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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 21:55

 

 

lemonde.fr

 

Fukushima : radioactivité record près de l'océan

Le Monde.fr avec AFP | 17.10.2013 à 04h04 • Mis à jour le 17.10.2013 à 10h01

 
 

 

 

Le gouverneur de Fukushima inspecte les réservoirs d'eau dans la centrale de Fukushima, le 15 octobre.

 

 

Après le passage du puissant typhon Wipha sur l'est du Japon, l'opérateur de la centrale accidentée de Fukushima, Tepco, a indiqué jeudi 17 octobre avoir retrouvé de l'eau fortement radioactive dans un fossé menant à la mer.

Des niveaux de 1 400 à 2 300 becquerels par litre de rayonnements bêta (provoqués notamment par le strontium 90) ont été décelés dans ce fossé qui relie la zone montagneuse, où sont installés des réservoirs d'eau radioactive, à l'océan Pacifique. Tepco n'avait jamais mesuré de telles concentrations dans ces points, contrôlés tous les jours.

 

"Nous pensons qu'à cause du typhon la pluie a entraîné avec elle de la terre souillée dans le fossé", a expliqué l'opérateur, qui a promis de procéder au nettoyage de la zone et de vérifier les éventuels effets sur l'eau de mer.

 

Lire aussi le reportage : Fukushima : dans l'enfer des "liquidateurs


DE L'EAU CONTAMINÉE DÉVERSÉE DANS LA NATURE

Mercredi soir, Tepco avait pourtant assuré que toutes les précautions avaient été prises avant l'arrivée du typhon, et déclaré n'avoir constaté aucun dommage sérieux. "A en juger par les résultats de la surveillance de l'eau de mer, il n'y a eu aucun impact sur l'océan", avait-il aussi affirmé. Toutefois, les précipitations ont dépassé ses prévisions, et Tepco a dû relâcher dans la nature d'importantes quantités d'eau de pluie qui s'était accumulée dans les zones des réservoirs.

De nombreuses avaries ont eu lieu récemment à la centrale de Fukushima, forçant Tepco à augmenter les moyens affectés à la gestion de l'eau radioactive, et le gouvernement à s'impliquer davantage pour rassurer la communauté internationale. Le premier ministre, Shinzo Abe, a répété mercredi que le gouvernement serait "en première ligne" pour gérer ces problèmes d'eau radioactive.

 

Pour comprendre la situation à Fukushima en deux minutes, voir la vidéo

 

 

 


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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 21:49

 

lemonde.fr

 

Affaire Greenpeace : onze Prix Nobel écrivent à Poutine

Le Monde.fr avec AFP | 17.10.2013 à 13h24

 
 

Dans une lettre rendue publique jeudi 17 octobre, onze lauréats du prix Nobel de la paix, dont l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, ont écrit au président russe, prenant la défense des trente membres d'équipage d'un navire de Greenpeace arrêtés en septembre.
 

"Nous vous écrivons pour vous demander de faire tout votre possible pour que les accusations excessives de piraterie portées contre vingt-huit militants de Greenpeace, un photographe freelance et un vidéaste freelance soient levées, et que toute accusation portée contre eux soit conforme à la loi internationale et russe", ont indiqué les signataires. "Nous sommes convaincus que vous partagez notre désir de respecter le droit à une protestation non violente", écrivent-ils dans cette lettre, rendue publique par l'ONG écologiste Greenpeace.

Les onze signataires, parmi lesquels figurent également l'avocate iranienne Shirin Ebadi et l'Américain Jody Williams, mettent également le président russe en garde contre les dangers de l'exploitation pétrolière des sols de l'Arctique.

 

INCULPÉS DE "PIRATERIE"

Le navire de Greenpeace a été arraisonné le 19 septembre par un commando russe après que des militants eurent tenté d'escalader une plateforme pétrolière du géant Gazprom afin d'en dénoncer les risques écologiques. Les trente membres de l'équipage, dont vingt-six étrangers, ont été incarcérés et inculpés de "piraterie", un crime passible de quinze ans de prison en Russie.
 

Lire (édition abonnés) : "Russie : inquiétude sur le sort des militants de Greenpeace"

"Nous appelons tous les Etats à faire le maximum pour protéger ce précieux trésor de l'humanité, et à se libérer de leur dépendance de l'énergie pétrolière. Comme un des pays les plus directement concernés, nous vous appelons à prendre personnellement la tête de cet effort", écrivent les Prix Nobel à Vladimir Poutine.

Le porte-parole de M. Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que les signataires de la lettre n'avaient pas choisi le bon destinataire. Vladimir Poutine avait estimé en septembre que les militants de Greenpeace n'étaient pas des "pirates", mais qu'ils avaient bien enfreint la loi en tentant de "s'emparer" d'une plateforme pétrolière.

Voir : "Mobilisation pour la libération des militants de Greenpeace de l''Arctic-Sunrise'"

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 21:36

 

lemonde.fr

 

Gaz de schiste en Roumanie : Chevron recule devant les protestations

Le Monde.fr avec AFP | 17.10.2013 à 18h45 • Mis à jour le 17.10.2013 à 19h06

 
Les forces de l'ordre roumaines tentent, le 16 octobre, de contenir des manifestants qui barrent l'accès d'un champ de la commune de Pungesti (nord est) où doit être foré le premier puits d'exploration du gaz de schiste du pays par le géant américain Chevron.

Les protestations de villageois roumains, trois jours durant, contre l'exploration du gaz de schiste à Silistea, dans le nord-est du pays, ont eu raison du géant américain de l'énergie Chevron, qui a annoncé, jeudi 17 octobre, la suspension de ses activités.

Cette décision est prise au lendemain d'échauffourées entre gendarmes et protestataires qui bloquaient depuis lundi l'unique voie d'accès au site où Chevron compte forer son premier puits d'exploration en Roumanie.

 

 
 

Lire le reportage (édition abonnés) : "En Roumanie, un pope mène la lutte contre le gaz de schiste"

 

 "ON VEUT SEULEMENT QU'ILS NOUS LAISSENT EN PAIX"

Couchés dans la boue, à genoux, avec leurs charrettes, ou les mains jointes pour une chaîne humaine, les villageois ont ainsi empêché les excavateurs et bulldozers de Chevron d'entrer dans le champ. "Nous ne leur permettrons pas de venir ici. Ils sont venus avec des gendarmes, des gardiens pour nous faire peur, mais on veut seulement qu'ils nous laissent en paix, même si nous sommes pauvres", avait déclaré l'un des manifestants, Gheorghe Hrum, cantonnier retraité de 76 ans.

Chevron a obtenu en juillet des permis d'exploration du gaz de schiste dans trois villages de cette région pauvre du nord-est de la Roumanie.

La méthode d'extraction, la fracturation hydraulique (fracking), utilisée aux Etats-Unis mais interdite en France, consiste à injecter à très haute pression de l'eau mêlée à du sable et des produits chimiques pour libérer le gaz de la roche. Un procédé que contestent les défenseurs de l'environnement, lesquels mettent en garde contre des risques de séisme et de pollution des nappes phréatiques.

