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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 21:55

 

 

 

 

  
Vive la banqueroute ! - Entretien avec Frédéric Lordon

Publiée le 15 mai 2013

Les éditions Fakir publient un livre collectif  « Vive la banqueroute ! ». En dix brefs récits, cet  ouvrage raconte comment nos grands hommes  (Sully, Colbert, Talleyrand, Poincaré, etc.) furent  plus radicaux dans leurs actes que ne le sont aujourd'hui
ATTAC ou Jean-Luc Mélenchon dans leurs discours.  Suivi de « L'irréalisme, c'est eux ! », entretien avec
l'économiste Frédéric Lordon.

Pour le commander, cliquer sur les liens suivants :
http://www.editions.fakirpresse.info/...
http://www.fakirpresse.info/-Nos-lect...

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 21:36

 

 

Le veilleur.com

 

Le 27 Mai 2013 à 11h14 

 

 

 

L'Illinois saisit illégalement les abeilles résistantes au Roundup de Monsanto, et tue les reines restantes... La récente loi passée au sénat des états unis à donné des droits sans limites à monsanto, il n'a pas fallu attendre bien longtemps avant den constater les premiers effets. A coté de cela, l'accord de libre échange entre la zone européenne et les états unis est en marche, combien de temps va s'écouler avant que les usa n'imposent la vision mondialiste et suicidaire de monsanto à Bruxelle ? Le veilleur
 
L'Ag Departement de l'Illinois a saisi illégalement les abeilles privées du célèbre naturaliste, Terrence Ingram, sans lui donner un mandat de perquisition et avant que le tribunal soit mis au courant de l'affaire, rapporte « Prairie Advocate News ».
 
Derrière les violations flagrantes de ses droits constitutionnels se trouve Monsanto. Ingram faisait des recherches sur les effets du Roundup sur les abeilles qu'il élève depuis 58 ans.
 
« Ils ont détruit 15 ans de ma recherche »
, a déclaré l'avocat de « Prairie », en volant la plupart de son élevage. Dans une lettre certifiée du superviseur de l'inspection des ruchers de l'Ag Departement, Steven D. Chard a déclaré :
 
« Au cours d'une inspection de routine de vos colonies d'abeilles par les inspecteurs ... Susan Kivikko et Eleanor Balson le 23 Octobre 2011, la maladie bactérienne « loque américaine » a été détecté dans un certain nombre de colonies situées derrière votre maison... La présence de la maladie dans certains de vos colonies a été confirmée par les résultats des tests du Laboratoire de recherches apicoles USDA à Beltsville, Maryland, qui ont analysé les échantillons prélevés sur votre rucher... »
Ingram peut prouver que ses abeilles n'ont pas la « loque », et prévoyait de le faire lors d'une audience prévue en Avril, mais l'Etat a saisi ses abeilles à la fin de Mars. Ils ne les ont pas retournées et personne à l'Ag Dept semble savoir où sont ses abeilles.
 
Les abeilles auraient été détruites, ou elles auraient pu être remises à Monsanto pour déterminer pourquoi certaines de ses abeilles sont résistantes au Roundup. Sans les abeilles comme preuve, Ingram ne peut tout simplement pas se défendre contre les fausses accusations de « loque ».
 
Pire encore, tous ses reines sont mortes après que Kivikko et Balson aient « inspecté » sa propriété, en dehors de sa présence et sans mandat.
 
Fait à noter, les apiculteurs Illinois vont dans la clandestinité après l'expérience de Ingram et refusent d'enregistrer leurs ruches, au cas où l'Etat essaie de voler leur propriété privée sur les fausses allégations.
 
Traduction : Nutty juggler pour les moutons enragés

 


 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 21:00

 

Rue89

Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 27/05/2013 à 11h30

 

Eh oui, forcément, pendant que les gogos continuent bêtement de nier la réalité de la maladie et d’ingurgiter sans piper les amères potions, les charlatans, eux, prennent leurs précautions. En ce moment, c’est ruée vers l’or à bride abattue. Surtout en Asie. D’autant que le prix du métal – enfin, son équivalent papier – est toujours au plus bas.


Marché à terme de l’or, le 24 mai 2013 

Evolution « contre toute vraisemblance apparente », car la demande du précieux métal explose littéralement. Et pas seulement aux Etats-Unis ou dans son satellite européen. Ou encore au Japon, où la politique monétaire expansionniste de la BoJ (banque centrale japonaise) laisse les investisseurs très dubitatifs.

Mais aussi et surtout en Chine, en Inde ou même en Australie, où la vente de pièces d’or a augmenté de 50% dans les trois derniers mois. Ce qui, soit dit en passant, en dit long sur l’état de confiance délabré de « l’épargnant » planétaire.

Le prix bas du métal y est sans doute pour beaucoup, mais pas seulement. Car la forte hausse de la demande devrait logiquement (selon la fameuse loi du marché sur l’offre et la demande) faire remonter les cours. Il n’en est rien.

Les « spécialistes » de forums vous inonderont d’équations, de variables et de formules fumeuses pour nier le désastre. Il est (psychologiquement) indispensable pour eux de continuer à présenter le système, même en charpie, comme manipulateur et indestructible.

Les adorateurs du papier

La réalité, comme d’habitude beaucoup plus simple, est que par-delà la quête effrénée du moindre petit bijou contenant un soupçon de vrai or, bagues, boucles d’oreille, chaînes (je n’exagère pas), il y a le commerce stupidissime de l’or-papier. Vous achetez un papier sur lequel est écrit le mot « or » avec une quantité en-dessous et vous vous croyez bêtement à l’abri de tout cataclysme.

Le problème est que ces idiots n’ont bien sûr pas pu s’empêcher d’émettre infiniment plus de papiers qu’il n’existe de réserves d’or, même fantasmées. Or, désormais, le prix de l’or-papier prime manifestement sur celui du métal lui-même – qui par ailleurs manque cruellement pour éteindre la panique des thésaurisateurs en folie.

Nos Diafoirus pourront toujours continuer à beugler leurs formules absconses sur le machiavélisme triomphant des grands argentiers (que possède Goldman Sachs sinon des papiers ?), leurs rares moments de lucidité (le krach de l’or de la mi-avril) se révèlent cuisants. Et c’est ainsi qu’un produit rare, sinon introuvable, en vient aujourd’hui à être soldé à prix d’ami.

Les sociétés faisant commerce de ces papelards se retrouvent, elles, en situation fort délicate (le « Shanghai Gold Exchange »), quand elles ne font pas carrément défaut (la HKMEx de Hong-Kong la semaine dernière), incapables de fournir l’or ou l’argent promis à leurs clients sur un papier qui ne vaut plus tripette.

