Faire soi-même ses peintures naturelles : recettes en images, pas à pas, tutoriels, ingrédients à connaître.
Source : www.espritcabane.com
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Source : www.reporterre.net
Mountain Wilderness
mercredi 5 février 2014
Les jeux olympiques d’hiver vont s’ouvrir à Sotchi en Russie. Mountain Wilderness rappelle ce qu’il reste des précédents jeux hivernaux : infrastructures obsolètes, bâtiments abandonnés et dégâts environnementaux irréversibles.
Sotchi va organiser les Jeux olympiques 2014. Nice, Grenoble, Pelvoux et Annecy se sont battus pour obtenir l’organisation des J.O. d’hiver 2018. Annecy s’était vue pré-sélectionnée par le Comité olympique français avant de perdre, tout comme Munich, face au projet de la ville sud-coréenne de Pyeongchang.
Mountain Wilderness, comme de nombreuses organisations de défense de l’environnement, s’était positionnée contre les dégâts faits à la montagne par ces jeux hivernaux (lire ici et là).
Les arguments portés par nos associations quant aux impacts environnementaux et aux choix de développement liés aux J.O. d’hiver semblent aujourd’hui avoir trouver une très large audience. En mars dernier, une « votation populaire » était organisée dans le canton des Grisons, posant la question de la candidature aux J.O. d’hiver de 2022.
Le « non » l’a emporté par 52,66 % sur l’ensemble du canton, ce qui met fin à la candidature grisonne. Les porteurs du projet, qui se vantaient « d’organiser cet événement gigantesque dans les montagnes suisses d’une façon à la fois avantageuse économiquement et satisfaisante sur les plans social et environnemental », n’ont pas convaincu leur population.
Un an auparavant, c’est la candidature austro-italienne du Tyrol qui était rejetée par le parlement du Trentin. Et le 10 novembre 2013, les habitants de Bavière ont très largement rejeté la candidature de Munich aux olympiades d’hiver de 2022. « Ce vote n’est pas dirigé contre le sport, mais une réponse claire contre l’appât du gain et le manque de transparence du CIO », a souligné Ludwig Hartmann, porte-parole du mouvement « Nolympia ».
Tous ces électeurs ont sans doute été sensibles aux précédents ratés des J.O. : cela fait des décennies que le tremplin de Cortina d’Ampezzo (jeux de 1956) n’a pas accueilli de compétition internationale. La piste de bobsleigh de Sapporo (1972) a été enlevée à l’occasion des J.O. de Nagano, mais tous les bâtiments et constructions qui l’accompagnaient semblent avoir été laissés en l’état.
De même à Sarajevo (1988) où, certes, le contexte post J.O. était très particulier (c’est le moins que l’on puisse dire !), mais où les ruines sont toujours là. Quant aux jeux de Turin (2006), les ratés sont légion !.
*Suite de l'article sur reporterre
Source : www.reporterre.net
Source : blogs.mediapart.fr/blog/victorayoli
Allez, haut les cœurs ! (Haut-le-cœur plutôt). Le grand cirque blanc à tonton Poutine va commencer. Cinquante milliards de dollars jetés en l'air pour Sa gloire. Des milliers d'hectares ont été saccagées, des milliers de quasi-esclaves ont trimé pour quelques kopecks (quand ils ont eu la chance d'être payés !), des dizaines de milliers de flics et de troufions mobilisés pour assurer la « sécurité » (et la surveillance !) des centaines d'athlètes, des milliers de plumitifs et des centaines de milliers de spectateurs. Avec en épée de Damoclès la menace d'attentats spectaculaires et sanglants...
Putaing, on va en bouffer de la propagande !
La plus grande escroquerie mentale, c’est de faire croire que les « J.O. » sont une fête de la jeunesse, un instant de paix mondiale.
Les J.O., sont nés dans la cervelle d’un baron aux idées plus que douteuses : raciste, sexiste, admirateur et protégé d'Hitler. Le C.I.O., multinationale bourrée de thunes, domicilié évidemment en Suisse, ne payant pas d’impôts, a été dirigé pendant des années par Samaranch, fruit délicat du franquisme à qui l’on doit la forme moderne, c’est-à-dire totalement dévolu au fric roi, des J.O., avec les droits télé et les partenariats.
Les J.O. représentent l’embrigadement, le nationalisme le plus chauvin, une compétition sous-tendue par les drogues fournies par les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux et grassement commissionnés par les marchands d’inutile.
Les villages olympiques sont des ghettos où les robots programmés ne se rencontrent jamais, ne se côtoient pas, ne se parlent pas. Surveillés qu’ils sont par des « entraineurs kapos ».
Le sport vu par le père Coubertin (Baron Pierre de…), ça a toujours plu aux dictateurs : plus haut (pendre les dissidents), plus vite (débarrasser le pays des opposants), plus fort (taper sur ceux qui osent ouvrir leur gueule)
Et les sportifs là-dedans ? Parce qu’il y en a qui y croient, qui se décarcassent pour le rêve d’une médaille… Ils sont des marionnettes… Ce sont des champions élevés en batterie, c’est pas du nourri sous la mère ! La course aux médailles – pour l'honneur et la gloire du drapeau (et des sponsors!) - a imposé une sélection des athlètes dès le berceau et des rythmes d’entraînement totalitaires. On n'est pas loin de la servitude volontaire...
L'idéologie sportive concentre toutes les tares de l'ultralibéralisme. La performance à tout prix, la compétition sans merci, écraser l'autre pour gagner, en trichant si l'on est assez malin (ou bien « coatché ». C'est l'image de la vie en « Ultralibéralistan » : la lutte de tous contre tous, le chacun pour soi, l'égoïsme exacerbé. L’univers de l’entreprise est irradié par cette idéologie de la confrontation sans merci, par ces images de chocs, d’affrontements, de stages physiques, de préparations au combat économique, de constitutions d’équipes de collaborateurs offensifs « coachés » par des directeurs de ressources humaines inspirés . Non mais, vous les avez vu, ces tarés, faire des stages commandos avec d'anciens légionnaires trop heureux d'en faire baver aux « pékins » en leur prenant du pognon !
