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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 10:54
leparisien.fr
Nantes : chaîne humaine contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Publié le 11.05.2013, 07h22 | Mise à jour : 08h36

ILLUSTRATION. Une chaîne humaine est organisée samedi après-midi par les opposants au projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes (Loire-atlantique).
ILLUSTRATION. Une chaîne humaine est organisée samedi après-midi par les opposants au projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes (Loire-atlantique). | AFP


 

 

Près de 20 000 opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-atlantique) sont attendus ce samedi après-midi sur le site. Des figures écologistes - José Bové, Eva Joly... - doivent participer à cette chaîne humaine.

 La manifestation se déroule dansun contexte apaisé par rapport aux violents heurts de l'automne dernier. Les forces de l'ordre se sont retirées du site le 20 avril, les expulsions ont été arrêtées. Surtout, le projet d'aéroport est en suspens depuis les recommandations des experts au gouvernement. Ils préconisent des modifications afin de limiter l'impact de la nouvelle infrastructure sur l'environnement et les terres agricoles.En juin, la préfecture de Loire-Atlantique devrait annoncer les implications, en termes de calendrier, de ces modifications. Pour les opposants, il s'agit d'obtenir l'abandon pur et simple de ce projet qu aurait dû voir le jour en 2017.

Sur la zone du futur aéroport, entre 100 et 300 opposants anticapitalistes, selon les périodes, vivent dans une cinquantaine de cabanes reconstruites depuis fin novembre et disséminées sur le tracé des projets de pistes et d'aérogare.

Pour entourer entièrement ce samedi le site de la zone d'aménagement différé (ZAD) samedi, comme l'espèrent les opposants, 20 000 personnes seront nécessaires pour ce périmètre de 25 km. «L'idée est de dire qu'on encercle cette ZAD et qu'elle est donc sous protection populaire: le symbole demeure», a expliqué cette semaine Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et opposante historique au projet. Les opposants anticapitalistes au projet, auto-baptisés «zadistes», se disent quant à eux moyennement impliqués dans cet événement «médiatique».

Le projet de transfert de l'actuel aéroport de Nantes, situé au sud de l'agglomération, à Notre-Dame-des-Landes, commune située à quelque 30 km au nord, est soutenu principalement par l'Etat, qui en a attribué la concession au groupe Vinci, et les collectivités locales socialistes concernées dont la ville de Nantes, fief du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, défenseur du projet.

VIDEO. Des ténors écolos contre le projet

 

 

 


 VIDEO. Aéroport Notre-Dame-des-Landes : des aménagements à prévoir

 


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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 10:42

 

 

http://www.chaine-humaine-stop-aeroport.org/fr/

 

 

affiche-chaine-humaine-9fevrier2013-mini 

17 novembre 2012, tournant historique,

40 000 personnes
à Notre Dame des Landes !

 

45 ans de lutte pour faire sauter les verrous régionaux et donner un éclat national et symbolique à l'opposition au projet d'aéroport de Notre Dame des Landes.

45 ans pour que 40 000 personnes se lèvent contre le gaspillage d'argent public, la destruction de terres nourricières et l'inutilité du projet aujourd'hui techniquement dépassé.

45 ans pour que de nombreux journalistes s'emparent de ce sujet brûlant.

2013 année décisive pour enterrer le projet !

L'État a repoussé le début des travaux de 6 mois. Saisissons cette opportunité.

Tous, nous pouvons faire de cette chaîne humaine un moment historique !


Rendez-vous le 11 mai 2013 sur la ZAD
pour la constitution de la chaîne à 14h00.
Festival de soutien:

vendredi de 19h à 01h00 - samedi de 15h30 à 02h00

 

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 17:15

 

franceinfo.fr

le Jeudi 9 Mai 2013 à 16:55

INFOGRAPHIE | Conséquence de la récession que traverse la Grèce depuis six ans, le taux de chômage des 15-24 ans a dépassé en février le seuil des 60 % (chiffres rendus publics ce jeudi). Pour l'ensemble de la population, le taux de chômage est de 27 %, soit plus du double de la moyenne des autres pays de la zone euro.

 

. © IDÉ

 
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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 17:12

 

amisdelaterre.org



 

La Commission Européenne a adopté lundi 6 mai trois nouveaux règlements sur les semences, la santé des plantes et les contrôles, désormais soumis au Parlement et au Conseil européens. Au prétexte de simplification, de défense de la biodiversité, et de protection de la santé des plantes, cette proposition place toutes les semences sous le contrôle direct des titres de propriété de l’industrie : Certificat d’Obtention Végétale et brevets.

 

( C’est un peu long, mais pour tous ceux qui veulent comprendre les enjeux, le Réseau Semences Paysannes est le seul collectif qui comprenne TOUS les enjeux )

Le Réseau Semences Paysannes dénonce cette agression violente contre le droit des agriculteurs, des jardiniers, des consommateurs et des générations futures d’accéder librement à l’immense biodiversité végétale généreusement offerte par le travail de centaines de générations de paysans.

Ce hold-up sur les semences est soigneusement caché sous des centaines de pages de jargon réglementaire. L’office communautaire qui délivre les titres de propriété industrielle sur les variétés (Certificat d’Obtention Végétale) sera directement chargé du catalogue qui conditionne l’accès au marché des semences ; le marché sera désormais ouvert aux variétés et aux plantes brevetées ; les industriels pourront organiser eux-mêmes le contrôle de leurs semences, mais aussi de celles que les agriculteurs prélèvent dans leurs propres récoltes, pendant que des contrôles bureaucratiques insensés interdiront de fait aux agriculteurs d’utiliser et d’échanger leurs propres semences et restreindront l’accès au marché des semences traditionnelles, locales et biologiques.

Cette bureaucratie et le coût des contrôles risquent de réserver aux seules variétés et semences brevetées l’ouverture du marché à la biodiversité que constituent les nouvelles « variétés hétérogènes » et de restreindre à la portion congrue les nouvelles variétés de niche dont les semences pourront être commercialisées sans enregistrement au catalogue.

Le Réseau Semences Paysannes appelle l’ensemble des citoyens à interpeller leur gouvernement et leurs élus européens pour qu’ils révisent en profondeur ces nouveaux règlements, pour qu’ils n’abandonnent pas à la Commission mais définissent eux-mêmes leurs modalités d’application, et pour qu’ils barrent la route au vol de toutes les semences par les brevets. Le respect des droits des agriculteurs et des jardiniers d’utiliser, d’échanger et de protéger leurs semences, et d’avoir accès sur le marché à toute la biodiversité des semences paysannes disponibles, est la première condition du droit à l’alimentation et de la souveraineté alimentaire.


Contacts : Guy Kastler 06 03 94 57 21 ou Patrick de Kochko 06 17 06 62 60 mail : contact@semencespaysannes.org

JPEG - 95.4 ko
Le Réseau Semences Paysannes : contre les lobbies de l’industrie, seul l’union fait la force !

Annexe « technique » : Première analyse synthétique de la proposition de règlement sur les semences de la Commission Européenne :

1) Ce paquet "better regulation" est d’abord un immense cadeau à l’industrie

a - Renforcement du contrôle du marché par les droits de propriété industrielle

Les semences de variétés hétérogènes brevetées pourront désormais avoir accès au marché sur la base de décisions (acte délégué) de la commission européenne. La directive 98/44 interdit le brevetage des variétés. L’Office Européen des Brevets ne refuse un brevet que s’il s’agit d’une variété homogène et stable telle que définie par l’UPOV, mais accorde des brevets sur des variétés hétérogènes. Cette proposition de règlement autorise la commercialisation des semences de ces variétés hétérogènes jusqu’à aujourd’hui interdite. Les semences de variétés paysannes hétérogènes sélectionnées et multipliées dans leurs conditions d’utilisation (le champ de production agricole) n’auront pas accès au marché. Seules les populations synthétiques ou les variétés hétérogènes brevetées de l’industrie pourront bénéficier de cet accès au marché.