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 20:55

 

Rue89

 

Gentil membre 27/05/2013 à 14h27
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

 

Une OPA chinoise sur le Club Med ? On pourrait croire à un remake du film de Jean Yanne, « Les Chinois à Paris », avec l’armée populaire de libération chinoise s’installant aux Galeries Lafayette... C’est pourtant vrai, et c’est logique.

Le Club Med, c’est ce symbole des vacances d’un type nouveau qui a connu son essor et son heure de gloire dans les mythiques années 60, celles de la croissance et de l’insouciance, des baby-boomers et de l’amour libre... En France, ce symbole et ce mode de vie ont pris du plomb dans l’aile.

En Chine, c’est l’inverse. Les Chinois vivent, à bien des égards, leurs « années 60 », la liberté en moins mais l’enrichissement en beaucoup plus. Et la classe moyenne émergente découvre, au passage, la civilisation des loisirs, qu’elle a les moyens et le désir de se payer, même si l’ensemble du pays est évidemment loin d’être à l’unisson.

Le groupe Fosun, premier actionnaire

La rencontre du Club Med, dirigé par Henri Giscard d’Estaing (oui, le fils de VGE), et de la Chine n’est pas nouvelle et ne date pas de cette OPA lancée lundi par le groupe chinois Fosun – un puissant conglomérat privé né à Shanghai il y a vingt ans – en partenariat avec le fond d’investissement de l’assureur Axa.


Le centre de vacances du Club Med à Yabuli, en Chine (Club Med)

Fosun a investi dans le Club Med en 2010, et en est déjà le premier actionnaire avec 9,96% du capital. C’est donc la suite logique d’une histoire qui voit le Club déplacer son centre de gravité de la vieille Europe vers la zone Pacifique en plein essor.

En Chine, le Club Med ne vend pas le rêve de vacances à la française des années 60, avec les boules en plastique qui remplaçaient l’argent et les tables communes où les « gentils membres » pouvaient se rencontrer... Cette époque est morte, et elle est aux antipodes de ce que cherchent aujourd’hui les vacanciers chinois.

Le premier village de vacances ouvert par le Club Med en Chine, à Yabuli, dans le nord-est du pays, est au contraire axé sur l’individu, le confort extrême, le bien-être, le sport, et, bien sûr, l’enfant-roi au pays de l’enfant unique.

Le Club a déjà réussi à séduire plus de 80 000 vacanciers chinois l’an dernier, et espère tripler ce nombre d’ici deux ans, faisant de la Chine son deuxième marché dans le monde.


Salle à manger du Club Med de Yabuli, on est loin de l’esprit Club des années 60 (Club Med)

De quoi aiguiser l’appétit du groupe Fosun, qui va donner au Club les moyens de son développement non seulement en Chine, où quatre villages sont en cours de construction ou prévus, mais dans toute l’Asie, zone à forte croissance.

Civilisation des loisirs

En l’espace d’une décennie, la Chine a bien changé. A la fin des années 90, les Chinois n’avaient quasiment comme vacances que celles du nouvel an chinois, pour leur permettre de retourner dans leur région natale fêter cet événement en famille.

Aujourd’hui, les Chinois travaillant dans le secteur formel, public ou privé, prennent également des vacances pour le premier mai, ainsi que pour le premier octobre, la fête nationale célébrant la proclamation de la République populaire par Mao Zedong.

A ces dates, les aéroports sont pris d’assaut et les Chinois partent en voyage, en Thaïlande, aux Maldives, en Australie ou en France.

L’essor du tourisme chinois a déjà eu un impact majeur sur le tourisme mondial, et ce n’est pas fini.

C’est aussi la découverte d’un autre art de vivre. Au début des années 2000, j’ai assisté à la naissance des premières pistes de ski, à moins d’une heure de Pékin, pas vraiment des pistes noires mais de quoi faire ses premières glissades et goûter à ce plaisir inconnu.


Premiers pas chinois aux sports d’hiver, près de Pékin, en 2000 (Pierre Haski/Rue89)

Les vacanciers chinois se pressaient aussi sur les plages de Beidahe, le « Deauville » de Pékin à trois heures de la capitale, ou à Hainan, une île du sud.

En l’espace de quelques années, cette classe moyenne a pris de l’ampleur, de la sophistication, et de l’appétit. Le Club Med est arrivé pile pour répondre à cette demande, qui le sauvait au passage d’une mauvaise pente due à l’érosion de son modèle en Europe, et à la crise du porte monnaie de sa clientèle occidentale.

L’OPA de Fosun et d’Axa s’effectue en accord avec les dirigeants de la société qui resteront en place.

En passant sous pavillon chinois, le Club Med assure sa survie et son développement. C’est aussi une page qui se tourne, symboliquement, celle de la France des « trente glorieuses » sur lesquelles nous vivons encore, et dont les derniers craquements se font durement sentir. Les années « glorieuses » sont aujourd’hui chinoises.

Adieu les « gentils membres » et « les gentils organisateurs » : l’heure des camarades a sonné.

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 17:48

 

 

Rue89

 

Télé-gyrophare 27/05/2013 à 12h36
Camille Polloni | Journaliste Rue89

 

N’espérez pas revivre les reportages à sensation diffusés sur la TNT, où les équipes de police coursent des braqueurs et cassent les portes de bandits à 6 heures du matin. Mais promis, il y a de l’action quand même.

Le film diffusé ce lundi par Canal+, « Copwatch, la police dans le viseur », d’Alexandre Dereims et Alexandre Spalaïkovitch, a nécessité un an de tournage à Paris (au marché des biffins de Barbès), Lille, Calais et New York, aux côtés d’adeptes du « copwatching », ces « surveilleurs de flics » qui filment caméra au poing les interventions policières.

Ce documentaire montre l’envers du travail policier : une chasse aux pauvres et aux migrants somme toute assez médiocre. Il témoigne aussi de l’agressivité des fonctionnaires envers les militants qui ont l’ambition de contrôler les travaux finis.

Une pratique énervante mais légale

« Tu commences à nous casser les couilles avec ta caméra », lance par exemple un agent à celui qui le filme. Un commissaire promet, lui, de la casser contre le mur la prochaine fois. A travers leurs syndicats, les policiers ont plusieurs fois exprimé publiquement leur ras-le-bol de se voir filmés en intervention et parfois épinglés sur Internet.

Le site Copwatch Nord-Ile-de-France accède à la notoriété en novembre 2011 à la faveur d’un surprenant effet Streisand. A la demande du ministère de l’Intérieur qui a saisi la justice, le site est bloqué par les fournisseurs d’accès. Le tribunal a estimé qu’il contenait des propos diffamatoires sur la violence supposée de tel ou tel fonctionnaire, et que certaines données n’y avaient pas leur place.

