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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 22:52

 

Source : zad.nadir.org

 

Infos semaine du 9 au 15 décembre

jeudi 12 décembre 2013, par zadist

 

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel et vous pouvez écouter les nouvelles transmis par radio klaxon en streaming.

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone n’hésitez pas à nous contacter en appelant le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01

 

Samedi 14 décembre

après une semaine de construction d’éolienne, aujourd’hui, c’est plantation de mirabelliers : rdv à partir de 13h dans les différents lieux de plantation : La Bellish, La Boite Noire, Le Port, Le Champ de la Yourte, Les Cent Noms, La Noue Non Plus, Le Champ Rouge et Noir, La Wardine, Le Rosier, Bellevue, St Jean du Tertre

pour plus d’infos et une carte, voir ici

 

Jeudi 12 décembre

Sur la zad

Aujourd’hui rien à signaler de particulier, tout est calme

Lutte contre l’aéroport

On vien de publier une nouvelle carte des travaux envisagés par AGO Vinci

A lire le compte rendu du procès en appel pour refus de fichage ADN de Rody : Il n’y a pas de bon fichage, il n’y a que de belles résistances...

Des associations écologistes interpellent les experts en charge de donner leurs avis sur les compensations de l’aéroport.

Encore de la désinformation de la part des flics et des pro-aéroports dans Presse Océan après qu’une voiture rentre dans le décor sur la ZAD il y a quelques jours. Alors qu’ils disent eux-même qu’il n’y a pas de problème d’accès pour les pompiers (« Les pompiers ont pu intervenir sans difficulté »), et que les flics ont eu la bonne idée de l’année, ne pas venir (« Les gendarmes ne les ont pas accompagnés compte tenu de l’hostilité à leur égard »), ils se plaignent que la route ait été dégagée sans elleux (« la voiture accidentée avait été déplacée dans un champ. Les constatations étaient impossibles. »). Leur conculsion : « On ne peut néanmoins que rester perplexe en constatant que certains sur la Zad font passer leur hostilité envers les forces de l’ordre avant la sécurité des victimes ». Heu, on ne voit pas bien ce qu’ils auraient fait pour aider... (Notre-Dame-des-Landes : l’accès des secours à la ZAD pose question)

Infos d’autres luttes

Italie - ValSusa - Turin - Milan : Perquisitions et incarcérations pour activité à visée terroriste des NoTav Le 9 décembre à 5 heures, la DIGOS (police politique italienne) a perquisitionné l’Asilo Occupato et l’occupation de Via Lanino à Turin, ainsi que l’appartement d’un compagnon à Milan. Ils recherchaient trois personnes accusées d’avoir participé à une attaque contre le chantier du TAV en Val Susa dans la nuit du 13 au 14 mai dernier. Les trois personnes ont été incarcérées à la prison des Vallette à Turin, où se trouvait déjà Niccolo’, quatrième personne mise en cause dans cette histoire. Tous les quatre sont accusés selon la presse « d’activité à visée terroriste ». Des nouvelles bientôt. Des communiqués de soutien ont été publiés par des anarchistes de Rovereto et de Trento et des compagnonnes et compagnons de Milan.

 

Mercredi 11 décembre

À propos du procès de Virgile, apiculteur sur la ZAD il y a un article PAR LÀ en bref, il disent qu’il a bien le droit de laisser ses ruches par là puisqu’il n’a même pas encore été vraiment exproprié...

Un article sur les drones dans le domaine civil, sur le monde diplomatique... ça a de quoi faire un peu flipper quand même !

 

Mardi 10 décembre

- Aujourd’hui, des propriétaires qui refusent de vendre leurs terres passaient au tribunal à Nantes pour les procédures d’expropriations.

et Vendredi 13 : Rassemblement symbolique devant la Préfecture de Nantes à 10H30, à l’initiative de l’ACIPA, à l’occasion de la dernière réunion du comité de suivi des engagements de l’Etat et des collectivités locales pour l’aéroport du Grand Ouest. L’ordre du jour de cette grand ‘ messe est : ” un point complet de la mise en œuvre des recommandations de la commission du dialogue” et ”une information détaillée de l’instruction des dossiers « Lois sur l’Eau » et « espèces protégées ». Venez nombreux dénoncer le simulacre de dialogue qui a eu lieu et appuyer le groupe de travail qui demande que les réunions se poursuivent car leurs propositions et remarques n’ont pas du tout été prises en compte !

- Projet d’Arboretum à NddL - Le 14 décembre, rejoignez nous pour planter des arbres fruitiers !

- Ca ne tente personne d’acheter un aéroport tout neuf qu’a pas servi ? Pour Noel ? Allez un petit effort : A vendre : aéroport. Etat neuf. Coût : 1 milliard. Prix de vente proposé : ... 100 millions

- Espagne : Le maire de Marinaleda sous les verrous

- et un appel à soutien pour un procés de récidive de refus de prélèvement ADN à Mont de Marsan

SOLIDARITE !

Lundi 9 décembre

Tout allait bien, il n’y a juste pas eu de flash infos.

- Dimanche, Les naturalistes en luttes ont fếté leur 1 an et lancé un appel

- des nouvelles du we contre les Grands Projets Inutiles Imposés :

 

 

- Des nouvelles de la manif de Brest samedi  : " concernant la manif brestoise de samedi contre les projets inutiles imposés, c’est 500 manifestant.e.s (double comptage des organisateurs). Excellente couverture médiatique (presse,TV,radios) en amont et après la manifestation. 2000 tracts distribués durant la manif.

Une petite sélection médiatique :

http://www.dailymotion.com/video/x1853vx_brest-stop-aux-projets-inutiles-imposes-nddl-cccg-landi-iter_news, vidéo de France 3 bretagne

et des articles ici, ici et et

- ici, des images de l’opération "banderoles sur les ponts" organisée par les collectifs bretons opposés au projet d’aéroport à Notre Dame des Landes et leur communiqué de presse ici

PDF - 261.5 kolien

Ca avait l’air beau !

 

 

banderoles du côté de Saint Herblain


- un compte-rendu des 3 jours contre les GPII et la métropolisation à Paris

et pour le plaisir, Un texte de article 11 sur l’action anti-aéroport devant le siège de VINCI du 22 novembre

Des nouvelles d’autres luttes :
- Un projet d’aéroport qui traine depuis 30 ans, c’est aussi au Machu Picchu

- En roumanie, des habitants qui s’opposent aux gazs de schistes subissent une très fortes répressions et font appel à tout les soutiens possible. Courage à eux ! En

Documents joints

 

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 22:44

 

reporterre.net

 

EDITO - Tricastin, le silence obstiné d’EDF

Hervé Kempf (Reporterre)

samedi 14 décembre 2013

 

 

 

Un rendez-vous ? Non. Au téléphone ? Non. Participer à la visite collective ? Non. Devant le refus obstiné d’EDF de s’expliquer sur Tricastin, nous adressons une Lettre ouverte au Haut comité sur la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire.


Lettre ouverte à M. Henri Revol, président du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire, et aux membres du Haut Comité

Monsieur le président, Mesdames et Messieurs,

Votre Haut comité a été créé par la loi du 13 juin 2006. Un des objets de cette loi est de "garantir le droit du public à une information fiable et accessible en matière de sécurité nucléaire". L’article 24 en indique que le Haut Comité "peut se saisir de toute question relative à l’accessibilité de l’information en matière de sécurité nucléaire et proposer toute mesure de nature à garantir ou à améliorer la transparence en matière nucléaire."

C’est pourquoi je me permets de vous saisir afin de décrire les obstacles qui ont été posés à ce droit essentiel à l’information des citoyens, qui est une condition de la sécurité nucléaire.

Reporterre est un site d’information sur Internet existant depuis cinq ans. Spécialisé sur les questions d’environnement, il a publié plus de cinq mille articles, et il reçoit plus de 250 000 visites chaque mois. Il publie quotidiennement des enquêtes, entretiens ou tribunes. Des personnes aussi estimables que - pour s’en tenir à la sphère des responsables politiques - les anciens ministres de l’environnement Chantal Jouanno, Serge Lepeltier ou Delphine Batho s’y sont exprimés, ainsi que l’alors député du Gers, Philippe Martin.

Nous avons récemment mené une enquête approfondie sur le site nucléaire de Tricastin, peut-être le plus important de France par la variété de ses installations, et qui a connu depuis plusieurs années de nombreux incidents de différentes natures.

Si nous sommes le "quotidien de l’écologie" et affirmons que la question écologique, dans toutes ses dimensions, est la question politique centrale de notre époque, nous avons le souci de faire un journalisme d’information, se nourrissant à toutes les sources, et donnant la parole à toutes les parties en présence. Dans cette enquête sur le Tricastin, préparée en novembre et qui a été publiée cette semaine, nous avons dès le début sollicité de nombreux interlocuteurs. Si des organismes comme l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) ou l’IRSN (Institut de recherche sur la sécurité nucléaire) ont obligeamment répondu à nos questions, tout comme diverses associations et experts, nous avons été surpris de l’attitude de l’entreprise EDF (Electricité de France).

