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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 18:44

 

Transmis par "Les alternatifs"

 

Pour communiquer vos dates, contacter : 

30@alternatifs.org

 jmarneguy@wanadoo.fr

 

 

 

 

 

LES INDIGNE/E/S -  AG Chaque mercredi à 18h et samedi 13h - Maison Carrée


Mercredi 18h RESF Nîmes au local de l’APTI


Agenda Démosphère Gard-Cévennes http://gard.demosphere.eu

 

 


Dates

Evènement

Lieu

heure

Mardi 7/1

Réunion ENSEMBLE Nîmes

Local GA

18h30

Jeudi 9/1

Réunion préparation foire à l’Autogestion

St Génies de Malgoires

18h30

Jeudi 9/1

Rencontre avec R.Gori,initiateur de l’Appel des Appels, pour une insurrection des consciences »et son livre  « La fabrique des imposteurs »

Salle Mas VerdierCMCAS 222 rue Guy de Maupassant

19h

Dimanche 12/1

Vide-Grenier Gambetta

Boul Gambetta

8 à 18h

Mardi 14/1

UCCN morale et laïcité avec P.Dharréville

IUFM Nîmes

18h30 à 20h30

Samedi 18/1

Inauguration du local de Campagne de VIVONS Nîmes ENSEMBLE et Vœux aux Nîmois

Place de la Révolution

11h

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 18:05

 

Source : www.latribune.fr

 

 

La France va emprunter 173 miliards d'euros en 2014

 

Dette publique
Cette somme de 173 milliars d'euros, nete des rachats de dette, est un peu plus faible que celle anticipée lors de la présentation du budget en septembre (174 milliards d'euros), mais plus élevée qu'en 2013 (169 milliards), selon un communiqué publié vendredi par l'Agence France Trésor (AFT).
Cette somme de 173 milliars d'euros, nete des rachats de dette, est un peu plus faible que celle anticipée lors de la présentation du budget en septembre (174 milliards d'euros), mais plus élevée qu'en 2013 (169 milliards), selon un communiqué publié vendredi par l'Agence France Trésor (AFT).

 

latribune.fr  |  20/12/2013, 17:06 
La France doit financer un déficit budgétaire de 70,6 milliards d'euros et rembourser 103,8 milliards de dette arrivant à échéance en 2014.

La France va emprunter 173 milliards d'euros sur les marchés à moyen et long terme en 2014, anticipant une remontée de ses taux d'emprunt après une année 2013 au cours de laquelle ses coûts de financement sont tombés à un plus bas historique.

Ce montant, net des rachats de dette, est un peu plus faible que celui anticipé lors de la présentation du budget en septembre (174 milliards d'euros), mais plus élevé qu'en 2013 (169 milliards), selon un communiqué publié vendredi par l'Agence France Trésor (AFT).

La France doit financer un déficit budgétaire de 70,6 milliards d'euros en 2014

La différence par rapport à septembre tient au fait que l'AFT a racheté depuis cette date un milliard d'euros de dette qui arrivait à échéance en 2014. En tout, l'AFT a racheté pour 23 milliards d'euros de dette en 2013, dont 13 arrivant à échéance en 2014 et 10 en 2015, ce qui lui permet d'alléger d'autant ses remboursements à venir.

Au total, les besoins de financement de la France s'élèvent à 176,4 milliards d'euros pour l'an prochain, couverts pour l'essentiel par les 173 milliards d'emprunts, complétés par des ressources annexes. La France doit financer un déficit budgétaire de 70,6 milliards d'euros et rembourser 103,8 milliards de dette arrivant à échéance en 2014.

L'AFT, chargée de placer la dette française sur les marchés, publie son programme pour 2014 alors que 2013 a été l'année de tous les records. Le taux moyen pour l'ensemble des emprunts à moyen et long terme s'est établi à 1,54% cette année, un plus bas historique, contre 1,86% en 2012 et 4,15% en moyenne entre 1998-2007.

Le taux d'emprunt à dix ans a atteint son plus bas historique en mai dernier

La France s'est même offert le luxe de voir son taux d'emprunt à 10 ans atteindre son plus bas historique à 1,66% le 2 mai sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise.

"2013 est une très bonne année pour le marché de la dette française, avec des coûts de financement au plus bas à moyen et long terme. C'est le signe de la confiance dans le crédit de la France et la qualité technique de la dette française", a indiqué Ambroise Fayolle, directeur général de l'AFT lors d'une rencontre avec la presse.

Ces coûts de financement témoignent du fait que malgré une croissance très faible dans le pays les investisseurs sont friands de dette française, facilement échangeable et plus rémunératrice que des valeurs refuges comme les titres de l'Allemagne.

Le niveau de la charge de la dette a atteint 45 milliards d'euros en 2013

Ils sont également le reflet de l'apaisement des tensions en zone euro et de politiques monétaires très accommodantes des banques centrales. Les abaissements de note qu'a subi la France ces derniers mois n'ont eu en outre aucune conséquence sur son taux d'emprunt.

L'AFT a précisé que le niveau de la charge de la dette atteignait 45 milliards d'euros en 2013, soit 1,9 milliard d'euros de moins par rapport à ce qui était prévu, en raison d'une inflation et de taux d'emprunt plus bas qu'anticipé.

Pour l'an prochain, l'AFT table sur une charge de la dette à 46,7 milliards d'euros. Pour 2014, l'AFT a confirmé qu'elle s'attendait à une remontée de ses taux d'emprunt à 3,3% en moyenne pour l'échéance à 10 ans, contre 2,23% en 2013. "Nos hypothèses sont prudentes concernant la remontée des taux", relève Ambroise Fayolle.

"La remontée des taux devrait aussi être favorisée par une reprise économique en Europe"

L'annonce en mai dernier par la Réserve fédérale américaine (Fed) d'un prochain changement de cap avait entraîné une hausse des taux d'emprunts des États-Unis, puis dans la zone euro. La décision de réduire en janvier 2014 les rachats d'actifs, prise mercredi, n'a en revanche pas pesé sur les taux en zone euro, qui bénéficient par ailleurs d'une politique monétaire favorable de la Banque centrale européenne (BCE).

"La remontée des taux devrait aussi être favorisée par une reprise économique en Europe", estime Ambroise Fayolle. Une croissance plus vive pourrait pousser les investisseurs à être plus téméraires et à se détourner légèrement des placements les plus sûrs, comme la dette française.

 

 

Source : www.latribune.fr

 

 

 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 17:28

 

Source : www.mediapart.fr

 

Serge Dassault souhaite la bonne année aux socialistes

|  Par Laurent Mauduit

 

 

 

Dans une tribune publiée par son journal, Le Figaro, le milliardaire Serge Dassault présente ses vœux pour 2014. Ils prennent des allures d'encouragements, à peine critiques, à destination des socialistes, pour la politique économique néolibérale qu'ils conduisent.

Au premier coup d’œil, on pourrait être enclin à ne pas prêter trop d’attention aux vœux de bonne année (ils sont ici) que Serge Dassault adresse ce jeudi 2 janvier aux lecteurs du Figaro. Simple tradition familiale, pensera-t-on. Marcel Dassault avait l’habitude de tenir son « café du commerce » – collection de fausses évidences réactionnaires écrites sur un ton bonhomme – dans les colonnes de Jours de France, qui était sa propriété et dont il était aussi le rédacteur en chef. Son fils, Serge, poursuit donc la même pratique, dans les colonnes du quotidien conservateur qu’il a racheté en 2004 aux héritiers de Robert Hersant, celui que la gauche avait baptisé le « papivore ».

