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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 17:19

 

rue89.com

 

Poisson pourri 11/11/2013 à 19h00
Après l’enquête d’« Envoyé spécial », le lobby du saumon norvégien s’active
Renée Greusard | Journaliste Rue89

Infosignalée par un internaute

 

Dans une excellente enquête diffusée jeudi par « Envoyé spécial », sur France 2, on voyait confirmé ce qu’on commence à savoir depuis un bon moment : les poissons d’élevage sont bourrés de substances toxiques. Des produits chimiques utilisés dans leur nourriture et dans les substances avec lesquelles on les asperge.

En surpopulation dans leur cage, les saumons d’élevage tombent en effet plus facilement malades, infestés par des poux de mer. Un militant écologique norvégien raconte ainsi à « Envoyé spécial » :

« Dans les saumons, on trouve du diflubenzuron et toutes sortes de produits chimiques. C’est dégoûtant, ces trucs. Vous savez le saumon norvégien, c’est la nourriture la plus toxique du monde. »


Image extraite du reportage « Elevage en eaux troubles », Nicolas Daniel et Louis de Barbeyrac, diffusé sur « Envoyé spécial »

 

Le reportage n’a pas plu au Centre des produits de la mer de Norvège (CPMN). En septembre, cette organisation a signé un accord de collaboration avec le ministère des Affaires étrangères norvégien. Objectif : « Soutenir l’internationalisation, l’innovation et le marketing des produits de la mer de Norvège ».

C’est en vertu de ces ambitions que ce lobby a diffusé un communiqué en réaction à l’émission, signalé par une lectrice. On y apprend qu’en gros, il n y a pas de problème de santé publique :

« Des résultats récents informent que le saumon norvégien est parfaitement sûr et sain. »

Mais aussi que l’élevage de saumon est « une activité transparente, réglementée et contrôlée » ou que « la priorité pour la Norvège est de produire des produits sains et sûrs à la consommation. »

Une chercheuse poussée vers la porte

Les arguments avancés par le document laissent cependant dubitatifs. Exemple :

« Tous les tests effectués sur le saumon d’élevage norvégien sont faits en accord avec la législation européenne et norvégienne. Ils sont rendus publics sur le site web du Nifes. »

Le Nifes est un institut de recherche étatique norvégien. Problème : on apprend justement dans le reportage qu’il a poussé vers la démission une chercheuse, qui avait étudié les effets sur la santé humaine de l’éthoxyquine, un additif présent dans la nourriture des poissons, .

Elle avait découvert des choses gênantes, comme elle le raconte à « Envoyé spécial » :

« J’ai découvert que l’éthoxyquine a le pouvoir de traverser la barrière hémato-encéphalique du cerveau. Or cette barrière a une fonction très importante. Elle sert à protéger physiquement votre cerveau contre les substances toxiques et aucune substance étrangère au corps humain n’est censée pouvoir la traverser. »

Un poisson nettoyeur qui mange les poux

Le CPMN a d’autres arguments pour défendre ses saumons. Au sujet des poux de mer notamment, le centre concède que « le diflubenzuron est parfois utilisé », mais tempère maladroitement :

« Les statistiques de 2012 montrent que l’utilisation de diflubenzuron est rare, et que les autres moyens de maîtriser les poux de mer sont utilisés en préférence.

La méthode de traitement la plus utilisée consiste à introduire un “ poisson nettoyeur ” (dit “ vieille commune ”) dans les bassins. Les poissons nettoyeurs mangent les poux présents sur la peau du saumon. »

Miam miam tout ça. A lire le communiqué, on a presque l’impression de lire les arguments vintages des fabricants de tabac quand ils assuraient que le tabac était bon pour la santé.

Difficile pourtant d’oublier qu’en juin, comme Rue89 le rappellait, le gouvernement norvégien a émis « une nouvelle recommandation, forcé de reconnaître – tardivement – que ce poisson gras est aussi bourré de produits toxiques ».

Un lobby allié à la diplomatie norvégienne

En même temps, fallait-il s’attendre à une meilleure réponse du CPMN à des accusations aussi graves ? Le communiqué précise :

« Le CPMN a été créé par le ministère norvégien de la pêche en 1991 afin de renforcer la notoriété des produits de la mer de Norvège de par le monde. Ses activités sont financées par le secteur de la pêche et de l’aquaculture via un prélèvement sur les exportations des produits de la mer. »

Par e-mail, j’ai demandé à notre blogueuse en Norvège, Diane Barbain, de nous dire son avis sur la question. Secrétaire des Verts au conseil municipal de Bergen, elle critique l’accord signé en septembre entre le CPMN et le ministère des Affaires étrangères :

« Le Centre est localisé avec les services de la diplomatie norvégienne à l’étranger, et bénéficie d’un statut de diplomate et de l’adresse de l’ambassade de Norvège en France. »

C’est que la France est un marché essentiel pour les producteurs de saumons norvégiens. De l’aveu même du CPMN, dans son communiqué :

« La France est le second marché d’exportation pour les produits de la mer de Norvège avec environ 671 millions d’euros par an, ce qui fait également de la Norvège son plus gros fournisseur en matière de produits de la mer.

La France est également le premier marché d’exportation de saumon de Norvège avec 136 000 tonnes importées en 2012. »

Le saumon est la deuxième ressource économique de la Norvège, après le pétrole.

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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 17:06

 

 

rue89.com

 

A chaud 11/11/2013 à 12h33
Hollande hué : peu de vrais Bonnets rouges, beaucoup d’extrême droite
Blandine Grosjean | Rédactrice en chef Rue89
Yann Guégan | red. chef adjoint Rue89

 

 

 


Dessin de Na

Qui sont les manifestants qui ont hué François Hollande sur les Champs-Elysées, en marge de la cérémonie de commémoration du 11 novembre ? Des militants d’extrême droite (dont le Renouveau français), du Front national, des sympathisants du Printemps français (coiffés de bonnets rouges comme on le voit sur ce cliché du Parisien), selon le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Mais aussi des militants du Bloc identitaire, de mouvements extrémistes de la Côte d’Azur...

 

 

 

Selon un journaliste du JDD, le collectif « Pas mon président », proche du parti d’extrême-droite Bloc identitaire, avait appelé à manifester :

 

Voir l'image sur Twitter

Le collectif "Pas mon président", proche du parti d'extrême-droite Bloc identitaire avait appelé à manifester

 

Près de 70 d’entre eux ont été arrêtés pour « manifestation non déclarée » et pour certaines pour des « violences volontaires contre les forces de l’ordre ».

En marge du cortège présidentiel, un homme a crié sa colère aux manifestants devant les caméras d’I-télé :

« C’est vous la honte de la France ! Quand on est républicain on se tait et on fait silence. Vous êtes les mêmes qui manifestiez en 1994 lors de la commémoration du Vel d’Hiv. »

Sur les images, nous avons identifié une militante d’extrême-droite niçoise et selon les informations de nos confrères de Nice Matin, plusieurs militants sont montés en délégation du Var et des Alpes-Maritimes et été placés en garde à vue.

Et des bonnets rouges...

Mais sur les trottoirs se trouvaient aussi des opposants au Front national (dont certains membres avaient appelé à manifester ) et des Bretons réclamant le retrait de l’écotaxe. « Hollande démission, dictature socialiste, ta loi on n’en veut pas ! » ont entendu des témoins, tandis que sur Twitter ont circulé des photos de Bonnets rouges interpellés.

 

Voir l'image sur Twitter

arrêtés sur les Champs

 

Dans l’après-midi Christian Troadec, le maire DVG de Carhaix (Finistère), un des porte-parole du collectif breton à l’origine des « Bonnets rouges » en Bretagne, a condamné lundi auprès de l’AFP la manifestation parisienne dans laquelle se trouvaient des bonnets rouges :

« C’est scandaleux, c’est inacceptable », a dit l’élu qui avait appelé à ne pas manifester le 11 Novembre et sortait lui-même d’une cérémonie de commémoration dans sa commune ce lundi matin.

L’embarras au sein du mouvement était palpable en relisant les tweets sur le compte @BonnetsRouges. A 12h30, la présence des Bonnets rouges parmi ceux qui ont hué Hollande y était revendiquée, et l’arrestation de manifestants non-violents dénoncée :

 

Les Bonnets Rouges @BonnetsRouges

Ce 11 novembre, la cérémonie, des venus de toute la France ont hué , responsable du matraquage fiscal.

 

Après quelques mises au point, le compte dénonce, à 14h25, des provocateurs au sein des Bonnets rouges présents sur place.

 

Les Bonnets Rouges @BonnetsRouges

.@BonnetsRouges75 fait état de qq individus "ne partageant pas nos préoccupations et mettant un bonnet rouge pour discréditer le mouvement".

 

Sur I-télé, Marine Le Pen a elle aussi pris ses distances : « Ce n’est ni le lieu ni le moment ». Mais elle a condamné les « arrestations préventives de militants et candidats FN ».

MERCI RIVERAINS ! simla
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12 novembre 2013 2 12 /11 /novembre /2013 16:25

 

 

blogs.rue89.com

Chômage : la réalité derrière les « bons » chiffres américains
Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 12/11/2013 à 14h28

 

 

En septembre, ô miracle, la France inversait sa courbe du chômage avec 64 000 chômeurs de moins déclarés. Avant de revenir sur terre lorsqu’est révélé le nombre des résiliations autoritaires mensuelles de Pôle emploi : 290 200 (selon le blog Vrais chiffres du chômage en France).

Eh bien, les Etats-Unis viennent de faire plus fort en octobre : « Des chiffres de l’emploi bien meilleurs que prévus... » mais avec près de 1 million de personnes sorties des statistiques le même mois ! 932 000 très précisément (selon le site américain Zero Hedge).

91,5 millions d’indécrottables « inactifs »

Malgré une augmentation de la population du pays, le taux d’Américains encore un peu actifs (aux Etats-Unis, avec une petite heure de travail par semaine, vous n’êtes plus considéré comme chômeur) est descendu à 62,8 %. Pire résultat depuis 1978.


Evolution taux de population active aux Etats-Unis depuis 1978 (Capture)

Plus risible encore, le nombre total d’Américains sortis de la population active se monte aujourd’hui à 91,5 millions. Une fois et demie la population française totale. Un chiffre grandissant... à mesure que s’améliore les statistiques du chômage américain !


Evolution en nombre de la population inactive aux Etats-Unis depuis 1990 (Capture)

102 millions d’Américains sans emploi

Si l’on rajoute les 11 millions de chômeurs « reconnus » aux 91,5 millions de déclassés, on obtient la bagatelle de plus de 102 millions d’Américains en âge de travailler sans emploi, près d’un tiers de la population totale des Etats-Unis. Et, non, comme on l’a vu plus haut, ça ne s’arrange pas, quoiqu’en chantent les médias.

A ce rythme, écrit Zero Hedge, il y aura même au pays d’Obama, dans quatre ans, plus d’indécrottables inactifs que de vaillants actifs. Pas grave, tout va moins pire que pire, comme s’obstinent à le claironner des chiffres officiels dont l’unique utilité semble être désormais de donner une illusion de vie à un moribond.

Mais nos maîtres du monde ont-ils encore les moyens et la possibilité d’afficher de mauvais chiffres, sans envoyer presto ce qui reste de leur barcasse par le fond ?

