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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 21:37

 

http://fr.sott.net/article/14166-Le-senat-passe-la-loi-de-protection-de-Monsanto-donnant-a-Monsanto-plus-de-pouvoir-que-le-gouvernement-des-Etats-Unis

   
Traduit par Résistance 71

Dans le plus pur style de la fourberie des actions légales de Monsanto, le géant de la biotechnologie est maintenant virtuellement garanti de pouvoir planter sans encombre ses cultures OGM sans avoir plus à s'occupper du gouvernement américain et de ses cours de justice. Le Monsanto Protection Act, profondément enfoui dans la résolution sur le budget, a passé le sénat et maintenant il n'y a plus qu'un veto présidentiel pour l'empêcher d'être mis en application.

Si vous n'êtes pas familier avec ceci, La loi de protection de Monsanto est le nom donné à cette pièce législative qui fut insérée dans la loi budgétaire du Senate Continuing Resolution. Utilisant la dénomination trompeuse de "Farmer Assurance Provision", la section 735 de cette loi donne en fait à Monsanto une immunité contre les cours fédérales de justice concernant toute révision de quelque culture génétiquement modifiée que ce soit étant pensée être dangereuse. Sous cette section, les cours de justice ne pourront plus arrêter Monsanto de continuer à planter des OGM qui sont pensés être, même par le gouvernement, dangereux pour la santé ou l'environnement.

Le sénat passe la loi de protection de Monsanto malgré la protestation

C'est cette nuisance créée par le lobby, groupe de pression de Monsanto, qui a été déboutée dans des projets de loi précédents et ce grâce à la contestation à la fois de groupes de citoyens mais aussi d'organisations majeures. La dernière fois nous avions vu le Centre pour la Sécurité de l'Alimentation, la Coalition Nationale des Fermes Familiales, le syndicat américain des libertés civiles (ACLU), le Sierra Club et le syndicat des scientifiques concernés, qui tous s'étaient levés contre le projet de loi de protection de Monsanto inclus dans la loi du budget agricole de 2012.

Cette fois, il y a eu une bonne et rapide résistance et je pensais que cela aurait été suffisant, mais malheureusement, le sénat a agi si rapidement sur ce sujet et a pratiquement complètement ignoré le problème, qu'il a maintenant passé sous forme de loi malgré des milliers de personnes signant une pétition que je lie à mes articles précédents sur le sujet. La vieille pétition de Food and Democracy Now détaillait les effets priatiques de cette loi:
"Si cette loi est approuvée, le Monsanto Protection Act forcerait le ministère de l'agriculture des Etats-Unis d'autoriser la plantation continue de toute culture OGM actuellement sous révision légale par des cours de justice fédérales, donnant un accord tacite par des portes arrières à toute nouvelle culture OGM qui pourrait être dangereuse pour la santé humaine ou l'environnement".
Ceci dit, il existe maintenant une nouvelle pétition disant à Obama d'aposer son veto sur cette loi. La réalité est que cette loi est déjà vue comme positive par la plupart des politiciens et ce fut là que les lobbyistes de Monsanto furent les plus trompeurs et les plus vils en incorporant leur additif (l'actuel Monsanto Protection Act de la loi). Ceci rend en effet le texte très peu enclin à être soumis à un veto, mais nous devons rappeler à Obama qu'il avait promis de faire étiqueter les OGM en 2007 lorsqu'il faisait campagne pour sa 1ère élection :



La voie vers une nouvelle ère d'activisme

Le simple fait est que cette loi ne sera probablement pas mise sous veto par Obama et que Monsanto va avoir ce qu'il veut. Ceci dit, ceci nous mène vers une ère d'activisme totalement nouvelle . Monsanto a décidé de pousser l'enveloppe d'une manière qui n'a aucun précédent jusqu'ici, luttant contre les cours de justice fédérales. Je m'attendais à voir une action légale presque simultanée qui ferait la une des journaux, menant encore plus de gens à être avertis de ce qu'il se passe vraiment avec cette entreprise et donc de ce qui attérit dans leurs assiettes.

Quelque fois, afin d'avoir une véritable révolution intellectuelle sur un sujet, les gens doivent voir exactement ce à quoi ils font face. Avec cette loi de Protection de Monsanto si évidemment arrogante, ceci est plus clair que jamais.
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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 21:25

 

 

http://www.youtube.com/watch?v=qERBJHKfgAo

 

 

 

le monde selon monsanto (complet)

swisdude18 swisdude18·

 

Mise en ligne le 9 juil. 2011

Ce film retrace l'histoire de Monsanto, une multinationale américaine, aujourd'hui leader mondial des OGM, et considérée comme l'un des plus grands pollueurs de l'ère industrielle (PCB, agent orange, hormones de croissance, roundup...). Après une enquête de trois ans, en Amérique du nord et du sud, en Europe et en Asie, il reconstitue la genèse d'un empire industriel, qui, à grand renfort de rapports mensongers, de collusion avec l'administration nord-américaine, de pressions et tentatives de corruption, est devenu l'un des premiers semenciers de la planète. En s'appuyant sur des documents et des témoignages inédits de scientifiques, victimes de ses activités toxiques, avocats, hommes politiques et de représentants de la Food and Drug Administration ou de environnemental Protection Agency des États Unis, le documentaire montre comment, derrière l'image d'une société propre et verte décrit par la propagande publicitaire, se cache un projet hégémonique menaçant la sécurité alimentaire du monde, mais aussi l'équilibre écologique de la planète. Un doc à ne manquer sous aucun prétexte.


