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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 13:51

 

blogs.mediapart.fr

 

Droit du sol : fantasmes et réalité

       Le droit du sol est à l’UMP ce que le droit de vote des étrangers pour les élections locales est au parti socialiste depuis François Mitterrand. Une idée qu’on brandit avant les élections, pour occuper l’espace médiatique en pensant à l’extrême-droite. La voilà donc re-dégainée par Jean-François Copé, avec son goût de déjà vu, de déjà entendu, de déjà débattu, et de déjà repris.

       Il s’agit comme d’habitude de revenir sur le principe du droit du sol, affirmation du début d’après-midi, mais de ne pas y revenir, précision de la soirée. Annoncer qu’on va réformer le droit du sol laisse penser qu’on ira vers le droit du sang, qui limiterait la nationalité à la seule la filiation.

       Le problème c’est que cette notion de droit du sang, cette espèce de frontière génétique absolue, et abolie depuis la révolution française, mais soutenue par le Front National, a été progressivement abandonnée par la majorité des pays européens, et notamment l’Allemagne en 1999.

       Et pour cause. Elle est tellement fermée qu’elle est techniquement inapplicable. Si le Droit du sang avait été appliquée depuis deux siècles, il n’y aurait presque plus de français. Pas français, le Huertas qui parle en ce moment dans le poste, pas français le Copé, pas français le Sarkozy, pas français le Mimoun, le Zidane, le Valls, pas français le Devedjian.

       Le droit du sang tient du fantasme plutôt que de la réalité. On le brandit implicitement, et périodiquement, comme Giscard en 91 en invoquant l’immigration-invasion, pour le ranger immédiatement en expliquant que le droit du sol continuera de primer, mais qu’il faut « mettre fin à l’acquisition automatique de la nationalité française ».

       Or cette acquisition n’est pas automatique. Elle est soumise à des conditions précises, prévues par l’article 21-7 du code civil, parmi lesquelles, entre autre, la nécessité d’avoir résidé en France au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans.

       Alors, comme il faut bien inventer quelque chose, on ressort du placard le principe mis en avant par Charles Pasqua, en 1993, et qui fait passer l’acquisition de la nationalité par une demande solennelle et obligatoire, principe aboli en 1998 par Lionel Jospin.

       Pourquoi pas. Sauf que là encore le principe est plus proche de la posture que de l’effet concret. La conséquence des lois Pasqua n’a pas été le ralentissement de l’acquisition de la nationalité, mais une croissance de la paperasserie. Quatre vingt quinze pour cent des jeunes gens concernés l’ont demandé, et obtenu.

       Tout cela a été dit et redit, dix fois, vingt fois, cent fois, mais on présente ce bégaiement comme une innovation. Comme il faut bien conclure et parler de ce dont on parle réellement, laissons le dernier mot au centriste Yves Jégo, délégué général de l’UDI. Il a le mérite de la clarté, et je le cite : « On n’endigue pas le Front National en devenant le Front National ».

 

       France Culture 7h15 ; France Musique 8h07 ; Twitter @huberthuertas

 

 

 


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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 13:42

 

 

rue89.com

 

Automaticité 22/10/2013 à 17h28
Jean-François Copé veut retirer le droit du sol aux « clandestins »
Nolwenn Le Blevennec | Journaliste Rue89

 

Jean-François Copé à Meyzieu, à la fête de la Fédération UMP du Rhône, le 21 septembre 2013 (FAYOLLE PASCAL/SIPA)

La rentrée politique de Jean-François Copé se fait autour du thème de l’immigration. Vendredi 18 octobre, sur le site de l’UMP, le maire de Meaux écrit, à propos de l’affaire Leonarda :

« Dans ce contexte de crise économique et de crise de l’intégration, nous n’avons pas d’autre choix que de réduire l’immigration. »

Ce lundi, il a testé des propositions sur France Inter.

« Totem » et « tabou »

Parmi les mesures qu’il a avancées, la fin de la gratuité des soins donnés aux étrangers (en situation irrégulière ou non), mais aussi :

« Cette question du droit du sol fait partie de ces totems, de ces tabous, qui du coup sont déformés.

D’abord il faut savoir qu’il y a une réalité historique, ce concept de droit du sol par rapport au droit du sang date de la fin du XIXe siècle. La France était une terre qui était en déficit démographique, donc pour laquelle il y avait une politique très volontariste d’accueil de l’immigration.

Aujourd’hui, la situation n’est plus du tout la même. Le vrai problème n’est pas de toucher des totems, mais de poser quelques questions. Est-il normal qu’un enfant qui naît en France, de parents venus en France irrégulièrement, qui sont donc des clandestins, puisse devenir automatiquement français ? La réponse est non. »

Des propositions contenues dans le programme de Marine Le Pen et qui font dire à Jean-François Copé qu’il est « de nombreux domaines où le FN copie le programme de l’UMP ».

Bientôt, la convention UMP sur l’immigration

Une première fois, au printemps dernier, dans Valeurs actuelles, puis lors de l’émission « Des paroles et des actes », Copé n’arrête pas d’y revenir.

A chaque fois, il explique vouloir amender le droit du sol sans pour autant le remettre en cause.

La même idée a été défendue par François Fillon au cours de l’été. Que veulent-ils faire exactement ? Supprimer l’automaticité, mais pas que.

Un proche conseiller de Jean-François Copé nous explique qu’« une convention sur les politiques d’immigration » va se tenir au mois de décembre, pour proposer une alternative à « un système à bout de souffle ». Cela rappelle la convention de l’UMP sur l’identité nationale et cela promet d’être un joli moment. De cette convention, Jean-François Copé tirera une proposition de loi. Mais d’ores et déjà, le conseiller nous donne les grandes lignes :

  • les enfants de parents en situation régulière devront manifester leur volonté de devenir français, cela ne se fera plus automatiquement ;
  • les enfants de parents en situation irrégulière ne pourront pas devenir français car « ces derniers ont vocation à retourner dans leur pays ». Pour que ces enfants ne soient pas scolarisés ou en situation de vouloir rester en France, les délais d’examen dans les procédures de droit d’asile devront être raccourcis (une proposition de François Fillon, à l’origine).

N’ayant pas la majorité et donc la maîtrise de l’ordre du jour, l’UMP espère pouvoir soumettre cette proposition de loi avant les élections européennes.

Actuellement, en vertu du droit du sol, un principe appliqué depuis 1889, tout enfant né en France de parents étrangers devient automatiquement français à sa majorité, à condition toutefois de vivre sur le territoire ou d’y avoir vécu pendant au moins cinq années depuis l’âge de 11 ans.

Environ 30 000 jeunes bénéficient chaque année de ce qui est souvent considéré comme un « fondement de notre pacte républicain ».

Sarkozy : « Le droit du sol, c’est la France »

S’attaquer au droit du sol n’est pas une nouveauté à droite.

