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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 16:14

 

 

Le Monde.fr | 30.04.2013 à 17h47 • Mis à jour le 30.04.2013 à 18h03

 


 

 

Carte de l'hypothèse du tracé retenue par le comité de pilotage en juin 2011.

 

L'ancien conseiller technique de Christine Lagarde, François-Gilles Egretier, est soupçonné d'avoir joué de son influence pour dévier le tracé de la ligne à grande vitesse (LGV) dans les Landes, afin d'épargner le jardin de sa mère. Il a été mis en examen.

C'est le journal Sud-Ouest qui révèle l'affaire. Le juge Renaud Van Ruymbeke a enquêté pendant six mois sur le projet de fuseau LGV, entériné il y a trois ans. L'ex-collaborateur de Mme Lagarde aurait pesé dans la balance pour que RFF change son tracé, alors que celui-ci trraversait le jardin de sa mère.

C'est la gazette locale qui a mis la puce à l'oreille du juge. Le maire de la commune remerciait dans celle-ci "M. Egretier, notre antenne parisienne". Le conseiller est soupçonné d'avoir transmis au cabinet du ministre des transports de l'époque, Dominique Bussereau, une motion pour changer le tracé. Il aurait également organisé une réunion avec RFF pour plaider la cause de la commune et donc du jardin de sa mère. Christine Lagarde avait alors sous sa cotutelle l'établissement public de réseau ferré.

Le maire du village, Jean-Claude Lalagüe, défend M. Egretier dans Sud-Ouest : "Le tracé, c'est moi qui l'ai dessiné, il est bien meilleur pour la collectivité. Cette mise en examen est injuste, François-Gilles Egretier ne m'a servi que de boîte aux lettres."


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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 17:48

 

http://zad.nadir.org

 

lundi 29 avril 2013, par zadist

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sir un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les 2/3 jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel

Infos de lundi

Rien de spécial à signaler, le soleil brille.

Un groupe d’occupant-e-s nous transmet ses réflexions sur l’accueil : Venir sur la ZAD... ou pas ?

Nantes métropole organise les assises de la biodiversité début juillet. Tout le monde est invité à contribuer. A bon entendeur...

Limoges : rassemblement demain

Depuis le 14 avril, le collectif ZAD 87 occupe jour et nuit un terrain dans le centre ville de Limoges. En 15 jours un potager, un verger, un jardin en terrasses, huit tentes, une cabane collective et des toilettes sèches ont été installés. On y écoute les radis pousser et les fraisiers fleurir qui sont menacés d’expulsion avec leurs jardinier(e)s.

Le 26 avril, 13 "Limozadistes" ont été assignés en référé devant le Tribunal de Grande Instance de Limoges mardi 30 Avril. Un rassemblement de Camilles jardinier(e)s aura lieu ce même jour devant le TGI, Place d’Aisne à Limoges à partir de 13h30 avec bottes, brouettes, arrosoirs et bêches.

Infos générales

Rendez-vous à venir sur d’autres luttes

On rappelle que la ZAD de Decines est expulsable depuis le 30 avril et qu’il y a un depart de la ZAD vers la-bas de prevu vendredi à 12 h ; depart de la Rolandiére

Info Chat Teigne : Info Chat Teigne : Le procès de la Chat Teigne a eu lieu à St Nazaire, le rendu : Le tribunal de Saint-Nazaire a autorisé mardi 26 Mars l’expulsion d’opposants (possibilité d’expulsion immédiate, 450 euros pas jour d’astreinte au bout de 8 jours. quelle clémence !)

Info Bellevue : Le rendu du procès de la ferme de Bellevue confirme la décision précédente : Expulsion immédiate, 50 Euro par tête/jour pour ceux qui restent. AGO a demandé des amendes de 1000€ par jour, 20 000€ pour dommages et intérêts mais ils ne les ont pas obtenu. Un appel à mobilisation à la ferme ce jour là est annoncé. 3 avril : Une nouvelle procédure est en cours de lancement pour l’occupation des bâtiments agricoles et l’exploitation des terres ...

Sur place, ça s’organise pour défendre Bellevue comme les autres lieux de la ZAD, et les appels à réagir partout en cas d’intervention policière sont remis au goût du jour :

Contre l’aéroport et son monde, s’ils attaquent on riposte ;

Appel à actions au moment des expulsions de la ZAD et

Contre l’aéroport et son monde : s’ils détruisent notre lieu d’organisation, nous occuperons les leurs !

Info legal team

Des nouvelles d’un camarade qui est passé par la ZAD : Lutin est en prison à Rennes depuis 2 mois. Il ne reçoit pas de courrier et sa maman a eu récemment le droit d’aller le voir. Il venait souvent sur la ZAD, et demande que les copains et copines lui écrivent

Voici son adresse :

Lutin ecrou 3610
MA1 CELLULE 03
Centre pénitencier des hommes
Rennes Vezin
CS 14605
Rue du petit pré
35746 Vezin le coquet cedex

Il est aussi possible de passer des messages pour les prisonniers à Rennes via l’émission de radio du dimanche midi qui passe sur canal b (94°fm) ! en laissant des messages entre 9h00 et 11h30 ! http://www.canalb.fr/genepi

Suite aux nombreux blessés de la ZAD, le collectif « Face aux armes de la Police » propose de lancer une procédure juridique devant le tribunal administratif.

Infos utiles pour venir ici

- Accueil : le week-end, l’ACIPA ouvre un local à Notre Dame des Landes, de 10h à 17h où les informations sur la lutte sont disponibles
- Contact presse de la ZAD : 06 32 98 78 36
- Équipe légale : 06 75 30 95 45 : à contacter uniquement si vous êtes témoins d’arrestation, si vous êtes arrêté-e-s, et après votre libération IMPORTANT : s’il vous plait lisez le texte "en cas d’interpellation" Et surtout, refusez les comparutions immédiates !
- Équipe médicale : contactable par mail : equipemediczad at riseup.net pour toute communication non-urgente. La street médic est joignable par téléphone uniquement lors de journées d’interventions militaires/policières sur la zone ou autres "moments chauds" au 07 60 26 42 14.
- Liste du matos à ramener (mise à jour le 02/01) : disponible ici

Si jamais le Site ne fonctionne pas, on continuera la-bas : http://lazad.noblogs.org/

Les arrêtés préfectoraux

les derniers arrêtés valables jusqu’au .... 2 mai ! le transport de carburants, de tous produits inflammables ou explosifs et de matériaux de construction sont interdits jusqu’au 2 avril 2013 à 23h

Radio Klaxon

La radio émet à nouveau sur la ZAD.

