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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 17:30

 

Source : www.marianne.net

 

Emmanuel Todd: "L'euro, un veau d'or français"
Samedi 8 Février 2014 à 16:00

 

Aude Lancelin

 

Vue de Washington ou de Tokyo, la zone euro est le trou noir de l'économie mondiale. Il faut en sortir. Aux élections européennes, l'abstention sera la seule arme contre le FN et les européistes.

 

SIPA
SIPA

Marianne : A quel moment s'est formée votre conviction selon laquelle nous devions sortir de l'euro ?

Emmanuel Todd : J'ai commencé par dire qu'il ne fallait pas y entrer. Quand débute le débat sur Maastricht en 1992, je suis en train d'étudier la divergence des sociétés industrielles sur l'immigration - France, Allemagne, Grande-Bretagne -, où je mesure des taux de mariages mixtes très différents. Je n'imagine pas ces nations dans une monnaie unique, je vote non. Le oui l'emporte. Je m'intéresse alors à la façon dont l'euro dysfonctionne, et, bon citoyen, je milite pour un protectionnisme européen capable de sauver cette monnaie mal pensée. Dans Après l'Empire (2002), j'ai de grands projets d'unité franco-allemande, j'écris que la France devrait partager avec l'Allemagne son siège au Conseil de sécurité. Enfin, vers 2009, influencé par la lecture d'économistes mainstream comme Xavier Timbeau et Patrick Artus, j'admets que l'Allemagne est sur une trajectoire nationaliste et utilise l'euro pour détruire ses partenaires. Nous devons sortir de ce rapport monétaire sadomasochiste avec l'Allemagne.

Même les économistes qui souhaitent la sortie de l'euro évoquent un recul provisoire du niveau de vie et une grosse déstabilisation... Pensez-vous que les peuples soient prêts à accepter cela, même transitoirement ?

E.T. : Jusqu'ici les peuples étaient tenus par la peur, celle de perdre leurs économies, notamment. Beaucoup de gens s'imaginaient jusqu'à il y a très peu de temps qu'ils avaient plus à perdre qu'à gagner à un choc chirurgical monétaire. Mais les choses changent car le niveau de vie a commencé à baisser. Il y a un élément magique dans la monnaie. Les gouvernants français, intellectuellement, ne sont pas au niveau. Ils n'ont pas lu Knapp, indispensable auteur allemand d'une Théorie étatique de la monnaie (1905), que Keynes avait fait traduire. Nos benêts d'énarques n'ont jamais envisagé les conséquences concrètes du transfert de souveraineté monétaire en Allemagne. Une sortie de l'euro provoquerait certes une désorganisation temporaire mais, surtout, des effets économiques bénéfiques et rapides, avec en prime une révolution sociale, le nettoyage d'élites mal formées, vieillissantes, archaïques, quelque chose de comparable à ce qui s'est passé en 1945.

Pourquoi le débat sur la sortie de l'euro prend-il aussi peu chez les politiques, notamment au PS ou au Front de gauche ?

E.T. : L'euro ne marchera jamais. Il n'y a guère qu'en France qu'on ne s'en rend pas compte. Les non-débats hexagonaux sont fastidieux, les dirigeants français sont fades (Hollande, Moscovici, Fabius, Mélenchon, Juppé, Bayrou, etc.), et je me suis remis à voyager. Vu de Washington, de Tokyo ou de Berne, la zone euro est le trou noir de l'économie mondiale, l'un des deux grands facteurs dépressifs planétaires, l'autre étant l'excédent commercial chinois. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon font des politiques de relance monétaire et regardent d'un air navré l'euro, cette construction archaïque, qui interdit toute relance monétaire à la France. La Suisse, quant à elle, achète à n'importe quel taux des bons du Trésor français libellés en euros pour empêcher la hausse du franc Suisse. Eh oui, c'est cela que nos dirigeants appellent «la confiance des marchés» ! Quels cons ! De véritables cocus monétaires !

L'échec de l'euro a déjà des effets géopolitiques. Pas seulement l'effondrement de l'influence française à l'intérieur et à l'extérieur de la zone, mais aussi une perte d'influence de l'Europe entière. La Russie se sent assez forte pour tenter de reprendre le contrôle de l'Ukraine parce que l'Europe, ravagée par l'austérité germanophile, n'exerce plus une force d'attraction suffisante.

Mais alors, je vous repose la question : pourquoi cette paralysie de la classe politique française sur la question ?

E.T. : Je relis Astérix en ce moment. C'est excellent pour comprendre l'attachement à l'euro des élites françaises. Il s'agit tout simplement d'un provincialisme de petit village gaulois. Des Gaulois qui auraient choisi de se soumettre aux Goths ! [Rires]

Le discours sur l'euro se teinte désormais bizarrement d'une nuance franchouillarde. Ce qui m'a frappé, et choqué, je dois le dire, dans la conférence de presse du vice-chancelier Hollande, c'est son appel inattendu et incongru au patriotisme français. Il a du reste associé ce patriotisme à la nécessaire collaboration avec l'Allemagne. Question pour jeu télévisé : qui a déjà fait ça dans l'histoire ? Pourtant, la conférence de Hollande m'a rempli d'espoir. Bon, on voyait qu'il se sentait bien, heureux de son nouveau statut de sex-symbol, mais j'ai senti une tension, du pathos, quand il s'en est pris aux «extrémistes» qui veulent la fin de l'euro. Pour comprendre cette émotion, il faut voir la nature religieuse de l'euro, veau d'or, monnaie sacrificielle. L'ébranlement d'une croyance religieuse s'accompagne toujours d'une résistance intérieure qui engendre des fondamentalismes de transition : jansénisme, islamisme, intégrisme monétaire hollandiste. Je sens chez Hollande un ébranlement dans les couches profondes, préconscientes. Son inconscient sait, et il a peur. Peur de perdre sa foi, peur peut-être d'être un jour accusé de non-assistance à nation en danger. Le concept d'immunité semblait aussi le passionner.

En matière d'ultime argument, les partisans du TCE s'étaient appuyés, lors du référendum de 2005, sur la nécessaire sauvegarde de la paix entre les peuples européens. Aujourd'hui, on voit la haine monter partout, notamment entre la Grèce et l'Allemagne...

E.T. : Durant un symposium sur le libre-échange à Kyoto, écoutant un économiste japonais, j'ai admis la simplicité de ce qui nous arrivait. Celui-ci voyait l'étalon-or et la fixité des changes comme la condition d'une compétition maximale entre nations. On nous vend l'euro comme un espace de protection contre la mondialisation. Mais la monnaie unique, en interdisant, comme l'étalon-or, la dévaluation, définit une zone d'affrontement maximal, une guerre économique. Sortir de l'euro, c'est la paix. Cessons cette guerre ridicule avec l'Allemagne.

Vous avez récemment commencé à appeler à l'abstention aux prochaines européennes. Quel est votre pronostic pour ces élections ?

E.T. : Le verrouillage de la question monétaire par les oligarchies partisanes crée un sentiment d'impuissance. Le Front national, dont la fonction est en fait de sécuriser le système, souille toutes les solutions économiques raisonnables. Mais les élections européennes nous offrent un puissant moyen d'action. L'idéologie européiste a mis en place une institution bidon, le Parlement européen, feuille de vigne du pouvoir réel. Le Parlement se prétend incarnation de la démocratie au moment même où la machine européenne devient la domination implacable des petites nations du Sud par les nations plus puissantes situées au Nord. Les députés européens ne servent à rien, même s'ils sont eux-mêmes très motivés pour être élus : une mandature de cinq ans à ne rien faire, rémunérée 10 000 € par mois (impôts déduits, primes intégrées) leur permettra d'acheter un appartement ou une maison de campagne. Les citoyens français peuvent refuser d'entrer dans ce jeu dégradant. S'abstenir, ce sera voter à la fois contre les partis européistes et contre le FN. Au-dessus d'un certain niveau, le taux d'abstention vaudra référendum. Le ridicule tuera l'idéologie.

Propos recueillis par Aude Lancelin

 

 


 

Source : www.marianne.net

 

 

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 22:03

 

 

Source : www.mediapart.fr

Nucléaire : un problème d’usure menace près de la moitié des réacteurs

|  Par Jade Lindgaard

 

 

 

Près de la moitié des réacteurs nucléaires sont menacés par un phénomène d’usure des gaines de combustibles, selon un document interne à EDF que s’est procuré Mediapart. L'électricien s'est lancé dans un véritable bras de fer avec l'Agence de sûreté nucléaire sur le sujet.

Près de la moitié des réacteurs nucléaires en France sont menacés par un phénomène d’usure qui touche des gaines de combustibles, victimes de corrosion à force d’usage, selon un document interne à EDF que s’est procuré Mediapart. L’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) envisage des mesures de restriction d’exploitation pour prévenir les risques de rupture de ces enveloppes métalliques. Leur tenue est essentielle au bon fonctionnement des centrales atomiques car les gaines de combustibles assurent la première barrière de sûreté du système. Mais ces dispositions sont contestées par le groupe qui les juge trop contraignantes. L’ASN doit rendre un avis sur ce sujet dans les jours à venir. 

