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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 17:56

 

Médiapart

                                                                                                                                                                                                                                  Lire aussi

                                                                                                                                                                                                            L’Association des amis de Nicolas Sarkozy ne porte décidément pas chance au maire et député UMP de Nice, Christian Estrosi. Trois mois après l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « détournement de biens publics » faisant suite aux révélations de Mediapart, le procureur de Nice vient à nouveau d’être saisi pour des « faits susceptibles d’être qualifiés de prise illégale d’intérêts et de concussion »

Adressé par courrier recommandé le vendredi 19 avril, ce signalement, déposé au titre de l’article 40 du code pénal, est cosigné par la conseillère municipale PS de Nice, Frédérique Grégoire-Concas, et le responsable de l’association anti-corruption Anticor 06, Jean-Christophe Picard. Tous deux mettent en cause les conditions de financement du grand rassemblement organisé par les Amis de Nicolas Sarkozy, les 24 et 25 août 2012, à Nice.

 

MM. Estrosi et Sarkozy 
MM. Estrosi et Sarkozy© Reuters

À la demande de l’association organisatrice, la mairie de Nice avait en effet mis à disposition, pendant deux jours, le jardin public des Arènes de Cimiez, un quartier chic de la ville. La police municipale avait également été déployée afin de sécuriser la manifestation. « Coïncidence : il se trouve que Christian Estrosi est justement… le secrétaire général de l’association des Amis de Nicolas Sarkozy », souligne Jean-Christophe Picard.

Une « coïncidence » qui n’avait pas non plus échappé à Frédérique Grégoire-Concas, qui avait profité de sa qualité d’élue pour demander quelques éclaircissements à l’édile niçois. « J’en ai marre que les élus se comportent avec les biens de leur collectivité comme si c’étaient les leurs, explique-t-elle à Mediapart. En gros, c’est : on a besoin d’organiser quelque chose pour l’UMP, on vient à Nice parce que c’est chez nous. Et on oublie les règles qu’on avait soi-même établies pour les autres. »

Dans un courrier daté du 12 octobre 2012, le directeur de cabinet de Christian Estrosi, Anthony Borré, avait répondu à l’élue socialiste que « la mise à disposition de cet espace public (avait) été réalisée dans les même conditions que celles dévolues traditionnellement aux associations à but politique à savoir la gratuité de la mise à disposition du site et la facturation d’une redevance pour l’établissement d’une zone de chalandise ». Quant à la police municipale, elle était effectivement intervenue « conformément à l’article L2212-2 du Code général des collectivités territoriales ».

Mais pour Frédérique Grégoire-Concas et Jean-Christophe Picard, cette réponse est loin d’être satisfaisante. D’autant qu’une délibération du conseil municipal de Nice, datée du 19 décembre 2008, stipule que la gratuité d’occupation ou d’utilisation pour les associations est conditionnée au fait que « cette occupation ne génère aucune recette ». « Or lors du rassemblement des Amis de Nicolas Sarkozy, “chaque parlementaire a (…) dû contribuer à hauteur de 35 euros au financement du dîner”, indiquent les requérants, citant un article de Rue 89. En outre, de nombreux produits dérivés étaient en vente : casquettes, T-shirts, canotiers… Il y a donc incontestablement eu des rentrées d’argent ! » 

« Ainsi, en sa qualité de maire de Nice, M. Christian Estrosi a décidé – en dehors de toute délibération l’y autorisant – de mettre gratuitement à disposition de l’Association des Amis de Nicolas Sarkozy, d’une part, une partie du domaine public (le Jardin des Arènes de Cimiez) et, d’autre part, des agents publics (des policiers municipaux) », poursuivent-ils.

 

Rassemblement des Amis de Nicolas Sarkozy à Nice 
Rassemblement des Amis de Nicolas Sarkozy à Nice© Agence Publics

Contacté par Mediapart, le directeur de cabinet du maire de Nice, Anthony Borré, assure que dans « ce dossier, sur lequel Madame Grégoire-Concas tente de faire de l’agitation politicienne et malvenue, les choses ont été faites dans les règles administratives et juridiques de la ville ». « La mairie a pris un arrêté, comme elle le fait pour toutes les manifestations, ajoute-t-il. Les lieux n'ont pas été privatisés et sont restés ouverts au public. Cette mise à disposition s'est faite à titre gracieux, comme nous le faisons chaque année pour le parti communiste (pour la version niçoise de la fête de l'Huma ndlr). La seule partie payante pour les associations, c'est le stand où sont vendus les produits dérivés. Il faisait 12m2 pour l'association des Amis de Nicolas Sarkozy et il a fait l'objet d'une facture. »

Mi-octobre, Frédérique Grégoire-Concas et Jean-Christophe Picard s’étaient déjà adressés au préfet des Alpes-Maritimes, Christophe Mirmand, lui demandant de bien vouloir intervenir pour que l’association « s’acquitte de la redevance d’occupation du domaine public ». Leur courrier étant resté sans réponse, ils se tournent aujourd’hui vers la justice. « Il n’est pas normal que l’argent public serve à payer ce genre de raout, concluent-ils. Les contribuables niçois ne sont pas tous les amis de Nicolas Sarkozy ! »

 


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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 17:54

 

Médiapart

 

 

« En finir avec les institutions de la cinquième République et (...) redonner du pouvoir aux citoyens et aux citoyennes dans tous les domaines de la vie politique et économique »: une soixantaine d'économistes de différents horizons expliquent ici pourquoi il soutiennent « la marche citoyenne du 5 mai 2013 ».

 


 

L’affaire Cahuzac est révélatrice d’une République à bout de souffle. La défiance vis-à-vis des institutions et la conviction que les responsables politiques sont devenus impuissants face à la crise – quand ils ne sont pas corrompus – minent le régime et conduisent un nombre croissant de nos concitoyens à se réfugier dans l’abstention, voire, pour une partie, à rechercher des boucs émissaires et à adopter les discours ethnicistes de l’extrême droite. Les racines de cette situation touchent à la fois à la soumission des gouvernements à la logique du capitalisme financiarisé, à leur adhésion à une construction européenne qui se fait contre les peuples, à la nature antidémocratique des institutions de la cinquième République et à l’endogamie entre les milieux d’affaires et les hauts responsables au pouvoir. Aussi, le basculement de certains de ces responsables politiques dans la délinquance financière ou fiscale n’est pas la dérive personnelle de quelques moutons noirs, mais bien le prolongement logique du sentiment d’irresponsabilité et de toute-puissance qui habite cette nouvelle oligarchie politico-financière. Les appels à la morale individuelle et à plus de transparence ne seront donc qu’un emplâtre sur une jambe de bois si des mesures à la hauteur de la situation ne sont pas prises.

Sur le plan économique, la première est d’arrêter les politiques d’austérité : désastreuses socialement, elles sont stupides économiquement, étant incapables même de répondre à l’objectif qu’elles se sont fixé, la réduction des déficits. La deuxième est d’en finir avec la domination des marchés financiers sur la vie économique et sur la société, ce qui passe par un contrôle social des banques, la séparation organisationnelle stricte entre banques d’affaires et banques de dépôts, l’interdiction des produits financiers à risque et des activités spéculatives (en particulier l’interdiction des transactions financières avec les paradis fiscaux) et la création d’un pôle public financier. Il s’agit aussi d’engager une répartition plus égalitaire du revenu national par une augmentation de la part des salaires dans la valeur ajoutée, et une réforme fiscale d’ampleur redonnant en outre des marges de manœuvre à la puissance publique. Bref, c’est une tout autre politique économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et la transition écologique qu’un gouvernement de gauche se devrait de mettre en œuvre.

Elle devrait s’accompagner d’une bataille à l’échelle européenne pour la refondation de l’Europe. La sacralisation de la liberté de circulation des capitaux et l’interdiction pour la BCE de financer les États ont donné aux marchés financiers un véritable pouvoir de veto sur les décisions des institutions démocratiquement élues, pouvoir qu’ils exercent via les attaques spéculatives et le chantage à la délocalisation. En finir avec cette situation et donner aux peuples d’Europe la maîtrise de leur destin doit être l’objectif de tout gouvernement de gauche. Nul doute qu’un gouvernement qui engagerait un tel processus aurait un écho considérable et trouverait nombre d’alliés parmi les peuples étranglés par les politiques actuelles.

