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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 15:53

 

 

 

 31.05.2013 à 00h35 • Mis à jour le 31.05.2013 à 08h37
 
 
Des affrontements ont opposé police et manifestants, le 30 mai dans la capitale péruvienne.

Plusieurs personnes ont été interpellées jeudi 30 mai en plein centre de Lima, après une violente confrontation entre manifestants et policiers devant le palais présidentiel, en marge d'une mobilisation de fonctionnaires d'Etat. Les manifestants, des employés du secteur public qui ont déclenché mercredi une grève illimitée, protestaient contre un projet de loi visant à limiter le droit des travailleurs, selon les organisateurs.

Les grévistes exigent le retrait du projet de loi, estimant qu'elle ouvre la voie à des "licenciements massifs". Les heurts ont éclaté lorsque les manifestants ont refusé de se plier aux ordres de la police qui leur demandait de se retirer de la plaza de Armas, dans le cœur historique de Lima où se trouve le palais présidentiel. La police a alors lancé des grenades lacrymogènes et utilisé des lances à eau pour disperser les manifestants. Des dizaines de touristes se trouvant sur la place tentaient de se protéger des fumées lacrymogènes.

Les manifestants, employés dans les secteurs de la santé, de la justice et de l'éducation, font partie des plus de 500 000 employés publics en grève à l'appel de la Confédération générale des travailleurs du Pérou. Jorge Cotrina, porte-parole du syndicat des employés du ministère de la justice, a expliqué que le "projet est insultant pour les droits des travailleurs publics car il ouvre la porte à des licenciements massifs". Le gouvernement assure de son côté que le projet de loi vise à réorganiser l'administration publique, améliorer les conditions de travail de ses employés et harmoniser les divers régimes en vigueur, sans que cela implique des licenciements.

 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 15:29

 

Le Monde

 31.05.2013 à 11h26

 

 

 

Le Monde | 31.05.2013 à 11h26

Durée : 01:16  |  Images : Reuters  

Environ un millier de personnes ont marché dans les rues de Francfort, en Allemagne, avant de se rassembler devant le siège de la Banque centrale européenne, vendredi 31 mai, afin de protester contre les politiques d'austérité en zone euro. Les manifestants ont répondu à l'appel de Blockupy, un mouvement européen né dans le sillage d'Occupy Wall Street.

Le Monde.fr

 


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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 15:02

 

 

 

Changer ici et maintenant

 

 

 

 

 

 

OUVERT A TOUT LES CURIEUX

 

C'est Demain à partir de 12h au Carrefour des Résistances à MUS

Samedi 1er Juin de 12h à 23h
Journée non stop de projection de films.
 
6 films documentaire en compétition ! Jamais vu sur TF1 !

  • 14H-Plats de résistance(Rassemblement du plateau des Glières)
  • 16H-Brennillis (La centrale qui ne voulait pas mourir)
  • 18H-Quand les arbres s'agitent (des résistants sur les branches à NDDL)
  • 20H-Montons 2.0( des éleveurs ne veulent pas de puces électroniques à l'oreille de leurs moutons)
  • 22H-Inside job(Au coeur de la crise de 2008)
  • MINUIT-Catastroïka(Au coeur de la crise en Grèce aujourd'hui)

 

Projection non stop tout au long de la journée, entrée gratuite et repas tiré du sac

dans le jardin ombragé.
272 rue de la grande terre 30121 MUS   
TEL 06 86 84 27 13

 

 

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 20:36

 

Leberry.fr

  -Cher > Pays de Vierzon > Vierzon 28/05/13 - 12h50

 

Déjà une vingtaine de mains vertes comptent proposer d’incroyables comestibles à qui passera devant leur domicile le 1 juin. - cmarilleau

Déjà une vingtaine de mains vertes comptent proposer d’incroyables comestibles à qui passera devant leur domicile le 1 juin. - cmarilleau

Le concept fait un carton en Angleterre. Alors pourquoi pas à Vierzon ? Il vous suffit de proposer d’incroyables comestibles à votre balcon, votre fenêtre…

L'idée d'Incroyables Comestibles (*) peut paraître saugrenue et pourtant, elle est chargée de symboles et bien plus concrète qu'on ne peut l'imaginer.

« Le 1 er juin, vous installez devant chez vous, sur votre espace privé donnant sur la voie publique, un bac dans lequel vous plantez ce qu'il vous plaît. Des légumes, des fruits, des fleurs… Avec le panneau "nourriture à partager, servez-vous, c'est gratuit". Et si ça marche bien, on le fera tous les mois. »

 

Rendez-vous le 1er juin devant chez soi avec des contenants originaux

Nathalie Averty croit en son projet, monté avec son amie Charlotte Billon, avec qui elle avait lancé une association pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) il y a quelques années à Vierzon. L'esprit est le même : mieux manger, partager, penser circuits courts. L'autosuffisance des territoires, la production locale respectueuse de l'environnement et la gratuité sont mises en valeur : « Changer et essayer un autre modèle, celui du partage, de l'abondance et de la solidarité. Pas seulement parce qu'on est en temps de crise, mais aussi pour changer le rapport entre les gens. »

Et Nathalie Averty d'arguer : « Certains ont de beaux jardins et trop de légumes, d'autres ne peuvent même pas semer parce qu'ils ont toujours vécu dans des immeubles… On veut que la journée soit vraiment l'occasion pour les gens de se parler autrement. Ce n'est qu'une petite graine semée dans la terre de nos idéaux, mais c'est une graine ! Le principe existe déjà avec les livres mis à disposition dans des lieux publics. »

Nathalie et Charlotte ont utilisé leur réseau amical pour donner envie à un maximum de personnes de participer à cette grande opération de plantation. Mais elles espèrent bien que d'autres habitants leur feront la bonne surprise de jouer le jeu. Le jour même, elles auront bien sûr mis à disposition leurs propres incroyables comestibles et arpenteront les rues de la ville pour prendre en photo les plus belles offrandes alimentaires.

