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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 21:44

 

Source : rue89.com

 

Explicateur 23/11/2013 à 10h56
Le smic en Allemagne, une bonne nouvelle. Mais pas si vite...
Pascal Riché | Cofondateur Rue89

 

Sans y croire, Angela Merkel s’est résolue cette semaine à un salaire minimum. Inutile de trop rêver pour autant... Explications.

 


Angela Merkel dans une Volkswagen, durant une visite au Brésil, en 2008 (Andre Penner/AP/SIPA)

 

C’est une bonne nouvelle pour l’Europe : les deux mouvements qui s’apprêtent à former la coalition qui gouvernera l’Allemagne, le CDU-CSU et le SPD, qui discutent pied à pied leur accord de coalition, sont tombés d’accord cette semaine pour qu’il existe enfin dans ce pays un salaire minimum interprofessionnel.

L’Allemagne est accusée par ses partenaires d’une part de ne pas soutenir suffisamment sa demande intérieure (et donc ses importations de biens européens), d’autre part de pratiquer le dumping social en laissant certains secteurs exportateurs payer les travailleurs, souvent venus des pays de l’est, trois ou quatre euros de l’heure. On récemment a beaucoup parlé du cas abattoirs allemands, par exemple. Dans le land de Mecklenburg Pomeranie occidentale, certains employés de bureau touchent 1,37 euro de l’heure !

Les mini-jobs

Les min-jobs sont des contrats rémunérés 450 euros, quelle que soit leur forme (temps plein ou partiel, à durée déterminée ou indéterminée...). Le salarié ne paye aucune cotisation sociale (retraite, maladie...). Ces mini-jobs servent pour les emplois de service, les gardes d’enfants, etc. Ils peuvent être cumulés avec une aide sociale. Plus de sept millions de mini-jobs sont recensés. Leurs effets sur l’emploi sont contestés.

Angela Merkel a finalement accepté à reculons le principe d’un salaire minimum, une victoire du SPD.

« Nous allons prendre des mesures que je ne considère pas comme justes, parmi lesquelles un salaire minimum généralisé », a déclaré, jeudi 21 novembre, la chancelière allemande. Je n’y crois pas, mais je vais le faire quand même...

« Les sociaux-démocrates ne concluront pas les négociations sans un accord sur un salaire minimum légal universel », s’est-elle justifiée.

Dans les sondages, 83% des Allemands se déclarent favorables à un salaire minimum, mais la stratégie de la droite allemande repose sur la flexibilité du marché du travail et les « mini-jobs » (lire encadré).

Pour autant, il ne faut pas trop rêver encore. Ce n’est probablement pas un smic à la française dont vont se doter les Allemands. La compétitivité des entreprises reste l’alpha et l’omega de la politique économique allemande, et il est peu probable qu’elle soit sacrifiée par Angela Merkel sur l’autel de deux causes pourtant excellentes : la coopération européenne et le progrès social.

                                                                                                                                                                                                                               1 Un salaire minimum qui devra être négocié

 

S’il n’y a pas de smic national en Allemagne, ce pays n’a jamais été, sur le plan social, un pays sans foi ni loi. Des salaires minimums existent dans plusieurs branches, selon des conventions négociées au niveau national ou régional. Ces salaires minimums peuvent varier de 7 à 13 euros.

Mais ce système a été mité par les réformes de l’ancien chancelier Gerhard Schröder sur le marché du travail, qui a conduit à une réduction du nombre de salariés couverts par des conventions entre syndicats et patronat.

La part de ces derniers n’est plus que de 53% en 2012 dans les anciens Länder de l’Ouest, et de 36% dans les nouveaux Länder, contre respectivement 70% et 56% en 1996.

Le SPD exige un salaire minimum national de 8,5 euros (contre 9,43 euros en France).

Finalement, même si le principe d’un tel salaire minimum a été retenu, il fera l’objet d’aménagements négociés chaque année au sein d’une commission patronat-syndicat : trois représentants des salariés, trois représentants des employeurs et deux experts choisis par chacun des deux camps.

Le patronat, qui considère que le salaire minimum va entraver le marché de l’emploi et créer du chômage, va tout faire pour que ces aménagements soient importants.

                                                                                                                                                                                                                             2 Le salaire minimum grimpera progressivement jusqu’en 2016

 

Actuellement, 17% des salariés allemands se situent sous le seuil de 8,5 euros, soit 5,6 millions de personnes, selon les syndicats. L’Allemagne ne va pas imposer un salaire minimum de 8,5 euros dès le 1er janvier 2014. L’objectif est fixé pour 2016, ce qui laisse le temps d’aménager les situations les plus compliquées.

Un premier salaire plancher sera fixé par le gouvernement pour 2014. La commission paritaire mise en place devra chaque année fixer son augmentation, pour atteindre 8,5 euros en 2016.

                                                                                                                                                                                                                             3 Plusieurs minimums selon les secteurs, les âges, les régions...

 

La commission paritaire sera chargée de définir des aménagements au salaire minimum, selon des critères qui peuvent être l’âge du salarié, le secteur concerné, la localisation (l’est du pays n’est pas considéré comme compétitif sans ses bas salaires). Autrement dit, il faut s’attendre à des salaires minimums différents, selon que l’on travaille à l’est ou à l’ouest, dans l’agriculture, les services ou l’industrie, selon que l’on sera jeune ou pas.

Le salaire minimum qu’exige le SPD ne s’imposera pas forcément à tous. « Avec ces exceptions possibles, cet accord sur le salaire minimum se rapproche des positions de la CDU, qui exigeait de la souplesse », commente l’économiste Odile Chagny, co-auteure d’une étude sur cette question pour l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques).

                                                                                                                                                                                                                             4 Un compromis qui doit encore être accepté par les partis

 

Jeudi, certains analystes restaient incrédules à l’idée que la CDU ait accepté un tel recul sur le salaire minimum. Une spécialiste allemande des questions sociales allant jusqu’à évoquer l’hypothèse « manoeuvre tactique » pour que le deal avec le SPD soit rejeté par la base de la CDU, ce qui provoquerait de nouvelles élections législatives.

Le SPD a prévu de consulter par référendum ses quelque 470 000 adhérents au cours du mois de décembre sur un accord de coalition. La CDU devrait décider d’en faire de même.

Plus les jours passent, plus l’éventualité de déclencher une nouvelle élection peut être tentante. L’opinion est de moins en moins convaincue par l’idée de grande coalition CDU-SPD. Selon un sondage pour la chaîne publique ARD publié ce vendredi, il ne reste plus que 55% des personnes interrogées à la souhaiter, alors qu’ils étaient 66% début octobre...