Les variétés contenant des caractères ou des gènes brevetés pourront accéder beaucoup plus vite au marché sans avoir besoin de passer par les longues multiplications indispensables à l’homogénéisation et à la stabilisation des lignées dans lesquelles ont été introduits ces caractères ou gènes brevetés ;

En quelques années, l’ensemble des semences seront contaminées par des gènes brevetées ou contiendront des gènes "natifs" brevetés, propriété d’une poignée de multinationales détentrices des plus gros portefeuilles de brevets ;

L’Office Communautaire des Variétés Végétales gérera directement le catalogue selon les mêmes procédures que celles permettant d’obtenir un Certificat d’Obtention Végétale (COV), ce qui permet d’inscrire une variété protégée au catalogue sur la base des essais DUS déjà réalisés pour le COV et d’exclure du marché toute variété non protégeable par un COV, sauf les variétés hétérogènes ci-dessus.

Les obtenteurs disposeront de la liste de tous les paysans producteurs de semences de ferme, ce qui leur permettra de les poursuivre pour contrefaçon s’ils ne leur ont pas versé de royalties ou s’ils ont utilisé des semences de ferme d’espèces non dérogatoires ;

Un suivi électronique de tous les échanges de semences en Europe, détenu par l’administration au prétexte sanitaire, pourra être mis au service des détenteurs de COV et de brevet qui pourront s’en servir pour poursuivre les agriculteurs qui utilisent des semences de ferme de variétés protégées par un COV, des semences (du domaine public ou leurs propres semences paysannes) contaminées par des gènes brevetés ou contenant des caractères "natifs" brevetés ;

Opacité maintenue sur les procédés d’obtention, les brevets et l’origine des ressources génétiques utilisées. Les consommateurs et les paysans, bio ou conventionnels, qui ne veulent pas de plantes génétiquement manipulées par d’autres procédés que la transgénèse (mutagénèse dirigée, fusion cellulaire...) seront obligés d’en consommer sans le savoir. Les sélectionneurs et les paysans seront menacés de poursuite en contrefaçon de brevet sans pouvoir savoir s’ils utilisent ou non des semences brevetées achetées sur le marché ou contaminées dans les filières ou dans leurs champs par des gènes brevetés. Enfin, l’absence d’obligation d’information sur l’origine des ressources génétiques utilisées légalise de fait la biopiraterie ; b - Les procédures d’accès au marché des semences sont allégées au profit des seuls gros opérateurs. Les auto-contrôles sous contrôle officiel et la multiplication des analyses obligatoires qu’ils entraînent sont une économie pour les gros opérateurs qui commercialisent de gros volumes, mais génèrent une bureaucratie et un coût inabordable pour les petits opérateurs. De plus, ils favorisent la fraude chez les gros opérateurs qui versent des sommes importantes aux organismes certificateurs privés chargés de contrôler leurs auto-contrôles

2) Ce paquet better regulation est une agression directe contre les semences de ferme, paysannes, biologiques, traditionnelles, locales... et les semences destinées à la culture pour l’autoconsommation (jardinage amateur)

Les semences de ferme, paysannes et amateurs, aujourd’hui hors du champ d’application des directives limité aux seules semences commercialisées "en vue d’une exploitation commerciale", seront réglementées.

a - Les paysans producteurs de semences de ferme et paysannes devront s’enregistrer sur une liste que les autorités pourront transmettre aux obtenteurs en vertu du règlement 1768/95 : ils seront de ce fait livrés aux poursuites des détenteurs de COV s’ils n’amènent pas eux-mêmes la preuve qu’ils n’ont pas fait de contrefaçon. Ils devront supporter et payer le coût des contrôles sanitaires et de biosécurité (ils ne seront exemptés que des frais connexes d’enregistrement), ce qui les incitera à abandonner leur activité pour se tourner vers les semences commerciales. Ils devront ensuite enregistrer tous leurs échanges de semences et tenir ces enregistrements à disposition de l’administration. Ils seront de ce fait livrés aux contrôles de légalité de ces échanges dont le statut n’est pas clarifié par la proposition de règlement de la Commission : ces paysans ne sont pas opérateurs au titre de l’article 1 PRM qui limite son objet à la production et à la commercialisation de semences destinées au marché. Ils devraient donc pouvoir bénéficier de l’exonération d’application du règlement au titre des "échanges en nature entre non opérateurs professionnels". Mais ils sont considérés comme des opérateurs professionnels au titre de l’article 3 qui concerne tout matériel de reproduction, qu’il soit ou non destiné au marché. Ils ne pourront donc que :

- soit échanger des semences dans le cadre "d’organisations de conservation de Ressources génétique" agrées par les autorités, sans qu’il soit précisé si la conservation à la ferme est reconnue ou non ;
- soit les commercialiser dans le cadre très restreint et très bureaucratique "des variétés de niche", sous réserve que la Commission publie les actes délégués nécessaires, ce qui risque de prendre de nombreuses années pour n’aboutir qu’à un règlement bureaucratique tout aussi inapplicable que la dernière directive "conservation". De plus, ce cadre les obligera à respecter les contraintes bureaucratiques et les autro-contrôles sous contrôle officiel, inabordables pour pour les petits volumes. Ils devront aussi tenir à disposition des autorités un registre indiquant les noms de tous les agriculteurs ou autres professionnels avec lesquels ils ont échangé des semences.

b- Les artisans semenciers bénéficieront de quelques nouveautés :
- variétés de conservation. Si les limitations quantitatives et géographiques de commercialisation disparaissent (ce qui est un progrès), ces variétés devront toujours être stables, relativement homogènes et anciennes (commercialisées avant entrée en vigueur du règlement). Les variétés de conservation qui ne peuvent pas être maintenues ni reproduites dans leur région d’origine (la majorité des légumes qui viennent d’autres continents que l’Europe), ou qui n’ont pas de région d’origine déterminée, devront être enregistrées comme variété standard ou disparaître ;
- variétés hétérogènes, sous réserve que la Commission publie les actes délégués nécessaires, sans imposer des mesures bureaucratiques accessibles aux seules semences brevetées ;
- les variétés de niches peuvent constituer une réelle ouverture si la bureaucratie, les analyses et les autrocontrôles sous contrôle officiel, inabordables pour les plus petits opérateurs et pour les petits volumes ne viennent pas annuler l’avantage de la non obligation d’enregistrement au catalogue. L’obligation l’obligation d’enregistrer non seulement l’origine de tous leurs achats, mais aussi le nom de chaque acheteur de leurs semences parait totalement irréaliste

c- Les semences biologiques peu homogènes et peu stables seront toujours interdites, sauf évolution favorable de la fenêtre des variétés hétérogènes ?

