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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 21:20

 

 

Midi Libre.fr

ÉDITH LEFRANC
26/05/2013, 16 h 05 | Mis à jour le 26/05/2013, 17 h 45

Des messages grandeur nature.
Des messages grandeur nature.
(Photo ALEXIS BETHUNE)
Devant la mairie hier matin, une centaine de manifestants ont remis symboliquement un loyer de fermage.
Devant la mairie hier matin, une centaine de manifestants ont remis symboliquement un loyer de fermage.
(Photo ALEXIS BETHUNE)
Au départ de Saint-Hilaire, avant de rejoindre le lieu de labour.
Au départ de Saint-Hilaire, avant de rejoindre le lieu de labour.
(Photo ALEXIS BETHUNE)

La parcelle a été ensemencée avec des graines de courges.
La parcelle a été ensemencée avec des graines de courges.
(Photo ALEXIS BETHUNE)

Les opposants au projet d'aménagement du golf de Saint-Hilaire-de-Brethmas se sont retrouvés hier matin pour ensemencer une parcelle appartenant à l'Alès Agglo. 

Chapeau vissé sur le crâne et tee-shirt portant l’inscription “Zad golfique : ouste !”, Robert cueille des fleurs des champs. "Avant que les tracteurs ne labourent la parcelle, je fais des bouquets pour les filles !", rigole ce voisin du Mas Cordier.

Les filles ? La première militante anti-zad golfique qui arrive, look baba-cool et revendications en bandoulière, reçoit les fleurs sans trop comprendre. Qu’importe, elle est venue pour dire son opposition à un projet "débile".

La plupart des 150 à 200 personnes qui manifestent en ce samedi matin sur la toute petite route menant du bourg de Saint-Hilaire-de-Brethmas au mas de Trouillas, ont des arguments un peu plus développés.

Les sept agriculteurs qui se sont déplacés en tracteurs savent pourquoi ils sont là, et quelle est la portée symbolique du labour de cette parcelle d’un demi-hectare, appartenant à l’agglo d’Alès. 

"Nous sommes allés remettre au président de l’Agglo ce matin (NDLR hier matin), la somme de 60 € qui correspond au loyer de fermage de cette parcelle", explique Rémy Coulet, président de l’association Saint-Hilaire durable.

 

L'avis rendu en fin de semaine

Alors que le commissaire enquêteur rendra son avis d’ici la fin de la semaine, les opposants au projet de la Zad golfique veulent continuer à mobiliser. "Nous sommes toujours opposés à ce projet d’aménagement de 360 hectares, qui compte deux golfs, mais aussi des habitations, villas de standing et autres logements", poursuit Béatrice Bernard-Chamson, de l’association.

 

"Une hérésie de stériliser des terres pour faire du loisir"

La Confédération paysanne appuie le message, du point de vue uniquement agricole. "Il y a une hérésie à stériliser des terres agricoles fertiles pour un projet de loisirs, qu’on peut très bien faire ailleurs. La doctrine départementale est souvent évoquée sur le maintien de l’agriculture, le développement du bio et des circuits courts. Cela va à l’encontre de ce qui se passe ici", relève Nicolas Duntze qui assure que de nombreux agriculteurs cherchent du foncier, en vain.

"Qu’il s’agisse de jeunes, qui ne sont pas fils d’agriculteurs, ou de personnes en reconversion professionnelle, il y a beaucoup de gens qui ont des projets d’installations, mais n’arrivent pas à monter des dossiers, vis-à-vis des banques ou des instances agricoles", assure le syndicaliste tandis que juste à côté, les sillons se creusent. Des graines de cucurbitacées y seront semées, dans l’idée d’en offrir les fruits, à l’automne à des associations caritatives.

 

 

 

 

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 16:59

 

fr.news.yahoo.com

 

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Lisbonne, près du palais présidentiel, pour réclamer la démission du gouvernement dont la politique d'austérité, exigée par les créanciers du pays, a considérablement aggravé la récession et le chômage.

"Changer de politique!", "Le gouvernement dehors!", "Contre l'exploitation et l'appauvrissement!", étaient les principaux mots d'ordre de la manifestation convoquée par la CGTP, le principal syndicat portugais qui avait affrété plusieurs dizaines d'autocars pour amener ses sympathisants jusqu'à la capitale.

"Il faut faire tout ce qui est à notre portée pour nous débarrasser de ce gouvernement", a déclaré le secrétaire général de la CGTP, Armenio Carlos.

La manifestation était soutenue par le mouvement apolitique "Que se lixe a troika" (Que la troïka aille se faire voir) qui en mars a rassemblé contre l'austérité plusieurs centaines de milliers de personnes à travers le Portugal.

"L'austérité punit les pauvres mais profite aux riches", "Voleur, voleur", pouvait-on lire sur de petites affiches ornées du portait du Premier ministre Pedro Passos Coelho, brandies par des manifestants parmi lesquels des fonctionnaires, des chômeurs, et des retraités. Nombre d'entre eux agitaient des drapeaux rouges.

"Le gouvernement doit démissionner tout de suite", déclarait Maria, une Lisboète de 57 ans, au chômage depuis plusieurs mois comme son mari et sa fille. "Ne sommes venus à Lisbonne pour dire +assez+. Le gouvernement coupe tout, même les retraites. Le président doit le renvoyer ", renchérissait Antonio Amoreira, venu de Porto, la grande ville du nord du pays.

Le président Anibal Cavaco Silva, dont le rôle est essentiellement protocolaire, peut dissoudre le Parlement et convoquer des législatives anticipées, comme le souhaitent actuellement 57% des Portugais, selon un sondage, publié samedi par le journal Publico.

Le mécontentement social s'est renforcé après l'annonce, début mai, d'un nouveau plan de rigueur qui inclut le report de 65 à 66 ans de l'âge du départ à la retraite, la suppression de 30.000 fonctionnaires sur près de 700.000 et l'allongement de leur temps de travail de 35 à 40 heures.

Face aux critiques, le gouvernement a récemment avancé des mesures destinées à favoriser la croissance et l'emploi et notamment un "super crédit d'impôts" de 20% pour les sociétés qui investissent.

Mais l'économie du Portugal, qui bénéficie depuis mai 2011 d'un plan de sauvetage de 78 milliards d'euros, doit reculer de 2,3% d'ici la fin de l'année tandis que le chômage doit atteindre le taux record de 18,2%.

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 16:28

 

 

Médiapart

 

 

Lire aussi

 

 

 

Depuis Paris, on ne peut pas comprendre. Des opposants au projet d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure refusent d’expliquer tout le mal qu’ils en pensent, au point d’empêcher un débat en partie conçu pour les entendre. Jeudi 23 mai au soir, les zélateurs de la démocratie participative comme exorcisme des controverses environnementales ont perdu un match.

La séance inaugurale du débat public sur le projet de stockage profond des rebuts nucléaires s’est interrompue après un quart d’heures d’invectives, de cris et de jets de boules puantes dans la salle des fêtes de poche, débordante de monde, de la commune de Bure, entre la Meuse et la Haute-Marne. Non, vous nous piétinez, non, le débat ne démarrera pas. Pas ce soir, et pas là.

 


« Qu’on dise au 13e débat que cela ne sert à rien, mais pas à la première séance ! » proteste Christian Leyrit, nouveau président de la commission nationale du débat public (CNDP), ancien préfet et ancien directeur des routes. Un peu plus tôt, il constatait « aujourd’hui plus que jamais une défiance vis-à-vis des institutions. Alors, quand il s’agit de nucléaire… » Mais que pour autant « il est hors de question que le débat ne puisse pas se tenir du tout ».

