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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 18:46

 

Source : reporterre.net

 

Alternatives

L’hôpital du Mans crée un restaurant solidaire et réduit le gaspillage

Tandem Conseil

vendredi 29 novembre 2013

 

 

 

Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, le Centre hospitalier du Mans a ouvert un restaurant qui sert à des gens dans le besoin le surplus de nourriture consommable et habituellement destiné à la benne.

 


 

Il en aura fallu de la ténacité à Didier Girard pour mener à bien son projet ! Pendant des années, le responsable du service restauration du centre hospitalier du Mans s’est battu pour rendre possible sa belle idée de restaurant social.

 

 

Tout part d’un constat dans cet hôpital qui sert plus de 1,3 millions de repas par an : le gaspillage. Insupportable de voir toute cette nourriture, tous ces plats, ces fruits, ces laitages non entamés et en parfait état de consommation, partir à la benne, dans une ville où 18% de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté.

Jeter toute cette nourriture avait aussi bien évidemment un coût : 4 200 Kg de déchets par an, qui depuis janvier 2013 sont considérés comme des bio-déchets et ne peuvent plus être incinérés, mais soit compostés, soit dirigés vers une usine de méthanisation. Donc l’idée, simple a priori mais complexe à mettre en œuvre, est de donner ces surplus à ceux qui en ont besoin et de nourrir des personnes en situation de précarité.

Après moult réunions, une organisation est trouvée : l’hôpital met ses surplus alimentaires à disposition tous les jours, l’Ordre de Malte assure la logistique, et une association ouvre le restaurant social. La formule a été testée pendant plusieurs mois dans un premier restaurant, puis est passée à une vitesse supérieure en s’installant à proximité immédiate d’un foyer d’hébergement.

Résultat : ces surplus permettent à vingt-cinq personnes de faire un bon repas, gratuitement, cinq soirs par semaine. Au bout d’un an, 7 000 repas seront servis.

Cette belle réalisation me ravit. Comment justifier aujourd’hui de jeter tant de nourriture parfaitement consommable (on parle là des surplus alimentaires, pas des restes de plateaux qui eux ne peuvent pas être donnés et sont jetés) ? Et pourtant le restaurant social hospitalier a été compliqué à monter : réglementation, habitudes, craintes, les freins ont été nombreux. C’est beaucoup d’énergie pour (seulement) 25 repas par jour diront certains, mais c’est déjà beaucoup. Et le modèle est parfaitement reproductible, l’auteur du projet partageant bien volontiers son expérience.

Alors je me pose une question. Pourquoi ce qui est possible dans un hôpital ne l’est pas dans une école ? Pourquoi ne fait-on rien – ou presque – pour réduire le gaspillage dans les cantines scolaires, trouver une 2ème vie à certains produits, donner à ceux qui n’ont rien des produits non consommés, en parfait état mais qui sont jetés ?

Dans l’école de ma fille à Lyon, ce sujet est évoqué à chaque conseil d’école et on nous oppose toujours « la réglementation ». C’est choquant, c’est grotesque. Et si on parlait d’éducation, de sensibilisation, de lutte contre le gaspillage dès le plus jeune âge ? Comment justifier auprès d’un enfant qu’à la cantine de l’école le yaourt non ouvert, la pomme entière, le morceau de camembert emballé qu’il a pris sur son plateau mais qu’il n’a pas mangé DOIT finir à la poubelle ? C’est la semaine de lutte contre le gaspillage non ?

 


 

Source : Tandem Conseil

Photo : Faire Face.fr

Lire aussi : J’ai sauvé 80 kilos de fruits et légumes dans une Disco Soupe

 

 

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 18:35

 

Source : reporterre.net

 

OGM : une nouvelle offensive est lancée contre l’étude de l’équipe Séralini

Marie Astier (Reporterre)

vendredi 29 novembre 2013

 

 

 

 

Il y a un an, Gilles-Eric Séralini et son équipe avaient publié une étude sur le RoundUp dans la revue scientifique Food and Chemical Toxicology. Elle avait suscité une vive controverse. La revue, qui a intégré depuis quelques mois un ancien salarié de Monsanto, demande aujourd’hui aux chercheurs de retirer leur étude. Enjeu caché : l’autorisation de nouveaux OGM en Europe.

 


 

Les auteurs de l’étude sont formels : on n’avait jamais vu cela en matière de publication scientifique. Par une lettre datée du 19 novembre, Gilles-Eric Séralini et son équipe ont appris de la très sérieuse revue Food and Chemical Toxicology leur demande de retirer leur étude publiée l’an dernier par cette même revue sur les effets du maïs transgénique NK 603 de Monsanto. Une étude pourtant relue et approuvée par des scientifiques avant publication, comme il est d’usage dans les revues scientifiques à comité de lecture.

 

 

Il y a un an, cette étude a été présentée comme la première du genre sur les OGM (organismes génétiquement modifiés). Menée dans le plus grand secret pendant deux ans par le laboratoire du CRIIGEN (Comité de recherche et d’information indépendante sur le génie génétique), elle tend à démontrer la toxicité de ce maïs sur les rats de laboratoire. Lors de sa publication en septembre 2012, elle avait suscité une vive controverse.

Hier jeudi 28 novembre, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Gilles-Eric Séralini a donné sa réponse : « Nous refusons le retrait de l’article. »

La lettre de la revue Food and Chemical est signée du directeur éditorial de la revue A.Wallace Hayes. Reporterre la reproduit ici :

PDF - 257 kolien

M. Hayes indique aux auteurs que le panel qui a examiné les données sur lesquelles se fonde l’étude "a beaucoup de préoccupations sur la qualité des données, et a finalement recommandé que l’article soit retiré. (…). Si vous n’acceptez pas de retirer l’article, il sera retiré [par nous]."

Certes, indique M. Hayes, "le rédacteur en chef, sans ambiguïté, n’a pas trouvé de preuve de fraude ou de présentation trompeuse des données. Cependant, il y a une préoccupation légitime en ce ce qui concerne et le nombre d’animaux de chaque groupe d’étude, et la race sélectionnée."

Il observe finalement : "Le rédacteur en chef loue l’auteur [M. Séralini] pour son ouverture et sa participation à ce dialogue. Le retrait de l’article n’est motivé que par le caractère non conclusif de l’étude.".

« La lettre du journal nous donne deux possibilités, explique Joël Spiroux, médecin et président du Criigen. Soit on retire le papier nous-mêmes. Soit Food and Chemical Toxicology le retire et publie les raisons de ce retrait. »

C’est la deuxième solution qui a été choisie. Pour l’expliquer, Joël Spiroux cite la lettre elle-même. La revue reconnaît n’avoir trouvé « aucune preuve de fraude ou de falsification des données ». « Nous n’avons donc pas manqué au code éthique, or c’est la seule raison qui peut justifier le retrait d’un article ! », s’étonne le docteur, qui cite le COPE (Commitee on publication ethics, un code éthique pour les revues scientifiques auquel adhère Food and Chemical Toxicology.

 


- Gilles-Eric Séralini et Joël Spiroux -

 

Pour justifier le retrait de l’article, la revue explique dans sa lettre avoir réexaminé les données avec un panel de chercheurs. Puis elle cite deux raisons :
- d’abord, le nombre de rats est insuffisant,
- ensuite, la race de rats choisie, la Sprague-Dawley, est connue pour développer fréquemment des tumeurs : celles observées par l’équipe du Pr. Séralini n’auraient donc pas été provoquées par le maïs OGM.

En se basant sur ces arguments, la revue explique donc que les résultats de l’étude qu’elle a publiée « ne permettent pas de conclure ».

Ces arguments sont réfutés par le CRIIGEN. « Nous avons déjà répondu à ces critiques dans un deuxième article, lui aussi relu et publié par Food and Chemical Toxicology », rappelle Joël Spiroux à Reporterre.

