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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 15:35

 

Source : mediapart.fr

Flashball: le préfet de police de Paris assigné

|  Par Louise Fessard

 

 

Blessé par un tir de flashball le 21 juin 2009 à Paris, Clément Alexandre, un Rouennais de 30 ans, a assigné le préfet de police de Paris devant le tribunal administratif mardi. Une démarche inédite qui vise selon le jeune homme à « taper à un niveau de responsabilité plus élevé que celui de la responsabilité individuelle du flic ».

Blessé par un tir de flashball le 21 juin 2009 à Paris, Clément Alexandre, un Rouennais de 30 ans, a assigné le préfet de police de Paris devant le tribunal administratif. Une démarche inédite qui vise selon le jeune homme à « taper à un niveau de responsabilité plus élevé que celui de la responsabilité individuelle du flic ».


Généralisé en 2004, le flashball superpro est jugé très imprécis. 
Généralisé en 2004, le flashball superpro est jugé très imprécis. © Jacky Naegelen/Reuters

Le 21 juin 2009, lors de la fête de la musique, Clément Alexandre s’effondre, touché à la joue par un tir, alors que des policiers tentent d’évacuer la foule de la place de la Bastille. Les témoignages de ses amis évoquent « un mouvement de foule » à la vue des policiers armés de flashball et des tirs « sans aucun discernement ». Aucun n’a entendu de sommation. L’un d’eux affirme avoir également reçu un tir dans le dos. Ce soir-là, plusieurs autres personnes victimes de tir de flashball ont été prises en charge par les sapeurs pompiers de Paris entre 0 h 00 et 0 h 30. Les fiches d’utilisation fournies par la préfecture de police montrent que trois policiers de la brigade anticriminalité ont fait usage de leurs flashballs à 22 reprises au total. Selon la version policière, les fonctionnaires auraient riposté à des jets de projectiles. Après s’être réfugié dans un café, Clément Alexandre, la joue gauche en sang, est pris en charge par les pompiers et arrive aux urgences à 0 h 21. Il y croise « un homme d'un quarantaine d'années, qui avait eu le lobe de l'oreille arraché par un tir ». Le jeune homme souffre, lui, d’une fracture à la mâchoire qui nécessitera la pose d’une broche, de multiples plaies à la joue, ainsi que de deux dents fêlées. Ce qui lui vaut 45 jours d’ITT. Il ne lui reste plus aujourd'hui que quelques cicatrices sur la joue gauche, encore visibles sous sa barbe de trois jours, et... une dent arrachée deux jours avant l'audience de ce mardi 3 décembre 2013.

Clément Alexandre n’est qu’un blessé parmi d’autres. Selon notre décompte (lire ici), depuis la généralisation en 2004 du flashball parmi les forces de l’ordre françaises, une vingtaine de personnes ont été grièvement blessées, pour la plupart au visage. Parmi elles, quatorze ont perdu un œil. Et un homme, atteint à très faible distance au thorax dans un foyer de travailleurs immigrés à Marseille, est décédé en décembre 2010. Mais seul un fonctionnaire a été condamné, un policier qui a écopé en janvier 2011 de six mois de prison avec sursis pour avoir éborgné six ans plus tôt un adolescent de 14 ans aux Mureaux. Les procédures pénales se heurtent souvent à l’impossibilité d’identifier le tireur et au mur de silence de sa hiérarchie. « À chaque fois, au pénal, les gens sont déboutés, et même à Nantes (un lycéen de 16 ans avait perdu un œil en 2007 - ndlr), lorsque le policier avoue avoir tiré, il est relaxé, car il a obéi à un ordre de sa hiérarchie », constate Clément Alexandre.

C’est donc également par souci tactique que le jeune homme et son avocat Me Étienne Noël ont choisi d’attaquer la responsabilité de l’État au tribunal administratif, en réclamant 26 000 euros de préjudice. L’avocat pénaliste est familier de la justice administrative qui lui a permis de faire condamner la France pour ses conditions de détention en prison à de multiples reprises. « Depuis 1999, j'ai fait condamner tous les ministres de la justice, de gauche ou de droite », se targuait-il récemment dans un portrait de L’Express.

Dans le cas de Clément Alexandre, l’expert médical désigné par le tribunal administratif a prudemment estimé que la blessure, qui présente un aspect de brûlure circulaire, était « compatible avec celle qui serait occasionnée par un tir de flashball ». Une analyse confirmée par l’expert balisticien. Malgré cela, le 13 août 2013, la préfecture de police de Paris a refusé la demande d’indemnisation du blessé. Selon la préfecture, les fiches d’utilisation du flashball remplies par les policiers de la BAC sont datées du 22 juin à 0 h 30, alors que le jeune homme a été pris en charge aux urgences à 0 h 21. Une interprétation jugée, mardi 3 décembre, « peu crédible » par le rapporteur public qui rappelle que les pompiers sont intervenus dès minuit pour des tirs. Et que les policiers ne remplissent pas « dans le feu de l’action » leurs fiches.

Pour lui, le jeune homme a bien été touché par un tir de flashball qu’il qualifie d’« accidentel ». Le rapporteur public considère que les dommages causés sont « directement consécutifs aux agissements des forces de l’ordre », mais qu’il n’y a pas de faute lourde qui engagerait la responsabilité de l’État. En effet, il n’est pas, selon lui, établi que les policiers aient tiré hors du cadre réglementaire. Le jugement devrait être rendu dans une quinzaine de jours. 

Le rapporteur conclut donc à la condamnation de l’État, sous le régime de la responsabilité sans faute. Il s’agit d’une disposition du code des collectivités prévoyant que « l’État est civilement responsable des dégâts et dommages résultant des crimes et délits commis (…) par des attroupements ou rassemblements ». Le tribunal a été prié d’accorder 6 600 euros de dommages, la prise en charge des expertises ainsi que 2 000 euros pour les frais de justice.

Pour Me Noël, ces conclusions ne vont pas assez loin. D’abord car « rien ne laisse supposer l’existence d’un délit préalable qui justifie l’emploi du flashball » et donc que les policiers aient agi en état de légitime défense. Et, selon lui, le flashball devrait rentrer dans la catégorie des armes « comportant des risques exceptionnels », puisqu’il provoque de « manière presque systématique des blessures à la tête ». Une jurisprudence du Conseil d’État de 1949 prévoit que lorsque les forces de l’ordre font usage « d’armes ou d’engins comportant des risques exceptionnels », il suffit d’une faute simple pour que la responsabilité de l’État soit engagée. Jusqu’ici cette jurisprudence n’a été appliquée qu’à des armes à feu, jamais pour des lanceurs de balle de défense.

