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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 15:45

 

mediapart.fr

 

Les preuves de la fortune de l’UMP Balkany dans les paradis fiscaux

|  Par Fabrice Arfi et Mathilde Mathieu

 

 

Après la publication du livre French Corruption, dont il est le témoin central, l’ancien élu des Hauts-de-Seine Didier Schuller a remis à la justice, mercredi 23 octobre, quatre documents accablants sur les montages offshore et la fortune de Patrick Balkany en Suisse, au Liechtenstein et à Saint-Martin. Mediapart les publie en intégralité.

L’heure de la vengeance a sonné pour Didier Schuller. L’ancien élu des Hauts-de-Seine, qui avait porté bien seul le chapeau judiciaire dans l’affaire des HLM 92, n’est pas venu les mains vides, mercredi 23 octobre, dans le cabinet des juges anti-corruption Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire.

Didier Schuller a été condamné dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine. Pas Patrick Balkany... 
Didier Schuller a été condamné dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine. Pas Patrick Balkany...© dr

À l’origine, l’ancien conseiller général RPR de Clichy-la-Garenne, où il se présente pour les prochaines élections municipales, était entendu sur des confidences du marchand d’armes Ziad Takieddine dont il a dit, dans le livre French Corruption (Stock), avoir été le destinataire concernant le financement de la campagne d’Édouard Balladur en 1995.

Mais n’étant qu’un témoin très indirect dans ce dossier, c’est sur une tout autre affaire que Didier Schuller a apporté aux juges des éléments probants, sous la forme de documents bancaires, traces de versements et rapports de police édifiants, que Mediapart publie en intégralité (voir page 2 de cet article). Tous portent sur les montages offshore et la fortune en Suisse, au Liechtenstein ou à Saint-Martin, de l’actuel maire et député de Levallois-Perret, Patrick Balkany (UMP).

Président de l’Office des HLM des Hauts-de-Seine quand Didier Schuller en était le directeur général (1988-1995), Patrick Balkany, un intime de l’ancien président Nicolas Sarkozy, est aujourd’hui – et plus que jamais – dans le viseur de son ancien complice.

 

Patrick Balkany, le 26 novembre 2007, à Pekin, devant l'œuvre “Suicide Serie" de l'artiste Wei Guangqing 
Patrick Balkany, le 26 novembre 2007, à Pekin, devant l'œuvre “Suicide Serie" de l'artiste Wei Guangqing© Reuters

Didier Schuller, qui a connu la prison et le bracelet électronique après avoir été condamné en 2005 puis en 2007 en appel, contrairement à Patrick Balkany, relaxé, n’a pas caché sa rancune devant les magistrats : « J’ai payé ma dette, je constate aujourd’hui que le président de l’office des HLM de l’époque, M. Balkany, a été relaxé. Il s’en est bien mieux sorti que moi. Je n’ai aucun patrimoine si ce n’est qu’un quart d’appartement en indivision, ayant appartenu à ma mère », a-t-il dit sur procès-verbal.

« Par contre, a-t-il ajouté, M. Balkany, comme la presse le relate et comme semblent le confirmer les documents que je vous ai remis en copie et qui étaient à la disposition de la justice, aurait à sa disposition un palais à Marrakech, une résidence de luxe à Saint-Martin et l’usufruit du Moulin de Giverny. »

Il a terminé sa déposition d’une phrase assassine : « Je suis heureux de voir que ce que je pensais être du financement politique a pu profiter à d’autres fins et sans doute personnelles. » Lui qui fut de tous les secrets de Patrick Balkany dans les années 1980 et 90 sait de quoi il parle. Au terme de l’audition, les juges ont donc annexé quatre documents accablants pour l’actuel député et maire de Levallois, que leur a remis le témoin.

Fait surprenant : tous ces documents sont issus de la procédure judiciaire sur l’affaire des HLM, vieille de quinze ans, mais, étrangement, n’ont pas provoqué la mise en cause de Patrick Balkany sur les faits précis qu’ils révèlent. « C’est extravagant ! Je n’ai jamais été interrogé dessus, ni à l’instruction, ni lors des procès en première instance ou en appel, alors que c’était dans le dossier », s’étrangle aujourd’hui Didier Schuller, interrogé par Mediapart. « C’est évident : Balkany, dont ces documents montrent qu’il a quand même blanchi 33 millions de francs et qu’il possède un patrimoine caché, a été protégé », poursuit-il.

Nul ne sait, pour l’heure, quelles suites judiciaires vont donner les juges Van Ruymbeke et Le Loire à cette remise de documents, qui s’avèrent totalement extérieurs à leur champ d’investigation sur les ventes d’armes et la campagne Balladur. Contacté, le parquet de Paris dit n’exclure aucune hypothèse. D’autant que se pose clairement la question de l’éventuelle pérennité d’un tel système ou de sa transformation grâce à d’autres montages, toujours au profit de Patrick Balkany, qui n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

Des preuves deux fois entre les mains de la justice...

Voici le détail des documents remis par Didier Schuller à la justice :

  • 1) UN RAPPORT DE POLICE DE 1998

Après une « série de vérifications bancaires », un officier de police judiciaire résume en juin 1998 ses trouvailles, à l’intention du juge d’instruction Philippe Vandingenen : une holding suisse baptisée “Supo” apparaît avoir versé en trois fois, sur le compte bancaire parisien de Patrick Balkany, quelque 31,5 millions de francs (soit 4,8 millions d’euros entre 1989 et 1991) pour acheter « près de 50 % » de la société de prêt-à-porter familiale des Balkany, Laine et soie Réty.

Une drôle d’affaire pour Supo, puisque l’entreprise d’habillement est « endettée à hauteur de 28 millions d’euros » et ne vaut pas grand-chose – ces actions seront d’ailleurs revendues « un franc symbolique » quelques années plus tard. Conclusion de l’enquêteur : cette belle opération commerciale « peut avoir servi à masquer le versement de fonds à M. Patrick Balkany, alors président de l’Office départemental HLM du 92 ».

1 by farfi_2

 

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  • 2) UN VERSEMENT DU LIECHTENSTEIN VERS LA SUISSE

Saisi par un magistrat suisse à la demande du juge Vandingenen, ce document inédit révèle un versement de 11,025 millions de francs (soit 1,7 million d’euros), ordonné en 1991 par la société Lecaya basée au Liechtenstein au profit de la société “Supo”, dans une banque suisse de Zurich. Celle-ci semble avoir ensuite transféré l'argent sur le compte parisien de Patrick Balkany, dans le cadre du rachat de Laine et soie Réty.

Dans le livre French Corruption, Didier Schuller assure que « l’ayant droit de Lecaya était… Patrick Balkany ». « C’est par cette discrète société au Liechtenstein que transitaient les fonds issus des marchés publics destinés à Patrick Balkany », affirme-t-il. En clair, l’étrange vente des actions de Laine et soie aurait permis à l’élu UMP de blanchir l’argent détourné sur les marchés publics du 9-2. De fait, ce versement de 1991 doit bien bénéficier indirectement à Patrick Balkany, puisque le juge helvète qui a saisi le document bancaire prend soin de lui communiquer la pièce (voir page 2).