Et pourtant, il faut prendre le temps de lire cette prose. Parce qu’elle lève un petit coin du voile sur ce que la presse française est devenue, au fil des ans. Et surtout parce qu’elle dit beaucoup de la dérive stupéfiante dans laquelle la gauche socialiste est emportée, suivant pour une bonne part, par avance, les recommandations du propriétaire et éditorialiste du Figaro.

Ainsi donc, en France, le propriétaire de l’un des principaux quotidiens d’information peut prendre la plume, et maître chez lui, à la manière d’un directeur de la rédaction, dialoguer avec ses lecteurs pour leur confier ce qu’il espère de l’année qui s’ouvre. Dans aucune autre grande démocratie moderne – l’Italie du temps de Silvio Berlusconi mise à part –, un tel mélange des genres entre le journalisme et les milieux d’affaires ne serait concevable. En France, si ! Un marchand d’armes et avionneur de son état, sénateur UMP de surcroît et mis en cause dans l’un des plus graves scandales de la République (lire ici toutes nos enquêtes et révélations sur l’affaire Dassault), peut ainsi, violant la muraille de Chine qui devrait exister entre une rédaction et les actionnaires d’un journal, jouer les éditorialistes sans que cela choque personne – ou presque personne.

On observera, certes, que les autres oligarques ayant racheté ces dernières années la presse française se comportent avec un peu plus de retenue. Xavier Niel n’ose pas (pas encore ?) prendre la plume dans les colonnes du Monde, ni Édouard de Rothschild dans celle de Libération, ni encore Bernard Arnault dans celle des Échos. Mais Serge Dassault, qui a fait du Figaro sa chose, qui peut réunir une fois par mois les éditorialistes de son journal au siège de son groupe pour leur suggérer ce qu’ils doivent écrire, ne constitue en rien une exception dans le paysage de la presse française. Il est juste le révélateur le plus caricatural de ce que la presse est devenue. Une presse, à la manière de celle du Second Empire ou de celle de l’entre-deux-guerres, qui est devenue la propriété – et le jouet – de colossales puissances d’argent. Sous la férule de Napoléon III, un avocat républicain, Jules Favre (1809-1880), avait eu ce mot, en 1862 : « En France, il n’y a qu’un seul journaliste ; et ce journaliste, c’est l’empereur ! » Nous voilà donc presque revenus à ces temps détestables...

Soit dit en passant, mais c’est évidemment tout sauf un détail, c’est précisément pour tourner le dos à cet asservissement de la presse que Mediapart s’est créé voilà six ans ; pour renouer avec les principes fondateurs du Conseil national de la résistance (on peut les consulter ici), dont celui-ci : « la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l'égard de l'État, des puissances d'argent et des influences étrangères ». Soit dit en passant aussi, c’est sans doute également la raison pour laquelle notre journal dérange tant, et fait aujourd’hui l’objet d’attaques aussi graves, menaçant jusqu'à son existence.

Ainsi fonctionne la presse française d’aujourd’hui : Le Figaro de Serge Dassault a bénéficié en 2012 de 18,2 millions d’euros d’aides directes de l’État – tout juste devancé par Le Monde –, alors que Mediapart a refusé cet argent public et, comme pour nous punir de revendiquer le respect du principe de l’égalité fiscale face à la TVA, a recueilli un contrôle fiscal.

Mais, dans la prose de Serge Dassault, on peut aussi lire entre les lignes d’autres choses : on peut prendre le pouls des relations qui se sont nouées depuis 2012 entre le gouvernement socialiste et les milieux patronaux – y  compris les milieux les plus paternalistes ou conservateurs qu’incarne Serge Dassault.

Car, même si l’auteur de cette prose ne le dit pas, toutes les recommandations qu’il formule recoupent très précisément le plan de travail du gouvernement socialiste ; ce qu’il a déjà fait ou ce qu’il compte entreprendre dans l'année qui vient.

Ainsi Serge Dassault recommande-t-il que la puissance publique n’accable pas les Français « d’impôts et de prélèvements décourageants » et s’engage dans la voie d’une véritable « baisse des impôts pour tous ». Cela tombe bien : c’est exactement ce qu’a promis François Hollande lors de ses propres vœux, prononcés le 31 décembre au soir (lire Hollande prononce des vœux de social-libéral) : oubliant la promesse-phare de sa campagne présidentielle, celle d’une « révolution fiscale », et tournant même le dos à la plus modeste « remise à plat » annoncée par Jean-Marc Ayrault, il a fait comprendre désormais que le cap nouveau du gouvernement serait celui de la baisse des impôts, inspiré de la doctrine néolibérale. Par avance, donc, le chef de l’État a exaucé une première fois le vœu du sénateur UMP.

« Après bravo Manuel », « bravo François » ?

Ainsi Serge Dassault recommande-t-il encore que le gouvernement allège « fortement le poids de la dépense budgétaire ». Cela tombe toujours bien : c’est très exactement la promesse que réitère François Hollande à chaque fois, ou presque, qu’il prend la parole. C’est le refrain aussi du gouvernement : l’austérité se poursuivra jusqu’à la fin du quinquennat. Par avance, le chef de l’État a donc exaucé une deuxième fois les vœux du sénateur UMP.

Ainsi le propriétaire et éditorialiste du Figaro enjoint-il le pouvoir socialiste, « pour faire reculer le chômage », de faire « le choix de la flexibilité du travail en généralisant les CDD non limités ou le contrat de projet, avec embauche pour la durée du contrat ». Cela tombe toujours bien puisque c’est également dans cette voie que s’est engagé le gouvernement, en faisant en sorte que quelques syndicats signent l’an passé avec le patronat un projet de flexi-sécurité qui a démantelé des pans entiers du Code du travail et notamment du droit du licenciement.

Ainsi le milliardaire presse-t-il encore le gouvernement de suivre l’exemple allemand. « En Allemagne, grâce au chancelier social-démocrate Gerhard Schröder et à son plan global d'amélioration de compétitivité des entreprises lancé il y a dix ans, le redressement est tel que le pays bénéficie aujourd'hui d'une situation économique cumulant excédent commercial et excédent budgétaire », explique-t-il. Or là encore, les dignitaires socialistes partagent le même point de vue. Le cap de François Hollande aujourd’hui, c’est en effet très exactement celui que suivait hier Gerhard Schröder : c’est celui de la « politique de l’offre », c’est celui de la marche forcée pour stimuler la compétitivité des entreprises.

Cela tombe donc toujours bien puisque ce vœu-là, François Hollande a dit, pas plus tard que le 31 décembre, qu’il allait encore s’employer à l’exaucer. On sait donc que, non content d’avoir offert 20 milliards d’euros aux entreprises sous la forme d’un crédit d’impôt – sans contrepartie ni contrôle –, financé sur le dos des consommateurs par le biais des hausses de TVA, le chef de l’État a proposé aux entreprises un nouveau « pacte de responsabilité », qui leur apportera des allègements complémentaires de charges sociales, financés encore et toujours par le biais de l’impôt. C’est-à-dire par les salariés. Des cadeaux en veux-tu, en voilà ; des cadeaux à n'en plus finir...

En bref, avant même que Serge Dassault ne prenne la plume, François Hollande avait déjà fait comprendre qu’il suivrait pas à pas ses souhaits. Jusqu’aux plus droitiers, jusqu’aux plus conservateurs.