Seulement les Jeux Olympiques sont, avec la coupe du monde de foute, une des caisses de résonance les plus efficaces de marketing international, car ils touchent des milliards de personnes sur l'ensemble de la planète. Il ne faut pas s'étonner si des états, comme hier la Chine, aujourd'hui la Russie, qui ont une conception pittoresque des droits de l'humain, se servent de ces manifestations pour policer leur image et légitimer leur pouvoir.
Jeux Olympiques ? Vafenculo...
Octidi 18 pluviôse 222
Photo X – Droits réservés
Source : blogs.mediapart.fr/blog/victorayoli
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Cédant à la pression des lobbies les plus conservateurs, le gouvernement a déjà, et depuis plusieurs mois, choisi de faire disparaître partout le mot « genre », désormais jugé trop sulfureux. Au prix d'absurdes acrobaties. Enquête sur une censure discrète qui signe aussi une incroyable défaite idéologique.
C’est par un coup de fil un peu gêné que Sylvie Ayral a appris que ses quatre conférences programmées en avril dans des collèges de Seine-Saint-Denis étaient, « compte tenu du climat », purement et simplement annulées. L’auteure de La Fabrique des garçons, un livre très remarqué paru en 2011 et qui analyse comment, au collège, les garçons recherchent la sanction disciplinaire comme preuve de leur identité virile, a pourtant déjà fait des dizaines d’interventions en milieu scolaire, avec la bénédiction du ministère de l’éducation nationale. À chaque fois, le thème passionne les collégiens comme les enseignants.
Aujourd’hui, le sujet serait devenu trop sulfureux. Plus encore que le thème de son intervention, c’est manifestement le sous-titre de son livre, «Sanctions et genre au collège», et cette mention du mot « genre », qui a mis en alerte les radars du rectorat.
Depuis le succès l’an dernier des mobilisations contre le mariage gay, aux slogans ouvertement homophobes, le terme « genre » est en effet l’objet d’une invraisemblable chasse aux sorcières. Pour désamorcer la fronde réactionnaire qui s’affole de l’introduction d’une prétendue « théorie du genre » à l’école, le gouvernement aurait pu choisir de faire de la pédagogie sur un concept encore assez neuf dans le débat public. Il aurait pu sereinement expliquer que la théorie du genre n’existe pas mais que le genre est un concept précieux pour penser tout ce que les rôles de sexe ont de socialement construit.
Le mouvement de boycott de l’école primaire la semaine dernière l’a encore prouvé, le terme charrie effectivement bien des fantasmes. Mais l'exécutif a préféré faire simple, en mettant, tout simplement, le mot « genre » à l’index. Lois, circulaires, rapports... Afin de ne pas trop froisser les lobbies intégristes, le gouvernement a discrètement choisi de se passer d’un des concepts les plus importants du champ intellectuel de ces dernières décennies.
Le cas de Hugues Demoulin, chargé de mission égalité garçons-filles dans l’académie de Rouen, et déjà rapporté par ce blog, est à cet égard saisissant. La parution de son livre Déjouer le genre – Pratiques éducatives au collège et au lycée, destiné à être un outil de formation pour les enseignants, est bloquée depuis le mois de septembre. Son ouvrage a pourtant été validé à plusieurs reprises par l’éditeur, le Centre national de ressources pédagogiques, qui dépend du ministère de l’éducation nationale. Puis plus rien. Problème de titre. Preuve d’un climat de tension extrême, le chargé de mission ne veut pas répondre à la presse. Aux dernières nouvelles, son livre devrait paraître prochainement… sous un autre titre !
Avec le rapport sur les stéréotypes de genre chez les enfants et les adolescents, commandé par Najat Vallaud-Belkacem au commissariat général à la stratégie et à l’action prospective, et présenté le 15 janvier dernier, la censure a sans doute atteint le sommet du ridicule. « Vu le climat explosif, on nous a fait comprendre que si on pouvait se passer de ce terme, ce serait mieux », confirme à Mediapart Vanessa Wisnia-Weill, l’une des co-auteures du rapport. Comme dans les cas précédents, pas de consignes écrites, mais de fermes recommandations venues « d’en-haut ».« Après nous être interrogées nous avons finalement décidé de peser précisément nos mots », raconte-t-elle.
Le titre du rapport « Luttez contre les stéréotypes de genre » est donc devenu « Luttez contre les stéréotypes garçons-filles » et les occurrences du mot genre sont presque toutes supprimées. Un travail d’orfèvre qui nécessite parfois le recours à de longues et pénibles périphrases. Et laisse, sur deux cents pages, la même étrange impression que la lecture de La Disparition de Georges Perec, son roman rédigé sans la lettre « e ».
La censure dans ce cas précis est d’autant plus absurde que le commissariat général à la stratégie et la prospective a été créé pour éclairer les pouvoirs publics sur le long terme, et donc sans se soucier du « climat », mais aussi pour créer des ponts avec la recherche, où le terme genre est banalement utilisé depuis plus de quarante ans.
Le ministère du droit des femmes, très actif depuis un an et demi dans la lutte contre le sexisme ou l’homophobie – soit des politiques publiques où il est particulièrement difficile de faire l’économie des recherches sur le genre –, a lui-même été prié de faire le ménage dans sa terminologie. Le mot « genre » a ainsi été effacé tant des circulaires que des campagnes de sensibilisation. Le programme ABCD de l’égalité, expérimenté dans certaines écoles (lire notre article) et qui a cristallisé les inquiétudes de certains parents, n’y fait ainsi jamais référence.
