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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 14:58

 

LE MONDE | 13.02.2013 à 15h03 • Mis à jour le 13.02.2013 à 15h34 Par David Brunat, spécialiste des économies criminelles ; Jean-Jacques Legendre, ancien trader de Morgan Stanley et de la Deutsche Bank


 

Boris Picano-Nacci, ancien trader de la Caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE), a été condamné fin janvier à rembourser le montant des pertes qu'il avait provoquées en misant sur les marchés des produits dérivés actions, soit une amende de 315 millions d'euros. La sentence a ceci de particulier qu'elle ne pourra jamais être exécutée. De même, Jérôme Kerviel ne pourra pas s'acquitter de l'ardoise de 4,9 milliards d'euros à laquelle la justice française l'a condamné.

Il y a beaucoup de points communs entre ces deux affaires emblématiques : le trader doit rembourser à la banque l'intégralité des pertes au titre des dommages et intérêts ; la sanction est en conséquence vertigineuse, et d'un montant si abyssal que la banque bénéficiaire de la décision de justice en appelle elle-même à la mesure. Ainsi l'avocat de la CNCE a-t-il expliqué que celle-ci pratiquerait le recouvrement " avec tact, intelligence et discernement" ! Le coup de massue financier est sans proportion avec les peines de prison prononcées : deux ans avec sursis pour Boris Picano-Nacci, trois ans ferme pour Jérôme Kerviel, qui demeure cependant libre puisqu'il s'est pourvu en cassation. Ce dernier se dit victime d'une machination et proteste de sa bonne foi. La banque clame elle aussi son innocence, et aucune des parties, même si elle avoue quelques torts du bout des lèvres, ne fait jamais acte de "repentance", même quand un président de la République intervient dans le débat pour demander des comptes aux dirigeants des banques en question (autre particularité française).

Les sentences rendues dans ces deux procès ont donné raison aux banques dans leur aspiration à être reconnues comme des victimes exemptes de toute responsabilité vis-à-vis de leurs clients et de leurs actionnaires, alors même que les inspections internes et les enquêtes externes diligentées par la commission bancaire ont mis en évidence des manquements et des défaillances notables dans les contrôles des risques au sein des banques. Par un piquant paradoxe, ces dysfonctionnements auront même été utiles aux banques devant les tribunaux en leur permettant de démontrer qu'elles ignoraient tout des agissements de leurs anciens employés, tant leur organisation interne et leurs systèmes de contrôle étaient défaillants !

Or, un bref tour du monde des plus grandes pertes de trading permet de penser que la condamnation au remboursement des pertes par son seul auteur - trader indélicat mais réputé isolé et incontrôlable - est bien une particularité hexagonale.

Dans les pays anglo-saxons, il faut distinguer entre les rogue traders, c'est-à-dire littéralement les "traders voyous", qui réalisent des transactions pour le compte de leur employeur sans y être autorisés, et les traders qui ont manqué de clairvoyance.

Ainsi, parmi ces traders malchanceux, figure le champion toutes catégories en termes de montants : Howie Hubler, ex-trader de Morgan Stanley, responsable d'une perte en 2007 de 9 milliards de dollars (6,69 milliards d'euros) liée à des transactions de "credit default swap" sur des crédits hypothécaires (les trop fameux subprimes). Ici, point de sanction, puisque la banque savait et avait validé l'erreur. Howie Hubler quittera Morgan Stanley en encaissant au passage ses bonus différés.

En bonne place également dans ce classement des catastrophes de trading, le Français Bruno Iksil, surnommé "La baleine de Londres" ou "Voldemort" [le méchant dans Harry Potter] en raison du montant colossal de ses positions en produits dérivés complexespour le compte propre de JP Morgan. La perte découlant de ce fiasco financier survenu en 2012 est estimée à 5,8 milliards de dollars. Pas de procès non plus dans cette affaire ni d'amende record. Mais une opération de contrition publique du PDG de JP Morgan, Jamie Dimon, insistant sur la responsabilité collective du département dans lequel le Français travaillait. L'équipe sera licenciée et leur bonus 2012 ne leur sera pas payé.

Rien à voir avec les affaires de traders fous. Pour ces derniers, la case prison est bien souvent au rendez-vous. Au nombre des rogue traders les plus connus figure le célèbre Nick Leeson, responsable dans les années 1990 d'une perte de 860 millions de livres sterling ayant entraîné la faillite de la Barings, l'une des plus anciennes banques du monde. Après une fuite rocambolesque qui l'avait conduit de Singapour à Francfort, il sera finalement condamné à six ans de prison, mais à seulement... 70 000 livres d'amende. Bien plus récemment, le trader d'UBS Kweku Adoboli, reconnu coupable en décembre 2012 d'une perte de 2,3 milliards de dollars, a été condamné à sept ans de prison.

Dans ces instances, les rogue traders reconnus coupables de fraudes ont été frappés d'une lourde peine de prison ferme et ont dû affronter l'opprobre de l'opinion publique. En revanche, la justice leur a épargné la sanction - médiatiquement cinglante mais symbolique - du remboursement du montant des pertes. La banque, elle, a réagi. UBS a fait immédiatement place nette dans son équipe dirigeante jusqu'au PDG, multiplié les excuses publiques et surtout accepté de payer - sans sourciller et avec même une certaine forme de reconnaissance - une amende de 27,6 millions de livres (36,7 millions d'euros), l'une des plus lourdes jamais infligées par la Financial Services Authority [le régulateur britannique des marchés].

D'une façon générale, les amendes peuvent être colossales, comme dans le scandale du [taux interbancaire] Libor, mais elles frappent d'abord et surtout l'établissement bancaire... qui, lui, a les moyens de les régler et n'a pas d'autre choix que de s'exécuter.