 

 

 

 

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 21:13

 

Source : rue89.com

 

Vote 24/11/2013 à 15h03
Bon dimanche pour les patrons : les Suisses ne plafonnent pas les salaires
Nolwenn Le Blevennec | Journaliste Rue89

 

 

 


A Zurich, le 2 novembre 2013, manifestation des Jeunes socialistes qui arborent le visage du directeur de la banque UBS (FABRICE COFFRINI/AFP)

 

Les électeurs suisses ont voté contre l’initiative 1 : 12 – Pour des salaires équitables, lancée par la Jeunesse socialiste suisse (JS), selon les premières tendances issues des bureaux de vote après leur fermeture, ce dimanche à 11 heures.

L’initiative avait peu de chance d’aboutir (54% de Suisses s’y déclaraient opposés). Si elle avait abouti, les patrons n’auraient pas pu toucher plus de douze fois le salaire le plus bas de leur entreprise.

Mais ce qui est intéressant, c’est que cette idée fracassante soit lancée en Suisse, un pays riche, stable, où l’argent est au cœur de l’économie. Pourquoi ici ?

Un chèque de 72 millions de Francs suisses

Jean-Philippe Schaller, journaliste suisse à la TSR, analyse :

« Les grandes fortunes ne posent pas de problème. Elles s’installent et investissent dans le pays. Ce qui choque, ce sont les salaires pharaoniques des patrons des grandes boîtes. La Suisse a une vraie culture d’égalité. C’est un pays de PME, où les patrons gagnent rarement sept à huit fois plus que leurs employés. »

Au cours de l’année, deux cas ont choqué la population suisse :

  • les dirigeants d’UBS se sont offerts 2 milliards d’euros en bonus en 2012, quand la banque essuyait des pertes à peu près équivalentes ;
  • le débat sur les salaires des dirigeants a été alimenté au début de l’année par la polémique liée au chèque de 72 millions de Francs suisses (58 millions d’euros) promis au président de Novartis, Daniel Vasella, pour son départ en retraite.

« Sale temps pour l’argent »

Déjà, en mars dernier, suite à ces excès, les Suisses avaient largement approuvé « l’initiative Minder », qui prévoyait d’interdire les parachutes dorés.

A l’époque, ce vote favorable à 68% avait déjà fait beaucoup de bruit. Frédéric Burnand, journaliste à Swissinfo, commente :

« Avec cette proposition, les jeunes socialistes ont décidé de prendre la balle au rebond de l’initiative Minder. Mais visiblement, la Suisse n’ira pas plus loin.

Ici, les revenus sont très élevés par rapport à la France, mais le coût de la vie est haut et l’assurance maladie coûte de plus en plus cher. Cette initiative ne vient pas d’un prolétariat enragé, mais d’une classe moyenne fragilisée qui voit les très hauts salaires comme une insulte. Il y a ici beaucoup de multinationales et de banques à l’échelle d’un petit pays. »

Le journal suisse, Le Temps, titre aujourd’hui « Sale temps pour l’argent ». Le quotidien propose des rencontres avec des multimillionnaires qui se jugent en disgrâce.

La démocratie directe, capable du pire et du meilleur

Si c’est en Suisse qu’une telle proposition arrive à faire son chemin, c’est aussi parce que le peuple suisse peut déclencher un référendum pour modifier la Constitution. Pour cela, 100 000 signatures doivent être récoltées en dix-huit mois. Frédéric Burnand, journaliste à Swissinfo, commente :

« La démocratie directe permet de limiter les mouvements de mécontentement. On a l’expression en direct des courants qui font bouger la population suisse. Elle permet de participer aux décisions, c’est la démocratie au sens le plus basique du terme.

Même quand les initiatives ne passent pas, ce n’est pas inutile. Un bon politicien prendra en compte les résultats. »

La démocratie directe donne leurs chances aux idées les meilleures comme aux pires. De France, on entend surtout parler des initiatives de l’UDC – extrême droite suisse – qui ont beaucoup de succès.

C’est par elle qu’en novembre 2009, l’interdiction de la construction des minarets a été votée en Suisse. La prochaine, intitulée « contre l’immigration de masse », sera mise en votation en février prochain. Elle a de fortes chances de passer.

Fuite des capitaux

Et en France ?
Pour rappel, en France, un projet de loi destiné à encadrer les rémunérations privées a plusieurs fois été annoncé mais toujours reporté. En mai dernier, le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici, a annoncé que le gouvernement renonçait pour le moment à légiférer sur ce sujet. Le PS préfère miser sur l’impôt (la tranche à 75%, proposée par François Hollande). Jean-Luc Mélenchon a défendu l’idée d’un salaire maximum dans son programme présidentiel en 2012.

Si la loi sur l’encadrement des rémunérations avait été adoptée, les salaires les plus élevés auraient été plafonnés autour de 576 000 Francs suisses (467 000 euros) par an.

En comparaison, le salaire moyen des dirigeants des principales entreprises cotées du pays a atteint 6,7 millions de francs en 2012, selon le cabinet de conseil PwC.

En Suisse, ces dernières semaines, le patronat s’était bien organisé, faisant basculer l’opinion de son côté. Il a réussi à faire passer l’idée qu’une telle loi forcerait les entreprises à quitter le territoire. Notamment les entreprises étrangères qui n’auraient plus la possibilité de payer décemment leurs grands chercheurs et leurs « top managers ».

Par exemple, le directeur général de l’anglo-suisse Glencore, société de courtage, Ivan Glasenberg, a déclaré à la presse que l’adoption du texte contraindrait son groupe à quitter le pays. Il a lui-même touché un salaire équivalent à 130 millions d’euros en 2012. A priori, Ivan Glasenberg va finalement pouvoir rester en Suisse.

 

 

 

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24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 21:01

 

Souce : lemonde.fr

 

L’Égypte adopte une réforme controversée du droit de manifester

Le Monde.fr avec AFP | 24.11.2013 à 20h51 • Mis à jour le 24.11.2013 à 21h32

 
 

 

Un militaire devant l'université du Caire, le 24 novembre.

 

Le président égyptien par intérim a promulgué dimanche 24 novembre une loi très contestée, permettant aux autorités d'interdire des réunions ou des manifestations susceptibles de menacer la sécurité publique.

Le texte, qui provoque depuis des semaines l'ire des défenseurs des droits de l'homme, prévoit des peines d'un à cinq ans de prison ferme pour des délits allant du port de la cagoule à celui d'armes lors de défilés ou de rassemblements, a annoncé le porte-parole de la présidence. La loi oblige par ailleurs les organisateurs à informer les autorités de leur manifestation au moins trois jours avant sa tenue. Ces derniers doivent également fournir leurs coordonnées, le lieu et le trajet du cortège, leurs revendications et les slogans scandés. Si elle représente une "menace pour la sécurité", le ministre de l'intérieur peut décider d'interdire toute manifestation.

 

 UNE "APPROCHE OPPRESSIVE" DÉNONCÉE

Alors que le pays est en proie à des violences régulières depuis la destitution contestée par les islamistes du président Mohamed Morsi, le 3 juillet, la réforme prévoit, en cas de heurts, une "utilisation graduée de la force", allant d' "avertissements verbaux au tir de chevrotines, en passant par les matraques et les gaz lacrymogènes".