Avis à ceux qui souhaitent se démarquer : un concours est lancé pour concocter le plus beau contenant à légumes ou à fleurs. « Nous avons envie que les gens s'amusent. L'événement étant déjà original et joyeux de par la manière dont on propose les comestibles, autant que les récipients le soient aussi ! », explique Charlotte. Briques de jus d'orange, bassines, chaussures… Tout est bon pour supporter les futures plantations.

Les deux initiatrices aimeraient rendre hommage aux inventeurs anglais du concept en reproduisant le support original de pousses de ciboulette qui a rendu célèbre l'opération, à savoir des escarpins rouge vif… « Si vous avez des chaussures à talons similaires, ce serait super pour qu'on fasse, nous aussi, une photo ! »

Après un premier appel dans leur réseau privé, les deux femmes se sont rendu compte que beaucoup de futurs participants se demandaient quoi planter. « On est conscient qu'en ce moment, rien ne pousse. Ce qu'il faut voir, c'est la symbolique du projet… Mais on peut sans aucun problème mettre à disposition des fleurs ou des légumes de son jardin. »

« Il ne faut pas attendre que la solidarité revienne grâce à un parti politique, il faut que les gens s'approprient leur façon de manger et de produire », assure un habitant de Massay qui compte présenter des comestibles devant sa maison de ville.

Et Charlotte d'ajouter : « Dans ce même esprit, on aimerait que les arbres plantés par notre municipalité soient des fruitiers, pour que chaque habitant qui paye ses impôts puisse se servir en fruits. On devrait avoir ce droit de regard. Cela se fait déjà à Saint-Laurent et ça marche très bien. »

 

Christelle Marilleau

 

(*) De plus en plus de villes françaises tentent l'aventure. Plus d'informations sur le site incredible-edible.info.

PratiqueUn pique-nique est organisé pour réunir tous les participants aux jardins partagés, rue du Grand-Clément, le 1 er juin. Contacts pour les escarpins : Charlotte Billon au 02.48.71.42.14 et Nathalie Averty au 09.51.91.08.00.

 


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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 20:20

 

 

Marianne

 

Jeudi 30 Mai 2013 à 05:00
Directeur adjoint de la rédaction de Marianne et grand amateur de théâtre En savoir plus sur cet auteur

 

La Commission de Bruxelles a envoyé sa feuille de route au gouvernement français, avec une austérité aggravée au programme. A quoi bon continuer à voter si le modèle néolibéral est obligatoire?

 

Le Ministre de l'Economie espagnol, Luis de Guindos (à gauche) et le ministre des Finances irlandais, Michael Noonan lors d'un sommet européen en présence de Christine Lagarde, à la tête du FMI - YE PINGFAN/CHINE NOUVELLE/SIPA
Le Ministre de l'Economie espagnol, Luis de Guindos (à gauche) et le ministre des Finances irlandais, Michael Noonan lors d'un sommet européen en présence de Christine Lagarde, à la tête du FMI - YE PINGFAN/CHINE NOUVELLE/SIPA
En ouverture de son supplément géopolitique, Le Monde fait le bilan de l’euroscepticisme en vogue sur le vieux continent à un an du scrutin européen, avec cette question  : « Vers des élections anti-Europe ? »

Visiblement, Le Monde n’a pas encore compris qu’on pouvait être critique vis-à-vis de l’Europe sans être anti européen. Depuis 2005 et la victoire du NON au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen (TCE), le quotidien de révérence aurait pourtant pu se renseigner. Passons.

En l’occurrence, il faut rapprocher la question précédemment exprimée d’un autre titre du Monde  du même jour : « Bruxelles adresse à Paris la liste des six réformes à mener ». 
Le secret de la fabrique des europhobes, le voilà. Il se résume très bien par le contenu du paquet cadeau adressé à la France, avec mode d’emploi, plan de montage et calendrier d’application, comme pour une cuisine achetée chez Ikea.

Sauf que là, il s’agit de la politique économico-sociale de la France - une politique d’inspiration néolibérale très affirmée et qui va à rebours des choix exprimés par les Français lors des dernières élections.

Pour faire simple, disons que les citoyens ont voté pour un Hollande de gauche et qu’ils se voient appliquer des choix dignes d’un néocon ayant débordé Sarkozy sur son aile réac.
Les moulinets verbaux de François Hollande pour sortir des clous du traité Merkozy auront été vains. Rien n’a changé.

Une camarilla de bureaucrates engoncés dans leurs tabous idéologiques veut dicter ses choix à des peuples rétifs. On voudrait dégouter les européens du rêve européen que l’on ne s’y prendrait pas autrement.

Sentant le piège, le Président de le République a retorqué que la politique de la France ne se décidait pas à Bruxelles, et que « la Commission n'avait pas à nous dicter ce que nous avons à faire». Certes. Mais François Hollande serait plus crédible s'il ne s'était pas déjà fortement inspiré des préceptes en vogue chez les gourous du néo libéralisme.

Que trouve-t-on dans le petit mémo remis par nos amis Eurocrates en échange du délai supplémentaire accordé pour remettre à niveau les finances publiques ? Le guide habituel du petit mécano austéritaire.

 

En vrac : nouvelle réforme des retraites (avec le recul de l’âge de départ ou l’allongement de la durée de cotisation) ; baisse supplémentaire du « coût du travail » ; flexibilité de l’emploi aggravée ; déréglementation du modèle social. Bref, tout ce que l’on appelle chez ces gens là des « réformes structurelles », formule magique traduite d’une phrase limpide  par l’économiste iconoclaste Paul Jorion: « aligner les salaires français sur ceux du Bangladesh ».

 

On n’en est pas là, certes. Il y a de la marge. Mais dès lors que l’on s’inscrit dans la logique du libre-échangisme, de la mondialisation dérégulée, du diktat des banques, et du dumping salarial qui fait le bonheur des actionnaires, la broyeuse est en marche.

Au passage, la Commission de Bruxelles donne un coup de chapeau aux dernières mesures du gouvernement Ayrault. C’est normal puisqu’elles sont directement inspirées du bréviaire orthodoxe, comme l’accord sur la « compétitivité » ou celui sur le marché du travail.

Mais les Eurocrates en veulent toujours plus, afin de faire entrer à marche forcée la France dans un schéma correspondant aux canons du néolibéralisme, alors que ces derniers sont à l’origine de la crise.