De même, dans une affaire particulièrement grave de blanchiment d'argent, la présidente d'une filiale de la banque HSBC a fait en 2012 son mea culpa devant le Sénat américain, déclarant : "La HSBC n'a pas été à la hauteur des attentes de nos régulateurs, de nos clients, de nos employés et des citoyens." Une scène difficile à imaginer devant le Parlement français.

Mais la différence entre la France et les pays anglo-saxons ne s'arrête pas là. Les traders condamnés plaident non coupable, arguant du fait que leur hiérarchie ne pouvait pas ignorer leurs agissements, qu'ils bénéficiaient d'une autorisation tacite de dépasser les limites et que les objectifs de rentabilité fixés par leurs employeurs les avaient poussés à agir ainsi. Du côté des banques, on observe une volonté implacable d'obtenir des dommages et intérêts record, de faire rendre gorge au responsable du fiasco et de minimiser leurs propres responsabilités, excluant de ce fait toute velléité de présenter des excuses à leurs clients et de remettre en question leur management.

Telle est l'exception française appliquée à la sphère du trading, fruit d'une culture et d'une éthique hexagonales qui, de ce point de vue, n'ont pas beaucoup de leçons à donner au reste du monde.

David Brunat, spécialiste des économies criminelles ; Jean-Jacques Legendre, ancien trader de Morgan Stanley et de la Deutsche Bank

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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 14:44

 

 

Le Monde.fr | 12.02.2013 à 21h05 • Mis à jour le 13.02.2013 à 15h04 Par Guénaël Pépin

 
 
Correspondance entre un amendement proposé par la chambre américaine du commerce et un passage du texte européen.

Le vote de la future loi européenne sur la protection des données personnelles est au cœur de toutes les tensions. Depuis plusieurs semaines, les chargés de "relations institutionnelles" de grandes entreprises américaines d'Internet à Bruxelles font pression sur les parlementaires pour réduire la portée de la nouvelle législation, jugée trop restrictive. Cela, jusqu'à proposer des amendements repris mot pour mot par certains eurodéputés.

Le texte européen, qui ne sera sûrement pas appliqué avant 2016, vise à mieux contrôler la manipulation et la conservation des données par les entreprises, et à fournir plus de droits aux utilisateurs sur ces données personnelles. Les entreprises américaines, dont le "GAFA" (Google, Amazon, Facebook et Apple) sont les premières concernées, étant celles qui concentrent la majorité de ce "nouveau pétrole" numérique.

 

DES AMENDEMENTS DICTÉS PAR DES LOBBIES

Un site dédié aux manipulations directes du travail parlementaire a d'ailleurs ouvert ses portes, dimanche 10 février. LobbyPlag est une plateforme collaborative proposant de comparer les suggestions rédigées par les responsables américains avec les amendements proposés par des eurodéputés, collectés par des collectifs militants comme la Quadrature du Net.

Conçu par le journaliste allemand Richard Gutjahr et le datajournaliste Marco Maas, le site propose côte à côte les documents des lobbyistes et de l'Union européenne, avec une mise en valeur des points communs et différences avec les amendements déposés. Pour l'instant, une quarantaine d'amendements, initialement rédigés par Amazon, eBay ou la Chambre américaine du commerce, ont été déposés par des eurodéputés, sans compter des textes écrits par des lobbyistes européens.

Les soupçons de collusion des députés avec les lobbyistes ont provoqué des réactions contrastées. L'eurodéputé allemand écologiste Jan Albrecht a ainsi publié une longue liste (ODS) des entreprises rencontrées par lui et son bureau, parmi lesquelles la Commission irlandaise de protection de la vie privée, Privacy International ou, face à eux, Amazon, Facebook, Oracle ou Symantec. D'autres s'insurgent. "Aucun lobbyiste, Américain ou autre ne me dicte ma conduite", a ainsi répondu sèchement la commissaire européenne chargée de la société numérique, Neelie Kroes, à l'édition britannique de Computerworld.

 

 DES RISQUES DE "GUERRE COMMERCIALE" ?

Les entreprises ne sont pas les seules à prendre ce dossier au sérieux, les autorités américaines sont l'un des premiers défenseurs de ces Goliath numériques. Dans une enquête publiée fin janvier, Ars Technica révélait que John Rodgers, expert économique pour le ministère des affaires étrangères , a prévenu que le pays pourrait engager une "guerre commerciale" si un renforcement de la protection des données personnelles venait à être voté en l'état.

Fin janvier, lors de l'un des dix débats sur les données personnelles tenus à Stockholm, étaient présents des représentants de la Chambre américaine du commerce et de sa branche européenne, accompagnés de représentants de l'industrie. Tous ont exprimé l'inquiétude que cette loi provoque pour le modèle économique de ces entreprises. Celles-ci estiment ainsi régulièrement que cette nouvelle régulation ne serait pas en phase avec la réalité de leurs activités et irait à l'encontre d'un "marché numérique européen unifié".

Certains groupes d'intérêt brouillent également les frontières. A la manière du Centre américain pour la démocratie et la technologie, qui met en avant des universitaires "pour un Internet ouvert" en étant directement financé (PDF) par de nombreuses sociétés américaines du numérique, dont Amazon, Google et Facebook. 

Si la nouvelle législation inquiète au point de pousser Apple à embaucher un ancien responsable de la Commission irlandaise de protection de la vie privée, les géants américains ont déjà fort à faire avec les règles en vigueur. Quand Facebook est surveillé de près par cette commission irlandaise, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) française a donné du fil à retordre à Google, fin 2012, avec une enquête sur sa nouvelle politique de confidentialité. Cela sans oublier les condamnations précédentes de ces entreprises dans différents pays européens.

 

Lire : La CNIL, des rapports difficiles avec Google ?


