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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 19:54

 

 

 

Le Forum social mondial de Tunis qui s’ouvre, mardi 26 mars, à Tunis parviendra-t-il à imposer ses thématiques et ses revendications, sans tomber rapidement dans l’oubli, comme les FSM de 2009 à Belém, de 2007 à Nairobi ou de 2006, éclaté en trois sites à Caracas, Karachi et Bamako ?

Douze ans après la tenue du premier FSM à Porto Alegre, et bientôt 20 ans après l’insurrection zapatiste, point de départ de l’altermondialisme, le processus des forums sociaux mondiaux peut donner l’impression d’être une simple survivance de la formule lancée en 2001 à Porto Alegre, pour contrer le forum de Davos. Pourtant, l’altermondialisme, en dépit de son hétérogénéité et de ses difficultés à peser politiquement, a permis à certaines idées innovantes de passer dans la culture commune.

« Pour une dynamique qui n’a qu’un peu plus d’une dizaine d’années, les FSM et l’altermondialisme sont parvenus à attaquer l’hégémonie néolibérale, juge ainsi Nicolas Haeringer, membre dAttac. Le forum a contribué à installer l’idée qu’un autre monde était possible et à diffuser certaines pratiques. »

Quant à Gus Massiah, ancien président du Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement) et membre du Conseil international du Forum social mondial, il reconnaît que « le FSM est aujourd’hui obligé d’aller plus loin. Je considère qu’il a gagné sur le plan culturel en démontrant que le néolibéralisme n’était pas acceptable, mais il n’a pas été capable d’imposer des changements ».


 

Victoire culturelle mais défaite politique ? Il est tentant de résumer ainsi une quinzaine d’années passées à contester la marchandisation et la financiarisation du monde, tant il ne s’est pas constitué d’internationale des mouvements alter, et tant les organisations françaises emblématiques, telles qu'Attac, paraissent aujourd’hui peu audibles.

Dans le cas d'Attac, organisation emblématique de l’altermondialisme, l’épisode de fraude électorale, qui a vu partir des instances dirigeantes certains fondateurs très critiqués pour leurs méthodes et leurs programmes inspirés des anciens pays de l’Est, a bien sûr joué. Mais, reconnaît Nicolas Haeringer : « On ne peut pas tout mettre sur le dos de cette crise interne. L’altermondialisme est parvenu à définir un horizon d’opposition commun, mais au fur et à mesure qu’on explorait ces espaces de rencontre, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de communauté d’intérêt évidente entre une ouvrière de Lejaby et un petit paysan malien, par exemple. »


 

Pour Isabelle Sommier, professeur de science politique à l’Université Paris I et co-directrice d’un ouvrage intitulé L'Altermondialisme en France. La longue histoire d'une nouvelle cause, paru voilà quelques années aux éditions Flammarion, il est cependant nécessaire de nuancer : « Je n’irais pas jusqu’à parler de victoire culturelle. Il y a eu une reprise de certains slogans et de considérations, mais surtout de ce qui ne faisait pas vraiment clivage, comme la dénonciation des inégalités Nord / Sud. Cela ressemble au traitement de l’écologie, comme lorsque Jacques Chirac expliquait que la maison commune était en train de brûler, mais sans traduction politique concrète. »

Pourtant, même des gouvernements de droite, comme à l’époque de Jacques Chirac avec la taxe sur les billets d’avion, ou comme sous Nicolas Sarkozy avec le projet d’une taxe sur les transactions financières, ont repris certaines revendications emblématiques du mouvement alter. « La bataille des idées est importante, explique Christophe Aguiton, l’un des animateurs de la commission internationale d’Attac-France. Mais il y a un retour de bâton, parce qu’il y a aussi beaucoup d’édulcoration. »

Comme le remarque Gus Massiah, « de nombreuses propositions immédiates ont été avancées dans le forum depuis dix ans. Par exemple, la suppression des paradis fiscaux et juridiques, la taxe sur les transactions financières, la séparation des banques de dépôts et d’affaires, l’interdiction des marchés dérivés, la protection sociale universelle… Mais ces propositions ne sont pas révolutionnaires en elles-mêmes. Elles sont reprises aujourd’hui par des économistes de l’establishment, et même par certains gouvernements. Mais ces déclarations ne sont pas suivies d’effets car elles nécessitent une rupture avec le dogme néolibéral et la dictature des marchés financiers. Et ce sont toujours ces forces qui sont dominantes et qui n’accepteront pas, sans affrontements, de renoncer à leurs gigantesques privilèges. »

La crise déclenchée en 2008, qui a rendu flagrants les écueils de la financiarisation de l’économie, a d’ailleurs eu, sur l’altermondialisme, « un effet à double tranchant, explique Nicolas Haeringer. Elle a, à la fois, validé les hypothèses alter, mais les a banalisées. La partie consensuelle des propositions a été reprise, sans vraiment être traduite en politique. Je me souviens d’un moment étrange, à l’Université d’Attac qui s’est tenue en 2008, juste au moment de l’explosion des subprimes. Alors que cela aurait pu être un moment exalté, l’impression était plutôt qu’on venait de nous couper l’herbe sous le pied, car nous n’avions pas les moyens de faire pression politiquement, ni assez de propositions concrètes pour un contre-agenda, au moment même où ce que nous portions, parfois dans le désert, devenait une évidence. Le passage d'une position complètement minoritaire et contestée dans les médias à une position dont la pertinence est avérée demande du temps, alors que la crise des subprimes a opéré un basculement brutal ».

Pour Gus Massiah, il est donc désormais temps de « mettre l’accent sur une perspective plus radicale de transition écologique, sociale et économique. Nous pouvons trouver désormais des alliés auprès d’économistes comme Paul Krugman, Amartya Sen ou Joseph Stiglitz, mais il faut aller plus loin ».


 

Une autre difficulté pour le mouvement alter est que la crise économique n’a pas affecté avec la même vigueur les pays émergents et les pays occidentaux. Les effets de la mondialisation ne sont donc pas vécus de la même façon au Nord et au Sud, notamment au Brésil, berceau de l’altermondialisme. Cette « dérive des continents modifie les conditions de la convergence des mouvements telle qu’elle s’était construite dans le processus des forums sociaux mondiaux », estime Gus Massiah.

Pour Isabelle Sommier, dans les pays latino-américains, la question est d’ailleurs « moins celle de l’échec ou du succès du mouvement altermondialiste que celle de la prise du pouvoir et des liens entre les mouvements et les gouvernements qui en émanent. Avec des tensions à la fois à l’intérieur des espaces nationaux et entre, par exemple, le Brésil de Lula et les pays de la révolution bolivarienne emmenés par le Venezuela ».

 

 

Les héritiers de l'altermondialisme

 

Puerta del Sol, à Madrid 
Puerta del Sol, à Madrid© Ludovic Lamant

 

Difficile de savoir si, sans la crise de 2008, la dénonciation de la mondialisation ultralibérale et de la financiarisation de l’économie, se serait vraiment répandue. Posée autrement, cette question interroge la descendance de l’altermondialisme. Les « économistes atterrés », les indignados espagnols ou les mouvements Occupy de New York ou Londres sont-ils les héritiers de ce qui s’est noué autour des premiers contre-sommets à Seattle ou à Gênes ?

Pour Christophe Aguiton, en ce qui concerne le repositionnement de nombreux économistes, « il y a une filiation directe. Des gens comme Joseph Stiglitz ou Paul Krugman étaient des béats de la mondialisation qui ont complètement modifié leurs discours, notamment à cause de celui porté par l’altermondialisme ».

Dans le champ français, juge Nicolas Haeringer, « même si un économiste comme Philippe Askenazy ne se définira sans doute pas comme héritier de l’altermondialisme, on peut penser que les économistes atterrés n’auraient pas eu une telle répercussion sans le mouvement alter, même s’ils ont su en élargir l’audience. Le conseil scientifique d’Attac, notamment, a permis à des économistes hétérodoxes d’être entendus, et de montrer que tous les économistes n’étaient pas sur la ligne d’Olivier Pastré ».