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  • 3) UN RAPPORT DE POLICE DE 2001

En 2001, la police judiciaire s’est déplacée sur l’île antillaise de Saint-Martin, où Patrick Balkany a ses habitudes. Et dans une synthèse destinée à la juge d’instruction Michèle Vaubaillon, jamais publiée, l’officier rapporte que « Monsieur Balkany possède un compte bancaire dans la partie hollandaise de l’île (…) qu’il utilise pour ses besoins personnels ». A-t-il jamais été déclaré au fisc français ? L’enquêteur estime surtout que Patrick Balkany, officiellement locataire d'une villa avec piscine baptisée Maison du soleil, « est dans les faits propriétaire ». Grâce à des informations préalablement recueillies sur une société « paravent » liée à l'élu UMP, Atlas Finanz service, il se permet même « de supposer que M. Balkany est également propriétaire » d'un second bien sur Saint-Martin, la villa Serena.

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  • 4) UN COMPTE EN SUISSE

Déjà publiée par Le Point, cette quatrième pièce atteste de l’ouverture d’un compte en Suisse par Patrick Balkany, au sein de la banque ABN Amro, en juillet 1994. Dès lors, se pose la même question que pour le compte à Saint-Martin : a-t-il bien été déclaré ? Dans le livre French Corruption, Didier Schuller croit se souvenir qu’à un moment, « il y avait au moins 18 millions de francs, il me l’avait dit ».

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Sollicité par Mediapart, Patrick Balkany n’a pas souhaité répondre à nos questions. Dans un communiqué publié sur Twitter après les révélations du Point, il était tout de même revenu sur l’opération concernant Laine et soie Réty, affirmant : « J’ai vendu à un investisseur suisse, en toute légalité, mes actions de l’entreprise familiale de prêt-à-porter, à la fin des années 1980. Le produit de la vente de ces actions a été intégralement transféré à l’époque au CCF de Levallois. »

Les autres affaires Balkany en cours

Plus d’un an après le départ de son ami Nicolas Sarkozy de l’Élysée, Patrick Balkany apparaît désormais de plus en plus cerné par la justice, qui investigue en outre sur plusieurs affaires liées à son mandat de maire de Levallois-Perret.

Le procureur de Nanterre, Robert Gelli, vient certes de classer sans suite l’enquête ouverte en 2012 sur certaines dérives au sein de la police municipale, en particulier sur les écoutes illégales mises en place par la ville à l’insu des agents – « la régularisation de la situation est intervenue », a bien voulu considérer le parquet. Mais deux autres dossiers plus encombrants, explorés par la police judiciaire parisienne, ont de quoi donner des sueurs froides à l’élu UMP.

Dans le cadre d’une enquête préliminaire, les enquêteurs de la PJ s’intéressent en effet aux chauffeurs du maire (des policiers municipaux pour la plupart), que Patrick Balkany a embarqués lors de plusieurs vacances à Saint-Martin. Ils cherchent à savoir qui a payé leurs billets (de l’élu ou de la municipalité), si les agents ont conduit sur place ou fait bronzette, s’ils ont voyagé sur leur temps de travail (en clair aux frais de la collectivité) ou bien posé des vacances.

Début octobre, lors d’une visite surprise à la mairie de Levallois, les policiers ont ainsi saisi plusieurs documents administratifs, plannings et feuilles de congés, susceptibles d’étayer – ou non – le scénario d’une prise illégale d’intérêts. (Voir notre enquête ici.)

Par ailleurs, comme l’a révélé Le Parisien le 17 octobre, une information judiciaire a été discrètement ouverte en 2012 par le parquet de Paris, qui vise l’emploi présumé fictif d’un certain Jean Testanière, recruté par la ville de 2006 à 2010, bizarrement injecté dans l’organigramme du Levallois Sporting Club en 2009, avec pour mission officielle la préparation psychologique des athlètes du pôle olympique. Surnommé « Le Mage » pour des dons supposés de guérisseur (dont il aurait fait profiter Isabelle Balkany), Jean Testanière s’est surtout retrouvé accusé d’« abus de confiance » et d’« association de malfaiteurs » au récent procès du cercle Wagram, cet établissement de jeux parisien lié au grand banditisme corse.

Si l’instruction a été prudemment ouverte « contre X... », elle menace aujourd'hui le maire, qui a défendu lui-même cette embauche devant son conseil municipal. 

 

 

Lire aussi

 

 

 

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 15:34

 

blogs.rue89.com

Le chercheur, l’industriel et le rapace : une révolution scientifique façon western
Pierre-Carl Langlais -wikipedien

Publié le 25/10/2013 à 12h29

 

 

La recherche scientifique est en pleine introspection. Toutes les pratiques et les normes intériorisées de longue date sont remises en cause : l’évaluation par les pairs, le processus de publication, les frontières entre les chercheurs et le grand public.

J’étais déjà revenu sur cette « révolution scientifique » l’année dernière. Depuis le mouvement s’est accéléré. La publication en libre accès (sans avoir à verser un abonnement à l’éditeur) s’impose de plus en plus comme le mode de diffusion par défaut. Et parallèlement, elle apparaît de plus en plus comme le premier pas timide d’une réforme plus globale.

La semaine du libre accès est un bon indice de ces évolutions structurelles. Co-organisée par plusieurs institutions (MyScienceWork, l’Unesco, l’Université Pierre et Marie Curie…), l’édition française de cet événement international met l’accent sur les conséquences sociales du libre accès. L’activité scientifique ne fonctionne pas en vase clos. Ses mutations se répercutent sur la société toute entière.

Ce constat incite à faire l’état des lieux d’une révolution en marche. Cela produit un curieux western spaghetti à la sauce académique, où se croisent trois personnages récurrents : le chercheur, l’industriel et le rapace.

L’apogée des industries académiques

A partir des années 50, quelques grandes maisons d’édition ont commencé à se tailler un véritable empire. Le néerlandais Elsevier rachète de nombreuses revues et publications de références françaises et européennes. Le monde de la publication universitaire est ainsi structuré par des industries académiques, qui jouent le même rôle d’uniformisation que les industries culturelles dans les milieux artistiques.

Aujourd’hui, les quatre «  grands  » tirent les ficelles d’un marché chiffré à 20 milliards de dollars : Elsevier, Springer, Wiley et Informa. Ils dégagent des marges colossales, allant de 30 à 40% de leur chiffre d’affaires. Elsevier enregistre un bénéficie annuel de 724 millions de dollars pour deux milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit 36% de marge.

 


Gains des quatre principaux éditeurs scientifiques (Chiffres de 2010 &eacute ; tablis par Mike Taylor)

 

Pour garantir un tel rendement, la valeur des revues est largement surévaluée. Par exemple, un abonnement d’un an au Journal of Comparative Neurology, édité par Wiley coûte la bagatelle de 30 000 dollars.

Pourtant, les frais de production restent limités. L’essentiel du travail (rédaction et évaluation des articles) est réalisé bénévolement par les chercheurs. Les maisons d’édition ne financent que le travail de mise en forme et d’impression. La contribution purement bénévole au processus d’évaluation par les pairs représente plus de 2 milliards de dollars de frais en moins : les millions d’heures consacrées à vérifier le travail publié ne sont jamais payées.

Le libre accès comme argument marketing

Depuis la fin des années 2000, de nombreuses entreprises ont eu recours à l’écoblanchiment (ou « greenwashing ») : un matraquage d’images et de slogans verts visent à dissimuler des pratiques généralement peu respectueuses de l’environnement.

Le marché de l’édition scientifique subit actuellement ce même tour de passe-passe : le libre accès est mis en avant, mais dissimule la perpétuation de politiques commerciales abusives. On parle à ce propos d’« open-washing » (le terme n’a pas encore de traduction officielle en français).

Depuis quelques années, certains éditeurs ont généralisé le modèle auteur-payeur : les articles sont en libre accès, mais les auteurs financent (via leur université) le coût de l’édition. Des lecteurs aux auteurs, la cible a changé, mais pas les tarifs. Pour acquérir le droit de publier dans Nature il faut débourser plusieurs milliers d’euros. Springer propose un tarif unique de 2 200 euros.

