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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:22

 

 

mediapart.fr

«Taxe Tobin» : les députés plient devant Bercy

|  Par Ludovic Lamant et Mathieu Magnaudeix

 

 

 

Fin du suspense : la majorité socialiste à l'Assemblée a refusé de durcir, lundi soir, la taxe sur les transactions financières. Une victoire pour Bercy. Et pour Euronext.

Les menaces de Bercy ont fini par payer : les députés ont renoncé lundi soir à durcir la taxe sur les transactions financières en vigueur en France depuis l'été 2012, lors de leur examen du budget 2014. À bientôt deux ans du discours du Bourget du candidat François Hollande, qui avait fait de la finance son « ennemi », c'est un nouveau recul de l'exécutif sur un dossier pourtant emblématique.

L'amendement, déposé par le rapporteur général au budget, le socialiste Christian Eckert, proposait d'élargir l'assiette de la taxe aux opérations « intra-day », qui figurent parmi les activités les plus spéculatives sur les marchés financiers. Il avait obtenu le feu vert la semaine dernière des membres de la commission des finances de l'assemblée. 

La « taxe Tobin », dans sa version française, devait rapporter 600 millions d'euros aux caisses de l'État, très en deçà des pronostics du début d'année (1,6 milliard d'euros). D'où la volonté de certains de durcir la taxe, pour lever davantage d'argent – et, au passage, freiner la spéculation.

Sous pression dans la soirée, Christian Eckert a finalement accepté de retirer son amendement, à la demande du ministre du budget Bernard Cazeneuve. Ce dernier, inquiet pour la « liquidité » des marchés, s'est dit convaincu qu'en cas d'adoption de la disposition, « l'avenir de l'entreprise Euronext (qui gère la Bourse de Paris, ndlr) serait compromis », mais aussi que l'« accès des entreprises aux capitaux serait entravé ».

« Idéologiquement c'est plaisant, cosmétiquement, ça passe, mais en termes d'efficacité opérationnelle, ça ne vole pas haut », a affirmé le ministre. « Je veux bien accepter, une fois mais pas éternellement, de retirer cet amendement », a réagi Christian Eckert. 

« Nous avons la preuve que Bercy privilégie davantage Euronext que sa majorité socialiste », commente Alexandre Naulot, d'Oxfam-France, qui reconnaît toutefois qu'il n'est « pas surpris » par l'issue du débat. Il juge en particulier « inacceptable » l'argument du ministre sur la liquidité, quand on connaît la « sur-liquidité » de ce type de marchés.

Après le retrait des socialistes, c'est le député communiste du Cher, Nicolas Sansu, qui a repris l'amendement, mais sans parvenir à rassembler une majorité.

Autre intervention dans ce débat, celle du député socialiste Pierre-Alain Muet (qui ne ménageait pas ses critiques contre Pierre Moscovici et la politique de Bercy, dans un récent article de Mediapart) : il a, lundi soir, validé lui aussi le retrait de l'amendement, estimant, tout comme Bernard Cazeneuve, qu'il fallait d'abord avancer au niveau européen, pour ne pas pénaliser la seule place boursière française.

Cet argument européen n'est pourtant pas convaincant. D'abord parce qu'il existe déjà des pays, comme l'Italie, qui ont mis en place des taxes Tobin plus ambitieuses, sans attendre une fiscalité européenne encore incertaine. Ensuite parce que Bercy, en rejetant cet amendement, est pris en flagrant délit de double discours : le ministère torpille à Paris ce qu'il défend haut et fort à Bruxelles. Le projet en chantier à Bruxelles, défendu officiellement par l'exécutif socialiste, prévoit, précisément, d'intégrer les opérations « intra-day ». 

Enfin, le gouvernement envoie un signal désastreux à ses partenaires européens, à un moment où le dossier s'est enlisé à Bruxelles (lire notre article) : rien ne presse pour mettre le secteur financier à contribution, semble-t-il penser.

 

 

 


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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:01

 

bastamag.net

 

 

Lobbies

Le prix mondial de l’alimentation décerné à des dirigeants de... Monsanto et Syngenta

par Sophie Chapelle 22 octobre 2013

 

 

 

Ce n’est pas un hoax. Le « World Food Prize » (prix mondial de l’alimentation) a bien été attribué le 17 octobre, aux Etats-Unis, à trois figures de la recherche sur les semences transgéniques. Les lauréats : Robert T. Fraley, le vice-président de Monsanto, Mary-Dell Chilton, chercheuse américaine et membre fondatrice de Syngenta, ainsi que le scientifique belge Marc van Montagu, président de la Fédération européenne des biotechnologies, un puissant lobby pro-OGM à Bruxelles. « Leurs recherches permettent aux agriculteurs de cultiver des plantes qui améliorent des rendements, résistent aux insectes et aux maladies, et s’adaptent à des variations climatiques extrêmes », soulignent les organisateurs. Qui présentent cette récompense comme l’équivalent du prix Nobel de l’alimentation et de l’agriculture...

Créé par Norman Borlaug, leader de la révolution verte et lauréat du prix Nobel de la paix en 1970 pour ses travaux sur l’agriculture, le Prix mondial de l’alimentation récompense les scientifiques qui contribuent à « améliorer la qualité, la quantité et la disponibilité » de nourriture dans le monde. Derrière cette version officielle se niche une liste édifiante de sponsors au cœur de laquelle se mêlent Nestlé, Cargill, mais aussi la fondation Rockfeller et celle de Bill & Melinda Gates, très actives dans la promotion des biotechnologies dans le monde. Syngenta fait également partie des contributeurs au même titre que Monsanto qui, selon le New York Times, aurait versé 5 millions de dollars en 2008 à la fondation privée World Food Prize...

« Le choix de Monsanto trahit le but du World Food Prize », soulignent dans un communiqué 81 personnalités engagées, lauréates du « Right Livelihood Award » (prix Nobel alternatif). Elles voient dans ce choix « un affront au consensus international croissant pour des pratiques agricoles saines et écologiques. Des preuves supplémentaires venant du monde entier montrent comment les méthodes écologiques renforcent considérablement la productivité, améliorent le contenu nutritionnel des cultures au profit de la santé des sols, sans rendre les agriculteurs dépendants d’intrants au prix toujours plus élevé ». Une pétition dénonçant la « décision obscène » de remettre le World Food Prize au vice-président de Monsanto a déjà recueilli plus de 315 000 signatures.