Les citoyens européens doivent maintenant exiger de leurs élus européens et de leurs gouvernement :
- d’ouvrir largement l’enregistrement de variétés hétérogènes à toutes les espèces à condition d’y interdire l’inscription de toute variété contenant des plantes brevetées sous quelle forme que ce soit, - ou d’obtenir dans le même temps l’interdiction de tout brevet sur les plantes, les semences, les portions de plantes...-
- de rendre obligatoire lors de l’enregistrement l’information sur les procédés d’obtention et de sélection, sur tout titre de propriété industrielle et sur l’origine des ressources génétiques utilisées ;
- de garantir le droit des agriculteurs à la protection des informations à caractère privé, notamment celles concernant le choix de la semence utilisée ;
- d’ouvrir la commercialisation sans enregistrement obligatoire d’une part à toute semence non OGM commercialisée en vue d’une exploitation non commerciale (amateur...), d’autre part à toute remise directe de semences non OGM par le producteur (ou avec un intermédiaire au maximum à condition que le nom du producteur et sa région de culture soient indiqués sur chaque lot) au cultivateur final (y compris professionnel), - ou monter le plafond de chiffre d’affaire tout en fermant l’accès aux producteurs de semences brevetées ? -
- de reconnaître la sélection, la conservation et la gestion dynamique in situ à la ferme et les droits des agriculteurs qui en découlent d’utiliser et d’échanger librement leurs semences de ferme et paysannes, sans obligation d’enregistrement ni contraintes autres que celles concernant les organismes de quarantaine ;
- d’adapter les contraintes sanitaires, environnementales et de biosécurité aux semences biologiques ; de maintenir un service public d’enregistrement et de contrôle à la portée de tous les petits opérateurs qui en ont besoin ;
- de ne pas abandonner à la commission européenne, mais de contrôler eux-mêmes les modalités d’application de ce règlement, en toute transparence vis à vis du public.

Rédigé le 8 mai 2013

 

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 17:06

 

leprogres.fr

Publiée le 09/05/2013 à 23:47




Les distributeurs d’essence ont enregistré des marges record en mars selon la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie qui appelle les pouvoirs publics à un contrôle strict.

 

 

En mars, les distributeurs ont réalisé une marge de 15,6 centimes par litre de SP 95. Un record. Photo Jean Francois Souchet

En mars, les distributeurs ont réalisé une marge de 15,6 centimes par litre de SP 95. Un record. Photo Jean Francois Souchet

 

 

Faire le plein cet été devrait coûter très cher. « Généralement, avant les vacances, avec la consommation mondiale qui augmente, le cours du baril augmente. Il faudra être alors vigilant aux marges des distributeurs », indique François Carlier, directeur général de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie (CLCV). Pour l’association de consommateurs, les distributeurs « dérapent déjà » aujourd’hui. Au détriment du pouvoir d’achat des Français. « Une marge raisonnable se situe autour de 8/9 centimes. Il faut que les distributeurs fassent des efforts », demande François Carlier.

Vigilance relâchée

Au mois de mars, les marges ont atteint 15,6 centimes pour l’essence SP 95 et 10,4 pour le diesel. Un record historique. En avril, une légère baisse a toutefois été enregistrée selon la CLCV pour atteindre 12,8 centimes pour l’essence et 10,3 pour le diesel. « Mais cela reste très élevé », note François Carlier. Depuis le début de l’année, l’association de consommateurs a remarqué que les distributeurs « rattrapaient le temps perdu » après les mesures prises par le gouvernement pour stopper l’inflation du prix à la pompe d’août à décembre 2012. À cette époque, le gouvernement avait baissé de trois centimes par litre les taxes sur les carburants et négocié avec les industriels un coup de pouce supplémentaire d’un à trois centimes. La plupart des enseignes de grande distribution et les pétroliers s’étaient engagés à rogner sur leurs marges. « Et les marges avaient été plutôt raisonnables, de l’ordre de 6/9 centimes. Mais depuis que le gouvernement a relâché sa vigilance, on est reparti la hausse ».

Ces deux derniers mois, c’est une légère baisse du prix du baril grâce à un euro fort qui a permis aux distributeurs d’augmenter leurs marges. « Le coup classique. Cela ne se voit pas trop », dénonce François Carlier. Pour mieux réguler le prix de l’essence, CLCV demande la mise en place d’un Observatoire des prix et des marges comme il en existe pour l’alimentaire.

Patrice Barrère

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 17:04

 

 

Agoravox

  par fsald jeudi 9 mai 2013  

 

Le but de ce papier est de déconstruire le discours idéologiques autour de l'Entreprise et des Entrepreneurs. Discours qui est véhiculé par les médias, le MEDEF et les partis politiques à longueur de débats, L’entrepreneur serait en France "bridé" dans ses élans en priorité par un déficit public "structurel"qui entrainerait de lourds prélèvements sur l'entreprise et de ce fait, la rendrait moins compétitive que ses "voisins" Il y aurait donc urgence à réformer cela sinon ce pays ne retrouverait pas la croissance et par conséquent l'emploi, voire même que nos Entreprises et nos Entrepreneurs à force de "courber l'échine" pourraient partir ailleurs, rechercher l'eldorado.

Pour essayer de comprendre, il est nécessaire de mieux appréhender la réalité du tissus productif en France, on en parle souvent mais on entre jamais assez dans le détail. C'est tellement plus simple de mettre toutes les entreprises dans le même sac.

Cependant avant d'aller plus loin, il est bon de préciser pour commencer quelques définitions.

Selon l'Insee :

Les microentreprises sont des entreprises qui, d'une part occupent moins de 10 personnes, d'autre part ont un chiffre d'affaires annuel ou un total de bilan n'excédant pas 2 millions d'euros

Les petites et moyennes entreprises (PME) sont des entreprises qui, d'une part occupent moins de 250 personnes, d'autre part ont un chiffre d'affaires annuel n'excédant pas 50 millions d'euros ou un total debilan n'excédant pas 43 millions d'euros.

Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n'appartiennent pas à la catégorie des PME et qui d'une part occupent moins de 5 000 personnes, d'autre part ont un chiffre d'affaires annuel n'excédant pas 1 500 millions d'euros ou un total de bilan n'excédant pas 2 000 millions d'euros.

Les grandes entreprises sont des entreprises qui ne sont pas classées dans les catégories précédentes.

Toujours selon l'Insee, il y avait en 2010 La france comptait 26 259 500 emplois, 23 792 000 emplois salariés (dont 7 609 500 dans la fonction publique, première remarque, l’État est de loin le plus gros employeurs de salariés dans ce pays avec 32% des emplois salariés) et 2 467 500 emplois non salariés.

Ces emplois étaient répartis dans 3 081 792 entreprises au sens de l'Insee. Dans le tableau en fichiers attachés, ci dessous on peut rentrer dans le détail par catégorie d'Entreprise.

PNG - 82.3 ko
http://www.agoravox.fr/IMG/png/tabl...

La lecture attentive de ce tableau permet de mettre en évidence quelques vérités et aussi, on le verra plus tard, de démythifier le rôle de "l'Entrepreneur" le seul créateur des richesses et des emplois, véritable demiurge de l'économie moderne. Mais avant d'aller plus loin .

 Ce tableau nous montre que :

Les microentreprises  : Les plus nombreuses, elles représentent 95,5 % des entreprises en France, elles comptent en moyenne un peu moins d'un salarié par unité ( parmis elles beaucoup sont des autoentepreneurs) Elles n'occupent cependant que 10,7% des emplois salariés de ce pay !

Les PME elles sont au nombre de 135 823 entreprises ( les Pme : plus de 10 salariés et moins de 250) occupent un peu plus de 3 500 000 salariés soit 15 % des emplois salariés totaux. Près de 20 % d'entre elles sont organisées en Groupe !

Les Entreprise de Tailles Intermédiaires ( ETI ) sont au nombre de 4623 soit 0,15% de l'ensemble, elles comptent 12,2% des emplois salariés français. La structure de Groupe domine clairement, seules 10% d'entre elles sont constituées d'une seule unité juridique !