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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 21:14

 

 

La Poste se livre à la sous-traitance (5/5)
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La mutation est historique. Et se fait dans la douleur. Entre 2004 et 2010, La Poste a fait passer le nombre de ses salariés de 280 000 à 237 000, soit plus de 15 % de réduction d’effectifs ! Selon les syndicats, en 2011, 10 000 postes ont encore été supprimés dans la maison mère, et 4 800 en 2012. Pour cette dernière année, la direction reconnaît seulement environ 2 000 diminutions de postes, les autres emplois ayant été basculés vers des filiales, affirme-t-elle.

 

 

Un changement radical de l'organisation, accrédité en 2010, quand l’établissement public est devenu une société anonyme. Adoptant tous les codes de ses féroces concurrents et avec un objectif simple : tenter de surnager dans un univers en plein bouleversement. Car le recours croissant à l’externalisation, et la pression constante sur les « partenaires » sous-traitants, que notre série d'articles a mis en évidence, traduisent une réalité : La Poste, aux capitaux 100 % publics (elle est détenue aux trois quarts par l’État, et à un quart par la Caisse des dépôts), change de métier. À marche forcée.

Car La Poste a la conjoncture contre elle. En 2012, le volume de courrier qu'elle a traité a chuté de 5,6 %, après des baisses de 3 % les deux années précédentes. Avec l'omniprésence d'internet dans la vie des Français, la baisse est structurelle, et prévue. L’entreprise anticipe une chute totale de 30 % des volumes transportés entre 2008 et 2016. Si elle a pu afficher un bénéfice stable en 2012 (479 millions d’euros, pour 21,6 milliards de chiffre d’affaires), c’est uniquement parce que ses comptes 2011 avaient été plombés par la crise grecque, avec une chute du bénéfice de 13 % par rapport à 2010.

Dans ce contexte, le secteur du colis et de « l’express », boosté par l’explosion du e-commerce, devient clé. En un an, l’activité a progressé de plus de 7 %, et représente désormais un quart du chiffre d'affaires total de La Poste. Même sans compter ses filiales, comme Chronopost et Exapaq, en 2012 La Poste a transporté 271 millions de colis, dont 80 % liés à la vente à distance et au e-commerce. C’est là qu’il faut chercher l’explication des tensions, parfois vives, prévalant dans ce domaine entre le donneur d’ordres et ses fournisseurs.

Rentable, le secteur doit l’être toujours plus afin de compenser l'évolution des autres activités, chancelantes. D'où des ratés dans la distribution de colis, expérimentés par de très nombreux clients, et pointés ce mardi 26 mars par l'UFC-Que Choisir.

Pour la première fois cette année, le colis a représenté un plus gros chiffre d’affaires qu’un autre pilier du groupe, l’activité bancaire. Cette dernière présente une baisse de régime, avec un produit net bancaire en hausse de 0,2 % seulement en un an. Le groupe a aussi misé sur la diversification, en lançant une offre de téléphonie mobile en mai 2011, qui comptabilise 643 000 clients aujourd’hui. Mais le chiffre d’affaires reste encore modeste.


Chez Exapaq, des sous-traitants à envoyer "à l'abattoir"

Alors, il faut serrer les boulons, partout. Et chez Exapaq également. Lorsque nous avons publié notre enquête sur l’explosion de la sous-traitance dans la livraison des colis à La Poste et dans ses filiales, plusieurs sources nous ont contactés pour nous reprocher de ne pas avoir traité du cas de cette filiale spécialisée dans le transport des colis d’entreprise à entreprise. Créée en 1995 par une fédération de transporteurs régionaux, et rachetée par le groupe public en 2006, la société a largement recours aux mêmes types de méthodes que nous avons décrites pour

Chronopost.

 

Tarifs contractuellement renégociables à la baisse chaque année (ils vont en général de 1,8 euro à 3 euros par colis livré, en fonction de la densité de la zone couverte), pression constante sur les entreprises sous-traitantes, dont certaines font faillite faute de rentabilité, et se retournent quelquefois en justice contre leur donneur d’ordres... Un cadre sur le départ dénonce même « une culture du mépris » qui serait parfois professée en interne à l’égard des prestataires.

Nous avons eu accès à des extraits de correspondances effectivement corsés, un responsable du sud de la France promettant par exemple de mettre bon ordre aux tensions causées par des sous-traitants grévistes, qualifiés de « brebis égarées », à remettre « dans le droit chemin »… « ou sur celui de l'abattoir, selon les cas ». Dans un autre message, un chef d’agence exige que ses prestataires lui facturent des rabais pour cause de retards répétés dans les livraisons. Censément las de « payer plus cher pour une qualité plus médiocre », le responsable balance qu’il leur reste un mois pour « démontrer que vous avez enfin réalisé que nous sommes votre client » avant qu’il ne leur apprenne « un nouveau mot : résiliation ».

 

Plusieurs suicides récents

La brutalité de ces propos illustre on ne peut mieux l'ambiance en interne, dans les filiales comme dans la maison-mère. La Poste n'utilise certes pas le plan social, optant en fait pour  des non-remplacements de départs à la retraite. Mais les syndicats dénoncent néanmoins systématiquement le malaise social, le « mal-être » de postiers soumis à des « cadences infernales ». Ils attaquent aussi les CDD, variable d’ajustement bien pratique pour La Poste, qui empêcheraient les embauches.

Début mars, lors de la présentation des résultats financiers, le PDG de La Poste Jean-Paul Bailly a souligné que la proportion des CDD était « historiquement en très forte baisse », passant dans le groupe de « plus de 8 % des effectifs » il y a dix ans à environ 4 % aujourd’hui. « La Poste française a le modèle social qui, de très loin, fait le moins appel à des CDD par rapport aux autres postes européennes », a-t-il affirmé. Ce qui n’empêche pas le groupe de se faire régulièrement condamner pour abus de CDD, comme encore tout récemment à Castres. Dans ce domaine, le combat est souvent mené, et gagné, par Thomas Barba, du syndicat Sud, auteur d’un « Livre noir de La Poste ».