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 19:20

 

mediapart.fr

Climat: Kyoto II, ou le retour de la momie

|  Par Jade Lindgaard

 

 

À partir de lundi, la communauté internationale va tenter de réanimer un encombrant cadavre : le protocole de Kyoto. La Pologne accueille la 19e conférence de l’ONU sur le climat. Son objectif est de préparer de nouveaux objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2015. 

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à la conférence sur le climat de Doha, fin 2012 (Reuters) 
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à la conférence sur le climat de Doha, fin 2012 (Reuters)

À partir de lundi, la communauté internationale va tenter de réanimer un encombrant cadavre : le protocole de Kyoto. La Pologne accueille la 19e conférence de l’ONU sur le climat, la « Cop19 ». Objectif : mettre sur les rails un processus de négociation jusqu’en décembre 2015, date de la conférence qui doit déboucher sur l’accord de Kyoto II, pour fixer de nouveaux objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre. 

Sans fleurs ni couronne, le protocole de Kyoto est mort fin 2012, date d’expiration de la première période d’engagement des États signataires. Publié en 1997, ce traité international ambitionnait de contraindre le monde à diminuer ses rejets de gaz à effet de serre afin de lutter contre les dérèglements climatiques. Seize ans plus tard, l’échec est total. La concentration de ces gaz dans l’atmosphère n’a jamais été aussi énorme qu’aujourd’hui, constate l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son dernier rapport (voir ici). Le réchauffement de l’atmosphère s’est aggravé de 32 % entre 1990 et 2012. Pire encore, la hausse des émissions de CO2 survenue entre 2011 et 2012 est supérieure au taux moyen d’accroissement des dix dernières années.

« Si nous poursuivons dans la même voie, la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait excéder de 4,6 degrés ce qu’elle était avant l’ère industrielle. Les conséquences seraient catastrophiques », analyse l’OMM. La physique du climat est implacable : mille ans après, il reste encore dans l’atmosphère 20 % d’une émission de dioxyde de carbone. En parfait accord avec les alertes lancées par les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolutoin du climat (Giec) (voir ici), les chercheurs de l’OMM préviennent : ce qui est en train de se produire « façonnera l’avenir de notre planète pendant des milliers d’années ».

Face à cette catastrophe en route, la science nous « enjoint à tous de nous révolter », écrit la journaliste et activiste canadienne Naomi Klein dans un récent article du New Statesman. De plus en plus de philosophes et d'historiens se disent convaincus que nous entrons dans l’anthropocène, une nouvelle ère géologique induite par l’impact de nos modes de vie sur l’écosystème (voir ici).

Bien sûr, il est difficile et long, très long, de réformer nos systèmes de production et d’échanges. Mais les chiffres ne sont pas seulement mauvais rétrospectivement. Ils sont aussi catastrophiques en prévision. Même si les États respectaient leurs engagements actuels, en 2020, leurs rejets de gaz carbonique seraient beaucoup trop élevés pour espérer contenir la hausse de la température globale à 2 °C. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), l’écart entre le plancher qu’il faudrait atteindre et le plafond que nous sommes partis pour fracasser est compris entre 8 et 12 gigatonnes (milliards de tonnes) équivalent CO2. « C’est énorme », résume Merlyn Van Voore, coordonnatrice de l’adaptation au changement climatique pour l’agence onusienne.

« Le pire est en marche, nous sommes déjà dans la crise climatique », commente Nicolas Hulot, envoyé spécial pour la protection de la planète. En théorie, les émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre ne devraient pas dépasser 44 gigatonnes en 2020, et diminuer ensuite chaque année. Elles atteignaient déjà 50,1 gigatonnes en 2010 – dernière année pour laquelle un décompte est disponible.

C’est la tragédie de la négociation climat : le monde qui s’y dispute est de plus en plus éloigné de la réalité. Les délégations des pays en développement s’affrontent aux négociateurs des pays riches à propos de niveaux d’émissions qui n’existeront peut-être jamais. Depuis des années, des kilomètres de rapports ont été pondus sur les méthodes de mesures et de comptabilisation de volumes de gaz que personne ne semble vraiment vouloir maîtriser. Au fil des ans, l’écart grandit entre la connaissance du changement climatique en train de se produire et l’inertie des sociétés.

À l’exception de Barack Obama et d’Angela Merkel, aucun chef d’État des grands pays n’était en poste au moment de Copenhague. « Ils n’ont jamais réfléchi au changement climatique à ce niveau », analyse Michael Jacobs, ancien conseiller de Gordon Brown, aujourd’hui rattaché à l’Iddri, le think tank de Sciences-Po qui conseille le gouvernement français. Quant à l’Australie, qui préside le groupe dit de l’ombrelle (États-Unis, Russie, Japon, Canada notamment), elle refuse d’envoyer son ministre de l’environnement à Varsovie, pour la première fois en seize ans, sous l’effet de la politique anti-écologiste de son nouveau gouvernement.

Un sommet sur le climat et le charbon

 

Barack Obama parlant de climat en décembre 2009, au moment de la conférence de Copenhague (Reuters) 
Barack Obama parlant de climat en décembre 2009, au moment de la conférence de Copenhague (Reuters)

Pourtant, ce monde de la diplomatie climatique évolue. Rien ne serait plus faux que de croire que rien n’a changé depuis le fiasco du sommet de Copenhague, en 2009. « Les pays réfléchissent à des stratégies de plus long terme, alors que le sommet de Copenhague était beaucoup trop focalisé sur le court terme. Il y a un effet d’apprentissage », analyse Thomas Spencer, directeur du programme Énergie et climat de l’Iddri.

Ainsi, les États-Unis promettent de publier leurs objectifs de baisse d’émissions en amont de la conférence de Paris en 2015. La Chine ne refuse plus le principe de réduire ses propres rejets et veut plafonner sa consommation de charbon, sous la pression de sa population, ulcérée par la pollution atmosphérique, et de divers scandales de contaminations chimiques du milieu naturel. L’Europe, de son côté, a plus réduit ses émissions de gaz à effet de serre que ne l’exigeait le protocole de Kyoto (-12,2 % entre 2008 et 2012, pour un objectif de -8 %). Au rythme actuel, elle devrait largement dépasser son objectif de -20 % en 2020 (par rapport à 1990).

Le Brésil parvient à diminuer les rejets de gaz à effet de serre liée à la déforestation. Les énergies renouvelables se développent partout ou presque – le charbon et les gaz de schiste sont aussi en plein boum. Sur la scène diplomatique, on ne discute plus seulement d’objectifs globaux, mais aussi de thématiques plus spécifiques (villes, secteurs industriels…), ouvrant ainsi la perspective d’accords complémentaires plus concrets.

À quoi pourrait servir un nouveau traité sur le climat applicable à partir de 2020 ? À maintenir la pression sur les gouvernements, symboliquement. Mais ce n’est sans doute plus l’enjeu majeur, au vu des échecs passés. Le protocole de Kyoto n’a été respecté que par ceux qui le voulaient bien. La fiction d’un traité obligeant les pays à mener des politiques contre leur gré a volé en éclats pour de bon.

En revanche, il peut avoir un impact financier. C’est l’autre bataille du climat, et elle n’est pas moins brutale: la lutte des pays pauvres pour obtenir le financement par les riches de leur politique d’adaptation au changement climatique. C’était l’une des rares avancées de l’accord de Copenhague : les États développés se sont engagés à leur verser chaque année 100 milliards de dollars à l’horizon 2020, dans le cadre d’un « fonds vert ». Entre 2010 et 2012, 10 milliards devaient être déboursés par an au titre de financements précoces pour payer la construction de digues, la protection de récoltes, l’accompagnement d’habitants déplacés par des événements climatiques extrêmes.

« Cela paraissait ambitieux mais raisonnable », rappelle Luc Lamprière, directeur général d’Oxfam France. Sauf qu’à ce jour, seuls 6 milliards de dollars ont été mis sur la table en trois ans, soit 20 % de la somme due. « Six milliards de dollars, c’est le prix des Jeux olympiques de Londres », se désole Lamprière. Le fonds vert n’est toujours pas abondé et n’existe que sur le papier. Les pays développés, dont la France, n’ont pas confirmé les montants de l’aide qu’ils verseront pour 2013, dénonce l’ONG. Entre leurs promesses initiales et leurs engagements actuels, il manque plus de deux milliards de dollars.

 

Mine de charbon de Zofiowka, à Jastrzebie, en Pologne (Reuters, Peter Andrews) 
Mine de charbon de Zofiowka, à Jastrzebie, en Pologne (Reuters, Peter Andrews)

Lors de la Cop18 à Doha, en 2012, la France a annoncé que l’Agence française de développement (AFD) consacrerait 2 milliards à l’aide climatique en 2013. Mais ses crédits ont baissé de 6 % cette année. Les bailleurs les plus importants, représentant 85 % des financements précoces, n’ont pas communiqué le montant de l’aide pour 2014. Seul le Royaume-Uni a publié son plan de financement de la lutte contre le changement climatique pour 2015. Pour les pays les moins avancés, notamment le groupe Afrique, obtenir l’aide financière promise devient le seul intérêt de la négociation internationale.

En Pologne, le sommet promet d’être agité. Les 18 et 19 novembre, aux derniers jours de la négociation, le ministère polonais de l’économie et l’association mondiale du charbon organisent conjointement une grande conférence internationale sur le climat et… le charbon. La secrétaire de la convention de l’ONU sur le climat, Christiana Figueres, y est invitée. Le 11 novembre, jour d’ouverture de la conférence, est aussi la journée de la fête de l’indépendance nationale. Un rassemblement de nationalistes est attendu, au lendemain d’une réunion entre souverainistes et représentants syndicaux contre les politiques climatiques.

Le groupe Arcelor Mittal figure parmi les sponsors du sommet onusien. Militants associatifs et ONG dénoncent cette omniprésence du lobby des énergies fossiles. Cette mise en scène un rien cynique n’est pas nouvelle. L’année dernière, le sommet climat s’est tenu au Qatar, l’un des plus gros émetteurs de gaz carbonique. C’est l’autre face de la négociation climatique onusienne : la bataille culturelle. Greenwashing des multinationales contre actions de déminage par les activistes ; opérations de communication des chefs de gouvernement contre rappel de la brutalité des faits par les scientifiques.

 

Lire aussi

 

 

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:54

 

jardin.secret.pagesperso-orange.fr

 

Projet d’écovillage culturel

 

Dans le sud de la France ( ?)

 

Le 27/7/05, V1

 

Par Benjamin LISAN

 

image001.jpg

 

Exemple d’écovillage : le village de Végan dans l’Ardèche

Source : http://pageperso.aol.fr/villagevega07

 

*

Dossier en construction.