A l'autre extrémité 229 Grandes Entreprises( 0,007% de l'ensemble) occupent un peu plus de 4 000 000 de salariés soit 17,1% des effectifs salariés français. Elles sont toutes organisés en « Groupe » Les 2/3 sont françaises et emploient 82% des salariés que comptent cette catégorie les 18% de salariés restant le sont par les groupes d'origines étrangeres.

 A retenir : 4622 ETI + 229 GE, soit 4852 entreprises représentant 0,16% de l'ensemble des entreprises en France, emploient 29,3% du total des emplois salariés du pays ou encore 53% des emplois privés !

A ce stade récapitulons :

l'Etat comptabilise 32 % des emplois salariés....1er employeurs de France !

les GE, ETI et PME qui représentent moins de 4,5 % des entreprises en France couvrent 44,3% des emplois salariés ou encore 81% des emplois privés. Ce sont principalement vers elles que vont ce concentrer les 20 milliards de cadeaux fiscaux du pacte de compétitivité de F. Hollande ( 6 % de la masse salariale ! )

Elles réalisent près de 75% de la Valeur ajoutée ( hors agriculture, secteurs public et financiers) et plus de 80% des exportations

 Les microentreprises on le rappelle avec 1 emploi en moyenne, sont les plus nombreuses, elles représentent  95,5% des entreprises on l'a vue. Et elles ne couvrent cependant que 10,7 % des emplois salariés. Ce serait là, si l'on en croit la légende, le vivier des emplois et de la croissance de demain ?

Au regard de ces résultats dire que le secteur productif de ce pays est fortement concentré est un euphémisme !

Cette concentration est tout aussi visible dans le secteur industriel, fer de lance de toute économie c'est bien connu.

Pour ce qui concerne l'Industrie un peu moins de 212 900 entreprises ( 7% de l'ensemble) emploient un peu plus de 3 300 000 salariés ! Soit 13,9% des emplois salariés du pays.

  • 71 Groupes classées comme Grande Entreprise emploient 1 127 990 salariés, soit 34% des emplois industriels. 100% de ces entreprises, exportent. Ils réalisent un peu plus de 33% de leur CA à l'exportation.

  • 1551 Groupes classés en Entreprise de Taille Intermédiaire emploient 1 062 500 soit 32% des emplois industriels. Fortement exportatrices elles aussi. Près de 94% d'entre elles exportent 30% de leur CA !

  • 25 823 Pme emploient 828 690 salariés, soit 25% des salariés de l'industrie, majoritairement exportatrice, près de 57% d'entre elles exportent environ 24,5% de leur CA.

L'Industrie dans sa totalité réalise 65% des exportations françaises en valeurs. Les GE et les ETI 1622 groupes ( 0,8% du secteur) réalisent à elles seules près de 60% des exportations françaises !

Ces 1622 groupes, emploient 66% des salariés de l'ensemble du secteur " Industrie" !

Comme on le voit le secteur industriel est lui aussi fortement concentré. On peut légitimement affirmerque la totalité de ces 1622 entreprises sont cotées sur un des marchés boursiers français et on peut donc légitimement penser à partir de quelle logique financière elles fonctionnent !

Cette concentration relativise déjà le matraquage sur la compétitivité des entreprises que l'on balance à longueur de débat sur le sujet. Si il faut chercher des responsables d'une quelconque faiblesse compétitive de nos entreprises, on sait où les trouver !

Nous sommes donc bien loin du mythe de l'entrepreneur qui crée les richesses et les emplois !

Bien sur que l'Entrepreneur au sens schumpétérien du terme est nécessaire mais il n'est pas suffisant. Il y en a toujours eu et il y en aura toujours.

Les Entreprises qui concentrent les emplois et la richesse aujourd'hui en France sont estimés à environ 4250 Groupes ( les 1622 GE et ETI qu'on vient de citer auxquels il faut rajouter les quelques Pme organisées en Groupe, soit 20% d'entre elles)

 Les « pigeons » au début du quinquennat, le Rapport Gallois, le MEDEF à longueur de communiqué et F.Hollande récemment aux assises de l'entrepreneuriat, nous rabâchent que 3 millions d'entreprises et autant d'entrepreneurs sont à "choyer" "bichonner" afin qu'ils ne perdent pas confiance, ne baissent pas les bras et qu'ils puissent contribuer à donner de la « croissance » à notre beau pays. Tous dans le même panier ! Belle fable, pour avoir travaillé sur le sujet ( je l'ai fait une grande partie de ma vie active !) seulement un peu moins de 5% des créations d'entreprises ont la potentialité de devenir une PME et 0,05% une ETI ! Ça c'est la réalité, aujourd'hui on pourrait bien sur améliorer ce constat par exemple en proposant au créateur d'entreprise le financement à 80% de ces investissements matériels et immatériels ainsi que du besoin en fonds de roulement, par des prêts à faible taux. Pour le reste les outils pour financer à hauteur les ambitions d'un bon " plan de développement" existent, je confirme par une longue pratique. Mais cela prend du temps et ne se fait pas du jour au lendemain il faut quelques années et cela ne répond pas à l'urgence actuelle celle de créer des emplois et de résorber les déficits des comptes sociaux résultant du nombre de destruction d'emplois pour convenance "boursière"

On compare souvent la France à L'Allemagne surtout en matière économique, souvent pour souligner les performances allemandes en matière de chômage, c'est occulter un peu vite le comportement différents des entreprises allemandes qui ont privilégié les emplois, et donc peu licencié quand en 2008-2009 leur PIB chutait de plus de 4% alors que nos entreprises licenciaient à tour de bras quand sur la même période notre PIB chutait de 1,5%. Il est vrai que les salariés allemands ont autant de représentant dans les conseils d'administration que les actionnaires, cela a peut être compté ?
 Récemment sur le plateau de « Mots croisés » sur France2, M.Geoffroy Roux de Bézieux, PDG du groupe Omer Télécom ( Virgin mobile) candidat à la Présidence du MEDEF, mais aussi entre autre co-fondateur du FCPR. ISAI, s'employait à convaincre M. Ph.Poutou, leader du NPA en martelant que le problème en France c'était que : "2,7 millions d'Entreprises « crevaient » la bouche ouverte" alors que les 40 entreprises du cac 40, elles, ne représentaient rien !" Même M.Calvi en bon chien de garde, en rajoutait une couche dans l'émission en affirmant que « la 1ère Entreprise de France ce sont les Pme !

En fait tout ces discours sur ces millions de petites entreprises qui souffrent et croulent sous le poids des prélèvement obligatoires d'un État trop dispendieux est en réalité un discours idéologique pour masquer la vraie raison de ce lobbying intensif de la part de quelques milliers d'entreprises constituées en Groupe, obéissant à une logique boursière, pour moitié français et pour l'autre moitié étrangers afin d'optimaliser le rendement de leurs actions à court terme au détriment du développement sur le long terme et donc de l'emploi. Le discours dominant consiste à se plaindre que ces entreprises ne dégagent pas assez de marges suffisantes parce qu'elles croulent sous le poids des charges des prélèvements obligatoires qui pèsent sur elles, en ces temps difficiles, pour investir ou mieux créer des emplois.

Diantre, on en pleurerait ! Mais alors comment interpréter le graphisme ci dessous qui montre qu'elles dégagent suffisament de marges pour distribuer toujours plus des dividendes (cf-graphique_bdm_dividendes ci dessous)

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http://www.agoravox.fr/IMG/png/grap...

Alors que parallèlement on annonce le déclin (cf- rapport Gallois) de la compétitivité des entreprises françaises, depuis le début des années 2000 on s’aperçoit également que pendant cette période les dividendes ont augmenté de 300%  !