Et tout cela, pour quels résultats ? La tribune de Serge Dassault apporte aussi une réponse à cette ultime interrogation. Car dans cette course folle qui conduit le pouvoir socialiste à désespérer chaque jour davantage son électorat et à essayer de devancer les moindres désirs des milieux d’affaires, il n’aura pas même la satisfaction de recevoir, en retour, la gratitude de ces puissances d’argent. À sa manière, qui est caricaturale, le patron-propriétaire du Figaro le montre bien. Jouant de la surenchère, il ne salue pas même le gouvernement pour avoir suivi à l’avance ses conseils mais le presse au contraire d’en faire plus, toujours plus. Jusqu’à suivre l’exemple de la Russie qui est « devenue libérale » (sic !) « après soixante-dix ans de communisme désastreux (et où) a été institué un impôt sur le revenu à taux unique ». Ou alors jusqu’à suivre celui de la Chine – « eh oui, même en Chine ! – Deng Xiaoping a remis au goût du jour le slogan inventé cent cinquante ans plus tôt par Guizot : "Enrichissez-vous par le travail et par l'épargne." En 1992, il lance : "Plus il y aura de riches, plus le pays s'enrichira." »

Paroles outrancières d’un vieux milliardaire qui ratiocine à l’envi ses obsessions personnelles, jusqu’à celles marquées par l’égoïsme social le plus outrancier ? On aimerait le croire. On aimerait penser que ses tristes rêveries pour 2014 n’engagent qu’un sénateur de l’UMP isolé parmi ses pairs, visé de surcroît par une demande de levée de son immunité parlementaire. Et pourtant non ! Les socialistes aujourd’hui au pouvoir nous ont appris qu’avec eux, il ne fallait jamais exclure le pire. 

Déjà, lors de l’inauguration de la 64e foire de Corbeil-Essonnes, au début du mois de septembre 2012, Serge Dassault avait chaleureusement applaudi la campagne xénophobe contre les Roms que le ministre socialiste de l’intérieur, Manuel Valls, avait entreprise : « Je veux dire un mot à Manuel. Pour moi, pour nous, la sécurité n'est ni de gauche ni de droite. Et je dois vous dire que nous sommes très heureux de son action (…) C'est pour ça qu'il a l'appui d'un journal bien connu (…) Mais, s'il fait des bêtises, on en reparle. Actuellement, c'est très bien. Pour les Roms et tous les autres, c'est formidable. Donc, bravo, Manuel, et continue ! »

Aujourd’hui, c’est aussi ce que suggère la tribune de Serge Dassault. Pour la politique économique et sociale néolibérale qu’il conduit, le gouvernement a l’appui vigilant (et s'il le faut critique)… « d’un journal bien connu ».

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 17:23

 

 

 

Source : www.mediapart.fr


Secret bancaire: le pas de deux du Luxembourg agace les Européens

|  Par Dan Israel et Ludovic Lamant

 

 

 

La décision est passée presque inaperçue au conseil européen de décembre : le Luxembourg a obtenu un nouveau délai, jusqu'à mars, pour signer une directive clé afin de lutter contre l'évasion fiscale. Quitte à crisper un peu plus ses partenaires européens. Entre gages de bonne volonté et stratégies d'évitement, à quoi joue le Grand-Duché à Bruxelles ?

 De nos envoyés spéciaux à Bruxelles et Luxembourg

Le rituel est immuable entre les murs du « Justus Lipsius », ce cube austère où se déroulent les conseils européens à Bruxelles. À l'issue du sommet, chaque dirigeant convie « ses » journalistes dans « sa » salle de presse, pour dresser le bilan des négociations. Ce vendredi 21 décembre aux environs de midi, l'exercice est une première pour Xavier Bettel, un libéral de 40 ans, à la tête du gouvernement luxembourgeois depuis une dizaine de jours à peine.

Dans une salle de presse minuscule, au deuxième sous-sol du bâtiment (les plus spacieuses sont réservées aux « grands » États membres), des journalistes, dont bon nombre de Suisses, sont venus lui poser la seule question qui vaille : le Grand Duché va-t-il finir par lâcher du lest dans la lutte contre l'évasion fiscale ? Va-t-il enfin accepter un échange automatique d'informations bancaires, le plus ambitieux possible, avec ses 27 partenaires au sein de l'Union ? La question est brûlante. Depuis plus de dix ans, le Luxembourg joue le rôle d’élément perturbateur dans les négociations européennes portant sur le secret bancaire et sur la lutte contre les paradis fiscaux.

Le pays est le plus gros centre financier de l’Union, et à ce titre constamment soupçonné d’attirer les riches Européens et les multinationales du monde entier par des procédés peu scrupuleux (lire notre reportage sur place). Dirigé pendant près de dix-neuf ans par Jean-Claude Juncker, qui a aussi présidé de 2005 à 2013 l’Eurogroupe, le club des pays de la zone euro, le Grand-Duché a tout tenté pour conserver son secret bancaire, qui lui assure un indéniable avantage compétitif sur ses partenaires européens. Sous la pression internationale, les digues ont commencé à céder. Mais jusqu’à quel point exactement ?

Pour son baptême européen, Xavier Bettel n'a pris aucun risque : « Le Luxembourg n'est pas venu brader ses engagements à Bruxelles », a-t-il prévenu, se disant « blessé » lorsque des journalistes réduisent le Luxembourg à un pays qui ne chercherait qu'à protéger sa fortune. Tout au long de sa conférence de presse, il a pris soin de s'inscrire, sur ce dossier, dans les pas de son prédécesseur. À Bruxelles, ceux – peu nombreux – qui misaient sur une évolution du Luxembourg, après les élections d'octobre, ont été déçus : le statu quo est total.

 

José Manuel Barroso et Xavier Bettel, le 20 décembre, à Bruxelles. © Commission européenne 
José Manuel Barroso et Xavier Bettel, le 20 décembre, à Bruxelles. © Commission européenne


« On voit que vous gardez la continuité de l'État, même quand les gouvernements changent… », a glissé José Manuel Barroso dans un sourire, lors d'une visite du jeune premier ministre à la commission européenne, la veille du sommet. Martin Schulz, le président du parlement européen, y est lui aussi allé de sa petite remarque cinglante, à l'issue de sa rencontre avec l'ancien maire de la ville de Luxembourg : « Nous sommes plein de compréhension pour tout le monde, mais cela ne veut pas dire que nous accepterons chaque décision. » Réponse de Xavier Bettel, tout en rondeur : « C'est déjà un bon début ! »

Alors qu'un front européen s'est formé, en début d'année 2013, pour renforcer la lutte contre les paradis fiscaux, le Luxembourg est dans la ligne de mire. Si bien que son nouveau premier ministre a souvent donné l'impression de marcher sur des œufs, lors de sa première tournée bruxelloise. Son pays agace nombre de partenaires européens, à force de souffler le chaud et le froid, entre gages de bonne volonté et stratégies d'évitement, pour en finir avec l'évasion fiscale.

Côté chaud : le Grand-Duché s'est engagé, en mars 2013, à quitter le statut dérogatoire dont il bénéficie jusqu'à présent, avec l'Autriche, dans le cadre de la directive « épargne » de 2005. Jusqu’à présent, ces deux pays avaient arraché le droit de n’échanger aucune information sur les détenteurs de comptes en banque sur leur territoire, contre des versements d’argent prélevé sur ces comptes. À partir de janvier 2015, le Grand-Duché va se plier à l'échange automatique d'informations, portant sur le versement des intérêts. En clair, il sera désormais possible pour Bercy de savoir qui sont les Français détenteurs d'un compte au Luxembourg. « Cet engagement reste valable avec le nouveau gouvernement, nous serons dans les clous de la directive début 2015 », assure-t-on côté luxembourgeois.

Mais c'est la révision de cette même directive, mise en chantier par la commission européenne en 2012, qui cristallise les tensions. Ambition affichée par l'exécutif de José Manuel Barroso : élargir le champ d'application de l'échange automatique à bien d'autres types de revenus – par exemple les dividendes et plus-values des entreprises et autres fonds d’investissement, ainsi que « toute autre forme de revenus financiers ».

