaient fait venir que pour donner l'apparence d'un recrutement à plusieurs candidats, mais les jeux étaient faits depuis le début. J'ai trouvé ça gonflé.» Plus personne n'est gêné de faire déplacer quelqu'un deux, trois, dix fois...

Même pour un stage à 400 euros ou un CDD. «J'ai eu quatre entretiens pour un CDD de quatre mois, rapporte Marine, chargée de communication dans le domaine de la santé. Au final, on m'a expliqué que j'étais trop qualifiée pour le poste.» Pour sa part, Célia, 27 ans, diplômée d'une école de commerce, conserve un assez mauvais souvenir de ses entretiens dans un syndicat agricole : «Personne ne m'avait prévenue que les entretiens allaient durer toute la journée. J'étais en poste, et j'ai dû me faire porter pâle auprès de mon boulot... Deuxième surprise : c'était un entretien collectif. Les employeurs font ça pour gagner du temps, mais ils font semblant d'oublier que ça verrouille complètement les prétentions individuelles. On ne négocie pas son salaire quand on est six dans une pièce.»

Plutôt que de multiplier les tests et les mises en situation, certaines entreprises choisissent de déléguer la responsabilité du recrutement... à leurs salariés ! «Personnellement, je suis très favorable à la cooptation, affirme Jean-Claude Delgènes. Si vous avez un bon élément dans votre équipe, vous avez une excellente chance qu'il vous amène un autre bon élément, ça permet de limiter les risques.» Signe des temps, la «cooptation» - traduire : le piston - est aujourd'hui acceptée et revendiquée par tous. Chez Google, elle est même encouragée par une prime : 4 000 e sont versés à tout employé ayant recommandé un candidat recruté à son tour. Le sport maison consiste donc à entraîner son poulain pour qu'il ne se laisse pas déstabiliser par les questions tordues qui ont fait la réputation de l'entreprise : combien de balles de golf un camion peut-il contenir ?

Combien de fois par jour les aiguilles d'une horloge se chevauchent-elles ? «Le but, c'est d'évaluer les capacités de raisonnement de la personne, explique Sarah, employée chez Google. A moi, on m'avait demandé combien de poils possède un teckel ! J'avais estimé que le teckel était un cylindre d'une surface de 50 cm2, qu'il avait 400 poils par centimètre carré de peau, et puis j'avais rajouté 30 % pour la tête, les pattes, la queue...» Bonne nouvelle, les postulants peuvent désormais se faire la main en potassant le livre Etes-vous assez intelligent pour travailler chez Google ? (3), qui délivre trucs et astuces pour répondre avec panache à des questions absurdes. Mais, pour être embauché dans l'entreprise préférée des jeunes diplômés, être malin ne suffit pas : le candidat doit aussi faire l'unanimité chez ses futurs collègues. Même une personne située au-dessous de lui hiérarchiquement peut opposer son veto et faire dégager le prétendant. Mieux vaut donc être compatible avec l'«esprit Google» pour espérer faire partie de la famille.

«Dans un monde où ce ne sont plus les compétences qui priment, mais les qualités humaines, relationnelles, on sélectionne sur ce que vous êtes, et sur votre degré d'acceptation des normes du système», note Vincent de Gaulejac. Autrement dit, en 2013, l'employé modèle doit être adaptable, mobile, beau (mais pas trop non plus, sous peine d'être soupçonné d'incompétence), avoir la poignée de main ferme et la démarche assurée, être dépourvu d'accent et de bedaine... et avoir le travail pour seul horizon.

«Les boîtes essaient de trouver des "pattern 1", c'est-à-dire des gens surinvestis, qui adorent le travail, explique Jean-Claude Delgènes. Il existe des tests psychologiques qui permettent de les détecter.» Internet regorge de tests qui proposent de sonder l'âme des recrues potentielles, de démasquer les tire-au-flanc et peut-être de mettre la main sur le Graal : les «pattern 1», les maboules du boulot, ceux qui resteront jusqu'à 23 heures sans même quémander un sandwich. Résultat, le «marché» du recrutement est surtout un immense jeu de dupes. Les candidats à l'embauche deviennent des bêtes à concours, s'entraînent à déjouer les pièges et gonflent leur CV, parfois avec l'aide d'un coach ; et les recruteurs vont de plus en plus loin dans leurs techniques d'investigation. Quitte à fouiller dans la vie privée des postulants.

