Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 17:26

 

 

Source : mediapart.fr

Programme de géolocalisation “Pergame”: ce que le cabinet Valls savait

|  Par Pierre Alonso et Emmanuel Fansten

 


Le ministère de l'intérieur avait été informé dès le mois d’octobre 2012 du projet de système de géolocalisation téléphonique baptisé “Pergame”. Ce programme a été activé quelques semaines après sans les autorisations légales requises, avant de fermer précipitamment le 11 janvier.

Le cabinet du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, avait été informé dès le mois d’octobre 2012 du projet de système de géolocalisation téléphonique baptisé “Pergame”, selon de nouveaux documents et témoignages obtenus par Mediapart. Ce programme, activé au sein de la Police judiciaire sans les autorisations légales requises, avait provoqué l’ouverture d’une enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et une sévère mise en garde du ministère de la justice, qui avait évoqué un système de surveillance policière « constitutif de graves infractions pénales », dans une note déjà révélée.

Le programme “Pergame” a été mis hors service en catastrophe le 11 janvier 2013, quelques minutes après une visite du ministre Manuel Valls dans les locaux de l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), à Nanterre, où le système avait été installé. Deux cents lignes de surveillance téléphonique par géolocalisation étaient alors activées et ont été débranchées, mettant en péril plusieurs enquêtes policières en cours, désormais menacées de vices de forme.

 

Manuel Valls, en janvier 2013, sur le perron de l'Elysée.  
Manuel Valls, en janvier 2013, sur le perron de l'Elysée. © Reuters

Le sujet d'une nouvelle plateforme de géolocalisation a été abordé lors de deux réunions place Beauvau le 23 octobre 2012, soit deux semaines avant son installation. Des réunions pilotées par Renaud Vedel, le directeur du cabinet adjoint de Manuel Valls. Ces nouvelles informations viennent battre en brèche la ligne tenue jusqu’ici par la hiérarchie policière, affirmant que l’illégalité de “Pergame” relevait d’un problème interne cantonné à la direction de la PJ. De nouveaux documents montrent, au contraire, que le cabinet du ministre connaissait parfaitement l'existence du programme. 

Mardi 23 octobre 2012, à 11 h, les salons 238 du ministère de l'intérieur accueillent plusieurs hauts responsables des directions générales de la police et de la gendarmerie. Le but, selon le mail d’un participant : « Faire le point au niveau cabinet sur ce sujet qui commence à devenir chaud bouillant », en l'espèce la gestion des écoutes judiciaires. Tous les protagonistes sont rassemblés autour du directeur de cabinet adjoint de Manuel Valls. Cet énarque brillant connaît parfaitement le sujet des interceptions.

Ancien bras droit du préfet de police de Paris Michel Gaudin, proche parmi les proches de Nicolas Sarkozy, Renaud Vedel est spécialiste des questions juridiques et a notamment présidé un groupe de travail sur la réglementation de l’accès aux « fadettes » (factures détaillées). 

Ce 23 octobre, il est principalement question de la Plateforme nationale des interceptions judiciaires (PNIJ), qui doit être lancée en 2014, avec plusieurs années de retard. « L’objectif était de lister les enjeux et implications que la mise en œuvre d’une réforme aussi importante allait entraîner pour l’activité du ministère », explique aujourd’hui Renaud Vedel à Mediapart.

Dans les rangs policiers, beaucoup se plaignent alors d’un manque de visibilité autour du projet piloté par la Chancellerie et confié au géant de la défense Thales. Jusque-là, les interceptions étaient gérées par plusieurs petites entreprises, en coordination avec la place Beauvau. Une mainmise qui leur échappera dès l'entrée en vigueur de la PNIJ. À l’automne 2012, les travaux de la plateforme nationale sont déjà largement engagés, mais au ministère de l’intérieur, certains continuent à s’interroger sur la capacité de la justice à mener un projet de cette envergure. Au cours de la réunion, un participant s’inquiète également de la toute-puissance de Thalès dans le programme. « Qui pilote ?, interroge-t-il. La justice ou Thalès ? » Un autre va même jusqu’à évoquer un « futur scandale ».

Ce jour-là, Renaud Vedel ne gère pas simplement les inquiétudes de la haute hiérarchie policière. Dans l’après-midi, il reçoit également au ministère de l’intérieur les principales sociétés privées aujourd’hui chargées des interceptions, inquiètes à l’idée de voir ce gigantesque marché leur échapper. 

Quelques mois plus tôt, elles se sont constituées en GIE (groupement d'intérêt économique) pour afficher un front uni face au projet de la Chancellerie. Lors de leur rendez-vous avec Renaud Vedel, leurs représentants sont d’ailleurs venus accompagnés d'une lobbyiste bien connue dans les couloirs de l'Assemblée nationale, Véronique Queffelec. Eux aussi sont particulièrement remontés contre la future plateforme. « La délégation a développé des arguments critiques vis-à-vis de la PNIJ, confirme Renaud Vedel. Mais leur virulence excessive desservait leur propos. »

Les membres du GIE ne se contentent cependant pas de tailler en pièces la future plateforme nationale. Ils ont également décidé de mutualiser leurs moyens pour proposer une plateforme de géolocalisation centralisée, “Pergame”. « Le GIE s'est concentré dans son exposé sur ce qu'il croyait être à l'époque une insuffisance de la PNIJ, à savoir l'absence de prise en compte des besoins de géolocalisation, pour prétendre avoir des solutions », se souvient Renaud Vedel.

Mais s’il reconnaît que le sujet a bien été évoqué, le directeur adjoint de cabinet se défend en revanche d’avoir donné son blanc-seing à un tel projet. « Recevoir une délégation d'entreprises touchées par une réforme profonde n'équivaut nullement à se rallier à leurs préconisations », insiste-t-il, précisant que la plateforme Pergame n’avait pas été « identifiée comme telle » lors de la réunion.

Les réseaux Bauer en toile de fond

Deux semaines plus tard, pourtant, “Pergame ”sera bien installé dans les locaux de l’OCLCTIC, avant que le projet ne vire au fiasco. Le 11 janvier 2013, le dispositif est débranché en urgence après une visite de Manuel Valls, déclenchant une enquête administrative de l'IGPN. Dans ses conclusions, la « police des polices » a déploré que certains « garde-fous » n’aient pas fonctionné. Sans préciser la nature de ces garde-fous.

En réalité, la mise en place de “Pergame” avait couronné plus de six mois d'intense lobbying opéré par les sociétés privées. Dès le mois de mars 2012, anticipant le changement de majorité, elles se constituent en GIE sous l’impulsion de la plus puissante d’entre elles, Elektron, dirigée par Michel Besnier. Depuis 2006, cette société basée à Neuilly est à la tête de la fronde contre la PNIJ.

 

Le criminologue Alain Bauer 
Le criminologue Alain Bauer

Pour défendre ses intérêts, son patron peut notamment s’appuyer sur une personnalité très influente chez les policiers, le criminologue Alain Bauer. En mars 2010, Le Canard enchaîné révélait qu’Elektron avait payé Bauer pendant trois ans comme « consultant », entre 2006 et 2009. Joint par téléphone, ce dernier minimise aujourd’hui son rôle : il reconnaît avoir été rémunéré, mais seulement pour l’organisation d’un colloque. Tenu sous les ors du Sénat le 5 octobre 2006, ce colloque avait pour but de présenter les conclusions d'un rapport rédigé par trois chercheurs pour le compte du Département de recherche sur les menaces criminelles contemporaines de l'Institut de criminologie (DRMCC). « Un rapport commandé par Bauer », confirme l'un des auteurs. 