« Aucune négociation n'a eu lieu avec la Suisse »

Pour le Luxembourg, où les fonds d'investissement ont acquis un poids considérable dans l'économie, cette directive révisée pourrait avoir des conséquences majeures. Le pays est le deuxième centre mondial de fonds d’investissement après les États-Unis, et de loin le premier concernant les fonds qui sont distribués dans plus d’un seul pays : 70 % des fonds distribués internationalement y sont domiciliés. Selon les derniers chiffres européens, ces quelque 3 800 fonds abritent plus de 2 400 milliards d’euros. Ces instruments financiers servent en particulier de véhicules à des contrats d’assurance-vie, où le Grand-Duché déploie ses armes secrètes, comme le rappelle la brochure de l’association des compagnies d’assurances : « une parfaite neutralité fiscale », autrement dit une absence de taxes sur ces produits (les fonds d'investissement classiques s'acquittent en général d'un taxe de... 0,01 % sur leurs actifs) , et une « confidentialité garantie par la loi ». Jusqu’à présent.

Cela explique sans doute la gêne du Grand-Duché, qui tente de faire traîner le dossier. Au conseil européen de mai 2013, l'adoption de cette directive révisée était au cœur des débats, alors que l'affaire Cahuzac en France, et les révélations du « Offshore Leaks » s'étalaient dans toute la presse internationale. À l'époque, le Luxembourg et l'Autriche (qui défend quant à elle aussi le secret fiscal mais dont l'industrie financière est bien plus réduite) s'en étaient sortis in extremis, en avançant l'argument suivant : pas question de signer, tant que l'Union n'a pas négocié les mêmes conditions avec cinq États tiers concurrents, dont la Suisse (mais aussi San Marin, le Liechtenstein, Monaco et Andorre). En résumé, le Luxembourg ne bougerait pas, tant que la Suisse n'adopterait pas elle-même ces standards contraignants (le même « level playing field », dit-on dans le jargon bruxellois). Face à ces désaccords, Herman Van Rompuy, le président du conseil, a proposé en mai de repousser l'adoption du texte à décembre.

« Nous partageons bien sûr l'objectif d'un élargissement des domaines sur lesquels se fait l'échange d'informations », assure Nicolas Mackel, directeur général de Luxembourg for Finance, l'agence de promotion de la place financière du Grand-Duché. « Mais nous divergeons sur la procédure. Nous estimons qu'il faut avoir à bord les autres centres financiers européens, et notamment la Suisse, avant d'activer le processus », poursuit ce responsable, qui dénonce un « acharnement » contre le Luxembourg. Traduction en langage moins diplomatique, assurée par un banquier luxembourgeois : « Pas question que nous soyons les dindons de la farce ! Il ne faut pas que la Suisse puisse profiter de nos évolutions sans bouger elle-même. »

Sauf qu'en décembre 2013, le Grand-Duché est parvenu à obtenir un nouveau délai, jusqu'au conseil… de mars (lire le paragraphe 27 des conclusions). Que s'est-il passé cette fois ? « Au jour du 20 décembre, nous constatons qu'aucune négociation n'a eu lieu avec la Suisse », regrette Xavier Bettel. Le premier ministre laisse entendre que la commission n'a pas tenu sa promesse, et n'a pas lancé, comme cela avait été convenu en mai, des négociations avec Berne. Or, aux yeux du Luxembourg, c'est une condition sine qua non pour avancer.

 

Xavier Bettel et François Hollande, à Bruxelles, le 19 décembre. ©Conseil européen. 
Xavier Bettel et François Hollande, à Bruxelles, le 19 décembre. ©Conseil européen.


« On s'est rendu compte, à l'automne, que les choses n'avançaient pas », explique-t-on côté luxembourgeois. La Suisse a en effet tardé à lancer les discussions avec Bruxelles, mais les négociations formelles avec la commission devraient bien s'ouvrir début janvier. Elles sont déjà en cours avec les quatre autres « États tiers » concernés, Monaco inclus, dont l’exemple revient constamment dans la bouche des responsables luxembourgeois lorsqu’ils s’entretiennent avec les journalistes français. Parallèlement, les services du commissaire à la fiscalité, le Lituanien Algirdas Semeta, devront rédiger, pour le conseil de mars, un rapport sur l'avancement des négociations, qui doit permettre de juger de leur sérieux.

Toute la question désormais est de savoir si Xavier Bettel et son équipe attendent que les discussions aient abouti avec la Suisse, avant de faire un pas à leur tour – ou s'il est suffisant que ces négociations soient enclenchées. Le premier ministre luxembourgeois a expliqué mi-décembre qu'il voulait la preuve, d'ici mars, que les discussions « aillent dans la bonne direction ». Une expression suffisamment floue pour ménager toutes les portes de sortie au conseil de mars. « Nous allons nous engager sur le chemin d'une extension (de la directive épargne, ndlr), c'est certain. La seule question, c'est quand », résume, de son côté, Jean-Jacques Rommes, à la tête de l'Association des banques et banquiers (ABBL), au Luxembourg. Mais ces gages de bonne volonté n'ont pas l'air de suffire.

Jouer la montre, jusqu'aux élections de mai ?

À Bruxelles, c'est peu dire que l'attitude des Luxembourgeois en crispe plus d'un. Côté français, où certains proches des négociations se disent « désemparés » et « exaspérés » par l'attitude du pays, on a accepté sans enthousiasme le report de la date butoir à mars. « Il y a eu des élections en octobre, le gouvernement a changé. Donc, c'est une sorte de délai de grâce politique. Mais il faut que ce nouveau délai de mars soit bien compris comme définitif », précise une source française.

À la sortie d'un « Écofin » début décembre, une réunion des ministres des finances de l'UE, le commissaire Semeta n'avait pas caché son agacement, jugeant qu'il était « incompréhensible qu'il n'y ait toujours pas eu d'accord sur la directive "épargne" » révisée : « Ce n'est pas en phase avec l'état d'esprit, et les résolutions qui ont été prises, aussi bien aux niveaux européen qu'international. »

Le bras de fer engagé par les Luxembourgeois avec la commission peut en effet surprendre. Car le Grand-Duché a conclu par ailleurs cette année des accords au sein d'autres enceintes internationales. Au printemps 2013, le Luxembourg a signé un accord de coopération fiscale avec l'OCDE. Il s'est surtout entendu avec les États-Unis, pour pratiquer un échange automatique d'informations au périmètre très large, portant sur les Américains détenteurs d'un compte dans le pays (la loi dite « Fatca », en vigueur courant 2014). Une révolution imposée à travers le monde entier par le géant américain lorsqu'il a découvert, à partir de 2008, que les banques suisses, UBS en tête, organisaient l’évasion fiscale depuis son propre territoire.

Pourquoi, alors, tant de lenteurs au sein de l'UE ? À y regarder de près, les enjeux semblent en fait très différents – l'immense majorité de la gestion de fortunes privées au Luxembourg concernant des Français, des Belges et des Allemands. « L'impact pratique de l'accord avec les États-Unis est proche de zéro pour nous, puisque nous n'avons quasiment aucun client américain », résume un haut responsable financier luxembourgeois, qui reconnaît tout de même que Fatca aura un « impact administratif lourd ». Les banques devront en effet mettre en place un système de gestion et de transmission des données aux États-Unis.

Certains diplomates européens se montrent nettement plus sceptiques sur la stratégie du Luxembourg au sein de l'UE : « En coulisses, ils nous font comprendre que si tout le monde passe à l'échange automatique, ils iront aussi. Mais ils se ménagent toutes les portes de sortie possible, en attendant de voir si tout ne se bloquera pas avant les échéances finales. C'est pour ça qu'au niveau européen, ils bloqueront jusqu'au dernier moment. ».