En ce qui concerne les mouvements apparus depuis quelques années à Madrid ou à New York, lors de la conférence de presse organisée à Paris, à une semaine de l’ouverture du FSM, Nathalie Péré-Marzano, déléguée générale du CRID, estimait que la relation « était spontanée et naturelle. Au FSM de Dakar, en 2011, la liaison a été faite avec les Y’en a marre ! Et, à Monastir, quand nous préparions le FSM de Tunis, au printemps dernier, de nombreux représentants des indignés et des Occupy étaient présents, dont on peut dire qu’ils s’inspirent de la charte du FSM ».


Affiche d'Occupy Wall Street pour le 1er mai 2012 (DR) 
Affiche d'Occupy Wall Street pour le 1er mai 2012 (DR)

 

Toutefois, précise Christophe Aguiton, « la filiation me semble moins évidente que pour les économistes hétérodoxes. Des mouvements comme Occupy ou les indignés ont certes récupéré une culture politique altermondialiste, en la radicalisant, notamment l’horizontalité et l’autogestion. Mais dans le mouvement alter, l’horizontalisation est une horizontalisation des organisations, et non des individus, ce qui change beaucoup de choses, parce que l’altermondialisme n’est pas réticent au principe de délégation et de représentation, contrairement aux mouvements apparus récemment ».

Pour Nicolas Haeringer, cette donnée modifie le processus de décision : « Comme le consensus altermondialiste se fait entre organisations, il est possible de donner un poids relatif, en fonction de son importance symbolique ou financière, à telle ou telle organisation. Une campagne sur la souveraineté alimentaire accordera sans doute plus d’importance à Via Campesina qu’à Utopia, et une centrée sur la citoyenneté universelle sera plus à l’écoute d’Utopia que de la CGT. »

En outre, précise-t-il, une caractéristique des mouvements comme Occupy ou des indignés est « une rupture avec le nomadisme du FSM, qui est un processus quasiment déterritorialisé. Tandis que l’occupation d’une place est un processus sédentaire, qui revendique un lieu. C’est notamment pour cela que, dans les FSM, l’important est d’abord la discussion, tandis que les indignés ou les membres d’Occupy accordent plus de place et d’importance à l’expérimentation des manières de vivre », ou à ce que la sociologie américaine a nommé les « politiques de préfiguration », fondées sur l’idée que si l’activisme est déjà démocratique, pacifique, égalitaire et créatif, alors, dans un petit coin du monde, ces éléments recherchés ont déjà triomphé.

Pour Nicolas Haeringer, s’il existe donc des similitudes, il est « important d’insister sur les différences, moins pour réfléchir en termes de généalogie et de transmission, que pour voir comment le mouvement alter peut rejoindre, aujourd’hui, certaines des exigences et des revendications soulevées par le mouvement Occupy ».

Alors qu’il n’a pas essaimé de manière suffisamment flagrante pour se renouveler ou se métamorphoser, l’altermondialisme pèse-t-il encore quelque chose, et le processus des FSM n’est-il pas définitivement « routinisé » ? Pour Christophe Aguiton, il faut revenir à la création du mouvement, à la fin des années 1990. « Il se produit dans un contexte où, à la fois, la pensée dominante est celle de la mondialisation heureuse et où, du côté des ONG, on croit pouvoir régler les grandes questions mondiales grâce à des grandes conférences multilatérales sur les femmes, la dette, le logement social ou l’environnement. L’altermondialisme apparaît alors comme une aile radicale qui cible les institutions internationales, menant le jeu de la mondialisation ultralibérale en s’appuyant sur deux réalités : le processus de mondialisation qui oblige les mouvements à se coordonner à l’échelle internationale et la possibilité d’identifier ses ennemis. »

La situation est moins lisible aujourd’hui, alors que l’unilatéralisme américain post-11 Septembre a pris un coup avec la montée en puissance des pays émergents et que les « ennemis » ont, comme l’altermondialisme, été affectés par des phénomènes de vieillissement et de fracturation.

« Le paradoxe, poursuit Christophe Aguiton, est que la mondialisation libérale se poursuit, mais sans leadership identifiable. La Banque mondiale ne fait plus rien, l’OMC est paralysée, le FMI ne s’occupe plus que de l’Europe. » Cet état de fait complique la stratégie des mouvements altermondialistes, comme l’explique Gus Massiah, pour lequel il était possible, dans les années 1990, « d’attaquer le système économique international à travers ses institutions, alors qu’elles sont aujourd’hui dépassées par le marché mondial des capitaux ».

Le Forum social mondial ne peut plus se présenter simplement comme le pendant de Davos, et ne se tient d’ailleurs plus début janvier, à l’instar de son homologue suisse. Isabelle Sommier, qui a mené plusieurs enquêtes sur le public des FSM, jusqu’à celui de Dakar en 2011, explique ainsi qu’on « perçoit une évolution de ses participants vers la professionnalisation et le plaidoyer. Les FSM ressemblent de plus en plus à des rencontres entre des ONG de droits de l’homme ou des organisations humanitaires, avec un déclin de la revendication politique ».

 

« Le temps des révolutions est un temps long et n’est pas linéaire »

 

 

Le fait que le FSM pose aujourd’hui ses bagages dans la Tunisie révolutionnaire peut-elle redonner à l’altermondialisme une dimension subversive qu’il a du mal à imposer ?

Le précédent forum s’est tenu en 2011 à Dakar, entre la chute de Ben Ali et celle de Moubarak, dont le départ a été annoncé pendant la cérémonie de clôture. Sa localisation, deux ans plus tard, dans le monde arabe libéré des dictatures, porte donc en soi une nouvelle dynamique, veut croire Gus Massiah pour qui « les insurrections méditerranéennes portent une espérance révolutionnaire », même si « le temps des révolutions est un temps long et n’est pas linéaire ».

À l’origine, il était prévu que le FSM de 2013 se déroule au Caire et non à Tunis. Mais pour qu’il puisse se tenir, il faut une rencontre entre des organisations locales et les structures internationales, dont les conditions n’étaient pas réunies dans le contexte égyptien. « Le fait qu’il s’installe à Tunis, et non au Caire, comme initialement envisagé, le francophonise et le provincialise », estime Nicolas Haeringer.

Pour redonner des couleurs à l’altermondialisme, le FSM de Tunis devra donc dépasser certaines tensions inhérentes à sa localisation dans cette région du monde, notamment les divergences de vues sur le Sahara occidental, les tensions entre des mouvements maliens favorables à l’intervention française et opposés aux revendications arabo-touaregs soutenues par certaines organisations de la région présentes au FSM, mais aussi les désaccords sur la situation syrienne, puisqu’il demeure, au sein de la gauche maghrébine, un vieux fond de nationalisme arabe sécularisé, pour lequel le régime d’Assad demeure un rempart contre l’impérialisme et l’extrémisme religieux.

Mais le forum de Tunis, en plus de devoir affronter son rapport à l’islam politique en particulier et à la religion en général (que nous aborderons dans un second article), se trouve surtout face à trois défis que Gus Massiah résume par trois questions : « Quelle traduction politique ? Quelles mutations des formes ? Quelles stratégies internationales ? »

Trois interrogations qui traversent l’altermondialisme depuis sa naissance, mais que l’hétérogénéité croissante, à la fois géographique et politique, des organisations qui se rendent au FSM ou des mouvements locaux dont l’altermondialisme estime qu’ils s’inscrivent dans sa logique, rend encore plus difficile à résoudre.

« Si on considère que la fonction du forum, explique Nicolas Haeringer, est de mettre en tension et en contact des formes opposées, par exemple des partis hiérarchisés avec des groupes affinitaires ; mais aussi différentes approches du changement avec des mouvements anti-hégémoniques et d’autres qui construisent plutôt une approche virale en termes de préfiguration ; et également des groupes ayant des positions très diverses sur le rapport à l’État ou le souverainisme, on peut ressentir un côté éreintant, à la longue, dans le fait d’exalter la diversité sur le mode de la célébration. Après dix ans, je pense donc que le FSM engendre autant de frustrations que d’espoir, mais c’est lié à sa nature. »


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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 19:43

 

Rue89 - Tribune des droits humains 26/03/2013 à 12h24
Tribune des droits humains"

Apostolis Fotiadis

 

Arrestations au faciès, conditions de détention inhumaines… De nombreux migrants accusent la Grèce de mauvais traitements. Sans inquiéter l’Europe, qui va rallonger les budgets de son meilleur « garde-frontière ».