 

 

Et le malaise social est réel. Il avait éclaté au grand jour avec la révélation, en juin 2010, d’une lettre assassine envoyée par un groupe de médecins du travail de l’entreprise à Bailly. Le texte était truffé de références au « mal-être à tous les niveaux », à des « situations d’épuisement physique et psychologique » et à des « suicides ou tentatives de suicide dont on peut penser qu’ils sont exclusivement liés à des situations de vie professionnelle ».

En mars 2012, après le suicide de deux cadres bretons sur leurs lieux de travail, La Poste a sollicité l’ancien dirigeant de la CFDT Jean Kaspar pour organiser un « grand dialogue ». Le rapport Kaspar, rendu en septembre, préconise une baisse de pression sur les salariés et de « desserrer temporairement les contraintes sur les effectifs ». Suggestions acceptées par la direction, qui annonce l’embauche de 15 000 personnes d’ici 2014, au lieu des 10 000 prévues. En janvier, elle signe aussi un accord-cadre sur la qualité de la vie avec des organisations syndicales. Mais sans SUD et la CGT, qui représentent la moitié des effectifs.

Pour les syndicats, si la pression est retombée un moment, cette accalmie était temporaire. Et de nouveaux cas récents de suicides inquiètent grandement. Le 15 février, une jeune factrice en CDD de 21 ans s’est tuée, et ses collègues assurent que c’est parce qu’elle n’arrivait plus à assumer sa tournée, aux distances longues et dont la pénibilité était accrue par les chutes de neige importantes. Début mars, c’est à Bayonne, dans la cour de La Poste centrale, qu’un salarié a failli se pendre, secouru au dernier moment par un collègue après avoir laissé un mot clamant « La Poste m’a tué » et dénonçant « une épouvantable politique managériale ».

Des suicides qui ne touchent pas que les simples employés : le 25 mars, un cadre de la communication du groupe a été retrouvé pendu chez lui, alors qu’il était en arrêt maladie. Selon Libération, Jean-Paul Bailly aurait assuré le 28 février en conseil d’administration que ces cas étaient souvent « des drames personnels et familiaux, où la dimension du travail est inexistante ou marginale ». La direction conteste, mais SUD et la CGT confirment les phrases.

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 21:02

 

 

José Bové définitivement condamné pour le fauchage de maïs OGM
27 mars 2013 à 14:23
José Bové lors d'une conférence de presse à Madrid le 7 février 2012.
José Bové lors d'une conférence de presse à Madrid le 7 février 2012. (Photo Dominique Faget. AFP)

La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de l'eurodéputé, condamné en appel en 2012 pour avoir détruit deux champs de maïs dans la Vienne en compagnie d'autre «faucheurs volontaires».

Par AFP

La condamnation de huit «faucheurs volontaires», parmi lesquels l’eurodéputé José Bové, pour la destruction en 2008 de maïs expérimental transgénique Monsanto est devenue définitive mardi après le rejet de leur pourvoi par la Cour de cassation, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

L'élu EELV a indiqué à l’AFP attendre de prendre connaissance, dans un mois, du texte de l’arrêt de la Cour de cassation avant de décider d’un éventuel recours devant la Cour européenne des droits de l’homme. Selon lui, plusieurs éléments «méritent d’aller jusqu’au bout de la procédure».

Relaxés en première instance pour une question de forme en 2011, les huit faucheurs avaient été condamnés le 16 février 2012 par la cour d’appel de Poitiers pour le fauchage de deux champs d’essais de maïs OGM Monsanto, le 15 août 2008 à Civaux et Valdivienne (Vienne). Déjà condamnés pour des faits similaires, trois prévenus se sont vu infliger 100 jours-amende à 6 euros, José Bové écopant de 200 jours-amende à 6 euros.

Les cinq autres faucheurs ont été condamnés à des amendes allant de 300 à 600 euros, chaque fois assorties de sursis. Tous avaient en outre été condamnés à verser solidairement 135 700 euros au semencier américain Monsanto et 38 000 euros à l’agriculteur propriétaire des parcelles détruites au titre des préjudices matériel et moral.

José Bové a indiqué mercredi à l’AFP trouver «invraisemblable» d’être «condamné pour une action sur une parcelle qui n’aurait jamais du être cultivée», puisque, souligne-t-il, les essais d’OGM en plein champ avaient été interdits en février 2008, et le conseil d’État avait jugé «illégal» fin 2008 l’essai en question dans la Vienne. «Nous sommes condamnés pour avoir eu raison sur le fond» par avance, et «c’est la justice elle-même qui aurait fait détruire ces essais si elle avait été rendue dans les temps», a-t-il déclaré.

Sur la forme, tant José Bové que leur avocate, Me Marie-Christine Etelin, ont souligné un «problème de droit» autour de la qualification des faits en cours de procédure, qui a vu «les faucheurs condamnés pour des faits - destruction de parcelle expérimentale - qui n’était pas ceux indiqués au départ, soit destruction de bien d’autrui», a estimé l’avocate.

Ce procès était le dernier d’une longue série mettant en cause les «faucheurs volontaires» d’OGM devant les tribunaux depuis le début de leur campagne en 1997.

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 20:26

 

Rue89 - Auprès de mon arbre  

27/03/2013 à 15h07

 

 

La scierie géante, ce sera plus de mille emplois, promettent les élus. Mais dans ce coin sinistré de Bourgogne, on refuse de « laisser les politiciens décider ».