Courant novembre, notre reporter, Barnabé Binctin, a appelé le service de presse de cette entreprise, pour solliciter une rencontre avec un responsable de la centrale de Tricastin lors de son reportage de plusieurs jours sur place fin novembre. Il lui fut répondu que ces responsables "n’avaient pas de disponibilité dans leur agenda" aux dates proposées.

Pourrait-on alors convenir d’un entretien téléphonique en-dehors de ces dates ? Cela ne paraissait pas possible.

Voici la teneur d’une discussion qui eut alors lieu avec le chargé de communication :

"M. Binctin, Reporterre - Bonjour, suite à ma demande, pourrais-je avoir un échange téléphonique avec un des responsables de la centrale EDF de Tricastin ?
- M. Baratier, EDF- Cela va être compliqué cette semaine, mais vous pouvez me poser vos questions, je pourrai y répondre.
- Bien, j’en prends note. Quelles sont les dernières évaluations du volume de tritium qui s’échappe sous le radier de la centrale ?
- Euh... je ne sais pas, je vais vous chercher ça, je dois pouvoir vous retrouver les chiffres de cet été.
- Mais EDF doit fournir une note quotidienne à l’ASN sur ces fuites de tritium, avez-vous les derniers chiffres ?
- Non, à ce niveau-là, ce sont les responsables de Tricastin qui peuvent répondre.
- Eh bien justement, c’est pour cela que je souhaite m’entretenir au moins par téléphone avec eux.
- Oui, mais cela n’est pas possible".

Alors que nous nous heurtions à ce mur, nous apprîmes que sur place, le service de communication de la centrale organisait la "7e édition de la journée ’Sûreté et prévention des risques’" le 28 novembre, à l’intention de journalistes et de personnalités locales.

PDF - 72.7 kolien

M. Binctin renvoya le coupon d’inscription. Mais là encore, cette visite de groupe ne pouvait pas accueillir le reporter.

J’intervins alors, en tant que rédacteur en chef, et appelais l’attaché de presse d’EDF. Je laissai plusieurs messages téléphoniques, mais ses occupations semblaient l’empêcher de me rappeler. J’appelais alors la chef du service de presse d’EDF, Mme Colombez. Elle n’était pas disponible, mais le message lui fut transmis.

Il advint alors que son subordonné, l’attaché de presse, me rappela enfin. Pour me dire qu’aucun rendez-vous téléphonique avec un responsable connaissant le dossier n’était possible. Sinon, finit-il par m’écrire par courriel , dans la semaine du 16 décembre - alors que je lui avais très clairement indiqué que notre enquête paraitrait la semaine précédente.

Je laisse à votre sagacité, M. le Président, Mesdames et Messieurs, le soin d’interpréter l’attitude du service de communication de cette entreprise. Je me permettrai cependant de rappeler qu’elle est nationalisée (pour 84 % de son capital), et qu’à ce titre, elle appartient à tous les citoyens de ce pays, à l’égard desquels elle est redevable. Il est certes possible que cette vision des choses soit imprégnée d’une candeur qui correspond peu à l’esprit de l’époque.

Ce qui est en revanche certain, c’est que le refus de parler, d’expliquer, de communiquer sincèrement est le signe d’un profond malaise. On est tenté de penser que cette attitude est le reflet de la gestion incertaine de la sécurité nucléaire de ce site. Compte tenu de la gravité de ce qui est en jeu, je ne peux que souligner l’absolue nécessité d’informer nos concitoyens sur ce qui se passe sur ce site - comme sur d’autres sites nucléaires -, et de s’ouvrir aux journalistes, dont la tâche est de présenter cette information de manière exacte et alimentée aux différentes sources.

C’est ce que nous avons essayé de faire, et j’espère que vous aurez le temps de prendre connaissance de notre enquête sur le site nucléaire du Tricastin, dont il est hélas permis de penser que c’est "la centrale la plus dangereuse de France".

Je suggère que, selon l’objet du Haut comité, vous voudrez proposez la mesure d’obliger les compagnies oeuvrant dans le champ nucléaire à répondre aux questions des journalistes et à faciliter leur travail d’information de nos concitoyens. Restant à votre disposition pour toute précision, je vous adresse, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs, mes salutations respectueuses.


Source : Hervé Kempf pour Reporterre.

Photo : Blog-runner.

Lire les précédents volets de notre série :
. 1 - Plongée dans la centrale la plus dangereuse de France
. 2 - Plus de mille incidents et le record français de fissures. Tout va bien à Tricastin.
. 3 - A Tricastin, EDF ne contrôle plus le tritium radioactif.
. 4 - En cas d’accident nucléaire, priez ! Parce que les autorités seront dépassées.
. 5 - A Tricastin, la concentration nucléaire ne résoud pas les problèmes d’emploi.


 

Pour une information libre sur l’écologie, soutenez Reporterre :

 

 

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 22:37

 

Source : blogs.rue89.com

 

Les Italiens dans la rue, ça devait bien arriver un jour...
Flora Zanichelli - Journaliste

Publié le 14/12/2013 à 11h02

 

 

Des étudiants en colère qui prennent d’assaut l’université la Sapienza à Rome où sont réunis des ministres pour une conférence baptisée « l’Italie et la nature », des Italiens fatigués qui siègent devant la chambre des députés à Rome, des manifestations plus ou moins importantes dans tout le pays... Que se passe-t-il exactement en Italie ?

Les faits remontent à ce lundi. Je dis bien les faits et non pas les causes profondes, qui elles, sont enracinées dans le temps depuis au moins deux décennies. Lundi à Turin, les Italiens ont manifesté, bloqué les trains. Bars, boutiques, marchés, tout était fermé. Les manifestants ont pris d’assaut la région Piémont, lançant contre les murs des bouteilles, des pétards, des pierres...

 

 

La manifestation des Forconi à Turin (La Repubblica TV)

En Italie, Turin n’est pas une ville comme les autres. Autrefois berceau de l’industrialisation, elle ressemble désormais à une ville fantôme. C’est ce que racontait à la rentrée l’excellent journaliste d’enquête Riccardo Iacona dans son émission « Presa Diretta ».

A Turin, ville berceau de la Fiat, il y aussi la Saturno, la Global Business... autant d’entreprises qui fabriquaient des petites pièces pour Fiat jusqu’à ce que celle-ci délocalise ces activités. L’équation est tristement simple : moins d’activités + moins de postes de travail = érosion du tissu économique. Selon un journaliste de la Repubblica, Turin perdrait ainsi 500 millions d’euros par an du fait du chômage croissant.

C’est la réalité de la crise : le constat pourrait s’arrêter là. Sauf qu’en Italie, elle est couplée avec des scandales à répétition. Récemment, des conseillers piémontais se sont ainsi fait prendre la main dans le sac : ils détournaient l’argent de la région pour se faire rembourser leurs billets de match de football, leur séances d’UV...

Interviewés par un journaliste du programme « Servizio Pubblico » sur leurs actions, les politiques ont préféré lui fermer la porte au nez ou ignorer ses questions. Cet épisode n’est pas cité au hasard. C’est une situation récurrente en Italie.

Des personnes « exaspérées et fatiguées »

La manifestation en Italie ce lundi a fait forte impression. D’autant plus que les policiers chargés de veiller à la sécurité ont enlevé leurs casques. Aux dires de la préfecture, « pour calmer les manifestants ». Je connais des policiers à Turin : ils travaillent dans des conditions difficiles, entre la guérilla du Val de Suse et délinquance quotidienne. Ils m’ont donc orientée plutôt vers ce témoignage anonyme d’un agent. Voici ce qu’il confiait :

« Moi aussi j’ai enlevé mon casque. Et bien volontiers. Les motifs de la protestation, nous les vivons dans notre propre quotidien. Et si la situation ne change pas, la désobéissance civile se propager bientôt dans les rangs des forces de l’ordre. »

Cet agent gagne 1 300 euros par mois, ses primes ont été supprimées. Sur la place il affirme avoir vu « des personnes exaspérées, fatiguées ». Regroupés sous diverses appellations, « Forconi » (fourches), comité du 9 décembre, les Italiens descendus dans la rue sont étudiants, commerçants, entrepreneurs... Un ensemble très difficile à circonscrire d’autant plus qu’il a été infiltrés par des groupes d’extrême-droite et gauche ainsi que quelques ultras.

Leur point commun : estimer que leur classe dirigeante est incapable de donner une réponse à leurs problèmes. Pire... qu’elle les renforce. Leur seule solution : la disparition complète de la caste politique, la désormais fameuse « casta ».

10% des Italiens possèdent 50% des richesses

En Italie, la défiance envers la politique, nourrie par des décennies de scandales et de berlusconisme, est à son comble. Depuis sa désignation en avril dernier, le président du conseil Enrico Letta peine à réformer le pays. Ses mesures ne convainquent plus une partie des Italiens, durement touchés par l’austérité.

