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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 17:14

 

Source : mediapart.fr

 

GDF-Suez : les généreux honoraires de Rachida Dati

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

La députée européenne, élue en 2009 au Parlement européen, n'avait pas inscrit dans sa déclaration de transparence financière ses honoraires d'avocate de l'industrie gazière, qui s'élèvent à plus de 50 000 euros mensuels.

Selon une information du Point.fr, la députée européenne UMP Rachida Dati aurait omis de faire figurer sur sa déclaration de transparence financière d'élue ses honoraires d'avocate de l'industrie gazière, notamment GDF-Suez, qui s'élèvent à plus de 50 000 euros mensuels.

Lire la suite sur LePoint.fr (ou voir ci-dessous)

 

 

 

 

                                                                 ********************************************

 

 

Source  : lepoint.fr

 

Le Point.fr - Publié le 12/12/2013 à 08:17 - Modifié le 12/12/2013 à 13:06

La maire du 7e arrondissement de Paris et députée européenne est aussi avocate. Un métier lucratif, surtout si l'on sait jouer de son influence.

 

Rachida Dati au Parlement européen en 2011. Certains députés s'interrogent ouvertement sur son subit intérêt pour la cause gazière. Rachida Dati au Parlement européen en 2011. Certains députés s'interrogent ouvertement sur son subit intérêt pour la cause gazière. © Patrick Hertzog / AFP

 

Rachida Dati serait-elle plus riche qu'elle ne le dit ? Il y a un an et demi, dans une interview au magazine Elle, l'ancienne garde des Sceaux affirmait : "Je gagne environ 6 000 euros par mois en tant que députée européenne et rien pour mes fonctions de maire." Pourtant, d'après les informations du Point.fr, Rachida Dati touche en réalité chaque mois huit fois la somme indiquée, soit 50 800 euros par mois.

L'élue passe en effet sous silence ses confortables revenus d'avocate, métier qu'elle exerce en parallèle de ses mandats de parlementaire et de maire du 7e arrondissement de Paris. Dans sa déclaration de transparence financière exigée par le Parlement européen, l'ex-ministre de Nicolas Sarkozy chiffre ses "activités annexes" à plus de 10 000 euros par mois. En réalité, Rachida Dati a perçu l'année dernière 512 416 euros d'honoraires d'avocat, auxquels s'ajoute une rémunération de 98 000 euros en tant qu'élue.

Qui sont les généreux clients de maître Dati ? C'est ce que veut savoir une ONG bruxelloise spécialiste des questions d'environnement. Dans un courrier daté du 6 novembre rendu public par i<Télé, Friends of the Earth Europe demande des comptes à Rachida Dati. L'association souhaite lever le doute sur un éventuel trafic d'influence. L'eurodéputée, qui siège comme suppléante à la commission de l'Industrie, de la Recherche et de l'Énergie, a pris de manière étonnante fait et cause pour l'industrie gazière. Le 13 octobre dernier, l'élue signait une virulente tribune dans Les Échos pour demander que l'on arrête de subventionner les énergies renouvelables qui faussent la concurrence avec les énergies fossiles. Et d'appeler dans la foulée à ouvrir au plus vite le débat sur les gaz de schiste.

Mélange des genres

Certains parlementaires s'interrogent ouvertement sur ce soudain intérêt de Rachida Dati pour les questions d'énergie, un thème qui lui a inspiré de nombreux amendements. Lui sont-ils soufflés par ses clients ? Interrogée par Le Point, Rachida Dati refuse d'apporter la moindre précision sur ses activités d'avocat. D'après notre enquête, l'élue du 7e arrondissement aurait travaillé comme consultante pour GDF Suez, ce que le groupe de Gérard Mestrallet ne confirme ni n'infirme. En 2011, la maire du 7e avait organisé une conférence intitulée "L'Azerbaïdjan : un partenaire stratégique pour la sécurité énergétique en Europe", suivie d'un dîner de 400 couverts au musée Rodin à Paris. Des festivités qui coïncidaient avec la mise en exploitation d'un gros forage gazier dans ce pays par GDF et Total. Il y a une semaine, la vice-présidente de l'UMP était à nouveau à l'honneur lors du Forum Énergie de l'université Paris-Dauphine, ouvertement sponsorisé par GDF Suez. Une fois de plus, l'euro-députée a défendu bec et ongles la recherche sur les gaz de schiste et relayé la position des gaziers européens pour une fiscalité énergétique harmonisée.

Ce n'est pas la première fois que Rachida Dati est accusée de mélange des genres. Trois mois après son arrivée à Strasbourg, l'euro-députée avait déclenché la polémique en omettant de faire figurer dans sa déclaration de transparence financière la société de consulting qu'elle venait de créer. Prise la main dans le sac, l'ancienne ministre avait très vite migré du statut d'entrepreneur - obligé de déclarer ses comptes - à celui d'avocat, nettement plus discret...

 

 

 

 

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 16:50

 

Source : lemonde.fr

 

ADS veut augmenter les dividendes versés aux actionnaires

 

Tom Enders, directeur exécutif du groupe EADS, a dévoilé lors d’un comité d’entreprise européen, lundi 9 décembre, la réorganisation du futur pôle défense et espace du groupe.

Après avoir provoqué un tollé en annonçant, lundi 9 décembre, la suppression de 5 800 postes dans sa branche défense et espace, le groupe EADS a fait savoir mercredi qu'il entendait maintenir une politique de dividende ambitieuse, avec un ratio de l'ordre de 30 % à 40 % des bénéfices versés aux actionnaires.

Le groupe d'aéronautique et de défense, qui organise mercredi et jeudi à Londres une réunion avec les investisseurs, a également confirmé viser d'ici 2015 une marge de 10 % sur la base de son EBIT (résultat d'exploitation) hors exceptionnels et hors impact du développement de son futur avion long-courrier A350, en prenant une hypothèse de change de 1,30 dollar par euro. En tenant compte de l'effet A350 et sur la base cette fois d'un taux de change de 1,35 dollar, l'objectif de marge est ramené à une fourchette de 7 % à 8 % du chiffre d'affaires.

Le groupe, dont le nouveau symbole boursier sera AIR, a également déclaré qu'il visait le retour à un free cash flow (FCF, flux de trésorerie disponible) positif en 2014 et 2015, après avoir indiqué le mois dernier qu'il s'attendait à un FCF négatif à hauteur de 1,5 milliard d'euros en 2013.