Guénaël Pépin

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 20:50

 

Rue89 - Benjamin Sourice
Journaliste chez Précaire&Militant

 

Publié le 12/02/2013 à 10h31

The Brussels Business, 2012 

 

Avec plus de 2 500 structures de lobbying, quelques 15 000 « conseillers », Bruxelles se positionne comme le second pôle de lobbying mondial après Washington DC. Comme dans la capitale américaine, les entreprises se battent pour conquérir un marché interne de plus de 500 millions d’Européens.

De la veille réglementaire aux stratégies d’influence, du simple marketing jusqu’à la maîtrise des réseaux décisionnels par l’embauche d’anciens dirigeants européens, les cabinets de « relations publiques » disposent d’un vaste éventail de tactiques pour défendre les intérêts de leurs clients.

A la suite de la démission fracassante du Commissaire à la Santé, John Dalli, écarté pour avoir rencontré « secrètement » des lobbyistes du tabac, l’opacité du secteur continue d’alimenter tous les fantasmes. Dès lors, le citoyen européen peut légitimement s’interroger sur l’influence réelle de ces lobbies dans la construction de l’Europe et de ses lois ?

Au cœur des lobbies bruxellois

Arte, programme ce mardi 12 février, à partir de 20h50, une soirée thématique consacrée au « Bal des lobbyistes » s’interrogeant sur le fait de « savoir si l’Europe ne serait pas devenue une lobbycratie ».

 

 

Bande annonce de Bruxelles Business, mardi 12 février à 20h50 sur Arte

La chaîne européenne présente pour l’occasion deux documentaires originaux : « Bruxelles Business », de Friedrich Moser et Matthieu Lietaert, suivi de « Dans l’antichambre du pouvoir » de Henno Osberghaus et Anna Grün.

Dans « Bruxelles Business », les réalisateurs réussissent à brosser les contours d’un univers socio-politique à part avec ses codes de conduite policés et sa novlangue anglicisée. Une « bulle bruxelloise » que le spectateur explore en compagnie de Pascal Kerneis, un influent représentant des industries de services, qui explique sans détour les rouages de ce business bruxellois :

« C’est un petit monde. Quand vous avez le bon carnet d’adresse, vous ne devez plus contacter qu’une petite centaine de personnes vraiment importantes. Les autres ne sont que des électrons. »

Manque de transparence

Ce documentaire apporte également un éclairage saisissant sur l’influence de la table ronde européenne des industriels (European Round Table, ERT), un groupe de pression fondé en 1983 et regroupant les plus grands « capitaines d’industries » européens (Phillips, BP, Total, Unilever...). D’après les témoignages recueillis, ce « club » aurait joué un rôle majeur dans l’établissement du marché unique puis du traité de Maastricht et la création de l’Euro.

Selon la députée (PS), présidente de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Catherine Lemorton :

« Si l’avis des acteurs du monde financier et industriel évite d’être coupé de la réalité d’un pays, la manière dont il pèse sur les décisions manque cruellement de transparence. »

Pour faire face à cette opacité du secteur, l’une des solutions consiste notamment à rendre obligatoire l’inscription des représentants d’intérêts sur un registre public ainsi que la publication par les entreprises des sommes engagées dans une campagne d’influence. Instauré en 2011 sur une base volontaire, seulement 20% des lobbyistes et leurs sociétés étaient inscrits sur le registre bruxellois un an plus tard d’après le collectif Alter-EU.

« Un clash des lobbyistes »

Cependant, si la transparence est indispensable, elle ne constitue pas une fin politique en soit. Elle fait surtout office d’outil pour une réappropriation citoyenne des enjeux communautaires. Un défi que souhaite relever The Brussels Business Online en lançant une plateforme web où les internautes participent à une confrontation d’idées, « un clash des lobbyistes », sur des sujets inscrits à l’agenda européen.

Pour Matthieu Lietaert, le co-réalisateur de Bruxelles Business :

« Au-delà de l’aspect ludique, ce projet permet d’engager une véritable démarche citoyenne reliée à la réalité où chacun peut apprendre, exprimer sa volonté et participer à la décision. La démocratie ne doit plus se limiter à un vote une fois tous les cinq ans, ce temps est révolu... »

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 20:34

 

Roe89 - à lire sur pointsdevente.fr 12/02/2013 à 10h23

L’article date d’il y a à peine plus d’une semaine. Le 4 février, Findus était encore « le numéro un des surgelés [...], misant sur la qualité et l’origine Made in France. »

« L’autre combat de la marque, c’est le made in Boulogne-sur-Mer (62) »

Dans l’article « Findus, objectif : 100 % Made in France », on vante les mérites de la marque, qui prévoit de communiquer sur ses engagements patriotes.

Le directeur général de Findus France, Matthieu Lambeaux, se félicite alors de la croissance impressionnante de la marque (70% depuis 2006) qui repose, dit-il, sur la recherche de la qualité plutôt que sur des prix toujours plus bas.

« Notre constance a payé. Tandis que certains font du dumping avec un taux de promotion incroyable, nous, on poursuit notre activisme en matière de qualité »

Il affirmait alors au journal :

« Nous avons un vrai soutien de la part des distributeurs ainsi que des consommateurs qui privilégieront, à terme, les marques porteuses de valeur ajoutée. »

En matière d’accélération de croissance, d’investissements publicitaires et d’innovations, le directeur général promettait même un « feu d’artifice » pour 2013.

 

 

                                                                                         *******************

 

pointsdevente.fr

Findus
Objectif : 100 % Made in France

Findus ne craint pas la crise. En France, le numéro un des surgelés gagne des parts de marché et récolte les fruits d’une stratégie de long terme, misant sur la qualité et l’origine Made in France.