Lire aussi : Morsi va poursuivre en justice les "auteurs du coup d'Etat"

Une vingtaine d'organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé "l'approche oppressive" du gouvernement, ainsi qu'une réforme qui "criminalise les manifestations et les réunions publiques". Plusieurs ONG, de même que l'ONU, avaient également réclamé l'abandon du texte, accusant les autorités égyptiennes de vouloir revenir sur les acquis de la révolution populaire de 2011.

Cette réforme intervient alors que le nouveau pouvoir a lancé une vague de répression visant la confrérie des Frères musulmans. Plus d'un millier de manifestants pro-Morsi ont été tués depuis la mi-août, et plus de 2 000 Frères ont été arrêtés. Dimanche, les partisans de Mohamed Morsi ont pourtant défilé dans différentes villes du pays, appelant quasi-quotidiennement à la mobilisation.

 

Lire aussi notre analyse (édition abonnés) : L'Egypte dans l'engrenage de la répression et de la radicalisation

 

 

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 17:55

 

Source : emploi.blog.lemonde.fr

 

Le documentaire qui déplait à la direction de Pôle emploi

 

 

 

Capture d'écran du film de Nora Phillippe sur Pôle emploi

Capture d'écran du film de Nora Phillippe sur Pôle emploi

 

Le documentaire de Nora Philippe sur Pôle emploi, diffusé dimanche 24 novembre à 20h30 sur LCP, fait mal. Pendant dix-huit mois, la réalisatrice a observé, puis posé sa caméra dans l'agence d'une commune tranquille de Seine-Saint-Denis, Livry-Gargan. Après une telle plongée, on aurait pu s'attendre à ce que le film – intitulé "Pôle emploi, ne quittez pas" – renvoie une image moins mauvaise que d'habitude de l'institution, déjà largement critiquée. Mais les images ne sont pas tendres. Elles montrent l'incroyable violence dont fait preuve Pôle emploi envers ses conseillers.

Il fait tellement mal, que la direction de Pôle emploi a décidé d'empêcher la réalisatrice de le montrer aux conseillers de l'agence. Alors qu'on lui avait promis qu'une projection serait organisée en sa présence, Pôle emploi a décidé à la dernière minute de ne pas le faire. "Après le visionnage organisé fin octobre à la direction générale, on nous avait pourtant promis de faire une diffusion collective suivie d'un débat", assure Nora Philippe. Mais la réalisatrice a appris par les conseillers de l'agence, qu'une projection était organisée, sans elle, vendredi 22 novembre.

 

RATÉS DU SYSTÈME

"Nous avons dit avec ma production que c'était inacceptable, mais la direction régionale n'a rien voulu entendre. Nous avons refusé toute projection en notre absence", explique Mme Philippe, qui s'est tout de même rendue à l'agence vendredi. "Les portes étaient fermées et les équipes de direction ont refusé de nous ouvrir", assure-t-elle. Le film n'a finalement pas été diffusé, mais Mme Philippe se désole que la direction "refuse de voir la réalité", après avoir accepté que l'agence ouvre ses portes pendant plusieurs mois.

"Nous comprenons que Nora Philippe soit perturbée, mais la direction régionale et la directrice de l'agence se sont senties trahies par la réalisatrice après avoir vu son film", a expliqué au Monde une porte-parole de l'organisme. "Ils ont préféré dire aux agents de le. regarder dimanche soir, car ils ont craint la réaction qu'ils pouvaient avoir vis-à-vis de Mme Philippe si elle était présente. C'est très difficile pour les agents d'avoir le recul nécessaire et d'analyser ça comme un documentaire distancié alors que c'est leur quotidien."

Qu'est ce qui explique ce soudain retournement ? Le film n'est pas tendre, mais il est indubitablement très proche du quotidien des conseillers. Il montre les ratés du système Pôle emploi, incarnés par quelques séquences fortes. Tous les matins, une dizaine de demandeurs d'emploi s'engouffrent dans la salle d'accueil, à peine les portes ouvertes. Ils sont le symbole d'une masse qu'il faudra accueillir, conseiller et surveiller tant bien que mal.

Face à eux, quarante conseillers, qui collent des panneaux « En panne » sur toujours plus d'ordinateurs, rigolent - jaune - des acronymes absurdes de l'organisme, se résolvent à recevoir les chômeurs collectivement alors qu'ils s'étaient promis de s'en tenir à des entretiens individuels. « Soit on ne reçoit pas les demandeurs d'emploi, soit on les reçoit en groupe. C'est quoi la meilleure solution à votre avis ? », leur lâche la directrice d'agence, elle-même noyée sous les consignes incompréhensibles de sa propre hiérarchie. Jusque tard le soir, elle s'arrache les cheveux pour les appliquer correctement.

 

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Jusque tard le soir, la directrice de l'agence s'arrache les cheveux pour appliquer les consignes correctement

 

VOCATION SOCIALE

« Les tâches bureaucratiques à Pôle emploi sont considérables, elles bouffent les agents », raconte la réalisatrice Nora Philippe, qui tient à souligner l'universalité de son documentaire. « J'ai filmé une agence, mais Pôle emploi est extrêmement hiérarchisé, ce qui se passe au niveau micro reflète complètement le système. » A cause de cette bureaucratie et de l'explosion du nombre de chômeurs, « les agents sont en craquage, ils en perdent leur humanité, comme pourraient le faire des infirmiers dans un centre de soins palliatifs », explique la réalisatrice. Au téléphone, une chômeuse, qui veut simplement savoir quand et combien elle sera indemnisée, se fait éconduire violemment. Les conseillers semblent pourtant tous avoir voulu au départ faire ce métier par vocation sociale, telle cette agente d'accueil de banque, filmée lors d'un émouvant entretien d'embauche.

Mais à l'arrivée, ils passent de fait très peu de temps à véritablement conseiller les chômeurs, une mission pourtant censée être au coeur de leur activité. « On leur demande de la performance, de produire des chiffres et d'appliquer des consignes contradictoires », dénonce la réalisatrice. Il faut du courage aux conseillers de Livry-Gargan, dépourvus de toute autonomie, pour garder la foi. Peu de chômeurs apparaissent toutefois à l'écran, ils auraient pourtant largement de quoi se révolter. Et les soudaines réserves de la direction de Pôle emploi ne font que le confirmer.

 

>> Lire aussi : "Dans la galère quotidienne d'un agent Pôle emploi"

 

 


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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 17:46

 

 

Conseil d'administration d'Attac

 

Avec les Fralib, s'engager pour libérer l'Eléphant !
Des représentant-e-s du mouvement social, politique et intellectuel ont décidé, en accord avec les salariés de Fralib, de lancer un appel à la mobilisation citoyenne le 7 décembre prochain dans les supermarchés de France pour populariser l'appel au boycott de Fralib.