Pour les dizaines d’opposants rassemblés à l’intérieur et à l’extérieur, c’est un simulacre. « Ce débat sert à faire croire aux gens qu’on discute alors qu’il n'a aucun pouvoir de décision ni d’orientation », affirme Nadine Schneider de Bure Stop 55. Dans ce contexte, Claude Bernet, le président de la commission particulière du débat public (CPDP), n’est « qu’un rouage du lobby nucléaire ». C’est « Monsieur berné, au joli nom ! » raille Michel Marie du Cedra, une association d’opposants. 

Quelques minutes avant l’ouverture des discussions, il tentait de rallier au dialogue des militants partisans du boycott, à l’image de Jocelyn Peyret, activiste du Réseau “Sortir du nucléaire”. En vain.

 

 

Autour de lui, des manifestants sont venus de l’autre côté de la France, des alentours de Cherbourg, siège du centre de traitement des déchets de La Hague, et de Flamanville où se construit l’EPR. « Parisiens, votre poubelle nucléaire, mettez-la à Paris sous la Tour Eiffel  », crie Jean-Luc Bouzon, élu communiste au conseil général de Haute-Marne. Une pétition exigeant la tenue d’un référendum départemental sur le projet de stockage a recueilli près de 40 000 signatures, assure-t-il. « Qu’est-ce qu’on attend pour nous consulter ? On demande la démocratie. » Dans la salle des fêtes, sa voix tonne plus haut que les autres : « Référendum ! On veut un référendum, pas un débat. »

 

Pas de salariés "protégés par des cordons de CRS"

 

500 mètres sous terre, le laboratoire de l'Andra, à Bure (©JL) 
500 mètres sous terre, le laboratoire de l'Andra, à Bure (©JL)

Les parlementaires ont voté en 2006 une loi prévoyant la création d’un centre de stockage en couche géologique profonde de déchets nucléaires « ultimes ». Ce sont les rebuts inexorables des carburants usés dans nos centrales atomiques. Très radioactifs, ces « colis » doivent être enfouis à 500 mètres sous terre, emprisonnés sous une épaisse couche d’argile.

L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) doit déposer une demande d’autorisation de création du site en 2015, en vue d’une ouverture en 2025. Un nouveau texte législatif doit être adopté d’ici là pour préciser  la réversibilité du futur centre, car à la suite d’un premier débat public en 2005 et 2006, les pouvoirs publics ont demandé que le stockage soit réversible pendant au moins cent ans.

La Meuse et la Haute-Marne accueillent le laboratoire de recherche de l’Andra, doté d’un budget annuel d’environ 100 millions d’euros, l’un des plus riches de France. C’est au même endroit que l’agence projette aujourd’hui de construire le centre, baptisé Cigéo. C’est dans cette perspective que se tient aujourd’hui un nouveau débat public car c’est un site de recherche qu’ont accepté les collectivités territoriales, en échange  de considérables subventions (voir ici notre enquête). Et non la livraison de 80 000 m3 de déchets irradiants.

"Colis" de futurs déchets radioactifs (JL) 
"Colis" de futurs déchets radioactifs (JL)

C’est le cœur de la querelle. Car pour les opposants, l’enfouissement sous leurs pieds est déjà programmé. « Les jeux ne sont pas complètement faits, le projet n’est pas si avancé, il y a encore beaucoup d’étapes », assure Christian Leyrit. « Le débat est ouvert, ce n’est pas lui qui dira ce qu’il faut ou ne pas faire, c’est la plus haute autorité de l’État. On aura une photographie de la situation qui servira la décision politique », affirme Claude Bernet. Le débat doit « poser la question de l’opportunité du projet de centre de stockage, et pas seulement de ses modalités », décrit Ariane Métais, la plus jeune membre de la commission.

Sauf que du côté de l’Andra, la vision diffère. « Je ne nous vois pas exploiter un centre de stockage avec des salariés qui vont travailler protégés par des cordons de CRS », explique la directrice générale de l’Andra, Marie-Claude Dupuis. Le hic, c’est qu’après plus de vingt ans de recherche et au moins 1,5 milliard d’euros dépensés pour savoir quoi faire des déchets des installations atomiques, l’Andra ne dispose pas de scénarios alternatifs prêts à l’emploi en cas de refus de Cigéo.

En théorie, deux autres voies sont envisageables : la séparation/transmutation, technique de réduction de la nocivité des déchets, encore expérimentale, et l’entreposage en surface, comme il se pratique déjà à l’usine de La Hague. « On n’a pas le couteau sous la gorge. Si la décision est prise de ne pas faire Cigeo, l’entreposage est toujours faisable », assure Fabrice Boissier, directeur de la maîtrise des risques à l’Andra. « Faisable », mais pas prévu.

D’ailleurs, l’enfouissement en profondeur est « la seule solution durable crédible à long terme », précise Marie-Claude Dupuis. Elle ajoute : « Pour nous, le débat arrive au bon moment. Le projet industriel est suffisamment bien avancé pour bien se présenter au public. Le débat est une formidable occasion de présenter le projet au grand public et d’écouter ses réactions, ses craintes… » À ses yeux, la séquence qui s’ouvre annonce donc un temps d’explication et non de remise en question. Dans ces conditions, l’enjeu des discussions est nécessairement limité, quoi qu’en disent leurs promoteurs. Le maître d’ouvrage du débat public n’est autre que… l’Andra. « C’est dans la seringue », résume Roland Courrier, conseiller général socialiste de la Meuse, et opposant au projet.

 

Manifestation contre l'enfouissement des déchets, Bure, 23 mai (JL) 
Manifestation contre l'enfouissement des déchets, Bure, 23 mai (JL)

Refuser de débattre, c’est risquer l’isolement et se cantonner aux marges de l’espace public. Empêcher les autres de le faire, c’est adopter une position agressive et proche de la censure. Devant l’entrée de la salle des fêtes, Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace, ne condamne pas l’interruption mais souhaite que le débat public puisse se dérouler. À l’intérieur, alors que résonnent les « Casse-toi ! » et « Foutez-nous la paix », un jeune homme secoue la tête, consterné. Il est sous-traitant pour l’Andra et se désole du spectacle. Une femme interpelle les perturbateurs : « Vous auriez dû les laisser parler. » S’extraire du dialogue, cela laisse la voie de l’Andra complètement libre. La stratégie est risquée.

 

« République bananière »

 

Jean-Pierre Remmelé, maire de Bonnet et opposant à Cigéo (JL) 
Jean-Pierre Remmelé, maire de Bonnet et opposant à Cigéo (JL)

Longeant la somptueuse église du XIIIe siècle qui domine le village de Bonnet, Jean-Pierre Remmelé, agriculteur retraité et maire, assume et revendique cette intransigeance. La commune est l’une des quatre à se trouver sur le périmètre du projet. En 2010, son conseil municipal a été le seul à voter contre, au nom du principe de précaution. Le lendemain, il s’est retrouvé convoqué par le préfet. Son projet de centre des énergies renouvelables ? Pas retenu pour toucher d’aide financière, malgré les douze mâts éoliens installés sur le territoire communal. Il raconte les regards en coin de ses interlocuteurs institutionnels, la petite phrase de l’Andra entendue un jour de réunion, sur la population pas en mesure de s« approprier le projet ».

À quelques kilomètres de là, à la manière du maire de la communauté rurale dépeinte dans Promised land, le dernier film de Gus Van Sant, le maire de Mandres-en-Barois a organisé en janvier une consultation populaire pour décider du sort de sa forêt communale, lorgnée par l’Andra. Résultat : 35 pour, 50 contre.