Lors du colloque, le criminologue figure d’ailleurs en bonne place parmi les intervenants. Seule une représentante de la justice défend le projet de son ministère et critique à demi-mot les prestataires d'alors, pointant le manque de sécurité de leurs dispositifs. Durant son intervention, Alain Bauer lui répond en dénonçant une plateforme « élaborée par des ingénieurs très compétents mais qui ne prend pas en compte toutes les réalités du terrain ».  Bref, une « usine à gaz ». Également invité à s’exprimer, Michel Besnier n’a plus qu’à conclure. « Des sociétés comme la nôtre sont capables d’amener les techniques, les évolutions, les prix », martèle ce jour-là le patron d’Elektron au Sénat.

Mais en dépit des efforts déployés par la société, ce lobbying va s’avérer infructueux. Moins pour des motifs financiers que pour des raisons de sécurité. C’est l’époque de l’affaire Clearstream et dans les ministères, beaucoup s’inquiètent du rôle de certaines officines. Persuadé d’être lui-même sur écoute, Nicolas Sarkozy s’en méfie comme de la peste et le fait savoir.

Durant cette période, certaines sociétés chargées des interceptions judiciaires seront également épinglées pour leur porosité. Dès février 2005, la patronne de la PJ parisienne, Martine Monteil, alerte sa hiérarchie sur des « problèmes de sécurité et de déontologie » liés au matériel d’Elektron. Dans le dossier Clearstream, la Direction nationale des investigations financières (DNIF) ira jusqu’à transmettre directement ses écoutes à la place Beauvau sans passer par la société pour éviter les fuites. « Des fantasmes, s’emporte Michel Besnier. Nos techniciens peuvent entrer dans le système pour en assurer la maintenance mais en aucun cas ils n’ont accès aux écoutes. L’étanchéité est totale. »

Mais une fois à l’Élysée, en dépit des conseils toujours insistants d’Alain Bauer, Nicolas Sarkozy se prononcera ouvertement en faveur de la PNIJ, jugée plus sécurisée. Pour enterrer la hache de guerre entre l’Intérieur et la Justice, un protocole est finalement signé en 2010 entre les deux ministères. Par ce document, les cadres de la police acceptent le principe de la PNIJ et s'engagent à ne pas court-circuiter la Chancellerie dans la mise en œuvre de ce projet. Le document est signé par Frédéric Péchenard, alors directeur général de la police nationale. Ce cadre prévaudra jusqu’en mai 2012. 

Mais l’élection de François Hollande change la donne. Avec l’arrivée de la gauche au pouvoir et le retard accumulé par la PNIJ, les sociétés privées sentent le vent tourner. Étiqueté « sarkozyste », Alain Bauer a officiellement perdu toute influence place Beauvau. Mais il est resté très proche de Manuel Valls, son ami de trente ans et le père de son filleul. Quand Renaud Vedel est nommé directeur adjoint de cabinet au ministère de l’intérieur, beaucoup y voient aussitôt l’ombre des réseaux Bauer (http://www.mediapart.fr/journal/france/130612/les-cabinets-sans-curiosites-du-nouveau-pouvoir). Les deux hommes se connaissent très bien. Ils ont coécrit deux rapports sur la sécurité qui ont marqué l’ère Sarkozy (celui sur la sécurité au quotidien en 2007, puis le Livre blanc sur la sécurité publique en 2011).

Pour les membres du GIE, c’est l’occasion de relancer la machine à lobbying et à projets. En juillet 2012, le patron de Foretec, un des membres du GIE, interpelle directement Manuel Valls par l’intermédiaire d’un sénateur. Un mois plus tard, les sociétés font parvenir au ministère de l’intérieur les schémas et l’architecture de leur projet de géolocalisation. Puis le 23 octobre, ils sont reçus place Beauvau par Renaud Vedel. Deux semaines plus tard, “Pergame” est installé. En toute illégalité. 

 

 

Lire aussi

 

 

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 17:13

 

 

Source : mediapart.fr

EADS supprime 5 800 emplois, le prix de la «normalité»

|  Par Martine Orange

 

 

Le groupe aéronautique et de défense a annoncé lundi une vaste réorganisation de son activité de défense et spatiale. 5 800 emplois vont être supprimés d’ici à 2016. EADS, qui va devenir Groupe Airbus au 1er janvier, justifie ces mesures au nom de la rentabilité.

Tout était inscrit dans l’annonce de la réorganisation du groupe et son changement de nom d’EADS en Groupe Airbus, en juillet. Depuis, mille rumeurs circulaient sur les bouleversements à venir, les filiales qui allaient être vendues, celles qui allaient être sacrifiées. Le président d’EADS, Tom Enders, parlait de « mesures draconiennes ».

Les craintes étaient justifiées : EADS a annoncé lundi, lors d’un comité de groupe européen, la suppression de 5 800 emplois dans sa branche défense et espace sur trois ans. Le groupe assure que ces suppressions seront réalisées sans licenciements secs. Tout devrait être fait sur la base du volontariat et la mobilité interne sera favorisée. « Jusqu’à 1 500 postes seront proposés au sein d’Airbus et d’Eurocopter », déclare EADS dans son communiqué. Les départs en retraite ne seront pas remplacés, et les contrats à durée déterminée (1 300 postes) ne seront pas renouvelés. L’addition de ces différentes mesures devrait permettre de limiter le nombre de suppressions de postes entre 1 000 et 1 450, précise EADS.

Malgré cela, l’annonce a provoqué un grand trouble chez les salariés. Au moment où le groupe dit voler de records en records – plus grand nombre d’avions vendus, carnet de commandes archi-plein –, comment justifier de telles restructurations ?

 

 
© Reuters

« Compte tenu de la décroissance de nos marchés traditionnels, nous devons d’urgence améliorer notre accès aux clients internationaux et aux marchés en croissance. Pour cela, il nous faut réduire les coûts, éliminer les duplications de produits et de ressources, créer des synergies dans nos opérations et notre portefeuille de produits, et mieux cibler nos efforts de recherche et développement. C’est précisément ce que vise le plan de réorganisation et d’intégration de notre pôle défense et espace », a expliqué Tom Enders. Une analyse que contestent les syndicats, qui reprochent à la direction d’avoir une conduite exclusivement financière de l’entreprise.

À son arrivée à la présidence en juillet 2012, Tom Enders s’était fixé comme objectif de faire d’EADS un groupe normal. Depuis, les salariés ont découvert ce que signifie la « normalité » : EADS – Groupe Airbus à partir du 1er janvier 2014 – se doit d’être comparable en tous points à Boeing tant par son organisation que par ses comptes. La nouvelle norme est que chaque activité dégage une rentabilité de 10 % d’ici à la fin 2015, pour faire mieux que Boeing, qui affiche une marge de 8 % en moyenne.  

« Boeing peut afficher de tels résultats grâce au dollar et à des normes comptables qui lui permettent de minimiser dans le temps ses coûts de programme », dit un grand connaisseur du dossier. « EADS n’a pas ces facilités. Dans ces conditions, 10 % de marge est un chiffre totalement irréaliste, qui ne peut que décourager les uns et les autres. Mais c’est aussi un objectif pervers et artificiel. S’il est normal d’envisager des économies, de simplifier les structures, il faut tenir compte des réalités industrielles. Là, la direction fait l’inverse. Elle part du financier pour déterminer un processus opérationnel », dénonce-t-il.