Manifestations en Ukraine contre les projets d'exploration du gaz de schiste par Chevron

 

Jeudi 17 octobre, ce sont aussi des centaines d'Ukrainiens qui ont manifesté contre les projets d'exploitation de gaz de schiste de Chevron dans leur pays, enjeu capital pour cette ex-république soviétique qui cherche à réduire sa dépendance par rapport à la Russie. L'an dernier, le géant américain a remporté un appel d'offres pour exploiter le gisement d'Olesky (ouest), dont le gouvernement estime les réserves à 2 980 milliards de mètres cubes de gaz. Les populations locales s'inquiètent de l'impact sur l'environnement de l'exploitation du gaz de schiste dans cette région montagneuse qui est également un site touristique.

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 21:26

 

 

lemonde.fr

 

Canada : heurts entre policiers et opposants au gaz de schiste

Le Monde.fr avec AFP | 17.10.2013 à 23h00

 
 

Au moins quarante personnes hostiles à l'exploitation du gaz de schiste sur la côte atlantique du Canada ont été arrêtées, jeudi 17 octobre, à la suite de heurts avec les forces de l'ordre, a annoncé la police fédérale.
 

"Au moins un coup de feu a été tiré par une personne qui n'était pas un policier, des cocktails Molotov ont été lancés sur les policiers et au moins cinq véhicules de la gendarmerie royale du Canada ont été détruits par le feu", a indiqué la gendarmerie dans un communiqué.

La police a dit avoir agi pour faire respecter une injonction judiciaire qui visait à faire lever des barrages érigés depuis le mois dernier sur une route près du village de Rexton, dans l'est du Nouveau-Brunswick. Les opposants, dont des Amérindiens de la Première Nation Elsipogtog – une des plus importantes réserves indiennes – empêchaient une entreprise gazière canadienne, SNW Ressources, d'effectuer des tests sismiques dans des zones qui seraient riches en hydrocarbures.

 

UNE ENQUÊTE DE GENDARMERIE OUVERTE

Parallèlement, la gendarmerie a ouvert une enquête pour déterminer la nature d'engins suspects trouvés sur les lieux. Les opposants avaient abattu plusieurs arbres sur la route afin d'empêcher la circulation des camions de la société SNW, selon des images des télévisions locales. Ils pourraient être accusés de voies de fait, menaces, d'intimidation, infractions en matière d'armes à feu et de violation d'une injonction.

Des travaux de prospection gazière ont débuté depuis plusieurs mois au Nouveau-Brunswick (province de la côte atlantique) afin de développer du gaz de schiste, un hydrocarbure non conventionnel dont la production est exponentielle depuis quelques années en Amérique du Nord.

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 17:24

 

lemonde.fr

Nucléaire : les cinq leçons du contrat qu'EDF va signer au Royaume-Uni

Le Monde.fr | 17.10.2013 à 15h47 | Par Jean-Michel Bezat

 
 
C'est à Hinkley Point (sud-ouest de l'Angleterre) qu'EDF installera les deux EPR. Ici, en 2012, une opération de maintenance sur l'ancienne centrale.

Ce n'est plus qu'une question de jours, selon les protagonistes. Le gouvernement de Londres et EDF doivent signer, en début de semaine prochaine, un accord pour la construction de deux EPR, le réacteur nucléaire de troisième génération, sur le site d'Hinkley Point (sud-ouest de l'Angleterre).

Aprement négocié depuis plus d'un an, le contrat mentionnera le prix de vente garanti de l'électricité produite (environ 109 euros par mégawatt-heure), le mode d'indexation de ce prix, la durée de la garantie (en cas de changement de politique énergétique).

Il restera au conseil d'administration du groupe français, détenu à 85 % par l'Etat, à donner son feu vert pour un investissement colossal - 16 milliards d'euros – que l'entreprise ne peut plus porter seule.

Tout le monde est censé être gagnant dans ce deal qui associe EDF, premier exploitant mondial de centrales, la Grande-Bretagne, premier marché nucléaire en Europe, mais aussi la Chine, où l'on construit actuellement 35 réacteurs de technologies chinoise, américaine, russe ou française, soit la moitié des réacteurs bâtis dans le monde.

Revue de détails sur le "qui gagne quoi" avec ce contrat.

 

Le Royaume-Uni va pouvoir relancer son nucléaire. Les Britanniques ont un parc de centrales très anciennes, rachetées par EDF à British Energy en 2008. Les deux EPR d'Hinkley Point seront les premiers construits au Royaume-Uni depuis celui de Sizewell B, inauguré en 1995.

La production britannique d'hydrocarbures en mer du Nord ne cesse de reculer et le pays est menacé de pénurie énergétique d'ici à la fin de la décennie.

Londres a un très ambitieux programme de réduction de ses émissions de CO2 et joue sur deux "tableaux électriques": les renouvelables et le nucléaire. Le gouvernement doit encore fermer de nombreuses centrales au charbon.

Il a ainsi décidé de relancer la production nucléaire (20 % de l'électricité du royaume) dès le milieu des années 2000, à l'époque du travailliste Tony Blair. Ce choix a été confirmé par le Parti conservateur actuellement au pouvoir.

Londres a aussi favorisé le lancement du plus ambitieux programme d'installation d'éoliennes offshore d'Europe. Les "moulins à vent" seront installés de l'embouchure de la Tamise jusqu'en Ecosse.

Et pour commencer à pénaliser l'utilisation des énergies fossiles fortement émettrices de gaz à effet de serre, les autorités ont fixé un prix plancher du CO2 à 16 livres (19 euros) la tonne. Une première en Europe, où elle ne vaut que 5 euros sur le marché des échanges de certificats d'émission de carbone.

 

La Grande-Bretagne accède aussi à des financements.  Le gouvernement britannique ayant refusé toute intervention publique, il y a un besoin de capitaux pour financer la relance du nucléaire.

Depuis le site de Taishan, M. Osborne a invité les sociétés chinoises à prendre des participations dans de nouveaux projets nucléaires britanniques, EDF n'ayant pas le monopole du secteur outre-Manche. Londres et Pékin ont signé un mémorandum de coopération.

"Les investissements chinois initiaux dans de nouveaux projets nucléaires seront probablement minoritaires, mais avec le temps, les investissements dans de nouvelles centrales pourraient être majoritaires", précise un communiqué du Trésor britannique.

La Chine pourrait ne pas être la seule à contribuer aux financements. Le ministre de l'énergie, Ed Davey, a récemment indiqué que des fonds sud-coréens et japonais étaient intéressés par le développement du nucléaire britannique.

 

EDF conforte son rang d'exploitant du premier parc mondial. Le groupe français d'électricité attendait ce contrat britannique pour renforcer la présence outre-Manche d'EDF Energy, sa principale filiale européenne (devant l'italien Edison).

C'est pour être à la pointe de la relance de l'atome civil en Grande-Bretagne qu'EDF avait cassé sa tirelire, en 2008, pour racheter British Energy (15 milliards d'euros) et ses vieilles centrales.

Mais, même s'il reste une référence en tant qu'exploitant du premier parc mondial, EDF est encore très endetté et n'a plus les moyens de financer seul de tels investissements.

Il est révolu le temps où l'exploitant public français pouvait faire cavalier seul, notamment grâce à des emprunts souscrits auprès du grand public. Les coûts du nucléaire ont fortement augmenté, tirés notamment par le renforcement des exigences de sûreté après les catastrophes de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2010).