 

1      Buts du projet

2      Les principes de base de ce village

2.1       Préliminaires

2.2       Principes de bases

3      La pérennisation de l’expérience et sa lutte contre certains dangers et dérives

3.1.1        Les dangers et dérives

3.1.2        Comment éviter ces dangers ?

4      Idées pour la réalisation de ces objectifs

5      Projet amélioration  du  cadre de vie

5.1       Projet jardin et agriculture naturelle

5.2       Projet habitat et architecture intégrées

6      Recherches à entreprendre pour découvrir ce lieu idéal

6.1       1ère solution : un village, hameau à reconstruire ou restaurer

6.2       2ème solution : construction de maisons neuves

6.3       Idées communes à toutes les solutions de site

6.4       Comment trouver ce lieu ?

7      Projet d’écocentre - écoparc

7.1       Buts de l’éco-parc

7.2       Idées pour l’éco-parc

8      Ecoboutique, ecolibrairie, magasin d’éco bricolage

9      Ecotransport et écovoitures

10        Budget / financement

11        Conclusion

12        Annexe1 : Projet de gîte d’étape et restaurant associé

13        Annexe 2 : Exemple de stage de ressourcement dans le sud de la France

14        Annexe : Qu'est ce qu'un Ecovillage ?

15        Annexe : Ecocharte

16        Annexe : Quelles activités dans un écovillage ?

17        Bibliographie, adresses et contacts

17.1     Bibliographie

17.2     Adresses utiles pour l’écocentre et l’écoboutique

17.3     Site de communautés ou d’écovillages citées

17.4     Liste des écovillages de France et d’Europe

 

 

Permettre aux personnes blessées par la vie de se ressourcer. Un havre, permettrant aux personnes de se « panser » et se « (re)penser ». Une lieu où l’on donne une chance de vivre ses passions, ses rêves positifs, là où la société ne donne jamais aucune chance aux gens de réaliser leurs rêves et espoirs.

 

Permettre aux personnes de se réaffirmer, de renforcer pour pouvoir se replonger dans la société.

 

Bref un lieu de vie pour rendre les gens plus heureux et/ou plus solides.

 

En effet, même si la notion de « dureté » du monde, est ressenti différemment selon les individus, certains sont laissés en marge, au bord de la route, et n’arrivent jamais à s’en sortir. Beaucoup (trop) finissent à la rue, ou se suicident. Beaucoup ne résistent pas aux épées de Damoclès permanentes, aux pressions morales, au manque de démocratie, au caractère « militaire » et hiérarchique des sociétés commerciales et capitalistes dans lesquels par nécessité ils sont obligé de travailler pour vivre, le fait que ces sociétés ne sont pas des lieux producteurs de bonheur, dont le seul but est de faire produire à l’employé, le maximum de travail et d’argent.

 

L’aide humanitaire, les aides sociales, le monde médical à destination des personnes fragiles sont les parentes pauvres du budget de l’état et des sociétés privées (elles sont la plupart du temps inexistantes dans les sociétés privées).

Les acquis sociaux ont été obtenus la plupart du temps suite à des luttes sociales, et malheureusement très rarement du fait d’une initiative volontariste des sociétés capitalistes.

 

Donc nous imaginerons donc, à cause du manque de caractère social et solidaire de notre société, par l’intermédiaire de ce projet, une micro-société, plus respectueuses des êtres humains.  C’est le but de la rédaction de ce dossier.

 

Ce projet s’inspire du projet « Jardin de lumière » [8] de François Thonier. Son projet est centré sur :

 

a)       un jardin écovillageois (permaculture), pour vivre en relation constante avec la nature et les autres,

b)       une microsociété ouverte, tolérante et compréhensive, autonome, mais non autarcique.

c)       l’autonomie des habitants, la « bio-centration », la « self-reliance » …

d)       la place de l’enfant au cœur de la société (afin de le rendre fort et autonome),

e)       démarche de libération de ses conditionnement, en particulier l’attitude de soumission envers l’autorité, ou de domination orgueilleuse. Tout le monde est égalitaire.

f)         « spiritualité » laïque, « libertaire ». Liberté d’esprit, liberté intérieure.

g)       pas d’idéologie ou de gourou.

h)       Autre approche du travail. On peut être travailleur, mais sans être esclave du travail. Vivre mieux avec moins d’argent (qualité plutôt que quantité). Motivation au travail par la passion et l’intérêt, et non par la pression  et la contrainte.

i)         Solidarité économique complète. Autogestion communautaire.

j)         Association loi 1901.

 

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Ecovillage de l’Université de Berea, au Kentucky, aux USA.

 

2.1      Préliminaires

 

Avant même de créer ce village, sera mené une réflexion, entre les protagonistes du projet, sur les racines du bonheur et comment y parvenir. Le résultat de ce travail sera la version définitive de ce projet et de ce document.

Voici si le projet débouche sur une « communauté libre » où juste un simple écovillage de personnes partageant les mêmes idéaux écologiques.

 

Des questions comme les racines de la violence, de la frustration, de la non réussite ou non réalisation personnelle, du fait que des personnes ou la société ne laisse pas toujours une chance aux personnes pour réussir dans sa propre vie, sur la solidarité, l’entraide, l’amour, la compassion, l’empathie, les racines de l’amour, la concurrence et l’émulation … seront abordés.

On pourrait se poser des questions sur la finalité de notre société (sur le voyeurisme de la téléréalité, sur des phrases comme « on offre du cerveau disponible [par nos émissions] à la publicité » selon Jérôme Lelay, directeur de la chaîne de télévision TF1 etc …).

 

2.2      Principes de bases

 

Les principes de base de l’écovillage sont :

 

1)        la recherche (peut-être utopique) d’un monde meilleur, en particulier par l’amélioration des relations humaines entre membres de la communauté villageoise,

2)       l’idée d’un idéal communautaire, et le choix d’une vie communautaire (d’une vie en commun) sur la base de même idéaux _ en particuliers moraux, écologistes, culturels etc … _, en particulier sur des principes moraux et sur une charte éthique, pour y parvenir,

3)       faire que l’on « travaille », par plaisir (sans avoir vraiment l’impression de « travailler »), pour être utile au plus grand nombre et pour soi aussi, et non sous la pression permanente ou/et la contrainte,

4)        la recherche du bonheur en particulier intérieur et la préservation de la vie et de la nature, avant la recherche du profit financier et matériel à tout prix (nous rejetons pas le profit, mais la recherche du profit au détriment de la société, de l’homme _ par exemple la pression permanente, le maintien du stress sur les employés dans les entreprises, pour en tirer la maximum de profit pour la société, et le plus petit nombre (dont le patron et les actionnaires), au détriment de ceux qui produisent vraiment les richesses créées au sein de l’entreprise _ et de la nature),

5)       le respect de règles écologistes : respect de la nature, de l’environnement, le recyclage des ressources, l’évitement du gaspillage des ressources (au niveau de l’eau, des déchets, en étant plus économe, responsable etc …). Pas de croissance à tout prix au détriment de la nature et du cadre de vie.

6)       Son haut niveau scientifique et culturel,

7)       Le développement des « trésors culturels » et humains (compassion, solidarité, curiosité etc …).

8)       La tolérance de toutes les communautés (culturelles, raciales, sexuelles …), le respect de la diversité, à condition qu’elles ne porte pas préjudice aux autres.

9)       L’absence de préjugés.

10)   L’originalité et l’imagination, mises constamment à l’honneur dans le village.

 

En résumé, dans ce village le développement des relations humaines et de la Culture sera mis à l’honneur.

 

Le projet de cet écovillage est issu de réflexions sur le monde capitaliste et sur certains de ces aspects.

 

Note : L’auteur de ce projet n’est pas contre la société capitaliste, quand celle-ci fonctionne sur le mode d’échanges (échanges de biens et de services …), voire sur la loi de l’offre et de la demande.

 

Par contre quand celle-ci pousse à l’égoïsme, le plus total, à l’individualisme le plus « forcené », à un comportement des individus _, alors que l’homme, par nature, est pourtant plutôt un être social _ non solidaire, voire antisocial, cette société capitaliste dans ses dérives « les plus sauvages » (par sa capacité à détruire, dévaster la planète _ déforestation, refus de lutter contre l’émission de gaz à effets de serre cause du réchauffement de la planète, pour des raisons économiques à court terme _, laisser mourir des être humains malades _ comme dans le cas des procès initiés par certaines compagnies pharmaceutiques, contre le productions de médicaments génériques _ antiviraux antisidéens etc. … _ en Afrique du Sud … _, au non du profit (érigé en système de valeur, dogme, voire en religion), posent alors un réel problème de conscience.

 

On peut se poser la question de savoir si le but de l’entreprise capitaliste est uniquement de renforcer son pouvoir, ses profits (sa richesse), en particulier de ses dirigeants et de ses actionnaires majoritaires, au détriment du bonheur de ses employés (en les soumettant sans cesse au stress, pour les faire produire plus et générer plus de profits, les empêchant de réfléchir sur leur vie et le but de leur vie) ou au contraire de permettre l’épanouissement et le bonheur du plus grand nombre.

 

En raison des réflexions précédentes,  nous voudrions créer une société écovillageoise, plus solidaire, plus généreuse, plus respectueuses des êtres, où la « gratuité des choses » existe.

Nous verrons si cette société, en respectant ces buts, sera pérenne ou peut se renforcer dans temps, ou bien au contraire sera plus fragile face au monde extérieur.

 

On verra si cette communauté peut réparer les personnes abîmées par la vie, et redonner une chance à certains.

On verra, dans le cas où cette société est suffisamment solide, si elle pourrait accueillir au son sein des stages de ruptures de jeunes en difficulté (de « loulous » de banlieue, par exemple).

 

 Nous verrons si au sein de ce village, nous pourrions développer des expériences architecturales ou agricoles innovatrices. Par exemple, « l’agriculture naturelle » [5] [1].

Il faudrait vérifier si cette agriculture pourrait vraiment diminuer le temps de travail et améliorer les conditions de vie (car en général, l’agriculture « biologique » demande beaucoup de main d’œuvre et de travaux de soin, type binage au couteau).

Des murs pourraient être utilisés pour reconstituer des arts disparus _ arts minoens, mosaïques romaines (où l’on pourrait placer quelques images anachroniques et humoristiques _ sénateur romain avec son téléphone portable _), des arts premiers _ art du temps du rêve des aborigènes australiens etc. …

Ce village sera un lieu d’expérimentation de nouvelle expérience, mais avec esprit critique.

Au sein de ce village, l’esprit critique positive sera développé.

 

Sinon, on s’inspirera des écovillages déjà existants, comme par exemple, celui de Damanour en Italie.

Cela pourrait être comme eux une société « participative ».

 

Avant de lancer cette idée, on doit bien réfléchir à tous les aspects de ce village.

Cela peut être une expérience innovatrice.

 

La place de l’enfant sera primordiale dans le village.

Il suivra le cursus scolaire habituelle (on  reste en règle). Mais il a des activités libres (choix de certains cours, comme les « libres enfants de Summerhill » en Angleterre). Les parents selon leurs compétence, à tour de rôle, feront réviser leurs devoirs, le soir, à tous les enfants du village.

Il pourrait suivre et participer aux discussions des adultes, proposer des projets. Il pourra participer aux projets et tâches du village.

 

Dans cette micro-société, toute personne peut beaucoup travailler (on est pas contre le travail et même le fait de travailler beaucoup), mais cette quantité de travail ne doit pas être due à la pression, mais due à une participation librement souhaitée, désirée, par passion … et ne doit pas être au détriment de la santé.

 

Plus tard, nous imaginerons que le village devienne :

 

. un centre de colloques intellectuels (avec invitation et cours par des personnalités connus, tels que prix Nobel etc ..),

. un lieu pour des universités d’été et universités populaires (cours d’initiation et d’apprentissage à la culture universelle humaniste, à la culture scientifique, cours de culture générale …),

. un lieu de stages (stages de ressourcement, culturels …, y compris stages astronomiques, botaniques, mathématiques …), avec des places d’hébergement, d’abord dans le gîte, la ferme, puis plus tard dans des bungalows comme au centre de la Flatière (à côté des Houches et de Chamonix).