Ces mises en garde sont destinées, pour l’instant, à rester lettre morte. Toute à ses objectifs censés plaire aux marchés et rassurer les nouveaux actionnaires, la direction s’est attaquée aux activités les plus décevantes à ses yeux : la défense et l’espace. Un ensemble de 45 000 salariés, réalisant un chiffre d’affaires de 14 milliards d’euros, mais une marge d’à peine 2,5 %.

À l’annonce du regroupement en juillet des anciennes filiales Cassidian (défense, Eurofighter), Airbus Military (A 400M) et Astrium (espace et satellites) au sein d’une même entité, beaucoup avaient déjà anticipé les restructurations à venir : le regroupement ressemblait trop à un bric-à-brac. Une remise à plat s’imposait. Mais elle va bien au-delà de la disparition des doublons ou d’une meilleure organisation industrielle. Des sites sont appelés à être fermés, d’autres regroupés, et des filiales vendues.

Depuis qu’il a échoué à fusionner avec le britannique BAE Systems, à la suite du veto d’Angela Merkel à l’automne 2012, EADS dit ne plus avoir les mêmes ambitions dans le secteur de la défense. Il justifie les fermetures et les réorganisations au nom du réalisme : il lui est nécessaire de s’adapter aux restrictions budgétaires des budgets de la défense imposées par les États.

La défense n’est quasiment plus une priorité en Europe et les responsables gouvernementaux ont enterré tout projet de construire une Europe de la défense. Aucun grand projet de coopération n’a pris le relais de l’avion de combat européen, l’Eurofighter, arrivé en bout de course. Les grands programmes nationaux tournent au ralenti, quand ils ne sont pas simplement supprimés.

L’Allemagne est le pays qui a réduit le plus ses dépenses, remettant en cause des milliards d’euros de commandes, de l’avion militaire A 400M aux hélicoptères Tigre ou NH 90. À plusieurs reprises, les responsables de Cassidian, qui travaille essentiellement pour la défense allemande, avaient dénoncé les décisions de Berlin, reprochant au gouvernement d’Angela Merkel de sacrifier l’avenir de la branche. Tom Enders avait réitéré l’avertissement à l’automne en soulignant que les réductions budgétaires auraient immanquablement des conséquences sur l’activité et l’emploi.

Pressions allemandes

C'est chose faite. Prenant acte du désengagement de l’État allemand, le groupe a décidé de tailler dans le vif. Environ 2 600 emplois vont disparaître. Le siège de la société, à Unterschleissheim, qui emploie plus de 1 000 salariés dans la banlieue de Munich, va être fermé. Le nouveau siège de la branche défense et espace sera transféré à Ottobrunn, en Bavière, dans d'anciens locaux d'EADS. « Des sites qui sont tous dans des Länder gouvernés par la CDU et la CSU (la formation d’Angela Merkel et de ses alliés) », remarque un observateur, anticipant des difficultés politiques.

Avant même que n’intervienne cette annonce, le syndicat allemand de la métallurgie, IG Metall, avait appelé à une grève fin novembre pour s’opposer aux licenciements à venir : il citait alors le chiffre de 9 000 emplois appelés à disparaître. Le groupe s’est engagé à ouvrir des discussions rapidement avec les organisations syndicales afin de trouver les meilleures solutions de reclassement. Mais les pourparlers s’annoncent compliqués.

Les discussions pourraient être encore plus tendues avec le gouvernement allemand. Tom Enders s’est déjà heurté frontalement avec celui-ci, tant sur le financement de l’A 400M que sur la fusion avec BAE Systems. Le président d’EADS s’est vu reprocher de ne pas assez favoriser l’emploi et l’industrie en Allemagne. Et l’installation du siège du groupe à Toulouse a été vue comme une trahison.

La querelle a repris en octobre, lorsque Günther Butschek, directeur des opérations et numéro deux d'Airbus, a réclamé à l'Allemagne le déblocage d'un prêt de 600 millions d'euros, qu’elle s’était engagée à verser pour le développement du programme de l'A 350. Berlin a conditionné ce paiement à la garantie qu’Airbus amène un important volume d’activités en Allemagne. Alors que ce programme a déjà permis de créer 4 000 emplois outre-Rhin, Airbus a estimé qu’il avait largement rempli ces conditions et qu’il n’irait pas au-delà. Plutôt que de céder aux pressions de Berlin, le groupe a choisi de se passer de son argent, pour bien signifier que le gouvernement allemand n’avait plus la main sur les décisions du groupe.

 

Angela Merkel et Tom Enders 
Angela Merkel et Tom Enders

Les nouveaux arbitrages ne vont pas améliorer les relations avec le gouvernement d’Angela Merkel. « Berlin n’a pas encore compris ni admis que la donne avait changé. Les États n’ont plus de poids sur les choix du groupe. Dans les décisions arrêtées, il n’y a rien de politique. Tout a été décidé sur les seuls critères économiques », dit un proche du dossier.

À titre d’explication, le groupe peut avancer qu’aucun des pays n’a été épargné. Cherchant à rationaliser, il a décidé de revoir toutes les structures anciennes. En Grande-Bretagne, l’activité est appelée à être recentrée sur les trois sites les plus importants entraînant la suppression de 700 emplois. En Espagne, plusieurs sites vont eux aussi être regroupés, et 600 postes supprimés.

En France, 1 600 emplois environ vont disparaître. La vente du siège historique d’EADS, avenue de Montmorency, où travaillent encore 250 personnes, frappe les esprits. Mais elle est surtout symbolique : le siège opérationnel a déjà été transporté à Toulouse.

La réorganisation la plus lourde de conséquence concerne l’activité espace et satellite (ex-Astrium). Là encore, le groupe justifie plans d’économies et de suppression d’emplois par la réduction des budgets et des programmes et par l’apparition de nouveaux concurrents, comme les Chinois, les Russes, ou l’américain Space X, qui proposent des lanceurs à prix cassé. Les activités vont être regroupées sur les sites d’Élancourt et des Mureaux.

Plus discrètement, un grand ménage a déjà commencé dans certaines filiales. Un plan de suppression d’emplois a par exemple déjà été engagé à Spot image, une filiale d’Astrium basée à Sophia Antipolis. De même, une petite entité toulousaine, spécialisée dans les tests sur les équipements d’avions et systèmes de défense, et qui emploie 500 personnes, est en cours de cession. Elle a plus d’un an de chiffre d’affaires (82 millions d’euros) devant elle, 85 millions de trésorerie, fait plus de 4,6 millions de profit, mais le groupe, qui n’y a pas investi depuis dix ans, estime qu’elle n’est pas assez profitable. Avant de la vendre, il compte malgré tout récupérer la trésorerie.

D’autres dossiers ne sont pas encore tranchés, comme celui du site de Cannes, fabriquant des satellites, dont le sort paraît bien compromis. Beaucoup de salariés redoutent le pire. L’abandon d’activités et de sites risque de se poursuivre, voire de s’accélérer, si EADS n’a plus comme seul critère qu’une marge de 10 %, opération par opération. C’est, à l’entendre, le prix de sa normalité : tout pour l’actionnaire.

 

Lire aussi

 

 

 

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 17:02

 

 

Source : mediapart.fr

En Italie, des manifestations contre la « pression fiscale »

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Des centaines de manifestations contre les impôts et les taxes ont éclaté dans plusieurs dizaines de villes d'Italie provoquant des heurts avec les forces de l'ordre.

