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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 18:26

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

Nos vies connectées
J’ai testé Bob emploi : et si je devenais chauffeuse de salle ?

 

 

Bob emploi, la plateforme imaginée par Paul Duan, jeune fondateur de l’ONG Bayes Impact, se lance ce mercredi. Avec une promesse : diminuer le chômage, en utilisant le big data pour accompagner les demandeurs d’emploi. Je l’ai testée.

 

 
 
 

Ce mercredi matin, Paul Duan lance Bob emploi, une plateforme présentée comme le « compagnon numérique » des demandeurs d’emploi.

Paul Duan ? Vous savez, le « petit génie des algorithmes » qui veut enrayer le chômage. Il a 24 ans, est diplômé de Sciences-Po et Berkeley, et a fondé en 2014 une ONG américaine, Bayes Impact, pour « résoudre les problèmes de société » grâce aux algorithmes.

Pour compléter le portrait, il est souvent présenté comme un jeune homme né à Trappes (Yvelines), patrie de Jamel Debbouze (qui le soutient), qui a pris l’ascenseur social. Un story-telling qui avait un peu étonné l’un de ses anciens camarades de classe, mais passons.

En janvier dernier, soutenu par le ministère du Travail, Paul Duan a noué un partenariat inédit avec Pôle emploi pour créer une plateforme gratuite pour aider les demandeurs d’emploi dans leur recherche.

Promesse : réduire en France le chômage. « Je suis persuadé qu’on peut le baisser de 10% », répète-t-il à l’envi, en visant notamment en compte les offres d’emploi non pourvues.

« Mais même si on ne fait que 1%, c’est bien, non  ? »

 

Mes aspirations, mes frustrations

Ce mercredi matin, je me suis donc inscrite sur Bob emploi (version bêta). En pleine période de réduction d’effectifs, ça peut toujours servir. Première étape : répondre à quelques questions « sur vous, vos aspirations et vos frustrations ». Il est écrit que mes données ne seront pas communiquées à un tiers :

« Vos réponses restent entre nous. »

 

 

Capture de Bob emploi

 

Capture de Bob emploi
 

Je renseigne mon métier, ma situation actuelle, ma ville de résidence, mon année de naissance (il n’est pas nécessaire d’être inscrit à Pôle emploi pour être enregistré).

S’ensuit un point sur mes qualifications : le plus haut niveau de diplôme obtenu, une question sur l’obtention ou non d’un permis de conduire (auto, moto, poids lourd), sur mon niveau d’anglais et de bureautique (Word, Excel...).

 

 

Capture de Bob emploi

 

Capture de Bob emploi

 

Etape suivante : livrer ses frustrations. Le ton pour le demander est poli, amical et dévoué (« nous sommes là pour vous écouter et voir si nous pouvons aider »).

La crise de la presse me pousse à cocher la case 1 (« le manque d’offres correspondant à mes critères »). Il était aussi question de discriminations, de handicap ou de difficultés liées à la rédaction de CV ou le manque de réponses de recruteurs.

 

 

 

Capture de Bob emploi

 

Capture de Bob emploi
 

Bob emploi questionne ensuite mes critères : « Seriez-vous prête à... vous former, déménager, accepter un moins bon salaire, considérer d’autres contrats (CDD, intérim...), changer de métier ? »

 

 

 

Capture de Bob emploi

 

Capture de Bob emploi
 

Coach perso

Une fois le profil renseigné, Bob emploi suggère au demandeur d’emploi que je feins d’être un « plan d’action sur mesure ». A la manière d’un coach personnel (c’est tendance), Bob emploi me proposera ensuite « des actions simples et concrètes tous les jours ».

Pour me proposer du « sur mesure », l’algorithme derrière la plateforme, développé en open source et destiné à être amélioré au fur et à mesure de son utilisation, analyse mes infos.

 

 

 

 

Capture d'écran de Bob emploi

 

Capture d’écran de Bob emploi
 

Comme dans un jeu vidéo, quatre niveaux de plan d’action sont proposés, en fonction de quoi le demandeur d’emploi recevra plus ou moins d’objectifs quotidiens dans sa boîte mail :

  • réflexion « pour affiner votre projet » ;
  • modéré pour « relancer votre recherche » ;
  • à fond pour « accélérer votre recherche » ;
  • extrême pour « booster à fond votre recherche ».

Bonne élève, j’opte pour le dernier. 

Les premiers conseils sélectionnés par rapport à mon profil me paraissent bateau. « Utilisez davantage votre réseau », « cherchez auprès de types d’entreprises différents », « envisagez de passer en freelance », « améliorez votre anglais ». Mon préféré : « Envisagez les missions en intérim » (c’est compliqué, dans le journalisme).

Au passage, j’apprends que je suis « dans un marché favorable ».

 

 

Capture de Bob emploi

 

Capture de Bob emploi
 

Utiliser des verbes d’action

Pour le premier jour du « plan d’attaque », quatre actions me sont présentées. A chaque fois, je peux cocher que je l’ai faite, que je ne souhaite pas la faire ou la reporter.

  • Découvrir les entreprises susceptibles de recruter qui pourraient m’intéresser : en cliquant, j’arrive sur les résultats d’une recherche Pôle emploi qui a pris en compte mes précédents critères (notamment géographiques) ;
  • Envoyer une candidature spontanée à une entreprise qui recrute ;
  • Faire une liste de personnes qui pourraient m’aider dans ma recherche ;
  • Améliorer mon CV en utilisant des verbes d’action (on me conseille de lire cet article). Si c’est l’effort demandé pour trouver du travail, je m’exécute.

 

 

Capture de Bob emploi

 

 

Capture de Bob emploi
 

Enfin, dans l’onglet « métiers à explorer », Bob emploi me présente une sélection de professions proches de la mienne, « trié[e]s par leur potentiel de retour à l’emploi ».

L’ONG a en effet eu accès à des centaines de milliers de données anonymisées de Pôle emploi, sur les annonces, la typologie des métiers, les postes vacants, la situation dans chaque bassin d’emploi, les compétences recherchées, etc. Sollicité par Le Monde, Reynald Chapuis, directeur chargé du numérique chez Pôle emploi, complétait :

« [Paul Duan] a aussi pu converser avec des demandeurs d’emploi et des conseillers afin de voir ce qui leur manquait. Nous avons, en outre, donné notre vision sur ce qui devait figurer dans le service. »

A partir de ces données, Bob pourra conseiller un demandeur d’emploi de viser une région plutôt qu’une autre. « [Le site] va vous dire combien de personnes ont réussi ce parcours, dans quelle région et par quelles formations elles sont passées », expliquait RTL.

La plateforme lancée ce mercredi se veut collaborative. Ainsi, avec 500 recommandations déjà en boîte, pourront s’ajouter celles d’usagers qui proposeront les leurs.

D’autres pistes d’amélioration sont avancées sur le site. La pertinence des métiers suggérés aux demandeurs d’emploi devrait être peaufinée en fonction des utilisations et d’autres méthodes axées sur les compétences et centres d’intérêts. Bob emploi n’intègre pas encore les recommandations de formations.

Cabaret ou cirque ?

Pour chaque domaine auquel Bob emploi me suggère de m’intéresser après avoir mouliné les données de mon profil, une fiche présente une moyenne du salaire annuel, un pourcentage d’évolution des offres et un laps de temps moyen de retour à l’emploi.

C’est alléchant : je devrais pouvoir trouver du travail dans la communication sous les trois mois, dans l’écriture en cinq mois, ou encore dans la présentation de spectacles et d’émissions (retour à l’emploi : 2 mois).

 

 

 

Capture de Bob emploi

 

Capture de Bob emploi
 

Je clique et je découvre que je peux songer à bosser comme animatrice radio, présentatrice TV, chroniqueuse ou que je peux me recycler comme animatrice de spectacles ou chauffeuse de salle. La liste des structures possibles me donne envie : station de radio, chaîne de télé, parc de loisirs, cabaret ou cirque. 