Le Criigen a publié un communiqué de presse à ce propos :

PDF - 34.9 kolien

Le groupe y rappelle qu’une étude commanditée par Monsanto, utilisant la même race et le même nombre de rats, mais ne portant que sur trois mois, a également été publiée par la revue. « Pourquoi cette étude là n’est pas retirée ?, interroge le docteur Spiroux. Nous demandons à Food and Chemical Toxicology de la retirer également ! »

Pour Gilles-Eric Séralini et son équipe, la vraie raison de ce retrait est à chercher ailleurs : « En avril, M. Richard Goodman, qui a travaillé sept ans chez Monsanto, est arrivé dans l’équipe éditoriale de la revue. Il a pris la place de M. Domingo qui avait fait tout le suivi de notre article. Or peu après l’arrivée de M. Goodman, Food and Chemical Toxicology nous a encore une fois demandé les données brutes de notre étude », raconte Joël Spiroux. Avant d’ajouter : « Avant parution, il est normal que les relecteurs demandent à approfondir les données. Mais après publication, cela ne s’est jamais vu. »



- Richard Goodman -

 

L’arrivée de Richard Goodman au comité scientifique de la revue aurait donc pu provoquer la remise en cause de l’étude du professeur Séralini. « Mais nous n’en avons pas la preuve », reconnaît Joël Spiroux. Les défenseurs de l’étude rappellent simplement que Richard Goodman a effectivement travaillé pour Monsanto de 1997 à 2004 et que sa nomination au comité éditorial de Food and Chemical Toxicology a suscité des débats, comme en atteste cet article du site internet américain Independant Science News, qui relève que Richard Goodman n’a jamais eu de relation avec la revue avant février 2013.

Dans la conférence de presse de jeudi, la députée européenne Corinne Lepage n’a donc pas hésité à dénoncer « une prise de pouvoir des lobbies ».

Une arme dans la bataille européenne

Surtout, elle rappelle que cette affaire intervient alors qu’en ce moment même, l’Union européenne étudie une demande pour cultiver le maïs OGM TC1507. Pour l’instant, seul le maïs MON810 est autorisé à la culture dans l’Union.

L’étude de Gilles-Eric Séralini aurait pu être citée par l’Europe pour refuser de nouvelles autorisations de culture. Mais son retrait de Food and Chemical Toxicology la gommerait du champ scientifique. Elle ne pourrait désormais plus être utilisée lors de l’évaluation des risques faite à chaque demande d’autorisation. « En ce moment, c’est la guerre des OGM en Europe et Monsanto place ses pions », estime Joël Spiroux. Pour l’instant, le statut du retrait est incertain, puisque l’étude est toujours publiée sur le site en ligne de la revue.

Les auteurs de l’étude s’inquiètent aussi pour l’avenir de la recherche sur les OGM. L’EFSA (Agence européenne de sécurité des aliments) et l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) ont certes rejeté les conclusions de l’étude du Pr. Séralini. Mais ces deux agences ont recommandé que de nouvelles études, elles aussi de long terme, soit lancées.

Selon Corinne Lepage, l’offensive contre l’article de l’équipe Séralini montre bien que « les lobbies veulent fermer la porte à des études de long terme » sur les OGM. 


Complément d’info : Les éléments du dossier :

- Etude scientifique originale de M. Séralini et son équipe. On peut la télécharger ici :

PDF - 2.1 Molien

- Reporterre en a publié la traduction de plusieurs extraits en français.

- EXCLUSIF : Séralini répond à ses détracteurs (entretien en vidéo).


Source : Marie Astier pour Reporterre.

Photos :
. Gilles-Eric Séralini et une partie de son équipe de chercheurs : FR3 Basse Normandie ;
. Richard Goodman : Independent science news ;
. Gilles-Eric Séralini et Joël Spiroux : 20minutes.fr.


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 18:23

 

 

Source : mediapart.fr

Mory Ducros, la plus grosse faillite sur le bureau de Hollande

|  Par Dan Israel

 

 

7 000 emplois sont menacés par les graves difficultés du numéro deux français du transport routier de colis. Le secteur est tellement sinistré que les syndicats ne sont même pas sûrs de pouvoir sauver un emploi sur deux. Et un repreneur potentiel reste à trouver.

François Hollande et son gouvernement doivent faire face à la plus importante faillite depuis leur arrivée au pouvoir. Numéro deux français du transport de colis par la route (la « messagerie »), le groupe Mory Ducros a été placé mardi 26 novembre en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Pontoise (Val-d’Oise). Quatre jours auparavant, l’entreprise de 5 200 personnes avait annoncé lors d'un comité d'entreprise extraordinaire sa cessation de paiement.

Après l’annonce du redressement judiciaire de FagorBrandt, Mory Ducros vient compléter la longue liste des grandes entreprises en difficulté de l’année 2013. La dernière entreprise de cette taille à avoir annoncé sa défaillance est Néo Sécurité, numéro deux français de la sécurité, en avril 2012.

Une centaine de chauffeurs étaient rassemblés devant le tribunal lors de l’annonce, à l’appel des syndicats, représentés à la barre par l’avocat Thomas Hollande, fils du président. Tous n’ont pu que constater la nécessité de la nomination de deux administrateurs judiciaires. Les dettes, plus de 200 millions d’euros, sont gelées pour six mois, aux termes desquels un repreneur sera désigné. Faute de candidat, l’entreprise risque la liquidation.

 

 

« Ça nous a mis un coup sur la tête », reconnaît Jim Beaucher, représentant CGT au Mans. « Une chose est sûre, il y aura de la casse, une casse énorme, pronostique Daniel Gianetto, de FO. Si l’entreprise reste dans la situation actuelle, on va droit dans le mur, c’est ce que nous disons depuis des mois. » Aucun syndicaliste ne surjoue la surprise. Ni l’optimisme. La panne économique du secteur est connue depuis longtemps. En 2012, Mory Ducros a réalisé un chiffre d’affaires de 670 millions d’euros, et enregistré une perte d’exploitation de 65 millions. Son chiffre d’affaires serait en baisse de 8 % depuis le début de l’année, et selon le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg, les pertes mensuelles sont de l’ordre de 5 millions d’euros actuellement. Le Monde a été le premier à faire état des gros soucis du transporteur, il y a trois semaines.

« Le secteur est en crise, incontestablement. Il y a des opérateurs en grand nombre, et un effondrement du trafic depuis plusieurs années dû à la crise économique que nous traversons, analyse Fabian Tosolini, le secrétaire national de la fédération transports de la CFDT (syndicat majoritaire dans le groupe). Face à la concurrence féroce, les entreprises sont obligées de baisser leurs prix, et donc leurs marges. » « La messagerie est en surcapacité, on le sait depuis une dizaine d’années, explique de son côté Denis Jean-Baptiste, secrétaire CFDT du comité d’entreprise. Dans le secteur, tout le monde est dans le rouge, personne ne gagne d’argent. Quand il y a une croissance économique de 2 %, on survit, mais aujourd’hui… »

Face à l’ampleur de la casse potentielle – 5 000 salariés et 2 000 sous-traitants ! –, le gouvernement fait assaut de déclarations déterminées. Vendredi, le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait assuré rechercher « toutes les solutions, site par site ». Le ministre des transports Frédéric Cuvillier assurait, lui, que « tout va être mobilisé, tout va être étudié ».

Les syndicats rencontrent le gouvernement ce jeudi. Arnaud Montebourg a laissé entendre qu’il pourrait débloquer des fonds, sans doute grâce au « fonds de résistance économique », présenté il y a quelques jours. Doté de 380 millions d’euros, ce fonds est censé accorder des prêts de « plusieurs dizaines de millions d'euros », à des taux avantageux, aux entreprises à court d'argent mais dont l'activité est rentable à moyen terme. « Mory Ducros pourra profiter de ce fonds à la condition d'avoir un projet de reprise solide », indiquait Bercy, le 13 novembre.