Le document qui nous est parvenu, de provenance anonyme, est un bordereau de suivi des alertes techniques du parc nucléaire, préparé par l’unité d’ingénierie d’exploitation (UNIE) de la division production nucléaire (DPN) de l’électricien. Il porte sur la semaine s’achevant le 13 décembre 2013 (voir ci-dessous).


Cliquer pour agrandir 


À partir de la page 7, on peut y lire plusieurs paragraphes consacrés à un problème de corrosion sur le gainage en Zircaloy, un alliage métallique à base de zirconium présent dans 25 réacteurs du parc national – qui en compte 58 en tout, répartis entre 19 centrales. Ce matériau est présenté comme « plus sensible à la corrosion » que des produits plus récents, également utilisés dans les centrales françaises. Il fait donc l’objet d’une surveillance particulière, guidée par les modèles qu'ont établis les experts en sûreté nucléaire. Concrètement, sont concernées 13 tranches de 1 300 mégawatts (MW), parmi les plus puissantes, et 12 de 900 MW, parmi les plus anciennes.


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Constituées de métal, les gaines des combustibles se corrodent sous l'action de l’eau qui baigne le cœur du réacteur, chauffe à son contact et actionne par vapeur les turbines qui produisent l’électricité. 

Schéma sur le fonctionnement d'un réacteur nucléaire (Wikipedia). Cliquer pour agrandir 

Le problème, c’est que l’exploitant a découvert que la corrosion s’étendait sur des épaisseurs plus profondes que prévu sur certaines gaines. Si bien qu’il a dû modifier son modèle de référence. Mais ces nouvelles mesures sont rejetées par l’ASN qui considère qu'elles ne sont « pas acceptables », comme on peut le lire dans ce document. En conséquence, l’autorité « envisage la mise en place de "restrictions d’exploitation sur le combustible" afin d’en limiter l’irradiation, et ainsi réduire l’épaisseur de corrosion maximale du gainage ».

Autrement dit, elle pourrait demander par précaution à EDF d’utiliser moins longtemps ses combustibles et de les remplacer plus souvent par du matériel neuf. Soit exactement l’inverse de ce que fait aujourd’hui l’électricien, qui rallonge les durées d’utilisation des combustibles, de plus en plus chargés en uranium 235, pour accroître sa production nucléaire.

« Sur le fil du rasoir »

 

Coupe métallographique d'un crayon de combustible issu d'un réacteur (©IRSN). 
Coupe métallographique d'un crayon de combustible issu d'un réacteur (©IRSN).

Un bras de fer commence, et l'on en découvre toute l’intensité au fil des paragraphes. EDF propose d’élever le seuil maximal de corrosion à 108 microns, soit 0,108 millimètre. Une broutille ? Pas vraiment : les gaines concernées ne mesurent pas plus de 0,57 millimètre, soit à peine cinq fois plus que l’épaisseur corrodée. « C’est beaucoup, ça pose problème. Cela signifie qu’entre un cinquième et un sixième de la gaine est partie », analyse la physicienne Monique Sené, fondatrice du Groupement de scientifiques pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN).

Mais de son côté, l’ASN envisage d’imposer une restriction plus drastique de 0,1 millimètre. Une perspective rejetée par EDF, qui l’exprime sans fard, « cette valeur étant la valeur repère historique sans lien avec une quelconque justification physique ». Surtout, une telle limite entraînerait « une réduction drastique des longueurs de campagne », c’est-à-dire des durées d’utilisation des combustibles, dans les 13 réacteurs de 1 300 MW. Le groupe risque donc de devoir revoir de fond en comble sa gestion des combustibles d’uranium, au prix de substantielles dépenses supplémentaires.

Habituellement, un crayon de combustible reste quatre ans dans un réacteur, ce qui correspond à trois « cycles » selon la typologie d’EDF. Ils en sont ensuite extraits, lors d’arrêts de maintenance, pour être renvoyés en traitement à l’usine Areva de La Hague. Dans le cœur des réacteurs, assemblages neufs et plus anciens sont mélangés, selon de savants calculs neutroniques (voir ci-dessous des exemples de ces « gestions »). Plus longtemps les combustibles sont utilisés, moins souvent il faut les changer, et donc arrêter les réacteurs. C’est une mesure d’économie budgétaire. 


Exemple de plan d'assemblage dans un cœur de réacteur, mêlant combustibles neufs et anciens. 
Exemple de plan d'assemblage dans un cœur de réacteur, mêlant combustibles neufs et anciens.

Mais ce n’est pas tout. Car en cas d’accident, la corrosion des gaines pourrait aggraver la situation. En temps normal, les réacteurs nucléaires sont contrôlés par des barres de commande. Elles en déterminent la puissance en se levant ou s’abaissant dans la machine. Si l’une d’entre elles s’éjecte brutalement sous l’effet d’une trop grande pression du système, c’est le début d’un accident potentiellement très grave – il ne s’en est jamais produit de tel jusqu’ici en France. La température intérieure du réacteur augmente alors beaucoup et très vite. Les crayons de combustibles sont soumis à un traitement de choc et peuvent se déformer. Les gaines corrodées risqueraient de rompre dès 0,08 millimètre (80 microns) de corrosion, alerte l’ASN, pour qui au-delà, « la démonstration de sûreté de la tenue du crayon en éjection de grappe n’est plus établie »


Photographies de tronçons de zircaloy 4, à différents stades d'oxydation (©IRSN). Cliquer pour agrandir 

Mais là encore, EDF fait de la résistance et considère que « la valeur de 80 microns étant atteinte durant la seconde partie du cycle (entre 60 et 80 % de la longueur naturelle de campagne), cette limite ne peut pas devenir une contrainte sur la longueur de campagne ». Autrement dit : puisque l’on sait que la corrosion atteint cette épaisseur avant la fin de la durée prévue d’utilisation, on ne peut pas s’interdire de franchir ce seuil. En réponse, l’ASN réclame à EDF une démonstration de sûreté « acceptable ». Et pourrait accepter un fonctionnement ralenti, « en base », c’est-à-dire sans modifier la puissance du réacteur, lors du deuxième cycle d’utilisation des combustibles. « C’est un fonctionnement sur le fil du rasoir, analyse Monique Sené, en cas d’accident et d’éjection de grappes, il n’y a pas de marge de manœuvre. C’est embêtant de fonctionner sans filet. » On nage en pleine zone grise.

L’ASN doit rendre son avis sur ce sujet controversé dans les jours qui viennent. Mais le problème pourrait durer cinq à six années supplémentaires, jusqu’en 2019 ou en 2020, date à laquelle tout le stock de gaines en Zircaloy devrait être écoulé. « Le cœur de la discussion actuellement, c’est de déterminer quelle épaisseur de corrosion est tolérable, explique à Mediapart Thomas Houdré, directeur du contrôle des centrales nucléaires à l’ASN ; « on examine techniquement ce sujet, qui n’est pas totalement trivial. C’est compliqué ».

Plus précisément, les discussions « portent sur le fait de mettre en place des mesures compensatoires par rapport à une situation où l'on aurait des doutes sur l’acceptabilité de la corrosion. Ce n’est pas totalement évident ». Plusieurs pistes sont étudiées : modifier les assemblages de combustibles, bloquer la puissance des réacteurs, et donc la quantité d’électricité nucléaire produite, retirer toutes les gaines en Zircaloy du parc. Cette dernière option entraînerait mécaniquement l’arrêt de tous les réacteurs concernés, le temps d’en changer les crayons d’uranium. Il faudrait aussi trouver de nouvelles solutions pour le stockage et le traitement des assemblages corrodés. Impossible de changer ni de réparer les gaines de combustibles, beaucoup trop radioactives pour être approchées. Il faut tout garder ou tout changer.

« Remettre en cause la démonstration de sûreté »

 

Intérieur de la cuve d'un réacteur nucléaire. 
Intérieur de la cuve d'un réacteur nucléaire.

Ce problème fait l’objet de discussions serrées entre EDF, l’ASN et son réseau d’experts de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) depuis une quinzaine d’années. Le développement de la corrosion du Zircaloy a été modélisé, et un programme expérimental a même été établi pour disposer d’un outil de simulation de l’endommagement des gaines en cas d’éjection de grappes. Le zirconium est prisé des fabricants de composants nucléaires car il absorbe très peu les neutrons et facilite ainsi le processus de réactions en chaîne. Son défaut est de se corroder plus vite.

Dans le passé, l’IRSN a estimé que les épaisseurs maximales de corrosion étaient sous-évaluées par EDF. En 2011, il constate ainsi dans un rapport (à lire ici) que les épaisseurs d’oxyde maximales calculées atteignent 115 microns, soit 0,115 millimètre. C’est-à-dire plus encore que le seuil maximal qu’EDF tente aujourd’hui de faire accepter. Ces épaisseurs dépassent les critères de conception retenus jusqu’alors par EDF, et « pourraient remettre en cause la démonstration de sûreté » (voir ce document, p. 2). Quand les experts ont analysé 2 800 assemblages de combustibles déchargés des tranches du parc, 119 étaient « inétanches ». En juin 2011, deux mois après l’accident de Fukushima, ces études sont relancées à partir du retour d’expérience de l’usage des combustibles entre 2003 et 2009. La nouveauté aujourd’hui, ce sont les mesures récentes révélant un processus de corrosion plus important que prévu. 

