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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 18:22

 

Source : www.eurojournal.net

 

Coup de geule : Honte à l’Europe !
13. Februar 2014
Bravo, l'Europe de Bruxelles ! Tu vas arriver à dégoûter les plus fervents défenseurs de l'Europe. Foto: BiiJii / Wiki Commons
Bravo, l'Europe de Bruxelles ! Tu vas arriver à dégoûter les plus fervents défenseurs de l'Europe.
Foto: BiiJii / Wiki Commons

                                                                                                                                                                                                             L’Europe trahit les principes des Droits de l’Homme

(KL) – Honte aux dirigeants européens ! Hier, à Bruxelles, la Commission des Affaires Intérieures du Parlement Européen a porté un coup grave à l’Europe des Droits de l’Homme. Avec 33 voix (et 17 abstentions), cette commission a refusé la motion 182 du rapport européen sur la protection de données et l’affaire de la NSA, rapport qui sera voté au Parlement à Strasbourg lors de la session du mois de Mars. Cette motion demandait «à tous les états-membres de l’UE de laisser tomber d’éventuelles poursuites judiciaires contre Edward Snowden et de lui proposer la protection contre les poursuites, l’extradition ou des verdicts de tiers parties, en reconnaissance de son statut de lanceur d’alerte et de défenseur international des Droits de l’Homme.» En refusant l’intégration de ce passage dans le rapport, les eurodéputés ont réussi la quadrature du cercle – ils ont produit un rapport sur le scandale de la NSA, sans même mentionner Edward Snowden (sans qui le monde n’aurait même pas connu l’étendue des activités de la NSA). Et surtout, ce vote constitue une trahison des Droits de l’Homme – en dehors de tout discours diplomatique, malgré l’annonce de la fin du scandale de la NSA décrétée aux Etats-Unis par François Hollande, tout le monde sait pertinemment que les USA organisent une chasse à l’homme. L’Europe humaniste préfère tourner le regard. Nous avons du être saoul lorsque nous avons voté pour ces 33 et 17 dirigeants-là.

On se demande pourquoi nos élus lêchent ainsi les bottes des Américains. Vous vous rendez compte ? Dans cette commission du Parlement Européen, pas une seule voix ne s’est levée pour défendre la sécurité et la liberté de celui qui a ouvert les yeux au monde ! On se fiche des raisons politiques et stratégiques qui ont poussé 33 élus à voter contre la motion 182, on se fiche des 17 abstentions (qui sont aussi graves que les votes contre – avons-nous élu des dirigeants pour que ceux-ci n‘aient même pas le courage d’avoir une opinion ?!) – la prestation de nos eurodéputés est de nature à dégoûter les Européens des prochaines élections.

Ils ont beau organiser des tables rondes et des colloques pour tenter de mobiliser les citoyens européens à aller voter – cela ne servira à rien, tant que nos dirigeants mènent une politique aussi lamentable. L’intox organisée autour de la personne d’Edward Snowden a prise, au moins chez ceux qui l’ont organisée. Pour la plupart des citoyens, par contre, Edward Snowden est et restera un héros, une sorte de Che Guevara de l’ère numérique et nos élus le sacrifient au profit d’une soi-disante amitié transatlantique ?

Si l’Europe défendait les valeurs humanistes, elle aurait protégé Edward Snowden depuis longtemps. Même les conservateurs auraient du voter pour la protection d’une vie humaine, car la chasse à l’homme à la sauce américaine n’est pas exactement autorisée par la Bible. Et que se passe-t-il ? Pas un seul parmi 50 eurodéputés siègeant dans cette commission n’a eu le courage d’agir pour les Droits de l’Homme ?

Le manque de courage de nos élus, la soumissions aux Américains qui eux, en échange, nous privent de nos libertés citoyennes, les stratégies négociées derrière les portes fermées de Bruxelles entre les représentants des groupes d’intérêts et leurs agents sur la scène politique – si vous cherchez des raisons pour le désamour entre les Européens et leurs institutions, ne cherchez pas plus loin. C’est avec ce visage inhumain, cynique, intéressé que nos dirigeants veulent nous faire cautionner leur politique par notre vote ? Et quoi encore ?

Et nous, au Rhin Supérieur, qui nous vantons sans cesse de vivre dans la région qui est le berceau de l’humanisme rhénan, Strasbourg, qui s’est auto-proclamée «capitale des Droits de l’Homme», nous avons fait quoi pour Edward Snowden ? Est-ce qu’on l’a convié au «Forum Mondial de la Démocratie» au mois de décembre à Strasbourg, en lui délivrant un sauf-conduit, que cela plaise ou non à ceux qui nous espionnent 24/24 ? Non. On y a discuté SUR Edward Snowden, mais on n’avait pas le courage de discuter AVEC Edward Snowden. Est-ce que Edward Snowden a été nommé «citoyen d’honneur» par la «capitale des droits de l’homme» ? Non. Est-ce qu’il a été retenu pour l’un des prix honorant des défenseurs des libertés et des Droits de l’Homme ? Bien sur que non. L’Europe préfère se prosterner devant les Américains.

Et est-ce que tous ces fins tacticiens sur le clavier politique ne comprennent pas que ce sont eux qui poussent les électeurs dans les bras des séducteurs qui nous guettent à l’extrême-droite ? Est-ce qu’ils ne comprennent pas qu’ils sont en train de mettre en péril le projet «Europe» ? Est-ce qu’ils ne comprennent vraiment pas que c’est leur attitude molle, lamentable et incompréhensible qui fait que les gens se détournent des institutions européennes?

Nos dirigeants se trompent en pensant que les gens ne veulent pas de l’Europe. Les gens ne veulent plus de cette Europe qui les trahit à répétition, les gens s’attendent à une Europe effectivement humaniste, sociale, solidaire – donc, une société radicalement opposée à l’idéal américain qui lui, mise sur la violence, l’uniformisation, la surveillance totale et une vie de robot.

Mais pour mieux faire, nos dirigeants européens devraient se remettre en question pour changer de cap. Les Européens ne veulent plus d’une Europe au service des intérêts financiers, des banques, des fabriquants d’armes, des Américains qui chassent et menacent ceux qui disent la vérité, les Européens ne veulent plus d’une Europe qui laisse en rade toute une génération de jeunes talents dans le Sud du continent, les Européens veulent que TOUS les Européens puissent mener une vie digne – mais nous ne voulons plus de cette Europe qui ferme les yeux devant des crimes et injustices cyniques.

Chers dirigeants, il vous reste 100 jours pour comprendre cela et pour nous proposer de vraies visions européennes. Si vous n’y arrivez pas, vous pourrez regarder avec nous la prise du pouvoir en Europe par ceux qui prêchent la haine, la violence, le nationalisme. Et si cela devait se produire, vous en serez entièrement responsables. 100 jours. Pas plus.