« Le traditionnel «Madame ou mademoiselle ?», par exemple, est avantageusement remplacé par un petit tour sur Facebook, comme le raconte Laure : «Au neuvième entretien chez Microsoft, on me dit que c'est bon, j'envoie mes photocopies de carte d'identité, de carte Vitale. On m'informe d'un dernier entretien avec le directeur marketing et commercial France qui ne sera qu'une "pure formalité". Le fameux directeur me dit "Tiens, je vais aller sur votre profil Facebook !" En voyant ma photo en robe de mariée, il me lance : "Ah, vous êtes mariée." Je réponds : "Oui, mais je n'ai pas l'intention d'avoir d'enfant dans les deux prochaines années, si c'est cela qui vous inquiète." Sur ce, le ton de l'entretien change du tout au tout pour devenir très froid. Quelques jours plus tard, la responsable des RH me rappelle pour m'annoncer que ma candidature n'avait pas été retenue parce que je n'étais "pas assez adaptable".»

Quand l'enquête façon inspecteur Derrick ne donne rien, reste la magie. Jean-François Amadieu, auteur de DRH, le livre noir (4), dresse le bilan des techniques les plus foutraques utilisées par les recruteurs, de la morphopsychologie (évaluation de la personnalité en fonction des traits du visage) à la «méthode intuitive», appellation sophistiquée d'une pratique connue sous le nom de «voyance». Catherine Bidan, coach sortie d'HEC, explique sans rire que «l'intuition est le plus élevé des sept niveaux d'intelligence» : «Je reçois des images, des mots, des scénarios qui répondent à ce qui se pose des sensations. Je peux ressentir la peine d'une personne. Je peux malheureusement voir le scénario d'un fait divers avant que la télévision n'en annonce son déroulement.»

Entre autres clients, le ministère de l'Economie et des Finances, Chanel ou PSA ont déjà fait confiance à Catherine Bidan et à ses dons. Jean-François Amadieu révèle aussi que «la France a le rare privilège d'être le pays au monde où se pratique le plus la graphologie». Scientifiquement, c'est prouvé, l'analyse de la personnalité par l'écriture ne vaut pas un clou. Mais peu importe : en 2007, la graphologie était pratiquée par 70 % des cabinets de recrutement. «Dans mon entreprise, on fait régulièrement appel à une graphologue pour départager des candidats qui nous intéressent, raconte Marie, qui travaille dans un cabinet de conseil. Mais, finalement, on utilise assez peu ses conseils, parce qu'on s'est aperçus que ses analyses sont toujours dithyrambiques !»

Dans le même registre, l'astrologie fait un malheur chez bon nombre d'employeurs. «J'ai été recrutée en stage dans un grand quotidien national parce que j'étais Capricorne ! raconte une journaliste. Le directeur avait reçu tellement de CV qu'il avait décidé de ne prendre que des Capricorne.» Un classique : Raymond Domenech n'a jamais caché que l'astrologie avait joué un rôle fondamental dans la sélection des joueurs de ses équipes de football. De son côté, le maire d'Issy-les-Moulineaux André Santini affirme se méfier des Poissons, et soutient que «les Verseaux manquent souvent de détermination».

A quand le recrutement par télépathie ? La lecture du CV dans les entrailles d'un poulet ou dans la forme des nuages ? Le sacrifice de jeunes vierges pour s'assurer d'embaucher le bon candidat ? Les charlatans qui pullulent dans les cabinets de recrutement ont encore de beaux jours devant eux. Dommage pour les responsables des ressources humaines qui essaient de faire leur boulot honnêtement. Dommage, surtout, pour les candidats qui espéraient faire valoir une qualité désormais désuète : la compétence. 


(1) Auteur de Travail, les raisons de la colère, Seuil, coll. «Economie humaine», 2011.

(2) Une expérience menée en psychologie dans les années 60, et visant à étudier la soumission à l'autorité : sur ordre, les participants devaient envoyer des chocs électriques à d'autres. A l'arrivée, une séance de torture.

(3) William Poundstone, JC Lattès, 2013, 378 p., 20 €.

(4) Seuil, 2013, 236 p., 19,90 €.

