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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:21

 

 

Le Monde.fr | 26.03.2013 à 15h56 • Mis à jour le 26.03.2013 à 15h58 Par Mathilde Damgé


 

 
Les banques ne sont pas les seules à avoir profité de la clémence insulaire en termes de fiscalité et de gouvernance. Le commerce des matières premières pourrait se déplacer encore davantage vers Singapour.

Les bords du lac Léman accueillent les sièges des plus gros négociants de matières premières. La "petite Suisse de la Méditerranée" accueille, elle, leurs boîtes aux lettres. Certaines entreprises y recherchent une fiscalité avantageuse (5 % à la "belle" époque, 12,5 % aujourd'hui). Mais "le détour chypriote permet fondamentalement de masquer les bénéficiaires économiques des sociétés", explique Olivier Longchamp, responsable fiscalité et finances internationales de l'association Déclaration de Berne.

En clair : offrir aux ramifications des maisons de négoce une ombre propice à l'épanouissement de leurs activités lucratives et internationalisées. L'idéal pour des sociétés "monstre", divisées en succursales, holdings et participations diverses, réparties sur l'ensemble du globe de par leur activité d'intermédiaire entre producteurs de pétrole, cuivre ou maïs et les consommateurs (industriels) à l'autre bout de la chaîne.

Selon le militant suisse, de nombreuses maisons, parmi les plus importantes, auraient une adresse à Chypre. Une adresse essentiellement administrative et sans rapport avec une quelconque activité sur place, même si des velléités de faire de l'île un "hub" de stockage, d'échange et de transport sont apparues ces dernières années.

"Je ne pense pas que les sociétés de négoce aient une quelconque activité significative sur place", affirme ainsi Olivier Longchamp. Le trader suisse indépendant Olivier Jakob confirme : "Si la fiscalité devait changer à Chypre, cela n'aurait pas de conséquence sur le prix du pétrole dans la mesure où, à part les boîtes aux lettres, il n'y a pas grand chose là-bas."


RACINES RUSSES

Point commun de ces sociétés, des racines russes. "Les sociétés de négoce domiciliées en Suisse, mais dans lesquelles les intérêts russes sont présents, sont coutumières d'une société mère à Chypre. Nous savons que Gunvor, Mercuria et Norilsk disposent d'une holding mère à Chypre. Renova, la structure de Vekselberg, qui contrôle une part importante de Rusal, passe aussi par Chypre", détaille Olivier Longchamp.

Par exemple, la maison mère de Mercuria, l'un des dix premiers négociants de pétrole au monde, ainsi que deux de ses holdings sont domiciliées fiscalement à Larnaca, la capitale économique de Chypre, alors que les bureaux principaux du groupe sont à Genève.

Gunvor, quatrième plus gros trader d'or noir, a lui établi son quartier général à Nicosie depuis 2010 (il était auparavant dans les îles Vierges britanniques). Pourtant tous les contacts disponibles sur le site Internet du groupe renvoient en Suisse ou en Russie.

 

 D'UNE ÎLE À L'AUTRE

Le Neue Zürcher Zeitung explique que le contrôle des capitaux pourrait nuire aux intérêts des négociants, même si le dirigeant de Gunvor, Gennadi Timchenko, affirmait dimanche 24 mars que son entreprise ne sera pas concernée, dans la mesure où elle ne dispose pas d'actifs significatifs sur ses comptes chypriotes.

Reste que les risques pris par ces négociants ne se limitent pas à une entaille à leur réputation. Ils touchent à la structure même du groupe quand celui-ci choisit de s'installer dans une contrée aux autorités peu regardantes et à l'ossature financière fragile. Par contraste, une autre île, Singapour, dégage de plus en plus une image "business friendly" et solide. Y sont déjà établies Olam, Noble Group et Trafigura.

Une réputation d'autant plus entachée pour Chypre, au chapitre matières premières, que le scandale de la viande de cheval (contenue dans les plats cuisinés à la place du bœuf) passait par une entreprise de négoce enregistrée à Limassol, dans un circuit complexe destiné à muscler les marges des intervenants de l'industrie.

 

Lire : Les négociants prennent la main sur le marché des matières premières

Lire aussi :  Genève, l'eldorado des négociants (lien abonnés)


Mathilde Damgé

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:09

 

 

Olivier Besancenot répond à l’appel de Tunis

 

 

Photo Nicolas Fauqué

 

En marge du Forum social mondial (FSM) qui s'est ouvert mardi 26 mars à Tunis par  une assemblée des femmes, une manifestation a réuni des syndicalistes français de Solidaires, de la CGT, et des salariés tunisiens de la société Téléperformance en grève depuis le 26 février pour réclamer des augmentations de salaire en fonction de leur ancienneté et de meilleures conditions de travail.

Au milieu de la foule massée devant le siège de la filiale tunisienne du leader mondial des centres d'appel, qui scandait sur un petit air de manifestation française "Tous ensemble! Tous ensemble!", Olivier Besancenot est venu apporter son soutien. "J'avais déjà été les voir en France, à Boulogne, ces sociétés déshumanisées sont des zones de non-droit", harangue l'ancien porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA).

 

Des dizaines de milliers d'altermondialistes, associatifs et syndicaux à Tunis

"Ben Ali avait laissé la porte ouverte à ces entreprises délocalisées en leur offrant une exonération d'impôt pendant les dix premières années, ensuite elles ont changé de statut en se transformant en sociétés off-shore pour bénéficier d'une deuxième grâce et en se contentant de transférer les salariés", souligne Taha Laabidi, syndicalistes chez Téléperformance. "Nous voulons obtenir, comme cela avait été convenu dans l'accord de 2010 qui n'est pas respecté, la classification du personnel selon l'ancienneté et les compétences", ajoute-t-il. Téléperformance emploie plus de 5 000 salariés dans six centres d'appel en Tunisie.

Tarek Abidi, titulaire d'une maîtrise en marketing, à l'image du niveau de diplômes de 80 % des salariés du secteur en Tunisie, dit percevoir 225 euros par mois après douze ans d'ancienneté. "Depuis 2001, soupire-t-il, je suis technicien opérateur à raison de 50 à 60 appels par jour..."

Des dizaines de milliers d'altermondialistes, associatifs et syndicaux ont convergé à Tunis pour le premier FSM en terre arabe. Human Rights Watch a dénoncé dans un communiqué, mardi, le blocage d'une délégation de syndicalistes et de militants des droits de l'homme algériens, empêchée par les autorités algériennes de se rendre à Tunis.