Alors que ces entreprises délocalisent fortement (leurs filiales à l'étranger réalisent près de 3 fois plus de CA que leur CA à l'export !) et qui, pour l'essentiel, payent un impôts sur le bénéfice disons anecdotique grâce à l'optimisation fiscale et aux paradis fiscaux, car ici aussi contrairement à la Constitution l'impôt est régressif, plus on est gros moins on en paye ! Les dirigeants de ces quelques milliers d'entreprises, soyons pas regardant, disons les 10 meilleurs salaires, représentent, comme par hasard une quarantaine de mille de personnes au sommet de l'échelle des revenus, c'est à dire le1/1000 décile supérieur, ceux là même qui ont bénéficié sous Sarkozy du Bouclier fiscal et qui ont vu leur revenu croitre depuis 10 ans à une vitesse vertigineuse et qui bénéficient des niches fiscales et qui "planquent" aujourd'hui dans les paradis fiscaux leurs magots dont ils placent une grande partie en obligations en dettes souveraines, dont des obligations françaises, pour faire fructifier leurs "avoirs" sans risques en ces temps de crise ! On comprend alors leur satisfactions à l'annonce du maintien de l'exonération sur les plus values de cessions immobilières !

Est-il normal donc que ces entreprises et leurs dirigeant ne prennent pas leur Responsabilité en ne se comportant pas comme des entreprises citoyennes en favorisant l'Emploi, et en particulier l'emploi des jeunes dans leurs accès à un premier job par exemple ou encore en s’acquittant d'impôts qui n'est que le juste prix à payer par ces entreprises pour l'usage des infrastructures dont elles "usent" et abusent dans ce pays. Une Entreprises n'est pas un OVNI en suspension sur un territoire, mais un agent économique bien ancré sur ce territoire et qui par conséquent doit s'acquiter d'impôts. C'est bien connu les nouvelles méthodes de gestion de la production, depuis plus de 20 ans ont fait que les stocks de ces entreprises ne sont plus ans l'entreprise mais sur les routes, que payent et qu'entretiennent les contribuables !

Non les "pigeons " ne sont pas ceux qui s'en réclament, mais tous les contribuables qui payent pour eux...

 

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 16:59

 

Médiapart

 

 

 

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C’est par un communiqué, diffusé ce vendredi 10 mai dans l’après-midi, que la nouvelle est tombée. Le procureur de la République de Bordeaux, Claude Laplaud, requiert un non-lieu en faveur de Patrice de Maistre et d’Eric Woerth dans un des volets de l’affaire Bettencourt.

« Dans la procédure suivie aux cabinets de Monsieur Jean-Michel GENTIL, Mesdames Cécile RAMONATXO et Valérie NOEL, pour financements illicites de campagne électorale et de parti politique, complicité et recel de ces délits, trafics d’influence, à raison de laquelle MM. Patrice de MAISTRE et Eric WOERTH ont été mis en examen pour trafics d’influence actif et passif, le parquet a remis, ce jour, son réquisitoire définitif afin que les susnommés soient admis au bénéfice de non-lieux », expose le communiqué du parquet.

« Les délits de financements illicites de campagne électorale et de parti politique – pour lesquels MM. WOERTH et de MAISTRE n’ont d’ailleurs pas été mis en examen – ne ressortent, en effet, nullement caractérisés et, à supposer le contraire, circonscrits au 1er trimestre 2007, ils auraient, en tout état de cause, été couverts par la prescription de l’action publique », précise le procureur, sans trop d'égards pour le travail effectué dans ce dossier par les juges d'instruction.

 

Le procureur Claude Laplaud 
Le procureur Claude Laplaud© ©Reuters

Par ailleurs, « s’agissant des présomptions de trafic d’influence, à raison de la mise à disposition par l’État de la « Parcelle de l’An IV », sise 11 quai de Conti à PARIS 6°, à l’Institut de France, pour qu’il y soit réalisé un auditorium financé par Mme Liliane BETTENCOURT, opéré par arrêté ministériel du 29 janvier 2009, signé par M. Eric WOERTH alors Ministre du Budget, il a pu être établi que cette décision était intervenue en application et pour la mise en œuvre des dispositions entérinées par le Parlement, notamment de l’amendement n° 374 adopté le 9 décembre 2008 par l’Assemblée Nationale dans le cadre du projet de loi de finance rectificative pour 2008 (article 36 III de la loi n° 2006-1666 du 21 décembre 2006 rectifié) et que, par conséquent, l’action conduite par M. Eric WOERTH n’encourt aucun reproche », assène le procureur.

Pour finir, « Concernant enfin les présomptions de trafic d’influence relatives aux conditions d’embauche de Mme Florence WOERTH au sein de la société CLYMENE (société gestionnaire du patrimoine de Mme Liliane BETTENCOURT, dirigée par M. Patrice de MAISTRE) et de la nomination de M. Patrice de MAISTRE dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur, le parquet estime que le lien de corrélation entre les deux faits – condition nécessaire à la caractérisation du délit – n’est pas formellement démontré ». Fermez le ban.

Certes, le procureur de Bordeaux a toujours été d'une prudence extrême, proche de la componction, dans cette affaire d'Etat qu'est le dossier Bettencourt. Sa gestion médiatique de la mise en examen d'Eric Woerth par les juges d'instruction avait déja suscité de sérieuses critiques (lire notre article ici).

Mais l'analyse juridique faite aujourd'hui par le procureur Laplaud, pleine de compréhension et de mansuétude pour Eric Woerth et Patrice de Maistre, au point qu'elle épouse parfaitement leur défense, tranche très singulièrement avec celle qui a été faite depuis deux ans par les trois juges d’instruction chargés du dossier. Le 12 juin 2012, ceux-ci avaient mis en examen l'ex-gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, pour « trafic d'influence actif » dans l'affaire de la Légion d'honneur que lui avait remise l'ex-ministre Eric Woerth en janvier 2008.

 

Placé pendant près de trois mois en détention provisoire, avant d'êre remis en liberté contre le paiement d'une caution de 2 millions d'euros, en juin 2012, Patrice de Maistre avait, auparavant, été mis en examen (les 15 décembre 2011 et 22 mars 2012)  pour « abus de faiblesse » à l'encontre de l'héritière de l'empire L'Oréal.

 

Patrice de Maistre 
Patrice de Maistre

Eric Woerth avait pour sa part été mis en examen le 8 février pour « trafic d'influence passif » dans l'affaire de cette Légion d'honneur. Une décoration qu'il aurait fait obtenir à Patrice de Maistre en échange d'un emploi pour sa femme Florence, embauchée à l'été 2007 par la société Clymène, dirigée par de Maistre et chargée de gérer l'argent reversé par L'Oréal à Liliane Bettencourt.

Patrice de Maistre a, par ailleurs, fait l'objet de plusieurs autres mises en examen, notamment pour « abus de biens sociaux ». Il est au cœur des nombreuses interrogations quant à l’utilisation des 4 millions d'euros appartenant à Liliane Bettencourt, qui ont été rapatriés discrètement de la Suisse vers la France de 2007 à 2009, et dont une partie aurait servi à financer de façon illégale la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, selon l’instruction.

L'ancien gestionnaire de fortune a reconnu avoir rapatrié de Suisse des fonds gérés par des avocats locaux sur des comptes cachés, ce à la demande des époux Bettencourt, mais il s’est toujours refusé – en revanche – à confirmer la moindre remise d’espèces à des politiques.

 

Eric Woerth  
Eric Woerth

A noter: Nicolas Sarkozy n'est, pour sa part, pas mis en examen dans cette partie du dossier, mais dans le volet « abus de faiblesse ». Là aussi, certaines informations de presse ont laissé penser que le procureur entendait requérir prochainement un non-lieu en faveur de l'ex-président de la République (lire notre article ici). Une demande d'annulation de la mise en examen de Nicolas Sarkozy et d'autres personnalités poursuivies est actuellement pendante devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bordeaux.