En 1991, dans un entretien au Figaro magazine, l’ancien président de la République Valéry Giscard d’Estaing dénonçait « l’immigration-invasion » et proposait d’instaurer le « droit du sang ».

En 1993, Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, était revenu sur l’automaticité de l’acquisition de la nationalité française. Pour l’obtenir, les enfants nés en France de parents étrangers devaient faire une démarche d’adhésion à 18 ans. Ces conditions avaient été supprimées en 1998 par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

Mais depuis, pas grand-chose. On se souvient seulement d’une tentative vaine de Lionnel Luca, de la Droite populaire, qui a déposé un amendement à un projet de loi sur l’immigration en 2010. Amendement repoussé. Même Nicolas Sarkozy, après y avoir beaucoup pensé, n’a pas osé toucher à cette tradition française.

Dans l’entre-deux tours de la présidentielle, l’ancien Président avait été très clair.

« Nous garderons le droit du sol. Le droit du sol, c’est la France. »

Hortefeux, pour ; Devedjian, contre

La grande famille UMP est divisée sur cette question.

Guillaume Peltier et Brice Hortefeux sont favorables à sa réforme, par exemple. Patrick Devedjian, de son côté, se déclare « pour le maintien absolu du droit du sol » :

« Le droit du sol est un acquis de la Révolution française. Il a fait la grandeur de la France et c’est un atout en pleine mondialisation. Le remettre en cause serait contraire à la réalité sociologique de notre pays : plus d’un quart des Français ont au moins un grand-parent de nationalité étrangère. Je ne soutiendrai jamais une telle remise en cause. »

 

 

 

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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 13:32

 

 

mediapart.fr

 Expulsions d’enfants scolarisés: Leonarda qui cache la forêt

|  Par Carine Fouteau

 

 

 

Leonarda n'est qu'un cas parmi d'autres de jeunes scolarisés vivant sous la menace d'une expulsion. Plusieurs associations, élus et partis politiques demandent l’interdiction des reconduites à la frontière d’enfants allant à l'école. En la matière, la circulaire que Manuel Valls vient d'envoyer aux préfets est moins protectrice que celle de Nicolas Sarkozy de 2005.

 

Profitant de la focalisation des médias sur l’affaire Leonarda, plusieurs associations, élus et partis politiques se saisissent de l’occasion pour demander l’interdiction des expulsions d’enfants étrangers scolarisés. Car des dizaines de Leonarda vivent actuellement en France, dans le silence de l’anonymat, sous la menace d’une reconduite à la frontière, selon le Réseau éducation sans frontière (RESF), dont le principal mot d’ordre depuis sa création en 2004 est la régularisation des parents dont les enfants vont à l’école. « Leonarda n’est qu’un cas qui cache la forêt », insiste Brigitte Wieser, membre de ce réseau, qui rappelle que l’école est le lieu d’intégration républicain par excellence.

Alors qu’il vient d’être expulsé vers l’Arménie, Khatchik Kachatryan, scolarisé à Paris, soutenu par des milliers de lycéens, ne suscite pas la même attention que la jeune Dibrani. Lors de son allocution télévisée, le président de la République ne l’a pas mentionné, malgré les manifestations en sa faveur. À Grenoble, une famille arménienne est sous le coup d’une obligation à quitter le territoire et assignée à résidence. À Albertville, des Géorgiens dont les enfants vont à l’école vivent cachés pour échapper à l’expulsion. À Amiens, deux lycéens risquent à tout moment d’être renvoyés dans leur pays d’origine. Dans tous ces cas, l’émotion et la mobilisation restent, pour l’instant, localisées.

Qu’elles concernent des jeunes majeurs renvoyés seuls dans leur pays d’origine ou des mineurs accompagnant leurs parents, les expulsions d’enfants ou de jeunes adultes scolarisés n’ont pas cessé depuis l’élection de François Hollande à l’Élysée. Selon les textes juridiques en vigueur, y compris les plus récents, la tendance n’a aucune raison de s’inverser. Et pour cause, la circulaire que le ministère de l’intérieur vient d’envoyer aux préfets (la consulter), samedi 19 octobre 2013, à la demande du chef de l’État, pour empêcher à l’avenir l’interpellation d’enfants en milieu scolaire, va moins loin que celle du 31 octobre 2005, signée par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, et abrogée par la circulaire du 28 novembre 2012 de Manuel Valls.

Le texte d’il y a huit ans (y accéder) faisait suite à une précédente affaire qui avait défrayé la chronique. Jonathan et Rachel se cachaient pour éviter que leur mère congolaise, déboutée du droit d’asile, ne soit expulsée. Leur cas, qui avait mis la France en émoi, avait amené Nicolas Sarkozy à suspendre l’éloignement des élèves et de leurs familles le temps de l’année scolaire. « S’il est souhaitable que les mineurs accompagnant leurs parents faisant l’objet d’une reconduite à la frontière les rejoignent effectivement, il convient, pour des raisons évidentes, d’éviter que cela conduise à des démarches dans l’enceinte scolaire ou dans ses abords, indiquait-il. Je vous demande, en tout état de cause, de conduire ce type d’opération particulièrement délicate avec humanité et discernement. » « Vous veillerez, en outre, poursuivait-il, à ne pas mettre à exécution avant la fin de l’année scolaire l’éloignement de familles dont un enfant est scolarisé depuis plusieurs mois. »

La nouvelle instruction est à la fois plus précise et moins protectrice. Elle déclare, elle aussi, que « le cadre scolaire doit être préservé de toute intervention des forces de police et de gendarmerie lors du déroulement de procédures d’éloignement, que l’intervention concerne des enfants scolarisés susceptibles d’accompagner leurs parents en situation irrégulière lors du retour dans le pays d’origine, des jeunes majeurs scolarisés ou des personnes qui accompagnent les enfants ». « Cette protection, ajoute-t-elle, n’est pas limitée à la seule enceinte de l’école ou de l’établissement scolaire ou aux abords de celui-ci, ni au seul temps scolaire. Elle s’étend au temps périscolaire et aux activités organisées par les structures destinées à l’accueil collectif des mineurs. »

Sont cités, à titre d’exemple, les terrains de sport, les transports scolaires, les sorties et voyages scolaires, les cantines, les garderies, les conservatoires, les colonies de vacances ou encore les centres de loisirs. L’interdiction vaut « même dans le cas où les parents ou représentants légaux des enfants étrangers auraient donné implicitement ou explicitement leur accord à l’intervention », indique le texte, en référence à l’argument mis en avant dans le cas de Leonarda par la préfecture du Doubs selon lequel la mère et les soutiens de la famille auraient donné leur aval à l’intervention des forces de l’ordre.

Détaillée sur les lieux où l’interpellation est proscrite, cette circulaire, en revanche, n’invite pas les forces de l’ordre à attendre la fin de l’année scolaire pour procéder à des éloignements.

