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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 16:56

 

 

Le Monde.fr

 

 

 31.05.2013 à 20h58

Par Martine Valo

 
 
Plantation de bananes, au Carbet, en Martinique.

Non aux épandages aériens de pesticides. Tout ce que la Guadeloupe compte de comités de défense de l'environnement et de la santé – près d'une trentaine d'organisations – a appelé à manifester, samedi 1er juin, à Pointe-à-Pitre, contre le traitement par épandage aérien des plantations de bananes. Ecologistes, médecins, apiculteurs, militants syndicaux et de partis de gauche : l'appel est large. Il a même essaimé en métropole où des apiculteurs de Midi-Pyrénées projettent de se rassembler à leur tour contre cette pratique, devant la préfecture de région à Toulouse, le 8 juin.

Officiellement interdit en France depuis une directive européenne de 2009, sauf dérogations particulières, l'épandage par voie aérienne ne concerne pas que les Antilles. Mais dans ces territoires de taille limitée, qui souffrent aujourd'hui et pour des siècles encore de la pollution aux pesticides d'une partie de leurs sols, de leurs rivières et de leur littoral – en particulier au chlordécone – l'exaspération est sous-jacente. D'autant que l'histoire semble vouloir se répéter.

 

VICTOIRE INÉDITE

Le 10 décembre 2012, quatre associations locales obtenaient une victoire inédite. A leur demande, le tribunal administratif de Basse-Terre avait décidé d'annuler les arrêtés du préfet de région qui autorisaient les producteurs de bananes à lutter par voie aérienne contre deux espèces de champignons responsables des redoutables cercosporioses jaune et noire. Les plaignants dénonçaient les risques pour l'environnement et pour la santé des populations. Seule une distance de sécurité de 50 mètres des maisons, des écoles et des cours d'eau est prévue, alors que la Guadeloupe est fréquemment balayée par les vents tropicaux. Les journaux locaux ont plus d'une fois rapporté le mécontentement de riverains "aspergés" chez eux.

Arguant qu'ils n'ont pas trouvé de solution plus efficace et que des pulvérisations terrestres feraient courir des risques sanitaires à leurs salariés agricoles, le groupement Les Producteurs de Guadeloupe a déposé – après leurs homologues de la Martinique – une nouvelle demande d'autorisation pour douze mois cette fois au lieu de six. En mars, au moment de l'enquête publique, les opposants se sont à nouveau mobilisés. "Echaudés par la tragédie du chlordécone, nous demandons l'abrogation de cette dérogation et l'organisation d'une concertation sur la politique bananière durable et écologique en Guadeloupe", proclamaient-ils dans une pétition signée par plus de 10 000 personnes – un beau score à l'échelle des Antilles.

 

ACCUMULATION DE PESTICIDES

La dérogation s'est un peu fait attendre, sans plus : l'actuelle préfète de Guadeloupe l'a accordée le 29 avril – comme son homologue de Fort-de-France. Son arrêté stipule simplement quelques restrictions pour certaines zones où habitations et plantations sont très imbriquées. Comme elles le sont dans la majorité du territoire concerné, rétorquent les associations pionnières qui y voient une raison pour interdire l'épandage aérien. Trois d'entre elles s'apprêtent à déposer un nouveau recours en annulation de cet arrêté dans les prochains jours.

Pour ne rien simplifier, le ministère de l'agriculture a de son côté attaqué la décision du tribunal administratif de Basse-Terre, qui avait donné raison aux défenseurs de l'environnement. "Toutes ces poursuites juridiques vont finir par nous épuiser : en temps, énergie, frais d'avocats", redoute Béatrice Ibéné, vétérinaire figure du Comité contre l'épandage aérien. Avec d'autres professionnels de santé, elle réclame des études sur les éventuels effets cocktail résultant des produits phytosanitaires contre les circercosporioses épandus par avion, sur des terres dans lesquelles d'autres pesticides se sont accumulés depuis les années 1960.

 

Lire aussi : Guadeloupe : monstre chimique


"La décision du tribunal administratif a été historique et la présidente du tribunal n'a même pas été mutée ! Personne n'avait jamais gagné contre l'Etat dans les ex-colonies !", s'enthousiasment néanmoins les membres d'un cercle Vigilance citoyenne, qui se réunit depuis cette victoire, deux fois par mois pour débattre de questions de pollution et d'engagement responsable. Dominé par la monoculture intensive de la canne à sucre et de la banane cavendish destinées à l'exportation, c'est le modèle agricole des Antilles françaises qu'ils interpellent. Il n'existe que vingt-huit producteurs bio en Guadeloupe (sur 6 000) et pas un seul ne cultive de la banane. Non pas parce que ce ne serait pas possible sur le plan agronomique, mais parce que l'organisation actuelle du marché n'est pas prête à leur faire une place, explique en substance un représentant de la filière bio, convaincu qu'il est temps de montrer que l'on peut produire autrement dans ce lieu de la biodiversité qu'est encore la Guadeloupe.

Martine Valo

 

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 16:44

 

Le Monde.fr

 01.06.2013 à 17h46 • Mis à jour le 01.06.2013 à 18h17

 

Par Luc Leroux

 
 
Une manifestation organisée par un collectif de mères de famille et de militants associatifs a manifesté, samedi, dans les quartiers nord de la ville "pour que les choses changent véritablement".

(Marseille, correspondant). Un millier d'habitants des quartiers nord de Marseille ont manifesté, samedi 1er juin, pour dénoncer la violence qui frappe les cités et réclamer un "plan Marshall" pour cette partie pauvre de la ville. Un défilé très bon enfant mais plein de gravité, les parents d'enfants victimes de règlements de comptes ouvrant la marche. En guise de coup d'envoi de la manifestation, les mères de famille de la cité La Savine ont chanté un texte qu'elles avaient composé :

"Ils n'ont jamais eu de travail, ils ne savent même plus sourire. Il n'y a même plus d'espoir dans leurs yeux si grands. Les enfants de nos quartiers embarqués sur un navire qui n'a plus ni voile ni avenir attendent le vent..."

Porte-parole du Collectif du 1er juin, Yamina Benchenni a résumé la philosophie de ce mouvement : "On ne veut plus pleurer, on ne veut pas plier. On veut s'organiser pour que les choses changent véritablement". Les mères de famille et les adolescentes composaient l'essentiel de la marche, les jeunes arborant des banderoles : "Font Vert, stop à la violence" ou énumérant simplement les noms des cités.