Alors qu’EDF fait pression sur l’exécutif pour obtenir l’allongement de la durée de vie des centrales nucléaires au-delà de 40 ans, ces révélations sur l’usure des gaines de combustibles glissent de nouveaux cailloux dans les souliers de l’électricien. Au fil des ans, le matériel s’use, et laisse fuiter des radioéléments à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment du réacteur. Pourtant, en théorie, les gaines de combustibles doivent être aussi infranchissables que la muraille de Chine. Elles assurent la première barrière de sûreté, destinée à empêcher la diffusion d’éléments radioactifs en dehors du réacteur. Dans les faits, des cas de rupture de gaine ont déjà été observés, notamment à la centrale de Cattenom (Lorraine). Au fil du temps, un taux de rupture de gaine entre 1 et 2 % a été admis.

« Piloter un réacteur n’a rien de simple, il faut tenir compte de toutes les corrosions », explique la physicienne Monique Sené. Si une gaine rompt, des produits radioactifs se répandent dans le circuit primaire du réacteur. « Il est épuré sans arrêt mais il n’est pas possible de retenir les produits gazeux », précise-t-elle. À force, des tuyauteries et même des parties du bâtiment réacteur peuvent être contaminées. Les personnels se retrouvent exposés à des risques de radioprotection, surtout lors des opérations de maintenance, les plus dangereuses. 

Pour EDF, « on ne peut pas parler de bras de fer avec l'ASN, il s'agit d'un dossier technique qui fait l'objet d'échanges de travail ». Mais le groupe reconnaît que « la question de la corrosion de certaines gaines est en cours de discussion ».

Loin d’être anecdotique, le problème d’usure des gaines se loge au cœur du dilemme actuel d’EDF, tiraillé entre les exigences de sûreté et ses impératifs économiques. Compte tenu de l'important nombre de tranches concernées (25), la gestion de ce problème aura forcément un impact sur le fonctionnement du parc, et donc sur la quantité d'électricité nucléaire produite.

 

Lire aussi

 

Source : www.mediapart.fr

 


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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 19:53

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Arc-en-ciel 07/02/2014 à 11h58
Sotchi sera gay gay gay, les Russes n’avaient qu’à pas provoquer
Renée Greusard | Journaliste Rue89

 

 

A vouloir interdire « la propagande homosexuelle », Poutine a fait des Jeux de Sotchi, qui s’ouvrent ce vendredi, une tribune mondiale pour la défense des droits LGBT. Et la créativité est de mise.

Les Jeux d’hiver commencent ce vendredi à Sotchi. Ils ont déjà une drôle de couleur, ou plutôt plusieurs, arc-en-ciel en fait.

En 1968, à Mexico, Tommie Smith et John Carlos avaient levé le poing pour dénoncer la condition des Noirs aux Etats-Unis. Compte tenu du climat dans lequel s’annoncent ces Jeux, on peut espérer qu’à Sotchi un ou une athlète fera une petite sortie pour désapprouver les lois russes antigays.

Si les Russes avaient voulu que leurs Jeux deviennent une tribune pour les droits des homosexuels, ils ne s’y seraient pas mieux pris.

En août dernier, le ministre des Sports Vitali Moutko annonçait que les athlètes devraient « respecter » la loi qui interdit « la propagande de l’homosexualité ».

« Personne n’interdit aux sportifs qui ont une orientation sexuelle non traditionnelle de venir à Sotchi, mais s’ils sortent dans la rue pour en faire la propagande, ils devront en répondre devant la loi. »

Voilà qui pousse à la créativité.

                                                                                                                                                                                     1 Le Google gay

 

Si vous avez fait une recherche sur Google ce vendredi matin, vous avez peut-être vu le moteur de recherches s’afficher aux couleurs du drapeau gay et accompagné de ces quelques mots :

« “La pratique du sport est un droit de l’homme. Chaque individu doit avoir la possibilité de faire du sport sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit olympique, qui exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play.” – Charte olympique »

En Russie, aussi, les internautes ont droit au même dispositif.


Capture d’écran de Google en Russie

                                                                                                                                                                                      2 Les clips gays

 

Le 4 février, l’Institut canadien pour la diversité et l’inclusion a mis en ligne cette vidéo où l’ont voit deux hommes sur le point de s’élancer sur une piste de bobsleigh dans un corps-à-corps très « gay ».

« Les Jeux olympiques ont toujours été un petit peu gays. Battons-nous pour qu’ils le restent. »

 

 

La chaîne Channel 4 y est aussi allée de sa petite vidéo, une chanson intitulée « Gay Mountain » (« La Montagne gay ») où un gros barbu chante :

« Bonne chance aux gays sur la montagne gay ! »

                                                                                                                                                                                     3 Des Allemands gays

 

En octobre dernier, comme le racontait mon cher collègue Clément Guillou, les athlètes allemands présentaient leurs tenues – moches – aux (presque) couleurs de l’arc-en-ciel.

 


Des athlètes allemands présentent leur tenue officielle pour les JO d’hiver 2014, à Düsseldorf, 1er octobre 2013 (Lars Baron/Bongarts/Getty Images/AFP)

                                                                                                                                                                                     4 Les villes gays

 

Pendant tout le temps des Jeux olympiques, certaines villes seront aux couleurs de l’arc-en-ciel.

A Vancouver (ville des Jeux en 2010), le drapeau est hissé sur la mairie de la ville. C’est le cas aussi à Montréal, Ottawa, ou Saint-Jean de Terre-Neuve par exemple.

                                                                                                                                                                                     5 Des sportifs gays

 

Les Américains jouent eux le pied de nez. A Sotchi, leur délégation officielle comptera deux sportifs gays, des icônes de la lutte pour les droits des homosexuels, le skateur Brian Boitano et la hockeyeuse Caitlin Cahow.

Le pied de nez n’est même pas déguisé, comme le raconte l’AFP :

« Barack Obama a expliqué jeudi qu’il avait nommé des athlètes homosexuels comme membres de la délégation américaine assistant à la cérémonie d’ouverture pour montrer que les Etats-Unis refusaient de “se plier à la discrimination”. »

                                                                                                                                                                                      6 Des politiques pas gays...

... mais absents

 

Barack Obama ne s’est pas contenté de constituer une délégation gay, il ne se rendra pas à Sotchi. Il ne parle pas de boycott par respect pour le travail des sportifs. François Hollande, lui, n’a pas piscine, il est en Tunisie pour fêter la nouvelle Constitution.

En revanche, la vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding assume elle très bien son boycott comme elle l’a dit sur Twitter.

 

Viviane Reding         @VivianeRedingEU

I will certainly not go to Sotchi as long as minorities are treated the way they are under the current Russian legislation

 

                                                                                                                                                                                     7 Les politiques gays...

... comme une évidence

 

Un ministre homosexuel norvégien a lui choisi la stratégie contraire au boycott : venir avec son mari. Bent Hoie, membre de la coalition de droite au pouvoir, a cependant nuancé la portée de son geste.

« Je pense que, pour la plupart des gens, ce qu’un ministre homosexuel marié pense de la situation des LGBT [lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels, ndlr] et de leurs familles est une évidence. »

                                                                                                                                                                                     8 Manifs gays

 

En Bolivie, en Russie, aux Etats-Unis, en France, en Suède, partout dans le monde, les manifestations pro-LGBT se sont multipliées.

                                                                                                                                                                                     9 Des réseaux sociaux gays

 

Sur les réseaux sociaux, vous avez peut-être vu des cœurs multicolores apparaître sur les avatars de vos connaissances. Il s’agit d’une initiative du Réseau égalité.

 

pascal @pascal95

Changez votre PP : Contre Poutine, en soutien LGBT Russie http://twb.ly/1n5T0KD   (à RT au maximum)

 

Les internautes utilisent une appli pour transformer leur « profile pic ».

                                                                                                                                                                                     10 Les écrivains gays

 

Ce jeudi, dans le Guardian, 200 grands écrivains ont signé une lettre mettant en cause la politique de Vladimir Poutine. Parmi les signataires, on compte notamment Salman Rushdie, Margaret Atwood ou Jonathan Franzen. De la loi sur la « prétendue propagande gay », ils disent qu’elle met « les écrivains en danger » et reprochent à Vladimir Poutine d’asphyxier la créativité avant de conclure :

« Une démocratie saine doit entendre les voix indépendantes de tous ces citoyens. »

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 19:38

 

Source : www.reporterre.net

 

Sotchi : les Jeux de la répression des droits de l’homme

Andrea Barolini (Reporterre)

vendredi 7 février 2014

 

 

 

Les Jeux olympiques de Sotchi, en Russie, s’ouvrent aujourd’hui. Derrière les flonflons et les projecteurs de la "fête", la réalité est celle de la répression qui s’est abattue sur les écologistes russes qui ont documenté la destruction écologique causée par cette manifestation sportive.

 


 

Aujourd’hui, la flamme olympique sera allumée à Sotchi. En attendant de connaître les noms des vainqueurs des compétitions sportives, on sait qui a déjà perdu : ceux qui s’opposent aux manœuvres du président Vladimir Poutine (photo).