 

 

Guillaume Canet dans le film

Guillaume Canet dans le film « Mon idole »

 

 

Source : http://rue89.nouvelobs.com

 

 

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 18:11

 

 

Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

Contre les clichés

 

Impôts, fraude, assistanat, vote réac : ces préjugés sur les pauvres qui ne supportent pas l’épreuve des faits

 

par

 

 

 

 

 

Alors que la campagne présidentielle démarre, les discours anti-pauvres et anti-immigrés font plus que jamais recette. Fraude aux allocations, faible participation à l’impôt, violences conjugales, natalité excessive, oisiveté, pollution... A en croire les colporteurs de ces préjugés, ceux qui possèdent le moins seraient responsables de tous les maux qui frappent la société. Sauf que... faits, chiffres et études battent en brèche ces faux arguments, qui nous détournent des vraies responsabilités. L’association ATD quart monde a récemment publié un ouvrage intitulé « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté ». Basta ! s’en est inspiré, pour rappeler quelques évidences... trop souvent oubliées.

Qui est pauvre en France, en 2016 ? Il y a la pauvreté monétaire, facile à mesurer quantitativement. Le seuil de pauvreté fixé par l’Insee à 60% du revenu médian – les personnes percevant un revenu inférieur à 1 000 euros par mois – concerne 8,6 millions de personnes. Près de 5 millions d’entre elles touchent moins de 840 euros mensuels. Mais la pauvreté ne se limite pas à la faiblesse des revenus disponibles. Être en situation précaire, c’est aussi cumuler plusieurs insécurités : celle de l’emploi et du logement, la possibilité de se nourrir convenablement,d’assurer ses obligations familiales, de se chauffer correctement... Ces aspects sont plus complexes à estimer quantitativement.

Quelle que soit la manière dont on la mesure, la pauvreté et les personnes qui les subissent font l’objet de bien des clichés, en particulier lors des campagnes électorales. La « pauvrophobie » s’installe, sous diverses formes : de la culpabilisation des chômeurs qui se complairaient dans l’assistanat sur le dos de ceux qui travaillent, aux arrêtés anti-mendicité édictés par plusieurs villes, jusqu’aux incendies volontaires qui visent des centres d’hébergement. Non contents de frauder et de ne pas payer d’impôts, les pauvres seraient en plus davantage réactionnaires et racistes que les autres, explique-t-on à chaque nouvelle élection surprise.

« Qui aime vivre en étant traité "d’assisté", de "cas social" ? Qui souhaite connaître la honte de pousser la porte d’un service social ou d’une association caritative pour une aide, quand on doit nourrir ses enfants ? », interpelle Marie-France Zimmer, militante de d’ATD Quart-Monde, association qui compte 18 000 adhérents et qui vient d’éditer l’ouvrage « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté ». Basta ! s’est inspiré de cet ouvrage pour battre en brèche quelques-uns de ces préjugés, parmi les plus répandus.

 

Préjugé n°1 : les pauvres pourraient travailler s’ils le voulaient

Près des deux tiers des Français seraient convaincus que « si l’on veut travailler, on trouve » [1]. Comme plusieurs ministres d’ailleurs : l’ancien ministre du Travail François Rebsamen et Myriam El Khomri qui lui a succédé ont déclaré que plusieurs centaines de milliers de postes – 400 000 pour le premier, 300 000 pour la seconde – étaient « abandonnés » chaque année faute de candidats [2].

« Ce qui freine la reprise d’emploi, c’est le manque de moyens de transport, de formations adaptées, de modes de garde accessibles pour les enfants, les problèmes de santé et surtout le manque d’emplois décents et suffisamment rémunérés », explique Jean-Christophe Sarrot, co-auteur de l’ouvrage publié par ATD quart monde. Les personnes pauvres sont aussi victimes de discrimination à l’embauche : à qualification égale, un français perçu comme étant « d’origine immigré », postulant pour un emploi, a cinq fois moins de chances qu’un autre d’obtenir un entretien [3]. Une personne qui fait apparaître sur son CV un emploi en insertion ou un foyer d’hébergement comme domicile a également moins de chance de décrocher un rendez-vous. Par ailleurs, entre 2007 et 2011, un demi million de personnes ont renoncé à un poste en raison de problèmes de logement et du surcoût de la mobilité exigée. Il y a enfin des offres d’emploi farfelues : par exemple une heure de ménage par semaine, en pleine campagne, le dimanche.

 

Préjugé n°2 : les pauvres ne paient pas d’impôts

Combien de fois entend-on que la moitié des Français ne paient pas l’impôt sur les revenus, tandis que les classes moyennes aisées seraient « matraquées » par le fisc ? Oui, les personnes en situation de pauvreté « échappent » à l’impôt sur le revenu. Elles paient cependant comme tout le monde le principal impôt, la TVA perçue sur tous les produits et service qu’elles achètent, qui constituent 50% des recettes fiscales de l’État. Les personnes célibataires qui gagnent plus de 10 700 euros par an – soit plus de 892 euros par mois – paient aussi la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Ces deux impôts contribuent au financement de la sécurité sociale.

Résultat : les 10% de la population française qui ont les revenus les plus bas paient en moyenne 40 % d’impôts – le taux moyen d’imposition – quand les 0,1% les plus riches en paient environ 35%. Si « matraquage fiscal » il y a, ce sont les pauvres qui le subissent. Comment s’explique cette inégalité flagrante ? Même avec des revenus mensuels d’environ 1 000 euros, une personne va contribuer aux cotisations sociales, aux impôts sur la consommation, à l’impôt sur le revenu, qui mobilisent une proportion beaucoup plus grande de ses maigres revenus que les 0,1% les plus aisés qui touchent plus de 250 000 euros par an. Et ces données ne prennent pas en compte les niches fiscales, grâce auxquelles une partie des plus hauts revenus diminue encore davantage leur taux d’imposition.

 

Préjugé n°3 : les pauvres touchent des aides indûment ou fraudent massivement

Si elle est bien réelle, la fraude aux prestations sociales est très faible par rapport aux autres types de fraudes, notamment la fraude fiscale. En 2016, la fraude au RSA a coûté 100 millions d’euros à l’État, soit 30 fois moins que la fraude fiscale qui a a amputé le budget de la France de plus de trois milliards d’euros. Et 168 fois moins que la fraude patronale aux cotisations sociales, estimée par la Cour des comptes à 16,8 milliards en 2012 (lire ici). La fraude douanière coûte, elle, plus de 400 millions d’euros.

Reste la question des fraudes aux prestations familiales, estimée à un milliard d’euros. « En face du milliard d’euros de fraudes estimées aux prestations familiales, alignons les montants estimés des non-recours à ces mêmes prestations, propose Jean-Christophe Sarrot : 5,3 milliards pour le RSA, 4,7 milliards pour les prestations familiales et le logement, 828 millions pour l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), soit, au total, environ 11 milliards « économisés » chaque année par l’État. » La complexité des démarches et leur dématérialisation croissante, la volonté de ne pas dépendre de l’aide publique, le manque d’information, le souhait de ne pas être contrôlé ou la crainte de la stigmatisation expliquent cette proportion importante de personnes qui renoncent aux aux aides sociales auxquelles elles ont pourtant droit. En 2015, la Caisse nationale d’allocations familiales a détecté 40 000 fraudes, pour un montant total avoisinant 250 millions d’euros (soit 6250 euros par fraude avérée).

 

Préjugé n°4 : les pauvres profitent des logements HLM et du RSA

65 % des familles vivant dans la pauvreté sont logées dans le parc privé, le plus souvent dans des situations de logement dégradé et surpeuplé. Cette situation n’est pas prête de s’inverser, vu le coût sans cesse croissant des logements HLM : la part du loyer et des charges sur les revenus des locataires HLM est passé de 16% en 1984 à 23% en 2011. Résultat : les bailleurs sociaux accueillent de plus en plus de classes moyennes.