Le streaming (http://stream.zad.nadir.org/klaxon) sur internet est malheureusement en panne, mais devrait revenir bientôt (on cherche un ou des serveurs pour le relayer - contacter zad@riesup.net si vous pouvez aider !).

 

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 17:01

 

 

 

Médiapart - | Par Jade Lindgaard

 

 

 

Lire aussi

La loi interdisant la recherche et l’exploitation des gaz de schiste par fracturation hydraulique risque-t-elle d’être censurée par le Conseil constitutionnel ? C’est une hypothèse plausible depuis la transmission au conseil d’État de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) déposée par la société américaine Schuepbach à l’encontre de la loi Jacob votée en juillet 2011.

Le producteur de gaz considère qu’elle n’est conforme ni à la charte de l’environnement, ni à la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Schuepbach détenait deux permis de recherche d’hydrocarbures non conventionnels dans le sud de la France (les permis de Villeneuve-de-Berg et de Nant) qui ont été abrogés en octobre 2011, dans la foulée de la loi Jacob.

La QPC a été déposée auprès du tribunal administratif de Cergy-Pontoise, qui, le 19 mars, l’a jugée suffisamment « sérieuse » pour être étudiée par le Conseil d’État. Celui-ci a jusqu’au 19 juin pour se prononcer. S’il ne le fait pas, le Conseil constitutionnel sera automatiquement saisi.

Par crainte des conséquences d’une éventuelle annulation de la loi, une association de Seine-et-Marne, l’association de défense de l’environnement et du patrimoine à Doue (Adepad plus), veut entamer une action juridique contre la QPC. « Même si la loi actuelle est imparfaite, elle a la vertu d’interdire la fracturation hydraulique », analyse Jean-François Dirringer, son vice-président. « Si la QPC la démolit, les pétroliers auront les mains libres pour faire de la fracturation hydraulique sur les permis. » Le sous-sol de la Seine-et-Marne fait l’objet de la convoitise des pétroliers qui pensent y trouver des réserves d’hydrocarbures de schiste.

 

Carte des demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures en Ile-de-France. 
Carte des demandes de permis d'exploration d'hydrocarbures en Ile-de-France.

 

Depuis quelques semaines, l’Adepad recherche le soutien de collectivités locales, d’associations et d’élus, invités à s’associer à son combat juridique contre la QPC, et à intervenir en défense devant le conseil d’État afin de faire échouer sa transmission au Conseil constitutionnel. En devenant partie prenante à l’action intentée par Schuepbach, les opposants au gaz de schiste obtiendraient l’accès aux pièces de la procédure, dont le contenu n’est pas public. Mais dans leur recherche, ils connaissent des déconvenues.

Le conseil régional d’Île-de-France refuse de s’associer à leur action pour des raisons juridiques, estimant que cette intervention ne serait pas recevable par le conseil d’État. Mais l’avocat de l’Adepad, Christian Huglo, spécialiste réputé du droit de l’environnement, est en désaccord avec cette analyse : la région aurait intérêt à intervenir pour défendre ses droits. « Nous sommes toujours opposés au gaz de schiste, à leur exploration et leur exploitation, il n’y a pas de changement dans la politique de la région », explique un porte-parole du conseil régional.

Également sollicité, le conseil général de Seine-et-Marne a lui aussi écarté l’idée de contester la QPC devant le conseil d’État. Son service juridique considère qu’il n’est pas fondé à intervenir. « Si d’aventure le Conseil constitutionnel venait à annuler tout ou partie de la loi dite Jacob », le président du département, également sénateur (socialiste), Vincent Eblé, « interviendra pour que l’interdiction de la méthode de la fracturation hydraulique soit confirmée », explique un porte-parole.

 

Précaution ou... prévention ?

L'exécutif est déjà engagé avec la région francilienne dans un contentieux contre l’arrêté préfectoral autorisant la société pétrolière Toreador à procéder à un forage exclusif sur le territoire de Doue et de Jouarre, en Seine-et-Marne. « La  décision de l’exécutif, majoritairement PS, de ces deux collectivités locales, de ne pas se battre contre cette QPC pourrait, par voie de conséquence, permettre l’organisation de la fracturation hydraulique pour l’ensemble des permis déposés sur le territoire français avant l’élection présidentielle », affirme Jean-François Dirringer, vice-président de l’association, et militant du Front de gauche.

En septembre 2012, quelques jours après la conférence environnementale (voir ici à ce sujet), Delphine Batho a demandé la plus grande vigilance aux préfets dans l’octroi de permis de recherche de gaz et de pétrole : « Je vous demande de veiller attentivement lors de l’instruction de ces déclarations à ce que ces travaux d’exploration portent exclusivement sur la recherche d’hydrocarbures conventionnels, dont l’exploitation ne nécessite pas de fracturation. » 

Mais dans le litige créé par Schuepbach, l’État semble mal se défendre. Son mémoire n’a pas convaincu le tribunal de Cergy-Pontoise de retenir la QPC, ce qui aurait mis fin à son parcours juridique. Schuepbach reproche à la loi sur les gaz de schiste de mal appliquer le principe de précaution. En interdisant la fracturation hydraulique en soi et sans détailler les risques qu’elle représente, elle excéderait ce que la constitution l’autorise à faire. Elle créerait par ailleurs une rupture d’égalité devant les charges publiques car la technique de la fracturation utilisée pour la géothermie n’est pas, quant à elle, prohibée. Enfin, elle ne respecterait pas la déclaration des droits de l’homme en omettant d’indemniser les détenteurs des permis abrogés.

Face à cela, le ministère de l’écologie répond que la loi est principalement fondée sur un autre outil juridique, le principe de prévention, qui s’applique aux risques effectivement identifiés. Mais cette interprétation fait débat au sein des juristes, comme en atteste cet article de la revue mensuelle de LexisNexis (à lire en cliquant ici). Il n’est donc pas certain que l’État parvienne à convaincre la justice de cette analyse. Quant à l’absence d’indemnisation, elle soulève également des problèmes. Car pour le Conseil constitutionnel l’indemnisation des conséquences de l’instauration d’une servitude est un principe fondamental.