À force de jouer la montre, les Luxembourgeois pourraient réussir à reporter le dossier à l'après-élections européennes. Et tout dépendrait alors de la nouvelle commission, mise sur pied en octobre 2014. Exit, dans ce scénario, le commissaire Semeta, très impliqué dans le dossier, mais qui n'est pas forcément soutenu en interne par beaucoup d'autres commissaires de l'équipe Barroso.  

La composition de la future commission sera tout aussi décisive pour l'avenir d'un autre texte, le troisième et dernier sur la table : une directive sur la coopération administrative. Celle-ci prévoit, là encore, d'instaurer l'échange automatique d'information, au sein des 28 États membres, mais sur d'autres types de revenus – comme les pensions, les salaires, mais aussi les revenus des produits d'assurance-vie. Le texte viserait donc directement le pilier de la place financière luxembourgeoise. Malgré toutes les promesses, rien ne dit aujourd’hui que le Grand-Duché acceptera de voir surveiller de si près ce qui a fondé sa richesse et sa puissance ces trente dernières années.

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 17:13

 

Source : www.mediapart.fr

 

Cambodge : les ouvriers du textile bloquent les usines

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Des centaines d'usines du pays sont bloquées par les ouvriers qui exigent une revalorisation du salaire minimum à 160 dollars, contre 95 dollars actuellement.

Plus de 400 000 ouvriers cambodgiens du textile sont en grève depuis plusieurs jours pour obtenir une augmentation de leurs salaires, condamnant la plupart des usines du pays à fermer provisoirement leurs ateliers.

Pour obtenir une réponse favorable à leurs revendications, les travailleurs cambodgiens bloquent depuis plusieurs jours les usines qui alimentent les entreprises internationales et séquestrent des responsables d'ateliers. Actuellement, 80% des usines de confection du Cambodge affichent portes closes.

Le gouvernement du Cambodge a récemment augmenté le salaire minimum de 15 dollars à 95 dollars, mais les syndicats réclament une augmentation à 160 dollars.

 

Lire sur le site du quotidien allemand Zeit

 

 

Source : www.mediapart.fr

 


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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 17:01

 

 

Source : www.mediapart.fr

Lobbying : au moins 2 millions € de dépenses annuelles au Parlement

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Les lobbyistes ont un nouveau registre au Parlement. Les entreprises, associations, cabinets, etc, qui acceptent de s'inscrire sont censés déclarer les dépenses qu'ils engagent chaque année pour "travailler" les députés ou les sénateurs. Entre 2,3 et 3,1 millions d'euros seraient ainsi investis.

L’Assemblée nationale inaugure son nouveau registre des lobbyistes en ce début d’année, mais seuls une quarantaine de donneurs d'ordres ont accepté de jouer la transparence et de s’inscrire, dont une douzaine d’entreprises, une ONG, six cabinets d’avocats ou de consultants spécialisés. La plupart des acteurs préfèrent continuer de travailler dans l’ombre, d’autant que les firmes ou organismes qui s’enregistrent sont censés déclarer combien ils dépensent chaque année dans leur travail de "conviction" auprès des parlementaires –ce qu’ils rechignent à faire. Quant aux cabinets de consultants, au service de plusieurs clients, ils sont priés de publier leur chiffre d’affaires secteur par secteur –ce que la plupart refusent tout net.

A ce stade, d'après nos calculs et les montants publiés, c’est une somme globale de 2,3 à 3,1 millions d’euros annuels qui serait dépensée en lobbying par les entreprises enregistrées, associations, etc, auprès des députés ou des sénateurs. Une somme colossale, qui ne représente pourtant que la partie émergée de l’iceberg ! 

Airbus estime par exemple que ses activités de lobbying lui coûtent 250 000 à 300 euros par an ; Thales 100 000 à 150 000 euros ; Réseau Ferré de France 50 000 à 100 000 euros ; l’association Transparency de 10 000 à 20 000 euros ; la Banque de France 155 628 euros ; le syndicat des jeunes agriculteurs de 50 000 à 100 000 euros.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 


 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 16:13

 

Source : vivremieuxavecmoins.wordpress.com

 

Produits ménagers toxiques : quelles alternatives ?

 

 

Les rayons des supermarchés regorgent de produits ménagers de toutes sortes, sensés nous simplifier la vie, en nous permettant d’avoir sans efforts une maison parfaitement propre et parfumée, débarrassée de tous les vilains microbes, un linge plus blanc que blanc, etc.

Génial, mais à quel prix ?

Les produits ménagers « classiques »

Utiliser ces produits n’est pas sans conséquences, sur la planète, mais aussi sur les hommes…

Sur la planète d’abord, car ce que nous utilisons est ensuite rejeté dans les eaux usées, qui vont donc finir dans nos nappes phréatiques, cours d’eau, lacs, tout ne pouvant pas être filtré au niveau des stations d’épuration. D’autant plus que les micro-organismes des stations d’épuration sont très efficaces pour dégrader les polluants naturels, mais beaucoup moins contre les produits chimiques.

nocif pour l'envirronement

Des produits qui font du bien à la planète ;)

On peut citer par exemple les solvants (présents dans les détachants entre autres), les phosphates (lessives), ou la soude (qui modifie le pH des eaux et donc perturbe la faune aquatique). (http://www.vedura.fr/eco-geste/produits-menagers-polluent-environnement )

De plus, il faut se méfier de l’appellation « biodégradable », qui ne concerne généralement que les agents lavants, mais pas tous les additifs tels que colorants, parfums, conservateurs… (en moyenne 85% du produit quand même ! http://raffa.grandmenage.info/post/2005/06/23/Composition_des_produits_d_entretien_de_synth%C3%A8se )

Source : Communauté de Communes - Pays de Lunel

Source : Communauté de Communes – Pays de Lunel

Leurs impacts sur notre santé sont également non négligeables : de nombreux composants sont irritants pour la peau et les muqueuses, provoquent maux de têtes, nausées, certains sont cancérigènes (benzène) ou sont suspectés de l’être, d’autres ont un impact sur la fertilité ! Des études ont par ailleurs montré que des femmes enceintes utilisant souvent des nettoyants chimiques exposent leurs enfants à de gros risques de complications pulmonaires et de malformations (par exemple étude de l’INSERM : http://www.inserm.fr/espace-journalistes/environnement-professionnel-de-la-femme-enceinte ). Sans oublier une augmentation des risques d’allergies et d’asthme…

Ça n’est pas pour rien si le ministère de la santé publie un guide d’utilisation de ces produits : http://www.inpes.sante.fr/cfesbases/catalogue/pdf/887.pdf

Il y a également un « effet secondaire » non négligeable à l’utilisation de ces produits : à tout décaper, à vouloir supprimer la moindre petite bactérie de son intérieur, on fragilise notre immunité et on augmente donc le risque d’allergies et d’asthme, notamment chez les enfants. Comment ? Simplement parce que dans nos maisons cohabitent de nombreux micro-organismes, qui vivent en équilibre, empêchant généralement les « mauvaises bactéries » de prendre le dessus. Cela nous permet également de nous forger notre immunité, c’est donc important. Or, si on décape tout, à la javel notamment, on risque de laisser le champ libre à des bactéries plus résistantes et potentiellement dangereuses… C’est ce qui se passe notamment dans les hôpitaux, où ils sont évidemment obligés de tout aseptiser…

A lire à ce sujet cet article très instructif :

http://raffa.grandmenage.info/post/2005/07/12/Javel_Mania___KK__

Mais alors on ne nettoie plus ?