La diversité architecturale des bungalows pourraient s’inspirer de la diversité des maisons préservée au très bel écomusée Maihaugen de Lillerhammer en Norvège. Un bon nombre de ces maisons auraient un toit supportant une couverture végétale comme certaines maisons islandaises et norvégiennes (sous la terre arable du toit, se trouve un toit rendu étanche par du bitume).

 

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Maisons à toit végétalisée et « maison de Troll », Ecomusée de Maihaugen, Lillerhammer (Norvège).

 

Certaines pourraient être des yourtes mongoles (allant de 15 m2 à 130 m2. Voir les sites : www.yourte.com et www.franceyourte.com ).

- un lieu de discussion philosophique (café-philo sur de nombreux sujets : a) le pouvoir, la force et la faiblesse, b) prévention et répression, c) la réglementation de la société, d) l’amour, la compassion etc. …).

 

Le rêve de l’auteur serait un lieu où tous travaillent durs, tout en prenant le temps de vivre (où l’on  peut avoir des discussions intellectuelles sur toutes sortes de sujets, durant le temps du travail, y compris sur les comètes, comme du temps de Thalès de Millet …Une société « grecque » sans esclave, avec l’utilisation de technologies avancées et intégrées _ raisonnées). On pourrait travailler beaucoup et aussi à d’autre prendre le temps « nomade » (temps de vivre, sans être poussé par le profit maximum. En tout cas, les buts doivent être acceptés et non sous la pression et le stress).

 

Dans ce village on pourrait avoir de bonnes relations ou apporter notre soutien à GreenPeace,  WWF, Survival, P.C.R.F (Planetary Coral Reef Foundation … site : www.pcrf.org ), le musée de l’homme et des ethnologues, d’ONG de défense de la nature et des grandes forêts primaires (Tropicana Verde au Nicaragua etc.) … et suivre par Internet leurs actions (par exemple les périples autour du monde, depuis 1975, du bateau de ferro-ciment MV. L’Haraclitus de l’ONG PCRF …), ou d’autres bateaux d’exploration comme la Boudeuses (quand celui-ci existait encore). On pourrait avoir des réflexions théoriques sur le futur de l’humanité et de la Terre, de la conquête spatiale,  sur les projets de villes (nomades ou non) de l’espace. On pourrait imaginer dans le village, de nouvelles expéditions (idée d’expédition nommée « prend ton cœur, lance-le et cours derrière »), des projets et suggestions de nouvelles techniques pour les pays en voie de développement (mener une réflexion sur le caractère « délicat » ou ambiguë de l’humanitaire …) …

Ou mener des réflexions philosophiques sur les succès et échecs de la non violence (comme dans le cas de la lutte du Peuple tibétain et le rôle du Dalaï-lama), sur la possibilité ou non d’une société gratuite … sans argent (une société de « Potlach », comme chez les amérindiens de la côte ouest du Canada …) ( ?).

 

Beaucoup plus tard, il y aura des salles de cours, de classes (dans des sortes de petites maisons intégrées au paysage), qui seront utilisés successivement par les enfants, les stagiaires, pour des joutes et débats scientifiques (mathématiques, en physique _ style « colloques Solvay » etc …).

 

L’auteur a constaté que des personnes pleines d’idées _ parfois surdouées _ ne réussissaient pas dans la vie, par manque de connaissances scientifiques et de diplômes.

Le village devrait permettre alors à ces personnes par le suivi de cours « libres » (par exemple en auditeurs libres etc …) de rattraper leurs connaissances scientifiques (voire de les aider à produire dans le domaine scientifique).

 

Ce village pourraient être un centre de recherche scientifiques, d’expérimentation, d’idées (un des axes directeurs du village serait « l’imagination toujours au pouvoir » : latrines sèches, éoliennes, solaire, sanicompostage, lombricompostage, couvertures végétalisées de toits, culture du paulownia, du kiwi, du mûrier noir ou blanc, chauffage par le solaire, centrale de chauffage aux copeaux de bois et sciure _ telles qu’on en trouve en grand nombre en Autriche _, qui eux-même viennent des cultures de mûriers, paulownias, robiniers, électricité produites par éoliennes, le solaires, une centrale électrique basse-chute, comme celles qui avaient vendu par Leroy-Merlin, il y a plusieurs années etc. …).

 

Durant ces stages, on mettrait en avant : la recherche de l’excellence (et de la perfection) en tout, le soucis du détail tout en conservant toujours la vue d’ensemble et du tout. « Le toujours mieux [ou d’avantage] » de Saint-Vincent de Paul (ne pas s’endormir sur ses lauriers, toujours se remettre personnellement en cause _ démarche personnelle, « intérieure » et individuelle).

On devrait promouvoir aussi l’humilité (comment ? pas d’idée pour l’instant).

Les cours et les stages doivent être sérieux, honnêtes (les stagiaires doivent en avoir pour leur argent et repartir heureux. Un questionnaire de satisfaction doit être remis à la fin de chaque stage, cession, colloque, conférence …), dont les réponses doivent être traitées avec conscience (professionnelle …) et dont la prise en compte devrait permettre d’améliorer les cours et stages.

 

On doit éviter, dans ces cours et stages, toutes pseudo-sciences et pseudo-médecines (voir à ce sujet les sites : www.pseudosciences.org et www.pseudomedecines.org ).

 

Son économie serait basée sur une économie domestique et une économie de prélèvement. Tout serait sur une base sociale horaire ( ?).  Cette « société » est fondée sur une critique globale, transactionnelle, et une recomposition sociale ( ?).

Tout dans le village serait sous le régime de la loi 1901, y compris l’écoboutique, la boutique d’écobricolage (maison, solaire, éolien …), l’écolibrairie, l’écocentre et écoparc qui se visite (voire s’il on prévoira un prix d’entrée pour l’écoparc ( ?)).

Il pourra y avoir des profits. Tous les profits seront réinvesti dans l’écovillage.

 

 

Cette microsociété devra savoir résister aux agressions extérieures et perdurer voire prospérer (ou encore essaimer de par le monde _ faire des émules).

On verra si ses principes contribueront à que ce projet puisse être aussi bien réalisé en France que dans le reste du monde. On mesurera sa capacité à savoir survivre et prospérer face à la société économique « libérale » (i.e. capitaliste « sauvage »).

L’expérience, si elle réussissait, pourrait être alors  transposable ailleurs et essaimer (à San Francisco et … pourquoi pas l’Himalaya, voire le Tibet, dans un futur plus lointain ( ?) …).

 

Mais auparavant, on doit déjà réfléchir pourquoi certaines expériences communautaires n’ont pas perduré et se sont finalement terminées par un échec. Par exemple, pourquoi l’expérience fouriériste (de Fourier), hippies, de certaines communautés dans le Larzac,  par exemple n’ont pas perduré dans le temps.

 

 

Certaines communautés se sont installées dans (ou ont « squatté ») des sites remarquables, remarquables pour leur beauté, sans avoir nécessairement toutes les autorisations et titres de propriétés nécessaires … et son sont fait délogés par les promoteurs _ voulant mettre main basse sur le site _ et/ ou la police, comme dans le cas de la communauté hippie de Cairn en Australie.

 

Certaines ont été harcelées ou démantelées par les autorités ou la police, à cause d’accusations, fondées ou non, de cultiver le cannabis, de consommation de drogue ou encore de cacher des criminels ou terroristes en fuite.

D’autres se sont ou se seraient transformés en « lupanards » sexuels, sans cadre moral clair.

 

Certaines encore ont été sous la coupe d’un gourou, de personnes déséquilibrés, d’escrocs  plus ou moins « sincères », recherchant en apparence le bien des autres, mais surtout le pouvoir, sur les consciences, les richesses et afin d’assouvir leurs fantasmes.

Il peut aussi avoir une récupération sectaire de la société communautaire et ses idées (comme dans le cas de Davidiens tombant sous la coupe de David Corech).

Il y a toujours le risque que le projet passe sous le contrôle de personnes ne partageant pas les buts et idéaux humanitaires du village.

 

Il faut éviter que des personnes viennent et profite de l’écovillage pour ne pas travailler, pendant que tous les autres travaillent. Ou que certain aient un statut privilégié (les dispensant par exemple de travail) par rapport à d’autres.

 

Certaines communautés arrivent au contraire à se perpétuer, comme les Amishs, en se coupant du monde extérieur et de ses influences culturelles (pas de radio, de télévisions …), en rejetant le progrès technologiques et en ayant une vision très conservatrice pour ne pas dire rétrograde du monde.

 

Un autre danger est la recherche de l’irrationnel (médecines « douces » … dangereuses, thérapies irresponsables, le fait de vivre, en permanence, dans l’irréel et « l’autre monde »…) et le soutiens aux thèses pseudo-scientifiques voire délirantes (« arrêt du Nucléaire immédiat et total ! », lutte archarnée contre les OGM …) bref le manque de réflexion et d’esprit critique.

L’auteur pense qu’aucun groupe humaine ne peut faire l’économie et ignorer les réalités extérieures et les impératifs économiques (par exemple, qu’on ne peut « comme cela », du jour au lendemain, sortir du nucléaire, pour arriver à n’utiliser que les énergies renouvelables, pouvoir se passer du nucléaire tout en se passant des énergies fossiles, et en plus en voulant aussi se passer du grand éolien !).

 

D’une manière générale,  l’enfer peut être pavé de bonnes intentions dans tout projet. Et les religions, même les mieux intentionnées sont un bon exemple (une religion pacifique comme le christianisme a pourtant été utilisée par l’inquisition  …).

 

 

Dangers sectaires et gourous

 

Pour éviter les gourous (type gourous dont chaque déclaration serait « parole d’Evangile »), il faut que le fonctionnement de cette société écovillageoise soit aussi démocratique que possible (élection régulière des responsables et du responsable, comme celle d’un maire et de son conseil municipal par exemple. Vote à bulletin secret …).

Entre membre de la communauté, il faudra, en particulier, mener aussi une réflexion démocratique, ensemble, sur les moyens d’éviter toute dérive sectaire ou la survenue de gourou en son sein, ou tout replis sur soi (communautaire),.

C’est d’ailleurs un des points cruciaux du projet, conditionnant son succès ou son échec.

 

Le replis communautaire et les dévires irrationnelles

 

La « communauté » ne sera pas coupée du monde (elle  n’est pas une communauté Amish). Elle ne doit pas être conservatrice et rétrograde. Bien au contraire.

Elle doit être ouverte aux mondes et aux technologies innovantes. Elle doit être tournée vers l’avenir.

 

Pour éviter le replis et l’irrationnel, un haut niveau de culture, et d’éducation, en particulier scientifique, sera cultivé au niveau de l’esprit du village et entre les membres de ce dernier.

L’auteur de ce projet souhaiterait que l’esprit civique, laïque et républicain soit prôné dans le village.

 

Le risque d’OPA d’investisseurs privés, sur le village

 

 Pour éviter cela, savoir :

1)       Avoir en possession de l’association loi 11901, tous les actes de propriétés,

2)       s’entourer d’avocats et de conseils juridiques.

3)       Que l’association ait une trésorerie importante, liés à une(des) source(s) de revenus appréciables et éthiques (culture de la spiruline ? de la brède mafane ?)… 

4)       Que le trésorier et ainsi que le trésorier adjoint soient choisis du fait de leur haute moralité,

5)       Qu’il y a 2 signatures pour retirer l’argent du compte bancaire de l’association.