 

 

Source : www.eurojournal.net

 


 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 18:17

 

Source : leilachaibi.fr

 

Virée collective à la CAF, histoire d’une petite victoire
 

 

 

Le 13 février 2013, Djamal Chaar, chômeur en fin de droits, s’était immolé devant un Pôle Emploi à Nantes. Un an après son suicide, des milliers de victimes du chômage et de la crise continuent de souffrir en silence. Radiations abusives de la liste des demandeurs d’emploi, « trop-perçus » réclamés alors que leur compte bancaire est largement dans le rouge, RSA coupé au mépris du droit…. Les précaires au chômage, isolés, éparpillés, n’ont pas de collègues de travail ou de délégué syndical avec qui s’organiser pour faire respecter leurs droits. Ils se retrouvent seuls, souvent sans aucun revenu, l’oreille pendue au serveur vocal de la CAF, ou face au guichet devant un agent de la machine administrative lui aussi victime du système, parce que dépourvu de moyen face à l’afflux des personnes qui défilent. Hier, une petite dizaine de personnes issues de divers réseaux militants (DRM, l’Appel et la Pioche, collectifs anti-précarité, etc.) a prouvé qu’en cassant cet isolement et en s’organisant collectivement, il était possible de faire face à la machine institutionnelle administrative et de faire respecter des droits bafoués. Petit compte-rendu de cette opération.

Au mois d’août 2013, la CAF a cessé de verser à Fahima le RSA activité qu’elle touchait en complément des heures de ménages qu’elle effectuait chaque semaine. Elle ne comptait plus les courriers envoyés depuis 6 mois, les entretiens au guichet avec les agents, les justificatifs fournis prouvant qu’elle était bel et bien dans ses droits, les faux prétexte qui lui avaient été donnés oralement puis démentis ensuite par un autre fonctionnaire. Toutes ces démarches individuelles n’avait abouti à rien, et Fahima n’avait jamais réussi à obtenir ne serait-ce qu’une notification écrite de la raison de la suspension de son RSA. 

Nous avons décidé de débarquer en groupe à la CAF de la rue Nationale, dans le 13e arrondissement de Paris, dans l’objectif de débloquer le dossier de Fahima.

La dernière fois que j’avais mis les pieds dans cette CAF remontait à deux ans. Je me souviens qu’il suffisait de rentrer, prendre un ticket, puis attendre son tour assis dans la salle d’attente. Hier j’ai immédiatement été frappée par l’affluence, apparemment devenue quotidienne. Il y avait énormément de monde. Une heure de queue sur le trottoir à l’extérieur. Puis une demi-heure de queue à l’intérieur, jusqu’à un premier guichet d’accueil filtrant qui nous donne accès aux fauteuils de la salle d’attente. Là, encore une bonne demi-heure avant que le nom de famille de Fahima apparaisse sur l’écran, lui indiquant que c’était son tour d’être reçue par un agent de la CAF. Au total, nous avions donc patienter plus de deux heures.photo-3

Quand le nom de Fahima s’affiche, celle-ci se rend au guichet indiqué, comme elle le fait d’habitude quand nous ne ne sommes pas dix à l’accompagner. Au bout de quelques minutes, je la vois et l’entend (je l’entend surtout en fait, Fahima a la voix qui porte) se retourner vers la salle d’attente et crier : « Je ne partirai pas avant d’être reçue par un responsable ! ». 

Le signal est lancé, notre action peut démarrer. Un complice sort de son sac une grande bâche en plastique transparente et un rouleau de rubalise. Au départ, les services de sécurité restent de marbre face aux protestations de Fahima. Les autres usagers qui patientent ne réagissent pas vraiment non plus. Tout le monde semble blasé par ce genre d’esclandre, qui a tout l’air d’être très fréquent.

Benjamin et moi lançons le mouvement en déroulant de la rubalise entre les poteaux, à travers les bancs et sur tout le mobilier de la salle d’attente : « Attention il y a une épidémie de précarité ici, la zone doit être mise en quarantaine pour empêcher la propagation du virus à toute la société ». Puis des acolytes se lèvent aussi et installent la bâche sur un guichet.

photo 2

Les autres accompagnateurs incognito de Fahima sortent aussi de l’anonymat de la salle d’attente pour prendre part à l’action en distribuant des tracts en hommage à Djamal Chaar. Notre petit spectacle fait son effet et perturbe le fonctionnement de la CAF. Plusieurs usagers se joignent à nous : « Vous avez raison, c’est la même galère pour moi ». Un ou deux autres se plaignent du boucan, Fahima leur lance : « On est tous dans le même sac, l’égoïsme nous affaibli ! » 
Nous crions : « Nous partirons quand le dossier de Fahima sera débloqué ». Fahima enchaîne : « Je veux sortir d’ici avec un papier qui m’explique pourquoi mon RSA activité a été coupé ».

A peine cinq minutes après le début de notre happening, un homme en costume-cravate apparaît. Il s’agit du responsable de la CAF. Il nous annonce qu’il accepte de recevoir Fahima pour débloquer son dossier. Deux autres personnes qui attendaient dans la salle d’attente souhaitent elles aussi profiter de l’arrivée du responsable pour accélérer leurs démarches. Nous les intégrons au groupe et demandons à ce que leurs dossiers soient traités aussi.

photo 4

Soudain deux policiers débarquent et nous demandent de quitter les lieux. L’un de nous leur explique : « Nous sommes là pour que des droits soient appliqués. Vous devriez être de notre côté, c’est votre boulot de faire appliquer la loi, non ? ».  Au bout de quelques minutes, après avoir parlé au monsieur à cravate de la CAF,  les flics s’écartent.

Sous la pression de la « mise en quarantaine anti-précarité » qui continue autour, Fahima est reçue dans un bureau. Avec mon ami Serge, nous l’accompagnons. Sur la table, elle étale le contenu de sa chemise cartonnée, preuves de sa bonne foi : les photocopies des formulaires complétés et des courriers envoyés, les accusés de réception des recommandés. Sur l’ordinateur, son dossier est examiné.

photo 3

Vingt minutes plus tard, le verdict tombe : un agent zélé avait bloqué son dossier et suspendu le RSA sans aucun motif valable. Je demande : « Mais pourquoi ce que vous nous dites là, Fahima n’a pas pu le savoir toutes les autres fois où elle est venue au guichet ? ». Le responsable me répond : « Les agents qui sont au guichet ont la consigne de ne pas passer plus de 15 minutes par dossier, parce que sinon on ne pourrait jamais recevoir tout le monde. Ils n’ont pas accès au fond du dossier pour retrouver l’origine du problème comme je l’ai fait aujourd’hui. Et je ne peux pas m’occuper de tous ceux qui demandent à voir le responsable ». Et puis, il lance : « C’est bon, vos droits sont rétablis, vous allez recevoir par virement ce qu’on vous doit ».