A peine la nouvelle annoncée, le titre connaissait une des plus fortes hausses du CAC 40.

 

Concernant la suppression des 5 800 postes dans la branche défense et espace le groupe brandissait mardi la menace de procéder à des licenciements secs sauf à conclure un accord de « compétitivité » qui pourrait se traduire par de la modération salariale et une augmentation du temps de travail.

 

 

 

 

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 16:29

 

Collectif des Faucheurs volontaires Gard/Lozère

 

 Extrait d’une conférence donnée à l’Espace éthique APHP/Île-de-France 

*OGM et Biodiversité*

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_SQDIfokSxA Les multinationales comme *Monsanto*, entre autres *(n'oublions pas Syngenta,
Limagrain, BASF, Pioneer ...)* sont évidemment directement visées par ce
constat de Pierre-Henri Gouyon. Seulement une poignée de firmes est impliquée
dans cette guerre mondiale du contrôle des semences, alors que les semences
sont à la base de toute la nourriture de l'humanité : *« S'ils gagnent, ils seront les rois du monde... »*

« La concentration de la propriété des ressources génétiques dans quelques mains
met en danger toute la nourriture de la planète. » Il y a 13 conférences en tout, un cours complet ! Il faut coincer devant ces conférences très pédagogiques, les élus de votre
commune, votre canton, votre département etc... A suggérer aussi à vos voisins,
vos amis, vos contacts ! *Pierre-Henri Gouyon est Professeur à l’Université de Paris-Sud 11,
à l’École Polytechnique et à l’Institut national agronomique, directeur du
laboratoire d’Écologie, Systématique & Évolution (UMR 8079 UPS-CNRS-ENGREF,
membre du Comité d’éthique de l’Inserm.* -- Collectif des Faucheurs volontaires Gard/Lozère

 


http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=_SQDIfokSxA

 

 

 

 

Publiée le 18 avril 2013

Pierre-Henri Gouyon est Professeur à l'Université de Paris-Sud 11, à l'École Polytechnique

et à l'Institut national agronomique, directeur du laboratoire d'Écologie, Systématique & Évolution

(UMR 8079 UPS-CNRS-ENGREF, membre du Comité d'éthique de l'Inserm.

Extrait d'une conférence donnée à l'Espace éthique APHP/Île-de-France.

 

 

 

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12 décembre 2013 4 12 /12 /décembre /2013 16:20

 

ATTAC Nîmes

 

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COMMUNIQUE DE PRESSE
Action d’appel au boycott UNILEVER/soutien FRALIB (samedi 7 décembre à Nîmes)

Samedi 7 décembre à 11h, dans l'hyper-marché Carrefour Nîmes Ouest, une vingtaine de citoyens ont appelé au boycott des marques de la multinationale UNILEVER et en premier lieu la marque LIPTON, en soutien aux salariés de FRALIB (Thé l'Eléphant, à Géménos proche de Marseille). Contre la fermeture de leur site décidée unilatéralement par la multinationale UNILEVER malgré 3 décisions de justice en leur faveur, les FRALIB voudraient relancer leur activité avec un projet de coopérative s'appuyant sur des productions locales.
Cette action, comme des dizaines d'autres en France, fait suite à l'appel national pour un boycott des produits d'Unilever (Lipton, Amora, Maille, Cif, Omo, Sun, Signal, Dove, Axe, Rexona, Cornetto, Knorr,...et tant d'autres encore, voir ci-après). Cette incitation au boycott a pour but d'exiger de la multinationale Unilever (51 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 5 milliards de profits nets en 2012):
- la cession du nom de marque « Éléphant » (qu'UNILEVER a pourtant décidé d'abandonner au profit de LIPTON !)
- un certain volume de commandes pendant la période de démarrage de l’entreprise en SCOP (Société coopérative et participative).
Cette action, à l'appel local de l'association ATTAC Nîmes (*), s'est déroulée dans le calme et a permis, par la distribution de tracts, d’autocollants et la discussion, de sensibiliser à cette cause de nombreux clients et même le personnel, qui ont généralement réagi très favorablement, certains clients allant même jusqu'à vérifier qu'ils n'avaient pas mis dans leur caddie (par inadvertance certainement!) des produits de cette multinationale. Autant de monde appelé à boycotter UNILEVER, pour que vive FRALIB !

(*): ATTAC: Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l'Action Citoyenne (contact : nimes@attac.org)


*************APPEL NATIONAL*********************************
http://www.france.attac.org/articles/pour-que-vive-fralib-boycott-dunilever

Nous, personnalités représentatives de diverses sensibilités, organisations et réseaux du mouvement social, politique et intellectuel, avons décidé, en accord avec les salariés de Fralib, de lancer un appel à la mobilisation citoyenne le 7 décembre prochain. Nous proposons à toutes celles et ceux qui le veulent d'organiser localement ce jour-là des actions symboliques dans les supermarchés visant à populariser le boycott d'Unilever. Une page Facebook https://www.facebook.com/liberezelephant est mise en place pour faciliter la coordination des actions au plan local. Merci à toutes et tous, et que vive l'Eléphant !

Pour que vive Fralib: boycott d'Unilever !

Une entreprise industrielle ancrée dans son territoire, la Provence. Relançant par ses commandes une production locale et écologique de plantes– tilleul, verveine, menthe...- jusqu'alors en déshérence. Liée à ses fournisseurs et à ses clients par des relations commerciales équitables et durables, avec des prix justes. Fondée sur la démocratie interne et la participation de toutes et tous aux décisions.
Tel est le projet des travailleurs de Fralib à Géménos, près de Marseille, qui veulent relancer leur entreprise sous forme de coopérative. Depuis trois ans, elles et ils luttent pour obtenir de leur ancien employeur, la multinationale Unilever, le soutien minimum dont ils ont besoin pour se lancer : la cession du nom de marque « Éléphant », qu'Unilever a décidé de faire disparaitre au profit de LIPTON marque milliardaire du Groupe, et un certain volume de commandes pendant la période de démarrage.

Mais Unilever ne veut rien savoir. Bien que la justice ait refusé à trois reprises un plan social injustifiable et annulé tous les licenciements, Unilever a cessé de payer les salaires depuis le 1er avril 2013 et refuse d'accorder une aide au démarrage de leur projet. Unilever (chiffre d'affaires 2012: 51 milliards d'euros ; profits nets : 5 milliards) veut détruire leur savoir-faire et leur collectif. Devant cette intransigeance, les Fralib avec leurs syndicats CGT et CFE-CGC ont appelé les consommateurs à boycotter toutes les marques du groupe Unilever, à commencer par LIPTON.