Il est en effet avéré que de telles recettes ne font qu’aggraver le mal. On sait que l’austérité, en tuant la croissance et en alimentant le chômage, tarit les rentrées dans les caisses publiques et aggrave les problèmes budgétaires. L’exemple des pays d’Europe du sud le prouve à foison. Celui de la France aussi, d’ailleurs.

Mais les talibans de l’économiquement correct n’en continuent pas moins à prescrire leur potion maléfique. Ils sont secondés par leurs relais de l’intérieur, implantés dans l’appareil d’Etat, nonobstant leurs étiquettes officielles. Qu’ils soient de gauche ou de droite, ces grands esprits professent les mêmes théories et proposent les mêmes recettes.

Avant que la Commission de Bruxelles ne fasse connaître ses desiderata, la Cour des Comptes, dirigée par Didier Migaud, socialiste Sarko-compatible, avait demandé d’urgence des « économies structurelles ». On connaît la musique.

De son côté, dans sa lettre annuelle, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, aussi rigide que l’était Jean-Claude Trichet, dont il est le fils spirituel, développe des thèses voisines. Il dénonce le rôle néfaste du Smic, propose de raboter les retraites et de mettre au rebut de l’histoire ce qui reste du modèle social né à la Libération.

Moralité : on peut célébrer l’anniversaire du Conseil National de la Résistance et préparer son enterrement en grandes pompes.
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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 19:45

 

Médiapart

 

 

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L’aveu a été lancé en passant, mais il fait dresser l’oreille. « C’est un problème que nous connaissons nous aussi. Certaines entreprises ayant installé leur siège au Luxembourg ne payent pas d’impôts. » Prononcés par le ministre des finances luxembourgeois Luc Frieden ce mercredi, dans le cadre d’un débat du Forum annuel de l’OCDE, ces quelques mots surprennent. Jusqu'à présent, le Luxembourg s’est toujours attaché à défendre la « compétition fiscale » entre pays, y compris au sein de l’Union européenne, et la liberté des entreprises de se jouer du fisc, partout sur la planète.

 

Forum 2013: Too Big to Pay Tax? 
Fleur Pellerin et Luc Frieden© OECD/Julien Daniel

Le débat était consacré à l’épineuse question de la taxation des entreprises. Depuis des mois, Google, Apple, Microsoft ou Starbucks sont sous le feu de la critique, principalement aux États-Unis et en Grande-Bretagne, pour leur habileté à piocher dans les règles fiscales les plus obscures pour éviter de payer des impôts (lire notre article sur les méthodes, légales, de ces « Intaxables »). Aux côtés de Frieden étaient rassemblés Fleur Pellerin, la ministre française des PME et de l’économie numérique, William Morris, patron international des questions fiscales de General Electric, Loretta Minghella, directrice de l’ONG Christian Aid, très active sur ces questions, et Pascal Saint-Amans, le directeur du centre de politique fiscale de l'OCDE (récemment interviewé par Mediapart).

La modératrice de la discussion, la très expérimentée journaliste du Financial Times Vanessa Houlder, ne s’est pas trompée sur la portée de la phrase du ministre luxembourgeois. Lors de sa conclusion des discussions, elle l’a signalée comme tout à fait inhabituelle. Le Luxembourg découvre-t-il le sujet ? Mediapart détaillait récemment comment ArcelorMittal ne payait aucun impôt dans toute l’Europe depuis des années, malgré son siège installé dans le pays.

D’autres sont dans le viseur, Apple en tête. Tout consommateur européen achetant musique, livres ou films sur iTunes reçoit ainsi une facture dressée depuis le Luxembourg, la TVA n’y étant que de 15 %. Mais l’entreprise, malgré un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros environ, reverse une bonne partie de ses profits à d'autres filiales d'Apple hors du pays, au titre de services de « support marketing ». En 2011, à coup de montages nommés « double irlandais » ou « sandwich néerlandais », Apple a fini par payer, hors États-Unis, un taux moyen d’impôt de… 1,9 %.

Soudainement, Luc Frieden romprait-il avec les positions classiques de son pays, résolument accommodant envers les mastodontes du business souhaitant s’y installer ? Après tout, il avait signé quelques instants plus tôt un accord de coopération fiscale très étendu élaboré par l’OCDE. Aux côtés de l’Autriche, de Singapour et de neuf autres pays, le territoire jusqu’alors farouche défenseur du secret fiscal, s’est engagé à collaborer avec toute demande de renseignement fiscal émanant d’une soixantaine de pays. Du jamais vu…

Mais point trop n’en faut. Frieden s’est limité à cette saillie, déroulant par ailleurs un discours « pro-business » très conventionnel. « Il ne faut pas laisser nos émotions nous faire dire que les multinationales sont mauvaises, a-t-il averti. Nous avons besoin de leurs ressources, de leur croissance. » Il a assuré que « les impôts sont nécessaires », mais qu’il ne faut pas « tuer les entreprises » à coup de taxes. Avant de rappeler qu’il estimait qu’une « compétition fiscale juste » entre pays était légitime.

Autant dire que ses propos détonnaient avec ceux de ses voisins. Saint-Amans, au nom de l’OCDE, venait de rappeler que la question était avant tout politique, et que son organisation avait rendu en février un rapport, sévère, sur le sujet (dénommé « Beps » dans le jargon en vigueur). Un plan d’action pour lutter contre les dérives actuelles sera présenté mi-juillet aux ministres des finances du G20. Objectif de l’organisation : faire aboutir les négociations, et jeter de nouvelles bases pour la fiscalité mondiale, en… deux ans. En guise d’amuse-bouche, Saint-Amans a rappelé que les îles Vierges britanniques, célèbres pour abriter des milliers de sociétés-écrans empêchant de connaître leurs réels propriétaires, sont parmi les dix premiers investisseurs en Chine, en Russie et aux Pays-Bas.