D'autres capitaux sont donc les bienvenus. Chinois en l'occurrence. Après le retrait du britannique Centrica, qui devait assumer 20% de l'investissement, l'électricien français s'est tourné vers la China General Nuclear Power Corp (CGN), son partenaire chinois depuis 30 ans.

Il sera également associé à l'autre géant chinois du nucléaire, CNNC (China National Nuclear Corporation).

Les entreprises finalisent un accord qui fera de CGN un partenaire à la fois industriel et financier d'EDF en Grande-Bretagne.

Le patron d'EDF Energy, Vincent de Rivaz, accompagnait d'ailleurs en Chine le ministre de l'économie et des finances, John Osborne, mercredi 16 et jeudi 17 octobre.

C'est le signe d'une collaboration de plus en plus étroite entre la France, la Grande-Bretagne et la Chine dans le secteur nucléaire. Cette collaboration renforce les liens entre EDF et CGN, qui pourrait commander deux EPR supplémentaires en 2014 pour le site de Taishan (sud).

 

Areva vend enfin des réacteurs EPR. Areva livrera les chaudières nucléaires et le contrôle-commande de la centrale britannique.

Le constructeur français pourrait aussi se joindre au consortium franco-chinois chargé de construire les deux EPR, allégeant ainsi le poids financier supporté par EDF. Sa participation pourrait être de 10 %, selon une source citée par l'AFP.

"Nous attendons la Grande-Bretagne, c'est le plus immédiat ", confiait récemment le président du fabricant français de centrales, Luc Oursel.

Le numéro 1 mondial du nucléaire n'a plus vendu de réacteur depuis 2007, quand la Chine a opté pour deux EPR (et du combustible). Ils sont en cours de construction à Taishan (sud) et le premier devrait être raccordé au réseau fin 2014.

Areva travaille avec EDF sur un "EPR standard" pour l'exportation. Ceux de Hinkley Point seront les premiers d'une série qu'Areva espère vendre en Inde, en Finlande, en Pologne, en Arabie saoudite et peut-être en Afrique du Sud.

Le groupe a toujours pour ambition de vendre dix EPR d'ici à 2016.

 

La Chine montre qu'elle peut exporter sa technologie. Les dirigeants de Pékin affichent désormais sans complexe leur volonté d'être un pays exportateur de technologie nucléaire, fort de trente ans d'expérience notamment acquise auprès de la France à partir des années 1980.

Actuellement, les Chinois construisent eux-mêmes 25 réacteurs de technologie franco-chinoise (sur un total de 35 en chantier), les CPR 1 000 (1 000 MW), selon un décompte d'EDF.

Dirigeants et ingénieurs du secteur nucléaire chinois disent sans ambages qu'ils veulent "travailler ensemble à égalité, dans une logique d'échange de technologies et de compétences" avec leurs homologues français. Il n'y a plus de "professeurs français" face à des "élèves chinois" !

Dès sa nomination à la tête d'EDF, fin 2009, Henri Proglio avait relancé activement la coopération franco-chinoise. On lui a reproché d'être trop complaisant avec la Chine, et même de nourrir le dessein de livrer le nucléaire tricolore à l'insatiable appétit de technologies de Pékin.

Les Chinois ont très mal pris l'accusation de vouloir piller la France. Si mal que le développement d'un réacteur franco-chinois de troisième génération avec CGN est aujourd'hui en panne.

"Pour rester un industriel de l'électricité dans l'avenir, il faut être en Asie, et notamment en Chine", répète le "Chinois d'EDF", Hervé Machenaud, ex-patron de la filiale asiatique et aujourd'hui directeur général délégué responsable de la production et de l'ingénierie.
 

Jean-Michel Bezat
Journaliste au Monde

 

 


 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 17:19

CADTM

 

cadtm.org

 L’Empire Ottoman face à une « troïka » franco-anglo-allemande : retour sur une relation de dépendance par l’endettement

17 octobre par Louise Abellard

 


Au XIXe siècle, alors même qu’était réaffirmé le principe de souveraineté des États hérité de la paix de Westphalie, se déployaient de puissants dispositifs de dépendance liés à la dette. Comme d’autres États et Empires de la « semi-périphérie » (Empire russe, Égypte, Chine), l’Empire ottoman se trouva progressivement engagé dans une intense relation de subordination envers les « grandes puissances » de l’époque, France, Angleterre, (Allemagne, de manière secondaire). C’est l’usage de l’endettement public externe qui lia l’Empire au « centre » ; d’abord financière, la subordination fut rapidement étendue aux champs administratif et diplomatique.

C’est au cours de son dernier siècle d’existence que l’Empire Ottoman se trouva emporté par sa dette dans un cycle de dépendance au « centre ». Jusqu’alors, de 1299 à 1854 - soit durant plus de cinq siècles, l’histoire de l’Empire avait plutôt été celle d’une forte indépendance financière. Le financement des dépenses impériales s’était opéré de manière interne : par la perception de taxes d’abord, prélevées au sein de chaque province et de chaque millet (communauté religieuse institutionnalisée), par l’endettement interne ensuite, auprès des banques ottomanes implantées dans le quartier de Galata à Constantinople. Progressivement, ce système s’était cependant révélé instable. L’économie de l’Empire Ottoman, périphérie du « système-monde » capitaliste, reposait majoritairement sur la production agricole. En conséquence, le niveau des taxes collectées était à la fois faible et peu prévisible – rythmé par les récoltes - tandis que les dépenses de l’Empire étaient fixes et importantes, au fil des nombreuses guerre engagées contre les territoires voisins. Le Trésor avait ainsi régulièrement connu d’importants déficits publics - particulièrement à partir de 1760, avec des pics en 1820 et 1830. L’ajustement fiscal n’avait pu être réalisé sur les revenus des ressortissants Européens actifs dans l’Empire - agents de commerce pour la plupart, donc porteurs de revenus plus élevés- ceux-ci bénéficiant de traitements spéciaux dans le cadre des Capitulations conclues dès le XVIe siècle entre le sultan et les diplomaties européennes. Dans le contexte de « fermeture des frontières » de l’Empire qui marqua le XIXe (fin de l’expansion territoriale, premières indépendances nationales, multiplication des conflits territoriaux) |1|, les ressources fiscales connurent un déclin important. L’ajustement budgétaire ne pouvait donc être réalisé que par endettement interne. Des obligations furent émises au rythme des besoins, souscrites par des investisseurs ottomans. Il s’agissait de titres d’emprunt à long terme - consolidés ou esham-ı cedid – qui, devant être remboursés à l’acquéreur tout au long de sa vie, se révélèrent particulièrement coûteux – d’autant qu’ils étaient souvent transmis de père en fils, prolongeant ainsi la durée de remboursement. Ils furent abandonnés au profit du papier monnaie - Kaimes ou Kaime-i-muteber-i nakdiyye - à partir des années 1840. Ces derniers, émis de manière extensive en temps de guerre, perdirent rapidement de la valeur, provoquant une inflation conséquente.