Il s'agit de contraindre par la pression citoyenne cette multinationale à rendre possible le lancement du projet de SCOP (coopérative de production) élaboré par les salariés de Fralib. Concrètement, les Fralib demandent de pouvoir récupérer la marque Eléphant (abandonnée par Unilever). 
Attac est l'un des moteurs de cette initiative. Nous appelons tous les comités locaux d'Attac à contribuer à l'organisation de ces actions locales le 7 décembre. Une page Facebook https://www.facebook.com/liberezelephant  est mise en place pour faciliter la coordination des actions au plan local. Merci à toutes et tous, et que vive l'Eléphant !

le Conseil d'administration d'Attac
L' appel "pour que vive Fralib, boycott d'Unilever !" : 


blogs.mediapart.fr/blog/attac-france/081113/pour-que-vive-fralib-boycott-dunilever


L'appel 
Pour que vive Fralib: boycott d'Unilever !
Une entreprise industrielle ancrée dans son territoire, la Provence. Relançant par ses commandes une production locale et écologique de plantes– tilleul, verveine, menthe...- jusqu'alors en déshérence. Liée à ses fournisseurs et à ses clients par des relations commerciales équitables et durables, avec des prix justes. Fondée sur la démocratie interne et la participation de toutes et tous aux décisions.
Tel est le projet des travailleurs de Fralib à Géménos, près de Marseille, qui veulent relancer leur entreprise sous forme de coopérative. Depuis trois ans, elles et ils luttent pour obtenir de leur ancien employeur, la multinationale Unilever, le soutien minimum dont ils ont besoin pour se lancer : la cession du nom de marque « Éléphant », qu'Unilever a décidé de faire disparaitre au profit de LIPTON marque milliardaire du Groupe, et un certain volume de commandes pendant la période de démarrage.
Mais Unilever ne veut rien savoir. Bien que la justice ait refusé à trois reprises un plan social injustifiable et annulé tous les licenciements, Unilever a cessé de payer les salaires depuis le 1er avril 2013 et refuse d'accorder une aide au démarrage de leur projet. Unilever (chiffre d'affaires 2012: 51 milliards d'euros ; profits nets : 5 milliards) veut détruire leur savoir-faire et leur collectif. Devant cette intransigeance, les Fralib avec leurs syndicats CGT et CFE-CGC ont appelé les consommateurs à boycotter toutes les marques du groupe Unilever, à commencer par LIPTON.
Alors que le chômage, la précarité et les dégâts écologiques ne font qu'empirer, le succès du projet des Fralib serait un signal d'espoir et ouvrirait la voie à d'autres possibles. Les Fralib appellent à une première journée d'action pour le boycott massif des produits Unilever le samedi 7 décembre. Répondant à leur appel, nous nous associons à cette action pour inciter Unilever à accéder aux demandes des Fralib. Leur lutte est la nôtre, celle de toutes celles et ceux qui cherchent à engager dès aujourd'hui la transition vers un autre monde, vivable.
 
Paul Ariès (politologue, mensuel "Les Zindignés"), Clémentine Autain (Fase-FdG), Geneviève Azam (Attac), Olivier Besancenot (NPA), Martine Billard (PG- FdG), Jean-Marc de Boni (La Nef), Benoît Borrits (Association Autogestion), Fabienne Brugel (Compagnie NAJE), Alain Caillé (sociologue), André Chassaigne (PCF-FdG), Sergio Coronado (EELV), Léo Coutelec (Miramap), Thomas Coutrot (économiste), Txetx Etcheverry (Bizi !), François Longérinas (journaliste), Dominique Méda (sociologue), Laurent Pinatel (Confédération paysanne), Xavier Renou (Les Désobéissants), Patrick Viveret (philosophe) et les salariés de FRALIB en lutte depuis plus de 3 ans.

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 17:35

 

 

Source : reporterre.net

 

LES BRÈVES - Un aéroport construit devant le siège de la société Vinci, à Rueil-Malmaison - enfin, un aéroport…

vendredi 22 novembre 2013


 

- Un aéroport construit devant le siège de la société Vinci, à Rueil-Malmaison - enfin, un aéroport…


- Photos : Twitter, @romaintoublant)
. Dans le cadre de la manifestation-happening organisée par le Collectif IDF-Notre Dame des Landes.

 

 

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 17:30

 

Source : reporterre.net

 

La fin pitoyable d’une conférence sur le climat vampirisée par les multinationales

Hervé Kempf (Reporterre)

vendredi 22 novembre 2013

 

 

 

Les ONG écologistes ont décidé de quitter la conférence des Nations unies sur le climat qui s’achève aujourd’hui à Varsovie. Elles n’ont plus rien à faire dans une enceinte envahie par les multinationales et où les pays les plus responsables du changement climatique refusent d’avancer d’un pouce.


Une BMW surpuissante est-elle le meilleur moyen de lutter contre le changement climatique ? C’est ce que laisse croire la firme - et l’ONU qui a accepté cette provocante turlupinade - en exhibant un de ses derniers modèles à l’entrée du lieu de la conférence sur le climat à Varsovie. Elle n’était d’ailleurs pas seule, puisque les firmes multinationales ont lourdement marqué leur présence durant la conférence : « Dès l’entrée, les logos sont partout : les distributeurs d’eau sont siglés Alstom, les fauteuils Emirates, le mobilier Ikea…Ce fut un vrai choc à notre arrivée ! », décrit sur Novethic Célia Gautier, du Réseau Action Climat. Et derrière l’affichage, les lobbies industriels, recensés par Corporate Europe Observatory, occupaient couloirs et sièges d’observateurs.

Le pays hôte, la Pologne, en a rajouté dans la provocation, accordant le statut de partenaire à douze entreprises, relève Basta !, tout en organisant un sommet sur le charbon au moment même de la conférence sur le climat et à cinq cent mètres de celle-ci.

Excédées et désolées, les ONG environnementales présentes ont décidé de ne plus participer à cette mascarade, quittant en masse la conférence jeudi 21 novembre.

Car, pendant que les multinationales paradaient, les gouvernements avaient multiplié les signes d’abandon : le Canada, qui avait quitté le protocole de Kyoto fin 2012, a salué la décision de l’Australie de n’envoyer qu’un fonctionnaire et non son ministre de l’Environnement à la conférence de Varsovie, tandis que le Japon annonçait qu’il augmenterait ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 !

Quant aux discussions elles-mêmes, elles n’ont pas avancé d’un pouce, notamment sur le volet financier : comme l’explique Oxfam France, "la réunion des ministres des Finances n’a amené quasiment rien de concret sur la question des financements et les négociations sur un mécanisme international de réparation des ’pertes et dommages’ sont restées au point mort". En fait, les pays riches refusent de tenir leurs engagements financiers envers les pays pauvres de les aider à s’adapter à un changement climatique dont ils sont les premières victimes.

