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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 18:40

 

 

Rue89 - Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 19/02/2013 à 16h37


 

Appelons-la économie « souterraine », ou « parallèle », ou encore, pour les plus pudibonds, économie « informelle ». On lui attribue souvent les raisons quasi exclusives de la crise (la Grèce et ses supposés tricheurs fiscaux). Une étude un peu approfondie montre cependant qu’elle peut être aussi une planche de salut vitale pour les populations précarisées.

Vous avez vu, en Grèce, malgré l’austérité triple ceinture, ils ne meurent pas de faim. Pas sûr non plus qu’ils mangent deux fois moins, en proportion exacte de la baisse de leurs revenus.

C’est que la nature a horreur du vide (d’estomac) et que ce que l’économie officielle leur refuse, les populations vont le chercher dans les marchés parallèles, « underground ».

Un « marché noir » en plein essor

Regardez bien, mesdames messieurs, le tableau qui va suivre. Il résulte d’une étude menée par l’économiste autrichien Friedrich Schneider sur la part estimée du travail « souterrain » dans les PIB de différents pays européens en 2011 (19% en moyenne dans l’Union européenne, excusez du peu).

 


Capture d’écran d’un tableau sur l’économie souterraine en Europe, étude de F. Schneider (ClesDuSocial.com)

 

Vous n’êtes pas sans remarquer que les pays en apparence les plus filous sont :

  • les pays dits précédemment de l’Est ;
  • les éclopés du sud de la zone euro : Grèce, Italie, Portugal, Espagne...

Alors bien sûr, on peut en conclure avec facilité que cet état de fait résulte d’une culture latine prononcée pour la rapine.

Sauf que le phénomène est encore accentué avec la crise, tendant à prouver que ce qui était considéré comme une cause est de fait une conséquence due à l’instinct de survie. Un quart et plus de l’économie réelle, ce n’est pas rien, les gars !

Un épiphénomène économique

Lorsque, il y a bien longtemps, j’étais étudiant en sciences économiques à la faculté d’Assas, un de mes professeurs se plaisait à nous répéter que les larcins, les vols ou les cambriolages ne portaient en rien préjudice à l’économie réelle.

Du fait que leurs produits étaient généralement réinjectés immédiatement dans les circuits de la consommation courante ou des placements financiers.

Et qui plus est faisaient office commode d’instrument de redistribution des revenus. Et de palliatif aux explosions sociales.

En témoigne le commerce illicite des produits de la drogue, entre autres, dans certains de nos quartiers dits sensibles. Ou la prostitution, phénomène honni par les bénis-oui-oui, mais qui n’empêche pas les pouvoirs publics de taxer d’importance les aimables filles (hommes) de joie en se bouchant le nez.

Un acte de résistance populaire vital

De là à considérer le fameux travail au noir et l’économie parallèle comme des actes de résistance populaire, il n’y a qu’un pas que... que oui, je franchirai sans trop de scrupules.

Acte volontaire ou contraint par la précarité galopante, l’économie souterraine tend à pallier les manques criants de l’organisation économique officielle. (Bon, ne cachons pas non plus le risque d’une récupération par les mafias de tout bord.)

Elle ne handicape en rien le fisc ou l’intérêt public, puisqu’elle ne fait que déplacer le problème. En maintenant peu ou prou le niveau de consommation générale, elle garantit celui des prélèvements fiscaux afférents.

Non, ce qui est insupportable dans l’économie souterraine, c’est qu’elle échappe au contrôle des tenants de l’ordre public dont elle pallie les carences.

Au-delà d’un simple sport plus ou moins national de la tricherie, c’est en ce sens que l’économie souterraine peut devenir un acte subversif. Et qu’elle apparaît comme une véritable planche de salut populaire, vitale. En même temps qu’une manifestation de désobéissance civile.

 

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 18:31

 

Publié le 18/02/2013 à 18h00

 

 


Une étiquette rectifiée à la main... (AIA/Rue89)

 

Le 14 février dernier, à Bordeaux, le laboratoire spécialisé Excell présentait les résultats d’une analyse portant sur 300 échantillons de vin. L’enjeu de cette étude était de détecter d’éventuels résidus de pesticides dans le vin. Verdict, rapporté par le magazine La Vigne :

« Seulement 10% [des vins analysés] ne contiennent aucun pesticide. Dans les 90% restants, Excell a trouvé la présence d’au moins une matière active, le plus souvent de la famille des fongicides. Et le laboratoire a pu détecter jusqu’à neuf pesticides simultanément dans un vin. »

« Des cocktails de neuf à dix pesticides dans certains vins »

Contacté, le responsable technique du laboratoire Excell, Stéphane Boutou, nous a expliqué que les vins analysés étaient tous issus des millésimes 2007 ou 2008, et « représentatifs » du vignoble, avec notamment « autour de 5% de vins bio ».

Le labo n’a en revanche « pas du tout été surpris » par les résultats, qui correspondent bien à ce qu’ils observent régulièrement. Il y avait certes « des pics avec certaines molécules ».

Mais « le plus étrange », selon lui, c’est qu’ils ont retrouvé « des cocktails de neuf à dix pesticides dans certains vins ». Bien sûr, « toujours dans les limites maximales » autorisées...

« Limites maximales », argument minimal ?

Comme à chaque fois que les résultats d’une étude de ce type sont publiés, on nous ressert l’argument des « doses journalières admissibles » (DJA). Ou, en l’occurrence, celui des « limites maximales de résidus » (LMR).

Ces dernières sont censées tenir compte des apports en résidus de pesticides de toute notre alimentation, en s’appuyant sur des rations quotidiennes généralement calculées pour un consommateur moyen pesant 60 kg (6,2 kg pour les jeunes enfants). Des LMR sont donc attribuées à chaque molécule pour éviter que nous dépassions les DJA...

Joli charabia, pourtant ces doses-seuil sont quelquefois dépassées : 1 million de Français sont par exemple en surdose de sulfites. Ce prétendu strict respect des doses maximales est donc, en partie, spéculatif.

Pire, comme le rapporte Terre de Vins, « la France n’a pas fixé de LMR pour les pesticides dans le vin ».

Les seuls faits établis ici, ce sont que neuf vins sur dix contiennent des résidus de pesticides toxiques. Aucune autre boisson n’est d’ailleurs vraiment mieux lotie, que ce soit le thé ou même l’eau du robinet.

Les vins bio sortent du lot

On peut enfin s’étonner que le laboratoire Excell ait décidé de ne pas distinguer, dans son étude, les vins bio des autres vins.

Peut-être ont-ils considéré, en tant que laboratoire privé, qu’il était professionnellement risqué de sortir ces vins du lot, qu’en effet ça aurait pu être mal perçu par l’écrasante majorité (plus de 90%) d’une profession qui ne pratique pas l’agriculture biologique. Rappelons au passage que si la vigne n’occupe que 3% des surfaces agricoles en France, elle consomme à elle seule 20% des pesticides (en volume).

Le laboratoire a donc lissé ses résultats à l’ensemble des vins, mettant ainsi toute la viticulture dans le même sac.

Néanmoins, une autre étude [PDF], précédemment publiée par des associations, est arrivée à la conclusion que les vins bio ne contiennent pas (sauf accident) de résidus de pesticides. Tandis que pour les autres vins, toujours selon cette étude, ce n’est plus 90% qui en contiennent, mais la totalité.

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 18:15

 

Le Monde.fr avec AFP | 19.02.2013 à 17h27

 

 

La Cour européenne des droits de l'homme a reconnu à deux lesbiennes le droit d'adopter l'enfant de l'autre.