En France, il s’agit d’en finir avec les institutions de la cinquième République et de redonner du pouvoir aux citoyens et aux citoyennes dans tous les domaines de la vie politique et économique. Face à la profondeur de la crise politique, économique et écologique, la perspective du passage à une sixième République – par le biais d’un processus constituant impliquant tous les citoyens – est à l’ordre du jour. La démocratie à tous les niveaux de décisions, voilà l’essence de la sixième République. Elle devra, notamment, permettre à la souveraineté populaire de franchir la porte des entreprises. Aujourd’hui, les actionnaires sont les seuls à décider de la conduite des entreprises, alors que ce sont les travailleurs qui créent la richesse. Pour rompre avec cette situation, il faut donc étendre de manière très importante les droits des salarié-es, notamment donner au Comité d’entreprise un droit de veto sur les décisions stratégiques et créer un statut du salarié qui permettra la mise en place d’une sécurité sociale professionnelle. Et, pour les secteurs de l’économie qui relèvent directement de l’intérêt général, l’arme de la nationalisation sous contrôle démocratique pourra et devra être utilisée.

Le manque d'indépendance et de pluralisme dans le traitement médiatique de l’information économique est un obstacle à la réappropriation par le peuple de la politique économique. L’idéologie néolibérale étouffe toute possibilité de débat démocratique éclairé et argumenté. Dans l’enseignement et la recherche, la domination de l’école de pensée néoclassique a été instituée, en contradiction fondamentale avec l’esprit scientifique qui suppose la possibilité de remise en question des théories. Alors qu’il est de plus en plus évident que les politiques néolibérales nous conduisent à la catastrophe économique et écologique, il devient d’autant plus urgent de permettre l'épanouissement des recherches qui se placent hors du cadre de pensée de l’orthodoxie actuelle.

Pour toutes ces raisons, nous, économistes, soutenons la marche citoyenne du 5 mai 2013 pour une sixième République, contre la finance et l’austérité.

Signataires

Louis Adam, commissaire aux comptes

Daniel Bachet, université d'Evry; Philippe Batifoulier, université Paris ouest; Nicolas Beniès, université populaire de Caen; Mathieu Béraud, université de Lorraine; Eric Berr, université Bordeaux IV; Jacques Berthelot, ex INP de Toulouse; Pierre Bezbakh, Paris Dauphine; Boris Bilia, statisticien-économiste; Pierre Bitoun, INRA; Frédéric Boccara, université Paris XIII; Marc Bousseyrol, Sciences Po Paris; Mireille Bruyère, université Toulouse 2;

Claude Calame, EHESS; Christian Celdran, Economistes atterrés; Gabriel Colletis, professeur de sciences économiques université de Toulouse 1; Pierre Concialdi, économiste-sociologue; Laurent Cordonnier, université Lille 1; Jacques Cossart, économiste du développement;

Jean-Paul Domin, université de Reims; Guillaume Etievant, expert auprès des CE; Bernard Friot, IDHE Paris Ouest; 

Maryse Gadreau, professeur émérite à l'université de Bourgogne; Jean Gadrey, université Lille I; Véronique Gallais, économiste; 
Jacques Généreux, Sciences Po Paris; Patrick Gianfaldoni, UAPV; Jean-Pierre Gilly, professeur émérite université de Toulouse; Pierre
Grou, université Versailles Saint-Quentin; Alain Guery, EHESS; Bernard Guibert, administration économique;

Jean-Marie Harribey, université Bordeaux 4; Michel Husson, économiste; Sabina Issehnane, université Rennes 2; Andrée Kartchevsky, URCA; Pierre Khalfa, syndicaliste, membre du Conseil économique, social et environnemental;

Dany Lang, université Paris 13; Pierre Le Masne, université de Poitiers; Philippe Légé, université de Picardie;

Marc Mangenot, économiste; Jonathan Marie, maître de conférences, université Paris 13; Christiane Marty, économiste; Pierre
Mascomere, actuaire consultant; Gustave Massiah, économiste, école d'architecture de paris La Villette; Jérôme Maucourant, économiste; Thierry Méot, statisticien; François Morin, professeur émérite;

Nolwenn Neveu, professeure agrégée de sciences économiques et sociales; Gilles Orzoni, Ecole polytechnique;

Dominique Plihon, université Paris 13; Nicolas Prokovas, université Paris 3; 

Christophe Ramaux, université Paris I; Jacques Rigaudiat, ancien conseiller social des Premiers ministres Rocard et Jospin; Gilles Rotillon, université Paris-Ouest; Jean-Marie Roux, économiste; 

Robert Salais, Ecole normale supérieure de Cachan; Catherine Samary, université Paris Dauphine; 

Dominique Taddéi, ancien président d'université, ancien Président de la Caisse des dépots et consignations; Bernard Teper, Réseau Education Populaire; Stéphanie Treillet, économiste;

Sébastien Villemot, économiste; Philippe Zarifian, professeur Université Paris Es

 

 

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 17:49

 

 

Rue89 - Arrêt sur images 19/04/2013 à 10h35

Arretsurimages.net"
Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

 

On ne sait plus trop, ces temps-ci, au milieu de quelle apocalypse on va se réveiller. Ce matin, c’est un pugilat à l’Assemblée. Une belle baston de bal du samedi soir. Qui a tapé qui ? Qui a mal regardé qui en premier ? La chose est confuse, monsieur le commissaire. Paraîtrait qu’un technocrate du ministère de la Justice, assis au banc du gouvernement derrière Christiane Taubira, aurait ricané (ou soupiré, les témoignages divergent) tandis qu’un député UMP condamnait la sauvage répression policière qui s’est abattue sur les manifestants anti-mariage pour tous, devant l’Assemblée.

 


A l’Assemblée, dans la nuit du 18 au 19 avril 2013 (via @Whainot)

 

Un ricanement ? Un soupir ? Christian Jacob hurle au sacrilège. Une poignée d’UMP en furie descendent vers le banc du gouvernement. Claude Bartolone suspend la séance. Bien malin : les caméras cessent instantanément de tourner, l’endroit tourne au coupe-gorge, à la zone de non-droit, on n’aura donc pas la vidéo de la baston. D’après les enquêteurs les plus sagaces, un huissier aurait pris un coup de poing.

C’est bien malin. Des députés qui « tweetent », des journalistes parlementaires qui retweetent, des manifestants qui livetweetent les coups de matraque (il ne manque que les CRS), une mobilisation nocturne sans faille devant la Chaîne parlementaire, et au cœur de la tourmente, au banc du gouvernement pendant un débat sur le mariage gay, subsistent des angles morts. Heureusement, les enquêteurs disposent d’une photo qui devrait pouvoir permettre de rapides progrès des investigations. A noter que les suspects, heureusement, ne portent ni casquette ni capuche.

Ce n’est pas en Russie, c’est en France

« Des scènes que l’on a plutôt l’habitude de voir au Parlement russe », soupire Mickaël Thebault, qui présente le journal de 8 heures sur France Inter. Ô magnifique fierté française. Opiniâtreté à refuser de voir ce qui crève pourtant les yeux. Un délinquant cynique au gouvernement, ce n’est pas en Russie, chère « FranceInter », c’est en France (à propos, le dossier de la fausse déclaration de patrimoine de Cahuzac a-t-il été transmis à la justice par la commission croupion idoine ? On ne sait toujours pas).

L’évasion fiscale sport national des oligarques, les impôts-passoire, ce n’est pas en Grèce, c’est en France. Des ivrognes furieux au Parlement, ce n’est pas en Ouzbékistan, c’est en France. Une police, une justice, une armée, un système de soins, qui de restrictions en restrictions tombent en ruines, ce n’est pas en Afrique, c’est en France. Une extrême droite homophobe qui ratonne dans les bars gays, ce n’est pas en Pologne, c’est en France. Le coup de poing de l’Assemblée n’est qu’une pièce supplémentaire de ce puzzle dont on refuse de nous montrer l’assemblage.