C’est donc dans la perspective d’accéder à un crédit plus abondant et moins cher que le Trésor ottoman considéra le recours aux capitaux extérieurs. Encouragé par les diplomaties européennes (correspondance épistolaire, rencontres régulières avec le gouvernement, proposition d’assistance dans la transition), le sultan Abdülmecit I initia la conversion en 1854. Des obligations ottomanes furent émises à destination d’investisseurs non-ottomans cette année-là, puis en 1855 et 1858, pour des montants respectifs de 3 millions, 5 millions et 3 millions de £. Jusqu’en 1877, 17 opérations d’emprunt furent effectuées, qui permirent de lever un montant équivalent à 3.21 milliards de Francs français. Les capitaux disponibles étant à l’époque principalement anglais et français (allemands à partir de 1880), l’émission fut effectuée sur les marchés britannique et français.

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Titre de dette ottoman datant de 1890, libellé en langues et devises anglaises, françaises et, pour la première fois également allemandes.

Paradoxalement, l’afflux de capitaux n’apporta qu’un relatif soulagement dans la gestion ressources/dépenses - la majeure partie des sommes levées disparaissant dans le rachat des titres de dette internes et le remboursement des emprunts précédents. L’endettement prit ainsi la forme d’une spirale auto-entretenue et auto-accélératrice. D’après nos calculs, en 1875 - soit 20 ans après l’entrée dans un système d’endettement externe - le niveau de la dette ottomane détenue à l’étranger s’élevait à 200 millions de £, soit 909% du revenu national (évalué à 22 millions de £ pour l’année 1874-75). Les créanciers étrangers possédaient donc 9 fois plus de richesse que ce qui pouvait être produit en une année au sein de l’Empire. On voit donc dans quelle situation de dépendance financière l’Empire se trouvait déjà après seulement 20 années de recours aux capitaux étrangers. Dans ce contexte, face à la très forte demande de liquidité de la part de l’Empire et malgré la relative abondance de l’offre de crédit jusqu’en 1877, les termes de l’emprunt furent particulièrement – et de plus en plus - défavorables : en 1863, après 10 ans, le service de la dette représentait 12 millions de £, soit presque 25% du revenu de l’Empire. Le quart du budget national devait donc servir au paiement des intérêts de la dette chaque année. En 1875, ce montant avait grimpé jusqu’à atteindre 55% du revenu national : plus de la moitié des revenus nationaux quittaient chaque année le circuit économique ottoman.

Envers qui cette dépendance s’était-elle développée ? Envers des investisseurs privés européens d’abord : italiens, belges, hollandais (respectivement à hauteur de 2,62%, 7,20% et 7,95% de l’ensemble des titres), mais surtout britanniques (à 29%) et français (à 40%). Britanniques et français restèrent majoritaires dans la possession de titres au cours de toute la demi-décennie qui précéda la chute de l’Empire. A partir des années 1880-1890, ils furent rejoints par les créanciers allemands, alors que l’Empire d’Allemagne se découvrait de nouveaux intérêts sur le territoire ottoman. Ceux-ci acquirent - selon les émissions - 20 à 40 % des obligations ottomanes. En moyenne, seuls 8% de l’ensemble des titres étaient détenus par des ressortissants ottomans.

En parallèle, la dépendance s’était aussi établie envers les diplomaties, principalement française et anglaise : directement, puisque les émissions de titres sur les marchés français et anglais étaient soumises à approbation officielle des ministres des finances respectifs. Mais aussi indirectement, puisque le soutien officiel des diplomaties britannique et française s’avérait indispensable pour toute opération d’émission. Il fallait apparaître solvable et digne de confiance aux yeux des créanciers. L’Empire se trouva ainsi contraint au maintien de relations diplomatiques cordiales.

Enfin, la dépendance fut engagée sur le plan commercial : dans un schéma précoce de ce qu’on appellerait aujourd’hui la “dollarisation”, l’Empire dû intensifier ses relations commerciales avec des entreprises françaises, anglaises et allemandes - concessions sur des projets d’infrastructure ferroviaire, contrats d’exploitation des ressources du sel, du tabac selon un schéma monopolistique... - permettant d’obtenir ainsi les devises nécessaires au remboursement des emprunts. L’historien Şevket Pamuk chiffre ainsi à 5% le taux annuel d’augmentation du commerce extérieur ottoman au milieu du XIXe |2|. 1904 vit aussi l’apparition des premiers « emprunts-liés », directement destinés à étendre le champ des intérêts commerciaux et industriels français dans l’Empire |3| . Selon ce schéma, la provision de crédit de la part d’investisseurs français était conditionnée (par l’intervention directe des diplomates français en poste - on voit donc bien l’existence d’une solidarité d’intérêt entre entreprises et diplomatie) à des commandes de matériel militaire et industriel français (armement, artillerie, équipement naval, accord de contrats de construction d’infrastructures ferroviaires dans l’Empire). La dette jouait ainsi le rôle de bras d’extension des intérêts commerciaux et militaires français dans l’Empire ; Elle générait une dépendance directe envers les produits de l’industrie française.

Par l’entrée dans un système d’endettement externe, l’Empire ottoman se trouva donc confronté au développement d’une dépendance envers un « triptyque finance-industrie-diplomatie » |4|, sorte de « troïka européenne », franco-anglo-allemande.

Or, le développement d’intérêts étrangers grandissants dans l’Empire ottoman nécessita bientôt l’institutionnalisation de garanties. Il s’agissait pour l’empire de garantir l’afflux permanent de capitaux, de “rassurer les marchés” pourrait-on dire aujourd’hui. Comment se montrer crédible face aux créanciers européens ? L’idée d’un nécessaire recours à l’expertise européenne émergea parmi les élites ottomanes, alimenté par un discours européen plutôt paternaliste. C’était dans l’expérience européenne qu’il fallait trouver les clés d’une bonne gestion des finances publiques, et remédier à la « désorganisation » ottomane (absence de prévisions budgétaires, jeunesse du ministère des Finances, extravagance dans la gestion des recettes publiques...).

A partir de février 1863, représentants du divan (gouvernement) ottoman et banquiers européens, soutenus par leurs diplomaties respectives, s’accordèrent donc sur la création d’un établissement de banque centrale, la Banque Impériale Ottomane. Le gouvernement se soumettait ainsi à un nouveau de cadre de contrainte : à cet établissement fut transféré le droit exclusif de frapper la monnaie au nom de l’Empire, d’encaisser les revenus convergeant des provinces vers Constantinople et les capitales provinciales, d’encaisser les produits du commerce avec l’extérieur.

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Bureaux de la Banque Impériale Ottomane à Constantinople

Elle conservait les revenus impériaux dans ses coffres. En tant que “contrôleur de l’Empire”, elle devait être informée à l’avance du budget et du niveau d’endettement de l’Empire pour l’année à venir. Elle effectuait les remboursements sur la dette interne et le transfert à l’Empire des fonds nécessaires au remboursement de la dette externe. Grâce à son statut parallèle d’établissement commercial, elle pouvait accorder -ou refuser d’accorder- au gouvernement ottoman des avances de trésorerie. Surtout, elle était le seul établissement mandaté pour négocier les conditions attachées à chaque émission de titres. Si souveraines qu’aient pu être par nature les prérogatives accordées, la Banque Ottomane était gérée exclusivement par des représentants anglais et français. Selon un schéma étrange, cette banque centrale était capitalisée pour moitié de capitaux français, pour moitié de capitaux anglais. Les bureaux opérationnels n’étaient pas ceux de Constantinople, mais de Londres et Paris. A la tête de l’institution, dans les comités, au sein l’assemblée générale des actionnaires n’opéraient (pratiquement) que des ressortissants français et anglais (4% seulement des membres de l’assemblée générale étaient ottomans). Le sultan ne détenait dans la pratique qu’un droit d’information via l’envoi d’un “haut délégué”. La Banque Ottomane était donc finalement une banque centrale très peu ottomane ! Elle possédait un degré d’indépendance maximal à l’égard du gouvernement ottoman : non seulement le gouvernement ottoman n’exerçait aucun contrôle sur son action, mais les décisions étaient prises par des ressortissants étrangers établis en Europe. Gérant à la fois les émissions de titres, les remboursements et les revenus consacrés aux remboursements, la Banque Ottomane assurait aux créanciers le remboursement de l’argent investi dans les délais prévus. Elle jouait donc le rôle d’’intermédiaire clé entre les créanciers et le gouvernement et servait de canal de pénétration des intérêts français et anglais au sein de l’Empire ottoman.