Quoiqu'il en soit, les juges d'instruction ne sont pas tenus par les réquisitions du parquet, qui sont indicatives. S'ils ne se déjugent pas, ils devraient renvoyer Eric Woerth et Patrice de Maistre devant le tribunal correctionnel.

 

 

 

 

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 16:48

 

Médiapart

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Le premier transformateur de viande français vient de proposer aux syndicats un accord de mobilité, reprenant l'esprit de l'Accord national interprofessionnel, signé en janvier dernier. À Ailly-sur-Somme en Picardie, les syndicats redoublent d'inquiétude pour l'avenir de leur usine vieillissante.

 

Et si la loi sur la sécurisation de l'emploi avait l'effet inverse de celui escompté.

À Ailly-sur-Somme, les salariés de l'usine Bigard de découpe et transformation de viande de bœuf n'ont pas de quoi se sentir en sécurité, depuis que les syndicats du groupe ont reçu, la semaine dernière, une proposition d'accord de groupe reprenant les recommandations de la fameuse loi votée le 10 avril dernier à l'Assemblée nationale.

Dans son contenu, le texte proposé par le géant français de la viande de bœuf reprend l'Accord national interprofessionnel (Ani), signé le 9 janvier dernier par la CFDT, la CFTC, et CFE-CGC, et dont le contenu a été repris et amendé dans la loi dite de «sécurisation de l'emploi».

L'un des articles de la loi, portant sur la mobilité interne des salariés, a été repris par Bigard et inquiète particulièrement les syndicats, car il place les salariés dans une situation d'incertitude constante sur leur avenir.

 

Un accord de mobilité tous les trois ans dans les entreprises

Pour inciter les entreprises à muter plus souvent les salariés, la loi votée par l'Assemblée nationale propose de négocier des accords de mobilité interne tous les trois ans, et fixe un cadre juridique spécifique.

Sous réserve de la signature de l'accord par des syndicats représentant au moins 30% des salariés, une entreprise, qui ne prévoit pas de baisse d'effectif durant la validité de l'accord, pourra demander à n'importe quel ouvrier de changer d'usine. Seuls garde-fous à ces demandes: que la mutation se fasse «dans le respect de la vie personnelle et familiale du salarié», et qu'elle n'entraîne pas de baisse de salaire.

 


Ailly-sur-Somme, aux environs de l'usine Bigard


L'objectif ? Pour le gouvernement, il s'agissait d'inciter les entreprises à utiliser plus souvent les outils de mobilité, en sécurisant le cadre juridique, dans l'espoir de limiter les plans de licenciements. Selon le gouvernement, la mobilité interne – les propositions de reclassement au sein d'une même entreprise – est sous-utilisée en France.

Elles interviendraient trop souvent au dernier moment – juste avant les procédures de licenciement collectif – et sous la contrainte, au cours d'un PSE (Plan de sauvegarde de l'emploi) pendant lequel une entreprise a l'obligation de proposer des «mesures de mobilité interne au sein de l'entreprise ou du groupe».

L'exemple le plus récent de cette mobilité interne d'urgence, c'est Peugeot-Citroën. Pour supprimer 1400 postes dans son usines de Rennes (5500 postes), le groupe PSA a proposé, la semaine dernière, 400 mutations volontaires vers les autres sites du groupe. Après le 31 décembre 2013, PSA fera une offre aux salariés qui n'ont accepté aucune offre de replacement, et les licenciera s'il ne se satisfont pas de ces mesures de «mobilité».

 

Salariés priés d'être mobiles

Ordinairement, les salariés ne sont pas contraints par leur contrat de travail d'accepter une mutation, sauf si elles se limite à leur «secteur géographique». Une notion floue qui s'apprécie au cas par cas, en cas de litige. Certains salariés, le plus souvent les cadres, sont soumis à une mobilité géographique plus importante si leur contrat inclut des clauses de mobilité.

Désormais, les salariés ordinaires, qui refuseront de se soumettre à une mobilité imposée par un accord de groupe, pourront être licenciés pour motif économique individuel. Ce qui veut dire qu'il n'y aura pas de déclenchement d'un PSE – coûteux pour l'entreprise – si le licenciement concerne plus de dix personnes. En revanche, chaque salarié licencié bénéficiera d'une indemnité spécifique négociée dans l'accord.

Mais cette éventualité pourrait être entourée d'une incertitude juridique. Pour Pascal Lokiec, professeur de droit social à l’Université de Paris Ouest – Nanterre, l'accord national interprofessionnel irait sur ce point à l'encontre de «l’inopposabilité de l’accord collectif, lorsque celui-ci comporte des obligations de mobilité et que les salariés n’ont pas été informés de l’existence de cet accord, ni mis en mesure d’en prendre connaissance puisqu’ils ont été embauchés avant sa conclusion (Cass. soc., 27 juin 2002, n° 00-42.646)», dans La Semaine Sociale Lamy, n°1569, revue d'actualité juridique. En somme, l'accord de mobilité pourrait ne pas pouvoir s'imposer aux salariés embauchés avant sa signature.

 

L'usine d'Ailly-sur-Somme sur la sellette

Le projet de loi gouvernemental prévoyait d'obliger les entreprises à négocier des plans de mobilité interne tous les trois ans. Finalement, l'obligation a été retirée après son passage à l'Assemblée nationale.

Mais le groupe Bigard a entendu le gouvernement et saisi la balle au bond. À peine un mois après le vote de la loi, le groupe veut aujourd'hui imposer la mobilité à tous ses salariés. Comme le recommande le gouvernement, la direction a envoyé aux syndicats une proposition d'accord de groupe sur la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences), intégrant un accord sur la mobilité.

 
L'usine d'Ailly-sur-Somme


Dans son article 5.2 ce document explique que tous les salariés pourraient être sollicités pour travailler dans une autre usine du groupe, dans le cadre de «mesures collectives d’organisation, ne comportant pas de réduction d’effectifs et se traduisant notamment par des changements d’emplois et/ou de lieux de travail». Seule limite évoquée dans le texte: 100 kilomètres de distance entre l'ancien et le nouveau lieu de travail.

 

Baisse d'activité, baisse d'effectifs

Cette nouvelle inquiète les deux syndicats FO et CGT de l'usine Bigard d'Ailly-sur-Somme, anciennement propriété de la coopérative Défial. Dans une filière prise dans un perpétuel mouvement de concentration des moyens de production, où les fermetures de sites s’enchaînent, leur usine, vieillissante et isolée serait menacée. «L'année dernière, nous avons reçu un petit mot du directeur des ressources humaines qui nous disait que trois sites étaient sur la sellette dans le groupe, dont le nôtre», explique le délégué syndical CGT, Stéphane Dormeval, désosseur-pareur et agent de distribution chez Bigard.

En novembre dernier, une soixantaine de salariés d'Ailly-sur-Somme s'étaient déplacés en Bretagne, à Quimperlé, au siège de l'entreprise Bigard pour manifester leur mécontentement. Là-bas, la CGT et FO poursuivent le groupe au tribunal de Quimper proche du siège de Bigard à Quimperlé pour exiger un rapatriement de l’activité sur le site d'Ailly sur Somme.