 

Retour en force pour Findus France. En croissance de 7,6 % en 2012, le spécialiste des surgelés salés réalise un chiffre d’affaires de 211 M€, contre 196 M€ en 2011 et s’impose comme le leader du segment, devant McCain et Charal, avec 8,1 % de parts de marché. Soit 0,4 point de plus que l’an dernier, alors que les effets de change entre euro et dollar et la hausse du prix des matières premières (+50 % pour les céréales et +66 % pour les pommes de terre) ont mis la profitabilité du groupe sous tension, jusqu’à lui faire perdre un point de marge. “Notre croissance, en 2012, malgré un contexte difficile, témoigne de la solidité du groupe et de notre modèle de business, au-delà des vicissitudes du marché”, affirme Matthieu Lambeaux, directeur général de Findus France, qui tient à replacer cette performance dans le temps.

Stratégie payante
/“Nous avons réalisé plus de 70 % de croissance depuis 2006 et doublé nos parts de marché en moins de dix ans”, raconte le directeur, à la tête du groupe depuis 2001. Revendue par Nestlé, en 2000, la marque de surgelés ne représentait que 2 % à 3 % du marché. Sept ans plus tard, elle est devenue numéro un grâce à une stratégie, initiée en 2002, s’articulant autour de trois grands axes : l’écologie (Findus a introduit la pêche durable sur le marché français en 2007), la suppression de l’huile de palme dans ses produits et le made in France. “Notre constance a payé. Tandis que certains font du dumping avec un taux de promotion incroyable, nous, on poursuit notre activisme en matière de qualité”, ajoute Matthieu Lambeaux qui n’a d’ailleurs pas hésité à dénoncer, en février 2012, les pratiques promotionnelles de son concurrent Iglo (1,6 % de parts de marché). Assumant “son positionnement anti-dumping”, Findus France accuse un repli de 7 % en volume de ses ventes sous promotion lourde entre 2011 et 2012. Pas de quoi, toutefois, ébranler Matthieu Lambeaux, qui reste confiant dans l’avenir. “Nous avons un vrai soutien de la part des distributeurs ainsi que des consommateurs qui privilégieront, à terme, les marques porteuses de valeur ajoutée”, assure-t-il.

Tous à Boulogne?!
Car l’autre combat de la marque, c’est le made in Boulogne-sur-Mer (62). Un engagement sur lequel elle va continuer à communiquer en 2013 et qui a pris tout son sens en 2011, lorsque la direction du groupe a conclu un accord historique avec les salariés du site français pour relancer sa compétitivité. L’usine, qui devrait abriter, dès 2015, 100 % de la production de poissons transformés de Findus, a bénéficié d’un investissement de 10 M€ des trois fonds actionnaires du groupe, Lion Capital, JP Morgan et High Bridge, faisant, ainsi, taire les rumeurs de cession. Pour 2013, Matthieu Lambeaux promet même “un feu d’artifice” en termes d’accélération de croissance (prévue à 9 %), d’investissements publicitaires et d’innovations - une trentaine, environ, dont quinze devraient sortir d’ici mars prochain - et compte bien profiter du rebond du marché des surgelés en GMS, engendré par le drive.

Par Cécile Buffard
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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 20:12

 

Le Monde.fr | 12.02.2013 à 09h34 Par Frédéric Cazenave


 

 
Cartes bleues - cartes de crédit - banques

Séparation des activités spéculatives, obligation pour les banques de détailler leurs activités à l'étranger, y compris dans les paradis fiscaux... Le projet de loi de réforme bancaire, dont le Parlement commence l'examen mardi 12 février, se veut, pour le gouvernement, structurant. Mais "dans la pratique, cela ne va pas changer les relations au quotidien entre les particuliers et leurs banques", explique Maxime Chipoy, responsable du secteur bancaire au sein de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.

  • Plafonner les commissions d'intervention

Rares sont en effet les chapitres de ce projet de loi qui concernent directement les particuliers. Le plus important est la volonté de plafonner les commissions d'intervention, c'est à dire cette dîme ponctionnée à chaque fois qu'un client dépasse le découvert autorisé par sa banque. Le coût est de 8 euros en moyenne, mais il peut grimper jusqu'à 14 euros selon les établissements.

Lire aussi : Le grand écart des tarifs bancaires

Le problème, c'est que les banques réalisent cette ponction à chaque dépassement de découvert. Si un particulier commet dix dépassements dans la semaine, il sera facturé... dix fois. Selon Bercy, le coût mensuel est "plafonné, selon les établissements, entre 130 euros et 220 euros". Pour éviter de telles dérives, le gouvernement prévoit dans son projet de loi un plafonnement pour les populations en situation de fragilité. "Finalement, cela devrait concerner l'ensemble des Français, ce qui est une bonne chose. Un montant de 30 à 40 euros par mois serait un grand progrès. Au-delà, une déception", avance Maxime Chipoy.

Sauf que la fédération bancaire française ne l'entend pas de cette oreille : "Un encadrement généralisé des commissions d'intervention se traduirait par une automatisation des traitements et une augmentation des rejets de paiements, ce qui serait pénalisant pour les consommateurs comme pour les commerçants".

Le texte prévoit aussi de garantir aux populations les plus en difficulté l'accès à un compte bancaire et à des services de base gratuits. "Il faut en effet savoir que les banques refusent régulièrement d'ouvrir un compte à un client si celui-ci n'est pas intéressant commercialement. C'est un facteur d'exclusion supplémentaire qui concerne, au bas mot, 250 000 Français", estime Maxime Chippoy.