 

Publié initialement sur
Arretsurimages.net
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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 17:37

 

Rue89 - Tribune 19/04/2013 à 18h56

L’ours Lune, victime de la médecine traditionnelle chinoise
Michèle Jung | Animals Asia

 


Plus de 10 000 ours noirs asiatiques sont enfermés à vie dans de minuscules cages pour y être ponctionnés deux fois par jour : leur précieuse bile – recueillie par des cathéters plantés à vif – est vendue jusqu’à 400 dollars les 100 ml pour la médecine traditionnelle.

Ces ours sont enserrés dans des corsets de fer qui maintiennent le cathéter dans leur foie. « Ce genre de pratiques cruelles remonte à plus de vingt ans », estime Fang Shuting, directeur de l’Association chinoise de médecine traditionnelle chinoise. Il assure qu’il y a un grand malentendu entre les médias et le public au sujet du processus d’extraction de la bile d’ours.

Les fermiers qui exploitent ces animaux dans l’enfer des « fermes à biles » sont eux-mêmes exploités par des industriels sans scrupules.

Des vertus aphrodisiaques

C’est un commerce très juteux, qui rapporte des millions de dollars à quelques industriels qui jouent de la naïveté des hommes. La légende qui entoure ce produit est tenace parce qu’ancienne et peu d’utilisateurs savent réellement ce qu’endurent les animaux.

 

 

STOP ANIMAL CRUELTY

Reportage dans une ferme

 

 

La bile est consommée pour ses vertus supposées aphrodisiaques mais peut être remplacée par des produits de synthèse déjà connus et utilisés, sans nocivité pour l’homme. La pharmacopée de la médecine traditionnelle permet en effet de substituer à la bile d’ours des herbes.

La bile est aujourd’hui répandue dans le monde entier, on la trouve sous forme de liquide en flacon ou le foie séché de l’ours est vendu entier. Cet ours – appelé ours Lune pour la marque naturelle blanche sur son poitrail – est protégé par la Convention de Washington et la vente de ses organes est prohibée mais des Asiatiques les ramènent dans leur bagage à l’insu des Douanes. On en trouve ainsi en vente – sous le manteau – dans certaines officines privées à Paris et dans d’autres grandes (ou moins grandes) villes françaises. J’en ai moi-même trouvé à vendre à… Gap (Hautes-Alpes) !

Qu’attend la fédération nationale de médecine traditionnelle française pour se positionner officiellement contre cet abject commerce ? Il faudrait rappeler à la communauté chinoise que l’ours Lune, menacé d’extinction, n’a que trop souffert de ces pratiques hors d’âge.

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:53

 

Par Challenges.fr

 

Créé le 18-04-2013 à 09h52 - Mis à jour à 18h20
Challenges.fr

 

Hostile à l'instauration d'un salaire minimum imposé à l'ensemble des entreprises allemandes, la chancelière justifie son refus en pointant du doigt les dégâts du SMIC dans les autres pays.

 

 

 

Plus de 8 Allemands sur 10 estiment qu'Angela Merkel fait plutôt bien son travail. François Hollande ne satisfait qu'un quart des Français. (PEDERSEN/ALL OVER PRESS NORWAY/SIPA)

Plus de 8 Allemands sur 10 estiment qu'Angela Merkel fait plutôt bien son travail. François Hollande ne satisfait qu'un quart des Français. (PEDERSEN/ALL OVER PRESS NORWAY/SIPA)

 

Sur le même sujet

 

Pour Angela Merkel, le salaire minimum n'a de sens que négocié branche par branche. La chancelière allemande a donc redit ce jeudi 18 avril son opposition ferme à un salaire plancher généralisé, dans un entretien au quotidien populaire Bild Zeitung.

Et pour justifier son refus, elle n'a pas hésité à tacler les pays qui, comme la France, ont instauré un Smic. C'est, selon Angela Merkel, la "raison" qui explique que "de nombreux pays en Europe ont un taux de chômage bien plus élevé que chez nous, du fait que les salaires et le rendement ne sont pas en rapport".

Un argument qui peut faire mouche auprès de l'électorat alors qu'avec un taux de 6,9%, l'Allemagne connaît actuellement un chômage proche de son niveau le plus bas depuis la Réunification en 1990. Dans son interview, la chancelière insiste d'ailleurs sur le fait qu'en Allemagne, "l'inégalité des revenus a décru ces dernières années parce que jamais depuis 20 ans, le nombre de personnes bénéficiant d'un travail n'a été aussi élevé". 

 

Flexibilité par région

Le nein définitif d'Angela Merkel à "un salaire minimum généralisé imposé par les politiques" intervient en pleine campagne électorale. Début mars, grâce à un changement de majorité, le Bundesrat, qui représente les seize Etats régionaux, a approuvé une proposition de loi du SPD visant à instaurer un salaire minimum horaire de 8,50 euros, applicable dans tout le pays.

Le Bundestag, chambre basse du parlement allemand, où les partis de la coalition gouvernementale conservatrice et libérale ont la majorité, doit se encore pencher sur ce projet de loi qui, selon toute vraisemblance, sera rejeté.

En Allemagne, il n'existe pas de salaire minimum applicable à tous les salariés, mais les partenaires sociaux ont la possibilité d'en fixer, région par région et secteur par secteur: c'est déjà le cas pour le BTP, le personnel d'entretien ou encore les peintres en bâtiment.

Pour pallier les éventuelles dérapages dans certains métiers, les conservateurs (CDU et branche bavaroise CSU) de Angela Merkel veulent introduire un salaire minimum obligatoire dans les secteurs qui en sont encore dépourvus.

(Avec AFP)

 

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:46

 

http://raoni.com/actualites-661.php

 

 

 

 

 

L'ASSAUT DU CONGRES BRESILIEN PAR LE CACIQUE RAONI ET 300 INDIGENES PORTE LES GERMES D'UN "PRINTEMPS INDIEN"

L'ASSAUT DU CONGRES BRESILIEN PAR LE CACIQUE RAONI ET 300 INDIGENES PORTE LES GERMES D'UN

Le Chef Raoni et 300 indigènes ont fait plier le président de la Chambre après l'irruption historique dans la plénière du Congrès - photo O Globo

Le rassemblement Avril indigène (Abril Indigena) qui se tient à Brasilia du 15 au 19 avril 2013, a pris la tournure d'une mini-révolution mardi 16/04 lorsque près de 300 indiens, dont le Cacique Raoni, ont envahi au Congrès la chambre des députés en plein débat parlementaire. L'évènement à secoué le Brésil et le pouvoir en place, qui s'évertuait jusqu'ici à faire la sourde oreille quant aux revendications des peuples autochtones sur leurs propres terres. Un groupe de travail incluant parlementaires et leaders indigènes a été créée en urgence. Aujourd'hui, 18 avril, le Cacique Raoni doit rencontrer pour la première fois la présidente Dilma Rousseff avec 9 autres représentants indigènes.

2013, un Printemps Indien ?

 Impressionnant rassemblement de près de 600 leaders issus de la diversité ethnique des peuples indigènes du Brésil, l’Abril Indigena (Avril Indigène) a peut-être planté les germes d'un "printemps indien" lorsque, ce mardi 16 avril 2013 vers 10h30,  la moitié d'entre eux ont pris d'assaut en chantant et en dansant la salle plénière de la Chambre des Députés, à Brasilia, au beau milieu des débats. Cette manifestation pacifique, qu'il faut bien qualifier d'historique, à provoqué un véritable mouvement de panique parmi les députés dont la débandade a beaucoup fait jaser. Tambours, massues, bâtons et lances à la main, les indigènes ont informé qu’ils ne sortiraient pas tant que le président Alves ne les auraient pas écouté. La session ordinaire à été arrêtée... 