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:07

 

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 26.03.2013 à 17h40


 

Des salariés d'Opel manifestent contre la retraite à 67 ans, à Ruesselsheim, en Allemagne, le 30 janvier 2007.

 

Renversement de tendance outre-Rhin. De 2001 à 2010, tandis que le pays mettait en œuvre les réformes du marché du travail impulsées par l'ex-chancelier Gerhard Schröder, les salaires ont progressé moins vite que dans la moyenne européenne. La progression des salaires était même inférieure au rythme de l'inflation.

Au contraire, en 2012, les salaires allemands ont augmenté en moyenne de 2,6 % quand la hausse des prix à la consommation était contenue à 2 %. L'an dernier, IG Metall, l'un des principaux syndicats du pays, a obtenu la plus forte revalorisation salariale de ces vingt dernières années.

Cette année, les salariés de la fonction publique régionale ont négocié avec succès une hausse de 5,6 % de leurs traitements étalée sur deux ans. Dans la sidérurgie, au début du mois, une augmentation de 3 % a été négociée par IG Metall pour 75 000 ouvriers du nord-ouest de l'Allemagne. D'autres négociations salariales sont prévues cette année.

 

 COÛT DU TRAVAIL VERSUS EXPORTATIONS

Résultat, le salaire horaire dans le secteur privé en Allemagne est supérieur de 32 % à la moyenne européenne, selon des statistiques publiées mardi 26 mars par l'office fédéral allemand des statistiques Destatis. L'an dernier, le salaire horaire moyen était de 31 euros dans les entreprises privées allemandes, contre 23,50 euros en moyenne dans les 27 pays de l'Union européenne.

L'Allemagne se classe au huitième rang du classement européen. La Suède est en tête avec un salaire horaire moyen de 41,90 euros. La Bulgarie ferme la marche (3,70 euros). La France se situe au-dessus de l'Allemagne, à 34,90 euros. La Grande-Bretagne est sous la moyenne, à 21,90 euros. Effet de la récession, le salaire horaire moyen en Grèce a reculé de 7 % en un an, à 15,50 euros.

"La véritable mesure de la compétitivité d'une économie, ce sont ses exportations", souligne Christian Schulz, économiste à la Berenberg Bank, que n'inquiète pas cette hausse des salaires. "Les coûts du travail en Allemagne sont supérieurs de 32 % à la moyenne de l'UE, mais elle exporte toujours 50 % de son produit intérieur brut, là où la plupart des autres pays de sa taille n'exportent probablement que 30 % de leur PIB. L'Allemagne est donc à l'évidence très compétitive", ajoute-t-il.

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:03

 

 

 

 

 

La France compte désormais près de 5 millions de personnes inscrites à Pôle emploi. Ce triste record est sur le point d'être franchi, selon les chiffres du chômage de février, publiés mardi 26 mars par le ministère du travail. 4 997 600 personnes ont ainsi été comptabilisées en catégories A,B et C (chômeurs sans aucune activité et chômeurs en activité réduite), DOM compris.

Ce chiffre, maximaliste, n'est pas celui qui est observé de plus près. Mais il donne la mesure de la réalité du chômage de masse en France, puisque désormais près d'un actif sur six est inscrit à Pôle emploi, même s'il n'est pas forcément totalement au chômage.

Par ailleurs, avec 30 000 demandeurs d'emplois supplémentaires en février dans ces trois catégories en février (Dom compris), la hausse du chômage, en plus de continuer, ne ralentit pas franchement. En catégorie A (aucune activité au cours du mois), la hausse a atteint 21 400 personnes en un mois, Dom compris.

Le chômage n'atteint toutefois pas encore le record historique absolu en catégorie A en métropole, le chiffre qui fait référence. En métropole, la hausse a ainsi atteint 18 400 personnes en février en catégorie A, pour s'établir à 3 187 700 inscrits, à 7 800 personnes des chiffres de janvier 1997 (3 195 500 inscrits).

"Cette progression s’inscrit dans une tendance observée en réalité depuis près de 5 ans", veut relativiser le ministère dans son communiqué. "Pour les demandeurs d’emploi inscrits dans la catégorie A, cette hausse est aussi marquée depuis février 2008 avec sur 5 ans (60 mois) 8 mois de baisse et 52 mois de hausse", a-t-il calculé, avant d'affirmer que "le chômage de masse est donc, en France, une tendance lourde qu’il faut renverser". Reste que la hausse de février reste très forte et que, depuis l'élection de François Hollande, la France fait face à une véritable explosion du chômage, qui dépasse les 10 % en rythme annuel.

La hausse de février continue de frapper de plein fouet les plus de 50 ans (+16,6 % en un an) et les moins de 25 ans (+10 %). Les chômeurs de longue durée, inscrits depuis plus d'un an, sont 25 000 de plus qu'en janvier, alors que le nombre de ceux inscrits depuis moins d'un an se stabilise. C'est toujours pour les chômeurs inscrits depuis plus de trois ans que la hausse est la plus forte, avec 18,3 % de personnes en plus sur un an. Les chômeurs en fins de droits sont toujours plus nombreux avec 17 % de bénéficiaires de l'allocation de solidarités spécifique (ASS) en un an et 13 % pour le RSA.

 

Lire : "Chiffres du chômage : mode d'emploi"

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 22:11

 

Agoravox - par Clojea lundi 25 mars 2013

  Comment l’Etat Français efface certaines dettes ?

 

Des milliards d’euros sont atomisés tous les jours… Pendant ce temps François Hollande et son gouvernement serre la vis pour ponctionner encore plus la classe moyenne.


 

De quoi s’agit-il ? Je me suis intéressé au mystérieux Club de Paris, qui a le pouvoir d’annuler des dettes en claquant des doigts. Deux secondes et hop, terminé. Mieux que le dernier spectacle de magie de Dani Lary…

Pour les amateurs : (http://www.dani-lary.com/ ) A noter que le Club de Paris œuvre en secret sous la supervision du Directeur du Trésor et de Bercy…. Quand même. Deux liens très instructifs, mais cela reste assez nébuleux :

http://www.clubdeparis.org/sections... http://fr.wikipedia.org/wiki/Club_d...

Voici une liste non exhaustive des dettes annulées récemment par le Club de Paris sous la houlette de Bercy. On s’aperçoit que c’est un beau panier de crabe.