Soulagement. Nous repartons avec un sentiment de victoire. Qu’a-t’on gagné ? Simplement, l’application des droits existants. L’action collective a permis de faire valoir les droits bafoués d’une précaire. Si le collectif est décidément la plus efficace des armes, je pense à tous ceux qui, anonymes et seuls sont en train de faire la queue à la CAF parce qu’ils se retrouvent sans ressources à cause d’un RSA coupé, sans savoir pourquoi. Que ces personnes nous contactent, notre petite action d’hier nous a donné envie de renouveler l’expérience !

 

Source : leilachaibi.fr


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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 17:54

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Croissance : la gueule de bois des déclinistes

|  Par Hubert Huertas

 

 

 

Les économistes officiels disaient donc des âneries. Ils s’étranglaient avec des mines de fossoyeurs excédés, en assurant que la France était à la traîne de l’Europe, et que le différentiel avec l’Allemagne ne cessait de se creuser. Ils ont tout faux depuis ce matin, après la publication des chiffres de la croissance.

À entendre la plupart des économistes, la sagesse et le réalisme conduisent à engager “la réforme structurelle”, c’est-à-dire à imposer des mesures de rigueur, comme en Allemagne. Or la France ne se porte pas bien, mais pas plus mal que son voisin, et même un peu mieux que la moyenne de l’Europe. Ce n’est pas le modèle français qui est en cause, c’est celui de l’austérité.

Tous ces savants ont donc la gueule de bois. Depuis le temps qu’ils se saoûlaient à la mauvaise nouvelle, les résultats de 2013, pourtant fragiles, leur font l’effet d’une douche glacée.

Quelle catastrophe, il n’y a pas de catastrophe !

Ils rament donc pour trouver des raisons d’espérer, c’est-à-dire de désespérer.

Dans le Nouvelobs.com, Philippe Crevel, économiste chez l’assureur Generali, met en garde comme la plupart de ses collègues contre un “risque de stagnation”, et souligne que « si le résultat est supérieur aux attentes du gouvernement, il est tout de même inférieur à sa prévision initiale, qui était de 0,9 % en janvier ».

Ouf !

Ne lui dites pas qu’en Allemagne la prévision initiale était de 1,8 % pour 2013, avant d’être ramenée à 0,8 cet automne, puis à 0,4... Il croit que la France est un cas unique en Europe.

D’ailleurs, il précise sa pensée : si la France a surpris positivement, c’est « grâce à la politique européenne » qui aurait accordé un délai pour réduire le déficit. Ne lui dites pas que les vingt-huit pays de l’Union européenne ont affronté une récession moyenne de - 0,4, donc que la France fait partie des moins malades sur un vieux continent anémique.

Dans le journal La Tribune, un éditorialiste du marché des changes a mis en ligne ses prévisions et commentaires, une heure avant la publication de l’Insee. Il annonçait « une croissance atone de 0,1 % et un résultat qui aurait pu être bien pire s’il n’y avait eu un léger mieux au niveau de la consommation des ménages ». Il a dû faire la grimace en apprenant que l’investissement des entreprises était redevenu positif après deux ans de régression, et que le nombre d’emplois salariés avait un peu progressé au dernier trimestre 2013.

Pas de quoi pavoiser, certes, et Pierre Moscovici, bien que légèrement euphorique, s’efforçait à la modestie. Mais il y a comme un contraste : quand on prédit le désastre à longueur d’éditos, comme Nicolas Baverez, une annonce à peine passable a l’air d’être une bonne nouvelle…

Au-delà de l’anecdote, c’est-à-dire de la bisbille politicienne entre un gouvernement qui essaiera de s’attribuer les mérites d’un timide redémarrage, et une opposition qui voudra les minimiser, cette modeste embellie met en avant l’une des questions les plus politiques du moment, et sans doute les plus taboues.

Le déclin de la France est devenu un discours obsédant. Une espèce d’évidence officiellement technique. Un raisonnement de bon sens, implacable dans l’énumération des faits et des réalités. Ne pas y croire, et ne pas s’y soumettre, est une forme de sacrilège. Il faudrait « ouvrir les yeux », et admettre que la France « a pris du retard », notamment vis-à-vis de l’Allemagne, en refusant de mener à bien les fameuses « réformes structurelles » qui auraient permis à notre voisin d’outre-Rhin de résister à la crise et de connaître une croissance remarquable.

Selon cette « évidence », la France devrait faire du Gerhard Schröder. Le chœur des économistes le dit, le Medef aussi, la droite le répète, et François Hollande le confirme. Pour faire court (mais à peine…), il faudrait s’attaquer à l’État-providence, en réduisant le nombre de fonctionnaires, en limitant les services, en sabrant dans les allocations (chômage, santé, ou retraites par exemple)...

Officiellement, ce programme de “réformes” pieusement dissimulé sous l’expression de “Réduction des dépenses de l’État” ne serait pas politique, mais simplement comptable. Ce serait la seule voie possible pour équilibrer le budget, réduire l’endettement, rendre aux entreprises leur dynamique, et au pays sa souveraineté. S’y opposer serait un acte idéologique et antipatriote, une manière de condamner la France. Il faudrait accepter les sacrifices, les boulots à un euro, la précarité, l’écart croissant entre les riches et les pauvres, ce serait un investissement, la preuve : l’insolente réussite de l’Allemagne !

Il se trouve que depuis trois ans, contrairement au catéchisme ambiant, l’écart ne se creuse pas entre le pays qui n’a pas su faire “la réforme”, et celui qui a su. En 2010, le différentiel de croissance entre la France et son modèle était de deux points, en 2013 il n’est plus que de 0,1 point !

Il se trouve aussi que la France n’est pas la seule à stagner, et que son fameux modèle social, ce damné, ce galeux, dénoncé comme un conservatisme et une antiquité, n’est pas un problème majeur. Le problème fondamental dont nous souffrons court à travers tous les pays d’Europe, Allemagne comprise. Ce n’est pas un “modèle social”, c’est une politique européenne qui ne ferait pas de politique mais seulement de l’économie…

La croissance mondiale repart, l’Europe est à la traîne, mais le problème viendrait de ce que la France est trop frileuse, et qu’elle ne taille pas, ou pas encore, à la Gerhard Schröder, dans ses services publics et son système de protection sociale !

Si les chiffres publiés par l’Insee ne sont pas une victoire pour le gouvernement français, ils sont une défaite cinglante pour tous ceux qui brandissent l’Allemagne comme un modèle absolu, et la France comme un repoussoir.