Les propositions de l’agence étaient pourtant alléchantes, selon son maire qui les a consignées par écrit :  libre accès au bois pour s’y approvisionner en combustible, emploi de toute personne désireuse de travailler à Cigéo pendant les 100 à 150 ans que vont durer les travaux, remboursement de l’aménagement foncier, rentrée fiscale annuelle de 500 000 à 1 million d’euros pendant un siècle, prise en charge des dépenses de fonctionnement (entretien de la voierie…), fibre optique pour bénéficier de l’internet à très haut débit. La liste des promesses semble infinie.

Pour Jean-Pierre Remmelé son département devient une « République bananière ». La consultation populaire de Mandres n’a aucune existence légale et ne peut servir officiellement à empêcher le projet.

 

Banderole anti Andra, 23 mai 2013, à Bure (JL). 
Banderole anti Andra, 23 mai 2013, à Bure (JL).

Ce n’est pas la première fois en 2013 qu’un débat public s’occupe de déchets nucléaires. En 2005-2006, une précédente opération proposait que d’ici 2020  le stockage géologique (comme Cigéo)  et l’entreposage pérenne (comme à La Hague) soient considérés à « égalité des chances » (voir ici ses conclusions). Et préconisait qu’un laboratoire de recherche soit créé pour chacune de ces solutions. Mais la loi votée quelques mois plus tard a ignoré ces pistes. Et le choix immédiat de l’enfouissement a été adopté. Une pétition avait déjà recueilli 40 000 signatures pour un référendum.

En septembre 2005, au premier jour du débat public, des opposants avaient déjà perturbé la séance inaugurale du débat. Mais sans l’empêcher. Huit ans plus tard, leur patience a volé en éclats.

 

 

Ce reportage a été réalisé à Bure et dans ses environs les 23 et 24 mai.

 

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 13:15

 

Reporterre.net

Marcel Thébault

jeudi 23 mai 2013

 

"Notre réussite, c’est cette union de tous : occupants illégaux, mais légitimes, citoyens, associations et paysans"


Intervention au plateau des Glières le 19 Mai 2013 de Marcel Thébault, paysan, au nom des opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes (44)

Nous sommes heureux d’être là dans un lieu chargé d’histoire, où des hommes se sont engagés et battus pour refuser l’inacceptable et pour construire un autre avenir.

Lors de la grève de la faim, nous nous sommes installés place de la résistance à Nantes, puis quand nous l’avons quittée, nous y avons laissé une couronne de fleurs où était écrit « résister se conjugue au présent ».


Marcel Thébault, lors de la grève de la faim d’avril 2012

Oui, nous nous opposons à un projet de déplacement d’aéroport qui conquerrait 1 650 hectares de terres dont les deux tiers sont de la surface agricole.

En trois mots, ce déplacement n’a rien à voir avec l’aéronautique : l’aéroport actuel fonctionne très bien et n’est pas près d’être saturé, et la DUP est une escroquerie.

Ce plateau de terres humides en tête de deux bassins versants est stratégique sur le plan environnemental. Ce projet serait un gouffre financier, les études ont été bidouillées et le financement public atteint 48%, investis à fonds perdus ; seule la multinationale Vinci est certaine de gagner de l’argent.

Nous ne nous battons pas pour défendre notre jardin et notre tranquillité, mais, nous voulons conserver des terres agricoles avec leur bocage et un potentiel d’emploi agricole par des circuits courts en périphérie de ville.

Nous nous battons pour un avenir meilleur qui ne soit pas une course au bétonnage et laisse une place à la nature.

Les agressions d’octobre-novembre 2012 ont marqué l’actualité.

Les gardes mobiles sont venus vider la zone, raser les maisons et les cabanes alors que le projet n’est pas démarré.

Les jeunes expulsés ont su résister de manière diversifiée, originale, utilisant la course, la ruse, mais aussi l’art et la musique contre la force brutale.

Les associations de lutte, comme elles l’avaient toujours dit, ont participé à la résistance, fournissant un local pour le repos et les repas et ont assuré l’accueil et l’acheminement des soutiens.

La manifestation de réoccupation du 17 novembre a réuni 38 000 citoyens venus pour apporter des matériaux et reconstruire dans les bois.

L’erreur fatale du Préfet fut l’attaque du vendredi suivant pour détruire ce que cette foule avait construit, car la foule est revenue le week end ; Nantes et Saint Nazaire ont été bloquées et le dimanche, cinquante tracteurs sont venus protéger les constructions dans les bois.

Notre réussite, c’est cette union de tous : occupants illégaux, mais légitimes, citoyens, associations et paysans. C’est ce qui a contraint Jean Marc Ayrault à mettre en place des commissions pour calmer le jeu avec quelque chose qui sans le dire fut un moratoire.

Fin janvier, le COPAIN, comité d’organisations paysannes a enlevé ses tracteurs de la châtaigneraie pour occuper le ferme de Bellevue. Ceci afin d’éviter la destruction programmée pour cette ferme qui était devenue libre.

Avec cette nouvelle action forte, les paysans se posent comme un acteur de cette lutte : soutien aux jeunes occupants, sauvegarde des fermes et de leur foncier, c’est à dire, préparation d’un avenir sans aéroport.

Des paysans sont partis en retraite, mais les autres sont restés et ont été expropriés en 2012 ; cinq fermes soit dixpersonnes sont toujours là et comptent bien y rester. Ils sont protégés par l’accord politique dit « de la grève de la faim ».

L’opération Séme ta ZAD a mis en place une vingtaine de projets pour cultiver les terres de Vinci et s’inscrire dans la durée. Cette résistance concrète crée du lien entre tous les opposants et reçoit leur soutien.

La chaîne humaine du 11 mai a montré notre capacité à rester mobilisés, à motiver de nouveaux militants et à innover dans l’action. Que les porteurs du projet ne s’y trompent pas, même le temps ne nous usera pas.

Notre richesse est la diversité de notre lutte : d’un côté les associations, syndicats et partis politiques regroupés en une coordination de quarante membres, de l’autre, les nouveaux habitants installés depuis 2009 en collectifs d’occupation.

Derrière cela deux stratégies se côtoient :

Celle des jeunes met en avant un fonctionnement horizontal, un engagement par l’action directe sur le terrain en surveillant toute action qui irait dans le sens du projet.
Parallèlement à cela, ces jeunes expérimentent un mode de vie basé sur la mise en commun des savoirs et des besoins et qui refuse la société de consommation.

La stratégie des associations est citoyenne, elle se bat par de l’argumentation, de l’expertise et vise des mobilisations ouvertes à tous. Elle est très soucieuse de l’opinion publique. Elle se déploie sur 3 piliers qui sont la mobilisation citoyenne, parce que notre refus est massif et populaire, le politique, car la décision d’arrêt sera une décision politique, et enfin le juridique car du point de vue de la loi sur l’eau, ce projet est illégal. Cette diversité de nos modes d’action est une de nos garanties de succès.
.
Et aujourd’hui

Nous avons su résister de façon efficace cet automne-hiver parce que toutes les composantes de l’opposition se sont soutenues et aidées face aux forces du désordre.
Les porteurs de projet n’ont pas pu vider la zone, ils se sont jetés dans une impasse politique et le soutien citoyen, votre soutien, a été formidable.

Une quinzaine de maisons ont été vidées puis détruites, de même que de nombreuses cabanes, mais aujourd’hui, il y a encore plus d’habitations dans les bois. Des réinstallations sont en cours dans les hameaux détruits.

Parallèlement, il reste toujours des paysans, ils ont été expropriés, mais cultivent toujours leur ferme en attendant la chute du projet. Le mouvement paysan est l’âme de la lutte.