Mais à lire l’interview de Montebourg dimanche 24 novembre au Journal du dimanche, l’avenir ne sera de toute manière par rose. « Vu l'état de l'entreprise, tout le monde devra faire des sacrifices. Les salariés, les actionnaires, les banques », a-t-il lâché. Le gouvernement a assuré vouloir assurer le « sauvetage de 2 000 emplois au moins ». Bien maigre pour les salariés. La CFDT, elle, annonce travailler sur son propre plan de reprise, avec « 3 000 emplois conservés » à la clé. Les 85 agences nationales devront passer au nombre de 50.

« Le redressement judiciaire, ce n’est absolument pas la fin de Mory Ducros », martèle Fabian Tosolini. Qui reconnaît toutefois qu’il n’y a que « deux solutions » : « Soit on trouve un candidat pour une reprise globale, avec un schéma territorial bien pensé qui permet d’assurer la pérennité de l’entreprise et d’une partie des emplois, soit c’est la liquidation judiciaire. » Le responsable national CFDT ne veut pas entendre parler de reprise partielle : « Ce serait un dépeçage de l’entreprise, et un massacre sur le plan de l’emploi. »

Faillites en cascade

Problème, trouver un repreneur « global » risque fort de ressembler à la recherche de la quadrature du cercle. « Des investisseurs de premier plan, industriels et financiers, ont d’ores et déjà marqué leur intérêt », affirmait hier la direction de Mory Ducros dans un communiqué. Mais les syndicats sont sceptiques. Bercy évoque plus prudemment « des manifestations d'intérêt ».

Il suffit en effet de rappeler l’histoire récente du secteur pour douter de l’existence d’un « chevalier blanc » capable de sortir l’entreprise du marasme. « Ducros Mory est déjà l’aboutissement de deux reprises d’entreprises en très grande difficulté », rappelle Martial Brancourt, représentant CGT au CE. En effet, Caravelle, le propriétaire du groupe, est un spécialiste du redressement de PME en difficulté. En 2010, il a repris DHL à Deutsche Post, qui cherchait à s’en séparer depuis un an, et qui a accepté de remettre 240 millions d’euros dans l’entreprise avant la cession. DHL devient Ducros Express, et en janvier 2011, près de 600 des 3 200 employés sont remerciés.

Un an plus tard, Caravelle met la main sur Mory Team après son dépôt de bilan, pour un euro symbolique mais en acceptant d’injecter 10 millions d’euros dans les comptes. 800 salariés sont licenciés. Mais le nouveau groupe, officialisé fin 2012, rencontre immédiatement de graves difficultés. « Nous nous sommes retrouvés dans une société qui possédait deux groupes de messagerie similaires, avec les mêmes métiers, explique Martial Brancourt. Caravelle, ce sont des investisseurs financiers, pas des transporteurs. Ils pensaient additionner les deux chiffres d’affaires, tout en réduisant fortement les coûts, mais ça ne marche pas comme ça… »

Il y a bien sûr eu une réduction des déficits, avec déjà une vingtaine de fermetures d’agence, mais la grande diversité de types de colis transportés, du simple paquet à la grosse palette, et le nombre élevé de client, n’ont en fait pas permis de réduire suffisamment le nombre de camions et de chauffeurs nécessaires pour le transport. D’autant que Mory Ducros n’est pas spécialisé dans un secteur particulier. « La fusion a permis des économies d’échelle, mais la crise économique est trop aiguë, constate Denis Jean-Baptiste. Le transport international ou la logistique sont moins touchés, mais la direction avait justement décidé de réduire la voilure sur ses secteurs. La messagerie, ça ne suffit pas à faire vivre 5 000 personnes. »

Malgré ce paysage désolé, la direction actuelle se dit prête à participer à un plan de relance. « Cette période d’observation est l’occasion d’élaborer, avec le soutien des pouvoirs publics, une solution pour l’avenir », a dit aux Échos André Lebrun, le président d’Arcole Industries, filiale de Caravelle qui gère Mory Ducros. Selon le quotidien économique, son entourage indiquait que le fonds était prêt à « accompagner un ou des repreneurs en restant au capital de Mory Ducros ».

Un geste de bonne volonté ? Voire. Martial Brancourt s’étonne que le repreneur n’ait en fait « presque rien dépensé jusqu’à présent dans ce dossier » et qu’il puisse éventuellement rester dans la partie grâce au soutien de l’État. « Il va falloir mettre de l’argent sur la table un jour », s’agace le représentant CGT. Il rappelle que le placement en redressement judiciaire de l’entreprise permet aussi à son propriétaire de « ne pas payer les licenciements », puisque c’est l’AGS, fonds public financé par une cotisation patronale, qui avancera les frais, en attendant d'être remboursée quand l'entreprise ira mieux ou qu'elle sera liquidée. Mory Ducros, beaucoup de perdants, et quelques gagnants ?

 

 

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 18:15

 

 

Source : mediapart.fr

Redistribution : les classes « moyennes inférieures » exclues

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) publie un rapport dans lequel il pointe le manque de redistribution du système social français au profit des classes « moyennes inférieures ».

Le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) publie, mardi 26 novembre, une étude qui révèle que les classes « moyennes inférieures » françaises, dont le niveau de vie est compris entre 1 200 et 1 600 euros par mois pour une personne, bénéficient moins de la redistribution sociale que dans d'autres pays.

Selon l'étude du Crédoc, les classes « moyennes inférieures françaises verseraient 43 % de leur revenu aux administrations publiques, par le truchement de l'impôt sur le revenu de la TVA, (...), et ne toucheraient, en retour, à travers les différentes aides sociales, que 42 % de leur revenu disponible ». 

Par comparaison avec le Royaume-Uni, où les classes moyennes inférieures sont « mieux soutenues financièrement par les pouvoirs publics », selon le Crédoc, les membres de la classe moyenne reçoivent 49 % de leur revenu disponible en aides sociales, pour 34 % de prélèvements obligatoires.

 

Lire le rapport du Credoc

 

 

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 18:04

 

 

Source : mediapart.fr

Poitiers : le maire, le théâtre et le promoteur

|  Par Martine Orange

 

 

Le maire socialiste de la ville, Alain Claeys, a accepté la cession de l’ancien théâtre municipal au prix de 510 000 euros, soit moins de 200 euros le mètre carré. La vente réalisée de gré à gré se fait au bénéfice d’un promoteur local, avec de confortables plus-values à la clé. Une association demande l’annulation de la vente.

Ce devait être une opération immobilière sans problème. Mais rien ne s’est passé comme prévu. En lançant la vente du théâtre municipal, le maire socialiste de Poitiers, Alain Claeys, espérait bien expédier le dossier de façon habile et rapide, afin de dégager le terrain avant les élections. Il a juste sous-estimé l’effet que produiraient l’annonce et surtout le prix de la vente du théâtre municipal auprès de ses électeurs.

Depuis des mois, des associations, des représentants de la culture, des étudiants, des jeunes, des vieux se mobilisent pour sauver leur théâtre municipal. Une pétition a déjà recueilli plus de 6 000 signatures. Une lettre a été adressée à la ministre de la culture, restée jusqu'ici sans réponse. La presse locale se fait écho régulièrement de la contestation sans trouver de relais. 

Le 20 novembre, une association pour la défense de l’ancien théâtre de Poitiers, animée par Jacques Arfeuillère, professeur de lettres, a déposé deux recours, l’un auprès de la mairie, l’autre auprès de la préfecture pour faire annuler le projet de vente. « Des écologistes, des gens du Front de gauche, des membres du NPA », tente de relativiser avec un brin de condescendance Alain Claeys, maire mais aussi député, élu à la tête d’une majorité plurielle.