L'homoparentalité, plus précisément l'adoption "coparentale" au sein des couples de même sexe, a enregistré mardi 19 février deux importantes avancées juridiques : d'une part devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui statuait sur un cas autrichien, et d'autre part devant la justice allemande.

Dans le premier cas, les juges européens ont donné raison à un couple de lesbiennes autrichiennes de 45 ans, dont l'une s'était vu refuser par la justice de son pays le droit d'adopter le fils de l'autre, qu'elle élève depuis huit ans. Or une telle adoption "coparentale", selon le droit autrichien, aurait été possible pour un couple hétérosexuel non marié.

C'est cet élément qu'ont retenu les juges de Strasbourg pour conclure à une discrimination en fonction de l'orientation sexuelle. Ils ont en effet estimé qu'une différence de traitement peut être acceptable entre couples mariés et non mariés – et ils ont rappelé à ce propos que les Etats européens sont libres d'ouvrir ou non le mariage aux homosexuels –, mais pas entre couples non mariés homosexuels et couples non mariés hétérosexuels. La Cour a condamné les autorités autrichiennes à verser 10 000 euros pour dommage moral aux requérants.

Lire : Non, l'adoption par des couples gays n'est pas contraire à "l'intérêt de l'enfant"

 

 UNE DÉCISION SIMILAIRE EN ALLEMAGNE

Par un hasard du calendrier, c'est également mardi que la plus haute instance judiciaire allemande, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, a rendu une décision dans un dossier assez similaire. En Allemagne, les homosexuels vivant en couple dans le cadre d'un contrat de partenariat civil – un dispositif créé en 2001 – ont déjà la possibilité que l'un adopte l'enfant de l'autre, sauf si l'enfant avait déjà été adopté par le premier parent.

C'est justement ce point que contestaient les deux couples de requérants qui s'étaient tournés vers la cour de Karlsruhe : une lesbienne, qui avait adopté un enfant en Bulgarie, et sa compagne, ainsi qu'un gay, ayant adopté un enfant en Roumanie, et son compagnon.

Les juges constitutionnels ont observé qu'une adoption de ce type était possible pour les couples mariés – donc hétérosexuels, car le mariage gay n'existe pas en Allemagne –, mais pas pour ceux ayant conclu un partenariat civil. Ils ont jugé cette différence de traitement contraire à la Constitution. "Dans l'intérêt des enfants", les parents doivent être protégés des ingérences de l'Etat, et "le fait que les parents soient de même sexe ou de sexe différent n'y change rien", a estimé la Cour constitutionnelle.

Lire l'entretien avec Maurice Godelier : "L'humanité n'a cessé d'inventer de nouvelles formes de mariage et de descendance"

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 18:03

 

 

Le Monde.fr avec AFP | 19.02.2013 à 10h32 • Mis à jour le 19.02.2013 à 17h07


 

 

Les poissons d'élevage pourront être nourris avec de la farine de porcs ou de volailles à partir du 1er juin.

Un concert d'indignation a suivi, en France, l'annonce par la Commission européenne, le 14 février, que les poissons d'élevage pourraient à nouveau être nourris avec des farines de porcs et de volailles à compter du 1er juin. Ce mode d'alimentation avait été totalement interdit dans l'Union européenne en 2001, après cinq années de crise de la "vache folle" due à une épizootie d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).

Lire (édition abonnés) : UE : le retour des farines animales sème le trouble

Le gouvernement a rapidement pris ses distances avec cette décision, rappelant que la France avait voté contre son adoption au mois de juillet 2012. C'est une mesure qui "tombe mal", a estimé dès vendredi 15 février le ministre français de l'agroalimentaire, Guillaume Garot.

La ministre de l'écologie, Delphine Batho, a appelé, dimanche 17 février, à la création d'un label "sans farine animale" pour informer les consommateurs, estimant que "ce n'est pas dans la logique de la chaîne alimentaire que de donner de la viande à manger à des poissons". Pour Mme Batho, "c'est la même logique d'absurdité financière" que pour la viande de cheval. "Il est très important que la filière piscicole française s'organise pour qu'il y ait un label "sans farine animale" qui puisse faire son apparition sur les étalages, pour dire aux consommateurs français : le poisson que vous achetez n'a pas été nourri avec de la viande."


 UNE "TRIPLE ERREUR"

Le ministre français de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a abondé dans son sens. "On va s'organiser", a-t-il assuré lors de l'émission radio-télévisée "Le Grand Jury" sur RTL et LCI. "Sans remettre en cause la décision européenne, la France peut très bien faire en sorte, avec un label, qu'on n'utilise pas" les farines animales, a expliqué le ministre.

Lundi 18 février, c'est le président de la commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Paul Chanteguet (PS), qui s'est élevé contre la décision de Bruxelles, la qualifiant de "triple erreur" : "sanitaire", "environnementale" et "éthique". D'un point de vue "environnemental", cet élu de l'Indre a souligné que "ce n'est pas en nourrissant les poissons avec des volailles et des porcs – ce qui ne s'observe à aucun moment ni à aucun endroit de la chaîne alimentaire de notre planète – que l'on résoudra le problème" consistant à trouver des substituts aux farines de poissons actuellement utilisées.

 

Le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, le 18 février à Paris.

 

De son côté, la première organisation agricole, la FNSEA, s'est dite hostile à la réintroduction des farines animales dans l'alimentation des poissons d'élevage si elle n'est pas très encadrée. "Nous ne sommes pas favorables à un retour, comme ça, sans condition ; il faudra vraiment expertiser de manière très, très précise", a déclaré son président, Xavier Beulin mardi 19 février sur France Info, rappelant que l'alimentation des animaux d'élevage par farine animale, à l'origine du scandale de la vache folle, avait provoqué en 1996 un "traumatisme qui a beaucoup marqué nos concitoyens, à juste titre". "Il faudra mettre là toute la prudence nécessaire (...), tous les contrôles", a souligné M. Beulin.

 

 "CONTREPRODUCTIVE ET INOPPORTUNE"

Plus virulente, la Confédération de la boucherie "s'indigne" de cette décision. "Une fois de plus, Bruxelles cède aux pressions de l'industrie agroalimentaire. Cette même industrie qui n'hésite pas à frauder pour augmenter ses profits et ainsi bafouer la confiance du consommateur", dénonce son président, Christan Le Lann.

Même tonalité chez les associations de consommateurs. CLCV dénonce une mesure "contreproductive et inopportune", alors que "la confiance des consommateurs est au plus bas". "Nous maintenons que ces matières premières, interdites suite à la crise de la vache folle, auraient dû le rester", écrit l'association dans un communiqué, rappelant que Bruxelles souhaite à terme étendre cette autorisation aux élevages de porcs et de volailles. "L'urgence n'est pas d'alléger les mesures de sécurité sanitaire, mais d'examiner comment les renforcer", selon la CLCV, qui réclame "un audit global et transparent sur la traçabilité et les contrôles alimentaires en Europe afin d'en identifier les failles".

L'association Familles Rurales, opposée elle aussi à cette mesure, demande à ce que des contrôles soient automatiquement réalisés : "Il convient de veiller à l'impossibilité de nourrir des poissons d'élevage avec des protéines animales issues de ce même poisson d'élevage", estime-t-elle. Familles Rurales prône également la mise en place d'un étiquetage obligatoire "exhaustif et lisible" stipulant si le poisson a été nourri ou non avec ces farines.