« Le droit à la scolarité et à la vie en famille n’est pas négociable »

La circulaire de Nicolas Sarkozy n’a toutefois empêché ni les expulsions d’enfants ou de jeunes majeurs scolarisés ni leur interpellation dans le cadre scolaire. En août 2006, juste avant la rentrée scolaire, Jeff, scolarisé au lycée Dorian à Paris (XIe) est expulsé vers le Nigeria qu’il a fui deux ans plus tôt après l’assassinat de sa mère. En mars 2007, deux affaires connaissent un grand retentissement : elles concernent deux ressortissants chinois arrêtés dans le quartier de Belleville à Paris alors qu’ils allaient chercher des enfants à l’école. Sous la pression des parents d’élèves, l’un et l’autre sont relâchés.

En septembre 2007, une petite fille de 7 ans est enfermée en rétention avec ses parents après avoir été interpellée dans son école à Montauban. La famille est expulsée vers l’Albanie. En novembre 2008, une famille de Roms kosovars, avec trois enfants scolarisés, est reconduite à la frontière après l’intervention des policiers à la grille de l’école primaire et à l’intérieur de l’école maternelle. En janvier 2010, un lycéen de Colombes en première année de bac pro « hygiène » est expulsé vers le Maroc.

En février 2010, Najlae, scolarisée près d’Orléans, est expulsée après être allée porter plainte dans un commissariat pour coups et blessures. Elle est autorisée à revenir en France. En janvier 2011, deux lycéens sont reconduits à la frontière : l’un d’entre eux revient quelques temps plus tard après avoir obtenu un visa. Ce ne sont que des exemples parmi d'autres. Lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, plus de 300 enfants en moyenne ont été enfermés chaque année dans des centres de rétention en métropole. Tous n’ont pas été récupérés dans leur établissement scolaire par des policiers, loin s’en faut, mais la plupart étaient scolarisés.

Concernant les jeunes majeurs, Brigitte Wieser, à RESF, constate néanmoins que le nombre des expulsions a été « limité » au cours du précédent mandat présidentiel, alors qu’elle en recense déjà cinq depuis que Manuel Valls est en poste au ministère de l’intérieur : Aymane El Ouardi, de nationalité marocaine, élève à La Varenne Saint-Hilaire dans le Val-de-Marne, expulsé en décembre 2012 ; Wissem Rekik, étudiant au Mans en première bac pro « plastiques et composites », reconduit le même mois vers la Tunisie ; Cheick Kouyaté, Malien, scolarisé en première année de bac pro « comptabilité » à Pau, interpellé sur le chemin de l’école dans le train et expulsé en juin 2013 ; Taoufik, lycéen marocain scolarisé à La Courneuve, expulsé en mars 2013 ; Dreini Kalanderi, Kosovar, inscrit au lycée d’Audincourt dans le Doubs, reconduit en octobre 2013.

Afin d'empêcher que de telles situations ne se reproduisent, l’Unef appelle les étudiants à une mobilisation nationale le 5 novembre pour demander l’arrêt des expulsions de jeunes en cours de formation. « L’école est un lieu d’intégration qui fonctionne. Notre pays doit en être fier. C’est ce modèle que nous défendons aujourd’hui », déclare le syndicat dans un communiqué. Cette revendication fondatrice de RESF est reprise par nombre de personnalités politiques de gauche.

Une vingtaine d’élus parisiens et franciliens, parmi lesquels Anne Hidalgo, Alexis Corbière, Pierre Laurent et Ian Brossat, viennent de signer un appel pour demander au président de la République le retour de Khatchik Kachatryan « comme cela a été possible pour Suzilène, Taoufik, Mohamed, Ilyes et Najlae, lycéens de toute la France, expulsés puis revenus grâce aux mobilisations entre 2005 et 2011 ». « Nous affirmons que nous mettrons tout en œuvre pour protéger les lycéens sans papiers parisiens, assurent ces élus. Pour nous, le droit à la scolarité et à la vie en famille n’est pas négociable. » Au nom des « valeurs essentielles de la gauche », les partis du Front de gauche, dont le PCF et le Parti de gauche, vont plus loin et en appellent, dans un communiqué, à la démission de Manuel Valls.

EELV, de son côté, demande « l’arrêt des expulsions de tous les enfants scolarisés et de leur famille ». Les Verts exigent plus généralement l’assouplissement des critères de régularisation des familles, des salariés et des mineurs isolés, ainsi qu’une réforme « en profondeur » du Code de l'entrée et du séjour des étrangers (Ceseda) en vue de la mise en œuvre d’une politique d’immigration « respectueuse des droits humains et des principes de solidarité ».

Promise par François Hollande pendant la campagne présidentielle, cette « autre politique migratoire » (lire sa lettre à RESF) est remise à plus tard par l’actuel gouvernement. Après avoir été plusieurs fois reportée, la loi sur l’immigration et l’asile ne devrait pas être examinée au Parlement avant les élections municipales de 2014. Concernant les enfants, le chef de l’État souligne qu’il a mis fin au placement en rétention des familles. Petits et grands n’en sont pas moins expulsés, après avoir été assignés à résidence. La hantise de ce gouvernement étant d’apparaître « laxiste », la question des régularisations est sensible.

C’est d’ailleurs peut-être pour cela que Manuel Valls a évité, dans sa circulaire, de remettre à la fin de l’année scolaire les reconduites à la frontière de familles. En raison des instructions ministérielles, les préfectures s’étaient retrouvées, à la fin du mois de juin 2006, avec des dizaines de foyers à expulser. Le 1er juillet, RESF avait communiqué sur l’« ouverture de la chasse à l’enfant », ce qui avait contraint Nicolas Sarkozy à prendre une nouvelle circulaire, de régularisation cette fois, des parents ayant des enfants scolarisés.

 

 

 

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 17:46

 

marianne.net

 

Bangladesh : une hausse des salaires dans le textile ?
Lundi 21 Octobre 2013 à 18:28

 

Lucille Fonteny

 

Les propriétaires des usines du textile au Bangladesh envisagent une augmentation du salaire minimum de 50 à 80%, financée par les clients. Cette mesure est destinée à calmer une vague de grèves qui a débuté à la fin du mois de septembre dans le pays.

 

Dacca, Illustration - Zakir Hossain Chowd/NEWSCOM/SIPA
Dacca, Illustration - Zakir Hossain Chowd/NEWSCOM/SIPA

Cédant aux pressions internationales, le Bangladesh devrait annoncer un nouveau salaire minimum au début du mois prochain pour les travailleurs du textile, suite à une série de grèves et de manifestations, selon Reuters.
 