 

Les impôts d'Amazon : une « blague »

Fleur Pellerin a quant à elle assuré qu’« aucun pays ne peut accepter » la situation actuelle. Lorsque des géants du commerce ou de l’industrie payent 2 ou 3 % d’impôts en tout, il y a un sérieux « problème d’équité » avec les PME, qui se battent sur le même marché, mais sans les armées de fiscalistes chargés d’organiser une « optimisation fiscale » maximale, a rappelé la ministre française, soulignant que la question monte au sein des opinions publiques.

Et il y a de quoi. Rien que dans l’Hexagone, selon la fédération française des télécoms, Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft auraient pu payer 22 fois plus que ce qu’ils ont réellement déboursé (37,5 millions d’euros en tout), s'ils avaient été taxés pour 2011 sur leur activité réelle sur le territoire. L’étude estimait que les cinq entreprises n’avaient déclaré que 1,1 milliard d'euros de chiffre d’affaires, alors que leur activité était probablement 7 à 8 fois supérieure.

Récemment, c’est surtout l’audition de Tim Cook, le PDG d’Apple, devant le Sénat américain le 22 mai, qui a retenu l’attention. Cook était invité à s’expliquer sur les montages complexes qui permettaient à son entreprise d’éviter de payer 9 milliards de dollars aux États-Unis en 2012, que venait de détailler un rapport parlementaire.

 


 

En septembre déjà, le Sénat avait épinglé des pratiques similaires de Microsoft. Selon le rapport rendu à cette occasion, 60 % de la trésorerie des entreprises américaines est stockée à l’extérieur des États-Unis, et donc non taxée. Au total, ce sont environ 1 700 milliards de dollars qui échappent ainsi à l’impôt américain ! Exemple le plus caricatural : pour financer le versement de dividendes promis par son patron, Apple a préféré contracter un emprunt plutôt que de piocher dans son trésor de 145 milliards de dollars : emprunter la somme revenait moins cher que payer les impôts obligatoires s’il avait fallu la rapatrier aux États-Unis.

En Grande-Bretagne, Google, Amazon et Starucks avaient été étrillés sur cette question par les députés, en novembre dernier. Et ce n’est pas fini. Amazon pourrait être à nouveau entendu, après la révélation du montant de ses impôts pour 2012 : 2,4 millions de livres (2,8 millions d'euros) en Grande-Bretagne, alors qu’il a reçu sur la même période 2,5 millions de livres d’aides fiscales de la part du gouvernement. Une « blague », a jugé la présidente travailliste de la commission parlementaire sur les finances publiques, Margaret Hodge. D’autant que Reuters, au terme de trois mois d’enquête, estime que l’entreprise effectue la majeure partie de son activité sur le sol britannique, et non en Irlande et au Luxembourg, comme elle veut le faire croire au fisc.

Au sein du monde de l’entreprise, certains sont conscients que ces excès ne pourront pas durer. Ainsi, lors du débat au forum de l’OCDE, William Morris, de General Electric, a bien dit qu’il ne voyait pas en quoi la question de la morale devait être prise en compte pour peu que la loi soit respectée. Mais il a aussi confessé qu’il estimait que les entreprises devaient montrer un peu de bonne foi, et participer à la réflexion sur leurs pratiques. Pas parce qu’elles sont intrinsèquement bonnes, mais parce qu’à ce rythme, elles risquent de perdre la confiance du public. Leur principale ressource.

 


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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 19:31

 

 

Médiapart - Blog

 

Suite à l'initiative lancée à Lisbonne, le 26 avril, par des militants de cinq pays européens, en France, de nombreux mouvements, associations, partis et syndicats appellent à une manifestation internationale contre la Troïka le 1er juin prochain, à Paris.

 

Des dizaines de milliers de portugais ont manifesté le 25 mai pour réclamer la démission du gouvernement 
Des dizaines de milliers de portugais ont manifesté le 25 mai pour réclamer la démission du gouvernement

L'idée de cette action européenne revient au mouvement portugais « Que se lixe a Troïka » (« Que la Troïka aille se faire foutre ») qui a déjà mobilisé des centaines de milliers de personnes dans les rues du Portugal au cours de ces derniers mois. Elle entre en écho avec toutes les résistances citoyennes, sociales, syndicales en cours et à venir (blockupy Francfort les 31 mai et 1er juin, Altersommet à Athènes les 7 et 8 juin...).

L'APPEL EN FRANCE 

 

Partout où elle sévit déjà (Grèce, Portugal, Irlande, Chypre...), la Troïka (FMI, BCE, CE), mise en place par les chefs d'Etats et de gouvernement européens, sème le chômage de masse, la misère, la pauvreté, la précarité, privatise tout ce qui peut être rentable, détruit la culture, les systèmes de santé et l’école publique. Elle condamne des hommes et des femmes chaque fois plus nombreux à l’émigration et met en concurrence pauvres et encore plus pauvres que soi.

Sous son emprise, nous sommes condamnés à la récession et plongés dans le cercle infernal de l’endettement, dont nous devenons les esclaves. Là où la Troïka ne sévit pas encore, les gouvernements anticipent des mesures d’austérité, de privatisation et de démantèlement des droits sociaux.

Parce que personne ne doit rester seul-e face à la crise, nous devons exprimer partout, toutes et tous ensemble en Europe, notre refus des politiques d’asservissement des peuples. Nous – citoyen-nes, mouvements, syndicats, organisations, représentant-es de collectivités, groupes formels ou informels - appelons à répondre à cet appel à mobilisation.