Une centaine de manifestations organisées dans l'ensemble de l'Italie par des opposants au gouvernement, affiliés au mouvement protestataire des forconi, ont défilé lundi 9 décembre contre les taxes et les impôts. Des affrontements ont éclaté avec les forces de l'ordre.  

A Turin, Rome, Milan ou Palerme, des agriculteurs, artisans, commerçants, petits entrepreneurs et chauffeurs routiers ont manifesté contre la « pression fiscale » et bloqué les gares et centre-villes. L'un des porte-parole des forconi, Andrea Zunino a déclaré : « Ce que nous voulons, c'est dire assez à ce qui ne va pas, que le gouvernement s'en aille. Participer à une table ronde ne nous intéresse pas, ils doivent partir, c'est tout. » Des heurts ont opposé les forces de l'ordre et plusieurs dizaines de manifestants. A la fin des mouvements, une petite centaine de personnes s'en est prise au siège d'Equitalia, le centre de recouvrement des impôts à Turin.

Lire sur le Corriere Della Serra

 

 

Lire aussi

Par Philippe Riès

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 19:28

 

Source : reporterre.net

 

Ecologie

SERIE - Plongée dans la centrale la plus dangereuse de France

Barnabé Binctin (Reporterre)

lundi 9 décembre 2013

 

 

C’est le plus grand site nucléaire de France, qui réunit une centrale électrique et près de dix usines et entrepôts atomiques. Les incidents s’y multiplient depuis quelques années. L’endroit est-il le plus dangereux du pays ? Reporterre y est allé voir.


- Reportage, Pierrelatte (Drôme)

Des fuites de tritium incontrôlées, des arrêts d’urgence de réacteurs à répétition, l’explosion d’une pompe hydraulique touchant trois ouvriers contaminés par des effluents liquides radioactifs, l’intrusion de vingt-neuf militants de Greenpeace au sein de la centrale, le non-respect des mesures élémentaires de sécurité et de confinage, un directeur de centrale remplacé au pied levé...

Ces derniers mois, la centrale nucléaire de Tricastin a connu une actualité chargée d’ inquiétants incidents. Alors qu’est débattue l’idée de prolonger la durée de fonctionnement des réacteurs à cinquante voire soixante ans, Reporterre s’est donc posé la question : Tricastin est-elle la centrale la plus dangereuse de France ?

Nous sommes partis enquêter sur place. A Pierrelatte précisément, ville de 13 000 habitants, chef-lieu d’un canton de la Drôme, à dix km du site nucléaire de Tricastin. Où l’on a posé le sac à l’hôtel du Tricastin.

L’hôte étant accueillant, on a discuté. A-t-il peur, lui, riverain, de la centrale de Tricastin ? « On n’y pense pas, en réalité. Cela fait tellement longtemps que c’est installé dans la région, on est habitué. Et puis, le risque écologique, on ne le voit pas, donc on vit bien avec ». Au point de donner à son hôtel le nom d’une centrale nucléaire ? « Non, l’hôtel a été fondé en 1963, il est antérieur à la centrale qui a vu le jour dans les années 1970. Tricastin, c’est le nom de cette région de la vallée du Rhône ».

Étymologiquement, le nom provient d’une tribu, les tricastini en latin, qui y vivaient lors de l’Antiquité. Saint-Paul-Trois-Chateaux, capitale de l’époque, en a également tiré son nom. Siège d’un évêché jusqu’à la Révolution, la commune tire aujourd’hui la majeure partie de sa taxe professionnelle des activités nucléaires. Et le nom de Tricastin incarne désormais une autre religion, celle du nucléaire.

Étendu sur une surface de plus de 600 hectares à cheval sur deux départements – Drôme et Vaucluse – et deux régions administratives, Tricastin constitue le plus grand site nucléaire de France, devant la Hague et son usine de retraitement du combustible. Tricastin n’est pas seulement une centrale de production d’électricité, mais un complexe industriel nucléaro-chimique qui réunit plusieurs exploitants et différents procédés de fabrication.

La première activité y est la fabrication du combustible nucléaire. Arrivant de Malvési dans l’Aude, l’uranium y est transformé par l’usine Comurhex pour être ensuite enrichi. Cet enrichissement a longtemps été réalisé par le procédé de diffusion gazeuse, au sein de l’usine Georges-Besse I (le site Eurodif) puis, depuis 2011, par centrifugation, plus économe en énergie, dans l’usine Georges-Besse II. D’autres usines s’adjoignent à ces activités : fabrication de composants d’assemblage, retraitement de l’uranium appauvri, confinement de substances chimiques et radioactives, et traitement des effluents liquides issus de ces activités.

Au total, six entreprises filiales de la compagnie Areva participent au cycle du combustible. Celui-ci est ensuite envoyé à Romans-sur-Isère où il est assemblé et rendu prêt à l’emploi dans les centrales nucléaires. L’uranium enrichi et produit au Tricastin alimente ainsi les cinquante huit réacteurs français et plus d’une trentaine d’autres en Europe et dans le monde. Tricastin est donc au cœur de la filière nucléaire française.

Occupant la majorité du site, Areva cohabite avec deux autres plateformes, plus petites. La première appartient au CEA (Commissariat à l’énergie atomique) et rappelle que la vocation originelle du site était militaire : de 1964 à 1996, l’usine de Pierrelatte y a enrichi l’uranium nécessaire aux bombes atomiques. L’usine est démantelée, mais reste occupée par le CEA, qui y mène des recherches en nucléaire civil.

Adossée à la rive droite du canal de Donzère-Mondragon, la centrale nucléaire EDF complète l’implantation du site de Tricastin, sur cinquante-cinq hectares . C’est une des plus petites centrales de France en termes d’emprise au sol ; elle fut construite essentiellement pour alimenter en énergie l’usine Georges-Besse I. « La centrale EDF est la pile qui fait fonctionner le générateur du nucléaire que représente le site de Tricastin », explique Olivier Veyret, adjoint au chef de division Sûreté à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) à Lyon.

La centrale se compose de quatre réacteurs à eau pressurisée (REP) d’une puissance de 900 MW (mégawatts) chacun. Selon les derniers chiffres communiqués par EDF, la centrale de Tricastin a produit 24 TWh (terawatts-heure) en 2012, soit 6 % de la production électrique française. Alors que les deux-tiers de cette production étaient initialement consacrés à fournir en énergie le site Eurodif, le démantèlement annoncé de celui-ci a permis d’affecter une plus grande partie de cette électricité au réseau. Ainsi, EDF estime que sa production approvisionne « la consommation d’environ 3,5 millions d’habitants et […] répond aux besoins énergétiques de 45% de la Région Rhône-Alpes ».

La centrale de Tricastin est la troisième plus âgée du parc nucléaire français. Construite à partir de 1974, puis mise en service en 1980 (réacteurs 1 et 2) et 1981 (réacteurs 3 et 4), elle a dépassé sa durée de fonctionnement initialement fixée à trente ans. Le réacteur n°1 de Tricastin a d’ailleurs été le premier du parc français à obtenir l’autorisation de l’ASN d’une prolongation d’exploitation de dix ans, en décembre 2010.

Pourtant, plusieurs voix s’opposent à cette prolongation. Le collectif Stop Tricastin estime que le vieillissement des installations est un enjeu de sûreté et de sécurité. « Tricastin est une centrale périmée. Elle a été conçue pour durer trente ans et elle est arrivée à son terme. Les nombreuses détériorations nous prouvent qu’on ne devrait pas aller au-delà du temps de fonctionnement envisagé initialement », témoigne Alain Volle, militant du réseau Sortir du nucléaire dans la Drôme et cofondateur du collectif Stop Tricastin.