Se tairont-ils enfin, ces prédicateurs d’apocalypse, ou se montreront-ils modestes ? Ils parleront encore plus fort, comme d’habitude. Le désastre économique et financier de 2008, qu’ils n’ont pas vu venir, n’a fait qu’amplifier leurs demandes de “réformes” libérales, et leur mépris pour les États qu’ils ont appelés au secours.

La preuve de l’échec de leur orthodoxie ne fera donc que les galvaniser. Déjà, ce soir, ils expliquent que compte tenu de la démographie française, la croissance de 0,3 rapportée au nombre d’habitants est en fait une récession !

Sauvés, nous sommes perdus !

Déjà, ils admettent que l’Allemagne a calé en 2013, mais se tournent vers 2014, et s’enthousiasment avec une statistique toute chaude : notre pays ferait du surplace tandis que son partenaire frôlerait les 2 %.

Quand on veut tuer sa France, on dit qu’elle a l’Allemagne ! Si cette controverse officiellement économique n’est pas une immense bataille politique, une vraie guerre 14-18, c’est que Newton a capturé sa pomme au lasso, et qu’Archimède a inventé l’aéroplane.

 

Source : www.mediapart.fr

 


 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 17:29

 

Source : www.marianne.net

 

"Le néolibéralisme ne tiendra plus très longtemps"
Samedi 15 Février 2014 à 05:00

 

RICHARD SENNETT

 

Auteur du "Travail sans qualités", le philosophe américain, qui fut l'élève d'Hannah Arendt, revient avec un nouveau livre, "Ensemble", réflexion sur la faillite de la coopération dans les sociétés libérales avancées
. Sébastien Lapaque l'a rencontré à Paris.

"Le néolibéralisme ne tiendra plus très longtemps"
Ensemble est le deuxième volume d'une trilogie dont le sociologue et historien des idées Richard Sennett avait annoncé le plan dans son précédent livre, Ce que sait la main, la culture de l'artisanat (Albin Michel, 2010). Après s'être penché sur le goût du travail bien fait et sur l'élan spontané de solidarité, Richard Sennett s'intéresse au sentiment d'étrangeté. «Si grands sont les changements nécessaires pour modifier les rapports de l'humanité avec le monde matériel, explique-t-il, que ce seul sentiment d'être déplacé et étranger peut inspirer les pratiques effectives du changement et réduire nos désirs dévorants.» Ces «pratiques du changement» sont au cœur de son dernier livre. Comment faire en sorte que le bonheur et l'avantage d'être ensemble prennent le pas sur le repli tribal du «nous contre eux» ? Nous avons posé la question à ce phare de la pensée critique contemporaine, dont l'œuvre riche et variée est publiée en France depuis plus de trente ans.

Marianne : Au début de votre livre, vous évoquez la Politique d'Aristote : «L'homme est un animal social.» Ce retour à des choses très anciennes est-il une façon de rappeler que la coopération est une donnée anthropologique universelle ?

Richard Sennett : Oui. Je voulais d'abord montrer que la mise en relation de chaque individu avec des gens différents, et même étrangers, fonde l'expérience humaine. C'est une réalité qui a été occultée. Je suis un peu troublé par le sous-titre de la version française de mon livre : Pour une éthique de la coopération. Car il ne s'agit pas d'éthique, en fait ! Ce mot fait oublier que la coopération est une chose naturelle. Ce n'est pas un choix. Pour survivre, les animaux coopèrent, les hommes coopèrent... L'important, c'est de regarder comment ils coopèrent.

Et l'important, également, est de comprendre pourquoi ils ne coopèrent plus autant ?

R.S. : Pourquoi cette évolution contre nature ? A cette question, il n'y a pas une seule réponse, mais plusieurs réponses possibles. On ne peut pas se contenter de dire que c'est la faute du capitalisme. J'essaie de comprendre ce qui s'est passé en me souvenant de l'organisation sociale des Grecs et des Romains. Chez eux, la coopération était un devoir et un rituel interactif. A aucun moment, il n'était question de choix. C'est aujourd'hui que la coopération est devenue un choix.

Pourquoi vous intéressez-vous au socialisme français du XIXe siècle ?

R.S. : En France, aux XVIIIe et XIXe siècles, il existait, dans la société civile, un réseau riche et varié d'institutions coopératives, d'ateliers et de petites organisations qui constituaient une sorte de socialisme de fait, même si on n'employait pas alors ce mot-là. Je crois que c'est de là que vient la séparation, au début du XXe siècle, entre la gauche politique, celle des partis, et la gauche sociale, celle des syndicats. La chose qui m'étonne dans votre pays, la France, et que je ne comprends pas, c'est la raison pour laquelle ces institutions sociales et coopératives se sont brutalement effondrées.

Dans un chapitre intitulé «Le grand chambardement», vous esquissez une réponse : l'accroissement des inégalités. Selon vous, c'est ce phénomène qui explique le repli tribal auquel nous sommes confrontés ?

R.S. : Dans une certaine mesure, mais regardez comment étaient autrefois organisées les armées sur les champs de bataille. Il y avait à la fois des soldats et des officiers. Mais l'inégalité n'empêchait pas la coopération. Ce qui est nécessaire, pour que cela fonctionne, c'est une formule qui légitime les relations sociales. Ce que j'ai appelé le «triangle social», dont les trois côtés sont l'autorité acquise, le respect mutuel et la coopération. Le problème, c'est quand l'espace de légitimation est vide. A ce moment-là, l'inégalité est brute et la possibilité de coopération, détruite. C'est une observation pratique. On l'a vu dans les entreprises financières de Wall Street que j'ai étudiées au moment de la crise de 2008. Avec leur mentalité très agressive, très individualiste et très inégalitaire, beaucoup de ces entreprises se sont effondrées par manque de cohésion sociale. Au premier problème, tout le monde a fui. Il manquait le triangle social capable de soutenir l'ensemble. Je dis cela parce qu'on a tendance à le négliger. Nous sommes disposés à considérer que la compétition est plus fondamentale que la coopération. C'est une forme de romantisme. Car la coopération, mêlée avec la compétition individuelle, est nécessaire aux affaires humaines. L'idée que ce serait un choix ou un luxe, et non quelque chose de fondamental, est fausse.

C'est drôle que vous parliez de romantisme. Ne sommes-nous pas plutôt tentés de penser que c'est la morale de l'atelier qui est romantique ?