Alors que le chômage, la précarité et les dégâts écologiques ne font qu'empirer, le succès du projet des Fralib serait un signal d'espoir et ouvrirait la voie à d'autres possibles. Les Fralib appellent à une première journée d'action pour le boycott massif des produits Unilever le samedi 7 décembre. Répondant à leur appel, nous nous associons à cette action pour inciter Unilever à accéder aux demandes des Fralib. Leur lutte est la nôtre, celle de toutes celles et ceux qui cherchent à engager dès aujourd'hui la transition vers un autre monde, vivable.

Paul Ariès (politologue, mensuel "Les Zindignés"), Clémentine Autain (Fase-FdG), Geneviève Azam (Attac), Olivier Besancenot (NPA), Martine Billard (PG- FdG), Jean-Marc de Boni (La Nef), Benoît Borrits (Association Autogestion), Fabienne Brugel (Compagnie NAJE), Alain Caillé (sociologue), André Chassaigne (PCF-FdG), Sergio Coronado (EELV), Léo Coutelec (Miramap), Thomas Coutrot (économiste), Txetx Etcheverry (Bizi !), François Longérinas (journaliste), Dominique Méda (sociologue), Laurent Pinatel (Confédération paysanne), Xavier Renou (Les Désobéissants), Patrick Viveret (philosophe) et les salariés de FRALIB en lutte depuis plus de 3 ans.

Toutes les marques du Groupe UNILEVER sont identifiables avec ce logo :
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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 16:39

 

 

Source : mediapart.fr

Etats-Unis: une réforme bancaire sous la dictée de Wall Street

|  Par Martine Orange

 

 

 

Au lendemain de la crise de 2008, Paul Volcker souhaitait imposer une séparation entre les banques de dépôt et banques d’investissement. Trois ans après, le gouvernement américain va adopter une régulation bancaire, qui ne modifie presque rien.

Soudain, le gouvernement américain a accéléré. Alors que la crise financière a commencé depuis plus de six ans, que les discussions sur les nouvelles régulations financières – dites lois Volcker – s’éternisent depuis plus de trois ans, il n’y avait brusquement plus de temps à perdre : les textes sur la nouvelle réglementation bancaire devaient absolument être adoptés avant la fin de l’année.

Dans la précipitation, les cinq autorités chargées de contrôler le secteur bancaire et financier – dont la Réserve fédérale (FED), la Securities and exchange commission (SEC), la Commodity futures trading commission (CFTC) – ont rendu leur copie, mardi. Un texte de plus de 800 pages qui devait être adopté dans la foulée par le Sénat.

Au milieu des milliers de dispositions et de procédures retenues, quelques questions s’imposent : quelles leçons ont été retenues de la crise ? Les banquiers et les financiers vont-ils être tenus responsables de leurs actes ? Le système financier va-t-il être moins vulnérable ?

Frappé par le déferlement de la crise financière qui avait menacé d’engloutir tout en 2007-2008, l’ancien président de la Réserve fédérale, Paul Volcker, avait tiré un avis tranché sur les événements : le système financier mondial avait un besoin urgent de retrouver une stabilité afin de permettre le développement de l’économie. Et la seule façon pour y parvenir était de revenir à une séparation stricte entre les banques de détail et les banques d’investissement, comme au temps du Glass-Steagall Act, afin d’échapper au chantage des banques sur les États et l’économie, au nom du too big to fail.

Les milliers de contre-propositions avancées par les banques et leurs avocats, les milliers d’heures de lobbying auprès des élus de tout bord – le monde bancaire figure en tête des donateurs des élus américains – , des entreprises et autres groupes d’influence, les centaines d’amendements présentés jusqu’à la dernière minute ont eu raison des idées de Paul Volcker, un moment conseiller économique de Barack Obama.

Bien que les grandes banques de Wall Street comme Goldman Sachs, JP Morgan ou Citi continuent à dénoncer une loi qui les assassine, il ne reste plus grand chose de la volonté de réforme de l’ancien président de la Réserve fédérale dans le texte soumis au Sénat américain. Comme la France, le gouvernement américain est en train de rater sa réforme bancaire. La grande loi de régulation du monde bancaire s’est transformée en un texte confus, reposant sur le bon vouloir des banquiers et la vigilance des régulateurs.

Officiellement, l’activité de trading pour compte propre est désormais interdite aux banques. Mais les banquiers de Wall Street n’ont pas manqué de mettre en avant la nécessité d’offrir à leurs clients tous les services dont ils avaient besoin, d’assurer les contreparties sur tous les marchés, de leur proposer des couvertures sur les risques. Ils ont fini par obtenir les « flexibilités » qu’ils demandaient.

Soulignant combien ils étaient nécessaires aux États pour acheter leurs dettes, ils ont d’abord obtenu de pouvoir conserver leur activité de trading pour compte propre sur le marché des obligations souveraines, sans restriction pour les titres américains et avec un peu plus d’encadrement pour les autres.

Le reste a suivi. À l’avenir, les banques pourront conserver leurs activités de market making (de tenue de marché), acheter et vendre des actions, des obligations, au nom de leurs clients. Elles pourront aussi continuer à offrir des produits de couverture, des dérivés, proposer des contreparties, à la condition, précise la loi, qu’elles démontrent par des tests indépendants, que leurs portefeuilles de couvertures et de dérivés permettent « de réduire ou d’atténuer significativement un ou plusieurs risques identifiés ».

La ligne de partage entre ces activités et celles de trading pour compte propre est bien mince. Comment faire la différence ? Tout va reposer dans les mains des régulateurs et de leur interprétation des textes. Pour montrer qu’elles se conforment bien à la nouvelle législation, les banques devront prouver que leurs positions sont en adéquation avec la demande de leurs clients. Chaque année, les responsables bancaires devront fournir une attestation que leurs systèmes sont bien conformes aux règles instaurées.  

Officiellement, les banques de Wall Street ont déjà fermé une grande partie de leurs départements de trading pour compte propre, afin de montrer leur bonne volonté. Elles ne cachent pas leur soulagement, cependant, d’être parvenues à conserver leurs activités sur la tenue de marché. À voir les chiffres, on comprend : les cinq plus grandes banques de Wall Street ont réalisé un chiffre d’affaires de 44 milliards de dollars grâce à ces activités.