 
SOS JOB DATING

Pour recruter leurs ingénieurs, les entreprises d'informatique déclenchent de vastes opérations de séduction : dès lors, on ne parle plus d'«entretiens», mais de «job dating». «Les boîtes de SSII organisent des rencontres dans des bars, note Fabrice Mazoir, responsable éditorial des sites Régions Job. Le but, c'est de rendre le recrutement sexy, voire d'en convaincre certains de quitter leur job. Le mauvais exemple, c'est cette agence de pub qui avait organisé le recrutement de ses stagiaires via un tournoi de poker, ce qui est illégal. Mais il y a d'autres innovations. Par exemple, la société Akka Technologies invite chaque année des jeunes diplômés au ski pendant trois jours.» Et pendant ce temps, l'immense majorité des diplômés et des chômeurs lutte pour obtenir le plus petit CDD...

 

 

 

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 18:07

 

Rue89 - Dans nos archives
  • Article publié il y a 8 mois 1 semaine

 

La viande de cheval trouvée au Royaume-Uni dans les lasagnes 100% boeuf Findus serait d'origine roumaine. Mais l'entrepreneur à l'origine de ce « scandale » était suppléant du candidat Modem aux législative, Jean Lassalle, chantre de la ruralité. En 2008, il avait été mis en examen pour « tromperie sur les qualités substantielles et sur l »origine d »un produit, tromperies aggravées sur les risques pour la santé humaine » et « mise en vente de denrées corrompues ». Findus n'avait pas lu notre article, « Au menu, viande avariée ou importée ».

 

 

 

Rue89 - Deux agricultures 07/06/2012 à 12h02
Législatives : Lassalle, candidat de la ruralité. Au menu, viande avariée ou importée
Elsa Fayner | Journaliste Rue89

 

Des Pyrénées-Atlantiques)

« Je défends la ruralité, confrontée aux défis de la mondialisation. Avec ses petites exploitations, ses petites entreprises artisanales, où l’on produit autant de biens que l’on fabrique d’amour ! »

Jean Lassalle aime à le rappeler, il est fils de berger. Son frère et sa mère vivent toujours dans la ferme familiale et la simplicité. Fier de son béarnais, le centriste l’a chanté, en pleine séance, à l’Assemblée, pour protester contre la suppression d’une gendarmerie dans ses Pyrénées. Quand il s’est agi de conserver une entreprise de 150 salariés, il a cessé de s’alimenter.

Le président de l’Association des peuples de montagne du monde vient de réussir un nouveau « joli coup », commente la presse locale. Candidat à un troisième mandat dans la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques, le centriste a choisi pour suppléant un magnat de l’agroalimentaire. Qui défend une certaine idée de la ruralité.

 


Jean Lassalle (à droite) et son suppléant Barthélémy Aguerre (à gauche) en tournée électorale à Larceveau, le 4 juin 2012 (Elsa Fayner/Rue89)

 

Foie gras et steak haché pour 610 millions d’euros

Barthélémy Aguerre a débuté dans un champ de maïs semence. Vice-président de la coopérative Lur Berri depuis 1980, il s’est associé à un leader mondial, Pioneer, pour planter jusqu’à 3 000 hectares de la marque et l’exporter un peu partout en Europe.

Une réussite : le chiffre d’affaires s’est envolé pour atteindre 610 millions d’euros fin 2011, selon le site de ce qui est devenu un groupe. Aux épis de maïs se sont ajoutés viandes et plats cuisinés, avec deux filiales dont Barthélémy Aguerre a pris la direction, Arcadie Sud-Ouest et Spanghero. C’est ainsi que les abattoirs sont devenus son métier.

Betteraves au Maroc

Le suppléant emploie 1 600 salariés dans la région. Ce que ne manque pas de rappeler Jean Lassalle à chaque déplacement de sa tournée électorale.

Seuls 70 de ces emplois se trouvent pourtant dans la circonscription, entre Pays basque et Béarn. Les autres se répartissent jusqu’au centre de la France. Quand Lur Berri s’étend jusqu’à la Grande-Bretagne, la Belgique ou l’Espagne.

Barthélémy Aguerre voit plus loin encore. Il a possédé durant douze ans des terres en Argentine. Aujourd’hui, son fils a pris le relais, confie-t-il avec fierté : il cultive pour lui des betteraves au Maroc.