Si bien que l’interdiction de la fracturation hydraulique, et donc des gaz et pétroles de schiste, si fortement confirmée en paroles par François Hollande et Delphine Batho, pourrait se révéler fragile. Cette vulnérabilité juridique inquiète les écologistes alors que le Medef, par la voix de sa présidente Laurence Parisot, les entreprises impliquées dans le débat national sur l’énergie ou encore Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente d’Areva, livrent une véritable bataille de communication en faveur des hydrocarbures non conventionnels. Une éventuelle censure de la loi signifierait pour eux une victoire symbolique retentissante, alors que se prépare un projet de loi sur la transition énergétique.

 

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 16:45

 

Attac France

 

Une soirée organisée par Attac France en partenariat avec Mediapart, et les partenaires de l'Altersommet mardi 30 avril, de 18h à 22h30 à l'Espace Reuilly (Paris 12ème).


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Près d’un an après l’élection présidentielle, on peut déplorer le bilan de cette désastreuse première année d'alternance. On peut gloser sur les promesses non tenues – à peine essayées ! - concernant la mise au pas de la finance, la lutte contre le chômage ou la réorientation européenne. Mais soyons honnêtes : nous n'avons jamais cru que la transformation écologique et sociale viendrait d'en haut, et certainement pas de François Hollande. Les changements électoraux sont très importants, bien sûr, mais nous savons bien que toutes les avancées sociales et démocratiques importantes ont été le fruit de mobilisations de la société. Assumons nous aussi nos responsabilités.

Face à la crise globale qui ronge le tissu social, les résistances se multiplient, en France et en Europe. Loin des médias dominants, mais avec une dynamique renouvelée grâce aux révolutions arabes, aux mouvements Indignés et Occupy, aux mouvements pour la justice climatique, le Forum social mondial a renforcé les liens et le moral. Début juin, les mouvements européens se retrouveront à Athènes pour proposer un "mémorandum des peuples", alternatif aux politiques désastreuses de la Troïka et des gouvernements.

Car les résistances ne s'enferment pas dans le refus. Elles sont porteuses d'alternatives immédiates et concrètes, comme nous le montrent l'exemple de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, celui des Fralib, ou les initiatives autogestionnaires qui se multiplient dans une Grèce ravagée par l'austérité. Au moment où le chômage explose en Europe, où des milliers de salariés luttent le dos au mur pour sauver leurs emplois, la transition écologique devrait s'imposer plus que jamais comme boussole pour réorienter les investissements et les productions. Comment faire connaître et généraliser les pratiques alternatives qui émergent ? Comment construire les solidarités entre elles, au plan national et international ? Comment dans les résistances peut fermenter un nouveau modèle de développement social et écologique ?

En cette soirée de veille du 1er mai, l'espace Reuilly vibrera de la parole et des espoirs de celles et ceux qui résistent, s’opposent, créent, inventent et proposent ici et dans le monde.

 

PROGRAMME DES DEBATS 

18h15 : introduction par Verveine Angeli (porte-parole d’Attac France)

18h30 : Social : de la résistance à l’offensive comment fait-on ? Animé par Rachida El Azzouzi (Médiapart)

Avec : Rachel Silvera, économiste (Mage-CNRS) - Robert Crémieux, Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) - Olivier Leberquier, syndicaliste de Fralib - entreprise en lutte (Gémenos, Bouches-du-Rhône) - Panos Angelopoulos, collectif de solidarité France-Grèce pour la Santé.

19h20 : écologie : des incantations à la transition, comment fait-on ? Animé par Isabelle Bourboulon (journaliste indépendante)

Avec : Hervé Kempf, écrivain - Anna Bednik, Collectif ALDEAH et collectif francilien contre le gaz et le pétrole de schiste - Christian Pilichowski, secrétaire international de la Fédération CGT de la métallurgie - Geneviève Coiffard-Grosdoy, membre d’Attac et de l’Acipa (Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes).

20h10 : restauration et échanges autour des tables et de la buvette

20h45 : temps musical avec la Parisienne Libérée

21h : de Tunis à Athènes, le printemps des mouvements sociaux. Animé par Joseph Confavreux (Médiapart)

Avec : Myrto Bolota, coordination grecque de l’Altersommet, Solidarité pour Tous (Grèce), Russ Davis, Massachussetts Jobs with Justice (Etats-Unis) - Sara Rocha, Attac et Audit citoyen de la dette publique portugaise (Portugal), Messaoud Romdhani, membre du comité d’organisation du Forum social mondial de Tunis (Tunisie).

 22h : conclusion par Thomas Coutrot (porte-parole d’Attac France) 


Mardi 30 avril de 18h à 22h30 à l’Espace Reuilly (21 rue Henard - Paris 12eme - métro Montgallet)
Entrée libre - réservation possible par mail : reservation30avril@attac.org

 


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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 16:24

 

 

Médiapart

29 avril 2013 Par Les invités de Mediapart

 

 

 

« Nos gouvernants nous emmènent dans le mur car ils ne sont plus guidés par l’intérêt collectif », s'inquiète Elisabeth Cudeville. Comme de nombreux économistes, elle conseille aux dirigeants européens de refermer la « parenthèse libérale » et de cesser de s'accrocher au « mythe » de l'efficacité des marchés libres pour réguler l'économie, avec l'équilibre budgétaire et l'inflation nulle pour principes. 

 


L’Europe et les pays de l’OCDE traversent une des plus graves crises qu’ils aient connue, si ce n’est la plus grave, depuis la révolution industrielle. Si les effets de la crise actuelle apparaissent moins criants que ceux de la Grande Dépression, associée dans l’imaginaire collectif à des queues sans fin de pauvres hères affamés à la porte des soupes populaires, le choc aujourd’hui n’en est pas moins rude. Les pertes d’emploi, la déqualification, la désocialisation, des vies brisées, c’est toujours ça la crise. Néanmoins, depuis les années 30 et la Seconde Guerre mondiale, quelques idéalistes et pragmatiques visionnaires ont réussi à porter l’idée qu’un monde plus juste, non seulement pouvait être meilleur, mais aussi plus efficace. Sur cette base, des systèmes de protection sociale et de redistribution ont été mis en place dans tous les pays de l’OCDE, en particulier en Europe.

En dépit des attaques systématiques qu’ils ont subies sur les trois dernières décennies, ces systèmes ont joué efficacement leur rôle depuis lors, notamment en protégeant les populations les plus vulnérables des effets les plus désastreux et les plus visibles des retournements de l’activité économique. Ce simple constat devrait conduire chacun d’entre nous à réfléchir sur les conséquences de la mise à bas progressive de ces systèmes que les hommes ont su construire, dans une parenthèse de lucidité que la misère et la barbarie avaient ouverte. Des marchés libres n’assurent pas un fonctionnement harmonieux de l’économie. La poursuite des intérêts particuliers ne garantit aucunement la réalisation du bonheur commun comme les économistes des années 1920-30 voulaient le croire.