R.S. : Je ne suis pas d'accord. Regardez ce qui se passe en Asie avec la microfinance et les petites coopératives. Dans ce qu'on appelait autrefois le tiers-monde, on voit émerger tout un réseau de petits artisans extrêmement efficaces. Est-ce que cela va perdurer ? Est-ce que cela va réussir ? Je n'ai pas la réponse, mais on voit bien que c'est un moyen de développement qui suit exactement l'esprit des coopératives du XIXe siècle. Nous avons une réponse extraordinaire au néolibéralisme. Derrière le flux global se dessine un futur possible. Il y a des leçons à prendre dans l'organisation sociale du XIXe siècle et dans ces expériences contemporaines.

Vous parlez vous-même de «bête capitaliste». Comment pouvez-vous croire que cette bête qui privatise le vivant, prétend que les semences et l'eau lui appartiennent, va laisser prospérer des petites mutuelles agricoles ?

R.S. : Parce qu'elles sont trop petites ! Ces associations locales sont invisibles pour le capitalisme prédateur. Elles ne sont pas de taille à intéresser les gens qui travaillent en milliards de dollars. Certains pensent que je rêve, mais j'y crois absolument.

Dans votre livre, ce que vous dites du narcissisme contemporain, notamment à propos de Facebook, des comportements sociaux négatifs, de la «comparaison envieuse», de l'impossibilité, voire de l'interdiction du travail bien fait dans les sociétés libérales avancées, ne laisse-t-il pas l'impression d'un saccage culturel qui rend impossible le retour aux solidarités concrètes ?

R.S. : Pour les autres, oui, mais pas pour moi ! C'est vrai que, parmi les jeunes, les déçus de la gauche politique se sentent vraiment écrasés. Il y a peu de jeunes gens qui croient que l'action politique peut être efficace dans la vie. Mon espoir est dans les associations, les coopératives et les syndicats. Je crois qu'il existe aujourd'hui une alternative pour la gauche, et je ne crois pas que, pour vous, ce soit François Hollande.

Vous évoquez la conversion de la gauche politique au marché et parlez de la puissance d'intégration culturelle du néolibéralisme. Ne faut-il pas discerner quelque chose d'implacable, peut-être même de totalitaire, dans l'évolution actuelle du monde et de la vie ?

R.S. : Peut-être que le néolibéralisme sera une chose très courte dans l'histoire des hommes. Ce n'est pas un système viable. Je persiste à croire qu'il est mauvais pour l'individu, destructeur de soi et des autres. Je suis persuadé que tout cela ne durera pas. Très court, je vous dis. Comptez. Depuis combien de temps vivons-nous sous ce régime ? Trente ans, quarante ans ? C'est restreint. C'est presque fini. Cela ne va pas durer beaucoup plus longtemps. Même le capitalisme va s'épuiser et se détruire. Nier la profondeur du social n'a aucun avenir. Je n'aime pas le mot «naturel», mais c'est bien à cela que nous avons affaire : la négation des dispositions naturelles des individus. Maintenant, le problème sociologique fondamental à résoudre, c'est de comprendre comment deux phénomènes peuvent exister en même temps : l'inégalité et le respect mutuel. Il a existé des sociétés dans lesquelles c'était possible. Pourquoi cela serait-il devenu impossible ? C'est en me posant cette question que je me dis que le néolibéralisme est vraiment à court terme. On voit bien qu'il lui manque quelque chose, que tout cet édifice est fragile et impossible politiquement.

C'est peut-être ici que vous allez me parler d'Hannah Arendt, dont vous avez été l'élève. Ce qui manque aux sociétés humaines, c'est l'autorité ?

R.S. : Je dirais plutôt la légitimité. Et je tiens cela de ma lecture de Max Weber. C'est un de ses principes fondamentaux : un système de pouvoir brut, sans principe de légitimité, est impossible. Voyez ce qu'on observe en ce moment en Afrique, avec des guerres civiles qui éclatent sans cesse. C'est la même chose dans l'entreprise capitaliste moderne. On voit bien qu'il est impossible de se passer de légitimité.

Comment expliquez-vous le fait que le management contemporain, que vous avez longuement étudié dans le Travail sans qualités, a aujourd'hui autant de partisans ? A lire vos livres, par exemple Ce que sait la main, on a vraiment l'impression qu'il est destructeur et contre-productif. Comment éclairer sa permanence dans une société obsédée par le profit et la productivité ?

R.S. :J'y reviens toujours. Cela s'explique directement par le manque d'autorité. Aujourd'hui, le commandement n'est plus un moyen, même pas un but. C'est devenu un objet. Il n'a plus aucun lien avec l'autorité. Pour Hannah Arendt, c'est là qu'on observe la banalité du mal. C'est parce qu'on s'habitue à ne pas y penser que l'absurde est possible. Mais, dès lors qu'il y a une réflexion critique, tout s'effondre et on peut s'en sortir. Je le remarque aujourd'hui chez les jeunes, en France, en Espagne, en Grèce, en Italie, et cela me donne beaucoup d'espoir. Il est impossible d'obéir longtemps sans avenir, sans raison et sans aucune chance d'améliorer son sort. Il est impossible de ne pas penser. Et, dès lors qu'on se met à penser, la proposition néolibérale est finie. Elle n'a tenu jusque-là que parce qu'elle est sans critique.

En valorisant la coopération, n'êtes-vous pas à la recherche d'une organisation sociale qui tiendrait à égale distance le profit, dont on peut bien voir qu'il est négateur de toutes les architectures sociales, et le don, un peu utopique ?

R.S. : C'est vrai que la coopération est différente du don. Contrairement au don, ce n'est pas une expérience totalisante. C'est la raison pour laquelle j'ai choisi dans mon livre l'exemple du guanxi, ce système de réseaux de solidarité et de coopération qui existe en Chine entre les individus, bien au-delà du cercle familial. Et le problème, avec l'idée de l'échange, c'est qu'on veut toujours quantifier ce qui est donné et reçu. La coopération est un phénomène plus complexe et plus ambigu, comme je l'observe chez les Chinois. Et en même temps quelque chose de très efficace. Si je vous aide aujourd'hui, peut-être que vos fils ou vos petits-fils aideront mes fils ou mes petits-fils. C'est pourtant un système qui ne repose sur aucune obligation. Mais je crois que c'était le même système dans la chrétienté d'avant la Réforme.

On en revient donc à Aristote, qui explique dans l'Ethique à Nicomaque que l'altruisme n'est rien d'autre qu'un intérêt personnel bien compris ?

R.S. : Non. Le mutualisme, l'association, la participation, ce n'est pas de l'altruisme. C'est une quête de cohésion sociale. Dépendre des autres, pouvoir les aider n'est ni une chance, comme dans le don, ni un signe de faiblesse. Cela ouvre simplement la possibilité d'un vivre-ensemble où le «combien tu me dois» n'existe plus.


repères bio

1943 naissance à Chicago, le 1er janvier.