Huit millions d’Italiens vivraient désormais dans la pauvreté. Quant aux jeunes, les perspectives d’emploi s’amenuisent avec plus de 40% de chômage chez les 15-24 ans. Le fossé entre riches et pauvres s’agrandit à mesure que se creusent les inégalités, comme l’explique le journaliste Riccardo Iacona :

« L’Italie est le pays où la richesse privée est la plus importante. Au-delà de la France, de l’Allemagne. Selon une étude de Bankitalia, la somme des maisons, du cash et de l’argent investi dans des titres et d’actions serait de 9 000 milliards d’euros. Soit cinq fois la dette publique italienne. Si l’Italie était une entreprise, personne ne dirait qu’elle est en faillite.

Mais le problème c’est que la dette est à tout le monde tandis que la richesse privée est entre les mains d’un petit nombre. 10% des Italiens possèdent ainsi 50% des richesses privées du pays. Malgré tout, en cette période de crise dramatique et urgente, cette richesse est restée intacte et aucun sacrifice n’a été demandé aux riches et super riches italiens ».

La bureaucratie complique la vie

Le « décret du faire » pris par le gouvernement Letta, censé réformer en profondeur le pays aura du mal à atteindre ses objectifs. La simplification de l’administration italienne qui doit en découler laisse dubitatif plus d’un observateur de la vie politique italienne.

L’émission d’enquête « Report » expliquait :

« La bureaucratie coûte 31 milliards d’euros par an aux PME italiennes. Cependant, l’administration publique accorde les permis et documents avec des mois de retard. Plus que simplifier, la bureaucratie complique la vie des entrepreneurs italiens. Le décret du faire essaie de simplifier les procédures et indemniser les entreprises qui auraient subies des dommages du fait de ces retards. »

Bien vite cependant, on s’aperçoit qu’il sera très compliqué de faire condamner l’administration en raison, notamment, de délais très courts pour porter plainte.

Dans la foulée, la cour des comptes italienne a reconnu que la loi de stabilité financière favorisait les plus riches au détriment des plus pauvres. Une impression confirmée par la suite par l’Institut de statistiques italien. Voilà de quoi creuser davantage la fracture entre les décideurs et leurs administrés.

« [Nous somme] contre le pouvoir politique »

Le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo, qui avait réussi jusque-là à catalyser l’exaspération des Italiens, avec des gestes forts, comme le renoncement à la moitié de l’indemnité parlementaire et la création au profit des PME d’un fonds de solidarité avec l’autre moitié, semble aujourd’hui dépassé. Les Forconi et autres ne veulent plus rien entendre. « Se rebeller est un devoir », tel est leur slogan.

Les Forconi sont nés il y a un an en Sicile. Dans un e-mail adressé à Rue89, l’un des membres écrivait alors :

« [Nous sommes] contre le pouvoir politique qui veut détruire l’économie au profit de quelques uns. Nous avons bloqué tout transport d’huile, de nourriture... »

La mobilisation avait duré plusieurs jours, suffisamment pour paralyser la région. Lors d’une manifestation à Palerme, un drapeau italien, « symbole de l’Etat », avait été brûlé. Des rumeurs avaient alors circulé selon lesquelles la mafia avait infiltré la rébellion avant d’être rapidement démenties par ses leaders, choqués par de tels accusations.

« Des faits, pas des promesses »

Aujourd’hui, certains leaders de la manifestation du 9 décembre intriguent la presse transalpine. Qui est donc ce Danilo Calvani, entrepreneur en faillite qui harangue la foule et disparaît à la fin de son discours dans la jaguar « d’un ami » ? Qui sont ces gens qui ont contraint les commerces à fermer voire même menacé une librairie de brûler ses livres ? Sont-ils en marge de la manifestation ? Nul ne le sait.

Ces faits ne doivent pourtant pas minimiser la réalité brûlante que vit actuellement la Péninsule. Le point est qu’aujourd’hui en Italie, l’exaspération sociale est tous les jours sous nos yeux. Ce sont les amis qui ne savent plus quel sera l’avenir de leurs enfants, les professions indépendantes qui morflent, le prix de l’essence qui augmente de manière exponentielle, la santé et l’éducation qui sont bien loin d’être des priorités... Dans ce marasme ambiant, le moindre travers est sévèrement condamné. Prochaine étape, comme aiment à dire une bonne partie des Italiens : « Des faits, pas des promesses. »

 

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 22:25

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/fondation-copernic


Le grand marché transatlantique contre les peuples

On a déjà beaucoup écrit, mais certainement pas assez, sur les négociations discrètes (pour l’essentiel, secrètes) entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Depuis juin 2013, c’est officiel : il s’agit rien moins que de contourner les échecs des négociations de Doha dans le cadre de l’OMC en 2006, notamment sur l’agriculture et les services, publics en particulier.

Le cycle de Doha, c’est comme cela que les impétrants et la presse dominante avaient baptisé cette tentative de libéraliser à tout va, n’avait donc pas abouti pour des raisons diverses et contradictoires. Les grandes puissances et les grandes firmes mondiales espéraient beaucoup de Doha, malgré les impasses et les nuisances sociales et écologiques déjà visibles des accords antérieurs de libéralisation.

Il fallait donc revenir à la charge, pas trop vite cependant après le pic de la crise rampante du capitalisme (2007-2010) et les « désillusions » qu’il a suscitées. Ce qui se trame est aussi et tout simplement le retour par la fenêtre de l’Accord multinational sur les investissements (AMI) mort-né en 1997, sous la pression populaire, après que Le Monde diplomatique en eût révélé le contenu.

 

Les firmes multinationales se sont agitées (les fameux et très dangereux lobbys) dans l’entre temps avec l’ambition d’élargir leur champ de prédation et leur pouvoir dans tous les domaines : économique, politique, idéologique. Pour le dire autrement, les grandes firmes de l’industrie, du commerce, de la finance, qui ont conquis la planète, tiennent les Etats par le bout du nez, sont très présentes à la direction des organismes internationaux comme le FMI, la Banque mondiale, ou encore la Banque centrale européenne, ont finalement imposé aux Etats et à leurs superstructures (dont la scélérate Union européenne, présidée par le très réactionnaire Barroso) la négociation d’accords multilatéraux visant à démanteler tout ce qui fait encore obstacle à leur liberté (celle du renard dans le poulailler) et à réduire à rien les politiques publiques dans les domaines de la santé, de l’emploi, des revenus, de l’environnement, etc.

Ce qui n’a pas été possible en totalité dans le cadre de l’OMC, est organisé ou préparé sous forme d’accords multilatéraux de « libre-échange », dans le secret (toujours). Notamment : zone du Pacifique, Amériques (du Sud et du Nord), accord Canada – Union européenne (banc d’essai, presque conclu au moment où s’écrit cet article, pour préparer l’actuelle négociation dite Accord de partenariat transatlantique). Les Etats-Unis d’Amérique du Nord sont directement ou non dans tous les coups. Leur puissance et celle de leurs firmes s’affirment dans ce domaine comme jamais, les grandes firmes des autres pays (Europe, Inde, Asie de l’est, etc.) y trouvant leur compte.


Supprimer ce qui reste des droits de douane

 

Un des premiers objectifs affichés est la suppression des droits de douane restant, notamment en ce qui concerne les produits de l’agriculture, secteur où ils demeurent les plus élevés. Il faut insister particulièrement sur ce point. Car le but est bien de renforcer les capacités exportatrices de l’Europe et des USA, au détriment surtout des pays du Sud. Voilà qui aggraverait d’une part le dumping environnemental, ainsi que la dépendance des pays du Sud et la spécialisation régionale (et l’un de ses corolaires : l’appauvrissement des sols et la pollution des réseaux hydrauliques naturels), les cultures de rente et d’exportation au détriment des cultures vivrières (surtout dans les pays du Sud).

Les gros agrariens coalisés, les firmes de l’agrobusiness (amont : semences, engrais, produits phytosanitaires, mécanique lourde, etc. – aval : transformation et grande distribution – finance : le crédit qui pousse à l’agrandissement dévastateur, à la monoculture épuisant les sols et polluant les réseaux hydrauliques, et à l’endettement) intriguent et sont sur le pont lobbyiste depuis longtemps ; ils ont affiné leurs arguments et ont renforcé leurs réseaux et leur pression depuis l’échec de Doha. Plus encore qu’auparavant, l’agriculture se trouvera prise en tenaille entre ses fournisseurs et ses débouchés, qui dirigent l’offre et la demande et dictent les prix.

 

La sécurité alimentaire (nourrir les populations et protéger la santé) dont les zélés promoteurs des accords se font les chantres serait vidée de sens ; la souveraineté alimentaire (la revendication portée par la Via Campesina de la maîtrise par les peuples et leurs Etats de la politique agricole et alimentaire) serait à ranger au rayon des inutilités si par malheur l’accord transatlantique était signé. Les pays du Sud, déjà très sévèrement touchés par les politiques de libéralisation, ne disposeraient même plus de leurs dernières marges de manœuvre pour protéger leur agriculture, et relancer les cultures vivrières en se dotant des moyens nécessaires à leur développement.