Depuis cette période, l’économie, en tant que discipline scientifique, a fait des progrès considérables et elle ne donne aucune raison de croire aux vertus du marché libre. Mais les mythes ont la vie dure, les fables simplistes se retiennent facilement et le jeu complexe de la recherche des petits et des gros intérêts de chacun peut contribuer à en assurer la survie, alors même que les disciplines qui les ont vu naître ne permettent plus de les fonder.

La révolution libérale qui a atteint son apogée au début des années 1980, avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher au Royaume-Uni et de Ronald Reagan aux Etats-Unis, n’a pas fait long feu du point de vue théorique. Des arguments séduisants, qui ont momentanément fasciné les économistes eux-mêmes, d’autant que l’appareillage mathématique sur lequel ils se sont développés était élégant et sophistiqué, ont rapidement montré leurs limites dans leur confrontation aux faits. Les monétaristes et les nouveaux-classiques, dont le programme de recherche consistait explicitement à réhabiliter la vision classique smithienne du fonctionnement de l’économie, dans sa version la plus simpliste, et à décrédibiliser l’action publique et les politiques macroéconomiques conjoncturelles, ont échoué, même s’ils ont laissé une empreinte très forte sur la théorie économique contemporaine, pour le meilleur et pour le pire.

Pourtant, la parenthèse libérale ne semble pas vouloir se refermer en pratique. Nos décideurs politiques, comme la plupart des commentateurs économiques, continuent de raisonner dans un cadre théorique où l’efficacité des marchés serait la règle plutôt que l’exception et s’arc-boutent sur des dogmes libéraux, sans fondements théoriques solides, aujourd’hui érigés en principes de vertu : l’inflation nulle et l’équilibre budgétaire. En se pliant à ces principes, de manière aussi aveugle que stupide, les gouvernements européens se privent de toute marge de manœuvre conjoncturelle pour peser sur l’activité économique.

Si tous les économistes sérieux s’accordent sur le fait qu’il est dangereux pour une économie de laisser filer ses déficits et que l’accumulation d’une dette déraisonnable au vu des perspectives de croissance futures n’est pas tenable, si aucun ne soutient qu’une politique de relance budgétaire est la panacée, ni même la solution, tous savent néanmoins que mener une politique budgétaire procyclique en plein cœur d’une récession sans précédent, ne peut qu’aggraver dangereusement la récession.

Ainsi, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie 2001, affirmait déjà en mai 2010 : « L'Europe va dans la mauvaise direction […], elle veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n'est pas ce qu'il faut faire. »

Olivier Blanchard, directeur du département des études du Fonds monétaire international, déclarait le 24 janvier 2012, après l’annonce du FMI d’une révision à la baisse de ses prévisions de croissance de la zone Euro : « Il faut continuer de rééquilibrer les budgets, mais à un rythme approprié. La réduction de la dette, c'est un marathon, et pas un sprint. Une action trop rapide tuera la croissance et torpillera la reprise. »

En France, Thomas Piketty, lauréat 2013 du prestigieux prix Yrjö Jahnsson du meilleur économiste européen de moins de 45 ans, affirmait, en septembre 2012 : « On se retrouve à faire de l'austérité à marche forcée, soit disant pour rétablir notre crédibilité, alors que tout le monde sait que cette politique conduira à plus de récession et plus d'endettement. »

Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, déclarait en septembre 2012 : « Mon propos contre les politiques d'austérité s'adresse aux pays qui ont encore le choix. Ni l'Espagne ni la Grèce ne pouvaient s'affranchir des exigences allemandes et prendre le risque de se faire couper les vivres. Mais, de mon point de vue, la France n'est pas dans une situation budgétaire critique et n'a pas autant besoin d'une politique de rigueur. »

Maurice Obstfeld, grand spécialiste d’économie internationale, professeur à l’Université de Berkeley, écrivait, en janvier 2013 : « Des politiques trop ambitieuses de réduction des dettes nationales et des déficits publics ne devraient pas être mises en œuvre en temps de récession, en particulier dans les récessions telles que celles de la crise actuelle qui affectent tous les pays en même temps. » (PDF)

Charles Wyplosz, économiste français, professeur à l’Institut de hautes études internationales et du développement (Genève), spécialiste internationalement reconnu des crises monétaires, écrivait encore, le 29 mars 2013 : « On sait bien qu’un pays qui se retrouve avec une dette trop élevée ne peut la ramener à un niveau confortable que très, très lentement, sur plusieurs décennies. Rien ne presse donc, et le faire à marche forcée en situation de récession et de chômage en augmentation n’a aucun sens économique. »

Mais alors, jusqu’où nous conduira-t-on dans la récession et pour quels bénéfices ? Pourquoi nos gouvernements n’écoutent-ils plus les économistes et pourquoi personne ne s’en émeut ?

A force de prévoir des reprises qui ne viennent pas, de prévoir des taux de croissance qui ne se réalisent pas, de laisser le discours libéral le plus crasse s’accréditer dans les milieux d’affaires, le monde des experts et le monde technocratique, alors que dans le même temps, les peuples ne font que constater une réalité sociale qui se durcit, comment les économistes pourraient-ils encore être entendus dans l’opinion ? Comment s’étonner que personne ne s’inquiète des mises en garde du FMI, lui qui n’a eu de cesse de défendre et d’imposer, dans la plupart des pays en développement, avec le peu de succès qu’on leur connaît, depuis près de quarante ans maintenant et de manière inflexible, les mêmes politiques d’austérité ? Pourtant, tuer le médecin, même s’il est médiocre, ne guérira pas le malade.

Si la rupture entre les peuples européens et leurs élites s’accroît (voir l'eurobaromètre), c’est que les peuples ont compris que la politique menée actuellement en Europe, en approfondissant la crise, servait les intérêts à courte vue des banques et des industriels. L’intérêt des banques aujourd’hui, tant qu’elles savent qu’en dernier recours les gouvernements les sauveront, est d’exiger des taux d’intérêt toujours plus élevés au fur et à mesure que les pays s’enfoncent dans la crise. L’intérêt des entreprises est de voir se développer le chômage de masse et d’invoquer la récession et la compétitivité pour finir de démanteler les systèmes de régulation, de protection et de redistribution afin d’accroître leur profit en pesant toujours plus sur les salaires. Or les intérêts de court terme sont bien souvent incompatibles avec les intérêts de long terme.