Jusqu'à présent, les banques doivent fournir une attestation de refus d'ouverture de compte afin que le particulier puisse déclencher une procédure auprès de la banque de France, et ainsi demander un compte bancaire gratuit. Mais toutes les banques ne jouent pas le jeu, et peu de particuliers connaissent cette possibilité. Le gouvernement souhaite donc que la Caisse d'allocations familiales (CAF) ou le centre communal ou intercommunal d'action sociale (CCAS) puissent saisir directement la banque de France, ce qui simplifiera grandement la procédure.

  • Améliorer l'assurance emprunteur  

Enfin, un dernier volet vise à améliorer le fonctionnement de l'assurance emprunteur. En théorie, les particuliers qui souscrivent un crédit immobilier peuvent prendre une assurance dans un autre établissement. Le banquier n'a pas le droit de refuser si cette assurance est équivalente à celle qu'il propose. Cette délégation d'assurance permet généralement de réaliser d'appréciables économies.

Lire aussi : Immobilier : la délégation d'assurance reste peu utilisée

Mais dans la pratique, de nombreux obstacles freinent la capacité des particuliers à faire jouer la concurrence. "Les banques remettent souvent en cause l'équivalence de ces assurances. L'idéal serait que le consommateur puisse la résilier annuellement, comme pour les autres assurances", explique Maxime Chipoy, dont l'association milite aussi pour la suppression des frais de délégation d'assurance facturés par les banques.

Frédéric Cazenave

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 19:54

 

http://zad.nadir.org

 

mardi 12 février 2013, par zadist


Aujourd’hui 12 février l’occupation militaire dure depuis 80 jours (pour une opération débutée il y a 119 jours). Un camarade est emprisonné depuis 76 jours

Un camarade est en ce moment en prison, un a été libéré et un troisième a été condamné à 6 mois avec mise à l’épreuve, c’est-à-dire qu’il risque d’être enfermé à un moment ou un autre.

Tout acte de solidarité est le bienvenu. Participer à la lutte contre l’aéroport et son monde en est un. Puis rester en contact avec les personnes incarcérées pour leur montrer notre soutien en est un autre, bien nécessaire pour rendre leur temps d’incarcération plus vivable et pour qu’ils n’oublient pas qu’ils ne sont pas tous seuls face à ce monde répressif. N’hésitez donc pas à leur écrire des LETTRES ou des cartes postales.

- Pour écrire à Cyril, enfermé depuis le 28 novembre, vous pouvez lui adresser vos courriers directement : Centre Pénitentiaire Quartier Maison d’Arrêt Cyril n° d’écrou 57360 rue de la Mainguais 44300 Nantes


Infos utiles pour venir ici

Point d’info de 10h à 20h sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici. Il est aussi possible de venir directement sur la zone, par ex par la D281, et d’y croiser du monde !

attention : La permanence tenue au local de l’Acipa à Notre-Dame-des-Landes, est suspendue durant les jours à venir.

- Accueil "hors contrôle" : 06 32 98 78 36
- Contact presse de la Zad : 06 38 17 36 19
- Equipe legale  : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Equipe médicale : contact able par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.
- Liste du matos à ramener (mise à jour le 02/01) : disponible ici

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

Provocations policières sur la ZAD

Depuis quelques jours, les flics viennent souvent titiller les camarades autour de la D281 entre La Paquelais et les Ardillères. Avant-hier, ils ont saccagé une petite cabane qui a été montée sur le "Chemin des Dames" derrères les Noues Pourries. Cette nuit, ils ont fait plein de visites impromptues. Y’a besoin de renforts de ce côté là !

De plus, les fouilles archéologiques préventives ont repris sur le tracé du projet de barreau routier (l’autoroute censée permettre l’accès à l’aéroport).

RADIO KLAXON :

On a un streaming qui marche (même si la qualité serait mieux avec une radio qui aurait une vraie antenne) :

http://stream.zad.nadir.org/klaxon


Infos du jour

- 12h18 : un Hélicoptère survol la zone tellement bas et avec des drôles de manœuvres, on dirai le "conducteur" a trop bu....

- reçu : Un centre équestre vers Bollène (84) est en liquidation judiciaire. En milieu de semaine prochaine il y a un camion pour l’abattoir pour les chevaux qui n’ont pas été rachetés. Ils sont à vendre peu chers, au prix de la viande, entre 400 et 900 euros. Il en reste notamment qui sont des amours, encore montables même si ils ont la vingtaine, très gentils et calmes. Fait circuler, parlez en, vite, vite, vite. Merci mail a zad @ riseup.net

- 11h  : pas encore plus des infos sur les 10 fourgons et sa pelleteuse....dommage !! allez les ami-e-s, bougez vous ! ils sont surement quelque part entre temple de Bretagne et les Ardillières.....

- INFO : encore pour l’instant de 3 places de libres pour un covoiturage Nantes Saint nazaire et retour départ Nantes à 12h30 pour rdv, mail a zad @ riseup.net

- Ooups : Notre-Dame-des-Landes : Le gouvernement a construit l’aéroport en cachette cette nuit

- 8h46  : 10 fourgons de GMs, une grande pelleteuse et une autre véhicule de chantier non définis sont passées, il y a 15 minutes, devant la maison rose en direction centre Zad. APPEL aux gens dans les alentours : que est qui se passe vers les Chênes de Perrières ? On cherche de gens qui voudraient bien faire un tour pour y aller voir. Apparemment la pelleteuse est bien trop grande pour des fouilles.....

- N’oublions pas : Aujourd’hui procès de Camille a barbe et camille a couette à St. Nazaire. Rdv Covoiturage 10h Notre dame des Landes...

- 8h15 : Guten Morgen liebe SOrgen, seid ihr auch schon alle da ? La Zad se reveille....doucement....INFOTRAFlic : pas plus des infos que ca a part des barrages habituelles sans indication si ils contrôlent ou non. Hier il avait Lapouze, le sous-préfet a la barrage aux Ardillières. Il voulais voir la seul zone d’occupation militaire a cette dimension en France ?