 

 

 
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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 17:57

 

Le Monde - passeurdesciences.blog

 

 

 

C'est un de ces télescopages dont l'actualité a le secret. Au moment où l'Europe de la nourriture est secouée tant par le scandale de la viande de cheval que par la réintroduction des farines animales comme nourriture pour les poissons d'élevage, le secteur de l'agro-alimentaire aux Etats-Unis se pose une question d'un tout autre ordre, qui semblerait pour le moment impensable en France : va-t-on bientôt, et pour la première fois, trouver dans les assiettes un animal génétiquement modifié ? Depuis la fin du mois de décembre 2012, les Américains sont en effet appelés à participer à un débat public au sujet de l'introduction sur le marché d'un saumon transgénique. Censé se terminer à la fin du mois de février, ce débat public vient, le 14 février, d'être prolongé de deux mois supplémentaires par la Food and Drug Administration (FDA), l'administration américaine qui réglemente les denrées alimentaires et les médicaments.

 

De quoi parle-t-on ? Son nom officiel est AquAdvantage mais on le connaît aussi sous son sobriquet de "Frankenfish" (littéralement le "Frankenpoisson"). En évoquant le monstre créé de bric et de broc par le chercheur de fiction Victor Frankenstein, ce surnom peu flatteur souligne que le saumon développé par la société américaine AquaBounty Technologies est un assemblage. Sur une base de saumon atlantique, des chercheurs ont, en 1989, introduit deux éléments génétiques provenant de deux espèces différentes. Le premier est un gène qui code pour une hormone de croissance présente chez le saumon royal, un saumon de l'océan Pacifique. Le second élément, issu de la loquette d'Amérique, est une sorte d'interrupteur issu d'un poisson vivant dans les eaux très froides de l'Atlantique nord, qui permettra au saumon de continuer à grandir lors de la saison froide alors que sa croissance se met d'ordinaire en pause. Une fois intégré dans le saumon, ce cocktail génétique doit provoquer une croissance deux fois plus rapide que la normale : au lieu d'atteindre la taille de commercialisation en trois ans, ces animaux transgéniques y parviendraient en dix-huit mois, ce qui constitue un bénéfice substantiel pour les pisciculteurs.

 

AquaBounty Technologies ferraille depuis 1996 avec les autorités américaines pour que l'AquAdvantage puisse atterrir sur l'étal du poissonnier et la table du consommateur. La première étape a été franchie en 2010 lorsqu'un comité vétérinaire a conclu que ce saumon transgénique ne présentait pas de risque direct ou indirect pour la santé des humains qui en mangeraient. Notons au passage que, comme c'est le cas pour les plantes OGM, ce comité s'est essentiellement appuyé sur des travaux scientifiques qu'AquaBounty Technologies a réalisés ou commandés.

 

Puis, c'est le risque environnemental qui a été évalué, l'idée étant de s'assurer que des saumons OGM ne puissent pas se retrouver dans la nature où ils pourraient disséminer leurs gènes ou bien mettre en péril les populations sauvages. Pour réduire au maximum ces risques, AquaBounty Technologies a mis sur pied deux sécurités. La première est un confinement physique des poissons, élevés dans des bassins à terre (et non dans des enclos en mer) : sur l'île du Prince Edouard, au Canada, non loin de Saint-Pierre et Miquelon, pour les alevins puis au Panama une fois que les saumons ont grandi. La seconde est un confinement biologique puisque tous les poissons produits sont censés être des femelles stérilisées. La technique de stérilisation employée n'est cependant pas sûre à 100 %, concède la FDA. Cela ne l'a pas empêché d'écrire, dans l'avis préliminaire qu'elle a rendu en 2012, que, dans les deux cas, le risque que la sécurité soit prise en défaut est "extrêmement éloigné".


AquaBounty Technologies semble avoir franchi les plus gros obstacles. Au terme du débat public, la FDA devrait, selon le New York Times, prendre quelques semaines ou quelques mois pour étudier les remarques qui auront été faites. Si aucune objection majeure n'est retenue, il ne restera plus qu'à donner l'autorisation d'introduction des saumons transgéniques sur le marché. Peut-être les foyers américains verront-ils ces produits dès la fin de l'année.

 

Au-delà du cas particulier qu'il représente, AquAdvantage est un test. Jusqu'à présent, les Etats-Unis n'ont en effet autorisé aucune mise sur le marché d'animaux génétiquement modifiés – alors que les plantes transgéniques ne posent pas de problème majeur d'acceptabilité au sein de la société américaine (par exemple, l'étiquetage des aliments contenant des OGM n'est obligatoire dans aucun Etat). Si, cette fois-ci, la FDA donne son accord, ce sera un signal très clair envoyé aux firmes spécialisées dans les biotechnologies. De la même manière qu'il existe des plantes génétiquement modifiées pour améliorer leur résistance aux maladies ou aux conditions climatiques ou bien pour augmenter leurs qualités nutritives, on peut imaginer l'apparition future d'animaux de boucherie présentant des améliorations génétiques analogues.

 

L'acceptation des biotechnologies n'est pas du tout la même en France qu'aux Etats-Unis, comme on a encore pu récemment le constater avec l'étude controversée de Gilles-Eric Séralini sur un maïs transgénique. Et si l'on vous demande "Mangerez-vous du saumon, du porc, du bœuf ou de l'agneau transgéniques ?",  il vous serait facile de répondre que la question ne se pose pas de ce côté-ci de l'Atlantique et risque de ne pas se poser avant très longtemps. Ce serait oublier dans quel monde nous vivons, un monde où de la viande de cheval achetée en un point A de l'Europe et traitée en un point B est ensuite revendue sur tout le continent. Un monde de traders, de revendeurs, d'intermédiaires et de distributeurs où l'agro-alimentaire s'apparente à un jeu de Monopoly planétaire. AquaBounty Technologies reconnaît que ses installations panaméennes ne lui offrent pas une grande capacité de production. Mais la société est prête à vendre ses alevins transgéniques aux pisciculteurs capables d'offrir les mêmes conditions de confinement. Mais qui ira vérifier ensuite que les alevins ou les poissons ne seront pas rachetés, élevés et revendus ailleurs ?

 

Pierre Barthélémy (suivez-moi ici sur Twitter ou bien là sur Facebook)

 

 

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19 février 2013 2 19 /02 /février /2013 17:46

 

http://zad.nadir.org/

mardi 19 février 2013, par zadist

 


Aujourd’hui 19 février l’occupation militaire dure depuis 87 jours (pour une opération débutée il y a 126 jours). Un camarade est emprisonné depuis 83 jours


INFO Chat Teigne : l’huissier est passé le 14/02 refiler une assignation à comparaître pour le mardi 26 février !!


INFO Bellveue : La Ferme de Bellevue et ses ami-e-s paysan-e-s passent en tribunal demain Mercredi 20 Février à 9 H à St. Nazaire

Point Info Bellevue :

PDF - 133.7 ko

Un camarade est en ce moment en prison, un a été libéré et un troisième a été condamné à 6 mois avec mise à l’épreuve, c’est-à-dire qu’il risque d’être enfermé à un moment ou un autre.

Tout acte de solidarité est le bienvenu. Participer à la lutte contre l’aéroport et son monde en est un. Puis rester en contact avec les personnes incarcérées pour leur montrer notre soutien en est un autre, bien nécessaire pour rendre leur temps d’incarcération plus vivable et pour qu’ils n’oublient pas qu’ils ne sont pas tous seuls face à ce monde répressif. N’hésitez donc pas à leur écrire des LETTRES ou des cartes postales.

- Pour écrire à Cyril, enfermé depuis le 28 novembre, vous pouvez lui adresser vos courriers directement : Centre Pénitentiaire Quartier Maison d’Arrêt Cyril n° d’écrou 57360 rue de la Mainguais 44300 Nantes

Appel à témoins pour la défense de Cyril


Infos utiles pour venir ici

Point d’info de 10h à 20h sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici. Il est aussi possible de venir directement sur la zone, par ex par la D281, et d’y croiser du monde !

attention : La permanence tenue au local de l’Acipa à Notre-Dame-des-Landes, est suspendue durant les jours à venir.