 

"LA MARMITE BOUILLAIT DEPUIS UN MOMENT"

Le Collectif du 1er juin s'est structuré depuis la fusillade de la cité Les Bleuets, un mercredi en milieu de matinée. Le 13 mars, sous les yeux des habitants et des enfants de la tour K, deux jeunes hommes ont été assassinés à la kalachnikov et un troisième blessé. "La marmite bouillait depuis un moment, explique un militant. Les mamans disaient qu'il y en avait assez de pleurer dans les marches blanches et qu'il fallait faire quelque chose".

Les mères de famille du collectif se connaissent pour s'être fréquentées tout au long de la scolarité de leurs enfants. Elles sont rejointes par des militants associatifs, directeurs de centres sociaux, éducatrices dont certaines, telle Yamina Benchenni, avaient pris part à La Marche pour l'Egalité et contre le racisme de 1983. Une plateforme de vingt-trois propositions concrètes se bâtit à partir de multiples rencontres et réunions.

Dans le sillage de la souffrance née de la mort violente de garçons souvent très jeunes s'exprime "un sentiment de ras-le-bol des réponses pas du tout adaptées" à des questions comme le chômage, le décrochage scolaire, la formation. "Il y a quelque temps, raconte Fatima Mostefaoui, j'apprends qu'il reste huit places en formation Greta au lycée Diderot. J'y emmène deux jeunes intéressés. Mais il faut passer par la mission locale. Les obstacles administratifs ont fait qu'un des jeunes a abandonné le projet, le second est en prison".

 

Lire aussi l'enquête Vie et mort d'enfants de Marseille

 

 "D'UN CÔTÉ ON A LE CLIENTÉLISME, DE L'AUTRE LE FRONT NATIONAL"

Accueillis dans les rangs de la manifestation, les élus ont été invités à ne pas occuper le "carré de tête" réservé aux mères de famille et à ne pas porter d'écharpe tricolore. Le clientélisme est dénoncé par le collectif comme un mal endémique des quartiers nord. "Pour voir leur demande de logement avancer, certaines familles seraient prêtes à aller coller des affiches", raconte Yamina Benchenni, selon laquelle "on est pris en étau. D'un côté on a le clientélisme, et de l'autre le Front national qui a déjà proposé des milices. Si on dénonce l'un, ça fait monter l'autre".

La condamnation récente de Sylvie Andrieux, députée (PS) de ces quartiers, pour avoir détourné des subventions du conseil régional à des fins clientélistes illustre "ce que nous vivons au quotidien". Les jeunes y ajoutent leur écœurement d'avoir vu "se gaver" les policiers de la brigade anticriminalité nord dont une vingtaine sont mis en cause pour corruption, vol et trafic de stupéfiants.

Débutant par "Nous souhaitons", les vingt-trois propositions du collectif ont été remises à l'issue de la manifestation aux préfets à l'égalité des chances, Marie Lajus, et de police, Jean-Paul Bonnetain.
La principale demande vise "la mise en place d'une instance officielle de dialogue et de travail permanent au plus haut niveau". "Ni victimes, ni complices, nous souhaitons être des acteurs de notre avenir" ont expliqué les membres de la délégation.

Certaines demandes sont qualifiées d'urgentes comme l'ouverture cet été des piscines, des gymnases, des terrains de sport, la gratuité des transports pour les jeunes pendant les vacances d'été ou encore l'interdiction de vente d'alcool dans les épiceries de nuit, "véritables sas de contamination pour les jeunes". Des mesures sont sollicitées en matière de soutien scolaire, d'égalité face aux services publics entre quartiers nord, pauvres, et quartiers sud, aisés, de réactivation des Points écoute destinés à la lutte contre les toxicomanies, une meilleure prise en charge de la maladie mentale...

Face au constat que "les ados sont durs" et au nombre important de familles monoparentales, le collectif considère que l'ordonnance de 1945 sur la protection des mineurs doit être largement utilisée pour que "les jeunes qui cèdent à l'attractivité des réseaux et en subissent ensuite l'emprise soient protégés et leurs familles soutenues". La promesse est faite de rester mobilisés après cette marche car "la seule intervention répressive et pénale - actuellement en cours dans les différentes zones de sécurité prioritaires - ne peut répondre à la situation, même si elle démontre une certaine efficacité".

Luc Leroux

 

 

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 16:27

 

 

 01.06.2013 à 16h44 • Mis à jour le 01.06.2013 à 16h44
 
 
La manifestation contre l'austérité a rassemblé plusieurs milliers de personnes, le 1er juin à Francfort.

Plusieurs milliers de personnes, 5 000 selon la police, participaient samedi 1er juin à Francfort à une manifestation contre les politiques d'austérité en Europe, à l'appel du collectif anticapitaliste Blockupy. D'autres manifestations anti-austérité sont également prévues dans le sud de l'Europe.

 

Voir la vidéo : Francfort : manifestation anticapitaliste devant la BCE


La manifestation francfortoise, lancée dans le centre de la ville, doit rejoindre les abords de la Banque centrale européenne (BCE) où un rassemblement est prévu alors que le 1er juin marque le 15e anniversaire de la fondation de l'institution. Syndicats et organisations de gauche (Verdi, IG Metall, le parti Die Linke, Attac, etc.) participaient à l'initiative qui fait suite à une autre manifestation organisée la veille et qui avait réuni près de 2 000 personnes contre l'austérité et la spéculation agricole.
 

"NOUS NOUS BATTONS POUR NOTRE PROPRE SURVIE"

"Nous voulons clairement dire que la politique de la banque centrale européenne et de la troïka, soumises à l'influence capitale du gouvernement fédéral, n'est pas la solution", a affirmé Roland Süss, porte-parole de Blockupy. "J'appartiens à la génération du babyboom et nous avons eu une vie relativement bonne. Mais maintenant, nous nous battons pour notre propre survie", a expliqué Marica Frangakis, 62 ans, une manifestante grecque d'Attac, venue pour un débat organisé par Blockupy.

 

Lire aussi (en édition abonnés) :  François Hollande et Angela Merkel veulent démontrer que l'UE ne se résume pas à l'austérité


En Grèce, les gens "sont désespérés après une crise de cinq ans" et "c'est bien de voir que les gens (en Allemagne) se sentent aussi concernés par la crise". "Je suis contente de voir les gens ensemble pour exprimer leur solidarité", a-t-elle souligné, ajoutant "nous avons besoin de plus de solidarité, le capital est uni et fort mais beaucoup de voix s'expriment au nom de la gauche en Europe, ce qui rend les choses plus difficiles".