 

LBD 40×46 
LBD 40×46

La préfecture de police n’avait pas déposé de mémoire en défense. Et aucune représentant n’a daigné se déplacer au tribunal mardi, un « désintérêt malvenu », a regretté le rapporteur public. Plusieurs personnes ou proches de victimes de tirs de flashball, comme Joachim Gatti ou un cousin du jeune Salim, éborgné à Trappes cet été, étaient en revanche présents. Le collectif « face aux armes de la police » espère en effet faire boule de neige. Une procédure administrative a déjà été lancée pour Pierre Douillard, le lycéen de Nantes.

Dans un rapport en mai, le Défenseur des droits s’était interrogé sur l’avenir du flashball superpro, le lanceur de première génération jugé trop imprécis et responsable de plusieurs blessures graves. Mais son successeur le LBD 40×46, plus puissant et précis, est également à l’origine de bavures. Le porte-parole du collectif, un autre Pierre, entend dépasser le « caractère individualisant des blessures » pour s’interroger sur « la logique de l’arme ». « On se rend compte que ces tirs ont lieu lors d’opérations de maintien de l’ordre dans les quartiers populaires, lors de mouvements politiques, lors d’une fête de la musique ou contre des supporteurs, explique-t-il. Donc contre certains groupes. Pourquoi ces groupes sont-ils considérés comme une menace à chaque fois ? Le flashball est une arme à neutraliser des menaces politiques. » « Le flashball est présenté comme une arme de défense, alors que c’est clairement une arme offensive, estime Clément Alexandre. Là où la police dégainait rarement, ils peuvent maintenant dégainer de façon plus fréquente. C’est ce qui se passe tous les jours en banlieue. »

 

 

 

 

 


 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 15:27

 

 

Source : mediapart.fr

Des centaines de millions de portables géolocalisés

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Après les révélations sur le système de l'espionnage mondial de la NSA, le quotidien américain The Washington Post révèle que l'agence de renseignement géolocalise illégalement, chaque jour, des centaines de millions d'individus par l'intermédiaire de leurs téléphones portables.

Sur la foi de documents fournis par l'ancien consultant de la NSA, Edward Snowden, le quotidien américain The Washington Post a révélé, mercredi 4 décembre, que l'agence de renseignement américaine géolocalise illégalement des centaines de millions de téléphones portables.

Selon les journalistes, le système de géolocalisation permettrait à l'agence américaine de connaître la position continue des personnes grâce à leur portable, et ce même quand l'appareil n'est pas utilisé. Toujours selon le quotidien, l'agence stocke des informations sur « au moins des centaines de millions d'appareils » et enregistre « près de 5 milliards » de données par jour. La NSA réussit à géolocaliser les téléphones ciblés en se connectant aux câbles qui relient les différents réseaux mobiles mondiaux, sans distinction de nationalité.

Imaginé pour permettre aux services de renseignement de recouper les mouvements de personnes suspectées de crimes ou de terrorisme, le système de géolocalisation de la NSA vise en réalité toutes les communications. « Les capacités de la NSA pour géolocaliser sont ahurissantes (...) et indiquent que l'agence est capable de rendre la plupart des efforts pour avoir des communications sécurisées futiles. »


Lire sur The Washington Post

 

 

 

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 15:15

 

Source : blogs.mediapart.fr

 

Le Qatar, ses esclaves et les autres…

Le Qatargate. Un travail sous un soleil de plomb, l’entassement dans des logements minuscules et insalubres, le retrait des passeports, un salaire misérable voire inexistant, en bref, des conditions de vie révoltantes et inhumaines, tel est le sort des migrants essentiellement népalais, travaillant sur les chantiers mis en place en vue de la Coupe du Monde 2022. The Dark Side of Migration: Spotlight on Qatar’s construction sector ahead of the World Cup, le rapport publié par Amnesty International le 17 novembre, est alarmant. Reprenant les faits révélés par le Guardian en septembre, il dénonce la situation des travailleurs étrangers au Qatar, dont le traitement s’apparente à une forme de néo-esclavage. Le nombre de victimes pour l’été 2013 s’élève à 44, et, si aucune mesure n’est prise, il pourrait atteindre 4000 d'ici la Coupe du Monde d’après la Confédération internationale des syndicats (CSI-ITUC). Les réactions occidentales ont été vives mais aucune mesure concrète n’est envisagée. Après la réunion du comité exécutif de la Fifa à Zurich du 3 et 4 octobre, Sepp Blatter a même estimé qu’il restait encore beaucoup de temps pour traiter des problèmes avec le Qatar. Il est clair que la Fifa s’est enferrée dans une situation de plus en plus inextricable, mais somme toute assez prévisible. 

Rétrospective historique. Car, en effet, le non-respect des droits de l’homme au Qatar n’est un secret pour personne, particulièrement en ce qui concerne les droits des migrants. Mais la persistance de l’esclavage ne se limite pas à ce Qatargate, il concerne même une grande partie du monde arabe, et s’ancre dans un passé long de plusieurs siècles. Expliquer ce néo-esclavage en se plongeant dans ses racines historiques, c’est à quoi s’est attelé l’anthropologue Malek Chebel dans son livre L’esclavage en terre d’Islam, par l’analyse d’une question qu’il estime encore taboue, celle des quatorze siècles d’esclavage dans les pays arabes et musulmans. L’auteur souligne les spécificités de la traite des esclaves dans le monde arabe, et les met en perspective avec la situation actuelle. Au contraire de la traite occidentale, celle qui a eu lieu en Orient procèderait d’une intrication plus profonde dans les consciences.  D’abord, du fait de sa durée, quinze siècles pour la traite arabo-berbère, contre deux pour le commerce triangulaire. Ensuite, par sa dimension sociale, que le commerce d’esclaves en Occident - relevant d’un aspect plus économique - ne revêtirait pas. Par ailleurs, les rapports esclavagistes auraient aussi été encouragés par le système très hiérarchisé de la société orientale, hérité de l’Orient ancien. 

Historique et culturelle, la persistance de l'esclavage trouverait aussi ses sources dans une interprétation du Coran. L’absence d’interdiction de l’esclavage dans la doctrine musulmane n’aurait pas permis d'endiguer ce phénomène - existant il faut le rappeler, avant la diffusion de l’Islam. En effet, des vingt-sept versets du Coran évoquant le sort des esclaves, tous acceptent le maintien de la condition d'asservissement aux maîtres, tout en allant cependant dans le sens d’une certaine clémence. Ce flou doctrinal aurait alors été propice à des interprétations erronées et porteuses, selon l’auteur, d’une culture esclavagiste.