La centrale du Tricastin est-elle réellement dangereuse ?

- A suivre demain


Complément d’infos :

• Le dernier dossier de presse en date d’EDF sur la centrale nucléaire de Tricastin.
• L’analyse de Greenpeace sur les cinq centrales nucléaires à fermer en priorité – dont fait partie Tricastin.
. La région du Tricastin, approche géographique (écrit… en 1931).


Source : Barnabé Binctin pour Reporterre.


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 19:15

 

Source : reporterre.net

 

Construire une éolienne à Notre Dame des Landes

lundi 9 décembre 2013

 

 

 

Venez apprendre à construire une éolienne,
du 9 au 13 décembre à Notre-Dame-des-Landes !


 

Nous construisons une éolienne début décembre pour l’installer aux 100 noms, à Notre-Dame-des-Landes. Elle fera 2.40m d’envergure et 18m de haut. On fait ça avec l’association Tripalium qui organise un stage à la Wardine et des gens comme nous qui veulent apprendre à construire une éolienne.

Le stage est à prix libre : l’argent servira à financer la construction de cette éolienne +
l’installation d’une autre éolienne déjà construite par d’autres copainEs, c’est à dire environ 5000 €.

Cela se déroulera du 9 au 13 décembre.
Renseignements et inscriptions : gilou@tripalium.org

UnE des 100 noms

 



 

Source : Courriel à Reporterre des 100 noms

Lire aussi : Et si vous construisiez votre éolienne (en bois) ?

Voir par ailleurs Les événements de Reporterre

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 19:01

 

Source : reporterre.net

 

Ecologie

Gaz de schiste : en Roumanie, appel à la solidarité internationale des habitants de Pungesti soumis à la répression

Françoise Lienhard

lundi 9 décembre 2013

 

 

 

Le point sur les événements de la journée de solidarité organisée à Pungesti, en Roumanie, le 7 décembre, où les habitants luttent contre l’implantation d’un forage d’exploration de gaz de schiste.


- Correspondance, Roumanie

Ce matin 8 décembre au réveil, les nouvelles de Roumanie sont mauvaises. Malgré le communiqué de presse de Chevron, datant d’hier à 14 heures, annonçant la suspension de ses travaux sur le site, la police anti-émeute roumaine a terrorisé la population de Pungesti durant la nuit, comme en témoignent des personnes présentes sur place.

« La terreur s’est installée à Pungesti et dans toute la Roumanie avec les opérations de Fracking de Chevron. C’est une véritable guerre que Chevron a déclaré au peuple roumain, soutenu par le gouvernement de notre pays qui recourt à la police anti-émeute, branche lourde et brutale de la police militarisée.

Dans un pays où les droits de propriété sont manifestement violés, la liberté d’expression bafouée, le droit à la libre circulation entravé, nous avons désespérément besoin de la solidarité internationale !

Hier, le 7 décembre, nous avons connu un jour de guerre, peu médiatisé ni débattu dans les médias roumains, ce qui n’est pas une surprise.

Dans un premier temps, les gens qui s’étaient réunis à Pungesti pour envoyer un message fort à Chevron et au gouvernement roumain, qui a tout fait pour imposer le projet de fracturation hydraulique de Chevron, ont fait tomber en l’arrachant la clôture entourant le terrain - où Chevron a commencé à ériger sa première plate-forme sur le territoire roumain de manière abusive et malgré la forte opposition locale. Vingt personnes ont été arrêtées, d’autres blessées dans les échauffourées qui ont suivi ces arrestations, en particulier lors de tentatives de libération des personnes arrêtées sans ménagement.

Voir :

https://www.youtube.com/watch?v=-Qnznd_5hiw#t=178

Le camp a été entièrement évacué et détruit par la police anti-émeute pour cause d’insalubrité ! Ils ont accusé les gens de possession d’armes blanches (ce qui est totalement faux) et de matériaux inflammables. Or dans le camp, il n’y avait que du gaz pour la génératrice d’énergie.

La police a attendu que la nuit tombe pour envoyer ses troupes dans les maisons du village à la recherche d’hôtes (pas de réels activistes, souvent de simples citoyens venus par solidarité en soutien aux habitants de ce Pungsti), ils ont tabassé ces gens dans leur propre cour, sont entrés dans leurs maisons et ont fait payer des amendes à ceux qui accueillaient des personnes étrangères au village, pendant que tout le monde se cachait apeuré dans les maisons, lumières éteintes et chuchotant dans l’obscurité.

Auparavant, en fin de journée, les policiers anti-émeute ont prétexté sans preuves que les manifestants avaient jeté des pierres sur un de leurs camions pour intervenir brutalement : ils sont arrivé au magasin local où les personnes expulsées du camp s’étaient réunies, et ont emmené et battu violemment certains des dirigeants du mouvement politique et environnemental qui voit le jour en ce moment en Roumanie, arrivés depuis peu. L’appareil photo de l’un d’eux a été cassé. Onze personnes ont été arrêtées. Des dossiers pénaux seront ouverts pour beaucoup d’entre eux, et ils sont condamnés à 29 jours d’incarcération, comme s’il s’agissait de vrais criminels, contrairement à ce qui s’est passé jusqu’à maintenant. Les dirigeants du camp ont clairement été ciblés.

Dans le même temps, à Bucarest, des centaines de personnes envahissaient les rues en solidarité avec Pungesti. Elles ont tout de suite été condamnées par la police anti-émeute à payer une amende, et les forces de l’ordre ont essayé de dégager les manifestants de là en utilisant la violence. Toute protestation est donc muselée, quel que soit le type de protestation, toute résistance de la population roumaine brutalement réprimée.

Nous soulignons qu’il ne s’agit pas d’une situation locale, que le pays tout entier soutient Pungesti ! Ce que la dictature roumaine veut faire à Pungesti, c’est obtenir une vitrine de la répression, permettant, par l’exemple, d’ouvrir la voie à d’autres projets dans tout le pays.

Le camp de Pungesti doit résister et il résistera. Aidez-nous et soutenez cette résistance. Faites savoir au monde que les Roumains s’opposent à la fracturation hydraulique et qu’ils souhaitent que leur exemple inspire chacun à faire de même.

Aujourd’hui 8 décembre, de vastes protestations sont prévues en Roumanie. Une répression massive par la police anti-émeute est prévue pour empêcher nos protestations. Ce sera ainsi cette fois encore, mais la situation s’aggrave et le désespoir de ne plus parvenir à nous bâillonner s’installe.

La guerre se poursuit et nous avons besoin d’aide sur place pour affronter cette situation désespérée.

De fait, la situation à Pungesti n’est pas prête de toucher au dénouement : après le communiqué de presse de Chevron, annonçant samedi 7 décembre sa décision de suspendre ses activités à Pungesti, on apprend le 8 décembre, selon une information parue sur le site roumain Realitatea.net que Chevron reprenait ses travaux en utilisant des technologies conventionnelles.

"Notre priorité est de mener des activités de manière sécurisée et respectueuse de l’environnement. Nous respectons le droit des individus à exprimer leurs points de vue, mais nous pensons qu’ils doit être exercé dans les limites de la loi », a déclaré la compagnie. Les clôtures que les manifestants avait fait tomber sur le sol samedi ont été réinstallées. Des témoins annoncent que les opposants ont décidé d’organiser une autre manifestation dans un village voisin de Pungesti, Armăşoaia. Les gendarmes bloquent toujours l’accès à la terre actuellement louée par Chevron.