(D’Athènes) En septembre dernier, alors qu’il tentait de gagner le nord de l’Europe par la Turquie, Faraj Alhamauun a été arrêté durant sa traversée de la Grèce.

En dépit d’une grave blessure à la jambe causée par des bombardements sur sa ville natale d’Alep, en Syrie, cet activiste a été emprisonné dans un camp de rétention du nord-est de la Grèce, dans la région d’Orestiada. Ses maigres biens et le peu d’argent qu’il avait lui ont été confisqués lors de son arrestation. Sans jamais lui être rendus.

Aujourd’hui installé à Istanbul, en Turquie, cette ancienne source de Human Rights Watch (HRW) n’a rien oublié du calvaire subi lors de ces mois d’enfermement, victime d’un harcèlement verbal et physique incessant.

Il s’est d’ailleurs plaint de ces mauvais traitements à une délégation de fonctionnaires européens qui visitait le camp Fylakio où il était détenu. « Après leur départ, j’ai été maltraité pour leur avoir parlé. » Faraj a alors commencé une grève de la faim. Résultat : les autorités hellènes l’ont finalement renvoyé vers la Turquie.

 


Opération de police contre des immigrants sans-papiers à Athènes, en novembre 2012 (AP Photo/Petros Giannak)

 

90 000 arrestations au faciès

Son cas est loin d’être unique en Grèce : les financements de la Commission européenne pour des opérations d’envergure visant à contrôler le flot massif de migrants ont abouti à un nombre important de violations des droits humains.

Et si les fonctionnaires européens n’ignorent rien des conditions inhumaines de détention des demandeurs d’asile, ils planchent actuellement sur une extension des financements afin que le gouvernement d’Antenis Samaras poursuive cette politique.

En août dernier, la police grecque a déployé près de 1 900 nouvelles recrues le long du fleuve Evros pour l’opération « Aspis » (bouclier), pour tenter de fermer la frontière avec la Turquie par laquelle affluent les réfugiés syriens.

Au même moment, l’opération « Zeus Xenios » (protecteur des étrangers) menée par les autorités sur tout le territoire a conduit aux interpellations de 4 849 sans-papiers. Auxquelles s’ajoutent la « rafle » de plus de 90 000 personnes, arrêtées uniquement selon leur faciès.

Afin d’emprisonner le flot de migrants arrêtés, le gouvernement a transféré les détenus dans des camps improvisés : académies de police ou anciens dépôts militaires, comme Xanthi et Komotini, dans le nord de la Grèce, Corinthe dans le Péloponnèse, et Paranesti dans la Drama.

Vétustes, gardés au secret, ces bâtiments sont souvent des trous noirs pour les droits de l’homme. D’autant que les demandeurs d’asile sont également détenus dans d’autres installations de fortune à travers le pays, pendant douze à dix-huit mois.

Lathra, un groupe de défense des droits des réfugiés, basé sur l’île de Chios, a récemment indiqué que les garde-côtes retenaient un grand nombre de migrants – parmi lesquels des réfugiés syriens, des femmes enceintes et des enfants – sur le port, dans un container en bois d’à peine 36 m². Depuis août, pas moins de 84 personnes – pour les cas signalés – ont péri au large des côtes turques en essayant de rejoindre la Grèce.

Pas d’accès à la justice

Bien que les opérations telles que Aspis et Xenios Zeus soient perçues comme « efficaces » par les autorités, les ressources limitées de la Grèce ne lui permettent pas de les poursuivre.

Or, en septembre dernier, la Commission européenne a dépêché une mission d’évaluation le long de la frontière turque et dans certains camps de rétention, pour estimer le coût d’un tel financement. Alors que plusieurs délégations de fonctionnaires européens et des organisations internationales ont apporté leur témoignage négatif sur le traitement inacceptable des migrants arrêtés.

En dépit de ces constatations, les migrants ont peu accès aux voies de recours. Quatre Syriens arrêtés avec Faraj ont été reconnus coupables de fomenter une émeute à l’intérieur du camp de Fylakio. Engager des procédures juridiques contre des fauteurs de troubles, qui pour la plupart protestaient contre leurs conditions de détention, est un phénomène nouveau qui obéit à la nouvelle politique migratoire voulue par le ministre de la Police, Nikos Dendias. Non sans quelques revirements.

A l’automne 2012, quinze migrants étaient jugés devant le tribunal d’Igoumenitsa, dans le nord-ouest du pays, pour s’être enfuis d’un camp réputé comme « le pire du pays ».

Après les avoir entendus relater leurs conditions d’enfermement extrêmement difficiles – il leur était par exemple totalement interdit de quitter leurs cellules –, le tribunal a jugé ces conditions de détention constituaient « une violation de la Convention européenne des droits de l’homme ». Les quinze prévenus ont été acquittés.

 

Publié initialement sur
Tribune des droits humains
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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 19:31

 

Marianne - Lundi 25 Mars 2013 à 16:00

 

Laurent Mauduit*

 


Maison de retraite Sainte Marie, Angers - JS EVRARD/SIPA
Maison de retraite Sainte Marie, Angers - JS EVRARD/SIPA
De prime abord, on pourrait penser que la réforme des retraites annoncée pour le printemps prochain n'est qu'un nouvel épisode de la politique d'austérité que le gouvernement socialiste met en œuvre à marche forcée. En tout cas, cela y ressemble furieusement. Evoquant l'indispensable redressement des comptes sociaux, Jérôme Cahuzac le premier, Marisol Touraine ensuite, ont promis ces derniers jours au pays de la sueur et des larmes.

C'est l'ancien ministre du Budget qui a sonné la charge dans un entretien aux Echos, le 15 janvier. Applaudissant sans retenue une proposition du patronat qui préconisait une violente désindexation des retraites complémentaires pouvant entraîner une perte de pouvoir d'achat de 1 % à 1,5 % l'an, il s'était empressé de dire qu'une telle voie, si elle était ratifiée par les partenaires sociaux, pourrait être «un élément d'appréciation très important» pour le gouvernement, avant qu'il ne mette en chantier la réforme du régime général.

Car, c'est bien connu, les retraités vivent dans l'opulence. Les chiffres du dernier rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) en font foi : à fin 2010, le montant moyen de la pension dite de droit propre (hors réversion et hors majoration pour trois enfants et plus) s'élève à 1 216 € par mois (1 552 € pour les hommes et 899 € pour les femmes). Exorbitant, n'est-ce pas ?

C'est ensuite la ministre de la Santé et des Affaires sociales qui est montée au front, le 10 mars, pour prévenir que, forcément, «des efforts» seront demandés à «tous les Français», de sorte que le déficit de tous les régimes de retraite n'atteigne pas 20 milliards d'euros d'ici à 2020, comme le redoute le COR. «Rien ne doit être a priori exclu», a prévenu la ministre. Ni l'allongement de la durée d'activité, ni une nouvelle réforme des régimes spéciaux de retraite.

Bref, tout cela ressemble à une préparation psychologique : attention, une nouvelle purge sociale arrive ! Après les arbitrages en faveur d'une politique salariale très restrictive, après plusieurs plans d'économies budgétaires, dont le dernier vient à peine d'être annoncé, ce sont donc les comptes sociaux qui vont être passés à la Moulinette de la politique d'austérité. L'austérité, encore et toujours. L'austérité pour seul horizon. L'austérité sans fin.

Mais on aurait tort de ne voir dans ces annonces qu'un simple prolongement des plans de rigueur de ces derniers mois. Il y a beaucoup plus grave que cela ! C'est une privatisation rampante de la Sécurité sociale qui est actuellement à l'œuvre et que la prochaine réforme pourrait accélérer.

Nulle exagération dans ce constat ! Au fil des ans et des réformes des retraites qui se sont succédé - et, à chaque fois, promis, juré, ce devait être «la der des ders» -, les conditions de départ à la retraite ont été allongées ou se sont détériorées. En particulier, la variable-clé, celle du taux de remplacement, c'est-à-dire le montant de la pension de retraite en pourcentage de ce qu'était le salaire, n'a cessé de se dégrader. Dans un précédent rapport, le COR escomptait ainsi une baisse de 8 % du taux de remplacement à l'horizon 2020 - c'est-à-dire une violente baisse de pouvoir d'achat pour les personnes arrivant en âge de partir à la retraite. Et une projection faite par un organisme de retraite complémentaire estimait qu'un complément d'épargne annuel de 40 à 110 milliards d'euros serait nécessaire pour maintenir le niveau de vie des futurs retraités.