Cartel

Le rôle des hedge funds avait été mis en cause durant la crise. Les banques américaines n’auront plus le droit à l’avenir d’engager plus de 3 % de leurs capitaux dans les hedge funds, les fonds privés d’investissement ou les fonds liés aux matières premières. Anticipant ces restrictions, les grandes banques ont déjà commencé à réduire leurs positions.

Ce désengagement volontaire laisse toutefois perplexes nombre d’observateurs. Car au fur et à mesure que les autorités ont décidé de durcir les règles sur les marchés sous contrôle, des pans entiers de la finance ont couru se réfugier dans l’opacité des marchés de gré à gré, des sociétés écrans, des véhicules spéciaux. Cette finance de l’ombre fait peser des risques encore plus redoutables que les marchés contrôlés, car personne n’est capable d’en évaluer correctement ni la taille ni les positions.

Qui peut croire que les banques se tiennent à l’écart de ces structures opaques ? Qui imagine qu’elles renoncent à la spéculation pour leur seul profit ? Là encore, les chiffres parlent d’eux-mêmes. La crise financière n’est plus qu’un mauvais souvenir pour les banques. Elles enregistrent des profits records, avec la complicité des banques centrales. Les 85 milliards de dollars déversés chaque mois par la Réserve fédérale sont essentiellement captés par les banques et servent essentiellement à alimenter leurs spéculations sur tous les actifs disponibles – actions, obligations, matières premières, immobilier. La déconnexion de ces marchés avec la réalité économique est devenue si grande que certains prédisent l’éclatement de ces bulles, avec encore plus de dégâts qu’en 2008. Et cette fois encore, les financiers risquent de ne pas en être comptables.

« Aucun banquier n’est allé en prison », s’était étonné Charles Ferguson, l’auteur d’Inside Job. Sensibles aux critiques de l’opinion publique qui reproche cette impunité accordée aux banquiers, les concepteurs de la loi avaient imaginé un moment que les dirigeants des grandes banques apportent leur garantie personnelle sur la conformité des actions de leur établissement par rapport à la loi. L’émotion fut intense à Wall Street : les grands banquiers pourraient avoir à répondre de leurs décisions devant les tribunaux ! Pire : ils pourraient en être comptables sur leurs deniers personnels.

Inutile de dire que la profession a vite réagi pour enterrer une idée si séditieuse. La responsabilité des dirigeants va être strictement encadrée : les dirigeants et les administrateurs sont tenus responsables de la mise en place des procédures requises pour se conformer en tout point à la loi. Chaque année, le président de la banque devra attester par écrit de toutes les procédures sont respectées. Cela peut-il prévenir une faillite ? Sûrement pas. Mais cela permet de dégager la responsabilité des dirigeants. N’est-ce pas l’essentiel ?

Cette loi, assure le gouvernement américain, va permettre de rendre le système financier plus solide, d’éviter une nouvelle crise. La façon dont le monde bancaire a évolué depuis 2008 amène à en douter. Quelques grandes banques, comme Lehman Brothers, Merrill Lynch ou Bear Stearns ont disparu dans la tourmente. Mais les autres sont devenues plus grosses que jamais. Le too big to fail est toujours plus vrai.

Le système bancaire se retrouve aux mains d’un cartel d’une petite dizaine d’établissements tentaculaires, qui s'entendent à merveille. Scandale des subprimes, scandale du Libor, manipulation sur l’Euribor, fraude sur les changes, sur le pétrole, sur l’or : à chaque fois, les mêmes noms reviennent, une poignée de banques allant de JP Morgan à Goldman Sachs en passant par Barclays, Deutsche Bank, UBS et Société générale. Les régulateurs commencent à leur imposer des sanctions de plus en plus lourdes. Mais même l’amende de 13 milliards de dollars infligée à JP Morgan pour son rôle dans la vente de dérivés sur les subprimes semble avoir l’effet d’une mouche sur un éléphant.

Par peur des conséquences jugées imprévisibles, les États-Unis ont préféré laisser prospérer un système opaque. Si le gouvernement américain n’a pas osé, comment croire que les régulateurs auront les moyens de limiter le rôle des banques ou oseront leur imposer des sanctions vitales ? Ce mardi, Wall Street soufflait. Tout va bien pour les banques. Rien que pour elles.

 

 

 

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 16:32

 

Source : lalibre.be

 

 

Séparons les banques. Après, il sera trop tard!

Contribution externe   Publié le mardi 10 décembre 2013 à 20h40 - Mis à jour le mercredi 11 décembre 2013 à 17h20

 


 

 

Opinions
Alors que le gouvernement planche sur la réforme bancaire, les citoyennes et citoyens refusent une solution a minima soufflée par les lobbies bancaires et adressent ce message fort à nos élus en signant l’appel sur www.scinderlesbanques.be : vous êtes au service du peuple qui vous a élus, pas de quelques banquiers ! Une opinion de Laurence Roland, Réseau financement alternatif; Greg Van Elsen, FairFin; Michel Cermak, collectif citoyen Roosevelt.be

 

 


Aujourd’hui, une occasion unique pour ne pas dire historique s’offre à nous tous. La crise de 2008 a montré que la libéralisation des marchés financiers et la confiance auprès des banques quant à leur capacité à s’autoréguler avaient leurs limites. Les pouvoirs publics durent intervenir à hauteur de 30 milliards d’euros (soit environ 9 % du PIB belge) en recapitalisant, en se portant garant ou en prêtant de l’argent aux banques. Ce sauvetage - indispensable pour que notre économie continue à tourner - a été intégralement financé par une augmentation de la dette publique. Des dépenses qui ont justifié des réajustements budgétaires, avec la mise en place de mesures d’austérité et une diminution des dépenses sociales.

En raison de l’accroissement phénoménal de la dette publique, le citoyen belge n’a absolument plus les moyens d’une deuxième intervention pour sauver les banques. Toute proposition qui ne donne pas la garantie totale qu’un tel scénario se produise à nouveau est donc inacceptable. La responsabilité de notre gouvernement - à qui il est demandé d’agir dans l’intérêt général, celui qui œuvre en faveur de la société dans son ensemble et non de quelques-uns - est à ce propos énorme.