Aujourd’hui, avec le rapport des commissions, les porteurs de projet se donnent deux mois pour répondre, mais ils oublient la condamnation catégorique du dossier loi sur l’eau par les scientifiques et le suivi soupçonneux du dossier par la commission européenne.

Nous avons marqué beaucoup de points, mais le projet n’est pas mort. Nous poursuivons la lutte. Vous nous avez déjà apporté votre soutien, nous vous en remercions, mais nous en aurons encore besoin !

Nous pouvons vous donner deux rendez-vous :

- si reprise des hostilités, nous vous appelons à agir chez vous : c’est de toute la France que les porteurs du projet doivent entendre notre indignation et notre résistance.

- nous vous attendons les 3 et 4 août pour des rencontres-débats et soirées festives.



Source : Reporterre

Photo : Ouest France

Consulter par ailleurs le DOSSIER Notre Dame des Landes

 

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 12:57

 

 

Reporterre.net

Thierry Denoël (levif.be)

jeudi 23 mai 2013

 

Le capitaliste Albert Frère investit dans la terre agricole‏

 

Les écologistes ne sont pas seuls à avoir compris que la terre est une richesse essentielle. Dans un esprit tout à fait différent, les capitalistes investissent dans cette valeur d’avenir. Tel Albert Frère, figure centrale de l’oligarchie franco-belge, ami de Nicolas Sarkozy, et dont la fortune dépasse trois milliards d’euros.


Depuis la crise des valeurs boursières, les terres de culture sont plus que jamais une valeur refuge. En dix ans, la plus-value a dépassé les 100 % ! Les investisseurs se bousculent donc au portillon.

Chez les fermiers, l’info n’est pas passée inaperçue. En janvier dernier, L’Echo révélait qu’Albert Frère avait regroupé ses bois et ses terres au sein d’une nouvelle société anonyme, pompeusement baptisée Domaines Frère-Bourgeois. En tout, plus de 1 000 hectares.

La société s’occupe de l’exploitation de culture betteravière, fourragère et céréalière, ainsi que d’élevage de vaches, de chevaux et de moutons. Albert Frère, gentleman farmer ? « On entend pas mal parler de lui, ces derniers temps, dans le milieu agricole », avoue Anne-Sophie Janssens, à la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA).

L’intérêt rural croissant de la famille la plus riche de Belgique est aussi commenté sur les forums d’agriculteurs : on y évoque l’acquisition de dizaines d’hectares, à 50 000 euros l’unité, dans la région de Mettet, proche de Gerpinnes où le baron réside. « Albert encore sur ce coup ? », s’étonnait un internaute, il y a plusieurs semaines.

Si Frère agrandit son patrimoine foncier agricole et le concentre au sein d’une même société, ce n’est sans doute pas un hasard. Cet investisseur au nez fin y voit un bon filon, à l’heure où les valeurs bancaires fluctuent au gré de la crise de la zone euro. Et si Frère le fait…

« Avec la chute boursière, on a assisté à un retour vers des valeurs réelles, comme l’or, les œuvres d’art mais aussi la terre », analyse le patron d’un grand établissement financier qui, lui-même, investit dans les biens agricoles, à la fois par passion et pour diversifier son patrimoine. « La terre agricole est devenue le nouveau lingot d’or », résume Etienne Beguin, notaire à Beauraing et professeur à l’UCL.

Depuis 2008, celui-ci reçoit de plus en plus de requêtes d’investisseurs qui veulent acquérir quelques dizaines d’hectares. Yves Lange, le patron du comptoir foncier de Huy confirme : « Même si cela reste marginal, nous enregistrons, depuis quatre ou cinq ans, une demande d’un nouvel investisseur environ tous les quinze jours. Nous n’avions jamais vécu cela avant 2008. Ce sont des gens qu’on ne voyait pas sur le marché auparavant. »

Le prix moyen d’une terre de culture a grimpé de 11 971 euros l’hectare, en 1997, à 22 549, en 2007 : près de 100 % en dix ans ! Et après ? « A mon avis, ces cinq dernières années, les prix ont augmenté de 60 % en moyenne », soutient Philippe Janssens, patron du bureau d’études immobilières Stadim. La hausse serait donc plus exponentielle que jamais. Quel investisseur censé peut ignorer une telle plus-value ? Seuls l’or et l’argent, dont les cours ont doublé entre 2007 et 2012, peuvent rivaliser avec une si belle courbe.

La terre agricole n’est pas un investissement comme un autre, car on parle ici forcément de long terme, mais elle offre bien des avantages. « C’est une valeur sûre, explique Anne-Sophie Janssens. Non seulement les prix ne cessent de grimper, mais la terre est aussi valorisée par le travail de l’agriculteur qui entretient le bien en bon père de famille. Les charges foncières ne sont pas très élevées. Le risque est quasi nul. Quant au rendement – que le propriétaire soit bailleur ou lui-même exploitant – il n’est pas moins élevé que celui d’un compte épargne actuel... » Les agriculteurs locataires sont, en outre, réputés bons payeurs.

Par ailleurs, si le propriétaire exploite lui-même la terre, ses héritiers ne payeront aucun droit de succession, pour autant qu’il y ait un maintien de l’activité, de l’emploi et des investissements. C’est ce que font généralement les grands propriétaires, comme les familles Frère ou Boël, en ayant recours à des sociétés de service agricole ou en créant une société spécifique. Ils ne doivent même pas en faire leur activité principale.

Ils bénéficient, en fait, du régime des donations d’entreprises qui sont exemptes de droits de succession. Ce privilège, accordé au départ aux agriculteurs pour qu’ils puissent pérenniser leur exploitation via leurs héritiers, intéresse désormais les investisseurs.



Source et photo : LeVif.be

Lire aussi : L’accaparement des terres sévit aussi en Europe

 

 

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26 mai 2013 7 26 /05 /mai /2013 12:44

 

 

Le Monde.fr

 

Le Monde.fr | 26.05.2013 à 12h25 • Mis à jour le 26.05.2013 à 12h29

Par Hervé Kempf

 
 
Comme dans treize autres régions françaises, des groupes de citoyens lillois ont discuté de l'énergie, samedi 25 mai, suivant une méthode danoise de démocratie participative.

Lille, envoyé spécial. "On est obligé de tout calculer. Avant, on ne réfléchissait pas." Marise confirme : "On n'est plus dans le même contexte économique." Brigitte reprend : "On ne peut plus se laisser vivre, il faut faire attention aux dépenses énergétiques."

Cela discute ferme, ce samedi 25 mai, dans une grande salle du conseil régional du Nord Pas-de-Calais où se déroule, comme dans treize autres régions de France, la "Journée citoyenne du débat sur la transition énergétique". Ce débat a été engagé depuis plusieurs mois par le gouvernement, mais en dehors des entreprises du secteur, des experts et des écologistes, presque personne n'est au courant de son déroulement. Alors cette journée citoyenne permet de faire entendre la voix des "citoyens", alias "vraies gens" ou la "France d'en bas". Et ce que disent les gens est concret et réfléchi.

A une autre table, on discute des travaux d'économie d'énergie. "Le problème, dit Olivier, professeur, c'est qu'on calcule l'investissement à un instant T, mais que le prix de l'énergie change beaucoup et peut le remettre en cause. – Mais si le prix de l'énergie augmente, dit Véronique, cela vaut le coup d'investir. – Le coût de la facture reste le même, après travaux, parce que le prix augmente, résume Patrick, réanimateur cardiaque. – Tes dépenses dérapent moins vite, conclut Olivier, même si les factures d'énergie ne font plus qu'augmenter."