Un rassemblement sera organisé à Paris, samedi 1er juin, à 14h sur le parvis des droits de l’homme esplanade du Trocadéro (sous réserve d'autorisation)


Premiers signataires

Bloco de Esquerda en France(Portugal), collectif Juventud sin futuro Paris (Espagne - en attente de confirmation ce mercredi) - Comité de SY.RIZ.A à Paris (Grèce). Collectif pour un audit citoyen de la dette publique (Membres du collectif : Act Up-Paris, Agir ensemble contre le chômage (AC!), AITEC-IPAM, Amis de la Terre, Attac, CADTM, CEDETIM, Collectif National pour les Droits des Femmes, Collectif Richesse, Confédération CGT, Convergence SP, Coopérative DHR, Economistes Atterrés, Emmaüs International, Fakir, Fédération Syndicale Unitaire, Finances CGT, Fondation Copernic, Indecosa-CGT, L’Appel des Appels, Ligue des Droits de l’Homme, Marches Européennes, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement Utopia, Réseau Education Populaire, Résistance Sociale, SNESUP, Solidaires Finances Publiques, Sud BPCE, Union syndicale Solidaires. Soutiens : Alliance Ecologiste Indépendante, Alternatifs, Association Nationale des Élus Communistes et Républicains, Convergences et Alternative, Démocratie et socialisme, Europe Ecologie Les Verts, FASE, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, M’PEP, NPA, Parti Communiste Français, PCOF, Parti de Gauche, Parti pour la décroissance). Association Autogestion, FAE - Féministes pour une autre Europe, Le Mouvement de la Paix, Mémoire des luttes, Transform! Europe, Unies-vers-elles


Manifestation le 19 mai à Madrid contre les coupes dans le secteur de la santé  
Manifestation le 19 mai à Madrid contre les coupes dans le secteur de la santé


L'APPEL DE LISBONNE DU 26 AVRIL

 

L’Europe subit une violente attaque du capital financier représenté par la Troïka (FMI, BCE, CE) et par les différents gouvernements qui appliquent les politiques concoctées par ces institutions qui méprisent les personnes. Nous savons que cette offensive vise à faire plier les peuples en les rendant esclaves de la dette et de l’austérité. Cette attaque concerne toute l’Europe et elle doit être également vaincue par la lutte internationale.

Chacun de nous, dans chaque pays, dans chaque ville, avec ses spécificités, ressent dans ses chairs les mesures qui détruisent les droits conquis par des décennies de luttes ; des mesures qui aggravent le chômage, qui privatisent tout ce qui peut être rentable et qui conditionnent la souveraineté des pays avec la propagande de « l’aide externe ». Il est urgent d’unir nos forces pour mieux combattre cette attaque. L’appel de que nous lançons pour une manifestation internationale décentralisée circulait déjà parmi des dizaines de mouvements sociaux en Espagne, en France, en Grèce, en Italie, à Chypre, en Irlande, en Angleterre, en Ecosse, en Allemagne, en Slovénie… Lors de notre réunion d’hier, le 26 avril à Lisbonne, des camarades de plusieurs pays d’Europe ont discuté ensemble de cette proposition.


 

Manifestation des ouvriers métallurgistes italiens, le 18 mai, sur la Piazza San Giovanni à Rome (AFP photo / Filippo Monteforte 
Manifestation des ouvriers métallurgistes italiens, le 18 mai, sur la Piazza San Giovanni à Rome (AFP photo / Filippo Monteforte

Il a été décidé par consensus international que nous descendrons dans les rues le 1er juin prochain sous le mot d’ordre : « Les peuples unis contre la Troïka ! » Ceci est le début d’un processus qui se veut décentralisé, inclusif et participatif. Nous voulons le construire collectivement en rassemblant nos forces. A partir d’aujourd’hui, cet événement du 1er juin sera diffusé à l’échelle européenne et nous invitons tout le monde à participer à cette protestation internationale contre la Troïka et contre l’austérité et pour que ce soient les peuples qui décident de leur destin.

Nous faisons appel à tous les citoyens et citoyennes, avec ou sans parti, avec ou sans emploi, avec ou sans espoir ; nous les appelons à s’unir tous et toutes. À toutes les organisations politiques, mouvement civiques, syndicats, partis, collectivités, groupes informels, nous les appelons à nous rejoindre.


 

Manifestation anti-austérité à Athènes le 1er mai (AFP/Louisa Gouliamaki) 
Manifestation anti-austérité à Athènes le 1er mai (AFP/Louisa Gouliamaki)

Nous voulons continuer à élargir nos contacts tant nationaux qu’internationaux, parce que nous sommes conscients que ce sera l’addition de nos voix qui pourra bloquer la nouvelle vague d’austérité qui est en train de se préparer. Les peuples d’Europe ont démontré à plusieurs reprises qu’ils ne sont pas disposés à plus de sacrifices au nom d’un futur qui ne viendra jamais. C’est pour cela que nous pensons que l’heure est venue pour ces peuples de démontrer qu’ils peuvent se coordonner dans la lutte et dans l’opposition à ces politiques.

Du Nord au Sud de l’Europe : prenons la rue contre l’austérité !


• Source : http://www.esquerda.net/artigo/povos-unidos-contra-troika-manifesta%C3%A7%C3%A3o-internacional-dia-1-de-junho/27632

 


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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 19:17

 

 

Médiapart

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Quand le fond du dossier est mauvais, dans les affaires politico-financières, il est assez commun de se défendre en jouant la procédure, mais il arrive aussi que l'on tente de déstabiliser les magistrats. Ainsi, lorsque le juge d'instruction Eric Halphen enquêtait sur les finances occultes du RPR, il a été inondé de lettres anonymes par un corbeau, puis espionné jusque sur une plage aux Antilles, avant d’être l’objet d’un traquenard rocambolesque, monté par des policiers proches de Charles Pasqua avec la complicité de son beau-père – la fameuse affaire Schuller-Maréchal, en 1994.

En 2000, la juge Isabelle Prévost-Desprez avait été curieusement dénoncée au ministère de la justice par un commissaire de la DST alors qu’elle travaillait sur les comptes de la banque Rivaud, avant d’être plus tard attaquée publiquement dans l’affaire de blanchiment du Sentier, puis encore dans l’affaire Bettencourt.

Renaud Van Ruymbeke a, pour sa part, eu droit aux foudres de Nicolas Sarkozy et de ses hommes pour avoir effectué quelques vérifications sur les premiers envois de Jean-Louis Gergorin dans l’affaire Clearstream.

Plus les intérêts en jeu sont importants, plus violentes se font les attaques. Aujourd’hui, le magistrat qui incarne le mieux – à ses dépens – cette forme de chasse aux juges est Jean-Michel Gentil, tenu pour être l'homme qui a osé mettre Nicolas Sarkozy en examen dans l’affaire Bettencourt.