Mais la Banque Ottomane ne fut pas le seul produit institutionnel de la relation de dépendance. A la suite du défaut de paiement de l’Empire sur sa dette en 1875, la dette fut seulement partiellement restructurée (de 191, elle passa à 106 millions de £). Plutôt que d’abandonner les droits sur leurs créances, les créanciers exigèrent un remboursement total, échelonné dans le temps : une commission des finances composée d’experts nommés par les “grandes puissances” devait être mise en place afin d’organiser le recouvrement de l’ensemble des pertes subies. La proposition fut acceptée par le divan : affaibli par le défaut de paiement, en besoin aigu de financement (insurrections en province herzégovine puis bulgare, guerre contre la Serbie puis la Russie), le gouvernement ottoman prit également au sérieux les menaces d’envoi de forces navales et de pressions commerciales contre l’Empire. Une institution fût érigée en 1881 sous le nom d’Administration de la Dette Publique Ottomane. Par décret impérial, plusieurs revenus de l’Empire lui furent “absolument et irrévocablement” transférés (revenus des douanes, taxe sur les spiritueux, droits de timbre, droits de pêche, taxe sur la soie, monopoles du sel et du tabac, parmi d’autres). Ces revenus devaient être alloués par l’Administration au versement de compensations aux créanciers sur les titres émis avant le défaut ; Une partie devait être allouée au paiement des emprunts en cours – c’est-à-dire contractés entre 1888 et 1914. Ce sont au total 5 % des revenus impériaux - jusqu’à 12 % dans les années 1900 - qui disparaissaient chaque année vers les coffres européens (en grande partie sous forme de compensation pour la prise de risque, par nature attachée à tout investissement)  |5| ! L’Administration était dirigée par des européens (Français, Anglais, Hollandais, Allemands et Italiens) représentants directs de leurs créanciers nationaux. Complètement autonome du pouvoir ottoman, elle était donc un instrument de garantie absolue pour les créanciers, qui obtenaient l’assurance du remboursement des sommes anciennement et nouvellement investies. D’une certaine façon, les porteurs de titres obtenaient avec l’Administration un droit direct sur la gestion des finances ottomanes, à leur profit, jusqu’au remboursement total du “préjudice” subi (à la disparition de l’Empire). Progressivement, les prérogatives de l’Administration furent même étendues au rôle de garant pour le règlement des contrats d’infrastructure (chemin de fer particulièrement). On retrouve donc encore une fois cette solidarité d’intérêt entre les 3 bras de la « troïka » (financiers, hommes d’État, industriels).

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Locaux de l’Administration de la Dette Publique Ottomane, Constantinople
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Le service du Grand Livre, service de comptabilité de l’Administration, était composé d’une majorité d’occidentaux

La dépendance de l’Empire au “centre” fut donc multiple et grandissante : dépendance dans la politique monétaire, par la perte de contrôle sur la frappe de la monnaie ; dépendance dans la politique budgétaire, par le cadre imposé sur les dépenses et le transfert des recettes impériales à deux institutions totalement indépendantes. A partir de la dernière décennie du XIXe siècle, les agents de l’Administration de la Dette Publique remplacèrent même les agents impériaux aux postes de collecte des taxes dans les provinces, rendant la perte de souveraineté particulièrement visible au quotidien. Mais également dépendance dans la politique d’endettement, par « l’externalisation » de la négociation, de la gestion et du remboursement des titres publics. De manière plus diffuse, la dépendance résultait parallèlement du transfert de légitimité accordé à ces institutions indépendantes : de la crédibilité de leur action dépendait l’accès de l’Empire au crédit. A compter des années 1860, l’Empire ottoman perdit tout contrôle sur sa politique économique, au profit de la représentation d’intérêts européens dans l’Empire. De manière la plus extrême, l’on assista donc au déploiement d’un « dispositif de dépendance » résultant de la dette, qui vint progressivement grignoter le caractère souverain reconnu à l’Empire depuis le Traité de Paris de 1856. L’Empire ottoman ne put s’extraire de ce dispositif pendant tout son dernier demi-siècle d’existence, jusqu’à sa dislocation en 1923.

S’intéresser aux dernières années d’existence de l’Empire ottoman et à son évolution financière livre des clés de compréhension des mécanismes de dépendance intrinsèquement attachés à la dette, qui semblent contenir une certaine dimension intertemporelle. Comme une sorte de contre-exemple – et contrairement au Mexique quelques années plus tard – le cas ottoman donne à voir une succession de décision prises au sommet de l’Empire pour s’assurer l’afflux d’un crédit devenu indispensable, au prix de la renonciation à des pans entiers de souveraineté (souveraineté dans la prise de décision, la conception et la conduite des politiques monétaire, budgétaire, fiscale, d’endettement, mais aussi de la politique diplomatique, industrielle et commerciale). La dette apparaît ainsi de manière éclatante comme instrument de subordination, selon des mécanismes toujours à l’œuvre aujourd’hui.

Notes

|1| La formule est de Bernard Lewis. cf. Bernard Lewis, The Emergence of Modern Turkey (2nd edition), Oxford University Press, Paris, 1968, p.26.

|2| cf. Şevket Pamuk, “The evolution of financial institutions in the Ottoman Empire, 1600-1914”, Financial History Review 11., Cambridge, 2004, pp.7-32, p.27.

|3| Il faut rappeler qu’en cette période de pré-première guerre mondiale, l’heure était à l’exacerbation des discours nationalistes et au renforcement des entreprises nationales.

|4| La formule est de Jacques Thobie. cf. Jacques Thobie, La France, l’Europe et l’est méditerranéen depuis 1850, Economie Finance Diplomatie, Isis, Istanbul, 1993.

|5| 21 millions de £ furent ainsi retranchés des revenus ottomans entre 1881 et 1902 (21 ans). Dans les années 1900, ce sont environ 2.7 millions de £ qui furent saisis chaque année. cf. Donald C. Blaisdell, European Financial Control in The Ottoman Empire, A study of the Establishment, Activities, and Significance of the Administration of the Ottoman Public Debt, AMS Press, New York, 1966, p.117

Louise Abellard est étudiante chercheuse en économie et sciences politiques, membre du CADTM France

 

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 17:09

 

reporterre.net

 

Ils sont anarchistes, autogérés, et ils font du très bon pain

Hervé Kempf (Reporterre)

jeudi 17 octobre 2013

 

 

A Montreuil, près de Paris, les boulangers de La conquête du pain font le bonheur du quartier avec des baguettes délicieuses... et mettent en pratique les idées libertaires.