 

 

« À l’opposé de ce que pensent les trois quarts des Français, on ne peut pas gagner plus avec le RSA qu’avec le Smic », insiste Jean-Christophe Sarrot. Le montant du Smic net mensuel est de 1 144 euros en 2016, celui du RSA est de 525 euros (461 euros en cas d’aide au logement). Un couple avec deux enfants de moins de 14 ans et percevant chacun le RSA ainsi qu’une aide au logement vit avec 1 523 euros par mois. S’ils travaillaient chacun payé au Smic, ils gagneraient 2 211 euros par mois, soit une augmentation de 45%.

Les pauvres feraient-ils alors des enfants pour s’enrichir ? Le taux de fécondité des familles ouvrières françaises est à peine plus élevé que celui des familles cadres : 2,3 enfants contre 2,2 enfants ! On estime que les aides sociales et fiscales couvrent à peine un tiers des dépenses liées à un enfant pour les familles les moins fortunées [4].

 

Préjugé n°5 : les pauvres se désintéressent de la politique ou votent FN

En 2012, 67% des personnes les plus précaires disaient avoir de très fortes intentions de voter au scrutin présidentiel. « C’est moins que pour les personnes plus favorisées, mais cela montre que le lien avec la politique résiste à l’insécurité économique, à l’isolement social et à la stigmatisation rencontrés par les personnes en précarité, alors même que les débats politiques abordent peu, en général, les questions qui les concernent directement, voire les stigmatisent » , remarque Jean-Christophe Sarrot.

Lors de la dernière élection présidentielle, Marine Le Pen a doublé son score chez les électeurs précaires (20 %) par rapport aux plus favorisés (11 %). Mais, plus que les catégories les plus appauvries, c’est davantage les classes moyennes inférieures menacées de déclassement : ouvriers, employés, voire petits patrons. Bref, ceux qui ont un petit patrimoine, possèdent parfois leur logement, ont un statut social et craignent de le perdre. « Paradoxalement, ce ne sont pas les plus pauvres qui votent FN, éclaire le démographe Hervé Le Bras. Ils sont plutôt abstentionnistes ou ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Les chômeurs, par exemple, ne sont pas plus frontistes que le reste de la population. Plus que la condition sociale ou la profession, ce qui regroupe les électeurs de ce parti, c’est plutôt le sentiment de ne pas s’en sortir face à la crise, et de ne pas avoir d’avenir [5]. »

 

Préjugé n°6 : les pauvres polluent et se foutent de l’écologie

Le bilan carbone – émissions de gaz à effet de serre par an généré par le mode de transport, d’alimentation et d’habitat – d’un cadre supérieur est de 8 580 kg de CO2. Celui d’un ouvrier est de 6 828 kg. Il pollue donc 20% de moins qu’un cadre (la moyenne est de 7 388 kg de CO2 pour l’ensemble de la population) [6]. « On peut imaginer sans grand risque d’erreur que les personnes confrontées au chômage et à la précarité polluent encore moins que les ouvriers », relève Jean-Christophe Sarrot. Au quotidien, les familles en précarité mettent en œuvre des pratiques dévalorisées par notre société de consommation et qui peuvent soutenir la transition écologique : faire durer les objets, les remettre en état et les réutiliser, prêter et s’entraider, économiser l’énergie. »

S’ils génèrent moins de pollution, les pauvres en subissent en revanche les conséquences, plus encore que le reste de la population. « À Paris, ce sont les familles précaires qui souffrent le plus des pics de pollution, parce qu’elles habitent dans des endroits exposés, par exemple à proximité du périphérique et qu’elles ont peu de moyens de s’y soustraire, n’ayant pas de quoi partir en vacances ou en week-ends. » Les bénéficiaires de la CMU souffrent d’ailleurs plus de maladies respiratoires chroniques que le reste de la population (57 pour 1 000 contre 35 pour 1 000). Et aux États-Unis, l’industrie du gaz de schiste est accusée de venir « mettre ses déchets chez les Noirs et les pauvres ».

 

 

Préjugé n°7 : les pauvres ne savent pas gérer leur budget

Les pauvres sombreraient dans le consumérisme et dépenseraient à tout va, en se surendettant pour un écran plat ou un smartphone. « La diffusion des téléphones portables et des écrans plats s’est tellement répandue qu’ils ne sont plus vraiment un signe d’opulence, avance Jean-Christophe Sarrot. Et comme le rappelle Joseph Stiglitz (ancien économiste en chef de la banque mondiale et prix Nobel d’économie en 2001, ndlr) dans son ouvrage sur les inégalités, ce n’est pas en vendant leur télé que les personnes pauvres vont pouvoir se payer durablement à manger, se soigner ou financer les études de leurs enfants [7] ! » Le fait de ne pas pouvoir manger de la viande régulièrement serait un indicateur de pauvreté plus « fiable ». Selon Eurostat, en 2015 en France, 7,3 % de la population était dans l’impossibilité de manger de la viande au moins un jour sur deux. C’est l’un des taux les plus élevés d’Europe (7,5% en Allemagne, 2,6 % en Espagne, 1,7% au Danemark).

« En matière de gestion financière, les personnes en précarité déploient bien souvent un grand savoir-faire », souligne Jean-Christophe Sarrot. « Je tiens un cahier où j’écris tout ce que je dépense, témoigne une mère de famille. Je mets la date, la nature de l’achat, le prix et je fais le solde. Je fais des choix, le premier choix c’est pour mon fils quand il veut et que je peux [8]. » « Le réseau Crésus, qui gère les dossiers de surendettement, nous rappelle que l’incapacité à gérer un budget familial touche toutes les couches de la société », ajoute Jean-Christophe Sarrot.

 

Préjugé n°8 : les pauvres frappent leurs femmes et maltraitent leurs enfants, par ailleurs plus réceptifs à la propagande islamiste

La maltraitance des enfants existe dans tous les milieux sociaux. Si les familles défavorisées sont souvent sur-représentées dans les statistiques, c’est parce qu’elles sont plus observées que les autres par les services sociaux. Il est plus facile pour les familles aisées d’éviter les investigations. Il en va de même pour les violences faites aux femmes. Plus facilement dans le collimateur de la Justice et des services sociaux, les hommes violents des milieux pauvres sont plus souvent repérés. Les plus riches, que l’on soupçonne moins, ont en plus les moyens de s’entourer d’un réseau de soutien et se payer de bons avocats.

« Des jeunes de tous milieux et de toutes convictions religieuses sont touchés par la propagande de l’État islamique, note par ailleurs Jean-Christophe Sarrot, y compris dans les classes moyennes et supérieures [9]. » « Il n’y a pas de profil type pour ceux qui partent en Syrie, hormis leur jeunesse, rappelle de son côté l’anthropologue Alain Bertho que Basta ! avait interviewé peu après les attentats de Paris, en novembre 2015 (Voir l’entretien ici). Un tiers environ sont des convertis à l’islam ; il y a des jeunes issus des cités, qui ressentent la stigmatisation depuis des années ; d’autres ont un métier et une famille ; certains ne fréquentaient pas les mosquées mais leurs ordinateurs. »

 

Préjugé n°9 : tout le monde peut se retrouver à la rue, faire la manche peut rapporter gros

Les trois quarts des personnes sans domicile fixe sont passées par des foyers ou ont été placées en famille d’accueil au cours de leur enfance. Si elles ont été retirées à leurs parents, c’est qu’elles ont souvent été victimes de violences graves. La moitié d’entre elles ont été marquées par la maladie ou le décès d’au moins un de leurs parents avant l’âge de 18 ans, soit trois fois plus que le reste population. Un tiers des personnes à la rue ont connu des difficultés économiques avant l’âge de 18 ans, taux là encore trois fois plus élevé que chez les personnes occupant un logement ordinaire.

 

 

 

Même si la peur de se retrouver seul et sans domicile est très répandue parmi celles et ceux qui se sentent victimes de déclassement, « le risque est en réalité très faible pour celui ou celle qui peut compter sur un réseau social et un métier », éclaire Jean-Christophe Sarrot. Quant à l’idée de se la couler douce en faisant la manche, elle est elle aussi battue en brèche. Une personne qui fait la manche sur un trottoir parisien voit défiler entre 850 et 3 000 personnes par heure, pour un gain quotidien dépassant rarement les 10 ou 30 euros. C’est en moyenne deux fois moins pour les Roms [10].