Malgré le dépit des policiers concernés, rien n’interdit de pratiquer le « copwatching » si l’on prend garde ensuite à la manière de présenter les images. Comme le rappelait en 2006 une note du ministère de l’Intérieur, « les policiers ne peuvent donc pas s’opposer à ce que leurs interventions soient photographiées ou filmées. »

Cela « ne peut constituer aucune gêne pour des policiers soucieux des règles déontologiques », écrivait même la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) en 2005. Finalement, la CNDS inverse le slogan des partisans de la vidéosurveillance : si vous n’avez rien à vous reprocher... souriez.

Pierre, un « copwatcheur » interviewé dans le documentaire, se montre sûr de son bon droit :

« On veut que les policiers sachent que toute personne dans la population peut être témoin de ce qu’ils font et peut aussi exercer un contrôle. »

Pour la première fois, lui et ses amis, « des étudiants ou salariés proches de la gauche radicale », ont accepté d’être suivis par une équipe de télé.

« Un vrai boulot de documentation »

Comme l’expliquent les réalisateurs, la confiance s’est consolidée à petit feu. « On leur a présenté nos précédents travaux », dit Alexandre Dereims. Les collectifs Copwatch et No Border ont mis à leur disposition trois ans d’archives, « des dizaines d’heures » de vidéos et des compte-rendus écrits. Le réalisateur poursuit :

« Ils font un vrai boulot de documentation, sur des choses précises. Qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse froid, ils sont là. »

Son collègue Alexandre Spalaïkovitch les juge aussi « crédibles dans leur manière de travailler ». « Ce qu’ils nous ont montré correspondait à ce qu’on a vu par la suite. »

Intimidation, destruction de matériel

Les deux journalistes, habitués de terrains difficiles (Niger, Corée du Nord) ont tourné en caméra cachée sur la voie publique, sans demander l’autorisation de suivre les fonctionnaires au travail. « Ce n’était pas pour les piéger, mais pour avoir une version authentique des faits », soutient Alexandre Spalaïkovitch.

Le résultat, sévère compilation d’images tournées par les journalistes et par les militants, n’est pas flatteur pour les forces de l’ordre. Il révèle des pratiques répétées d’intimidation envers des marchands ambulants et des vidéastes, la destruction d’effets personnels des migrants à Calais, et plus généralement un comportement grossier et inapproprié des policiers filmés.

Certaines images prises à Calais avaient déjà été diffusées sur Rue89 en avril 2011. On y voyait notamment des fonctionnaires entrer, de nuit, dans un squat de Calais avec de la musique à fond dans les camions. Ils repartaient après avoir réveillé les migrants, en esquissant une petite danse.

Nous étions revenus sur cet épisode en novembre 2012, quand les policiers concernés avaient justifié cette pratique auprès du Défenseur des droits par la recherche d’un « moment de convivialité ». Alexandre Spalaïkovitch évoque plutôt « une pression continue » et « une chasse aux pauvres » :

« Les migrants et les biffins viennent souvent de pays où la police est très dure, et ils constatent qu’en France elle est presque aussi dure que chez eux. »

Pour lui, c’est en partie parce que « les policiers ne connaissent pas toujours la loi » ou connaissent « des problèmes d’encadrement ». Il précise que son film « ne cherche pas à dénigrer la police ». D’ailleurs, le visage des fonctionnaires a été flouté. Alexandre Dereims renchérit :

« Nous savons qu’il existe une grosse frustration de la part des policiers, pour lesquels c’est un éternel recommencement. On leur demande de résoudre la pauvreté, ce qui est impossible. »

Une caméra payée par des procès à la police

Aux Etats-Unis, les réalisateurs sont remontés aux sources du mouvement « copwatch ». Depuis l’affaire Rodney King en 1991 (un jeune Noir tabassé par la police de Los Angeles, sous les yeux d’un vidéaste amateur), filmer les interventions policières est une pratique plus fréquente qu’en France.

A New York, une application iPhone permet désormais d’envoyer les images d’un seul clic, sans risquer de se les voir confisquer. Et les destructions de matériel débouchent souvent sur des procès. A la clé, l’argent tiré des caisses de la police sert à... racheter des caméras pour filmer la police.

Là-bas, les « copwatcheurs » ne se cachent pas. Même s’ils sont, comme en France, source de colère pour certains policiers, ils témoignent à visage découvert. Ils sont convaincus de mener une action à la fois légale et salutaire

 

 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 17:31

 

 

Le Monde.fr

 27.05.2013 à 05h58 • Mis à jour le 27.05.2013 à 19h26

 

 

Guerre chimique en Syrie - Sur le front de Damas 1/5

 

 

 

Jobar (Damas, Syrie), envoyé spécial. Une attaque chimique sur le front de Jobar, à l'entrée de la capitale syrienne, cela ne ressemble d'abord à rien. A rien de spectaculaire. A rien, surtout, de détectable. Tel est le but recherché : lorsque les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) les plus avancés dans Damas comprennent qu'ils viennent d'être exposés à des produits chimiques par les forces gouvernementales, il est trop tard. Quel que soit le gaz utilisé, il produit déjà ses effets, à quelques centaines de mètres seulement d'habitations de la capitale syrienne.

Au début, il n'y a eu qu'un bruit modeste, un choc métallique, presque un cliquetis. Et dans le fracas des combats du jour dans le secteur "Bahra 1" du quartier de Jobar, cela n'a d'abord pas attiré l'attention des combattants de la brigade Tahrir Al-Sham ("Libération de la Syrie"). "On a pensé à un obus de mortier qui n'avait pas explosé, et personne n'y a vraiment fait attention", explique Omar Haidar, responsable opérationnel de la brigade, qui tient ce secteur avancé, à moins de 500 mètres de la place des Abbassides.

 

PAS D'ODEUR, PAS DE FUMÉE


 

Les combattants de la brigade Tahrir Al-Sham viennent de subir une attaque aux gaz toxiques le 13 avril 2013 à Jobar, à l'entrée de la capitale syrienne.

 

Cherchant ses mots pour décrire ce son incongru, il le compare à "une canette de Pepsi qui tomberait par terre". Pas d'odeur, pas de fumée, pas même un sifflement indiquant l'éjection d'un gaz toxique. Puis sont apparus les symptômes. Les hommes toussent violemment. Les yeux brûlent, les pupilles se rétractent à l'extrême, la vision s'obscurcit. Bientôt, surviennent les difficultés respiratoires, parfois aiguës, les vomissements, les évanouissements. Il faut évacuer les combattants les plus touchés, avant qu'ils n'étouffent.

