EDF a été autorisé par le gouvernement à utiliser du MOX, un combustible nucléaire contenant du plutonium provenant de combustibles usagés, dans deux réacteurs supplémentaires de sa centrale du Blayais (Gironde), selon un arrêté publié jeudi 30 mai au Journal officiel.
Cet "oxyde mixte d'uranium et de plutonium", spécialité française fabriquée par Areva et employée dans l'Hexagone depuis 1987, était déjà utilisé dans les réacteurs 1 et 2 de la centrale proche de Bordeaux. Il pourra désormais être employé dans les autres réacteurs, le 3 et le 4, précise le ministère de l'écologie et de l'énergie dans un communiqué, ce qui porte à 22 sur 58 le nombre de réacteurs français "moxés".
Après la demande d'EDF d'utiliser plus de MOX au Blayais en avril 2010, l'Autorité environnementale avait obtenu un an plus tard que le dossier soit complété. Après une enquête publique fin 2011, l'Autorité de sécurité nucléaire a finalement émis un avis favorable en octobre 2012. L'ASN a notamment considéré "que l'expérience acquise depuis 1987 sur l'utilisation du MOX dans les réacteurs nucléaires français n'a pas fait apparaître de comportement du combustible différent en exploitation de celui du combustible à l'uranium enrichi", souligne le ministère.
RECYCLAGE CONTRE RADIOCTIVITÉ PLUS ÉLEVÉE
Le MOX est dans le viseur des écologistes et de certains scientifiques, la radioactivité du plutonium étant considérablement plus élevée que celle de l'uranium enrichi, ce qui représente un risque supplémentaire en cas d'accident nucléaire. Il était ainsi employé dans un des réacteurs accidentés (le no 3) de la centrale japonaise de Fukushima.
Son avantage réside précisément dans le fait de réutiliser du plutonium obtenu au terme de la combustion d'uranium enrichi, Areva mettant en avant ce rôle de recyclage. Au total, le MOX contient entre 5 à 10 % de plutonium. Les quatre réacteurs du Blayais ont chacun une puissance de 900 mégawatts. Ils font partie de la génération de réacteurs la plus ancienne actuellement en fonctionnement en France.
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