Reporterre a raconté les nombreux dégâts écologiques causés par l’organisation des Jeux olympiques et dénoncés par plusieurs organisations internationales. Mais les opposants au pouvoir, à Sotchi, sont plutôt rares. Car depuis longtemps, le Kremlin tâche de réduire au silence les voix critiques.

En octobre 2013, Yulia Genin, avocat spécialisée en droit de l’environnement, a publié un article dans lequel elle a dénoncé la guerre que les autorités russes ont mené contre la plus importante association environnementaliste locale, Environmental Watch on North Caucasus (EWNC).

« Il n’y a aucun doute que les autorités russes sont sur le point de fermer l’association à cause de notre activisme pour l’environnement, et pour le fait d’avoir révélé les violations liées à la préparation des Jeux olympiques de Sotchi », explique-t-elle. « Pendant l’un des inspections qu’on a subi, les fonctionnaires publiques ont été très clairs en nous ‘recommandant’ d’arrêter la publication d’un rapport qui révèle les dégradations écologiques provoquées par les JO ».

En documentant ce qu’elle considère comme des délits environnementaux - « La destruction de l’habitat des espèces rares et menacées, la pollution de la rivière Mzimta » -, Genin rappelle le manque d’études d’impact sur l’environnement : « Une bonne partie des infrastructures a été édifiée sans avoir d’abord attendu les études obligatoires. Ensuite, les documents ont été présentés antidatés, et sans aucune participation de la part des populations concernées ».

 

- La rivière Mzimta -

 

Ce comportement heurte contre les principes affichés par le Comité International Olympique (CIO). Dans sa Charte olympique, le CIO affirme que son rôle est de « promouvoir l’Olympisme à travers le monde » et « d’encourager et soutenir une approche responsable aux problèmes de l’environnement, de promouvoir le développement durable dans le sport et d’exiger que les Jeux Olympiques soient organisés en conséquence ».

Yulia Gorbunova, chercheuse de l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch, écrit que les environnementalistes sont harcelés : « Le 31 octobre, la police de Sotchi a arrêté le coordinateur de l’EWNC, Andrei Rudomahka, pour des faits qui remontent à un an : à l’époque, il avait pointé publiquement un juge local qui avait sanctionné de quinze jours de prison un avocat environnementaliste. Ses déclarations avaient été citées par la presse ».

Selon Gorbunova, il s’agissait d’un prétexte : « Ces dernières années, l’EWNC a été placé sous une pression de plus en plus forte de la part des autorités. En 2012 des activistes ont été incriminés pour des délits mineurs. En mars 2013, le groupe a été fouillé, comme plusieurs autres ONG en Russie, après l’entrée en vigueur de la loi sur les ‘ agents étrangers ’ ».

Promulguée par les autorités russes le 21 novembre 2012, la loi sur les « agents étrangers » dispose que toutes les ONG qui reçoivent de l’argent de l’étranger doivent s’enregistrer en tant qu’« organisations remplissant les fonctions d’agents étrangers », si elles prennent part à des « activités politiques ». Anna Kotova, directrice adjointe du département pour les ONG du ministère russe de la Justice, avait déclaré en juillet que « les contrôles imprévus d’ONG sont nécessaires, de nombreuses organisations de ce type servant à légaliser des activités illégales ». Selon Amnesty International, grâce à cette loi « plus d’un millier d’ONG ont été inspectées et des dizaines ont reçu des avertissements. Des organisations de défense des droits humains de premier plan ont été condamnées à verser des amendes et plusieurs ont dû fermer ».

 


- Des membres de l’association EWNC ont enquêté sur la destruction de la nature occasionnée par les Jeux de Sotchi - ici sur la route des pistes de ski de Krasnaya Polyana -

 

"Une véritable dictature"

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 


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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 18:54

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/gasparotto-jean-philippe

 

cher logement: les enjeux de financement du logement social

60 ans après l’appel de l’abbé Pierre, ce n’est pas un hasard si plus de 80 % des ménages français considèrent comme première la question du logement. La France compte plus de 3,5 millions de mal logés dont 150 000 sans logis (30 000 enfants à la rue) et la « crise immobilière» marquée par la cherté du logement, à la location comme à l’accession, n’a cessé de s’aggraver générant une hausse considérable du taux d’effort (part des dépenses liées au logement dans le revenu des ménages) , qui frôle aujourd’hui en moyenne les 40 % pour le quart des ménages les plus modestes et dépasse les 25 % pour l’ensemble. Aujourd’hui, c’est plus de 10 millions de personnes qui éprouvent de graves difficultés à faire face à ces dépenses et craignent de perdre leur logement, qu’elles soient accédantes ou locataires. Le nombre de demandes de logements sociaux en instance dépasse 1,7 millions et alors que plus de 300000 dossiers DALO (loi de 2007) ont été déposés, près de 40 000  « prioritaires DALO » n’ont toujours pas reçu d’offre de relogement.

Si chacun s’accorde à considérer que le droit au logement est le cadre indispensable à l’accomplissement personnel et le préalable à toute vie sociale qui conditionne l’accès à l’éducation, la santé, l’emploi …force est de constater qu’il n’est devenu un objectif de « valeur constitutionnelle » qu’en 1995 et que face à l’exercice du sacro-saint « droit de propriété », il ne pèse pas lourd ! Ainsi à l’extrême, le droit au logement d’un « enfant à la rue » est inférieur à celui d’un propriétaire de logements vacants. Seule la puissance publique par la mise en œuvre effective des lois de réquisitions peut venir rééquilibrer cette situation. La conséquence de cette primauté du droit de propriété, qu’il s’agisse du logement ou du foncier d’ailleurs, est que l’accès au logement fonctionne dans un cadre global d’économie capitaliste de marché. Dans ce contexte, la solution la plus sure et concrète, pour à la fois faire face aux dérives spéculatives du marché et permettre l’accès à un logement décent au plus grand nombre, est de développer la part du secteur locatif social public dans la propriété des logements et du foncier et de placer sa gestion sous contrôle démocratique.

 

Combien faut-il de logements ?

 

La question peut paraitre simple mais en matière de logement, les données et les statistiques économiques sont éparses, contradictoires et parfois même occultes, manipulées ou absentes... rendant périlleux tout exercice d’évaluation et de « traçabilité » des fonds publics vis-à-vis d’objectifs concrets en terme de logements.

Selon les dernières données, le parc de logements en France métropolitaine atteint globalement 32 millions d’unités dont  27,3 millions de résidences principales occupées et 2 millions de logements vacants (certes il faut prendre ce chiffre avec précaution mais songeons que la réquisition de seulement 5 % de ce parc représenterait 40 000 logements !).

Rapportés au nombre d’habitants, ces chiffres se situent peu ou prou dans la moyenne européenne voire un peu au dessus. Le problème n’est donc pas le nombre global de logements, mais plutôt leur statut d’occupation ….

 

. Statut d’occupation des résidences principales (total 27,3 millions de logements) :

 

Locataires HLM : 4 millions

 

Locataires privé : 5,6 millions

 

Propriétaires occupants accédants : 5,3 millions

 

Propriétaires occupants non accédants : 10,6 millions

 

Autres : meublés, gratuits.. : 1,8 millions

 

Autrement dit, s’il faut construire et surtout livrer environ 1 million de logements supplémentaires d’ici 2017, ce n’est pas n’importe où et à n’importe quel prix. Ainsi par exemple, on considère qu’en Ile de France, il manquera 1,2 million de logements en 2030.. Le Grand Paris prescrit la construction de 70 000 logements par an alors que c’est à peine la moitié qui est livrée chaque année dans cette région. Compte tenu de tout ce qui a été développé précédemment, c’est d’abord le parc locatif social et très social qu’il faut développer ainsi que, dans une moindre mesure, le secteur locatif intermédiaire à loyer régulé en vue de permettre l’accès au logement notamment des jeunes couples salariés dans les zones tendues. De ce point de vue, la promesse présidentielle de construction de 150000 logements sociaux par an, quoique insuffisante allait néanmoins dans le bon sens. Le problème, c’est qu’à ce stade nous sommes assez loin de l’objectif puisque, au maximum, c’est 90 000 logements sociaux nouveaux qui seront livrés en 2014 !

Le parc HLM s’est très fortement accru de la fin des années 50 au début 80 (+2,5 millions). Durant cette période, 100 000 nouveaux logements sociaux étaient livrés chaque année, et ce, y compris même en période de rareté des capitaux comme à la fin années 50. Depuis lors, il a globalement stagné malgré une légère accélération ces dernières années, ce alors que le nombre de ménages supplémentaires à loger a augmenté (+ 295 000 ménages par an entre 1995 et 2005 contre 250 000 par an durant les 15 années précédentes) et que leur précarité s’est accrue. Ainsi le taux de « locataires HLM » parmi l’ensemble des ménages logés reste-t-il relativement stable, autour de 17% depuis la fin des années 70 et plus de 50 % du parc des HLM recensés en 2011 ont été construits avant 1974 (62 % avant 1980).

Cette « stabilité » du parc est à rapprocher d’une part des effets d’annonce récurrents des ministres du logement successifs. Le plus « fort » dans ce domaine étant Benoist APPARU quii annonçait « crânement » « la livraison en 2010 de 130 000 logements sociaux, soit un niveau inégalé depuis plus de 30 ans ! »  alors qu’après vérification le solde net de logements sociaux nouveaux cette année là s’éleva à 22 500 !