De cela, les envoyés spéciaux du Monde ont été témoins plusieurs jours d'affilée dans ce quartier à la sortie de Damas, où la rébellion a pénétré en janvier. Depuis, l'enjeu de Jobar est crucial pour l'ASL comme pour le pouvoir. Mais, au cours d'un reportage de deux mois dans les environs de la capitale syrienne, nous avons réuni des éléments comparables dans une couronne beaucoup plus large. La gravité des cas, leur multiplication, la tactique d'emploi de telles armes montrent qu'il ne s'agit pas de simples gaz lacrymogènes utilisés sur les fronts, mais de produits d'une autre classe, bien plus toxiques.

 

"Les gens qui arrivent ont du mal à respirer. Ils ont les pupilles rétractées. Certains vomissent. Ils n'entendent plus rien, ne parlent plus, leurs muscles respiratoires sont inertes. Si on ne traite pas de toute urgence, c'est la mort", témoigne un médecin.

 

Sur le front enchevêtré de Jobar, où les lignes ennemies sont si proches qu'on s'y insulte parfois presque aussi volontiers qu'on s'y entretue, les scènes d'attaque au gaz apparaissent ponctuellement courant avril. Pas de diffusion massive, sur des kilomètres, mais un usage occasionnel et localisé par les forces gouvernementales, visant les points de contact les plus durs avec un ennemi rebelle tout proche. Le secteur est le point d'entrée le plus en profondeur dans l'intérieur de Damas des groupes de l'ASL. Une guerre sans merci s'y déroule.

 

 PREMIÈRE ATTAQUE EN AVRIL

Dans le secteur "Bahra 1", l'un des plus avancés en direction de la grande place stratégique des Abbasides, l'un des verrous de Damas, les hommes d'Abou Djihad, dit "Arguileh" ("narguilé"), ont subi leur première attaque de cette nature le soir du jeudi 11 avril. Tous ont d'abord été pris au dépourvu. Ils avaient entendu parler des "gaz" utilisés sur d'autres fronts, dans d'autres régions de Syrie (notamment à Homs et dans la région d'Alep) au cours des mois écoulés, mais que faire, une fois confronté au phénomène ? Comment se protéger sans abandonner les lieux et offrir une victoire facile à l'ennemi ? "Certains hommes ont évacué, d'autres sont restés paralysés par la panique. Mais la position n'a pas été abandonnée. On ordonnait aux soldats montant au front de se munir de foulards mouillés pour se protéger le visage", explique un combattant.

Lire aussi l'analyse (édition abonnés) : Armes chimiques en Syrie : le débat escamoté

Dans la foulée, une poignée de masques à gaz ont été distribués, destinés en priorité aux hommes qui tiennent des positions fixes, là où un simple mur marque parfois la limite du territoire rebelle. D'autres se contentent de la protection dérisoire de masques chirurgicaux.

 

Dans le quartier de Jobar, le 4 avril 2013, les combattants de la brigade Tahrir Al-Sham (Libération de la Syrie) progressent vers la ligne de front.

 

Les hommes commandés par "Arguileh" ne sont pas les seuls à avoir subi une attaque au gaz dans les parages. Plus près du marché à la viande voisin, où sont stationnés des chars du gouvernement, les "forces spéciales" des rebelles de la Liwa Marawi Al-Ghouta ont été exposées à des concentrations – sans doute plus importantes encore – de composés chimiques, à en juger par les effets produits sur les combattants. Nous les retrouverons dans les heures suivantes dans les hôpitaux, luttant pour survivre.

 

 DES HOMMES REVÊTUS DE COMBINAISONS

A Jobar, les combattants n'ont pas déserté leurs positions, mais ceux qui restent sur les lignes de front, pupilles rétractées, la respiration sifflante, sont "terrorisés et essaient de se calmer par des prières", admet Abou Atal, l'un des combattants de Tahrir Al-Sham. Un homme d'une autre brigade est mort dans un secteur voisin. Il s'appelait Ibrahim Darwish. Il est décédé le 18 avril.

Dans la partie nord de Jobar, également visé par une attaque similaire, le général Abou Mohammad Al-Kurdi, commandant de la 1re division de l'ASL (qui regroupe cinq brigades), affirme que ses hommes ont vu des militaires gouvernementaux quitter leurs positions, avant que ne surgissent des hommes "portant des combinaisons de protection chimique", lesquels auraient ensuite disposé sur le sol "des sortes de petites bombes, comme des mines", qui se seraient mises à diffuser un produit chimique dans l'atmosphère.

Ses hommes, affirme-t-il, auraient tué trois de ces techniciens. Où sont les combinaisons de protection saisies sur les cadavres ? Nul ne le sait... Les soldats exposés ce soir-là parlent d'une forte panique, d'une ruée vers l'arrière. Ce ne sont pas les civils ou les sources indépendantes qui risquent d'infirmer ou de corroborer ces affirmations : plus personne ne vit à Jobar, en dehors des combattants imbriqués dans les différents fronts du quartier.

 

Un combattant de la brigade se faufile, le 3 avril 2013, dans des tranchées entre les maisons situées en face de la place stratégique des Abbasides, l'un des verrous de Damas.

 

Cela n'empêche pas de constater l'effet ravageur des gaz employés par le gouvernement syrien aux portes de sa propre capitale. Un jour d'attaque chimique sur une zone du front de Jobar, le 13 avril, le photographe du Monde a vu les combattants qui font la guerre dans ces maisons en ruine commencer à tousser, puis mettre leurs masques à gaz, sans hâte apparente, mais en réalité déjà exposés. Des hommes s'accroupissent, suffoquent, vomissent. Il faut fuir immédiatement le secteur. Le photographe du Monde souffrira, quatre jours durant, de troubles visuels et respiratoires. Ce jour-là, pourtant, les émanations de gaz avaient été concentrées dans un secteur voisin.

 

 LIGNE ROUGE

Faute de témoignages indépendants, de nombreux doutes ont plané sur la réalité de l'emploi d'armes chimiques, en général, par les forces gouvernementales, qui en possèdent de très importants stocks, notamment de gaz neurotoxiques, comme le sarin. Plusieurs pays : les Etats-Unis, la Turquie et Israël, ont déclaré posséder des éléments matériels indiquant l'utilisation d'armes de ce type, mais n'ont pas communiqué la nature exacte de leurs preuves, ni décidé si, comme l'avait promis le président Obama en août 2012, le recours à de telles armes par le pouvoir de Damas constituerait le franchissement d'une "ligne rouge" susceptible d'entraîner une intervention étrangère en Syrie contre le régime.