Les opposants à ce projet qui cristallise le ras-le-bol des citoyens roumains, considèrent cette dernière déclaration de l’entreprise américaine comme une réelle déclaration de guerre.


Complément d’info : Dépêche (en anglais) de l’agence Reuters, datant du samedi 7.


Pour soutenir les habitants de Pungesti, pétition en
ligne ici
.


Source : Courriel à Reporterre, traduction Françoise Lienhard.

Photo : Ecomagazin.ro

Lire aussi : Gaz de schiste : en Roumanie, le village de Pungesti sous étroite surveillance policière.


Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:41

 

 

 

Source : consocollaborative.com

 

Loyers prohibitifs, immobilier inaccessible… En France, la question du logement relève souvent du pur cauchemar. Et si on envisageait sérieusement l’habitat participatif ?

Vous êtes un habitué du covoiturage, en voyage, vous ne jurez plus que par le couchsurfing ou la location entre particuliers, vous prêtez ou louez régulièrement votre pistolet à colle et votre boîte à outils… Bref, vous avez découvert que la plupart des objets et ressources de votre quotidien étaient sous-utilisés, et que les mutualiser n’était après tout pas idiot. Alors, pourquoi ne pas passer à l’étape supérieure et se lancer dans l’habitat coopératif ou l’achat groupé ?

 

Non, on ne parle pas d’appartements collectifs soviétiques…

 

Ni des communautés autonomes hippies des années 70. Ici, il s’agit avant tout de rechercher une troisième voie entre loyers prohibitifs (+47 % entre 2000 et 2010) et accès à la propriété relevant franchement de la science-fiction (les prix des logements anciens ont progressé de 107 % entre 2000 et 2010). Le pragmatisme est de mise : des particuliers se réunissent pour acquérir un terrain et co-construire leur futur habitat. 32 % des Français se disent aujourd’hui intéressés par l’habitat groupé coopératif, et le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové  prévoit la création de deux nouveaux statuts pour favoriser ce type d’initiatives.

L’habitat participatif implique une réflexion en amont sur ce que les participants désirent mutualiser et ce qu’ils préfèrent conserver en privé. Car dans un logement typique, on trouve bon nombre de pièces dont on ne se sert que très rarement… Quand elles existent (une buanderie dans un studio de 25 m2, il faut reconnaître que c’est assez rare). Dans l’habitat partagé, les habitants vont pouvoir décider de mettre en place différents types d’espaces partagés : buanderie, jardin, salle des fêtes, bureaux, crèches, chambres d’amis, etc. Autant d’espaces qui permettront aux futurs « cohabitants » de créer et maintenir des liens sociaux solides et conviviaux. Dans les pays frappés par la crise du logement, le concept commence à faire des émules : en Espagne, notamment, avec le « cloud housing » (la mutualisation peut aller jusqu’aux voitures et à la mise en place de banques du temps permettant aux habitants d’échanger des services), mais également en France avec des initiatives comme le Village Vertical à Villeurbanne ou Diwan à Montreuil.

 

COAB : un réseau social pour favoriser l’habitat participatif

 

Le problème, c’est que pour se lancer dans ce genre de projets, il faut déjà trouver des gens avec qui on partage suffisamment d’aspirations pour co-construire un habitat groupé. Et la liste des partenaires ne s’arrête pas aux futurs voisins : tout au long du projet, il faudra impliquer architectes, collectivités et entreprises du bâtiment. Bref, il y aura du monde à mettre dans la boucle. COAB, qui se lance aujourd’hui, est une plateforme conçue comme un réseau social favorisant le développement du cohabitat en Île-de-France.

flyer-COAB-9 décembre

La plateforme permet de créer ou de rejoindre un groupe d’habitants en précisant un certain nombre de critères, tels que la zone géographique, le budget, les espaces et services partagés ou encore la consommation énergétique du bâtiment. Une fois que le groupe aura atteint une taille suffisante, le service vous proposera d’organiser une réunion de lancement du projet, vous conseillera dans la recherche du terrain à acquérir et vous mettra en relation avec architectes et sociétés de construction.

Si l’expérience de l’habitat participatif vous intéresse, ou si vous êtes tout simplement curieux d’en apprendre davantage sur le sujet, COAB organise ce lundi à 19h une soirée « speed-dating entre futurs voisins ». Cela se passe à la Ruche, 84 quai de Jemmapes à Paris. Pour vous inscrire, envoyez tout simplement un mail à l’adresse contact@coab.fr !

 

 

 

A propos de Arthur De Grave

 

Mordu de nouvelles technologies, d'économie et de philosophie politique, je me passionne naturellement pour tout ce qui touche de près ou de loin à l'économie collaborative. J'ai hâte de voir jusqu'où Internet nous permettra de réinventer les façons de produire et de consommer. OuiShare connector basé à Paris, et bien sûr, grand consommateur collaboratif, en attendant la troisième révolution industrielle !

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:31

 

Source : potagerdurable.com

 

Où commander des semences potagères rares sur internet ?
[III]

Avant l'arrivée d'internet, pour trouver des variétés de graines potagères rares ou anciennes, il fallait se procurer les catalogues "papiers" de vente par correspondance. Aujourd'hui, internet vous permet de commander des semences dans le monde entier. Que vous recherchiez une espèce précise de potimarron biologique ou des herbes aromatiques orientales, le choix qui vous est proposé est énorme ! Lisez la suite pour découvrir quels sont les sites qui valent le coup.

Sommaire

Ce qu'il faut savoir

La majorité des sites internet de vente semences sont simples à utiliser. Ils vous permettent de parcourir la liste des variétés avec des photos. Le moteur de recherche intégré vous aide à trouver rapidement une variété précise.

Je me suis penché uniquement sur les sites qui proposent des semences que l'on ne trouve pas facilement en jardinerie. Je n'ai pas fait mention des prix, car je pense que vous êtes prêts à dépenser quelques euros de plus pour vous faire plaisir ou pour suivre vos convictions. J'ai aussi mentionné si j'avais déjà passé commande sur un site.

Il faut également savoir que tous les sachets de graines vendus sur ces sites contiennent des quantités plus petites que les sachets des jardineries. Je trouve que ces portions réduites sont mieux adaptées aux petits potagers familiaux. Qui n'en a pas eu ras-le-bol de cultiver 5 ans de suite la même variété de batavia car le sachet n'était pas vide ? Qui n'a jamais jeté ses surplus de graines parce qu'elles étaient périmées ?

Germinance : la biodynamie pour les puristes

germinance www.germinance.com

Cette petite entreprise indépendante est située dans le Maine-et-Loire. Elle se démarque avec des semences qui sont toutes biologiques, et même biodynamiques !

Pas de variétés "spéciales collectionneurs" ici, mais une bonne sélection de graines choisies pour leur qualité alimentaire et leur rusticité.

Point fort : toutes les semences sont biologiques et même biodynamiques.

  • Choix des variétés : plutôt classique
  • Semences biologiques : oui, toutes
  • Tomates anciennes : une trentaine de variétés
  • Frais de port : 3 € jusqu'à 10 sachets, 6 € ensuite. Malheureusement leur montant ne s'affiche qu'après avoir ouvert un compte.
  • Information pour chaque variété : assez détaillée
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ou moteur de recherche
  • Navigation dans le site : pratique et bien présentée
  • Adresse du site : www.germinance.com

Le Biau Germe : du bio et que du bio

[III] www.biaugerme.com

Historiquement l'un des premiers groupements à commercialiser des semences biologiques de qualité. Ils proposent surtout des variétés anciennes qui sont adaptées aux potagers familiaux.