 

 
© dr

Mais l’opposition au projet de vente de l’édifice public déborde désormais largement ceux que le maire désigne comme ses adversaires depuis que les habitants ont découvert le prix de la cession. Le 23 septembre, le conseil municipal annonçait qu’il allait vendre l’ancien théâtre municipal de gré à gré à un promoteur privé pour 510 000 euros. Les habitants de la ville se sont frotté les yeux : 2 500 mètres carrés en plein centre-ville pour moins de 200 euros le mètre carré ! Beaucoup s’interrogent sur le bien-fondé de l’opération. Où est l’intérêt de la ville dans cette cession d’un bien public à un promoteur privé sans aucun rapport avec le prix du marché ?

« Tout est clair. Tout s’est fait dans la légalité et la transparence. Une estimation a été demandée aux domaines. La loi a été respectée. Si les opposants ont des doutes, qu'ils portent plainte », soutient Alain Claeys, visiblement agacé des questions sur ses choix et sa gestion. Député depuis 1997, maire depuis 2008 (il a succédé au socialiste Jacques Santrot, maire durant trente et un ans !), habitué à un mandat sans trop d’anicroches, il n’avait pas vu venir la contestation. D'autant que celle-ci s'élargit maintenant à d'autres projets immobiliers du maire, dont le futur palais de justice. Aujourd’hui, l’affaire du théâtre municipal risque de se retrouver au cœur de la campagne municipale, censée jusqu’alors se dérouler sans grand problème.

Au début était un théâtre. Situé en plein centre-ville entre la préfecture et la mairie, sur la place principale que les Poitevins s’entêtent à continuer d’appeler place d’Armes, des décennies après avoir été renommée, ce théâtre municipal, inauguré en 1954, a été des années durant le lieu de culture de la ville. Dans une ville qui vit au rythme de la vie universitaire, bouillonnante de vie pendant l’hiver, vide et déserte l’été – la ville de 90 000 habitants accueille 25 000 étudiants –, c’est un endroit de rencontres, de souvenirs, d’émotion, de découvertes qui a marqué des générations. 

 

 

Il y a quelques années, la ville de Poitiers, qui mène une ambitieuse politique culturelle, s’est dotée d’une nouvelle scène, le théâtre auditorium de Poitiers (TAP). Une scène nationale placée sous l’égide du ministère de la culture, qui accueille théâtres, concerts, spectacles vivants. Le maire de l’époque, Jacques Santrot, avait promis alors que l’ancien théâtre continuerait à fonctionner, en liaison avec le TAP : il était devenu depuis longtemps un cinéma d’art et essai. Un cinéma à l’ancienne avec orchestre et balcons. Un endroit rare, représentatif de l’architecture du milieu du XXe siècle avec son immense miroir en verre églomisé, ses lustres et ses ferronneries. Bizarrement, l’immeuble n’a jamais été classé, ce qui aurait sans doute permis de le mettre à l’abri de toute spéculation immobilière.

Mais brusquement, le maire de Poitiers, Alain Claeys, ne se sent plus du tout tenu par les engagements pris par son prédécesseur. En 2012, il confirme que la ville n’a plus besoin du théâtre, au nom du nouveau développement du centre-ville.

Après avoir multiplié les centres commerciaux à chaque sortie de la ville – comme presque partout en France –, la municipalité se rend compte que le centre-ville est en train de dépérir. Les magasins ferment, à l’instar du Printemps, sacrifié par la direction de la chaîne de grands magasins sans que la municipalité ne s’en émeuve beaucoup. D’autres menacent de le faire, notamment la chaîne de cinéma CGR – aussi importante dans le sud-ouest de la France qu’UGC – qui pense supprimer ses salles de cinéma en centre-ville. « CGR a construit un complexe cinématographique à Fontaine-le-Comte (dans la banlieue de Poitiers). Il ne voyait plus l’intérêt de se maintenir en centre-ville. Mais une ville comme Poitiers sans cinéma au centre, ce n’est pas possible », explique Bernard Cornu, adjoint au maire chargé de l’urbanisme, au cœur du projet de reconversion du théâtre.

Qu’à cela ne tienne ! Au terme d’une année de négociations, un compromis étonnant est trouvé : pour maintenir les salles privées, la mairie accepte de sacrifier son cinéma municipal. Pour justifier son choix, l’équipe municipale explique qu’elle n’a plus les moyens d’entretenir le bâtiment et son exploitation. « Le TAP nous a coûté 55 millions d’euros. Il faut financer son exploitation. La ville n’a pas les moyens de payer deux théâtres », explique le maire.

Cependant, en contrepartie de la fermeture du théâtre, la municipalité propose de louer trois salles chez l’exploitant privé pour faire du cinéma d’art et d’essai en centre-ville pour 180 000 euros par an. Quels étaient les coûts de fonctionnement du théâtre ? La ville n’avait-elle pas plutôt intérêt à moderniser son théâtre plutôt que de subventionner un exploitant privé ? Autant de questions que le maire n’a guère envie de discuter. « Je ne vais pas rentrer dans les détails », balaie-t-il de la main avant de se féliciter de l’augmentation de la fréquentation depuis l’ouverture des trois salles payées par la municipalité.

Non classé

Fin décembre 2012, le théâtre devient un grand vaisseau échoué. Du jour au lendemain, les poignées de porte ont été enlevées, les portes et les vitres obscurcies. Plus rien ne filtre vers l’extérieur.

Dans le cadre de l’enquête publique sur la sauvegarde du centre-ville, les habitants ont multiplié les remarques sur le sort réservé au théâtre. Beaucoup plaident pour sa sauvegarde, pour son maintien dans le giron public, et en tout cas pour que soit procédé au classement du théâtre avant toute opération, afin de préserver l’architecture de l’ensemble. Des remarques considérées comme en partie justifiées par le commissaire enquêteur, qui recommandait que « les décisions soient prises en concertation avec les intéressés ».


Partie du miroir 
Partie du miroir © dr

Malgré cela, le classement complet de l’édifice n’aura jamais lieu. Alain Claeys assure que la préservation du patrimoine a été au cœur de la réflexion de la ville. « C’est la  ville qui a demandé le classement d’un certain nombre d’éléments comme la façade, le miroir, les ferronneries », insiste-t-il. Dans ce type de dossier, l’architecte des bâtiments de France, chargé notamment de la préservation des patrimoines, a normalement une voix prépondérante. A-t-il fait des recommandations ? Ont-elles été suivies par la mairie ? « L’architecte des bâtiments de France n’a pas obtenu l’autorisation de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) pour communiquer », nous a-t-il été indiqué dans un courriel en réponse à une demande d’entretien. Mais que craint donc la Drac pour interdire à l’architecte de parler ?  

Pour rassurer les associations et les habitants de plus en plus inquiets sur le sort futur de l’édifice, Alain Claeys promet une grande concertation. Fin avril, ils découvrent que tout est déjà bouclé. La ville lance un appel à projets pour le théâtre. Cette procédure publique, souvent utilisée pour des associations ou des sujets sociaux ou culturels, est normalement destinée à aider les collectivités à trouver des solutions pour des problèmes complexes. Une sorte de concours d’idées.

Mais là, la mairie de Poitiers a déjà tout arrêté. Un comité de pilotage a été constitué avec six adjoints et le maire pour élaborer le cahier des charges dès le début de l’année. « Le cahier des charges n’a pas été soumis au conseil », assure Maryse Desbourdes, élue NPA au conseil municipal et opposée à la vente.

Dans son appel à projets (consultable ici), la ville précise que le théâtre va être découpé, sans toucher à la façade principale. Elle se réserve l’orchestre de la salle, au sous-sol, pour faire une nouvelle salle qui devrait être consacrée aux arts visuels, ainsi que l’entrée. Pour le reste, l’intérieur peut être redécoupé pour accueillir des commerces, des bureaux, et des logements aux derniers étages. « L’association de la culture et du commerce est désormais une tendance lourde. Cela permet de faire un lieu vivant en préservant l’essentiel », dit Alain Claeys.

De façon un peu inattendue, cet appel à projets est lié à une vente de gré à gré. Les candidats doivent se presser : ils ont à peine un mois pour imaginer le futur du théâtre et remettre leur dossier. Tout doit être bouclé le 31 mai 2013.