Ce à quoi il faudrait enfin ajouter l’importance du contexte économique. Le monde arabe, au contraire de l’Occident, a connu pendant très longtemps un système féodal. Système dont certains pays héritent encore largement, avec en tête la Mauritanie, où entre 10% et 20% de la population serait réduite à l’esclavage selon certaines ONG. Le maintien de rapports de forces encore féodaux, brutalement plongés dans le capitalisme moderne, expliquerait donc aussi ce néo-esclavage.

Il existe bien sûr différentes formes d’esclavages, compte tenu de l’étendue du territoire considéré, mais on peut toutefois en souligner l’ampleur et la durée dans tout le monde arabe avec, pour exemple, ce marché d’esclaves et ce syndicat d’esclavagistes qu’on pouvait trouver au Caire jusqu’à la fin du XIXe siècle. 

Une situation qui perdure. Cette brève rétrospective permet de voir que cette situation s’ancre dans une perspective historique de longue durée. Mais il est nécessaire de définir ce qu’on appelle aujourd’hui le néo-esclavage et en quoi il diffère de l’ancien ; le néo-esclavage n’est plus un statut de droit, c’est un statut de fait. En effet, l’esclavage est aujourd’hui interdit dans tous les pays arabes, le dernier pays en date étant la Mauritanie en 1981. Mais de fait, il persiste toujours une sorte de salariat dévoyé, sans statuts ni droits, qui renvoie de facto à un état d’esclavage.

Malek Chebel estime à 3 millions le nombre de ces esclaves modernes : elles sont un million de bonnes au Maroc, dont un nombre important d’enfants, ils sont encore 100 000 ouvriers d’Inde, du Pakistan ou de Chine travaillant 13 heures de travail par jour à Dubaï pour 200 euros par mois…

Le néo-esclavage revêt toutefois des formes très différentes, du travailleur népalais sur les chantiers du Qatar, à la petite bonne au Maroc, jusqu’aux ventes d’enfants à Bamako. Au Liban, par exemple, il est possible de se procurer une bonne dans une agence spécialisée pour 300 dollars par mois (la moitié revenant à la domestique, l’autre pour la société). En principe, il s’agit donc d’une vente de services, mais dans les faits, le traitement de ces domestiques s’apparente le plus souvent - mais pas toujours bien sûr-, à de l’esclavage. De même, dans les consciences, il semblerait que cette mentalité néo-esclavagiste soit encore prégnante, preuve en est que la communauté sri lankaise, la plus importante communauté étrangère du pays, n’a aucune existence publique, et que les scandales de maltraitance et de viols sont fréquents. Détail révélateur, le mot Sri lankais est devenu une sorte de terme générique pour désigner tout domestique. J’ai d’ailleurs longtemps été persuadée, enfant, qu'il s'agissait d'un synonyme pour femme de ménage. 

Les pratiques évoluent difficilement, et souvent les familles aisées ont même la sensation de faire une bonne action, en donnant un travail à cette bonne qui deviendra certainement riche dans son pays natal, en lui fournissant une petite douche dans son cagibi minuscule, quand même, une douche pour elle ! Mais sans penser que ce minuscule espace donné, c’est le refus du grand espace de la salle de bain familiale et toute la symbolique que cette exclusion du corps du domestique dénonce. Le déni des classes aisées se pare d’une affection condescendante et use de tout un lexique paternaliste, allant jusqu’à considérer le domestique comme un éternel mineur, comme s’il était doté d’une nature d’esclave selon le mot d’Aristote.

Toutefois, des tentatives sont faites aujourd’hui pour lutter contre ces nouvelles formes d’esclavages et pallier le déficit du droit des personnes. Pour continuer sur l’exemple libanais, l’éveil des consciences semble être en marche, en témoigne par exemple ce court-métrage intitulé «  ma sri lankaise est libanaise » jouant sur l’inversion des rôles entre la domestique et la « Madame ». 

Cette persistance de l’esclavage dans les pays du monde arabe amène enfin à poser la question de ce capitalisme post-moderne, qui, dans un mélange d’époques et de genres, intrique ultra-capitalisme et mentalités féodales. 

Les travailleurs du Qatar payant de leur sueur et de leur sang pour des stades de football en sont la plus triste illustration. 

Nada Maucourant 

 

Sources 

Malek Chebel : L'esclavage en terre d'Islam (Fayard, septembre 2007, 496 pages, 24 euros)

http://www.theguardian.com/world/2013/sep/25/revealed-qatars-world-cup-slaves

http://www.amnesty.org/en/library/asset/MDE22/010/2013/en/ca15040d-290e-4292-8616-d7f845beed7e/mde220102013en.pdf

http://www.theguardian.com/football/2013/oct/04/world-cup-2022-fifa-sepp-blatter-qatar-worker-deaths

http://observers.france24.com/fr/content/20101207-sri-lankaise-est-libanaise-court-metrage-antiracisme-shankabout-film-bonnes http://www.youtube.com/watch?v=VpQGHBKelaQ

http://edition.cnn.com/interactive/2012/03/world/mauritania.slaverys.last.stronghold/

http://www.ina.fr/video/VDD10009991

 

 

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 15:05

 

Source : mediapart.fr

 

Taux de change : vers un nouveau scandale ?

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Après l'enquête sur les manipulations du Libor, qui a déjà abouti à plusieurs condamnations de grandes banques, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung révèle que plusieurs autorités de régulation financière enquêtent sur de nouveaux soupçons de manipulation des taux de change.

Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung a révélé, mercredi 4 décembre, que les autorités de régulation financière européennes, américaines et asiatiques enquêtent ensemble sur des banques internationales soupçonnées d’avoir manipulé, de manière concertée, les taux de change monétaires à grande échelle

Selon le journal, les banques auraient spéculé sur les monnaies étrangères pour influencer leurs valeurs en procédant à des transferts massifs de fonds. « Spéculer sur la valeur des monnaies permet de manipuler les taux de change et de dégager beaucoup de cash. » Toujours selon le Süddeutsche Zeitung, si les soupçons de manipulation étaient avérés, le scandale pourrait prendre une plus grande ampleur que celui du Libor, dans lequel les banques sont soupçonnées d’avoir manipulé les taux d’intérêt de référence, affectant l'activité des entreprises et de clients privés.