Dans l'entourage de la ministre on reconnaît avoir proscrit un terme difficile à comprendre y compris par les adultes de l'ABCD de l'égalité, mais on nie que le genre soit devenu tabou, citant quelques occurrences çà et là dans les programmes de lutte contre l'homophobie. Cette traque dans les documents à destination des écoles prouve bien que cette stratégie est non seulement choquante mais totalement inefficace. Depuis un an, elle est pourtant suivie avec constance.
L’examen du projet de loi sur l’école, en février 2013, où le terme « genre » ne figurait pas, avait donné lieu à une curieuse bataille rangée autour du concept. La députée socialiste des Hauts-de-Seine, Julie Sommaruga, avait ainsi défendu un amendement qui précisait que l’école élémentaire devait promouvoir « l’égalité de genre ». Un amendement alors adopté sans provoquer d’émoi. Au Sénat, l’amendement, jugé trop subversif, est rejeté. Et on lui préfère la formule : « une éducation à l’égalité entre hommes et femmes ». En seconde lecture, Barbara Pompili, députée EELV, revient à la charge et tente de réintroduire l’expression. C’est alors Vincent Peillon en personne qui lui demande de retirer son amendement, au motif que le terme suscite trop de crispations.
« Quand on vous attend à tous les coins de rue avec un bazooka, je comprends la prudence du ministre sur le sujet », avance un expert du ministère, qui défend l’idée qu’employer le mot « genre » revient effectivement à « mettre de l’huile sur le feu ».
Pour autant, effacer le « genre » est tout sauf indifférent. Abandonner un concept qui irrigue des disciplines aussi différentes que l’histoire, la philosophie, la sociologie ou même la biologie relève bien d’une très grave défaite idéologique et donc d’une défaite politique.
« J’entends la volonté d’apaiser. L’école publique et laïque est si violemment attaquée aujourd’hui sur ces sujets… Mais on se trompe complètement de cible ! Les études de genre ont apporté tellement à la compréhension des phénomènes de discrimination, de domination », regrette Sylvie Ayral, qui ne peut imaginer qu’un repli de circonstance. Sur le terrain, ces nouvelles consignes ont évidemment plongé dans la perplexité les responsables des politiques de lutte contre les discriminations dans les académies. « On peut faire sans (le genre) mais si vous voulez aborder certaines problématiques comme la manière dont les garçons sont eux aussi à leur manière victime des stéréotypes, la lutte contre l’homophobie, la lutte contre le masculinisme, on a besoin du concept de genre ! » explique un chargé de mission égalité au sein de l’éducation nationale.
Pour le sociologue Éric Fassin, qui se dit abasourdi de découvrir un tel recul, « s’attaquer aux inégalités filles-garçons nécessite de s’attaquer aux mécanismes qui les fabriquent et pour cela il faut passer par le genre ». Ce n’est pas simplement défendre l’égal accès à toutes les professions – une fille peut devenir garagiste et un garçon « sage-femme » – mais aussi s’interroger sur les représentations du masculin et du féminin : pourquoi se moquer d’une fille « garçon manqué » ou d’un garçon « efféminé », par exemple. « En ce sens, les manifestants qui arborent les slogans "Touche pas à mes stéréotypes de genre" ont très bien compris de quoi il s’agissait. En remplaçant égalité de genre par égalité filles-garçons, on veut signifier qu’on ne s’attaquera surtout pas à l’ordre des choses. Or l’idée d’assurer l’égalité sans toucher aux normes est totalement absurde », affirme le chercheur.
Face aux fortes résistances qui se sont exprimées dans la rue depuis un an sur ces sujets, le gouvernement avait-il d’autre choix que de calmer le jeu ? « Je sais qu’au gouvernement certains sont persuadés qu’il s’agit d’un repli stratégique pour avancer sur l’essentiel, mais c’est ne rien comprendre à la situation, s’énerve Caroline de Haas, la fondatrice d’Osez le féminisme qui a récemment quitté le cabinet de Najat Vallaud-Belkacem. Ceux qui ont encore manifesté dimanche sont contre l’égalité hommes-femmes, ils pensent que les rôles sociaux, c’est très bien ! Et on voudrait négocier, trouver un juste milieu. »
Pour elle, « il y a une bataille culturelle, idéologique, philosophique à mener sur l’égalité de genre. C’est normal que ça résiste, on est en train de changer la société ! Je crois que tout cela révèle une absence de culture politique féministe et un vrai problème de colonne vertébrale sur ces sujets alors qu’en face, ils sont très bien formés, très bien organisés ».
La communication gouvernementale sur ces sujets, à commencer par celle du ministère de l’éducation, a été des plus hasardeuses. Fin mai, au lendemain des grandes manifestation, alors que Le Figaro croit bon de surfer sur la vague en titrant « la théorie du genre s’immisce à l’école », Vincent Peillon, interrogé sur France 2, se prend une première fois les pieds dans le tapis en déclarant de but en blanc : « Je suis contre la théorie du genre. » « Si l'idée, c'est qu'il n'y a pas de différences physiologiques, biologiques entre les uns et les autres, je trouve ça absurde », croit bon d’ajouter le ministre dans un saisissant raccourci, qui avait évidemment provoqué la consternation des chercheurs. Trois mois plus tard, après un petit recadrage de son cabinet, Vincent Peillon admet sur France Inter que « la théorie du genre n’existe pas », puis récemment que « la théorie du genre n’est pas enseignée à l'école»… Ce qui suppose qu’elle existe. Au-delà de ces maladresses, le ministre a effectivement décidé de bannir le concept même de genre de tous ses discours pour s’en tenir à la stricte défense de l’égalité filles-garçons.