 

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 15:50

 

bastamag.net

 

 

Endettement

Censés nourrir l’humanité, ils vivent du RSA : portraits d’agriculteurs au bout du rouleau

par Jean-Charles Gutner 22 octobre 2013

 

 

 

 

 

Ils sont censés nourrir l’humanité, mais ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts. Paysans en Bretagne et en Picardie, ils vivent dans la précarité, font face au surendettement et aux procédures judiciaires. Des hommes et des femmes qui aiment leur métier et ne peuvent plus en vivre dignement. Reportage photo au cœur d’une pauvreté souvent invisible.

C’est une pauvreté invisible, pudique et fière. La misère qui se cache au fond de nos campagnes n’épargne pas ceux qui, depuis des générations, exploitent la terre ou élèvent leurs bétails. Au-delà de tout débat politique, syndical ou partisan, l’agriculteur est celui qui nourrit l’humanité. Comment celui qui travaille dur pour cela, ne peut-il vivre dignement de son travail ? L’agriculture française reste la plus performante d’Europe, mais la France compte deux fois moins de paysans depuis vingt ans. Les jeunes générations n’assurent plus la relève de ceux partant à la retraite. Précarité, faibles revenus, charges et horaires de travail élevés, endettement important à l’installation, tels sont les causes de se désengagement.

En 2000, il y avait 1,3 millions de d’agriculteurs en France. En 2010, ils sont 966 000. Le nombre d’exploitations est passé de 663 800 en 2000, à 490 000 pour 2010. Ce phénomène entraine également l’amplification des grosses structures de production, une migration de la population, la disparition des commerces et du tissu rural.

 

M. Martin, 70 euros de trop pour recevoir le RSA

M. Martin est éleveur de vaches de race limousine, il a décidé de se convertir en bio, et de travailler comme il le souhaite. Il est propriétaire d’un troupeau de 140 vaches et de 80 hectares de terre, dans le département de l’Oise, près de Compiègne, en Picardie. Son dossier suivi par l’association régionale de Solidarité Paysans concerne sa demande de RSA qui a été refusée car il gagnait ... 70 euros de plus que le minima requis pour bénéficier de cette prestation.

Il a construit de ses mains la maison familiale en deux ans, mais a dû arrêter les travaux, situation financière oblige. Il doit privilégier les investissements sur son exploitation afin qu’elle devienne rentable. Il vit en couple avec ses 3 enfants âgés de 4 à 12 ans, dans un mobil-home depuis plusieurs années. En plus du travail de la ferme, il se loue comme prestataire agricole afin de faire rentrer un peu d’argent.

M. Huguet, 90 vaches laitières, 150 hectares, au RSA depuis 2010

M. Huguet est éleveur laitier en Bretagne. Avec sa femme et leurs deux enfants, il vit sur l’exploitation qu’il a acquise il y a cinq ans. La chute du prix du lait en 2008 le conduit a cumuler 120.000 euros de dette en quelques mois. Malgré ses difficultés financières, il a voulu participer à la grève du lait menée dans sa région au plus fort de la crise laitière. Il a déversé lors d’une manifestation quelques milliers de litres de sa production, afin de soutenir le mouvement revendiquant l’augmentation du prix d’achat du lait. Il travaille avec sa mère, élevant 90 vaches laitières sur sa ferme de 150 hectares de terre et de prairies. Aujourd’hui, ses dettes sont en partie payées. Lui restent 60 000 euros à régler, mais il fait toujours face à une gestion très rigoureuse de son exploitation. Il vit avec le RSA depuis 2010. Il trait ses vaches deux fois par jour sept jours sur sept, et n’arrive toujours pas à prélever de salaire pour son travail.

M. Guyon, assigné devant le tribunal par la Mutualité sociale agricole (MSA)

M. Guyon est éleveur de vaches laitières et cultivateur en Picardie. Il a perdu une partie de son troupeau suite à une maladie. En perte de revenus, impossible d’honorer les cotisations de la MSA (Mutuelle sociale agricole) qui l’assigne devant le tribunal de grande instance d’Amiens pour un arriéré de 6 000 euros. A 54 ans, si son redressement judiciaire n’est pas accepté, il devra vendre l’exploitation familiale.

Photos prises en 2011 pendant l’audience du tribunal, à Amiens.

M. Leroux, 330 000 euros de dettes

M. Leroux était éleveur porcin à Guiscriff, en Bretagne. Installé en 2000, les premiers problèmes de trésorerie apparaissent en 2003 avec l’une des crises du porc. 2004 : obligation de mises aux normes, prêt à la banque pour la construction d’une fosse à lisier. Ce projet est viable à condition d’agrandir un bâtiment pour produire plus. Le Crédit agricole donne son accord de principe sur ce projet. La fosse se construit mais pas le nouveau bâtiment : refus de la banque. Les charges d’exploitation augmentent. 2006-2007 : nouveau problème de trésorerie, l’éleveur doit vendre une maison de famille pour combler les intérêts des prêts bancaires.

Il rencontre alors une association d’aide contre les abus bancaires (AACAB) qui, via une coopérative dirigée par le même président que cette association, lui octroie un prêt de 250 000 euros pour faire de la vente directe. 2009 : la coopérative – pour des raisons extérieures au bon fonctionnement de cette nouvelle activité – arrête la collaboration et reprend tout le matériel mis à disposition. Le dirigeant de l’association et de la coopérative est actuellement en prison pour plusieurs années, suite à des histoires d’escroqueries, et laisse les dettes à M. Leroux. 2010 : il doit vendre son bétail pour payer les frais administratifs des procédures engagées, sa compagne part avec leurs quatre enfants. 2011 : son exploitation est mise en liquidation judiciaire pour 330 000 euros de dettes accumulées, sa maison et tous ses biens seront mis aux enchères publiques en 2012. Il a mené une procédure pour obtenir la garde de des enfants, qu’il a obtenue. Il est actuellement salarié sur une grosse exploitation porcine près de chez lui.