- Accueil "hors contrôle" : 06 32 98 78 36
- Contact presse de la Zad : 06 38 17 36 19
- Equipe legale  : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Equipe médicale : contact able par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.
- Liste du matos à ramener (mise à jour le 02/01) : disponible ici

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

Provocations policières sur la ZAD

Depuis quelques jours, les flics viennent souvent titiller les camarades autour de la D281 entre La Paquelais et les Ardillères. Avant-hier, ils ont saccagé une petite cabane qui a été montée sur le "Chemin des Dames" derrères les Noues Pourries. Cette nuit, ils ont fait plein de visites impromptues. Y’a besoin de renforts de ce côté là !

De plus, les fouilles archéologiques préventives ont repris sur le tracé du projet de barreau routier (l’autoroute censée permettre l’accès à l’aéroport).

RADIO KLAXON :

On a un streaming qui marche (même si la qualité serait mieux avec une radio qui aurait une vraie antenne) :

http://stream.zad.nadir.org/klaxon ( ca ne marche pas dans ce moment....faut avoir beauuuucouuuup de patience :P )

EXPOSITION itinérante de la ZAD

Un Territoire se défend avec tout-e-s ses habitant-e-s, Notre mémoire commune nous nous l’approprions, nous la faisons vivre. C’est notre résistance que l’on vous invite à partager ici et ailleurs - a travers cette exposition itinérante !

Pour une organisation simple, voici un Planning qui vous permette de réserver l’exposition ( une seule personne référent pour simplifier la communication ). Pour tout les gestions concernant l’expo, mail a zad@riseup.net avec le sujet "EXPO" svp !


- reçu : "un écho des Monts de Vaucluse... Nous sommes 10, nous sommes 100, nous sommes 1000... Le printemps arrive, et nous serons 10 000 !" Amour Bocage Courage &Détermination !

Infos du jour

- Attention : Révision du programme à la Châtaigne organisée par le collectif du plateau de Millevaches pour la fin de semaine (voir https://zad.nadir.org/spip.php?arti...) !

- Projet de chemin alternatif sur la ZAD

- 14h54 : Police in helicopter are searching for marijuana ...nan, pas ça : hélicoptère est au retour !

- reçu : "Guillaume Pepy (Boss de la SNCF et "l’homme de Tarnac") refuse toujours d’affréter un train spécial gratuit au départ de la gare de Nantes pour les camarades de la ZAD de NDDL qui souhaiteraient se rendre à cette Conf’ au motif qu’il manque cruellement de cars climatisés pour assurer une prise en charge complète des 6243 zadistes de la bande à Camille qui souhaiteraient se rendre au 4 rue des Tartres pour la discussion..." http://debord-encore.blogspot.it

- reçu : La carte est un peu lourde mais elle donne une idée de la réalité du réseau hydrographique (Zones humides) et peut être une aide pour ceux qui voudraient entreprendre des travaux de drainage sur la ZAD. Ce n’est pas une carte avec des informations sensibles

- Appel à témoins pour la défense de Cyril

Le lundi 26 novembre 2012, 5 personnes ont été interpellées par des gendarmes en civil, infiltrés derrière la barricade du Sabot. Selon des témoins, il n’y a pas eu de sommations. Pourtant, elles ont été accusées de ne pas avoir obéi aux ordres de dispersion. Selon les personnes arrêtées, les gendarmes ne portaient pas de brassard au moment de l’interpellation et ne l’ont mis qu’après. Elles ont également été rouées de coup (visages tuméfiés, bleus sur le corps). Ayant tenté de se défendre contre un agresseur non-identifié en l’absence de brassards visibles, elles sont accusées de violence envers les gendarmes. En l’absence de preuves formelles (photos,vidéos,témoignages), le juge a validé la version policière au détriment de celle des accusées.

Depuis cet évènement, Cyril est toujours emprisonné en attente de procès en appel. Il a été condamné notamment à cinq mois d’emprisonnement faute d’une défense préparée. Il sera jugé à la cour d’appel le 6 mars prochain. C’est pourquoi nous appelons toutes les personnes ayant assisté à ces arrestations le 26 novembre à apporter leur témoignage. Merci de contacter au plus vite l’équipe légale à l’adresse email legalteamzad@riseup.net ou par téléphone au 06 75 30 95 45.

Ces informations pourraient permettre de disculper les personnes accusées !

- reçu : Vidéo : Nouvelle Colonisation - Kolibri (Land grabbing, accaparement des terres)

- Appel à rejoindre une occupation anti-THT au Chefresne (50)

 

Ce matin du 18 février 2013, depuis l’aube, deux parcelles agricoles du Chefresne (50), au lieu dit Les Mares, sont occupées. Ces deux parcelles sont gâchées par la présence de deux pylônes érigés en toute illégalité (ainsi en a jugé le tribunal de Coutances qui, de ce fait, a interdit l’accès aux parcelles à RTE par ordonnance du 13 septembre 2012). Ce 18 février 2013, RTE a donc confirmé vouloir commencer immédiatement les travaux. A l’annonce de leur venue prétendument légale, il a été répondu : “je ne crois pas, non.” Outre le bon droit des agriculteurs Yves LARSONNEUR et Sylvie HUBERT, il s’agit de poursuivre la résistance à la construction de la ligne THT Cotentin- Maine, et plus largement de poursuivre la résistance aux lignes THT, au nucléaire et au monde qui va avec. Qu’il soit bien entendu que la Zone à défendre est bien le terrain que nous occupons et non les pylônes qui s’y trouvent. Une fois sur place, veiller à ce que les véhicules soient bien garés. Si vous venez pour plusieurs jours, soyez le plus possible autonomes pour le couchage (tente duvet, etc). Pour l’instant, il fait beau : mais ça gèle la nuit. Merci de nous signaler toute activité gendarmesque inhabituelle aux alentours (Saint Lô, Villedieu, etc) au tél sur place : 06 28 94 72 13. Des occupant-e-s de la ZAD des Mares. (pylones at riseup.n

- 8h30 : Bonjour encore du soleil....ca le fait :) on prends quelque photos pour vous après, c’est vraiment joli la gèle et le levé de journée avec un beau soleil....

- APPEL aux esprits créatives :

On en a marre de barrages aux Ardillières et Fosses noires sur la D81. Pas une nouvelle, mais il faut le dire. Des fouilles, des contrôles et a chaque fois des réflexions a la con et la question plus débile qu’on peut poser : "Vous allez ou ?" et "Vous venez de ou ?" Bof, c’est vrai cette gestions sont plus que inutile car on peut répondre que est ce qu’on veut, finalement ils sont quand même obligés nous laisser passer. Par contre, l’effet de cette gestion est très désagréable, ça touche a nos vis privés et on aime pas la contrôle, du tout du tout du tout. Alors on se dit qu’on arrête s’énerver et risquer a chaque fois d’être embraquer pour avoir dit quelque choses qui les dérange, comme "j’y vais la bas" en pointent le doit dans la direction. "Non, mais vous allez ou ?" "Mais la bas !!", "OK, vous voulez jouer, sortez de véhicule et ouvrez le coffre, fouille" Alors on se dit qu’on va peut-être pas empêcher de se faire fouiller et contrôler, mais ou moins on se marre pas mal en attendant ! Et c’est la on a besoin les têtes créatives :

On cherche des réponses les plus débiles qui existent !!

Pour exemple...

"Vous allez ou ?"