Chargé par l’association de défense de rédiger les recours, l’avocat Nicolas Duflos s’interroge sur la procédure retenue qui semble relever de la commande publique sans en être officiellement une, en liant un projet à une vente de gré à gré.

Avant même que le conseil municipal ne se soit prononcé, toute la ville paraît connaître le nom de l’équipe gagnante : il s’agit des promoteurs Thierry Minsé et Thierry Février, et de l’architecte François Pin. En quelques années, ces promoteurs sont devenus des gloires locales. Ils ont réalisé plusieurs centres commerciaux dans la périphérie de la ville, et dans la région, ils ont construit des bureaux, des logements, des hôtels. Une opération a particulièrement frappé les Poitevins : Thierry Minsé a racheté l’ancien hôtel des archives départementales – un ancien couvent –  pour y réaliser un hôtel de luxe en 2011, dessiné par l’architecte François Pin.

Découvrant ce qui semble être acté, un adjoint chargé du bâtiment, Robert Rochaud (EELV), s’étonne alors de ne pas avoir été convié avec une autre adjointe chargée du patrimoine à la réunion du comité de pilotage devant dépouiller les offres. « Le maire m’a répondu : "Tu ne peux pas manifester à l’extérieur contre le projet et siéger en même temps au comité de pilotage" », explique aujourd’hui l’élu. Ainsi va la démocratie locale...

A main levée

Sans surprise, le conseil municipal du 23 septembre vote la vente du théâtre et le nom du repreneur. « Beaucoup d’élus, y compris dans la majorité, étaient opposés au projet de cession. Nous avons demandé un vote à bulletin secret. Mais le maire a refusé. Il a obligé les élus à voter à main levée. Il savait ce qu’il faisait : personne de son équipe n’allait oser le contester publiquement. Ils ont tous voté pour », se souvient Maryse Desbourdes. Le principe de la cession est adopté ce jour-là par 34 voix pour, 9 contre et 5 abstentions.

Mais la vraie surprise pour les habitants de la ville, c’est le prix. Jamais jusqu’alors, il n’y avait été fait référence, même dans l’appel à projets. Les textes régissant les collectivités locales précisent que, si les municipalités ont toute liberté de choisir une vente de gré à gré, cela ne les dispense pas « après avoir décidé de la vente, de fixer un prix de base ou de retrait ainsi que les conditions de vente sous forme d’un cahier des charges comme en matière d’adjudication ». Or, dans ce dossier, rien de tel. Ce n’est qu’à l’issue du conseil municipal, alors que l’équipe gagnante a déjà été retenue, que tous découvrent le prix : 510 000 euros !

« Si nous avions connu le prix, nous aurions organisé une souscription pour racheter le théâtre. Je suis sûr que nous aurions réussi à réunir la somme », assure Jacques Arfeuillère, président de l’association de défense. Dans son recours pour obtenir l’annulation, celle-ci insiste sur ce prix dérisoire, sans aucun rapport avec le marché immobilier de la région. « C’est un prix qui n'a aucun sens. Il est interdit de brader un bien public », renchérit Arnaud Clairand, membre d’EELV très actif dans le collectif de défense.

« Nous avons tout fait dans la légalité. Nous avons demandé l’avis aux Domaines. Et le prix que nous avons retenu est même 20 % au-dessus de leur estimation », se défend Alain Claeys. De fait, une estimation a bien été demandée aux services des Domaines. Leur étude a été rendue le 6 septembre 2013. D’un côté, ils ont estimé les deux commerces attenants au théâtre. Alors que ceux-ci rapportent à la ville un loyer de 35 000 euros par an, leur valeur a été estimée à 210 000 euros, soit six années de loyer. Mais le plus étonnant est l’estimation de l’ancien théâtre. Après avoir sous-estimé de 1 000 mètres carrés l’espace intérieur, comme l’a relevé l’avocat de l’association, les Domaines ont chiffré la valeur du bâtiment à 225 000 euros.

 

 

Comment les Domaines ont-ils pu parvenir à une telle évaluation ? « Dans ce dossier, mes services sont intervenus de façon classique. On évalue sur la base de l’existant. D’habitude, on est plusieurs à regarder, celui-là a été fait par un seul. Car ce n’était pas une opération très compliquée. Le prix ? Je ne m’en souviens plus. Cela fait plus de six mois que nous avons fait l’étude. Je ne sais même pas ce qu’il est advenu par la suite, je ne sais même pas si le théâtre a été vendu. Vous savez, vendre un théâtre, c’est une opération  banale », explique le directeur régional des finances publiques, Robert Monniaux, responsable à ce titre des services des Domaines. 

Depuis l’affaire de l’hippodrome de Compiègne, il est apparu que les services des Domaines n’étaient pas forcément les mieux outillés pour faire des évaluations immobilières, comme l’ont noté plusieurs expertises réalisées pour le compte de la Cour de justice. Député, membre de la commission des finances de l’Assemblée nationale, rapporteur de la commission d’enquête sur Jérôme Cahuzac, Alain Claeys pouvait difficilement ignorer ce précédent. Pourquoi n’a-t-il pas demandé une contre-expertise ? « Mais les services de l’État sont là pour cela. D’ailleurs, nous avons augmenté le prix de 20 % par rapport au prix arrêté par les Domaines. De toute façon, ce sont des droits à construire », explique Alain Claeys, qui explique que le nouveau propriétaire va devoir construire à ses frais une dalle pour la nouvelle salle pour les arts visuels. Cette dalle, selon ses estimations, va coûter au moins 500 000 euros.  

Mais derrière la transformation projetée de l’édifice public, il y a une opération de promotion immobilière privée qui s'annonce fort rentable. Des commerces réservés à de grandes enseignes comme H&M sont prévus. Ces dernières en général acceptent de payer fort cher les loyers commerciaux. De plus, des logements doivent être construits aux étages supérieurs, qui n’ont rien à voir avec des logements sociaux.

« C’est n’importe quoi », rétorque le maire quand on lui signale les prix pratiqués dans le cadre de la dernière opération immobilière en centre-ville. Une opération à laquelle participe le promoteur Thierry Minsé. Et pourtant ! À peine trois semaines après la décision du conseil municipal, le journal gratuit de la ville (lire l'article ici) présentait la nouvelle opération immobilière, en train de se réaliser juste en face du théâtre, dans les anciens murs du Printemps. Il y était annoncé la vente d’appartements au prix de 3 000 euros le mètre carré. « C’est un seuil en deçà duquel on ne pouvait aller pour un immeuble aussi bien situé », expliquait un agent immobilier de la ville chargé de la commercialisation. Le plus grand appartement (163 mètres carrés et 200 mètres carrés de terrasse) est vendu 800 000 euros sans le parking ! Rapportées au prix du mètre carré vendu par la mairie, même après d'importants travaux de modernisation, les plus-values espérées pour la vente des logements dans l'ancien théâtre ont toutes les chances de prendre l'ascenseur !

Quel est l’intérêt de la municipalité qui dispose de ces références de marché d’accepter malgré tout un prix manifestement hors norme et de subventionner un promoteur privé qui, lui, empochera les plus-values futures ? L’adjoint chargé de l’urbanisme se défend de tout bradage. « D’ailleurs, si c’était une opération aussi intéressante que cela, nous n’aurions pas eu que deux candidatures, dont une ne répondant pas du tout au cahier des charges », déclare-t-il.

Deux candidats seulement ont répondu à l’appel à projets de la ville, qui n’a pas révélé l’identité du second. C’est peu pour un programme aussi ambitieux. Mais il est vrai que la mairie de Poitiers n’a guère fait de publicité autour de ce projet. Alors qu’elle a multiplié les annonces pour tous les appels d’offres – des travaux d’impression à la fourniture de sanitaires – pendant cette période, elle n’a fait aucune annonce ni dans Le Bulletin officiel des annonces des marchés publics ni dans Le Moniteur des travaux publics pour cette cession. Le projet a juste été annoncé dans La Nouvelle République, le journal local. « Une photo, quelques lignes », a relevé quelques jours plus tard le journaliste chargé de la vie locale, s'étonnant de la discrétion de cet appel à projets. Cette discrétion, en tout cas, n'a guère aidé à susciter des vocations.