 


 

- Reportage, Montreuil (Seine-Saint-Denis)

C’est dans un coin de Montreuil, là où la ville prend des allures de village, avec des petites maisons protégées par quelques arbres et par des plantes grimpantes. La rue monte, on y croise les parents qui reviennent de l’école avec les enfants, et au coin d’une autre rue, voici « La conquête du pain ». Une boulangerie comme il y a en des milliers, et qui sent beau le pain chaud et croustillant.

On voudrait tout simplement acheter une baguette, mais des détails étonnants amusent le regard. Comme ce tableau listant les sandwichs proposés, qui invitent à choisir entre le Bakounine (bacon mayonnaise), l’Angela Davis (poulet mayonnaise salade), ou le Louise Michel (chèvre pesto). Un petit comptoir longe le mur, où l’on peut se servir un café d’une thermos, et lire les tracts et revues proposées, en commençant par Le Monde libertaire. Près de la vitrine, un canapé recouvert d’un drap blanc invite à la pause. On pourrait s’y poser, et se rappeler que Pierre Kropotkine, un des grands penseurs anarchistes du XIXe siècle, a écrit La conquête du pain, parmi de nombreux autres livres, dont L’entraide reste fondamental.

 

 

Mais on est bien dans une boulangerie, et la chaleur qui monte du sous-sol, où se trouve le four à pain, en témoigne tout autant que la fine odeur de farine. « Les gens ne viennent pas parce qu’on est autogérés et anachistes, mais parce que le pain est bon, dit Pierre Pavin. Le reste, ça les amuse ». Mais cette boulangerie n’existerait pas si Pierre et ses camarades n’étaient pas anarchistes.

Lui, il était boulanger. Il aimait bien son travail, mais il en avait assez de ces tâches très répétitives, souvent subordonnées à un chef. Il appartient à la Fédération anarchiste, et au printemps 2010, lors du congrès de la fédération, alors qu’il était au chômage, il a eu l’idée de livrer du pain à des Amap. Il en parlé à Thomas Arnestoy, informaticien et membre du SCALP, et à Matthieu, avec qui il avait étudié dans le même lycée hôtelier. Le projet a abouti, par amitié et par affinité politique. Le principe serait de monter une boulangerie en Scop (société coopérative de production), « autogérée, avec une implication sociale et un souci écologique, qui fasse du pain de bonne qualité et qui soit rentable ».

Le local a été trouvé assez rapidement, et dès l’automne, les amis ont commencé à pétrir et cuire le pain. « Au début, cela a été très dur. Ici, c’était un taudis, dit Pierre. Et il a tout de suite fallu livrer 300 pains quotidiennement. C’était l’enfer, on bossait vingt heures par jour. Une fois, ,j’ai fait un malaise, je me suis évanoui. »
Mais les camarades ont tenu bon, des amis et la famille sont venus à la rescousse financière, permettant de remettre la boulangerie en bon état, et un bon rythme de production et de livraison s’est pris. Maintenant, la Scop compte huit salariés (quatre boulanger-e-s, trois vendeurs-ses à la boutique, un livreur).

 

 

Soraya et Pierre -

 

Et surtout, ils mettent en application le projet. « On s’est plus intéressé au projet social », dit Pierre, qui parle en début d’après-midi, après le coup de feu du matin (trois à huit heures) et avant d’aller faire la sieste. Le tarif social a été lancé en octobre 2012 : 75 centimes la baguette pour ceux qui le demandent, au lieu d’un euro. « On le fait sans justificatif de ressources, on veut faire confiance. On refuse cette idéologie qui fait des pauvres des profiteurs ». Les boulangers anarchistes organisent aussi des repas de quartier à la Cité Jules Ferry ou fournissent du pain aux travailleurs en grève, par exemple à PSA Aulnay, ou à la raffinerie de Grandpuits, l’an dernier.

Et en interne, on pratique la démocratie. Toutes et tous sont payés 1350 € nets sur douze mois. Une assemblée générale a lieu tous les quinze jours. Les décisions se prennent au consensus - « il nous est arrivé de voter, mais pas sur des sujets importants ». Le gros problème du moment, c’est la discussion sur le temps de travail : les boulangers travaillent tôt le matin, mais moins d’heures que ceux qui sont en magasin. Quant au livreur, il est souvent appelé à n’importe quel moment. Il faut trouver l’accommodement juste pour tout le monde.

 

 

Le boulanger libéré, affiche au mur du magasin -

 

Et puis, il y a le produit lui-même, qui est l’essentiel : les ingrédients utilisés sont de qualité, presque tous issus d’agriculture biologique, et la farine (deux tonnes par semaine) est fournie par un meunier qui travaille à la meule de pierre. Surtout, il y a le temps pris pour bien lever le pain, le ralentir, laisser la fermentation se faire lentement.

Dans le sous-sol, Mathieu – il est là depuis trois mois, il a quitté son métier de graphiste pour devenir boulanger, « un métier essentiel pour nourrir les gens » - détaille les étapes qui mènent à un bon pain : préparer la matière dans le pétrin, mettre en bacs, laisser « pousser » la pâte – quatorze heures, c’est un des secrets de la qualité -, la diviser, la façonner, et enfin la cuire, dans le four brûlant. Un métier d’attention et de patience, mais où il faut agir rapidement et dans la chaleur. « Pendant l’été, cela peut monter à 40° C, dit Mathieu. Ici il fait chaud, mais je ne suis pas sûr que ce soit plus dur que d’être assis toute la journée devant un ordinateur ».

 


Après le pétrin, l’étape de la division, qui va conduire aux baguettes -

 

Allez, il est l’heure d’y aller. En partant, on ne résiste pas à croquer un pain au chocolat, comme les gamins qui entrent et sortent du magasin. On ne sait s’il s’appelle Kropotkine ou Elisée Reclus, mais il est bien bon.

 


 

Source et photos : Hervé Kempf pour Reporterre.

Photo du chapô : Mathieu, près du four.

Thomas Arnestoy, de La conquête du pain, est venu participer à la première Rencontre de Reporterre (voir récit de la soirée et son témoignage video). Lire une autre présentation de La conquête du pain.

Lire aussi : Ils ont changé de vie, cultivent les légumes et nourrissent leurs voisins.

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 17:01

 

reporterre.net

Notre Dame des Landes : Plus déterminé-e-s que jamais !

Assemblée générale du mouvement

mercredi 16 octobre 2013

 

 

 

Bon anniversaire ! Le 16 octobre 2012, le gouvernement de M. Ayrault lançait des troupes de gendarmes puissamment armés à l’assaut de la Zone autonome à défendre de Notre-Dame-des-Landes. Prévue pour durer "quelques jours", l’invasion allait s’enliser dans la boue et échouer face à la résistance de tous les opposants à l’aéroport. Un an après, la lutte continue. Un texte commun des opposants témoigne de leur union déterminée.