En clair, les régimes de retraite par répartition remplissent de moins en moins bien leur office. Et, par contrecoup, cette défaillance fait le jeu des systèmes de retraite par capitalisation - individuels ou d'entreprise. En quelque sorte, la misère des régimes par répartition fera la fortune demain des systèmes d'assurance privée.

Or, ce qu'il y a de très inquiétant, c'est que le même processus de siphon est à l'œuvre avec l'assurance maladie. Car de moins en moins de Français ont les moyens de souscrire à une mutuelle ou à un régime complémentaire - près de 4 millions de personnes n'ont pas de ressources suffisantes et doivent donc renoncer aux soins (dentaires, etc.) les moins bien remboursés. Et, du fait notamment des déremboursements qui se sont multipliés depuis deux décennies, la part des dépenses de santé qui reste à la charge des ménages après remboursement de la Sécu et des complémentaires santé ne cesse de progresser, pour atteindre désormais presque 10 % - pour être précis, 9,6 %, selon la dernière statistique officielle.

Il faut donc bien mesurer ce dont la Sécurité sociale, et notamment les régimes de retraite, ont besoin : ce n'est pas d'un énième replâtrage. Non, c'est d'une véritable refondation. Pour éviter que l'une des plus belles promesses du Conseil national de la Résistance, mise en chantier dès la Libération par l'ordonnance du 4 octobre 1945, ne soit remise en cause. Car, pour l'heure, c'est ce qui se profile. Voilà quelques années, l'ancien numéro deux du patronat, Denis Kessler, avait, dans une formule provocatrice, demandé à la puissance publique de se fixer pour projet de «défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance». Insidieusement, c'est ce qui est en train d'advenir...

*laurent.mauduit@mediapart.fr

 

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 19:19

 

Le Monde.fr avec AFP | 26.03.2013 à 17h26


 

 
Le procureur spécial Olafur Thor Hauksson (à droite) va lancer les poursuites le 24 avril contre Heidar Mar Sigurdsson et huit autres anciens responsables de la banque - ici, en 2008.

Le travail de la justice poursuit son cours. L'Islande a annoncé mardi 26 mars qu'elle allait inculper plusieurs anciens cadres et dirigeants, dont le patron, de son ex-plus grande banque, Kaupthing, pour des fraudes qui ont dissimulé la mauvaise santé de l'établissement avant sa faillite en 2008.

Chargé depuis janvier 2009 de chercher et de traduire en justice ceux qui ont joué un rôle dans l'effondrement économique du pays, le procureur spécial Olafur Thor Hauksson va lancer les poursuites le 24 avril contre Heidar Mar Sigurdsson et huit autres anciens responsables de la banque. Leur procès, s'il a lieu, pourrait durer "jusqu'à un an", a-t-il précisé.

 

325 MILLIONS DE COURONNES

M. Sigurdsson sera accusé d'avoir acheté des actions de Kaupthing grâce à un prêt de la banque, qu'il avait fait ensuite acheter par sa propre holding pour 572 millions de couronnes (3,6 millions d'euros actuellement), faisant grimper artificiellement le cours de Bourse. Grâce à cette transaction réalisée deux mois avant la faillite de Kaupthing, il aurait gagné 325 millions de couronnes, selon l'accusation.

Selon des médias islandais, six anciens dirigeants et cadres de la deuxième banque islandaise, Landsbanki, dont son ancien directeur général, Sigurjon Arnason, doivent également être poursuivis pour avoir eux aussi maintenu le cours de l'action de leur banque à des niveaux artificiellement élevés par diverses manipulations.

Ces deux banques et la troisième du pays, Glitnir, s'étaient effondrées à l'automne 2008, après des années passées à accumuler les actifs douteux lors d'une expansion internationale effrénée. Reykjavik avait choisi de les démanteler, prenant des mesures radicales plutôt que de tenter un long et coûteux sauvetage qui dépassait les capacités financières de l'Etat.

 

Lire : Comment l'Islande traque ses 'néo-Vikings' de la finance, responsables de la crise


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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 19:05

 

http://zad.nadir.org

mardi 26 mars 2013, par zadist

 


Aujourd’hui 26 mars l’occupation militaire dure depuis 123 jours (pour une opération débutée il y a 161 jours). Un camarade est emprisonné depuis 118 jours

Info Chat Teigne : Info Chat Teigne : Le procès de la Chat Teigne a eu lieu à St Nazaire, le rendu : Le tribunal de Saint-Nazaire a autorisé mardi 26 Mars l’expulsion d’opposants (possibilité d’expulsion immédiate, 450 euros pas jour d’astreinte au bout de 8 jours. quelle clémence !)

Info Bellevue : Le rendu du procès de la ferme de Bellevue aura lieu le 28 mars. AGO a demandé des amendes de 1000€ par jour, 20 000€ pour dommages et intérêts et 2000€ de frais de justice. Un appel à mobilisation à la ferme ce jour là est annoncé.

Sur place, ça s’organise pour défendre Bellevue comme les autres lieux de la ZAD, et les appels à réagir partout en cas d’intervention policière sont remis au goût du jour : Contre l’aéroport et son monde, s’ils attaquent on riposte ; Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD et Contre l’aéroport et son monde : s’ils détruisent notre lieu d’organisation, nous occuperons les leurs !

Un camarade est en ce moment en prison, un a été libéré et un troisième a été condamné à 6 mois avec mise à l’épreuve, c’est-à-dire qu’il risque d’être enfermé à un moment ou un autre.

Tout acte de solidarité est le bienvenu. Participer à la lutte contre l’aéroport et son monde en est un. Puis rester en contact avec les personnes incarcérées pour leur montrer notre soutien en est un autre, bien nécessaire pour rendre leur temps d’incarcération plus vivable et pour qu’ils n’oublient pas qu’ils ne sont pas tous seuls face à ce monde répressif. N’hésitez donc pas à leur écrire des LETTRES ou des cartes postales. Lire ici pour toutes les infos sur Comment soutenir les personnes incarcérées et autres inculpé-e-s

- Pour écrire à Cyril, enfermé depuis le 28 novembre, vous pouvez lui adresser vos courriers directement : Centre Pénitentiaire Quartier Maison d’Arrêt Cyril n° d’écrou 57360 rue de la Mainguais 44300 Nantes

Info procès La décision du procès en appel sera rendue le 3 Avril. Solidarité avec Cyril, qui sera libéré avant le rendu du procès...

Des nouvelles d’un camarade qui est passé par la Zad : Lutin est en prison à Rennes depuis 2 mois. Il ne reçoit pas de courrier et sa maman a eu récemment le droit d’aller le voir. Il venait souvent sur la ZAD, et demande que les copains et copines lui écrivent

Voici son adresse :

Lutin ecrou 3610
MA1 CELLULE 03
Centre pénitencier des hommes
Rennes Vezin
CS 14605
rue du petit pré
35746 Vezin le coquet cedex

Il est aussi possible de passer des messages pour les prisonniers à Rennes via l’émission de radio du dimanche midi qui passe sur canal b (94°fm) ! en laissant des messages entre 9h00 et 11h30 ! http://www.canalb.fr/genepi

Suite aux nombreux blessés de la ZAD, le collectif « Face aux armes de la Police » propose de lancer une procédure juridique devant le tribunal administratif. plus d’infos ici

Infos utiles pour venir ici

Point d’info de 10h à 20h sur le campement "Hors Contrôle" établi le long de la D81 entre le lieu dit Les Domaines (la Vache-Rit) et la Rolandière. Si vous nous rejoignez sur la zone, voyez ici. Il est aussi possible de venir directement sur la zone, par ex par la D281, et d’y croiser du monde !

- Accueil : 06 32 98 78 36
- Contact presse de la Zad : 06 38 17 36 19
- Équipe légale  : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Équipe médicale : contactable par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.
- Liste du matos à ramener (mise à jour le 02/01) : disponible ici

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

Les arrêtés préfectoraux

le transport de carburants, de tous produits inflammables ou explosifs et de matériaux de construction sont interdits jusqu’au 2 avril 2013 à 23h

Radio Klaxon

La radio émet à nouveau sur la ZAD

Le streaming revient bientôt.