 

Lire sur le Süddeutsche Zeitung

 

 

 

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5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 14:55

 

Source : blogs.rue89.com

 

Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 05/12/2013 à 10h47

 

 

En période de crise, quand les monnaies officielles filent hiberner loin de l’économie réelle, une pléiade de petites monnaies locales complémentaires tentent de boucher les trous. Mais quid quand la monnaie locale est carrément planétaire ? Le Bitcoin. Ok, on en a déjà parlé, mais là l’intrus frise l’insolence.

Le Bitcoin, kézako ? Une monnaie électronique qui circule sur le réseau Internet. Je ne m’étends pas trop sur la question technique. Les pointilleux et les bricolos qui ne peuvent s’empêcher de regarder sous le capot iront voir sur les sites spécialisés et chez les aficionados, le soldat Ploum par exemple. Disons seulement que :

  • le Bitcoin fonctionne sur un principe entièrement mathématique ;
  • le nombre d’unités Bitcoin en circulation ne peut mathématiquement excéder 21 millions (dur dur pour les planches à billets, mais notre monnaie peut se diviser en dixième, centième, millième...) ;
  • il a une valeur (fluctuante) attribuée reconnue et commence à être accepté comme moyen de paiement ;
  • régi par une infrastructure entièrement décentralisée, il échappe au contrôle des banques centrales et des Etats.

Une montée en puissance spectaculaire

Je vois déjà la tête des adeptes du bon vieux bas de laine : le virtuel très peu pour nous ! Le problème, c’est qu’à part leurs quelques piécettes dûment protégées, TOUTES les monnaies d’aujourd’hui sont parfaitement virtuelles et n’existent que comme écritures sur des livres de compte tout aussi électroniques.

Plus aucune devise, roi-dollar compris, qui soit garantie par une contrepartie sonnante et trébuchante en métal précieux comme l’or.

Les fauchés quant à eux hausseront les épaules. Si le Bitcoin est émis selon un code informatique dit « libre », il n’en est pas « gratuit » pour autant. Il a même tendance à voir sa valeur grimper en flèche depuis un an, passant d’une petite dizaine d’euros en janvier à 840,98 euros au 3 décembre.


Evolution du cours du bitcoin sur un an, en euro (Capture)

 

Crise de croissance ?

Les pointilleux pointeront une évolution un brin inquiétante en dents de scie. Si le Bitcoin échappe à l’emprise des autorités monétaires et politiques, il pourrait bien faire les choux gras des spéculateurs en tout genre.

Là-dessus, les avis divergent. Le soldat Ploum, partisan déclaré de la décentralisation sauvage, n’y voit qu’une crise de croissance un peu chaotique mais passagère « qui ne reflète en rien la valeur à long-terme du Bitcoin ».

Paul Jorion, chercheur, est beaucoup plus sceptique :

« C’est une proie toute désignée pour les bandits qui la hackeront, qui la manipuleront à la hausse ou à la baisse par rapport aux autres devises, qui l’utiliseront pour recycler de l’argent sale. [...] Sans police pour assurer les arrières, on pousse la confiance vraiment très loin. »

Cette monnaie virtuelle ne flirte-t-elle pas trop avec l’individualisme sévère de l’Ecole autrichienne d’économie ? Le problème du vieux système actuel vient-il du contrôle des monnaies par les autorités financières ou du manque de contrôle démocratique sur lesdites autorités ? Quid de la répartition des quelques 12 millions de Bitcoins en circulation (sur 21) ?

Le pouvoir insolent d’Internet

Ne tranchons pas ici ce débat qui opposent geeks et prudents aux pieds sur terre. Mais constatons tout de même, qu’au contraire de l’eusko basque ou la luciole ardéchoise, notre Bitcoin commence à sérieusement indisposer les autorités politiques et financières autorisées.

Au point qu’un Obama ne sait plus à quelle Fed se vouer pour en enrayer la menace. Et que David Janczewski, chef de la monnaie royale britannique, ne s’opposerait plus à ce qu’on batte quelques pièces de Bitcoin pour voir.

Le Bitcoin consacre de fait le pouvoir insolent de l’Internet face aux puissances en place. Et pourquoi ne pas imaginer que le Bitcoin fasse des émules identiques ? Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, le Bitcoin est de ce point de vue une révolution inédite dans la crise qui secoue le vieux monde.

Mais comme toute révolution bardée d’incertitudes clôturant les périodes de chaos, on ne sait trop encore ce qu’au final elle donnera à manger ou à recracher.

Au fait, le smic mensuel brut, il est à combien en Bitcoins ? 1,84 et des patates, au cours du 5 décembre 2013 (1 Bitcoin = 776 euros). Oh purée, minable ! Hollande, Ayrault, Sapin, faudrait voir à sérieusement lui envisager un sacré coup de pouce sur vos claviers.

 

 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 22:39

 

Source : lemonde.fr

 

Huit militants de Greenpeace interpellés à Genève

Le Monde.fr avec AFP | 04.12.2013 à 03h50 • Mis à jour le 04.12.2013 à 10h16

 
 

 

Des militants ont déversé devant l'hôtel de luxe où avait lieu la conférence un tas de neige artificielle qu'ils avaient polluée avec du fuel provenant de tonneaux portant le logo de la compagnie Gazprom, le 3 décembre.

 

Huit militants de Greenpeace ont été interpellés mardi 3 décembre à Genève alors qu'ils protestaient contre les forages pétroliers imminents de Gazprom dans l'Arctique. Ils manifestaient devant et à l'intérieur de l'hôtel abritant la conférence Global Energy 2013, principalement sponsorisée par le groupe industriel russe. La police locale ne savait pas combien de temps ils allaient être détenus.

Les protestataires ont notamment déployé une banderole sur la façade de l'hôtel de luxe Président-Wilson, où était inaugurée la conférence, proclamant « Déchets de l'Arctique apportés chez vous par Gazprom », selon une vidéo de la manifestation.

Des militants ont déversé devant l'hôtel de luxe où avait lieu la conférence un tas de neige artificielle qu'ils avaient polluée avec du fuel provenant de tonneaux portant le logo de la compagnie Gazprom, et certains d'entre eux, déguisés en ours polaires, déambulaient sur cette neige.

 

 « BLACK SWAN »

Plusieurs protestataires déguisés en serveurs ont ensuite pénétré à l'intérieur du bâtiment et ont servi aux participants à la conférence des cocktails « Black Swan » (cygne noir), le terme industriel désignant une marée noire, et dans lesquels flottaient des ours blancs miniatures dans un épais liquide noir.