Ils renâclent aussi à s’engager dans un accord contraignant de réduction des émissions : comme le rapporte l’AFP, les grands pays émergents veulent que les pays industrialisés, responsables historiquement du réchauffement, fassent beaucoup plus d’efforts qu’eux. Une position rejetée par les États-Unis, qui refusent que la Chine bénéficie d’un traitement de faveur. "Un accord basé sur cette ligne de partage entre pays développés et en développement ne fonctionnera pas", a déclaré le négociateur en chef des Etats-Unis, Todd Stern. A quoi le Chinois Zhenhua Xie répondait qu’il y a d’un côté des pays en cours "d’industrialisation" et d’autres "qui sont post-industriels", et que "cette division subsistera après 2020". Zhenhua Xie souhaite que l’accord de 2015 comprenne des "objectifs de réduction drastique d’émissions de gaz à effet de serre" pour les pays riches, et que les pays du Sud ne s’engagent qu’à "renforcer leurs efforts" en ce sens.

Face à cette divergence radicale de points de vue, on voit se dessiner une logique qui ferait d’un traité en 2015 une coquille vide, laissant à chaque pays le soin de prendre des initiatives en propre.

La France, qui accueillera au Bourget, près de Paris la conférence de 2015, pourra-t-elle peser pour que le rendez-vous débouche sur un traité réellement contraignant ? Il faudra déjà, pour cela, qu’elle ait elle-même une vraie légitimité environnementale, aujourd’hui défaillante si l’on considère son triste bilan en la matière. Un élément pourrait faire pencher la balance du bon côté : une mobilisation citoyenne internationale, comme l’écrit Maxime Combes, d’Attac. Les jeunes qui ont joyeusement rempli le train climatique de Bruxelles à Varsovie ont montré que ce n’était pas là des vains mots. Mais cela suppose une stratégie internationale des écologistes qui n’a pas encore émergé.


Source : Hervé Kempf pour Reporterre.

Photos :
. BMW : Réseau Action Climat.
. ONG quittent conférence : Friends of the earth.

Lire aussi : Marché ou lutte contre la finance : l’enjeu caché de la Conférence Climat à Varsovie.


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 17:17

 

Source : rue89.com

 

 

Futur sans oubli 21/11/2013 à 16h39
« La vie privée, une anomalie » : Google de plus en plus flippant
Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

« Le vie privée pourrait en réalité être une anomalie. »

Non, cette phrase n’a pas été lâchée par James Clapper ni un autre responsable de la NSA. On la doit à Vint Cerf qui n’est autre que le « chef évangéliste de l’Internet » de Google.

Cet homme, considéré comme l’un des pères fondateurs d’Internet, avance que vivre sans aucune intimité n’a non seulement rien de neuf, mais rien de bien inquiétant.

Il explique ainsi qu’il a lui-même grandi dans une petite ville de 3 000 habitants, sans ligne téléphonique, où le postier savait de qui venait toutes les correspondances. L’idée d’anonymat serait selon lui apparue avec l’urbanisation et la révolution industrielle et n’est plus nécessairement compatible avec notre société contemporaine.

« Il sera de plus en plus difficile pour nous de garantir la vie privée. »

Cette déclaration peut nous choquer, nous faire peur. Elle est cohérente avec le discours du patron de Google, Eric Schmidt, président du conseil d’administration et ancien PDG de la firme au célèbre slogan « Don’t be evil » (ne soit pas maléfique).

 


Eric Schmidt à Hong Kong, le 4 novembre 2013 (Vincent Yu/AP/SIPA)

                                                                                                                                                                                      1 Google, le gentil monstre

« Implanter des choses dans votre esprit franchit la ligne rouge. Du moins, pour l’instant. »

 

Pour poser le décor, revenons sur une déclaration d’Eric Schmidt au Washington Ideas Forum en 2010 :

« Google a pour règle d’aller jusqu’au bord de ce qui pourrait vous donner la chair de poule et de ne pas aller plus loin. Je dirais qu’implanter des choses dans votre cerveau franchit cette ligne rouge. Du moins pour l’instant, jusqu’à ce que la technologie s’améliore. »

Qu’on se rassure donc, il faudra attendre que les implants ne soient pas rejetés par le corps ou ne nous détruisent pas les synapses pour se les implanter. Pas question d’éthique ici, juste de fiabilité technique...

Ne voyez pas le mal partout, les gens de Google ont une idée très précise du bon et du mauvais, ils savent ce qu’ils font (Abu Dhabi, mars 2010) :

« Il y a beaucoup, beaucoup de choses que Google pourrait faire, mais choisit de ne pas faire... Un jour nous avions cette conversation où nous débattions si oui ou non nous pourrions tout simplement prédire [les fluctuations de] la Bourse. Et puis nous avons conclu que c’était illégal. Alors on a arrêté de le faire. »

                                                                                                                                                                                      2 Google, un ami qui vous veut du bien

« Les gens veulent que Google leur dise quelle est la prochaine action qu’ils devraient faire. »

 

Si vous avez raté un épisode, le grand projet de Google tient en un mot : « Personnalisation ». Le but ultime de la firme est de créer pour chaque individu un Internet à sa taille, conçu pour lui et par lui (à son insu), afin que finalement, Google lui soit totalement indispensable.

Eric Schmidt a tout avoué au Financial Times en mai 2007 :

« Nous allons devenir de plus en plus forts au niveau de la personnalisation. L’objectif, c’est que les utilisateurs de Google puissent en venir à poser une question comme “ que dois-je faire à présent ?” ou encore “ quel job devrais-je prendre ?” ».

Il récidive en 2010 avec le Wall Street Journal :

« Une idée serait que de plus en plus de recherches soient effectuées en votre nom, sans que vous ayez à les taper. Je pense véritablement que la plupart des gens ne souhaitent pas que Google réponde à leurs questions. Ils veulent que Google leur dise quelle est la prochaine action qu’ils devraient faire. »

« La technologie du ciblage individuel sera si performante qu’il sera vraiment dur pour les gens de regarder ou consommer quelque chose qui n’a pas été d’une manière ou d’une autre taillé pour eux. »

En bref, si j’ai regardé trop de nanars dans ma jeunesse,difficile voire impossible pour moi de tomber un jour sur un Wong Kar Waï ou un Rohmer : c’est la fameuse bulle de verre théorisée par Eli Pariser dans son ouvrage « The Filter Bubble » (Ed. Penguin Press, 2011).

                                                                                                                                                                                       3 Google est moral

« Si vous faites quelque chose que vous souhaitez que personne ne sache, peut-être devriez vous commencer par ne pas le faire. »

 

Mais revenons un instant au concept googlien de la vie privée et des conséquences que peuvent entraîner sa violation ou son exposition sur la Toile. La philosophie Google est assez simple : au même titre que nous nous baladons dans le monde réel munis de papiers d’identité, notre vie numérique doit porter une empreinte qui permette de nous identifier.