1979 les Tyrannies de l'intimité (Seuil).

1980 traduction en français de sa thèse de sociologie intitulée la Famille contre la ville. Les classes moyennes de Chicago à l'ère industrielle (1872-1890), publiée en France par les éditions Encres, avec une préface de Philippe Ariès.

1982 sortie aux Etats-Unis du premier de ses trois romans, The Frog Who Dared To Croak, traduit en français sous le titre les Grenouilles de Transylvanie.

1998 publication aux Etats-Unis de The Corrosion Of Character, livre à l'audience internationale, traduit en français sous le titre le Travail sans qualités (Albin Michel, 2010).

2010 Ce que sait la main (Albin Michel).

2014 Ensemble, pour une éthique de la coopération (Albin Michel).
 

 

 

Source : www.marianne.net

 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 17:09

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

« Bullshit » 15/02/2014 à 10h40
La micro-croissance de 2013 n’éloigne pas le risque de méga-déflation
Pascal Riché | Cofondateur Rue89

 

 


Une scène du film « Dr Jekyll And Mr Hyde » (REX FEATURES/SIPA)

Une « bonne nouvelle », selon Jean-Marc Ayrault. Le témoignage d’une « confiance retrouvée », selon François Hollande. Le signe que « l’économie repart », renchérit Najat Vallaud-Belkacem... Wow, wow, wow, stop, doucement, de quoi parlent-ils ?

Des chiffres de la croissance en 2013, si on peut appeler cela une croissance. Elle a été de 0,3% sur l’année, un dixième de poil plus que prévu. « Je ne m’en satisfais pas », a déclaré Pierre Moscovici, jouant les modestes. S’il l’avait été vraiment été, modeste, il aurait dit :

« Bullshit, ce chiffre ne veut rien dire, la vérité c’est que la croissance est à plat depuis six ans et qu’on est incapables de la requinquer. »

Un si petit chiffre ne fait pas le printemps

Voici un graphique fourni par Philippe Waechter – directeur des études économiques chez Natixis – qui résume ce qui se passe en France. Le décrochage est très net en 2008, et le redémarrage attendu vers 2009 fait long feu... Et il est difficile d’être béat en contemplant la fin de la courbe violette : les fameux +0,3% présentés par le gouvernement avec autant d’emphase que s’il s’agissait des quarantièmes rugissants.


La croissance en France (Natixis)

La France ne devrait pas se réjouir trop vite. La zone euro est loin d’être sortie de l’ornière où elle s’est mise en 2008. Au quatrième trimestre, la croissance a été dans cette zone de 0,3%, selon un communiqué publié vendredi [PDF].

« La reprise se confirme », en conclut-on déjà : sonnez hautbois, résonnez musettes. Pourtant, là encore, un si petit chiffre ne fait pas le printemps. Même si la zone euro est « techniquement » sortie de la récession, elle reste au bord d’un gouffre, celui de la déflation.


La croissance dans la zone euro (Natixis)

Un économiste sur deux craint la déflation

La Banque centrale européenne affirme qu’elle ne croit pas à la déflation, bien qu’elle soit incapable d’atteindre son objectif d’inflation de 2% (on est sur une pente de 1%) et que les prix baissent même dans certains pays (en Grèce : -1,8% sur un an). Après la dernière réunion de son conseil, le 6 février, le président de la banque centrale, Mario Draghi a déclaré :

« Nous ne sommes clairement pas en situation de déflation, mais sur une inflation faible pour une période prolongée. »

Mais il a ajouté un post-scriptum, assez inquiétant quand même de la part d’un responsable de banque centrale :

« La déflation reste un risque en soi qu’il ne faut pas ignorer, ce qui suppose une attention particulière de la part de la BCE ».

A la suite de quoi l’agence de presse financière Reuters a posé la question à 46 économistes de divers pays entre le 7 et le 23 février. Le résultat de ce pointage a été publié jeudi : 22 d’entre eux, soit près de la moitié, considèrent que la menace de déflation dans la zone euro est « sérieuse » ou « assez sérieuse ». Quatorze jugent qu’elle n’est « pas sérieuse » et seulement deux sont persuadés qu’elle n’existe pas. Conclusion de Reuters :

« La menace de déflation dans la zone euro est plus sérieuse que la Banque centrale européenne ne le dit, l’austérité imposée aux pays périphériques se traduisant déjà par une baisse des prix ».

Pourquoi la déflation serait un cauchemar

La déflation (baisse des prix et des salaires) est à la désinflation (ralentissement de l’inflation) ce que Mr Hyde est au Dr Jekyll. La seconde est ennuyeuse mais parfois nécessaire ; la première est un cauchemar absolu.

La déflation est en effet un phénomène qui, lorsqu’il se déclenche, a des effets ravageurs. Les Japonais, qui ont connu plus de dix ans de déflation, et qui en sortent tout juste, en savent quelque chose :


L’inflation au Japon et dans la zone euro

La France, elle, a réussi à éviter la baisse des prix depuis les années 30, comme le montre ce graphique proposé par Olivier Berruyer.


Les prix en France depuis 1900 (capture d’ecran/Olivier Berruyer)

Pourquoi la déflation est si redoutée ? Pour deux raisons :

  • les gens et les entreprises reportent toutes leurs décisions économiques. Pourquoi acheter une auto, une machine, réserver un hôtel si l’on pense que les prix vont baisser dans trois mois ? Résultat : l’économie se grippe complètement ;
  • les ménages et les entreprises endettés sont asphyxiés. Car si les prix et salaires baissent, ce n’est pas le cas du montrant des dettes à rembourser.

La spirale de la déflation

La déflation salariale du sud se diffuse

Il y a près d’un an, l’OFCE avait titré sa note de conjoncture annuelle « Le Commencement de la déflation » [PDF]. Xavier Timbeau, directeur du Département analyse et prévision écrivait alors :

« La poursuite de cette stratégie d’austérité budgétaire porte en elle le germe de la déflation salariale dans les pays les plus touchés. [...] cette déflation n’est pas subie, mais encouragée, avec pour objectif la restauration de la compétitivité des pays en crise. Mais, puisque la zone euro est un espace de change fixe, cette déflation salariale ne pourra que se transmettre aux autres pays. »

Xavier Timbeau cherche le titre pour la note 2014 qu’il prépare. Peut-être « La Continuation de la déflation », dit-il. Car selon lui, la situation n’a guère changé :

« Les mécanismes déflationnistes se sont confirmés. La déflation salariale que l’on constate dans les pays du sud, en Espagne, au Portugal, en Grèce ont tendance à se diffuser. Elle induit un renchérissement en termes réels des dettes privées et entretient les effets récessifs. »