L’homme d’affaires n’hésite pas non plus à importer : 60% de la viande commercialisée dans le département vient d’Allemagne et de Pologne, d’après Le Journal du Pays basque.

 


Une vache à Juxue, le 4 juin 2012 (Elsa Fayner/Rue89)

 

Maïs bradé en France

Lur Berri fait quand même travailler localement. Avec une méthode : tirer sur les prix, vers le bas. A tel point que les 200 cultivateurs de maïs semence ont menacé en 2007 de cesser la production.

Aujourd’hui, c’est au tour des salariés de la coopérative. Une cinquantaine d’entre eux se sont invités, mercredi 30 mai, à une réunion organisée par le candidat et son suppléant. Lassalle a d’abord cru à un miracle :

« Je pensais que nous avions un franc succès ici. Pas du tout. Ils venaient engueuler Barthélémy. Ils l’ont même traité de menteur. Or, il a beaucoup de défauts, mais pas celui-là. »

Les salariés dénonçaient « la politique sociale déplorable qui règne à Lur Berri » :

  • des salaires bas (moins de 1 300 euros net pour plus de la moitié du personnel) ;
  • des heures supplémentaires non payées ;
  • et 6 000 euros de participation non versés à chaque salarié, selon leur communiqué de presse.

L’intéressé a répondu ce soir-là qu’il n’avait pas de pouvoir à Lur Berri dans le domaine. Il assure par ailleurs « faire du social » chez Arcadie :

« Mon jeune DRH m’a donné une liste de 51 salariés qu’il vaudrait mieux payer à rester chez eux. Ils ne travaillent pas et ils perturbent les autres. Mais on les garde. »

 


Barthélémy Aguerre et le maire d’Arhansus, Marc Arrachou, à Arhansus, le 4 juin 2012 (Elsa Fayner/Rue89)

 

Produits fermiers ?

Quand il arrive à Arhansus, le cinquième des huit villages à visiter dans la journée, Barthélémy Aguerre est attendu par un homme en chemise à carreaux, chaussures de rando et fines lunettes sous son plat béret. Il produit du fromage de brebis et du cidre. Il reproche aux entreprises liées à l’homme d’affaires d’asphyxier les petits agriculteurs avec ses prix bas.

Le suppléant connaît la critique. Il s’en lasse, confie-t-il, sans se laisser effleurer par le doute :

« Il y a deux agricultures : la mienne, productiviste, sur des circuits longs, pour les endroits où, malheureusement, il y a plus de terres que d’agriculteurs ; et l’agriculture en montagne, sur des circuits courts et en vente directe, qu’il faut encourager aussi. Il ne faut pas opposer les deux. »

Le fermier reste impassible, pour tenter un autre abordage. Barthélémy Aguerre est également conseiller général. Or, le conseil général octroie des aides :

« Je viens d’en demander pour réaménager les landes et capter l’eau. Refusées. Alors qu’un exploitant comme Kukulu, qui possède des milliers de brebis, élevées hors sol, vous le soutenez. Il inonde les petits commerces, prétend que ses produits sont fermiers comme les nôtres – ce qui est faux –, les vend moins cher et prend les plus gros marchés.

– Kukulu, c’est un petit artisan. Je ne peux pas dire non.

– Mais c’est un modèle qui porte atteinte à toute une économie à échelle humaine ! »

Depuis 1998, la circonscription a vu 3 000 actifs agricoles et plus de 2 000 exploitations disparaître, selon les chiffres des recensements agricoles compilés. Tandis que la surface de terres utilisées et la taille des cheptels ont augmenté.

Viande avariée

Un tel choix économique favorise-t-il au moins la qualité des produits ? Pas certain. En 2008, Arcadie a été mise en examen pour « tromperie sur les qualités substantielles et sur l’origine d’un produit, tromperies aggravées sur les risques pour la santé humaine » et « mise en vente de denrées corrompues ». De grandes quantités de viande avariée avaient été découvertes en 2006 dans une usine de Cholet.

 

MERCI RIVERAINS ! Alexandre Le Bars
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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 17:44

 

Rue89 - Grand entretien 09/02/2013 à 12h14
Sophie Caillat | Journaliste Rue89

Une facture environnementale pour les résidences secondaires ou les 4X4 : Vincent Liegey, de la mouvance décroissante, a des idées qui ne plairont pas à tous.