Sarkozy quittant le tribunal 
Sarkozy quittant le tribunal

 

Outre les lettres anonymes et les menaces de mort, courantes dans les dossiers sensibles, ce magistrat du tribunal de Bordeaux s’est déjà vu accuser (à tort) par l’avocat de Sarkozy d’avoir confondu « Betancourt » et « Bettencourt », puis d’avoir signé une « tribune politique ». Nicolas Sarkozy l’aurait menacé à mots couverts de ne pas « en rester là » après sa mise en examen. Enfin, Henri Guaino a lâché que le juge avait « déshonoré la justice »

Ce matin, c’est Le Parisien qui a versé une nouvelle pièce à ce curieux procès intenté au juge d’instruction. Le quotidien a annoncé que l’une des experts qui ont examiné Liliane Bettencourt est une proche de Jean-Michel Gentil et de son épouse, magistrate à Bordeaux. Ce médecin, Sophie Gromb, chef de médecine légale au CHU de Bordeaux aurait été un témoin de mariage du juge Gentil en 2007.

Immédiatement, les avocats de Nicolas Sarkozy et de Patrice de Maistre (Thierry Herzog et Pierre Haïk) ont tonné que l’affaire était d’une extrême gravité, qu’elle serait de nature à remettre en cause l’expertise au vu de laquelle la milliardaire est en état de faiblesse depuis 2007…,  ce qui aurait pour conséquence d’anéantir les mises en examen de leurs clients.

Or, comme par hasard, les demandes d’annulation de mises en examen de l’affaire Bettencourt seront plaidées jeudi 6 juin devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux…

Dans la journée, quinze avocats des mis en examen de l'affaire Bettencourt s'engouffrent dans la brèche et signent un communiqué commun, dans lequel ils parlent de « liens de proximité anciens et très étroits » entre le juge et l’expert.

« Cette proximité est d’autant plus troublante qu’une demande de dépassement d’honoraires a été sollicitée par Madame Sophie Gromb le 19 août 2011 et accordée par le seul juge Jean-Michel Gentil le 24 août 2011. La défense rappelle que le juge Jean-Michel Gentil s’est introduit le 7 juin 2011 à 8 heures au domicile de Madame Liliane Bettencourt, accompagné par Madame Sophie Gromb qui s’est entretenue, seule, durant 35 minutes, avec Madame Liliane Bettencourt alitée », écrivent les avocats.

Pour conclure : « Ces faits caractérisent un conflit d’intérêt manifeste qui jette la suspicion sur l’impartialité de l’expertise sur laquelle repose la procédure d’instruction. Il appartient désormais à Monsieur le procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux de tirer toutes les conséquences de ces atteintes aux droits de la défense et au droit au procès équitable, qui ont entravé la manifestation de la vérité. »

Pour l’un des spécialistes du dossier, consulté par Mediapart, l’affaire est cousue de fil blanc. « Le rapport d’expertise reflète de travail de cinq médecins experts, et non pas d’un seul. Au demeurant, d’autres médecins s’étaient déjà prononcés dans le même sens, et de nombreux témoins ont confirmé l’état de faiblesse de Liliane Bettencourt », explique ce spécialiste. L'affaire devrait donc se dégonfler.

L’impartialité du juge Gentil a d’autant moins de raisons d’être mise en cause à ce stade que le dossier Bettencourt est instruit par trois magistrats, qui sont codésignés : Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël. Cette dernière l’explique d’ailleurs sur le blog d’une journaliste de France 2 : « Le choix de l’experte médicale fait partie de ces discussions collégiales que nous avons sur chaque point de l’instruction », expose la juge Noël. Certes, elle ignorait que son collègue connaissait ce médecin, mais elle ajoute : « Cela n’aurait eu de toutes façons aucune influence sur la nomination de Sophie Gromb car elle allait de soi. Cette médecin est, à Bordeaux, une experte qui fait référence ! Il était légitime que nous pensions à elle ! »

Un autre magistrat expérimenté, sollicité par Mediapart, estime cependant que les juges d’instruction doivent se montrer d’une extrême prudence : « Les experts cherchent souvent à copiner avec nous, mais il faut se souvenir qu’ils sont payés avec de l’argent public. Quand on est magistrat, on ne peut pas prendre le risque de désigner des copains. »

 


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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 18:49

 

 

Marianne

 Jeudi 30 Mai 2013 à 13:30

 

 

Pour découvrir que le médecin qui a réalisé l’expertise sur l’état de santé de Liliane Bettencourt avait été le témoin de mariage du juge Gentil, il a bien fallu que certains enquêtent sur la vie privée du juge. Qui a mené cette enquête ? Avec quels moyens ? Dans quel but ?

 


Liliane Bettencourt - Thibault Camus/AP/SIPA
Liliane Bettencourt - Thibault Camus/AP/SIPA

Avant de quitter le bureau du juge Jean-Michel Gentil qui venait de le mettre en examen pour abus de faiblesse dans l’affaire Bettencourt, Nicolas Sarkozy avait lancé, bravache, cette phrase lourde de sens au magistrat : « Ce n'est pas terminé ». Des propos alors ressentis comme menaçants par le magistrat. 
 

Or, qu’apprend-on aujourd’hui ? Selon Le Parisien, le juge Gentil serait lié personnellement à l’un des médecins ayant expertisé l’état de santé de Liliane Bettencourt le 7 juin 2011 à son domicile. Une expertise qui fait remonter la vulnérabilité de l’héritière L’Oréal à septembre 2006 et qui fonde, donc, la plupart des mises en examen pour abus de faiblesse dans ce dossier - dont celle de Nicolas Sarkozy. Cette proximité entre le juge et ce médecin serait de nature à mettre en doute l’impartialité du magistrat instructeur, donc à le discréditer, lui et son enquête.
 

Un mot sur les faits, avant de tenter de les décrypter. Ce médecin s’appelle Sophie Gromb ; elle est chef du service de médecine légale du CHU de Bordeaux, reconnue pour ses compétences par l’ensemble de ses collègues. Seulement voilà, elle aurait été le témoin de mariage du juge Gentil avec la procureure Isabelle Raynaud, le 30 juin 2007 à Mérignac (Gironde), ce qui pourrait mettre en cause la partialité de l’expertise.