 

Travaillant autour du monde agricole depuis quelques années, je fus choqué, lors de la parution en 2010 dans un magazine de la presse professionnelle agricole, d’un dossier spécial qui expliquait aux paysans, sur plusieurs pages, comment toucher le RSA. Ils sont aujourd’hui plusieurs milliers en France a percevoir cette prestation de l’État, tout en continuant à travailler au quotidien sur leurs fermes.

Le produit du terroir a fait place depuis longtemps à celui de la machine industrielle et du rendement à faible coût. La misère aussi en a un, il est humain en premier lieu. J’ai commencé ce travail photographique en avril 2011, après avoir pris plusieurs contacts avec certains paysans fin 2010. Je les ai convaincus, au fil des rendez-vous et avant de sortir mes boitiers, de la nécessité de témoigner de leur réalité économique, en leurs garantissant que je ne chercherai pas à faire des gros plans de leurs poubelles, mais à témoigner simplement de leur vie. Sept mois après le premier contact, je commençais les prises de vue. J’ai photographié également pour ce reportage, les mains de chaque paysan comme un fil commun.

Solidarité Paysans Picardie m’a aidé dans cette démarche. Cette association présente dans plusieurs régions de France, m’a permis de continuer ce travail, depuis janvier 2012 en Bretagne, avec d’autres paysans. Ils ont tous fait appel au service de cette association, éleveur laitier, éleveur de bovins viande, céréalier, éleveur de volailles, de porcs ou d’ovins : toute la filière agricole est représentée. Endettement élevé (pour les mises aux normes, modification des bâtiments, achat de matériels), prix de vente de leurs produits en baisse, augmentation du prix d’achat des matières premières (aliments pour animaux, engrais, semences), problèmes de santé, accident du travail, sont les principales causes qui font basculer ces paysans dans la précarité en quelques mois.

Je suis actuellement à la recherche de financements pour continuer ce reportage photographique dans la région Paca, avec des arboriculteurs, des maraichers et des éleveurs de montagne, afin de mettre en évidence que tous les secteurs d’activité agricole sont touchés.


Ce reportage photo a été réalisé par le photojournaliste Jean-Charles Gutner [1], avant de débuter son reportage sur la précarité dans le monde agricole, distribué par l’agence SIPA press (www.jeancharlesgutner.com), et initialement publié dans Campagnes solidaires*, le mensuel de la Confédération paysanne. Il a été réalisé avec le soutien de l’association Solidarités paysans, association nationale de défense des agriculteurs en difficulté.

*Campagnes solidaires est un point de ralliement pour ceux qui veulent comprendre les réalités de la vie et des luttes paysannes dans le monde, et ici en Europe. C’est aussi un espace pour ceux qui veulent s’exprimer sur ces réalités et la manière d’agir sur elles. Campagnes solidaires restitue chaque mois les résistances de ces luttes et les initiatives porteuses d’espoir (voir le site).

Notes

[1Dans les années 90, Jean-Charles Gutner a beaucoup voyagé, réalisant des reportages photographiques durant la première guerre du Golfe, en Irak, mais aussi en Roumanie, Turquie, Algérie. couvrant la guerre civile en Angola pour l’Agence France Presse (AFP) et Associated Press (AP), collaborant avec l’agence Sipa, la BBC, Reuters, RFI et de nombreux magazines et journaux à l’international (Time, Newsweek, El Pais...) avant de séjourner quelques années en Afrique. Installé en Champagne depuis son retour en France en 2007, il a participé à la création en juin 2010 de la première photothèque dédiée uniquement au monde agricole et viticole accessible via internet (www.photoagricole.net)

 

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 15:40

 

peuples-solidaires.org

 

Supermarchés : prix sacrifiés… droits humains aussi ?

Le 8 octobre 2013

 


 

L’huile acide qui sort de la coquille lui brûle la peau : Sunita n’a pas les moyens de s’acheter des gants de protection. Accroupie, elle décortique les noix de cajou qui quitteront bientôt le Sud de l’lnde pour rejoindre les étals de supermarchés européens. Si ceux-ci réalisent des marges confortables, Sunita, qui travaille depuis l’âge de 11 ans, gagne moins de 2 euros par jour. La Commission européenne s’apprête à prendre position sur les pratiques d’achat de la grande distribution. Exigeons une régulation contraignante pour aider celles et ceux qui sont à l’autre bout de la chaîne !


Forcée par la pauvreté

A en croire certaines publicités, les supermarchés se sacrifient pour nous proposer des prix défiant toute concurrence. En réalité, ils sacrifient surtout celles et ceux qui travaillent pour eux. Ouvrières ou petits producteurs : dans le monde, des millions de femmes et d’hommes subissent les délais intenables et les tarifs « imbattables » que les grandes surfaces imposent à leurs fournisseurs.
Le secteur des noix de cajou illustre parfaitement cette situation. Coûts revus à la baisse, délais trop courts, commandes de dernière minute, contrats instables : pour ne pas perdre leurs commandes, les fournisseurs répercutent les exigences des supermarchés européens sur une main d’œuvre précaire, souvent non déclarée voire informelle, forcée par la pauvreté d’accepter des conditions de travail indignes.
Au final, cette situation maintient des populations entières dans la pauvreté.

Une régulation s’impose

A court terme, le changement ne viendra pas des gouvernements des pays du Sud qui n’ont ni la capacité, ni parfois la volonté de protéger leurs populations. Il ne viendra pas non plus des initiatives volontaires des entreprises : codes de conduite, chartes éthiques, partenariats avec telle ou telle ONG, audits sociaux… ont montré leurs limites. Ils servent surtout le marketing et le « fairwashing »de multinationales désireuses de redorer leur blason.
En revanche, encadrer les pratiques d’achat des supermarchés européens est possible et constitue le levier le plus crédible et le plus puissant pour agir. Alors que l’Union européenne dépense des millions d’euros pour lutter contre la pauvreté dans les pays du Sud, elle doit se montrer cohérente et réguler les pratiques qui, sur son sol, vont à l’encontre de ses objectifs.