"Avril Indigène" 

 C'est le plus grand événement annuel organisé au Brésil par les mouvements indigènes, "Avril Indigène" dénonce la dégradation galopante en matière de respect des droits des peuples autochtones. Cette mobilisation nationale appelée par les organisations autochtones et indigènes vise, chaque année, à réaliser pendant le mois d'avril des débats, des séminaires, des activités et des manifestations dans différentes régions du Brésil, et assure la continuité du Campement "Terre Libre" (Acampamento Terra Libre), dressé sur l'Esplanade des ministères à Brasilia, la capitale fédérale du Brésil. 

En trois ans, "Avril indigène" a produit des documents et résolutions qui se rapportent aux grands axes de revendication du mouvement indigène, à savoir:

- la régularisation des terres indigènes, 

- la santé et l'éducation différenciée, 

- la gestion durable des terres autochtones 

- les menaces sur les droits constitutionnels des peuples autochtones, 

- la préservation du patrimoine culturel de ces peuples.


Ce rendez-vous annuel permet aux peuple indigènes d'interpeller de manière forte et donc audible le pouvoir brésilien et en particulier d'écorner l'image d'Epinal d'une oeuvre politique du président Lula sans aucune ombre au tableau. Les populations indigènes du Brésil ont en effet été les principaux dommages collatéraux. 'Avril Indigène' expose de façon structurée les fondements de leur résistance à un projet de colonisation qui reste à ce jour déguisé en néolibéralisme, qui soutient la violence, la concentration des terres et de la richesse, la discrimination ce celui qui est différent, et travaille principalement à restreindre les droits des peuples autochtones constitutionnellement garantis, après tant d'années de lutte.*


L'édition 2013 d'Avril Indigène se tient dans un climat tendu en raison de l'offensive de la bancada ruralista (un front parlementaire qui agit pour la défense des intérêts des proprietaires ruraux expansionnistes) au Congrès national, de la mise en place de mesures d'exception par la présidence de la République (propositions de changements constitutionnels quant au droit à la terre,  publication d'une ordonnance permettant l'utilisation de la Force nationale contre des communautés s'opposant à la construction de grandes entreprises ou structures, tels les grands barrages), et d'une mobilisation de la population sans précédent pour soutenir le peuple Guarani-Kaiowa, récemment menacé d'expulsion de leur propres terres.


Les 600 représentants indigènes du Brésil présents sont donc venus participer à Brasilia, à la "semaine de l'Indien", temps fort d'Avril Indigène,  non pas pour célébrer une date leur étant dédiée (le 19 avril est décrétée au Brésil journée nationale de l'Indien) mais pour montrer au pays et au monde qu'ils sont en résistance et qu'ils sont bien vivants, au-delà du folklore et des musées qui célèbrent leur art. "De nos récentes réunions nationales, durant lesquelles nous avons préparé des lettres aux autorités, aucune amélioration n'a jailli, rien n'a bougé. Je pense même que cela a empiré. Nous vivons en pleurant nos morts. Il est temps de donner la priorité à la vraie lutte pour la terre. Sans elle, nous ne sommes rien. L'argent qui nous est proposé ici et là n'est pas une substitution, il engendre la division. Dans la guerre que nous devons mener, il nous faut rire, pas pleurer. Désormais, nous ne faisons plus la guerre entre nous et nous savons qui sont nos ennemis »,  a souligné le chef Babau de l'ethnie Tupinambás (Serra do Padeiro - BA)."**

 

PEC 215 : Négociations infructueuses

 C'est donc dans le cadre de cet "Avril Indigène" que les principaux leaders indiens du Brésil, le grand Cacique Raoni en chef de file,  se sont rendu au Congres National dans la matinée du mardi 16 avril, pour participer à la réunion du Front Parlementaire de Soutien aux Peuples Autochtones. Près de 300 indigènes étaient présents lorsque l'échec d'une tentative de négociation avec le président de la Chambre des députes, Mr. Henrique Alves, a mis le feu aux poudres. Le principal sujet de débat était la déclaration de création d’une commission ayant pour but d'analyser la proposition de loi PEC 215, qui propose un amendement à la constitution qui transfererait au Congres National le pouvoir de décision sur les terres indigènes, ce qui permettrait la révision de terres démarquées déjà homologuées. Elle mettrait aussi sans doute un terme, en raison de la pression des industriels et des financiers, à toute possibilité de nouvelle homologation ou démarcation. Une stratégie qui n'est pas sans rappeler celle adoptée par les Etats-Unis aux XVIIIème et XIXème siècles et qui a mené aux tragédies humanitaires et culturelles que l'on sait. 

Les terres du Xingu pourraient êtres directement affectées à très court terme par cette loi, notamment le territoire du Cacique Raoni, qui à profité de sa venue à Brasília pour partager sa vision de cette situation :  « nous sommes totalement opposés à cette invasion déguisée de nos terres. Nous en sommes les premiers habitants. L'homme blanc est en train de nous donner des ordres, nous n’aimons pas cela. Il faut nous respecter. » Une autre loi qui compromet les peuples autochtones est la PEC 237 qui permettrais la concession de terres indigènes aux producteurs ruraux.

 

Cacique Raoni : "le blanc ne nous respecte pas, il est en train de nous tuer".

Microphone à la main, le Cacique Raoni à demandé la révocation de cette commission. « Président, vous devez parler avec vos parlementaires pour qu’ils respectent les peuples autochtones. La PEC 215 est en train de causer des problèmes pour les peuples indigènes. Je n’accepterais jamais la déforestation dans les terres indigènes, la prospection minière dans nos territoires. Les grands barrages hydroélectriques (...) Le blanc ne nous respecte pas ; il est en train de nous tuer. Nous devons preparer un document et le donner à la présidente Dilma [pour qu']elle nous respecte ».

 

 

Terrorisés par l'irruption inopinée des leaders indigènes, les députés s'enfuient en courant et trouvent refuge sur une estrade

Suite à l’insuccès de cette négociation, les 300 indigènes présents ont commencé une manifestation pacifique et entamé chants et danses typiques sous les cameras des principaux médias brésiliens. Comme toujours dans les protestations autochtones, ils se sont dirigés en dansant jusqu’au Salon Vert, qui précède la chambre des députés, alors en pleine session. Mais au lieu de gagner la sortie, ils ont ensuite, à la surprise générale et dans un acte historique, commencé à menacer de de pénétrer dans l'enceinte fermée de la chambre des députés. Bien que renforcée, la sécurité n'est pas parvenue à résister à la pression des 300 indiens survoltés, qui se sont soudainement engouffrés dans la plénière, provoquant la panique parmi les élus, dont un nombre important se sont enfuis en courant visiblement terrorisés par ces danses et ces chants ! 

Dans un article publié par la CIMI (Conselho Indigenista Missionário : Conseil Indigéniste Missionnaire), la journaliste Elaine Tavares analyse la réaction des députés : " La scène jouée par les députés serait risible si elle ne faisait clairement état de ce qu'ils pensent des Indiens. Les "costumes-cravates" se sont précipités, désespérés, quand ils ont vu un petit groupe d'indigènes effectuant des danses rituelles autochtones avancer dans l'allée de la plénière. Pour eux, ces hommes et ces femmes ne sont rien de plus que des sauvages, dangereux et menaçants. Ils ne les voient pas comme des citoyens brésiliens, égaux à eux en matière de droits et de devoirs. Les députés se sont précipités, pourquoi? Par peur? Et pourquoi devraient-ils avoir peur? Parce qu'ils savent très bien ce qu'ils font et comment ils traitent les peuples autochtones dans ce pays. "

 

La sortie "honorable" des députés humiliés

 Armés de leurs tambours, bâtons et lances, les indigènes ont informé qu’ils ne sortiraient pas de la plénière tant que le Président de la Chambre, Henrique Eduardo Alves (PMDB-RN), ne les aurais pas écouté. La session ordinaire a été arrété. Vers 19h00,  la majeure partie d'entre eux ont accepté de sortir pendant que les principaux leaders, menés par le Cacique Raoni, se réunissaient avec Henrique Alves. Cacique Raoni : "President, vous devez discuter avec les parlementaires et leur demander de respecter les peuples indigènes. La PEC est une plaie pour nous tous".