Exposition itinérante de la ZAD

Un territoire se défend avec tout-e-s ses habitant-e-s, Notre mémoire commune nous nous l’approprions, nous la faisons vivre. C’est notre résistance que l’on vous invite à partager ici et ailleurs - a travers cette exposition itinérante !

Pour une organisation simple, voici un Planning qui vous permette de réserver l’exposition ( une seule personne référent pour simplifier la communication ). Pour tout les gestions concernant l’expo, mail a zad@riseup.net avec le sujet "EXPO" svp !

Action du jour

Concours des meilleures idées d’actions !


INFOS DU JOUR

- 20h50 : On nous signale une demi-douzaine de fourgons de gardes mobiles, avec quelques petites voitures, plus un gros poids lourd blanc. Si par le plus grand des hasards l’envie vous prend de vous balader ce soir en ce magnifique clair de lune, l’hôtel ibis à Treillières sera fière de vous dévoiler sa collection printemps/été tout fraîchement arrivé !

Petit article bien sympa sur la chorale de la ZAD en sortie ICI

- APPEL : L’équipe médic cherchent des caisses de rangement pour stocker du matériel médical. On recherche aussi des gens qui peuvent transporter un mobilehome sur 60km, du coup un poil lourd avec une sorte de grue.

L’équipe médic de la ZAD tel : 07.60.26.24.14 equipemediczad@riseup.net

- APPEL : Bonjoir ! La manifestation du 13 avril : Sème Ta Zad, approchant à grand pas, nous lançons un appel : Nous avons besoin de structures : barnums/chapiteaux/toilettes sèches !! Si vous avez des contacts (des vrais !) On prends !

Autres choses on cherche un ou des collectifs pour gérer la Chateigne du 1er au 10 avril, si vous êtes motivé, c’est avec grand plaisir !

- reçu : Sur un autre grand projet inutile (des pistes de ski et galeries marchandes géantes qui seraient construites sur des terres agricoles - les plus fertiles d’Europe - du bassin parisien)

- Rien à perdre, tout à gagner
- Guerre au nucléaire à Plogoff : Des pierres contre des fusils

- Grèce : soigner l’économie tue le malade

- reçu : Le collectif IDF construit une cabane et des serres pour la ZAD. Rendez-vous au transfo pour filer la patte. Voici le lien vers le videotract : http://vimeo.com/62212981

- Il est 13h13, fait bien froid et grise, on en a pas trop des nouvelles a part que la Chat Teigne est expulsable depuis cette aprèm midi.

- Expulsions à Notre-Dame-des-Landes : décision repoussée au 28 mars

- INFO :

ND des Landes : des expulsions autorisées

- Recherche traduite de l italien au sujet du gaz cs : Dommage sur l’environnement et l’être Humain du Gaz Lacrymogène CS

PDF - 354.9 ko

- reçu : _Michel Madec, un camarade de Carhaix actuellement en lutte contre le Crédit Mutuel de Bretagne est en grève de la faim depuis déjà 21 jours "pour dénoncer l’hypocrisie totale d’un système qui fait tout pour vous pousser à consommer, à vous endetter d’une main, pour vous reprendre de l’autre bien plus que ce qui vous a été prêté."

Pétition de soutien : http://bellaciao.org/fr/spip.php?ar...

Lire aussi le dernier communiqué de Michel Madec

- reçu : 2 vidéos du dossier NDDL hier au parlement européen devant la commission des pétitions : Vous trouverez ci-dessous une vidéo qui tente de résumer les débats qui ont eu lieu pendant plus d’une heure hier au parlement européen et la vidéo de mon intervention entant que membre de cette commission. Merci à mes collègues parlementaires, aux associations et leurs représentants (ACIPA, CéDpa, FNE), à tout-es les militant-es, à la secrétaire régionale, à toutes et tous = tous présents ;-) - La préparation et notamment les jours qui ont précédé cette audition ont été sous tension - mais et on sait que cela valait le coup !!! http://www.dailymotion.com/video/xy...

http://www.dailymotion.com/video/xy...

- reçu : Vous avez du bol, je n’avais rien à faire ce soir, du coup je vous ai traduit l’article de Bloomberg que vous avez mis en lien aujourd’hui. Je vous préviens, ça ne va pas vous faire plaisir, le monsieur est partial, c’est le moins qu’on puisse dire (en même temps, c’est Bloomberg, pas de surprise).

opendocument text - 13.9 ko

Merci :)

- Bonjour !! Il est presque 10h. Tout a l’air calme sur la Zone, Radio Klaxon est au retour, on les adore ! Gogol Bordello passe quand même mieux que France Gall.....(désolé). Sinon, comme lu dans des articles par rapport aux travaux autour des routes, notamment dans l’est et ouest : il y a des activités vers la-bas ?


RDVs sur la ZAD

20h (ZAD)  : Sème ta ZAD / 3ème rencontre/discussion à Notre Dame des Landes

RDVs ailleurs

- Bayonne : séance de pétition photos

à 20h30 au cinéma le Royal à Biarritz, avant l’avant-première du film de Gus van Sant "Promised land" sur les gaz de schiste, soirée animée par l’association Bizi ! et certainement d’autres dates à venir...

Nous avons fait nos 2 premières séances de pétition-photo les jeudi 8 et vendredi 9 février, soit une cinquantaine de photos en plus sur : http://www.flickr.com/photos/nddl/s... Faites comme nous, avec vos ami-e-s, votre famille, vos orgas, photographiez-vous comme indiqué sur le site !

- Paris : Réunion du Collectif Paris 5-13

Bonjour à toutes et à tous,

Le collectif NDDL Paris 5-13 vous invite à participer à sa prochaine réunion le 26 mars à 20h au 25 rue du Moulinet (Rez de Chaussée). Métro : Place d’Italie.

Ordre du jour :

- Retour sur la réunion du 28 février - Echange d’informations - Préparation d’initiatives sur nos quartiers - Préparation de la chaîne humaine du 11 mai - Participation aux initiatives IDF - Divers

L’actualité de des dernières semaines a été assez riche au sujet des projets aéroportuaires en France : Toulouse, commission des pétitions du Parlement Européen, rapport OCDE... Notre réunion du 26 sera aussi l’occasion d’évoquer ces différents sujets.

Bonne fin de week-end à toutes et à tous,

Le collectif NDDL Paris 5-13 collectifnddlParis513@riseup.net

Rendez-vous d’organisation pour Sème ta ZAD

Prochaine assemblée générale d’organisation de la manifestation du 13 avril "sème ta zad". aura lieu à B17 à Nantes, mercredi 27. Il est important d’y être nombreux-ses pour assurer la force et la réussite de l’évènement. Il reste moins d’un mois avant la mise en culture.

Diffusion des affiches et tracts :

Des affiches et tracts sont disponibles en grande quantité à B17 (17 rue Paul Belamy à nantes), à la ferme de Bellevue, à Saint-antoine, aux fosses noires et à la Chat-teigne sur la ZAD. (merci de nous informer si un de ces espaces était en rupture de stock)

Pour les voir ou en rephotocopier de votre coté si vous ne pouvez vous rendre dans ces lieux

Documents joints

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:57

 

 

Notre-Dame-des-Landes : feu vert à l'expulsion d'opposants à l'aéroport

Le Monde.fr avec AFP | 26.03.2013 à 12h48 • Mis à jour le 26.03.2013 à 16h57

 
 

 

Des opposants au projet d'aéroport, devant le tribunal de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), le 20 mars.

 

Le tribunal de Saint-Nazaire a autorisé mardi 26 mars l'expulsion d'opposants qui occupent un ensemble de cabanes construites sur le site du futur aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes près de Nantes, a-t-on appris de source judiciaire.

 

Voir la carte : la situation de Notre-Dame-des-Landes

Néanmoins, la probabilité de leur expulsion immédiate mardi était très mince dans la mesure où le rapport de la commission de dialogue sur cet aéroport – dont les travaux ont signifié de fait une trêve des interventions des forces de l'ordre depuis quatre mois – doit être rendu début avril. Bien qu'aucune date précise n'ait été fixée, l'avocat des opposants Me Pierre-Henri Marterêt a ainsi espéré mardi que la décision du tribunal ne soit pas exécutée avant la restitution du rapport.