 

Préjugé n° 10 : l’immigration augmente massivement en France

Entre 1975 et 2013, l’immigration a augmenté de 1,4 point : de 6,6% en 1931, la part de la population immigrée est passée à 7,4% en 1975, pour arriver à 8,8 % en 2013. Nous sommes très loin des 23 % qu’imagine une partie des Français [11]. Et contrairement à ce qu’affirme le maire de Béziers, Robert Ménard, qui promet une invasion de syriens à ses concitoyens, la France accueille très peu de réfugiés. Entre 2011 et 2015, seulement 10 000 syriens ont obtenu les statut de réfugiés en France, soit 2 000 en moyenne par an, alors que l’Allemagne en a accueilli plus d’un million rien qu’en 2015.

La France n’attire guère. En septembre 2015, sur les 1 000 réfugiés arrivés en Allemagne que l’on proposait d’accueillir, seuls 600 ont accepté. « Beaucoup savent qu’ils ne sont pas attendus à bras ouverts : en 2014, la France a rejeté 83 % des demandes d’asile, bien plus que ses voisins européens », remarque Jean-Christophe Sarrot. Soumis à des démarches complexes et parfois opaques, sans droit de travailler – en Allemagne, les demandeurs d’asile peuvent travailler au bout de trois mois – sans autre aide que la faible allocation pour demandeur d’asile (de 200 à 340 euros par mois) et l’aide médicale d’État, la plupart d’entre eux sont condamnés à vivre dans une grande précarité [12].

 

 

Préjugé n°11 : les étrangers sont attirés par notre protection sociale et ils nous coûtent cher

Les conditions d’accès à notre protection sociale sont restrictives. Pour prétendre au RSA par exemple, les personnes issues d’un pays non membre de l’Union européenne doivent être titulaires depuis au moins cinq ans d’un titre de séjour les autorisant à travailler. Les conditions d’obtention du minimum vieillesse sont elles-aussi contraignantes : une personne de nationalité étrangère doit, soit détenir depuis 10 ans un titre de séjour l’autorisant à travailler, soit être réfugiée, apatride, ou ancien combattant, soit être ressortissante d’un État membre de l’Espace économique européen ou suisse. Il faut également résider régulièrement en France. Personne ne peut donc débarquer en France et toucher le minimum vieillesse ou le RSA du jour au lendemain.

Selon Médecin du monde, qui prend en charge des réfugiés partout en Europe, seulement 2,3% des migrants interrogés citent la santé personnelle comme motif de migration, loin derrière les raisons économiques (48,1%), politiques, ethniques, religieuses ou d’orientation sexuelle (23,7%) [13]. Les personnes qui quittent leur pays et rejoignent l’Europe au péril de leur vie veulent avant tout éviter d’être tuées et trouver un travail. « La plupart des migrants se trouvent dans un état de santé normal à leur arrivée, (...) ce sont surtout les conditions d’accueil qui leur sont faites ici qui, au fil des mois, provoquent chez eux des maladies », précise Médecins du monde.

Les immigrés, quand ils sont correctement accueillis, apportent une diversité culturelle et professionnelle qui favorise l’économie des pays d’accueil. Mais ils créent en plus de la richesse et de l’emploi, car ils sont aussi consommateurs, cotisants et contribuables (TVA et autres impôts). Ces contributions compensent, parfois largement, les coûts (santé, éducation, chômage) liés à la prise en charge des personnes immigrées. Un comparatif établi en 2005 montre que cette année là l’immigration a rapporté plus de 72 milliards d’euros à la France via les cotisations et impôts, et coûté environ 68 milliards d’euros, soit un solde positif de 4 milliards d’euros [14]. Selon l’organisation internationale de coopération et de développement économiques (OCDE), il faudrait mieux intégrer les immigrés au marché du travail, car c’est la voie principale par laquelle ils contribuent aux ressources fiscales de leurs pays d’accueil.

Nolwenn Weiler

Dessins : Rodho

Notes

[1CREDOC, Enquête « Conditions de vie et Aspirations », 2014

[2En 2014, François Rebsamen avait repris les chiffres avancés par le Medef. En septembre, Myriam El Khomri avait évalué ce nombre à 300 000, comme Manuel Valls.

[3Enquête "Testing" sur CV, Adia/Paris 1 Observatoire des discriminations, cité par Alec Hargreaves dans Vers la guerre des identités ?, éd. La Découverte.

[4Travaux de l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale (ONPES) et étude de l’Insee « Les dispositifs sociaux et fiscaux en faveur des familles : quelle compensation du coût des enfants ? », Insee, Économie et statistique, octobre 2015.

[5Interview d’Hervé Le Bras, Libération, décembre 2015.

[6Chiffres calculés sur les trois secteurs suivants : transports, logements, alimentation. Étude réalisée en 2011 par l’observatoire du bilan carbone des ménages.

[7Joseph Stiglitz, Le Prix de l’inégalité, Paris, Les Liens qui libèrent, 2012.

[8Témoignage recueilli par ATD Quart Monde, rapport annuel 2011.

[9Voir les documents du Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI) et le rapport intitulé La déradicalisation, outil de lutte contre le terrorisme

[10Pour les chiffres sur la mendicité, voir « Les mendicités à Paris et leurs publics », mai 2011, Centre d’étude et de recherche sur la philanthropie.

[11Sondage réalisé en 2011.

[12L’aide médicale d’État (AME) est un dispositif permettant aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d’un accès aux soins.

[13Données recueillies en 2013 au cours de 29 400 consultations dans vingt-cinq villes de huit pays européens. Voir « L’accès aux soins des plus précaires dans une Europe en crise sociale », Médecins du monde, mai 2014.

[14Voir Xavier Chojnicki et Lionel Ragot, L’immigration coûte cher à la France. Qu’en pensent les économistes ?, Paris, Les Echos Editions/Eyrolles, 2012. Voir également cet article du site d’information Regards.fr.

 

 

 

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Source : http://www.bastamag.net

 

 

 

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 18:01

 

Source : https://gard.demosphere.eu

 

 

jeudi 17 novembre 2016 à 19h

Et si on travaillait moins pour travailler tous ? - COLLECTIF ROOSEVELT ET ATTAC

 

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 00:17

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yannis Youlountas

3 h

 

Comme je suis en train de filmer, caméra en main, je vous transmets ces photos de mes camarades d'Insurrection News, pour répondre à une journaliste et réalisatrice grecque qui vient de contredire mes dires en racontant sur une liste de mails : "Rectificatif [par rapport aux propos de Yannis], je suis sur place, à Athènes, le climat est calme".

"LE CLIMAT EST CALME" À ATHÈNES ? LA BONNE BLAGUE !

Suite à quoi, cette personne a donné le nombre de manifestants par cortège diffusé par... l'AFP ! Toutes celles et ceux qui ont manifesté au moins une fois en France savent parfaitement ce que ça veut dire : il faut multiplier par deux, trois, voire plus, pour connaître le nombre réel de manifestants par cortège. Ce soir, la manif du PAME-KKE-LAE-etc. a largement atteint les 10 000 manifestants (certains parlent de 20 000, mais je pense un petit peu moins), et celle des anars et anti-autoritaires a dépassé les 5000.

Bon, je retourne à la réalité, loin du journalisme en pantoufles dont les yeux sont rivés sur les chiffres du ministère de la police et de l'AFP.

Y.Y

 

 

Source : https://www.facebook.com/yyoulountas?fref=hovercard

 

 

 

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16 novembre 2016 3 16 /11 /novembre /2016 00:06

 

Source : https://gazettedebout.fr/2016/11/12/accaparement-des-richesses/

 

 

 

De l’accaparement des richesses

Pour prendre conscience de ce qui fait barrage à notre libération et à la suppression de la misère, il faut savoir repérer les chaînes de la servitude. La misère s’est accrue alors que le nombre de millionnaires et leur fortune ont augmenté. Les maux de la plupart de nos sociétés trouvent leur source dans le désir d’accaparement des richesses générées par le travail d’individus de plus en plus malmenés (la réduction des effectifs dans les secteurs public et privé engendre une surcharge de travail). Des êtres humains sont éjectés d’un système qui profite surtout à des privilégiés, lesquels s’emparent des richesses produites par d’autres; c’est ainsi que le nombre de personnes sans domicile fixe augmente fortement.