 

MANIFESTATIONS PRÉVUES À LISBONNE ET À MADRID

A la mi-journée, la présence policière s'était renforcée autour du cortège, les forces de l'ordre exigeant que certains manifestants, cagoulés, se montrent à visage découvert. A Lisbonne, les manifestants ont prévu de s'arrêter notamment devant la représentation du FMI dans le centre de la capitale afin de protester contre l'austérité imposée par les créanciers internationaux du pays. "Cette fois-ci, ce ne sera pas seulement le Portugal qui battra le pavé, mais tous les peuples de l'Europe vont manifester contre la recette de l'austérité", souligne un communiqué du mouvement apolitique "Que se lixe a troïka" ("Que la troïka aille se faire voir"), principal promoteur de cette initiative.

Plusieurs collectifs de citoyens ont décidé de se joindre à cette journée d'action, parmi lesquelles l'association de citoyens portugais indignés "15 octobre", qui avait déjà organisé plusieurs actions de lutte contre la rigueur. A l'instar de Lisbonne, 17 autres villes portugaises vont participer à cette initiative. Partis de gauche et anticapitalistes ont aussi appelé à manifester en début de soirée à Madrid, à partir de la plaza de Neptuno, près du Parlement, lieu de nombreux rassemblements de protestation importants ces derniers mois.

Derrière des mots d'ordre visant là encore la troïka et les politiques d'austérité, les manifestants doivent défiler dans la ville, empruntant une large artère qui passe devant la Bourse, la banque centrale d'Espagne et les bureaux de la Commission européenne.

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 16:17

 

Le Monde.fr avec AFP

 01.06.2013 à 06h25 • Mis à jour le 01.06.2013 à 18h00

 
 

 

Les forces de l'ordre, qui ont violemment réprimé les manifestants la veille faisant, selon des médecins sur place, plusieurs centaines de blessés, se sont retirées de la place en milieu d'après-midi.

 

Alors que les manifestants étaient revenus, samedi 1er juin, sur la place Taksim dans le centre d'Istanbul, pour protester contre un projet d'urbanisation qui cristallise les rancunes, le gouvernement du premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, a refusé la moindre concession, affirmant que ces rassemblements étaient avant tout "idéologiques".

Les forces de l'ordre, qui ont violemment réprimé les manifestants la veille faisant, selon des médecins sur place, plusieurs centaines de blessés, se sont retirées de la place en milieu d'après-midi. Immédiatement, des dizaines de milliers de personnes brandissant des drapeaux turcs ont envahi les lieux dans une immense clameur de victoire, comme l'a constaté notre correspondant sur place.

 

Guillaume Perrier @Aufildubosphore

Les manifestants célèbrent la prise de #Taksim. La police s'est totalement retirée. A cours de gaz disent les manifestants.

 

 

Si M. Erdogan a reconnu "qu'il y a eu des erreurs, et des actions extrêmes dans la réponse de la police", il a maintenu que "la place Taksim ne peut pas être un endroit où les extrémistes font ce qu'ils veulent". Il a également assuré que le gouvernement poursuivrait le projet qui a jeté le feu aux poudres, et qui détruirait le parc Gezi, où se sont rassemblés de nombreux manifestants. 


"NOUS AVONS TOUS BESOIN D'ÊTRE RESPONSABLES"

Face à l'ampleur des protestations, plusieurs hauts responsables turcs ont tenu une ligne moins dure que celle du premier ministre. Le président Abdullah Gül a été forcé de constater que l'heure était grave : "Nous avons tous besoin d'être responsables face à ces manifestations qui ont atteint un niveau inquiétant. Dans une démocratie, les réactions doivent être exprimées avec bon sens, avec calme".

Le vice-premier ministre, Bülent Arinç, est allé jusqu'à présenter ses "excuses". "Plutôt que de lancer du gaz sur des gens qui disent 'nous ne voulons pas de centre commercial ici', les autorités auraient dû les convaincre et leur dire que leurs inquiétudes étaient partagées".

Ce mouvement de protestation, l'un des plus importants dirigés contre le pouvoir islamo-conservateur depuis son entrée en fonction en 2002, est parti d'une manifestation contre un projet d'aménagement urbain contesté à Istanbul. Associations environnementalistes, riverains et syndicats dénonçaient la destruction du parc arboré, promis aux bulldozers. A la place, la municipalité a prévu de reconstruire d'anciennes casernes ottomanes agrémentées d'un centre commercial.

Lire l'éditorial M. Erdogan ou l'ivresse du pouvoir

Une opération opaque, menée sans concertation, qui rentre dans le cadre de plusieurs projets urbains pharaoniques lancés ces derniers mois par le gouvernement : aéroport géant, canal de contournement du Bosphore, troisième pont sur le détroit, villes nouvelles et reconstruction de la place Taksim.

 

PLUSIEURS CENTAINES DE BLESSÉS

Les affrontements ont débuté vendredi à l'aube avec l'intervention musclée de la police pour déloger quelques centaines de militants qui occupaient le parc Gezi. Une source médicale citée par l'agence Reuters parle d'un millier de blessés dans les heurts, tandis qu'au moins six personnes ont perdu un oeil après avoir été touchées par des grenades lacrymogènes, selon l'association des médecins turcs.

Ameutés par les réseaux sociaux, de nombreux militants associatifs sont venus en renfort, rejoints au fil de la journée par beaucoup d'autres manifestants venus dénoncer plus globalement la politique du gouvernement islamo-conservateur.

Lire aussi Comment suivre les manifestations en Turquie en ligne

 

Guillaume Perrier @Aufildubosphore

Ce qui est notable dans ce soulèvement est qu'il assemble des sensibilités hétéroclites. Le trait d'union: l'autoritarisme d'#Erdogan

 

 

Les autorités n'ont donné aucun chiffre précis. Vendredi en fin de journée, le gouverneur de la ville, Huseyin Avni Mutlu, s'est contenté d'indiquer que douze personnes étaient toujours hospitalisées en fin de journée, dont une femme victime d'une fracture du crâne, et qu'au moins soixante-trois personnes avaient été interpellées. Des ONG évoquent plusieurs centaines de blessés, dont certains dans des états graves.

 

Guillaume Perrier @Aufildubosphore

Cette personne est ce soir en soins intensifs après avoir été frappée à la tête par une grenade. pic.twitter.com/tcAw7f1Hs7

Voir l'image sur Twitter
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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 21:14

 

Gard-Linux.fr

 

 

 

  Install-Party: le samedi 1er juin,

Médiathèque du Carré d'Art - Nîmes


Affiche de l'Install-Party du 1er juin 2013 à NîmesBonjour à tous,

Une Install-Party va avoir lieu à la Médiathèque du Carré d'Art !