Arnaques en tous genres

Les industries académiques ne sont pas les seules à convoiter cette manne émergente. De véritables rapaces sont aussi de la partie. Des publications contrefaites se donnent un faux air de respectabilité en s’inspirant de revues de référence. Il n’y a là rien de nouveau sous le soleil : les rapaces officient de longue date. Seule différence : ils ne s’adressent plus à d’hypothétiques acheteurs, mais aux auteurs.

Un journaliste de Science, John Bohannon, a consacré à ces faussaires une études assez médiatisée. Se faisant passer pour un chercheur inexistant, il a proposé une étude intégralement bidonnée à 304 journaux en libre accès. La moitié ont accepté.

Cette étude a parfois été interprétée comme une dénonciation du libre accès. En réalité, elle n’hypothèque que son incarnation la plus « conservatrice  » (celle qui conforte le plus les structures existantes) : le modèle auteur-payeur.

La révolution a-t-elle déjà eu lieu ?

Les déboires du modèle auteur-payeur encouragent les initiatives plus radicales. L’enjeu n’est plus seulement de publier en libre accès, mais de repenser intégralement le processus de publication scientifique.

Cette métamorphose a déjà commencé. Les interfaces de publications intermédiaires se multiplient : archives ouvertes, blogs, réseaux sociaux, bases de données. On voit aussi apparaître des revues non commerciales, financées directement par les universités.

L’évaluation a également changé de forme. Elle n’intervient plus seulement pendant le processus de publication, mais postérieurement, par l’intermédiaire des listes de diffusion ou de plate-forme dédiées (comme PeerEvaluation.org). À partir du moment où la publication reste éternellement accessible, elle peut se poursuivre indéfiniment : tous ses lecteurs des articles sont potentiellement des évaluateurs.

Toutes ces initiatives souffrent d’un déficit de reconnaissance. En France, l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES) ne reconnaît pour l’essentiel que des publications soumises à des revues traditionnelles. L’enrichissement d’un blog, même de référence, ne constitue qu’une activité annexe — de la «  valorisation  » pour reprendre le jargon administratif.

Changer le regard institutionnel sur ces activités émergentes est sans doute le principal enjeu du western académique. Espérons que d’ici la prochaine semaine du libre accès, ce sujet ait autant progressé que la généralisation du libre accès pendant l’année écoulée.

 

 

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 15:18

 

Pour communiquer vos dates contactez :

 

30@alternatifs.org

 jmarneguy@wanadoo.fr

 


 

 

LES INDIGNE/E/S -  AG  mercredi 18h et samedi  13h  Maison Carrée


Mercredi 18h RESF Nîmes au local de l’APTI


Agenda Démosphère Gard-Cévennes http://gard.demosphere.eu

 


 


Dates

Evènement

Lieu

heure

Dimanche 27/10

Projection film « Fenêtres sur ZUP »

Le Sémaphore

11h15

Lundi 28/10

Emission sur Notre Dame des Landes

France 2

23h20

Mercredi 30/10

Débat citoyen « « Tranquilité publique, prévention, sécurité » avec F.Guillaud,maire et V.Goaziou, philosophe, sociologue par le Front de Gauche

Salle des cheminots, Rue Benoit Malon

19h

Jeudi 31/10

10 ans de la Librairie Diderot

Salle Cheminots, rue Benoit Malon

19h

Mardi 5/11

Lancement d’un groupe de travail sur la Décroissance

Brasserie Grande Bourse

16h30

Mardi 5/11

Conférence par l’UCQNM et l’ASPIC/NM sur « Droits sociaux et Ctoyenneté urbaine »avec J.Donzelot, historien et sociologue

Auditorium Pablo Neruda

18h45

Mardi 5/11

UCCN :Université  Citoyenne  et Critique  de Nîmes « Vous avez dit moraliser le Capitalisme ? »avec J.Cossart , économiste d’ATTAC

IUFM

18h45 à 21h

Jeudi 7/11

Réunion des Alternatifs

 

 

9/10 et 11/11

Congrès des Alternatifs

FIAP Paris

 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 18:21

 

reporterre.net

 

Déchets nucléaires stockés à Bure ? Une faille majeure dans le projet

Benjamin Dessus

jeudi 24 octobre 2013

 

 

 

 

Cigéo , le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, est censé assurer la réversibilité du stockage. C’est-à-dire la possibilité de retirer les déchets dans l’avenir. L’Andra présente cet aspect comme acquis, mais à l’examen, cette réversibilité parait très douteuse.

 


 

Le pâle ersatz de débat public que constitue une série de débats filmés et enregistrés sur les sites de la Commission particulière du débat public (CPDP) à propos du projet Cigeo (Centre industriel de stockage géologique), ne peut en aucun cas se substituer à un vrai débat public. Il fait cependant apparaître, souvent en creux, un certain nombre d’imprécisions voire d’omissions majeures dans le dossier que présente l’Andra, maître d’ouvrage du projet.

C’est en particulier la notion de « réversibilité » du stockage. Par réversibilité [1], il faut entendre la capacité à revenir sur des décisions prises lors de la mise en œuvre progressive d’un système de stockage, afin éventuellement d’adapter tout ou partie de ce système. La récupérabilité, qui est un aspect de la réversibilité, désigne la capacité de récupérer des colis de déchets déposés en profondeur.

C’est en effet l’un des points critiques du projet. On sait que cette notion de réversibilité à été introduite dans la loi de 2006 sous la pression de l’opinion publique qui s’était fortement exprimée au cours du débat « déchets et matières nucléaires » de 2005 pour un entreposage pérenne en lieu et place d’un stockage définitif. Le Parlement a donc demandé à l’Andra en 2006 que le stockage soit réversible pendant au moins 100 ans. Les conditions de cette réversibilité devraient être fixées par une nouvelle loi qui serait votée avant l’autorisation de création de Cigéo.

Les propositions de l’Andra apparaissent au paragraphe 7.2 du dossier qu’elle présente. Du point de vue technique, elles consistent principalement à prévoir des engins de manutention capables de sortir aussi bien que d’introduire des colis dans les galeries et à prévoir une géométrie adéquate des galeries et des alvéoles.

Par contre l’Andra indique que, « s’il était décidé de retirer un grand nombre de colis du stockage, des installations spécifiques seraient alors à construire en surface pour les gérer (pour leur entreposage, leur réexpédition, leur traitement...) ».

L’Andra indique d’autre part que Cigéo est conçu pour pouvoir faire évoluer l’architecture de l’installation souterraine au cours de l’exploitation et accueillir de nouveaux types de déchets. Elle indique enfin que « la fermeture du stockage sera réalisée de manière progressive, depuis la fermeture des alvéoles jusqu’au scellement des puits et des descenderies » sans pour autant que soit précisé le calendrier de fermeture de ces alvéoles.

 

 

Aucune indication ne permet de savoir si des scellements interviendront ou non avant que le site ne soit entièrement rempli, vers 2130. Pourtant le dossier indique que « la récupération des colis de déchets sera de plus en plus complexe avec le franchissement de ces étapes ». Pour en savoir plus il faudra attendre : « Un planning de référence des étapes de fermeture qui sera fixé dans le cadre de l’autorisation de création de Cigéo ».