La très large majorité des médias appartient à une douzaine de milliardaires ; or, celui qui tient la bride de l’information influence le public dans le sens de ses intérêts. Les propriétaires privés de médias cherchent à contrôler les journalistes. Les campagnes électorales utilisent des militants bénévoles, mais dès lors que les candidats sont élus et les ministres nommés, voici que les cabinets ministériels se trouvent composés de conseillers rémunérés qui, eux, ne sont élus par personne et sont souvent inconnus des électeurs.
Il y a les dorures du pouvoir, et il y a les parties sombres du pouvoir.
Les maîtres gèrent le tempo médiatique, les espaces publics et la division pour mieux régner sur un peuple qu’ils cherchent à domestiquer comme un troupeau. Si nous les laissons briser la chaîne de l’humanité, alors nous entrons dans leur jeu, et ceux-ci nous asservissent encore davantage dans des parcs. Les jeux des maîtres : les médias, le Monopoly, les skate-parks, etc. Le peuple doit se réveiller. Alors que les parcs à humains se referment sur les esprits, rappelons les paroles suivantes :

« On n’a pas le con d’être aussi droit. » S. Gainsbourg.

« La propagande est à la démocratie ce que la matraque est à la dictature. » N. Chomsky.

« Les hommes naissent libres et égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. » Coluche.

« Qui prête aux riches, prête à rire. » Coluche.

« La responsabilité de chacun implique deux actes : vouloir savoir et oser dire. » Abbé Pierre.

« La politique, c’est savoir à qui on prend du fric pour le donner à qui. » Abbé Pierre.

« Il faut que la voix des hommes sans voix empêche les puissants de dormir. » Abbé Pierre.

« Oui, vous paierez, non par générosité mais par justice ; non parce que vous le voulez bien, mais parce que vous le devez. Nous attendons de votre part un acte d’obéissance à la loi commune, plutôt que le témoignage d’une insultante pitié pour un ordre que vous avez si longtemps traité sans pitié. […] Si le privilégié s’arme pour défendre sa vie, son bien, son honneur, l’homme du Tiers a-t-il moins d’intérêt à conserver sa vie, son bien, n’est-il pas aussi sensible à son honneur ? » E.-J. Sieyès.

« Priver une portion du peuple des avantages sociaux, c’est légitimer son mécontentement, c’est justifier ses plaintes ; tous les membres de la famille politique doivent être jugés par les mêmes lois, exercer les mêmes droits, remplir les mêmes devoirs. » H. J.-B. Grégoire.

« Je ferais aimablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n’est pas moi qui ai commencé. » Coluche.

La richesse en (gros) chiffres

En 2013, la richesse cumulée des 500 personnes les plus fortunées de France n’avait jamais été aussi élevée depuis 1996. Elle a quadruplé en une décennie. Elle compte pour 10 % du patrimoine financier des Français ; autrement dit, un dixième de la richesse des Français se trouve entre les mains d’un cent millième de la population. La fortune des 10 premières de ces 500 personnes a augmenté de 30 milliards entre 2012 et 2013.

Entre 2013 et 2014, la fortune cumulée des 10 premiers du classement des 500 a encore augmenté : elle a été multipliée par plus de 7.

En 2016, l’ensemble de ces 500 Français les plus riches cumule une fortune de 456 milliards d’euros et pèse ainsi plus lourd que le budget de l’État, avec ses 373 milliards. Indicateur d’un « ça va mieux » pour les fortunes moyennes : la fortune du 500ème a fortement augmenté cette année (+20 %) et dépasse désormais les 100 millions d’euros. En 1996, pour entrer dans ce classement des 500, il fallait compter 14 millions. Ce chiffre a donc été multiplié par 7 en 20 ans.

L’actuel patron du MEDEF, Pierre Gattaz, est la 166ème fortune de France avec 400 millions d’euros. Beaucoup de fortunés sont des héritiers, comme monsieur Gattaz ou ses prédécesseurs à la tête du MEDEF (Parisot, Seillière). Ainsi 9 des 12 premières fortunes du classement sont des héritiers (Bettencourt, Arnault, Mulliez, Hermès, Dassault, les frères Wertheimer, Pinault, Bolloré et Perrodo).

Les Français les plus riches ne connaissent pas la crise.

 

Sources

Valérie

 

 

 

Source : https://gazettedebout.fr/2016/11/12/accaparement-des-richesses/

 

 

 

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 21:54

 

 

Source : http://www.autogestion.asso.fr/?p=6388

 

Habitat coopératif, économique et bioclimatique : quand le rêve s’apprête à devenir réalité

 

Depuis neuf mois, Nora et Benoît, jeune couple de 28 et 34 ans, participent aux travaux de cette SAS (Société par actions simplifiée) coopérative dont les statuts juridiques ont été déposés le 31 mars (voir leur site). Benoît est travailleur intérimaire dans la restauration. Nora, graphiste, est au chômage et impliquée dans un collectif artistique. Si tout se passe comme prévu, dès cette rentrée de septembre, Mas Coop sera officiellement propriétaire d’un grand terrain de 11 000 m2, comprenant une vaste demeure de 600 m2. A laquelle devraient s’ajouter début 2018, onze appartements allant du T2 au T5.

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8 euros de loyer par m2

S’ils vont au bout de l’aventure à Beaumont, Benoît et Nora devraient y intégrer un T3 avec mezzanine. Un appartement privatif d’une surface avoisinant les 80 m2 et l’accès au vaste parc et au bâtiment collectif pour environ 650 euros de « redevance » mensuelle. La redevance, somme versée chaque mois à la coopérative par tous les habitants, cumule les frais de fonctionnement de la coopérative, les intérêts à la banque et le remboursement du capital. Au final, le tout ne doit pas excéder un coût de 8 euros du m2 par foyer et par mois.

A Beaumont-sur-Lèze, en juin 2016, le prix immobilier moyen au m2 est estimé à 1 790 euros. A Toulouse, 2 500 euros. « Nous n’avons pas trop les moyens d’acheter un grand appartement et nous n’avons pas envie de nous mettre la corde au cou pour trente ans… Alors, bien sûr, l’intérêt économique est déterminant, assure Benoît, mais pas seulement. Pour nous, ce projet permet de croiser nos possibilités économiques et nos aspirations de vie. » Nora développe : « Apprendre à vivre ensemble dans un lieu commun, défendre l’idée d’une organisation alternative, lutter contre la spéculation immobilière… et puis, avoir un lieu de vie qui ressemble à nos lieux de vacances, ça nous plaît ! »

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Solidarité financière, entraide et partage des tâches collectives

A l’origine de Mas Coop, il y a Cécile, Ahmed et leurs deux filles, venus de Seine-et-Marne ; Stéphanie, Eric, leur fils et leur fille, du Sud-Ouest ; et Raymond, belge et pyrénéen. Tous ont convergé au début des années 2010, via lassociation Alter-Habitat Midi-Pyrénées, sur une initiative du même type dans le Gers. Dont ils ont fini par s’éloigner pour monter leur propre projet d’habitat participatif. « A L’Isle Jourdain, c’était parti sur la voie de l’autoconstruction, ce qui ne nous dérange pas en soi mais n’est pas central dans notre démarche. Nous, nous voulions une copropriété d’habitants qui permette de bloquer la spéculation », explique Cécile, 42 ans, présidente de la coopérative. Isabelle, qui travaille à Airbus, a vite rejoint le projet.

Les parts sociales de Mas Coop, 500 euros l’unité, sont divisées en trois catégories : A, pour les coopérateurs habitants ; B, pour les coopérateurs non-habitants ; et C, ne donnant pas de droit de vote, équivalant à une forme d’épargne solidaire. Un système de financement solidaire où personne n’est lésé : celui qui quitte la structure reprend ses parts. Au final, la coopérative assumera un budget global (emprunt compris) de 2 millions d’euros, dont 700 000 pour l’achat du terrain et du bâtiment.