Vincent Liegey est l’un des co-auteurs du livre « Un projet de décroissance – Manifeste pour une dotation Inconditionnelle d’Autonomie », préfacé par Paul Ariès (Editions Utopia). Il est l’un des visages de ce qui s’appelle un « parti » pour la décroissance (PPLD) mais s’apparente plutôt à une mouvance informelle, dont le combat contre Notre-Dame-des-Landes est l’une des formes concrètes.


Vincent Liegey (Jacob Khrist)

Nous l’avons rencontré dans un café parisien, à deux pas de chez Denis Vicherat, éditeur altermondialiste et écologiste, qui lance une collection de livres déclinant le projet de décroissance. Un « slogan provocateur », un mot « repoussoir » assumé.

Vincent Liegey vit à Budapest avec une députée hongroise de « Une autre politique est possible » (« dont le parti vient d’exploser, ce qui prouve qu’une autre politique n’est peut-être pas possible », sourit-il). Il y poursuit un doctorat sur la décroissance et observe les convergences entre les décroissants et les autres mouvances de la gauche : Attac, les Colibris, les alternatifs, Europe Ecologie – Les Verts, et bien sûr le Parti de gauche.

Rue89 : Vos racines intellectuelles se trouvent-elles chez Dennis Meadows, auteur en 1972 du rapport sur « Les Limites de la croissance », à la demande du Club de Rome ?

Vincent Liegey : Oui et non, il y a deux sources intellectuelles pour les décroissants :

  • l’approche physique, qui est celle du Club de Rome mais que nous trouvons trop technocratique. L’un de ses éminents représentants est l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen, qui a écrit l’article fondateur « La loi de l’entropie et les processus économiques », expliquant que sur une planète finie on ne peut croître à l’infini ;
  • l’autre approche est une critique de la société de consommation autour d’Ivan Illich et de son livre « La convivialité » (1973). Il y a aussi Jacques Ellul, François Partant, André Gorz et Cornelius Castoriadis, auteur du concept d’autonomie.

Tous ces penseurs ont connu une traversée du désert dans les années 1980 avec la victoire du néolibéralisme et la sacralisation de l’argent. Puis, dans les années 2000, on s’est rendu compte qu’ils étaient plus que jamais d’actualité, comme l’a rappelé la republication l’an dernier du livre de Dennis Meadows.

En 2002, Serge Latouche, professeur émérite en sciences humaines, a animé un colloque à l’Unesco qui s’appelait « Défaire le développement, refaire le monde », où il a fait la synthèse entre différentes approches et construit une matrice de réflexion critique par rapport à la société occidentale.

Comment le mouvement s’est-il ensuite installé ?

Au début années 2000, un collectif de casseurs de pub à Lyon a créé le Journal de la décroissance, puis il y a eu des marches en 2004 autour de François Schneider, un universitaire qui a créé un lieu alternatif près de Cerbère, et en 2005 les premiers Etats généraux de la décroissance.

S’est alors posée la question de la participation ou pas aux élections. Le livre de John Holloway, « Comment changer la société sans prendre le pouvoir », nous a beaucoup inspirés, comme le mouvement zapatiste d’ailleurs.

La crise de 2008 a rouvert le débat, de quelle manière ?

Les idées de la décroissance se sont répandues dans d’autres mouvements politiques, par exemple quand le Parti de gauche parle de la « planification écologique de la société » ; à quelques mots près c’est ce qu’on pourrait soutenir.

En 2009, on a participé aux élections européennes et créé l’association des objecteurs de croissance, qui a explosé au bout de six mois pour des raisons, entre autres, de conflits de personnes. Aux dernières législatives, le mouvement des objecteurs de croissance et le PPLD ont travaillé ensemble et présenté 60 candidats.

Quel est le bilan de votre participation aux élections ?

Certains candidats n’ont pas voulu s’endetter pour payer l’impression des bulletins de vote et donc n’ont pas fait de voix, d’autres ont participé aux élections avec le NPA et les alternatifs, ou chez EELV.

C’est plus un ovni politique, une auberge espagnole, un réseau de collectifs locaux, de gens qui se retrouvent sur des initiatives concrètes, comme un jardin communautaire, une monnaie locale, Jeudi noir... On a du mal avec la logique partidaire, on n’aime pas les étiquettes.