Le pouvoir accuse de son côté l'ASL d'utiliser également des armes chimiques, augmentant la confusion. Pour se convaincre de la réalité de l'emploi de ces composés par l'armée syrienne sur certains fronts, il faut alors interroger les médecins qui, sur place, tentent de soigner ou de sauver les combattants exposés à des gaz. Le 8 avril, à l'hôpital Al-Fateh de Kafer Battna, le plus important centre médical de la région de la Ghouta, large poche rebelle à l'est de Damas, les médecins montrent des enregistrements, sur des téléphones, de scènes de suffocation. Un raclement terrible sort de la gorge d'un homme. C'était le 14 mars et, selon le personnel médical, il venait d'être exposé à des gaz à Otaiba, une ville à l'est de la Ghouta, où le gouvernement syrien mène depuis la mi-mars une vaste opération pour encercler les forces rebelles et couper leur principale route d'approvisionnement.

 

Un combattant de la brigade Tahrir Al-Sham est traité après avoir été touché par des gaz chimiques, le 16 avril 2013.

 

L'un de ces médecins, le docteur Hassan O., décrit soigneusement les symptômes de ces patients : "Les gens qui arrivent ont du mal à respirer. Ils ont les pupilles rétractées. Certains vomissent. Ils n'entendent plus rien, ne parlent plus, leurs muscles respiratoires sont inertes. Si on ne traite pas de toute urgence, c'est la mort." Cette description correspond en tous points à celles faites par les autres médecins rencontrés en l'espace de plusieurs semaines dans les alentours de Damas. A quelques variantes près. Selon les endroits, les combattants qui en ont été les victimes affirment que les produits ont été diffusés par de simples obus, par des roquettes, voire par une forme de grenade.

Sur le front de Jobar, à la cinquième attaque de ce type, le 18 avril, les combattants de l'ASL, commandés par Omar Haidar, disent avoir vu tomber, à leurs pieds, un grand cylindre équipé d'un dispositif d'ouverture, d'une longueur d'environ 20 centimètres. S'agissait-il d'armes chimiques, et dans ce cas, diffusant quel type de substances ? Pour répondre avec précision à cette question, il faudrait établir un protocole d'enquête que les conditions du conflit rendent difficiles. Procéder à des prélèvements sur des combattants exposés aux émanations au point de décéder ou d'avoir été obligés d'être hospitalisés, puis les confier à des laboratoires spécialisés à l'étranger. Un certain nombre d'entre eux   ont été réalisés et sont en cours d'étude.

 

 UNE ÉTRANGE ROUTINE

Depuis, à Jobar, des masques à gaz ont été distribués, ainsi que des seringues et des ampoules d'atropine, un produit injectable qui contrecarre les effets des neurotoxiques comme le sarin. Les médecins de la Ghouta suspectent l'utilisation de ce neurotoxique inodore et incolore, dont l'effet coïncide avec les observations faites sur place. Selon une source occidentale bien informée, cela n'empêche pas le pouvoir syrien d'avoir recours à des mélanges de produits, notamment avec des gaz anti-émeutes (lacrymogènes), pour brouiller les pistes et l'observation des symptômes.

Car l'enjeu est de taille, dans le cas où la preuve d'utilisation d'armes chimiques par les troupes de Bachar Al-Assad serait établie. La dissimulation est donc de rigueur. Les gaz utilisés sur les fronts le sont de manière ponctuelle, évitant des épandages massifs qui constitueraient facilement des faisceaux de preuves irréfutables. Il n'en demeure pas moins que le phénomène se répète : jeudi 23 mai, les rebelles affirment qu'une nouvelle attaque aux armes chimiques a eu lieu à Adra, zone d'affrontements très durs entre le pouvoir et les rebelles au nord-est de Damas.

Dans la seconde moitié d'avril, les attaques au gaz sont presque devenues une étrange routine, à Jobar. Sur les lignes de front, les rebelles de l'ASL avaient pris l'habitude de conserver soigneusement leur masque à proximité. On organisait des séances de lavages d'yeux réguliers, avec des seringues remplies de sérum physiologique. L'effet recherché par ces attaques semblait essentiellement tactique, correspondant à ce stade à une tentative de déstabilisation des unités rebelles dans des quartiers où les soldats gouvernementaux ne sont pas parvenus à les déloger, en même temps qu'un test. Si les forces armées syriennes osent ainsi utiliser des armes chimiques dans leur propre capitale, sans déclencher de réaction internationale sérieuse, n'est-ce pas une invitation pour poursuivre l'expérimentation un peu plus largement ?

Jusqu'ici, les cas d'utilisation de gaz n'ont pas été isolés. Le seul ophtalmologue de la région, formé à l'étranger, consulte dans un petit hôpital de Sabha dont il souhaite qu'on dissimule la localisation exacte. A lui seul, il a dénombré 150 personnes touchées en l'espace de deux semaines. Près des zones touchées par les gaz, il a organisé des douches pour que les combattants exposés aux produits chimiques puissent se laver et changer d'habits pour éviter de contaminer ensuite les personnels des centres de soins.

 

 REMÈDE DE CHEVAL

Pour sauver les soldats dont les problèmes respiratoires sont les plus graves, il faut les porter dans le long dédale à l'intérieur de maisons dont les murs ont été percés, franchir les tranchées et tunnels creusés pour éviter les tireurs ennemis, pour arriver à une ambulance de fortune, garée sur une placette un peu en retrait, et foncer dans des rues exposées aux balles et aux obus, pied au plancher, pour atteindre un hôpital du front avant que les combattants ne meurent, étouffés.

A l'hôpital islamique de Hammouriya, installé dans un hangar discret, le docteur assure, le 14 avril, avoir reçu, deux heures auparavant, un combattant du front de Jobar, en grande difficulté respiratoire, avec un rythme cardiaque "devenu fou". Pour le sauver, il dit avoir effectué quinze injections successives d'atropine, ainsi que de l'hydrocortisone. Un remède de cheval, pour un cas désespéré.

La veille, dans la nuit, l'une des ambulances qui tentait d'évacuer des hommes gazés a été touchée par les tirs d'un sniper. Le chauffeur a été blessé. Le lendemain matin, les ambulanciers sont parvenus à passer la route à vitesse maximale, sous le tir d'un tank, et ont atteint cette zone du front, où une nouvelle nappe de produits chimiques venait d'être répandue. "Lorsqu'on est arrivés, on a trouvé tout le monde par terre", témoigne un infirmier d'un autre centre hospitalier de Kaffer Batna, qui ne peut donner son nom de peur des représailles contre sa famille installée en zone gouvernementale.

Au cours de la matinée, dans la cour de cet hôpital installé dans un parking en sous-sol pour se protéger des tirs des Mig ou de l'artillerie gouvernementale, le chaos règne. Les soldats sont allongés aux côtés de cinq aides soignants contaminés à leur tour à leur contact. On n'a pas terminé le décompte des soldats, qui arrivent au fil des transferts depuis le front, et sont déjà quinze au total. On court dans les salles de fortune, pour distribuer l'oxygène, réaliser des injections.