 

La mise en service de centaines de milliers de

logements sociaux supplémentaires

est d’autant plus impérieuse que les dépenses liées au logement ont fortement augmenté tandis que la situation de ressources des ménages s’est dégradée.

 

Plusieurs études convergent pour démontrer que le taux d’effort des ménages s’est très fortement accru ces dernières années pour atteindre par exemple en données brutes (avant versement des allocations logements), 50 % des ressources d’un ménage au revenu modeste (1er quartile des revenus) locataire dans le privé (31 % après allocation) et 36 % dans le locatif social (24 % après allocations). Pour les propriétaires accédants appartenant aux trois premiers quartiles suivant les ressources des ménages, ce taux d’effort après allocations dépasse les 30 % … à l’inverse, ce taux d’effort ne dépasse pas 8 % pour les ménages propriétaires non accédants situés dans le 4ème quartile ! C’est pourtant cette dernière catégorie qui est avantagée par la politique d’exonération fiscale du gouvernement (niches fiscales ROBIEN-BORLOO- SCELLIER-DUFLOT qui cumulées, coûteront à l’Etat 14 milliards cette année)

 

60 % des ménages logés en HLM ont des revenus inférieurs à 60 % des plafonds de ressources PLUS(plafond Hlm classique) et un logement sur 4 mis à la location est attribué à un ménage dont le revenu est inférieur à 20 % des plafonds PLUS ! Globalement, 40 % des ménages ont des ressources inférieures au plafond du PLAI (60 % du plafond du PLUS) et plus de 60 % ont des ressources inférieures au plafond du PLUS. Inversement, les ménages concernés par le PLS représentent 20 % de la population globale, situés dans les 7ème et 8ème déciles supérieurs de la répartition des revenus et sont propriétaires dans 68 % des cas !

Ainsi les « vrais » logements sociaux (PLUS et PLAI) ne représentent-ils que 85 % du parc et plus de la moitié a été construite avant 1977 !

Plus grave : toutes les données convergent pour indiquer que ces dernières années, la croissance de la part des logements « sociaux » au loyer les plus élevés (PLS) a été considérable.

En 2010, le volume de logements sociaux mis en service s’est réparti entre 20 % de PLAI, 45 % de PLUS et 35 % de PLS. Entre 2000 et 2010, alors que le nombre de PLUS a augmenté de 77 %, le nombre de PLS a été multiplié par 10 dans les zones dites tendues! Les difficultés d’accès au logement des classes moyennes sont incontestables, mais elles doivent être résolues par une politique de baisse des prix de l’immobilier et des loyers du parc privé ainsi que par la mise en œuvre de dispositifs de financements spécifiques mobilisant par exemple les ressources de certains investisseurs institutionnels (caisses de retraite, mutuelles…) et des collecteurs. Sauf à considérer que le logement social a vocation à loger 80% des ménages… il va donc de soit que l’effort de construction des logements sociaux doit être quasi-totalement orienté vers le logement des ménages les plus pauvres. Par ailleurs, il est également patent que parmi les ménages les plus modestes relevant des ressources PLAI, seule une minorité éprouve des difficultés d’insertion nécessitant un accompagnement social.

 

Combien ça coûte ? Comment financer ?

 

En 2010, le prix de revient moyen de la construction d’un logement social en France s’est élevé à 142 000 euros (180 000 euros en Idf essentiellement en raison du foncier beaucoup plus cher). Ce coût était de 80 000 euros en 2000. En 2011, les dépenses globales d’acquisition foncière et de construction du secteur HLM ont représenté 16,5 milliards d’euros. Alors que les HLM perçoivent environ 18,5 milliards d’euros de loyers par an.

 

Comparatif de coûts par opérations liées à l’habitat social (chiffres ANRU 2010 :coût par logement en euros):

 

Démolition : 24 400

 

Reconstruction : 131900

 

Réhabilitation : 15400

 

Résidentialisation : 5500

 

 

Ainsi, et dans l’hypothèse haute où aucune politique de baisse du foncier n’est mise en route (le foncier peut représenter jusqu’à 45 % du coût d’investissement !) la construction de 150 000 logements sociaux par an correspondrait à un budget annuel de 21,3 milliards d’euros. Comment les financer ?

 

 

Répartition du financement de la construction des logements sociaux :

Autofinancement : 12 % à 15 %

Prêts CDC sur fonds d’épargne : 70 à 74 %

Subventions collectivités locales : 8 %

Subvention Etat : 4 %

1 % logement: 3 %.

 

Ce tableau soulève plusieurs motifs d’inquiétude :

 

  • le recul catastrophique des subventions de l’Etat (aide à la pierre) : en 2014, celles-ci représentent 400 millions d’euros, soit en moyenne 7 000 euros par logement (notons d’ailleurs que dans le cas de PLS, la subvention est nulle.. ceci explique peut être cela). Cette moyenne est à rapprocher des 30 600 euros d’aide publique dont bénéficie chaque logement « Scellier » loué ; sachant qu’en 2009, les logements « Scellier » ont représenté les 2/3 des ventes de logements neufs, soit l’équivalent de 68000 logements.

 

  • Le faible apport du 1% logements même si celui-ci augmente en 2014 et dépassera les 4 milliards.

 

  • La montée de la part d’auto-financement des organismes de logement social (OLS). Ceci signifie d’une part que pour construire, compte tenu du recul de la subvention publique, les OLS sont obligés en l’état actuel d’augmenter leurs fonds propres. Cette opération ne peut se réaliser que par la vente d’une partie de leur patrimoine en bloc ou à l’unité et par le développement d’opérations immobilières plus lucratives. En outre, cette part d’autofinancement ne peut qu’aggraver les inégalités de traitement des populations et des territoires en fonction de la situation financière de l’OLS. Il faut absolument encadrer cette évolution très dangereuse. Une des solutions consiste dans l’augmentation de la quotité de prêt sur fonds d’épargne consentie par la Caisse des dépôts et au rallongement de la durée d’amortissement (jusque 60 ans). De la même façon, ce type de prêt peut être mise en œuvre pour permettre aux organismes en risque d’endettement de renforcer leur fonds propre et de « reprofiler » leur dette ainsi que de porter sur long terme de propriété foncière. C’est en tout cas le sens des nouvelles offres de prêts annoncées par la Caisse des dépôts fin 2013.

 

  • L’augmentation de la part de subvention des collectivités locales : là encore risque d’inégalité, en fonction de la richesse des territoires et surtout aggravation de la charge des collectivités locales qui sont par ailleurs aujourd’hui confrontés à une crise gravissime de financement de leurs investissements.

 

 

Reste donc que le principal enjeu de financement du logement social repose principalement sur la part la plus importante du dispositif : en effet, la part des financements reposant sur les prêts Caisse des dépôts, eux même assis sur les ressources d’épargne populaire qu’elle centralise et sécurise (LA,LDD, LEP) est à peu près stable depuis l’origine du logement social en France (toujours situé entre 70 et 80 % depuis plus de 100 ans). Une disponibilité suffisante de cette ressource centralisée à la CDC est donc une condition capitale pour le financement de nouveaux vrais logements sociaux à la hauteur des besoins, qui plus est avec les nouvelles offres de prêt présentées plus haut.

Ainsi, le financement de la construction de 150 000 nouveaux logements sociaux par an nécessiterait la mobilisation d’une enveloppe de prêts nouveaux d’environ 15 à 18 milliards d’euros de prêts par an auxquels devraient s’ajouter le financement des opérations de réhabilitation ainsi que les autres types de prêts consentis sur fonds d’épargne (collectivités locales, hôpitaux, PME…) . Soit un flux annuel de prêt de 25 milliards d’euros au minimum. (en 2013 le montant des prêts a atteint 21 milliards d’euros, soit plus 12 % par rapport à 2012).

Or la difficulté provient du fait que depuis, la loi LME de 2008, la Caisse des dépôts ne centralise plus intégralement les fonds du livret A et que les banques sont autorisées depuis 2011 à conserver sans contrepartie d’intérêt général 35 % de la totalité de l’encours cumulé du Livret A et du LDD , soit d’après les derniers chiffres de collecte en date de décembre 2013, 128 milliards d’euros. Cette somme représente plus que l’encours de prêts supplémentaire nécessaire pour financer la construction de 1 million de logements sociaux.

Sans compter que par ailleurs, les fonds d’épargne centralisés par la CDC, sont régulièrement sollicités pour financer d’autres fins que le logement social ou la politique de la ville : 10 milliards d’euros ont été ponctionnés en 2011-2012 pour financer les collectivités locales ; 1,5 milliards pour financer le fonds stratégique d’investissement en 2011.. 15 milliards en 2008 pour sauver les banques en mal de liquidités et 30 milliards encore plus récemment, en juillet 2013, pour leur permettre de financer davantage les PME … on croit rêver  !!!