La Commission peut agir

La Commission européenne peut encadrer les pratiques d’achat abusives des supermarchés. Elle a d’ailleurs lancé, en 2010, un Forum sur « l’amélioration du fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement alimentaire ». Dans ce contexte, Peuples Solidaires – ActionAid France demande la mise en place d’une véritable régulation. Et notre impact se fait déjà sentir : en 2012, la pétition que nous avons remise à Bruxelles, avec nos partenaires du Juste Fruit !(1), a ainsi poussé la Commission à lancer de nouvelles consultations sur le sujet.
Mais face aux organisations citoyennes, les lobbies de la grande distribution ne sont pas restés inactifs. Et jusqu’à ce jour, c’est encore l’approche volontaire, reposant sur l’autorégulation des entreprises, qui semble prévaloir. Toutefois, la Commission prépare une déclaration qui pourrait changer la donne en encourageant, pour la première fois, une législation contraignante.

Ecrivez à Michel Barnier

Les prochaines semaines sont décisives pour celles et ceux qui, tout au début de chaîne qui mène jusqu’aux étals de nos supermarchés, travaillent dans les pays du Sud.

Michel Barnier, Commissaire européen au Marché intérieur et aux services, joue un rôle clé sur ce dossier : demandons-lui des pratiques commerciales plus justes !


cliquer ici

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 15:27

 

facebook.com

 


Le vrai philosophe des temps modernes... à Aurillac, 2013 (Admin mor__)


Pour voir la vidéo, cliquer ici

 

 

 

 

 

 


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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 15:07

 

 

 

huffingtonpost.fr

Jean-François Narbonne

 
Pesticides: la désinformation continue
Publication: 14/01/2013 06h39

 

 

"En matière de {limites maximales de résidus pour les pesticides}, la {Commission européenne} a inventé la machine à diviser par 2 les quantités de pesticides retrouvées dans les aliments! Cela revient à doubler la tolérance par rapport aux résidus de pesticides et à exposer la population européenne à des quantités toujours plus grandes de ces produits toxiques dans leur alimentation, ce qui est un pur scandale", déclarait François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, en décembre 2012.

Ou comment transformer une donnée technique en complot des multinationales contre la santé des consommateurs.

 

Les faits :

Dans le passé, chaque pays d'Europe fixait ses propres autorisations d'usage de produits phytosanitaires mais aussi ses propres valeurs limites en résidus (LMR). Ceci entrainait des problèmes pour les échanges commerciaux, certains aliments pouvant être donc conformes dans un pays et non-conformes dans un autre.

Pour assurer la libre circulation des produits alimentaires au sein de l'UE, il y a eu dans un premier temps une harmonisation des teneurs en pesticides dans les aliments, avec la création des limites de résidus de pesticides (LMR). Cependant, ces contrôles de conformité prennent en compte l'incertitude analytique des laboratoires analysant les résidus de pesticides et les différences éventuelles entre les laboratoires. Au sein d'un même laboratoire, cette incertitude est de l'ordre de 20%, et elle peut aller jusqu'à un facteur 3 entre différents laboratoires.

A l'arrivée de nouveaux pays au sein de l'UE, de très grandes différences en qualité d'analyses existaient entre certains laboratoires de l'Europe de l'Est et de l'Ouest. Ceci a été d'ailleurs un vrai sujet de préoccupation pour les résultats des premières compilations de données européennes. En une dizaine d'années, un formidable effort de mise à niveau technique et méthodologique des réseaux de contrôle a été effectué. L'harmonisation européenne dans la fixation des LMR s'est donc accompagnée d'une harmonisation dans le calcul des incertitudes analytiques. Une étude d'inter-comparaison a donc été faite auprès de laboratoires de contrôles des différents pays et a donné comme résultat une incertitude globale de 50% que l'on peut considérer comme un chiffre remarquable résultant des améliorations spectaculaires des performances analytiques pour les récents entrants. Ces performances sont d'autant plus remarquables que les anciennes substances ont été largement abandonnées et que les matières actives les plus récentes sont utilisées à de faibles doses et que les LMRs, dans un but de meilleure protection du consommateur, se rapprochent des seuils de quantifications.

 

Les conséquences :

Ainsi, le facteur d'incertitude utilisé aujourd'hui en France pour établir la conformité des aliments est harmonisé mais augmente évidemment par rapport celui qui était auparavant utilisé à l'intérieur de chaque Etat. En fait comme conséquences, on aura moins de produits déclarés non-conformes (on doit passer de 4% à 1,5%) mais aussi on aura moins de faux positifs ou de faux négatifs, c'est-à-dire des différences de conformité pour un même produit qui franchit une frontière.

Mais contrairement à l'exploitation faite par certaines ONGs, ceci ne change évidemment rien à l'exposition des consommateurs. En premier lieu, les doses utilisées sur le terrain par les agriculteurs ne dépendent pas des LMR mais de problèmes de terrain et surtout de climat. Il n'y a donc pas de signal d'incitation des opérateurs à augmenter les doses de traitement. En termes statistiques, tous les modèles utilisés pour évaluer l'exposition alimentaire montrent que la consommation marginale (moins de 5%) d'aliments très contaminés ne change pas significativement l'exposition du consommateur. Or, ici il ne s'agit pas d'augmentation de contamination mais simplement d'un changement de classement de conformité, le chiffre du dosage restant celui donné par l'analyse.

Enfin le calcul des expositions des consommateurs (tels que ceux publiés récemment par l'Anses dans l'étude EAT2) prend en compte les résultats des dosages et non des classements de conformités. En revanche, les incertitudes liées aux différents paramètres pris en compte participent aux calculs d'hypothèses basses et hautes et donnent donc une fourchette d'exposition. L'assertion d'une « exposition de la population européenne à des quantités toujours plus grandes de ces produits toxiques dans l'alimentation » est donc une pure fiction et on peut remettre en cause le sérieux des journalistes qui relaient une telle information. Il faut rappeler que la quantité de pesticides utilisée n'est pas liée à une volonté démoniaque des agriculteurs manipulés par le grand capital mais à des choix agricoles productivistes soutenus par tous les ministres de l'Agriculture depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Les usages ont d'ailleurs tendance à diminuer vu le prix élevé des nouvelles substances actives utilisées. Les fluctuations annuelles souvent constatées et faussement rapportées par notre ministre actuel comme contraires au plan « Ecophyto » sont simplement dues aux variations climatiques, un printemps sec comme en 2008 entraînant une diminution d'utilisation, au contraire des printemps humides comme en 2011 et 2012, qui ont entraîné une augmentation des usages (cette année, l'attaque du mildiou dans les vignes a été catastrophique).