"Au concert de Michael Jackson Monsieur !" ( avec une mine hyper sérieuse et très polit )

"...ehm...mais...il est mort madame !"

" serieux ?" ( en canon, bien appris avant ! )

"..?...." - il s’interpelle si on se fout de sa gueule - "...bah oui madame il est mort !" en se tournant vers un pote flic "ey Didier, Michael Jackson est bien mort, non ? Depuis quand déjà ?"

"Bah tant pis pour nous, on a acheter les tickets pour rien alors" en faisant semblent d’être déçu...

"Bah, vous êtes pas sérieuse la, non madame ?"

"Évidement, mais vous pourriez me renseigner si je peut me faire rembourser par un mort ?"

Donc, on cherche des idées pour mieux s’amuser sur le peau d’eux qui nous occupent et qui nous font chier, et qui nous oblige de passer sur des champs privées de paysans, et qui nous fouillent et contrôlent le longer de journée et la nuit.

envoi tes idées avec le sujet "jackson" a zad chez riseup point net !



RDVs sur la ZAD

journée d’entrainements en tous genres et méchoui

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 19:54

 

 

De quoi le logement est-il le nom ? (par Makan Rafatdjou*)

 

Médiapart 

Makan Rafatdjou, Patrick Jarry, François Labroille, Patrick Braouezec. 
Makan Rafatdjou, Patrick Jarry, François Labroille, Patrick Braouezec.

La frénésie marchande amplifie la crise du logement. Comment renouer avec notre « habiter »?

Nous vivons une grave pénurie du logement ! Constat partagé, causes multiples : carence de constructions neuves, surtout en logement social, et avant tout dans des communes défaillantes à leurs obligations ; gel de logements privés à des fins spéculatives ; inadéquation entre l’offre et la demande, en matière de prix et de solvabilité, mais aussi en matière de répartition géographique, etc.

Cette crise quantitative se double d’une crise qualitative, y compris dans l’offre nouvelle, généralisant et accentuant le mal logement ! Par-delà l’urgence, voire de « l’urgentissime », le logement ne peut être réduit à l’impératif d’un toit. Hautement symbolique, cette seule préoccupation risque même d’aggraver le mal, par la stigmatisation et par une baisse qualitative.

Le logement c’est une part existentielle, émancipatrice ou aliénante, de la vie de chacun. Le lieu stable (demeure !) de la sphère intime (foyer !) à partir de laquelle chacun devrait être en capacité de déployer l’ensemble de sa vie et de ses activités. Un lieu nodal où instaurer au quotidien une part essentielle de notre usage du monde (habitation !), et de notre rapport aux autres (chez-soi !). En ce début du XXIe siècle il est irréductible à un abri, qui scandaleusement manque déjà à beaucoup, à une somme de fonctions, qui n’en restent pas moins indispensables, ou à un simple agencement spatial, qui pourtant peut en constituer la qualité première !


 
Le logement, un nœud de contradictions en mouvement

Une première étape a été franchie au début du XXe siècle, quand pour sortir d’une insalubrité générale une véritable révolution de conception et de réalisation, d’industrialisation intensive et de standardisation fonctionnaliste, a réduit le logement à un véritable dispositif. C'est-à-dire « un ensemble de discours, d’institutions, d’aménagements, de décisions règlementaires, de lois, de mesures administratives, d’énoncés scientifiques, de propositions philosophiques, morales, philanthropiques – avec une fonction stratégique dominante, une certaine manipulation de rapports de force –  inscrit dans un jeu de pouvoir… ». (Michel Foucault)

Une autre étape se franchit sous nos yeux. La frénésie marchande amplifie une crise foncière, source d’une double dynamique infernale, entassement et étalement, et réduisant le logement à un produit, bien spéculatif ou bien de consommation ! Parallèlement se réalise, enfin, le rêve corbuséen : la machine à habiter, cette contradiction dans les termes, se généralise sous les coups d’une standardisation normative intensive : normes constructives, incendie, handicapés, écologiques… Le logement prothèse du posthumain, voilà comment on fabrique le vice avec la somme de vertus supposées. Avec les stéréotypes et préjugés que les opérateurs privés ont de leurs clients, aux visions déformées et abstraites qu’ont les opérateurs publics de leur locataires, tout cela ne produit plus que des ersatz de logements que le formalisme façadier des architectures peine à masquer.

Enfin, une certaine modernité devenue l’auxiliaire du capital, a renversé notre rapport temporel à notre spatialité. « La forme de la ville change, hélas, plus vite que le cœur du mortel » regrettait un Baudelaire fondant la nostalgie sur cette disjonction des temps. On pourrait dire aujourd’hui que le cœur du mortel change bien plus vite que la ville ! Les incessants changements de nos modes de vie, d’activité et d’habiter s’inscrivent dans une logique d’accélération (Hartmut Rosa) où l’archaïque angoisse de la mort est sublimée par le rythme insatiable de la reproduction du capital, comme si la trépidation nous éloignait de la trépanation !

 

Habiter, une compétence humaine

C’est ainsi qu’un ensemble de processus continue de dessaisir chacun d’une part de lui-même, de nous déconnecter toujours davantage d’avec notre habitation !

Mais, tout au contraire de la profusion d’objets techniques qu’envahissent nos vies, de nos bagnoles et de nos fringues, nos territoires, nos villes, nos immeubles et nos logements qui constituent une part de nos fondations sociétales, des fondements de nos mémoires individuelles et collectives, des structures de nos liens sociaux, sont par essence durables, résistants de fait à l’obsolescence, antagoniques à la logique du jetable qu’exacerbent les tourbillons des modes saisonnières !      

Habiter est une compétence humaine aussi universelle et différenciée que le langage (Françoise Choay). Une compétence active, une activité en soi, celle de laisser des traces, disait Walter Benjamin. Des traces matérielles et symboliques dans l’adéquation identitaire d’une histoire et d’une géographie singulières, dont la haute qualité a été très longtemps source de cette alchimie miraculeuse appelée génie du lieu (Christian Norbert-Schultz). Mais aussi des traces réciproques qui nous constituent, celles que nous laissons sur les territoires, et celles qu’ils laissent sur nous, des traces facteurs de sens nous obligeant à une appropriation continue, entremêlant espaces de représentation et représentations de l’espace (Henri Lefebvre) !

Renouer avec notre habiter, en reprendre la pleine maîtrise dans un nouvel équilibre de ses dimensions poétiques et sensibles, pratiques et fonctionnelles, architecturales et urbaines, à toutes les échelles, du territoire à l’immeuble, nous réinventer individuellement et collectivement en réinventant nos logements, suppose un bouleversement gigantesque de ses modalités juridiques (statuts du sol, de l’immeuble, de la propriété, de l’occupant…), productives, normatives, constructives, de conception, de financement, de réalisation, d’attribution, de gestion… Un grand service public national et décentralisé du logement peut en constituer un élément moteur et novateur qui, à l’instar d’un service public de l’éducation ou de la santé, ferait de la garantie de l’excellence d’un logement pour tous et tout au long de la vie, hors de la sphère marchande, et au diapason de toutes les aspirations et tous les parcours de vie, de besoins et aspirations évolutives de chacun, un objectif politique de premier ordre, la garantie d’un droit concret. Reste à savoir si, par ces temps de crise, au nom d’un réalisme de repli et de régression la mise en œuvre d’une telle politique doit être remise aux calendes grecques, ou si au contraire un réalisme de combat et de progrès valant mise en œuvre immédiate de cette mesure ne peut pas constituer l’une des portes de sortie vers le haut, pour une meilleure qualité de vie, de société et de civilisation, dès ici et maintenant..