La seule solution réside dans une séparation stricte entre banque de dépôt et banque d’investissement. L’épargne des Belges doit uniquement servir au financement de l’économie réelle. Aucune opération de marché pour compte de la banque ou de ses clients ne doit avoir lieu au sein de la banque de dépôt.

Malheureusement, la proposition faite en comité des ministres restreint ne va pas du tout dans ce sens. Elle fait courir le risque qu’en cas de nouvelle crise, les Etats aient à nouveau à couper dans les dépenses sociales pour, comme en 2008, apporter leur aide aux banques et sauver le système économique.

Pourquoi pas ?

En place d’une séparation stricte, le cantonnement de la banque d’investissement tel qu’il est prévu à l’heure actuelle ne préserve pas du risque que la faillite de l’activité de la banque d’affaires se propage à la banque de dépôt. La BNB admet elle-même qu’il subsiste un "risque de réputation".

Plusieurs économistes, comme Paul De Grauwe, rappellent les dangers d’un mélange des activités de dépôt et d’affaires. Parmi ceux-ci, le fait que les banques utilisent des dépôts à court terme pour les placer à long terme et notamment, pour les prêter à des banques spéculatives. En cas de crise et de perte de confiance, les déposants en viennent naturellement à vouloir retirer leur argent, que la banque n’est pas en mesure de leur rendre en totalité. Un tel phénomène accentue davantage encore la crise.

De plus, la garantie que l’Etat accorde sur les dépôts des épargnants permet aux banques de financer à bas prix leurs activités d’investissement mais aussi à prendre davantage de risques.

Enfin, accepter que des opérations de marchés pour les clients puissent toujours se dérouler au sein de la banque de dépôt rend le contrôle difficile voire impossible. Trading is trading ! Difficile en effet de différencier les opérations pour compte propre de celles pour compte de clients.

Qu’en disent les banques ?

Face à ces arguments, l’industrie financière a eu tôt fait de se couvrir de quelques oripeaux pour démontrer l’inutilité de cette réforme. Parmi ceux-ci, l’impossibilité technique de la solution proposée, l’inutilité d’une réforme belge dans un système mondialisé ou la perte de rentabilité pour le secteur. Enfin, les banques nous disent souvent qu’elles ne spéculent plus et que seuls quelques pour-cent sont désormais affectés à l’investissement pour compte propre.

Concernant l’impossibilité opérationnelle, cela fut appliqué en ‘33 aux Etats- Unis par la loi promulguée par Roosevelt. Chez nous, en Belgique, entre 34 et 92 et dès 2018 au Royaume-Uni. Certes, le contexte a changé mais cela n’est pas impossible.

Concernant l’inutilité de légiférer avant l’Europe, une loi forte dans notre pays est la garantie d’une position forte de la Belgique dans le débat européen. Comme le rappelle également Paul De Grauwe1 (1), le Canada a réussi, à côté du géant américain, à maintenir la scission avec comme principale conséquence que le pays fut peu impacté par la crise.

La séparation conduit-elle à une perte de rentabilité pour les banques ? En 2008, c’est bien leurs activités de marché qui les ont conduites au bord de la faillite. Cette activité est donc par moments très rentable, mais peut également s’avérer catastrophique. Certes, les profits d’une banque de dépôt sont moindres que dans celle d’investissement, mais néanmoins beaucoup plus stables. Ce risque de diminution de profits est d’ailleurs à mettre en relation avec les énormes pertes et l’accroissement phénoménal de la dette que le pays tout entier aurait à subir en cas de nouvelle crise si rien ne change.

Enfin, peut-on se fier à la réduction des montants investis par les banques pour compte propre ? Est-ce le reflet d’une virginité retrouvée ou plutôt d’une simple traversée du désert que la crise qu’elles ont provoquée les oblige à faire ? Plutôt que de l’ignorer, il paraît indispensable de se protéger de leur volonté retrouvée, une fois l’orage passé, de privilégier la rentabilité maximale et l’intérêt unique de leurs actionnaires. Eric De Keuleneer prévoit (2) d’ailleurs que les activités spéculatives des banques belges pourraient à nouveau augmenter dans les années futures.

Au regard de ce qui précède, les demi-mesures proposées par le secteur semblent davantage guidées par des intérêts particuliers et sont inappropriées. Nous, citoyens, refusons, d’une part, que notre argent soit utilisé par les banques dans des activités de marché et d’autre part, nous ne voulons ni ne pouvons supporter et payer les conséquences d’une nouvelle prise de risque exagérée et dangereuse de l’industrie financière. Nous demandons donc à nos dirigeants de prendre leurs responsabilités et d’opter pour la séparation stricte entre banque de dépôt et banque d’investissement.

 

(1) "Le Soir" du 5 septembre 2012.

(2) "La Libre Belgique" du 26 novembre 2013.

 

Sur le même sujet :

 

 

 

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 16:23

 

 

Source : mediapart.fr

« Une société espionnée n'est plus une démocratie »

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Plusieurs centaines d'intellectuels lancent une pétition pour la défense des libertés individuelles face à la surveillance organisée par les entreprises et les gouvernements.

A la suite des révélations sur le programme de surveillance PRISM, impulsé par la NSA, plus de 560 intellectuels lancent une pétition pour la défense des libertés individuelles face à la surveillance organisée par les entreprises et les gouvernements.

« En quelques clics, l'Etat peut accéder à votre portable, vos mails, vos réseaux sociaux et vos recherches sur internet », expliquent les écrivains, chercheurs et intellectuels. Pour eux, les Etats-Unis ont bafoué le principe de la présomption d'innocence, chèrement acquis par les démocraties. « Une société espionnée n'est plus une démocratie, [...], l'espionnage de masse considère tout citoyen comme un suspect potentiel. »

Lire la pétition

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 16:10

 

Source : mediapart.fr

Surveillance électronique: le Parlement inquiète

|  Par Jérôme Hourdeaux et Louise Fessard

 

 

 

Branle-bas de combat des acteurs d'Internet contre la loi de programmation militaire : celle-ci organise l'accès des services de renseignements aux données électroniques. S'agit-il de la mise en place d'un « Prism » à la française ? C'est ce que dénoncent la plupart des acteurs de l'Internet quand les parlementaires parlent d'un renforcement des protections individuelles.