 

En effet, l'activité de l'usine décroît depuis son rachat par Bigard en 2008. À l'intérieur du groupe, le site d'Ailly-sur-Somme, qui fait de la deuxième et troisième transformation, est mis en concurrence avec les usines de Feignies dans le Nord et Formerie dans l'Oise. Et force est de constater qu'il a perdu la bataille. Aujourd'hui ses clients sont partis. L'usine de Feignies, près de Valenciennes, est plus récente et dotée d'un abattoir qui fait cruellement défaut à Ailly-sur-Somme et dans tout le département. C'est cette usine, qui approvisionne, par exemple, le magasin Auchan d'Amiens-Dury.

 

Menace de fermeture

Pour la CGT, le groupe Bigard condamne lentement le site d'Ailly sur Somme, aujourd'hui trop éloigné des abattoirs du groupe, en diminuant ses carnets de commande et en arrêtant d'investir. «Depuis qu'ils ont racheté l'usine, il n'y a pas eu d'investissement». Au 1er janvier 2015, l'usine devrait se mettre aux normes ses installations de réfrigération. «Aujourd'hui rien n'est fait. Rien n'est prévu. Pourtant ce ne sont pas des petits travaux.»

«Entre Ailly sur Somme et Formerie, ils vont devoir choisir», analyse Francis Declerck, professeur de finance à l'Essec, spécialisé dans l'agroalimentaire. L'industrie de la viande est soumise à une concurrence redoutable. Bigard est composé d'entreprises qui n'ont pas su se débrouiller seules, comme Socopa. Le problème, ce sont les marges. Les industriels n'arrivent pas à augmenter les prix car leur produit n'est pas assez markété. L'industrie ne parvient pas à faire valoir sa marque face aux distributeurs. Si vous allez dans un supermarché, la viande qui n'a pas de marque porte le logo du distributeur. Il y a Charal [marque du groupe Bigard, ndlr], mais c'est insuffisant. Alors aujourd'hui les industriels se battent pour préserver leurs marges. Il y a une forte concentration. Les groupes essaient de faire des économies d'échelle en construisant des abattoirs plus gros, situés dans les bassins de production.»

Depuis 2008, le site d'Ailly-sur-Somme est soumis à des diminutions d'effectif. Selon les deux syndicats majoritaires, ils seraient passés de 251 salariés à 179 aujourd'hui, suite au non remplacement de salariés licenciés ou partis. «Ils nous ont dit en CCE qu'ils avaient la place pour muter 145 personnes à Formerie ou à Feignies», explique Stéphane Dormeval.

 

Un accord de mobilité qui renforce les inquiétudes

La proposition d'accord sur la mobilité vient donc renforcer le climat d'inquiétude dans cette usine où la moyenne d'âge se situe autour de 40-45 ans. Les contrats des derniers embauchés seraient déjà en clause de mobilité, pense savoir la CGT, mais pas ceux des plus anciens.

Si les syndicats acceptent de signer l'accord, chaque salarié d'Ailly-sur-Somme pourrait être sollicité pour travailler à Formerie dans l'Oise ou à Feignies dans le Nord. S'ils refusait d'être mutés, ce serait le licenciement individuel pour motif économique. «En cas d’adaptation insuffisante d’un salarié à la nouvelle fonction, une concertation est menée pour obtenir le meilleur compromis d’une réorientation professionnelle», explique l'accord.

Et si plus de dix des 179 salariés refusaient cette mutation, l'entreprise n'aurait pas l'obligation de mettre en place un PSE, ce qu'elle aurait dû faire pour un licenciement collectif ordinaire. Elle devra verser les indemnités négociées dans le cadre de l'accord.

«Ils ont mis le paquet sur les aides», reconnaît le syndicaliste. Pour les mutations de plus de 75 kilomètres, l'entreprise offre «45 euros par jour calendaire pendant neuf mois», environ 12 000 euros. Auxquelles s'ajoutent des aides à la recherche de logement, des aides de recherche d'emploi pour le conjoint ne travaillant pas chez Bigard.

 

Pour autant, Stéphane Dormeval ne souhaite pas que les syndicats du groupe signent cet accord, qui pour lui place les salariés dans une constante incertitude sur leur avenir. «S'ils me proposent de partir, je n'accepterai pas», nous explique-t-il dans sa maison à quelques kilomètres d'Amiens. Je ne leur fait pas confiance. Admettons que j'aille à Formerie. Qu'est-ce qui me dit qu'ils ne vont pas décider de m'envoyer ailleurs ensuite? Il va bientôt falloir que je m'achète une caravane».

 

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 16:43

 

 

Le Monde.fr | 10.05.2013 à 17h31

 

Par Antonin Sabot

 
A Avignon, Reclaim the fields et le collectif LeoPart ont organisé la plantation d'un champ de pommes de terre en protestation contre le passage prévu d'une route dans une zone d'agriculture péri-urbaine.

Parmi les nombreux collectifs, associations et individus venus constituer le groupe LEOpart et ayant lancé le squat agricole qui s'organise petit à petit dans la "ceinture verte" d'Avignon se trouve le réseau Reclaim the Fields. Après avoir participé, entre autres, à la ferme du Sabot à Notre-Dame-des-Landes, à un camp de soutien à la lutte de paysans contre une mine d'or en Roumanie, ou à des squats de terres et à des jardins collectifs à Dijon, le réseau s'est tout naturellement retrouvé impliqué dans la lutte autour de la liaison Est-Ouest (LEO) à Avignon.

Sur un coin de table, en compagnie d'autres membres du réseau, Nicolas tente de résumer la philosophie d'un mouvement qui se veut plus une "constellation" qu'une association hiérarchisée et monolithique. Comme dans bien des groupes qui se retrouvent dans ce type d'actions, les frontières du réseau ne sont pas nettes et les liens se font par porosité d'un groupe à l'autre.

Venir ici, "ça pose quelque chose de concret et ça peut modifier l'attachement à la terre", explique Nicolas. Lui-même formé en agronomie, il a appris les aspects les plus concrets du maraîchage "dans des luttes comme celle-ci". Les membres de Reclaim the Fields, comme ceux du collectif LEOpart, aimeraient que des gens reviennent cultiver les terres mises en friches sur le tracé de la LEO.
 

Au coeur des actions de Reclaim the Fields, l'idée de la réappropriation des terres est essentielle.

"La terre, c'est le nerf de la guerre", affirment ces jeunes agriculteurs, inspirés par les paysans sans terre sud-américains. Dans tous les combats ou projets que mène le réseau, l'idée de la réappropriation de cette ressource est essentielle. "Parce que ça touche à l'autonomie, expliquent-ils. D'abord, il s'agit de pouvoir se nourrir. Et puis d'acquérir des savoir-faire sans passer par le parcours institutionnel."

La remise en cause, ou du moins le court-circuitage des institutions traditionnelles du milieu agricole, est aussi une constante. Ils les jugent trop hiérarchisées et patriarcales. Chez eux, les femmes tiennent d'ailleurs une bonne place, et les réflexions sur les questions de genre sont aussi à propos que celles sur les techniques maraîchères.

Aussi attachés soient-ils à l'idée de construire une nouvelle "économie collective", les membres de Reclaim the Fields préviennent : "On ne balaie pas tout ce qui se fait par ailleurs." Dans toutes leurs luttes, ils disent tenter de discuter avec les agriculteurs plus conventionnels. "Les pratiques de solidarité paysanne, d'échange, de respect de la nature, on ne les a pas inventées, elles existent ailleurs", dit une jeune femme. "On ne veut pas rester dans un entre-soi stérile", jurent-ils. Leur idée, c'est plutôt d'amener des discussions, de nouvelles manières de voir. Ne pas imposer de label, donc.

Antonin Sabot

 

 

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10 mai 2013 5 10 /05 /mai /2013 16:37

 

 

 

Le Monde.fr | 10.05.2013 à 17h36 • Mis à jour le 10.05.2013 à 17h43

Par Angela Bolis et Antonin Sabot

 
 
Menés par un tracteur rouge, les opposants à la liaison Est-Ouest partent défricher et replanter un champ.