 

 DES CABANES ÉDIFIÉES IL Y A 4 MOIS

Ces cabanes – une dizaine bâties dans deux clairières – se trouvent au centre de la zone d'occupation des opposants, et forment un hameau baptisé "La Chataigne" par les opposants. Edifiées le 17 novembre lors d'une manifestation géante ayant rassemblé de 13 000 à 40 000 personnes selon les estimations divergentes de l'Etat et des manifestants, elles sont devenues un lieu symbolique de cette lutte. Elles accueillent depuis des collectifs "anti-NDDL" venus de toute la France qui s'y relaient chaque semaine.

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:49

 

 

Le Monde | 26.03.2013 à 16h38


Depuis la mi-novembre, les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) ont construit une cinquantaine de cabanes en bois, réparties en petits hameaux, pour occuper le terrain de 1 650 hectares censé accueillir le futur aéroport.

L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes devait être inauguré en 2017. Les actions des opposants ont déjà entraîné le report de plusieurs mois de certaines phases de travaux comme le défrichage, prévu initialement en janvier

 

  • Notre-Dame-des-Landes, 5 mars 2013 AFP PHOTO JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  • TO GO WITH AFP STORY BY ALEXANDRA TURCAT A man stands on March 5, 2013 in Notre-Dame-des-Landes, western France, near makeshift huts of an illegal camp built by opponents to an international airport project within the ZAD (Zone d'Amenagement Differe), a zone reserved for the later development of the project . The vast stretch of woodland outside the village of Notre-Dame-des-Landes is now a vast open air squat. AFP PHOTO JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  
  • TO GO WITH AFP STORY BY ALEXANDRA TURCAT A man stands, on March 5, 2013 in Notre-Dame-des-Landes, western France, in a hut of an illegal camp built by opponents to an international airport project within the ZAD (Zone d'Amenagement Differe), a zone reserved for the later development of the project . The vast stretch of woodland outside the village of Notre-Dame-des-Landes is now a vast open air squat. AFP PHOTO JEAN-SEBASTIEN EVRARD
     
  • TO GO WITH AFP STORY BY ALEXANDRA TURCAT A man reads the book "The Odyssey" by Greek Homer in a makeshift dormitory, on March 5, 2013 in Notre-Dame-des-Landes, in the illegal camp built by opponents within the ZAD (Zone d'Amenagement Differe), a zone reserved for the later development of the project . The vast stretch of woodland outside the village of Notre-Dame-des-Landes is now a vast open air squat. AFP PHOTO JEAN-SEBASTIEN EVRARD
   
  • TO GO WITH AFP STORY BY ALEXANDRA TURCAT A picture taken on March 5, 2013 in Notre-Dame-des-Landes, western France, shows a wooden tower at the major checkpoint of an illegal camp built by opponents to an international airport project within the ZAD (Zone d'Amenagement Differe), a zone reserved for the later development of the project. The vast stretch of woodland outside the village of Notre-Dame-des-Landes is now a vast open air squat. AFP PHOTO JEAN-SEBASTIEN EVRARD
  
  • Notre-Dame-des-Landes, 5 mars 2013
  • Notre-Dame-des-Landes, 5 mars 2013

 

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:46

 

 

LE MONDE | 23.03.2013 à 11h53 • Mis à jour le 26.03.2013 à 14h52 Par Hervé Kempf


 
Denis Dessaudes, l'un des artisans de l'usine de méthanisation Geotexia de lisier et de déchets agroalimentaires de Saint-Gilles-du-Mené (Côtes-d'Armor).

REPORTAGE. Jacky Aignel regarde les grutiers hisser les pales en haut du mât : "Depuis le temps qu'on attendait..." L'éolienne se dresse enfin, mardi 19 mars, sous les yeux du maire de Saint-Gouëno : le résultat de longues années d'efforts pour cette petite commune des Côtes-d'Armor. L'Enercon E53, d'une puissance de 850 kilowatts, première d'une série de sept, n'est pas une éolienne comme les autres : elle résulte d'un savant montage financier visant à associer les habitants à l'investissement, afin que les retombées économiques soient bien locales.

Dès 2008, la société d'investissement coopératif Cigale a été créée. Ce sont maintenant 127 personnes qui contrôlent, ensemble, 30 % de l'investissement du parc. L'éolien participatif n'est qu'un volet de la politique énergétique de la communauté de communes du Mené, qui unit les 6 500 habitants de Saint-Gouëno et de six autres communes du centre de la Bretagne.

Sur ce territoire rural, on peut tracer un circuit conduisant d'une chaufferie à bois (fourni par les forêts avoisinantes) alimentant un réseau de chaleur, au Gouray, à une usine de méthanisation à Saint-Gilles-du-Mené, puis vers l'huilerie d'agrocarburants de Saint-Gouëno, avant d'admirer une maison passive à panneaux solaires à Plessala.

L'huilerie d'agrocarburants de Saint-Gouëno.

Autant d'éléments qui doivent permettre à la communauté d'atteindre son objectif : être autonome énergétiquement en 2025, c'est-à-dire produire de quoi couvrir sa consommation annuelle de 22 000 tonnes équivalent pétrole (sans doute moins à l'avenir, si la politique d'économies d'énergie porte ses fruits). En ces temps de débat national sur la transition énergétique, Le Mené est devenu un exemple de mélange d'énergies renouvelables et de décentralisation de la production que des élus de toutes les régions viennent visiter avec curiosité.

Lire aussi (édition abonnés) :  Des scénarios pour sortir la Bretagne de son déficit électrique

Bernard Chapin, maire adjoint de Gouray et agriculteur, a participé au projet d'une chaufferie à bois qui alimente par un réseau de à chaleur la communauté de communes de Mené.

Tout est parti en 1999 du projet d'un groupe d'éleveurs porcins d'édifier une usine de méthanisation capable de digérer leur production de lisier : cette technique transforme en méthane, par fermentation, les excréments animaux. Une réflexion sur l'énergie s'est rapidement greffée à cette idée. "Nous sommes dans l'un des cantons les plus pauvres de Bretagne, explique Jacky Aignel. En tant que paysan, je cherche à travailler le plus possible en autonomie. Et je savais bien que l'énergie peu chère finirait un jour."

"CRÉER DES EMPLOIS QUALIFIÉS"

Une autre préoccupation a joué : l'activité locale dépend d'un grand abattoir qui emploie 2 500 personnes, Kermené, filiale du groupe Leclerc. L'énergie pourrait être un axe de diversification, ont pensé les élus. En 2005, certains se sont rendus à Gussling, en Autriche, une commune engagée depuis quinze ans dans une démarche d'autosuffisance énergétique. "On est revenus convaincus qu'avec les déchets, les ressources de la biomasse, le vent, le soleil on pouvait faire une diversification économique à côté de Kermené, raconte Michel Fablet, maire du Gouray. Et que cela permettra de créer des emplois qualifiés."

Après le voyage, élus et citoyens, aidés du polytechnicien Marc Théry, ancien président d'une grande entreprise, ont décidé de lancer dix projets énergétiques, qui peu à peu se sont concrétisés.

Tout n'a pas été aisé. "La superposition des structures administratives qui ralentissent les prises de décision", observe Jacky Aignel, a été un frein puissant dans l'avancement des dossiers. Les règles de l'Autorité des marchés financiers n'ont pas facilité le montage de la coopérative éolienne. Les lobbys des agrocarburants et des engrais ont mis des bâtons dans les roues de l'huilerie et de l'usine de méthanisation.

 "ON NE PEUT PAS DIRE QU'IL Y AVAIT FOULE"

Autre difficulté : susciter la participation des habitants. "On a fait des réunions dans chaque village, raconte Michel Faiblet, on ne peut pas dire qu'il y avait foule. Il faut trouver d'autres domaines, comme l'habitat, qui concerne tout le monde." C'est peut-être par les économies d'énergie dans le logement que l'intérêt des administrés se réveillera. "Mais, selon Marc Théry, il est beaucoup plus compliqué d'économiser 2 000 tonnes équivalent pétrole en consommation d'énergie que de faire des parcs éoliens."

Pierre Norée devant sa maison solaire à basse consommation. La communauté de communes du Mené a pour ambition de rénover des dizaines de logements en s'inspirant de cette expérience.