Mais si, bien entendu, il ne s’agit pas de vivre dans une porcherie ! Mais plutôt d’utiliser des produits naturels, qui demanderont peut-être un petit peu plus d’huile de coude (et encore!), mais qui sont quand même très efficaces, et pas forcément plus chers, bien au contraire…

Le couple indispensable : savon noir et vinaigre blanc

Le couple indispensable : savon noir et vinaigre blanc

voilà ce que nous utilisons actuellement :

  • du savons noir : c’est un super nettoyant multi-usage, pour toutes les surfaces : sols, robinetterie, WC… pas besoin d’en mettre beaucoup, du coup la bouteille dure très longtemps !

  • du vinaigre blanc : l’anti-calcaire par excellence, très efficace, pour les vitres, la douche, etc. C’est aussi un excellent adoucissant pour le linge (et ça ne laisse pas d’odeur, promis!)

  • du bicarbonate : désodorisant, nettoyant très légèrement abrasif (pour la plaque de cuisson en inox par exemple)…

  • des chiffons microfibres

Pour le reste, nous utilisons des produits tout prêts achetés en magasin bio : produit vaisselle (à la main et lave vaisselle) et lessive. Nous allons prochainement tenter la lessive au savon de Marseille, mais pour la vaisselle si vous avez des astuces nous sommes preneurs :)

Nous n’utilisons pas de désodorisants, il suffit d’aérer (à la rigueur quelques gouttes d’huiles essentielles à diffuser), et pour les WC, une petite bougie, rien que le fait de craquer une allumette désodorise déjà pas mal.

A une époque, nous fabriquions une partie de nos produits grâce au livret de recettes de Raffa, la bible du ménage écolo :

http://raffa.grandmenage.info/post/2006/01/12/Livret_____Le_Grand_M%C3%A9nage_____Versions_finales

On va essayer de s’y remettre, mais la plupart des recettes contenant des huiles essentielles, on préfère éviter tant que notre lutin est petit et qu’Émilie l’allaite…

On s’en sort donc très bien avec peu de produits, ce qui est pratique, écologique, et économique !

Ménage écolo

Et surtout maintenant avec notre petit lutin qui a tendance à tout mettre à la bouche, on préfère qu’il mette à la bouche des objets qui ont été en contact avec du savon noir ou du vinaigre qu’avec de la javel ou d’autres produits toxiques…

Le seul raté que nous déplorons à ce jour : les noix de lavage …  Au début ça avait l’air bien, mais au fur et à mesure le linge ressortait pas hyper propre (à moins de vraiment frotter chaque tache avant au savon de Marseille…), et surtout les odeurs ne partaient pas (transpiration par exemple).

Qu’en pensez-vous ? Utilisez-vous déjà des produits naturels ? Avez-vous des « recettes de grand-mère » à partager ?

 

Pour aller plus loin

Composition des produits de synthèse :

http://raffa.grandmenage.info/post/2005/06/23/Composition_des_produits_d_entretien_de_synth%C3%A8se

Informations sur les nettoyants ménagers chimiques

http://www.vedura.fr/eco-geste/produits-menagers-polluent-environnement

http://www.energie-environnement.ch/maison/micropolluants

http://www.parlonsperroquet.com/picotine/poluons/

Quels produits naturels utiliser :

http://raffa.grandmenage.info/post/2006/04/24/Sommaire___Le_grand_m%C3%A9nage_dans_la_maison__guide_d_entretien_%C3%A9cologique_

 

Source : vivremieuxavecmoins.wordpress.com

 


 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 16:07

 

 

Source : www.toutvert.fr

 

Légumes : dix recettes de conserves naturelles

par Alexandre le 18 juin 2013

 

 

Pour pouvoir garder plus longtemps les produits frais du marché ou de votre jardin, testez ces recettes de conservation naturelle. Et oubliez votre ouvre-boîtes…

 

DANS LE VINAIGRE

Le chou-fleur: séparer le chou en petits bouquets et l’immerger dans de l’eau bouillante salée. Égoutter et verser dans un bocal avec du vinaigre de vin additionné de poivre.

La jardinière: laisser tremper 5 minutes, dans de l’eau bouillante un peu salée, les légumes découpés en petits morceaux (carottes, courgettes, céleri, échalotes, chou-fleur, poivrons,fenouil, haricots, aubergines). Égoutter, laisser sécher, mettre en bocaux et verser du vinaigre bouilli avec du persil, basilic, ail,cannelle, sel. clou de girofle.

Les courgettes: laisser tremper 1 heure dans de l’eau, cou-per en petites rondelles et immerger dans de l’eau bouillante15 minutes. Égoutter et remplir des bocaux aux 3/4. Verser une préparation de vinaigre de vin de grains de poivre et de sel puis ajouter une couche d’huile d’olive. Laisser reposer et fermer.

DANS L’HUILE

Le basilic: laver ses feuilles à l’eau courante, sécher et verser dans un bocal plein d’huile d’olive, ce mélange pourra servir à assaisonner les salades.

Les courgettes: laisser tremper pendant 10 minutes les courgettes coupées en rondelles mélangées à de l’eau et du vinaigre et porter à ébullition. Égoutter, sécher, laisser reposer puis mettre les courgettes en bocal.

EN SAUMURE

Les olives: relever les queues, rincer plusieurs fois à l’eau froide. Mettre dans des bocaux avec 1/10 de leurs poids en sel marin gris et recouvrir d’eau. Rajouter de l’eau si nécessaire. Penser à enlever les couches de moisissures qui se forme en surface. Avant de consommer, rincer et tremper dans l’huile.

Les tomates: prendre 1 kg de tomates et percer chaque fruit de trois ou quatre trous à l’aide d’une épingle. Les placer dans des bocaux, les remplir d’eau additionnée de 20 g de sel marin gris par litre. Laisser reposer dix minutes et stériliser.

Les artichauts: couper le pied des artichauts, enlever les premières feuilles et partager en quatre. Les laver à l’eau citronnée et les mettre à frissonner dans de l’eau salée additionnée de vinaigre. Les mettre dans des bocaux avec de l’eau salée bouillie.Verser de l’huile d’olive.

Les haricots blancs: après avoir lavé les haricots blancs, les laisser dans de l’eau bouillante une quinzaine de minutes après épluchage. Égoutter et disposer dans un bocal avec du sel marin gris. Fermer hermétiquement Ne pas oublier de dessaler avant consommation.

Les asperges: laver les asperges et les couper à la taille du bocal. Les tremper dans de l’eau bouillante pendant 5 minutes. Rincer à l’eau froide et égoutter. Sécher les asperges avant de les serrer dans un bocal rempli d’eau bouillie, salée et vinaigrée.Recouvrir d’une couche d’huile d’olive et fermer.

 

 

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Source : www.toutvert.fr

 

 

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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 15:57

CADTM

 

Source : cadtm.org

 

1ère lettre d’information de Troïka Watch

31 décembre 2013 par Troïka Watch

 

 


Aidez-nous à la diffuser !

Version en ligne : http://www.troikawatch.net/fr/326/

Dans cette lettre d’information vous trouverez des informations sur :

Les derniers mois de l’année sont traditionnellement la période où les parlements nationaux votent les budgets pour l’année suivante. Comme les années précédentes, dans plusieurs pays on assiste à des coupes dans les services sociaux et à la programmation de nouvelles privatisations. Malgré des nouvelles réconfortantes des marchés et en leur faveur, l’austérité continue pour les gens ordinaires. Cela ne semble pas être l’effet du hasard.

Quand cette lettre d’information sortira l’Irlande sera sortie du programme de la Troïka. Malheureusement la population ne pourra pas apprécier de changement, car l’austérité continuera. Il en est de même pour l’Espagne et le Portugal, qui souhaitent suivre le chemin tracé par l’Irlande. Tout pays qui pense pouvoir sortir de la crise par des politiques d’austérité, connaîtra l’austérité pour toujours.