J'ai toujours eu une excellente qualité germinative pour les semences que j'ai commandé chez eux.

Point fort : A mon avis, c'est le site le plus pratique à utiliser et le plus joli aussi.

  • Choix des variétés : plutôt classique
  • Semences biologiques : oui, toutes
  • Tomates anciennes : une trentaine de variétés
  • Frais de port : 3,80 € jusqu'à 150 g, 5,70 € ensuite
  • Information pour chaque variété : moyennement détaillée
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ; moteur de recherche bientôt disponible
  • Navigation dans le site : très bien pensée avec une esthétique très élégante
  • Adresse du site : www.biaugerme.com

La ferme de Sainte Marthe : plutôt la Jardinerie de Sainte Marthe

[III] www.fermedesaintemarthe.com

Une entreprise qui ne se concentre pas uniquement sur les semences, mais qui propose aussi une ribambelle de produits liés de près ou de loin au jardinage : outils, engrais, et même produits cosmétiques ou ménagers dits "écologiques". Personnellement, je préfère acheter ce genre de choses localement dans mon magasin bio.

Sinon, j'ai eu de bons résultats avec les sachets que j'ai commandé chez eux.

Point fort : La possibilité de chercher des variétés par couleur, par date de semis ou de récolte.

  • Choix des variétés : classique avec pas mal de variétés originales
  • Semences biologiques : oui, toutes
  • Tomates anciennes : une centaine de variétés
  • Frais de port : 6,90 € quelle que soit la quantité
  • Information pour chaque variété : assez détaillée
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ou moteur de recherche ; par couleur ou par date
  • Navigation dans le site : pratique et bien présentée
  • Adresse du site : www.fermedesaintemarthe.com

Kokopelli : les militants

[III] kokopelli-semences.fr

Une petite équipe très dynamique qui maintient une collection de 3000 variétés.
Oui, vous avez bien lu 3000 !

Kokopelli soutient des maraîchers du tiers-monde en envoyant des surplus de graines.

Point fort : un choix de semences presque infini.

  • Choix des variétés : le plus grand choix que l'on puisse trouver
  • Semences biologiques : oui
  • Tomates anciennes : plusieurs centaines de variétés
  • Frais de port : montant minimum de commande 15 € ; port 5,50 € jusqu'à env. 250g, 6,83 € ensuite
  • Information pour chaque variété : il manque beaucoup de photos
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ou moteur de recherche
  • Navigation dans le site : on ne sait pas toujours où il faut cliquer
  • Adresse du site : kokopelli-semences.fr

Solana : l'exotisme à la portée de tous

[III] solanaseeds.netfirms.com

Basée au Québec, cette petite société s'est spécialisée dans la vente par correspondance de semences inusitées, rares ou anciennes.

La plupart des variétés proposées sont originales et introuvables en France. Quelques exemples : concombre blanc, melon tigré jaune-rouge, carottes jaunes, blanches ou rouges... Beaucoup de légumes du continent américain ou sud-américain : 50 sortes de piments, 30 sortes de poivrons et plus de 200 variétés de tomates !

C'est étonnant, les prix et les frais de port sont même moins chers que ceux des sociétés françaises ! J'ai commandé sur ce site l'année dernière et j'ai été livré rapidement.

Points forts : des variétés qui sortent de l'ordinaire, des prix doux.

  • Choix des variétés : très original
  • Semences biologiques : non
  • Tomates anciennes : une centaine de variétés
  • Frais de port : 2,30 € si le total commandé est inférieur à 23 € ; 4,60 € ensuite
  • Information pour chaque variété : moyennement détaillée, quelques recettes pour cuisiner les plantes rares
  • Recherche d'une variété particulière : facile par menu ; pas de moteur de recherche
  • Navigation dans le site : extrêmement simple et sobre
  • Adresse du site : solanaseeds.netfirms.com

Thompson & Morgan : le potager à l'anglaise

[III] www.thompson-morgan.fr

Les Anglais sont réputés pour leur passion des fleurs au jardin, mais ils ne sont pas en reste au potager.

Le site de Thompson & Morgan propose des couleurs ou des variétés que nous ne connaissons pas en France : là où nous avons seulement deux formes de radis de printemps, ils en ont des rouges, roses, blancs et jaunes !

Par contre l'année dernière, j'ai eu des délais de livraison très longs, 6 semaines ! Et j'ai lu sur un forum que je n'étais pas le seul.

Points forts : propose aussi des variétés spécifiques pour la culture en jardinières sur balcon (courgettes, tomates et même pommes de terre, poireaux...)

  • Choix des variétés : beaucoup de variétés inhabituelles
  • Semences biologiques : non
  • Tomates anciennes : environ 70 variétés
  • Frais de port : 4,80 € quelle que soit la quantité
  • Information pour chaque variété : très détaillée, avantages de la variété, conseils de culture (en anglais)
  • Recherche d'une variété particulière : menu alphabétique ou moteur de recherche
  • Navigation dans le site : le menu alphabétique n'est pas très pratique
  • Adresse du site : www.thompson-morgan.fr

Ebay : des trouvailles intéressantes

[III]

En cherchant une semence très particulière (l'oignon japonais ishikura) je suis tombé sur le site bien connu de ventes aux enchères Ebay. Il faut savoir que Ebay permet à des marchands d'ouvrir des boutiques où l'on peut acheter directement, sans passer par les enchères.

En voici une : stores.ebay.fr/seeds-to-sow-and-grow. Ils proposent des sachets de la marque Thompson & Morgan à des prix intéressants. Et il ne devrait pas y avoir les 6 semaines d'attente que j'ai eu chez T&M !

Pour finir, une curiosité

tomatofest

Les américains sont réputés pour faire les choses en grand. C'est aussi le cas pour les sites de semences.

En ce moment il y a aux Etats-Unis une tendance au rejet de la malbouffe et un mouvement de retour aux sources.

Par exemple ce site dédié uniquement à la tomate : www.tomatofest.com. Ils ne proposent pas moins de 600 variétés de tomate à la vente ! Pour ceux qui ne lisent pas l'anglais, voici le lien vers le site traduit par Google. Les frais de port vers la France sont de 5,30 €.

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:20

 

Source : terraeco.net

 

9-12-2013
 
Pollué, labouré, oublié : le sol français est en train de disparaître

 

Pollué, labouré, oublié : le sol français est en train de disparaître
(Crédit photo : LSDSL - Wikimedia)
 
On croit souvent cette ressource illimitée. Mais près d'un quart des sols français sont menacés de disparition. Explication.

Sous les pavés et le bitume, la terre est bien mal en point. Dans de nombreux champs, c’est encore pire. Les sols de France sont en danger, et on commence à peine à s’en rendre compte. « On a longtemps considéré les sols comme un simple support de l’agriculture, et on pensait qu’on savait très bien les gérer. Les scientifiques ont commencé à réaliser dans les années 1990 que ce n’était pas le cas, mais il a fallu attendre 2012 pour qu’il y ait une prise de conscience internationale du phénomène » , alerte Dominique Arrouays, président de l’Association française pour l’étude des sols (Afes) et organisateur d’un colloque dans le cadre de la journée mondiale des sols, la semaine passée, le 5 décembre.