UNE MÉTHODE MISE AU POINT AU DANEMARK

Ces discussions animées n'ont pas lieu par hasard. Le débat est organisé selon une méthode mise au point au Danemark il y a deux décennies, afin de faire participer les citoyens de manière informée aux choix technologiques. La journée du 25 mai a d'ailleurs été supervisée par des membres du Danish Board of Technology (Bureau danois de la technologie), qui a mis au point la méthodologie, afin de s'assurer que son déroulement respecte les règles de cet outil qui a fait ses preuves. Les citoyens ont été choisis au hasard, mais en veillant à ce que les groupes soient à peu près représentatifs de la population : sexe, âge, catégorie sociale, lieu d'habitation (rural ou urbain), etc. Ils sont volontaires et bénévoles.

La méthode de débat a été mise au point au Danemark il y a vingt ans, afin de faire participer les citoyens aux choix technologiques.

Avant la journée de débat, ils ont reçu une formation, sous forme d'un livret pédagogique sur l'énergie, écrit par un comité pluraliste pour veiller à ce que le discours ne soit pas orienté dans un sens ou dans l'autre. La journée de débat suit elle-même des règles précises : les citoyens sont répartis sur diverses tables en groupes de six à huit. Ils vont discuter successivement de quatre thèmes ("pourquoi la transition énergétique", "comment maitriser la consommation d'énergie", "quels choix stratégiques opérer", "comment faire").

A chaque séquence, la composition des tables est redistribuée. A chaque table, un facilitateur anime la discussion, pour faire parler tout le monde et veiller à ce qu'on reste centré sur le thème. Enfin, un questionnaire est distribué à chaque citoyen : à la fin de chaque séquence, un temps est réservé pour le remplir. Tous les questionnaires sont collectés, les réponses sont saisies par les organisateurs, qui les renvoient au centre national, et celui-ci agrège les données et les analyse.

Ainsi, par exemple, se sont retrouvées à Lille Brigitte, mère au foyer, Brigitte, professeur des écoles retraitée, Marise, docteur diabétologue, Christophe, chauffeur-cariste, et Eliane, retraitée. On a surtout parlé du coût de l'énergie. Pour Brigitte, "il faut fabriquer l'énergie d'une autre façon, parce qu'on ne va pas revenir à la bougie ni pédaler dans le garage".

 

"NOUS ON RÉFLÉCHIT, MAIS ON DIRAIT QU'AU-DESSUS, NON"  

L'ambiance n'est pas à se plaindre, mais plutôt à chercher des solutions : par exemple, il serait bien qu'EDF informe clairement sur les heures creuses et pleines pour qu'on puisse mieux répartir la consommation ; Eliane raconte les avantages de sa Toyota hybride, qui lui permet de moins consommer d'essence ; Christophe explique qu'il refait lui-même l'isolation de sa maison – il en est aux combles après avoir changé les fenêtres ; Brigitte observe que les nouvelles maisons sont souvent mal orientées par rapport au soleil.

La discussion s'élargit : "Il y a trop de nucléaire, estime Marise. Le proverbe dit bien qu'il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. La diversification est une nécessité, et il ne faudra pas relancer un seul truc à la place du nucléaire, mais faire plein de petites choses." Il reste que, observe Brigitte, "on n'a pas l'impression d'avoir de l'influence à notre niveau. Nous on réfléchit, mais on dirait qu'au-dessus, non. Il n'y a pas de politique globale, alors que tout devrait aller dans le même sens". Mais la clochette retentit, il faut arrêter de discuter et remplir le questionnaire.

Une rapide pause café, et les tables se reforment. Sur la question des choix stratégiques, par exemple, Michel, Johan, Annie, Caroline et Geneviève rebondissent des risques d'accident technologique à la pollution et au changement climatique. Les points de vue ne concordent pas toujours. Pour Michel, ingénieur du pétrole, l'accident est évitable si les installations sont bien conçues et bien entretenues.

Mais pour Caroline, comptable, la santé et la pollution sont une préoccupation essentielle : "La production d'énergie engendre des déchets qui ont des effets néfastes." Tandis qu'Annie, institutrice retraitée, s'intéresse aux créations d'emplois que pourrait générer la transition énergétique, Geneviève insiste sur le climat : "l'aggravation du changement climatique, ça c'est le gros problème. Pour moi, le rêve serait que la France atteigne son objectif de réduction des émissions de gaz."

Tout s'enchaine sans anicroche, et les citoyens jouent le jeu, engagés et réfléchis. Pourquoi tant de sérieux ? "Parce que je suis content qu'on nous demande notre avis, dit Olivier. Autrement, il y a les élections tous les cinq ans et on n'a rien à dire. Là, on peut s'exprimer."

A Paris, pendant ce temps, dans une salle du ministère de l'écologie, une équipe rassemble les résultats des questionnaires envoyés de toutes les régions. Elle se félicite aussi du succès de l'opération, une première en France : partout, on a joué le jeu, les citoyens sont venus et participent activement.

 

DELPHINE BATHO ACQUIESCE : RÉSULTATS PUBLIÉS LE SOIR-MÊME

La ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Delphine Batho, arrive dans la salle. Elle se demande s'il ne faudrait pas retenir les résultats jusqu'à lundi, afin de les présenter en conférence de presse. Sans explication, craint-elle, les journalistes pourraient prendre les résultats de la journée comme ceux d'un sondage. Or, ce n'est pas un sondage, puisque les citoyens ont délibéré de manière réfléchie avant de formuler leur analyse. Mais les praticiens de la méthode lui expliquent qu'il faut mettre les résultats en ligne le soir-même, comme annoncé : il ne s'agirait pas de donner aux citoyens le sentiment qu'ils ont été instrumentalisés et qu'on ne respecte pas le plan prévu.

La ministre acquiesce : les résultats seront en ligne dans la soirée, et une présentation détaillée aura lieu lundi 27 mai. Le représentant du Danish Board of Technology approuve : "C'est la bonne méthode." Et cette synthèse, que dit-elle, justement ? Que la transition énergétique est perçue comme une chance, plutôt que comme une contrainte. Elle est nécessaire pour réduire la pollution et protéger l'environnement, ainsi que pour réduire les importations, qui pèsent sur l'économie française. Un fort désir d'économiser l'énergie – pour limiter les dépenses – émerge aussi.

Encore faut-il que les solutions techniques existent et que l'Etat les soutienne par des dispositifs fiscaux appropriés. Enfin, alors que le nucléaire est peu présent dans le débat – un effet de la formulation des questionnaires qui l'évacuaient presque –, l'idée de création d'emplois par la transition énergétique et le souhait de relocaliser la production d'énergie apparaissent nettement.

Tout ceci influencera-t-il le débat global sur l'énergie ? Il aura en tout cas permis de faire entendre d'autres points de vue que celui des lobbies qui pèsent lourdement sur le processus. En tout cas, l'expérience montre que "ceux d'en bas" réfléchissent, ont des choses à dire, et sont ravis de pouvoir l'exprimer.