Dans l’hôtel particulier où il a installé son bureau, Pascal Jacob nous reçoit dans une vaste pièce Empire, nous priant de bien vouloir noter quelques « éléments de langage » griffonnés sur une feuille A4 :

« Ce que nous allons faire, c’est un concept global que la filière bois française attend depuis longtemps, et que tous les rapports réclament. Si on ne coupe pas les arbres, ils vont mourir. Et un arbre qui meurt c’est un arbre qui rejette du CO2 ».

Puis, il jette :

« On est une entreprise privée, on n’a de comptes à rendre qu’à nos actionnaires... et à l’Etat pour ce qui est du respect de la réglementation. »

Et tant pis pour les citoyens.

Erscia : du 3 en 1
Erscia est un pôle industriel comprenant : une scierie géante, attenante à une centrale de cogénération et un centre de fabrication de pellets, du combustible issu de la biomasse, en granules.

Cet homme d’affaires, naviguant entre Paris et Nevers, a été choisi par une holding belgo-luxembourgeoise pour monter Energies renouvelables et sciages (Erscia), un pôle industriel de 100 hectares, qui mobilise contre lui un petit bout de cette campagne perdue. Sa « Wood Valley » serait en réalité un concentré de « greenwashing » (écoblanchiment) moderne à la sauce morvandelle.

Qui sont-ils ces autochtones qui ne croient plus aux promesses ? Des « anarchistes, babas cool proches d’Europe écologie - Les Verts ou du Front de Gauche, des groupuscules qui ne comprennent pas qu’il faut exploiter la forêt », selon Pascal Jacob.

Un éleveur d’escargots ? « Pas légitime »

Prenez Jérôme Bognard, le plus bruyant d’entre eux. Il est éleveur d’escargots, un « interlocuteur pas légitime », pour l’homme d’affaires habitué à traiter avec des ingénieurs spécialistes de l’énergie.

Un jour de 2011, il a découvert que l’enquête publique sur l’installation de ce projet géant dans le bois près de chez lui venait de se terminer. Il n’avait pas pris le temps de compulser les cinq tomes, épais comme des dictionnaires, disponibles en mairie.

Depuis, les réglementations d’installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), les taux de rejet de dioxine, les mégawatts de la cogénération et toutes les subtilités d’un projet particulièrement complexe n’ont plus de secret pour lui. « La principale activité d’Erscia, son Kbis et sa raison d’être, c’est de produire de l’électricité à partir du bois », répète-t-il. En effet, EDF rachète, à un tarif près de trois fois supérieur au prix réglementé, l’électricité issue d’un cogénérateur de biomasse, car il tourne avec une énergie renouvelable, le bois.

Une hérésie dénoncée par nombre d’écologistes et de spécialistes de la filière, comme Philippe Canal, secrétaire départemental du syndicat majoritaire de l’Office national des forêts, le Snupfen :

« Le problème est que pour faire tourner cet énorme cogénérateur, ils vont prélever plus de bois qu’il ne faudrait. Le projet ne part pas de la ressource en bois disponible mais de la nécessité de brûler de la biomasse pour obtenir les subventions. »

Bienvenue à « Notre-Dame-des-Bois »

Le 4 février dernier, quand les bûcherons accompagnés de 80 gendarmes ont débarqué dans le bois de Tronçay pour couper les arbres, Jérôme et sa bande ont compris que les événements basculaient.

Voilà un an et demi que les opposants au projet n’obtenaient que le mépris des politiques et quelques victoires judiciaires. Là, l’emploi de la force leur a rendu un gros service : depuis, l’association Adret Morvan croule sous les dons (200 euros par jour), les adhésions (dix par jour)… et la pétition a déjà reçu plus de 60 000 signatures... alors que le canton de Corbigny compte moins de 5 000 âmes.

Ce dimanche, Jérôme, Muriel, Antonio et les autres le passent sur la ZAD, la « zone à défendre » qu’ils ont créée sur le modèle de celle de Notre-Dame-des-Landes, en bordure du bois de Tronçay, à Sardy-lès-Epiry. Autour d’une tisane bio et d’un far breton, dans cette cabane bien chauffée par un poêle à bois, ils refont le monde et la filière bois en Bourgogne, tout en organisant le grand concert de soutien du 6 avril prochain.

Comme à Notre-Dame-des-Landes, les résistants à un grand projet jugé inutile occupent le terrain physiquement, et sont prêts à s’enchaîner aux arbres le jour où les gendarmes reviendront les couper.

Contrairement à Notre-Dame-des-Landes, ils ne squattent pas un terrain d’où ils risquent d’être expulsés, et ne viennent pas de toute la France, seulement de toute la région.

« Le projet ne pourra pas se faire ici »

Dans les virages incessants de la Nièvre, au volant de sa petite voiture, le président de la communauté de communes du Pays corbigeois, le docteur Jean-Paul Magnon, revient sur l’incident du 4 février.

 

 

Reportage de France 3 Bourgogne

 

Pas un projet d’intérêt public majeur
Défricher le bois du Tronçay, habitat d’espèces protégées, nécessite une autorisation de destruction exceptionnelle et de prendre des mesures compensatoires. Le code de l’environnement dit que cela ne peut se faire que si l’on justifie d’un projet d’intérêt public majeur. Le juge a estimé que ce n’était pas le cas.

Il explique que les services de l’Etat ont préféré « agir vite » face aux opposants : dès que l’arrêté préfectoral autorisant la création d’une zone humide de substitution dans le bois de Tronçay a été publié, il en a décidé l’exécution immédiate.