Représentant l’État, la préfecture est normalement chargée de veiller à la légalité des opérations réalisées par les collectivités locales. Interrogée sur l’opération, elle nous a répondu : « En matière de cession immobilière, la jurisprudence ne porte que sur des ventes effectuées à un prix inférieur à l'estimation des Domaines. La vente de l'ancien théâtre est prévue pour un montant supérieur d'environ 15 % à l'estimation. À ce stade, aucune irrégularité n'a été observée. »

 

 


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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 17:55

 

 

Source : mediapart.fr

Le « native advertising » : quand la publicité contamine la presse

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

De nombreux médias, sites internet, journaux et télévisions, participent à une campagne de publicité mélangeant allègrement articles et publi-rédactionnels.

Les sites Arrêt sur images et PC Impact reviennent, dans une enquête commune publiée jeudi 28 novembre, sur une campagne de publicité sans précédent dans la presse française et mélangeant « faux articles, fausses émissions, vrais-faux tweets » et autres publi-rédactionnels.

Pour promouvoir les offres 4G de l’opérateur Orange, l’agence Marcel, filiale du groupe Publicis, a lancé une opération de « native advertising », une technique publicitaire consistant à demander à des médias de créer des contenus (faux articles, reportages, interviews…) pour vanter une marque.

En l’espèce, depuis hier, fleurissent sur de nombreux sites, journaux papier et même télévisions, des interventions de « M4GIC », « l’homme le plus rapide du monde », qui n’est en fait que la mascotte d’Orange pour ses promotions de Noël. La marque a bénéficié de nombreux articles entretenant la confusion avec les contenus rédactionnels, et n’affichant pas toujours la mention « publicité », sur les sites Melty, Pure People ou encore sur Libération qui consacre au personnage son « portrait » de dernière page.

 

À lire sur le site d’Arrêt sur images.

 

 

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 17:43

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/cleguevaques

 

 

Comment limiter la dépendance aux marchés financiers - Leçon n° 1 – le recours (retour ?) de la loi

Alors que le scandale du Crédit Lyonnais se rappelle à notre bon souvenir puisque pour « solder » (sic !) les errements de cette banque publique, l’Etat est obligé d’emprunter sur les marchés financiers la bagatelle de 4,5 milliards d’euro, un autre scandale financier et politique passe à la trappe. Pourtant, par son ampleur et son coût final (de l’ordre de 2 % du PIB selon le rapport Carrez, 2011), l’affaire Dexia met en péril non seulement les finances publiques mais également le système financier international.

Et pour cause, le total de bilan de Dexia est à lui seul égal au total de bilan de toutes les banques grecques. On pourrait ici égrainer les chiffres qui donnent le tournis en ces temps de disette budgétaire. Retenons seulement deux idées : les contribuables français (locaux ou nationaux) sont appelés à payer une partie de la crise des subprimes américaines en raison des investissements hasardeux de la banque des collectivités. Les responsables de cette gabegie sans nom coulent des retraites tranquilles et confortables en pouvant s’adonner à leur passe-temps favori (l’opéra, le golf, la spéculation).

 

Toute cela n’est pas nouveau, hélas.

 

L’intérêt de l’affaire DEXIA réside ailleurs. Il est le révélateur de la soumission du pouvoir politique au pouvoir de l’argent fou.

 

Pour illustrer mon propos, je vais prendre un cas d’espèce. Une commune de 10.000 habitants emprunte 2 millions d’euros en 2006 pour construire une station d’épuration. Après plusieurs restructuration de son prêt initial, elle se retrouve co-contractant d’un prêt structuré (autrement dit ‘toxique’) : soit disant pour profiter de taux très bas pendant 3 ans, elle a accepté que le taux d’intérêt de son prêt soit variable en fonction de la parité franc-suisse/euro. Erreur fatale. En 2013, son taux passe de 4 % à plus de 13 % avec un risque pour les quinze prochaines années de devoir supporter des taux jusqu’à … 31 % ! Ce surcoût financier se traduit par un paiement d’intérêts supplémentaires de 200 000 € pour la seule année 2013.

 

Comme la commune a des comptes propres, elle demande à une autre banque de refinancer son capital restant dû (soit environ 1,6 millions d’euros) sur 15 ans à un taux fixe de 3,5 %. Par ce prêt, elle respecte ses engagements et troque un risque indéterminé contre un prix connu à l’avance. D’accord lui, Dexia mais il faut payer une indemnité de remboursement anticipé (IRA). Ah, bon et quel le montant de cette IRA ? Patienter, je calcule. L’IRA vous coutera 2 millions. Vous voulez dire que si je paye globalement 2 millions, je suis quitte. Ah non, pas du tout, vous remboursez mon capital restant dû (1,6 millions) et en plus vous devez me payer une IRA de … 2 millions !

 

Ne souhaitant pas que de l’argent public soit dépensé de la sorte et vienne enrichir, non pas Dexia, mais quelque contrepartie cachée derrière l’opération de swap dont elle n’a pas connaissance, contrepartie qui sera le plus souvent un hedge-fund quelque part dans un paradis fiscal, la commune claque la porte.

 

Comme cette histoire n’est pas isolée et pèse sur les finances publiques à hauteur d’environ 17 milliards d’euros (Rapport Bartolone, 2011), Bercy propose une solution. C’est le désormais fameux article 60 de la loi de finances pour 2014. L’usine à gaz concoctée à Bercy vise à sécuriser non pas les collectivités locales mais les banques et en premier lieu Dexia. En contrepartie d’une reddition sans condition des collectivités locales, il est mis en place un mécanisme destiné à prendre en charge une partie des IRA. Pourquoi pas, me direz vous, surtout que le fonds de soutien sera abondée en partie par les banques à hauteur de 100 millions d’euros par an.

 

Mais en contrepartie de ce fonds de soutien, les collectivités bénéficiaires devront renoncer à faire sanctionner tous les abus commis par la banque. Adieu responsabilité, bonjour paiement. Cela signe une première soumission aux banques.

 

Mais la soumission devient totale lorsque l’on sait qu’il existe une solution juridique simple et pérenne, qui existe depuis 1979 et qu’il suffirait d’étendre à tous les contrats bancaires et financiers pour plafonner le montant des IRA. Il s'agit de l'article L. 312-2 du Code de la consommation. En effet, en cette matière, si un consommateur rembourse par anticipation son prêt, la loi vient limiter le montant de l’IRA à 3 % du capital restant dû. Apparemment une telle disposition législative n’a pas ralenti la croissance des banques depuis plus de 30 ans…

 

Alors qu’est ce qui interdit d’étendre cette disposition non seulement aux collectivités, à l'Etat ou entreprises mais également aux établissements de crédit entre eux (car Dexia va venir nous expliquer que si elle ne perçoit pas ces IRA, c’est elle, autrement dit l’Etat, autrement dit le contribuable, qui devra les payer à ses contreparties quelque part sur les marchés financiers) ?

 

Rien si ce n’est que Bercy ne veut pas froisser la susceptibilité des marchés financiers et c’est comme cela que la loi de la République est dictée par la « corbeille » .

 

Une telle solution ne satisfait ni le juriste ni le citoyen que je suis. C’est pourquoi, j’en appelle tout à la fois à un sursaut républicain et à un volontariste politique assumé : il est temps de signifier aux marchés financiers que le souverain, c’est nous.