6)       Les comptes sont vérifiés par une comptable (ou expert comptable) et une association de gestion agréée (devant les impôts).

 

Drogue, respect des lois de la république 

 

Les drogues et les stupéfiants sont interdits dans le village et sur le site (voir l’annexe sur l’écocharte dans ce document).

Donner asile à des personnes ne signifie pas les soustraire à la loi, quand ces dernières personnes ont commis un crime.

Ce monde sera libre, sachant que « le prix de la liberté est la vigilance ».

 

Pas de privilège

 

Le but du village n’est pas l’enrichissement matériel individuel, mais surtout l’enrichissement intellectuel et intérieur et on doit sans cesse le rappeler. On doit y développer le sens de la responsabilité (de l’autonomie, de l’initiative individuelle ou collective).

Le site de l’écovillage doit être propre, une question de respect pour soi et les autres.

 

 

Voici des idées sur l'implantation d’un écovillage culturel et touristique :

 

1) Pour permettre la pérennité de cet écovillage culturel et touristique, il faudrait qu'il soit « irréprochable » moralement et que la communauté, qui y habite, soit une démocratie, avec des responsables choisis par voie démocratique au sein de cet écovillage culturel et touristique),

Il faudrait qu'elle soit exemplaire (pas de prévarication, de vénalité, d'oppression ...).

Cette « grande droiture moral » permettrait d’attirer les « bons » candidats, voire les médias qui pourraient parler de cette « expérience » etc. ...

1b) Il faudrait que le projet soit sous le signe « du CULTUREL » (de la CULTURE). Ce dernier disposerait d’un important Centre culturel. L’idée serait que cet écovillage serait peut-être connu un jour comme un important centre culturel mondial (Tout comme Auroville ? Peut-être à l’image d’Auroville en Inde, pour certains aspects ( ?)).

2) il faudrait que la « communauté » adhère et adopte une charte éthique de vie pour ce lieu de vie culturel et touristique (c’est à dire ici l’écovillage). La charte doit être admise démocratiquement.

2b) Les membres de ce « centre culturel et touristique » adhère à cette charte dont tous les articles seront clairs et précis (cette charte est comme une sorte de règle de vie),

Note : Trop de centre culturel et touristiques utopiques au Larzac et ailleurs se sont dissoutes par manque d'idéologie claire et de charte éthique.

4) On imaginer rechercher un joli hameau ou village abandonné (dans les montagnes françaises, par exemple dans les Pyrénées, par exemple dans le Gers, l’Ariège, les Pyrénées orientales etc. ...).

4b) les maisons seraient rachetées à bas prix (aux descendant des anciens propriétaires des bâtisses du village ...), et à côté duquel pourrait subsister les ruines d'un vieux château médiéval (Cathare ...) qui pourrait être loué au village dont il dépend pour un loyer symbolique et pour une bail de 99 ans.

4c) Il faudrait que le Village ou et son site soit très beau (TRES IMPORTANT), éventuellement sur un nid d'aigle.

5) Créer une association (une en France, loi 1901, une en Belgique, ASBL etc. ...) pour soutenir ce projet,  avec un bureau élu démocratiquement,

(Note: il n'existe pas encore une Europe commune pour les associations).

5b) avoir un bon trésorier honnête, connu pour ses valeurs morales,

6) créer un ou plusieurs comptes bancaires (rémunérés), avec au moins 2 ou 3 signatures des membres du bureau  pour retirer l'argent,

7) Les comptes sont vérifiés par une comptable (ou expert comptable) et une association de gestion agréée (devant les impôts),

8) lancer une grande souscription auprès des donateurs, pour racheter le village.

9) Créer un sous-association ("association de fait" ou créer une nouvelle association), style chantier de jeunesses,  ou "Chef d'œuvre en Péril", pour la restauration du village.

10) essayer d'obtenir des subventions du ministère de la culture, si un des (ou le) site(s) est classé (cas improbable),

12) Ce village et la communauté aurait une vocation des productions culturelles :

a)       Oeuvres cinématographiques,

b)       artistiques (peinture, sculpture, émaux, tissus, poterie, photo …),

c)       éditions de livres et de CD voire de DVD,

d)       apiculture, création de confitures,

e)       restaurant, café, salle de spectacle,

f)         culture de plantes médicinales, aromatiques, aromates, plantes pour les tisanes, …,

g)       stages de yoga, de ressourcement psychologique, « retraite spirituelle » etc. ...

 

12bis) Créer une centre culturel et touristique cinématographique pour :

a)       la création de festivals cinématographiques dans ce village : par ex. festival :

-          du film lesbien et « gay »,

-          des autres cultures alternatives,

-          du documentaire sur les civilisations traditionnelles _ « Terres de Couleurs » (+) etc. ...

-          du documentaire humanitaire,

-          de la solidarité, du film solidaire,

-          des exclus, des SDF …, et de la « résistance »

-          contre les discriminations, la précarité,

-          du courage … (ou / et de la résistance _ voir le festival « résistance » de Foix/ Tarascon-sur-Ariège),

-          de l’écologie et de la préservation de la nature,

-          du documentaire animalier et botanique,

-          de la culture occitane,

-          des études et de la culture cathares …

-          du futur … (futurologie, quel futur ?, la SF _ science-fiction …),

-          underground,

-          de la montagne,

-          du vol libre,

-          de l’aviation ( ?),

-          de théâtre amateur (voir celui de Narbonne) ou/et de l’improvisation …

-          des cultures premières (et expositions d’arts premiers),

-          ...

 

(+) Des peuples du monde (martyrs …) pourraient être invités pour des débats.

 

    b) la création d'œuvres cinématographiques (avec studio) sur le créneau des DVD, des cassettes VHS ... (films des personnes différentes, oeuvres d'auteur, oeuvres X, policiers, court-métrages ...).

 

13) Si faire aider de spécialistes pour créer une telle centre culturel et touristique. Avoir une raison sociale claire.

13b) Élaborer des scénarios de bonnes qualité (travail long et patient, avoir de bons scénaristes).

14) Rédiger un projet béton et le proposer pour obtenir des subventions du ministère de la culture, du CNC (Centre National du Cinéma),

16) Installer du matériel vidéo léger (avec les films produits réinvestir dans la rénovation du village),

17) faire un chantier, l'été, avec les donateurs, pour la rénovation du village créer d'abord un restaurant saisonnier ouvrant le plus tôt possible, afin que par ses revenus on puisse financer la rénovation du village et le projet de centre culturel et touristique (Il faut qu'il y ait une bonne ambiance, des jeux et une rivière le soir, pour se détendre. Faire des fêtes).

(Il n'y aura peut-être pas beaucoup de monde _ il y a en général, peu de bénévoles pour ce genre de chantier _, mais il faut y croire). Filmer le chantier et en faire un documentaire sur le projet.

18) Avoir une "bonne commerciale" pour le projet (déjà une bonne expérience commerciale) pour vendre le projet et un centre d'information et de documentation sur le projet sur place (ouvert l'été).

19) Il faut créer une légende ou une rumeur sur le village (le 1er village matriarcal) pour attirer les touristes (légende cathare, wisigoth, de fées, des fées de la ville de Mirmande, de la Déesse mère, ...).

20) Créer un site Web pour faire connaître le village, le référencer dans les syndicats d'initiatives locaux,  les autres sites (les personnes différentes, centres culturels etc... _ voir aussi plus loin idée de  salle Internet). Ce site sera convivial, agréable, facile à lire et au niveau de sa navigation.

21) rénover l'ancienne église ou créer une salle de spectacle. Salle polyvalence, spectacle, réunion, sport, multi-cultes (bouddhiste, chrétien etc. ... il ne faut pas être exclusif ...).

22) Créer un festival folklorique, une procession cathare,

23) Créer un festival de la musique et de la littérature cathare (ou provençal si c'est dans les Alpes du Sud etc. ...).

24) créer un café littéraire avec une importante librairie et bibliothèque (s'inspirer de l'hôtel restaurant "La Joie de Vivre" dans la vallée de la Clarée (à côté de Briançon). Y organiser certains soir, sur sa scène de spectacle, des spectacles amusants style Michou, ou des débats etc ... La bibliothèque servira de bibliothèque à la communauté).

25) Créer un gîte de France ou d'étape, pour la plaisir de touristes.

26) organiser des randonnées (moyenne montagne), avec accompagnateur agréer.

28) pour le développement culturel, organiser régulièrement des « cafés de la philo », invitant de grands penseurs, savants, scientifiques et philosophes (certains un peu sur le modèle de « l’académie Olympia » d’Eintein).

29) on essayera d’élaborer des aspects des relations humaines qui les améliorent : douces attentions _ comme le don d’échappe en soie blanche au Tibet, les Khatas, comme le dons de colliers chez les Bushmen (Bochimans) du Kalahari, pour symboliser une amitié etc. … _, philosophie du don et de l’entraide (mais pas de façon caricatural et imposé, ou dogmatique).

30) l’art aurait une place non  négligeable dans le village (musique, concert, fêtes, peinture, poterie, émaux, sculptures, faïences …).

 

On pourrait imaginer un cybercafé, mettant en œuvre que des technologies open-sources (Linux Ubuntu …), pouvant servir de salle de classe pour les enfant, la journée.

Il faudra prévoir un site web, par exemple en SPIP, un logiciel « Open Source » et un petit journal (payants ?) pour faire connaître le village (donc au minimum, une photocopieuse, une imprimante Laser au départ puis peut-être plus tard une imprimerie, si celle-i est rentabilisées par les productions _ livres ( ?)).

 

Le village posséderait des voitures et véhicules collectifs.

Les toilettes dans le village seront majoritairement des toilettes sèches (avec utilisation de copeaux de bois, de feuilles ou pétales sèches parfumées et odoriférantes, de sciure, qu’on vide, à chaque passage, par un sceau, dans la fosse des toilettes, remplie d’une litière de feuilles sèches et de paille sèche … Puis vidage du compost produit dans ces toilettes, tous les ans, pour « fumer » les sols …).

L’eau du village serait réutilisée et recyclée. Les toits récoltent l’eau de pluie dans les citernes.

 


 


*Pour accéder à la suite des projets et de l'article, cliquer ici

 

 


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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:43

 

m.vice.com

 

Ce mec a emprunté 500 000 euros avec la ferme intention de ne jamais les rembourser

Enric Duran veut anéantir le système financier

Par Paul Geddis

 

En 2008, le militant anticapitaliste Enric Durán a emprunté 492 000 € à 39 organismes de crédits différents sans aucune intention de les rembourser. Mais –comme on peut s’y attendre de la part d’un militant anticapitaliste –, il n’a pas tout claqué dans des couteaux de cuisine en diamants et des frisbees de luxe. Au lieu de ça, il a reversé son fric à quelques causes anticapitalistes indéterminées et le reste à Crisi, un journal gratuit qui a détaillé sa façon de procéder et encouragé la population à faire pareil.

Ce geste hardi de Robin des Bois des temps modernes a fait de lui un héros du jour au lendemain. Mais le problème, quand on devient un héros en jouant avec la légalité, c’est que la police se fait une joie de vous coffrer. Enric a donc passé deux mois en prison en 2011 et a été relâché en attendant son procès, qui s’est tenu le mois dernier. Au minimum, il risquait 8 ans en cage, ce qui explique sûrement pourquoi il a refusé d’assister aux premières convocations. Un mandat d’arrêt a donc été émis à son encontre.