D’où les gendarmes accompagnant les bûcherons... Et le déclenchement d’une guérilla champêtre simplement parce qu’il fallait créer une mare où seraient déplacées les espèces protégées, que l’usine Erscia va déranger. La justice doit encore se prononcer sur le fond du dossier, mais Jean-Paul Magnon s’avoue « inquiet ». D’autant qu’en face, maître Blanchecotte, l’avocat de l’association Loire vivante, qui a réussi à faire annuler trois arrêtés de suite devant le tribunal administratif de Dijon, l’affirme :

« Le projet ne pourra pas se faire ici, selon moi. On ne comprend pas le forcing des élus pour que le projet n’aille pas ailleurs dans la Nièvre. »

Depuis son bureau de l’Assemblée nationale, Christian Paul, figure du PS local, ancien ministre (de l’Outre-mer) et père de la Wood Valley, s’emporte quand on lui demande pourquoi le projet n’est pas déplacé puisqu’il pose un problème légal de protection de la nature :

« Nier le potentiel de création d’emplois de ce projet c’est vivre hors sol.

Il faut se demander si les installations industrielles doivent exclusivement être positionnées aux abords des grandes agglomérations, ou a-t-on une chance d’en avoir dans les territoires ruraux ? Moi je dis que la réindustrialisation de ce département est d’un intérêt national majeur. »

Les héritiers de Mitterrand tremblent

Cette histoire est en train de prendre des proportions d’« affaire Dreyfus », estime Régis, graphiste à Paris la semaine, Morvandiau le reste du temps. Lui ne met plus les pieds chez les commerçants qui soutiennent le projet Erscia, et ne parle plus à une partie de ses voisins.

Mobilisé contre un projet qu’il juge « symptomatique du mensonge des élus », Régis est écœuré de les voir promettre avec démagogie que l’immobilier va prendre de la valeur, que les classes et des maternités vont rouvrir… pendant que lui se fait traiter de « défenseur des grenouilles ». Il assure que pas mal de gens « sont contre le projet mais n’osent pas le dire », tandis que le maire de Corbigny, Jean-Paul Magnon, jure qu’« une grande majorité est pour ». Pour en convaincre le passant, il a d’ailleurs affiché sur la porte d’entrée de l’hôtel de ville : « Des emplois, vite Erscia. » Car, rappelle-t-il au volant de sa voiture :

« Ce coin de la Nièvre est, en terme de revenu par habitant, plus pauvre que la moyenne de la Bourgogne, elle-même plus pauvre que la moyenne française. »

Daniel, informaticien néorural, s’étonne encore de voir des bleds comme Lormes dotés d’autant de services publics. Ici, les socialistes ont été biberonnés aux méthodes mitterrandiennes, « et dans la galaxie PS, ou au Parc naturel régional du Morvan, ceux qui sont réservés ne le disent pas ».

Pourtant, les potentats locaux commencent à trembler et si la région est acquise à la gauche, il est arrivé, lors de la dernière législative, « ce qui n’arrive jamais : Christian Paul a eu besoin d’un deuxième tour pour être élu ».

Daniel est entré en opposition contre cette classe politique pour laquelle il ne votera plus et estime qu’en rejoignant le combat d’Adret Morvan, il dit :

« Il n’est plus possible de laisser les politiciens décider pour nous. »

Elements de langage, face A et face B

Alors que le soir tombe sur la ZAD, qu’on entend au fond du pré la cabane « boîte de nuit » faire vibrer ses enceintes, Jérôme l’éleveur d’escargots, sort lui aussi ses éléments de langage. Sur une feuille, il fait une colonne « déclare » et une autre « écrit », et commence à pointer les « mensonges » des autorités et des entreprises, mises dans le même sac :

  • « Le rapport d’enquête publique dit que 27 camions passent chaque jour en provenance de la carrière d’à côté, en fait c’est entre 75 et 100. Ils veulent en ajouter 200 de plus chaque jour, ça fera un toutes les trois minutes. »
  • « L’incinérateur est autorisé à brûler 75% de bois “non assimilable à la biomasse”, soit des bois contenant des colles, vernis, peintures, donc des déchets ménagers. »
  • « Quand ils sont venus couper les arbres le 4 février, la préfecture a déclaré qu’ils n’en avait coupés que huit, en fait ils ne comptaient que les gros, mais 80 à 100 sont par terre. »
  • « Erscia dit qu’elle prendra des arbres à 300 km alentour, mais c’est juste pour nous calmer car il aura tout intérêt à se servir dans le Morvan. »
  • « Jacob annonce 5% de subventions mais avec les financements européens, il pourrait aller jusqu’à 15%. »
  • « Les scieries industrielles alentour seront menacées à terme parce que la ressource manquera, ce sera donc autant d’emplois détruits. »
  • « Le cogénérateur n’alimentera pas 24 500 foyers mais 14 000 maximum. »

De son côté, l’industriel estime que les arguments des opposants témoignent qu’ils « vivent dans une bulle », et Pascal Jacob jure :

  • « que la centrale ne brûlera pas de déchets, toxiques, mais des résidus forestiers et des bois en fin de vie collectés en déchetterie, qu’il ne faut pas appeler déchets ;
  • que les filtres à particules existeront à la sortie de l’incinérateur et que la réglementation sera respectée ;
  • qu’il utilisera le train à 30% ;
  • qu’il créera 617 emplois directs et 1 050 au total ;
  • que la ressource en bois est largement disponible et qu’il ne prélèvera que 60 000 m3 par an en Morvan, alors que les trois principales scieries y prélèvent déjà 660 000 m3 ;
  • que l’actionnaire ayant déjà dépensé près de 3 millions d’euros, il ne compte pas se retirer même s’il en reste 113 à trouver auprès des banques (37 étant apportés par les actionnaires et 5 acquis en subventions). »

Du « mieux », plutôt que du « toujours plus »

Dans cette atmosphère technique et délétère, il faut revenir au sujet principal, le bois du Morvan. Et comprendre de quoi est composée cette forêt :

  • une moitié de feuillus, surtout du chêne, du hêtre qui met plus de temps à pousser. On en fait du bois de chauffage et des palettes ;
  • une moitié de résineux, épicéa, douglas, pins sylvestre et maritime.