Une élégante jeune femme se faisant passer pour une représentante de Gazprom a alors tenté de lire un message contre les activités de la compagnie russe lors du cocktail, mais a été expulsée par des agents de sécurité. Selon un communiqué de Greenpeace, le discours qu'elle a été empêchée de prononcer a cependant pu être diffusé grâce à un système audio installé dans la salle. « Greenpeace et les millions de défenseurs de l'Arctique dans le monde ne seront pas réduits au silence par Gazprom ou d'autres compagnies, comme Shell par exemple, qui désire l'exploiter », affirmait notamment le message audio selon l'ONG.

Les protestataires ont également évoqué le cas de leurs 30 collègues emprisonnés en septembre dernier en Russie, puis libérés sous caution, après une action ciblant une plateforme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique russe. « Le pétrole de l'Arctique ne peut pas être utilisé sans provoquer un changement climatique radical », affirmait encore le message de mardi.

 

 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 16:25

 

Source : bigbrowser.blog.lemonde.fr

 

DINDON DE LA FARCE – LA NSA envoie à ses employés des réponses toutes faites pour Thanksgiving

 

 

 

La dinde graciée par Barack Obama, le 27 novembre 2013.

La dinde graciée par Barack Obama le 27 novembre. Reuters.

 

Travailler pour la NSA n'est en ce moment pas un métier facile. Surtout lors des repas de famille, qui peuvent s'avérer être des moments délicats lorsque les points de vue des conviés divergent. Alors pour ne pas mettre ses salariés dans l'embarras au moment de déguster la dinde de Thanksgiving, la NSA leur a fournit un guide pour répondre points par points aux critiques.

Un document de deux pages, envoyé le 22 novembre par l'agence américaine, que s'est procuré The Dissenter, l'un des blogs du site d'information Firedoglake. Sur cette note, intitulée "Protéger la nation, assurer le futur", figurent cinq recommandations "à partager avec la famille et les amis proches".

  • L'agence américaine n'hésite pas à encourager ses employés à mentionner les attentats du 11-Septembre pour défendre ses activités de contre-terrorisme. La surveillance aurait permis de déjouer 54 attentats depuis cette date, assure l'agence. Un chiffre contesté : en réalité, seulement un ou deux complots auraient réellement été empêchés.
  • Les salariés sont priés de répéter à qui voudra bien l'entendre que l'agence ne cible pas les citoyens américains, et que ses activités "sont contraintes par la loi et la politique". Une affirmation qui balaie un peu rapidement des scandales tels que l'affaire Verizon : de nombreux Américains ont été espionnés par la NSA en vertue du Patriot Act et de sa fameuse section 215, qui permet de surveiller les Américains à leur insu.
  • La NSA fournit également des réponses patriotiques toute faites à ses employés embarrassés : "La NSA accomplit des performances exceptionnelles. Nous faisons notre possible pour être les meilleurs, parce que c'est ce que l'Amérique exige dans le cadre de sa défense dans un monde dangereux."
  • La NSA encourage également ses employés à rappeler que l'agence emploie des "Américains loyaux qui concèdent des sacrifices pour aider à protéger les libertés que nous chérissons tous". L'agence n'hésite pas à inciter ses employés à mentionner les vingt cryptologues morts en Irak et Afghanistan en aidant les soldats sur le front.
  • La NSA, enfin, "encourage le dialogue public". L'agence s'est d'ailleurs "engagée dans la protection (...) des libertés civiles et de la vie privée".

Un document déjà largement raillé sur Twitter par les Américains :

 

James Bourne @James_T_Bourne

Work for NSA? Not sure what to say when that old bugaboo work crops up? Your employer's got your back http://vrge.co/1bdWWC6   via @verge

 

"Vous travaillez pour la NSA ? Vous ne savez pas quoi dire quand on vous énerve ? Votre employeur assure vos arrières."

 

 

Nsas Talking Points for Holiday Gatherings

 

 

 

 

 

 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 16:11

 

 

Source : reporterre.net

 

Alternatives

J’ai vécu un an sans huile de palme (et je vais bien, merci)

Adrien Gontier (Reporterre)

mercredi 4 décembre 2013

 

 

 

Vivre sans huile de palme, c’est possible ! Adrien Gontier nous le prouve, qui a fait l’expérience de n’utiliser aucun produit contenant de l’huile de palme pendant un an. Décryptage et mode d’emploi pour apprendre à s’en passer complétement et comprendre les enjeux qui se cachent derrière ce produit.

 


 

L’huile de palme vous en avez entendu parler, c’est certain. Il y a plus de deux ans, mes amis ne savaient pas ce que c’était et en consommaient sans le savoir. Que l’on puisse par notre consommation cautionner sans le savoir des faits qui nous posent des problèmes éthiques, c’est fâcheux. C’est ce qui m’a poussé à passer un an sans huile de palme.

Un sacerdoce coûteux ? Non une riche année jubilatoire ! Si vous pensez que vous ne consommez pas d’huile de palme, vous vous trompez très certainement, si vous pensez que s’en passer est compliqué, vous vous trompez aussi.

Un produit qui peut se cacher partout

Commençons par le début. L’huile de palme est une graisse semi-solide très appréciée des industriels pour de nombreuses raisons techniques et financières. Remplaçant les graisses solides, elle est présente dans les biscuits salés et sucrés, les apéritifs, les pâtes à tartes, les margarines. Résistante à la cuisson elle se retrouve dans des produits frits mais donne aussi du fondant dans les chocolats fourrés par exemple.

Oui, l’huile de palme vous ne l’utilisez que rarement vous-même, mais elle se retrouve largement dans des produits transformés. Elle se cache même parfois dans des produits surprenants comme dans des faux fromages sur des pizzas, dans des raisins secs, ou même comme agent troublant pour une boisson gazeuse à 0%. Eh oui. Mais alors, plus de chips, plus de bretzels ni de pizzas ? Non, c’est le premier point important. L’huile de palme se trouve dans beaucoup de produits, mais beaucoup d’autres n’en contiennent pas.

Souvent cachée dans les produits alimentaires sous la mention ‘huile végétale’, il suffit de demander gentiment aux industriels s’il s’agit d’huile de palme ou non. Courriel ou téléphone, ça se passe en général très bien.

Deuxième point important, ne partons pas avec un a priori : une même marque peut proposer des produits avec huile de palme et d’autres sans. Quel que soit le prix ou la gamme (bio ou non), il n’y a que la liste d’ingrédients et les précisions éventuelles qui comptent.