Ça faisait deux ans que j’essayais d’interviewer Enric, mais – que les 14 organismes de crédit qui essayent de l’envoyer en prison pour détournement de fonds en témoignent – c’est un mec sur lequel il est assez difficile de mettre la main. Après d’innombrables emails, nous sommes convenus d’un entretien Skype. Qui a été repoussé de trois heures, mais j’imagine que quand on essaie de mettre en œuvre le renversement complet du système capitaliste, on évolue dans un espace-temps différent. Quand on a enfin réussi à discuter, on a parlé d’enculer les banques, de la théorie de la désobéissance civile et de son dernier projet : créer une ville complètement autonome dans la banlieue de Barcelone.


Enric avec un exemplaire de son journal, Crisi

 

VICE : Hey Enric, qu’est-ce qui s’est passé exactement avec ton procès ?
Enric Durán : 
La Cour a accepté la démission de mon avocat le 13 février et m’a demandé de revenir le 18, ce que je n’ai pas fait. Aujourd’hui, ce n’est pas très clair. Je ne sais pas s’ils veulent porter l’affaire plus loin parce que je n’ai toujours pas de nouvel avocat, donc continuer serait aller contre mes droits.

Je vois. Revenons au début. Tu es activiste depuis 2000. Comment est-ce que tu t’es intéressé au système financier ?
Revenons plutôt à l’époque ou j’ai rejoint le mouvement antimondialisation. En 2005, j’avais commencé à lire un tas de trucs sur la crise de l’énergie, qui était liée au système financier. J’ai réalisé que non seulement ce système était indésirable, mais que ça ne pouvait tout simplement plus continuer comme ça. C’est ce qui a fait naître en moi cette idée d’acte de désobéissance – récupérer l’argent des banques pour l’investir dans des projets anticapitalistes.

Contracter tous ces emprunts était une manière de démontrer comment il est possible de tirer avantage du système ?
Il y avait plusieurs idées derrière, mais deux objectifs principaux. L’un était de dénoncer le système financier comme quelque chose d’insoutenable, le second était de montrer que l’on pouvait être désobéissants, courageux, et que l’on pouvait se responsabiliser. Quand j’ai commencé tout ça, j’étais inspiré par des personnages historiques comme Gandhi, et je pensais qu’il était important de porter des actions comme les siennes au XXIe siècle. Nous voulions utiliser l’argent pour un projet qui prouverait que le capitalisme n’était pas la seule voie possible.

 


Enric devant le tribunal


Comment tu as fait pour emprunter autant de fric ?
C’était entre l’été 2005 et le printemps 2008 – il y a à peu près 3 ans, donc. Je me suis renseigné sur les rouages du système d’emprunts, sur les informations que requéraient les banques avant d’accorder un prêt. J’ai appris à exploiter les failles du système. Au début, pour trois demandes que je faisais, j’obtenais un prêt. À la fin, j’en obtenais neuf pour dix demandes. Je suis devenu super efficace. Par exemple, la Banque d’Espagne communique les informations sur les prêts aux autres banques mais seulement pour les prêts supérieurs à 6 000 €. Du coup, je n’ai demandé que des prêts inférieurs à ce montant pendant deux ans, et je transférais systématiquement l’argent pour ne pas que la Banque d’Espagne me grille en contrôlant mes comptes.

Est-ce qu’il y a eu un moment où tu t’es dit : « Putain de merde, j’ai quand même un sacré paquet de fric » ? Ou est-ce que tu investissais tout, tout de suite ?
L’argent était tout de suite investi. Je n’ai jamais eu plus de 50 000 € en même temps. Tout était toujours distribué à différents projets.

Tu n’as révélé aucun des projets dans lesquels tu avais investi, mais sais-tu si l’un d’eux a des problèmes suite à un de tes « dons » ?
Pas du tout. En fait, il apparaît que les banques se foutent royalement de savoir où l’argent est passé. Elles n’ont jamais fait aucune enquête et, comme c’était un acte politique, ils voulaient juste me réprimander moi. Ils ne voulaient pas rendre ça plus gros que ça ne l’était déjà.

Tu publies ton propre journal, Crisi. Pourquoi tu n’as pas utilisé les médias traditionnels pour se faire l’écho de ton combat ?
J’ai passé pas mal de temps à me demander comment j’allais rendre l’histoire publique. Je voulais qu’elle touche le plus de monde possible, mais j’avais peur des représailles. Donc on a décidé d’utiliser une partie de l’argent pour imprimer le journal, et je pense que c’est l’une des meilleures décisions qu’on ait prises. Les médias ont compris que ce journal était distribué dans la rue, ils ne voulaient pas passer à côté d’un sujet, donc au final, publier notre propre journal nous a aidés à diffuser notre message dans la presse mainstream.

 

 

Si tu devais réussir la mission que tu t’es fixée, quelles seraient les conséquences ? À quoi ressemblerait le monde ?
Plein de gens l’ont déjà fait par accident ; ne pas payer ses dettes est une des causes principales du récent effondrement du système financier. Bon, il ne s’agissait pas vraiment de petits crédits et d’hypothèques privées mais de grosses constructions, de sociétés immobilières qui ne pouvaient pas payer leurs dettes et qui ont fait faillite. Il est peu probable qu’on arrive à dessein à provoquer cet effondrement, mais la chose importante à retenir c’est que de petits changements, des petites décisions peuvent quand même rendre le monde meilleur.

Tu dis souvent : « Je préfère une liberté dangereuse à une servitude paisible. » Tu milites pour la désobéissance civile, en somme.
Ouais, tout repose sur ce que tu penses être juste. Il faut agir en son âme et conscience pour faire du mieux qu’on peut, même s’il y a une autorité pour nous dire de faire autrement. Il serait intéressant de lancer un débat sur l’efficacité du système et sur la manière dont le système judiciaire fonctionne. C’est un système prison qui ne vient en aide à personne – ni les victimes, encore moins les prisonniers ou le gouvernement, qui doivent payer pour tout. C’est le moment de tout repenser et de créer quelque chose de nouveau, non ?

J’ai l’impression que t’es une espèce de cobaye kamikaze qui essaye de démembrer le système et de voir si un système alternatif peut fonctionner.
L’objectif principal est de construire un autre système en repartant de rien. Un système ouvert que personne ne t’oblige à rejoindre. Nous pouvons tout revoir avec cette liberté et décider comment nous voulons que le système de santé, l’éducation, l’économie et tout le reste fonctionnent. Nous l’avons déjà mis en pratique à travers la Coopérative intégrale catalane (CIC) et d’autres projets.


Le QG de la Coopérative intégrale catalane

Ouais, parle-moi de la CIC.
C’est une assemblée où nous avons construit une économie commune, organisé la consommation, couvert les besoins, organisé tout le travail et établi des relations financières afin de soutenir de nouveaux projets de production. Nous avons une infrastructure pour couvrir la santé, les besoins alimentaires de base, les transports, l'énergie – toutes les bases. L’idée principale, c’est que la coopérative se fonde sur l’autonomie. Nous avons besoin de profonds changements dans les relations humaines, de plus de confiance entre les gens. Une révolution intégrale, ça ne consiste pas uniquement à changer le système économique, mais à tout changer, à changer l’être humain. Nous souhaitons changer chaque aspect de la vie.

Tu souhaites un jour fonder un parti politique pour soutenir tes idées ?
Le gros problème, ici, c’est que le concept de parti politique est en contradiction avec l’esprit d’assemblée. L’assemblée est un processus ouvert qui fonctionne par consensus. Le concept du parti politique, lui, est basé sur la confrontation.

 

La crise, encore et toujours :

LES NOUVELLES FRONTIÈRES DE LA CRISE La Grèce en a jusque là des immigrants illégaux

SACRÉE FRAUDE FISCALE ! Mais pourquoi Dieu ne paierait-il pas d’impôts ?

GOLDMAN SACHS À MERDE

Par Paul Geddis 7 months ago

 

 


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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:27

 

mediapart.fr

Pourquoi il ne faut pas avoir peur de la déflation

|  Par Philippe Riès

 

 

Un spectre hanterait de nouveau l'Europe, celui de la déflation. Pas de panique, rien à craindre…, sauf pour les banquiers et les États banqueroutiers. Analyse en forme de parti pris. 

Déflation, fais moi peur ! 
Déflation, fais moi peur ! © DR

Dans les histoires d’horreur que la pensée économique conventionnelle rabâche afin d’inquiéter un public crédule, le spectre de la déflation figure au tout premier rang. Avec le ralentissement de la hausse des prix en zone euro au niveau sans précédent de 0,7 % en octobre, suivie de l’annonce « surprise » par la BCE jeudi d’une nouvelle réduction de son taux directeur à 0,25 %, les propagandistes de la reflation à tout prix, dans l’alliance habituelle entre Keynésiens hystériques façon Krugman et monétaristes « libéraux », soutenus de la voix par des intermédiaires financiers dont on connaît le désintéressement, peuvent s’en donner à cœur joie. Raison suffisante pour se méfier.

Le côté réjouissant de la décision prise par Mario Draghi et ses collègues est le contrepied infligé aux « ECB watchers », qui se révèlent à peu près aussi prescients que naguère les Kremlinologues : 3 économistes, sur les 70 interrogés par l’agence Bloomberg, avaient prévu la baisse des taux. Comme la décision de la Réserve fédérale en septembre dernier de ne pas alléger ses « mesures non-conventionnelles », contrairement aux attentes entretenues tout l’été sur les marchés, le mouvement décidé à Francfort, le dernier possible avant de heurter le plancher du taux zéro, est un avis d’impuissance.

Comme expliqué ici même de longue date et à de nombreuses reprises, la politique monétaire des principales banques centrales est devenue un couteau sans lame… auquel il manque le manche. Pourquoi d’ailleurs faudrait-il que les banquiers centraux, dont l’inconséquence est pour une bonne part à l’origine de la situation actuelle des économies avancées, doivent sauver le pauvre monde de la déflation, même s’ils en avaient les moyens, ce qui n’est pas le cas ?

Le premier cliché sur la déflation, répété à satiété dans la littérature académique ou médiatique (un bon exemple avec cet éditorial « à faire peur » dans Les Échos) est qu’elle serait nuisible parce que les consommateurs décideraient de repousser leurs achats dans l’attente de nouvelles baisses de prix, entraînant l’économie dans une spirale dépressive. Si cela était vrai, les Japonais, qui vivent depuis deux décennies une déflation modérée mais continue, devraient tous rouler dans des véhicules de plus de 20 ans, porter les vêtements de leur jeunesse, regarder la télévision sur des tubes cathodiques et épargner comme jamais.

La réalité est évidemment bien différente. Mais cela ne gênera pas nos « experts » en déflation qui, du président sortant de la Fed Ben Bernanke aux économistes hexagonaux type OFCE, n’ont jamais rien compris à ce qui s’est passé au Japon après l’explosion de la gigantesque bulle spéculative des années 80 : une combinaison entre une déflation massive des actifs immobiliers et boursiers artificiellement gonflés et une désinflation structurelle intrinsèquement saine.

Mais il est clair que ces « experts », quand ils descendent de leur tour d’ivoire, ne font jamais les soldes, ni les foires au vin, ne volent jamais en low cost, activités réservées au vulgum pecus qui, dans sa candeur, n’a jamais trouvé à redire à des prix en baisse.