Cette dernière catégorie est issue de plantations réalisées entre l’après-guerre et les années 70. Ce sont les sapins, qui commencent à arriver à maturité, mais peuvent vivre jusqu’à 100 ans et qu’il n’est donc pas urgent de couper. C’est ce que demande le marché, et ils sont taillés de plus en plus jeunes, pour le satisfaire.

Or, explique Philippe Canal, l’employé de l’Office national des forêts (ONF), à l’heure où les forêts françaises sont en train d’être vues comme des usines dotées d’un combustible, on ne va pas pouvoir tout demander à la forêt.

« Les services rendus par la forêt sont aussi l’eau, la fertilité des sols, la biodiversité, tout cela n’est pas compatible avec une vision industrielle de la forêt. Un douglas puise dans le sol pendant 60 ans, puis l’enrichit, si on coupe à 45 ans, il l’aura appauvri. »

Il fait valoir que 600 hectares (l’équivalent d’un terrain de foot) sont coupés par an en Bourgogne, et que si Erscia se fait, il lui en faudra 2 500 à 3 000... « On aura donc un problème dans dix ans. »

Pascal, éleveur de vaches charolaises (en bio) se demande si les élus ne veulent pas « une ruralité sans nous, avec seulement des agrimanagers, comme ils ont fait avec l’agriculture ».

Finalement, se dit Philippe Canal, derrière la défense affective de la forêt et des paysages du Morvan, il y a peut-être aussi « les idées de la décroissance qui gagnent les esprits : les gens ne veulent pas de toujours plus, mais du mieux ».

 

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 20:08

 

 

Forum Citoyen de la 
 Transition Ecologique et Energétique 

à Villeneuve de Berg (07)                            
Dans la continuité de la lutte contre les gaz et huiles de schiste, 
le Colectif Oui à la Transition Ardèche organise les 
13 & 14 avril 2013  
50 organisations et collectifs sont à l’initiative de cet évènement pour mobiliser l’ensemble des acteurs de la transition énergétique et écologique autour d’une grande manifestation citoyenne et populaire.
Site du Forum TEE 07 : www.oui-transition07.org 
De  5 000 et 10 000 personnes sont attendues pour participer à des ateliers-débats, s’informer, échanger, se fournir en produits naturels et locaux au village des possibles ou encore s’enthousiasmer lors des différents évènements artistiques.
 
Programme disponible sur le site : http://oui-transition07.org/  et dépliant joint.
 
Près d’un hectare de terrain est mis à disposition des différents associations/collectifs/exposants/producteurs/vendeurs sur une 
grande place de Villeneuve de Berg. 
Ce sera le centre d’attraction principal de la manifestation
Nous vous proposons de nous y rejoindre pour faire connaitre vos idées, vos expériences ou encore vos produits.

Deux conditions sont néanmoins nécessaires pour devenir acteurs de cette manifestation :
  • Partager l’éthique du forum : bio, naturel, renouvelable, sobre, local,
  • S’inscrire au plus vite sur :
- Juliette BARD pour le marché naturel et bio
06.30.71.44.81 / 04.75.87.51.90  juliettedeberg@gmail.com
 
- Alain JOFFRE - pour les associations, collectifs, organisations, partenaires
06 75 50 29 86  / 04 75 88 51 48  forumtre07@orange.fr
 
- Nicolas SENIL- pour les éco-artisans
06 08 31 92 88  nicolas_senil@yahoo.fr
 
- Christophe DEININGER-pour les éco-bâtisseurs
09 80 87 46 28 / 06 02 17 47 59 contact@secondeterre.org
 
- Philippe BRILLANT- pour les createurs, innovateurs et les questions générales concernant ce Village des Possibles
06.08.93.31.56      dybloo@orange.fr
 
OUI A LA TRANSITION ENERGETIQUE & ECOLOGIQUE !

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 19:59

 

 

 

Changer ici et maintenant

 

 

 

 

Vendredi 29 Mars

CARREFOUR DES RÉSISTANCES

VOLEM RIEN FOUTRE AL PAIS


Volem rien foutre al païs est un film documentaire français de Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe.

 

 

 

 

Volem rien foutre al païs fait suite à Attention danger travail qui comprenait en particulier les mêmes co-réalisateurs, et part en quête de propositions alternatives expérimentées par des personnes que l’on peut associer, pour la plupart, au mouvement décroissant1. Ces propositions, parmi lesquelles figurent des solutions ouvertement subversives, sont données sans ordre apparent telles des pièces portées au dossier 2 :

  • communautés recherchant l’autonomie des besoins, voire des mécanismes d’économie solidaire :
    • un habitat basé sur des bottes de paille comme matériau de base, comparaison de coûts…
    • les toilettes sèches au compost : une possibilité de dépolluer les cours d’eau à hauteur de 40 % dans les campagnes (dixit l’intervenant)
    • alimentation en eau depuis la rivière en contrebas et un mécanisme de pompage sans énergie induite
    • exemple d’une communauté réunissant des personnes ayant tourné le dos à l’assurance retraite
  • indépendance énergétique du foyer : comment « décrocher » le compteur EDF
  • séquence, évoquant celles de Attention danger travail, dans un Job center britannique présentant un chômeur chronique qui revendique farouchement l’unemployment en tenant tête à son interlocuteur.
  • Mouvement Okupa à Barcelone (occupation de logements laissés durablement vacants)
  • collectif Dinero gratis à Barcelone (prônant l’escamotage de denrées alimentaires dans les grands magasins de centre-ville par le biais de happenings)
  • éloge de la simplicité volontaire dans les modes de vie, en lieu et place d’une posture d’affirmation politique radicale conventionnellement attendue (type lutte des classes).