Dernier point : l’Andra propose des rendez vous réguliers avec l’ensemble des acteurs tous les 10 ans après la mise en service, et ce afin de préparer les décisions concernant les perspectives de développement et de fermeture du stockage et réexaminer les conditions de réversibilité. Il est vraisemblable que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) demandera également une visite décennale de cette INB (Installation nucléaire de base), comme elle le fait pour toutes les autres INB. Elle pourra imposer de nouvelles conditions techniques pour la poursuite de l’exploitation.

En conclusion l’Andra affirme « qu’un stockage réversible, c’est la possibilité de revenir sur les décisions prises, de modifier le planning de fermeture du stockage jusqu’à sa fermeture définitive et de retirer ces colis si besoin. »

A la lecture de ce dossier il apparaît clairement que dans l’esprit de l’Andra la récupération des colis partielle ou totale n’est pas une hypothèse réellement envisagée : aucune description ni aucun dimensionnement des installations provisoires susceptibles de recueillir les différents colis, aucune précision ni sur le lieu ni sur les réparations éventuellement apportées pour assurer l’intégrité de ces colis, aucune information sur la vitesse maximale d’exhaure (épuisement des eaux d’infiltration) de ces colis, et par conséquent aucune information sur les coûts d’une telle opération.

Pourtant la logique qui sous-tend la réversibilité affichée devrait bien être la possibilité pratique d’action en cas d’accident ou d’incident générique qui affecterait tout ou partie des colis. On doit pouvoir par exemple envisager de pouvoir évacuer tous les colis d’un type donné, par exemples ceux enrobés de bitume, ou tous les déchets vitrifiés, ou tous les déchets d’une galerie déterminée, si des mesures in situ ou des incidents laissent à penser qu’une anomalie grave et imprévue risque de survenir (entrée d’eau, fissuration de la roche d’accueil, etc.).

De plus, dans ce genre de cas, et évidemment encore bien plus en cas d’accident (incendie, perte de ventilation, etc.), la notion de vitesse de sortie des colis devient un paramètre majeur, alors que l’enfouissement peut faire l’objet d’une planification temporelle sur plusieurs dizaines d’années. On imagine mal en effet l’idée d’une réversibilité au même rythme que celui adopté pour l’enfouissement (cent ans) pour répondre à une situation d’urgence.

Des questions inquiétantes qui restent sans réponse

D’où une série de questions actuellement sans réponse précise et qui concernent la capacité réelle de récupération des colis d’ici la fermeture définitive potentielle du site vers 2130.

- 1- Exhaure des colis à inspecter et à remettre éventuellement en état

A quel rythme journalier peut-on sortir des colis en cas d’urgence ? Ce rythme dépend-il de la date à laquelle on a besoin de l’effectuer, entre 2030 et 2130 ? Ce rythme dépend-il de l’état d’endommagement éventuel des colis (en particulier leur état radiologique) ? Quels types d’engins robotisés sont susceptibles de détruire les scellements des alvéoles et d’effectuer le retrait des colis ?

- 2 - Entreposage sur les sites et atelier de réparation éventuel des colis

Quel type d’installation et quel dimensionnement du site d’entreposage des colis sortis des galeries ? Quelle capacité, quelle surface, quels aménagements de sûreté ?
Quelles solutions de remise en état des colis selon le type de colis sont-elles envisagées ? Ces remises en état éventuelles sont-elles envisagées sur place ? Dans quel type d’installations, équipéees de quels types de machines ? Sinon, où ces colis seront-ils transportés et comment ? Quelles précautions de sûreté sont-elles envisagées ?

- 3 - Réintroduction éventuelle des colis dans les galeries

La réintroduction des colis dans les galeries souterraines inspectés et/ou remis en état est-elle possible ? Si oui à quel rythme ? Est-elle compatible avec l’exhaure simultanée de colis du même site de stockage ?

- 4 - Aspects économiques

Quels coûts pour l’ensemble de ces opérations à partir de quelques scénarios incidentels ou accidentels ? Quel peut être le coût de la réversibilité si elle porte sur une fraction importante (10%, 20%, 50%) des colis stockés ?

 

- 5 - Gouvernance et risques pour les riverains

 

Qui va prendre les décisions de récupération de colis et sur quelles bases ? Quelles garanties sont apportées aux populations riveraines, à la société, d’avoir un pouvoir d’influencer les décisions ? Quelles mesures de protection des populations riveraines en cas d’exhaure de colis plus ou moins endommagés ?

Voici une série de questions qui se posent à l’évidence si la notion de réversibilité au sens de la « récupérabilité » doit garder un sens pratique. Jusqu’ici l’Andra, au cours des débats s’est contentée de répondre par un tour de passe-passe. Il consiste à expliquer qu’elle n’a ni décrit ni chiffré les coûts de ces opérations puisqu’il appartiendra à une génération future d’exercer le choix de la réversibilité et d’assumer les conséquences techniques, environnementales et financières qui en découlent.

Sur le plan éthique, on est là devant une contradiction évidente puisque toute la défense et illustration du projet Cigéo repose sur la volonté de ne pas laisser la responsabilité aux générations futures du fardeau de ces déchets.

Mais au-delà de cet aspect éthique, il ne semble pas raisonnable, même si l’on ne prend pas aujourd’hui parti sur la répartition générationnelle des coûts de l’exercice réel de la réversibilité, de ne pas au moins en dresser l’évaluation financière avant toute décision.

D’autant que cette réversibilité risque de ne pas se révéler un choix mais une exigence absolue, si un accident se produit d’ici 2130 ou si des défauts génériques sur certaines catégories de colis imposent des mesures de récupération de ces colis.

A défaut de réponses argumentées à ce type de questions, la réversibilité restera un « élément de langage » supplémentaire pour une opinion citoyenne incertaine et inquiète devant la perspective d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.

 


Note

1- L’Agence pour l’énergie nucléaire (AEN) a publié en 2012 un guide intitulé Réversibilité des décisions et récupérabilité des déchets radioactifs. Les définitions suivantes sont proposées par l’AEN pour les termes « réversibilité » et « récupérabilité » :

« La réversibilité désigne la capacité à revenir sur des décisions prises lors de la mise en oeuvre progressive d’un système de stockage, indépendamment de l’exercice effectif de cette capacité. Le retour en arrière est l’action concrète d’inverser ou modifier une décision, soit en changeant de direction, soit éventuellement en restaurant une situation antérieure. La réversibilité implique de prendre des dispositions afin de permettre le retour en arrière, le cas échéant ».

« La récupérabilité désigne la capacité à récupérer des déchets seuls ou sous forme de colis après leur mise en place dans un stockage, indépendamment de l’exercice effectif de cette capacité. La récupération est l’action concrète de reprise des déchets. La récupérabilité implique de prendre des dispositions afin de permettre la récupération des déchets, le cas échéant ».



 

Source : Benjamin Dessus pour Reporterre.

Benjamin Dessus est un des animateurs de l’association de scientifiques Global Chance.

Photos :
. Chapô : A Massembre, Belgique, août 2013, Reporterre.
. Graphe : Les petits pois sont rouges.
. Bidons : France 3

Lire aussi : Le projet Cigeo d’enfouissement des déchets nucléaires est mal pensé et générateur de risques.

 

 

 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 18:07

 

marianne.net

 

Chine : la liberté de la presse au cœur du débat
Jeudi 24 Octobre 2013 à 18:34

 

Lucille Fonteny

 

Après l’arrestation d’un journaliste qui a suscité une vague de protestations, le régulateur des médias chinois intervient pour protéger les « droits fondamentaux à informer ».