Rationnels, les acteurs le sont, à l’horizon qui est le leur. Ce faisant, qu’ils en aient ou non conscience, ils minent les sources de la croissance future et appauvrissent l’ensemble de la société. La situation actuelle n’est que l’illustration de la faillite de la main invisible du marché. 

Comment expliquer l’aveuglement de nos gouvernants ? Le marché, on le sait, ne redistribue pas, il préserve le statu quo et tend à renforcer les positions dominantes. Il n’est donc pas surprenant de constater que le mouvement de libéralisation des économies, entamé au milieu des années 1970, se soit accompagné d’une tendance au creusement des inégalités à l’intérieur des pays. Dans une économie de marché, il y a des forces sous-jacentes puissantes de perpétuation et de renforcement des inégalités qui peuvent maintenir ou enclencher des dynamiques perverses, comme l’explique très bien l’économiste François Bourguignon dans son dernier ouvrage, La mondialisation de l’inégalité (2012).

Le mouvement de dérégulation est allé si loin aujourd’hui, notamment dans le domaine financier, que les rentes de situation sont devenues gigantesques et les incitations pour sécuriser ces rentes et faire pression sur les gouvernements pour aller dans le sens de toujours plus de dérégulation et moins de redistribution se sont considérablement accrues.

Les économistes ont de bonnes raisons de s’inquiéter de cette évolution des inégalités. La redistribution des revenus, en imposant une limite aux inégalités, joue un rôle majeur dans la perpétuation de la cohésion sociale et, ce faisant, elle renforce l’efficacité économique et bénéficie à chacun. C’est pourquoi Thomas Piketty insiste tant, et avec raison, sur la fiscalité. Une société riche en moyenne, dans laquelle l’essentiel de la richesse est concentré entre les mains d’un petit nombre d’individus, n’est socialement et donc économiquement pas tenable. Il y a une frontière à ne pas dépasser, c’est celle de l’instabilité sociale et politique.

La vieille idée libérale selon laquelle l’enrichissement de quelques-uns finirait par bénéficier à tous n’est fondée ni théoriquement, ni empiriquement. Comment peut-on imaginer qu’une société, même riche en moyenne, puisse survivre durablement et paisiblement à un taux de chômage des jeunes de plus de 50% et à un taux de chômage moyen de près de 30% comme on l’observe actuellement en Espagne et en Grèce. Nous n’avons aucun exemple historique qui nous permette de le croire.

En tissant des liens, à travers différentes pratiques de lobbying, ouvertes ou déguisées, qui garantissent aux élites des avantages substantiels et facilitent leurs petites affaires, les puissances industrielles et financières et les rentiers du monde entier orientent de plus en plus clairement les décisions politiques dans un sens qui leur est favorable et s’approprient ainsi une part de plus en plus grande de la richesse créée, en contraignant de plus en plus d’individus à la misère.

Les peuples européens fondamentalement ont compris ce que leurs élites s’évertuent à nier en criant au populisme. Mais le populisme a de belles heures devant lui. Le populisme, pour se développer, a besoin d’un terreau fertile que nos gouvernements déversent aujourd’hui à la pelle, dans toute l’Europe. Nos gouvernants nous emmènent dans le mur car ils ne sont plus guidés par l’intérêt collectif. Comme toutes les institutions, organisations, un gouvernement est confronté au problème de la mise en cohérence des intérêts individuels des membres qui le constituent, dans la réalisation de fins qui les dépassent.

La communauté scientifique, intellectuelle, comme les autres, est confrontée elle aussi à ce problème. Quand l’imbrication entre la communauté scientifique, le personnel politique et les milieux d’affaires se généralise, le risque d’instrumentalisation et de dérive s’accroît. Quand un économiste académique travaille parallèlement pour une banque, il est peu probable qu’il soit incité à s’intéresser aux potentielles dérives du système bancaire et financier. Quand un ministre du budget fraude le fisc, il est peu probable qu’il soit le mieux placé pour lutter contre la fraude fiscale.

Le mouvement général de dérégulation a ouvert des brèches dans la digue, et le flot des intérêts particuliers pourrait bien tous nous emporter. Il nous faudrait aujourd’hui, plus que jamais, quelques idéalistes ou pragmatiques visionnaires pour les refermer. Angela Merkel et François Hollande ne le sont, pour l’heure, ni l’un ni l’autre et il est à craindre qu’ils poursuivront dans l’erreur, tant que l’équilibre de nos économies et de nos sociétés n’aura pas été gravement ébranlé. Mais il sera alors trop tard pour inverser le processus. Ils ne pourront pas reprocher aux économistes de les avoir mal conseillés. L’économiste conseille, le politique gouverne. 

Elisabeth Cudeville, maître de conférences d’économie à l’Université Paris 1, membre du Centre d’économie de la Sorbonne et de l’Ecole d’économie de Paris.

 

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 16:09

 

 

Rue89 -« Les Infiltrés » 29/04/2013 à 13h23

 Camille Polloni | Journaliste Rue89

 

 



 

Capture d’écran du communiqué du Syndicat des journalistes

 

Polémique sur le « mur des cons » du Syndicat de la magistrature (SM), la suite. Après la publication de la vidéo sur Atlantico, les appels à la dissolution du SM, la saisine du Conseil supérieur de la magistrature, les explications du syndicat, l’identification d’un journaliste de France 3, Clément Weill-Raynal, comme le vidéaste présumé, puis son démenti, voici le dernier épisode en date.

Dimanche, le Syndicat national des journalistes (SNJ) publie sur son site un communiqué dans lequel il « s’élève contre le mauvais procès fait au Syndicat de la magistrature » auquel il apporte « son plus total soutien ». Le syndicat réagit à « l’effervescence médiatique soulevée par ce non-événement » en rappelant quelques principes déontologiques :

« L’utilisation d’images volées dans un lieu privé, en l’occurrence les locaux du SM, est contraire à la déontologie professionnelle la plus élémentaire.

Conformément à cette charte, “un journaliste digne de ce nom [...] proscrit tout moyen déloyal et vénal pour obtenir une information”, et “n’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée”. »

Le SNJ appelle les journalistes « à ne pas céder à la pression de la course à “ l’audimat ” et à refuser de participer à une manipulation de l’opinion qui flatte les pires instincts au mépris d’un traitement pondéré, équilibré et serein de l’information ».

Quel statut pour « les images volées » ?