Et ce, même si ce médecin a réalisé cette expertise avec le concours et sous le contrôle de quatre autres médecins (deux neurologues, un psychologue et un oto-rhino-laryngologiste) pour le compte des trois magistrats - et non un seul – qui instruisent l’affaire Bettencourt à Bordeaux.

Et même si elle est inscrite sur la liste nationale des experts près de la cour de cassation et qu’elle a donc procédé, en tant que spécialiste de la médecine légale du vivant, à de très nombreuses expertises que nul n’a songé à remettre en cause. Voilà pour les faits.

Une question s’impose, pourtant, et elle relève du simple bon sens : pour découvrir que le médecin qui a réalisé l’expertise sur l’état de santé de Liliane Bettencourt avait été le témoin de mariage du juge Gentil, il a bien fallu que certains enquêtent sur la vie privée du juge. Qui a mené cette enquête ? Avec quels moyens ? Dans quel but ?
 

Celui-ci a le mérite d’être clair : jeter le discrédit sur l’enquête des juges de Bordeaux. Il suffit d’entendre les avocats des personnalités mises en examen. « Une bombe », estime Me Pierre Haïk, l’avocat de Patrice de Maistre, l’ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. « Si ces faits sont avérés, ce serait d’une extrême gravité », juge le défenseur de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog. « Si c’est vrai, cela jette un doute sur l’impartialité de l’expert et, par conséquent, sur la validité de toute l’expertise médicale ».

Tous ces avocats – et c’est leur job - sont d’ailleurs déjà en train d’étudier les diverses possibilités qui s’offrent à eux : déposer une requête en suspicion légitime contre le juge Gentil auprès du premier président de la cour d’appel ; saisir le procureur général d’une demande de dessaisissement du magistrat ou, plus simplement, demander à la chambre de l’instruction d’annuler l’expertise sur laquelle se fondent la plupart des mises en examen…
 

Toutefois, ce nouveau rebondissement n’est pas sans rappeler la campagne de dénigrement systématique lancée, dès l’été 2010, contre la juge de Nanterre Isabelle Prévost-Desprez. Une campagne réussie, puisqu’au terme d’une procédure plus que contestable, celle-ci avait finalement été dessaisie du dossier Bettencourt. L’affaire avait alors été dépaysée à Bordeaux. Aujourd’hui, c’est le juge de Bordeaux qu’on tente d’abattre, du moins symboliquement.


Le juge Gentil. Capture d'écran d'un reportage diffusé sur TF1
Le juge Gentil. Capture d'écran d'un reportage diffusé sur TF1

Dès l’instant où Nicolas Sarkozy a été mis en examen, ce dernier, son avocat, ses amis politiques, ont déclaré la guerre au juge Gentil. Une guerre où tous les moyens sont permis.
 

On n’a d’abord laissé entendre dans la presse que le simple fait que le juge soit marié à une procureure pouvait jeter la suspicion sur l’indépendance de son travail. Une rumeur malveillante, très vite démontée. 
 

Puis, arguant que Jean-Michel Gentil avait été président de l'association des magistrats instructeurs, certains ont voulu faire croire qu’il était forcément de gauche, donc engagé dans un combat politique contre Sarkozy. Son avocat, Me Thierry Herzog, a ensuite cru bon de moquer les « erreurs » factuelles de l’enquête menée par le juge. Le magistrat - souvenez-vous, c’était écrit dans le Journal du Dimanche et l’information avait été reprise par toutes les télés et toutes les radios - aurait confondu Liliane Bettencourt et Ingrid Betancourt en analysant les rendez-vous inscrits à l’agenda de Nicolas Sarkozy.

Mensonge aussi gros qu’éhonté. Au point que le parquet de Bordeaux dut se fendre d’un communiqué pour indiquer : « contrairement à ce qui a pu être publié dans divers organes de presse à propos d'une confusion entre Mme Ingrid Betancourt et Mme Liliane Bettencourt, la convocation de M. Nicolas Sarkozy ne mentionnait pas un rendez-vous relatif à Mme Ingrid Betancourt, figurant dans son agenda à la date du 5 juin 2007 au palais de l'Élysée, et qu'il n'a pas été interrogé sur ce point ».
 

Le Figaro a ensuite opportunément ressortie une tribune publiée dans le journal Le Monde datée du 27 juin 2012 dans laquelle 82 magistrats – dont le juge Gentil – s'alarmaient de l'abandon de la lutte contre la grande délinquance financière. Le nom de Nicolas Sarkozy n’était jamais cité dans le texte, mais il n’en fallait pas plus pour Le Figaro et les amis de Nicolas Sarkozy pour conclure que l’ancien président de la République était dans le collimateur d’un véritable juge « rouge ».

Un magistrat aux visées politiques qui n’avait d’autre but que de « se faire » l’ancien chef de l’Etat. Pas seulement incompétent donc, mais aussi militant. Me Thierry Herzog, le défenseur de Nicolas Sarkozy, croyait même pouvoir dire : « Cinq jours après la signature de cette tribune, le même juge a opéré quatre perquisitions au domicile de Nicolas Sarkozy, dans son bureau, ainsi qu'au domicile de sa secrétaire (…) Si l'on rapproche ces faits de la tribune politique qu'a signée le juge Gentil contre Nicolas Sarkozy, quatre jours avant la perquisition à son domicile, poursuivait-il, on peut se poser au minimum la question de l'impartialité de ce magistrat ».


Les amis de Nicolas Sarkozy. Ombres de Nadine Morano, Claude Guéant et Alain Joyandet - A. GELEBART/20 MINUTES/SIPA
Les amis de Nicolas Sarkozy. Ombres de Nadine Morano, Claude Guéant et Alain Joyandet - A. GELEBART/20 MINUTES/SIPA

Aussitôt la mise en examen de Nicolas Sarkozy rendue publique, les amis de l’ancien chef de l’Etat se sont littéralement déchaînés. Henri Guaino, député UMP et ancien conseiller politique de Nicolas Sarkozy, a carrément accusé le juge d'avoir déshonoré « les institutions, la justice ».