RDVs sur la ZAD

Co voiturage 10 H à NddL pour y aller au Procés de 2 Camilles à St Nazaire

et d’ailleurs

12 février

- Saint Nazaire : rassemblement de soutien Mardi 12 février 2013 à partir de 11h00 à 14h00

Devant le Palais de justice de Saint Nazaire Pique-nique avec Elise et Erwan avant leur procès

rdv covoiturage à 10h place de la Poste, NDDL

 

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 19:44

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 12.02.2013 à 12h42

 

Certains manifestants ont lancé des fumigènes, des bouteilles et des œufs aux forces de police qui ont déployé des véhicules avec grille permettant de faire barrage et ont fait usage de gaz lacrymogènes.

De nombreux salariés – entre 800 et 1 000 selon la police – manifestaient mardi 12 février devant le siège de Goodyear France à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, où s'est ouvert dans la matinée un comité d'entreprise extraordinaire. Alors que l'usine Goodyear d'Amiens-Nord et ses 1 173 postes doit fermer, ce CCE, qualifié de "très important" par la direction, doit porter notamment sur "les mesures d'accompagnement dans le cadre de ce projet de fermeture" et sur "le contexte économique", selon un porte-parole. 

Les salariés d'entreprises touchées par des plans sociaux (Sanofi, ArcelorMittal, PSA) étaient appelés à se rassembler devant le siège de Goodyear pour dénoncer les licenciements boursiers. Les premiers manifestants venus dès l'aube par un temps gris et froid avaient été rejoints en début de matinée par quelque 750 salariés de l'usine Goodyear d'Amiens Nord, vêtus de tee-shirt noir ou rouge portant l'inscription "Goodyear patrons voyous".

 

 

De nombreux policiers ont été mobilisées aux abords du bâtiment. Certains manifestants ont lancé des fumigènes, des bouteilles et des œufs en direction des forces de police qui ont déployé des véhicules avec grille permettant de faire barrage et ont fait usage de grenades lacrymogènes. Des membres des forces de l'ordre ont été éclaboussés de peinture. Le délégué CGT de Goodyear, Mickaël Wamen, a accusé la direction d'avoir "fait venir des casseurs".

"Pousser des mecs à bout, ça c'est de la violence, les voyous ce n'est pas nous, ce sont les patrons de Goodyear, d'ArcelorMittal", a lancé Mickael Wamen avant le début du CCE. "On veut que notre action fasse boule de neige", a-t-il dit, avant de confier que les représentants syndicaux allaient rentrer "dans la salle du CCE avec la boule au ventre". Venu soutenir "la démarche de convergences des luttes", Olivier Besancenot (NPA) a observé que "la population relève la tête".

 

 

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 19:38

 

 

Le Monde.fr | 12.02.2013 à 19h53 Par Nicolas Richaud et Delphine Roucaute


 
Les ouvriers de Goodyear se sont déplacés d'Amiens dans treize cars.

"Cette usine, elle est à nous, c'est notre bien le plus précieux. La lutte des Goodyear devient une lutte nationale !" Perché sur un camion, Mickaël Wamen, leader de la CGT Goodyear d'Amiens-Nord, harangue la foule avant de rejoindre les dirigeants de l'entreprise.

Le tranquille quartier pavillonnaire où s'établit le siège social de Goodyear Dunlop Tires France, à Rueil-Malmaison, s'est réveillé au son des cornes de brume et des moteurs de cars. Près de 1 000 manifestants, et presque autant de CRS, se sont rassemblés, mardi 12 février, devant le bâtiment où la direction de la multinationale tenait son comité central d'entreprise (CCE). Les représentants syndicaux de plusieurs entreprises concernées par des plans de restructuration étaient là pour soutenir les quelque 700 ouvriers du site d'Amiens-Nord, menacé de fermeture. 

Attendu depuis une semaine, ce CCE a pris une importance d'autant plus grande qu'Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a annoncé mardi matin que l'éventuel repreneur américain Titan "ne reviendrait pas" et que "le gouvernement cherchait une alternative".

 "CONVERGENCE DES LUTTES"

Dans le public, les drapeaux rouges de la CGT se mêlent à ceux du NPA. Olivier Besancenot est là, il se fait discret.

"On est là pour soutenir les salariés qui résistent. On assiste aujourd'hui à une convergence des luttes, de ceux et celles qui se battent", répète-t-il aux journalistes. A ses côtés, Philippe Poutou, ouvrier de Ford à Blanquefort (Gironde) et candidat à la présidentielle, s'insurge de la présence de six cents CRS autour des ouvriers : "C'est lamentable, c'est du mépris social. Tout ça parce que ce sont des pauvres qui se battent."

Pendant que Mickaël Wamen part assister au CCE, on installe le barbecue, les langues commencent à se délier. Une vingtaine de représentants de l'entreprise pharmaceutique Sanofi ont répondu à l'appel de la CGT. "On est dans la même galère. C'est la même stratégie d'entreprise, celle qui consiste à privilégier l'actionnaire aux dépens des salariés, avance Thierry Bodin, délégué CGT à Sanofi. On participera à toutes les mobilisations en faveur de l'intérêt général, contre les intérêts particuliers."

Fralib, Sanofi, ArcelorMittal, PSA : ils ont répondu nombreux à l'appel de la CGT de Goodyear.