Si la bataille engagée contre ce projet n’était pas gagnante, les pays du Sud devraient s’intégrer de gré ou de force dans les processus imposés par les accords multilatéraux qui ont vu le jour ou qui sont en préparation. Le projet de grand marché transatlantique, vise bien entendu tous les secteurs d’activité, surtout les services, ainsi que « la propriété intellectuelle », telle que vue à travers le prisme des multinationales qui veulent aussi s’approprier du vivant en le brevetant, contrôler l’Internet et en faire un instrument renforcé de propagande, d’étude de marché et de contrôle et de surveillance.


Supprimer toutes les normes de protection ou de précaution

 

La suppression de ce qui reste des droits de douane renforcerait évidemment la concurrence de tous contre tous, les pratiques de dumping social, écologique, et fiscal. Ce n’est cependant pas suffisant pour les insatiables capitalistes. Tout ce qui protège la santé, l’alimentation, les droits sociaux, l’environnement, l’éducation et la culture, les services publics, et constituerait un obstacle à leur liberté de circulation des capitaux et à leur liberté d’installation d’entreprises cannibales (ça, c’est une sorte de pléonasme) est l’objet d’une nouvelle tentative politique de destruction massive.

Ce projet d’accord se moque de l’avis des peuples et des représentations parlementaires comme d’une guigne. Le droit de la concurrence et, d’une façon générale, le droit de n’importe quelle entreprise de s’installer où elle veut, pour y produire ce qui lui procure le maximum de profit, avec ses propres normes et méthodes, prime sur les droits fondamentaux, sociaux (santé, éducation, culture, emploi et revenu décent, alimentation, etc.) aussi bien que civiques (la démocratie, oui, mais seulement sous forme de spectacle alibi). Le capital n’admet aucun obstacle et promeut des règles qui servent ses intérêts, sa soif d’accumulation.

La Commission, fidèle promotrice et soutien du capital, n’a d’ailleurs en rien pris en compte la position de la Confédération européenne des syndicats (CES) qui, pourtant, dans une novlangue propre, ne remettait pas en cause le principe même d’un accord de libre échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne. Celle-ci présentait en treize points ses principales préoccupations, parmi lesquelles l’inclusion des droits du travail dans un tel accord, mais aussi la protection de l’environnement, l’exclusion des services, de la culture et de l’agriculture, le rejet de l’institution d’une législation d’arbitrage des différends investisseurs-Etats.


Des tribunaux spéciaux

 

Il faut plus encore. Il faut des organes de police économique en capacité de vérifier si quelque Etat ou collectivité territoriale ne serait pas récalcitrant ou, pis, empêcheur d’exploiter et de profiter tranquillement. La création de tribunaux spéciaux, dits tribunaux d’arbitrage, apparaît comme un des piliers de ce projet scélérat. Ces organismes d’arbitrages, de forme privée, tant revendiqués par les grandes firmes seraient en quelque sorte un législateur permanent, un père fouettard pour des victimes consentantes (les Etats, l’Union européenne). Le droit public, le droit de chaque Etat de se doter de règles, et de coopérer avec d’autres sur des bases sociales, écologiques et démocratiques, est insupportable pour le capital qui s’affiche sans vergogne, tout en préparant ses coups en secret, avec une force décuplée grâce à la complicité des gouvernements et des institutions internationales.

 

C’est une affaire déjà bien rôdée que l’institution d’organismes d’arbitrage. Il en existe déjà, spécialement constitués, qui permettent à des firmes d’attaquer des Etats, sous n’importe quel prétexte.

 

Les maîtres du capital considèrent que tout règlement pouvant nuire à leur possibilité de profit est à bannir. S’il existe et est appliqué au détriment du profit présent ou futur, il doit être fermement et astucieusement attaqué. L’exemple de l’Organe de règlement des différends de l’OMC (ORD) est intéressant, car il tend à favoriser très nettement les firmes lorsque un ou plusieurs Etats qui y déposent des recours au motif que la législation d’un autre fausserait la concurrence.

Il ouvre la voie, mais il doit être dépassé, « perfectionné », et permettre aux firmes (investisseuses) de déposer directement des plaintes contre un Etat. Le but dans le projet de grand marché transatlantique est d’instituer un tribunal composé de juristes professionnels n’appartenant pas à des juridictions publiques, nationales ou internationales. Ces tribunaux d’arbitrage auraient à connaître des différends entre firmes et Etats, différends qui porteraient principalement sur l’estimation par une firme quelconque que telle législation constitue un obstacle au développement de la stratégie et au rendement de ses investissements qu’elle les aurait programmés.


Les normes internationales comptables, utile référent

 

Tous les arguments seraient permis, y compris ceux qui s’appuieraient sur les décisions des tribunaux publics, comme par exemple les arrêts de la Cour de Justice de l’Union européenne. Les nouvelles normes comptables internationales seraient dans ce cadre un outil redoutable. Elles avaient fait l’objet d’une critique serrée, tant d’un point de vue « technique » qu’en relation avec son objectif : servir d’abord au capitalisme financier (voir Les normes comptables internationales, instruments du capitalisme financier, La Découverte, 2005). A l’époque, en plus des incohérences internes, il s’est agit de montrer en quoi ces normes servaient d’abord la finance mondialisée et débridée, en quoi elles accroissaient de ce fait le risque de crise sociale et financière, ce qui sera rapidement confirmé.

Avec ce projet de grand marché transatlantique incluant l’institution de tribunaux d’arbitrage spéciaux, les normes comptables mises en place au début de ce siècle constituent une base technique et juridique précieuse et pernicieuse pour attaquer les Etats. Elles permettraient en effet d’argumenter, en se référant à des calculs plus ou moins sophistiqués (et / ou mensongers ou trompeurs), sur la perte supposée, potentielle ou avérée selon les présentations comptables des firmes, de profits « légitimement » attendus, voire annoncés par une habile propagande, relayée par les analystes financiers et autres banquiers.

 

Le truc, pour chaque firme particulière, consiste à établir des prévisions et, ensuite, à montrer qu’elles n’ont pu être ou ne seront pas atteintes à cause de lois et règlements qui constitueraient des empêchements à l’accroissement indéfini du capital, ou, dit autrement, à entraver la marche libre des puissantes entreprises. Les comptes et les prévisions des entreprises se réfèrent en effet dorénavant à la « juste valeur », « déterminée par le marché ». Les fluctuations des marchés confèrent un caractère incertain à l’établissement des documents et, surtout, elles élargissent le champ des présentations possibles.

D’une façon générale, un bilan de grande firme, pour faire simple (il faudrait dans le détail apporter des nuances), est établi en fonction des prix du marché, comme si toute entreprise, ou partie d’entreprise, ou même partie d’immeuble ou d’équipement industriel était susceptible d’être vendue à tout moment. La valeur de référence d’un immeuble au bilan (ou de n’importe quel autre actif) devient alors sa valeur vénale (prix du marché) à la date de son établissement. C’est une présentation des comptes actualisée en fonction des résultats escomptés et/ou des risques encourus (on se positionne dans le prédictif). Les dettes inscrites au passif sont soumises aux mêmes règles d’évaluation pour les grandes entreprises et toutes celles qui sont cotées en bourse. Les comptes de résultats sont traités selon les mêmes principes, avec les adaptations jugées nécessaires.

On comprend immédiatement les marges de manœuvre considérables dont disposent déjà les dirigeants d’entreprises secondés par les professionnels du chiffre, indéfectibles serviteurs du capital. On comprend à partir de quel « argument » un Etat peut être attaqué par une firme, avec de forts risques de voir la protection sociale, écologique et sanitaire s’amenuiser encore.


Contre les peuples

 

Tout cela est concocté dans leur dos et au détriment des peuples. Les Parlements nationaux et le Parlement européen sont tenus à l’écart. Aucune information consistante ne filtre. Le mandat donné à la Commission de négocier au nom de tous les Etats membres est un blanc-seing. Pas d’information. Pas de débats publics. Les Parlements eux-mêmes (dans une moindre mesure cependant aux Etats-Unis), pas ou très peu informés, hors jeu pour l’essentiel. Les principes démocratiques fondamentaux –ou ce qu’il en reste- sont foulés aux pieds (cf. la déclaration du collectif français contre le projet de grand marché transatlantique). Normal : l’ennemi c’est d’une part la démocratie, d’autre part les gueux qui, par leur travail, produisent ou détruisent pour le capital. Toutefois, les premières révélations (dans L’Humanité le 20 mai 2013) ont donné l’alerte, ce qui semble inquiéter en haut lieu.

 

Aussi, les instances dirigeantes tentent-elles de prendre les devants, traumatisées qu’elles sont depuis les référendums de 2005 portant sur le projet de traité constitutionnel pour l’Union européenne (France, Irlande, Pays-Bas). La Commission a réuni les Etats membres de l’Union européenne le 22 novembre 2013 pour organiser en concertation la manière de « communiquer » sur les négociations portant sur le projet de grand marché transatlantique.