A l'issue de cette réunion, il a été annoncé le report du vote de la PEC 215, prévu ce semestre, la suspension de la création de la commission spéciale permettant d'examiner le bien-fondé de cet amendement proposé à la Constitution (PEC) et la création d'un groupe de travail conjoint entre députés et leaders indigènes pour discuter de sujets d'intérêt pour les peuples autochtones. Cette victoire à été célébrée par les indigènes dans le Salon Vert, mais ils veulent désormais que cette loi soit tout simplement jétée aux oubliettes.
 

Danses et tambours ont fait plier le pouvoir : annonce de la création d'une commission constituée de parlementaires et de leaders indigènes 

 Le lendemain de ce coup d'éclat, le président de la Chambre Henrique Alves a publiquement confirmé la création de ce groupe de travail et s'est engagé à ce que les premières discussions portent sur la proposition d'amendement à la Constitution (PEC 215). Alves a également, comme promis devant les caméras, suspendu la mise en place du comité spécial chargé d'examiner la PEC au cours du premier semestre de cette année.

Le collège créé par Alves se compose de dix parlementaires et des représentants des communautés autochtones. Il sera coordonné par le député Lincoln Portela (PR-MG) et aura comme membres les députés Chico Alencar (PSOL-RJ), Ronaldo Caiado (DEM-GO), Sarney Fils (PV-MA), le père Tom (PT-RO), Bernardo Santana de Vasconcellos (PR-MG), Domingos Dutra (PT-MA), Edio Lopes (PMDB-RR), Moreira Mendes (PSD-RO) et Ricardo Tripoli (PSDB-SP).

L'espoir a germé au cours de cet Avril Indigène qui pourrait, bien plus tôt qu'on ne le pense, devenir l'acte fondateur d'un "Printemps Indien".



*Source : "AJI" Ação de Jovens Indígenas de Dourados ; ** Source : Brasil de Fato - Renato Santana de Luziânia (GO)

 

- par Lunna Lima et Gert-Peter Bruch -

 

 

 

 

 

 

Photos : FlickR - brasildefato1

Date de l'article : 18/04/2013

 


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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:37

 

http://groupes.sortirdunucleaire.org/Novembre-2012-Arreter-Fessenheim?origine_sujet=LI201211

 

 

 Mars 2013 : Un physicien nucléaire prend parti pour la fermeture immédiate de Fessenheim

 

 

Physicien nucléaire, professeur à Polytechnique pendant 35 ans, Jean-Louis Basdevant a formé toute une génération d’ingénieurs du nucléaire.
Dans l’exposé ci-dessous, il explique pourquoi il faut fermer immédiatement Fessenheim (et les autres centrales nucléaires) et répond également à des questions sur le futur du nucléaire.
Cette conférence a eu lieu dans le cadre d’une semaine d’actions à Strasbourg début mars 2013, peu avant le 2e anniversaire du début de la catastrophe de Fukushima.

 




Juste après l’accident de Fukushima, Jean-Louis Basdevant a publié un ouvrage intitulé Maîtriser le nucléaire. Que sait-on et que peut-on faire après Fukushima. Un an après, la réédition de ce livre est désormais sous-titrée Sortir du nucléaire après Fukushima ! Jean-Louis Basdevant témoigne ci-dessous de l’évolution de son point de vue.

 

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Novembre 2012

1. Pouvez-vous nous expliquer votre démarche et votre cheminement personnel ?

JLB. Le lendemain du déclenchement du désastre de Fukushima, un ami éditeur m’a demandé d’écrire un livre sur cet accident. Les informations étaient alors peu nombreuses, elles sont venues avec le temps, mais pour moi c’était un événement grave qui allait marquer l’histoire de l’électronucléaire civil. Il survenait après ceux de Three-Mile Island (TMI) en 1979, et de Tchernobyl en 1986. En me mettant au travail, j’ai recueilli chaque jour les informations sur les événements de Fukushima, tout en me remémorant les détails de tous les incidents ou accidents antérieurs. Dans ce travail abondant, j’ai rapidement compris que l’essentiel du cataclysme tenait de la fusion du cœur des réacteurs. C’est à l’été 2011 qu’après avoir analysé la structure et l’état du parc nucléaire français, je suis devenu convaincu que nos réacteurs actuels, comme pratiquement tous les réacteurs au monde, sont sujets au même type d’accident, et qu’ils sont dangereux. Plusieurs rapports, officiels ou provenant de sources qualifiés, ont confirmé ces idées. La suite de l’évolution du site de Fukushima laisse présager que l’accident est loin d’être terminé. Il faudra plusieurs années avant d’en faire un bilan complet.

Il n’est pas nécessaire d’essayer de dégager la responsabilité individuelle de tel ou tel dans ce terrible désastre. Le 6 juillet 2012, Kiyoshi Kurokawa, Professeur à l’Université de Tokyo, Président de la Commission parlementaire sur l’accident de Fukushima, a rendu des conclusions étonnantes de sévérité à l’égard de tous les acteurs de l’événement, notamment la structure de la culture japonaise. Qualifiant Fukushima de désastre Made in Japan, il dit que ses racines profondes proviennent d’usages et de comportement profondément ancrés dans la culture japonaise. Ses causes fondamentales sont notre conditionnement à l’obéissance, notre réticence à remettre en question l’autorité, notre attachement à ``nous conformer au programme fixé’’, notre mentalité de groupe et notre insularité. Si d’autres Japonais avaient été aux mêmes commandes que ceux qui, maintenant, portent la responsabilité de cet accident, le résultat aurait bien pu être le même. Nous devons au monde une explication de pourquoi cela pouvait se produire au Japon.

Depuis juillet 2011, je me pose la question : quel sera le désastre nucléaire Made in France ? Ou plutôt, pourquoi nous devons nous préoccuper d’une telle éventualité ?

2. Selon vous, quels sont les problèmes qui concernent les centrales nucléaires françaises ?

JLB. Le principal problème des centrales nucléaires françaises est que, parce qu’elles sont essentiellement du même type que les centrales japonaises et que les centrales américaines, y compris celle de Three Miles Island, elles présentent le même risque de fusion du coeur et de ses conséquences contre lesquelles on est sans défense à l’heure actuelle.
La fusion du coeur et ses conséquences catastrophiques est, j’insiste, un problème qui se pose pour pratiquement toutes les centrales électronucléaire au monde. Ce type d’accident menace donc la totalité actuelle du parc français, notamment les réacteurs de Fessenheim. Or un seul accident de ce genre serait une tragédie pour notre pays. Les recommandations faites par l’Agence de Sûreté Nucléaire (ASN) à la suite de Fukushima sont de nature à améliorer la sûreté de ces réacteurs, sans toutefois éliminer le risque. Mais j’ai le regret de ne pas voir, à l’heure actuelle, le moindre signe de mise en conformité des réacteurs par EDF, ni de mise en place « à partir de 2012, d’une ``force d’action rapide nucléaire’’ nationale […] qui devrait être totalement opérationnelle fin 2014 ».

Il existe, dans ce que l’on appelle la génération 4 des réacteurs nucléaires, des réacteurs plus « sûrs » qui, par construction, ne peuvent pas subir ce type d’accident. Les centrales « sûres » seront peut-être la bonne solution au XXIIe siècle… mais ce ne sera plus notre affaire.