La justification ? La voici :

« Pas d’anonymat. Et la raison est que dans un monde de menaces asymétriques, le vrai anonymat est trop dangereux. […] Ce n’est pas possible d’avoir tel ou tel terroriste faire telles ou telles terribles choses sous le couvert d’un anonymat absolu. »

Et pour les non-terroristes, Eric Schmidt dit :

« Si vous faites quelque chose que vous souhaitez que personne ne sache, peut-être devriez vous commencer par ne pas le faire. »

A noter que le PDG de Google n’a pas toujours eu pour habitude d’appliquer à lui-même cette logique implacable. Les journalistes du site américain CNET par exemple ont été blacklistés pendant plus d’un an par Google pour avoir publié des infos sur Eric Schmidt (salaire, adresse, hobbies et certaines donations politiques) toutes obtenues grâce au moteur de recherche de la firme.

                                                                                                                                                                                      4 Google, lui, ne vous abandonnera jamais

« Nous connaîtrons votre position au mètre près. »

 

Allez, une dernière citation pour vous empêcher de dormir. Eric Schmidt lors de la conférence TechCrunch Disrupt en 2010 :

« C’est un futur où vous n’oubliez rien. Dans ce futur nouveau, vous n’êtes jamais perdu. Nous connaîtrons votre position au mètre près et bientôt au centimètre près. Vous n’êtes jamais seul, vous ne vous ennuyez jamais, les idées ne viennent jamais à vous manquer. »

 

 

 

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 17:04

 

Source : mediapart.fr

Allemagne: un salaire minimum pour en finir avec l'ère Schröder

|  Par Thomas Schnee

 


Angela Merkel accepte la création d'un salaire minimum légal, revendication centrale des sociaux-démocrates. C'est un tournant historique dans la lutte qui oppose depuis dix ans les partisans de la dérégulation libérale à la « mode Schröder », à ceux qui estiment que les déséquilibres sociaux deviennent intenables. Un Allemand sur six vit sous le seuil de pauvreté.

Berlin, correspondance

La chancelière allemande a confirmé, jeudi 21 novembre, que l’Allemagne allait se doter d’un salaire minimum légal. « Une analyse réaliste de la situation montre vite que les sociaux-démocrates ne pourront pas sortir de ces négociations sans avoir obtenu un salaire minimum légal universel », a-t-elle expliqué à un parterre de patrons comme consternés. Cette concession est la seule option envisagée par Angela Merkel pour s'assurer de la formation d’un gouvernement de grande coalition (conservateurs/sociaux-démocrates) et éviter la tenue de nouvelles élections à quelques mois du scrutin européen.

 

Angela Merkel. 
Angela Merkel. © Reuters

Mise sous pression par une base militante qui répugne très fortement à voir son parti « perdre son âme » une nouvelle fois en s’alliant aux conservateurs, la direction du SPD a en effet décidé que ses 473 000 adhérents se prononceront par référendum du 6 au 12 décembre sur le programme de gouvernement en cours de négociation. Or si ce programme ne comprend pas le salaire minimum, il ne fait aucun doute que les militants le rejetteront, ouvrant la voie à de nouvelles élections.

Le geste de Mme Merkel n’est bien sûr pas gratuit. En échange, celle-ci entend encore obtenir des assurances de la part du SPD. Par exemple celle du maintien ferme et définitif de la retraite à 67 ans. Les négociations entre les conservateurs et le SPD sur le salaire minimum s’achevant mardi prochain, Angela Merkel a précisé que son parti ferait tout pour limiter les effets négatifs sur l’emploi que l’introduction d’un tel salaire pourrait induire. Pour l’instant, la commission de négociation, qui réunit les chefs de parti, n’a pas décidé si le futur « Smic allemand » serait identique pour tous les secteurs d’activité, sur tout le territoire et d’un montant minimum de 8,50 euros de l’heure, comme le veulent les sociaux-démocrates.

L’annonce de la chancelière est un tournant important dans le long combat sur les salaires qui a démarré en 1995, après la dernière grande grève de l’IG Metall. À l’époque, l’Allemagne est considérée comme le « malade de l’Europe » et connaît déjà un chômage de masse. La grève déclenchée cette année-là par les métallos, pour obtenir une augmentation salariale de 6 %, part de la Bavière et s’étend vite à toute l’Allemagne. Pourtant, dans les nouveaux Länder, les troupes traînent des pieds. Une partie importante des ouvriers de la métallurgie comprend mal que leur syndicat revendique une telle augmentation en pleine crise. À tel point que le syndicat est obligé d’affréter des bus qui emmènent des métallos de l’Ouest pour assurer les piquets de grève dans les usines de l’Est.

Pendant ce temps, chez Volkswagen, où 20 000 emplois ont été maintenus grâce à l’introduction en 1993 de la fameuse « semaine de quatre jours », les syndicalistes admettent à mi-mots que l’entreprise ne pourra pas longtemps maintenir cette situation de sureffectifs qui pèse sur sa compétitivité. Cette grève, qui s’achève par une augmentation modeste, marque le début d’une longue période de modération salariale, d’abord forcée, puis acceptée par des syndicats affaiblis et dont les effectifs fondent comme neige au soleil. De 1991 à 2004, le nombre des adhérents des syndicats allemands passe ainsi de 12 à 6,5 millions

Au début des années 2000, rien n’y fait. La modération salariale et les réformes lancées par Gerhard Schröder pour faciliter l’adaptation des entreprises allemandes à la mondialisation n’empêchent pas la croissance du chômage : il culmine, en 2005, à 5 millions de chômeurs. En 2003, Schröder décide de lancer une réforme radicale du marché de l’emploi qui doit rendre le « travail plus intéressant que le chômage ». Il annonce alors le fameux Agenda 2010 qui, schématiquement, généralise le recours à l’intérim, crée les mini-jobs (jusqu’à 60 heures par mois pour un salaire de 400 euros par mois avec des cotisations sociales réduites). Il fusionne l’allocation chômage longue durée et l’aide sociale. La nouvelle et désormais célèbre allocation « Hartz IV » place alors les chômeurs sous une pression parfois insoutenable qui doit les motiver à rechercher un travail, quel qu’il soit.

« À l’époque, nous avions déjà proposé la création d’un salaire minimum universel. Mais il a été refusé par les conservateurs », se rappelle aujourd’hui Thomas Oppermann, secrétaire général du groupe parlementaire du SPD. En réalité, les syndicats sont également opposés à la création d’un Smic par la loi. À l’époque, ils y voient surtout une grave atteinte à leur monopole de négociation. Ils n’ont pas prévu que les réformes de l’Agenda 2010 vont être massivement utilisées par les patrons pour faire pression sur les salaires, flexibiliser l’emploi à l’extrême et faire reculer la négociation collective sectorielle au profit des accords d’entreprise.

Aujourd’hui, le résultat est là. L’Allemagne affiche des records à l’exportation et un taux de chômage spectaculairement bas (6,9 % en octobre 2010). Mais selon l’Institut sur le travail et la qualification, de l’université de Duisbourg-Essen, 6,8 millions d’Allemands travaillent pour un taux horaire brut de moins de 8,50 euros en 2012 ; 2,5 millions d’entre eux sont même rémunérés à moins de 6,50 euros de l’heure. Par ailleurs, près de 1,31 million de salariés plein temps sont obligés de quémander un « complément de revenu» auprès de l’Agence fédérale pour l’emploi afin de pouvoir assurer le minimum vital à leur famille. Enfin, la pauvreté progresse nettement.