Quel emballage proposer, se demandent nos vertueux dirigeants qui n’aiment pas être dérangés par la piétaille ? Comment persuader que ce projet vise à créer des emplois et non à saper les règles de protection existantes ? Comment expliquer qu’un tel accord permettrait d’apaiser les relations avec la Chine et les autres pays tiers ? Comment exprimer que l’objectif poursuivi est aussi le leadership du commerce mondial, sans dommage pour les pays tiers, du Sud en particulier ?

Bref, pour éviter tout risque de cacophonie, la Commission suggère fortement aux Etats membres de s’accorder pour qu’elle (la Commission), concomitamment avec les Etats, engage des moyens de surveillance du débat public (surtout celui qui leur échappe), et produisent des documents destinés aux médias et, pourquoi pas, aux écoles. Influencer, infiltrer (si c’est nécessaire) les médias, donner de l’information, mais pas trop car la règle du secret doit demeurer primordiale. Cette opération de « com’ » (de brouillage) est d’autant plus importante que la ratification par tous les Etats membres est de droit. Aucun Parlement national, ni le Parlement européen, ne doivent faire défaut. Aucun peuple ne doit manifester sa défiance, et surtout pas par voie de référendum.

 

S’opposer, empêcher

 

Une bataille est déjà engagée en France, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud. Qu’elle s’amplifie, jusqu’à empêcher ce projet d’aboutir. Il en va de la démocratie et de la qualité de la vie au quotidien. En France, un regroupement d’une soixantaine d’organisations syndicales, associatives, politiques a lancé une campagne « Non au Grand Marché Transatlantique - #StopTAFTA !» (pour Trans-Atlantic Free Trade Agreement).

L’Alter-Sommet, réuni à Bruxelles en octobre 2013 a inscrit la lutte contre ce projet d’accord dans l’agenda de ses priorités. D’autres coalitions existent, par exemple en Grande Bretagne, en Belgique ou aux USA. Mettre sous les projecteurs ce nouveau vampire pour le rendre impuissant. Tel est le devoir des peuples.

 

 

Marc Mangenot, économiste, est membre de la Fondation Copernic

 

Cet article a été publié le 9 décembre 2013 sur le site de La Gauche Cactus

 

 

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 22:16

 

 

Source : mediapart.fr

L'autorité bancaire européenne assouplit l'encadrement des bonus

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

Les banquiers pourront échapper à l’encadrement de leurs primes, s’ils ne prennent pas de risques.

Alors que l’Union européenne entendait strictement limiter les bonus bancaires, l’autorité bancaire européenne (EBA) a décidé d’assouplir les règles d’encadrement des rémunérations des banquiers. Selon le règlement publié vendredi 13 décembre, les banquiers de l’Union européenne gagnant plus d'un demi-million d'euros par an pourront échapper à l'encadrement des primes s'ils ne prennent pas de risques majeurs au nom de leur banque.

Cette règle concernera les sommes versées à partir de 2014. Elle  prévoit que les bonus ne pourront excéder le montant du salaire, ce seuil pouvant être doublé si une majorité d'actionnaires y est favorable.

 Au départ, l’Europe voulait encadrer tous les bonus pour les salariés dont les  rémunérations dépasser 500 000 euros. Le dispositif devait concerner environ 40 000 personnes y compris les dirigeants bancaires. L’autorité bancaire européenne a révisé cette règle. Les établissements dont les salariés gagnent de 500 000 euros à 750 000 euros et qui souhaitent les exclure du champ concerné devront le notifier à leurs « autorités compétentes ». De 750 000 euros à 1 million d’euros ou pour ceux qui font partie des 0,3 % des salariés touchant les plus hauts revenus dans la banque, un accord préalable sera nécessaire. Enfin, au-delà c’est l’EBA elle-même qui statuera.

 La notion de risque, mise en avant pour justifier l’assouplissement, risque de donner lieu à de nombreuses interprétations. Cette semaine encore, l’Autorité de régulation financière britannique a infligé de lourdes amendes (28 millions de livres environ 40 millions d’euros) à la Lloyds pour avoir vendu des produits toxiques à sa clientèle. Elle soulignait dans ses attendus combien le système de rémunération accordant des primes ou des pénalités aux salariés en fonction du nombre de produits vendus avait été pervers.

 

 

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14 décembre 2013 6 14 /12 /décembre /2013 22:05

 

 

Source : mediapart.fr

Europe: radiographie d'une social-démocratie à la dérive

|  Par Ludovic Lamant

 

 

Dans un ouvrage ambitieux, trois universitaires cartographient le « désarroi » de ces partis de gouvernement à travers l'Europe : chute de l'électorat, effritement du nombre d'adhérents, relation difficile avec la société civile… Ils insistent sur les effets de la crise, mais aussi sur le « pacte » conclu avec Bruxelles.

Ce sont trois visages d'une social-démocratie mise à mal par la crise financière, qui cherche à se réinventer partout en Europe. En Allemagne, plus de 369.000 militants du SPD ont donné leur feu vert à la formation d'une grande coalition avec la CDU-CSU de la conservatrice Angela Merkel, d'après les résultats de la consultation publiés ce samedi: il devrait y avoir six ministres SPD, sur un total de 14 postes ministériels. En Italie, Matteo Renzi, le maire de Florence, est le grand vainqueur des primaires de la gauche italienne organisées en fin de semaine dernière, avec un programme encore flou, mais qui semble miser sur un nouveau rapprochement du parti démocrate (PD) avec le centre.

Quant à l'Espagne, l'ex-patron du PSOE, José Luis Rodriguez Zapatero, vient de publier un livre dans lequel il regrette, à demi-mot, le tournant vers l'austérité qu'il a engagé, à partir de mai 2010 : « Le dilemme a été de faire ce que jamais je ne pensais devoir faire : prendre des décisions, pour le bien du pays, qui allaient à l'encontre de mes convictions idéologiques. » À l'heure des politiques d'austérité anti-keynésiennes, tandis que la « troisième voie » vantée par Tony Blair a pris un sérieux coup de vieux, y a-t-il encore un avenir pour la social-démocratie sur le continent ?

 

 

Dans un épais manuel, rédigé en anglais, qu'ils co-dirigent aux éditions Palgrave Macmillan, trois universitaires auscultent les évolutions – et les errances – de la social-démocratie au cours des années 2000, dans 27 des 28 États membres de l'Union. Jean-Michel De Waele, professeur de science politique à l'université libre de Bruxelles (ULB), Fabien Escalona, chercheur en science politique à l'IEP de Grenoble et Mathieu Vieira, chercheur en science politique à l'IEP de Lille et à l'ULB, constatent en particulier le « désarroi idéologique » et le « vide stratégique » de ces partis de gouvernement, en Europe de l'Ouest, que la crise de 2008 a encore approfondi. La social-démocratie n'aurait plus « de modèle, d'originalité idéologique ou (…) d'électorat spécifique aisément identifiable », pour reprendre les termes d'un autre chercheur, Stefan Berger.

Assumant un parti pris comparatif et exhaustif (chaque pays a droit à son chapitre), à l'aide de nombreux tableaux compilant des données souvent inédites, les trois auteurs en arrivent à soutenir, notamment, une thèse stimulante, qui n'est pas sans écho avec l'hypothèse formulée dans le pamphlet dirigé par l'économiste Cédric Durand en début d'année (En finir avec l'Europe, La Fabrique) : la social-démocratie aurait été piégée en acceptant de jouer le jeu de l'Europe « ordo-libérale ». Les sociaux-démocrates paieraient aujourd'hui le prix de leur ralliement trop enthousiaste au projet européen. « Le mot d’ordre formulé par François Mitterrand en 1973, “L’Europe sera socialiste ou ne sera pas”, n’a pas résisté à l’épreuve des faits », écrivent-ils.

Afin de rendre compte d'une partie de ces travaux massifs, Fabien Escalona et Mathieu Vieira ont accepté de publier, dans les pages qui suivent, certains des tableaux qui accompagnent leurs recherches et de les commenter. Retour en cinq temps sur une entreprise qui peut servir de boussole, à l'approche des élections européennes.

 

1 - L'effet dévastateur de la crise

Tableau de l'évolution des résultats électoraux des partis sociaux-démocrates sur les périodes 2000-2006 et 2007-2013 :

 


 

Le commentaire de Fabien Escalona et Mathieu Vieira : « En comparant deux périodes équivalentes avant et après l’éclatement de la grande crise économique contemporaine, on observe un recul assez net de la social-démocratie ouest-européenne. Impossible d’incriminer la seule crise, mais au moins on peut constater qu’elle n’a pas créé de sursaut global. On a certes assisté à plusieurs retours dans les exécutifs nationaux, mais dans des conditions souvent médiocres, à la tête de coalitions hétérogènes ou en tant que partenaire minoritaire.

Dans les pays où les sociaux-démocrates étaient au gouvernement au moment de l’éclatement de la crise financière et des dettes souveraines, comme en Grande-Bretagne et en Europe du Sud, les reculs ont été massifs. Cela n’est pas étonnant : dans les années 1930, les rares sociaux-démocrates qui « profitèrent » de la crise et furent innovants eurent en fait du temps pour s’adapter. Ce qui est préoccupant, c’est que six ans après la crise, on ne distingue guère de réponses originales produites et circulant dans les milieux sociaux-démocrates. Les propositions d’eurobonds (mise en commun d'une partie des dettes publiques à l'échelle de la zone euro – ndlr) et de taxe sur les transactions financières ne font pas un nouveau modèle, si tant est que la social-démocratie les défende encore en 2014.