3. Pourquoi estimez-vous que Fessenheim doit être absolument fermée ?

JLB. Ce serait l’exemple de ce que doit être une décision politique sage. Il s’agit de l’installation nucléaire la plus ancienne du parc français. De ce fait, elle détient le record de minceur de radier : un mètre, comparé à trois à Fukushima et deux dans les centrales françaises plus récentes. Son ancienneté fait craindre une fragilité et tous ces éléments concordent à y favoriser le risque d’un accident avec fusion du coeur. À l’issue de sa troisième visite décennale, le 4 juillet 2011, l’ASN a donné un avis technique favorable à la prolongation du réacteur 1 pour dix ans, avec les conditions expresses de 1) renforcer le radier du réacteur avant le 30 juin 2013, afin d’augmenter sa résistance au corium en cas d’accident grave avec percement de la cuve, et 2) installer avant le 31 décembre 2012 des dispositions techniques de secours permettant d’évacuerdurablement la puissance résiduelle en cas de perte de la source froide. À ce jour, aucune proposition acceptable n’a été faite par EDF.

La centrale de Fessenheim est située sur une faille en zone sismique (l’implantation la plus dangereuse de France à cet égard). Elle s’alimente en eau froide dans le grand canal d’Alsace, qui la surplombe de 9 mètres, toute perturbation grave de ce canal (chute d’avion) risquerait de noyer la centrale. Elle est, tout comme une autre, exposée au risque d’un « accident normal des systèmes complexes ». Dans un système complexe, un accident grave peut provenir de la conjonction inattendue et imprévisible de défaillances élémentaires, anodines en elles-mêmes.

Un accident nucléaire à Fessenheim aurait des conséquences plus que dramatiques. Elle est située à l’aplomb de la plus grande nappe phréatique de France, d’une capacité de 35 milliards de mètres cubes sur sa partie alsacienne, qui se prolonge en Allemagne. Et, pour corser le tout, elle est également à l’aplomb de la vallée du Rhin qui, entre Bâle et Rotterdam, est la région la plus peuplée, active, industrielle de l’Europe. Cela signifie qu’en cas d’accident avec fusion partielle du coeur, une fois la dalle percée, le Rhin serait contaminé, jusqu’à Rotterdam. Un accident nucléaire grave y serait une catastrophe dramatique pour toute l’Europe, un coup de poignard qui anéantirait la vie dans cette région pendant plus de 300 ans.
Arrêter Fessenheim est, pour moi, une application du principe de précaution, tant évoqué, qui relève d’un devoir moral vis-à-vis des habitants de l’Europe.

4. Votre remise en cause du nucléaire est-elle exceptionnelle dans votre milieu ?

JLB. Je m’exprime librement et ne fais qu’apporter ma contribution personnelle à une oeuvre qui comporte de très nombreux acteurs. Je ne suis certainement pas le seul dans mon milieu professionnel à remettre en cause le nucléaire civil. Je communique avec de nombreux collègues, de spécialités diverses, tous de grande compétence.
J’ai fait plusieurs conférences, dans le grand public comme dans les milieux scientifiques. J’ai toujours été écouté très courtoisement. Bien entendu, j’ai rencontré beaucoup de gens qui n’étaient pas de mon avis, et c’est parfaitement normal. Certains amis très proches sont en désaccord avec moi mais nos échanges sont toujours, pour moi, très stimulants. Un argument évident, qui n’a rien à voir avec la physique nucléaire ou la technique, est celui de l’avenir énergétique, fût-il de notre pays, de l’Europe ou du monde, compte tenu de ce que nous savons de l’état de l’économie, et la question de la transition énergétique tant prônée. On se trouve, comme souvent dans la vie, devant de difficiles problèmes de choix. Ces choix sont de nature politique et je ne puis en parler qu’en amateur et apporter des informations.

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Jean-Louis Basdevant, Maîtriser le nucléaire.Sortir du nucléaire après Fukushima, Paris, Eyrolles, 234 p., édition de mars 2012.

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:23

 

 

Médiapart

 

 

Jeudi matin, au deuxième jour du débat à l’Assemblée sur le mariage pour tous, un député de l’opposition a dérapé. Son nom : Philippe Cochet, député UMP du Rhône. « Nous devons toujours avoir en tête la défense du plus faible, lance l’élu à la majorité. Moi je vous accuse mesdames et messieurs de la gauche : Vous êtes en train de créer un précédent, vous êtes en train d’assassiner des enfants, c’est scandaleux ! »

Hurlements sur les bancs de la gauche, rappel à l’ordre de Claude Bartolone, suspension de séance. « Le terme n’était pas approprié », admettra ensuite Cochet. Trop tard. « L’opposition a franchi toutes les limites », tweete la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, dénonçant des « propos inacceptables ». « À entendre P. Cochet parler “d'assassins d'enfants”, c'est de rage que je pleurerais », réagit la députée écologiste Véronique Massonneau.


Vendredi soir, le Parlement devrait voter le mariage pour tous. Le scrutin solennel est prévu mardi. L’opposition le sait : le combat législatif est perdu. D’ailleurs, ses ténors ont discrètement abandonné le combat dans l’hémicycle, et bien des amendements ne sont pas défendus. Mercredi, ils n’étaient qu’une dizaine de députés de droite à siéger.

Pourtant, l’UMP ne lâche rien. Les quelques députés présents en séance continuent d’appeller à manifester. Ils attribuent même les violences au gouvernement et refusent de lancer tout appel au calme. Une attitude jusqu’au-boutiste, qui contribue, quoi que les responsables de la droite en disent, à alimenter un détestable climat homophobe.

Bien sûr, le parti de Jean-François Copé prend soin de se démarquer de toutes les violences homophobes, attribuées à des « groupuscules » d’extrême droite. Mais les faits sont têtus. Mercredi, alors que les députés étaient en train de débattre, les incidents de sont multipliés aux abords de l’Assemblée nationale, mais aussi dans plusieurs villes.

Deux bars gays ont été attaqués à Lille et Bordeaux. Deux attaques contre des établissements gays en quelques heures. Difficile de ne pas y voir un lien avec le climat actuel, marqué par une libération inouïe de la parole et des actes homophobes. Act-up appelle d’ailleurs à un grand rassemblement ce dimanche place de la Bastille contre le « déferlement de la haine ».

À Lille, ce sont quatre jeunes « de 25-35 ans », « crânes rasés » et « tatoués », qui ont investi un bar gay lillois en criant qu’il voulaient « casser du pédé », selon le patron du bar. « Ils ont pris des tables et chaises à l'entrée qu'ils ont lancées contre la vitrine, dégradée. Le regroupement de notre clientèle avec celle d'un bar en face leur a fait peur et ils se sont sauvés », raconte-t-il à Nord Éclair. Selon lui, « depuis l'annonce du mariage gay, ça part en vrille. On se sent de plus en plus en danger : j'ai l'impression qu'on est retournés vingt ans en arrière. »

Les quatre agresseurs présumés ont été placés en garde à vue. Il s’agirait de membres des groupuscules d’extrême droite “Jeunesses nationalistes révolutionnaires”, “Troisième Voie”, “Génération Identitaire”. La porte-parole de la Manif pour tous à Lille, Sophie Delpierre, fournit elle une drôle d’explication : « Peut-être que ce sont des initiatives citoyennes…, mais certainement pas des membres de la Manif pour tous » (voir les images de France 2, à 11’10).

Au même moment, des inconnus ont fait irruption dans un établissement gay de Bordeaux, blessant un client à coup de crosse. Les agresseurs ont pris la fuite, une enquête est en cours.

À Lyon, une quinzaine de militants des Jeunesses nationalistes ont tenté d'occuper la permanence du Parti socialiste, avec une banderole « Mariage, adoption, pas question », provoquant des échauffourées avec la police. Et deux députés socialistes de Vendée, Sylviane Bulteau et Hugues Fourage, ont fait l’objet de violentes intimidations des anti-mariage pour tous, qui ont menacé les élues « d’enlèvement », de les faire « sauter aux explosifs », ou encore de « saccager (leur) maison », selon Sylviane Bulteau.