Améliorer l'image de l'Allemagne en Europe

Les chiffres livrés en octobre dernier par l’Agence fédérale des statistiques montrent qu’en 2011, 1 Allemand sur 6, soit 13 millions de personnes ou 16,1 % de la population, vit sous le seuil de pauvreté (environ 980 euros brut par mois pour un célibataire). De son côté, le principal groupe de sociétés de recouvrement de créances, Creditreform, qui publie régulièrement des statistiques sur l’endettement des Allemands, précise que près de 10 % des Allemands adultes sont surendettés (6,59 millions de personnes en 2012). Pendant que les exportations bondissent de record en record au point que même Washington s’en inquiète et que Bruxelles décide de lancer une enquête, la consommation des ménages allemands reste atone. En 2009, les dépenses des Allemands avaient augmenté de 13 % par rapport à 1995, contre 37 % pour les Français, 45 % pour les Britanniques et 47 % pour les Espagnols.

Dans l’Allemagne d’aujourd’hui, personne n’est dupe. L’économie allemande est gagnante à cause de son excellence technologique, d’un remarquable dispositif de cogestion du monde du travail ou encore d’un système d’apprentissage qui assure la formation d’un personnel hautement qualifié. Mais elle est aussi gagnante à cause de la dualité de son marché du travail. Pendant qu'une élite salariée réalise les tâches « nobles », un nouveau prolétariat assure à moindre coût les services plus vils. Angela Merkel et l’aile « sociale » du parti conservateur savent qu’à terme, les déséquilibres ainsi créés sont dangereux.

Chaîne de montage chez Audi. Le salaire minimum est déjà supérieur à 8,50 euros de l'heure. 
Chaîne de montage chez Audi. Le salaire minimum est déjà supérieur à 8,50 euros de l'heure. © Reuters

Sous ces deux premiers mandats, Mme Merkel se résout à accepter des solutions sectorielles là où les partenaires sociaux sont suffisamment implantés. De 2005 à 2013, 14 secteurs tels l’intérim, les services postaux, le gardiennage, la coiffure ou le nettoyage industriel, se dotent ainsi d’un salaire minimum sectoriel, la plupart du temps égal ou supérieur à 8,50 euros /heure. En revanche, et jusqu’à aujourd’hui, la Chancelière a toujours refusé toute solution générale comme un Smic à la française. La droite libérale a toujours refusé de parler de « salaire minimum », lui préférant le terme de « minima salariaux ».

Le rapport de force politique issu des élections la conduit aujourd’hui à accepter cette solution qu’elle qualifie de « mauvaise ». Les adversaires du Smic, qui se sont livrés ces dernières semaines à un matraquage médiatique exceptionnel, espèrent encore que les derniers arbitrages permettront d’éviter un vrai salaire minimum identique pour tous et dans toute l’Allemagne. Le week-end dernier, les quatre grands patrons de l’automobile, Dieter Zetsche (Daimler), Martin Winterkorn (Groupe Volkswagen), Norbert Reithofer (BMW) et Karl-Thomas Neumann (Opel), ont même menacé de délocaliser une partie de leur production si ce salaire arrivait.

En réalité, personne ne sait vraiment quels seront les effets d’une telle mesure sur l’économie allemande. Certains spécialistes du ministère des finances évoquent la destruction possible de 1,8 million d’emplois. D’autres, plus impartiaux, comme Viktor Steiner de l’université libre de Berlin et Kai-Uwe Müller de l’institut DIW, estiment à 500 000 le nombre d’emplois menacés. Selon eux, l’instauration de cette revendication sociale-démocrate risque surtout d’avoir un effet réduit sur le salaire net des personnes concernées : après la hausse des cotisations sociales, de l’impôt sur le revenu et surtout la diminution des prestations sociales consécutives à leur basculement dans une autre catégorie, il resterait en moyenne une augmentation nette des revenus de 900 euros par an, expliquent-ils.

Sur le terrain, les craintes des entreprises semblent moins consistantes. Et ce, même dans les services, secteur le plus concerné par les bas salaires. Le hard-discounter Lidl a ainsi fait savoir qu’il pourrait très bien vivre avec 8,50 euros/ heure puisque, via un accord-maison, il offre déjà un salaire minimum de 10 euros de l’heure ! Quant à Amazon Deutschland, actuellement menacé par la grève à cause de son refus de signer une convention collective, l’entreprise paye un minimum de 9 à 10 euros de l’heure. Dans l’industrie, le patron du comité d’entreprise de Volkswagen, Bernd Osterloh, a de son côté expliqué que 8,50 euros, c’était « très insuffisant ». Il faut savoir que si le « cœur exportateur » de l’industrie allemande (métallurgie, automobile, machine-outil) utilise de plus en plus d’intérimaires ou de travailleurs sous contrat de prestation (en tout 1 million sur 3,6 millions de salariés !), les employeurs de ces secteurs payent bien au-delà de 8,50 euros.

La crainte de nombreux employeurs et économistes est plutôt liée aux effets que pourrait induire l’introduction d’un salaire minimum légal, par exemple une pression généralisée à la hausse sur les salaires, qu’au salaire minimum lui-même. Reste que des secteurs « sauvages » comme l’hôtellerie, la restauration, les petits enseignes du commerce ou encore la tristement célèbre filière « viande » et ses abattoirs à bon marché, vont probablement subir un choc.

Il n’est en tout cas pas certain qu’Angela Merkel soit entièrement désolée par cette évolution. D’une part, parce que personne ne conteste le problème posé à long terme par la fracture sociale. Et d’autre part, parce que les effets du Smic sur la consommation intérieure allemande pourraient jouer positivement au niveau européen. Une telle évolution, saluée hier par le ministre français de l’économie Pierre Moscovici, serait aussi une réponse positive aux critiques des partenaires de l’Allemagne. À terme, cela pourrait nettement améliorer l’image et la marge de manœuvre politique de Berlin au sein de l’Union européenne.  

 

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 16:49

 

Source : mediapart.fr

La réforme fiscale, une nouvelle austérité?

|  Par Mathieu Magnaudeix

 

 

 

En même temps que l'annonce d'une grande réforme fiscale, Jean-Marc Ayrault a confirmé une réduction des dépenses publiques de 15 milliards d'euros par an dans les années à venir. Certains élus PS s'inquiètent déjà, alors que la TVA va également augmenter au 1er janvier.

Ils sont soulagés, les députés socialistes. L'annonce, lundi, par Jean-Marc Ayrault dans Les Échos, d'une « remise à plat » de la fiscalité les sort de la profonde déprime dans laquelle ils étaient plongés depuis des mois. Déprime que la fronde fiscale tous azimuts des dernières semaines n'a fait qu'aggraver. Du coup, ils ne mégotent pas sur les superlatifs pour saluer l'initiative. « C'est un très beau rebond politique », salue Thierry Mandon, porte-parole des députés PS. « C'était absolument indispensable », salue François Marc, rapporteur du budget au Sénat. « Finement joué », se félicite Christian Eckert, son homologue de l'assemblée nationale.