 

Christophe Lèguevaques

Avocat au barreau de Paris

Docteur en droit

 

 


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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 17:29

 

Source : rue89.com

 

 

Acte de propriété 29/11/2013 à 12h12
Envie de vivre ensemble : des amis ont co-construit un immeuble

Benjamin Belliot-Niget | Journaliste


 

Avec ses amis, Madeleine, Nantaise de 62 ans, a bâti un immeuble. Sorti de terre en 2011, ce projet de co-construction n’a pas été de tout repos.


L’immeuble Bab’El Ouest (Benjamin Belliot-Niget/Rue89)

Avec ses amis, Madeleine, Nantaise de 62 ans, a bâti un immeuble.
Portail orange vif, façade brute aux couleurs chaudes, mur du rez-de-chaussée pavé de verre bleu... le bâtiment est sorti de terre en 2011.

Dans le grisâtre quartier Mangin de Nantes, l’immeuble baptisé Bab’El Ouest est inratable. Pour ceux qui en connaissent l’histoire, il est encore plus spécial : il est né par la volonté d’un groupe de particuliers, et non d’un promoteur. C’est Thérèse et Madeleine, deux vieilles amies, qui en ont eu l’idée en 2004.

De la communauté à la coloc’

C’est chez Madeleine, au second étage de l’immeuble, qu’on se fait raconter Bab’El Ouest. Thérèse est là en voisine – elle habite la maison dans la cour. Madeleine, 62 ans, prof de maths tout juste en retraite, se souvient de 1972 quand elles vivaient sous le même toit.

« A l’époque, on partageait une maison à Doulon [quartier nantais, ndlr]. On n’appelait pas encore ça une colocation, on parlait plutôt de communauté.

On était profs, pions, étudiants, et chacun payait en fonction de ses revenus. Ça a duré jusqu’en 1978, et après chacun a mené sa vie. »

En 2004, après vingt ans loin de la région nantaise, Thérèse revient y vivre.

Habiter en ville, près des transports


Madeleine, dans son salon (Benjamin Belliot-Niget/Rue89)

Seule, l’assistante de direction propose alors à Madeleine, amie de trente ans dans la même situation, de s’essayer à la co-construction. Autour du projet se crée un groupe à géométrie variable. Thérèse raconte :

« Il y a des gens qui sont partis, d’autres qui sont arrivés. Mais on avait un noyau dur stable. Notre point commun, c’est qu’on avait tous déjà vécu des expériences de vie collective, nourries par autre chose que le simple critère d’économie. Le projet n’arrivait donc pas sur un terrain en friche. Et à ce moment, en 2004, on était tous locataires dans des choses pas très chères. On pouvait attendre sans que ce soit compliqué. »

Le groupe veut habiter en milieu urbain, à proximité des transports. Une vision écologique pour ceux qui préfèrent « densifier la ville » plutôt que d’utiliser la voiture.

« Il n’y a pas beaucoup de terrain avec 500 m² constructibles en ville ! Du coup, à chaque fois qu’on visitait un terrain, on calculait la surface possible.

Chaque terrain exigeait un plan différent, mais c’était assez vite réglé. Sur ce terrain, on avait le droit de construire en hauteur, car il y avait déjà des immeubles à côté. »

« Les banquiers ont été frileux »

Evidemment, avant toute pose de pierre, il a fallu les financements. Selon Madeleine, ce n’est ni plus facile ni plus difficile de présenter à son banquier une co-construction plutôt qu’un projet classique d’achat.

« C’est vrai que les banquiers ont été frileux. J’ai eu la chance que l’employée avec qui je traitais appréciait le projet. Elle a bien manœuvré pour faire accepter mon dossier.

Dans le groupe, il y a eu d’autres situations. Certains qui avaient pourtant 50% d’apport ont eu un mal de chien à avoir un prêt. »


Le salon bibliothèque de Madeleine (Benjamin Belliot-Niget/Rue89)

Mais la co-construction a de quoi séduire les financiers. Economie d’échelle oblige, on est censé gagner de l’argent (de 5% à 15% inférieur au neuf, théoriquement). Joint au téléphone, un agent immobilier du quartier jauge le prix final du T3 « très correct pour du neuf ».

Un seul nom sur le permis de construire

Sur le terrain du quartier Mangin, l’architecte engagé dans le projet (pour 95 000 euros) envisage un immeuble de cinq appartements, et une maison à la surface équivalente aux appartements. Mais le groupe se fait doubler par un promoteur. Un peu amer, la bande continue sa quête. Plus tard, ils apprennent que le promoteur ne donne pas suite. Ils reviennent vers le vendeur et font une nouvelle offre. Ils signent fin 2007 le compromis de vente (210 000 euros et 51 000 euros de frais de notaire).

Et il a dès lors fallu rentrer dans le dur. Avec ce premier écueil que peut être le permis de construire. Les édiles peuvent se montrer circonspects devant l’initiative d’un groupe de particuliers. Sans compter que le permis de construire n’est pas adapté à la co-construction, souligne Thérèse.

« Comme on ne pouvait pas avoir une parcelle divisée, il fallait que tout soit à un seul nom. Ça a été moi. S’il y avait un pataquès, c’était tout pour moi. »

Et aucun « pataquès » n’est arrivé. Pourtant, la co-construction, ce n’est pas facile. Déjà car il n’y a pas de dispositif législatif adéquat : la loi Chalandon de 1971 renvoie aux oubliettes le statut de coopérative d’habitants.

En gros, si l’on veut construire à plusieurs particuliers, on se voit conseiller la constitution d’une société civile immobilière, qui en 2007 implique une TVA à 19,6%.

Niveau droit, « on picore à droite à gauche ! »

Une autre solution existe, c’est l’indivision pour l’achat et la construction, suivie d’un basculement vers un régime de copropriété classique. L’indivision est une solution plus avantageuse fiscalement mais évitée par les notaires. Le risque de capotage fait que nombre d’entre eux se protègent en refusant d’enregistrer cette opération.

Les Nantais finissent par trouver leur salut chez un notaire sarthois. Il confirme le caractère pionnier de la co-construction.

« Pour chaque habitat groupé, on cherche quel instrument du droit est le plus adapté à la situation. On défriche, on picore à droite à gauche ! »

« Ce n’est pas vivre en communauté »

Dans la cour de l’immeuble sont installés des petits gradins et une table de ping-pong. L’espace de vie déborde des appartements, et c’est bien l’intention de départ. N’employez pas le terme de communauté : probablement coupable de porter un parfum hippie, il est réfuté par Madeleine.

« Vivre les uns à côté des autres, ce n’est pas vivre en communauté. Chacun peut avoir son autonomie, on n’est pas dans la fusion. Rien n’est programmé, à part le compost qu’on va donner à une association tous les mardi. Et aussi les petits cinés qu’on se fait parfois, avec un vidéoprojecteur acheté en commun. Mais on ne fait rien d’extraordinaire niveau voisinage ! C’est possible d’être locataire ici et de ne pas se mêler à la vie collective. »

Si utopie déçue il y a eu, c’est sur le plan écologique. Les porteurs du projet auraient voulu faire plus, regrette l’ancienne prof de maths investie dans diverses causes militantes.

« Nos échecs s’expliquent toujours de la même façon : pas les sous. Initialement, on avait fait des recherches pour chauffer de façon écolo. Géothermie, aérothermie, poêle centralisé à copeaux, c’était trop cher. Il faut savoir que si vous faites un poêle collectif, vous n’avez pas droit à des aides. »


Chez Madeleine, le poêle à bois (Benjamin Belliot-Niget/Rue89)

Il faut savoir faire des compromis

Avec ses économies financières autant qu’énergétiques, la co-construction semble être dans l’air du temps. Rejoignant les problématiques d’habitat groupé et participatif, elle suscite bien des envies. Mais sur beaucoup de projets lancés, peu aboutissent. Madeleine a son idée sur les raisons :

« Les jeunes qui se lancent dans ces projets ont des situations de vie plus instables, dans la vie de couple ou dans le boulot. Ça rend les choses plus difficiles à durer. Nous, on est des quinquas, voire plus ! Quand on a construit, on avait le temps d’attendre, un boulot fixe, des réseaux conséquents, des ressources. Et puis on était dans le compromis. Par exemple, il a fallu renoncer à certains aspects écologiques pour aller au bout. »

Exemple de réussite sollicité par les médias, Bab’El Ouest l’est aussi par les collectivités. Thérèse évoque cette nouvelle expertise avec mesure.