François Hollande a condamné jeudi des actes « homophobes » et « violents », en rappelant qu'« aucune manifestation » ne devait « dégénérer ». Tout en rejetant tout « amalgame » avec la majorité du mouvement anti-mariage pour tous, Jean-François Copé a lui aussi dénoncé ces agressions dans un communiqué. En réalité, l’UMP s’en remet désormais à la rue pour faire plier le gouvernement, au risque d’encourager tous les dérapages d’un « mouvement social », décrit comme « paisible, joyeux » (« la France optimiste », « la France sourire », dixit l’UMP Hervé Mariton). Mais dont certains éléments prônent pourtant la haine homophobe.

L'UMP affirme ne pas souffler sur les braises. Pourtant, mardi soir, en amont des incidents, son président a envoyé un mail aux militants pour les encourager à participer « en masse » à la manifestation contre mariage pour tous du 21 avril et « montrer à ce gouvernement (...) que nous mènerons le combat jusqu'au bout » (lire notre condidentiel). Le parti a même affrété des bus pour dimanche.

« Taubira à Cayenne ! »


Le député UMP Daniel Fasquelle dans la manifestation derrière l'Assemblée nationale, le 17 avril. 
Le député UMP Daniel Fasquelle dans la manifestation derrière l'Assemblée nationale, le 17 avril.© M.T.


Mercredi, à la suspension de séance de 20 heures, plusieurs députés UMP ont ainsi ostensiblement rejoint la manifestation quotidienne des “anti”, derrière l’Assemblée nationale, bouclée par une armada de CRS et de hautes barrières.  

 

Hervé Mariton dans la manifestation. 
Hervé Mariton dans la manifestation.© M.T.

En tête d’un cortège de quelques milliers de personnes (2 400 selon la police, 8 000 selon le collectif), Frigide Barjot hurle des « François, on est là ! » et invite les manifestants à revenir défiler le lendemain, « chacun avec un ami » supplémentaire. « On est en train de faire l’Histoire ! » nous explique une manifestante, dont les amis ont été placés en garde à vue quelques jours plus tôt. J'ai fait toutes les manifs avec des amis, certains sont d'ailleurs homos et ils n'en font pas des tonnes, ils savent bien que ce n'est pas naturel, le mariage, c'est un homme et une femme. »


Frigide Barjot en tête de cortège, le 17 avril. 
Frigide Barjot en tête de cortège, le 17 avril.© M.T.

Vers 22 heures, alors que la manif est censée se disperser, plusieurs centaines de manifestants se massent devant le barrage de CRS, rue de l’Université. Les slogans fusent : « CRS en banlieue ! », « Taubira à Cayenne ! » et « Si t’es pas un flic en civil frappe dans tes mains ! » Dans la foule, des pancartes et sweat-shirts de la Manif pour tous bien sûr, mais aussi de nombreux drapeaux français, des soutanes, des drapeaux de l’organisation catholique intégriste Civitas.

 

Un manifestant devant le barrage de CRS, le 17 avril.  
Un manifestant devant le barrage de CRS, le 17 avril. © M.T.


Un groupe de jeunes se rassemblent (photos ci-dessous), se masquent le visage avec une écharpe et font l’état des lieux de leurs munitions sorties des sacs à dos : petites bombes lacrymogènes, fumigènes, un tambour décoré de la fleur de lys, emblème des royalistes.

 

 
© M.T.



 
© M.T.


Quelques minutes plus tard, les CRS reçoivent jets de fusées, bouteilles et pierres. Deux voitures de police et des biens publics sont dégradés, les vitres d’une voiture sont cassées. « Attention, on est filmés ! » lance un jeune type à un quinquagénaire qui vient d’envoyer une pierre sur les policiers.

 

Des manifestants devant le barrage de CRS, le 17 avril.  
Des manifestants devant le barrage de CRS, le 17 avril. © M.T.

Deux journalistes de LCP agressés

Plus loin, un groupe de jeunes court vers le pont Alexandre III aux cris de « À l’Elysée ! » Bloqués par des travaux sur le quai d’Orsay, ils créent une barricade avec les panneaux qu’ils lancent contre les policiers. Deux journalistes de la chaîne LCP qui assistent à la scène sont agressés : leur caméra est projetée à terre par un individu au crâne rasé portant un bouc (voir photo) ; en tentant la récupérer, ils reçoivent ensuite des coups à la tête et aux bras.

 

L'un des deux journalistes de LCP agressés par des manifestants.  
L'un des deux journalistes de LCP agressés par des manifestants. © Twitter / @denislaurent33
La caméra des journalistes de LCP cassée par des manifestants.  
La caméra des journalistes de LCP cassée par des manifestants. © Louis Baguenault

À l’issue de la manifestation, douze personnes ont été placées en garde à vue. Jeudi soir, Frigide Barjot a tenté de reprendre la main médiatiquement en demandant à Manuel Valls que « tous les groupuscules identitaires et nationaux soient préventivement mis hors d'état de nuire ». Elle-même avait pourtant dérapé le 12 avril, après l'adoption du texte par le Sénat, en déclarant « Hollande veut du sang, il en aura. »

Dimanche, alors que les députés auront fini d’examiner le texte, la Manif pour tous appelle, derrière Frigide Barjot, à une nouvelle manifestation au départ de Denfert-Rochereau. Quelques élus UMP devraient être présents pour un cortège qui sera surveillé de très près par les forces de l’ordre, sur les nerfs après les débordements de la dernière grande manifestation des anti, le 24 février. Laurent Wauquiez, qui fait de brèves apparitions, dit qu’il compte « descen(dre) encore dans la rue, car c’est un thème de conviction ».

Les principaux responsables du parti se retrouveront également le 26 mai, pour la grande manifestation anti-mariage pour tous, annoncée de longue date« Après votre victoire à la Pyrrhus, le combat doit se poursuivre sur d'autres formes, a lancé l’UMP Georges Fenech à la gauche. Les manifestations continueront et s'amplifieront. » Comme nombre de ses collègues, Christian Jacob, président du groupe UMP, continue de proclamer que son parti reviendra sur la loi si la droite est de retour au pouvoir.

Un peu seul contre son camp, l’UMP Franck Riester, l'un des deux seuls députés à avoir voté le mariage pour tous en première lecture, n’y croit pas une seconde. « On ne va pas s’engager à violer la loi, dire qu’on va revenir sur le texte est dangereux », dit-il à Mediapart.

Rien n’y fait. Pour l’instant, l’UMP reste sur sa ligne : encourager les manifestations de rue et condamner « avec la plus grande fermeté les paroles et les actes d’homophobie », tout en accusant le gouvernement de les avoir « attisés » (lire dans notre article).

Sauf qu’à ce jeu-là, le principal parti d’opposition risque bien d’être débordé par le Front national. Mercredi soir, à l’Assemblée nationale, Marion Maréchal-Le Pen, qui se verrait bien en nouvelle icône des anti-mariage, a livré un authentique discours d’extrême droite, justifiant tous les débordements. Les manifestants interpellés ? Des « prisonniers politiques », « je pèse mes mots ». Les indignations de la gauche ? Une « propagande antifasciste ». Pour la députée frontiste, la foule anti mariage pour tous est composée du « bon peuple de France » qui « se lève tôt », de « cette jeunesse qui laisse sa place aux personnes âgées dans le métro ».

 

À l’occasion des débats, Mediapart a d’ailleurs pu assister à un curieux ballet sur les bancs de l’Assemblée. Marion Maréchal-Le Pen, installée d'habitude tout en haut à droite de l'hémicycle, est descendue s’asseoir dans les rangs de l’UMP. Pendant une pause, loin des caméras, son collègue UMP Gérald Darmanin lui a claqué la bise, avant que ne débute une conversation de quelques minutes, polie et souriante, entre les deux jeunes députés, mais aussi Jacques Bompard, autre élu d'extrême droite, et l'UMP Jean-Frédéric Poisson, proche de Christine Boutin. Ce n’est pas la première fois que l’on observe dans l’hémicycle ce genre de rapprochements entre des élus UMP et frontistes (lire notre article).