Comme l’indique la présentation qui figure sur la jaquette du DVD, ce documentaire se propose de montrer quelques expériences concrètes de réappropriation, qui allient dimensions critiques et subversives d’une part, alternatives et constructives d’autre part :

« Mis en demeure de choisir entre les miettes du salariat précaire et la maigre aumône que dispense encore le système, certains désertent la société de consommation pour se réapproprier leur vie. Ni exploitation, ni assistanat ! clament-ils pour la plupart. Ils ont choisi une autre voie, celle de l’autonomie, de l’activité choisie et des pratiques solidaires… »

Comme tous les vendredi à 19h apéro repas tiré du sac sur le zinc puis projection à 20h.

 


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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 22:34

 

 

Rassemblement Jeudi 28 mars à 18h devant le siège du PS

 


                                           Communiqué de presse :

                                   UN ANI QUI VOUS VEUT DU MAL

                  Soit plus de flexibilité et de sécurité pour le patronat :
                    

 Le 11 Janvier, le patronat et quelques syndicats minoritaires ont signé un accord qui entérine les pires pratiques patronales en matière de licenciements.
 Les ''nouveaux droits’’ facilement contournables et défendus par les signataires ne sont en fait que des revendications patronales. En revanche, les reculs sont lourds, ils permettront aux employeurs de développer le chantage aux suppressions d’emplois et la diminution des garanties sociales par la remise en cause des accords de branches, l’extension du contrat intermittent, le développement de l’intérim avec la taxation des CDD courts, la généralisation de la couverture santé au profit des assurances privées, l’inscription de la mobilité dans le code du travail, la simplification du licenciement économique, la restriction du pouvoir des juges ou encore la réduction du délais de contestation après la rupture d’un contrat de travail…
 Aujourd'hui le gouvernement, soutenu par l'UMP, veut transposer cet accord dans une loi soumise au vote du Parlement le débat parlementaire commence le 2 Avril,
Pour réagir face à la menace d’un nouveau recul social, les organisations qui soutiennent l’appel “UN ANI qui vous veut du mal'' signataires de ce communiqué appellent l’ensemble des salariés et des privés d’emplois à se rassembler devant la permanence du parti socialiste le jeudi 28 mars 2013 dès 18h et demandent à être reçues par le secrétaire départemental. (Au 1195, avenue du Maréchal Juin à Nîmes).

Le COLLECTIF GARDOIS contre l'ANI:   ATTAC - SOLIDAIRES - ALTERNATIFS - GA - NPA - PG .....

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 22:21

 

 

Médiapart - Blog

 

 

Hier les déboulonneurs ont été une nouvelle fois relaxés par le tribunal de Paris pour leurs barbouillages de panneaux publicitaires. Le tribunal justifie leur action de désobéissance civile par le danger que représente la publicité pour la société, et cite l'article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen sur la liberté d'expression.

 

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La justification par « l'état de nécessité »

Les déboulonneurs se saisissent des procès que leur fait JCDecaux pour fair le procès public de la publicité. Ce type de défense offensive détourne la force de l'attaquant contre lui-même, mais en plus il s'appuie sur le droit pour légitimer son action "illégale". Lorsqu'une personne se trouve dans un danger tel qu'il n'a pas d'autre moyen d'y répondre qu'en enfreignant la loi, les tribunaux justifient son acte : typiquement une personne démunie qui vole ou squatte par nécessité est relaxée même si le délit est constaté. Les désobéissants agissent pour que les tribunaux reconnaissent que les dangers environnementaux (OGM, nucléaire) ou sociaux (publicité, etc.) les mettent face à un « état de nécessité ».

Toute l'affaire consiste à convaincre le juge « que celui qui a enfreint la loi l’a fait pour répondre à un danger actuel ou imminent, menaçant lui-même ou autrui, et qu’il a utilisé des moyens proportionnés à l’intérêt à défendre »1. Pour le démontrer les Déboulonneurs convoquent différents témoins : d'une part des scientifiques qui attestent des manipulations psychologiques et neurologiques des publicités, et des graves dommages qu'elles produisent au niveau sanitaire ; et d'autre part des élus qui témoignent du puissant lobbying des publicitaires sur les élus, et des énormes difficultés à faire appliquer (sinon à renforcer) les réglementations existantes en matière d'affichage publicitaire.


Le tribunal de Paris reconnaît le danger publicitaire

Il y a un an le tribunal de Paris n'avait pas osé reconnaître explicitement ces dangers, mais, sensible à la gravité de la situation, il avait trouvé un autre moyen de relaxer les Déboulonneurs : la liberté d'expression face à l'imposition de la publicité dans l'espace public. La Cour d'appel était revenue sur cette décision innovante, et les avait condamnés à 200 €.

Cette fois le tribunal va plus loin : il ré-insiste sur la liberté d'expression mais surtout il reconnaît l'état de nécessite dans lequel se trouvent les citoyens anti-pub. Il affirme par là que le danger sanitaire que fait peser la publicité sur la société est immédiat et important, mais aussi qu'il y a un dysfonctionnement dans notre démocratie et que les méthodes classiques d'interpellation des pouvoirs politiques sont inopérantes. Pour cette raison il relaxe les accusés et déboute le publicitaire JC Decaux de sa demande de dommages et intérêts.