*Makan Rafatdjou est architecte-urbaniste.

La Revue du projet, n° 21, novembre 2012

 

 

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 19:33

 

http://zad.nadir.org

lundi 18 février 2013, par zadist

 


Malgré la victoire en cassation le 29 janvier dernier qui donne un répit de 18 à 36 mois sur la ZAD (Demande d’annulation de l’arrêté de cessibilité), il est important de ne pas relâcher nos efforts pour l’abandon du projet d’aéroport Grand Ouest Nantais à Notre Dame des Landes.

Le collectif Alsace à l’origine de l’idée d’une action nationale le 02 mars s’est rapproché de l’ACIPA pour avoir son appui. En CA l’association a étudié la demande qu’elle trouve pertinente et fédératrice mais ne peut pas se porter caution. Les raisons expliquées par téléphone en sont que, comme dit en AG des 15 et 16 décembre, les comités de soutien ont leur autonomie d’action et que l’ACIPA ne peut prendre en charge l’organisation et la responsabilité des actions de 200 comités. De plus, la pression policière qui s’exerce depuis quelques semaines contre l’organisation et surtout depuis la victoire juridique du 29 janvier dernier n’est pas très favorable non plus, nous a-t-on précisé. Cette pression policière orchestré par l’Etat est inacceptable et nous ne pouvons pas l’accepter. * Pour cette raison, le collectif Alsace appel tous les comités et collectifs de France à se mobiliser le samedi 2 mars 2013 sur l’ensemble des autoroutes françaises et plus particulièrement sur l’axe Rhin – Rhône – Méditerranée au non du Comité de France contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes et en soutien à ceux qui occupent la ZAD.

Pourquoi le 02 mars ?

Ce jour-là correspond au chassé-croisé des 3 zones scolaires et dons il y aura du monde en direction des stations de ski des Alpes (principalement)

3 types d’actions sont proposés :

1. LA PRINCIPALE : ouverture de l’axe Rhin – Rhône – Méditerranée

2. Ouverture des péages sur les autoroutes VINCI ou banderoles sur les ponts

3. Sur les autres secteurs : opérations banderoles sur les ponts

Le BUT de l’action : ► Etre le plus visible partout en France, ► soutenir NDDL et la ZAD mais aussi dénoncer les GPII (grands projets inutiles imposés)

Méthodologie : vous trouverez la manière de procéder ici : http://zad.nadir.org/Manuel-du-Peag...

NOTE : Pour l’action principale, il sera impératif de coordonner les ouvertures Un référent va vous être communiqué et c’est avec lui qu’il faudra se rapprocher.

*| ERRATUM : suite à plusieurs contestations nous souhaitons apporter cette précision importante : il n’y a pas de soucis avec l’ACIPA mais bien avec les PRESSION POLICIERES

Pour l’heure, les comités et collectifs désireux de participer à l’opération, merci de vous faire connaitre en utilisant l’adresse suivante : ope.comite.gdii@live.fr

1. EVENEMENT VERS BLOG COLLECTIF : http://collectif-alsace-contre-nddl...

2. EVENEMENT FACEBOOK : https://www.facebook.com/events/535...

 


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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 19:30

 

http://zad.nadir.org

lundi 18 février 2013, par zadist

 


Aujourd’hui 18 février l’occupation militaire dure depuis 86 jours (pour une opération débutée il y a 125 jours). Un camarade est emprisonné depuis 82 jours


INFO Chat Teigne : l’huissier est passé avant-hier (14/02) refiler une assignation à comparaître pour le mardi 26 février !!


INFO Bellveue : La Ferme de Bellevue et ses ami-e-s paysan-e-s passent en tribunal le Mercredi 20 Février à 9 H à St. Nazaire

Point Info Bellevue :

PDF - 133.7 ko

Un camarade est en ce moment en prison, un a été libéré et un troisième a été condamné à 6 mois avec mise à l’épreuve, c’est-à-dire qu’il risque d’être enfermé à un moment ou un autre.

Tout acte de solidarité est le bienvenu. Participer à la lutte contre l’aéroport et son monde en est un. Puis rester en contact avec les personnes incarcérées pour leur montrer notre soutien en est un autre, bien nécessaire pour rendre leur temps d’incarcération plus vivable et pour qu’ils n’oublient pas qu’ils ne sont pas tous seuls face à ce monde répressif. N’hésitez donc pas à leur écrire des LETTRES ou des cartes postales.

- Pour écrire à Cyril, enfermé depuis le 28 novembre, vous pouvez lui adresser vos courriers directement : Centre Pénitentiaire Quartier Maison d’Arrêt Cyril n° d’écrou 57360 rue de la Mainguais 44300 Nantes


Infos utiles pour venir ici

Point d’info de 10h à 20h sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici. Il est aussi possible de venir directement sur la zone, par ex par la D281, et d’y croiser du monde !

attention : La permanence tenue au local de l’Acipa à Notre-Dame-des-Landes, est suspendue durant les jours à venir.

- Accueil "hors contrôle" : 06 32 98 78 36
- Contact presse de la Zad : 06 38 17 36 19
- Equipe legale  : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Equipe médicale : contact able par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.
- Liste du matos à ramener (mise à jour le 02/01) : disponible ici

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

Provocations policières sur la ZAD

Depuis quelques jours, les flics viennent souvent titiller les camarades autour de la D281 entre La Paquelais et les Ardillères. Avant-hier, ils ont saccagé une petite cabane qui a été montée sur le "Chemin des Dames" derrères les Noues Pourries. Cette nuit, ils ont fait plein de visites impromptues. Y’a besoin de renforts de ce côté là !

De plus, les fouilles archéologiques préventives ont repris sur le tracé du projet de barreau routier (l’autoroute censée permettre l’accès à l’aéroport).

RADIO KLAXON :

On a un streaming qui marche (même si la qualité serait mieux avec une radio qui aurait une vraie antenne) :

http://stream.zad.nadir.org/klaxon ( ca ne marche pas dans ce moment....faut avoir beauuuucouuuup de patience :P )

EXPOSITION itinérante de la ZAD

Un Territoire se défend avec tout-e-s ses habitant-e-s, Notre mémoire commune nous nous l’approprions, nous la faisons vivre. C’est notre résistance que l’on vous invite à partager ici et ailleurs - a travers cette exposition itinérante !

Pour une organisation simple, voici un Planning qui vous permette de réserver l’exposition ( une seule personne référent pour simplifier la communication ). Pour tout les gestions concernant l’expo, mail a zad@riseup.net avec le sujet "EXPO" svp !


Infos du jour

- Commentaire sur l’article de telegramme :

Nous convaincre avec nos impôts ? C’est assez troublant car il ne s’agit pas de promouvoir la vente d’un produit, mais de promouvoir une idée dans le cadre d’un débat de société. A la limite, ça devrait être considéré comme un affichage de propagande politique … et sur deniers publics…

- reçu : Devriez faire un atelier ’Affiches’ pour des publicitaires à la looz en galère. Visuel archi moche. Slogan niveau maternelle. Tout ce qu’on aurait pu faire avec 300 000 euros ... :

Nantes. Un plan com’ pour le futur aéroport de Notre-Dame-des-Landes

300 000 euros ? Ils sont désespérées dis-donc !

- reçu : Emission de Daniel Mermet, "Là-bas si j’y suis", en ce moment même sur France Inter, portant notamment sur Notre-Dame-des-Landes

- reçu : Après le Novotel de Vincent Gache à Nantes, nous avons de nouveaux collabos à Rezé ! L’hotel IBIS budget se trouvant au croisement du Bd du Général de Gaulle et de la rue de l’île Macé dans le quartier de la Haute île. A 13h30, 5 fourgons de GM étaient stationnés, vides, la plupart des bleus prenant leurs quartiers à l’hotel. A 14H00, 5 de plus étaient arrivés.