 

 

En parlant des prix, j’ai fait le test : mes repas me reviennent à moins de 3 €. Les préparer me prend en moyenne moins de dix minutes, et j’ai testé avec succès les courses pour une semaine avec des produits hard-discount sans huile de palme. Mais c’est encore mieux d’aller plus loin : j’allie le pas trop cher au local en passant par une AMAP, je cuisine maison, mais en grande quantité pour ne pas passer tous les jours des heures à cuisiner.

Gare à l’émulsifiant E 471

L’huile de palme sous forme d’huile représente environ la moitié de notre consommation de ce produit en Europe. Ca devient très fun de dénicher sous quelles formes se cache l’autre moitié. Du fruit du palmier on retire l’huile de palme (issue de la chair) et l’huile palmiste (issue du noyau). De la transformation de ces deux huiles, exactement comme le pétrole, on peut créer d’autres produits. Mon exemple favori : l’E471 ou mono- et di-glycérides d’acides gras, utilisé pour donner plus de moelleux et des croûtes sans cloques aux pains, ou encore pour obtenir des glaces légères.

Cet E471 est un émulsifiant (un additif alimentaire) fabriqué grâce à la transformation d’huiles par réactions chimiques, ce n’est donc plus une huile ! Sous son petit nom, comme sous la mention huile végétale, ne transparait aucun indice de la présence d’huile de palme. Certains industriels utilisent de l’E471 fait uniquement à partir de colza, d’autres à partir de palme, d’autres encore à partir de mélanges. Une glace sans huile de palme peut donc contenir de l’E471 « palmé », et ainsi être classée sans huile de palme avec dérivé : troisième chose importante.

Mais les huiles de palme et palmiste peuvent également être utilisées, après transformation, dans des produits non alimentaires tels les déodorants (distearamonium hectorite, etc.), les savons (sodium palmitate, laurylsulfate sodium, etc.), les lessives et produits pour machine à laver (agents tensioactifs, etc.), les crèmes (cetyl alcoolh, etc.).

 

 

En fait il existe près de 150 noms de dérivés issus de l’huile de palme. Pas besoin de les apprendre par-cœur, des mots clefs existent pour la plupart d’entre eux. Ceux contentant les mots ‘palm’, ‘stear’, ‘lauryl’ par exemple. Comme les mentions ‘huile végétale’ ou ‘E471’, ces noms sont des indices de présence possible d’huile de palme car ces composés peuvent avoir des origines différentes. Il faut donc demander aux industriels l’origine exacte du produit, quand ils le savent !

Je vous épargnerai la présence d’huile de palme ou dérivés sous forme de résidus de pressage pour l’alimentation animale ou dans les carburants de nos diesels (deux cuillerées à soupe par plein environ).

Un bilan carbone pire que le diesel

Le palmier à huile est actuellement produit à 90% en Malaisie et en Indonésie où il est un acteur majeur de la déforestation. Le palmier est responsable de la moitié des déforestations pour les cultures en Indonésie et de près de 80 % de la déforestation totale en Malaise. Je me servirai de cet exemple pour pointer un quatrième point important : l’impact social et écologique.

En théorie, la quantité de CO2 émise par la combustion d’huile de palme en tant que biocarburant est compensée par la quantité de CO2 captée par le palmier à huile lors de sa croissance. Au final le bilan est neutre, c’est écologique.

En réalité, environ la moitié des nouvelles palmeraies implantées ces vingt dernières années l’ont été sur des forêts, dont des forêts tourbeuses. Ces forêts qui ont accumulé du carbone dans leur sol en rejettent des quantités monstrueuses une fois coupées. Au final, l’huile de palme a un bilan carbone pire que le diesel issu du pétrole, même si toutes les palmeraies ne sont pas à l’origine de déforestation.

 

 

Pour paraphraser Otis, il n’existe de pas de bonne ou de mauvaise situation mais chaque cas peut être différent. Pour juger de l’impact d’un produit il faut tout prendre en compte, et de manière honnête : le rendement en huile (en n’oubliant pas que le tournesol ou le colza sont des sources plus importantes de protéines pour l’alimentation des animaux que la palme), le social (en ne confondant pas les petits planteurs indépendants et ceux rattachés aux plantations géantes), les besoins en huile des habitants futurs de la planète (en n’oubliant pas qu’il y a assez de terres déjà dégradées pour accueillir de nouvelles palmeraies, plutôt que de grignoter les forêts de Bornéo), etc.

Fort heureusement toutes les palmeraies ne sont pas implantées sur d’anciennes forêts et il existe de belles histoires avec l’huile de palme. Difficile alors, pour le consommateur qui ne voit pas d’inconvénient à consommer un produit contenant de l’huile de palme dont la production n’a pas engendré de conflits sociaux ou écologiques, de s’en sortir lorsqu’aucune traçabilité correcte n’existe. Je ne prône pas le remplacement frénétique de l’huile de palme par d’autres huiles, mais d’arriver à obtenir un produit final ayant un impact global le plus positif possible.

C’était mon dernier point important. Ainsi, j’ai pris cette traque à l’huile de palme comme un excellent fil rouge pour aller au-delà de cette seule problématique. Par exemple, dans les produits issus de déforestation que l’Europe importe, l’huile de palme occupe la deuxième position (environ 12%), derrière le soja qui représente environ 60% de notre déforestation importée.

Ces questionnements valent aussi bien pour l’aspect marketing des produits que pour l’impact d’autres denrées et produits. C’est un processus long mais intéressant, complexe mais pas compliqué. C’est quand même mieux de savoir comment les choses sont faites ! Chacun a des objectifs, des exigences et des contraintes différentes. Le but n’est pas de faire les choses parfaitement, de manière intransigeante, mais d’au moins chercher à savoir et de faire ensuite ses choix en conscience.

 


Complément d’info :

Vrai Faux sur l’huile de palme

L’huile de palme se cache sous ces noms

Le petit guide vert et bleu

Un petit tour en supermarché, lien, lien.



Source : Adrien Gontier pour Reporterre.

Photos :
. Adrien Gontier
. Forêt : Mongabay

Lire aussi : L’huile de palme reste un agent puissant de la déforestation.


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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 16:05

 

Source : reporterre.net

 

La Commission européenne organise la propagande en faveur du traité de libre-échange avec les Etats-Unis

Elisabeth Schneiter (Reporterre)

mercredi 4 décembre 2013

 

 

 

La Commission européenne met en place une stratégie de communication pour convaincre l’opinion que le TAFTA (Accord transatlantique de libre-échange) est une bonne chose. Mais elle discute surtout avec les grandes entreprises, dont le projet de traité avec les Etats-Unis sert les intérêts.