En supprimant le mot, le gouvernement espère sans doute fermer la porte à des questions sur la transidentité, la procréation, la filiation que le concept de « genre » permet effectivement d’aborder de manière nouvelle et critique. À voir l’importante production théorique sur ces sujets, censurer le mot genre dans les textes et les discours officiel est évidemment dérisoire. En attendant, les militants de la Manif pour tous peuvent savourer une indéniable victoire.
Source : www.mediapart.fr
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Jean-Marc Ayrault souhaite sortir les questions d'intégration des immigrés de la tutelle du ministère de l'intérieur. Il doit présider mardi prochain une réunion interministérielle. Un organisme public, rattaché au premier ministre, serait créé. Mediapart publie la feuille de route provisoire du gouvernement.
Malgré le peu de soutien affiché par les ministres de son gouvernement, en premier lieu Manuel Valls, Jean-Marc Ayrault creuse son sillon sur les questions d’intégration, qu’il a préemptées depuis qu’il a lancé, avant l’été, une concertation avec cinq groupes de travail composés d’experts. La réunion interministérielle annoncée avant Noël, et reportée à la suite de la polémique suscitée par Le Figaro à propos de certaines des préconisations issues des travaux préparatoires, devrait avoir lieu mardi 11 février.
La feuille de route de Matignon, dont i-Télé a évoqué les grandes lignes et que Mediapart présente dans son intégralité (elle est à consulter en cliquant ici), montre que le premier ministre n’a pas renoncé à avancer sur ce dossier inflammable à quelques semaines des élections municipales, quitte à prendre le risque de chauffer à blanc l’opposition, extrêmement remontée sur tout ce qui touche aux « valeurs républicaines » du pays.
Ce document de 33 pages n’est pas définitif, ce qui veut dire que certaines des 44 mesures pourraient être retranchées et d’autres ajoutées. Mais l’architecture générale devrait rester inchangée. Le gouvernement rappelle son ambition de « renouveler en profondeur l’approche des questions d’intégration dans un esprit de responsabilité et avec le souci constant du respect des valeurs de la République », qualifiée de démocratique, laïque et sociale. L’appartenance à la nation, insiste-t-il, se définit par l’adhésion à des « valeurs communes et non négociables qui fondent la cohésion républicaine » à savoir la liberté, l’égalité, la dignité, la laïcité et la langue française.
Le fil directeur de cette « nouvelle » politique est d’en finir avec la « confusion entre immigration et intégration ». « S’il est indispensable de mettre en œuvre des politiques d’accueil volontaristes pour les primo-arrivants, il faut cesser de renvoyer à un fait migratoire des familles et des citoyens français installés parfois depuis des générations, et qui n’aspirent qu’à être considérés comme des Français comme les autres », indique le texte, qui révèle, dans son ensemble, une volonté d’éviter les couacs.
Les références aux dispositions les plus clivantes contenues dans les conclusions des groupes de travail ont en effet été gommées. Il n’est plus question ni de remise en cause de la loi de 2004 sur le voile à l’école, ni de reconnaissance de la part « arabo-orientale » de la France. La référence au multiculturalisme est jugée inappropriée. « Le multiculturalisme ne fait pas partie des valeurs de la République française. La France doit toutefois reconnaître l’héritage légué par les migrants au fil des âges, et leur participation quotidienne au dynamisme de notre nation », indique ce plan, qui consiste à mettre en musique les dispositifs existants et en cours d’adoption (réforme Peillon sur l’éducation prioritaire, loi Duflot pour l'accès au logement, loi Lamy sur la politique de la ville). Pas de solution miracle, donc, mais un renforcement des politiques allant dans le sens du droit commun (limiter autant que possible les mesures spécifiques, tout en s’assurant que les populations concernées aient effectivement accès aux services publics prévus pour tous).
Premier pilier : l’apprentissage du « socle commun » aux « primo-arrivants », c’est-à-dire aux étrangers nouvellement arrivés souhaitant s’établir durablement en France, passe par la mise en place d’un « réel parcours d’installation des personnes » via un service public renforcé de l’accueil.
Deuxième pilier : le renouvellement de la politique d’égalité des droits suppose un élargissement de la lutte contre les discriminations liées à l’origine à l’école, dans l’emploi, en matière de santé et dans le logement. « Bien sûr, l’intégration à la française fonctionne au fil des générations : les enfants de migrants ont un niveau de vie deux fois supérieur à celui de leurs parents et les deux tiers d’entre eux vivent avec un conjoint d’une culture différente. Mais elle se heurte à la persistance des stéréotypes liés à l’origine réelle ou supposée, qui pénalisent les personnes qui en sont victimes dans leur vie quotidienne comme dans leur parcours professionnel », souligne le document. L’ensemble des volets de l’action publique doit être concerné, insiste le gouvernement.
L’Éducation nationale est en première ligne. Afin de lutter contre le « plafond de verre », Matignon propose de développer la formation des personnels éducatifs, d’améliorer la coopération entre les parents et l’institution scolaire, par exemple en instaurant un accueil du matin en école primaire et au collège, de favoriser la scolarisation des enfants de moins de trois ans, de consacrer du temps pour le suivi des élèves et le travail en équipe et de lutter contre le décrochage scolaire. Le tout, en s’appuyant sur la récente réforme de l’éducation prioritaire, qui concentre les moyens sur les établissements les plus en difficulté.
Côté emploi, les agents de Pôle emploi devraient être formés aux « risques discriminatoires ». Les techniques de recrutement fondées sur l’appréciation in situ des compétences des candidats devraient être privilégiées. Pour dénoncer des discriminations, des actions collectives pourraient être menées, à l’initiative des syndicats de l’entreprise, avec l’accord des personnes concernées. La fonction publique devrait faire des efforts particuliers en « démocratisant » ses concours et en développant l’apprentissage.