Autrement dit le principal enjeu de financement des objectifs de construction et réhabilitation des logements sociaux repose en premier lieu sur la nécessité de « rapatrier » à un moment ou un autre à la Caisse des dépôts, tout ou partie des liquidités transférées sans contrepartie aux banques commerciales. La bataille risque d’être rude quand on sait que les banques ne désespèrent pas au contraire d’atteindre leur objectif de descendre à un ratio de 50 % de centralisation. Pour ce faire, elles n’hésiteront pas à suggérer l’idée que finalement, l’épargne populaire n’est peut être pas la meilleure ressource pour financer le logement social comme l’a d’ailleurs fait une note du conseil d’analyse économique l’année passée … in fine, c’est peut être le concept de logement social lui-même qui pourrait être remis en cause !

 

Les privatiseurs et casseurs du logement social ne sont pas ceux que l’on croit.

 

C’est pourquoi dans ce contexte, il convient d’être particulièrement attentif aux enjeux. A ce titre, on ne peut qu’être inquiet devant la véritable avalanche d’articles de presse parus ces dernières semaines et mettant en cause, sur plusieurs sujets (ICADE, ADOMA, cession de terrains défense …) tant la Caisse des dépôts que sa filiale immobilière d’intérêt public, SNI, premier bailleur social en France. En effet, si l’on peut parfaitement comprendre, que certain recrutement récent ait été contesté, que les salaires élevés des dirigeants soient pointés (nous sommes les premiers à le faire !), il peut sembler en revanche curieux d’accuser la CDC et la SNI de privatiser ou dilapider le patrimoine social et encore plus celui d’ADOMA. Alors qu’il nous semble que, au contraire, en annonçant un programme de livraison de 10 000 logements sociaux nouveaux et 10 000 logements intermédiaires cette année , elles proposent l’inverse. Ce d’autant plus, que la SNI est propriété à 100 % de la Caisse des dépôts qui est elle-même propriété de la République et démembrement de l’Etat.

 

A ce titre, il est effectivement notable que la ministre du logement, Cécile DUFLOT, a pu laisser penser au travers de ses propres déclarations comme de celles de son cabinet, que finalement la CDC et sa filiale SNI porteraient moins les valeurs et les missions d’intérêt général que l’Etat lui-même …ce qui pourrait donner crédit aux développement médiatiques actuels et serait lourd de conséquence pour l’ensemble du secteur public d’ailleurs. En tout cas, la question mérite d’être éclaircie.

 

Mais il est vrai qu’il est sans doute plus facile de s’attaquer à un Etablissement public et sa filiale publique qu’aux banques et au marché de l’immobilier.

 

Paris, le 7 février 2013

 

Jean-Philippe GASPAROTTO

Secrétaire général de l’Union des syndicats CGT du groupe Caisse des dépôts

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/gasparotto-jean-philippe

 

 

 

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7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 18:36

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

Explicateur 07/02/2014 à 15h12
« Explosion » des dépenses publiques : propagande et vrais chiffres
Pascal Riché | Cofondateur Rue89

 


Des ciseaux (Spin spin/Flickr/CC)

 

Alors que l’Elysée réunit samedi le deuxième Conseil stratégique de la dépense publique, Vincent Peillon aurait eu l’idée de proposer au gouvernement de geler pendant deux ans l’avancement des fonctionnaires, révèlent Les Echos. L’économie pour l’Etat ne serait pas négligeable : 1,2 milliard d’euros par an.

A peine lancé mercredi, le ballon d’essai a été dégonflé : Peillon a démenti, Les Echos ont maintenu leur information... Et cent balles ont été remis du même coup dans la machine à débattre de « l’explosion » des dépenses publiques.

 

*Shéma visible ici


Certes, les dépenses publiques sont passées de 35% du PIB au début des années 60 à plus de 50% à partir de 1991. Mais si j’ai mis des guillemets à « explosion », c’est que seules les prestations sociales ont énormément progressé ces vingt dernières années. Ce n’est pas surprenant dans un contexte de crise et de vieillissement démographique : s’il y a plus de personnes à aider, il y a plus d’allocations à payer ; s’il y a plus de vieux, il y a plus de retraites à verser et de soins médicaux à financer.

En revanche, contrairement à une idée reçue, les dépenses de fonctionnement des administrations publiques (à commencer par les salaires des fonctionnaires) n’ont pas dérapé. Et contrairement à une seconde idée reçue, la charge de la dette est, en pourcentage du PIB, plus basse qu’il y a dix-huit ans !

 


La dépense publique (Bercy)

                                                                                                                                                                                     1 Hors protection sociale, la dépense publique est très stable

 

Pour commencer, voici une courbe représentant la croissance des dépenses publiques depuis 1970.

 


La croissance des dépenses publiques (Bercy)

 

Pour répondre au premier choc pétrolier, le gouvernement Chirac (sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing) a augmenté les dépenses publiques de plus de 12% en 1975, une progression spectaculaire, notamment par l’accroissement des investissements publics. Puis Barre a ramené la voile : ce fut la politique d’austérité.

Depuis, les gouvernements sont très prudents : on voit une bosse, finalement assez modeste, en 1981 (réponse au second choc pétrolier, alternance politique). Mais le reste du temps, il est très rare que la croissance de la dépense publique dépasse 4% du PIB. A partir du milieu des années 90, le rythme de croissance est aux alentours de 2% par an.

Certes, cumulées, l’ensemble de ces hausses n’est pas négligeable : entre 1978 et 2011, les dépenses publiques ont augmenté de 11,3% du PIB. Mais si l’on regarde dans le détail, qu’est-ce qui a vraiment augmenté pendant cette période ? Principalement les prestations sociales.

  • prestations sociales : +7,4 points de PIB ;
  • rémunération des personnels : +0,7 point de PIB ;
  • paiement des charges d’intérêt : +1,6 point de PIB ;
  • divers : +1,6 point de PIB.

 


Qu’est-ce qui a augmenté ? (Bercy)

                                                                                                                                                                                      2 Le paiement des fonctionnaires pèse de moins en moins lourd

Les dépenses de fonctionnement sont passées de 41% à 34% du budget depuis 1960

 

Les dépenses de fonctionnement représentent en 2011 plus d’un tiers des dépenses des administrations publiques (23,6% des dépenses, pour les seules rémunérations, et 10,7% pour les autres frais, comme les fournitures ou le chauffage, par exemple).

Mais ces dépenses-là sont en régression : si l’on compare la répartition des dépenses entre 1960 et aujourd’hui, on se rend compte que ces dépenses de fonctionnement sont passées de 41% à 34% des dépenses publiques.

 


Répartition des dépenses publiques (Bercy)

 

Si l’on se penche enfin sur le poids des rémunérations des fonctionnaires, il est stable, autour de 11,5% du PIB.

 

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                                                                                                                                                                                        3 La charge de la dette : depuis 1996, elle baisse !

Elle est passé de 3,6% à 2,6% du PIB

 

La dette a triplé depuis 1980. Les charges d’intérêt, elles, sont passé de 1,2% du PIB à 2,6% du PIB en 2011 : un doublement, donc. Mais ce qui est peu connu, c’est que c’est charge de la dette baisse depuis 1996 : elle était monté à 3,6% du PIB cette année-là.

 


La charge de la dette, en % du PIB (Bercy)

 

Pourquoi les charges d’intérêt de la dette ont-elles plutôt décliné depuis dix-huit ans, alors que la dette gonflait ? Parce que les taux d’intérêt ont baissé (la courbe en noir, sur le graphique, représente le « taux d’intérêt apparent sur la dette publique », c’est-à-dire le rapport entre les charges d’intérêt et la dette).

                                                                                                                                                                                      4 Pourquoi les dépenses publiques sont-elles inférieures en Allemagne ?

 

L’argument suprême de ceux qui rêvent de coupes claires dans les dépenses publiques est de constater qu’elles sont bien plus élevées qu’en Allemagne. La différence est effectivement impressionnante : douze points de PIB en 2012 (56,6% contre 44,6%). En moyenne, depuis le début de la crise, les dépenses publiques de la France ont crû de 16%, celles de l’Allemagne de 12,5%. En moyenne, celles des pays de la zone euro ont crû de +14%.

Mais là encore, il faut aller voir ce qui se passe exactement derrière ces chiffres :

  • la France a des dépenses militaires supérieures à l’Allemagne (1,8 point de PIB environ, contre 1,1 point). L’entretien de l’arsenal nucléaire coûte par exemple à la France plus de 3 milliards d’euros par an ;
  • la France a des dépenses de protection sociale plus importantes que l’Allemagne. Le chômage représente à lui seul une différence de 0,5 point de PIB, ce qui n’est pas étonnant dans un pays qui comporte plus de chômeurs. Les remboursements de dépenses de santé sont plus amples en France. Enfin, la France, dont le vieillissement est pourtant moins rapide qu’en Allemagne, fait plus d’effort pour ses retraités : les pensions représentent aujourd’hui 13,4% du PIB, contre seulement 9,5% en Allemagne. A noter que les salaires des agents hospitaliers allemands ne sont pas compris dans les dépenses publiques ;
  • les dépenses pour l’enseignement sont plus grandes en France pour trois raisons. La scolarité démarre à 3 ans, contre 6 ans en Allemagne ; la France comporte plus d’enfants scolarisés pour des raisons démographiques ; l’Allemagne, enfin, compte plus d’apprentis ;
  • le manque de logements est un problème en France, mais pas en Allemagne, pour des raisons démographiques ;
  • l’investissement public en Allemagne a été freiné ces dernières années, un choix remis en cause aujourd’hui.