Annulation de la dette publique de la Guinée-Bissau : 10 millions d’€

http://www.europe1.fr/International...

Annulation de la dette des Comores : 12,5 millions de $

http://comoresdroit.centerblog.net/...

Annulation de la dette de Madagascar : 375 millions d’€

http://forum.aufeminin.com/forum/ac...

Annulation de la dette de la Côte d’Ivoire : Plus de 2 milliards d’€

http://www.leparisien.fr/politique/...

Annulation de la moitié de la dette des Seychelles : (Que la moitié ? Pas de bol pour les Seychellois) 100 millions d’€

http://fr.wikipedia.org/wiki/Seychelles

Annulation de la dette de la République du Congo : 700 millions d’€

http://www.lemonde.fr/afrique/artic...

Annulation de la dette du Malawi : 364 millions de $

http://www.jeuneafrique.com/Article...

Annulation de la dette du Togo : 100 millions d’€

http://www.lemonde.fr/afrique/artic...

Annulation de la dette extérieure du Nigéria de 80%

http://www.alternatives-economiques...

Annulation de la dette de l’Ouganda : 75 millions d’€

http://www.clubdeparis.org/sections...

Annulation de la dette de la Mauritanie : 45 millions d’€

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2...

Ces chiffres me donnent le tournis. Si je demandais à mon banquier de m’effacer mon petit découvert de 1000€, je me verrais interdit de chéquier et prié de changer de banque…

Qu’en dites vous braves gens, vous qui tirez le diable par la queue tous les mois ? Elle n’est pas belle la vie ?

Continuons à ce rythme et dans peu de temps ils vont nous faire le coup de Chypre. C’est tellement énorme que j’ai cru au début à un hoax, mais après vérifications, nous sommes bien dans le réel.

Finalement gouverner, c’est facile. Il faut juste acheter un stock de gommes, prévoir des « gommeuses » et hop….. Au moins cela créera quelques emplois.

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 22:01

 

http://www.youtube.com/watch?v=pZOUv5QQMz0

 

 

 

 

RevenudeBaseFR RevenudeBaseFR

 

Publiée le 22 mars 2013

Par ici pour signer la pétition: http://basicincome2013.eu
Suivez-nous sur facebook pour suivre la campagne: https://www.facebook.com/RevenudeBase

Le Revenu de Base est universel, individuel, inconditionnel et suffisant pour assurer à chacun une vie digne et sa participation dans la société.

Ce nouveau droit fondamental pour l'humanité éradiquerait non seulement l'extrême pauvreté mais encouragerait également les activités non-marchandes: artistes, parents ou bénévoles. Mais c'est aussi une mesure économique ! Un revenu de base pour tous signifie des besoins solvables pour nos entreprises locales.

Il nous permettrait donc d'exercer pleinement notre citoyenneté.

---------------------------------------
Italian Version: http://youtu.be/v5BvxZ2XTms
English Version: http://youtu.be/lqXXO0GGNRI
Spanish Version: http://youtu.be/rHFi7EB5jKg

Vous voulez traduire cette vidéo ? Contactez nous: video@revenudebase.info

 

 

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 21:08

CADTM

 

CATDM - 25 mars par Pauline Imbach

 


En amont du Forum social mondial (FSM) de Tunis, s’est tenue les samedi 23 et dimanche 24 mars la première rencontre méditerranéenne contre la dette, les politiques d’austérité et la domination étrangère, pour une méditerranée libre, démocratique, sociale, solidaire, féministe et respectueuse de l’environnement.

Organisée à l’appel du Front populaire (une coalition regroupant 11 partis politiques de gauche radicale, des associations et des personnalités indépendantes en Tunisie dont un des leaders Chokri Belaïd a été assassiné le 6 février 2013), cette rencontre a réuni une vingtaine de formations politiques provenant du pourtour méditerranéen parmi lesquelles pour la France, le Front de Gauche et le NPA (France) ; pour l’Espagne, Izquierda Unida (Gauche Unie), Izquierda anticapitalista (Gauche anticapitaliste), Sortu du pays basque, CUP de Catalogne ; de Grèce, OKDE ; du Portugal, le Bloc de Gauche ; d’Italie, Sinistra Critica ; Al Mounadil du Maroc, des formations politiques d’Égypte, du Liban, de Syrie, d’Algérie, de Palestine... Étaient également présentes des organisations provenant de Belgique, d’Haïti, du Venezuela... C’est la première fois, que ces partis et ces organisations politiques se rassemblent à l’échelle de la région méditerranéenne consacrée entièrement à la lutte pour l’annulation de la dette illégitime.

Cette réunion s’est clôturée par un grand meeting réunissant des représentant-e-s de partis politiques venu-e-s d’Égypte, du Maroc, d’Algérie, du Portugal, du Liban, de Syrie, d’Italie, de Palestine, de Grèce, d’Espagne, de Catalogne, du Pays basque, de France, de Belgique, d’Haïti, de Venezuela et de Colombie. Dans une ambiance électrique, mêlée de passion, de colère, de joie et de force collective chacun-e a affirmé la volonté de son parti à travailler sur la thématique de la dette, contre la dictature des créanciers et pour l’émancipation des peuples.

Plus de 1000 personnes étaient présentes dont un grand nombre de jeunes et de femmes. Les interventions des orateurs et des oratrices (il faut déplorer que, sur la vingtaine d’interventions, seulement trois femmes ont été invitées à prendre la parole) étaient entrecoupées de slogans scandés en arabe. Les militant-e-s présent-e-s dans la salle ont montré avec chaleur leur détermination à balayer le système capitaliste et à poser des actes fondateurs d’un nouvel ordre mondial au service des peuples.

De nombreux hommages ont été rendus aux différents leaders, révolutionnaires ou militants progressistes. Un film en hommage à Chokri Belaïd, assassiné le 6 février 2013, a été projeté. L’émotion était à son comble : Chokri reste une figure très populaire de la révolution tunisienne, une source d’inspiration pour beaucoup. Plus tard, un autre court métrage à rendu hommage à Hugo Chavez et à son engagement dans la mise en place de politiques au service du peuple.

Pendant plus de 3h les différent-e-s intervenant-e-s se sont succédé. Tous ont salué la révolution tunisienne et plus largement le « printemps arabe » qui a permis de renverser les dictateurs Ben Ali et Moubarak. À ce tournant historique il faut ajouter une dimension internationale. La révolution tunisienne est, pour plusieurs générations, la démonstration concrète que la révolution est loin d’être une formule rhétorique et que le peuple peut prendre en main son destin. La conférence publique s’est conclue par une intervention vibrante du porte-parole du Front populaire, Hamma Hammami, qui a développé une position sur la dette tout à fait convergente avec celle du CADTM.