Difficile à concevoir, mais le sol qui nous entoure est bien une ressource très limitée. La couche de 30 cm de terre qui recouvre une bonne partie des terres non immergées (et non bétonnées) de la planète est le subtil résultat de la très lente dégradation des roches. On trouve plus d’organismes vivants dans une poignée de ce mélange richissime que d’êtres humains sur la surface de la planète. De ces terres dépend la quasi-totalité de notre alimentation bien sûr, mais aussi notre climat. En effet, les sols du monde contiennent sur à peine 30 cm de hauteur autant de CO2 que toute l’atmosphère terrestre (environ 800 milliards de tonnes).

Touche pas à mon sol

Et pourtant nous dégradons ce patrimoine à grande vitesse. Une partie des sols s’érode et finit sa course dans les rivières et les océans. La faute principalement à l’agriculture intensive qui laboure et laisse les sols nus et donc sans défense une bonne partie de l’année. Et qui a détruit les haies et prairies qui limitaient le ruissellement des eaux. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) estime que cette seule érosion frappe 24 milliards de tonnes de sols par an, soit 3,4 tonnes par être humain. Enorme. En France, la situation est inquiétante notamment en région parisienne mais aussi dans une partie de la Bretagne et de la Picardie (voir carte ci-dessous réalisée dans le cadre du projet GISSOL).

 

« Dans ces régions, on peut voir l’érosion à l’œil nu avec les ravines, les rigoles ou les rivières qui sont marrons, pleines de boues », indique Dominique Arrouays. L’autre grand danger pour le sol, c’est le béton. D’après le ministère du Développement durable (aujourd’hui remplacé par le Service de l’observation et des statistiques), 600 km2 de terres sont artificialisées chaque année en France, soit l’équivalent d’un département tous les dix ans. « Le sol n’est alors plus exploitable à jamais. Et il ne joue plus son rôle de filtration des eaux de pluie », note le spécialiste. On s’en rend compte souvent trop tard, lors d’événements violents, comme les inondations. Et la liste des mauvais traitements infligés aux sols ne s’arrête pas là : ils sont aussi tassés, pollués, contaminés, acidifiés et perdent en biodiversité.

« Le pic sol »

Le problème, c’est que l’on dégrade ces sols beaucoup plus vite que la nature n’en crée. A-t-on atteint le « pic sol », comme on a atteint le pic du pétrole ou le pic de certains métaux ? « A mon avis on l’a déjà dépassé oui. Il y a des régions en France où l’on perd entre 20 tonnes de sol par hectare et par an, alors qu’il s’en forme entre 100 kilos et une tonne par hectare et par an », s’alarme le président de l’Afes qui estime qu’au moins 20% des sols français sont en situation de déficit. Soit autant de territoires qui pourraient se retrouver sur le caillou à l’échelle de quelques dizaines d’années. A tel point que, selon l’expression du spécialiste des sols Claude Bourguignon « nous manquerons de blé avant de manquer de pétrole ». La course au sol est déjà lancée, notamment en Afrique où l’accaparement des terres se fait au détriment des populations locales

Peut-on faire machine arrière ? De nombreuses solutions sont connues. D’abord, reconquérir les milliers d’hectares de friches industrielles plutôt que de bétonner des sols « vivants ». Ensuite, changer les pratiques agricoles, en labourant moins, voire plus du tout, en cultivant des plantes « pièges à nitrates » entre deux cultures, en retrouvant les bienfaits de la prairie. Cela passe aussi par nos jardins où ne pousse trop souvent qu’une pelouse bien tondue et où les pesticides sont répandus sans façon. Chacun peut aussi contribuer à nourrir la terre de ses déchets organiques en adoptant des lombrics. Pas d’excuses, de nombreux citadins montrent que c’est possible même sans jardin, voire même au pied des immeubles.

 

 

 


A lire aussi sur Terraeco.net :

- « Les plantes bougent, sentent et réagissent mais nous ne sommes pas capables de le voir »

- Pourquoi la Bretagne doit changer de modèle

- Une agriculture qui dépend du pétrole va dans le mur

- Bio et hyperproductive, la ferme magique d’un maraîcher québécois

 

 

Partager cet article
Repost0
9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 18:13

 

Source : bastamag.net

 

 

Industrie du jouet

Comment la poupée Barbie exploite les ouvrières chinoises

par Olivier Petitjean 9 décembre 2013

 

 

 

Dans les usines chinoises qui fabriquent des poupées Barbie ou des jouets Fisher Price pour le groupe états-unien Mattel, « l’exploitation des ouvriers et des ouvrières continue », accusent les organisations China Labor Watch et Peuples Solidaires/Action Aid dans un rapport publié en octobre 2013.

Pas moins de 152 poupées Barbie sont vendues chaque minute dans le monde. Les ouvriers qui les produisent ne touchent qu’une proportion ridicule des revenus amassés par Mattel. Les salaires qui leur sont versés représentent en moyenne seulement 0,8% du prix d’achat d’une poupée, soit 0,12 euro pour une blonde platine en plastique vendue à 15 euros. La rémunération des actionnaires, la vente, la distribution et le marketing représentent à eux seuls 12 euros. Le solde correspond aux matière premières, aux droits de douane, à la rémunération des cadres chinois et au transport en Chine [1]. Chaque minute, actionnaires, commerciaux et vendeurs empochent donc 1 824 euros, contre 18 euros pour les ouvrières qui ont fabriqué les 152 poupées.

Cet impressionnant déséquilibre risque de s’aggraver. Car Mattel exerce une pression constante pour réduire ses coûts de production en Chine. Résultat ? Les directeurs des usines sous-traitantes recourent désormais à divers artifices illégaux (tricherie sur les horaires, non paiement de cotisations et d’heures supplémentaires…) pour escamoter une partie du salaire de leurs ouvrières.

Selon Peuples Solidaires et China Labor Watch, rien que dans les six usines étudiées dans leur rapport, ce seraient entre 6 et 8 millions d’euros qui auraient ainsi été détournés des fiches de paie des travailleurs. L’industriel du jouet se fournit dans une centaine d’usines en Chine. Pour dénoncer l’exploitation des ouvriers de Mattel, Peuples Solidaires /ActionAid et ses partenaires ont lancé un « Appel urgent », ainsi qu’une pétition en ligne, « Libérons Barbie ouvrière », qui a déjà recueilli plus de 60 000 signatures. Une action de rue est prévue le mardi 10 décembre à Paris, à l’occasion de la Journée mondiale des droits de l’homme [2]. D’autres initiatives auront lieu en région.

 

 

Le groupe américain, leader mondial du secteur du jouet avec 6,4 milliards de dollars de chiffres d’affaires et 777 millions de bénéfices en 2012, avait pourtant mis en place en 1997 un « code de conduite » censé garantir des conditions de travail décentes chez ses fournisseurs. Dès l’année suivante, des enquêteurs de China Labor Watch s’étaient fait passer pour des ouvriers pour observer la situation dans les usines concernées. Ils avaient constaté de multiples violations des droits des travailleurs, au mépris aussi bien du code de conduite de Mattel que de la législation chinoise. Depuis, les enquêtes se sont succédé, et la situation des ouvrières ne s’est pas améliorée [3]. Mattel se contente aujourd’hui d’annoncer par voie de presse une enquête sur les faits allégués. Tout comme les années précédentes, depuis plus de quinze ans...

 

Notes

[2Le rendez-vous est fixé à 11 heures au métro Richelieu-Drouot, à l’angle du bd Haussmann et du bd des Italiens.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22