La seule solution pour réduire les usages et la pollution due aux pesticides est de changer profondément les modes de production agricole, chose tout à fait possible comme l'ont démontré les résultats d'une étude de l'Inra sur 12 ans et basée sur des rotations de culture optimisées. Les associations qui militent justement pour la diminution d'usage des pesticides feraient mieux de valoriser ces résultats de vraies études scientifiques que de monter des scénarios catastrophes artificiels.

 

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 15:00

 

fukushima-diary.com

Posted by Mochizuki on October 21st, 2013

 

 

La centrale de Fukushima s’effondre et s’enfonce à cause du dernier typhon / Aucun communiqué

 

Article lié : La radioactivité β des eaux souterraines multipliée par 6 557 après le passage du typhon : 400 000 000 Bq/m³ – record absolu

Deux travailleurs de Fukushima ont déclaré sur Twitter que le typhon “WIPHA” a provoqué un glissement de terrain dans la centrale de Fukushima.
La pente est en face de la rue principale et la terre et le sable ont bloqué le passage par cette rue. Il y a eu également une partie qui a fait subsidence (effondrement vertical de tout un terrain).

Ces travailleurs sont surpris parce qu’il n’y a eu aucun communiqué de presse de Tepco dessus.

Un travailleur ajoute qu’il y a d’autres pentes dans la centrale et qu’elles peuvent parfaitement s’effondrer durant le prochain typhon qui frappera l’Est du Japon ce week-end. (cf. Le typhon suivant frappera l’Est japonais ce week-end / encore un “très fort”)

https://twitter.com/Happy11311/status/391573832160403456
https://twitter.com/Happy11311/status/391577467770511360

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 14:49

 

22/10/2013 à 13H0

 

Allons-nous manger du bœuf aux hormones sans le savoir ?

 

Question posée le 22/10/2013 à 12h52 par Mathieu Deslandes

La réponse de Camille Polloni

 

 

 

 

José Bové s’inquiète. Invité de Jean-Jacques Bourdin sur RMC ce mardi, le Don Quichotte de la « malbouffe » revient sur les accords de libre-échange transatlantique – en cours de négociation entre les Etats-Unis et l’Union européenne, conclus vendredi avec le Canada – et surtout sur leurs conséquences en terme de sécurité alimentaire.

« Le problème, c’est que personne n’a vu le texte, le gouvernement ne l’a pas vu. Dans ce texte, la question des importations de bœuf qui pourraient être hormonés risque d’être un problème.

On a eu les grands chapitres : il y a aura deux types de bœuf importé, le bœuf “de qualité”, et le bœuf “standard” : c’est du bœuf aux hormones ! »

Une guerre commerciale qui dure depuis 1988

Pour comprendre de quoi parle José Bové, il faut rappeler le contexte. Depuis 1988, l’UE soumet le bœuf canadien et américain à des restrictions sur son territoire, pour des raisons de santé publique : l’élevage dans ces deux pays utilise des hormones de croissance interdites en Europe.

En guise de représailles, le Canada et les Etats-Unis sanctionnent des produits européens. Ce conflit commercial dure depuis 25 ans.

Côté européen, la seule viande de bœuf canadienne et américaine tolérée, c’est la viande « haute qualité », c’est-à-dire avec une traçabilité suffisante pour garantir au consommateur qu’elle est sans hormones.

Des négociations permettent d’augmenter épisodiquement les quotas de viande « haute qualité » acceptés en Europe. En échange, le Canada et les Etats-Unis allègent les sanctions sur les produits européens. En mars 2011 par exemple, la Commission européenne et le Canada étaient arrivés à un accord de ce type. Même chose entre les Etats-Unis et l’UE en 2012.

15 000 tonnes de bœuf congelé, 31 000 tonnes de bœuf frais

Pour ses partisans, le traité Canada-UE négocié depuis quatre ans permettrait d’accroître de 20% les échanges commerciaux entre les deux zones. Au terme de quatre ans de négociations, le texte prévoit notamment l’abaissement des droits de douane sur un ensemble de services, de produits manufacturés et agricoles.

« Au final, Ottawa a accepté de doubler le quota de fromage européen admis sans droits tarifaires, en échange d’un plus grand accès au marché européen pour les producteurs de bœuf canadiens. »

En vertu de cet accord, l’UE « importera sans droits tarifaires 15 000 tonnes de bœuf congelé et près de 31 000 tonnes de bœuf frais ».

 


La vache qui lit ou « ZH Dominicow », sculpture de Rodrigo Oliveira, « Cow Parade », Porto Alegre (Brésil), 2010 (Alexandre Pereira/Flickr/CC)

 

Mais cet accord risque-t-il de remettre en cause un équilibre trouvé tant bien que mal, en permettant l’arrivée de bœuf aux hormones sur le marché européen ? José Bové n’est pas le seul à le penser. Le député européen UMP Michel Dantin menace de ne pas voter l’accord et déclare, dans une interview au Figaro :

« J’attends de voir les termes exacts de cet accord et notamment ses clauses sanitaires. S’il ne respecte pas les conditions d’élevage européennes et les règles sanitaires comme certains députés le soulignent déjà, nous mettrons tout mettre en œuvre pour ne pas voter cet accord. Je rappelle que les hormones de croissance sont interdites pour l’élevage en Europe car elles représentent un danger pour la santé du consommateur. »

« C’est hors de question et nous sommes tous d’accord »

Ce qui est perturbant, c’est que pas plus Michel Dantin que José Bové n’ont pu lire le texte intégral de l’accord. Prévoit-il vraiment l’importation de viande hormonée en Europe ou est-ce une crainte des éleveurs ? Attac a aussi fait part publiquement de ses inquiétudes.