Au détour du projet de loi sur la programmation militaire (LPM), le Parlement a entrepris d’encadrer et d’élargir l’accès des services de renseignements français aux données des opérateurs de communications électroniques, des fournisseurs d'accès à Internet et des hébergeurs de sites Web. Le texte a été définitivement adopté en deuxième lecture au Sénat ce 10 décembre, par 164 voix contre 146.

Dans un contexte marqué par les révélations d’Edward Snowden sur l’espionnage massif pratiqué par la NSA, il n’en fallait pas moins pour provoquer un déluge de réactions des acteurs de l’Internet, criant au « Prism français » (le programme de surveillance de la NSA)
et à la « dictature numérique ». N'hésitant pas à raconter, aussi, quelques sornettes. Le président PS de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur, et son homologue à l’Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas, assurent eux au contraire que le texte renforce les garanties des citoyens.  

Les inquiétudes se focalisent sur l’article 13 du projet de loi. Remanié par un amendement du Sénat, ce dernier autorise les services de renseignements français à accéder aux fadettes (factures détaillées) et autres données de connexion des usagers, pour les mêmes motifs et dans les mêmes conditions que celles prévues pour les écoutes administratives depuis 1991. C’est-à-dire sur autorisation d’une personnalité qualifiée placée près du premier ministre et avec contrôle a posteriori d’une autorité administrative indépendante, la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS).

Il s’agit de rassembler et de clarifier deux régimes juridiques, l'un issu de la loi de 1991 sur le secret des correspondances, et l'autre d'une loi antiterroriste de 2006. Au passage, le texte légalise la géolocalisation en temps réel par les agents de renseignement, ce qui n’était pas jusqu’alors explicitement prévue dans la loi française. Mediapart décrypte les principales inquiétudes soulevées par le projet de loi.

  • La LPM pérennise-t-elle et étend-elle un régime d’exception ?

La loi antiterroriste de 2006, prorogée à deux reprises, permet déjà à titre expérimental la collecte des données de connexion, mais uniquement dans le cadre de la prévention des actes terroristes. En 2011, les policiers et gendarmes habilités ont ainsi effectué 34 000 demandes de données aux opérateurs. Sans compter 197 000 autres demandes, pour la plupart d’identification d’un numéro ou d’un abonné, transmises, elles, dans le cadre de la loi de 1991.

Désormais, les agents du ministère de l’intérieur, de la défense et du budget (et non plus seulement policiers et gendarmes) y auront accès avec des motifs bien plus larges : pour sauvegarder des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, assurer la sécurité nationale, prévenir la criminalité et la délinquance organisées, ou encore éviter la reconstitution de groupements dissous. À noter que cette liste n’a rien de nouveau. C’est celle appliquée depuis 1991 aux écoutes administratives. Ce type de formulation attrape-tout a par exemple permis aux RG de mettre sur écoute l’épicerie des militants de Tarnac en avril 2008.

Jérémie Zimmermann, porte-parole de l’association de défense des internautes La Quadrature du Net, note ainsi que la formule « potentiel scientifique et économique de la France » est « particulièrement vague » et « très inquiétante ». « Par exemple, un éco-activiste qui s’attaquerait à Areva entre-t-il dans ce cadre ? » s’interroge-t-il. Au vu des précédents, on peut craindre que oui...

  • Plus besoin d’autorisation pour espionner le quidam ?

Comme pour les écoutes administratives, pour avoir accès aux fadettes, les services de renseignements devront d’abord obtenir le feu vert d’une personnalité qualifiée placée auprès du premier ministre. Et ils seront soumis a posteriori au contrôle de la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS), qui peut « recommander » l’interruption d’une géolocalisation par exemple. Dans les faits, la CNCIS a même pris l’habitude de donner a priori son avis sur les demandes d’écoutes.

« On accroît les garanties pour les fadettes, assure Jean-Pierre Sueur, président (PS) de la commission des lois du Sénat. Il faudra une autorisation du premier ministre et non plus du ministre de l’intérieur. Et pour la géolocalisation en temps réel, c'est encore plus strict, il faudra une demande écrite et motivée des ministres concernés et une réponse écrite du premier ministre. » Jusqu’alors, la DCRI pratiquait déjà les géolocalisations en temps réel, au prix d’un bricolage juridique très incertain. « Faute de texte, on avait calqué la pratique des géolocalisations sur celle des interceptions téléphoniques, explique une source. Mais la CNCIS en a eu marre. Là, on arrête les conneries, on fait un outil spécifique. » « La CNCIS était au courant, mais c’était toléré au motif que l’outil était utile. Nous avions demandé au législateur de trouver un cadre légal », reconnaît le député (PS) Jean-Jacques Urvoas, l’un des deux parlementaires membres de la CNCIS.

  • Des autorités directement branchées « sur sollicitation du réseau » et en « temps réel » ?

La disposition la plus controversée, contenue dans l’article 13 du projet de loi, prévoit de permettre la « sollicitation du réseau en temps réel » pendant une durée renouvelable de 30 jours. À l’origine, cette mesure, introduite via un amendement parlementaire, était destinée à permettre la géolocalisation des téléphones. Celle-ci « nécessite en effet l’envoi de requêtes volontaires récurrentes obligeant le terminal de l’utilisateur à se localiser », expliquait ainsi l’exposé des motifs de l'amendement , déposé par le sénateur (UMP) Jacques Hyest.

« Le dialogue technique entre un téléphone mobile et le réseau est permanent, mais si vous voulez avoir des infos plus fréquentes, le réseau doit le chatouiller pour qu’il réponde, précise un spécialiste. Chaque opérateur a une plateforme nationale pour les géolocalisations en temps réel. »

Mais le texte finalement soumis au vote ne comporte aucune référence explicite à la géolocalisation, laissant craindre une application à tout type de réseau, y compris internet et à tout type de données. « Le problème, c’est que ce terme de "sollicitation du réseau" "en temps réel", techniquement, ne veut rien dire, s’inquiète Jérémie Zimmermann. On peut très bien imaginer l’installation de sondes et de boîtes noires en amont des réseaux pour intercepter le trafic. Or, avec ces technologies, pour filtrer et cibler un utilisateur, on est obligé d’intercepter tout le trafic pour après faire le tri. Et dans ce cas, il n’y a même plus besoin de demander l’autorisation systématique des opérateurs, car il s’agit d’un dispositif permanent. »

Cette notion « est tellement floue qu’elle donne carte blanche à une interconnexion sans filet, ce qui serait intrusif », a également souligné Lionel Tardy, député (UMP) et informaticien, lors des débats. Jean-Pierre Urvoas, membre de la CNCIS, a lui-même du mal à définir cette mesure. « Je n’en sais rien, ça a été écrit au Sénat », reconnaît-il tout en affirmant qu’il s’agit de légaliser une pratique déjà couramment utilisée par les services de renseignements.