Les ouvriers réclament une hausse du salaire minimum de 8000 takas par mois, soit environ 79 euros, c’est à dire deux fois et demie le montant actuel. Les négociations sont en cours depuis le 6 juin entre le patronat et les syndicats, mais l’organisation patronale du secteur, la Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association (BGMEA), n’a jusqu’ici accepté de relever le salaire minimum qu’à hauteur de 3600 takas (33 euros).
 
Cependant, certains responsables d’usines s’attendent à ce que le gouvernement place le montant à 4500 voire 5500 takas (43 à 53 euros). Les clients, majoritairement des marques occidentales telles que Wal-Mart et H&M, devraient donc payer la marchandise 5 à 15% plus cher. L’effondrement fin avril à Dacca de l’immeuble Rana Plaza abritant cinq usines de textile, qui a causé la mort de 1129 personnes, a mis un coup de projecteur sur les conditions de travail de ces ouvriers.
 
« Le monde entier parle des conditions de travail de ces ouvriers ce qui rend le gouvernement nerveux » explique le représentant du groupement de syndicats national Garment Workers Federation, Amirul Haque Amin, interrogé par Reuters. Cette affaire a permis aux ouvriers de se faire entendre affirme-t-il. Au Bangladesh, deuxième exportateur mondial de prêt-à-porter derrière la Chine, les exportations de textile représentent 80% des exportations et 15% du PIB du pays. Un secteur qui emploie 4 millions de salariés.

 

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 17:25

 

marianne.net

JPMorgan : 13 milliards de dollars... et une indemnité de plus
Mardi 22 Octobre 2013 à 05:00

 

Thibault Le Berre‏

 

Condamné il y a peu à 920 millions de dollars d’amende, JP Morgan Chase pourrait cette fois se délester de 13 milliards de dollars supplémentaires pour éviter une condamnation… un record.

 

 

Mark Lennihan/AP/SIPA
Mark Lennihan/AP/SIPA
De mémoire de banquier on n'avait jamais vu ça. Selon le Wall Street Journal, la banque américaine, JP Morgan Chase, aurait conclu un accord avec le département de la justice américaine. Le groupe s’acquitterait de 13 milliards de dollars pour éviter des poursuites au civil, liées aux « subprimes ».

Citant une source proche du dossier, le quotidien affirme que l’accord a été négocié entre le ministre de la justice américain, Eric Holder, son numéro deux, Tony West et le conseiller juridique de JP Morgan, Stephen Cutler. Des 13 milliards, quatre serviraient à indemniser les clients de la banque, quatre autres iraient à la Federal Housing Finance Agency (FHFA), agence qui a accusé JP Morgan d’avoir volontairement menti, entre 2005 et 2007, sur la qualité des produits hypothécaires titrisés (subprimes), qu’elle a vendu à Freddie Mac et Fannie Mae, les deux organismes para-publics de refinancement hypothécaire. Les cinq milliards restant sont des pénalités.

Il y a un mois, JP Morgan, s’était déjà acquitté d’une amende de 920 millions de dollars dans le cadre du dossier de la « baleine de Londres », pour avoir couvert l’agissement d’un de ses traders, Bruno Iksil. La banque a perdu 6,5 milliards de dollars du fait des positions prises.

Ces deux amendes représentent plus de la moitié des bénéfices de la banque en 2012, soit 21,3 milliards de dollars qui intègrent d'avance la pratique du compromis financier comme un simple rouage du jeu des pertes et profits. A tel point qu’au troisième trimestre de 2013, JP Morgan a connu sa première perte trimestrielle en dix ans pour avoir engagé 7,2 milliards de frais juridiques.
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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 17:16

 

 

blogs.mediapart.fr

 

Rififi au RSA

Martin Hirsch, ancien haut-commissaire aux solidarités actives, publie Cela devient cher d’être pauvre (1). Patrick Cohen le recevait le 1er octobre sur France Inter pour en parler. Ce fut l’occasion pour l’actuel président de l’Agence du service civique de livrer deux scoops particulièrement intéressants :

- François Hollande, à l’époque secrétaire général du PS, et Jean-Marc Ayrault, président des députés socialistes, étaient prêts à voter le RSA sous réserve de quelques modifications mineures. Ils invoquaient le fait que le RMI, sous Michel Rocard, avait été voté par la quasi-totalité des députés de droite. Martin Hirsch, qui souhaitait ce consensus, est allé voir le président de la République, mais Nicolas Sarkozy refusa, signifiant clairement qu’il ne voulait pas d’un vote à l’unanimité.

- Laurent Wauquiez, qui mène une campagne constante contre le RSA, accusé, selon lui, de conforter le « cancer de l’assistanat », a bataillé lors du vote de la loi sur le RSA, en 2008, pour qu’il ne soit pas exigé des bénéficiaires d’être inscrits à l’ANPE (Pôle emploi, aujourd’hui). Il ne voulait pas que cela gonfle les statistiques du chômage ! Attitude méprisable s’il en est, car elle en dit long sur son hypocrisie actuelle (c’est-à-dire sur la façon dont il instrumentalise ce sujet par électoralisme pur).

 Martin_Hirsch_FI_1_10_13.jpg

France Inter le 1er octobre [capture d'écran]

Au cours de sa prestation à la radio, Martin Hirsch a répondu à une auditrice qui l’interpellait, estimant que les pauvres sont ceux qui se lèvent tôt, qui travaillent et ne perçoivent aucune aide (citant Kennedy : « Plutôt que de penser à ce que l’État peut faire pour vous, pensez plutôt à ce que vous pouvez faire pour l’État »). Il déclare qu’il n’a jamais cherché à opposer ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. Tout en précisant que le RSA avait été créé « pour ceux qui gagnent peu ». Interviewé par La Dépêche (du Midi) du 17 octobre (journée internationale de la misère), il déclare que son ambition est de vouloir faire la synthèse entre le « pas de bol » social et le « ras le bol » fiscal et que son objectif avec le RSA c’était les « travailleurs pauvres ».

 

Assistance pour les travailleurs pauvres

Sans doute qu’il y a là un marqueur de la démarche de Martin Hirsch. En effet, à la lecture de son livre, on a confirmation de ce qu’il a exprimé tant de fois, sur les plateaux de télévision, dans les radios, dans des articles ou dans divers ouvrages : le RSA a été inventé essentiellement pour mieux rémunérer les bas salaires. Les gens sans ressources ne percevaient pas un centime de plus (restant ainsi sur des niveaux de revenus extrêmement bas, ne permettant pas d’assurer un niveau convenable d’existence). Il faisait ainsi entrer dans le domaine de l’assistance des travailleurs qui n’auraient pas du en relever, et confortait des employeurs non enclins à augmenter justement les bas salaires (d’autant plus qu’il milite contre le relèvement du SMIC, dont il s’emploie à démontrer que cela n’accroît pas le pouvoir d’achat mais coûte cher à l’État en exonérations de cotisations). Ainsi, il se trouvait pris en sandwich entre ceux qui voient rouge dès qu’ils entendent parler de revenu minimum (tel Laurent Wauquiez pour ne pas le nommer) et ceux qui estiment que ce sont aux employeurs de payer mieux leurs salariés.