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Quatre des onze appartements sont déjà pris et quatre autres préemptés ; restent deux T2 et un T3. « La cooptation se fait plus ou moins naturellement, explique Eric, 35 ans, professeur des écoles dans le village voisin. Les gens intéressés viennent à nos réunions de travail, ils prennent connaissance de nos valeurs, de notre fonctionnement : la solidarité financière, l’entraide au quotidien, le partage des tâches collectives et puis ils reviennent… ou pas. Un des critères qui ne trompe pas sur l’engagement, c’est la participation régulière. »

 

« Notre projet est un acte politique »

Les statuts juridiques de la coopérative sont déposés, la commande architecturale est réalisée. Pour autant, il reste des places à occuper. Les coopérateurs de Mas Coop ouvrent leurs réunions de travail à qui veut y participer et organisent chaque mois une soirée « accueil du 13 », en mode auberge espagnole, où chacun peut venir s’informer sur le projet. Dimanche 28 mai, ils recevaient le public dans le cadre des journées « portes ouvertes européennes » de l’habitat participatif.

 

 

 

« Notre projet est un acte politique, assume Eric. Au sens où nous entendons bien montrer et démontrer que d’autres formes d’habitat, d’organisation collective et de consommation sont possibles dans notre société. » Et cela en s’impliquant pleinement dans la vie locale : « C’est une des valeurs portée par le projet », résume Stéphanie, 35 ans, compagne d’Eric et également professeure des écoles dans un village du coin. Les enfants de Mas Coop sont inscrits à l’école du village et au collège le plus proche. Les coopérateurs adhèrent à deux AMAP, ils réfléchissent à un projet de reprise d’une épicerie du village pour en faire un lieu associatif…

 

Autosuffisance énergétique

En interne, ces aspirations au lien social et à la solidarité locale sont censées s’incarner dans le grand bâtiment voué à devenir l’espace de vie de la communauté coopérative : une buanderie commune, un atelier de bricolage, une salle de musique, et une salle de jeu pour les enfants y sont envisagés. En plus des trois chambres d’amis et des quelques chambres d’hôtes, pensées aussi comme des espaces pour promouvoir, expliquer et défendre la démarche coopérative.

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Une démarche dans laquelle la dimension écologique a naturellement trouvé sa place. « Tous les logements seront bioclimatiques, explique Raymond, 74 ans. De grandes ouvertures au sud pour emmagasiner la lumière et la chaleur du soleil, et une isolation parfaite, y compris phonique. Nous avons dépensé pas mal d’argent auprès d’un bureau d’études thermiques pour cela. » Une seule chaudière à granulés suffira à alimenter les radiateurs de tous les logements et les toits seront équipés de panneaux photovoltaïques. « On ne va pas produire notre propre – petite — consommation d’électricité mais on va l’acheter à un producteur et revendre l’énergie de nos panneaux solaires à EDF. » Une « opération zéro » qui devrait permettre à chaque foyer de bénéficier d’une subvention de 15 000 euros de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Mas Coop va également utiliser le récupérateur d’eau de pluie installé par l’ancien propriétaire — qui avait aussi eu la bonne idée de façonner une jolie petite piscine à l’intérieur de la maison.

 

« Me retrouver dans un tel projet, ça m’empêche de vieillir »

Très satisfait de l’aspect écolo du projet, Raymond, retraité, ingénieur de formation, ex-boulanger bio et veuf depuis 7 ans, se félicite aussi de sa dimension intergénérationnelle : « C’est un atout essentiel de l’habitat participatif. Me retrouver dans un tel projet, ça m’empêche de vieillir. Ici nous sommes en projection permanente, donc nous restons connectés de très près à la vie… » Pour l’instant, c’est lui qui, le matin, conduit les enfants à l’école. « Ce qui me plaît vraiment dans ce projet, assure Nora, 46 ans de moins que Raymond, c’est la diversité des coopérateurs, on arrive quasiment à recréer un petit échantillon de la société. »

« L’intérêt, aussi, d’une forme coopérative, c’est de ne pas être dans l’entre-soi », confirme Ahmed qui travaille dans l’informatique. De fait, dans le groupe, la diversité des trajectoires et des parcours est réelle. Mais le socle de « valeurs » est commun : quand a été évoquée la possibilité de réserver une ou deux chambres à des réfugiés syriens, « il n’a pas fallu faire dix tours de table pour tomber d’accord », se félicite Cécile.

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Le reflet d’une société en mouvement

Ce dimanche, ils évoquent un récent rendez-vous bien garni en petits fours où deux d’entre-eux sont allés « se montrer à la banquière ». On y discute aussi des relations avec le bailleur qui va gérer les opérateurs du bâtiment, des derniers conseils d’Habicoop 1, une structure fédérée qui les accompagne à toutes les étapes.

Attendant « encore un peu » avant de s’engager totalement dans le projet, Benoît et Nora ont pour l’instant seulement acquis des parts de type B. Mais ils sont très impliqués. « C’est quelque chose qui est hyper présent dans notre quotidien, explique Nora. On est chacun dans une commission, qui sont les véritables espaces de production avant les restitutions au collectif lors des réunion de travail tous les quinze jours. »

Sur les vitres de la pièce, quelques affichettes donnent les modes de communication gestuels très en vogue à Nuit Debout. Depuis le début du mouvement contre la loi travail, celles et ceux qui le peuvent vont aux manifs sur Toulouse. En essayant, quand c’est possible, de faire coïncider ça avec un rendez-vous chez l’un des interlocuteurs du projet.

Photos : Emmanuel Riondé
sauf photo de une : bâtiments écologiques aux Pays-Bas

 

Article original : http://www.bastamag.net/Habitat-cooperatif-economique-et-bioclimatique-quand-le-reve-s-apprete-a

 

 

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 21:26

 

 

Source : https://sympa-sympa.com/creacion-maison/16-facons-geniales-dutiliser-des-palettes-que-tu-ne-connaissais-pas-43660/

 

 

16 Façons géniales d’utiliser des palettes que tu ne connaissais pas

 

 

Le recyclage de matériaux est devenu très populaire dans le monde entier, et le souci pour la protection de l’environnement est devenu la tendance principale dans tous les domaines de la vie. Cette attitude bienveillante envers la planète donne lieu à des idées vraiment géniales de recyclage de vieux objets en nouvelles choses utiles pour la maison.

Chez Sympa-sympa.com nous adorons prouver que la décoration écologique, avec beaucoup de style et bon marché, existe. Et nous t’apportons la preuve en 16 exemples qu’il n’est pas nécessaire d’acheter tout notre mobilier : nous pouvons le faire de nos propres mains.

Cinéma à la maison

C’est un rêve devenu réalité pour les férus du cinéma. Crée une salle de cinéma chez toi en regardant ces instructions.

Berceau lune

Les instructions de la création de ce magnifique berceau sont ici.

Balançoire de luxe

Pour rendre ce miracle possible, regarde ce blog.

«Igloo» pour tes enfants

Pourquoi avons-nous la sensation que les adultes, eux aussi, vont adorer cette idée ?

Rangement pour les outils du jardin

Avec ce magnifique organisateur, tu auras tout à ta portée.

Table basse avec des roulettes

Tu peux faire une belle table basse, très pratique, en suivant ces instructions.

Vestiaire compact

Toutes les filles vont adorer ce vestiaire. Et c’est tellement facile à faire !

Mini bar suspendu

 

 

C’est une excellente solution pour ranger les bouteilles et les verres, pour les vrais connaisseurs.

Coin pique nique

Regarde ici comment créer ce petit bout de paradis pour inviter tes amis.

Lit style «loft»

Ce lit fait avec des palettes sera très à la mode.

Jardin vertical

Trouve cette idée originale pour ton jardin ici.

Coin très confortable pour les enfants

Ce coin accueillant deviendra l’endroit préféré de ton enfant.