 

Reporterre - Lors de la dernière assemblée générale du mouvement le 24 septembre à La Vache Rit, réunissant ZAD, Acipa et Coordination, des zadistes ont souhaité une expression commune des différentes composantes de la lutte, sous forme d’une ’déclaration de l’AG’. Elle n’engage que les présents, et n’est pas proposée à la signature des organisations. C’est la première fois qu’un tel texte a été travaillé, puis adopté (le 8 octobre). Cette déclaration commune parait significative de l’alliance qui existe entre les composantes de la lutte.

Aujourd’hui 8 octobre 2013 , nous, présent-e-s à l’Assemblée Générale bimensuelle du mouvement, à laquelle participent toutes les composantes de l’opposition, face aux porteurs du projet, réaffirmons collectivement, avec tou-te-s nos camarades, la légitimité intacte de notre lutte.

Certain-e-s d’entre nous habitent ici, nous y construisons nos vies, cultivons les terres menacées. Notre résistance collective s’organise plus largement que jamais contre le saccage programmé. Nous l’avons montré le 5 octobre, en ensemençant 24 hectares de terres, et en plantant des haies. Ceci malgré les menaces préfectorales, et la poursuite de la répression.

Nous refusons l’expulsion tant des habitant-e-s que des espèces menacées et le début de tous travaux.

Nous savons qu’en cas d’attaque, nous ne serons pas seul-e-s, que tous les comités de soutien, que des milliers de personnes reviendront à Notre Dame des Landes, qu’elles sont prêtes à occuper des centres de décision politique, des agences et chantiers de multinationales, partout.

Mais déjà, nous les appelons à des actions décentralisées le 16 octobre, dans la semaine du 17 au 23 novembre (dates anniversaires des opérations César et de sa riposte), ainsi que le 8 décembre, journée mondiale contre les grands travaux inutiles imposés, occasion de réaffirmer que notre lutte n’est pas seulement locale mais globale et solidaire.

Notre Dame des Landes : Plus déterminé-e-s que jamais !

 


 

Source : Zad.nadir.org.

Illustration : Les alternatifs du Tarn.

Consulter par ailleurs : Dossier Notre Dame des Landes.

Et pour mémoire : Le récit du premier jour d’intervention, le 16 octobre.

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 16:45

 

 

mediapart.fr

Les économistes «atterrés» se divisent sur les vertus d'un fédéralisme européen

|  Par Ludovic Lamant

 

 

Faut-il imaginer un fédéralisme démocratique pour sortir de la crise, ou revenir, au contraire, à l'échelle de l'Etat Nation? La fracture se creuse, au sein des économistes hétérodoxes, à l'approche des élections européennes.

 

A gauche, la fracture n'est pas neuve. Mais elle se creuse à l'approche des élections européennes de mai 2014. La publication mercredi d'un nouveau livre des économistes « atterrés », ces universitaires critiques de l'austérité dans l'Union (Changer l'Europe!, Les liens qui libèrent), confirme l'intensité des débats. Voici, en peu de mots, l'alternative: faut-il, pour provoquer la rupture, imaginer un fédéralisme européen d'un autre genre, plus démocratique, ou au contraire, revenir à la case départ, celle de l'Etat Nation, la seule à même de redonner des marges de manoeuvre pour une politique de gauche?

Au printemps, l'un des animateurs du mouvement lancé en 2010, Cédric Durand, en avait déjà surpris plus d'un, en proposant à la gauche de « suspendre la question européenne », pour se concentrer, à l'échelle nationale, sur des chantiers prioritaires à ses yeux - l'emploi, le social (En finir avec l'Europe, La Fabrique). A l'inverse, dans l'un des chapitres du dernier livre des « atterrés », deux d'entre eux, Michel Dévoluy et Dany Lang, se prononcent pour une « planification fédératrice », avec des mécanismes démocratiques rénovés à l'échelle du continent, pour la sortie de crise.  

« C'est un sujet de discorde », confirme Michel Dévoluy, un professeur à l'université de Strasbourg, qui reconnaît « ne pas être certain d'être majoritaire au sein du collectif », lorsqu'il préconise davantage d'intégration en Europe. « Mais l'adhésion est totale sur le diagnostic des difficultés que traverse l'Europe », prend-il soin de nuancer.

 

 

Les « atterrés » sont en effet unanimes pour dénoncer les évolutions institutionnelles impulsées depuis le début de la crise, vers ce qu'ils nomment un « fédéralisme tutélaire », qui place les capitales sous l'autorité d'institutions technocratiques, non élues. Dans le viseur, le « semestre européen »,  le « pacte pour l'euro plus », les règlements du « six pack » puis du « two pack », ou encore le « TSCG », autant de textes peu connus des citoyens, qui renforcent les pouvoirs de la commission, et son influence sur la politique économique des Etats membres. Il s'agit officiellement de mieux coordonner les politiques des uns et des autres au sein de la zone euro.

Aux yeux des « atterrés », cette mainmise des institutions converties au néolibéralisme, à commencer par la commission de José Manuel Barroso, condamne d'avance toute possibilité de relance, ou de mesure progressiste. « Le fédéralisme d'aujourd'hui entraîne la régression sociale », assure Dany Lang, maître de conférence à l'université Paris-13. Ce qui, dans la foulée, « mine la formation d'un sentiment d'appartenance à une entité soucieuse du bien-être collectif ». C'est déjà ce que décrivait Razmig Keucheyan dans le livre dirigé, au printemps, par Cédric Durand, préférant, lui, le terme de « césarisme bureaucratique » - un détour par Gramsci pour mieux insister sur la « dérive autoritaire » de l'UE en temps de crise.

Comment dès lors, provoquer la rupture? D'après les économistes membres des « atterrés » joints par Mediapart, trois scénarios sont en concurrence au sein du collectif. Autant de sensibilités que l'on retrouve au sein de la gauche en général. Première piste, la plus radicale: faire une croix pure et simple sur Bruxelles, puisque l'horizon y est bouché, et sortir de l'euro, puisque toute politique « euro-keynésienne » (un budget européen pour une relance globale, une taxe sur les transactions financières, etc) serait condamnée d'avance (lire notre compte-rendu du livre dirigé par Cédric Durand).

A l'opposé exact, d'autres plaident, à l'instar de Dévoluy et Lang, pour une « planification fédératrice ». Le projet: face au court-termisme des politiques néolibérales, il faudrait « réinscrire nos économies dans une perspective de long-terme ». Grands travaux adossés à un véritable budget européen, refonte de la politique agricole commune (PAC) plus écolo, séparation des activités de dépôts et d'investissement, harmonisation par le haut des systèmes de protection sociale... Tout cela s'articulerait autour d'un « fédéralisme démocratique », en particulier à l'échelle de la zone euro, dotée d'un budget propre et d'un parlement.

A ceux qui jugeraient ces positions totalement utopiques, vu les dynamiques en cours à Bruxelles, Michel Dévoluy assure que l'UE n'a pas toujours été convertie au néolibéralisme... Pour preuve, aux premières heures de l'Union, la communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), qui instaurait par exemple un contrôle des prix pour soutenir la politique industrielle. « La rupture date de l'acte unique de 1986 », confirme de son côté Dany Lang.