Dans la vie réelle, la baisse des prix permet une hausse du pouvoir d’achat même quand les revenus nominaux restent stables. C’est ce qui s’est passé au Japon. Et quand en plus, la politique monétaire imposée par le pouvoir politique à la Banque du Japon contribue à une répression financière dont l’objectif est de faire financer à bas prix la dette publique par l’épargne des ménages nippons, la déflation permet de maintenir son pouvoir d’achat en dépit d’une rémunération nominale presque symbolique.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les politiques monétaires « non-conventionnelles » adoptées aux États-Unis et en Europe sur l’exemple japonais, constituent en réalité un gigantesque transfert financier au bénéfice des banques et des États banqueroutiers. Quant aux effets promis sur la croissance et l’emploi, les résultats, plus de six ans après le début de la crise, parlent d’eux-mêmes.

Ni l'inflation, ni la déflation ne sont purement monétaires

Une autre fiction attachée à la déflation, comme à l’inflation, c’est qu’il s’agirait « toujours d’un phénomène purement monétaire », selon la formule du pape du monétarisme, Milton Friedman. Et qui peut donc être combattu comme tel par une politique monétaire appropriée. C’est évidemment faux. De nombreux facteurs structurels, non-monétaires, de long terme, pèsent sur l’évolution des prix à la hausse comme à la baisse.

Dans la période dite de la « Grande Modération », qui a précédé l’implosion de 2007-2008, des facteurs structurels globaux de désinflation et même de déflation (l’entrée en jeu de la Chine et des autres pays émergents dans les chaînes de valeur globales) ont pesé sans doute plus que l’action des banques centrales indépendantes qui se sont attribuées le mérite de la stabilité des prix à la consommation. En ignorant par ailleurs les phénomènes d’inflation des actifs qui se produisaient sous leurs yeux, ou en théorisant leur inaction, comme Allan Greenspan, président de la Fed pendant une bonne partie de cet « âge d’or des banquiers centraux ».

À l’inverse, le haut niveau des prix et leur dérive constante à la hausse peuvent avoir des causes structurelles, comme l’absence de concurrence et de libéralisation dans les services, le protectionnisme, l’existence de rentes diverses et variées, etc.

C’est bien pourquoi attribuer à la déflation la responsabilité des deux « décennies perdues » subies par l’économie nipponne est au mieux un contresens, au pire une escroquerie entretenue par des générations d’économistes keynésiens, dont Krugman est le dernier avatar caricatural. L’histoire économique des États-Unis prouve que baisse généralisée des prix et croissance ne sont pas incompatibles et ont coexisté pendant de longs épisodes.

Les causes des difficultés prolongées du Japon après l’éclatement d’une bulle spéculative d’une dimension exceptionnelle (rappelons les PER de 80 à la bourse de Tokyo en 1989 et le terrain du Palais impérial « valant » autant que tout l’immobilier californien) résident essentiellement dans le refus de la classe politique de rénover en profondeur un modèle de croissance ayant fait son temps, ce qui impliquait de s’attaquer à leurs clientèles électorales et à leur propre mode de vie. Tout parallèle avec les classes politiques européennes aujourd’hui ne devrait rien au hasard.

Comme nous l’écrivions en 2001 à propos du Japon, utiliser l’arme monétaire pour résoudre des problèmes de nature structurelle est non seulement futile mais nuisible. Si la manipulation du coût de l’argent (ZIRP puis assouplissement quantitatif) n’ont pas réussi à relancer la croissance dans l’archipel ni à enrayer la déflation, elle a par contre permis aux banques de dissimuler leurs mauvaises créances pendant une décennie et de maintenir sous respiration artificielle les « morts-vivants » de l’industrie et du commerce. Et à l’État de poursuivre la fuite en avant budgétaire ayant conduit le Japon à un endettement public représentant aujourd’hui 250 % du PIB.

Ceux qui n’avaient rien compris à l’époque sont les mêmes qui ont applaudi à la « nouveauté » des « Abenomics » (lire ici), qui consiste à doubler la mise d’un pari perdu, en oubliant toujours, comme il se doit, la dimension essentielle. On attend toujours que la troisième flèche de Shinzo Abe, les réformes structurelles, soit sortie du carquois. Et on risque d’attendre longtemps.

Qui a intérêt à l’inflation ? La réponse keynésienne est bien connue. Il s’agit, par la hausse des prix, de régler le problème de l’excès d’endettement en « euthanasiant le rentier ». Autrement dit, ce serait les « riches » qui auraient le plus à craindre d’une envolée de la hausse des prix. Ce raisonnement valait peut-être en économie fermée et quand la rente était à taux fixe. Dans un univers financier globalisé, fonctionnant à la valeur de marché, le « rentier » peut exiger et obtenir une rémunération plus élevée de sa créance s’il anticipe une hausse des prix qui en éroderait la valeur. Et il peut la déplacer hors des frontières en quelques clics. Bien plus facilement que le salarié ne peut obtenir une indexation de sa rémunération sur la hausse des prix. C’est ce qu’avait fort bien compris Fernando Henrique Cardoso, qui a vaincu au Brésil l’inflation endémique, cet « impôt  sur les pauvres ».

A contrario, comme l’explique l’économiste de l’école autrichienne Jörg Guido Hülsmann, ceux qui vivent de leur seul travail ont bien moins à craindre de la déflation que les détenteurs d’actifs financiers spéculatifs (des hedge funds aux spéculateurs en art contemporain) qui, sauf erreur, ne se recrutent pas dans les couches les moins favorisées de la population. Et faut-il rappeler une fois encore, comme nous l’avions écrit en 1998 (Cette crise qui vient d’Asie) que ce sont les États, par leur politique d’endettement irresponsable, qui ont donné naissance aux marchés financiers contemporains ayant ensuite, comme la créature de Frankenstein, échappé à leurs concepteurs ?

L'inflation, arme des banquiers et des spéculateurs

 

Ludwig von Mises 
Ludwig von Mises © DR

Reste le problème spécifique, bien réel, de la déflation des actifs (qu’il ne faut pas confondre avec la baisse généralisée des prix), et de son impact sur les entreprises non financières et sur les ménages. Cette dette est en grande partie (pour les entreprises) ou en totalité (pour les ménages) une dette bancaire, octroyée par des établissements financiers dont le comportement a été au mieux irresponsable, au pire criminel.

Favoriser l’inflation pour permettre l’effacement progressif et « indolore » de cet endettement consiste à exonérer les banquiers de leur responsabilité et en transférer la charge sur l’ensemble de la société, à commencer, on l’a vu plus haut, par les plus défavorisés. Comme l’écrivait le grand économiste autrichien Ludwig von Mises, « l’expansion du crédit est une aubaine pour les banques, sa contraction une déchéance ».

La bonne démarche consisterait au contraire à faire toute la lumière sur les créances non-recouvrables, à les restructurer (effacement partiel, rééchelonnement, baisse des taux), à faire payer par priorité les actionnaires et créanciers obligataires des banques, en allant si nécessaire jusqu’à la nationalisation temporaire (comme en Suède au début des années 90) ou la fermeture des institutions les plus fragiles. Les gouvernements ont fait le choix opposé : aider les banques massivement et sans contrepartie au lieu de permettre aux débiteurs de bonne foi (l’immense majorité) de faire face à des obligations rendues supportables.

Le comble de la perversité a été atteint par l’administration Obama qui a laissé les banques expulser de leur logement des millions de ménages américains ayant « la tête sous l’eau » (dette hypothécaire supérieure à la valeur de l’actif), les banques commerciales se dégageant massivement du marché du crédit hypothécaire, pratiquement nationalisé par le biais des agences Freddie Mac et Fannie Mae (renflouées sur fonds publics), tandis que les fonds vautours, opérés ou financés par les banques, mettaient la main à bon compte sur les actifs dépréciés. Exemplaire.

Ce choix des gouvernements en faveur des banques, indépendamment du rôle majeur joué par la corruption du système politique (États-Unis) et institutionnel (France), est tout à fait logique : les États ont besoin des banques pour financer leur fuite en avant budgétaire (ils leur ont accordé le monopole de la souscription primaire de la dette publique) et des banques centrales pour refinancer les banques par la création monétaire (c’est essentiellement à cela que servent les mesures dites « non-conventionnelles »). C’est le serpent qui se mord la queue car si les banques centrales enregistraient des pertes sur les actifs collatéraux plus ou moins douteux dont elles ont farci leurs bilans, il est évident que la facture reviendrait vers les États, c’est à dire le contribuable.

« L’inflationnisme », dénoncé par Ludwig von Mises comme le mal qui ronge les économies modernes, nourrit naturellement la préférence pour l’inflation. La déflation a le défaut majeur de rendre impossible la construction de ces châteaux de cartes. Les grandes envolées keynésiennes sur la croissance et l’emploi dans l’économie réelle ne sont qu’un assez pauvre habillage idéologique de ces manipulations.

Comme nombre de peurs, celle de la déflation repose sur une bonne dose d’ignorance. Ignorance de l’histoire économique et de la nature des phénomènes inflationniste et déflationniste. Rappelons avec Marc Faber, le «Dr Doom » de Hong Kong et spécialiste des cycles longs, « que le XIXe siècle tout entier a été caractérisé par une tendance déflationniste (les prix des matières premières et les taux d’intérêt étaient en 1900 la moitié de leur niveau de 1880) ce que ne l’empêcha pas d’être un siècle de progrès économique gigantesque accompagné par une très forte croissance de la population ».

Comme l’enseignait Ludwig von Mises, l’inflation comme la déflation traduisent le fait que le pouvoir d’achat de la monnaie n’est jamais stable, soumis en permanence aux pressions de forces économiques qui le tirent à la hausse ou le poussent à la baisse. C’est la prétention ridicule des États et de leurs « ingénieurs sociaux », les banquiers centraux jouant les premiers rôles, d’éliminer ces mouvements naturels qui aboutit à créer des distorsions massives que la réalité se charge tout ou tard de corriger, dans la douleur.

 

 

 

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:07

 

 

france.attac.org

Qu'est-ce que TAFTA ?

 

 

 

Le "Grand Marché transatlantique" ou TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement) ou  TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) ou encore PTCI (Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement) est le nouveau venu qui prend place dans la longue série des tractations pour des accords de libre-échange.

Dans ce dossier

Une déclaration transatlantique des droits des multinationales

Nous publions la traduction française de l’excellent rapport rédigé par le réseau Seattle to Brussels, Corporate Europe Observatory et Transnational Institute sur les dangers de l’accord de libre-échange et d’investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis.La traduction a été réalisée par les auteurs. La version originale du texte est disponible sur le site du CEO.

(Version PDF disponible ici)

Traité transatlantique et enjeux climatiques

 

 

 

Geneviève Azam, porte parole d'Attac, était à l'Université d'été de l'association à Nîmes fin juillet 2013. Elle revient sur la mobilisation nécessaire contre le projet de traité transatlantique en ce qu'il représente une menace pour les normes sociales, écologiques et démocratiques.

Soutenez AttacTV pour que nous puissions continuer à produire du contenu. Faites un don sur http://www.attac.tv

Accord de libre-échange UE US, un coup d’État rampant

Un nouveau venu prend place dans la longue série des tractations pour des accords de libre-échange, l’accord de partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement (TTIP).

Partenariat transatlantique : Lettre ouverte aux décideurs étatsuniens et européens

Lettre ouverte à l'attention de MM. les Présidents Barack Obama, Juan Manuel Barroso et Herman Van Rompuy

Les Etats-Unis et l'Union européenne se sont entendus pour entamer les négociations d'un accord de commerce et d'investissement, proposé sous le nom « Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement » (PTCI), aussi cité sous l'appellation Accord de libre-échange transatlantique.