Ce rapprochement rejoint le mouvement qui s’esquisse dans la rue depuis quelques semaines. Pour Jean-Yves Camus, chercheur associé à l’IRIS et spécialiste de l’extrême droite« on voit se constituer un mouvement à cheval entre la droite de gouvernement et la droite de la droite. Il s’agit de contester la légitimité du pouvoir de gauche, comme après l'accession de François Mitterrand et de la gauche à la présidence et au gouvernement en 1981 ». Le but : réaliser le vieux rêve de l’union de toutes droites, dans la rue et dans l'hémicycle.

 

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:13

 

Médiapart

 

 

De notre envoyé spécial à Bruxelles,

Aucune remise en question. Malgré la découverte d'erreurs spectaculaires au cœur de l'un des ouvrages qui sert de pilier théorique aux politiques d'austérité menées en Europe, la commission européenne ne trouve toujours pas matière à s'interroger.

« C'est l'une des analyses sur lesquelles nous nous sommes appuyés ces dernières années, mais ce n'est pas la seule », a déclaré jeudi Olivier Bailly, porte-parole de la commission. « Ce serait ridicule et faux de dire que l'on fonde toute notre analyse du déficit et de la dette à partir d'un article écrit par deux universitaires. »

L'article des économistes américains Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, publié en janvier 2010, avant de devenir un livre à succès, avance notamment qu'un pays endetté à plus de 90 % de son PIB tombera presque à coup sûr en récession. D'où l'importance avant toute chose de réduire massivement le poids de la dette. Mais d'autres universitaires viennent de révéler une série d'erreurs dans le traitement des données, qui réduisent à néant la démonstration (lire notre article). 

« Il ne faut pas penser que les fonctionnaires européens lisent un article publié dans une revue universitaire, et que l'ensemble de la stratégie économique de l'Europe serait fondée là-dessus, a poursuivi Olivier Bailly. Nos équipes vont sur le terrain, nous échangeons des informations avec les États-membres. » 

D'après le décompte réalisé par un journaliste espagnol, la commission européenne a fait une référence explicite aux travaux de Reinhart et Rogoff – sur le point précis du palier des 90 % – dans cinq des sept rapports qu'elle a publiés depuis 2010 pour accompagner ses fameuses « prévisions économiques ».

Le même journaliste a retrouvé une lettre écrite par Olli Rehn, le commissaire européen responsable des politiques économiques, datée du 13 février dernier – il y a donc tout juste deux mois. Dans ce courrier, adressé notamment aux 27 ministres des finances de l'Union, le Finlandais reprend l'argumentaire de Reinhard et Rogoff à son compte : « Il est largement admis, grâce à des études universitaires sérieuses, que lorsque les niveaux de dette publique dépassent les 90 %, ils tendent à peser, négativement, sur le dynamisme d'une économie » (voir l'extrait ci-dessous)

.

 

L'affaire n'affaiblit-elle donc pas l'argumentaire pro-austérité de l'exécutif dirigé par José Manuel Barroso ? « Si cette étude était la seule base pour notre stratégie, je répondrais que oui, mais ce n'est pas le cas. (…) Nous pensons qu'il faut maintenir notre stratégie, qui vise à réduire le poids de la dette publique sur l'économie, et restructurer certaines choses, pour renforcer le potentiel de croissance de l'Union », a affirmé Olivier Bailly.

La mise au point intervient alors que les appels, sinon à suspendre, en tout cas à adoucir la politique de rigueur budgétaire prônée depuis le début de la crise par la commission européenne, se multiplient. Lors d'une tournée début avril en Europe, le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, a exhorté les Européens à « relancer » leur économie.

En fin de semaine dernière, l'exécutif néerlandais dirigé par Mark Rutte, un allié fidèle de la chancelière Angela Merkel, a renoncé à une partie des économies budgétaires qu'il avait annoncées d'ici 2014. Le FMI appelle lui aussi à lâcher du lest en Europe. Mais l'impression générale, à Bruxelles, est celle d'un débat bloqué en raison de la proximité des élections générales en Allemagne, en septembre. L'éventualité d'un changement de cap d'ici à cette échéance est faible (lire notre article).

Ce n'est pas la première fois que la commission est secouée par le débat universitaire qui divise (de moins en moins) les économistes sur l'austérité et la relance. Le commissaire européen Olli Rehn, responsable de la politique économique, et Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, se livrent depuis près d'un an une bataille à distance sur la question du « multiplicateur » keynésien.

 

Le Finlandais Olli Rehn lors d'une conférence de presse à Bruxelles. © Commission européenne. 
Le Finlandais Olli Rehn lors d'une conférence de presse à Bruxelles. © Commission européenne.


Le second a reconnu l'an dernier que ses services avaient eu tendance à sous-estimer l'impact des coupes budgétaires sur le dynamisme d'une économie, surtout lorsque plusieurs États pratiquent la rigueur budgétaire en même temps. En clair : l'austérité aurait des effets récessifs bien plus lourds que prévu. De son côté, le Finlandais Rehn conteste l'analyse de Blanchard et refuse de reconnaître toute erreur dans les prévisions et conseils de la commission. Jusqu'à quand tiendra-t-il dans ce rôle ?

 

 

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18 avril 2013 4 18 /04 /avril /2013 21:10

 

Rue89 -Radicalisation 18/04/2013 à 09h25

 Zineb Dryef | Journaliste Rue89

 


Le bar gay Vice&Versa à Lille, le 18 avril (PHILIPPE HUGUEN/AFP)

 

Ce matin, en lisant la presse, il y a cette phrase :

« Ta gueule, sale pédé ! Regarde moi dans les yeux si t’as des couilles ! »

C’est ce que quatre types, crânes rasés, ont lancé à Yoann, le patron du Vice Versa, bar gay à Lille, avant de le frapper. On se dit que ça fait beaucoup. C’est la seconde fois en une dizaine de jours qu’une agression homophobe fait les gros titres de l’information.

Ce mercredi soir, Yoann, son associé, son serveur et certains clients ont été agressés. Les agresseurs, impressionnés par la foule du bar et de celui d’en face, ont fini par prendre la fuite. La police a pu les rattraper, selon le témoignage de Yoann dans La Voix du Nord.

« On est en danger »

Sur France Info, il a affirmé que la radicalisation du débat sur le mariage pour tous pourrait expliquer cette violence :

« C’est clairement de l’homophobie. Il y a un contexte dans lequel, tout ce qui est homosexuel, lesbien, gay, on est en danger. »

La fédération LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) a elle aussi accusé le Printemps français et la « Manif pour tous » d’être responsables de cette nouvelle agression. A Paris, le 7 avril, un couple homosexuel avait été passé à tabac :

« Ce nouvel épisode de violences homophobes est directement le fruit de la montée de la haine, de l’intolérance, et de l’homophobie en France, conséquences d’un climat général cultivé par les opposants prétendant lutter contre l’ouverture du mariage et de l’adoption, alors qu’ils ne renvoient les personnes et les couples homosexuels qu’à une sous-citoyenneté, aux droits inférieurs. »

Des manifs de plus en plus violentes

Il est vrai que le débat s’est considérablement dégradé ces dernières semaines – le terme « débat » semble d’ailleurs tout à fait inapproprié pour évoquer un face-à-face de plus en plus virulent et violent.

Mercredi soir, devant l’Assemblée nationale, après une manifestation des anti rassemblant entre 2 400 et 8 000 personnes (chiffres police et organisateurs), une minorité a tenté de franchir des barrages policiers pour tenter de s’introduire dans l’hémicycle. Bilan : onze interpellations, des dégradations et une équipe de journalistes prise à partie.

Ces scènes d’échauffourées en marge de rassemblements sont désormais quotidiennes et rien n’indique qu’elles sont en voie de disparaître.

Au contraire, ces violences ne sont pas condamnées par les partis politiques qui soutiennent les manifestants (ou du bout des lèvres) et les appels à maintenir la pression se poursuivent.

Quitte à faire dans le n’importe quoi. Camille Bedin, jeune responsable politique à l’UMP, menace ainsi, au côté de l’inconnu « Collectif des mères », de mettre en place une « chaîne de la grève de la faim partout en France » pour protester contre l’égalité des droits.

 

 

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