La décroissance, c’est réfléchir à la transition du modèle actuel vers la société d’après. Et pour cela, on peut jouer sur quatre leviers :

  • individuel : à travers la simplicité volontaire, et aussi ce qu’on appelle la « décolonisation de l’imaginaire » ;
  • collectif : en menant des alternatives concrètes comme à Notre-Dame-des-Landes ;
  • la visibilité : avec la désobéissance civile, l’organisation de débats et la participation à des élections ;
  • théorique : le travail de réflexion à travers des livres, comme celui que nous venons de publier.

Est-ce que ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes est le modèle à suivre pour les décroissants ?

C’est vrai que là-bas s’expérimentent localement, à une échelle sans précédent, de nouvelles manières de produire, de prendre des décisions. C’est un combat symbolique entre deux paradigmes : d’un côté ceux qui sont dans la continuité des Trente glorieuses et disent que l’avenir est à voyager toujours plus et toujours plus loin, et à l’opposé il y a ceux qui construisent des cabanes et veulent ouvrir un débat sur ce qu’est le bien-être.

Votre mesure phare pour sortir de la course à la croissance est d’apporter la prospérité avec la « dotation inconditionnelle d’autonomie ». Qu’est-ce que c’est que ce machin ?

On a travaillé pendant quatre ans sur ce projet, qui concentre différentes choses :

  • le revenu inconditionnel d’existence, qui est donné en argent et sur lequel on est donc assez critique ;
  • l’extension des sphères de la gratuité : avec Paul Ariès, nous sommes pour donner des crédits au bon usage et taxer plus des mésusages, comme l’excès de consommation d’eau, qui est un bien commun ;
  • l’autonomie ne passe pas nécessairement par l’argent, c’est aussi de ne pas dépendre du système des banques pour l’argent, d’où notre soutien au développement de systèmes monétaires alternatifs avec les monnaies locales.

Nous pensons que la dotation ne doit pas être donnée en argent mais en droit de tirage, droit d’accès et en systèmes d’échanges locaux (SEL) ; en cela elle représente un outil de repolitisation.

Devra être débattue localement la question des quantités décentes : de quelle quantité de nourriture a-t-on besoin pour vivre dignement ? Oui, il y aura une forme de rationnement, mais l’argent est un rationnement !

Comment voyez-vous le passage de la société actuelle à celle d’après ?

Il y a trois scenarii :

  • l’extension des alternatives concrètes, qui peu à peu transforment par la base la société ;
  • la prise de pouvoir révolutionnaire et le partage du temps de travail : le temps est réinvesti dans une plus forte participation à la vie de la cité ;
  • la mise en place à l’échelle européenne d’un revenu inconditionnel d’existence, qui localement se décline en dotation d’autonomie.

Dans le programme économique des Colibris, que Pierre Rabhi a présenté la semaine dernière, il y avait le revenu inconditionnel d’existence...

On les connaît bien, d’autant que Pierre Rabhi a fait partie du mouvement de la décroissance au départ, et son mouvement est une manière de renouer avec la politique au sens noble du terme.

Mais eux pensent qu’on peut changer la société uniquement par le bas, alors que nous pensons que les alternatives concrètes vont se heurter à la question des institutions, menacer l’oligarchie, et donc il faut jouer aux équilibristes et être à la fois dedans et en dehors des institutions.

Nos amis d’EELV sont trop embarqués dans le jeu du pouvoir et vont bientôt se rendre compte qu’il ne suffisait pas de prendre le pouvoir pour changer la société. Et à l’inverse, on a des copains qui pensent avoir raison tout seuls, mais se font rattraper par la société ; par exemple quand la loi Loppsi 2 leur a interdit de vivre dans des yourtes.

Morale de l’histoire : si vous ne vous intéressez pas à la politique, elle s’intéressera à vous !

Voulez-vous remettre en question la propriété privée ?

On ne remet pas en cause facilement quelque chose d’aussi ancien et ancré dans nos sociétés occidentales. Mais nous pensons qu’il faut remettre en valeur le droit d’usage plutôt que le droit de propriété, comme le dit Illich. Il faut aussi se demander s’il est normal que celui qui a une maison secondaire utilisée quelques jours par an n’en paie pas le vrai prix environnemental.