D’après les éléments les plus précis parus dans la presse française et canadienne, il n’est pourtant pas prévu de déroger à la règle en vigueur depuis 25 ans. Si Nicole Bricq, la ministre du Commerce française, s’est montrée réservée sur l’accord par crainte d’une concurrence accrue imposée aux éleveurs européens déjà en difficulté, elle a aussi apporté un démenti catégorique à José Bové :

« L’importation de bœuf aux hormones n’est pas dans la négociation. C’est hors de question et nous sommes tous d’accord au niveau européen. »

Elle défend la même ligne en ce qui concerne les Etats-Unis.

« Le Canada a accepté les normes européennes »

Un poids lourd de l’élevage européen confirme auprès du journal québecois Le Devoir :

« Parmi les aspects positifs de l’accord-cadre, Pekka Pesonen [secrétaire général de Copa-Cogeca qui regroupe 38 000 coopératives et 13 millions de producteurs européens] note tout de même que le Canada a accepté les normes européennes interdisant l’utilisation de certaines hormones de croissance. »

L’Association européenne des éleveurs, elle aussi, a admis que « le Canada a fait deux concessions importantes dans le secteur agricole, en acceptant de respecter plus de 140 appellations contrôlées, et en ajustant ses conditions d’élevage aux normes européennes ». D’après La Presse, « la viande canadienne vendue en Europe sera exempte d’hormones de croissance ».

Le journal chiffre même cet effort à « 15% des coûts » supplémentaires pour les producteurs. D’autres estiment ce surcoût entre 25 et 50 dollars canadiens par tête de bétail. Mais au final, les éleveurs canadiens considèrent qu’avec l’augmentation des quotas, l’opération sera rentable.

L’accord, qui doit être finalisé, validé par le Parlement européen et ratifié par les Etats-membres de l’UE, n’entrera pas en vigueur avant 2015.

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 14:36

 

 

l'humanite.fr

Monde - le 27 Août 2013

Enquête

 

Accord de libre-échange: l'UE et le Canada signent un vrai cheval de troie

 

Le Canada et l'UE négocie un accord de libre-échange dans le plus grand secret.

 

L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, négocié depuis 2008, a été signé entre le Premier ministre canadien et Stephen Harper, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. S'il a fait très peu de vagues en Europe, c'est un véritable cheval de troie préfigurant le partenariat avec les États-Unis. Au Canada à l'inverse, la résistance à la doctrine néolibérale s’est activée contre ce traité. Un exemple à suivre pour les Européens, car l’accord UE-USA n’en sera qu’une copie.

Nous republions ici notre décryptage de cet accord publié fin août:

Dans le plus grand secret, l’Union européenne et le Canada négocient un traité de libre-échange depuis 2008, l’Accord économique et commercial global (AECG, CETA en anglais, pour Comprehensive Economic and Trade Agreement). Le Canada réclame un accord avec l’UE, deuxième partenaire économique du Canada, depuis 2004. La signature était prévue pour fin 2011 mais les négociations ont pris du retard et les plus optimistes parlent maintenant de fin 2013.

« Indifférence générale »

Car depuis l’ouverture des discussions sur un accord de libre-échange avec les États-Unis d’Amérique (TAFTA, pour Transatlantic Free Trade Area, qui devrait voir le jour en 2015), l’UE traîne des pieds dans le dossier canadien. Le Canada n’est que le 12e partenaire économique de l’Union, ne représentant que 1,8 % des échanges commerciaux totaux, loin derrière Oncle Sam et ses 14 %. Une puissance commerciale de seconde zone donc pour l’Union européenne, qui toutefois teste pour la première fois son pouvoir de négociation avec un pays du G7. En effet, depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, les accords de libre-échange sont conclus directement au niveau européen, par la Commission européenne, et l’AECG devrait être le premier partenariat signé.

Le premier mais pas le seul, car l’Union européenne noue des accords de libre-échange à la pelle : outre les USA, l’Union négocie sec avec l’Inde et la Corée du Sud. De quoi faire oublier le Canada. « Nous sommes moins importants au commerce européen que l’Inde ou la Corée du Sud. Et notre pays ne compte que 34 millions d’habitants, bien moins que les USA, qui seront un négociateur beaucoup plus coriace lors des discussions. », admet Stuart Trew, responsable du commerce au Conseil des Canadiens, une organisation militante canadienne créée en 1985 pour s’opposer à l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA). « C’est vrai que ce traité est négocié dans l’indifférence générale », déplore Marie-Christine Vergiat, eurodéputée Front de gauche. « Et le silence le plus total de la Commission européenne n’aide pas à sa médiatisation. »

Résistance canadienne

Si l’accord passe quelque peu inaperçu en Europe, il n’en va pas de même au Canada où militants de gauche, syndicats et ONG organisent la résistance contre le néolibéralisme. Pour Stuart Trew, « Les trente dernières années ont assez prouvé que le libre-échange enrichit les riches et appauvrit les pauvres, menace la santé publique et la défense de l’environnement et encourage à toujours plus de privatisations. »

À la demande du Canada, les négociations ont eu lieu sous le régime dit de la liste négative : tout service public qui n’est pas exclu nommément de l’accord est considéré comme automatiquement inclus, même s’il n’existait pas au moment de la signature. Une aberration pour Judith Kirton-Darling : « Pour nous, les services publics viennent du choix d’un peuple de ce qu’il veut mettre dedans, maintenant ou dans le futur. » La jeune femme est secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), une organisation dont sont membres les principaux syndicats français. « Sur le principe, nous ne sommes pas opposés à un accord de libre-échange, mais nous souhaitons qu’il soit « gold standard », de la meilleure qualité possible. Il doit protéger le droit du travail, l’environnement et les services publics. », détaille-t-elle.