 

 DES MÉDICAMENTS DE PLUS EN PLUS RARES

Le docteur Hassan, responsable de l'hôpital, est allongé dans son minuscule bureau avec un masque à oxygène, tandis qu'on lui administre de l'atropine. Il se consacrait à ces urgences depuis une heure lorsqu'il a perdu connaissance et a commencé à suffoquer. Cet homme lutte depuis des mois pour maintenir en activité son centre de soins, aidé par des volontaires dont certains sont de simples lycéens, alors que le blocus de la région par les forces gouvernementales a pour conséquence de rendre les médicaments de plus en plus rares. Les anesthésiques manquent, les chirurgiens improvisés en sont réduits à utiliser des produits vétérinaires, comme la kétamine. La morphine a disparu. Et les stocks d'atropine ne devraient pas durer très longtemps. Le docteur a réalisé des prélèvements d'échantillons qui ont été, à travers mille difficultés, sortis en contrebande de la région. Il faudra encore quelques semaines pour connaître le résultat de leur analyse.

 

Selon les endroits, les combattants victimes des gaz chimiques affirment que les produits ont été diffusés par de simples obus, par des roquettes, voire par une forme de grenade.

 

En se rendant dans huit centres médicaux de la partie est de la Ghouta, les envoyés spéciaux du Monde n'ont trouvé que deux établissements dont les responsables médicaux déclaraient ne pas avoir reçu de combattants ou de civils touchés par des attaques au gaz. A Nashibiyya, les médecins ont reçu jusqu'à soixante cas en un seul jour, en provenance du front d'Otaiba, le 18 mars. La modeste structure n'avait pas les moyens de faire face à cet afflux, manquant en particulier d'oxygène. Il y a eu cinq morts, par étouffement. Quelques jours plus tard, conscients de la gravité de la situation, les médecins ont fait exhumer les dépouilles de ces victimes en présence d'autorités locales et religieuses, et ont procédé à des prélèvements de tissu qu'ils ont tenté d'expédier vers un pays voisin. Certains de ces échantillons ont été confiés à un petit groupe de combattants qui a tenté de briser l'encerclement de la région par les forces gouvernementales. A ce jour, les médecins de Nashibiyya disent ignorer si les prélèvements sont arrivés à bon port.

 

 "LES MALADES DEVENAIENT COMME FOUS"

A une dizaine de kilomètres, à l'hôpital de Douma, sous contrôle de la brigade Al-Islam, les médecins disent avoir reçu 39 patients après l'attaque chimique du 24 mars sur la ville d'Adra. Deux hommes sont décédés dans les locaux. L'un des médecins note qu'au bout de deux jours, "les malades devenaient comme fous". Marwane, un combattant présent sur les lieux de l'attaque d'Adra, affirme avoir vu "des roquettes arriver sur le front et dégager une lumière orange", et que, lors de son propre transfert à l'hôpital, il a vu "trois hommes mourir dans les véhicules sur la route". Dans le contexte de chaos qui règne dans la région de la Ghouta, civils et militaires meurent souvent avant d'avoir pu atteindre un centre médical.

Adra, Otaiba et Jobar sont les trois points où l'utilisation de gaz est décrite par les sources locales de la région depuis le mois de mars dans la région de Damas. Une différence émerge : à Jobar, les produits ont été utilisés de manière plus prudente et plus localisée. En revanche, sur les fronts plus éloignés, comme Adra et Otaiba, les quantités estimées par rapport au nombre de cas arrivés simultanément dans les hôpitaux sont plus importantes.

Mais les attaques chimiques ne sont pas la seule activité des hôpitaux de la région. Deux heures avant l'arrivée des envoyés spéciaux du Monde, quatre enfants aux corps lacérés, déchiquetés par des bombes de Mig, avaient été amenés en urgence à Douma. A peine stabilisés, ils ont dû quitter l'hôpital, sans espoir d'être évacués de Syrie. Sans doute, comme beaucoup, sont-ils morts en route. Les infirmiers ont filmé ces corps martyrisés, ces hurlements de douleur. "Ça, vous voyez, c'est tous les jours, et pour nous, c'est encore plus grave que les attaques chimiques : on en est arrivés là", commente, avec un regard anéanti, le médecin, qui ne peut, lui non plus, dire son nom.

 Jean-Philippe Rémy
journaliste au Monde.fr

 


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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 17:22

 

 

Le Monde

 

 27.05.2013 à 16h50 • Mis à jour le 27.05.2013 à 17h09

 
 
"Les alertes sur les effets indésirables d'un médicament proviennent à 85 % des hôpitaux et seulement à 15 % des médecins libéraux", car ceux-ci sont mal formés en pharmacologie, a déploré M. Bégaud.

Les effets secondaires des médicaments sont responsables d'au moins 18 000 décès chaque année en France, plus que les suicides et les accidents de la route réunis, a indiqué lundi 27 mai le docteur Bernard Bégaud, entendu comme témoin à Nanterre dans le procès du Mediator.
 

"Il y a chaque année 18 000 morts directement liés à la prise de médicaments. Parmi eux, beaucoup de cas sont inévitables, mais un tiers de ces décès correspondent à des prescriptions qui ne sont pas justifiées", a estimé à la barre le professeur, membre de la commission de pharmacovigilance de 1982 à 2000 et co-auteur d'une étude sur le sujet. Par comparaison, en 2012, 3 645 personnes ont été tuées sur les routes, selon les chiffres de la sécurité routière.

 

 DES MÉDECINS MAL FORMÉS EN PHARMACOLOGIE

 "La France est un pays qui depuis toujours surveille très mal l'usage des médicaments", a déploré M. Bégaud. Ainsi, le Mediator, à l'origine un antidiabétique, a été largement détourné comme coupe-faim et prescrit dans de nombreux cas à des patients qui souhaitaient uniquement perdre quelques kilos. Quelque 5 millions de personnes en auraient consommé avant qu'il ne soit retiré du marché en 2009, accusé de provoquer des hypertensions artérielles pulmonaires, une pathologie incurable, et des valvulopathies (dysfonctionnement des valves cardiaques).
 

Regarder notre chronologie Chronologie de l'affaire du Mediator

"Mourir pour un produit dont vous n'avez pas besoin est quelque chose de très grave", a souligné le professeur. Il a pointé du doigt la mauvaise formation des médecins en pharmacologie, la science des médicaments.  "Les alertes sur les effets indésirables d'un médicament proviennent à 85 % des hôpitaux et seulement à 15 % des médecins libéraux", car ceux-ci sont mal formés en pharmacologie, a déploré M. Bégaud.