  • Des activités de renseignements sans contrôle judiciaire ?

« Cette loi, c’est le plus grand coup porté au fonctionnement de la démocratie depuis les lois d’exceptions pendant la guerre d’Algérie. Il n’y a plus de pouvoir du juge », a prétendu dans Les Échos Gilles Babinet, qui porte à Bruxelles la voix numérique de la France. Il semble donc découvrir la quasi-absence de droit de regard des juges français sur les activités des services de renseignements.

C'est un vieux débat. En matière de renseignements, les écoutes ne sont pas contrôlées par une autorité judiciaire, mais par une autorité administrative indépendante, la CNCIS. « Le monde judiciaire et le monde du renseignement apparaissent, au premier abord, inconciliables, justifiait Jean-Jacques Urvoas dans son rapport sur le renseignement de mai 2013. Alors que le premier repose sur une exigence de transparence, le second attache naturellement un soin constant au secret de ses sources comme de ses opérations. » Le député assure qu’il « n’y a pas d’exemple de défaillance de la CNCIS ». Mais impossible de le vérifier. Car lorsque les juges tentent de s’intéresser de trop près aux activités des services de renseignements français, ils se heurtent au mur du secret défense comme dans l’affaire de Tarnac ou encore l’affaire Karachi.

Pour Jérémie Zimmermann, « la seule façon d’encadrer les écoutes, c’est de les placer sous le contrôle de l’autorité judiciaire, sauf cas exceptionnels. Et non faire l’inverse, c’est-à-dire prendre un dispositif d’exception pour l’étendre à tous les citoyens ». À défaut d'instaurer un contrôle judiciaire, le projet de LPM prévoit de renforcer les pouvoirs de contrôle de la délégation parlementaire au renseignement (DPR), qui était jusqu'alors une coquille vide.

  • Un véritable droit de « e-perquisition » ?

Parmi les autres inquiétudes figure un autre alinéa de l’article 13, prévoyant d’autoriser la collecte « des informations et documents traités ou conservés » non seulement par les opérateurs mais également auprès des acteurs du numérique couverts par la loi pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN). Pour les pourfendeurs du texte, cela pourrait signifier que, désormais, fournisseurs de services, plateformes diverses et hébergeurs pourraient se voir dans l’obligation de donner l’accès à toutes les informations et documents stockés sur leurs serveurs. « Cette formulation est encore une fois tellement vague qu’on peut comprendre qu’elle vise le contenu des communications, ou tout ce qui est contenu sur un serveur de cloud par exemple, ou encore les Google docs ou autres », s’insurge Jérémie Zimmermann qui y voit « un véritable droit de "e-perquisition" ».

  • La création d’un « Prism » à la française ?

« On est en train de créer notre petit Prism à nous, le système de surveillance géant mis au point aux États-Unis au cours des dernières années », lance dans Le Point Benjamin Bayart, président de la Fédération des fournisseurs d'accès à Internet associatifs (FFDN). « Cette architecture est totalement similaire aux différents programmes dévoilés par Edward Snowden », assure lui aussi Jérémie Zimmermann. « On critique Prism, et là, on va bien plus loin, s'inquiète également Gilles Babinet, dans Les Échos. On institue l’état de surveillance permanent. »

Ce risque est évacué d’un revers de la main par un bon connaisseur du renseignement militaire : « On est partis sur une boîte à fantasmes, alors que ce n'est pas du tout du tapissage. L’idée de cribler la société française quand on connaît les moyens des services français, ça fait rire. » Un industriel, habitué à travailler avec les policiers et gendarmes français, s’agace lui aussi : « Tout le monde ne peut pas être suivi en temps réel ! Il faut des effectifs pour traiter ces données. Les garde-fous, ce sont les effectifs pour exploiter les données. » Mais un ancien policier de feu la DST (direction de la surveillance du territoire) aujourd'hui retraité, Patrick Cahez, souligne que c'est la logique de stockage des données qui est inquiétante. « C'est un système de préconstitution de preuves : on amasse tout ce qu'on peut et le jour où on identifie une personne suspecte, on regarde tous les renseignements qu'on a sur elle », indique-t-il.

  • Pourquoi une telle précipitation du gouvernement français ?

Il n’y avait a priori pas d’urgence à légiférer, puisque le dispositif expérimental prévu par la loi antiterroriste n’expire que le 31 décembre 2015. Et que le gouvernement a prévu d’ici 2015 une grande loi sur le renseignement. « On est toujours sur l’engagement pris fin 2012 par Manuel Valls d’unifier les deux systèmes avant 2015 (celui de la loi de 1991 et celui de 2006, ndlr) », justifie Jean-Jacques Urvoas. Le gouvernement craignait également une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme. Le 2 novembre 2010, dans une affaire de tentatives de meurtres et d’attentats à la bombe en Allemagne, la CEDH avait estimé que la géolocalisation en temps réel pouvait se justifier, mais uniquement si elle était expressément prévue dans la loi et susceptible d'un contrôle judiciaire.

Benoît Thieulin, président du conseil national du numérique, regrette la méthode choisie par le gouvernement : « Il est tout d’abord très difficile d’avoir un débat serein dans ces conditions. Ensuite, ce sujet dépasse selon moi très largement le cadre de la LPM. Nous avons basculé dans une nouvelle société où la surveillance peut être potentiellement généralisée. Cela menace l’un des fondements de l’économie numérique : la confiance. » Pour le président du CNNum, qui s’est auto-saisi du sujet, il faut « une concertation très large entre l’État, la société civile et les entreprises, et arrêter de compartimenter les sujets ».

  • Pourquoi une réaction aussi forte des acteurs de l’Internet ?

La fronde a d’abord été menée par les industriels de l’internet, rejoints par le Medef, qui disent craindre de perdre la confiance de leurs clients. « Après les révélations sur Prism, l’Europe était vue comme un îlot protecteur pour les données. Là, on autorise une entrée dans les systèmes d’information de manière administrative. Cela signe la perte d’un avantage compétitif important », s’insurge dans Les Échos Jamel Labed, un industriel président de l’AFDEL, le syndicat des logiciels. C’est un communiqué de l'Association des sites Internet communautaires (Asic), un lobby qui regroupe notamment Google, Facebook, Microsoft, Yahoo, qui, le 21 novembre 2013, a mis le feu aux poudres, alors que le texte était débattu depuis un mois et demi.