Organisée conjointement par Carré d'Art Bibliothèques et par Gard-Linux, elle se tiendra

:

  • de 10 heures à 17 heures, espace numérique de la Bibliothèque Adultes
  • de 14 heures à 16 heures, Bibliothèque Enfants

 

Que vous soyez:

  • curieux de voir de quoi il s'agit
  • intéressé pour mettre en pratique
  • ou passionné désireux d'accompagner des débutants

 

Si Linux vous intéresse un tant soit peu, alors pas d'hésitation, c'est le grand rendez-vous Linux dans le Gard !

Discussions, documentations, connaisseurs, mais aussi pourquoi pas installation sur place, au sein de la Biliothèque du Carré d'Art !

 


 

Intéressé par l'installation ? Alors voici la marche à suivre:

  1. Inscrivez-vous, à l'adresse mail: info@gard-linux.fr
  2. Récupérez la Charte de l'Install-Party; lisez bien les recommandations
  3. Choisissez votre distribution: Ubuntu, Rosa - Mandriva, Debian, ...
  4. Le jour J, venez avec votre matériel et la charte signée
  5. Et c'est parti pour l'aventure ! A la découverte de Linux !
  6. Content, pas content ? Remplissez le questionnaire de satisfaction et déposez-le dans la boîte en repartant

Des questions ? Avant, pendant, après l'installation ? N'ayez aucune hésitation à nous contacter: par mail, ou sur le forum de ce site.

 


 

Et pour les enfants ?

Une présentation de Doudoulinux sera faite à la Bibliothèque enfants de 14 heures à 16 heures. Venez avec votre (vos) enfant(s) ! Mais attention, pour que l'ordinateur de Maman ou Papa ne court aucun risque, démarrez votre ordinateur sur la clef USB Doudoulinux Live. Venez avec une clef USB vierge (4 Go minimum).

 


Alors, à bientôt, rendez-vous ce 1er juin, autour de Linux et des Logiciels libres !

 

 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 17:27

CADTM

 

CATDM.org

29 mai par Éric Toussaint

 

 


Il est tout à fait intéressant de voir en quoi l’expérience qui s’est déroulée en Équateur peut être utile dans le processus en cours en Tunisie et dans de nombreux autres pays |1|. C’est particulièrement intéressant pour les mouvements, les organisations politiques qui veulent s’emparer de la question de la dette. Ce qui est en jeu, c’est de réduire radicalement le poids de la dette et ainsi de donner une chance à la Tunisie d’avoir les moyens d’améliorer de manière significative les conditions de vie de la population, d’améliorer les infrastructures, d’améliorer les possibilités sociales et économiques du pays, de préserver la nature. Cela pourrait maintenant se faire dans le cadre d’une reconquête de la souveraineté et de la dignité du pays et de son peuple suite à la révolution qui a eu lieu en décembre 2010-janvier 2011.

Le peuple équatorien contre la dette

A partir de la fin des années 1990, une série de mouvements sociaux équatoriens, notamment Jubilé 2000 Guayaquil (la ville commerciale la plus importante et le plus grand port de l’Équateur), a commencé à mener campagne contre la dette injuste réclamée au pays. Les positions de ces mouvements sociaux étaient au départ assez modérées et confuses. Par exemple, ils se sont rendus à une réunion du Club de Paris en 1998 en pensant qu’ils pourraient négocier une restructuration de la dette équatorienne et obtenir un allègement très important. Au bout de deux ans, ils se sont rendu compte que le Club de Paris n’avait aucune volonté de négocier et qu’ils avaient accepté de discuter uniquement pour des questions de relation publique. En 2001-2002, le CADTM international et le Centre des Droits Économiques et Sociaux (CDES) ont commencé à mener une campagne sur la question particulière de la dette de l’Équateur constituée par la vente de bateaux de pêche par la Norvège à l’Équateur. Les deux groupes ont constitué un dossier pour démontrer que cette dette à l’égard de la Norvège était une dette illégitime parce que la Norvège avait vendu ces bateaux à l’Équateur non pour servir les intérêts équatoriens mais pour répondre à la crise d’un secteur important d’exportation de la Norvège, en l’occurrence les chantiers navals. La Norvège recherchait des pays prêts à acheter des bateaux de pêche, pourtant ceux achetés par l’Équateur n’ont quasiment jamais servi à la pêche mais à transporter des bananes au profit d’une des grandes fortunes du pays. Cet exemple concret illustre comment on a commencé à mener campagne contre la dette : en ciblant une dette particulière et en introduisant la notion de dette illégitime. On a réussi à s’allier à l’organisation norvégienne SLUG et à introduire la notion d’audit, pour faire la clarté sur ce qui était réclamé à l’Équateur. Cette campagne s’est déroulée dans un contexte de grandes mobilisations sociales à la fin des années 1990 et au début des années 2000, avec plusieurs mouvements populaires très importants qui se sont débarrassés de deux présidents néolibéraux en 2000 puis en 2005. Il y avait déjà eu des mobilisations importantes dans les années 1990, mais, en 2000, le président néolibéral a été renversé par à une mobilisation populaire ; suite à des élections, il a été remplacé par un autre président, Lucio Guttierez, qui a mené une campagne sur un programme anti-FMI, un programme de gauche et anti-États-Unis. Mais une fois élu, il a changé complètement de discours et a dit : « je suis le meilleur ami des États-Unis, Chavez est notre ennemi ». Cela a provoqué du mécontentement, de la frustration et un nouveau soulèvement populaire en 2005. Le président a dû s’échapper du palais présidentiel en hélicoptère, avant que ne soit mis en place un gouvernement de transition dont Rafael Correa, qui allait être élu président de la République en décembre 2006, était ministre des Finances, dans un contexte où le prix du pétrole est assez élevé. Le thème de la dette est un thème important parce que les mouvements sociaux menaient campagne sur la dette depuis 7 à 8 ans. En tant que ministre des Finances, Raphaël Correa prend l’initiative d’allouer tous les suppléments de revenus créés par la hausse du prix du pétrole à des dépenses sociales d’éducation et de santé. Il n’est pas question que les revenus supplémentaires générés par le pétrole soient absorbés par le remboursement de la dette. Cette dette est illégitime, la population doit donc bénéficier des revenus d’exportations et des recettes fiscales qu’ils génèrent. La Banque mondiale (BM) et le FMI réagissent durement et refusent que l’argent qui provient des recettes pétrolières aille aux dépenses sociales. La BM menace de suspendre ses prêts à l’Équateur si une telle mesure est prise. R.Correa refuse de se plier au diktat de la BM et défend sa position dans le gouvernement. Il préfère démissionner que de retirer le décret qui défend les intérêts du pays et se retrouve ainsi dans l’opposition. Le président intérimaire qui remplaçait Guttierez lance alors une commission d’audit, mais avec des pouvoirs très restreints. Elle effectue cependant un travail d’étude de la dette équatorienne intéressant et cela contribue à populariser encore un peu plus la question de la dette. En 2006, lors des élections présidentielles, Correa se présente et met en avant : 1- la nécessité de changer radicalement la Constitution du pays pour une démocratisation politique fondamentale ; 2- la nécessité de mettre fin à la dette illégitime. Son message est le suivant : « Élisez moi comme président et je m’engage à prendre des mesures pour que le pays arrête de payer une dette illégitime ». Il annonce aussi que s’il est élu président, il mettra fin à la base militaire navale mise à disposition de l’armée états-unienne par l’Équateur. Il s’agit ainsi de rendre à l’Equateur sa souveraineté et sa dignité. Il mettra aussi fin aux négociations avec les États-Unis concernant un traité de libre échange. Les grands thèmes de la campagne de Correa sont donc : démocratisation politique, changement constitutionnel, annulation de la dette illégitime, récupération de la souveraineté en mettant fin à la présence de l’armée américaine sur leur territoire et arrêt des négociations pour un traité de libre échange avec les États-Unis.