Hervé Kempf

 

 
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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 20:40

 

 

 

 

LES INDIGNE/E/S -  AG samedi  à 13h et  mercredi à 18h Maison Carrée


Le mardi Repas à l’Assoc Côté Jardins Solidaires 0466845199(9 et 5 euros)


Permanences personne âgées mercredis 13h30 à 17h30 Association AZUR 0466238606


Mercredi 18h RESF Nîmes au local de l’APTI


Agenda Démosphère Gard-Cévennes http://gard.demosphere.eu

 


Dates

Evènement

Lieu

heure

Lundi 27/5

Rassemblement soutien aux Roms

Devant Conseil Général

14h30

Mardi 28/5

 Assemblée Générale comité Nîmes Association  France Palestine Solidarité

Pablo Neruda

18h30

Mardi 28/5

Réunion Pôle Citoyen Rouge et Vert

Local GA

19h

Mercredi 29/5

Collectif Halte au nucléaire Nîmes

Les Ramblas

18h30

Jeudi 30/5

Assemblée Citoyenne Front de Gauche

2 Ter Rue Clérisseau

18h30

Jeudi 30/5

« Oh les belles plantes ! » par Pauline Talon

Instant T

21h

Vendredi 31/5

Fête des Voisins : Valdegour, Mas-de-Mingue, Pissevin,++

Place Galilée Vald

Centre J.Paulhan

 

Vendredi 31/5

Rencontre avec J.Ortiz « Rouges vies, mémoire(s) »

Avec Librairie Diderot

Le Prolé Nîmes

19h

Vendredi 31/5

Soirée défi 5 siècles de musique Chansons du 16ème siècle à nos jours :J.Boucomont,A.laube, J.Trenel

Lavoir du Puits Couchoux

20h

Vendredi 31/5

Réu/débat Climat Energie Citoyenneté avec Collectif Vidourle Vaunage en Transition

Sommières S.Espace L.Durell

20h

Samedi 1er Juin

Marche Citoyenne Contre l’austérité et pour la 6ème République avec le Front de Gauche +++

Place St Charles

15h30

Samedi 1er Juin

Carrefour des Résistances et Rencontres Citoyennes 11 films , débat, collations +++

Mus 272 rue de la Grande Terre

De 12 à 23h

Samedi 1er juin

Fête de l’Amitié :assoc franco Vietnamienne :film ; danses, repas++

St Génies de Malgoires S.Polyv

17h ++

Samedi 1er Juin

Concert de solidarité pour assoc Grecques :Katerina Fotinaki et Orestis Kalabalikis Territoires , voyage musical à travers les siècles /Assoc Les Argonautes

Temple de l’Oratoire

20h

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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 17:15

 

Lire aussi

 

 

Au lendemain des deux jours d’audition de Christine Lagarde par les magistrats de la Cour de justice de la République (CJR), les langues se délient et les raisons pour lesquelles la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) n’a pas été mise en examen pour « complicité de faux » et « complicité de détournement de fonds publics », mais placée sous statut de témoin assisté, apparaissent plus clairement.

D’abord, Christine Lagarde aurait infléchi sa stratégie de défense et aurait admis que des instructions ont été données dans ce dossier, venant de l’Elysée.

Et puis surtout, selon de très bonnes sources, la déclaration du ministre des finances, Pierre Moscovici, en défense de la patronne du FMI, a lourdement pesé sur la réfléxion des magistrats qui n’ont pas osé prendre une décision de mise en examen pouvant avoir des répercussions planétaires et, éventuellement, entraîner une éviction de Christine Lagarde de ses fonctions à la tête de l’institution financière.

 

Christine Lagarde et Pierre Moscovici 
Christine Lagarde et Pierre Moscovici© Reuters

Le placement de Christine Lagarde sous statut de témoin assisté ne signifie, certes, en rien que la directrice générale du FMI, contrairement à ce qu’elle a suggéré vendredi soir à la sortie de son deuxième jour d’audition, soit tirée d’affaire. Comme nous l’écrivions à la fin des auditions (Lire Lagarde en sursis, Tapie en danger), la différence de situation entre un placement sous statut de témoin assisté et une mise en examen n’est pas considérable.

Le fait que les magistrats aient placé Christine Lagarde sous le premier statut signifie que la justice dispose d’indices suggérant qu’elle aurait pu être complice d’un faux ou d’un détournement de fonds publics. Et s’ils avaient choisi le second statut, cela aurait signifié qu’ils disposaient d'indices, qu’ils estimaient, selon la formule consacrée, « graves et concordants ».

Le placement sous statut de témoin assisté ne marque donc pas la fin des ennuis judiciaires de Christine Lagarde. C’est même tout le contraire : il révèle que des soupçons pèsent bien sur elle et que les magistrats entendent les vérifier. Car, en parallèle à cette procédure judiciaire, trois juges d’instruction enquêtent également sur le scandale Tapie, et les investigations qu’ils conduisent, émaillées de nombreuses perquisitions, viennent alimenter aussi les dossiers de la CJR – paradoxalement, il n’est pas sûr, soit dit en passant, que les magistrats de la CJR renvoient l’ascenseur à leurs collègues qui conduisent cette instruction et les informent des pièces dont ils disposent. Il ne faut donc pas exclure que dans les prochains mois, si les soupçons des magistrats se confirment, ils décident finalement de mettre Christine Lagarde en examen.

Voici donc la première raison de la décision des magistrats de placer la patronne du FMI seulement sous statut de témoin assisté : ils ont du temps devant eux et ont choisi de poursuivre leurs investigations avant de préciser ou non les charges qu’il retiennent contre l’ancienne ministre des finances.

Divergences de vue au sein de la Commission d'instruction

Mais il y a une deuxième raison qui explique leur choix — et c’est celle-là, selon de très bonnes sources, qui a été déterminante : les magistrats ont définitivement renoncé à mettre Christine Lagarde en examen à la suite des propos de Pierre Moscovici en sa défense.

Concrètement, Christine Lagarde a été interrogé pendant ces deux jours par les trois membres titulaires de la Commission d’instruction de la CJR, le président Michel Arnould, assisté deux autres magistrats, Didier Guérin et Dominique Guirimand  - toute l’organisation de la CJR et sa composition est présentée ici sur le site de la Cour de cassation. Elus à ces fonctions par la Cour de cassation dont ils sont membres, ces trois hauts magistrats sont sans étiquette politique ou syndicale connue et instruisent collégialement, un peu à la manière de juges d’instruction co-désignés.


A la sortie de la CJR, vendredi.  
A la sortie de la CJR, vendredi. © Reuters

Or, selon nos informations, ces trois magistrats n’avaient pas tous le même sentiment sur le sort judiciaire qu’il fallait réserver à Christine Lagarde. Avant que les auditions ne commencent et sous réserve que les réponses de Christine Lagarde ne modifient pas en profondeur leurs premières intuitions sur le dossier, le président de la Commission d’instruction était favorable à ce que l’ex-ministre des finances soit placée sous statut de témoin assisté, alors que les deux autres magistrats pensaient qu’ils disposaient assez d’indices graves et concordants pour la mettre en examen.

Le mercredi 22 mai en milieu de journée, c’est-à-dire la veille du premier jour d’audition de Christine Lagarde devant la CJR, le ministre des finances, Pierre Moscovici, s’est cru autoriser à dire par avance dans Le Monde (daté du lendemain, 23 mai) qu’il apportait son soutien à Christine Lagarde, quoi qu'il arrive (Lire Christine Lagarde, au mépris de la démocratie).

Sans même se soucier de savoir les charges précises que les magistrats pourraient retenir contre la patronne du FMI, sans prendre le temps d’en apprécier la gravité, il a fait la déclaration que l’on sait : « Mme Lagarde garde toute la confiance des autorités françaises dans ses fonctions à la tête du FMI. Je le redirai si nécessaire, par moi-même ou par l'intermédiaire du représentant de la France au board du Fonds. ».

Cette déclaration a eu deux effets. L’un public, l’autre confidentiel. L’effet public est connu : les propos de Pierre Moscovici ont suscité de légitimes politiques car ils ont suggéré que la France n’entendaient en rien défendre les règles éthiques qui codifient le fonctionnement du FMI et qui ont été consignées dans le contrat de travail de Christine Lagarde.