Le procès du Mediator, visant Jacques Servier, 91 ans, le fondateur du groupe, et quatre cadres de chez Servier et Biopharma, l'une des filiales des laboratoires Servier, devrait durer jusqu'au 14 juin. Les prévenus sont jugés pour "tromperie aggravée".

Lire nos explications Affaire du Mediator : le point si vous avez raté un épisode

 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 17:13

 

 

Le Monde.fr

 

Le Monde.fr avec AFP | 27.05.2013 à 06h36 • Mis à jour le 27.05.2013 à 09h00

L'agence japonaise de l'énergie atomique (JAEA) a annoncé lundi 27 mai que 30 chercheurs avaient été exposés à des radiations lors d'un incident dans un laboratoire nucléaire, qui s'est produit jeudi au laboratoire de physique nucléaire de Tokaimura. Dans un premier temps, l'agence avait seulement évoqué l'exposition de quatre chercheurs aux radiations.
L'incident s'est produit au moment où des scientifiques envoyaient un rayon à proton sur de l'or, dans le cadre d'une expérience d'accélération de particules. Au total, 55 employés travaillaient alors sur le site lorsque le problème s'est déclaré à cause d'une surchauffe.

 

"ERREUR HUMAINE"

D'après la JAEA, deux chercheurs ont été exposés à des radiations de 1,7 millisievert, soit un peu plus que l'équivalent d'un examen radiologique. "Leur état n'inspire aucune inquiétude médicale", a expliqué un porte-parole de l'agence. La Commission internationale de protection radiologique conseille de ne pas recevoir une dose annuelle de plus d'1 millisievert, mais estime qu'une exposition inférieure à 100 millisieverts par an ne représente pas, statistiquement, un risque d'augmentation de cancer.

D'après la JAEA, une substance radioactive a été émise de façon accidentelle pendant l'expérience, "à cause d'une surchauffe provoquée apparemment par des problèmes techniques". Une partie de la radioactivité émise s'est ensuite répandue dans l'atmosphère, après que les employés ont mis en route des ventilateurs pour abaisser les niveaux dans le laboratoire. Le porte-parole de la JAEA a souligné que ces ventilateurs n'auraient pas dû être utilisés, évoquant une "erreur humaine".

La sécurité nucléaire est un sujet particulièrement sensible au Japon depuis l'accident de la centrale Fukushima Daiichi en mars 2011 après un séisme suivi d'un tsunami, la pire catastrophe du secteur depuis celle de Tchernobyl en 1986.

 

 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 17:00

 

Le Monde.fr

 27.05.2013 à 18h45

 

 

Par Stéphane Foucart

 
 
Selon l'EFSA, le fipronil peut présenter un risque "élevé" pour les abeilles.

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu publique, lundi 27 mai, son opinion sur les risques posés par le fipronil (un pesticide commercialisé par BASF sous le nom de Régent) pour les abeilles.

Sévère, le résultat fait surtout état de grandes lacunes dans la connaissance sur les effets potentiels de cette molécule sur Apis mellifera. L'agence basée à Parme (Italie) estime, dans un premier temps, que les poussières dégagées par la mise en terre des semences enrobées de fipronil font peser un "risque aigu élevé" sur l'insecte domestique. Ce risque a pu être évalué pour l'utilisation de la molécule sur le maïs, mais "une évaluation complète des risques" n'a pu être réalisée sur les autres cultures, faute de données et d'études, en particulier sur le tournesol.

Quant aux risques liés à l'exposition des butineuses au nectar et au pollen des cultures traitées, les "études disponibles – en champ et semi-champ – ont des faiblesses et sont ainsi insuffisantes pour établir le niveau de risque". Les experts européens notent que le risque est probablement "faible" lorsque le traitement est utilisé sur des cultures non fréquentées par les abeilles. Enfin, ils estiment que "plusieurs lacunes dans les données disponibles sur d'autres voies potentielles d'exposition ont été identifiées".

 

TESTS INCAPABLES DE DÉCELER LES EFFETS POTENTIELS SUR LES ABEILLES

Formulé en termes pesés au trébuchet, l'avis de l'EFSA souligne en creux que les tests réglementaires d'évaluation des risques des nouvelles générations d'insecticides – utilisées, comme le fipronil, en enrobage de semences – sont incapables de déceler les effets potentiels de ces molécules sur les abeilles.

Trois précédents avis, rendus début 2013 par l'EFSA sur le thiaméthoxame, la clothianidine et l'imidaclopride, ont conduit la Commission européenne à proposer aux Etats membres le retrait pour deux ans des trois molécules en question, sur certaines cultures. Après un vote des Etats membres, Bruxelles a confirmé le 24 mai l'entrée en vigueur du moratoire le 1er décembre.

Lire : Abeilles : interdiction de trois pesticides dans l'UE à compter du 1er décembre

En France, le fipronil a été interdit en enrobage de semences dès 2005. Un rapport d'expertise, rendu la même année par le Comité scientifique et technique de l'étude multifactorielle des troubles des abeilles (CST) – un groupe de scientifiques formé sous l'égide du ministère de l'agriculture – avait déjà conclu qu'"en l'état actuel de nos connaissances, selon les scénarios développés pour évaluer l'exposition et en appliquant les facteurs d'incertitude choisis pour évaluer les dangers", l'utilisation de la molécule peut paraître "préoccupante" et "ne permet pas d'exclure des risques inacceptables".

Stéphane Foucart

 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 16:51

 

Le Monde.fr

 27.05.2013 à 15h22 • Mis à jour le 27.05.2013 à 17h45

 

Par Angela Bolis

 
 
La plateforme d'exploration pétrolière de Hess oil France à Chartronges, en Seine-et-Marne.

En surface, il n'y a pas grand-chose à voir : un derrick, une pompe à balancier, de longs tuyaux empilés. C'est sous les champs de Chartronges, en Seine-et-Marne, que tout se joue : le forage de cette plateforme d'exploration pétrolière doit s'enfoncer jusqu'à 3 100 mètres de profondeur, traversant au passage la roche mère enfouie dans la couche géologique du Lias (ou Jurassique inférieur), datant de plus de 175 millions d'années.

Dans le bassin parisien, cette roche mère recèle potentiellement du pétrole qui, à l'inverse du pétrole classique, n'a pas encore eu le temps de s'en libérer : c'est le pétrole de schiste. En février 2012, un rapport du ministère de l'économie sur les hydrocarbures de schiste en France avançait une estimation de cette ressource dans cette zone entre 160 000 et 240 000 m3 exploitables par an pendant vingt-cinq ans. C'est bien moins que la production nationale (en France métropolitaine) de pétrole conventionnel, de plus de 1 million de m3 par an – qui représente déjà seulement 1 % de nos besoins en pétrole brut. Et pour l'instant, la seule technique qui en permet véritablement l'exploitation, la fracturation hydraulique, est interdite depuis la loi Jacob de 2011 et la circulaire de septembre 2012.