 

Site internet de Xinkuai Bao
Site internet de Xinkuai Bao
Détenu depuis trois jours, le journaliste Chen Yongzhou du journal cantonais Xinkuai Bao (New Express) a été arrêté pour avoir enquêté sur une puissante société d’ingénierie, Zoomlion, l’accusant d’avoir publié des bilans comptables frauduleux afin de faire monter sa cote boursière. Il a été interpellé en fin de semaine dernière, soupçonné d’avoir « porté atteinte à la réputation d’une entreprise ».
 
Dans une publication du bureau officiel de l’Administration générale de la presse et des publications de la radio, des films, et de la télévision (GAPPRFT), le régulateur chinois se dit « très préoccupé » par la détention du journaliste, rapporte l’AFP. L'organisation, qui permet au gouvernement de surveiller l’activité des médias, souhaite que l’affaire soit gérée de façon « juste et adéquate ».
 
C’est le deuxième journaliste de Xinkuai Bao à être arrêté dans une affaire de diffamation, après Liu Hu mis en examen le 24 août dernier pour avoir dénoncé la corruption d’un haut gradé. Selon Le Monde, les deux journalistes sont les victimes d’une vaste campagne du gouvernement pour lutter contre la corruption. Après avoir été incitées à dévoiler ces scandales par le gouvernement central, les autorités locales se livrent à une véritable chasse aux sorcières pour se venger de ces dénonciations. Il faut dire que Zoomlion, qui est détenu à 20% par l’Etat, représente une grande partie des revenus de Changsa, capitale de la province du Hunan.

Protestations

S’opposant aux autorités, le journal a publié en couverture de son édition de mercredi les mots « Relâchez-le s’il vous plaît » en grands caractères. Le correspondant du journal Le Monde fait état d’un geste inédit de la part de Xinkuai Bao, qui consacre toute sa couverture à l’arrestation. Un extrait de l’éditorial très ironique est traduit sur le site China Media Project.
 
Le journal cantonais a reçu de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux et membres de la blogosphère. Le Monde cite le blog du chercheur Yu Jianrong, chercheur de l’académie des sciences sociales Yu Jianrong : « L’abus de pouvoir, surtout de la part de la police, est le plus grave des abus de pouvoir actuel ».

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 17:52

 

 

reporterre.net

Notre Dame des Landes : prolongation jusqu’au 7 novembre de la consultation sur les espèces protégées

jeudi 24 octobre 2013

 

Lire à ce propos : Les citoyens doivent faire entendre leur voix.

 

Voir ci-dessous

 

loire-atlantique.equipement-agriculture.gouv.fr

Dossiers de dérogation espèces protégées dans le cadre du futur aéroport du grand ouest et de sa desserte routière

 
La consultation est prolongée jusqu’au 7 novembre 2013 inclus.

L’avis du CNPN sur les demandes de dérogation espèces protégées est téléchargeable à partir du lien suivant:

http://www.developpement-durable.gouv.fr/2012-juillet-Avis-sur-le-projet-de.html

Conformément à l’ordonnance du 5 août 2013  relative à la mise en œuvre du principe de participation du public, les dossiers de demande de dérogation espèces protégées suivants, déposés dans le cadre du futur aéroport du grand Ouest et de sa desserte routière, sont téléchargeables sur le présent site internet de l’Etat en Loire-Atlantique du 7 octobre 2013 au 28 octobre 2013.

Ces dossiers peuvent également être consultés à la préfecture de Loire-Atlantique (6 quai Ceineray), du 7 au 28 octobre 2013, du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 16h30.

Les éventuelles observations peuvent être adressées à l’aide du formulaire en ligne sur ce site .

Sommaire des pièces à télécharger : cliquer ici

 

Compléments :

Documents à télécharger

 

 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 17:36

 

reporterre.net

 

Les énergies renouvelables en France aux mains d’EDF, d’Areva, d’Alstom et de leurs amis

Hervé Kempf (Reporterre)

mercredi 23 octobre 2013

 

 

Pour représenter les énergies renouvelables en France : EDF, Areva, General Electric, Total, Siemens, Sofiprotéol, Alstom, Enel… Vous aimez le vent ? Vous avez le capitalisme.


Ah, que c’est mignon, les éoliennes, ah, que c’est bien le soleil, et vive la micro-hydraulique, que flambe l’énergie bois, que bouille la géothermie, que voguent les vagues… On est bien d’accord. Sauf que...

Sauf que les multinationales ont pris le contrôle de ce qui devrait être le moyen de muter d’un système énergétique gouverné par le profit et le capital vers une énergie citoyenne pensée par et pour les citoyens. Pour preuve, le conseil d’administration du Syndicat des énergies renouvelables, qui vient d’être renouvelé, et qui le transforme en un syndicat patronal.

Nous nous contentons ici de reproduire le communiqué de presse :

"Paris, le 23 octobre 2013

COMMUNIQUE DE PRESSE

RESULTAT DES ELECTIONS AU SYNDICAT DES ENERGIES RENOUVELABLES

L’Assemblée Générale du Syndicat des énergies renouvelables, qui regroupe près de 400 entreprises, a renouvelé, ce mardi 22 octobre, ses instances de gouvernance.

Le nouveau Conseil d’Administration du SER

Autour de son Président, Jean-Louis BAL, réélu pour trois ans avec 92,5 % des voix, l’Assemblée Générale du Syndicat des énergies renouvelables a élu les 15 membres de son Conseil d’Administration :

4 Yvon ANDRE
EDF Energies Nouvelles
4 André-Jacques AUBERTON HERVE
SOITEC
4 Elisabeth AYRAULT
CNR
4 Antoine CAHUZAC
EDF Energies Nouvelles
4 Arnaud CHAPERON
TOTAL
4 Frédéric COIRIER
POUJOULAT
4 Sébastien COUZY
METHANEO
Michel CREMIEUX
ENEL France
4 Louis-François DURRET
AREVA
4 Andreas GOERGEN
Siemens
Christophe GRUY
MAIA
4 Kristell GUIZOUARN
SOFIPROTEOL
4 Pierre de MONTLIVAULT
DALKIA
4 Jérôme PECRESSE
ALSTOM
4 Pierre VIALLEFOND
GENERAL ELECTRIC"

Télécharger le communiqué de presse du 23 octobre du SER : cliquer ici

PDF - 104.2 ko

Source : Hervé Kempf pour Reporterre.

Photo : Agoravox.

Consulter notre dossier DOSSIER : L’éolien est-il écologique ?.

 

 

 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 17:25

 

 

mediapart.fr

Nucléaire: deux EPR contestés en Grande-Bretagne

|  Par Jade Lindgaard

 

 

Le gouvernement britannique et EDF ont signé un accord provisoire pour la livraison de deux réacteurs EPR à la centrale de Hinkley Point. Son coût faramineux de 19,9 milliards d’euros déchaîne un torrent de réactions outre-Manche, en pleine polémique sur la hausse des prix de l’énergie.

C’est la nouvelle que l’industrie nucléaire attendait : le gouvernement britannique et EDF ont signé un accord pour la livraison de deux réacteurs nucléaires EPR à la centrale de Hinkley Point C, à l’ouest de l’Angleterre, dans le Somerset. Montant total du contrat : 18,9 milliards d’euros (16 milliards de livres), soit près de 9,5 milliards par réacteur, au-dessus de l’estimation actuelle du coût de l’EPR en construction à Flamanville (8,5 milliards d’euros).

Visualisation des futurs réacteurs EPR de Hinkley Point (EDF).