En France, l’inflation reste très basse. Hors prix du pétrole, l’augmentation des prix ne dépasse pas 0,5% par an depuis plus de deux ans. La France, certes, est épargnée d’une baisse des salaires, pour l’instant (même si les génies de Goldman Sachs suggère déjà de baisser les salaires de 30% !) Mais la déflation venue du sud n’est pas sans effets, selon l’économiste :

« Si les salaires baissent dans les autres pays, la compétitivité des entreprises française est menacée. Le pacte de responsabilité, qui vise à baisser le coût du travail, est une première réaction à cette situation. »

Les salaires minimum ne sont pas des freins

Si ces pressions déflationnistes se poursuivent, il faudra changer du tout au tout la façon dont les politiques raisonnent. Il faudra qu’ils comprennent qu’il faut :

  • mettre l’accent sur la coopération plus que sur la compétition des pays ;
  • arrêter de considérer les salaires minimum comme des freins à l’économie : ce sont des remparts contre la déflation (la création d’un tel salaire minimum en Allemagne est une bonne nouvelle) ;
  • arrêter l’austérité fiscale et budgétaire généralisée, la marche forcée vers l’équilibre budgétaire (qui, même sur le plan purement comptable, n’a pas donné de résultats brillants) ;
  • enfin, pousser la Banque centrale européenne à aller beaucoup plus loin qu’elle ne l’a fait en matière de mesures « non conventionnelles », afin d’alléger les taux d’intérêt, notamment ceux qui sont pratiqués dans les pays du sud.

Dans le contexte actuel, on voit mal les gouvernants accepter ces recommandations. Mais si la zone euro continue à s’enfoncer dans le chômage, elles s’imposeront. Ou alors, c’est l’euro qui explosera.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 16:21

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com


 

SVOBODA 15/02/2014 à 13h36
A Kiev, dans le « village » des irréductibles ukrainiens
Tania Sollogoub | Economiste

 


Maïdan, à Kiev, face aux forces de l’ordre ukrainiennes (Tania Sollogoub)

Il faut aller à Kiev le dimanche. Il faut voir ça. Le taxi vous laissera avenue Kreschiatik, devant un portrait de Gandhi, dessiné hâtivement sur une grande banderole sale qui décorent l’une des premières barricades.

Tout le centre-ville est bloqué. Les barricades sont faites de sacs de sable, de vieux vêtements, de chaises et d’un peu n’importe à vrai dire (les sacs Leroy Merlin, très solides, sont d’ailleurs l’une des présences les plus évidentes de la France en Ukraine aujourd’hui…).

Ensuite, en vous rapprochant de la place centrale, vous verrez de loin une mer de drapeaux bleus avec des étoiles d’or. Et ce mot, « Europe », associé à celui qui veut dire liberté en Ukrainien : « SVOBODA ».

« Ukraine », « Europe », « Liberté »… C’est écrit partout. Sur les murs mais aussi sur les joues des jeunes femmes, comme pendant les matchs de foot. Les Ukrainiens ont réussi à faire tomber leur gouvernement.

« On est les seuls à s’opposer à Poutine »

A présent, ils veulent une nouvelle constitution et des élections anticipées. Ils veulent leur liberté et ils ne veulent pas de Poutine. Igor, le chauffeur de taxi se retourne, et me dit en souriant :

« Alors comme ça, on est les seuls à s’opposer à lui, en Europe, aujourd’hui ! »

Surtout, ils veulent mettre fin à cette corruption qui dévore le pays depuis son indépendance en 1991. C’est vrai. Il faut les croire. L’ambassadeur de France me l’avait dit, en off, il y a trois ans :

« Dites aux gens, dans votre société, que ce pays est dangereux politiquement, que les élites sont totalement corrompues ».

Comme ailleurs ? Non : plus qu’ailleurs, et mieux qu’ailleurs. Et les gens en crèvent. Donc, avec le mot « SVOBODA », il y en a un autre qu’on entend très souvent : « Des bandits, tous des bandits ». N’importe quel investisseur sait bien que c’est la vérité.

Le vrai grand ras le bol du siècle

Cette fois, me dit-on, ça ne sera pas comme la révolution orange en 2004. A l’époque, c’était un parti contre un autre. Là, c’est le bazar, c’est certain, mais c’est le changement ! Le vrai grand ras le bol qui soulève les pays une fois par siècle.

Il faut dire que l’Ukraine a vécu vingt ans de transition pour rien du tout ou presque, des revenus qui sont au niveau de ceux de l’Algérie et une situation catastrophique dans l’éducation et la santé.


La foule, tous les dimanches, sur Maïdan (Tania Sollogoub)

Bien sûr, les gens qui manifestent ne savent pas encore pour qui ils pourraient voter (les représentants de l’opposition sont souvent en prison) mais ils sont là comme l’explique Igor :

« On verra après. Les partis vont s’organiser. On sait bien que ça prendra du temps, ce sera dur, mais on est prêts. C’est une révolution vous savez. C’est comme ça les révolutions. »

Le dimanche dans la « ville libre de Kiev »

Igor sourit tout le temps. Il lui manque une dent à droite, en plein milieu du sourire, mais le dentiste c’est cher. Au fond, je crois qu’il a raison. Les vrais leaders apparaissent souvent quand l’histoire a besoin d’eux et en général, on ne les connaît pas avant !

Ceux qu’on connaît, les hommes politiques normaux, ceux-là n’ont pas la trempe pour sauver les pays.

Alors, tous les dimanches depuis la fin novembre, on se retrouve à Maïdan et on refait encore et toujours le même pied de nez à Poutine. Non, l’Ukraine ne sera pas à la botte de Moscou, même si la moitié des Ukrainiens sont russophones…

Il y a tout de même une différence entre parler une langue ou avoir des origines, et décider de s’asservir. Les russophones sont mécontents, partagés, mais silencieux et inquiets. Et comme les autres, ils regardent ce peuple immense, calme et résolu, qui converge vers le centre-ville, tous les dimanches matins, vers la « ville libre de Kiev »...

Maïdan, c’est un village de gaulois

Maïdan, c’est un village de gaulois. Des tentes hétéroclites, des baraques en bois, et tout ce qui peut servir au campement. Il y a des quartiers et des commandants de quartier, qui vous font visiter ce qui ressemble à des yourtes.


Maïdan, à Kiev, la ville des irrédictibles ukrainiens (Tania Sollogoub)

On entre en soulevant un rideau ou un vieux tapis. Des gens dorment les uns à côté des autres, par terre. Dans un coin, des amas de vêtements. Chaque tente arbore bien sûr des drapeaux européens et ukrainiens, mais aussi une pancarte avec une appartenance politique, ou bien le nom de la ville dont on vient.