Les conditions économiques pèsent lourd : "On vise à réhabiliter 90 maisons, dit Michel Faiblet, afin de réduire leur consommation de 30 %. Les subventions couvrent 60 % des travaux, le reste est en prêt à taux zéro, mais ce prêt, les gens ont du mal à le souscrire."

Les difficultés n'empêchent pas d'avancer. "Le plus fabuleux, ce n'est pas les bouts de tôle, c'est l'aventure humaine. Ce qu'on cultive, c'est des liens", conclut Dominique Rocaboy, éleveur de porcs et directeur de l'usine de méthanisation Geotexia.

Hervé Kempf

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:40

 

 

Le Monde.fr | 26.03.2013 à 13h58 • Mis à jour le 26.03.2013 à 16h17 Propos recueillis par Pascale Krémer

 

 

 

Selon l'Association des victimes d'embolie pulmonaire, créée par des parents de victimes de la pilule de 3e génération, le chiffre de 20 morts prématurées en moyenne par an communiqué par l'ANSM est très sous-estimé.
 

 

 

Selon une étude publiée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), les pilules contraceptives, toutes générations confondues, provoquent chaque année "en moyenne" 2 529 accidents thromboemboliques veineux et "vingt décès prématurés" de femmes, dont quatorze attribuables aux pilules de 3e et 4e générations.

Lire : La pilule provoque 2 500 accidents et vingt décès par an en France

L'Association des victimes d'embolie pulmonaire (AVEP), créée en 2008 par des parents de victimes de la pilule de 3e génération, lutte pour une meilleure information sur les dangers des contraceptifs oraux les plus récents.

Elizabeth Walton, la mère de Marion Larat (victime d'un AVC) qui a déposé la première plainte au pénal en France contre la pilule, en décembre 2012, et Pierre Markarian, le père de Theodora Markarian (décédée en 2007 à l'âge de 17 ans) réagissent à l'étude de l'ANSM.

 

Que pensez-vous de ces chiffres de 2 500 accidents et 20 décès annuels liés à la pilule ?

  Nous trouvons ce chiffre extrêmement faible. L'ANSM est très loin du compte. Selon nous, il faudrait rajouter un zéro au chiffre des décès ! La réalité est sans doute plus proche de 200 décès par an. Rien que sur le site de l'AVEP, qui n'est pas une association connue, nous avons recensé 35 décès, dont les deux tiers datent de ces trois dernières années. Rien qu'à Bordeaux, nous avons dans notre entourage proche eu connaissance de trois décès.

Le cabinet d'avocats de Me Coubris, qui a déposé les premières plaintes en France, a été contacté par 800 femmes victimes ou familles de victimes qui souhaitent déposer plainte.

 

Pourquoi y aurait-il une sous-estimation du nombre de décès selon vous ?

D'abord, cette étude ne concerne que les accidents thromboemboliques veineux, et pas artériels, dont le recensement devrait venir dans un second temps. Nous l'attendons avec impatience. Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ne sont donc pas pris en compte.

Nous savons par ailleurs que la pharmacovigilance ne fonctionne pas dans ce domaine. Sur les 35 décès que nous avons recensés à l'AVEP, seuls trois sont "remontés" aux autorités sanitaires. En moyenne, nous avons calculé que 7 % des cas seulement remontaient en pharmacovigilance. Au-delà des 35 décès qui nous ont été signalés, nous avons connaissance de bien d'autres qui ne sont pas déclarés comme imputables à la pilule par des familles (notamment de médecins) qui ne souhaitent pas témoigner, préférant l'oubli pour tenter de faire le deuil de leur enfant...

Il y a aussi tous les cas de décès au domicile, où le médecin légiste ne se posera pas la question de la contraception une fois établie la mort par AVC ou embolie. Il y a toutes les fois, aussi, où l'hôpital ne fait pas le lien entre l'accident et la pilule. Et tous les médecins qui ne font pas la démarche de déclarer l'accident en pharmacovigilance.

L'étude de l'ANSM est faite à partir des dossiers de malades. Mais ces dossiers sont-ils bien renseignés ? Il arrive qu'une jeune fille passe quinze jours à l'hôpital pour une embolie sans que personne ne lui demande si elle est sous pilule.

 

Vous venez de mener une étude sur 500 témoignages recueillis par l'AVEP...

Nous confirmons la proportion de trois quarts d'accidents dus à des pilules de 3e et 4e générations (ainsi que l'anti-acnéïque Diane 35 utilisé comme contraceptif), contre un quart imputables à celles de 2e génération. Nous constatons que les décès sont essentiellement dus à des embolies pulmonaires, mais que les AVC laissent énormément de séquelles.

Les victimes que nous recensons ne sont pas forcément des jeunes filles. La moitié des accidents surviennent dans les deux premières années, mais une autre moitié a lieu au-delà. Et dans une moitié des cas, il ne s'agit pas d'une première prescription de pilule.

Enfin, la prescription des pilules de 3e et 4e générations s'est faite, dans un cas sur deux, sans aucune question préalable du médecin (un gynécologue le plus souvent) sur les antécédents familiaux de thrombose. Le seul facteur de risque évalué demeure la cigarette.

Pascale Krémer

Selon l''Agence du médicament, les ventes de pilules ont chuté d'un tiers en février

 

Selon l'ANSM, en février 2013, les ventes de pilules de 3e et 4e génération ont chuté de 34 % par rapport à février 2012. Dans le même temps, les ventes de pilules de 1re et 2e génération ont augmenté de 27 %. L'agence du médicament y voit confirmation que " les médecins ont modifié leurs prescriptions dans le sens des recommandations adressées fin décembre ".

En février 2013, les contraceptifs oraux les plus récents, qui font courir des risques thromboemboliques deux fois plus élevés que les précédents, ne représentent plus que 32 % des ventes de pilules, contre 47 % un an auparavant. L'anti-acnéïque Diane 35, dont l'usage a été détourné à des fins contraceptives, a vu ses ventes s'effondrer de 62 % durant le même mois.

 

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:33

 

 

Marianne - Mardi 26 Mars 2013 à 05:00

 

David Cayla*

 

 

Petros Karadjias/AP/SIPA
Petros Karadjias/AP/SIPA
« Ultimatum », « blocus »... On peine à croire que de telles expressions aient pu être utilisées pour commenter l'actualité européenne. C'était la guerre. La guerre économique. Au petit matin du 16 mars, après une nuit de négociations, les autorités européennes avaient convaincu le président chypriote d'imposer une série de mesures de rigueur et une taxation des comptes bancaires pour éviter la faillite du système bancaire de l'île. La population était sensée se soumettre, le Parlement devait entériner. Ainsi va la démocratie en Europe ; la Troïka devient l'instance proconsulaire de tout pays qui demande l'aide européenne. Ainsi va la solidarité en Europe ; on fait payer aux peuples les mesures qui sont sensées éviter la faillite généralisée du système bancaire européen.

Le laxisme financier de l'Union européenne

Car c'est bien là l'ironie de la situation présente. Pendant des années, l'Union n'a cessé d'encenser des « modèles » économique tels que l'Espagne et l'Irlande dans lesquels se sont développées de gigantesques bulles financières et immobilières ; elle a activement favorisé la dérégulation et l'autorégulation des banques sans jamais en mesurer les risques ; elle a accepté que se développe en son sein des paradis fiscaux, des places financières géantes et hors de tout contrôle qui ont prospéré grâce à la souplesse de leur législation et à l'opacité de leur système bancaire. Rivées sur les chiffres des déficits et des dettes publiques, obnubilées par la flexibilisation du marché du travail, les dirigeants européens n'ont été capable ni de prévenir, ni de comprendre la gigantesque bulle financière qui s'est créée depuis l'instauration de la monnaie unique.
Les chiffres sont pourtant éloquents. En décembre 1999, l'endettement total de la zone euro s'élevait à environ deux fois et demi son PIB (258%). En juin 2010, quelques dix ans plus tard, cet endettement atteignait 375 % du PIB.

D'où cette explosion de la dette est-elle venue ? Clairement pas des États, dont l'endettement n'a pratiquement pas augmenté sur cette période. C'est principalement la dette du secteur financier qui explique la hausse de l'endettement de l'économie européenne. Une dette qui a plus que doublé en à peine dix ans, pour représenter près de 100 % du PIB en 2010. Cette dette du système financier, qui s'est accrue indépendamment de l'activité économique est bien évidemment un facteur important d'instabilité et de fragilisation du système bancaire européen.