Nous ne sommes pas liberticides, nous disons aux gens qu’ils sont libres de rouler en 4x4 et de consommer dix planètes, mais s’ils veulent vivre ainsi, ils doivent en payer le prix réel. Si c’était le cas, ils seraient condamnés à travailler énormément pour sécuriser les puits de pétrole en Irak nécessaires à leur approvisionnement, pour acheter les armes pour contrôler la raffinerie, etc...

Trouvez-vous normal que le kérosène des avions soit le seul carburant non taxé ? Croyez-moi, si le prix de l’avion incluait son prix écologique, il y aurait beaucoup moins de monde qui le prendrait !

Vous allez loin en parlant de « banalité du mal », au sujet de la consommation...

Le problème du système actuel, c’est qu’on est pris dans une spirale où on ne se rend jamais compte des conséquences de nos actes de consommation. En ce moment, on sécurise les puits d’uranium de la France au Niger… au nom de l’indépendance énergétique de la France !

Il faut rappeler qu’on vit aujourd’hui dans une parenthèse de l’humanité : en l’espace de quatre-cinq générations, on a consommé de l’énergie accumulée pendant des dizaines de millions d’années. Mais tout cela est terminé, puisque le « peak oil » est passé, et que maintenant il va falloir se désintoxiquer du pétrole.

Cette énergie a tout changé dans notre rapport aux autres, au temps, à la distance, mais on est à la fin de cette période. Savez-vous qu’en Grèce, on ferme des écoles au nom de la sacro-sainte monnaie et de la nécessité de faire des économies ?

Il faut sortir de cette aliénation par l’argent et reparler d’autonomie, car comme le dit Cornelius Castoriadis : la vraie liberté, ce n’est pas celle de consommer !
Il faut remettre l’économie à sa place : celle d’un outil pour instaurer des politiques.

Le débat national sur la transition énergétique peut-il servir à cela ?

Ce sera des guignoleries : si on ne remet pas en cause le paradigme croissansiste, ils ne trouveront que des palliatifs. Le développement durable, comme dit Paul Ariès, c’est « polluer moins pour pouvoir polluer plus longtemps ». Il faut arrêter l’acharnement thérapeutique et construire un nouveau modèle de société moins énergivore et moins dépendant des méga-machines.

MERCI RIVERAINS ! Tilô
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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 17:33

 

Le Monde.fr | 08.02.2013 à 12h37 • Mis à jour le 08.02.2013 à 14h05

 

 
Capture d'écran du site The Fashion duel

Le cuir des sacs Vuitton ou les emballages Hermès sont-ils produits aux dépens de la forêt tropicale ? L'eau est-elle polluée pour fabriquer les costumes Armani ?

 

 

Valentino est la seule marque sur les quinze interrogées à remporter les trois pastilles vertes : cuir, emballages et tissus, grâce à son engagement d'avoir "une politique d'achat zéro déforestation et une politique zéro rejets pour la production textile".

Arrivent derrière ex aequo Armani, Dior, Vuitton et Gucci, qui assurent avoir pris des mesures "zéro déforestation" pour produire cuir et emballage. Greenpeace souligne ainsi que Gucci a "activement soutenu le moratoire sur l'expansion de l'élevage bovin en Amazonie".

En revanche, ces quatre griffes sont critiquées par l'ONG de défense de l'environnement pour ne s'être toujours pas engagées "dans une mode sans substance toxique".

Même reproche à Ermenegildo Zegna et Versace qui, en outre, ne vont pas assez loin sur la déforestation, se contentant d'être "en mesure de tracer leurs achats de cuir".

Sept grands noms sont dans le bas du classement, dont Roberto Cavalli, gratifié de trois pastilles rouges pour n'avoir pas apporté de "réponses claires au questionnaire et n'avoir pas fait de gestes encourageants".

Quant à Alberta Ferretti, Chanel, Dolce&Gabbana, Hermes, Prada et Trussardi, elles reçoivent trois pastilles noires pour, "malgré les demandes répétées de Greenpeace", n'avoir "jamais répondu" au questionnaire. Une attitude qui montre, selon l'ONG, qu'elles "ne sont pas disposées à ouvrir le dialogue et à se confronter aux demandes des consommateurs".

Pour en savoir plus

 

 

Le site de Greenpeace The fashion duel

 

 

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