Immédiatement, des réactions indignées fleurissent sur cette prise de position, estimant :

 

 

  • que « les images volées » dans un lieu privé peuvent apporter une information nécessaire au public.

Le communiqué fait débat jusque dans la rédaction de Rue89. Pour comprendre les motivations du Syndicat national des journalistes, nous avons contacté son premier secrétaire général, Anthony Bellanger.

Il est un peu agacé que son téléphone sonne depuis dimanche, alors que « le mur des cons fait du buzz, ça fait causer, mais l’essentiel est la qualité de l’information ». Néanmoins, Anthony Bellanger accepte de comparer la situation avec d’autres, dans lesquelles des enregistrements clandestins ont été publiés.

La vidéo « off » de Sarkozy par Rue89, par exemple. Au moment du non-lieu en faveur de Rue89, en juillet 2012, le SNJ se réjouissait d’une « victoire pour la liberté d’information ». Dans le même esprit, en 2010, le syndicat disait « merci aux juges » qui avaient validé la publication par Mediapart des enregistrements Bettencourt.

« Un vrai travail de journaliste »

Qu’est-ce qui différencie ces documents de la vidéo d’Atlantico ? « Un vrai travail de journaliste, avec une enquête derrière », tranche Anthony Bellanger :

« En ce qui concerne le “mur des cons”, quelqu’un a eu envie d’être néfaste avec le SM et a profité de sa présence dans les locaux, c’est-à-dire dans un lieu privé. Il a ensuite fait publier la vidéo sur Atlantico en cachant son identité.

Si l’auteur de la vidéo était effectivement un journaliste, s’il avait fait une enquête signée de son nom, en interrogeant les intéressés sur ce “mur des cons”, ce serait différent. Notre métier est de mener à bien l’enquête, c’est pour ça que dans notre communiqué, nous renvoyons à la charte éthique. »

Finalement, les explications d’Anthony Bellanger sont assez proches de celle de Joy Banerjee, représentant CGT à France 3.

Même s’il allait plus loin que son confrère en réclamant des sanctions contre Clément Weill-Raynal, Joy Banerjee tenait le même langage dimanche sur « l’atteinte à la déontologie » :

« On ne vole pas des images et on ne les donne pas à un autre média que le sien. »

Appel à cesser « Les Infiltrés »

Sur l’utilisation de la caméra cachée, en général, le SNJ avait clairement pris position au moment du lancement du programme « Les Infiltrés », en 2008 sur France 2. Il avait demandé à la chaîne de « cesser ces émissions » :

« Oui, il est possible de recueillir des informations par des moyens détournés, quand il n’y a aucune possibilité de faire autrement. Mais il ne doit s’agir que d’exceptions à l’exercice quotidien de la profession, exceptions encadrées et expliquées aux téléspectateurs.

Bâtir un concept d’émission sur des exceptions est à la fois dangereux et choquant. »

Anthony Bellanger nous a fait parvenir une tribune, cosignée par le SNJ, le SNJ-CGT et la CFDT-journalistes, il y a « trois semaines environ ». En voici un extrait :

« A l’heure du trop-plein médiatique, la différenciation doit s’opérer grâce à la valeur ajoutée déontologique de l’information. Tel un label de qualité, les médias doivent pouvoir se réclamer d’une information recherchée, vérifiée, hiérarchisée, commentée et publiée par des journalistes professionnels formés, dans des équipes rédactionnelles reconnues, et tenus par une éthique professionnelle partagée. »

Envoyée aux journaux Le Monde et Libération, sa tribune n’a pas été publiée.

 

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 15:51

 

 

LE MONDE | 29.04.2013 à 17h40

Par Sylvie Kauffmann

 
 

L'air du monde. A moins que, adepte inconditionnel de la directive redressement productif, vous ne vous obstiniez à porter que de l'Armor-Lux, vous l'avez peut-être remarqué sur les étiquettes : vos vêtements sont de moins en moins "made in China" et de plus en plus souvent fabriqués au Bangladesh.

La raison en a été très simplement expliquée en janvier par Enric Casi, le directeur général de la marque espagnole Mango, à Nicole Vulser, du Monde : une partie de sa production s'est déplacée de Chine vers le Vietnam, l'Inde et le Bangladesh, en raison de la hausse des coûts du travail et d'une pénurie de main-d'oeuvre en Chine. "C'est l'une des conséquences de la politique chinoise de l'enfant unique, qui ne veut pas, comme ses parents, être ouvrier", ajoutait l'entrepreneur catalan, selon lequel ce sont d'ailleurs souvent des Chinois qui installent des usines sur ces nouveaux lieux de production.

Ainsi va la mondialisation. Grands gagnants, les Chinois passent à pas de géant de l'autre côté de la barrière pour devenir maîtres d'oeuvre. L'Europe et les Etats-Unis restent le plus grand marché de consommateurs. Ce sont donc encore nos entreprises de prêt-à-porter qui font fabriquer au Bangladesh, devenu deuxième exportateur mondial de textile, des vêtements dessinés en Europe puis portés en Europe. M. Casi sait de quoi il parle : l'usine de confection qui a brûlé en novembre 2012 au Bangladesh fabriquait des vêtements pour Mango et pour l'américain Wal-Mart. Piégés dans le brasier, 112 empl...

L’accès à la totalité de l’article est protégé

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 15:43

 

 

Rue89 -L’édito 29/04/2013 à 12h46

 Pascal Riché | Cofondateur Rue89

 

 

 

Pour avoir utilisé un mot ambigu car chargé de fantômes – « confrontation » – le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone est cloué au pilori pour « germanophobie » ; pour avoir osé vouloir pointer dans un document « l’intransigeance égoïste » d’Angela Merkel, des responsables du PS sont traités d’irresponsables. L’on voit ressurgir le petit peuple du « cercle de la raison », pour reprendre une expression imaginée dans les années 90 par Alain Minc, alors nombril dudit cercle.

Il faut les voir se bousculer au micro, les raisonnables : Alain Juppé, Elisabeth Guigou, Bruno Le Maire, Michel Sapin, et dans la presse la plupart des éditorialistes... Avec des airs offusqués, ils déballent l’habituel bric-à-brac de l’amitié franco-allemande : la rencontre De Gaulle-Adenauer, le mano a mano Mitterrand-Kohl, l’œuvre de Jacques Delors... A les écouter, certains agités du PS mettraient en péril la paix elle-même !