Portemanteau

Cette idée toute simple est parfaite pour ceux qui aiment les solutions hors du commun.

Banc en couleurs

Ce banc original donnera une touche spéciale à n’importe quelle pièce.

Lit pour animaux de compagnie

 

 

Excellente idée pour transformer une palette en un lit pour ton animal de compagnie.

Sofa pour le jardin ou la terrasse

Voici une façon simple de faire un super sofa ! Regarde les détails ici.

 

 

 

 

Source : https://sympa-sympa.com/creacion-maison/16-facons-geniales-dutiliser-des-palettes-que-tu-ne-connaissais-pas-43660/

 

 

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 20:47

 

 

http://lareleveetlapeste.fr/wp-content/uploads/2016/11/image-couv-site-098762-1024x683.jpg

 

Source : http://lareleveetlapeste.fr/coca-cola-pille-leau-de-planete-assoiffe-peuples-boycott-simpose/

 

 

Coca-Cola pille l’eau de notre planète et assoiffe des peuples. Le boycott s’impose !

 

 

 

L’invasion du Coca Cola n’impacte pas seulement sur l’obésité. Alors qu’environ 35 % des adultes américains sont obèses et 69 % en surpoids, on pourrait tout simplement s’arrêter là, ou ralentir notre consommation… mais ce ne sont pas les seules conséquences de la marque de sodas.

A force de vouloir s’implanter sur chaque parcelle de la terre, les firmes américaines oublient (ou plutôt ne veulent pas voir) que leur suprématie a des conséquences. Un appel au boycott a été lancé, au nom de la préservation des nappes phréatiques. Coca Cola utilise 300 milliards de litres d’eau pour sa consommation, tous continents confondus. Mais dans certains pays qui sont déjà en pénurie d’eau potable, cette méthode est une provocation.

Coca Cola Company a voulu se racheter une conscience ou plutôt plusieurs, premièrement en arrosant généreusement les associations de santé publique pour redorer leur image, deuxièmement en voulant faire passer l’environnement pour l’une de ses priorité. En effet, dans une publicité visible depuis quelques mois, la firme prétend traiter les eaux usées et les rendre à nouveau propres à la consommation. Tout en continuant de puiser de l’eau pure dans les nappes phréatiques. Pourquoi ne pas faire l’inverse ? Visiblement l’idée était moins glamour.

La conséquence directe de ce prélèvement d’eau potable est la privation des populations. Toutes les maladies, problèmes d’hygiène et infections trouvent leur source dans la mauvaise qualité de l’eau, notamment en Inde où 1,5 million de litres d’eau sont prélevés chaque jour. Avec un chiffre d’affaires qui s’élève à 41 milliards de dollars par an, l’investissement minimum dans la préservation voire la réparation des enjeux environnementaux, aurait été bien accueillie.

Voici ce que demande la campagne de boycott à Coca Cola :

– Plutôt que d’utiliser l’eau des nappes phréatiques et de rejeter des eaux usées traitées, utilisez de l’eau traitée pour votre production.
– Indemnisez les peuples à la juste valeur de votre impact.
– Ne laissez plus personne sans eau potable dans les régions où vous êtes installés et où vous installerez vos nouvelles unités de production et de distribution.
– Financez des réseaux gratuits d’eau potable en collaboration avec les gouvernements.
N’usez plus de pratiques lobbyistes afin d’obtenir des quotas de prélèvement.

Le boycott est une pratique souvent banalisée, ou plutôt, sous-estimée. C’est une pratique difficile, car combien d’entre nous ont la volonté de ne plus céder, de ne plus consommer ? Combien d’entre nous se soucient des coulisses de la consommation ? Les personnes qui lisent cet article appartiennent à un public averti qui sait déjà ce qu’est être responsable. Le problème, ce sont ceux qui ne savent pas. “Savoir, c’est pouvoir”…cette phrase du philosophe londonien Francis Bacon, résumera donc en trois mots la complexité d’un enjeu collectif.

 

 

 

 

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 20:35

 

Source : http://cuisine-et-sante.net

 

 

Il n’est plus indiqué « yaourt » sur les Paniers de Yoplait ! Et l’arnaque ne s’arrête pas là !
 

 

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Les arnaques, les mensonges et les publicités mensongères se font de plus en plus fréquentes. Pour ces industriels véreux, l’argent passe avant la santé des consommateurs… 

En cherchant sur l’emballage, il n’est plus indiqué « yaourt » sur les Paniers de Yoplait. A l’intérieur, le produit n’a rien à voir avec du yaourt et mérite juste l’appellation de : « spécialité laitière à l’arôme artificiel de fruit », écrite en caractère minuscule.

Sur les forums, les consommateurs sont unanimes et s’accordent à dire que le produit s’est dégradé en terme de qualité et il n’est pas le seul d’ailleurs. Les Princes et la Danette font partie du lot.

En effet, la nouvelle recette de Mars appelée Cœur fondant, introduite en 2007 soi-disant « afin de s’adapter aux nouvelles demandes des consommateurs », affiche une perte de 16 % de son poids avec un prix de vente aux consommateurs inchangé.

Un autre exemple frappant, les pizzas de supermarché qui étaient autrefois faites avec du fromage et qui sont maintenant recouvertes de « préparation fromagère ». Imaginez « mama » avec toutes les éprouvettes dans la cuisine.

Les Princes nouvelle génération n’échappent pas à ces évolutions horribles. Ils s’émiettent, ne nourrissent pas, ressemblent à du polystyrène expansé et sont beaucoup plus sucrés. Leurs poids a baissé et les ingrédients qui entrent dans la recette ont changé. Avant l’été 2008, le célèbre paquet de Prince LU pesait 330 g.

À la rentrée, suivante, il ne pesait plus que 300 g, au même prix bien sur !

Le chocolat forme à peine un petit rond à l’intérieur dont le diamètre s’approche de celui d’une pièce de 2 euros.

Sur le paquet, il n’est d’ailleurs plus écrit « Prince au chocolat »… mais au « goût chocolat ».

Jouons un peu avec la taille

Danone a adopté une stratégie assez rusée pour ses crèmes dessert. Lorsque vendus par quatre, les pots de crème vanille ou chocolat pèsent 125 g.

Par contre, vendus par douze ou par seize, ils ne pèsent plus que 115 g. « Réduire les portions, c’est réduire l’impact en termede calories », explique Danone. Une arnaque que nous devons accepter car elle fait du bien pour notre santé. Danone nous évite de manger trop de cochonnerie. Des cochonneries fabriquées par ses soins !

Le pot de Jockey de 1 kg ne pèse plus que 850 g, les 4 petits pots de 100 g ne pèsent plus que 90 g.

 

Les nouvelles crèmes Mont-Blanc soi-disant avec « encore plus de saveur » sont devenues immangeables. Ne reste que du sucre, du colorant et de la farine pour épaissir.

Poisson pané : Sans le poisson ?

Jadis, en ouvrant le paquet on voyant nettement des sortes de lamelles comme dans du vrai poisson. Aujourd’hui seules des raclures de poisson sont agglomérées pour faire ce genre d’aliment.

Les « croquettes » rectangulaires d’autrefois sont remplacées par le format « bâtonnet » permettant de mettre beaucoup plus de panure… et moins de poisson.

Autres « astuces = arnaques » de l’industrie agro-alimentaire
  • Les barres de céréales style Grany flottent dans leur emballage qui, lui, est resté identique.
  • Beaucoup de fromages qui portent le label fromage de chèvre sont en fait fabriqués à partir de lait de vache aromatisé au chèvre.
  • Pour la plupart des marques, l’eau minérale est passée de 1,5 l à 1,25 l, l’eau Saint-Amand est passée à 1 l, la Badoit à 0,75 l.
  • Le sucre en poudre vendu au kilo depuis des décennies est aujourd’hui conditionné dans des sachets en plastique avec un bouchon pour verser le sucre… mais il n’y a plus que 750 g dedans.
  • Il n’y a plus que 16 dosettes de café au lieu de 18 dans les paquets L’Or intense de Carte Noire… mais l’apparence du paquet et le prix sont restés inchangés
Nestlé et les consommateurs dyslexiques

Vous connaissez la dyslexie, un problème qui se répand dans la population où les gens confondent et échangent des lettres. Il faut croire qu’un as du marketing de Nestlé a eu l’idée d’exploiter cette faille.