- Guerre Pyschologique des forces du désordre sur la ZAD

- EXPOSITION itinérante de la ZAD

- reçu : si vous tapez "la pologne pliée de rire grâce à un cochon fugueur" vous aurez une idée de l’ambiance du jour où les flics expulseraient la ferme de Bellevue et ses animaux.... (2 heures pour un simple cochon...!) (on imagine la version boue ... ) Et c’est à mourir de rire...!

[Insolite. La Pologne pliée de rire grâce à un cochon fugueur [vidéo]->http://www.ouest-france.fr/actu/act...]

- Contrôles incessants sur la Zad

- “Les Naturalistes en lutte veulent rendre compte des richesses naturelles de la ZAD...."

- Pétition photo anti NDDL

- Usines récupérées et autogestion dans la nouvelle réalité espagnole

- reçu : Barbie bocage et son zadiste prennent le maquis ! on lache rien ! et Bons baisers de NDDL

- 9h23 : il fait beau, bien froid mais il y a du soleil et la boue commence doucement se transformer en quelque chose qui est presque praticable SANS botte...! Pas des infos sur les flics...

- Les habitants Roms, présents sur le terrain des Abattoirs à Rezé, expulsés... Une nouvelle foi

- 7h51 : Bonjour !! Tout est encore très calme sur la Zad ! le jour se lève. Les flics sont aux endroits d’habitude, on aimerai de savoir si il y a encore des fouilles a St. Jean du Tertre et aussi que est ce qui se passe après la Boissière direction Grandchamps....

- APPEL aux esprits créatives :

On en a marre de barrages aux Ardillières et Fosses noires sur la D81. Pas une nouvelle, mais il faut le dire. Des fouilles, des contrôles et a chaque fois des réflexions a la con et la question plus débile qu’on peut poser : "Vous allez ou ?" et "Vous venez de ou ?" Bof, c’est vrai cette gestions sont plus que inutile car on peut répondre que est ce qu’on veut, finalement ils sont quand même obligés nous laisser passer. Par contre, l’effet de cette gestion est très désagréable, ça touche a nos vis privés et on aime pas la contrôle, du tout du tout du tout. Alors on se dit qu’on arrête s’énerver et risquer a chaque fois d’être embraquer pour avoir dit quelque choses qui les dérange, comme "j’y vais la bas" en pointent le doit dans la direction. "Non, mais vous allez ou ?" "Mais la bas !!", "OK, vous voulez jouer, sortez de véhicule et ouvrez le coffre, fouille" Alors on se dit qu’on va peut-être pas empêcher de se faire fouiller et contrôler, mais ou moins on se marre pas mal en attendant ! Et c’est la on a besoin les têtes créatives :

On cherche des réponses les plus débiles qui existent !!

Pour exemple...

"Vous allez ou ?"

"Au concert de Michael Jackson Monsieur !" ( avec une mine hyper sérieuse et très polit )

"...ehm...mais...il est mort madame !"

" serieux ?" ( en canon, bien appris avant ! )

"..?...." - il s’interpelle si on se fout de sa gueule - "...bah oui madame il est mort !" en se tournant vers un pote flic "ey Didier, Michael Jackson est bien mort, non ? Depuis quand déjà ?"

"Bah tant pis pour nous, on a acheter les tickets pour rien alors" en faisant semblent d’être déçu...

"Bah, vous êtes pas sérieuse la, non madame ?"

"Évidement, mais vous pourriez me renseigner si je peut me faire rembourser par un mort ?"

Donc, on cherche des idées pour mieux s’amuser sur le peau d’eux qui nous occupent et qui nous font chier, et qui nous oblige de passer sur des champs privées de paysans, et qui nous fouillent et contrôlent le longer de journée et la nuit.

envoi tes idées avec le sujet "jackson" a zad chez riseup point net !


RDVs sur la ZAD

Projection : Femmes dans la résistance italienne

et ailleurs...

18 février

Réunion du Comité Pays basque de soutien à nddl au Gorriak 40 rue Bourgneuf à Bayonne* , à 18h. (attention le local change à chaque réunion)

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 19:19

 

 

 

C’était une des promesses de François Hollande faite au moment des primaires socialistes à l’automne 2011. Elle lui avait permis de se démarquer encore plus fortement de Martine Aubry. Il serait le candidat qui incarnerait le sérieux et la rigueur dans la conduite des finances publiques. Pendant plus d’un an, François Hollande a ainsi rappelé l’engagement de ramener le déficit public à 3 % dès 2013, comme le voulait le pacte européen. Pourtant, il n’a pas fallu deux jours pour que le gouvernement l’enterre avec célérité.

La séquence de cette remise en cause a été soigneusement orchestrée. Comme à l’été, à l’occasion de l’état des lieux sur les finances publiques, c’est le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, qui a brisé le tabou. À l’occasion de la remise du rapport annuel, celui-ci a déclaré que la France ne pourrait pas respecter son engagement de ramener son déficit au seuil des 3 % cette année, au vu de la conjoncture économique. C’était un secret de Polichinelle depuis des mois chez les observateurs économiques. Mais cela a pris les allures d’un vrai tournant politique.

François Hollande a réagi dans la demi-journée à l’annonce du président de la Cour des comptes. « Il ne sert à rien d’afficher des objectifs s’ils ne peuvent pas être tenus », a-t-il expliqué en marge d’un sommet au Luxembourg sur l’acier en Europe et le cas ArcelorMittal. Dans les vingt-quatre heures suivantes, le premier ministre Jean-Marc Ayrault enterrait promptement la promesse faite de ramener le déficit de 4,5 % à 3 % en 2013. « Nous ne serons pas exactement, je pense, aux 3 % en 2013, pour une raison simple, c'est que la croissance en France, en Europe et dans le monde est plus faible que prévu », a déclaré le premier ministre sur France 3. Mais « l'objectif, et il sera atteint, c'est zéro à la fin du quinquennat », a-t-il précisé.

L’abandon du 3 %, chiffre fétichisé par la Commission européenne, n'aurait pu être qu’un simple retour à la réalité. Alors que la récession s’enracine en Europe, l’objectif était inatteignable. Mais ce renoncement en cache bien d’autres. Ce que le dernier sommet européen, marqué par une défaite de la France face aux exigences de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, avait esquissé, se confirme à cette occasion : le gouvernement de François Hollande s’aligne sans conditions sur la politique européenne. 

Oubliés les investissements d’avenir et de croissance pour contrebalancer les politiques de rigueur, comme cela avait été promis au moment de l’élection présidentielle puis lors de l’adoption par le parlement du mécanisme européen de stabilité. Oubliée aussi la voie différente que souhaitait emprunter le gouvernement socialiste par rapport à celle préconisée par les gouvernements de droite en Europe. Après avoir essayé pendant à peine neuf mois de mener une politique un peu différente, le gouvernement français rentre dans le rang : le mécanisme européen de stabilité doit s’appliquer à la lettre. Les fameuses « réformes structurelles » déjà imposées à la Grèce, au Portugal, à l’Espagne, à l’Italie, à l’Irlande doivent être mises en œuvre en France. 

C’est à cette condition, et à cette condition seulement, que la Commission européenne, à qui il a été délégué le rôle de contrôler voire de censurer des budgets de la zone euro, pourra accepter que la France ne respecte pas son engagement des 3 %, explique-t-on dans les couloirs du pouvoir. Et encore ! L’affaire est loin d’être acquise. Dès lundi matin, Jorg Asmussen, membre de la Banque centrale européenne, indiquait que la France, selon lui, devait impérativement atteindre un déficit de 3 % dès cette année. Dans l’après-midi, le président de la BCE, Mario Draghi, insistait devant le parlement européen sur les risques encourus par la zone euro si les « réformes structurelles n’étaient pas appliquées assez rapidement ». Le décor est planté.