Arrivés un peu en retard au rassemblement, une soixantaine de salariés de l'usine PSA d'Aulnay investissent l'étroit parking, scandant : "Goodyear, PSA : même combat !" A son tour, Jean-Pierre Mercier, délégué syndical de la CGT du site d'Aulnay-sous-Bois, se juche sur une camionnette pour réaffirmer son "soutien chaleureux et fraternel" aux salariés de Goodyear. Le ton est ferme : "On nous a traités de délinquants, voyous, terroristes. Mais face à cette guerre du patronat, on n'a pas le choix, on se bat avec nos propres armes : grèves, blocages et manifestations !" A peine le temps de se faire applaudir, et il repart pour assister à une réunion décisive pour l'avenir des usines d'Aulnay-sous-Bois et de Rennes.

 "ON VA SORTIR L'ARTILLERIE LOURDE"

Profitant d'une pause du CCE, Mickaël Wamen lance aux salariés : "On va sortir l'artillerie lourde devant les tribunaux. On n'a pas encore sorti 10 % de notre attirail juridique." La menace est claire : la CGT est résolue à continuer le bras de fer juridique engagé depuis six ans avec la direction française du groupe.

"La bonne nouvelle, c'est que Goodyear prévoit pour 2013 1,5 milliards de dollars" de résultat d'exploitation, s'exclame-t-il d'un ton ironique. Pour lui, il n'y a donc aucune raison de fermer l'usine. Le groupe américain a en effet revu à la baisse mardi sa prévision de bénéfice d'exploitation pour 2013, et table désormais sur 1,4 à 1,5 milliard de dollars, contre 1,6 milliard visé précédemment. Le bénéfice net sur 2012 est, lui aussi, revu à la baisse.

 FUMIGÈNES CONTRE GAZ LACRYMOGÈNE

Quelques manifestants lancent des œufs et des bouteilles en verre au mur de CRS qui bloque l'accès au siège de Goodyear. Mickaël Wamen essaye de calmer l'atmosphère : "Ne tombez pas dans le piège, ils n'attendent que ça." La réplique des CRS est immédiate : jets de gaz lacrymogènes et coups de matraque sur les quelques têtes brûlées qui les défient avec des pétards. Les fumigènes enveloppent l'assemblée d'un coup.

Quelque six cents CRS ont essuyé les jets de projectiles des manifestants, mardi 12 février, devant le siège social de Goodyear Dunlop Tires France.

La majorité des manifestants s'est écartée du front de CRS, et regarde la scène avec désapprobation. "C'est une minorité qui fout la merde, commente Fernando Figueiredo, membre de la CGT à Goodyear. Le mot d'ordre, avant de venir, c'était d'être responsable et de se canaliser. Je peux comprendre les raisons qui les poussent à faire ça, mais je ne suis pas d'accord avec eux." Même dépit chez Yannick Hordé, qui travaille depuis onze ans à Amiens-Nord : "Cela fait six ans qu'on se bat pour notre travail sans qu'il y ait de dérapage. Le but de la direction, c'est de fermer l'usine. Ils veulent qu'on casse tout pour avoir une excuse pour le faire."

Le prochain rendez-vous est fixé au 7 mars pour le prochain CCE, au même endroit. Mickaël Wamen lance une dernière provocation : "Si le gouvernement tremble, il n'a pas fini de trembler."

Nicolas Richaud et Delphine Roucaute

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 19:21

 

Par Okeanos
12 février 2013 - 10:20

(dernière modification le 12/02/2013 - 10:21)

 

 

Les baisses des salaires et des retraites associées à une explosion du chômage, des charges, des taxes et des prix du fioul domestique rend l'hiver particulièrement dur cette année en Grèce.  Un constat : pour avoir un appartement chauffé normalement comme il y a 2 ans, il faudrait dépenser 200€ chacun par mois, m'a annoncé mon propriétaire. Alors 2h de chauffage par jour pour les plus chanceux, des pulls et des manteaux pour beaucoup d'autre deviennent la règle. Même les bâtiments de l'administration de l'université sont toujours sans chauffage.

Reportage à Athènes de Karolina Tagaris publié sur Reuters France.

par Karolina Tagaris

ATHENES, 8 février (Reuters) - Dans son salon, Eleni Daneel, une femme de ménage de 57 ans, ne quitte pas son manteau. L'hiver est là mais avec seulement 400 euros de salaire mensuel, elle ne peut plus payer le chauffage de son appartement d'Athènes.

En raison de la hausse de la taxe sur le fioul domestique décidée par le gouvernement, à la fois pour lutter contre le marché noir et remplir les caisses de l'Etat, chauffer sa maison ou son appartement est devenu un luxe pour de plus en plus de Grecs touchés de plein fouet par la crise.

Cette hausse de la taxe s'est traduite par une augmentation de 40% du prix du fioul domestique.

Avec des salaires, des retraites et des indemnités de chômage largement amputés pour répondre aux exigences des bailleurs de fonds internationaux, de nombreux Grecs ont tout simplement renoncé à se chauffer cet hiver. Au dernier trimestre 2012, la consommation a baissé de 70% par rapport à la même période de l'année précédente.

"Certains pleurnichent, d'autres grognent", dit Eleni Daneel. "Je n'ai jamais vécu ça - ne pas pouvoir me chauffer", ajoute cette femme volontaire qui a recueilli chez elle ses enfants au chômage et prend soin d'un mari grabataire. "Pourquoi n'avons-nous pas le droit de vivre normalement ?"

L'hiver en Grèce est évidemment plus doux qu'en Europe du Nord mais la température peut fréquemment tomber sous zéro dans certaines régions côtières et la neige recouvre les montagnes et le nord du pays. Quelques flocons sont même tombés à Athènes le mois dernier.

Depuis la hausse, la taxe sur le fioul domestique a rapporté 120 millions d'euros au dernier trimestre 2012, contre 73 millions sur la même période l'an dernier. Mais c'est loin des 277 millions d'euros attendus par le gouvernement, en raison de la forte chute de la consommation.