En matière d’accès aux droits sociaux, le gouvernement rappelle son souhait de lutter contre les refus de soins, d’homogénéiser les durées de séjour exigées selon la nature des prestations, de simplifier l’accès à l’assurance vieillesse des migrants âgés, de sensibiliser les travailleurs sociaux aux discriminations « à caractère ethno-racial » et de recourir à des interprètes dans les lieux d’accueil.
Pour améliorer les procédures d’attribution de logements sociaux, le gouvernement s’en remet aux dispositions de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (Alur) en cours d’adoption au Parlement. La Garantie universelle des loyers, prévue dans ce texte, devrait, quant à elle, permettre de lutter contre les discriminations dans l’accès au logement privé, en empêchant certaines pratiques de contournement de la législation.
Revendication récurrente, la création de carrés musulmans dans les cimetières devrait être encouragée. « De nombreux immigrés finissent leur vie sur le territoire français, mais ils ne peuvent obtenir un lieu de sépulture sur place faute d’espace adapté », regrette le document. Pour restaurer la confiance entre les citoyens et les forces de l’ordre, le gouvernement entérine les dispositifs mis en place par Manuel Valls avec le nouveau code de déontologie et le retour d’un numéro d’immatriculation sur l’uniforme des policiers et gendarmes, sans aller au-delà (la mise en place d’un récépissé pour empêcher les contrôles au faciès).
Troisième pilier : le gouvernement entend favoriser une « politique d’échange et de mémoire », assumant l’apport de l’immigration et valorisant « l’ouverture internationale de notre pays ». La cité nationale de l’histoire de l’immigration serait relancée, la contribution des soldats issus de l’immigration et d’outre-mer valorisée, des figures de l’histoire de l’immigration mises en avant. L’école inciterait à l’apprentissage des langues parlées « dans les grands pôles démographiques de la mondialisation » comme l’arabe, le mandarin et le hindi, aux côtés des enseignements classiques (anglais, espagnol, allemand et italien). Mais la « langue française est au cœur de l’unité nationale », souligne le gouvernement pour contrecarrer les critiques lui reprochant de brader la langue française.
Sur le modèle des offices franco-allemands et franco-québécois, un office franco-maghrébin pour la jeunesse pourrait être créé pour développer les échanges linguistiques et culturels « des deux côtés de la Méditerranée, à partir du socle commun que constitue la francophonie ».
La gouvernance de cet ensemble est encore sujette à discussion. Mais, selon des informations de Libération, le premier ministre devrait annoncer la création d’un commissariat général, d’un haut-commissariat ou d'un délégué interministériel à l’intégration, à la lutte contre les discriminations et à l’égalité, placé sous l’autorité de Matignon et piloté par un haut fonctionnaire. Ce faisant, le périmètre du ministre de l’intérieur s’en trouverait rétréci.
Depuis la création controversée du ministère de l’immigration, de l’intégration et de l’identité nationale en 2007 par Nicolas Sarkozy, l’ensemble des attributions concernant l’entrée et le séjour des étrangers en France ainsi que l’intégration des immigrés, autrefois partagées par les ministères des affaires sociales, de l’emploi, de l’intérieur et des affaires étrangères, avaient été rassemblées. Sous la pression du secteur associatif, révulsé par l’intitulé et la politique de ce ministère, ainsi que d’une partie de l’opposition de gauche et du monde universitaire, l’ex-président de la République avait fini par céder.
En 2010, il avait renoncé à son initiative, sans pour autant revenir à l’organisation antérieure: l’ensemble de ces fonctions étaient revenues au ministre de l’intérieur, c’est-à-dire au premier flic de France, ce qui avait provoqué le mécontentement des détracteurs du ministère de l’identité nationale. Élu à l’Élysée, François Hollande n’avait pas modifié ce dispositif. Selon le décret relatif à ses attributions, Manuel Valls est ainsi invité à préparer et mettre en œuvre la politique du gouvernement en matière d’immigration (légale et illégale), d’asile, d’intégration des populations immigrées et de naturalisation.
Les conséquences de la nouvelle organisation sont encore floues, y compris en matière budgétaire : une partie de la tutelle de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) va-t-elle échapper à Beauvau ? Moins impacté, le ministère de la ville, confié à François Lamy, devrait-il lâcher la supervision de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) ? De son côté, le ministre de l'intérieur fait savoir qu'il gardera la responsabilité de la gestion du contrat d'accueil et d'intégration (CAI), c'est-à-dire du suivi des nouveaux détenteurs d'un titre de séjour durant leurs cinq premières années en France. Le Haut conseil à l'intégration (HCI) ne devrait, quant à lui, pas survivre.
Dernière question en suspens : quel haut fonctionnaire serait susceptible d’orchestrer cette politique ? De Jean-Michel Belorgey, ancien président du Fonds d’aide et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations (Fasild) à Thierry Tuot, auteur d’un récent rapport remarqué sur l’intégration, en passant par Jean-Marie Delarue, ex-contrôleur général des lieux de privation de liberté, les profils compétents ne manquent pas.
Source : www.mediapart.fr
Source : rue89.nouvelobs.com
Javier Marías
J’ai toujours été surpris que des gens intelligents, sans parler d’une infinité d’imbéciles, puissent prononcer des phrases telles que « J’aime mon pays » – comme récemment dans ces pages, l’écrivain Stephen King –. Je crains qu’il n’y ait pas en ce monde un seul pays qui échappe au fait d’être « aimé », par ses propres citoyens ou par des étrangers de passage, généreux en flatterie.