 

C’est la première fois depuis la catastrophe de Fukushima, au printemps 2011, qu’un État européen commande une nouvelle installation nucléaire. Au Royaume-Uni, le dernier raccordement d’un réacteur atomique au réseau remonte à 1995 (la centrale de Sizewell B). Les EPR de Hinkley Point doivent démarrer en 2023. Ils produiront l’équivalent de 7 % de la consommation électrique nationale. « C’est un très grand jour pour notre pays, a déclaré le premier ministre David Cameron, c’est la première fois depuis très longtemps que nous construisons une nouvelle centrale nucléaire. » Cet accord va créer « des milliers d’emplois, et nous fournir à l’avenir et pour longtemps une électricité sûre et stable », a-t-il ajouté (retrouver ici le communiqué complet du gouvernement britannique).

EDF Energy, la filiale britannique d’EDF, est loin d’être une inconnue outre-Manche : elle y produit un cinquième de l’électricité et exploite ses huit centrales nucléaires. Son chiffre d’affaires atteignait 9,7 milliards d’euros en 2012 (voir ici ses résultats).

L’électricien a créé une filiale dédiée au développement des EPR de Hinkley Point, NNB Generation company (NNBG). Mais c’est seulement grâce à l’apport décisif en capital de deux sociétés chinoises, China General Nuclear Power Group et China National Nuclear Corporation, qui posséderont entre 30 % et 40 % du capital de l’installation, que le plan de financement a pu se boucler.

David Cameron commente l'accord de Hinkley Point, pour le Guardian.


Pour l’instant, Londres n’a signé qu’un accord provisoire pour les deux EPR de Hinkley Point, comme l’indique le communiqué officiel du gouvernement, qui annonce un accord « initial », « non contraignant juridiquement », et destiné à « établir les paramètres d’une négociation à suivre concernant la proposition de contrat d’investissement ».

Au final, « un contrat d’investissement ne sera offert à NNBG que si le gouvernement considère qu’il est financièrement équilibré et cohérent avec notre objectif de ne soutenir de nouveaux moyens de production nucléaire que si les mêmes moyens sont accordés à d’autres sources d’énergie ». Avant qu’elle n’accède au pouvoir, l’une des promesses de campagne de la coalition conservateurs-libdem était de ne pas subventionner l’énergie atomique. Dans le cadre du projet de loi sur l’énergie, elle s’est transformée en engagement à servir autant les renouvelables que l’atome. Jusqu’à leur congrès de septembre dernier, les libéraux démocrates étaient officiellement opposés à l’énergie nucléaire. 

Par ailleurs, l’accord entre Londres et EDF doit encore franchir les fourches Caudines de la Commission européenne, qui doit juger s’il s’agit ou non d’une aide d’État. Le gouvernement britannique devrait déposer sa demande auprès de Bruxelles dès cette semaine (voir ici)Mais selon le quotidien The Independent, l’étude du dossier pourrait prendre de neuf à douze mois (à lire en cliquant ici). La délégation britannique à Bruxelles semble craindre en particulier des blocages de la part des Autrichiens et des Allemands. Une fois cette étape passée, il faudra encore soumettre l’accord définitif au vote du Parlement.

« Désastreux rapport qualité-prix »

L’annonce de ce deal a déclenché un torrent de réactions outre-Manche. Au-delà de la discussion de principe sur la pertinence ou non de l’énergie nucléaire, la plupart des commentateurs s’intéressent au prix de l’électricité que produiront ces deux EPR. C’est le principal élément de l’accord : le gouvernement accorde à EDF un tarif d’achat (« strike price »), c’est-à-dire un prix garanti, de 109 euros le mégawattheure (92,5 £), indexé sur l’inflation. Si EDF confirme vouloir construire deux autres réacteurs EPR dans la centrale de Sizewell C, dans le Suffolk, ce tarif serait raboté à 106 euros le MWh (89,5 £).

 

Camionnette d'EDF Energy à la Brighton pride, 2013 (EDF). 
Camionnette d'EDF Energy à la Brighton pride, 2013 (EDF).

Ce niveau tarifaire était le principal objet de négociation, et de désaccords, entre EDF et Londres ces derniers mois. Le tarif finalement fixé représente près du double du prix de l’électricité sur le marché de gros européen. Il comprend les coûts de construction des réacteurs, mais aussi de leur arrêt et de la gestion de ses déchets. Il doit être révisé tous les 7,5 ans, et pourrait évoluer à la hausse ou à la baisse, à certaines conditions. 

Pour le gouvernement britannique, la production de ces nouveaux EPR devrait réduire de 91 euros (77 livres) la facture énergétique des ménages en 2030, compte tenu de la hausse anticipée des cours du gaz et de l’électricité. Selon Ed Davey, le secrétaire à l’énergie, les éoliennes terrestres et en mer, en plein essor au Royaume-Uni, ne suffiront pas à remplacer le courant que ne produiront plus les centrales qui devront s’arrêter d’ici là. Les deux EPR de Hinkley Point pourraient produire l’équivalent de 6 000 turbines en mer, selon certaines estimations. 

Interrogé par la BBC (voir ici)Paul Dorfman, de l’Energy institute du University College de Londres calcule que « cela représente une subvention annuelle de 945 millions d’euros (800 millions de  livres) à 1,2 milliard d’euros (1 milliard de livres) que les contribuables et les consommateurs vont verser dans les poches de ces sociétés chinoises et françaises, qui ne sont autres que les gouvernements de ces deux pays »

La secrétaire à l’énergie du shadow cabinet travailliste, Caroline Flinta déclaré que David Cameron se retrouvait désormais dans la position « ridicule » de celui qui « fixe les prix des industriels du nucléaire pour les 35 prochaines années alors qu’il prétend ne pas pouvoir les geler pendant les 20 mois nécessaires aux consommateurs, le temps que des réformes nécessaires se mettent en place »

Tout comme le parti socialiste français, le labour est plutôt pro-nucléaire. La parlementaire verte Caroline Lucas a pour sa part réclamé un audit national de cet accord : « Il est très mauvais pour les consommateurs. Alors que les coûts des énergies renouvelables s’effondrent, cela revient à accorder une subvention ridicule de générosité à l’industrie nucléaire. » Nigel Farage, le dirigeant du parti anti-européen Ukip, dénonce « une grande folie, surtout si notre pays se met sérieusement aux gaz de schiste et profite de son abondante énergie bon marché ». 


 

Le célèbre éditorialiste écologiste du Guardian, George Monbiot, notoirement pro-nucléaire, a commenté sur Twitter : « Oui, je soutiens l’énergie nucléaire en général. Mais le montage économique de l’accord de Hinkley est juste dingue. Un désastreux rapport qualité prix. » Sur sa TL, Doug Parr, l’un des scientifiques de Greenpeace UK, a calculé que s’ils fonctionnaient à 90 % de leur puissance pendant 35 ans, les EPR de Hinkley produiraient « pour 96,5 milliards d’euros d’électricité, soit une subvention publique de 44,3 milliards d’euros ».

Chef du service environnement du quotidien le Guardian, Damian Carrington s’est fendu d’un billet véhément contre l’accord : « L’alternative au nucléaire, dont on veut nous faire croire qu’elle est inconcevable, est loin de l’être en réalité. Le premier pas à faire serait un énorme effort d’amélioration de l’efficacité énergétique. Le gouvernement britannique prévoit une hausse de 33 à 66 % de la demande d’électricité d’ici 2050. Mais pourquoi ? L’Allemagne prévoit une baisse de 25 %. »

L’annonce des deux EPR de Hinkley Point retentit alors que de plus en plus de voix s’élèvent en Grande-Bretagne pour dénoncer le prix trop élevé de l’énergie. British Gas et SSE ont annoncé une augmentation de près de 10 % de leurs prix de l’électricité. Les six principaux énergéticiens doivent dévoiler d’autres hausses dans la semaine. Le week-end dernier, c’est l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, un ancien cadre pétrolier, qui a pris la parole pour dénoncer le coût social de cette explosion des prix, dans une interview au Mail on Sunday (à lire ici) : les compagnies d’énergie « ont le pouvoir parce qu’elles vendent ce que chacun doit acheter. Nous n’avons pas d’autre choix que de l’acheter. Ce niveau de pouvoir crée aussi l’immense responsabilité de servir la société ».