 

Lors des expérimentations (avant la généralisation du RSA), le haut-commissaire considérait comme ringards tous ceux qui ne partaient pas la fleur au fusil en faveur d’un dispositif dont la valeur ajoutée par rapport au RMI leur paraissait limitée, et qui mesuraient (ce qui s’est confirmé) que cela entraînerait une rupture irréversible des suivis jusqu’alors engagés (sachant que Pôle emploi ne prendrait qu’imparfaitement le relais, faute de moyens).

 

Ainsi, à le lire, on est partagé entre l’intérêt pour son inventivité et l’agacement face à ses certitudes : il donne des exemples d’initiatives originales, qui démontrent son entregent, sa capacité à négocier avec des groupes privés, prêts à se montrer généreux, à abandonner leurs royalties, pour la bonne cause. Surtout si c’est Martin Hirsch qui le leur demande. C’est certainement bon pour leur image, mais pourquoi pas. Si ce n’est que Martin Hirsch déplore, très en colère, des échecs qui semblent, selon lui, seulement dus au passéisme des instances sociales en France. Par ailleurs, il commet la même erreur qu’Eric Brunet (2) ou l’IFRAP, selon laquelle les « dépenses sociales » ont beau atteindre le tiers de la richesse nationale, cela n’empêche pas la pauvreté de croître (3). Et sur France Inter, à propos de ce tiers, il lâche tout de go : « une partie part en fumée » ! On peut considérer qu’Eric Brunet ne sait pas de quoi il parle, qu’Agnès Verdier-Molinié (IFRAP) fait tout simplement de la propagande, mais quel est l’objectif de Martin Hirsch avec un tel raccourci ?

 

Rendons-lui cependant justice : l’essentiel du livre cherche à démontrer que tout est plus cher pour un pauvre (ce qu’il appelle la « double peine » : tarifs d’assurance, supermarchés éloignés des quartiers populaires, mutuelles aux tarifs élevés). Il cite cette formule du Washington Post qui avait enquêté sur le sujet : « You have to be rich to be poor » (Vous devez être riche pour pouvoir être pauvre). Et cette démonstration est pertinente. Le surcoût serait évalué à 2 milliards d’euros par an.

 

Il en appelle à un « partenariat public-privé anti-pauvreté » (PPPAP) : les pouvoirs publics sollicitant des entreprises pour des programmes permettant aux familles pauvres de faire des économies (sur les lunettes par exemple, ou la réparation de voitures).

 

Mais surtout il s’en prend « au sport à la mode » : le « RSA bashing ». Il cherche à sauver son bébé : « ne peut-on pas le réparer plutôt que s’en séparer ? ».

 cher_pauvre.jpg

Vers la prime d’activité

Car il y a péril en la demeure : le RSA est effectivement surla sellette. ChristopheSirugue, député socialiste, a produit un rapport en juillet dans lequel il propose de fusionner le RSA activité et la prime pour l’emploi (PPE) dans une seule prestation : la « prime d’activité ». Système qui devrait être plus clair et plus rapide : l’objectif est d’élargir le nombre des bénéficiaires (actuellement, le RSA activité n’est demandé que par un tiers de ceux qui y ont droit, par ignorance ou par crainte de la stigmatisation). Il faut reconnaître que Martin Hirsch espérait qu’en élargissant le revenu minimum, sous le même label, à ceux qui ont une activité, cela réduirait la stigmatisation que subissent les plus pauvres, avec le RSA socle. Mais c’est l’inverse qui s’est produit.

 

Enfin, trois spécialistes ont, cet été, dans Le Monde  asséner le coup de grâce : Bernard Gomel et Evelyne Serverin (chercheurs au CNRS) et Dominique Méda (philosophe, sociologue, normalienne, énarque et inspectrice générale des affaires sociales, professeur à Paris-Dauphine). Leurs propos sont sans concession. Ils estiment que la réforme du RMI en 2008 ne répondait « ni aux véritables besoins de ses allocataires, ni à la nécessité d’organiser une véritable redistribution en faveur des travailleurs pauvres ». Nicolas Sarkozy voulait juste se démarquer de la gauche qui avait initié et le RMI et la PPE. Ils rappellent que Martin Hirsch avait précisé durant les débats que « pas un euro supplémentaire ne doit aller vers cette population » (celle qui n'a pas d'emploi). L’objectif est bien de ne donner aucun moyen supplémentaire à l’assistance, c’est pourquoi la réforme a plu à droite. La philosophie de la réforme, selon ces chercheurs, était celle-ci : « si quelqu’un ne reprend pas d’emploi, c’est qu’il n’y a pas intérêt ». C’est le concept du « chômage volontaire ». C’est faire fi de la crise économique et s’éviter de mettre en place un réel dispositif d’accompagnement vers l’emploi. Ils en appellent à une revalorisation du revenu minimum et à un complément de revenu pour les bas salaires, sans lien avec l’aide sociale. Cet article s’intitule : Il faut abandonner le RSA, ce dispositif mal conçu est inefficace. On comprend les inquiétudes de Martin Hirsch.

 

 

« Revenu Sans Avenir » !

D’autant plus que les trois chercheurs ont largement alimenté un dossier spécial du Journal de l’action sociale et du développement social (3), édité par l’Observatoire de l’action sociale (ODAS). Ce n’est pas rien puisque l’ODAS regroupe de nombreux départements et communes. Je les ai rencontrés en juin dernier, à l’ODAS, avec son directeur Jean-Louis Sanchez, pour en discuter, au moment justement où se préparait ce numéro. Le titre du dossier est le suivant : Revenu Sans Avenir, pourquoi il faut réformer le RSA ! Ils y développent leur thèse. Par ailleurs, ce dossier se fait l’écho du rapport Sirugue (5) et du rapport de Monique Iborra (6), élue de la Région Midi-Pyrénées, sur Pôle emploi et le service public de l’emploi (rapport réalisé après rencontres avec de nombreux acteurs de terrain). Son ambition est grande puisqu’elle propose un accompagnement global (emploi et social) pour tous les demandeurs d’emploi (au RSA ou non) éprouvant des difficultés sociales. Elle va jusqu’à proposer que le service public de l’emploi relève de la Région, qui deviendrait ainsi « chef de file d’un service public régional de l’insertion professionnelle, de la formation professionnelle, de l’orientation et de l’apprentissage ».

 

J’imagine d’ici la tête qu’ont du faire nos fameux « experts », qui sont sans cesse en train de discourir à Paris sur le « mille feuilles » administratif, affichant le plus souvent une ignorance crasse sur la réalité des missions des collectivités territoriales. Je les entends s’épancher sur la formation professionnelle et ses 32 milliards d’euros, et affirmer, sans nuances, que c’est pur gaspillage des fonds publics. Mais c’est un autre sujet.