La Seine-et-Marne n'a pas attendu le récent engouement pour les hydrocarbures de schiste pour s'intéresser à son or noir. La plaine est parsemée de ces pompes d'exploitation conventionnelle – au moins 2 000 puits y ont été forés depuis cinquante ans. Mais, avec la baisse du prix du pétrole et l'épuisement de ces menues ressources, la production est en net déclin. En témoigne la première concession ouverte en France, en 1958 à Coulommes, où seuls 4 des 57 puits sont encore en activité, selon la société pétrolière américaine en pointe sur l'exploration dans le bassin parisien, Hess Oil france.

 

 L'EXPLORATION SE POURSUIT MALGRÉ TOUT

Même si l'estimation des ressources en pétrole de schiste paraissent modestes, même si la loi en interdit l'exploitation, les demandes de permis visant une exploration de pétrole de schiste se sont multipliées ces dernières années dans le bassin parisien – elles étaient déjà une quarantaine il y a deux ans. Tous hydrocarbures confondus, elles couvrent aujourd'hui la quasi-totalité du territoire de la Seine-et-Marne.  

Les permis d'exploration et d'exploitation d'hydrocarbures, demandés ou déjà octroyés, couvrent la quasi-totalité de l'est du bassin parisien.

Ci-dessus, les terrains couverts par des demandes de permis de recherche (gris), des permis de recherche (bleu), des demandes de titres d'exploitation (orange) ou des titres d'exploitation (rouge) de pétrole, dans l'ouest du bassin parisien surtout, d'après le Bureau exploration-production des hydrocarbures.


Ainsi, sur la plateforme de Butheil, la déclaration d'ouverture des travaux de la plateforme d'exploration mentionne clairement que "l'objectif consiste à rechercher dans les formations du Lias des zones contenant des hydrocarbures pouvant satisfaire à la réalisation de forage d'exploitation" – les recherches dans d'autres couches pouvant contenir du pétrole classique étant qualifiées de "secondaire". La roche mère du Lias est aussi visée par plusieurs autres forages de Hess Oil, comme à Chartronges ou encore à Jouarre.

Si le retour sur investissement de cette exploration reste pour le moment si incertain, pourquoi cette entreprise continue-t-elle à investir des millions dans la prospection des sous-sols français ? "Hess Oil France a pour but de cartographier le système pétrolier du bassin parisien", répond la compagnie, qui affirme se positionner dans une stratégie de long terme et, à ce stade, de recherche et de "compréhension".  

Isabelle Levy, dynamique retraitée qui a fait de sa lutte au sein du collectif fertois contre le pétrole de schiste un job à plein temps, la soupçonne toutefois de se préparer, dans l'attente d'une modification de la loi interdisant la fracturation hydraulique, ou de la découverte d'une autre technique d'extraction du pétrole de schiste, viable et légale. Elle pourrait alors exploiter ou bien revendre sa cartographie à une autre société pétrolière. L'entreprise pourrait aussi procéder à un forage avec fracturation hydraulique à titre d'expérimentation – "pour prouver que ce n'est pas dangereux, alors que l'impact se fait de toute façon ressentir plusieurs années plus tard", explique Isabelle Levy.    

 

UNE OPPOSITION À L'UNISSON 

Quoi qu'il en soit, Hess Oil fait preuve d'une certaine détermination. Car, en plus de se heurter à la législation française actuelle, l'entreprise fait face à une opposition locale relativement unanime. A Jouarre notamment, où une nouvelle plateforme d'exploration est en construction, le maire UMP Pierre Goullieux se souvient d'être allé,  dès février 2011, voir la ministre de l'écologie d'alors, Nathalie Kosciusko-Morizet, en compagnie des députés et sénateurs UMP de Seine-et-Marne Franck Riester et Michel Houel, pour lui exprimer leurs inquiétudes vis-à-vis de la fracturation hydraulique. "Je ne peux pas laisser ces terres, cette eau, ces sous-sols risquer d'être pollués par l'exploitation non conventionnelle", dit-il. Et rien, en termes de retombées économiques ou d'emplois créés, ne viendrait, selon lui, contrebalancer ce risque. 

Affiche du collectif du pays fertois contre le pétrole de schiste, à côté de la plateforme d'exploration de Jouarre.

A Doue (puits de Butheil), le maire s'est fendu d'une lettre à la ministre de l'écologie Delphine Batho pour "s'interroger [d'urgence] sur la validité du permis" d'exploration, compte tenu des risques de la fracturation hydraulique et du manque de transparence de Hess Oil sur ses intentions finales. Depuis, la préfecture de Seine-et-Marne a, de son côté, publié des arrêtés interdisant le forage horizontal dans la roche mère dans plusieurs puits de la société.

Quant à la population locale, "une partie est radicalement contre, une autre se pose des questions, les autres s'en fichent", dit le maire de Jouarre. Rien que sur le territoire couvert par le permis de Château-Thierry, deux collectifs locaux d'opposition se sont créés. A la fin de mars, une réunion d'information à l'initiative de Hess oil – qui affiche une démarche de dialogue avec la population (journées portes-ouvertes...) – s'est déroulée de manière houleuse. Le compte rendu qui en a été fait par Fabien Vallée, conseiller municipal divers droite à Jouarre et vice-président de l'association No Fracking France, évoque une "ambiance tendue", une assemblée "sous contrôle d'un dispositif de sécurité (...) très surdimensionné", durant laquelle le "flot de questions" a "perturbé le déroulé de la présentation type prévu par la société". Exemple d'intervention d'un habitant : "Je vois des enfants, ça me pose question, les enfants c'est l'avenir... quand on voit ce que vous avez fait aux Etats-Unis."


Lire l'enquête : Ruée vers le pétrole de schiste dans le Dakota du Nord


Si les bénéfices locaux d'une telle exploitation n'apparaissent pas clairement, nul doute, donc, que les inquiétudes face à ses risques se sont propagées assez largement. Isabelle Levy énumère : la pollution, la détérioration des nappes phréatiques, l'usage de grandes quantités d'eau dans un département régulièrement touché par des sécheresses, la défiguration du paysage, la nécessité de trouver des alternatives aux énergies fossiles pour lutter contre le réchauffement climatique... "Et tout ça pour une production minime", assure la militante. D'après ses calculs, "si on faisait 500 puits dans le bassin parisien, on assurerait seulement huit jours d'indépendance énergétique pour la France".

 

Lire le décryptage : Faut-il avoir peur du gaz de schiste


Angela Bolis

 

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