La tablette Nestlé Noir Dessert passe en 2013 de 250 g à 205 g, un véritable « trompe-l’œil ». Une économie sur le chocolat, et surtout on vous pousse à acheter deux dans la mesure ou les recettes traditionnelles sont faites pour 250 g de chocolat !

Le chocolatier Côte d’Or a fait fort aussi avec les plaquettes de chocolat Noir Orange 70 % de cacao. Un changement a eu lieu en 2014 : l’image (avec l’orange) était toujours la même. Mais le « 70 % » avait disparu. Il faut pratiquement une loupe pour s’apercevoir, dans la liste des ingrédients, qu’il y a juste 56 % de cacao.

Les emballages : des économies qui coûtent cher à l’environnement

Sous prétexte de « garder la fraîcheur » de vos biscuits, la plupart sont désormais rangés par deux sous film plastique.

Sachant que ces sachets sont eux-mêmes dans une barquette en plastique, elle-même dans une boîte en carton, elle-même emballée dans un film plastique… vous remplissez votre poubelle pour huit malheureux biscuits.

Les pots de rillettes Bordeaux Chesnel sont, avec leur fond plusieurs étages, leur double fond, leur couvercle multidimensionnel et leur épaisse couche de gras blanc (saindoux).  On achète un pot qui semble avoir la même taille mais en fait la quantité de rillettes a fondu.

Un lecteur repenti « balance »

« J’ai assumé des responsabilités au niveau direction générale d’une grande marque de produits pour la maison et ces pratiques sont courantes.

Exemple, un produit pour laver la vaisselle à la main se compose essentiellement d’eau, d’un agent nettoyant à base de détergent ou de teepol (le produit actif, qui est le plus cher dans la formule), d’un colorant et d’un parfum associé (le colorant jaune sera associé au citron par exemple, le vert à une senteur pin…).

Pour lancer un nouveau produit, le fabricant va doser largement l’agent qui lave et dégraisse vraiment. Les consommateurs vont trouver génial ce produit qui dégraisse bien. Une fois fidélisé, le fabricant économise sur la formule en diminuant progressivement le détergent.

Les plus vicieux vont jusqu’à introduire un agent moussant qui ne coûte quasiment rien, mais donne à la ménagère l’impression que son produit « marche«  toujours !

Autre truc : autrefois, les flacons ménagers étaient ronds et contenaient un litre. On les aplatit et réduit à 75 cl. Il y a plus de place sur l’étiquette visible (le facing) pour vanter la qualité du nouveau produit ! Plus efficace encore, le flacon de forme« goutte d’eau«  qui donne l’impression visuelle qu’il y a plus de produit dedans, à cause de l’effet loupe.Signalons enfin les paquets de mouchoir carrés, qu’on nous a vendus en nous expliquant que le nouveau format « entrait mieux dans la poche« .Moins encombrant, certes, mais avec 9 mouchoirs au lieu de 12 auparavant, et une taille plus petite qui oblige à les jeter plus vite. »

 

 

 

 

Source : http://cuisine-et-sante.net

 

 

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15 novembre 2016 2 15 /11 /novembre /2016 19:19

 

Source : http://www.lefigaro.fr

 

 

Il cultive des plantes disparues grâce à des graines retrouvées…à Saint-Pétersbourg !

 

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Trois quarts des variétés de fruits, légumes et céréales cultivés ont disparu en cent ans

 

FIGARO DEMAIN - Trois quarts des variétés de fruits, légumes et céréales cultivés ont disparu en cent ans. Pour faire revivre ce patrimoine introuvable en France, des agronomes sont allés piocher des graines dans l'une des plus anciennes banques de graines mondiales. Explications, en partenariat avec France inter.

 

Couverture

Pour retrouver la mémoire végétale, établir une alimentation plus diversifiée et un nouveau modèle économique, des ingénieurs agronomes ont décidé de créer un «jardin connecté» composé de variétés de légumes aujourd'hui introuvables en France. Ce potager d'un nouveau genre est situé sur le site du siège du groupe Seb à Ecully, dans l'agglomération lyonnaise, qui a soutenu financièrement le projet.

»On en a parlé ce matin dans «l'Esprit d'Initiative» d'Emmanuel Moreau sur France Inter

Pour pouvoir mener à bien leur projet, les ingénieurs agronomes ont d'abord recensé les plantes locales. «Sur les dizaines de milliers de fruits et légumes locaux identifiés sur les cent dernières années, nous en avons retrouvé 300», indique Stéphane Crozat, directeur du CRBA, le centre de ressources de botanique appliquée, à l'origine du projet. Dans le monde, les trois quarts des variétés de fruits, légumes et céréales cultivés ont disparu en cent ans.

Et pour cultiver des plantes aujourd'hui introuvables en France, les scientifiques se sont rendus à… Saint-Petersbourg! Dans la deuxième ville de Russie, se trouve en effet l'une des plus anciennes banques de graines mondiales. L'Institut Vavilov de Saint-Pétersbourg renferme 325.000 semences, racines, boutures collectées dans le monde depuis 1894. Le botaniste Nicolaï Vavilov (1887-1943) voulait en effet créer une réserve mondiale de plantes, convaincu que la sécurité alimentaire ne serait assurée que si la diversité biologique était préservée. Il a ainsi dédié sa vie à rechercher des variétés sauvages ou cultivées. Cette banque de graines n'est pas unique mais c'est la plus ancienne, la seule à avoir été créé avant la seconde guerre mondiale et l'utilisation des pesticides. Ainsi, «80% des ressources mondiales se trouvent uniquement dans cet institut, souligne Stéphane Crozat.

Des enjeux environnementaux, alimentaires et économiques

«Nous y avons identifié 270 variétés locales de fruits et légumes disparus», souligne Stéphane Crozat. Parmi ces plantes, se trouve le haricot beurre nain des Monts d'or, le chou quintal d'Auvergne ou l'orge gloire du Velay. L'ingénieur agronome qui a travaillé 5 ans pour le CNRS souhaite «que ces variétés locales soient réappropriées par la population, par les particuliers et les jardiniers mais également les agriculteurs. L'enjeu est évidemment environnemental, avec la culture de plantes anciennes, plus résistantes en cas de choc climatique et préexistantes à l'ère des pesticides. Nous souhaitons également préserver la richesse de notre biodiversité et de notre alimentation: il est prouvé que les variétés anciennes sont meilleures pour notre santé. Nous voulons aussi trouver un nouveau modèle économique dans l'agriculture», souligne Stéphane Crozat.

Pour permettre la culture et la réutilisation de ces légumes disparus, le CRBA propose aux volontaires de leurs donner les graines accompagnées d'une formation. En retour, les jardiniers ou agriculteurs s'engagent à redonner la moitié de leurs récoltes une fois les plantes poussées. Une partie de ces végétaux sera congelée pour être préservée en cas de choc climatique, l'autre partie servira à former d'autres agriculteurs à l'utilisation de ces végétaux. Un moyen de permettre aux gens de se réapproprier ces variétés anciennes et d'assurer une diversification du patrimoine botanique. «Nous avons un accord, le matériel ne peut vendu», tient à souligner Stéphane Crozat.

Ainsi, l'ingénieur vise la création de 15 autres potagers de ce type dans d'autres régions de France pour cultiver d'autres variétés locales. A plus long terme, l'objectif serait de protéger l'intégrité des gènes de ces plantes en les inscrivant au patrimoine naturel, au même titre qu'un bien commun, souligne le directeur du centre de ressources de botanique. L'idée est que les pays et les agriculteurs puissent moins dépendre des grands semenciers et assurer leur propre sécurité et autonomie alimentaire.

 

» Découvrez les acteurs et initiatives du changement sur Figaro Demain

 

 

 

 

Source : http://www.lefigaro.fr

 

 

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