La situation actuelle se caractérise par une Troïka qui continue à pousser vers toujours plus d’austérité et des gouvernements qui enjolivent la situation et prétendent entrevoir des évolutions positives prochainement, qui ne se réaliseront pas si les politiques actuelles sont poursuivies. Ni au sein de la Troïka, ni au niveau des gouvernements nationaux on ne parle de ce qui devrait être le véritable sujet : une remise de dettes importante dans plusieurs pays – qui devrait toucher non seulement les dettes publiques mais aussi certaines dettes privées -, la restauration des services publics et l’engagement d’investissements importants pour faire face aux grands enjeux de notre temps, et notamment le changement climatique et la pénurie énergétique.

En publiant cette lettre d’information avec des rapports sur la situation dans les différents pays affectés par la Troïka, nous espérons participer à un mouvement plus général qui est en train de s’étendre et qui permettra un jour de changer tout cela.

Qui nous sommes et pourquoi nous publions cette lettre d’information

Cette lettre est la première lettre d’information de Troïka Watch. Avec cette lettre d’information nous souhaitons couvrir l’actualité concernant la Troïka, la situation dans les différents pays affectés par elle et l’opposition et la résistance que ses actions provoquent. Nous espérons que cela aidera à connecter entre elles les différentes luttes et apportera une contribution au renforcement des résistances contre les politiques d’austérité.

Nous sommes un groupe de personnes qui se sont connues dans de rencontres comme le Forum Social Européen, Firenze 10+10, l’Alter Sommet, EU in Crisis ou Blockupy. Certains d’entre nous travaillent dans des ONG comme Bretton Woods Project, CEO->http://corporateeurope.org/], CADTM ou TNI, d’autres sont des militants de réseaux comme Attac et ICAN.

Nous prévoyons de publier cette lettre d’information une ou deux fois par mois en Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Grec, Italien, Portugais et Slovène. Vous pouvez vous inscrire à cette lettre et nous contacter en nous envoyant un courrier à info@troikawatch.net.

Salutations d’Amsterdam, Athènes, Barcelone, Berlin, Bruxelles, Copenhague, Francfort, Lisbonne, Londres, Ljubljana et Thessalonique

L’Équipe de TroikaWatch

This post is also available in : Anglais, Allemand, Italien, Espagnol, Grec moderne, Portugais, Slovène

 

 

Source : cadtm.org

 

 


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2 janvier 2014 4 02 /01 /janvier /2014 15:49

CADTM

Source : cadtm.org

 

Une première victoire !

31 décembre 2013 par Patrick Saurin

 


Voici enfin une bonne nouvelle. Suite à un recours de députés et de sénateurs, le Conseil constitutionnel vient de déclarer inconstitutionnelle deux dispositions essentielles de l’article 92 (l’article 60 dans le projet initial) du projet de loi de finances pour 2014. Rappelons que ce texte visait à valider rétroactivement des contrats dépourvus de taux effectif global (TEG) alors que la loi l’exige.

Même s’il valide la mise en place du fonds de soutien en acceptant de conditionner le bénéfice de l’aide pour une collectivité à la conclusion d’une transaction entre l’emprunteur et l’établissement prêteur, c’est-à-dire en privant l’emprunteur de la possibilité d’agir en justice pour « mettre fin aux éventuels contentieux », le Conseil constitutionnel a surtout rejeté deux dispositions essentielles :

Il a tout d’abord rejeté la validation rétroactive de contrats dépourvus de taux effectif global (TEG) au motif que la validation rétroactive des contrats dépourvus de TEG « s’applique à toutes les personnes morales et à tous les contrats de prêts en tant que la validité de la stipulation d’intérêts serait contestée par le moyen tiré du défaut de mention du taux effectif global ; que, d’une part, ces critères ne sont pas en adéquation avec l’objectif poursuivi ; que, d’autre part, cette validation revêt une portée très large ; que, par suite, les dispositions contestées portent une atteinte injustifiée aux droits des personnes morales ayant souscrit un emprunt »

Enfin, il a confirmé le remplacement du taux initial par le taux légal pour les contrats dépourvus de TEG, en relevant que la loi aurait eu pour conséquence de modifier une sanction (la mise en place du taux légal en lieu et place du taux du contrat dépourvu de TEG), le conseil a considéré que de telles dispositions n’avaient rien à faire dans un projet de loi de finances.

La décision du conseil constitutionnel est une grande victoire pour les collectivités, les militantes et les militants des collectifs locaux d’audit citoyen qui se battent contre la collusion du gouvernement et des banques, confirme les analyses que nous avions faites de l’article 60 dès le 19 octobre.

Mais le plus important est que cette décision ouvre grande la porte à des actions en justice à mener contre les banques par les collectivités locales, les hôpitaux publics et les organismes de logements sociaux, sachant que les citoyens peuvent se substituer aux collectivités qui négligeraient d’exercer leur droit d’agir en justice.

Une telle décision est un pas essentiel dans la lutte contre les dettes illégales et illégitimes. Elle doit être relayée par les collectifs locaux auprès de leurs élus et donner l’occasion aux collectifs de réactiver leurs indispensables actions citoyennes.

Trois liens relatifs à ce dossier : le premier issu du Courrier des maires et des élus locaux, le second de la Fédération des Villes moyennes et le troisième d’un cabinet d’avocats :

- http://www.courrierdesmaires.fr/286...
- http://www.villesmoyennes.asso.fr/u...
- http://www.houdart.org/blog/emprunt...

 

Ci-dessous et ci-joint l’extrait de la décision du Conseil constitutionnel concernant ce dossier.


Ce n’est qu’un début, le combat continue !

 


Conseil Constitutionnel
Décision n° 2013-685 DC du 29 décembre 2013
(extrait sur l’article 92, article 60 dans le projet de loi initial)

69. Considérant que le paragraphe I de l’article 92 crée un fonds de soutien de 100 millions d’euros par an pendant une durée maximale de 15 ans, destiné aux collectivités territoriales, à leurs groupements, aux établissements publics locaux et aux services départementaux d’incendie et de secours ainsi qu’aux collectivités d’outre-mer et à la Nouvelle-Calédonie ayant souscrit certains emprunts dits « structurés » et des instruments financiers ; que ce fonds, géré pour le compte de l’État par l’Agence de services et de paiement, a pour objet de venir en aide à ces collectivités et établissements afin de leur permettre de rembourser par anticipation les emprunts « les plus sensibles et des instruments de couverture qui leur sont liés » ;

70. Considérant que les deuxième à sixième alinéas du 1. du paragraphe I de l’article 92 fixent les conditions et les modalités de versement des aides accordées par le fonds de soutien ; qu’en particulier, le deuxième alinéa prévoit que l’aide ne peut excéder 45 % du montant des indemnités de remboursement anticipé dues ; qu’en outre, le cinquième alinéa dispose que le versement de l’aide au titre d’un ou plusieurs emprunts souscrits auprès d’un même établissement de crédit est subordonné à la conclusion préalable avec cet établissement d’une transaction, au sens de l’article 2044 du code civil, portant sur ceux-ci ;

71. Considérant qu’aux termes du paragraphe II de l’article 92 : « Sous réserve des décisions de justice passées en force de chose jugée, sont validés les contrats de prêt et les avenants à ces contrats conclus antérieurement à la publication de la présente loi entre un établissement de crédit et une personne morale, en tant que la validité de la stipulation d’intérêts serait contestée par le moyen tiré du défaut de mention du taux effectif global prescrite par l’article L. 313-2 du code de la consommation, dès lors que ces contrats et avenants indiquent de façon conjointe : « 1° Le montant ou le mode de détermination des échéances de remboursement du prêt en principal et intérêts ; « 2° La périodicité de ces échéances ; « 3° Le nombre de ces échéances ou la durée du prêt » ;