 

 

 


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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 17:06

 

 

mediapart.fr

OFCE : la tragique erreur des politiques d'austérité en Europe

|  Par Martine Orange

 

 

« Il faudra des années pour effacer la cure d’austérité menée depuis 2010, trop ample et trop précoce », affirme l’OFCE dans une très longue note. Pour l’institut, l’Europe apparaît bien éloignée de la sortie de crise, au contraire de ce qu'espèrent les gouvernements.

Les yeux rivés sur les statistiques, les responsables européens n’en finissent pas de guetter le moindre signe de réconfort. Ce 23 octobre, tous se félicitaient de la bonne nouvelle : après deux années d’effondrement, l’Espagne est enfin sortie de la récession. Et quel rebond ! L’économie espagnole a enregistré une croissance au troisième trimestre de… 0,1 %. Autant dire que, compte tenu des aléas statistiques, il se pourrait qu’au terme de révisions ultérieures, la croissance se transforme en une stagnation ou une nouvelle chute de 0,1 %.

Mais cela importe peu. L’essentiel, pour les responsables européens, est de rassurer, de se rassurer. La fin de la récession en Espagne, qui fait suite à une stabilisation de l’économie dans les principaux pays de la zone euro depuis le deuxième trimestre, est bien la preuve, soutiennent-ils, que la politique d’austérité, si décriée par les populations et des économistes, marche.

L’Europe est-elle en train de toucher les fruits d’un ajustement budgétaire et fiscal sans précédent dans l’histoire économique contemporaine ? Ou bien d’autres forces sont-elles à l’œuvre ? Dans sa dernière note de conjoncture, « La crise sur un plateau », l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) répond sans hésiter : « Selon les tenants de la rigueur à marche forcée, l'amélioration du climat conjoncturel dans la zone euro illustrerait les premiers bénéfices de la stratégie de consolidation budgétaire telle qu'elle a été conduite depuis 2010. (…) On peut plutôt voir dans l'embellie de la conjoncture en zone euro la conséquence des arrangements institutionnels qui ont permis de contenir la crise des dettes souveraines et qui ont consisté à faire endosser le risque de détention de dette souveraine par des tiers via une forme de mutualisation. » En un mot, pour les économistes de l’OFCE, ce n’est pas la politique d’austérité, mais plutôt son relâchement et le recours à des solutions hors cadre et hors norme, qui ont apporté un relatif soulagement. 

 

 

Le débat sur les effets des politiques d’austérité n’est plus circonscrit aux seules sphères académiques. Il fait rage jusqu’au sein de la Troïka, cet organisme supranational composé de membres de la Commission européenne, de la banque centrale européenne (BCE) et du fonds monétaire international (FMI). Après avoir émis des critiques de plus en plus fortes sur la gestion de la crise en Europe, le FMI ne cache plus sa volonté de vouloir quitter la Troïka (voir La Troïka menace d’imploser).

Et c’est aussi sur la manière dont l’Europe a appréhendé la crise et les remèdes qu’elle y a apporté que revient l’OFCE. Bien avant que l’économiste en chef du FMI, Olivier Blanchard, n'en popularise le concept et reconnaisse que l’institution avait fait une erreur majeure d’appréciation, Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision, qui ne cache pas son attachement au keynésianisme, s’était penché sur les effets du coefficient multiplicateur. C’est-à dire l’effet de levier que peut exercer la dépense publique sur l’économie.

 

 

L’OFCE y revient dans son étude, en pointant d’abord les erreurs systématiques de prévision de la Commission européenne sur l’état de l’économie européenne et sa croissance à venir, les écarts allant jusqu’à 2,7 points de PIB en 2009, 3,4 points en 2010. « De telles révisions ne sont pas neutres pour calibrer la politique de consolidation budgétaire. Car à déficit donné, la réduction de l’écart de production estimé accroît la part du déficit structurel perçu et appelle une rigueur accrue. C’est bien ce qui est advenu en 2010 quand les plans de relance ont fait place à des plans de restriction budgétaire drastiques. Généralisés à l’ensemble des pays membres, ils ont cassé net la reprise naissante en 2009 et en 2010 et ont précipité la zone euro dans une nouvelle récession. »

Pour l’OFCE, l’Europe était bien engagée dans un cycle normal de reprise de l’économie, après la récession de 2008. L’activité était en train de repartir, l’emploi aussi. Certes, insistent les économistes, la crise avait laissé de lourdes traces dans les comptes publics, les gouvernements ayant choisi de soutenir l’économie en laissant jouer les stabilisateurs économiques, sans parler aussi du sauvetage du système bancaire. Au sortir de la récession en 2008, les déficits publics sont donc tous très au-delà des normes. En patientant et en laissant faire la reprise, les effets de la crise se seraient résorbés petit à petit, soutient l’OFCE. Mais les Européens en ont décidé autrement. Dès la fin 2009, ils ont choisi de s’attaquer aux déficits budgétaires trop tôt, alors que l’économie était encore en bas de cycle, et de façon mal calibrée, en sous-estimant les effets récessifs, et tous en même temps, ce qui a amplifié la baisse, accuse l’institut. À peine sortie de la récession, l’économie européenne y est retombée une deuxième fois.

« En France, la politique budgétaire est devenue restrictive dès 2010, quand les plans de relance ont fait place à un resserrement. La restriction budgétaire s’est ensuite accentuée, jusqu’à porter l’impulsion négative à -1,8 point de PIB en 2011, à -1,2 point en 2012 et à -1,4 point en 2013. Au total, durant les quatre dernières années, la restriction a atteint un niveau inégalé sur les quarante dernières années, soit près de 5 points de PIB de cumul d’IB entre 2010 et 2013, contre 3 points lors de l’assainissement budgétaire imposé par le Traité de Maastricht dans la seconde moitié des années 1990 », note le rapport.

Une Europe déchirée

Les ajustements budgétaires, imposés en Europe, ont été les plus violents que l’histoire économique occidentale ait connus. Loin de rassurer, ils ont plutôt affolé les investisseurs financiers, provoquant une crise des dettes souveraines. Si la zone euro connaît aujourd’hui une accalmie, c’est plus aux interventions hétérodoxes de la BCE, qui a accepté d’accorder une certaine garantie à la zone euro, qu’à la politique européenne qu’elle le doit, selon l’analyse de l’OFCE. 

Celui-ci souligne d’ailleurs combien les banques centrales sont devenues des instances décisives dans cette crise mondiale sans précédent, où tous les mécanismes habituels – taux d’intérêt bas, facilité monétaire – ne parviennent pas à relancer la machine. « Cela indique une situation de trappe à liquidité où la politique monétaire conventionnelle a atteint ses limites et où la capacité des institutions monétaires à énoncer un avenir auto-réalisateur est cruciale. Or, comme pendant la crise de 1929, le débat fait rage sur cette capacité et fait douter de la voie pour la sortie de crise. La politique monétaire est au cœur de cette incertitude : a-t-on mis en place des mesures extraordinaires qui retiennent les économies au bord de la catastrophe ? Les retirer est-il opportun ? Ou bien n’a-t-on fait qu’improviser un pis-aller dont les conséquences inflationnistes seront la source d’une prochaine crise ? » insiste le rapport.