Rafael Correa annule des dettes odieuses

Il est élu en décembre 2006, mène bataille en février-mars 2007 pour un référendum sur une nouvelle Constitution, référendum qu’il gagne alors que toute l’opposition et les grands médias étaient contre lui. L’étape suivante est le règlement de la dette… à partir de mai 2007. La première initiative de Correa est d’expulser le représentant permanent de la BM en Équateur. Le message est clair : la BM n’a pas respecté la souveraineté de l’Équateur en 2005, ce qui a conduit à la démission de Correa. La BM s’immisce dans les affaires du pays, dehors ! BM, dégage ! En juillet 2007, par décret présidentiel, Rafael CORREA institue une commission d’audit. Du côté équatorien, il y a d’une part, des représentants de la société civile « d’en bas », c’est-à-dire les mouvements sociaux, et d’autre part, quatre corps de l’État : la Cour des comptes, la commission anti-corruption, le ministère des Finances et de l’Économie, et le ministère de la Justice. S’y ajoutent six représentants étrangers experts en matière de dette. C’est à ce titre que j’ai fait partie de cette commission dont le mandat était d’analyser la dette publique interne et externe entre 1976 à 2006. Nous avions le pouvoir d’obtenir toutes les informations nécessaires à notre travail d’audit afin d’établir un rapport sur les dettes illégitimes et de faire des recommandations au gouvernement et à l’État. Nous avons travaillé quatorze mois, puis nous avons remis nos conclusions et nos recommandations au gouvernement. Pendant ces quatorze mois, nous avons eu trois réunions avec la présidence de la République et le gouvernement, qui a ensuite étudié nos recommandations et nos conclusions pendant un mois et demi. En novembre 2008, il a annoncé la suspension unilatérale du remboursement de la dette commerciale, c’est-à-dire la dette sous la forme de titres vendus sur les marchés financiers et venant à échéance en 2012 et en 2030. Pendant six mois, l’Équateur a laissé les marchés financiers sans informations. Il les a laissés dans l’incertitude complète. La décision a été prise sans la rendre publique au préalable. L’Équateur a chargé la banque Lazard, banque internationale bien connue, de racheter les titres sur le marché secondaire de la dette pour le compte de l’État mais sans le dire officiellement. Cela a permis à l’Équateur de racheter une bonne partie des titres et ensuite de faire une offre aux détenteurs de titres restants, ceux qui n’avaient pas encore été vendus à la banque Lazard. Le gouvernement a proposé de racheter les titres à 35% de leur valeur, mais il en avait déjà racheté une partie à 20% de leur valeur. L’offre a été faite en avril 2009 et, en juin 2009, l’Équateur a annoncé officiellement qu’il avait racheté 91% des titres. L’offre se concluait, les 9% de titres restants ne seraient plus rachetés. Les détenteurs des titres avaient eu suffisamment de temps pour les vendre à l’État. Pour conclure, l’opération a couté environ 900 millions de dollars avec lesquels le gouvernement a racheté pour 3200 millions de dollars de titres. L’économie globale, si on compte les titres rachetés au rabais et les intérêts qu’il n’était plus nécessaire de payer jusqu’à en 2030, est de 7 milliards de dollars. Ils ont pu être utilisés pour augmenter radicalement les dépenses publiques en particulier dans la santé publique, dans l’éducation et dans les infrastructures. Si on regarde le budget équatorien, on voit qu’à partir de 2009-2010, les dépenses qui vont au service de la dette baissent radicalement et les dépenses qui vont aux dépenses sociales utiles augmentent de manière extrêmement importante, permettant une amélioration des conditions de vie de la population. Cela explique d’ailleurs pourquoi la population a réélu Correa en 2009 pour un nouveau mandat dans le cadre de la nouvelle Constitution. Son mandat s’est terminé début 2013. Il s’est à nouveau présenté aux élections et vient d’être réélu avec 57% des voix, soit davantage de voix pour son troisième mandat que pour les deux premiers !

Quelles conclusions tirer ? Correa a gagné les élections de 2006 notamment parce qu’il a mené bataille contre la BM et sur la question de la dette illégitime. C’était l’un des thèmes principaux de sa campagne et c’est sur cette base qu’il a gagné un appui populaire tout à fait significatif. La première leçon est la suivante : une organisation ou un candidat ou un front d’organisations, par exemple le front populaire qui est dans l’opposition, peut convaincre une partie importante de l’opinion publique de le soutenir pour aller au gouvernement afin de prendre des mesures de manière à mettre fin au paiement d’une dette illégitime. C’est possible s’il y a aussi un travail qui a été fait pendant des années à la base par des mouvements sociaux. C’est ce que fait RAID-ATTAC-CADTM, depuis maintenant 10 ans. C’est aussi ce que l’association ACET fait parmi les migrants tunisiens en France. C’est un travail qui prépare le terrain, qui ouvre les esprits. Les discours sur la dette sont extrêmement importants pour toucher l’opinion publique tunisienne et montrer que c’est un thème central. Une autre leçon importante à tirer de l’exemple équatorien est qu’on ne peut pas faire confiance à la BM et au FMI.