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Hamma Hammami

Comme le souligne le préambule de déclaration de cette rencontre méditerranéenne contre la dette, la chute de Ben Ali « a permis de désarmer l’ordre capitaliste néolibéral local sans pour autant le renverser. Le régime social, qui est le produit historique de la domination étrangère et, plus récemment, de la restructuration capitaliste néolibérale mondial, est toujours debout. Mais la crise révolutionnaire que l’insurrection à ouverte demeure active. La victoire de la révolution démocratique et sociale en Tunisie demeure possible. » |1|

Dans ce contexte, il faut se débarrasser de la dette qui demeure un outil central de la domination et de l’oppression des peuples. Véritable instrument de transfert des richesses et de domination politique, cette question était au cœur du débat. Les intervenant-e-s ont affirmé la nécessité de se libérer du diktat des créanciers et des institutions financières internationales, FMI et Banque mondiale en tête. Plusieurs orateurs ont cité les exemples de l’Argentine, de l’Équateur ou de l’Islande pour montrer qu’il est possible de désobéir aux créanciers afin de mener des politiques en faveur de la population. L’audit de la dette publique a été également posé comme une des stratégies possibles pour identifier et annuler les dettes odieuses et illégitimes, tout en rappelant l’importance de la mobilisation sur cette question.

C’est la première fois qu’un tel front commun voit le jour et c’est sans doute une avancée historique dans la lutte contre la dette. Cette rencontre fait immanquablement écho à l’appel lancé en 1987 à Addis Abeba par le président Thomas Sankara et concrétise, 26 ans plus tard, la création d’un front commun contre la dette. « La dette ne peut pas être remboursée parce que si nous ne payons pas, les bailleurs de fond ne mourront pas, soyez-en sûrs. Par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir, soyons-en sûrs également » |2|. Les partis réunis à Tunis ont décidé de se doter d’un comité de suivi et de se réunir à nouveau en Espagne en 2013 ou en 2014.

 

Notes

|1| Déclaration finale qui sera publiée prochainement.

|2| Discours contre la dette, de Thomas Sankara, Addis Abeba, 1987

Eric Toussaint à la conférence méditerranéenne des partis politiques contre la dette

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 20:23

 

http://zad.nadir.org

lundi 25 mars 2013, par zadist

 


Anti-Repression

Aujourd’hui 25 mars l’occupation militaire dure depuis 122 jours (pour une opération débutée il y a 160 jours). Un camarade est emprisonné depuis 117 jours

Info Chat Teigne : Info Chat Teigne : Le procès de la Chat Teigne a eu lieu à St Nazaire, le rendu du procès se fera le mardi 26 mars (On est au moins tranquille jusque là). Lire l’appel à rassemblement

Info Bellevue : Le rendu du procès de la ferme de Bellevue aura lieu le 28 mars. AGO a demandé des amendes de 1000€ par jour, 20 000€ pour dommages et intérêts et 2000€ de frais de justice. Un appel à mobilisation à la ferme ce jour là est annoncé.

Sur place, ça s’organise pour défendre Bellevue comme les autres lieux de la ZAD, et les appels à réagir partout en cas d’intervention policière sont remis au goût du jour : Contre l’aéroport et son monde, s’ils attaquent on riposte ; Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD et Contre l’aéroport et son monde : s’ils détruisent notre lieu d’organisation, nous occuperons les leurs !

Un camarade est en ce moment en prison, un a été libéré et un troisième a été condamné à 6 mois avec mise à l’épreuve, c’est-à-dire qu’il risque d’être enfermé à un moment ou un autre.

Tout acte de solidarité est le bienvenu. Participer à la lutte contre l’aéroport et son monde en est un. Puis rester en contact avec les personnes incarcérées pour leur montrer notre soutien en est un autre, bien nécessaire pour rendre leur temps d’incarcération plus vivable et pour qu’ils n’oublient pas qu’ils ne sont pas tous seuls face à ce monde répressif. N’hésitez donc pas à leur écrire des LETTRES ou des cartes postales. Lire ici pour toutes les infos sur Comment soutenir les personnes incarcérées et autres inculpé-e-s

- Pour écrire à Cyril, enfermé depuis le 28 novembre, vous pouvez lui adresser vos courriers directement : Centre Pénitentiaire Quartier Maison d’Arrêt Cyril n° d’écrou 57360 rue de la Mainguais 44300 Nantes

Info procès La décision du procès en appel sera rendue le 3 Avril. Solidarité avec Cyril, qui sera libéré avant le rendu du procès...

Des nouvelles d’un camarade qui est passé par la Zad : Lutin est en prison à Rennes depuis 2 mois. Il ne reçoit pas de courrier et sa maman a eu récemment le droit d’aller le voir. Il venait souvent sur la ZAD, et demande que les copains et copines lui écrivent

Voici son adresse :

Lutin ecrou 3610
MA1 CELLULE 03
Centre pénitencier des hommes
Rennes Vezin
CS 14605
rue du petit pré
35746 Vezin le coquet cedex

Il est aussi possible de passer des messages pour les prisonniers à Rennes via l’émission de radio du dimanche midi qui passe sur canal b (94°fm) ! en laissant des messages entre 9h00 et 11h30 ! http://www.canalb.fr/genepi

Suite aux nombreux blessés de la ZAD, le collectif « Face aux armes de la Police » propose de lancer une procédure juridique devant le tribunal administratif. plus d’infos ici

Infos utiles pour venir ici

Point d’info de 10h à 20h sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici. Il est aussi possible de venir directement sur la zone, par ex par la D281, et d’y croiser du monde !

- Accueil : 06 32 98 78 36
- Contact presse de la Zad : 06 38 17 36 19
- Équipe légale  : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Équipe médicale : contactable par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.
- Liste du matos à ramener (mise à jour le 02/01) : disponible ici

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

Les arrêtés préfectoraux

le transport de carburants, de tous produits inflammables ou explosifs et de matériaux de construction sont interdits jusqu’au 2 avril 2013 à 23h

Radio Klaxon

La radio émet à nouveau sur la ZAD

Le streaming revient bientôt.