Marché transatlantique : le projet de mandat de négociation

Extrait de la version traduite en intégralité et disponible sur le site : http://contrelacour.over-blog.fr/article-marche-transatlantique-le-manda...

Voici la version définitive du mandat de négociation approuvé par les ministres le 15 juin (en anglais).

Lettre ouverte à Mme Nicole BRICQ, ministre du Commerce extérieur

Paris, le 14 juin 2013

Madame la Ministre,

 

 

Le "Grand Marché transatlantique" ou TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement) ou  TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) ou encore PTCI (Partenariat Transatlantique de Commerce et d'Investissement) est le nouveau venu qui prend place dans la longue série des tractations pour des accords de libre-échange.

Dans ce dossier

Contre un partenariat transatlantique au service des multinationales

Vendredi 14 juin, le Conseil européen se prononce sur l'engagement des négociations avec les Etats-Unis en vue d'aboutir à un Partenariat transatlantique pour le commerce et l'investissement. L'Association internationale des techniciens experts et chercheurs (AITEC) et Attac France explicitent les enjeux de cet accord et en dénoncent les risques. Les deux organisations publient également une lettre ouverte à Nicole Bricq.

L'écheveau des accords bilatéraux dans le monde : attention danger

La récente déclaration du Président Obama sur la volonté des Etats-Unis de réactiver ce vieux projet d'accord de libre-échange avec l'Union européenne aura au moins eu le mérite de mettre sur le devant de la scène la question de la multiplication des accords de libre-échange dans le monde.

Les accords bilatéraux entre l'Europe et le reste du monde : Attention, danger !

L’Union européenne (UE) répète constamment que le multilatéralisme est une priorité des négociations commerciales. Mais dans un même temps elle multiplie, sur tous les continents, les accords de libre-échange (ALE) bilatéraux et régionaux et impose à ses partenaires, particulièrement aux plus faibles d’entre eux, un libre-échange total, fidèle aux textes fondateurs de l’OMC mais libéré de la contrainte des négociations multilatérales.
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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 16:56

 

 

 

greens-efa.eu/fr

 

Belo Monte dam

Mega Barrage de Belo Monte : L'Amazonie en prédation?

 

Conference
Date
Le 14 novembre 2013 de 15:00 à 18:30
Lieu
European Parliament, Room ASP 1G3
60 Rue Wiertz, 1047 Brussels
14.11.2013

 

Présentation de la conférence

Belo Monte est un projet de méga-barrage très controversé sur le "grand virage" de la rivière Xingu, un affluent de l'Amazone. Comme d'autres mégaprojets, il est affirmé par certains qu'un tel développement à grande échelle permettra d'améliorer les conditions de vie pour les populations locales, en ligne avec le slogan du gouvernement brésilien "le développement commence avec l'énergie"... Mais à qui profite réellement ce type de projet ? Et qui paiera vraiment la facture?

Les experts disent que Belo Monte va seulement produire une petite part de l'électricité prévue, alors qu'il risque d'entrainer d'importantes conséquences sociales et environnementales, notamment des atteintes aux droits des populations locales à accéder à la pêche et à la forêt. Ils soutiennent également que ce projet entraînera d'autres contrats de construction dans toute la région, défrichant ainsi la forêt spécialement pour l'exploitation minière.

Comment les citoyens de l'UE sont-ils impliqués dans ce projet à travers les investissements et les actions des entreprises européennes, membres du consortium de construction ? Quels sont les défis juridiques, quelles sont les allégations de corruption, quels procès ont été portés devant les tribunaux et quel en est le résultat ? Quelles sont les alternatives à ce type de projets, lucratifs, financés en partie par de l'argent public, à faible rendement et aux conséquences sociales et environnementales catastrophiques?

Essayons de comprendre ensemble, grâce à cette conférence organisée par les trois députées Vertes qui se sont rendues sur place en Juillet, et à travers les présentations et les débats avec la société civile, les acteurs des mondes juridique, scientifique, politique et économique, des deux côtés de l'Atlantique.

 

 

Programme de la conférence

15:00 - 15:15

Accueil et introduction

Ulrike Lunacek, députée européenne du groupe des Verts

Compte rendu de la délégation des députées (Catherine Grèze, Ulrike Lunacek, Eva Joly) qui se sont rendues sur place en juillet 2013

15:15 - 16:45

Premier panel : Qui paie le prix de ce projet et à qui profite-t-il vraiment?

Modérateur: Catherine Grèze, députée européenne du Groupe des verts, Coordinatrice de la commission du Développement, Membre d'Eurolat

Intervenants:

Professeure Janice Muriel Cunha, Université Fédérale de l'Etat du Pará, biologiste, spécialiste des espèces des rivières amazoniennes
Professeur Francisco del Moral Hernández, membre du Panel d'experts sur Belo Monte, ingénieur et spécialiste de la politique énergétique brésilienne
Représentants de compagnies (Norte Energia, Alstom, GDF-Suez, Allianz, Munich Re, Iberdrola, Andritz,...) (tbc)
Olivier Petitjean, co-fondateur de "l'Observatoire des multinationales"

16:45 - 17:30

Deuxième panel : Qui peut arrêter la machine?

Moderateur : Eva Joly, députée européenne du groupe des Verts

Intervenants:

Felicio Pontes, du Ministère public de l'Etat du Pará
Valérie Cabanes, Juriste en Droit International, porte-parole de l'initiative citoyenne européenne "Arrêtons l'écocide en Europe"
Alfredo Pena-Vega, Sociologue, Enseignant-chercheur du Centre Edgar Morin/EHESS-CNRS et fondateur du Tribunal Internationale pour la Nature

17:30 - 18:15

Troisième panel : Réflexion sur les solutions alternatives et la participation publique

 

Moderateur :  Ulrike Lunacek, députée européenne du groupe des Verts

Intervenants:

Antonia Melo, du "Movimento Xingu Vivo"
Christian Russau, GegenStrömung (tbc)
Prof. Dr. Francisco del Moral Hernández, Belo Monte Expert Panel
Iury Paulino, MAB (Movimento dos

Atingidos por Barragens - Mouvement des personnes affectées par les barrages), Coordination Nationale à Altamira

18:15 - 18:30

Conclusions: Les prochaines étapes et les campagnes à venir

Moderateur: Ulrike Lunacek, députée européenne du groupe des Verts

 

 


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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 16:52

 

rue89.com

 

Témoignage 11/11/2013 à 16h19
Je suis sage-femme et voici tout ce que je sais faire
Charlotte W | Etudiante

 

 


Sit-in de sages-femmes devant le ministère de la Santé le 16 octobre (REVELLI-BEAUMONT/SIPA)

 

J’ai fait cinq années d’études, une première année de médecine puis quatre ans d’école de sage-femme.

Feuilles de présence, six semaines de vacances l’été, aucune période de révision, et stage-cours-cours-stage. Pourtant, malgré ces cinq années d’études, nous n’avons pas d’équivalence universitaire digne de notre formation, soit un niveau master. A croire que l’année de médecine ne compte pour rien !

Making of

Depuis le 16 octobre les sages-femmes sont en grève. Elles réclament le statut de praticien hospitalier (et non profession paramédicale) et une revalorisation de leur statut. Charlotte W a été diplômée en 2013.

 

Donc, les cours, intenses certes, cela va de soi : patho, gynéco, obstétrique, pédiatrique. Pharmaco, bactério, législation, santé publique … Je vous épargne la liste complète.

Je sais faire un suivi préventif gynéco, je suis à même de vous prescrire la contraception la plus adaptée.

Je fais des frottis, des examens du sein, du dépistage de pathologies gynéco et je sais vous envoyer dans le parcours de soin indiqué.

A bon suivi de travail, bon accouchement

Je sais effectuer un suivi de grossesse, et je vous vois plus d’un quart d’heure par mois, parce que je sais aussi que si je vous laisse avec vos questions, vos peurs, vos doutes, la grossesse se déroulera moins bien.

Je sais effectuer une préparation à la naissance, en l’adaptant au projet d’accueil de votre enfant. Je sais dépister les pathologies de la grossesse, et je sais aussi les prendre en charge avec l’équipe de médecins.

Je fais de l’échographie de prévention – certaines de mes collègues sont sages-femmes échographistes exclusivement.

Je sais réaliser un suivi de travail, et je sais aussi qu’à bon suivi de travail, bon accouchement. Je reste avec mes patientes, je discute, je les décentre de leur douleur (un de nos chevaux de bataille).

Je sais aussi effectuer un accouchement

Bien évidemment, je sais effectuer un accouchement, et si ça se présente mal, je sais mettre en pratique les manœuvres adaptées… Parce que le médecin ne sera pas nécessairement là dans les deux minutes et que parfois, l’obstétrique ça se joue en très (trop) peu de temps. Je sais réanimer un nouveau-né. Je sais suturer des lésions périnéales.

Je sais gérer une hémorragie de la délivrance, une crise d’éclampsie, des convulsions de natures inconnues et pas mal d’autres pathologies – toujours en collaboration avec les médecins, mais à tout vous dire, moi sans eux ou eux sans moi ça serait pas possible.

Je sais aussi dépister une patiente fragile sur le plan psychique, et je sais mettre autour d’elle tout le réseau nécessaire à sa guérison, à sa sécurité et celle de son bébé.

Je sais effectuer de la rééducation périnéale, du soutien à l’allaitement maternel, du suivi de nouveau-né pendant les 28 premiers jours de sa vie, je prescris tout un tas de choses plus ou moins drôles.

La nuit, je suis toute seule

Bref, des compétences j’en ai, et j’en oublie. Je vous passe les éventuelles spécialités possibles : pédiatrie, échographie, acupuncture, hypnose...

La nuit, je suis toute seule en tant que sage-femme dans la clinique. Et des
fois, devant les rythmes cardiaques fœtaux, je ne suis pas sereine ! Parce
que je fais un métier stressant, et que je suis parfaitement consciente du
fait que je n’ai pas le droit à l’erreur.

C’est vrai que je regarde la vie tous les jours. Je trouve ça beau et assez fou pour ne rien vous cacher, mais des fois, je croise la mort et quand c’est le cas, vous vous en doutez, c’est une tornade que l’on prend en pleine face.

Sur un éventuel procès, ne vous inquiétez pas, toutes mes compétences seront prises en compte.

Mais voyez-vous, moi, ce que j’aimerais (et je ne parle pas là que de salaire), c’est que dans la vie de tous les jours, toutes mes compétences soient reconnues.

Je ne seconde pas, je suis avec le médecin

Etre un praticien de premier recours, c’est ce que je revendique. C’est pour ça que j’ai fait ce métier, pas pour seconder un médecin, mais pour travailler avec lui.

Pour une meilleure prise en charge de mes patientes, bosser en réseau, c’est vraiment ce qu’il y a de mieux. Mais nous les sages-femmes n’apparaissons même pas sur le « plan de périnatalité » en cours de préparation…

Alors voilà, je veux bien être dévouée à la cause, je veux bien tous les jours me lever et faire de mon mieux, me plier en quatre pour mes patientes,
mettre en œuvre toutes ces compétences…

M’en donnez-vous la motivation ? Je veux que tout cela soit enfin pris en compte par le législateur.

 

 

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