Outre-Atlantique, les propos sont plus virulents : « Avec cet accord, les grandes multinationales européennes auront accès aux marchés publics canadiens, ce à quoi nous nous opposons totalement. », explique Claude Vaillancourt, président d’Attac-Québec. L’association a contribué à créer le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC), qui rassemble syndicats et associations québécoises contre l’AECG. « Par exemple, l’eau est une ressource publique au Canada. On craint qu’avec l’accord, des multinationales type Veolia débarquent. Regardez en Europe, les tarifs ont explosé quand les services de distribution ont été privatisés. »

Traité international, réforme intérieure

Puisqu’au Canada les services publics, ainsi que l’exploitation des ressources naturelles, relèvent de la compétence des provinces, les Canadiens craignent que le traité n’entraîne une perte d’autonomie. Ce sont les provinces qui gèrent les monopoles de service public, comme Hydro-Québec, l’équivalent québécois d’EDF, avant la libéralisation du secteur. « Tous les monopoles du monde entier agacent ceux qui négocient des accords de libre-échange », confesse Pierre-Marc Johnson, ancien Premier ministre du Québec, lors d’une audition devant le Parlement québécois en 2010.

« Du point de vue du Canada, l’AECG relève plus de la réforme intérieure que du commerce. », explique Stuart Trew. Un avis partagé par la Commission européenne qui se félicite des concessions canadiennes. Ainsi, dans une note d’octobre 2012, elle note que : « L’offre canadienne d’accès aux marchés publics est la plus complète et ambitieuse jamais faite par le Canada et ses provinces à un partenaire commercial, y compris les États-Unis. L’offre dépasse même les accords mutuels entre les différentes provinces canadiennes. De cette façon, l’AECG ouvre la voie à une importante réforme intra-canadienne. »

Les entreprises contre la société

Si l’AECG entraînera une privatisation à tout va, il conduira aussi à une possible contestation des lois sociales et environnementales, à cause de la mise en place de mécanismes d’arbitrage investisseur-État (ISDS en anglais, pour Investor-State Dispute Settlement). « Ces mécanismes sont notre plus grande crainte », admet Judith Kirton-Darling. Sous leur nom barbare, ces mécanismes d’arbitrage, hérités de l’accord de libre-échange entre le Canada, les USA et le Mexique (ALENA), permettent à une entreprise privée de poursuivre, devant un tribunal spécial, un gouvernement étranger si une réglementation la prive de profits anticipés. « L’AECG est le premier accord négocié par l’UE où un mécanisme d’arbitrage investisseur-État est intégré. », rappelle la syndicaliste.

Une nouveauté pour l’UE mais pas pour le Canada, déjà confronté depuis de nombreuses années à ce système. À cause des nombreuses lois de protection de l’environnement que le pays a votées, le Canada a été poursuivi 28 fois par des entreprises privées, entre 1994 et 2011, pour un total de cinq milliards de dollars (3,7 milliards d’euros). Dernier exemple en date, le Québec a récemment interdit la fracturation hydraulique, utilisée pour extraire le gaz de schiste. La société canadienne d’exploitation de gaz de schiste Lone Pine Resources, grâce à une filiale aux USA, menace de poursuivre le gouvernement du Québec et lui réclame 250 millions de dollars canadiens (environ 180 millions d’euros) pour profits non-réalisés.

Une plaie pour les citoyens. Selon Claude Vaillancourt, « Les tribunaux spéciaux sont coûteux, antidémocratiques et penchent souvent en faveur des entreprises. Les nombreux exemples issus de l’ALENA en attestent. » Un avis partagé par Judith Kirton-Darling : « Le Canada et l’UE ont les systèmes juridiques parmi les plus développés du monde, il n’y a aucun besoin de ces arbitrages supplémentaires. »

Le Parlement européen, par la voie de sa résolution du 8 juin 2011, s’oppose à la mise en place de ces arbitrages. Et le groupe d’experts mandaté par la Commission européenne pour étudier l’impact de l’accord est lui aussi sceptique. Dans son rapport adressé à la Commission, rendu en juin 2011, il stipule que « l’intégration des mécanismes d’arbitrages investisseur-État dans l’AECG aura un effet bénéfique réduit, tant au niveau économique que social et environnemental. » Mais la Commission européenne et les lobbies économiques ne sont pas près de lâcher le morceau. 

Gentil Canada contre Europe libérale ?

Surtout que l’accord offre plus de libéralisation pour un gain économique au final assez faible. En 2011, le groupe d’experts mandatés par la Commission européenne a évalué ce profit à quatre milliards de dollars en moyenne, tant pour l’Union que pour le Canada, soit une hausse respective du PIB de 0,025 % et 0,27 %.

Originellement, la signature aurait dû avoir lieu fin 2011, mais elle a été maintes fois repoussée depuis. Principale pierre d’achoppement, les quotas d’importation dans l’agriculture. « L’accord permettra aux Canadiens d’exporter leurs bœufs aux hormones, dont se méfient les Européens, et aux Européens d’exporter leurs fromages, qui menacent la multitude de fromageries locales au Canada. », expose Claude Vaillancourt.

Avec une population quinze fois inférieure et un PIB égal au douzième de celui de l’UE, le Canada paraît en position de faiblesse dans ces négociations. D’ailleurs la Commission européenne note qu’« un point clé est que la liste des intérêts que l’Europe a à gagner avec ce traité est beaucoup plus longue que celle du Canada. » « Je ne vois pas bien l’intérêt du Canada dans cette affaire. », renchérit Marie-Christine Vergiat. Les seuls gains pour le Canada seraient une ouverture du marché du bœuf, de certains éléments d’automobile et peut-être du poisson.

TAFTA, récidive de l’AECG 

Un constat que ne partage pas Claude Vaillancourt : « Dans les négociations de libre-échange, c’est souvent le pays le plus néolibéral, en l’occurrence le Canada, qui impose son point de vue, car c’est lui qui pousse le libre-échange le plus loin. C’est le Canada qui a réclamé l’instauration des mécanismes d’arbitrage, c’est le Canada qui a forcé l’UE à avoir recours à la liste négative. Dans les deux cas, l’UE a fini par accepter. » Au détriment des populations, tant canadienne qu’européenne.