FMI : la carotte et le bâton

Le projet de lettre d’intention que le gouvernement tunisien veut envoyer au FMI |2|, projet maintenant public car la radio Shems l’a publié sur son site internet, montre qu’il est question d’emprunter environ 2,7 milliards de dinars tunisien auprès du FMI dans le cadre de conditions auxquelles le gouvernement tunisien dit qu’il est prêt à se soumettre. On sait très bien que dans la réalité, c’est la mission du FMI qui se réunit avec les autorités tunisiennes et dicte en grande partie le contenu de la lettre, notamment les engagements à adopter certaines mesures économiques, politiques et sociales prescrites par le Fonds. C’est la même chose depuis 20 à 30 ans. Dans le document qui est maintenant sur la place publique, il y a tous les dispositifs traditionnels de la politique du FMI. D’un côté, le FMI prête 2,7 milliards de dinars et n’exige aucun remboursement pendant trois ans et demi. C’est, pour un gouvernement, une « carotte » formidable. Le gouvernement peut présenter à la population cela comme une marque de confiance des grands organismes internationaux. Cela donne la possibilité au pays de maintenir une bonne note ou de rétablir la note du pays attribuée par les agences de notation. Il y a de l’argent qui entre mais pas d’argent qui sort. Confiance des créanciers internationaux, confiance des institutions internationales, l’argent arrive. Le gouvernement peut faire valoir de meilleures possibilités pour mieux gérer les institutions. Dans l’opinion publique, il y a généralement, des doutes, voire des critiques par rapport à la gestion des banques publiques et privées. Si le gouvernement parle d’un audit des banques, cela peut donner le sentiment que l’on va réformer les banques, le système de pension, le système de subvention aux Produits de Première Nécessité (PPN) et aux services. Ainsi, le document est rédigé d’une manière prudente parce qu’aujourd’hui, en Tunisie, la population est en activité permanente. Les partis, les mouvements d’opposition sont très vigilants quant aux mesures qui pourraient affecter les conditions de vie de la population. Le gouvernement fait entrer le FMI, qui n’est pas pour le moment un créancier important de la Tunisie, sur la pointe des pieds. Mais comme le dit l’adage populaire, il y a la carotte qu’on vous montre et il y a le bâton qui est derrière la porte.

La « stratégie de la grenouille »

On applique maintenant en Tunisie une stratégie qui est connue dans le langage intérieur de la BM et du FMI comme « la stratégie de la grenouille ». Si vous jetez une grenouille dans une casserole d’eau bouillante, elle va très vite bondir hors de la casserole. Mais si vous la plongez dans une casserole d’eau froide que vous faites chauffer progressivement, elle ne détectera pas le seuil de température où elle doit bondir et elle mourra. Dans certains pays, le FMI et la BM n’appliquent pas la stratégie de choc mais la stratégie de la grenouille, c’est-à-dire qu’on y va progressivement mais de manière à paralyser le corps social comme on a paralysé la grenouille. Il ne se rendra même pas compte qu’on l’a chloroformé par les politiques néolibérales, par le type de médecine auquel a été soumise la société. Le document montre qu’il est prévu d’appliquer la « stratégie de la grenouille » en Tunisie, ce qui n’empêchera pas le FMI d’appliquer éventuellement par la suite une stratégie de choc si ses positions se renforcent dans le pays. On voit aussi très clairement dans ce document que le FMI ne vient pas seul, mais avec la BM, déjà présente dans le pays, mais le document prévoit que la BM participera à l’audit des banques, donnera des conseils sur la politique fiscale et la réforme du système de subvention. En ce qui concerne les subventions, on retrouve dans le document le discours classique des institutions financières, selon lesquelles les subventions généralisées profiteraient à une partie des gens qui n’en ont pas besoin, ce qui n’est par ailleurs pas totalement faux. Mais c’est un discours populiste de la BM pour mettre fin à des subventions en prétendant cibler strictement les plus nécessiteux de la population et en leur apportant des aides financières directes. C’est la politique générale de la BM dans tous les pays depuis 10 ans maintenant : remplacer des subventions par des aides financières directes. Or, si on fait le bilan précis de ces politiques, on voit que dans certains pays, certains secteurs peuvent avoir une petite amélioration mais que l’objectif qui est recherché est de diminuer le montant des dépenses publiques sous forme de subventions sans régler réellement et sans améliorer de manière significative les conditions de vie de ceux qui en ont le plus besoin. Le document parle très explicitement de réduire l’impôt payé par les sociétés. Mais pour faire passer la pilule, de nouveau, il est dit qu’il y aura un effet neutre de la baisse des impôts sur la société. Comment présentent-ils les choses ? L’impôt sur les sociétés va baisser et, dans le même temps, certaines niches fiscales vont être supprimées pour que les sociétés soient quand même imposées suffisamment. Le résultat est évident : avec la baisse des impôts, les recettes des impôts sur les grandes entreprises nationales et internationales vont aussi diminuer d’ici un an et demi à deux ans. La baisse des recettes sera alors comblée par une augmentation de la TVA. C’est donc toute la population qui va payer la note et en particulier les secteurs les plus pauvres, y compris les travailleurs du secteur informel. Car s’il est vrai que le secteur informel ne paie pas d’impôts sur le revenu, les travailleurs de ce secteur consomment et donc payent des impôts sur tous les produits de consommation. Le front populaire et les mouvements sociaux devraient tenter de convaincre les travailleurs du secteur informel qu’ils ont intérêt à rentrer dans le secteur formel si on réformait le système de la TVA. Ils pourraient récupérer, s’il déclarait réellement leurs revenus, une partie de la TVA. S’ils rentrent dans le secteur formel, cela créerait des emplois statutaires tout à fait intéressants et il y aurait de l’argent qui entrerait dans le système des pensions, dans le système de la sécurité sociale, etc. Le document dit aussi qu’il faut réformer les pensions, mais sans préciser comment. Cependant, on sait très bien que la philosophie de la réforme des pensions pour la BM, c’est généralement de durcir les conditions auxquelles les gens accèdent à la pension. Donc il est très important de dire que la dette qui va être contractée par la Tunisie à l’égard du FMI est une dette illégitime. C’est un cadeau qui est fait au gouvernement actuel puisqu’il ne va pas rembourser pendant trois ans et demi et que la charge va porter sur le gouvernement suivant et sur tous les citoyens tunisiens dans trois ans et demi. D’autre part, va s’ajouter à cela l’effet des réformes que les autorités actuelles se seront engagées à réaliser.