Seuls les socialistes français et les travaillistes irlandais ont su progresser significativement, mais cela risque de n’être que provisoire. Dans les pays dits « du Nord » où la crise a été moins brutale, les sociaux-démocrates sont aussi en recul. Dans ces cas, d’autres facteurs que la crise ont sûrement joué, qui sont à l’œuvre depuis une trentaine d’années, autrement dit depuis le moment où la taille du continent social-démocrate a commencé à s’éroder, à l’instar de celle des grands partis de pouvoir en général.

Cette évolution pose la question de la stratégie d’alliance de la social-démocratie. Si jamais celle-ci veut vraiment s’opposer aux blocs conservateurs qui dominent en Europe, il lui faudra mieux connaître et dialoguer avec ses partenaires à gauche, y compris la famille de gauche radicale, qui a légèrement progressé depuis la crise. »

2 - Les adhérents : moins nombreux, plus vieux

 

Les adhérents sociaux-démocrates en Europe de l'Ouest. ©JMDW, FE, MV. 
Les adhérents sociaux-démocrates en Europe de l'Ouest. ©JMDW, FE, MV.

Le commentaire de Fabien Escalona et Mathieu Vieira : « Un examen des effectifs des partis sociaux-démocrates ouest-européens confirme un constat établi depuis plusieurs années : ils ne sont plus des partis de masse. Seuls les partis allemand, espagnol et italien ont des effectifs supérieurs à 400 000 membres. Les adhérents des principaux partis de la famille sociale-démocrate (à savoir le SPD allemand, le PS français et le Labour britannique) ne représentent même pas 1 % de leurs électorats.

L’un des autres enseignements majeurs de notre ouvrage est que les partis sociaux-démocrates ont dû faire face à une véritable hémorragie militante depuis le début des années 2000. Hormis les partis ayant opté pour l’ouverture aux sympathisants via des primaires (France, Italie, Grèce), la grande majorité des autres formations a perdu près d’un tiers de ses effectifs : -34 % en Suède, -32 % au Portugal, -28 % en Allemagne, -26 % en Autriche…

Outre ce déclin du militantisme, la plupart des études de cas répertoriés dans notre livre indique que la pyramide des âges est déséquilibrée, dans la mesure où le corps militant est majoritairement âgé de plus de 50 ans. À titre d’exemple, 61 % des militants du PS wallon et 47 % des militants du  SPD allemand ont plus de 60 ans. Seul le PS portugais peut s’enorgueillir de compter parmi ses membres près de 24 % de moins de 30 ans.

Tous ces phénomènes s’accompagnent de l’approfondissement d’une autre tendance engagée dans la décennie 1990, à savoir la professionnalisation des appareils partisans. »

3 - Vers une rupture avec les classes populaires ?

Fabien Escalona et Mathieu Vieira : « La “rupture” dont il est souvent question entre classes populaires et sociaux-démocrates doit être nuancée. Dans plusieurs cas à l’Est, leur électorat est largement composé de secteurs désavantagés de la société. À l’Ouest, des fractions encore importantes des couches populaires votent tout de même encore pour eux. Elles sont parfois nouvelles et en ascension démographique, comme les milieux populaires issus de l’immigration : on le remarque en France, mais aussi en Grande-Bretagne.

Cela dit, il est clair que les grands partis sociaux-démocrates ont perdu beaucoup d’électeurs ouvriers ou employés. En France, le désalignement des ouvriers est achevé. Cela fait plusieurs scrutins présidentiels qu’ils ne votent pas plus pour le candidat PS que le reste des votants. En Allemagne, le soutien des employés et ouvriers pour le SPD a décliné parallèlement à son niveau général, et les pertes se calculent en centaines de milliers de voix. En Angleterre, pour chaque électeur de type CSP+ perdu par le Labour entre 1997 et 2010, il en perdait trois parmi les catégories les plus déshéritées.

Il est donc logique d’attendre de ces partis qu’ils performent davantage auprès des milieux populaires. En même temps, il n’est pas anormal que leur électorat se renouvelle. Le capitalisme change, la structure sociale avec, et les forces politiques doivent s’y adapter. Historiquement, le dynamisme des gauches a d’ailleurs reposé sur leur association avec les couches ascendantes de la société. Il aurait été absurde après les années 1970 de camper sur un discours ouvriériste.

Le vrai enjeu consiste en fait à intégrer une large part des classes populaires dans un bloc sociologique majoritaire, partageant un “sens commun” alternatif à celui des droites. C’est tout le sens de la “bataille culturelle” à laquelle appellent des chercheurs comme Gaël Brustier, et qui n’a rien à voir avec les tentations tactiques de “gauchir” les discours, ou au contraire de les conformer à un air du temps jugé conservateur. Ce combat serait vain s’il ne s’accompagnait pas de la refonte d’un projet social-démocrate capable de restaurer la primauté du politique, et d’offrir un progrès humain non dépendant de forts taux de croissance. Une autre condition cruciale serait de renouveler les réseaux partisans au sein de la société, car ils se sont atrophiés et n’incluent pas de nouvelles formes de solidarités et de modes de vie qui se développent à la base. Il s’agit dans ce cas de redessiner une “géographie militante”. »

4 - Le pacte faustien de l'intégration européenne

Fabien Escalona et Mathieu Vieira : « Pour renouveler sa doctrine et mobiliser davantage les milieux populaires, la social-démocratie doit aussi régler le dilemme que lui pose l’UE, à savoir comment mener une politique sociale-démocrate dans un système conservateur. La métaphore que nous utilisons, celle du “pacte faustien”, ne vise pas à condamner mais à comprendre pourquoi les sociaux-démocrates ont embrassé et promu une intégration européenne dont ils s’étaient historiquement plutôt méfiés. Nous suggérons qu’il s’agissait selon eux du prix à payer pour recréer les conditions favorables à un “compromis de classe positif” pour le salariat.

Après l’échec de la dernière expérience de keynésianisme national et le “tournant de la rigueur” français de 1982-83, les sociaux-démocrates jugent que le réformisme passe désormais par le niveau européen. Toutefois, un véritable “euro-keynésianisme” aurait impliqué une véritable stratégie, avec un objectif global et de long terme, en l’occurrence une Europe sociale-démocrate. Or, sans une réflexion a priori sur la faisabilité d’une politique sociale-démocrate dans un cadre institutionnellement conservateur et économiquement néo-libéral, les socialistes ont eux-mêmes participé à légitimer puis à encourager l’approfondissement de ce cadre.

D’une part, ce “pacte faustien” avec l’intégration européenne s’est décliné sur le terrain institutionnel. « Les forces d’opposition à un nouveau régime commencent par refuser mais finissent par l’accepter avec l’espoir de l’utiliser » : ces trois étapes théorisées par Olivier Duhamel pour qualifier le rapport de la gauche française à la Cinquième République s’appliquent parfaitement au ralliement des sociaux-démocrates à l’esprit et aux pratiques des institutions européennes. Si les sociaux-démocrates ont espéré utiliser le niveau européen pour défendre leur projet, le système institutionnel conservateur de l’UE, peu propice à une logique partisane, les en a empêchés. De plus, les sociaux-démocrates n’ont jamais véritablement remis en cause une logique consensuelle taillée sur mesure par les libéraux et les démocrates-chrétiens, et qui ne permet pas une réelle politisation des enjeux européens.

D’autre part, le “pacte faustien” s’est décliné sur le terrain de la politique économique. Loin d’avoir été les spectateurs de l’édification du projet ordo-libéral qui guide aujourd’hui la politique économique de l’UE (avec comme piliers la libre circulation des capitaux, l’indépendance de la BCE et la stabilité des prix), les sociaux-démocrates ont joué le rôle de co-bâtisseurs. Or, la compatibilité d’un programme social-démocrate axé sur la demande avec l’édifice ordo-libéral européen est douteuse. L’adoption d’un “traité social”, promis depuis le milieu des années 1980, n’arrangerait les choses qu’à la marge s’il venait à s’ajouter et à dépendre de des règles existantes qui le contredisent. Ce ne sont pas les dispositifs du TSCG qui risquent de démentir ce diagnostic!

En bref, on se retrouve dans une situation où cette famille politique n’a pas les moyens de changer le système existant, mais n’a pas non plus l’intention de le subvertir. On est donc dans un vide stratégique. »

5 - Une famille social-démocrate fracturée

Les partis sociaux-démocrates en Europe de l'Est. ©JMDW, FE, MV. 
Les partis sociaux-démocrates en Europe de l'Est. ©JMDW, FE, MV.