Reste une « position centriste », selon l'expression d'Henri Sterdyniak, de l'OFCE, qui la défend: elle consiste à s'opposer à tout renforcement du fédéralisme « pour un temps au moins ». Un  repli stratégique, dans l'attente que les rapports de force, en Europe, évoluent. Voici le raisonnement, résumé par Benjamin Coriat, professeur à Paris-13: « Sur le principe, je crois qu'une majorité d'entre nous est favorable au renforcement du fédéralisme. L'harmonisation fiscale, la politique industrielle, la transition écologique... tout cela passe par l'Europe. C'est le scénario idéal. Mais pour l'heure, les rapports de force sont tels, que si l'on accepte de renforcer le fédéralisme, on renforce des institutions qui ne parlent que d'ajustement structurel. Pour le moment, on peut donc dire que nous y sommes plutôt opposés ».

Pour Philippe Askenazy, chercheur à l'école d'économie de Paris, « tout le monde s'accorde sur la dérive technocratique, anti-démocratique et néo-libérale de l'Union ». Cet « atterré » historique précise: « S'il y a débat, c'est que justement on ne peut trancher avec des arguments économiques ». C'est l'une des particularités de ce débat, y compris au sein des économistes critiques: leur entrée est souvent davantage politique, voire citoyenne, entre les adversaires du « repli » et les partisans enthousiastes de l'Etat Nation.

Ainsi, Michel Dévoluy explique qu'il est un « internationaliste, que l'Etat Nation n'a jamais séduit ». Même entrée « citoyenne » pour Askenazy: « Les replis sur le national me semblent aller contre le sens de l'histoire. Les dérives de la construction européenne ne doivent pas faire oublier le projet initial après deux guerres mondiales (...) Je me place bien plus comme citoyen que comme économiste sur ce sujet ».

A l'inverse, Christophe Ramaux, autre « atterré », enseignant à Paris-1, est lui favorable à un retour aux Etats nations - qu'il associe à des « Etats sociaux » à protéger, les seuls aptes à s'opposer à la « domination du capital » -  et, logiquement, à un retour aux monnaies nationales. « La démocratie, ce sont les Etats nations, cela suppose par exemple que l'on parle la même langue », estime-t-il. « La démocratie à l'échelle européenne, cela pourrait exister, mais pas avant deux siècles. Et l'horizon de deux siècles ne m'intéresse pas », tranche-t-il. Ramaux veut investir le concept de Nation, « pour ne pas laisser le champ libre à l'extrême droite », « d'un autre contenu, citoyen, républicain ».  

Le débat, qui risque de s'intensifier dans les mois à venir, déborde de loin le champ de l'économie.

 

On signale aussi le débat entre Cédric Durand et Pascal Canfin, secrétaire d'Etat au sein du gouvernement Ayrault, sur ces questions, dans les locaux de Mediapart en juin dernier. A retrouver en vidéo ici.

 

 

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 16:32

 

 

blogs.mediapart.fr

 Autoroute A65 : le réel parle, les masques tombent

Les associations l’avaient dit et redit, et ce plusieurs années avant que ne soit coupé le premier arbre, la construction de l’autoroute A65 entre Langon et Pau est fondée sur des prévisions de trafic irréalistes qui ne peuvent qu’aboutir à la faillite d’Aliénor, la société concessionnaire, et à la récupération de la dette (environ 900 millions d’euros) par la collectivité.

Depuis l’inauguration de l’équipement, en décembre 2010, les faits parlent et le fiasco se dessine : Aliénor, qui vient de publier ses comptes, enregistre un résultat net négatif de 35,1 millions d’euros en 2012 (après -34,6 millions d’euros en 2011) soit 91,6% de son chiffre d’affaire (si si, vous avez bien lu). Selon l’analyse financière produite par Patrick Dufau de La Mothe[1], à ce rythme, la société sera en situation de faillite dans le courant 2014, ce qui nécessitera une recapitalisation par les actionnaires (Eiffage et la SANEF) ou bien, s’ils ne veulent pas, l’activation de la clause de déchéance prévue contractuellement et faisant retomber la dette sur l’Etat, la Région Aquitaine et les départements de Gironde, des Landes et des Pyrénées Atlantiques.

Durant les années où elles combattaient ce projet absurde, les associations n’ont eu de cesse d’avertir quant à ce risque financier, ne suscitant que l’indifférence des médias locaux et le mépris des élus. Les premiers n’ont pas fait leur travail, les seconds ont mentis.

Nous savons de source interne à la rédaction que durant les années de débats et controverses sur l’autoroute, aucun journaliste de Sud-Ouest (qui détient localement le monopole de la presse écrite) n’a eut pour mission de travailler en profondeur le dossier financier de ce projet.[2] S’il y en avait eut un, il aurait pu (dû) réclamer avec les associations la transparence sur ce projet, et notamment la publication de l’analyse financière prévisionnelle permettant de juger de la rentabilité de l’infrastructure.

Car, il faut le vivre pour le croire, alors que toutes les analyses de l’Etat faites en amont concluaient à la non rentabilité du projet, le seul document disant le contraire, celui rédigé par le concessionnaire, n’a jamais été rendu public (ce qui est pourtant une obligation légale), ni à nous, associations, ni aux élus locaux engageant par leur vote du contrat de concession la solidarité de leur collectivité avec le projet. Nos recours auprès de la Commission d’Accès au Documents Administratifs n’y ont rien fait, pas plus que ceux auprès du Conseil d’Etat, qui dans un attendu qui ne laisse de surprendre jugeait en 2008 que :

« il ressort de l’examen des pièces du dossier que le Conseil Régional d’Aquitaine a délibéré sur le projet de convention relative au financement des concours publics pour la réalisation de l’Autoroute A65 au vu d’un rapport qui comportait l’ensemble des éléments d’appréciation utiles, en particulier sur la clause de déchéance du concessionnaire ; qu’ainsi les requérants ne sont fondés à soutenir ni que le conseil régional d’Aquitaine se serait prononcé sur le fondement d’informations insuffisantes et incomplètes, en violation des dispositions précitées, ni qu’il aurait de ce fait méconnu ses compétences ».

Le rapport de Patrick Dufau de La Mothe, confirme aujourd’hui que cet arrêt de la plus haute juridiction administrative du pays était, au mieux, du travail bâclé. Nous y apprenons en effet que le conseil régional d’Aquitaine «  a demandé une première fois en 2011 à Nathalie Kosciusko Morizet, puis une deuxième fois en 2012 à Frédéric Cuvillier, en leur qualité de ministre des transports, les documents contractuels, les comptes prévisionnels initiaux, comme ceux issus de l’avenant N°1 qui prolonge la concession de 5 ans. Elle n’a rien reçu… ! »

Les élus régionaux aquitains ont donc bien voté en 2006 sans être informés sur les risques qu’ils faisaient prendre à leur collectivité. Les présidents et vice-présidents de cet exécutif, ainsi que ceux des conseils généraux concernés, ont pourtant toujours certifiés avoir connaissance de ces éléments. A l’irresponsabilité sous-jacente à cette décision, que nous pressentions, s’ajoute donc maintenant la preuve du mensonge.

 

Sur le sujet, vous pouvez soutenir le film "L'intérêt général et moi", en cours de production: http://fr.ulule.com/linteret-general/

 


[1] L’expert comptable qui avait produit l’analyse financière des associations en 2008, aujourd’hui conseiller régional Europe Ecologie de la région Aquitaine,

[2] Les seuls à avoir fait ce travail d’investigation sont des journalistes du Monde, de France 2 et de CANAL +, soit aucune rédaction locale.

 

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