Surtout que l’Union européenne joue plus qu’un accord entre deux zones économiques. « Quand l’UE signera l’AECG, cela bloquera sa position pour les accords futurs. », explique Judith Kirton-Darling. En clair, les prochains pays qui négocieront avec l’UE, en particulier les USA, « réclameront les mêmes avantages que le Canada », annonce Claude Vaillancourt. Pour Marie-Christine Vergiat, les Européens devraient s’élever contre l’AECG : « C’est sûr, on mobilise davantage avec les USA, parce qu’ils font plus peur. Mais les dangers sont aussi importants avec le Canada. »

La hausse du prix des médicaments, symbole de la lutte

Ces derniers mois, au Canada, une partie de la campagne anti-AECG s’est portée sur les médicaments. Un médicament sur deux vendus au Canada est un générique. Là-bas, les données d’un médicament sont actuellement protégées durant six ans, pendant lesquels toute recherche d’un médicament générique est impossible. Les laboratoires pharmaceutiques disposent en outre d’une exclusivité de marché pendant deux années supplémentaires, portant à huit ans le temps minimum entre la commercialisation d’un médicament breveté et celle de son générique.
L’Union européenne voudrait augmenter cette durée à huit ans plus deux ans d’exclusivité, soit 10 ans au total, retardant l’arrivée des génériques et obligeant les Canadiens à se tourner vers les médicaments brevetés, plus chers. Un allongement de durée soutenu par les labos européens, qui ne veulent surtout pas perdre une énorme manne financière : chaque année, l’UE vend pour quatre milliards d’euros de produits pharmaceutiques au Canada, soit 12 % de ses exportations vers ce pays. Selon Stuart Trew, cet allongement coûterait aux Canadiens près de trois milliards de dollars canadiens par an (2,2 milliards d’euros).

L'AECG, resucée d'ACTA
En France, une des rares organisations à maintenir la pression est La Quadrature du Net. En analysant un document de travail qui a fuité sur Internet, La Quadrature a découvert que plusieurs mesures de l’AECG concernant les droits de propriété intellectuelle (DPI) sont un copié-collé de celles de feu l’accord anti-contrefaçon ACTA, rejeté par le Parlement européen en juillet 2012. De son côté, la Commission européenne assure que le document est une ancienne version de l’accord, datant de février 2012. « Comme tant l'UE que le Canada étaient alors engagés dans le processus de ratification d'ACTA, il n'est pas étonnant que certaines dispositions de cette version contenaient des formulations qui se trouvaient aussi dans ACTA », déclare ainsi Karel De Gucht, le commissaire européen au Commerce, dans une réponse écrite au Parlement européen, en août 2012. Il précise par la suite que « le chapitre de l’AECG sur les DPI est en cours de révision pour tenir compte de la position exprimée par le Parlement européen sur ACTA. »
Mais la Commission peine à faire passer le message que CETA n’est pas ACTA, allant jusqu’à publier en février 2013 une mise au point… tout en justifiant certaines mesures anti-copyright. Les défenseurs des libertés sur Internet ont de quoi être inquiets, car Karel De Gucht est un vigoureux promoteur d’ACTA. En juillet 2012, la veille du vote devant le Parlement, il déclarait : « Ma position, en tant qu’ardent défenseur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, est qu’il n’y a rien à craindre d’ACTA. » En voilà un que l'hypocrisie n'étouffe pas.

 

  • Lire aussi : 

Exclusif. Humanite.fr publie les bases de travail pour l'accord de libre-échange transatlantique

L'exception culturelle, la pillule pour faire passer l'accord de libre-échange Europe-États-Unis

Accords de libre-échange UE/USA : les lobbies n'ont pas à décider de notre avenir (Solidaires)

Benjamin Bultel

 

 

 

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21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 18:14

 

 

lemonde.fr

Italie : la place Pia de Rome occupée par des manifestants

Le Monde.fr avec AFP | 21.10.2013 à 03h08 • Mis à jour le 21.10.2013 à 08h47

 
 

 

Des manifestants ont dressé leur camp sur la place Pia de Rome samedi 19 octobre.

 

Des centaines de personnes ont annoncé, dimanche 20 octobre, qu'elles continueraient à camper sur la place Pia, dans le centre de Rome, pour protester contre l'austérité, les expulsions, et pour réclamer des logements moins chers. Une rencontre est prévue mardi entre le ministre des infrastructures et des transports, Maurizio Lupi, et une délégation de manifestants afin de débattre des revendications de ces derniers.

"Nous laisserons les tentes en place jusqu'à notre rencontre avec M. Lupi, mardi, lorsque nous organiserons une autre manifestation pour faire entendre notre voix", a déclaré Luca Fagiano, un représentant des organisateurs de la manifestation.

"Reprenons la ville", peut-on lire sur une bannière plantée dans le camp qui bloque une artère importante de Rome. Une autre bannière proclame : "Stop aux expulsions et aux saisies". "Le camp n'est pas un point d'arrivée, mais le départ de la révolte", affirme un slogan sur le site Web des organisateurs de la manifestation, la Coordination citoyenne de lutte pour le logement.

Lire aussi : "Mobilisations contre l'austérité en Italie et au Portugal"

 

 SEIZE PERSONNES ARRÊTÉES SAMEDI

Des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté samedi pacifiquement dans la capitale italienne, afin d'attirer l'attention sur le coût social de la crise économique. Quelques manifestants ont ensuite monté des tentes.

Des heurts ont opposé des manifestants à la police autour du ministère des finances, samedi, et le ministre de l'intérieur, Angelino Alfano, a annoncé l'arrestation de seize personnes et l'expulsion du pays de cinq militants français.

L'Italie s'efforce de sortir de deux ans de récession qui ont fait croître le chômage, notamment des jeunes. Le Parlement italien a commencé l'examen du budget pour l'an prochain, qui comporte de nouvelles coupes sociales. Selon les derniers chiffres publiés, le chômage en Italie a atteint 12,2 % de la population active en août. Il s'agit du taux le plus élevé depuis la création des statistiques du chômage, tant mensuelles (2004) que trimestrielles (1977).

Lire (édition abonnés) : "L'Italie s'enfonce dans la récession"

 

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