« Nous ne sommes pas un modèle, plutôt une expérience qui peut bénéficier à d’autres. C’est une bonne chose que nous soyons sollicités par les mairies, car sans elles le modèle n’est pas généralisable. Tout n’est pas simple non plus, car le temps des municipalités n’est pas celui des particuliers. »

Les choses vont peut-être bouger encore plus en amont. Le projet de loi Alur, en débat actuellement au Parlement, veut permettre la réalisation d’opérations immobilières groupées.

Acte de propriété (part de Madeleine)

T3 de 73 m² et 29 m² de terrasse à Nantes, immeuble de 2011.

L’achat : 178 000 euros
  • Apport personnel : 70 000 euros
  • Somme empruntée : deux prêts contractés en 2008. Le premier de 23 000 euros est issu de son PEL. Le second est un prêt conventionné modulable se montant à 85 000 euros. Ils ont été regroupés et renégociés en 2013 sous un prêt unique à 2,9%. Elle rembourse 1 014 euros par mois pour un emprunt qui court sur encore treize ans.
Charges : 304,30 euros par mois
  • Charges de copropriété : 75 euros par mois

Electricité de l’espace commun, assurance de copropriété, entretien et frais liés à l’ascenseur, et eau.

  • Electricité : 24,89 euros par mois

Madeleine n’a que peu d’électroménager.

  • Bois pour le poêle : 9,4 euros par mois

Consommation d’une stère et demi par an.

  • Gaz (cuisine) : 3,5 euros par mois

Une bonbonne de 20 euros tous les six mois.

  • Assurance logement : 19,5 euros par mois (234 euros par an)
  • Taxe d’habitation : 90,2 euros par mois (1 082 euros par an)
  • Taxe foncière : 81,9 euros par mois (982 euros par an)

 

 

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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 17:02

 

Source : rue89.com

 

Chronologie

29/11/2013 à 15h56
OGM et tumeurs : l’étude choc effacée de la littérature scientifique

 

 

L'étude du Pr Séralini vient d'être retirée de la revue Food and Chemical Toxicology. Le scientifique proteste.

 

(Capture de "Tous cobayes", de Jean-Paul Jaud, septembre 2012)

Révélée en septembre 2012,

Tumeur sur un rat au quinzième mois d’expérience

 

 

28 novembre 2012

 

Quatorze mois après sa publication, l’étude dirigée par le professeur Gilles-Eric Séralini sur l’effet à long terme des OGM a été retirée de la revue scientifique Food and Chemical Toxicology.

Le professeur Séralini avait accepté de fournir ses données brutes à la revue pour une nouvelle analyse critique. Celle-ci n’a relevé aucune fraude ni malhonnêteté intellectuelle mais estime que l’étude ne « permet pas de conclure » sur l’aspect cancérigène des OGM :

« Il existe une cause légitime de préoccupation sur le faible nombre d’animaux par groupe ainsi que sur la souche choisie. »

Le chercheur s’est défendu lors d’une conférence de presse tenue à Bruxelles et menace d’attaquer la revue en justice :

« Il s’agit d’une nouvelle attaque contre mon travail, qui s’inscrit dans une campagne de diffamation lancée par Monsanto, le producteur des deux produits que j’ai étudiés. »

« Le destin d’un article sur 1 000 ou sur 2 000 »

 

Interrogé par Le Point, le professeur Bernard Meunier, pharmaco-chimiste membre de l’Académie des sciences, explique que le retrait d’un article scientifique est rare mais pas exceptionnel :

« De ma propre expérience d’éditeur de revue scientifique, je dirais que c’est peut-être le destin d’un article sur 1 000 ou sur 2 000. L’auteur peut le demander s’il n’est plus en accord avec ses propres conclusions, mais le rédacteur en chef peut également le décider face à de nombreuses critiques de scientifiques sérieux s’exprimant de manière non anonyme. C’est exactement ce qui s’est passé dans le cas de cette étude. »

Retour ci-dessus sur l’histoire d’une étude qui déchaîne les passions, y compris sur Rue89. lien

 

 

 

 

 


 

 


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29 novembre 2013 5 29 /11 /novembre /2013 16:50

 

 Source : blogs.rue89.com

 

Encyclopédie du XXIe siècle : un revenu pour la vie
Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 29/11/2013 à 10h41

 

 

Combien de jeunes gens désœuvrés loin des listes et des allocations de Pôle emploi ? Combien d’adultes confirmés à tenter de joindre les deux bouts avec un RSA famélique ? D’artistes et d’intellectuels en galère œuvrant pour des picaillons ? Eh bien, dites-vous que ça pourrait changer pour peu qu’on prenne le veau d’or par les cornes et qu’on lui fasse cracher « un revenu pour toute la vie ».

C’est ce que ce que s’est mis en tête un petit groupe de trentenaires, site et actions subversives à la clé, pour parvenir à leurs fins. Leurs armes ? Une « conférence gesticulée », un court-métrage d’animation et jusqu’à un long-métrage au synopsis sans équivoque :

« Remettre le travail à sa place et redonner de la valeur aux activités non rémunératrices, sociales, associatives, politiques, artistiques, spirituelles... »

« Il y a du travail pour changer de civilisation ! »

C’est marrant, en 2009, j’avais publié un petit « programme de Yéti » articulé précisément autour de ce revenu d’existence minimal. L’échelle fixe des salaires (de 1 à 20 ou 25 maxi) que j’y préconisais ne prenait pas le Smic comme base, mais ce « minimum vital décent » garanti à tout citoyen, travailleur ou non.

L’idée était que le travail et surtout le plein-emploi appartenaient à une époque révolue. Et qu’il urgeait de permettre à n’importe quel citoyen, travailleur ou non, d’avoir accès à des conditions minimales de vie : se loger, se nourrir, s’éduquer, bénéficier d’un minimum de confort.

Nos « entrepreneurs » d’un genre nouveau poussent le bouchon encore plus loin en y ajoutant la notion de fonction sociale :

« Le revenu de base inconditionnel vise à découpler le revenu du travail pour le coupler à la vie ! Pour que chaque être humain, dignement, puisse apporter sa contribution à la société. Il y a du travail pour changer de civilisation ! »

 

 

Une utopie, l’article 25 des Droits de l’homme et du citoyen ?

Nos agitateurs pour un revenu de base avouent n’avoir même pas songé à présenter leur projet à des partis politiques patentés. Non pas qu’ils crachent dans cette soupe-là, mais prendre sans détour leurs affaires en main leur a sans doute semblé préférable. D’ailleurs, n’est-ce point aux politiques de faire chemin vers les citoyens plutôt que l’inverse ?

N’attendez pas non plus de nos amis qu’ils pleurnichent sur leur sort ou ruminent à longueur de forums leurs dépits d’un temps obsolète et leurs aigreurs sarcastiques. Ils avancent et écrivent à leur façon un chapitre de cette Encyclopédie du XXIe siècle si chère à Paul Jorion et à sa bande.

Ne comptent plus guère sur la générosité des banquiers ou des autorités et inventent une manière originale de financer leur complot : le financement participatif (« crowdfunding »). Vous ne savez pas de quoi il retourne ? Allez donc leur rendre visite et entrez sans frein dans la danse.

Ce qui étonne est qu’il y ait encore tant d’esprits étroits pour tenir ce fichu revenu de base comme une brumeuse utopie, sinon carrément une incitation à la fainéantise. Utopique, l’article 25 de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen datant de 1948 ?

« Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment pour l’alimentation, l’habillement, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires ; elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d’invalidité, de veuvage, de vieillesse ou dans d’autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté. »

 

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