 


 

Les négociations sur un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis (le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, Transatlantic Trade and Investment Partnership, TTIP (aussi appelé TAFTA comme Transatlantic free trade agreement) ont commencé en juillet 2013. Elles suscitent de vives inquiétudes sur les conséquences que cet accord pourrait avoir, entre autres, sur la législation environnementale, les normes alimentaires, la confidentialité des données personnelles et le pouvoir des entreprises.

Car le mandat de négociation pour le TAFTA révèle la volonté de la Commission européenne de renforcer le pouvoir des entreprises transnationales. Ce texte fait suite à une intense campagne des lobbies de l’industrie et des cabinets juridiques pour que les grandes entreprises aient le pouvoir de contester les réglementations nationales et internationales si elles affectent leurs profits.

Ainsi, les États membres de l’UE peuvent voir leurs lois nationales, qui visent à protéger l’intérêt général, contestées dans des tribunaux ad hoc, secrets, dans lesquels les lois nationales n’ont aucun poids et les élus politiques aucun pouvoir d’intervention. Les entreprises européennes investissant aux États-Unis auraient le même privilège.

La Commission Européenne, qui représente l’Europe dans ces négociations, a très vite réagi par une campagne de propagande incluant la constitution d’une équipe qui répond aux critiques sur twitter , « @EU TTIP team » et la création d’un site, de questions-réponses rassurantes. Elle promet par exemple que « l’économie de l’Union pourrait en retirer un bénéfice de 119 milliards d’euros par an – l’équivalent d’un bonus de 545 euros en moyenne par ménage de l’Union ! »

Le scepticisme du public ne faisant qu’augmenter, une stratégie de communication a été présentée le 22 novembre dernier, lors d’une réunion informelle avec les représentants des États membres de l’Union européenne (UE) pour qu’ils prennent le relais de l’endoctrinement.

C.E.O (Corporate Europe Observatory, l’Observatoire de l’Europe des grandes entreprises) s’est procuré le document qui a servi de base aux débats et l’a publié le 25 novembre.

 

Le projet de communication de la Commission européenne

Par cette stratégie, la Commission, espère "réduire les craintes et éviter une prolifération des doutes ». Elle propose de « localiser davantage notre effort de communication au niveau des États membres d’une manière radicalement différente de ce qui a été fait pour les initiatives commerciales du passé ».

Remarquant que « les négociations ont suscité de la part du public et des médias un intérêt sans précédent, et qu’aucune autre négociation n’a été soumise à un niveau de contrôle public similaire », la Commission demande aux États leur coopération pour organiser la coordination de la communication au sujet du TAFTA.

Elle identifie un premier défi de communication : "Faire en sorte que le grand public dans chacun des États membres de l’UE ait une compréhension générale de ce que le TTIP est : une initiative qui vise à délivrer une croissance et des emplois, et de ce qu’il n’est pas : un effort pour saper la réglementation et les niveaux existants de protection dans des domaines comme la santé, la sécurité et l’environnement. »

Pour cette communication, la Commission a constitué une équipe spécialisée au sein de la Direction du Commerce en coordination avec ses représentants dans chaque Etat membre. Elle prévoit que le traité devrait être négocié et signé sur deux ans.

 

La mise en place du récit

Le document décrit l’approche souhaitée comme « holistique », soit "une attaque globale sur tous les fronts, médias et réseaux sociaux, sensibilisation et gestion des parties prenantes, et transparence."

Les équipes de communication ont élaboré un récit (storytelling) qui se déploie sur le site de questions-réponses. Le document insiste sur l’urgence d’une affirmation positive des promesses du TAFTA, pour éviter de se retrouver sur la défensive.

La narration doit tout particulièrement insister sur le fait que le TAFTA n’a rien à voir avec ACTA, (pour Anti-Counterfeiting Trade Agreement, accord commercial anti-contrefaçon), un accord négocié secrètement de 2007 à 2010 par un petit "club" de trente-neuf pays (dont les membres de l’Union européenne, les États-Unis, le Japon, etc). Négocié et non débattu démocratiquement, ACTA a contourné les parlements et les organisations internationales pour imposer une logique répressive sur internet, dictée par les industries du divertissement.

Le document fait remarquer qu’il faut « garder la main sur le récit des négociations par les médias grand public », où on constate déjà « un large soutien à la logique et à la substance de l’accord. »

Il est préconisé de toucher aussi des « tiers influents » c’est à dire des intellectuels, économistes ou autres personnalités connues, pour obtenir leur soutien public à ces négociations.

Quant à l’inquiétude des citoyens sur l’impact potentiel que le TAFTA aurait sur le modèle social et juridique européen, il est primordial de faire ressortir les gains économiques que chacun en retirerait. « La campagne électorale pour le Parlement européen sera un facteur important dans ce contexte. »

On nous expliquera aussi que, malgré la crise, l’UE reste le plus grand marché du monde et qu’elle est dans une position suffisamment forte pour discuter avec les États-Unis d’égal à égal, puisque les deux côtés ont des intérêts économiques dans ces négociations.

L’interlocuteur privilégié : les grandes entreprises


 

En octobre dernier, en réponse à la demande d’accès aux documents faite par C.E.O, la Commission européenne a publié une liste de 130 réunions avec des « parties prenantes » à propos de ces négociations. Au moins 119 étaient des rencontres avec des grandes entreprises et leurs groupes de pression, soit plus de 93% des rencontres de la Commission.

En ce qui concerne la « transparence », lors de débats avec la société civile en juillet, la Commission a déclaré explorer « la possibilité de mettre en place un groupe de conseillers experts qui pourraient avoir accès à des informations plus détaillées sur les négociations, dans la ligne de ce qui se pratique actuellement aux USA. »

Les habitudes actuelles de la Commission donnent cependant de bonnes raisons de craindre que ce groupe de conseillers ne soit très déséquilibré. Dans les groupes de travail sur l’accès aux marchés, les fonctionnaires de la Commission et les représentants des Etats membres de l’Union Européenne se réunissent avec les représentants des entreprises afin de discuter des lois et réglementations étrangères qui les gênent – et développer des stratégies conjointes pour s’en débarrasser.

Le monde de l’industrie loue ces rencontres comme un moyen pour la Commission d’« adopter les perspectives des entreprises » et de « parler le langage des affaires ». Tous les membres de ces groupes d’experts font partie du monde des affaires.

Et une question reste encore posée, celle de savoir pourquoi la Commission devrait procéder à une opération d’information orientée et user de fonds publics pour influencer l’opinion publique ?

 


Source : Elisabeth Schneiter pour Reporterre

Images :
. C.E.O.
. lobbies : News360x.