 

 

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_______ 

(1) Stock, 12,50 €

 (2) Voir http://blogs.mediapart.fr/blog/yves-faucoup/091013/non-au-racisme-anti-pauvres

 (3) Les « dépenses sociales », en France, recouvrent l’ensemble des dépenses sanitaires et sociales (dont les retraites, la maladie, l’assistance), soit 633 milliards (1/3 du PIB : 2000 Mds). Si on ne tient compte pour la lutte contre la pauvreté que du RSA (socle et activité), cela représente 0,5 % du PIB (10 Mds €). Les jeux d’argent en France sont trois fois plus élevés.

 (4) www.lejas.com (n° de septembre 2013)

(5) http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/dossier_de_presses/rapport_-de_christophe_sirugue_depute_de_saone-et-loire.pdf

 (6) http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i1107.asp

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 17:06

 

 

mediapart.fr

Affaire Bettencourt : l'aveu de faiblesse

|  Par Fabrice Arfi

 

 

 

Dans l'affaire Bettencourt, au-delà du cas personnel de Nicolas Sarkozy, qui profite d’un non-lieu tout en écopant de considérations assassines, le travail des juges apparaît comme le révélateur d’un aveu de faiblesse institutionnel et culturel de la justice française quand ses investigations approchent d’un peu trop près les agissements du locataire du palais de l’Elysée. Explications.

Il y a des silences éloquents dans l’affaire Bettencourt. Les 267 pages qui composent l’ordonnance de renvoi et de non-lieu partiel, signée le 7 octobre par le juges d’instruction bordelais Jean-Michel Gentil et Valérie Noël, valent autant pour ce qu’on y lit — voir les trois articles détaillés de Mediapart ici, ici et  — que par ce que n’y est pas écrit.

Au-delà du cas personnel de Nicolas Sarkozy, qui profite d’un non-lieu tout en écopant de considérations assassines, le travail des juges, aussi méticuleux, patient et pléthorique fût-il, apparaît comme le révélateur d’un aveu de faiblesse institutionnel et culturel de la justice française quand ses investigations approchent d’un peu trop près les agissements du locataire du palais de l’Elysée.

 

Mis en examen en mars 2013, Nicolas Sarkozy a finalement profité d'un non-lieu en octobre.  
Mis en examen en mars 2013, Nicolas Sarkozy a finalement profité d'un non-lieu en octobre. © Reuters

Pour ce qui concerne plus précisément les vingt pages consacrées à l’ancien président de la République, les juges de Bordeaux, tout en décidant de ne pas le renvoyer devant un tribunal correctionnel faute de charges suffisantes pour caractériser le délit d’ « abus de faiblesse », illustrent dans leur ordonnance un vieil axiome policier et judiciaire : « L’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence ».

En quelque sorte, les juges de Bordeaux ont inventé le non-lieu qui accuse. Il suffit pour s’en convaincre de lire les trois phrases qui introduisent le propos final des magistrats sur Nicolas Sarkozy :

  • « Il résulte de l’information que la situation de faiblesse apparente de Liliane Bettencourt était parfaitement connue de Nicolas Sarkozy, lorsque celui-ci s’est présenté à deux reprises à son domicile les 10 et 24 février 2007 ».
  • « Il existe également des charges suffisantes à l’encontre de Nicolas Sarkozy d’avoir le 24 février 2007 sollicité un soutien financier illégal d’André et Liliane Bettencourt de nature à entraîner pour eux des conséquences gravement préjudiciables ».
  • « En revanche, il n’est pas démontré de lien direct entre ce comportement abusif de Nicolas Sarkozy et l’acte préjudiciable consenti par Liliane Bettencourt de mises à dispositions d’espèces ».

Les faits, d’abord. Entre le 5 février 2007 et le 7 décembre 2009, un complexe système de sortie d’espèces depuis les comptes non déclarés en Suisse de Liliane Bettencourt a permis à son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre, de rapatrier 4 millions d’euros à Neuilly-sur-Seine, en sept remises distinctes. Aucune de ces sommes ne correspondait à des besoins de dépenses particulières pour les Bettencourt, ont pu établir les juges à partir de l’étude minutieuse de toute la comptabilité de la maison. Conclusion : cet argent avait une destination qui ne s’avoue pas.

Sur la foi des témoignages de certains membres du personnel de la maison Bettencourt (à commencer par celui, recoupé, de la comptable Claire Thibout), des concordances d’agendas des protagonistes et des contradictions des mis en cause, les juges ont acquis la certitude qu’une partie des sommes arrivées en liquide de Suisse et d’autres retirées en France préalablement ont été remises, début 2007, par Patrice de Maistre à Eric Woerth, à l’époque où il était le trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy. C’est la raison pour laquelle Eric Woerth, contrairement à son ancien patron, a été renvoyé devant le tribunal correctionnel et devra s’asseoir sur le banc des prévenus avec Patrice de Maistre.

Pour ce qui est de Nicolas Sarkozy lui-même, les faits, aussi, sont là. Il y a, pour commencer, cette mention à la date du 26 avril 2007 dans les carnets personnels du dandy François-Marie Banier, confident de Liliane Bettencourt, à qui il attribue cette phrase : « De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent. J’ai dit oui ». Or, le même jour, à 18 heures, un coursier apportait 400.000 euros en espèces au domicile de Mme Bettencourt...

Un chauffeur des Bettencourt, Dominique Gautier, a également rapporté sur procès-verbal ce que lui avait raconté la meilleure amie de Liliane Bettencourt, qui s’était confiée à elle : « Elle lui avait dit que Nicolas Sarkozy était venu les voir, elle et son mari, pour “leur demander des sous” », écrivent les juges. Le témoignage du chauffeur vient « incontestablement donner du poids à la mention portée sur l’agenda de François-Marie Banier à la date du 26 avril 2007 », poursuivent les magistrats.

Impasse juridique et République monarchique

C’est à partir de ces éléments qu’une guerre d’agendas a eu lieu entre les magistrats et l’ancien président français. Est-il venu une seule fois chez les Bettencourt début 2007, comme Nicolas Sarkozy le prétend, ou deux fois, comme le pensent les juges ? Sur ce point, les attendus de leur ordonnance sont accablants. On y lit que « les affirmations de Nicolas Sarkozy sont totalement démenties par les déclarations concordantes des membres du personnel de Liliane Bettencourt ».

Les juges parlent aussi des « affirmations peu crédibles » de l’ancien chef de l’Etat, arrivant donc à la conclusion que Nicolas Sarkozy s’est bien rendu deux fois chez les Bettencourt, les 10 et 24 février 2007, en pleine campagne présidentielle. Et c’est à l’occasion de la visite du 24 février, jamais admise par Nicolas Sarkozy mais établie par l’enquête judiciaire, que le candidat serait venu réclamer de l’argent aux époux Bettencourt, écrivent les juges. 