L’effet confidentiel s’est déroulé dans l’enceinte feutrée de la CJR et de sa Commission d’instruction : son président a ainsi été conforté dans sa position et a fait valoir qu’après des propos aussi tranchés du ministre des finances, il était vraiment difficile de prendre le risque de déstabiliser le FMI. En quelque sorte, la sortie inopinée de Pierre Moscovici, à quelques heures du début des auditions, a été interprétée par les magistrats comme un rappel à l’ordre solennel ; et les magistrats n’ont donc pas finalement osé défier l’éxécutif.

Pierre Moscovici va donc s’exposer à une deuxième controverse : pourquoi a-t-il jugé opportun de faire cette déclaration juste avant que les auditions ne commencent ? Et n’était-elle pas faite délibérément pour appeler les magistrats à la modération ? En clair, le ministre des finances n’a-t-il pas tenté, d'une certaine manière, de faire pression sur la justice ?

Claude Guéant dans le collimateur

Et puis, une troisième raison aurait pu peser sur la décision des magistrats. Selon des informations de très bonnes sources — mais que nous ne sommes pas encore parvenus à recouper, un source évoquant une « information sans fondement » —, Christine Lagarde aurait aussi légèrement infléchi sa stratégie de défense.

Jusqu’à ces derniers jours, elle a en effet toujours juré ses grands dieux qu’elle n’avait jamais reçu la moindre instruction dans le dossier Tapie et qu’elle avait toujours pris de son propre chef les décisions qui lui semblaient les plus sages. Or, cette version de l’histoire est contredite par de très nombreux indices – nous en avons fourni de nombreux dans nos propres enquêtes, établissant le rôle joué en particulier par Claude Guéant, à l’époque secrétaire général de l’Elysée (Lire Scandale Tapie: pourquoi Guéant est visé par l'enquête)

 

 
© Reuters

Selon une très bonne source, Christine Lagarde aurait donc fini par admettre que des instructions ont été données dans ce dossier, et pas seulement les siennes. Elle aurait rappelé que ce n’est pas elle, mais son prédécesseur à Bercy, Jean-Louis Borloo, ancien avocat de Bernard Tapie, qui a lancé l’arbitrage, et cela dès le premier jour de son arrivée au ministère. Mais surtout, Christine Lagarde aurait admis que les véritables décisions venaient de l’Elysée, et tout particulièrement du bureau de Claude Guéant.

Or, pour que des charges de complicité de faux ou de complicité de détournement de fonds publics puissent, en droit, être retenues contre Christine Lagarde, il faut que l'intentionnalité du délit soit établie. Ce qui n’est à l’évidence pas le cas si les instructions venaient de plus haut que Bercy. Et ceci aurait donc pesé aussi dans la décision des magistrats de placer Christine Lagarde sous le statut plus clément de témoin assisté.

Ce changement de stratégie de défense de la patronne du FMI, son avocat, Me Yves Repiquet l’a d’ailleurs suggéré d’une phrase révélatrice vendredi soir. Prié de dire, sur BFM-TV si sa cliente agirait aujourd’hui de la même façon qu’en 2007 ou 2008, il a eu cette formule elliptique : « Compte tenu des éléments dont elle disposait à l’époque, oui » ; en revanche, à la lumière des éléments dont elle dispose désormais, « pas forcement maintenant ».

Ce changement de ton de Christine Lagarde pourrait avoir deux explications. D’abord, elle considèrerait qu’il n’y a aucune raison qu’elle endosse des responsabilités prises par d’autres. Et puis aussi, il y a une explication psychologique : selon une personne qui connaît très bien la patronne du FMI, celle-ci a très peu apprécié une déclaration publique passablement cavalière de Claude Guéant voici quelques semaines, assurant qu’il n’avait joué strictement aucun rôle dans l’affaire Tapie et que tout avait été décidé à Bercy.

On peut d’ailleurs observer que Stéphane Richard, l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde et actuel patron de France Telecom, a lui aussi opté pour une même stratégie de défense. Pourtant longtemps très proche de Nicolas Sarkozy, il n’entend pas endosser d’autres responsabilités que les siennes. En quelque sorte, on devine donc deux camps qui se dessinent : le camps des anciens de Bercy sous le quinquennat précédent ; et le camps de l’Elysée, avec Claude Guéant, et en arrière-fond, Nicolas Sarkozy.

Et cette possible fracture est peut-être prometteuse de révélations futures et d’avancées de la justice.

 

 

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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 17:10

 

 

Marianne

 Rédigé par Thomas SCHNEE le Samedi 25 Mai 2013 à 16:00

 

En mars dernier, les Suisses ont voté à 69,7 % en faveur de l’interdiction des primes de bienvenue et des parachutes dorés pour les patrons. Face à ce succès sans précédent, les syndicats, le parti socialiste et les Verts suisses ont décidé d’aller beaucoup plus loin en lançant l’initiative « 1:12 ». Celle-ci propose d’imposer un rapport maximal de 1 à 12 entre les plus hauts et les plus bas salaires d’une même entreprise. Le vote aura lieu en novembre. Les patrons suisses tempêtent et menacent.

 

Daniel Vasella, ex-patron de Novartis, est devenu le symbole des "patrons rapaces" © Tripplar Kristoffer/SIPA
Daniel Vasella, ex-patron de Novartis, est devenu le symbole des "patrons rapaces" © Tripplar Kristoffer/SIPA
Alors que notre ministre de l’économie Pierre Moscovici vient d’annoncer que, contrairement aux promesses du candidat Hollande, il n’y aurait pas de loi sur la gouvernance des entreprises, et donc sur la limitation du salaire des patrons, et que l’Allemagne discute mollement du sujet, nos amis Suisses agissent.

De la possibilité de réduire le salaire des patrons…

Le 3 mars dernier, ils ont tout d’abord plébiscité « l’Initiative contre les rémunérations abusives » aussi appelée Initiative Minder, du nom de son initiateur l’entrepreneur et conseiller aux Etats Thomas Minder. Celle-ci supprime les parachutes dorés des patrons et va désormais permettre aux actionnaires suisses de contrôler le salaire des patrons. Avant la votation, contre laquelle le gouvernement suisse s’était prononcé, les sondages donnaient déjà l’initiative gagnante. Mais personne n’avait prévu son énorme succès qui a non seulement atteint près de 69,7 % de votes positifs, mais aussi obtenu une nette majorité chez les électeurs de tous les partis suisses. Ce formidable résultat a évidemment été amplifié par l’affaire Vasella (Daniel Vasella, ex-patron de Novartis, qui a du renoncer à une prime de départ de 57,7 millions d’euros, suite à la pression de l’opinion publique ). Aussi positive qu’elle soit, l’initiative Minder n’impose cependant pas de mesures de limitation automatique, sauf en ce qui concerne les primes d’arrivée et de départ. « Si les propriétaires des entreprises dorment, les salaires ne changeront pas » précisait Roby Tschopp, directeur de l’association de petits actionnaires pour une économie durable Actares, au lendemain du vote : « Des rémunérations de plusieurs millions resteront sans doute une chose courante. En revanche, les rémunérations de 40, 50 ou 60 millions, c’est très probablement fini », expliquait-il alors.

 

1:12, une initiative radicale pour limiter le salaire des patrons suisses


…. à l’obligation de le faire.