Les désobéissants, défenseurs des « intérêts moraux supérieurs » de la société

Il arrive de temps à autres que les tribunaux de première instance reconnaissent l'état de nécessité où se trouvent des personnes démunies ou des activistes dénonçant un danger social. Ainsi le tribunal correctionnel d’Orléans avait relaxé 49 Faucheurs Volontaires en 2005. Les Cours d'appel, qui ont souvent une vision plus conservative du droit, tendent à revenir sur ces jurisprudences progressistes. Jusqu'à ce que l'une d'entre elle avance et « consacre une jurisprudence », comme la Cour d'appel de Colmar lorsqu'elle reconnût en 1957 qu'on ne saurait limiter l'application de l'état de nécessité « à la défense d’intérêts matériels fussent-ils vitaux; qu’on doit l’étendre à la protection des intérêts moraux supérieurs ».

Il ne reste qu'à reconnaître que ces désobéissants sont les défenseurs des « intérêts moraux supérieurs » de la société...


Le refus de prélèvement ADN pour barbouillage justifié

Une autre avancée : la police avait voulu soumettre les déboulonneurs à un prélèvement ADN pour leur acte de "barbouillage". 252810-gf.jpg         Ils s'y étaient refusés comme de nombreux activistes qui dénoncent ce fichage social. Ils encouraient une condamnation « pour refus de prélèvement ADN ». Mais le procureur lui-même, ayant requalifié le barbouillage en dégradation légère, reconnaissait que ce prélèvement quasi-automatique par les policiers n'avait aucune raison d'être. Le tribunal l'a suivi et a relaxé les déboulonneurs de cet autre chef d'accusation.


Une perche tendue au gouvernement par les déboulonneurs et le tribunal

Les déboulonneurs annoncent dans leur communiqué de presse : "Cet état de fait nous autorise à exiger un rendez-vous d’urgence avec le gouvernement. Mme Batho, ministre de l’Écologie, qui déclarait récemment que le Grenelle de l’Environnement n’avait été qu’une opération de communication n’a d’autre choix que de rouvrir ce dossier extrêmement mis à mal par ses prédécesseurs sous la pression des afficheurs. Elle montrera ainsi que le changement des pratiques politiques est à l’œuvre."2

 

1 Cf. art. 122-7 du code pénal. « Aujourd’hui, le droit définit l’état de nécessité comme un « fait justificatif » d’une infraction pénale et considère que celui qui a enfreint la loi pour défendre un intérêt social supérieur, sans aucun intérêt pour lui-même, ne saurait être sanctionné » explique Me François Roux, l'avocat de nombreux désobéissants. F. Roux, « De l’état de nécessité à la désobéissance civile », Libération, 3/07/2006

2http://www.deboulonneurs.org/article652.html

 

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Vous pouvez retrouver les articles de la Rotative et ses recherches sur les stratégies judiciaires et le Jujitsu politique sur son site : larotative.org


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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 20:40

 

Rue89 - Tribune

 

26 mars 2013 - 18:26 - par Tribune

 

Je suis artiste et j’avais un concert dans une commune près de Lyon, le samedi 23 mars au soir. J’ai donc pris le train dimanche matin, à la gare de Lyon Part-Dieu. Mais voilà que je constate sur les écrans d’informations qu’il n’y a plus de destination « Paris » mais « Manif pour tous ». C’était le nom de mon train.

Apparemment, c’est un service payant de la SCNF, ouvert à tous. Des annonces précisaient que des wagons étaient réservés aux manifestants. Dans mon wagon, il y avait une majorité d’entre eux.

 

écran SNCF manif pour tous

Photo prise par Emilie, à Lyon Part-Dieu, le dimanche 24 mars.

Il y avait des familles, beaucoup d’enfants. Certains portaient leur sweat à capuche censé faire « cool » ; des stickers « Manif pour tous » ; ils avaient des pancartes près d’eux.

 

« Les mosquées qu’il faut interdire »

L’ambiance était celle qui précède souvent une manifestation, ils étaient grisés un peu comme des supporters qui se rendent à un match. Festive d’une certaine façon. Mais moi je l’ai trouvée très hostile. Un membre de mon groupe est gay, je le suis aussi, mais honnêtement, on s’en fiche un peu. Je pense que les propos que j’ai entendus étaient choquants à tous égards : ça a complètement dérapé. J’ai entendu des propos haineux et qui n’avaient rien à voir avec le mariage gay. Par exemple, sur « les mosquées qu’il faudrait interdire,comme en Suisse » (sic).

C’était horrible parce qu’il n’y avait pas moyen d’y échapper. Dans le wagon restaurant, j’ai sorti mon porte-monnaie, sur lequel il y a un autocollant pro-mariage gay. On m’a lancé des regards terribles.

Ma batteuse, elle, n’a pas supporté certaines conversations, elle s’est lancée dans l’une d’elle, sur le pape, l’Eglise… Bon, ça a tourné au vinaigre, les voyageurs à côté de nous qui allaient manifester, ont calé des pancartes dans l’allée pour ne plus nous voir.

 

Nous nous sommes embrassées

Ma petite amie est venue me chercher à la gare, à Paris. Nous ne nous étions pas vues depuis longtemps, et comme n’importe quel couple, nous nous sommes embrassées. Je ne vous raconte pas dans le détail les réflexions qu’on s’est pris dans la figure : « Rentrez chez vous ! Partez ! »

Moi je n’étais pas là pour chercher l’embrouille… On s’est éloignées.

Moi je ne me rends jamais à ce type d’événements, je n’ai jamais envie de voir ça, même par curiosité ou pour confronter les points de vue. Là, j’ai vraiment eu le sentiment d’être prise au piège, ça a été l’enfer pendant deux heures et jusque sur les quais de la gare : la SNCF a permis tout ça, je n’ai pas compris, je me demande jusqu’où elle peut autoriser les choses.

 

Témoignage d’Emilie, 31 ans, voyageuse entre Lyon et Paris, également connue sous son nom d’artiste Milkymee.


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