RETOUR DU 'SMOG'

Le ministre des Finances Yannis Stournaras refuse pourtant de faire machine arrière. Au-delà des rentrées d'argent dans les coffres de l'Etat, il souligne qu'aligner la taxation du fioul domestique sur celle du gazole permet de combattre efficacement le marché noir - certains fournisseurs indélicats n'hésitaient pas à mélanger les deux qualités pour vendre au prix fort aux automobilistes un carburant médiocre.

Une aide publique est prévue pour les plus défavorisés mais ceux-ci, dans les immeubles, ne parviennent pas toujours à convaincre leurs voisins qui ne bénéficient pas de cette aide d'acheter le fioul nécessaire au chauffage de l'immeuble.

Pour combattre le froid, les Grecs ont recours au système D. On garde des vêtements chauds à l'intérieur, on remet en service les cheminées ou les vieux poêles - ce qui veut dire qu'il faut se débrouiller pour avoir du bois de chauffage.

Le 'smog', qui avait disparu du ciel d'Athènes il y a une vingtaine d'années grâce notamment aux voitures équipées de pots catalytiques, a fait sa réapparition, ce qui inquiète les écologistes et les professionnels de santé.

Ce 'smog', qui contient du dioxyde de soufre, du monoxyde de carbone et d'autres particules cancérigènes, a atteint 241 mg/m3 le 9 janvier, alors que le seuil d'alerte est de 50 mg/m3.

Dans la capitale, même dans les quartiers chics, nombreux sont les immeubles où le chauffage central n'a pas été allumé cette année.

"Dans 95% des immeubles d'Athènes, on n'a pas acheté de fioul domestique cet hiver", dit Yorgos Giortas, qui dirige un cabinet de gestion immobilière. "Dans le bâtiment de huit étages où je travaille, où il y a des cabinets juridiques et des sociétés de comptabilité, le chauffage central n'a pas été allumé pour économiser 2.600 euros par mois", précise-t-il.

"C'est la première fois en trente-deux ans que cela se produit. On travaille avec son manteau sur le dos..."

"LE FAR-WEST"

Dans un faubourg résidentiel de la capitale, Apostolos Mastouropoulos reste près de sa grande et belle cheminée pour avoir un peu de chaleur. Mais le tirage laisse à désirer et son appartement, où il vit avec sa femme et ses deux grands enfants au chômage, se remplit vite de fumée.

"Je suis écoeuré. C'est difficile de s'adapter à ces nouvelles réalités, uniquement pour se plier au bon vouloir de quelques politiciens", dit-il. "Me chauffer au fioul me coûterait 200 euros par mois, avec le bois de chauffage je m'en tire pour seulement 40 euros."

Acheter du bois pour les trois mois d'hiver, pour un appartement ou une maison moyenne, peut coûter jusqu'à 260 euros.

Pour se procurer gratuitement ce bois de chauffage, certains n'hésitent pas à se munir d'une scie électrique et vont se servir dans les forêts de l'Attique, notamment sur le mont Aegaleo, à l'ouest de la capitale, où des défenseurs de l'environnement ont mis en place des patrouilles pour tenter de limiter les dégâts.

Portant des gilets orange, les membres de ces patrouilles, souvent des volontaires, sillonnent les pistes forestières à bord de véhicules tout-terrain. Ils n'ont aucun pouvoir de police mais tentent de raisonner les contrevenants et de prévenir les abattages illégaux.

"Dans 90% des cas, ce sont des gens qui souffrent terriblement de la crise économique, qui veulent simplement se chauffer chez eux... On ne peut pas laisser des vieux, des malades ou des enfants avoir froid", dit Grigoris Gourdomichalis, responsable d'une association de défense de l'environnement qui dépend des municipalités de la région.

Parfois, pourtant, les "coupeurs de bois" se montrent menaçants et n'hésitent pas à sortir les couteaux ou les fusils. "C'est un peu devenu le Far-West ici. Il y a tant de misère, de pauvreté et de chômage...", soupire Grigoris Gourdomichalis. (Guy Kerivel pour le service français, édité par Tangi Salaün)

© Thomson Reuters 2013 Tous droits réservés.

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source : OkeaNews

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 19:07

 

 

Conférence : Tunisie - Forum Social Mondial et Révolution

Tunisie : Alors que se prépare le Forum Social Mondial, qui aura lieu à Tunis du 26 au 30 mars 2013,
la révolution tunisienne entame peut être son second épisode.

Jeudi 21 février 2013 à 20h

Auditorium du Conseil Général, 3 rue Guillemette à Nîmes

 

La Tunisie de la révolution vit des heures tragiques au lendemain du lâche assassinat le 6 février de l'une de ses grandes figures Chokri Belaïd, qui tenait une place essentielle dans le mouvement politique attaché à la réalisation des objectifs de la révolution.
Cet événement survient deux ans après la chute du régime Ben Ali et le déclenchement des « printemps arabes ». La conférence tentera dans un premier temps d'éclairer cette actualité brûlante par la présentation de quelques données clés sur la situation politique, économique et sociale de la Tunisie.
Les actions et les réponses politiques à cette situation sont très attendues et pourront être en partie débattues au cours d'un autre événement majeur qui doit se tenir àTunis, dans un mois, du 26 au 30 mars : le Forum Social Mondial.
Il s'agit d'un événement d'ampleur mondiale mais aussi d'un espace de rencontres et de convergences entre les mouvements sociaux et citoyens du pays et de la région d'accueil.
Ce Forum s'annonce donc comme l'une des premières possibilités offerte aux sociétés civiles de la région Maghreb-Mashreq de se rassembler, de rencontrer des partenaires nouveaux, d'envisager la construction de collaborations concrètes et de faire connaître largement leur situation et leurs actions au public et aux sociétés civiles des autres continents.
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