Non à la dette odieuse tunisienne

Pour en revenir aux enseignements de l’Equateur, si l’opposition tunisienne veut réellement que le pays retrouve de manière définitive sa dignité, son indépendance, sa souveraineté et que les richesses soient distribuées de manière à respecter les normes de justice sociale et que des réformes soient effectuées pour que les autorités publiques reprennent le contrôle sur les axes stratégiques du développement du pays, il est fondamental de dire qu’il faut auditer les dettes, qu’il faut refuser de payer la dette odieuse. La Tunisie a un argument beaucoup plus fort que ne l’avait Correa quand il est arrivé au pouvoir. La dictature auquel l’Équateur a été soumis remontait à plus de 25 ans. Les dettes qui étaient réclamées à l’Équateur étaient des dettes contractées par des gouvernements qui menaient des politiques néolibérales, mais des gouvernements démocratiquement élus. Ils ont été rejetés par des mobilisations populaires mais il y avait eu des élections. La Tunisie a hérité d’une dette léguée par le régime de Ben Ali et, sans aucun doute aux yeux du droit international, il s’agit d’une dette odieuse.

En plus du crédit que le gouvernement tunisien s’apprête à demander au FMI, tous les prêts qui ont été réalisés depuis la chute de Ben Ali doivent aussi faire l’objet d’une dénonciation et d’une critique. La société civile tunisienne d’en bas et les forces d’oppositions qui veulent une issue de justice sociale et de dignité nationale ont des arguments que n’avaient pas Correa et ceux qui l’ont soutenu. Ne gâchez pas cette occasion ! Renforcez le travail d’audit, à partir d’en bas, à partir de l’opposition, à partir des mouvements citoyens ! Voyez évidemment avec les parlementaires qui sont prêts à s’engager dans ce travail qui peut être fait en collaboration étroite avec les mouvements sociaux et avec toutes les forces qui veulent faire la clarté sur la dette ! Faites de ce combat du non paiement de la dette illégitime un drapeau extrêmement important de votre politique quotidienne. Essayez de rendre conscient le citoyen et la citoyenne lambda ici en Tunisie, qui ne se rendent pas compte immédiatement des impacts de la dette sur leur vie quotidienne. Essayez de rendre concret le poids de cette dette sur leur budget, sur les problèmes qu’ils rencontrent pour que les enfants puissent dignement aller à l’école, pour qu’ils puissent avoir un jour l’espoir d’aller à l’université, pour que, s’ils obtiennent un diplôme, ils aient une chance de trouver un emploi qui corresponde à leur diplôme. Il faut faire comprendre à la population que pour que cela ait lieu, il faut refuser de payer la dette illégitime. On ne peut pas créer des emplois massivement, on ne peut pas améliorer la santé publique, on ne peut pas améliorer les infrastructures du pays avec des prêts empoisonnés de la BAD, du FMI, de la BM, des marchés financiers et des bailleurs bilatéraux. On ne peut pas non plus remercier des pays qui, comme l’Allemagne ou la France, disent « je vous pardonne pour la dette que vous avez contractée et je la transforme en fonds de conversion ». |3| Si des pays ont soutenus Ben Ali, les créances qu’ils ont sur la Tunisie aujourd’hui sont des dettes odieuses et une dette odieuse doit être annulée, elle ne doit pas être convertie. Une conversion, c’est un blanchiment de dette odieuse. Si l’Allemagne, la France, la Belgique |4|, les autres pays occidentaux veulent aider la Tunisie, qu’ils fassent des dons directs, qu’ils versent à un fonds de développement tunisien sous le contrôle des mouvements et de la société civile tunisienne pour des projets de développement élaborés avec la participation de la population tunisienne. Que de l’argent nouveau arrive, qu’il arrive dans un fonds transparent contrôlé par la société et qu’il aille à des projets où la population voit directement que cela améliore ses conditions de vie.

Voilà en quoi une expérience qui s’est faite à 10 000 km d’ici peut être utile pour la Tunisie. Si vous, Tunisiens et Tunisiennes, vous nous demandez notre expertise et notre soutien, vous l’aurez, les Équatoriens sont prêts à vous aider. Emparez-vous de toutes ces propositions et appropriez-vous le combat de la dette, faites-en votre combat, c’est comme cela que vous pouvez gagner et transformer réellement la société tunisienne.

Notes

|1| Le présent texte est la retranscription d’une conférence donnée par Éric Toussaint à Tunis le 31 mars 2013. La retranscription a été réalisée par Nirina Fenitra. Le texte a été revu par Danielle Sabai et Damien Millet. La version vidéo est disponible : http://cadtm.org/Les-lecons-de-l-Eq...

|2| Voir cette lettre d’intention : http://nawaat.org/portail/wp-conten...

|3| Voir http://cadtm.org/Le-CADTM-le-collec...

|4| Voir http://cadtm.org/La-Belgique-doit-a...

 

 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 17:12

 

Médiapart - Blog

 

 

 

Le Collectif Roosevelt 2012 manifeste tous les mardis devant l'Assemblée Nationale pour pousser les députés au courage, leur montrer qu'il existe une alternative crédible à la croyance en la croissance, pour construire un vrai contrat social. "Sans violence, mais avec beaucoup de fermeté" comme le disait Stéphane Hessel.
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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 16:44

 

Le Monde - Blog

 

 

 
Jacques Bourgoin et le conseiller général Patrice Leclerc murent un taudis à Gennevilliers (DR)

Jacques Bourgoin et le conseiller général Patrice Leclerc murent un taudis à Gennevilliers (DR)

 

Des parpaings, une truelle et du ciment. Jacques Bourgoin, maire PCF de Genneviliers, a mis la main, vendredi 31 mai, pour murer le logement insalubre où vivaient trois familles. Une solution radicale pour "lutter contre les marchands de sommeil", explique l'élu parti en guerre depuis dix ans contre ce fléau. La mairie a relogé les familles dans des HLM de la ville.

Avec la pénurie de logements, la location à la découpe s'étend en effet dans les banlieues franciliennes. La maison de ville type F5, située rue du square dans le quartier  des Grésillons, avait été coupée en deux pour y faire des appartements séparés. Le propriétaire avait ensuite construit un bâtiment supplémentaire dans la courette pour fabriquer deux logements mais sans fenêtre. Une cinquième famille était logée dans la cave.

Un arrêté d'interdiction d'habiter pour insalubrité avait été pris en 1999 pour un des appartements mais, suite au rachat de la maison en 2006, le nouveau propriétaire l'avait reloué. Les deux autres avaient eux aussi été classés "insalubres"  en 2012. "Quand on voit l'état à l'intérieur, c'est innommable. Il fallait fermer ce taudis horrible", appuie Marie-Blanca Fernandez, présidente de l'Amicale des locataire de Gennevilliers.