Opération bâillon

 


La une de Libération du lundi 29 avril 2013 

 

En gros, Claude Bartolone et le PS sont invités à la fermer. La presse participe à cette opération bâillon : Le Monde, Le Figaro, Les Echos, et même Libération qui titrait ce lundi matin « Le PS dérape » (voir ci-contre) alors que, pas plus tard que mercredi dernier, le même journal dénonçait « l’austérité imposée par l’Allemagne » et de la « tutelle allemande »... Mais entretemps, le cercle de la raison s’est mis à tournoyer comme une toupie, imposant le silence.

Le résultat, c’est qu’on risque de perdre une nouvelle occasion de s’attaquer frontalement (« se confronter » ?) au blocage économique fondamental dont souffre actuellement l’économie européenne : l’austérité budgétaire généralisée, qui bloque le redémarrage et au final aggrave la situation de la dette... On peut le déplorer, mais il se trouve que la clé, pour mettre fin à ce blocage, se trouve en Allemagne.

Résumons la situation. Le FMI, la majorité des gouvernements, la plupart des économistes le savent : on ne mène pas une politique d’austérité en période de marasme. C’est aussi contreproductif que de vouloir démarrer une voiture avec le frein à main tiré à fond. En Europe, cette politique coûte des centaines de milliers de chômeurs.

Le gouvernement allemand n’est pas de cet avis. Parce que le peuple allemand, pour des raisons historiques, est très attaché aux équilibres budgétaires. Parce que la situation convient aux dirigeants allemands, aussi : en imposant aux européens une politique monétaire et budgétaire conforme à son modèle, l’Allemagne a installé son leadership. Pourquoi y renoncer ?

« Equilibre de la terreur »

 


Un panneau stop (Zigazou76/Flickr/CC)

 

Le résultat, c’est que les autres peuples s’enfoncent dans les difficultés sociales. Ils n’osent ni se départir de l’orthodoxie ambiante, ni même protester, de peur de dégrader leur fameux « spread » – la différence entre leurs taux d’intérêt et les taux allemands. C’est ce que l’économiste Jean-Paul Fitoussi, dans une interview très « déraisonnable » à Libération, a appelé « l’équilibre de la terreur ».

La France, qui autrefois était copilote de l’Union européenne, est sans doute le seul pays à pouvoir encore infléchir l’Allemagne, le pays-ami, et l’amener à revoir sa politique. Le pays le plus puissant de l’Union, le plus excédentaire, peut en effet beaucoup pour aider l’Europe : il peut relancer sa consommation, il peut instaurer un vrai salaire minimum, il peut être plus allant sur la construction d’un réel gouvernement économique européen, il peut accepter un calendrier plus intelligent pour ramener les pays à l’équilibre budgétaire.

Mais pour cela, il faut pouvoir lui parler franchement, sans tabous, et sans se laisser impressionner par les « raisonnables », leurs accusations mécaniques de « germanophobie » et leurs étouffantes lignes « à ne pas franchir ».

MERCI RIVERAINS ! Pierrestrato
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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 15:31
Marianne - Lundi 29 Avril 2013 à 11:20 | Lu 2119 fois

 

 