Il faut relire ses propos pour en apprécier toute la portée antirépublicaine : « La façon de travailler du juge est indigne (…) ; il a déshonoré un homme, les institutions, la justice (…) ; il est irresponsable de diffuser une telle image du pays, de la République, de nos institutions (…) ».

Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois et ami intime de Nicolas Sarkozy, a osé parler « d'ignominie ». Nadine Morano, dont on connaît le légendaire sens de la mesure, a cru bon de mettre en cause le caractère « grotesque et abject » de cette décision et de faire référence au procès d’Outreau – et pourquoi pas l’affaire Dreyfus !? Même l’ancien premier Ministre, François Fillon, s’est cru autorisé à évoquer une décision judiciaire « injuste et insupportable ». 
 

Certains ont même osé prétendre qu’en mettant Nicolas Sarkozy en examen, le juge aurait été en mission commandée pour créer un écran de fumée au moment où le parquet décidait d’ouvrir une information judiciaire dans le dossier Cahuzac.
 

Les faits révélés par Le Parisien sont-ils de nature à remettre en cause l’expertise médicale de Mme Bettencourt ? Les avis juridiques que Marianne a pu recueillir, sont partagés.


Mais reposons ici la question : qui a enquêté sur la vie privée du juge Gentil au point d’aller chercher les noms de ses témoins de mariage ? Des méthodes qui rappellent, là encore, celle qui avait consisté à fouiller les appels téléphoniques et les sms de la juge Isabelle Prévost-Prévost et de trois journalistes du Monde…
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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 18:18

 

 

 

 30.05.2013 à 14h30 • Mis à jour le 30.05.2013 à 14h57

Par Rémi Barroux

 
 

Ce sont les oubliés des oubliés, ceux que l'on ne voit jamais : les enfants handicapés. Sur une population mondiale estimée à un milliard de personnes souffrant d'un handicap, physique, mental ou psychologique, ils seraient 93 millions enfants. Soit "un enfant âgé de 14 ans ou moins sur vingt", selon des chiffres rappelés par l'Unicef, dans son rapport " La situation des enfants dans le monde 2013 ", présenté jeudi 30 mai depuis le Vietnam.

Des enfants jouent au ballon dans un centre spécialisé dans le nord de l'Ouganda.

Les données sont en fait quasiment impossibles à réunir. "Les enfants handicapés n'entrent pas dans les statistiques, ils n'apparaissent pas, ne comptent pas, surtout dans les pays pauvres", dit Lotta Sylwander, directrice de l'Unicef Vietnam. Si les estimations sont "spéculatives et anciennes", explique l'Unicef, que "la définition du handicap varie d'un endroit à l'autre et d'une année à l'autre", la réalité montre que les enfants vivant dans la pauvreté sont parmi ceux qui sont le plus souvent privés d'éducation et de soins de santé. "Ils sont parmi les plus vulnérables face à la violence, à la maltraitance, à l'exploitation et au manque de soins", rappelle Anthony Lake, directeur général de l'Unicef. Selon dix-sept études concernant des pays à revenus élevés analysées dans le rapport, "les enfants handicapés sont sensiblement plus susceptibles d'être victimes de violences que leurs pairs non handicapés : 3,7 fois plus pour les violences multiples ; 3,6 fois plus pour la violence physique et 2,9 fois plus pour la violence sexuelle", écrivent les rapporteurs.

 

ABSENTS DES REGISTRES D'ÉTAT CIVIL

Plus généralement, leur exclusion est totale et les espoirs d'être un jour intégrés dans la société quasi nuls. "Dans beaucoup de pays, on pense qu'ils sont mauvais. En Tanzanie, certaines mères les tuent, raconte Mme Sylwander. Les parents qui ont des enfants handicapés ont tendance, eux-mêmes, à les rejeter. Or c'est d'abord aux familles de les aimer, elles sont les premières responsables de leur rejet ou de leur possible intégration."

Leur exclusion sociale commence dès les premiers jours, quand leur naissance n'est par exemple tout simplement pas inscrite sur les registres de l'état civil. Faute de reconnaissance officielle, ils sont privés de protection juridique et exclus des services sociaux "essentiels à leur survie et à leur avenir", rappelle l'Unicef.

Malnutrition, carence de soins, hygiène défaillante sont autant de facteurs déclencheurs possibles du handicap ou l'aggravant. S'appuyant sur les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Unicef estime ainsi que, "chaque année, entre 250 000 et 500 000 enfants risquent la cécité en raison d'une carence en vitamine A, un syndrome que l'on peut aisément éviter en distribuant des suppléments oraux qui ne coûtent que quelques centimes par enfant". Œuvrant pour l'intégration de ces enfants handicapés, l'Unicef déplore le manque de connaissances et de politiques des gouvernements. "Rare sont les gouvernements qui disposent de critères rationnels en fonction desquels allouer des ressources en faveur des enfants handicapés et de leurs famille", écrit l'organisation internationale.

 

 LES PREMIERS À SOUFFRIR DE LA CRISE

Si certains progrès existent, "inégaux", il reste beaucoup à faire. La crise économique a aggravé le problème, réduisant les budgets des politiques publiques, affectant aussi les programmes d'aide internationale. "Les handicapés, qu'ils soient enfants ou non, sont les premiers à souffrir de la crise, et ils sont les derniers de la liste pour toutes les politiques sociales, explique Lotta Sylwander. Mais nous pouvons faire quelque chose : au Vietnam en 2012, nous avons aidé le gouvernement à mettre au point une loi pour garantir la sécurité des enfants handicapés."

Dans la province de Da nang, au Vietnam, des enfants sont accueillis dans un centre spécialisé.

A l'occasion de la publication du rapport 2013, l'Unicef demande aux gouvernements de signer puis de ratifier les conventions relatives aux droits de l'enfant et aux droits des personnes handicapées. Puis de les appliquer. Si 128 pays ont ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées, seuls 76 d'entre eux ont ratifié le protocole, un instrument juridique (facultatif) qui complète la convention d'origine en créant des droits et obligations supplémentaires. Vingt-sept pays n'ont pas signé ces conventions, dont de nombreux Etats africains.

Rémi Barroux

 

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