Exposition itinérante de la ZAD

Un territoire se défend avec tout-e-s ses habitant-e-s, Notre mémoire commune nous nous l’approprions, nous la faisons vivre. C’est notre résistance que l’on vous invite à partager ici et ailleurs - a travers cette exposition itinérante !

Pour une organisation simple, voici un Planning qui vous permette de réserver l’exposition ( une seule personne référent pour simplifier la communication ). Pour tout les gestions concernant l’expo, mail a zad@riseup.net avec le sujet "EXPO" svp !

Action du jour

Concours des meilleures idées d’actions !

INFOS DU JOUR

On est pas tou-t-e-s francophones, (les claviers non plus), ni bien réveillé-e-s, ni toujours en top forme d’activité cérébrale, ni doué-e-s en orthographe ou grammaire ou syntaxe ou... bref, merci de votre indulgence quant à la lecture de ce site internet

Actualité et appel à mobilisation pour la Ferme de Bellevue.

- 17h52 : Depuis quelques heures Klaxon émet de nouveau sur la ZAD... et on aime ça !!!

- 17h44

Le collectif Idf construit en ce moment une cabane pour la ZAD. Trop classe ! Merci les copains-ines. Ça fait vraiment du bien de voir que les collectifs restent mobilisés partour en France :) Si vous souhaitez les aidés :

- 17h06 : Reçu "Article sur la #ZAD #NDDL sur Bloomberg( la bible des banquiers) , à la fin le journaliste dit avoir été interrogé pendant 10 minutes par la police ’ ils étaient combien ? vous avez vu des armes ? ’"

Si quelqu’un à le temps de faire une petite traduction on veut bien lire l’article en français. Merci au réseau.

- 10h10 : les flics ont fait un aller-retour jusque Bellevue et sont repartis. Repérages ?

- 10h : deux fourgons de flics bloquent la route de Kervan au Liminbout qui mène à Bellevue.

- 9h : la ZAD se réveille souss la bruine, tout semble calme.

- Radio Klaxon remarche, le streaming devrait revenir sous peu.


Rendez-vous à venir pour demain

Du 25 mars au 31 mars : programme proposé par les Collectifs Gaz de schiste et comités de soutien Gard et Lozère

Rendez-vous d’organisation pour Sème ta ZAD

Prochaine assemblée générale d’organisation de la manifestation du 13 avril "sème ta zad". aura lieu à B17 à Nantes, mercredi 27. Il est important d’y être nombreux-ses pour assurer la force et la réussite de l’évènement. Il reste moins d’un mois avant la mise en culture.

Diffusion des affiches et tracts :

Des affiches et tracts sont disponibles en grande quantité à B17 (17 rue Paul Belamy à nantes), à la ferme de Bellevue, à Saint-antoine, aux fosses noires et à la Chat-teigne sur la ZAD. (merci de nous informer si un de ces espaces était en rupture de stock)

Pour les voir ou en rephotocopier de votre coté si vous ne pouvez vous rendre dans ces lieux

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 20:09

 

 

C’était à nouveau un sommet de la dernière chance, négocié sous la menace d’un ultimatum de la Banque centrale européenne, ponctué d’apartés, de moments de tension. Comme à l’habitude, il finit par un accord à l’arraché au milieu de la nuit. Cette fois pourtant, le plan de sauvetage imposé à Chypre donne l’impression qu’en dépit de toutes les assurances données par les Européens, la situation pourrait vite échapper à tout contrôle. Il y a un jour après.

L’explosion désordonnée à la fois du système bancaire et de l’économie chypriote, programmée par l’Europe et le FMI, contient des conséquences incalculables. Car, même s’ils s’en défendent, c’est bien à cela que va conduire le plan de sauvetage adopté dans la nuit de dimanche à lundi par les 17 pays membres de la zone euro.

Irrités par la résistance et les atermoiements du nouveau gouvernement chypriote, qui pendant toute une semaine a cherché en vain à trouver des alternatives, les Européens ont d’autant plus augmenté leurs exigences qu’ils sont persuadés que Chypre ne présente « aucun risque systémique », comme l’a assuré Jorg Asmussen, membre allemand du directoire de la BCE. Que pèse en fait une île qui fait moins de 0,2 % du PIB européen et qui demande 10 milliards d’euros d’aide ? Les réactions des marchés financiers la semaine dernière les ont confortés dans cette opinion. À aucun moment, ils n’ont semblé s’inquiéter de la situation à Chypre, déplorant juste que l’Europe fasse une entorse à ses principes sur la garantie des dépôts bancaires.

Les manifestations se succèdent dans l’île. Les uns dénoncent le hold-up, les autres parlent d’une troisième guerre mondiale financière. « Nous sommes les cobayes de la zone euro. Le FMI est en train de faire sur nous un test grandeur nature », déplorait un Chypriote. De fait, fatigués des énièmes plans de sauvetage qui ne fonctionnent pas, l’Allemagne et le FMI, qui désormais ont clairement pris la direction des opérations dans la zone euro, ont imposé un cadre nouveau. Il y aura certes 10 milliards d’euros de crédits, accompagnés, comme il se doit dans tout plan de la Troïka, de mesures d’austérité, de consolidation budgétaire et de privatisations. Mais celui-ci sera doublé par un apport d’au moins 7 milliards par le gouvernement chypriote.

 

 
© Reuters

 

Aucune des propositions avancées par le président Nicos Anastasiades, que ce soit la nationalisation des fonds de pension, l’apport en garantie des biens de l’église orthodoxe chypriote, la plus grande fortune de l’île, ou autre, n’a trouvé grâce aux yeux des Européens. Pour eux, tout devait passer par la restructuration à chaud du système bancaire chypriote.

C’est le plan que l’Allemagne et le FMI préconisaient d'adopter la semaine dernière qui, finalement, a été arrêté. À deux nuances près, comme l’avaient exigé les milieux financiers : les dépôts bancaires inférieurs à 100 000 euros seront exonérés de tout prélèvement, afin de respecter la garantie donnée par l’Europe ; les banques étrangères installées à Chypre seront tenues à l’écart de tout prélèvement, pour la grande satisfaction de BNP Paribas, de la Société générale, de la Deutsche Bank ou de la Commerzbank, qui, elles aussi, avaient su trouver quelques avantages à venir s’installer dans le paradis fiscal chypriote.