 

 

Au sortir de cette récession de six ans, le spectacle européen apparaît déprimant. C’est une Europe écartelée, déchirée entre le Nord et le Sud – le PIB par habitant y est inférieur de 8 % à celui de 2007 –, entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont pas, entre les pauvres et les riches, qui émerge des décombres. « La crise va laisser des traces profondes en termes de revenus, de chômage et de pauvreté », note l’OFCE.

Les politiques récessives ont entraîné une chute économique sans précédent. La destruction est sans équivalent en période de paix, depuis la crise de 1929. La seule amélioration visible est celle des soldes courants, plus liée à la chute des importations qu’à une relance des exportations. Pour le reste, les déficits publics sont bien plus longs à résorber que prévu. Quant aux dettes publiques, elles atteignent des niveaux exorbitants : 92 % du PIB en Espagne contre 57 % en 2007, plus de 120 % en Italie, 160 % en Grèce…

La sortie de la récession ne veut pas dire la reprise de la croissance, note l’OFCE. L’activité économique ne repose plus sur aucune force d’entraînement. La consommation ? Elle est tombée au plus bas, alors que les ménages paient l’essentiel des politiques d’austérité et d’ajustement budgétaire, sans parler des chômeurs qui luttent pour ne pas tomber dans la trappe de la pauvreté. Selon les dernières données d’Eurostat, le taux de pauvreté est de 21,8 % en Espagne et de 21,4 % en Grèce, contre 15,8 % en Allemagne et 14 % en France.

L’investissement ? Toutes les entreprises ont suspendu leurs dépenses d’investissement, faute de moyens financiers et de perspectives. Les marchés extérieurs ? Tous les pays européens font le même pari. Mais l’interconnexion des économies ne laisse guère d’issue : il n’y a pas de continent ou de pays préservés. Le marasme des uns se diffuse vers les autres, comme le montrent la Chine ou le Brésil.

Cette absence de dynamisme est lourde de sous-entendus : la croissance s’annonce sans emploi. Le chômage, qui a atteint un niveau stratosphérique en Europe du Sud, n’est pas près de se résorber. À ce stade, certains économistes en arrivent à penser que réaliser des taux de croissance de 0,1 %, 0,2 %, 0,5 % dans les meilleures années est peut-être la nouvelle norme, qu’il faut s’habituer à vivre avec un chômage structurel élevé, que les États doivent adapter leurs dépenses en conséquence, comme tous les ménages. Les économistes de l’OFCE contestent vivement cette « nouvelle normalité ».


 

Celle-ci leur semble à la fois erronée et dangereuse. Le risque est grand en effet que les pays au sein même de l’Europe se laissent aller à une guerre économique qui ne dise pas son nom, se lançant des surenchères concurrentielles sans limite – fiscale, sociale, réglementaire –, entraînant chacun dans une spirale déflationniste. La baisse des salaires ne pouvant que se propager aux autres, comme le signale l’OFCE sur le cas espagnol, qui par ce biais-là a réussi à gagner des parts de marché à l’extérieur.

« Il faudra des années à la zone euro pour se remettre de cette cure d'austérité trop ample et trop précoce, alors qu'une stratégie d'ajustement budgétaire graduelle aurait été bien plus efficace en ne brisant pas la croissance quand elle a timidement redémarré en 2009 », écrit l’OFCE. Après s’être lourdement trompés dans la gestion de la crise, les responsables européens vont-ils persister dans l’erreur ?

 

 

Lire aussi

 

 

 

 

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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 16:51

 

20minutes.fr

 

Des documents confidentiels sur les dangers des gaz de schiste publiés par le «New York Times»

Publié le 2 mars 2011.
Forage de gaz aux Etats-Unis, dans le Colorado.

Forage de gaz aux Etats-Unis, dans le Colorado. DAVID ZALUBOWSKI/AP/SIPA


ENERGIE - Ils démontrent que les eaux rejetées par les forages sont dangereusement radioactives...

Le Wikileaks des gaz de schiste. Vendredi 26 février, le New York Times publiait des données triées parmi 30.000 documents confidentiels produits par l’EPA, l’agence de protection de l’environnement américaine. Ces documents révèlent que les eaux rejetées par les forages de gaz de schiste sont radioactives à des taux qui peuvent atteindre 1.000 fois les limites autorisées pour l’eau de boisson.

Selon les documents que s’est procurés le New York Times, les niveaux de radioactivité dans les eaux usées sont tels que les industriels ne peuvent pas les dépolluer complètement. La moitié des eaux serait donc envoyée dans les stations d’épuration traditionnelles, qui n’ont souvent pas les capacités de ramener les eaux à des niveaux correspondant aux normes requises pour l’eau de boisson.

«Un des plus grands échecs des Etats-Unis dans la fourniture d’eau potable»

En Pennsylvanie, où l’on compte 71.000 forages actifs, une grande quantité d’eaux usées est rejetée dans la rivière Monongahela, qui alimente plus de 800.000 personnes en eau du robinet notamment dans la ville de Pittsburgh. Des niveaux un peu moins élevés de radioactivité ont été observés dans la rivière Delaware, qui fournit l’eau potable de plus de 15 millions de personnes dans la région de Philadelphie.

A la fin 2008, une sécheresse a fait craindre aux autorités une forte pollution par les eaux usées et les habitants de Pittsburgh ont été incités à consommer de l’eau en bouteille. L’EPA décrit cet incident dans un document interne comme «un des plus grands échecs des Etats-Unis dans la fourniture d’eau potable». Et pour cause: la Pennsylvanie est un des rares Etats américains à avoir autorisé les industries gazières à se décharger de la majorité de leurs eaux usées auprès des stations d’épuration classiques. Ailleurs, les 10 à 40% d’eau chargée en produits chimiques qui remontent des fracturations doivent être enterrées dans des puits sous des roches imperméables.

Les contrôles de radioactivité seraient également trop peu fréquents: selon le New York Times, les eaux de boisson ne sont contrôlées que tous les six à neuf ans, et sur 65 sites testés en Pennsylvanie, aucun n’avait de données plus récentes que 2008, voire 2005 pour la plupart, date à laquelle les extractions de gaz de schiste étaient encore rares.

Le New York Times pointe du doigt l’indulgence des autorités vis-à-vis des industries qui exploitent les 493.000 puits des Etats-Unis. «Pour chauffer la maison, on brûle les meubles», accuse John H.Quigley, ancien secrétaire du département de Conservation des ressources naturelles de Pennsylvanie.

Des effets collatéraux inquiétants

Les scientifiques de l’EPA ont beau s’alarmer, mettant en garde contre une radioactivité dangereusement élevée dans l’eau du robinet, rien n’a été fait pour contrôler le retraitement des eaux issues des forages. Et les autres effets collatéraux des gaz de schiste, notamment la pollution de l’air, inquiètent les chercheurs. «Les impacts de la fracturation hydraulique sur la santé, ainsi que des contaminations de l’air et de l’eau, ont été constatés dans au moins une douzaine d’Etats», témoigne Walter Hang, président de l’entreprise Toxics Targeting, qui collecte des données sur les forages de gaz.

Si aucun cas n’a encore été avéré, la contamination au radium des eaux de boisson ou des aliments peut être la cause de cancers. Au Texas, où de nombreux forages ont été creusés ces dernières années, le nombre d’enfants asthmatiques a fortement augmenté dans les villes voisines.   

Audrey Chauvet
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          Depuis le 26 Mai 2011,

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                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



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