72. Considérant que le paragraphe III complète la sous-section 1 de la section 1 du chapitre III du titre Ier du livre III du code de la consommation par un article L. 313-2-2 aux termes duquel : « Lorsqu’un contrat de prêt conclu entre un établissement de crédit et une personne morale mentionne un taux effectif global inférieur au taux effectif global déterminé conformément à l’article L. 313-1, l’intérêt conventionnel reste dû par l’emprunteur, mais celui-ci a droit au versement par le prêteur de la différence entre ces deux taux appliquée au capital restant dû à chaque échéance » ; que le 2. de ce paragraphe III précise que cet article s’applique aux contrats de prêt en cours à la date de la publication de la loi ;

73. Considérant que, selon les requérants, en premier lieu, les dispositions combinées de l’article 92 portent atteinte à la libre administration et à l’autonomie financière des collectivités territoriales en ce qu’elles subordonnent le versement des aides par le fonds de soutien à une transaction conclue par la collectivité territoriale intéressée avec l’établissement financier prêteur et portant sur les modalités de remboursement anticipé du prêt, alors que, dans le même temps, elles privent ces mêmes collectivités de la faculté de se prévaloir du défaut de mention dans le contrat de prêt du taux effectif global ; qu’en deuxième lieu, les dispositions des paragraphes II et III de l’article 92 n’auraient pas leur place en loi de finances ; qu’en troisième lieu, ces paragraphes II et III procèderaient à une validation rétroactive de contrats de prêts en méconnaissance des exigences qui résultent de l’article 16 de la Déclaration de 1789 ; qu’ils font valoir, en quatrième lieu, que les paragraphes II et III de l’article 92 ne portent que sur les contrats de prêt souscrits par des personnes morales et instituent, par suite, une différence de traitement non justifiée entre personnes physiques et personnes morales ; que la différence entre le champ d’application du paragraphe I, qui institue un fonds au soutien de certaines personnes morales de droit public, et le champ d’application des paragraphes II et III, qui s’appliquent à toutes les personnes morales, n’est pas davantage justifiée ; qu’il en résulterait des différences de traitement contraires au principe d’égalité devant la loi et les charges publiques ;

. En ce qui concerne le paragraphe I de l’article 92 :

74. Considérant que l’article 34 de la Constitution réserve au législateur la détermination des principes fondamentaux de la libre administration des collectivités territoriales, de leurs compétences et de leurs ressources ; qu’en vertu du troisième alinéa de l’article 72 de la Constitution, les collectivités territoriales « s’administrent librement par des conseils élus » dans les conditions prévues par la loi ; que la première phrase de l’article 72-2 dispose en outre que les collectivités territoriales bénéficient de ressources dont elles peuvent disposer librement dans les conditions prévues par la loi ;

75. Considérant qu’en subordonnant le bénéfice de l’aide versée par le fonds de soutien à la conclusion d’une transaction entre l’emprunteur et l’établissement prêteur, le législateur a entendu favoriser le remboursement anticipé des emprunts en cause et mettre fin aux éventuels contentieux ; que ces dispositions ne portent pas atteinte aux exigences constitutionnelles précitées ;
.
En ce qui concerne le paragraphe II :

76. Considérant qu’aux termes de l’article 16 de la Déclaration de 1789 : « Toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution » ; que, si le législateur peut modifier rétroactivement une règle de droit ou valider un acte administratif ou de droit privé, c’est à la condition de poursuivre un but d’intérêt général suffisant et de respecter tant les décisions de justice ayant force de chose jugée que le principe de non-rétroactivité des peines et des sanctions ; qu’en outre, l’acte modifié ou validé ne doit méconnaître aucune règle ni aucun principe de valeur constitutionnelle, sauf à ce que le but d’intérêt général visé soit lui-même de valeur constitutionnelle ; qu’enfin, la portée de la modification ou de la validation doit être strictement définie ;

77. Considérant que l’article L. 313-2 du code de la consommation dispose que le taux effectif global déterminé comme il est dit à l’article L. 313-1, doit être mentionné dans tout écrit constatant un contrat de prêt régi par ce même article ; que la mention du taux effectif global dans le contrat de prêt constitue un élément essentiel de l’information de l’emprunteur ; qu’il résulte de la jurisprudence constante de la Cour de cassation que l’exigence d’un écrit mentionnant le taux effectif global est une condition de la validité de la stipulation d’intérêts et qu’en l’absence de stipulation conventionnelle d’intérêts, il convient de faire application du taux légal à compter du prêt ;

78. Considérant qu’en validant les contrats de prêt et les avenants à ces contrats entre un établissement de crédit et une personne morale, en tant que la validité de la stipulation d’intérêts serait contestée par le moyen tiré du défaut de mention du taux effectif global, les dispositions du paragraphe II ont pour objet de valider, de façon rétroactive, les clauses des contrats méconnaissant les dispositions de l’article L. 313-2 du code de la consommation ; qu’il résulte des travaux parlementaires qu’en adoptant ces dispositions, le législateur a entendu prévenir les conséquences financières susceptibles de résulter, pour certains établissements de crédit auxquels l’État a apporté sa garantie et qui ont accordé des emprunts « structurés » à des collectivités territoriales, à leurs groupements ou à des établissements publics locaux, de la généralisation des motifs d’un jugement du tribunal de grande instance de Nanterre du 8 février 2013 estimant, dans le cas d’espèce qui lui était soumis, qu’un échange de télécopies peut être regardé comme un contrat de prêt ;

79. Considérant, toutefois, que la validation résultant du paragraphe II s’applique à toutes les personnes morales et à tous les contrats de prêts en tant que la validité de la stipulation d’intérêts serait contestée par le moyen tiré du défaut de mention du taux effectif global ; que, d’une part, ces critères ne sont pas en adéquation avec l’objectif poursuivi ; que, d’autre part, cette validation revêt une portée très large ; que, par suite, les dispositions contestées portent une atteinte injustifiée aux droits des personnes morales ayant souscrit un emprunt ; que, sans qu’il soit besoin d’examiner les autres griefs, le paragraphe II de l’article 92 méconnaît les exigences de l’article 16 de la Déclaration de 1789 ;

En ce qui concerne le paragraphe III :

80. Considérant que les dispositions du paragraphe III modifient, dans le code de la consommation, la sanction applicable lorsque le taux effectif global mentionné dans le contrat de prêt est inférieur au taux effectif global déterminé conformément à l’article L. 313-1 de ce code ; que ces dispositions ne concernent ni les ressources, ni les charges, ni la trésorerie, ni les emprunts, ni la dette, ni les garanties ou la comptabilité de l’État ; qu’elles n’ont pas trait à des impositions de toutes natures affectées à des personnes morales autres que l’État ; qu’elles n’ont pas pour objet de répartir des dotations aux collectivités territoriales ou d’approuver des conventions financières ; qu’elles ne sont pas relatives au régime de la responsabilité pécuniaire des agents des services publics ou à l’information et au contrôle du Parlement sur la gestion des finances publiques ; qu’ainsi, elles sont étrangères au domaine des lois de finances tel qu’il résulte de la loi organique du 1er août 2001 ;

81. Considérant qu’il résulte de ce qui précède que les paragraphes II et III de l’article 92 doivent être déclarés contraires à la Constitution ; que le paragraphe I de cet article, qui ne méconnaît aucune autre exigence constitutionnelle, doit être déclaré conforme à la Constitution ;

PDF - 49.4 ko
L’extrait de la décision du Conseil constitutionnel


Source : cadtm.org


Patrick Saurin est un des porte-parole de SUD BPCE et il est membre du CADTM.

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