 

« Dommage, le patient est mort »

En traçant cette ligne de cantonnement, les Européens pensent avoir ainsi prévenu tous les risques de déstabilisation du système bancaire de la zone euro et renvoyé toute la charge à Chypre, désormais qualifiée de « grande blanchisseuse », comme n’ont cessé de le dénoncer des responsables européens, semblant découvrir brusquement le statut de l’île. « Chypre doit comprendre que son business modèle ne fonctionne plus », a commenté le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, jugeant par ailleurs que le parlement chypriote n’avait pas à se prononcer sur le plan européen. Ainsi va la démocratie en Europe.

Afin de ramener le secteur bancaire disproportionné de Chypre – il représente 8 fois le PIB du pays – dans des limites plus acceptables, la Troïka a imposé, en contrepartie de son aide de 10 milliards d’euros, la dissolution de Laiki, la deuxième banque du pays, au bord de la faillite. Les actionnaires, les créanciers et tous les déposants possédant un compte au-dessus de 100 000 euros de la banque seront balayés et paieront pour la faillite de l’établissement bancaire.

 

 
© Reuters

 

Les comptes inférieurs à 100 000 euros, qui bénéficient de la garantie de l’État, seront regroupés dans une structure – une good bank – qui sera apportée à la Banque de Chypre, la première banque du pays. Celle-ci reprendra en outre les 9 milliards d’euros d’engagements pris par Laiki auprès de la Banque centrale européenne dans le cadre des fonds d’urgence de liquidité (Emergency liquidity assistance, ELA), les Européens refusant que la BCE puisse essuyer la moindre perte.

L’État chypriote étant dans l’incapacité financière de recapitaliser la Banque de Chypre, ce sont les déposants de cette dernière qui possèdent un compte au-dessus de 100 000 euros qui seront mis à contribution. La Troïka exige que la banque dispose au moins de 9 % de fonds propres. Elle dit ignorer à ce stade quel est le montant nécessaire pour arriver à ce nouveau chiffre magique. Dans les couloirs de Bruxelles, des responsables évoquaient une décote de 40 % au moins sur les dépôts concernés.

Autant dire que le système financier de Chypre est à terre. La fuite des capitaux installés à Chypre s’annonce massive. L’Union européenne en est si consciente qu’elle a accepté de faire une nouvelle entorse à ses principes : elle a avalisé la restriction des retraits en espèces et des opérations financières de tout ordre, le contrôle des capitaux institué par le gouvernement, alors que celui-ci fait face depuis une semaine à une vraie panique bancaire.

Dans leur communiqué, les membres de la zone euro insistent sur le fait que « ces mesures administratives seront temporaires, proportionnées et suivies attentivement dans le temps, afin d’être en conformité avec le traité ». Mais d’ici là, le système bancaire et économique de l’île risque de ne pas y résister. La panique bancaire, en dépit des restrictions, a toutes les chances de gagner, tandis que les entreprises, dans l’incapacité de se financer, vont se retrouver asphyxiées.

« Aucune entreprise humaine n’a réalisé une telle destruction économique en si peu de temps sans l’usage des armes », pointe  Pawel Morski, gérant de fonds, dans un billet de blog intitulé « Chypre : l’opération est un succès. Dommage, le patient est mort ». Il poursuit : « La combinaison de la dévastation du secteur financier et du rapt de l’épargne de milliers de particuliers signifie que Chypre ne retrouvera pas un niveau normal avant une décennie, un bûcher funéraire qui ne supporte la comparaison seulement qu’avec la Grèce. Quatre chocs vont survenir en même temps : le choc désormais trop connu de l’austérité, le traumatisme du contrôle des retraits bancaires, le choc de l’épargne et celui de voir balayer le secteur financier. »

 

Un euro chypriote ne vaut plus un euro tout court

 

 
© Reuters

 

Dès ce lundi, le spectre d’une panique bancaire risque de revenir hanter les rues de l’île. Depuis une semaine, alors que les banques sont fermées, les queues s’allongent devant les distributeurs automatiques, les Chypriotes tentant de retirer le maximum d’argent pendant qu’il est encore temps. Les retraits depuis dimanche ont été limités à 100 euros. À l’avenir, selon l’accord européen, c’est la BCE qui fixera le montant des retraits « afin que les Chypriotes puissent faire face à leurs dépenses de la vie courante ». 

En un mot, Chypre se retrouve confrontée à une situation semblable à celle de l’Argentine, au moment de la dévaluation de 2001. Les conséquences sont connues : des faillites en série d’entreprises, privées de tout accès au système financier, un chômage de masse, une paupérisation accélérée des classes moyennes. Doublé d’un programme d’austérité, dont les effets sont déjà que trop connus, l’effondrement de Chypre semble programmé.

D’autant que l’île n’a aucune ressource économique établie à côté de son secteur financier. Et l’Europe n’a prévu de ne lui apporter aucune aide pour se rétablir. Alors que le gouvernement chypriote a déjà eu du mal à faire face à la seule explosion d’une centrale électrique en 2011, on voit mal où il trouverait les réserves nécessaires pour soutenir son économie. Avec les crédits apportés par la Troïka, son endettement va déjà dépasser les 150 % du PIB. Aucun créancier international ne va vouloir lui faire confiance. Quant aux capitaux étrangers, ils vont s’empresser de partir dès que possible. Les Russes ont déjà retiré leur argent dès qu’ils ont entendu parler des plans européens. La décision européenne de confisquer tous les dépôts au-delà de 100 000 euros dans les banques chypriotes ne va pas les inciter à revenir.

Dans ces conditions, les projections, toujours très optimistes du FMI, de voir l’endettement de Chypre revenir dans la limite des 100 % en 2020, semblent déjà sans fondement. L’écroulement de l’économie de l’île ne va que rajouter de la dette à la dette. Le gouvernement chypriote pourrait être très rapidement acculé à la faillite, faire défaut et sortir de l’euro.

« Il est temps de penser à sortir de l’euro », a déjà anticipé le patriarche Chrysotomos, dirigeant de l’église orthodoxe chypriote, en dénonçant le chantage européen. La tentation de quitter la monnaie unique risque d’enfler dans les semaines à venir, au fur et à mesure que l’île s’asphyxiera. Tout en affirmant le contraire, les Européens ont déjà presque entériné cette sortie : en prenant des mesures de contrôle de capital, ils avouent que la monnaie unique n’existe plus tout à fait : un euro chypriote ne vaut plus un euro tout court, puisqu’il ne peut plus sortir.