Cela ne manque pas de faire sourire Jean-Jacques Urvoas : « Ils font preuve d’une très grande tartufferie. Se présenter comme les parangons de la protection des libertés individuelles, c’est balèze, quand on sait les aspirateurs à données qu’ils sont. » Le 27 septembre 2013, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) avait d’ailleurs mis en demeure Google de se conformer à la loi informatique et libertés. « Ils ont voulu se refaire une virginité », estime une source parlementaire, qui assure que l’Asic n’a jamais demandé à être reçue par les parlementaires.

«Ce texte accroît les garanties et les contrôles, c'est bizarre de se faire accuser du contraire surtout par les majors de l’internet qui font commerce de milliards de données et qui coopèrent avec la NSA », s’agace de son côté Jean-Pierre Sueur, étonné de l’« affolement » général.

Mais les défenseurs des libertés, nettement moins suspects d’agenda commercial caché, ont vite pris le relais. D’autant plus nombreux que « la liste des cibles potentielles a été étendue non plus seulement aux fournisseurs d’accès à internet, mais également à tous les fournisseurs de services et hébergeurs, explique Jérémie Zimmermann. C’est bien pour cela qu’il y a une telle opposition de la part des représentants de l’industrie du numérique qui craignent la mise en place d’un dispositif semblable à Prism ».

« Dans le débat français, il peut y avoir, effectivement, une certaine hypocrisie de certains acteurs qui essayent de se refaire une virginité à peu de frais, confirme Benoît Thieulin. Mais, concernant les grandes plateformes, celles-ci sont en réalité très ennuyées par la situation car, en réalité, elles ont été contraintes par le Patriot Act, et forcées par la NSA, à collaborer. »

 

 

 

 

 


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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 15:45

 

 

Source : agoravox.tv

  par News360x (son site) mardi 10 décembre 2013  


Les policiers enlèvent leur casque et rejoignent les manifestants - Italie 09/12/2013

 

 

Le 9 Décembre 2013 à Turin en Italie des membres des forces de l’ordre ont rejoint les manifestants anti-taxes qui protestent contre le gouvernement politique actuel et l’augmentation des taxes et des impôts. Certains policiers ont été filmés entrain d’enlever leur casque anti-émeute et ont rejoint les rangs des manifestants. Eux aussi ont voulu crier leur ras le bol. On dénombre une centaine de manifestations organisées dans l’ensemble du pays par des opposants au gouvernement. Si certains policiers ont rejoint le clan des manifestants, il y a tout de même eu certains débordements entre manifestants et policiers.

 

 

 

 

 

 

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 15:29

 

Source : bastamag.net

 

 

Ecologie

Fiscalité : une « pollutaxe » pour remplacer l’écotaxe ?

par Sophie Chapelle 11 décembre 2013

 

 

 

Moins médiatisé que le mouvement des bonnets rouges, un collectif pour la « pollutaxe » a été créé le 2 décembre à Bayonne, en région Aquitaine. Il fait suite à l’annonce fin octobre du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, de suspendre l’écotaxe qui devait être prélevée sur les poids lourds à partir du 1er janvier 2014. Composé de trente représentants d’associations et syndicats locaux, le collectif veut organiser dans les plus brefs délais des actions pour demander l’application de la « pollutaxe ». « Le terme de pollutaxe nous paraît plus approprié car il sous-entend que l’on taxe les pollueurs, contrairement au terme d’écotaxe qui fait encore passer l’écologie pour quelque chose qui coûte », souligne Txetx Etcheverry, militant du mouvement altermondialiste basque Bizi !.

« Sans cette taxe, ce sont les contribuables qui paient les coûts externes », rappelle Peio Dufau de la CGT Cheminots. Pollution de l’air, de l’eau et des sols, accidents, congestions... « Pour 1 000 tonnes de marchandises transportées par kilomètre, les coûts externes se chiffrent à environ 80 euros pour le routier contre 20 euros pour le ferroviaire » précise le syndicaliste, contacté par Basta !. Le fret ferroviaire se révèle donc quatre fois moins coûteux que le transport par camions. « Les suppressions d’emplois dans le fret ferroviaire sont liées à ce déséquilibre entre les frais imputés à la route et au rail », ajoute Peio Dufau. Le collectif pour la pollutaxe préconise d’accroître le coût du transport routier pour diminuer « l’hémorragie d’emplois » dans le fret.

 

« La pollutaxe, une mesure écologique et sociale »

« La pollutaxe doit être appliquée le plus vite possible, en corrigeant ses défauts les plus criants, poursuit Peio Dufau. Par exemple l’exonération du transport sur autoroutes payantes qui exempte de fait les transports longue distance. » Le gouvernement prévoyait également que la Bretagne et l’Aquitaine bénéficient respectivement d’un abattement de 50 % et de 30 % en raison de leur éloignement du reste de l’espace européen. « En Aquitaine, nous observons le passage de nombreux camions venus d’Espagne et du Portugal, ce qui fait de cette région un axe majeur du transport de marchandises par la route », relève à l’inverse le cégétiste, résolument opposé à cet abattement. Le collectif dénonce également le partenariat public privé permettant la levée de la taxe par un consortium privé qui empocherait 20 % des rentrées attendues (lire notre enquête).

En toile de fond, le collectif vise la mise en place d’une fiscalité écologique. Convaincus que la raréfaction du pétrole conduira à une augmentation du prix du transport routier, les membres du collectif veulent inciter à financer les alternatives au fret routier. « Il est inacceptable que des crevettes pêchées au Danemark soient décortiquées au Maroc, ou que des pommes de terre récoltées dans le Nord de la France soient conditionnées en Italie. Il faut favoriser la relocalisation par une plus grande taxation de ces transports indécents », analyse Victor Pachon du Collectif d’associations pour la défense de l’environnement (CADE). Plusieurs actions pour une écotaxe revisitée seront menées sur la Côte basque d’ici Noël par des militants reconnaissables à leurs masques blancs anti-poussières. Un appel à d’autres actions est lancé aux autres territoires et régions.

 

 

 


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