Mené par un agriculteur à la chevelure grisonnante juché sur son tracteur, le cortège du collectif LEOpart est jeune et bariolé, en ce samedi humide de fin avril. Cheveux rouges, dreadlocks ébouriffées, foulards noirs remontés sur le nez, entre 200 et 300 personnes ont défilé dans les rues d'Avignon au rythme d'une petite batucada, un ensemble de percussions, en croquant des noix et en refaisant le monde. Partie du vieux centre de la cité des papes, la manifestation s'est enfoncée dans la périphérie avignonnaise, où les barres d'immeubles laissent peu à peu la place aux haies d'aubépines, aux prés, aux serres maraîchères.

C'est ici, au beau milieu de la ceinture verte qui borde la ville, que doit être construite la liaison Est-Ouest (LEO), une quatre-voies qui fait la jonction entre les autoroutes A7, en direction de Marseille, et A9, vers Barcelone. Son ambition, affirment ses promoteurs, est de désengorger la ville et sa rocade, asphyxiées par les camions. Mais sur les plans, son tracé dessine une large rayure sur la zone d'agriculture périurbaine qui persiste ici, entre des lotissements et une voie de TGV. C'est sur l'emplacement de cette future autoroute, sur un terrain appartenant à la SNCF, que les manifestants terminent leur marche, pour organiser un camp.

Le projet de LEO, ptésneté par la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.

Lire : La LEO, un projet critiqué

"On a envie que ce soit le début de quelque chose", lance Nicolas, du réseau européen Reclaim the Fields ("Reprenons les champs"), venu soutenir les locaux qui militent contre la LEO. Ce quelque chose est encore flou. Mais, alors que le campement se monte, le premier atelier auquel s'attèlent les militants est la plantation d'un champ de patates – prélude d'un squat agricole en gestation. Sur la ceinture verte, une maison, au moins, est déjà squattée par quelques jeunes, point de ralliement pour organiser la défense à plus long terme de la cinquantaine d'hectares de terres menacées. Et deux semaines plus tard, l'occupation se poursuit : après une première assemblée générale du mouvement ce samedi 11 mai, les militants s'attaqueront dimanche à une journée de "chantier collectif" pour consolider, en dur, leur installation.

Lire : Reclaim the fields, sans-terres et sans label

 

La ceinture verte est une zone au sud d'Avignon qui a été jusque là remarquablement préservée de l'urbanisation.

"ON EST TOUS DES MANGEURS"

Si la plupart des "LEOpart" sont de nouveaux venus, débarqués à l'occasion de cette "manif-occupation", ils viennent se greffer à une bataille que des associations locales mènent depuis des mois, voire des années, contre la disparition programmée de cet îlot d'agriculture périurbaine. A l'origine de cette convergence, un échange avec le Collectif pour la défense des terres agricoles, fondé il y a un an par des habitants d'Avignon et des agriculteurs de la ceinture verte. Parmi eux, Hélène, installée en maraîchage bio sur ces terres, distribuait en vente directe des paniers de légumes à quelque 110 familles du coin. Elle a dû déménager son exploitation, ses propriétaires ayant vendu leur terrain menacé par la LEO.

Au fil des années, les friches agricoles se sont multipliées sur la ceinture verte d'Avignon, soumise à la pression foncière et à l'incertitude qui pèse sur son avenir"Les agriculteurs n'allaient pas investir alors qu'ils risquaient l'expropriation", explique Hélène. "C'est aussi une bonne façon pour les pouvoirs publics de vider une zone, pour ensuite venir construire une route en arguant qu'elle est délaissée et peu attractive, alors que ce sont justement eux qui ont gelé son activité en faisant peser un projet d'aménagement pendant plusieurs décennies", analyse Mathieu, également membre du Collectif pour la défense des terres agricoles.

Le jeune homme habite dans la ville d'Avignon et, même s'il n'a pas grand chose à voir avec le monde agricole, il se "sent concerné" par cette mobilisation, d'abord pour préserver "la vocation nourricière de la ceinture verte""Parce qu'on est tous des mangeurs, et qu'il faut retrouver le lien à la terre et se réapproprier notre alimentation", croit-il. Aussi parce qu'il ne croit plus, à l'inverse, au bétonnage, "au règne du tout-voiture et à l'idéal de la vitesse".
 

"ZAD PARTOUT"

Ces problématiques plus globales ont pu former un terreau propice à la rencontre entre ces militants du coin et ces jeunes venus d'ailleurs, qui rechignent un peu à expliquer d'où ils affluent ainsi. Force est de constater, néanmoins, que le mistral qui souffle sur la ceinture verte d'Avignon a des parfums de Notre-Dame-des-Landes. La débrouillardise et le "Do It Yourself" qui règnent dans le bocage nantais ont indubitablement donné des idées, et de l'expérience, à certains.

Après la manifestation de fin avril, le campement accueille une yourte dortoir et un hectare de terres s'apprête à être remis en culture.

En quelques heures, et malgré la bruine fraîche, une yourte est ainsi montée pour faire office d'infirmerie, aux côtés d'un "point-info", d'un bar en bois, d'un chapiteau pour la cantine, d'un autre pour la fête – animé le soir-même par un concert punk, de toilettes sèches... Des ateliers pour fabriquer un poulailler collectif et une ruche sont prévus, certains partent en quête de plantes sauvages comestibles. Une caravane-bergerie est installée dans un champ adjacent, libérant quelques chèvres qui grignotent les ronces et aident ainsi au défrichage de la zone.

Si l'idée n'est pas de "faire un copier-collé" de Notre-Dame-des-Landes, selon Nicolas, la référence à la lutte contre l'aéroport breton est bel et bien omniprésente. A commencer par les pancartes de la manifestation : "Sème ta ZAD – occuper, cultiver, résister", ou "ZAD partout". L'acronyme est devenu le mot d'ordre qui fédère des dizaines de comités locaux de soutien à la lutte "contre l'aéroport et son monde", qui ont germé dans toute la France.

Voir la carte des comités de soutien à Notre-Dame-des-Landes

Plus révélatrices encore que ces signes, les aspirations des personnes venues défendre la ceinture verte avignonnaise résonnent avec celles de Notre-Dame-des-Landes : refuser un aménagement du territoire vécu comme absurde et autoritaire, s'opposer à la logique de la rentabilité financière, afficher des valeurs comme la liberté, l'autonomie et la nature, concevoir de nouveaux outils de lutte qui privilégient la pratique agricole et l'implantation sur le terrain plutôt que les arguments juridiques et administratifs.

"Sème ta ZAD", la référence à Notre-Dame-des-Landes, baptisée "zone à défendre", est bien présente.

Comme à Notre-Dame-des-Landes encore, les occupants voient, derrière les enjeux locaux d'un projet comme la LEO, un sens plus global, un système refusé en bloc, quelles que soient les affinités – écologistes, anticapitalistes, anarchistes ou autres – de chacun. Enfin, beaucoup semblent aussi venir pour vivre quelque chose de plus indicible, de l'ordre de l'expérience et du partage d'une ébullition collective. Quelque chose qu'ils ont du mal à expliquer aux journalistes, ou peut-être pas envie. A l'entrée du camp, il leur est d'ailleurs demandé de poser calepins et appareils photo. Comme si ce qui s'y vivait ne pouvait pas sortir de là sans être dénaturé.

Lire le reportage :  Notre-Dame-des-Landes : la convergence des luttes

Angela Bolis et Antonin Sabot

 

 

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      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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