 

Des réformes structurelles « à la française »

Devenu incontournable dans la mise en scène politique du moment, Didier Migaud s’est une nouvelle fois chargé de préparer l’opinion« Le problème est que les efforts ont porté sur les recettes mais peu sur la dépense. L’essentiel doit maintenant porter sur la dépense. Des économies sont possibles », a t-il rappelé lors de l’émission le Grand rendez-vous sur Europe 1 dimanche. En un mot, l’heure des réformes structurelles a sonné. « Sans remettre en cause le modèle social français », a-t-il insisté. 

 

Cliquer pour accéder à l'émission 

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Les recettes européennes sont tellement connues depuis trois ans qu’il est aisé de toutes les retrouver. Toute l’habileté du gouvernement va consisté à les accommoder « à la française ».

Les dépenses publiques sont naturellement en tête de liste. Sans attendre, le gouvernement a déjà annoncé la semaine dernière que les dotations aux collectivités locales seraient réduites de six milliards d’euros en deux ans, soit le double de ce qui était annoncé. Dans la foulée, le ministre du budget, Jérôme Cahuzac, s’apprête à envoyer dès la semaine prochaine des lettres de cadrage budgétaire, soit six semaines plus tôt que d’habitude. Car les débats risquent d’être encore plus houleux que d’habitude et les arbitrages plus douloureux.

À son arrivée, le gouvernement avait annoncé un gel des dépenses publiques jusqu’en 2015, une réduction de 2,5 % des effectifs de la fonction publique – en dehors de la justice, de l’éducation nationale et de la sécurité –, et des économies de fonctionnement de 7 %. Ce cadre budgétaire a entièrement explosé. Pour respecter l’engagement de zéro déficit en 2017, le gouvernement doit viser bien au-delà des 50 milliards d’économies prévus à l’origine. Il faudra trouver peut-être dix à vingt milliards d’euros en plus. Tous les ministères, même ceux qui étaient censés bénéficier d’un surcroît de soutien de l’État, vont être touchés. Chacun va être prié de réviser ses politiques, ses interventions, ses mécanismes d’aide.

Que les politiques publiques tant au niveau de l’État qu’au niveau des collectivités territoriales puissent être remises à plat, peu de monde le conteste. Le maquis des mesures et des mécanismes d’aide de tout ordre, aggravé par une décentralisation non maîtrisée, est tel que les politiques publiques sont devenues illisibles et aboutissent à un gaspillage d’argent public. Seuls les plus malins s’y retrouvent.  L’ennui est que cette énième remise à plat, menée dans la précipitation, risque de conduire au même résultat que les précédentes : des coupes arbitraires, menées à partir d’objectifs quantitatifs tout aussi inconsistants que les 3 %, qui désorganisent un peu plus l’appareil d’État en lieu et place d’une vraie réflexion sur son rôle et ses missions aujourd’hui.

Mais ce sont sur les dépenses sociales, bête noire de la Commission européenne, qu’il convient, selon le président de la Cour des comptes, d’avancer le plus. Sur ce point, Didier Migaud a de nombreuses « pistes » à suggérer, toutes en accord avec ce que préconise, là encore, Bruxelles.

Dimanche, le président de la Cour des comptes a ainsi chaudement recommandé de fiscaliser les allocations familiales. Le sujet est régulièrement évoqué. En 2001, la mesure avait été suggérée à Lionel Jospin, alors premier ministre qui l’avait écartée. Au cours de la campagne présidentielle, Bruno Le Maire, un des rédacteurs du programme de Nicolas Sarkozy, s’était lui aussi déclaré en faveur d’une fiscalisation, avant que Nicolas Sarkozy ne lui demande d’oublier prestement cette idée. Depuis cette annonce, c’est un tollé général à droite comme à gauche. L’idée de repenser la politique familiale pourrait être objet de discussion et de concertation. Mais là encore, le risque est grand d’aboutir à un bricolage technocratique, identique à celui auquel on a assisté sur la fiscalité, au lieu d’une vraie réforme fiscale.

 

Division au gouvernement

Parmi les « suggestions » de la Cour des comptes figurent sans surprise aussi les retraites et l’assurance-chômage, thèmes là aussi chers aux néolibéraux européens.  Opportunément, les « sages » de la rue Cambon ont réalisé des travaux récents sur ces deux sujets.  Sur les retraites, ils s’inquiètent du fait que la réforme de 2010 ne permette pas d’assurer le financement des régimes après 2018. Le gouvernement s’est déjà emparé du dossier et a demandé un nouveau – le centième ? – rapport sur la situation.  Deux pistes de réforme sont déjà évoquées : soit un gel complet des pensions, qui ne seraient plus indexées sur l’inflation – au moins jusqu’en 2018 ; soit un nouvel allongement de la durée de cotisations pour porter la retraite à taux plein à 65 ans minimum.

Par facilité politique, le gouvernement semble tenté de choisir la première voie, moins visible et moins sensible, que la seconde.  Comment expliquer en effet que trois ans après une réforme censée résoudre tous les problèmes et à laquelle la gauche s’était vivement opposée, il est nécessaire de revenir sur le dispositif pour le durcir encore ? Les arbitrages devraient être rendus d’ici à la fin du printemps.  Entre-temps, les  responsables du gouvernement auront peut-être eu le temps de prendre connaissance du dernier rapport sur le surendettement des ménages, qui souligne une augmentation importante des retraités parmi les familles surendettées.

Le rapport de la Cour des comptes sur l’assurance-chômage a été rendu dès la fin janvier. Avec près de 5 millions de chômeurs, dont 3 millions en chômage total, une stagnation de l’économie depuis 2008, la situation financière est devenue explosive.  En 2012, l’Unedic est  en déficit pour la quatrième année consécutive, avec un déficit de 2,9 milliards d’euros, tandis que son endettement frise les 14 milliards d’euros.

La Cour des comptes a les réponses à ce douloureux problème : diminuer les prestations. D’abord, en supprimant le régime des intermittents du spectacle jugé trop généreux pour l’aligner sur le régime commun. Ensuite, en plafonnant les indemnités pour les revenus les plus élevés. Enfin, en révisant «  les règles de l'indemnisation en activité réduite »,  celles-ci pouvant être une incitation à  faire financer par l’Unedic « un revenu de complément durable  pour  les salariés en activité précaire ». Officiellement, ce dossier n’est pas encore sur la table gouvernementale. Mais il devrait y arriver rapidement sur injonction de l’Europe.

Ces remises en cause annoncées ne marquent pas seulement un revirement complet par rapport aux promesses de campagne. Elles sont en rupture avec la politique défendue par les socialistes et la gauche depuis des années, et plus profondément, elles annoncent un démaillage de tous les principes sociaux et de solidarité énoncés et mis en œuvre après la fin de la deuxième guerre mondiale.

Contrairement à ses calculs, le gouvernement risque de ne pas pouvoir se sortir de l’épreuve en invoquant la crise ou la nécessaire adhésion à la politique européenne. Les premières réactions de Cécile Duflot, ministre de l’égalité des territoires et du logement, contestant la seule logique financière et la politique d’austérité à sens unique, prouvent que la politique économique divise jusqu’au sein du gouvernement. Le débat à gauche  pourrait retrouver les mêmes accents et les mêmes enjeux qu’au printemps 1983.

 

 

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