 

26 000 dossiers d'insalubrité sur le 92

Le parquet avait été saisi. Mais avec plus de 26 000 dossiers de logements insalubres à traiter dans le département des Hauts-de-Seine, la justice est débordée. "Il n'y a qu'une seule personne pour gérer ce dossier et toutes nos demandes traînent. On a décidé d'agir", assure M. Bourgoin. C'est la cinquième fois en dix ans que ce maire communiste mure des logements. "Dans le cadre du protocole que nous avons avec la préfecture, nous relogeons les familles victimes en priorité", explique Patrice Leclerc, conseiller général communiste.

La ville comptait 900 logements insalubres voici dix ans. 700 ont été résorbés. "Il en reste 200 appartenant à des propriétaires qui se font de l'argent sur des familles précaires qui sont prêtes à accepter n'importe quoi pour ne pas être à la rue", explique l'élu. Pour M. Bourgoin, le problème de l'habitat indigne ne se résoudra pas seulement par la fermeture des taudis existants. "Tant qu'on aura des communes qui refusent de construire des logements sociaux, il y aura des gens pour profiter de la pénurie et louer des taudis".

Sylvia Zappi


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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 16:33

 

Le Monde.fr avec AFP

 31.05.2013 à 10h17 • Mis à jour le 31.05.2013 à 10h55

 

 

L'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima va réclamer davantage d'argent à l'Etat japonais, ce qui portera à 30 milliards d'euros la facture provisoire de l'accident du 11 mars 2011 pour le contribuable, a affirmé vendredi 31 mai un journal nippon.

D'après le quotidien Nikkei, Tokyo Electric Power (Tepco) devrait signifier aux autorités qu'il a besoin de plus de fonds afin de faire face à des dépenses croissantes destinées à l'indemnisation des victimes et afin de contenir la crise nucléaire sur place.

La compagnie, nationalisée depuis l'accident (l'Etat étant actionnaire majoritaire), va réclamer vendredi une aide publique supplémentaire de plus de 600 milliards de yens (4,5 milliards d'euros), a ajouté le journal économique. Si cette nouvelle demande était acceptée, le total des fonds publics versés à Tepco atteindrait 3 900 milliards de yens (30 milliards d'euros), soit l'équivalent de 0,83 % du produit intérieur brut du Japon en 2011, année de la catastrophe nucléaire.

 

PLAINTES EN NOM COLLECTIF

Tepco est confronté à d'énormes demandes d'indemnisation et se retrouverait en faillite sans l'aide de l'Etat, qui ne souhaite pas, de son côté, laisser chuter cette compagnie chargée de l'alimentation en électricité de la mégapole de Tokyo. D'après le Nikkei, cette demande d'aide supplémentaire pourrait être acceptée par le ministère de l'industrie dès le mois de juin. Un porte-parole de Tepco joint par l'AFP a déclaré que l'entreprise "envisage[ait] une telle demande", mais qu'elle n'en avait soumis aucune nouvelle pour l'instant.

La compagnie fait face à de nombreuses plaintes en nom collectif, accusée d'avoir négligé les mesures de protection, alors qu'elle savait la centrale vulnérable à un raz-de-marée comme celui qui s'est abattu le 11 mars 2011 sur ce site situé au bord de l'océan Pacifique, provoqué par un séisme de magnitude 9 au large des côtes nord-est du Japon. Les systèmes de refroidissement des réacteurs avaient été coupés, entraînant des explosions dans les bâtiments et l'émission d'importantes quantités de radiations dans l'environnement.

La compagnie doit, en outre, faire face à d'importantes dépenses pour stabiliser Fukushima Dai-Ichi. Le site a récemment subi plusieurs dysfonctionnements, comme des fuites d'eau très radioactive et des pannes d'électricité qui ont interrompu temporairement les systèmes de refroidissement des piscines de désactivation du combustible usé.

 

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 16:21

 

 

Le Monde.fr
 31.05.2013 à 10h25

 
 

Le tribunal correctionnel de Paris a commencé à juger jeudi un volet d'une vaste affaire d'escroquerie à la taxe carbone, au grand dam de la défense du principal prévenu, qui a déploré que le tribunal n'examine qu'"un bout de dossier". Ce dossier, qui porte sur 65 millions d'euros de TVA éludée grâce à une société appelée Ellease, s'inscrit dans une affaire qui porte sur un montant total de 283 millions d'euros, dans laquelle d'autres volets sont en cours d'instruction.

Le mécanisme consistait à acheter par l'intermédiaire de sociétés écrans des quotas de CO2 hors taxe. Quotas qui auraient ensuite été revendus en France à un prix incluant la TVA, une TVA collectée et jamais reversée à l'Etat français.

Le prévenu jugé devant la 11e chambre était à la tête d'Ellease, dont la gestion avait été confiée à une jeune femme de 28 ans, poursuivie pour blanchiment, car il était interdit de gestion en France. "En aucun cas, j'ai été mêlé à cette escroquerie", a assuré le prévenu de 49 ans, arrêté en Belgique en avril 2012.

 

"AFFAIRE INDIVISIBLE"

Il soutient qu'il a été abusé par un homme présenté comme l'un des principaux instigateurs de cette escroquerie, qui a été tué en 2010 de plusieurs balles sur la voie publique à Paris, près de la porte Maillot. Un autre homme, présenté comme coorganisateur de l'escroquerie, a quant à lui été mis en examen et écroué il y a quelques semaines.

Les avocats du prévenu, Anne-Laure Compoint et Philippe Ohayon, estiment que l'ensemble de cette affaire est indivisible, et ont soulevé la nullité de l'ordonnance saisissant le tribunal et demandé un supplément d'information. Le tribunal se prononcera à ce sujet en même temps que le fond du dossier.

Le marché des échanges de quotas de CO2 dans l'industrie est l'un des outils mis en place dans le cadre du protocole de Kyoto qui vise à endiguer les émissions de dioxyde de carbone, un des principaux gaz à effet de serre. L'objectif ultime de ce marché du carbone est d'inciter les industriels à investir dans des technologies moins polluantes en CO2.

Dans la pratique, les entreprises concernées reçoivent gratuitement des permis à émettre du CO2. Celles qui excèdent leur quota ont la possibilité d'acheter des droits d'émission à celles qui en sont moins prodigues et revendent leurs tonnes de CO2 excédentaires sur le marché. Le procès doit durer jusqu'au 7 juin. Les transactions frauduleuses sur les droits d'émissions de CO2 dans l'Union européenne auraient fait perdre au Trésor public français entre 1,5 et 1,8 milliard d'euros. Pour l'Europe, le chiffre atteindrait les 5 milliards.

 

Lire : La taxe carbone, outil de la fiscalité écologique

 


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