 

Une pancarte, pendant les manifestations contre la réforme des retraites de 2010.  
Une pancarte, pendant les manifestations contre la réforme des retraites de 2010. © Reuters

Deux autres sorties d’espèces, les 2 et 8 décembre 2008, pour un montant total de deux millions d’euros, ont beaucoup intrigué les juges. « Le seul événement marquant de la période proche de ces deux mises à dispositions des 2 et 8 décembre 2008 était constaté plus tard suite à la perquisition réalisée dans les locaux professionnels de Nicolas Sarkozy (…) Il apparaissait en effet que Nicolas Sarkozy avait reçu Liliane Bettencourt le 5 novembre 2008 à l’Elysée », notent-ils. Or, c’est pour ce rendez-vous que l’héritière de L’Oréal avait dû apprendre par cœur, à la demande de Patrice de Maistre, un petit mot à l’adresse du président de la République : « Je vous ai soutenu pour votre élection avec plaisir, je continuerai à vous aider personnellement ».

La question cruciale qui s’est posée aux juges au moment de rédiger leur ordonnance fut donc : est-ce que le cumul de tous ces éléments suffisent juridiquement à caractériser l’ « abus de faiblesse » pour lequel Nicolas Sarkozy avait été mis en examen le 21 mars 2013 ? Non. C’est donc en toute logique que l’ancien président français a in fine profité d’un non-lieu au terme de l’instruction, les magistrats reconnaissant n’être pas parvenus à établir le « lien direct » entre le comportement de M. Sarkozy, qualifié d’ « abusif », et le préjudice causé à Mme Bettencourt.

Mais à y regarder de plus près, les juges se sont mis eux-mêmes dans une impasse juridique en tentant de caractériser un délit, l’abus de faiblesse, très difficile à prouver en général, impossible à soutenir devant un tribunal pour le cas particulier de Nicolas Sarkozy vue la faiblesse des charges réunies dans ce dossier.

Pour autant, Nicolas Sarkozy a-t-il été « innocenté », comme il l’a écrit sur sa page Facebook ? Non. Et la lecture de l’ordonnance des juges d’instruction, qui ne sont pas là pour dire la culpabilité ou l’innocence — c’est le travail d’un tribunal au moment du procès —, apparaît en ce sens comme un camouflet pour tous les marchands de certitudes et les apôtres du binaire, selon lesquels le monde se sépare entre blanc et noir, bien et mal, coupable et innocent.

Cette porte ouverte sur une pensée complexe oblige aujourd’hui à se demander si les juges n’ont pas agi ainsi faute de mieux. De toute évidence, ils disposaient d’indices graves et concordants contre l’ancien chef de l’Etat dans leur dossier. Oui, mais de quel délit si ce n’est d’abus de faiblesse ? Les magistrats l’écrivent eux-mêmes, page 220, de leur ordonnance : « Il existe des charges suffisantes à l’encontre de Nicolas Sarkozy d’avoir le 24 février 2007 sollicité un soutien financier illégal d’André et Liliane Bettencourt ».

Dès lors, pourquoi ne pas l’avoir poursuivi pour financement politique illicite ? La réponse est de pure forme : les faits, remontant à 2007, étaient prescrits en 2010 au moment de l’ouverture des enquêtes judiciaires suite aux révélations de Mediapart — la prescription n’est que de trois ans dans ce cas…

Du coup, est-ce que d’autres délits étaient envisageables ? Oui, mais c’est là qu’entrent en jeu les poussiéreux verrous institutionnels d’une République à la vieille mémoire monarchique, qui a été pensée pour soustraire le président de la République à toute forme de justice ordinaire.

L'acte manqué

L’enquête a en effet établi que c’est dans les semaines qui ont suivi la visite de Mme Bettencourt à l’Elysée, en novembre 2008, que la présidence de la République s’est mêlée directement de la procédure judiciaire opposant, au tribunal de Nanterre, l’héritière de L’Oréal à sa fille, François-Meyers Bettencourt, au point que le cours en fut changé. Ainsi, en dépit d’un rapport de la brigade financière accablant sur le rançonnage dont Mme Bettencourt était la victime, le procureur Courroye a enterré l’affaire en 2009. Un inestimable cadeau offert à Patrice de Maistre, courroie de transmission entre la maison Bettencourt et l’UMP pour tout ce qui concernait les financements politiques, légaux ou non.

Les pressions de l’Elysée sur la justice furent telles que Patrice de Maistre a été averti secrètement du classement du dossier par le conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, en juillet 2009, trois mois avant tout le monde, comme l’ont prouvé les enregistrements du majordome, que nous n’avons plus le droit de citer suite à une censure judiciaire de la cour d’appel de Versailles. Résumant dans leur ordonnance l’audition du procureur Courroye sur cette anomalie, les juges de Bordeaux ont noté, amusés, que celui-ci « ne pouvait expliquer comment Patrice de Maistre avait eu connaissance (du classement, ndlr) dès le 21 juillet 2009 par l’Elysée, alors que l’audience était prévue pour le 3 septembre ».

Ces immixtions de la présidence de la République, en théorie gardienne de l’indépendance de la justice, dans une affaire judiciaire familiale relèvent-elles du « trafic d’influence » — Nicolas Sarkozy avait un intérêt à protéger un de ses donateurs — ou de l’ « entrave à la justice » ? Seuls des magistrats pourraient répondre précisément à la question.

Ceux de Bordeaux n’ont pas souhaité s’engager dans cette voie. Se sont-ils posés la question ? Ont-ils pensés que les faits incriminés ayant été commis par un président en exercice, Nicolas Sarkozy n’aurait pas eu à répondre de la justice ordinaire — la leur — mais de la Haute Cour, comme l’impose la Constitution. La Haute Cour ne peut être réunie que par le Parlement, elle est composée de députés et sénateurs et, depuis février 2007, ne juge le président que pour des faits relevant d’un « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Est-ce le cas du « trafic d’influence » ou de l’ « entrave » ? Le débat n’existe pas, la question n’a jamais été posée concrètement.

 

Nicolas Sarkozy au soir de sa mise en examen à Bordeaux, en mars 2013. 
Nicolas Sarkozy au soir de sa mise en examen à Bordeaux, en mars 2013.© Reuters

Mais les hasards du calendrier et des affaires avaient pourtant offert une ouverture aux juges de Bordeaux. Quatre jours avant qu’ils ne signent leur ordonnance de renvoi et de non-lieu partiel, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris rendait en effet un jugement de première importance sur les enjeux de la responsabilité pénale du chef de l’Etat. Saisie d’une demande d’enquête concernant une éventuelle violation du secret de l’instruction par l’Elysée, en marge de l'affaire Karachi, la présidente de la chambre de l’instruction, Michèle Luga, a ouvert une brèche considérable s’agissant de l’interprétation des articles 67 et 68 de la Constitution, qui consacrent le statut pénal très particulier du chef de l’Etat.