 

*Shéma visible ici


Réduire la protection sociale ? Ou accepter de la financer ?

Au final, ce qui explique « l’exception française » en matière de dépenses publiques, c’est avant tout notre protection sociale. Une partie de la progression de ces dépenses sociales est liée au chômage : le réduire permettrait de les résorber. Une autre est liée à des choix : la société a choisi d’indemniser correctement ses chômeurs, de permettre à ses personnes âgées de vivre décemment, de soigner ses malades : tout cela a un prix.

A partir de là, deux politiques sont possibles :

  • soit on accepte ce prix, et on se donne les moyens de le financer ;
  • soit on juge qu’on est allé trop loin, et l’on réduit les prestations sociales ou la qualité des services publics.

Freiner la progression des salaires des fonctionnaires, ce serait le signe clair qu’on a choisi la deuxième option. Avec le risque de se préparer une fonction publique de moindre qualité (« If you pay peanuts, you get monkeys », dit le brutal adage américain : si vous payez des cacahuètes, vous obtiendrez des singes). On sait par exemple que la revalorisation des salaires est un bon moyen d’attirer de meilleurs profs. D’ailleurs, quitte à copier le « modèle » allemand, pourquoi ne pas s’intéresser aux rémunérations des enseignants, bien supérieures outre-Rhin ?

 

*Shéma visible ici

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 22:57

 

Source : aptgchronique.overblog.com

 

 

 

5 Février 2014

 

 

L'euro de la misère vu par le journal satyrique grec, To Pontiki.

 

L'euro de la misère vu par le journal satyrique grec, To Pontiki.

 

L’euro se lézarde…

 

Les informations internationales font de plus en plus état d’un mouvement anti-euro, et ce, malgré la pression de la presse mainstream et l’argumentation des experts de la doxa, en dépit des politiques traditionnels qui brandissent l’anathème du populisme, qui amalgament extrême droite et extrême gauche, qui mentent sur l’impossibilité technique d’un changement de cap.

Ce mardi 4 février, Philippe Cohen invitait sur France Inter Philippe Villin, énarque, ex-PDG du Figaro, conseiller auprès de grands patrons (photo ci-contre). Le propos de cet économiste que l’on ne peut taxer ni de fantaisie ni d’outrance révolutionnaire, est clair : ce qui arrive aujourd’hui avec l’euro était prévisible depuis le début. L’Allemagne pille le reste de l’Europe comme cela s’est toujours passé lorsque l’on a imposé une monnaie unique dans une zone composée de régions de niveaux différents. Il cite le cas de l’Italie où Naples était une ville prospère avant l’unification et qui a été ruinée par l’industrie du Nord.

Au prétexte de prospérité et de paix, l’Europe s’est construite sur le profond traumatisme de l’Allemagne qui ne s’est jamais remise de l’hyperinflation de 1936. Avec intelligence, elle a construit son intégration sur la base d’un euro qui fonctionne comme un mark fort. Si nous sortions de l’euro, nous aurions un franc à 1,10 dollar environ, alors que le mark serait à 1,70. Nous crevons d’un euro surévalué et l’Allemagne profite d’un euro sous-évalué par rapport au mark. Emmanuel Todd déclarait dans un de ses ouvrages : « L’euro est une monnaie sacrificielle portée par une charge religieuse, une croyance collective : le rêve européen. »

Les Allemands ayant une peur panique de l’inflation, nous entrainent vers une déflation tout aussi dangereuse dont on peut prévoir aisément les conséquences en observant la situation grecque qui voit sa demande intérieure ruinée par des salaires et revenus historiquement bas, des importations impossibles, une dette insoluble (les Grecs sont dans la situation d’un individu recevant un salaire de 1000 euros et qui devrait payer sur un prêt, 1200 euros d’intérêts mensuels.

Contrairement à ce que l’on veut nous faire croire avec une propagande éhontée, les traités européens permettent une sortie de l’euro (voir l’article 50 de la constitution). L’inflation qui s’en suivrait n’obligerait pas à rembourser en monnaie locale une dette en euro. Les monnaies nationales ne seraient pas plus attaquées par les fonds spéculatifs internationaux que ne l’est l’euro actuel. Jamais les politiques de rigueur imposées par la Troïka ne permettront l’émergence d’une quelconque solution à la misère, au chômage, au démantèlement des services publics.

Il n’y a pas que sur France Inter que la contestation de l’euro se fait jour. C’est identique dans tous les pays européens :

L’euro se lézarde…

Portugal : Un livre anti-euro fait un carton : Porque devemos sair do euro (Pourquoi nous devons quitter l’euro, de l’économiste Joao Ferreira do Amaral). Le retour à l’escudo pour pouvoir enfin dévaluer y paraît la seule solution contre les politiques d’austérité, la perte de compétitivité, le chômage. Sorti en avril, le livre a déjà été réimprimé quatre fois !

L’euro se lézarde…

 

Grèce : Le chef du parti du Plan-B, Alekos Alavanos, ancien dirigeant de SYRIZA, (phto ci-contre) déclare à la presse que seule une sortie de l’euro est vraisemblable : « …tout ce rituel macabre du budget contrôlé par la Troïka et par le Conseil européen au moyen de nombreuses inspections sur place, ou sinon par les avertissements et les pénalités, toute cette surveillance donc accrue, FMI compris, devient désormais une caractéristique perpétuelle de l’ensemble de la zone euro. Donc, il faut plutôt confronter nos propositions avec la réalité et non pas à la lumière des fantasmes de SYRIZA”, quotidien “Eleftheros Typos” du 2 février.

Au sein même de SYRIZA, l’économiste Yannis Tolios de la Mouvance Plateforme de gauche, vient de déclarer lundi 3 février que “le moment arrivera où il va falloir refuser unilatéralement le paiement de la dette et que de toute manière, mourir pour l'euro n'est plus un objectif en soi pour notre pays. Le peuple le sait déjà, les mentalités sont mûres…” (radio REAL-FM).

Panagiotis Lafazanis, mène le combat anti-euro également au sein de Syriza : « Il devient impératif de quitter la zone euro et ainsi de redéfinir nos relations avec l'UE, d'autant plus, que cette dernière est devenue un véhicule irréparable et irréformable de la seule volonté des banques et du néo-impérialisme de l'Allemagne […] La sortie prévue de la Grèce de la zone euro permettra la mise en œuvre d’un programme de redressement progressif, elle n'est en aucun cas un choix catastrophique, c’est plutôt la réponse positive et crédible face à la crise.

Le 1er décembre 2013 lors d’une réunion internationale organisée par EPAM (Front unitaire populaire), on a pu entendre : « Quitter l’euro et rétablir les monnaies nationales est une condition de base pour reconquérir l’indépendance et mener des politiques de plein-emploi. Il faut quitter l’Union européenne dans les conditions précisées par l’article 50 du traité sur l’Union européenne. »


L’euro se lézarde…

 

Le voilier, emblème choisi pour représenter la présidence grecque du Conseil européen en ce début 2014 n’a visiblement pas le vent en poupe.

 

L’euro se lézarde…

 

France : Opposés au parti de Mélenchon, le M'PEP de Jacques Nikonoff (Mouvement Politique d’Émancipation Populaire) ainsi que l'UPR (Union Populaire Républicaine), préconisent la sortie de l’euro. Ces deux partis montrent bien que ce choix politique est, chez nous comme partout ailleurs, complètement transversal par rapport aux clivages classiques. Des intellectuels de droite tels que Philippe Villin rejoignent des intellectuels de gauche tels que Jacques Sapir sur bien des points.

 

L’euro se lézarde…

 

Allemagne: Nous commençons à voir de curieuses conversions s’afficher, telle que celle de Hans-Olaf Henkel. Ancien président de la puissante fédération de l'industrie allemande, jadis défenseur de l’institution européenne, il déclarait récemment: « Soutenir le projet de l'euro a été la plus grosse erreur de toute ma carrière professionnelle » !...

L’AFD, parti eurosceptique (Alternative pour l’Allemagne dirigé par Bernd Lucke, photo ci-contre), n’a fait que 3% des voix au Bundestag mais progresse : « Nous exigeons un démantèlement ordonné de la zone euro. L’Allemagne n’a pas besoin de l’euro. L’euro nuit aux autres pays. »


L’euro se lézarde…

 

Espagne: Un nouveau Font Civique créé par Julio Anguita (personnalité issue de la gauche unifiée, photo ci-contre) a été lancé en mai dernier avec un "manifeste pour une reprise économique et la souveraineté monétaire" intitulé "Quittons l'euro!"

"...Il nous semble évident, à nous signataires de ce Manifeste, que l’Europe de Maastricht ne peut pas survivre dans sa présente configuration, après les désastres et souffrances qu’elle a causé. (…) Nous affirmons également que notre pays ne peut pas sortir de la crise dans le cadre de l’euro. Sans notre propre monnaie et notre autonomie monétaire, il est impossible de confronter l’actuel drame économique et social. (…) Nous estimons que la société espagnole, qui est entrée dans une agonie prolongée et sans espoir de s’en sortir, n’a pas d’autre option que de quitter l’euro, afin d’empêcher l’effondrement final de notre pays..."