Fort de ce constat, les Jeunes socialistes, le Parti socialiste , le Parti écologiste et la Confédération des syndicats suisses, ont donc décider de « surfer » sur le succès de l’initiative Minder pour aller nettement plus loin. La proposition de la nouvelle initiative 1:12 est quasi révolutionnaire. Elle veut faire inscrire dans la Constitution helvétique un article visant à encadrer sévèrement le niveau de rémunération des managers en fixant le niveau du plus haut salaire de l’entreprise à un maximum de 12 fois le niveau du plus bas salaire de la même entreprise. Ayant largement dépassé le seuil des 100 000 signatures de soutiens, elle donnera lieu à une votation populaire nationale qui se tiendra courant novembre 2013 et dont le résultat sera contraignant pour le gouvernement et le parlement suisses. Les réactions inquiètes et furieuses des patrons suisses se multiplient. Pour leur part, les initiateurs comptent bien bénéficier du succès de « l’initiative Minder » contre les rémunérations abusives.

Réellement inquiets, les patrons suisses menacent

Face à cette initiative radicale, la Confédération des entreprises suisses «economiesuisse », a démarré une campagne de communication exposant les risques que cette initiative fait courir à l’économie helvétique. Plusieurs grands patrons, comme celui du géant des matières premières Glencore-Xstrata Ivan Glasenberg, sont déjà montés au créneau. Ce dernier a expliqué que si l’initiative était adoptée, son groupe quitterait immédiatement la Suisse : « En tant que chef d’entreprise et citoyen suisse, je ne peux pas imaginer que la Suisse puisse saboter de la sorte son économie », a-t-il déclaré. Par ailleurs, le rapport moyen actuel entre salaires plus élevé et plus bas dans les entreprises suisses est actuellement de 1 pour 56. Les initiateurs de 1:12 espèrent donc qu’une victoire conduira non seulement à une baisse des salaires des managers, mais aussi à un relèvement des salaires les plus bas. Face à cela, le patron de Swisscom Carsten Schloter menace. Il estime au contraire que la baisse des hauts salaires obligera les entreprises à réajuster vers le bas les salaires inférieurs, « pour que la gradation entre les hiérarchies salariales puisse être maintenue ».

 


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25 mai 2013 6 25 /05 /mai /2013 17:01

 

 

Marianne

  Vendredi 24 Mai 2013 à 20:13

 

 

Entre le gouvernement et le patronat, c'est la saisons des mamours. Est-ce une raison pour nous faire prendre des vessies syntaxiques pour des lanternes politiques.

 

WITT/SIPA
WITT/SIPA
Il y a des moments où les politiques trouvent indéniablement la formule. La formule qui vous met en rogne, et qui vous provoque, là, au saut du lit : elle se détache soudain du ronron des infos, retombe avec moult « splash » dans votre café du matin – et voilà, votre journée toute neuve est tâchée. Vous voyez le genre ?

 

Ce fut le cas, par exemple, avec la fameuse «   baisse tendancielle de l’augmentation du chômage »chef d’œuvre ciselé par Nicolas Sarkozy en pleine campagne présidentielle pour tenter de maquiller son bilan catastrophique en matière d’emploi.

La courbe du chômage étant désespérément en hausse, le président candidat avait cru bon d’en référer à la dérivée et à la dérivée seconde pour finalement taper tellement à côté que le résultat oscillait entre ridicule et provocation. Le leader d’extrême gauche Olivier Besancenot avait d’ailleurs riposté  quelques heures plus tard par un très ironique (mais mérité) : « en tout cas, nous n’assistons pas à la baisse tendancielle de l’augmentation du foutage de gueule. »

 

Des petits bijoux comme cette perle sarkozyste, on n’en entend pas tous les quatre matins. Ils sont rares, même. C’est pourquoi il faut aujourd’hui saluer la performance de Pierre Moscovici à sa juste valeur.

Pour justifier l’abandon de tout projet d’encadrement des salaires des grands patrons, notre ministre de l’Economie a en effet expliqué  qu’il préférait « miser sur une autorégulation exigeante » des pratiques du secteur. Il a dit cela aux Echos et, ni une ni deux, la phrase a été relevée sur toutes les antennes – pensez donc, une telle merveille…
 
Après le discours très social-démocrate de François Hollande en Allemagne (lire le papier d’Hervé Nathan du 23/05), Pierre Moscovici confirme donc la volonté gouvernementale de brosser le milieu des affaires dans le sens du poil.

Pour expliquer ce déferlement concerté de mamours, certains, au parti socialiste, expliquent que les grands patrons se sentent tellement harcelés et mal-aimés depuis l’arrivée de Hollande au pouvoir qu’il était urgent de mettre un peu de pommade sur leurs plaies d’orgueil.

On pourrait rétorquer qu’après l’abandon de la tranche d’impôt à 75% (la faire supporter par les entreprises, vous avouerez, ça ne revient pas du tout au même) et le recul sur la séparation des activités bancaires, ce gouvernement a en définitive beaucoup crié et peu agi à l’égard des milieux patronaux, ce qui est sûrement la pire des stratégies, mais passons.
 
Et revenons à ce trésor sémantique d’« autorégulation exigeante ». Si la phrase a tant fait réagir, c’est d’abord parce que personne ne songe vraiment à miser sur l’émergence miraculeuse d’une autodiscipline patronale en matière de rémunération – notons au passage que selon le sondage que nous publions cette semaine, seulement 31% des Français font confiance aux patrons des grandes entreprises, soit 6 points de moins qu’aux journalistes, c’est dire !

D’ailleurs, il y a une logique : quand vous les interrogez, ces haut dirigeants-là (qui pour la plupart, rappelons-le, ne sont pas des entrepreneurs comme on peut souvent le lire, mais des salariés plutôt très protégés) ne se sentent pas scandaleusement payés.

 

Laurence Parisot, patronne des patrons, à la tête du MEDEF et Pierre Moscovici, ministre de l'Economie - PRM/SIPA
Laurence Parisot, patronne des patrons, à la tête du MEDEF et Pierre Moscovici, ministre de l'Economie - PRM/SIPA
Au fil des années, s’ils ont feint de voir « le problème », c’était pour mieux exiger qu’on leur laisse le régler eux-mêmes : le code de « bonne conduite » Afep-Medef, la création des comités de rémunération, la nomination d’administrateurs indépendants…tout cela était censé, déjà, permettre l’autorégulation. Moralité, les excès ont continué comme en (CAC) 40.
 
Mais il y a mieux. Ces derniers temps, certains représentants du patronat, voyant arriver un encadrement – gauchiste – des retraites chapeau et une interdiction – bolchévique – des parachutes dorés, expliquaient à leurs contradicteurs que le capitalisme, dans sa forme la plus vertueuse, avait bel et bien prévu un formidable mécanisme d’autorégulation : les actionnaires.

Oui, après tous, ces derniers étant les vrais propriétaires, les véritables boss des sociétés cotées, il leur revenait à eux, via l’amélioration des outils de la « démocratie actionnariale », de mettre fin aux primes indécentes de certains dirigeants non méritants, et d’empêcher les parachutes dorés des saboteurs de boîte.

« Améliorer les mécanismes de la démocratie actionnariale », comme le prônent les thuriféraires du capitalisme darwinien, aurait consisté à mettre en œuvre le principe dit du « say on pay », c’est à dire : obliger par la loi les entreprises à soumettre les packs de rémunérations patronaux au vote des assemblées générales des actionnaires.

Voilà qui en effet, n’aurait pas pris trop de temps, et n’aurait pas provoqué de guerre civile (puisque c’est là la logique même, paraît-il, du capitalisme). Eh bien : même à cela, le gouvernement a renoncé.
 
C’est pourquoi il lui faudrait peut-être sérieusement commencer à penser à une autorégulation du foutage de gueule.


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                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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