Le commentaire de Fabien Escalona et Mathieu Vieira : « Notre manuel offre un panorama exhaustif du paysage social-démocrate dans les pays d'Europe centrale et orientale (PECO). Il nous confirme qu’à l’échelle de l’UE, on a plutôt affaire à une famille recomposée, voire artificielle. Certains chercheurs et responsables politiques attendaient beaucoup de transferts d’idées et de pratiques de l’Ouest à l’Est, mais il s’agissait d’une vision naïve et peut-être un peu paternaliste. Le poids de l’histoire ne s’efface pas si vite, et les scènes politiques des PECO sont très différentes de celles des vieilles démocraties consolidées. On peut même se demander si ce n’est pas la destructuration amorcée des systèmes partisans occidentaux qui risque de les rapprocher !

Contrairement au processus d’homogénéisation qui se poursuit à l’Ouest, la branche orientale est caractérisée par sa grande hétérogénéité. Les partis ont des tailles électorales très diverses, allant de plus des 2/5e de l’électorat à la quasi-inexistence. Ces disparités dans l’espace se doublent de disparités dans le temps : en une décennie, les formations polonaise et slovaque sont respectivement passées de plus de 40 à moins de 10 %, et de 13 à 44 % des suffrages. On observe une même hétérogénéité en ce qui concerne la sociologie de ces partis.

En termes programmatiques, les nouveaux enjeux démocratiques dits « post-matérialistes » (libération des femmes, autonomie des styles de vie, écologie politique…) sont largement ignorés par les sociaux-démocrates des PECO, qui sont aussi très orthodoxes sur le plan socio-économique, et doivent gérer d’autres problèmes, comme le rapport aux minorités ethniques ou linguistiques (Roms, russophones…).

Au final, la perspective d’une stratégie européenne commune à tous les sociaux-démocrates, qui irait plus loin qu’une ode aux droits de l’homme et à la justice sociale, apparaît encore lointaine. »

 

Lire aussi

 

 

 

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 22:32

 

 

Source : politis.fr

 

Par Camille Selosse - Suivre sur twitter - 11 décembre 2013

 Pêche profonde : appel au boycott contre Intermarché

 

 

La fronde s’amplifie contre le chalutage en eaux profondes : des internautes appellent désormais au boycott d’Intermarché.

Il y a quelques semaines, nous rendions compte de l’incroyable succès d’une pétition contre la pêche en eaux profondes. À cette occasion, un coup de projecteur était mis sur cette pratique et ses enjeux.

Aujourd’hui, le sujet rebondit à nouveau après le refus du Parlement européen d’interdire cette pratique. En dépit des 750 000 signatures recueillies pour sa pétition, l’association Bloom n’a en effet pas réussi à obtenir du Parlement l’interdiction de la pêche en eaux profondes. Les parlementaires européens ont voté à 342 voix contre l’interdiction, 326 pour.

Mais la BD de Pénélope Bagieu a suscité un véritable engouement sur Internet et les réseaux sociaux.

On voit aujourd’hui fleurir sur Facebook des groupes appelant au boycott d’Intermarché comme par exemple « Je boycotte Intermarché aussi longtemps qu’ils défonceront les fonds marins ».

L’enseigne était particulièrement pointée du doigt par Bloom et la BD de Pénélope Bagieu, étant la plus impliquée dans ce type de pêche. Entre temps, différents distributeurs (Casino et Carrefour) ont annoncé leur intention de ne plus commercialiser les espèces issues de ce type de pêche.

Intermarché se retrouve donc bien seul. À l’heure où les marques accordent une grande importance à leur image sur le web, ces groupes Facebook risquent de ne pas être appréciés par l’enseigne. Son e-reputation va en prendre un coup. Et cette fois-ci, l’association Bloom n’y est pour rien, les citoyens ont pris les choses en main.

AFP / Frank Perry

 

 

 

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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 19:52

 

Source : marianne.net

 

Les riches peuvent remercier les banques centrales
Vendredi 13 Décembre 2013 à 15:00

 

Michel Santi*

 

Les actions de la Réserve fédérale US, de la Banque d’Angleterre et de la Banque du Japon destinées à relancer les économies de leurs pays respectifs contribuent-elles à accroître les inégalités.

 

Les riches peuvent remercier les banques centrales

Les actions de la Réserve fédérale US, de la Banque d’Angleterre et de la Banque du Japon destinées à relancer les économies de leurs pays respectifs contribuent-elles à accroître les inégalités ? Ces interventions déterminées consistant à inonder leur système de liquidités crées à la faveur de leur planche à billets ont-elles pour effet collatéral d’enrichir davantage les riches, tandis que les pauvres et que la classe moyenne subissent toujours la récession ? De fait, les inégalités, comme les écarts sur le plan des revenus et de la fortune, se sont accentués depuis le déclenchement de la crise, c’est-à-dire depuis 2007.  C’est ainsi qu’une étude conduite par l’économiste Emmanuel Saez de Berkeley a constaté que seul l’extrême sommet de la pyramide de la richesse – soit 1% de la population US – avait bénéficié de la reprise économique américaine entre 2009 et 2011. Les revenus de cette élite a ainsi progressé de 11.2% sur cette période et, ce, pendant que le revenu des 99% restants s’était affaissé de 0.4%. Le schéma est similaire dès lors que l’on étudie l’évolution de la fortune des privés aux Etats-Unis, puisque le Pew Research Center a pour sa part conclu  que les 7% les plus riches avaient pu gonfler leur fortune de 28% entre 2009 et 2011…Pendant que les 93% restants s’étaient appauvris de 4% !


Comment comprendre et expliquer cette explosion des inégalités alors que l’objectif des baisses de taux quantitatives est d’assouplir encore et toujours la politique monétaire, c’est-à-dire de permettre précisément aux ménages et aux entreprises d’accéder plus facilement au crédit ? A travers ses injections mensuelles de 85 milliards de dollars – dont pas moins de 40 milliards sont ouvertement destinés à racheter des obligations et des titres hypothécaires -, la Fed ne tente-t-elle pas en effet de soutenir massivement son marché immobilier ? Et, de fait, sa politique n’est-elle pas couronnée de succès puisque l’indice S&P/Case-Shiller jaugeant le marché immobilier est en progression permanente  depuis le début de l’année 2012, sachant que certains Etats comme la Floride ont bénéficié d’une flambée de leur marché immobilier de plus de 30% ? La crise ayant démarré avec les subprimes dès 2007, la reprise du marché immobilier est donc déterminante pour l’ensemble de l’économie du point de vue de la Fed, lequel se défend et se comprend tout à fait.


Pourtant, l’effondrement des taux hypothécaires américains et des prix immobiliers aura tout au plus permis aux riches d’emprunter moins cher et d’acheter moins cher, c’est-à-dire de s’enrichir davantage. Une année environ après le lancement du programme QE 4 de la Réserve fédérale (consistant à injecter 85 milliards tous les mois), et plus de cinq ans après le premier programme de création monétaire lancé à l’automne 2008, les marchés boursiers et immobiliers se sont considérablement appréciés dans les pays qui se sont lancés dans l’aventure inédite des baisses de taux quantitatives. Avec des retombées incontestablement positives…pour les riches. Autrement dit, pour ceux dont les liquidités ont permis de rafler des actifs et des titres à bon prix, comme pour la classe aisée qui a pu se refinancer à des taux toujours plus avantageux. Car en effet, les banques – dont les standards en matière de crédits sont devenus très stricts – ne prêtent qu’aux riches et, ce, en dépit de taux d’intérêts à des niveaux ridiculement bas. C’est donc le sommet de la pyramide des revenus et de la fortune qui bénéficie de ce coût du crédit à des taux historiquement bas. Seuls en effet des personnages comme Mark Zuckerberg peuvent de nos jours financer leur bien immobilier à 1.05% …


Dans le même ordre d’idées, 10% des familles les plus fortunées aux Etats-Unis sont investies à hauteur de 81% en actions, selon étude de l’Université de New York. Et sont donc à même de profiter pleinement de la hausse spectaculaire des bourses propulsées par les interventions des banques centrales. Alors que cette même étude dévoile que les familles les moins aisées aux Etats-Unis n’investissent que 3.8% de leurs avoirs en actions… Les craintes intuitives se confirment donc puisque cette embellie conjoncturelle ne concerne qu’une infime minorité qui consolide davantage son emprise et sa richesse. Les détenteurs de biens immobiliers et ceux qui sont engagés sur les marchés financiers utilisent donc ces baisses de taux quantitatives comme levier ou comme rampe de lancement pour achever d’opérer à leur seul avantage une redistribution agressive, laissant sur le carreau une proportion immense de leurs concitoyens. Les banques centrales seraient-elles donc aujourd’hui devenues le vecteur des inégalités ? Oui, si l’on en croit Donald Trump – pourtant fort peu suspect d’altruisme – et qui a récemment déclaré sur la chaîne CNBC que « des gens comme moi en bénéficient » (« People like me will benefit from this ») !
 

A quoi sert de contribuer à doubler les valorisations boursières si l’écrasante majorité de la population ne se sent pas – et n’est pas – concernée ? Nos banques centrales sont-elles seulement conscientes que leurs baisses de taux quantitatives (dont je partage la légitimité et l’opportunité) créent néanmoins une reprise à deux vitesses – voire une créature économique hybride – où l’extrême richesse côtoie un océan de précarité ? Que faut-il donc pour nos banques centrales s’intéressent enfin aux pauvres?
 