Ici, évidemment, on répète cette phrase à satiété, et ces derniers temps avec la Catalogne comme complément d’objet fréquent. Il s’agit chaque fois de variantes du fameux texte de Tejero (souvenez-vous, ce garde civil qui fit une tentative de coup d’Etat en prenant d’assaut le congrès des députés) dans lequel il exprimait son amour pour la paella et je ne sais quels autres éléments folkloriques.
Dès qu’on tente d’expliquer cette phrase, on tombe dans le ridicule, l’affectation et le lyrisme de bas étage. Un immanquable résultat donc, l’énoncé étant non seulement creux mais également impossible.
Un pays – taisons son nom – est une abstraction, au-delà de sa géographie, ses frontières précises et son organisation administrative, une fois qu’il est constitué comme Etat, nationalité, région, ou quelle que soit la forme qu’il souhaite se donner. Dans le meilleur des cas, c’est une convention, comme le sont « la littérature » ou « la science » et presque tout ce qui est susceptible d’être écrit avec une majuscule.
Lorsque quelqu’un assure « aimer la littérature », il veut dire aimer, au mieux, certaines œuvres littéraires, ceci impliquant que beaucoup d’autres lui déplaisent, bien que toutes soient « de la littérature ». Si quelqu’un affirme « aimer l’Espagne », sa déclaration est vide de sens car en Espagne comme partout ailleurs, il y a des gens, des villes, des quartiers, et même des complexes urbains côtiers qu’on jugera bien évidemment abominables.
La phrase est ainsi indéfectiblement grandiloquente, opportuniste et fallacieuse. Et souvent même démagogique, proférée pour flatter les cocardiers. Le sergent de Juan Benet était plus honnête et plus vrai en sermonnant ainsi ses jeunes recrues :
« Je vais vous dire, moi, ce qu’est le patriotisme. Voir un Français vous met les nerfs en pelote ? Eh bien c’est cela le patriotisme. »
Il est pareillement impossible d’« offenser » un pays, même par l’intermédiaire de ses symboles, précisément parce que ce ne sont que des symboles, des idées, de l’hymne au drapeau en passant par la paella de Tejero et aussi, j’en ai bien peur, par le ministre de l’Intérieur Jorge Fernández Díaz et son chef, Mariano Rajoy, qui lui donne les ordres.
Un manifestant opposé au projet de loi « Sécurité citoyenne » le 23 novembre 2013 à Madrid (Luca Piergiovanni/NurPhot/SIPA)
Eh bien soit, ces deux individus ont élevé cette impossibilité à la catégorie de « grave infraction », passible de 30 000 euros d’amende. Le rabiot de la loi de Sécurité Citoyenne dont j’ai parlé il y a deux semaines.
Seront punis d’amende, a proclamé l’opus-déiste Fernández, « les offenses et les outrages faits à l’Espagne », ainsi qu’aux « communautés autonomes et aux collectivités locales – ou à leurs institutions, symboles, hymnes ou emblèmes – exprimés par n’importe quel biais ».
Il faudra se pencher sur leur définition d’« offense » et d’« outrage », mais connaissant l’incapacité de cet individu à comprendre la liberté d’expression, et la démocratie, il faut s’attendre au pire.
Et comme il ne laissera bien entendu personne sur la touche (j’imagine que les communes inhabitées seront aussi considérées comme « collectivités locales »), il sera certainement bientôt condamnable de dire « Village de merde ! », « Quelle ville atroce ! » ou « Ce pays me dégoûte ! ».
Jusqu’à 30 000 euros d’un coup si un garde civil vous entend, ou même un vigile de discothèque, ceux-là aussi pourront bientôt nous arrêter.
Le pupille d’Escrivá de Balaguer – le fondateur de l’Opus Dei – s’est demandé : « Qu’est-ce qu’une offense faite à l’Espagne ? ». Ne sachant qu’ajouter, vu qu’une telle chose ne peut exister, Fernández n’a pu répondre que par une tautologie (comme s’il avait dit : « Eh bien, une offense à l’Espagne est une offense à l’Espagne »)
« Par exemple, une manifestation dans laquelle on trouverait des slogans ou des pancartes humiliant clairement l’Espagne – ou l’une de ses régions autonomes, ou encore ses symboles, ses institutions, le drapeau national… – sera considérée comme une infraction grave. »
Comme si, au lieu de définir chaque mot, le dictionnaire s’en sortait avec « Eau : eau » ou « Fierté : fierté ». Très utile.
Mais une chose est claire : si vous participez à une manifestation avec une pancarte affichant « Le Parlement est plein de crapules », on peut vous en réclamer 30 000 pour avoir humilié les institutions.
Même chose si vous reprenez en cœur « Madrid est un bordel » ou « La Maire est une incapable ». Et ne parlons pas d’appeler « franquistes » les membres de ce gouvernement, même si vous vous gardez bien de les injurier mais pensez faire une description simple et objective, fondée sur certaines similitudes.
Mais comme d’habitude, le plus alarmant réside dans ce qui n’en a pas l’air : les offenses « exprimées par n’importe quel biais ». Ce qui concerne donc évidemment la radio, la télévision et la presse écrite.
Notre gouvernement développe rapidement sa marche « bolivarienne », pour ne pas reparler de néo-franquisme. Ne vous étonnez pas si l’illuminé Fernández et son chef Rajoy nous sortent une nouvelle loi sur la Presse à côté de laquelle celle en vigueur au Venezuela semblera bien libérale.
Le ministre des Finances, Cristóbal Montoro, a déjà ouvertement rappelé aux journaux critiques – pour autant que sa petite voix fluette le lui permette – la purge qu’il a lui-même déclenchée au sein de l’Agencia Tributaria [équivalent de la Direction générale des Finances publiques] contre des inspecteurs et des responsables qui, bien que nommés par son propre parti, étaient sûrement trop honnêtes à son goût.