Ce qui était très prévisible a donc fini par arriver : la crise américaine des subprimes et la faillite de Lehman Brother ont été les facteurs déclenchants, l'étincelle qui a mis le feu aux banques. Or, face à cette crise, la réponse européenne a été remarquable de constance. Quoi qu'il arrive, il ne fallait surtout pas faire payer ceux qui avaient accumulés un tel stock de dettes, les banques et les créanciers.

Protéger les créanciers et faire payer les États

Qui dit dette dit créance. Qui dit hausse de la dette, dit hausse des créances. On ne mesure bien l'effet de cette bulle qu'en comparant la situation actuelle avec celle de 1999. Ainsi, revenir au ratio d'endettement qui prévalait à l'époque reviendrait à faire disparaître une dette équivalent à 120 % du PIB de la zone euro soit... environ 11 000 milliards d'euros. 11 000 milliards d'euros de dettes en moins, ce qui signifie 11 000 milliards d'euros de créances en moins. Or, puisqu'il faut éviter de faire payer les créanciers, il devient nécessaire d'intervenir à chaque départ de feu. Si une banque fait faillite, l'État doit se porter à son secours ; si un État fait faillite, d'autres États doivent assurer le remboursement des créances. Cette logique de sapeur Camembert ne pouvait conduire qu'à l'austérité généralisée. L'austérité doit ici être entendue comme le produit d'une logique qui consiste à rembourser 11 000 milliards d'euros de dettes en ponctionnant l'activité économique, c'est à dire en taxant ceux qui produisent des richesses, les travailleurs, les entreprises ; et en diminuant les prestations sociales, la qualité des services publics.

Le souci c'est que cette stratégie a précipité de nombreux pays dans la dépression et n'a rien résolu du tout ; car au fur et à mesure que les créances sont payées, l'activité économique décroit, souvent de manière plus que proportionnelle. Ainsi, il n'est pas rare que la dette diminue moins vite que ne disparaît l'activité économique. Schématiquement, plus le pays rembourse, plus sa situation économique se dégrade, et plus sa santé financière se précarise. Au lieu de résoudre le problème on l'aggrave.


Le malade mourra malade

Peut-on d'ors et déjà mesurer le résultat de cette politique ? Entre juin 2010 et juin 2012, la dette domestique de la zone euro est passée de 375 % du PIB à... 371 %, soit un rythme de réduction de la dette de l'ordre de deux points de pourcentage par an. Allez, à cette vitesse encore 60 ans d'austérité et l'Union européenne pourra retrouver son niveau d'endettement de 1999 !... A condition toutefois que l'économie européenne existe toujours à cette date. Ce qui n'est pas dit. En Grèce, les mesures d'austérité ont fait disparaître près du quart de l'activité économique en cinq ans. Si l'on continue sur cette voie, on n'ose imaginer ce que sera devenue la population grecque dans 10 ou 15 ans.

Mais l'évidence des faits est, lentement, en train de s'imposer aux cerveaux embrumés par les dogmes et les idées simples. Il est impossible à la zone euro de rembourser 11 000 milliards d'euros. Aucune mesure d'austérité ne sera assez forte pour y parvenir. Certes, à force d'austérité, l'économie européenne finira très certainement par disparaître : mais elle disparaîtra endettée. C'est en quelque sorte ce qu'à admis Olivier Blanchard, l'économiste en chef du FMI, lorsqu'il a dû reconnaître, en janvier dernier, que le « coefficient multiplicateur » des dépenses publiques était supérieur à 1 ; c'est à dire que toute réduction des dépenses, toute hausse des recettes publiques, entraîne immanquablement une réduction de l'activité économique supérieure aux économies réalisées. Autrement dit, toute ponction sur l'activité économique génère une perte d'activité plus grande que le montant de dette qu'elle rembourse. Si l'on part du principe qu'il faut réduire la dette de 120 % du PIB, on en déduit assez logiquement que la zone euro sera encore très endettée lorsque son PIB tombera à zéro.

Un insoluble problème de plomberie

Tout cela peut se comprendre simplement. L'erreur est de confondre les stocks et les flux. La dette est un stock, le PIB est un flux. La stratégie de la rigueur consiste à prélever sur le flux pour abonder le stock. Sauf que ce flux est un flux circulaire. Toute dépense d'un agent économique est une recette pour un autre agent économique. En prélevant sur les dépenses, on diminue le volume du flux et donc la capacité à prélever plus tard sur les recettes qu'auraient entraînées ces dépenses. Imaginons de l'eau qui circule dans un bassin en circuit fermée. S'il y a cent litres d'eau qui circule, vous ne pourrez certainement pas remplir un seau de 120 litres en prélevant l'eau du bassin.

Voilà pourquoi le plan de sauvetage de Chypre change tout. Pour la première fois, les autorités européennes ont admis qu'on pouvait gérer un problème de stocks par... un prélèvement sur les stocks, et que la meilleure façon de le faire c'était de diminuer d'autorité les dettes et les créances. En effet, quelle que soit la manière dont on le prend, le plan européen de taxation des comptes bancaires revient à un plan de restructuration des dettes.

Chypre : laboratoire d'une solution nouvelle ?

En quoi a consisté ce plan ? Les banque chypriotes sont en situation de faillite. Elles ont besoin de 17 milliards d'euros. Une partie de ces 17 milliards devait être financée par l’État chypriote via un prêt de 10 milliards accordé par les autres États européens, ce surcroît de dette publique devant être remboursé par d'absurdes mesures d'austérité. C'est le jeu classique de la socialisation des pertes auquel la Troïka nous a habitué. Mais c'est dans l'autre partie que réside l'originalité du plan : taxer les dépôts et l'épargne des clients des banques chypriotes. En effet, les déposants sont aussi les principaux créanciers des banques. C'est bien une partie de cet argent qui a été mal placé et qui a été perdu. Si on laissait les banques chypriotes faire faillite, la plus grande partie des 17 milliards d'euros de pertes serait de toute façon payée par leurs clients. Au final, le plan a donc consisté à ne faire contribuer les déposants qu'à hauteur de 7 milliards. 7 milliards de créances et de dettes qui ont disparues en quelques heures, soit l'équivalent du tiers du PIB de l'île.

Certes, de l'argent qui disparaît, cela signifie bien un appauvrissement de la population. Mais ce n'est pas le même argent que celui qu'on taxe lorsqu'on mène une politique d'austérité. Ici, il s'agit d'argent stocké dans les comptes d'épargne et qui n'avait pas forcément vocation à être dépensé dans l'immédiat. C'est en quelque sorte un argent stérile qui n'alimente pas le flux économique, surtout si l'on considère que l'on parle d'une taxe qui ne devrait concerner que les sommes supérieures à 100 000 euros.

L'alternative à l'austérité : faire payer les créanciers

Au final, le plan chypriote est le signe d'un vrai changement de paradigme. On commence à comprendre que ce ne sera pas par le remboursement des dettes que se réglera la crise européenne, mais par l'organisation d'une restructuration globale des dettes. Cette restructuration impliquera mécaniquement des pertes pour les créanciers, c'est à dire pour toute personne qui aura accumulé des stocks de créances et d'argent dans le système financier européen.

On peut donc s'attendre à ce que cette solution soit imitée, sans doute dans des modalités différentes. Si cela fait peur aux épargnant européens et les incite à dépenser leur argent, ce sera au bénéfice des flux économiques et de l'emploi. Si cela incite les États européens à contrôler plus sérieusement les mouvements financiers pour éviter la panique et l'exode de leur épargne nationale (comme on le voit actuellement à Chypre), ce sera aussi une très bonne chose. Si cela permet de résoudre la crise selon des modalités discutées, où l'on décide qui paie et combien, quels épargnants sont mis à contribution et selon quelle règles, alors ce ne pourra que renforcer le contrôle démocratique des forces économiques et ce sera aussi une très bonne chose. Enfin, si cela permet d'éviter l'absurde austérité actuelle, ce sera toujours ça de gagné pour tous ceux qui souffrent et qui sont victimes depuis cinq ans d'une crise dont ils ne sont pas responsables.


*David Cayla, Docteur en économie et Maître de conférence à l'Université d'Angers

 

 

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