Contrairement à ce qui est communément admis, « la réforme constitutionnelle du 23 février 2007 a institué non pas l’inviolabilité de la personne du chef de l’Etat, mais celle de sa fonction », écrit la juge Luga. Qui explique que les poursuites judiciaires sont impossibles, certes, mais « encore faut-il qu’il s’agisse d’actes non détachables de sa fonction ».

Détaillant sa pensée, la juge parisienne écrit ainsi que « la cour considère que les actes accomplis par le président de la République “en cette qualité” sont ceux qu’il effectue au nom et pour le compte de l’Etat, en quelque sorte, pour le bien de l’Etat, et que cette irresponsabilité est politique et couvre tous les actes de sa fonction, c’est-à-dire ceux qui sont en lien avec la conduite des affaires de l’Etat ». « A contrario, poursuit-elle, doivent être considérés comme des actes étrangers à la qualité de président de la République, ceux qui sont détachables de sa fonction ».

Dès lors, les agissements de l’Elysée dans l’affaire Bettencourt pour empêcher que le scandale n’éclate, pour éteindre l’incendie après les révélations de Mediapart, pour manœuvrer un procureur inféodé et faire obstacle à la marche de la vérité, ce dans le seul but de protéger les intérêts de quelques donateurs amis (Patrice de Maistre et les époux Bettencourt), tous ces agissements avaient-ils un lien avec la conduite des affaires de l’Etat ? Bien sûr que non. Ils avaient tout à voir avec l’inverse de l’intérêt public.

Mais au final, dans un débat public alimenté par une classe politique globalement allergique à l’intranquillité et aux contre-pouvoirs, fuyant les zones grises du droit comme la peste, l’affaire Bettencourt se résume, par le seul non-lieu rendu en faveur de Nicolas Sarkozy, à la démonstration qu’il n’y avait rien dans le dossier sur l’ancien président. C’est en vérité tout le contraire. Le débat n’a pas vraiment eu lieu. Et n’aura pas lieu. A Bordeaux, dans quelques mois, il y aura bien un procès Bettencourt avec une dizaine de personnes sur le banc des prévenus. Pour quelques unes d’entre elles, comme Eric Woerth ou Patrice de Maistre, ce sera le procès du sarkozysme, sans Sarkozy. Le procès, aussi, d’un silence assourdissant.

 

 

Lire aussi

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:58

 

 

zad.nadir.org

Infos du 21 au 27 octobre

lundi 21 octobre 2013, par zadist

 

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel. Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone n’hésitez pas à nous contacter en appelant le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01

Lundi 21 octobre

Une fuite concernant une provocation policière à venir sur la ZAD vient d’être révélée :

On nous transmet régulièrement des « fuites » ou des rumeurs sur les projets d’interventions sur la Zone À Défendre. Certaines sont fausses, mais servent à déstabiliser le mouvement et à inquiéter les opposant-e-s. On nous a fait part dernièrement d’une fuite qui nous est apparue trop grave pour la passer sous silence.

Le scénario serait le suivant : le déplacement d’espèces protégées étant envisagé avant la fin de l’année, les autorités voudraient se débarasser de l’opposition sur place. Une provocation début ou mi-novembre serait donc prévue pour fournir un prétexte à une intervention musclée sur la ZAD. Il s’agirait de tirs sur une voiture de gendarmerie. Cette information est à prendre au conditionnel mais est suffisamment précise pour être envisagée sérieusement.

Des opposant-e-s de divers groupes dont l’ACIPA

Le week-end passé, près d’un millier de personne se sont données rendez-vous dans les rues de Nantes pour une manif contre toutes les expulsions à l’occasion des 1 an de l’opération César et de l’occupation du lieu unique par le Collectif Urgence Précarité. Voici la prise de parole d’occupant-e-s de la ZAD à cette occasion.

 

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:48

 

 

ouest-france.fr

Notre-Dame-des-Landes. La justice annule l'interdiction de planter dans la Zad
Justice mardi 22 octobre 2013

 

Le juge des référés du tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a rétracté l'ordonnance sur requête prise le 3 octobre par le même tribunal. Cette dernière interdisait à « quiconque de mettre en culture ou de procéder à quelque plantation que ce soit, sans y avoir préalablement autorisé, sur les parcelles situées dans la zone d'aménagement différée (Zad) ». Pour le juge des référés, la formulation aurait dû permettre d'identifier les parcelles visées par l'interdiction. Des paysans bénéficiant d'un droit d'usage peuvent en effet cultiver certaines parcelles. C'était l'argument de l'avocat des trois associations (Adeca, Copains 44 et Séme ta Zad) qui contestaient cette ordonnance, sollicitée par Aéroport du grand ouest. Quelques jours plus tard, les opposants au projet d'aéroport avaient effectué des semis sur les terrains devant accueillir la piste.

 

 

 

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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:36

 

 

mediapart.fr

Vincent Tiberj: «La droitisation de la société française est une illusion»

|  Par Stéphane Alliès

 

 

Si l'on examine les enquêtes d'opinion sérieuses sur le temps long, la France s'est gauchisée. C'est l'un des constats stimulants fait dans un ouvrage collectif dirigé par Vincent Tiberj, Des votes et des voix. De Mitterrand à Hollande.

 

 

 

C'est un livre à contre-courant qui s'attache à étudier sérieusement l'évolution de l'opinion publique sur les trente dernières années. Sous la direction de Vincent Tiberj, maître de conférences à Sciences-Po, Des votes et des voix – De Mitterrand à Hollande est un ouvrage collectif de jeunes doctorants et de chercheurs plus confirmés, qui s'éloigne des émotions sondagières souvent biaisées (par les faibles échantillons, les questions orientées ou les questionnaires auto-administrés). Les auteurs du livre dépouillent des enquêtes massives depuis trente ans (comme celles réalisées par la CNCDH, l'Insee ou le Cevipof, ou celles dites TriElec – lire ici en PDF toutes les annexes), pour abattre quelques lieux communs sur les évolutions de l'opinion française.

Nous avons demandé à Vincent Tiberj de revenir sur trois analyses fortes faites dans ce livre : une « gauchisation de la société française » sur le temps long – notamment encouragée par l'évolution démographique ; une remise en cause de la dépolitisation populaire que signifierait la montée de l'abstention ; la persistance de l'islamophobie sous couvert de laïcité, à gauche comme à droite, malgré la forte baisse du sentiment raciste depuis trente ans.

 

Des votes et des voix. De Mitterrand à Hollande. Éditions Champ social (collection Questions de société)

142 pages, 19 euros (téléchargeable sur ebook - 8 euros - ici)


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