(*) Michel Santi est économiste, auteur de « L'Europe, chronique d'un fiasco politique et économique », « Capitalism without conscience » . Son dernier ouvrage est  «Splendeurs et misères du libéralisme»  (l’Harmattan).

 

 


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13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 18:44

 

Source : reporterre.net

 

Ecologie

Contre le projet de Ferme des mille vaches, une vidéo détonnante de La vache en colère

Camille Martin (Reporterre)

vendredi 13 décembre 2013

 

 


    Une video contre le projet de Ferme des mille vaches, en Picardie, vient d’être postée sur Internet. S’inspirant du tube de Robin Thicke, Blurred lines, elle met en scène des vaches entrant en révolte contre cette usine agro-industrielle :

    http://www.youtube.com/watch?v=53jimITjYCU&feature=youtube_gdata

    . Contact : La Vache en colère.

    . Dans un communiqué, la campagne Envie de paysans, qui diffuse cette vidéo, indique : "Nous sommes surexcités" .

    Elle annonce : "Toutes les vaches en colère doivent sortir des étables ! Du 6 au 10 janvier, nous vous proposons d’organiser des rassemblements en France devant un maximum de préfectures, sur le même modèle que les actions du 15 novembre dernier à Paris et Abbeville."


    Source : Camille Martin pour Reporterre.

    Photo : La Vache en colère.

    Lire aussi : La Confédération paysanne a pris d’assaut un grand projet agricole inutile.

    ............................
    REPORTERRE
    Le quotidien de l’écologie
    www.reporterre.net

     

     

     

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    13 décembre 2013 5 13 /12 /décembre /2013 18:31

     

    Source : mediapart.fr

     

    Le plan de carrière emblématique d’une oligarque de Bercy

    |  Par Laurent Mauduit

     

     

     

    Tout juste titularisée dans le grade d'inspectrice générale des finances, Marie-Anne Barbat-Layani devient directrice générale de la Fédération bancaire française. Le parcours de cette haute fonctionnaire révèle la porosité croissante entre l'État et la finance.

    A première vue, l’histoire de Marie-Anne Barbat-Layani est d’une parfaite banalité et ne mérite pas qu’on s’y arrête. Inspectrice générale des finances, elle va en début d’année prochaine quitter Bercy pour rejoindre la Fédération bancaire française. Un chemin que d’innombrables hauts fonctionnaires ont emprunté avant elle, avec des points de chute similaires dans le monde de la finance. Un pantouflage, un de plus, voilà tout ! Et comme il a sûrement été fait dans les règles, après l’approbation de la Commission de déontologie de la fonction publique – qui a vu sa crédibilité entachée depuis le scandale Pérol –, il n’y a aucune raison de s’y attarder.

    Et pourtant si ! Car le parcours de cette haute fonctionnaire est emblématique des mœurs qui sévissent au ministère des finances – les mœurs d’une petite oligarchie parisienne qui tient le haut du pavé dans la haute fonction publique ou dans la vie des affaires, et parfois des deux côtés alternativement, dans un mouvement d’essuie-glace. Ce qui pèse lourdement sur le fonctionnement de l’État, et contribue à la dilution du sens de l’intérêt général sinon même à une confusion entre l’intérêt général et les appétits privés.


     

    Née le 8 mai 1967, Marie-Anne Barbat-Layani fait donc, à ses débuts, un parcours des plus classiques – il est retracé dans son curriculum vitae présenté sur le site de la fédération patronale. Passée par l’École nationale d’administration (1993), elle rejoint aussitôt après la plus influente direction du ministère des finances, celle du Trésor, avant de devenir attaché financier à la représentation de la France auprès de l’Union européenne, à Bruxelles.

    Mais ensuite, son cheminement devient plus intéressant. Elle rejoint alternativement des cabinets ministériels de gauche puis de droite, pour mettre en œuvre des politiques qui sont censées être opposées. En 2000, elle est ainsi conseillère technique auprès de Christian Sautter, qui est alors pour une très courte période ministre des finances. Puis, quelques années plus tard, on la retrouve en 2010-2012 directrice adjointe du cabinet du premier ministre, François Fillon, en charge des questions économiques.

    Avec des hauts fonctionnaires, toujours les mêmes, qui conseillent alternativement la gauche et la droite, allez vous étonner, ensuite, qu’il n’y ait plus guère de différence entre les politiques économiques d’un camp et de l’autre. C’est le propre de l’oligarchie : elle survit à toutes les alternances et peut défendre perpétuellement les mêmes intérêts.

    Mais, de l’époque de Christian Sautter jusqu’à celle de François Fillon, Marie-Anne Barbat-Layani n’est pas restée inoccupée. Entre ces deux fonctions, elle a fait une immersion dans le privé, de 2007 à 2010. Et où cela, précisément ? Dans une grande banque, évidemment. Et cela aussi est évidemment symbolique car, au fil des ans, la direction du Trésor, qui joue un rôle majeur dans la conduite des affaires économiques et financières françaises, est devenue une annexe des grandes banques privées et une caisse de résonance des puissants intérêts du lobby bancaire, lequel lobby se montre en retour généreux et embauche à tour de bras les figures connues de cette même direction. Pendant les trois années qui ont précédé son arrivée à Matignon, Anne Barbat-Layani a donc été directrice générale adjointe de la Fédération nationale du Crédit agricole.

    Et ces allers et retours entre le public et le privé ont aussi valeur de symbole : ils révèlent la porosité qui s’est installée entre l’intérêt général et les affaires privées, conduisant à un mélange des genres étonnant.

    Mais poursuivons. Si le parcours de notre haute fonctionnaire retient l’attention, c’est aussi à cause de la suite de sa carrière. Par un décret du président de la République, Nicolas Sarkozy, en date du 8 mai 2012 – on peut le consulter ici – elle « est nommée inspectrice générale des finances ».

    Cette nomination est légale, certes, mais doublement stupéfiante. Car pour pouvoir être nommée inspectrice générale des finances, une haute fonctionnaire doit avoir au moins 45 ans. Or, dans le cas de Marie-Anne Barbat-Layani, la règle était embarrassante car son 45e anniversaire tombait précisément le 8 mai 2012, soit deux jours après le second tour de l’élection présidentielle qui a vu la victoire de François Hollande sur… Nicolas Sarkozy.

    Cela n’a pourtant pas gêné Nicolas Sarkozy, qui est resté en fonction jusqu’à la cérémonie de passation des pouvoirs, le 15 mai. Loin d’expédier seulement les affaires courantes, il a donc aussi signé quelques décrets avantageant certains de ses proches. Dont celui qui a permis à Marie-Anne Barbat-Layani de faire un grand pas dans sa carrière professionnelle.

    Cette promotion de dernière minute surprend d’autant plus que les postes à l’Inspection générale des finances sont évidemment en nombre limité et que d’autres hauts fonctionnaires avaient peut-être d’importants états de service à faire valoir et voulaient se mettre au service de l’intérêt général pour de longues années.

    Oui, pour de longues années ! Car avec Marie-Anne Barbat-Layani, nous ne sommes toujours pas arrivés au bout de nos surprises. Lorsque l’on devient inspectrice des finances, il faut en effet attendre un an et demi pour devenir définitivement membre titulaire de ce grand corps de l’État. Et ce statut est une formidable protection : c’est la garantie d’un emploi à vie. Quand bien même décide-t-on de « pantoufler » dans le privé, on peut à tout moment revenir à l’Inspection en cas de pépin.

    Or, nommée ric-rac à l’Inspection générale des finances, Marie-Anne Barbat-Layani y est restée pile 18 mois, pour en être titulaire. Par un nouveau décret en date du 15 novembre 2013 (consultable ici) du président de la République, devenu dans l'intervalle François Hollande, elle a donc été titularisée dans le grade d'inspectrice générale des finances à compter du 8 novembre précédent. Mais l'encre de ce décret était à peine sèche que déjà la haute fonctionnaire faisait... ses valises ! Et c’est ainsi que le 10 décembre, la Fédération bancaire française, qui est le quartier général de la finance française, a annoncé par un communiqué (il est ici) que Marie-Anne Barbat-Layani devenait sa nouvelle directrice générale, à compter du 2 janvier 2014. 

    En clair, l’intéressée a juste attendu les délais de convenance, son titre d’inspectrice générale des finances en poche, pour sauter du train en marche et, abandonnant le service de l’intérêt général, passer dans le camp de la finance.

    Tout cela est parfaitement légal. Il n’empêche ! Cela révèle l’extrême porosité que l’État tolère désormais entre la finance et lui-même. Et cela révèle l’emprise de la finance jusqu’au cœur même de l’État. Au diable le service de l’intérêt général ! Un seul précepte désormais commande, celui rendu célèbre par Benjamin Constant quand il a rallié l’empire : « Servons la bonne cause et servons-nous ! »

     

     


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