Une fois les partenaires sociaux consultés (lundi et mardi prochains), un groupe de travail associant des piliers de la majorité (spécialistes du budget, membres des différentes commissions) va prochainement être créé au parlement pour réfléchir à l'architecture de la grande réforme fiscale, un immense chantier qui « prendra le temps du quinquennat », comme l'a expliqué mercredi François Hollande.

« Jean-Marc Ayrault a repris la main et il a l'ensemble des députés socialistes derrière lui », affirme la députée Karine Berger, secrétaire nationale du PS à l'économie. Son rapport sur la réforme fiscale, prêt en septembre, avait été prestement enterré par l'exécutif, alors opposé à tout big bang fiscal.

« C'est une contre-attaque politique bienvenue : Ayrault a recrédité son compte, se félicite Thomas Thévenoud, un proche d'Arnaud Montebourg. Mais nous sommes encore en état de grande convalescence. » De fait, le pouvoir va devoir, en parallèle des grands travaux fiscaux, gérer la hausse de la TVA au 1er janvier, destinée à financer le crédit impôt compétitivité emploi (CICE) voté l'an dernier.

Et cela préoccupe déjà certains parlementaires. « Il y a tout de même un bémol sérieux aux annonces du premier ministre : la réforme fiscale n'apparaîtra pas aux Français tant qu'ils n'en verront pas les effets. Elle va mettre du temps à se mettre en place. Pendant ce temps, le 1er janvier, la TVA va augmenter, accréditant l'idée d'une hausse des impôts. D'ici quelques jours, le débat va peut-être ressortir », explique Laurent Baumel, l'un des membres de la Gauche populaire qui réclame bruyamment depuis des semaines des mesures en faveur du pouvoir d'achat.

« Le pays est au bord de la crise de nerfs : s'il y a un mouvement social sur la TVA autour du 1er janvier, l'affaire pourrait se compliquer », ajoute-t-il. « La TVA va augmenter au 1er janvier, nous l'avons votée. Mais c'est un impôt bien injuste pour les Français les plus modestes », concède François Marc, qui demande des « arbitrages » dans les mois à venir, « pour équilibrer les différents impôts, trancher notamment la question de la répartition entre impôts progressifs et impôts proportionnels comme la TVA. » Le Front de gauche appelle le 1er décembre à une manifestation contre les hausses de TVA (lire notre entretien avec Jean-Luc Mélenchon).

« Il ne faut pas que l'on casse la croissance »

D'autres s'inquiètent déjà de l'autre annonce contenue dans l'entretien de Jean-Marc Ayrault aux Échos, et passée inaperçue : la confirmation d'une réduction, à train très soutenu, des dépenses publiques au cours des prochaines années. « Nous allons réaliser 15 milliards d’euros d’économies en 2014, mais il faudra continuer au moins au même rythme en 2015, en 2016, en 2017 », a ainsi annoncé le premier ministre. La France s'est en effet engagée auprès de la Commission européenne à ramener son déficit public sous la barre des 3 % du produit intérieur brut (PIB) fin 2015.

L'ampleur de ces coupes n'est pas tout à fait une surprise. Début novembre, alors que le gouvernement excluait obstinément toute réforme fiscale d'ampleur, le ministre délégué au budget, Bernard Cazeneuve, avait même laissé entendre dans Les Échos que le niveau des économies pourrait être encore plus élevé.

« Il n'y a rien de nouveau sous le soleil, argumente Karine Berger. On l'a toujours dit ! Dans son programme, François Hollande parlait de 50 milliards d'économie sur cinq ans. On fait juste un peu plus à cause du crédit impôt compétitivité emploi. » Pour cette économiste, « il ne s'agit en rien d'austérité, mais d'un fort ralentissement de la progression des dépenses publiques ». De fait, les dépenses publiques augmentent mécaniquement d'environ 35 milliards par an. Les économies annoncées sont donc en réalité une réduction de la hausse tendancielle, ce que critique d'ailleurs régulièrement l'opposition, qui réclame des coupes bien plus claires dans les dépenses publiques. « C'est beaucoup, mais on y est arrivé cette année. Et c'est nécessaire, car on ne peut plus augmenter les impôts », explique Christian Eckert.

La rigueur qui s'annonce inquiète pourtant franchement ce député influent au sein du groupe PS, qui s'exprime sous couvert de l'anonymat : « 60 milliards d'économie en quatre ans, c'est inouï. Sarkozy, que nous vilipendions alors, avait fait 10 milliards d'euros sur trois ans ! » D'autant que l'essentiel de ces économies « porteront sur la dépense », comme cette année, rappelle le sénateur François Marc. Autrement dit sur les dépenses de fonctionnement, les opérateurs de l'État, les collectivités locales, les dépenses sociales et l'assurance-maladie (médicaments, hôpitaux, etc.) Pour plusieurs élus, la question se pose avec d'autant plus d'acuité que la réforme fiscale nécessite des moyens financiers, aujourd'hui non chiffrés. « Ça nécessite des marges de manœuvre que nous n'avons pas forcément », s'inquiète déjà un interlocuteur de confiance de François Hollande.

« 15 milliards par an, ça me paraît beaucoup. Il faut faire les choses de façon raisonnable », soutient le député Pierre-Alain Muet, ancien conseiller économique de Lionel Jospin à Matignon, un proche de Martine Aubry. Lui plaide plutôt pour un effort plus réduit, « autour de 10 milliards d'euros, le bon rythme pour ne pas endommager la croissance ».

« Ces annonces ne sont pas forcément rassurantes, s'alarme Laurent Baumel. Les 15 milliards prévus dans la loi de finances pour 2014, ça commence déjà à faire mal. Il ne faut pas que l'on casse la croissance (la commission européenne prévoit une faible croissance pour 2014, de l'ordre de 0,9 %  ndlr). Je souscris à l'idée de réduction des déficits, mais pas à marche forcée. » Baumel veut croire que les chiffres annoncés, fixés au doigt mouillé, sont en réalité destinés « davantage aux institutions européennes ou aux marchés qu'à l'opinion ».

Pour le député d'Indre-et-Loire, ils rouvrent surtout le débat européen. « Alors que même la commission européenne s'interroge sur les dégâts de l'austérité, il faut d'urgence reprendre la discussion avec l'Allemagne », dit-il. Dans un livre qui vient de paraître (L'urgence européenne, téléchargeable ici), le président de l'assemblée nationale, Claude Bartolone, partisan de longue date d'une « confrontation » avec l'Allemagne, invite lui aussi la gauche européenne à  rompre « le dogme néolibéral » et l'« Europe disciplinaire », si elle veut éviter une déroute aux européennes des 22-25 mai 2014.

 

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