Le jour où un article comme celui-ci sera considéré comme une « offense répréhensible », il faudra reparler de pratiques dictatoriales, après plus de trente ans de démocratie. Attention ! Nous n’en sommes plus si loin.
Source : rue89.nouvelobs.com
Publié le : 05/02/2014 à 15h59
A deux pas du centre Beaubourg, dans une petite rue pavée, l’Anticafé ne saute pas d’emblée aux yeux du promeneur. Avec sa façade en pierre blanchie percée de larges baies vitrées, ses tables de bois brut et de ferraille, le lieu s’inscrit parfaitement dans l’ambiance bistro-branché-néo-bobo-façon-Brooklyn du IIIème arrondissement parisien.
Leonid Goncharov, ukrainien de 24 ans et propriétaire du lieu préfère cependant prévenir :
« J’ai choisi le nom d’Anticafé car nous sommes à l’opposé des cafés traditionnels. »
A mi-chemin entre l’espace de co-working et le salon de thé, l’Anticafé se distingue par son modèle économique, inédit en France jusqu’à l’ouverture du lieu en avril 2013. Ici, on ne paye pas les produits consommés mais le temps passé à table. 4 euros la première heure puis 3 euros les suivantes, ou 14 euros la journée. Boissons chaudes et pâtisseries sont à volonté.
Leonid assure que l’Anticafé s’adresse à tout le monde mais à l’intérieur, la clientèle est uniforme : surtout des jeunes créateurs d’entreprises dans le secteur des nouvelles technologies, courbés sur leurs ordinateurs ou accrochés à leurs smartphones. Pas de musique ni de télévision en fond, l’ambiance est studieuse. Certains, comme Alexandre, en ont même fait leur bureau permanent.
Toutes les semaines, des professionnels viennent aider les futurs chefs d’entreprise à concrétiser leurs projets. Une expert-comptable attend dans un coin de la salle que des curieux viennent solliciter son expertise. Son après-midi sera plus que tranquille, mais elle assure que c’est inhabituel.
Plus rares, d’autres viennent profiter des jeux de société mis gratuitement à disposition des clients, ou simplement déguster muffins et autres jus de fruits pressés.
Né en Russie, le principe de l’Anticafé surprend : dans le IIIème arrondissement, le tarif de 4 euros s’approche plus du prix du cappuccino, que l’on doit payer avant même d’y avoir trempé les lèvres, que d’une heure de consommation à volonté.
De fait, on pourrait penser que le lieu attire tous les petits malins du quartier, se jouant du principe de l’Anticafé pour se gaver de boissons et de pâtisseries en une heure, montre en main. Leonid Goncharov préfère mettre en avant l’esprit « communautaire » du lieu, où chacun consomme selon ses besoins, sans excès.
Et quand bien même certains seraient tentés d’abuser, les autres clients rétablissent l’équilibre. Rivés sur leurs écrans, beaucoup oublient d’aller se servir. Thomas explique :
« En partant, je me rends parfois compte que je n’ai rien consommé. Quand on vient pour travailler, on est parfois happés par la tâche et les heures s’enchaînent sans qu’on bouge de sa chaise. »
A voir la mine satisfaite du propriétaire quand on lui demande s’il est rentable, à peine un an après l’ouverture, on sent qu’il y trouve son compte. Un deuxième Anticafé devrait d’ailleurs ouvrir ses portes dans les prochains mois.
Mathieu Cantorné
Source : rue89.nouvelobs.com
Source : www.marianne.net
Le débat sur une sortie, ou sur dissolution, de l’Euro suscite un certain nombre de questions qui reviennent de manière récurrente. On en aborde dans la note qui suit quelques unes de ces dernières afin de clarifier ce débat.
1-Différence entre dépréciation et dévaluation de la monnaie.
Ces deux termes sont aujourd’hui employés de manière synonyme. Ils renvoient pourtant à des réalités un peu différentes.
2-La dépréciation de l’Euro pourrait-elle remplacer la dissolution de la zone Euro, le retour aux monnaies nationales et la dépréciation de chaque monnaie ?
Cette question est régulièrement posée à chaque fois que les tensions s’accumulent dans la zone Euro. On considère qu’une alternative à la dissolution de l’Euro serait sa dépréciation par rapport au Dollar. Mais, ce faisant, on a tendance à oublier :
3-Une dépréciation de la monnaie serait-elle favorable à l’économie française ?
Un courant d’idée veut que, aujourd’hui, la concurrence sur le marché des produits se fasse non pas sur le prix mais sur des éléments de qualités. Ceci invaliderait l’idée d’une dépréciation. Un autre courant soutient que l’on peut arriver aux mêmes résultats par une dévaluation interne, soit une baisse des prix et des salaires dans un pays considéré. Il faut alors regarder les résultats de ces diverses politiques.
Une dévaluation interne n’est pas une alternative à une politique de dépréciation de la monnaie comme le montrent tous les exemples historiques.
4-La dépréciation de la monnaie s’oppose à la voie de l’effort qu’incarne une politique de réformes structurelles.
C’est une question fréquemment posée, dont le sous-entendu est que l’effort, et donc la souffrance, seul paye en économie. On reconnaît ici la base chrétienne du raisonnement. Il faut ajouter que l’on ne dit rien sur qui devrait faire des efforts…Sur le fond, cela appelle les remarques suivantes :
5-La dépréciation de la monnaie entraînerait une explosion de l’endettement de la France avec des conséquences désastreuses.
C’est un des arguments les plus usés et les plus mensongers. On rappelle ici l’état exact du problème.
6-Si la France sortait de l’Euro et dépréciait sa monnaie, tous les pays l’imiteraient ce qui reviendrait à annuler le bénéfice de l’opération.