« L’irréversibilité de l’euro » affirmée avec force par le président de la BCE , Mario Draghi – curieusement très silencieux dans toute cette crise – est mise à mal. Si Chypre en tire toutes les conclusions et décide de partir, son exemple pourrait être vite imité, tant le rejet européen s’approfondit dans les populations. L’amateurisme et le dogmatisme avec lesquels les membres de la zone euro ont géré cette crise chypriote risquent de coûter très cher, tant auprès des investisseurs internationaux que des déposants nationaux. Les responsables européens font le pari que Chypre n’est pas un risque systémique. Ils pourraient à nouveau être démentis par les faits.

 


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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 19:50

 

 

                                                                                                                                                                                                                              Lire aussi

 

 

« Dans le hangar, on se fait discret. On distribue les tracts et on donne rendez-vous aux sous-traitants sur le parking au moment du chargement des colis où il y a moins de surveillance car ils auront peur de parler en présence des chefs. OK ? » Six heures du matin. Porte de Pantin dans le XIXe arrondissement de Paris. Thierry Lagoutte, militant SUD à Coliposte, briefe Stéphanie et Olivier, les deux camarades postiers qu'il vient de récupérer à la sortie du métro. Direction : une « ACP » de la banlieue parisienne comme ils désignent dans leur jargon postal une agence Coliposte, cette division de La Poste qui livre les “colissimos”.

 


 

 
© Rachida El Azzouzi

 

 

Depuis l'avènement du e-commerce et au nom d'une ultra-rentabilité appliquée aux services publics, la sous-traitance s'y développe à outrance (lire nos enquêtes ici et là). Avec elle, une concurrence féroce entre prestataires et, pour rester dans la course, des abus bafouant les règles les plus élémentaires du droit du travail, de l'absence totale de jours de repos au travail dissimulé. En Île-de-France, où le phénomène est le plus criant, Thierry Lagoutte a fait de la traque de ces dérives son combat, sillonnant la région au volant de sa voiture personnelle, multipliant « les descentes » dans les centres. Ce jeudi matin, il a ciblé une grosse agence au nord de Paris où 55 % des colis sont sous-traités.

Ce n'est pas la pire. Elle ne défraie pas la chronique comme l'ACP d'Issy-les-Moulineaux où un prestataire de service, sans papiers, s'est noyé en voulant récupérer un colis tombé à l'eau (lire notre article), mais elle est loin d'être exemplaire. « Comme toutes les agences, rage le syndicaliste, c'est une zone de non-droit, une jungle où tout est permis pour exploiter au maximum les employés sous-traitants de plus en plus précarisés. » Même la corruption. L'ancien directeur du centre, aujourd'hui licencié, est dans le viseur de la justice, soupçonné d'avoir proposé au patron d'une entreprise sous-traitante d'augmenter sa rémunération pour les colis livrés contre quelques centaines d'euros réglables en liquide le 1er de chaque mois.

 


 

 
© Rachida El Azzouzi

 

 

Particularité de cette « ACP » qui livre des zones industrielles et des quartiers populaires dits sensibles : les sous-traitants (une quarantaine) côtoient encore des « colipostiers » (une trentaine), une exception, La Poste saignant ses effectifs année après année pour mieux sous-traiter à bas coût. « À Pantin, par exemple, 94,60 % des colis ont été livrés en 2012 par des prestataires de service ! On est très loin du discours officiel de la direction qui prétend qu'il n'y a pas de volonté de supprimer l'emploi postier », dénonce Thierry Lagoutte en garant sa voiture devant un immense hangar en tôle blanche, l'agence Coliposte.

Le parking est bondé de fourgons jaunes estampillés La Poste, les trottoirs alentour de camionnettes blanches, l'outil de travail des « ST », comme les postiers désignent les sous-traitants. Les trois quarts sont des véhicules de location. Thierry Lagoutte distribue une pile de tracts à ses camarades où l'on peut lire “Précarité à la Poste, quand le travail tue”, “Postiers et sous-traitants, luttons ensemble”. Il rappelle qu'un livreur prestataire qui parle à un syndicaliste peut être « viré du jour au lendemain » : « Il a la double pression. Celle de son patron et celle du donneur d'ordre qui peut dire à l'employeur “celui-là tu me le vires, il va me poser problème”. »

 

« Le ghetto livré par des gens du ghetto, c'est ça la vision sociale de La Poste »

Mais ce jeudi matin, « la chance » est de leur côté. La neige abondante qui a paralysé une partie de la France et les poids lourds en début de semaine a perturbé le trafic. Il y a moins de colis à livrer, donc moins de pression sur les épaules des livreurs. À l'intérieur du hangar, l'ambiance est plutôt détendue. Elle l’est d’autant plus que les « chefs » sont absents. Le numéro un de l'agence est en rendez-vous à l’extérieur. Son bras droit est occupé par la visite d'une consœur en immersion. Quant aux employeurs sous-traitants, il n’y en a pas un à la ronde. « Un climat propice pour échanger », s’enthousiasme Thierry Lagoutte.

 

 

Thierry Lagoutte et ses camarades 
Thierry Lagoutte et ses camarades© Rachida El Azzouzi

 

 

À force de visites impromptues sur le terrain, ce trentenaire qui a découvert Sud sur les bancs de la fac, avant de postuler à La Poste « pour la tranquillité de l'emploi », est devenu un visage familier des travailleurs du colis. Qu’ils soient sous-traitants précaires ou titulaires d’un CDI à La Poste, la plupart lui réservent un accueil chaleureux. Abdel, un postier, vient discrètement le saluer et le féliciter pour la lutte qu’il mène contre les dérives de la sous-traitance. « C’est bien ce que tu fais pour ces gars », lui glisse-t-il à l'oreille en pointant du doigt un sous-traitant d’à peine 20 ans qui fait « six jours sur sept treize heures par jour ».

Usé par quinze ans de Coliposte, Abdel vient de demander sa mutation pour rejoindre une plate-forme logistique. Non-syndiqué mais solidaire, il « enrage de voir le service public encourager l’exploitation des individus » : « Ici, on donne les tournées les plus sensibles aux sous-traitants. Et comme par hasard, ils sont tous noirs ou arabes. Le ghetto livré par des gens du ghetto, c'est ça la vision sociale de La Poste. » La veille, il a refusé de livrer sous la neige. Son statut le lui permet. Les sous-traitants, eux, n’ont pas eu le choix. « Ils ont hésité vu les dangereuses conditions de circulation mais leurs patrons les ont appelés et ils ont démarré fissa. »

Ces derniers mois, un sujet le préoccupe : la réorganisation des agences Coliposte. Celle-ci est vouée à la fermeture dans quelques mois, absorbée par une gigantesque plate-forme à quelques kilomètres de là dans un souci de rentabilité mais, quel que soit leur statut, les livreurs ignorent leur sort. Abdel mise justement sur sa reconversion en interne pour échapper à « ce nouveau démantèlement ».