Pourtant, le blocus des européanistes forcenés est patent. Il suffit de tenter une recherche sur Internet pour y chercher quelques articles sur ces anti-euros pour s’apercevoir que cette lame de fond qui traverse l’Europe y est largement sous représentée. A part la toute nouvelle éclosion de l’AfD allemand qui fait du bruit, il faut vraiment fouiller pour trouver quelques entrefilets expliquant ce qui se passe en Irlande, en Pologne, en Hongrie et ailleurs…

Chaque pays de l’euro zone a pourtant son (ou ses) parti europhobe qui se développe en opposition aux souverainismes et nationalismes d’extrême droite (considérant que c’est la misère engendrée par l’euro qui suscite ces replis identitaires dangereux) et à de l’ambiguïté des partis d’extrême gauche qui hésitent à s’opposer de front à l’Europe pour des raisons électoralistes. (En Italie, l’EPIC, Economia Per I Cittadini, en Finlande, l’IPU, Parti de l’indépendance, etc.). Combien de temps faudra-t-il pour que le crime contre l’humanité que l’euro a provoqué, principalement dans les pays du Sud qui lui payent encore un lourd tribut, soit reconnu ? Combien de temps de plus faudra-t-il à l’humanité pour comprendre qu’il n’y a pas de bon système monétaire, qu’une société sans argent est techniquement possible aujourd'hui et que c’est la seule solution radicale pour réaliser les vœux de Liberté, d’Égalité et de Fraternité de 1789 !....

 

Tag(s) : #Economie

 

 

Source : aptgchronique.overblog.com

 

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 22:53

 

Source : www.lemonde.fr

 

François Pérol, président de la BPCE, mis en examen pour « prise illégale d'intérêts »

Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 06.02.2014 à 20h47 • Mis à jour le 06.02.2014 à 22h18

 
 

 

L'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée et actuel président du groupe Banque populaire-Caisse d'épargne (BPCE) a été mis en examen dans le cadre d'une enquête sur les conditions de sa nomination à ce poste.

 

Le président du directoire de la Banque populaire-Caisse d'Epargne (BPCE) François Pérol a été mis en examen, jeudi 6 février à Paris, pour prise illégale d'intérêts dans l'enquête sur sa nomination controversée à la tête du groupe bancaire en 2009. 

M. Pérol avait été nommé à la tête de la BPCE après avoir passé deux années à l'Elysée comme secrétaire général adjoint lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, chargé des dossiers économiques. L'association Anticor et les syndicats CGT et SUD, dont les plaintes ont déclenché l'affaire, estimaient que le fait pour le dirigeant d'avoir pris en 2009 la direction de la future BPCE constituait une prise illégale d'intérêts

Selon eux, M. Pérol avait pris part à l'Elysée aux négociations sur la création du groupe issu de la fusion des Caisses d'épargne et des Banques populaires. Or la loi interdit à un fonctionnaire de travailler pour une entreprise qu'il a surveillée, avec laquelle il a conclu un contrat ou qu'il a conseillée sur ses opérations dans les trois ans précédant son passage du public au privé.

Lire le post de blog : François Pérol : le pantouflage était presque parfait

 

 BATAILLE JUDICIAIRE AVEC LES SYNDICATS

Le parquet de Paris avait, dans un premier temps, classé les plaintes sans suite, estimant que le rôle de François Pérol avait été d'informer le président de la République et que le secrétaire général de l'Elysée « n'était pas une autorité publique compétente pour intervenir dans le dossier ». Mais les syndicats s'étaient alors portés partie civile et, après une nouvelle bataille judiciaire qui était allée jusqu'à la Cour de cassation, l'enquête avait été de nouveau confiée au juge du pôle financier, Roger Le Loire.

La prise illégale d'intérêts est punie de cinq ans d'emprisonnement et de 500 000 euros d'amende. En dépit de sa mise en examen, rien ne contraint a priori François Pérol à démissionner. Dans le dossier Tapie, le patron d'Orange, Stéphane Richard, est resté aux commandes de l'entreprise malgré une mise en examen.

La BPCE avait annoncé en novembre dernier qu'elle entendait doubler son résultat net d'ici à 2017, en devenant notamment un acteur majeur du marché mondial de l'épargne et de l'assurance.

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 22:47

 

Secret State - Une minisérie d'Ed Fraiman

Jeudi 6 février 2014 à 20h50 - 4 épisodes

 

Un homme d’État intègre (Gabriel Byrne) se retrouve aux prises avec un sombre scandale politico-financier. Thriller palpitant sur les arcanes du pouvoir, Secret State est servie par un casting de haut vol, Gabriel Byrne (In Treatment, Usual Suspects) en tête.

Des agences du renseignement britannique qui mettent leur nez partout, des politiques ambitieux qui tweetent à tout-va, des médias à l’affût, une journaliste fouineuse, les menaces d'un complot islamiste et les manigances pas très propres d'un monde financier ultralibéral prêt à tout, même à sacrifier des vies.
                                                                        ***************************************

 

Source : www.lepoint.fr

 

TÉLÉVISION - "Secret State", la fiction politique à son point d'orgue

Le Point.fr - Publié le 06/02/2014 à 11:45

La mini-série britannique diffusée jeudi soir sur Arte met en scène Gabriel Byrne en Premier ministre malgré lui, aux prises, notamment, avec le MI6.

 

Gabriel Byrne incarne Tom Dawkins, Premier ministre britannique en temps de crise, dans "Secret State". Gabriel Byrne incarne Tom Dawkins, Premier ministre britannique en temps de crise, dans "Secret State". © Company Pictures & ALL3MEDIA

 

 

Les Britanniques excellent dans l'art de la fiction politique ; pour qui en doute, rendez-vous jeudi soir sur Arte. La chaîne diffuse Secret State, une mini-série en quatre épisodes adaptée du livre A very British Coup et qui met en scène un vice-Premier ministre obligé de prendre la tête du pays sur fond de crise(s) - politique, internationale, sociale....

Scarrow, petite ville britannique. Une explosion dans un complexe pétrochimique américain, Petroflex, entraîne la mort de dix-neuf personnes. Peu de temps après, le Premier ministre meurt dans un "accident" d'avion - en est-ce vraiment un ? - alors qu'il revenait des États-Unis où il était parti négocier les indemnisations des victimes. Tom Dawkins, le vice-Premier ministre au passé militaire que l'on devine trouble, se retrouve propulsé du jour au lendemain à la tête du gouvernement britannique. En face, la société Petroflex rechigne aux indemnités, et fait du chantage à la délocalisation.

Voilà pour le pitch. En toile de fond, la série aborde la toute-puissance du monde de la finance, le complot militaire, les arcanes des services secrets, les petites manipulations et stratégiques des élus... En bref, un thriller politique parfaitement mené, dont la tension captive dès le premier épisode et ne faiblit pas. Le charismatique Gabriel Byrne, en Premier ministre malgré lui, est formidable de gravité, de retenue et d'autorité. À ses côtés, on note aussi tout particulièrement la présence de Charles Dance (vu dans Game of Thrones) en conseiller de Dawkins et Douglas Hodge en ancien espion devenu alcoolique. Seul bémol : on aurait aimé plus d'épisodes et une diffusion sur plusieurs semaines pour faire durer le plaisir !

REGARDEZ - La bande-annonce de "Secret State" :

lien


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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 19:15

 

Source : www.mediapart.fr

 

Les banques européennes menacées par la crise des pays émergents

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Plusieurs établissements bancaires européens sont exposés à hauteur de 2 200 milliards d'euros sur les marchés asiatiques et sud-américains. Un retournement économique pourrait menacer l'ensemble de l'édifice financier européen, selon la Banque des règlements internationaux (BRI).

Les banques européennes sont exposées à hauteur de 2 200 milliards d'euros sur les marchés émergents, selon un rapport de la Banque des règlements internationaux (BRI), publié vendredi 31 janvier, alors que les établissements européens doivent prochainement procéder à une évaluation de la valeur de leurs actifs, dit « stress-test », sous la supervision de la Banque centrale européenne (BCE).

Les banques britanniques sont exposées à hauteur de 370 milliards d'euros dans les économies de la région Asie-Pacifique, les banques espagnoles à hauteur de 340 milliards d'euros en Amérique latine, et les banques françaises et italiennes à hauteur de 140 milliards d'euros en Europe.

En cas de détérioration des marchés émergents, six banques européennes pourraient être particulièrement exposées : les banques espagnoles BBVA, UniCredit et Santander, les britanniques HSBC et Standard Chartered, ainsi que l'autrichienne Erste Bank, possèdent des dizaines de milliards d'euros d'encours bancaires, libres de toutes contreparties dans des pays comme le Mexique, la Thaïlande ou la Turquie.

Les marchés émergents sont touchés, depuis plusieurs semaines, par la conjonction d'un ralentissement de l'économie chinoise et d'une diminution progressive des plans d'aide de la FED à l'économie américaine, qui affecte leur monnaie et leur stabilité économique.

Fuite massive des capitaux hors des pays émergents

Le rapport de la BRI :

 

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

 


 

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