Ceci constitue le deuxième argument le plus usité contre une dissolution de la Zone Euro. Mais, il ne tient pas compte des réalités de l’économie.
7-Beaucoup de nos problèmes sont antérieurs à la création de l’Euro. Vouloir sortir de l’Euro ne les résoudrait pas.
Troisième argument fréquemment soulevé, en général par des économistes situés à gauche de l’échiquier politique, mais qui repose sur un malentendu.
8-Quel serait l’impact d’une dépréciation sur l’inflation ?
Il est clair qu’il faut effectivement s’attendre à une remontée de l’inflation à la suite d’une forte dépréciation de la monnaie. Mais, cette poussée d’inflation sera en réalité très modérée et bien inférieure aux estimations les plus folles faites par certains.
9-Une dissolution de la zone Euro, et une dépréciation forte de la monnaie, provoquerait l’hostilité des Etats-Unis et des autres pays.
En fait, ceci ne tient pas compte, ici encore, de certaines réalités.
[[6]]url:#_ftnref6 Sapir J., « La fin du duopole », Russeurope, 6 octobre 2013, http://russeurope.hypotheses.org/1585
Source : www.marianne.net
Source : www.marianne.net
Sur les pays émergents
Il a dit... Marc Touati, spécialiste de macroéconomie interrogé sur toutes les chaînes, fondateur du cabinet Acdefi, maître de conférences à Sciences-Po : «Les pays émergents continueront de croître à un rythme soutenu.» L'Inde devrait afficher une croissance de «6 %», alors que le Japon stagnera à «1 %».
Mais hélas... La croissance du Japon en 2013 devrait frôler les 2 %. Le pays a connu une année record. Quant à l'Inde, 2013 a été la pire année depuis dix ans, avec une croissance de 3,7 %. Cela dit, rendons justice à Marc Touati, il se contente en général de répéter ce que des analystes anglo-saxons ont dit avant lui. Goldman Sachs s'attendait à une «année record», le cabinet Ernst & Young envisageait 9,5 % de progression du PIB indien pour 2013 et voyait le Japon englué dans le marasme. Marc Touati ne s'est pas trompé, il a juste copié.
Sur l'immobilier
C'était écrit... «Il n'y a pas eu, il n'y a pas et il n'y aura pas de Grand Soir de l'immobilier», claironne le 6 décembre 2012 Alexandre Mirlicourtois, directeur des études du cabinet Xerfi, qui annonce pour l'année à venir «une correction infime» des prix.
Ça s'est passé.
Les prix ont baissé de 3 % au moins en 2013 selon la Fnaim, dans un volume de transactions historiquement faible, et le début d'année 2014 est très morose.
Sur le CAC 40
Ils ont dit... Les dizaines d'experts interrogés par l'agence Reuters mi-décembre 2012 voyaient en moyenne le CAC 40 en hausse de 9 % sur douze mois, soit 4 000 points en fin d'année. Les analystes de la Société générale se distinguaient par leur pessimisme. Ils tablaient sur une baisse de près de 5 %.
Et finalement... A 18 %, la progression du CAC a été deux fois plus importante que prévu... L'indice a fini l'année à 4 200 points. Même erreur du côté des Bourses américaine et britannique, dont les progressions ont été sous-estimées de moitié par les analystes.
La Bourse de Tokyo
Ils en étaient sûrs... Le Japon ? A la traîne, anémié, essoufflé, embourbé. Les 17 analystes interrogés début 2013 par l'agence Reuters prévoient une progression dérisoire de l'indice Nikkei, qui passerait de 10 500 à 11 000 points.
En fait... Le Nikkei a réalisé une année record, dépassant les 16 000 points. Du jamais-vu depuis trois décennies. Au printemps encore, interrogé par Forbes, Jeff Gundlach (une sorte de Marc Touati américain, abonné des plateaux télé), annonçait un effondrement de 20 % de la Bourse de Tokyo.
L'or
C'était joué d'avance. Le métal précieux était à la hausse depuis douze ans, et il fallait vraiment être aveugle pour ne pas voir que le mouvement allait se poursuivre ! L'once démarre l'année tout près des 1 700 dollars. Fin décembre, début janvier, la Société générale l'imagine à 2 200 dollars courant 2013, la BNP Paribas CIB au-delà des 2 000 dollars...
Enfin, presque... En réalité, 2013 est l'année du krach. L'or termine à 1 200 dollars. Facteur aggravant pour nos prévisionnistes, la baisse démarre fin janvier 2013 ! Une seule banque avait entrevu ce qui allait se passer. C'était la Saxo Bank dans ses «prévisions chocs» 2013, un exercice de prospective qui, précise l'établissement, ne constituent pas «les prévisions officielles de Saxo Bank».
Devises
Il le savait... Quand Marc Touati n'est pas en plateau, c'est que Christian Saint-Etienne le remplace. Le 25 décembre 2012, il annonce : «Deux mille treize sera encore une année de crise de l'euro.»
Il se trompait ! L'euro a progressé de 2,3 % face au dollar et il s'est à peu près tenu contre le franc suisse. Comme crise, on a fait pire. A la décharge de Christian Saint-Etienne, personne n'avait vu venir l'événement majeur du marché des devises, le décrochage du yen. Début 2013, la BNP est totalement à côté de la plaque. Elle voit l'euro/yen à 100 fin 2013. Ce sera 140 yens pour 1 euros.
Pétrole
Ils n'étaient pas d'accord entre eux... Fin 2012, les experts interrogés par Reuters prévoient en moyenne un baril de brut à 107 dollars.
Et ils... avaient bien raison ! Pas si mal, on termine à 95 dollars... Seul hic, la prévision moyenne était faite de pronostics très différents, allant de 80 à 115 dollars le baril.
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