Rédigé par Hervé Nathan le Dimanche 28 Avril 2013 à 14:04 | 13



Ceux qui prétendaient que notre Premier ministre n’a aucune autorité sont  les plus surpris : en deux tweets bilingues français-allemand  Jean-Marc Ayrault a recadré le parti socialiste et a contraint sa direction à une douloureuse réécriture. Qu’elle était le motif de l‘ire de l’aigle de Matignon ? Tout simplement que le Parti socialiste, qui prépare une convention sur l’Europe en juin prochain, ose contester la politique européenne, non pas de François Hollande, mais de Angela Merkel.  Pensez donc, les caciques du parti prenant pour une fois leur courage à deux mains, osaient évoquer « l’intransigeance égoïste » de la chancelière allemande, ou encore appeler à « l‘affrontement démocratique » avec la droite conservatrice  au pouvoir dans la zone euro…  La révolution rue de Solferino !
En l’absence du président de la République, le Premier ministre, surnommé quelquefois par des jaloux « Jean-Marc Zéro  »  a donc « recadré » les troupes : les « formules inappropriés » ont été caviardées, et on célébrera, comme il se doit, « l’amitié franco-allemande » à laquelle, il faut « redonner toute sa force, et tout son sens »… À ce niveau de langue de bois, le PS  a dépassé le stade du parti godillot pour se rapprocher du parti communiste nord-coréen… Le raisonnement a été repris d’ailleurs par Alain Juppé dans son interview au Monde de samedi !
Les commentateurs qui verraient dans la pusillanimité de l’exécutif français une expression d’une stratégie gagnante, se fichent le doigt dans l’œil. Les Allemands qui ont l’habitude de vivre dans une démocratie parlementaire où les divergences affichées sont le creuset des consensus les plus profonds, et savent parfaitement en jouer pour imposer leur ligne dans l’UE, ne devraient pas lever un cil devant un débat interne à un parti de gouvernement d'un pays ami.
Quoiqu’il en soit, l’exécutif socialiste a donc signifié sèchement (mais avec modernité, cela plait tant aux journalistes stars des médias, grâce en soit rendue à Tweeter, …), que le débat européen était et resterait interdit. D’un coup on se rendait compte que la formule « tension amicale » utilisée par François Hollande lors de son interview sur France 2 était destinée à rester vide de sens, et surtout pas à lancer une réflexion politique en France…
Les "grands quotidiens" se sont immédiatement lancés dans une course à la pensée unique: Le Figaro  ("France--Allemagne le grand froid", Le Monde  ("Ne tirez pas sur Angela Merkel"), Libération ("Le PS dérappe") ont repris les mêmes arguments creux, dont le principal était : "ne transformez pas Angela Merkel en bouc émisdssaire", ce qui signifie que nous  la chargerions de nos propres péchés... La palme revient à Libération dont l'éditorialiste François Sergent tente de conjurer dans ce débat à la fois la "germanophobie", le "populisme" et la "xénophobie" dont la gauche du PS serait le vecteur. Pour rappel, mercredi dernier, le même  Libération s'interrogeait en Une sur  "la fin  du régime rigueiur en Europe?".  Fallait-il y voir le spectre du fascisme?
Le débat sur la "ligne Merkel" est donc interdit, à gauche comme à droite. Dommage, parce que le moment serait particulièrement bien venu. Et ce pour deux raisons.
La première est que la politique d’austérité (dite de «consolidation budgétaire ») est à bout de souffle. Les résultats concrets sont désastreux : non seulement la récession s’installe partout,  avec un taux de chômage moyen de plus de 12%, mais les objectifs de réduction des déficits publics sont toujours repoussés.  L’Espagne, le Portugal, la Grèce, la France, l’Italie et la Belgique ne rempliront pas leurs engagements en 2013 et sans doute pas non plus en 2014. Les Pays-Bas, nation particulièrement proche de l’Allemagne en matière économique, ont eux-mêmes renoncé à un plan d’économies de 4 milliards d’euros.  Le Parlement européen, est de longue date vent debout contre la rigueur généralisée. José Manuel Barroso a lui aussi tiré un trait   : « la politique d’austérité a atteint ses limites en Europe », a-t-il reconnut lors d’une conférence, ce lundi 22 avril ? Barroso n’ignore pas que des élections européennes auront lieu l’année prochaine. On lui prête même l’intention de conduire la liste des droites. Dans les conditions actuelles, le scrutin de 2014 se jouera évidemment sur les politiques économiques. Gare à la fessée pour ceux qui iront devant les électeurs en défendant programme actuel de rigueur généralisée !  Rien d’étonnant donc à ce que cet ancien militant maoïste ajoute : « pour réussir, une politique (…) doit bénéficier d’un minimum de soutien politique et social. »
La deuxième et pas moins importante raison est que les conservateurs allemands sont en train de devenir un danger pour l’Union européenne et la zone euro en particulier, tout simplement en trahissant ses engagements.  Angela Merkel s’était prononcée en 2012 pour « l’Union bancaire » de la zone euro. Elle refuse dorénavant de s’engager dans la constitution d’un « fonds de résolution des crises bancaires », sans lequel l’union bancaire n’aurait aucune réalité. On a appris vendredi que la Bundesbank, dont le personnel dirigeant est entièrement composé de proches de la CDU, avait décidé de contester devant la cour constitutionnelle de Karlsruhe   la politique de soutien de l’Euro de Mario Draghi qui avait stoppé la spéculation sur les dettes italiennes et espagnoles. Enfin, alors qu’il était entendu depuis le conseil européen de juin 2012 que l’Allemagne laisserait remonter ses coûts salariaux de façon à créer un effet de consommation bénéfique pour toute la zone euro, la chancelière a renoncé la semaine dernière à la création d’un Smic dans son pays, puis a appelé à une remontée des taux d’intérêts, tout à fait inutile de l’aveu même de la BCE qui trouve au contraire que l’absence d’inflation lui commanderait plutôt de les baisser afin d’éviter de tomber dans la déflation ! Comme si l’Allemagne préparait non pas une zone euro fédérale comme le proclame le discours officiel du gouvernement actuel, mais au contraire la disparition de la monnaie unique, au profit d’une zone « super mark », dont ne  pourraient faire partie que les économies semblables à la sienne.   On connaissait la « perfide Albion », quel adjectif faudra-t-il bientôt adjoindre à la Germanie ?
A l’Elysée, on a bien conscience de la profondeur du fossé qui se creuse avec le grand voisin et de l’abîme dans laquelle Berlin peut conduire l’Europe. Simplement on s’interdit d’afficher ces divergences de peur d’être « sanctionné par les marchés ».  Un conseiller nous confiait : «  On peut affronter Madame Merkel, mais vingt-quatre heures, pas plus !  Ensuite, les taux d’intérêts monteront… » Celui qui proclamait avant son élection: « mon adversaire, c’est la finance », vit aujourd’hui sous son influence! 

Mise à jour le 29 avril à 10h00

PS: Chère Astrid, mes études d'allemand seconde langue étant bien lointaines, j'ai recourru au site Reverso pour la traduction du titre du français vers l'allemand. Je ne peux faire mieux, hélas.  Merci aux germanophones de leur indulgence... ou de leurs conseils, bienvenus.

 

 

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29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 15:23

 

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 29.04.2013 à 16h39 • Mis à jour le 29.04.2013 à 16h59

 

 

 
 
Le nouveau chef du gouvernement italien a présenté son programme devant le Parlement, lundi, estimant que "les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre".

Dans son discours de politique générale devant le Parlement à Rome, le nouveau chef du gouvernement italien Enrico Letta a estimé que l'Union européenne était en pleine "crise de légitimité" et devait faire un effort "pour devenir un moteur de développement durable".

Expliquant les grandes lignes de son programme, il a dressé un réquisitoire contre la politique d'austérité de son prédécesseur, Mario Monti. "L'Italie se meurt à cause de la seule austérité. Les politiques en faveur de la relance ne peuvent plus attendre", a-t-il lancé avant d'ajouter que "la réduction de la pression fiscale sans endettement sera un objectif permanent de ce gouvernement dans tous les domaines".

Le nouveau président du conseil a dit que ses priorités iraient à la création d'emplois et à l'aide aux PME, ainsi qu'à la réforme des institutions et du code électoral. Il a promis en outre de s'attaquer à la pauvreté, aggravée par un taux de chômage supérieur à 40% chez les jeunes, dans certaines zones du pays. Il prévient qu'il "veut des résultats sous dix huits mois, sinon il partira."  


 ROME "RESPECTERA LES ENGAGEMENTS" PRIS ENVERS L'UE

Il a également indiqué être prêt à réformer la loi électorale, que beaucoup considèrent comme la source des blocages politiques récurents en Italie. "Nous devons nous engager solennellement à faire en sorte que la consultation parlementaire des 24 et 25 février soit la dernière organisée en vertu de la loi électorale actuelle". Il a ajouté que la nouvelle loi apporterait des garanties pour renforcer la stabilité de l'exécutif gouvernemental.

Dans un soucis de moralisation de la vie politique, minée par les affaires sous l'ère Berlusconi, M. Lettaégalement  annoncé la suppression des salaires des ministres qui sont également députés, qui avaient droit jusqu'à présent de cumuler les deux revenus.  Il assure en outre que l'Italie "respectera les engagements" pris envers l'UE, mais qu'elle espère grâce à ce respect "avoir une marge de manoeuvre" supérieure dans ses négociations avec la Commission européenne.

Afin de démontrer que son gouvernement "est européen et européiste", M. Letta a annoncé que ses premiers déplacements seront "à Bruxelles, Berlin et Paris". La réponse aux problèmes de l'UE "est donc dans une plus grande intégration qui mène vers une Europe fédérale", a ajouté le jeune chef du gouvernement italien.

Lire nos explications En Italie, un gouvernement d'union et de trêve

 

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