Lire aussi : Traité de libre-échange : Wikileaks révèle l’accord secret visant à protéger les intérêts des multinationales.


 

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 15:57

 

Source : rue89.com

 

 

Recettes nordiques 03/12/2013 à 17h25
L’Islande, le pays des coupeurs de dettes
Pascal Riché | Cofondateur Rue89
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Reykjavik, en Islande (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)

 

Les Islandais ont compris quelque chose de fondamental : lorsqu’un débiteur ne peut plus payer, il n’est pas très malin de saisir son bien.

Les banques américaines se sont retrouvées avec des tas de maisons murées sur les bras, dont la valeur chute, sans être tellement plus avancées. Il vaut bien mieux réduire la dette pour la rendre supportable. La banque gagnera moins, mais ne perdra pas tout.

Sur la base de ce bon principe économique, ce petit pays qui a connu le premier la violence de la crise financière de 2008, a pris plusieurs mesures pour écrêter les dettes excessives des ménages et des entreprises.

Dernière en date : samedi, le gouvernement (qui est repassé à droite en avril dernier) a adopté un plan pour alléger de 24 400 euros les dettes immobilière des ménages. Le plan viendra à l’aide de 100 000 foyers, dans un pays de 320 000 habitants (l’équivalent du Loir-et-Cher). Coût : 900 millions d’euros sur quatre ans.

Le FMI s’est montré très réservé

On ne sait pas encore très bien qui le supportera, puisque le gouvernement n’a pas vraiment précisé comment ce plan serait financé. Ce qui inquiète le FMI, qui copilote le plan de redressement de l’économie islandaise : il s’est montré très réservé, précisant que la marge de manœuvre budgétaire pour de telles mesures était très réduite.

La question de la dette immobilière des ménages est l’une des plus sensible en Islande. Le problème du surendettement a pris, avec la crise, une telle ampleur qu’une nouvelle administration, l’ombudsman de la dette, a été mise sur pied pour le traiter.

 


L’accueil de la nouvelle administration du surendettement islandaise (Pascal Riché/Rue89)

 

De nombreux Islandais, avec la crise se sont retrouvés sous l’eau.

  • Une partie de leurs dettes (pour l’achat d’automobiles, par exemple) était indexée sur des devises étrangères, et la dévaluation de 50% de la couronne a mécaniquement entraîné un gonflement du poids de leur endettement. (Facile à comprendre : si Olaf doit l’équivalent de 1 000 dollars à sa banque et que le dollar double de valeur par rapport à la couronne, la dette d’Olaf doublera aussi.)
  • Leurs emprunts immobiliers étaient, eux, assortis de taux d’intérêt indexés sur l’inflation. Or, cette dernière s’est envolée.
  • Par ailleurs, la crise économique a entraîné un effondrement des prix de l’immobilier (et donc de la valeur des actifs des propriétaires).
  • Enfin, en Islande, avant la crise, les banques ne demandaient pas aux débiteurs d’apport personnel en cas d’achat immobilier : de très nombreux Islandais s’étaient endettés à 100% pour l’achat de leur maison ou de leur appartement...

A cause de ces quatre spécificités islandaises, des dizaines de milliers de familles ont vu la valeur de leur dette excéder de beaucoup celle de leurs actifs.

Saisir un bien n’a pas grand sens

A la différence des Etats-Unis ou de certains pays européens comme l’Espagne ou la Grèce, le gouvernement et les (nouvelles) banques ont immédiatement pris le problème à bras-le-corps. Ce problème de surendettement a vite été considéré comme un blocage qu’il fallait faire sauter pour retrouver le chemin de la croissance.

Le professeur d’économie Thorolfur Matthiasson, de l’université de Reykjavik, est l’un de ceux qui a le plus réfléchi à la question de l’endettement. Selon lui, l’Islande a très vite compris une chose : la remise de dette, dans une situation de crise de l’endettement, est la meilleure chose qui puisse arriver « non seulement au débiteur, mais aussi au créancier ».

Saisir un bien n’a pas grand sens : « La banque devra garder l’appartement, il restera vide, elle ne touchera rien et elle paiera des taxes », m’expliquait-il l’an dernier.

La police tue, pour la première fois
La police islandaise, pour la première fois de son histoire, a abattu un homme, lundi. L’homme d’une soixantaine d’années, s’est mis à tirer des coups de feu avec un fusil de chasse depuis son appartement de Reykjavik, vers 3 heures du matin.

L’Islande a donc abordé la question différemment. Après des débats assez mouvementés, le gouvernement, les représentants du nouveau secteur bancaire et le syndicat patronal islandais se sont mis d’accord pour proposer des options aux ménages surendettées.

Les banques ont d’abord accepté d’effacer la dette excédant 110% de la valeur du logement dont ils étaient propriétaires, une mesure courageuse et radicale. L’ombudsman intervient quand la situation nécessite des mesures plus spécifiques (les ménages avec de bas revenus, par exemple, peuvent recevoir une aide directe de l’Etat pour payer leurs traites).

Allègement de 15% de la dette des ménages

Le gouvernement a par ailleurs rendu illégal tous les prêts aux particuliers indexés sur des monnaies étrangères. Le résultat immédiat de cette décision a été un allègement de 15% de la dette des ménages.

A partir de 2009, d’autres idées ont fusé. Un grand débat a ainsi eu lieu pour savoir s’il ne fallait pas effacer 20% de toutes les dettes avec de l’argent public, proposition avancée par l’association des propriétaires.

Le FMI s’est arc-bouté contre cette idée, qui aurait déséquilibré les dépenses publiques et profité indifféremment des gens qui en auraient eu besoin et à des Islandais endettés mais aisés.

Autre idée avortée : puiser dans la grosse cagnotte des futurs retraités (le fonds de pension du pays, très bien doté) de quoi alléger le fardeau des Islandais endettés. Une telle mesure aurait conduit à baisser les futures pensions, ce que les Islandais n’étaient pas prêts à accepter, même par solidarité. L’idée a elle aussi été abandonnée.

Au moins, « ils ont un travail »

Pour Thorolfur Matthiasson, le retour à la croissance islandaise doit beaucoup à cette approche audacieuse. Même si les Islandais râlent beaucoup contre les banquiers, au moins, « ils ont un travail et ils peuvent faire des projets... ».

Mais les premières mesures prises n’ont pas été suffisantes, d’où le plan présenté samedi, qui répond à une promesse électorale du Premier ministre Sigmundur Gunnlaugsson. La dette des ménages représente 108% du PIB, ce qui reste élevé par rapport aux autres pays.

 

 

 

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