Éric, 26 ans, quatre ans de chômage, d’intérim et de CDD, ne se fait « pas d’illusion ». La Poste doit renouveler le contrat du sous-traitant qui l’emploie à l’automne, au moment du déménagement, explique-t-il, en empilant dans son chariot les colis. Il sait qu’il est une variable d’ajustement, « jetable demain » sans préavis. Lorsque Abdel, le postier, livre soixante colis en six heures, il en livre au minimum le double en douze heures pour 1 200 euros net par mois sans prime. « Et certains matins, alors que je me lève à 4 h 30 pour être là à 6 heures, lorsque le nombre de colis à livrer est plus faible que prévu, on me renvoie chez moi après une heure d'attente. Ce qui n'arrive jamais à un postier. »

 


 
© Rachida El Azzouzi

 

 

Devant la machine à café, un jeune postier en doudoune, jogging et baskets noires, appelle à la révolte ses collègues « ST » dans un grand éclat de rire : « Indignez-vous, esclaves ! » La trentaine, deux enfants, il a enduré leur quotidien de sous-traitant pendant trois ans. Mais c'était en 2008, avant la révolution du e-commerce, « à la belle époque, quand tu gagnais plus que les postiers, 2 000 euros net et que c’était une voie royale pour rentrer à La Poste ».

 

« Tout ça, c'est la faute des Malgaches, c'est eux qui cassent les prix »

« Les “ST” faisaient déjà le sale boulot en livrant les colis dans les quartiers chauds mais on était bien payés », se souvient Mohamed. Aujourd’hui, il est « pépère », ne livre que les sociétés et fait ses heures, pas une de plus, « un privilège de titulaire ». Son chef d’agence lui dit de donner « les tournées ingrates » aux sous-traitants. Ça le rend fou. « Tout ça, c'est la faute des Malgaches, c'est eux qui cassent les prix », peste-t-il.

On le retrouve quelques minutes plus tard sur le parking. Il aide un « pote ST » que « tout le monde appelle Mamadou parce qu'il est black alors que ce n’est pas son vrai nom », à charger les colis dans sa camionnette blanche. « Pour se donner du courage », ce dernier, qui a « l'habitude de la discrimination » et ne veut pas « faire de scandale » autour de son prénom, écoute à fond le rappeur Lacrim. Il raconte la galère de livrer la cité, sans GPS, ni plan, les boîtes aux lettres sans noms, les adresses incomplètes, les allées introuvables, les usagers mécontents. Il a démarré son contrat il y a trois mois et, déjà, il est « cassé ». En moyenne, il fait douze heures par jour, six jours sur sept, pour 1 400 euros net mensuels...


Dérive constatée ce matin-là par Sud : un sous-traitant contrôlé par un agent de La Poste qui n'est pas son supérieur 
Dérive constatée ce matin-là par Sud : un sous-traitant contrôlé par un agent de La Poste qui n'est pas son supérieur© Rachida El Azzouzi

 

 

Cette cadence infernale aura raison de Mouloud. Ce jeune père de famille, qui accepte de parler pour la première fois à des syndicalistes « car le chef n'est pas là », a pris une décision. Il démissionne à la fin du mois car il ne veut pas « finir au cimetière comme le sous-traitant d'Issy-les-Moulineaux qui s'est noyé ». Son beau-frère ouvre un magasin de vente de matériel paramédical et lui propose un poste de livreur avec des conditions de travail et des horaires « normaux ». Mouloud ne connaît « rien au droit du travail » mais il a l'impression d'être devenu « un esclave ».

Les seules journées de repos qu'il a obtenues depuis le début de son contrat : les dimanches et les jours fériés. Il a pris conscience de son état de fatigue voilà quelques semaines. Il devait livrer 120 colis, sa moyenne journalière, dans un quartier difficile, mais l'épuisement l'a conduit dans un mur en béton, explosant le carter d'huile de sa camionnette de location. Plus de peur que de mal.

Pourtant, Mouloud adore ce métier, « le contact avec les habitants », « le café avec les gardiens », même s'il a rarement le temps de s'arrêter. Il a « charbonné comme un animal » dans l'espoir d'entrer par la petite porte à La Poste. Il avait même récupéré une veste de postier car il s'était rendu compte qu'on lui réservait un meilleur accueil dans les immeubles que lorsqu'il portait le gilet bleu des prestataires... C'est illégal. Il le sait. « Mais tous les sous-traitants font ça, car ça nous protège surtout dans les quartiers chauds. » Même lui « avec (son) profil maghrébin » et sa barbe teinte au henné, il se fait caillasser son véhicule...

 


Les sous-traitants ayant pris le pas sur les facteurs, les véhicules aux couleurs de La Poste n'ont plus besoin de rouler. 
Les sous-traitants ayant pris le pas sur les facteurs, les véhicules aux couleurs de La Poste n'ont plus besoin de rouler.© Rachida El Azzouzi

 

 

8 h 37. Mouloud doit y aller. Il est en train de prendre un sérieux retard sur sa tournée. Sur le parking, il ne reste plus que sa camionnette et les camions jaunes de La Poste. « Ceux-là n'ont plus besoin de sortir puisque les sous-traitants font le boulot », constate Thierry Lagoutte. Il griffonne ses coordonnées sur un bout de papier. « Je suis à ta disposition si tu veux aller plus loin et faire reconnaître tes droits. »

Mais le syndicaliste ne se fait pas d'illusion. « De nombreux précaires du colis sont issus de l'immigration, certains sans papiers. Ils travaillent pour un cousin, une connaissance qui leur a fourni du travail, quand on ne les a pas fait venir du pays. Et rien que pour ça, ils se sentent redevables auprès de leur patron et ne veulent pas aller aux Prud'hommes. » Pourtant, ils seraient assurés de faire requalifier en CDI à La Poste leur statut de sous-traitant tant les abus sont légion. Comme lorsqu'un agent de La Poste se permet de les contrôler, de leur donner des ordres ou de leur dicter leurs horaires et jours de repos alors qu'il n'est pas leur supérieur hiérarchique...


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