Toute l’Ukraine est là d’ailleurs, y compris les fameuses villes russophones de l’Est telles Dinepopetrovsk, Kharkov…

Partout, des hommes coupent du bois – c’est aussi la grande bataille de l’hiver – et comme sur les chantiers, des feux sont allumés dans de grands containers qui brûlent la peau quand on s’en approche trop.


La soupe collective sur Maïdan (Tania Sollogoub)

Des hommes et des femmes touillent la soupe en plein air dans d’immenses bassines. Ça sent la Kacha. Ça fume parce qu’il fait froid. On étale du miel sur de grandes tartines.

Tout est sale, à la fois triste le matin et réjouissant le soir, quand les citoyens ordinaires apportent aux insurgés leurs bocaux de cornichons fabriqués maison.

Ils ont tenu là par -20° en décembre, mais à présent que cela se réchauffe un peu, il y de la gadoue partout. Et des rangées de latrines qui puent.

Les visages sont fatigués, pauvres. Beaucoup de vieux, bien sûr, qui ont ressortis leurs uniformes militaires ; ces marginaux dont ne cesse de parler le gouvernement (mais les marginaux aussi, ont droit à la colère), des étudiants, des artistes (je tombe sur une table de ping-pong à côté d’une tente de jeunes peintres) et des agriculteurs paraît-il, parce que c’est une saison calme pour eux.

Ces gars là savent manier la barre de fer

Les visages sont noirs, rudes, les mains épaisses. A force de voir des films qui montrent de fausses guerres, on n’imagine pas les révolutionnaires comme ça.

Mais quand ils disent : « Je suis prêt à mourir » (et ils le disent tous), on se souvient que c’est vrai. Ils peuvent mourir. Je passe la soirée avec eux, assise sur une bûche. Au fond, il vaut mieux que ce ne soient pas des révolutionnaires de salon. Ces gars-là doivent effectivement savoir manier une barre en fer.


Un visage souriant dans la révolution (Tania Sollogoub)

Et puis parfois, une image miraculeuse : une femme avec le visage de Marina Vlady sort devant moi d’une tente, dans un long manteau de fourrure noire. « I’m a guest », me dit-elle. On se sourit. Elle va fumer une cigarette en regardant la place. Un peu plus loin, un type est en train de couper les cheveux d’un autre.

Très vite, on ne peut plus bouger. De l’ordre de 100 000 personnes sont sur place, et cela a grimpé jusqu’au million en janvier. Des grands-mères, beaucoup de grand-mères ! Car elles ont tout vu du siècle, m’expliquent-elles, elles n’en peuvent plus.

L’une d’entre elles, qui distribue les tracts, me dit :

« Taniouchka, on n’a plus rien à perdre tu sais ! Alors, en semaine, pendant que Kiev travaille normalement, nous, on garde Maïdan. »

Il y a aussi ces mamans en chapka, avec leurs petites filles à la main (bonnets à pompon roses, nattes blondes et délicieuses petites filles slaves), des étudiants, des filles incroyablement belles (Marina, sur la barricade, avec des ongles peints en doré !).

Evidemment pas des extrémistes. Cela, c’est juste la propagande russe qui fonctionne à plein, comme les Chinois l’ont fait pendant vingt ans, pour réécrire Tian’AnMen. Et il paraît d’ailleurs qu’ils ont réussi, puisque certains jeunes chinois ne connaissent même pas l’existence du massacre [du 4 juin 1989, ndlr].

C’est toujours la même arme que les régimes autoritaires ressortent quand ils veulent effacer l’histoire : la grande bataille de la désinformation, contre laquelle les démocraties sont bien trop honnêtes.

Sur Télé-Poutine, que des hommes cagoulés

Il suffit de regarder la télévision russe en ce moment pour comprendre : Poutine sous toutes les coutures, Poutine avec des gosses, des sportifs, des scientifiques, un visage rond, une voix douce. Et de Maïdan, on ne montre que des hommes en cagoule, avec des barres de fer. Moscou inonde les réseaux sociaux. Ils savent faire. Mais c’est tout simplement faux.


Maïdan, à Kiev, face aux forces de l’ordre ukrainiennes (Tania Sollogoub)

Il suffit d’aller à Kiev le dimanche. « Dites-leur que c’est faux », me demandent les gens. Alors bien sûr, à deux rues près, la ville est calme. Mais que vaut cet argument ? C’est normal ! C’est ce qu’on appelle une insurrection ! C’était déjà comme cela au XIXe siècle en France !

A Maïdan, on écoute les discours qui se succèdent sans arrêt sur l’estrade géante de la place centrale (ça commence à 7 heures du matin !). Klitchko, le boxeur, a une très belle gueule et une voix qui fait trembler. On sait bien qu’il n’est pas très compétent en politique mais il est bien entouré, paraît-il.

Igor, encore :

« C’est un gars correct, c’est un boxeur. Un loyal celui-là, tu comprends ? Son fric, il l’a gagné avec ses poings. »

Et puis, on chante, on chante beaucoup. Et même (parce qu’on est slave), des gens récitent des poèmes à la tribune, devant 100 000 personnes au bord des larmes. Force ou faiblesse de ces peuples, je ne sais pas, mais je pleure avec les autres.

Un peu partout, sont affichées des caricatures du président Yanoukovitch et de Poutine. Le Président, c’est un pantin de Moscou ! me dit-on.

Lui, il est très bête, tout le monde le sait, même ses amis oligarques. Mais ils peuvent nous en sortir un autre plus dur du chapeau, un vrai petit Poutine.

Que se passera-t-il après Sotchi ?

Parce que le problème de l’Ukraine, c’est Poutine. Le problème, c’est ce qui va se passer à la fin des jeux de Sotchi : le président russe est en échec à Kiev mais comment peut-il l’accepter ?

Difficile d’appliquer des méthodes dures face à des grands-mères, ça pourrait être un bain de sang. Evidemment jouer l’épuisement (d’où l’importance de la communication) ? Mais pour l’instant, le mouvement ne s’épuise pas.


Maïdan, à Kiev, la ville des irrédictibles ukrainiens (Tania Sollogoub)

Alors quel genre de compromis Poutine peut-il trouver pour éviter de perdre la face ? Un référendum d’autodétermination qui lui permettrait de récupérer quelques régions de l’Est ? C’est possible.

Mais si l’Ukraine éclate, ce ne sera donc pas le résultat d’une guerre civile comme on l’entend trop souvent. C’est complètement faux. Il n’y pas de manifestations pro-russes aujourd’hui. Aucun affrontement au sein de la population.

En fait, les russophones aimeraient surtout revenir au statu quo géopolitique (ni russe, ni européen). Malheureusement ils seront peut-être obligés de choisir, et ils choisiront peut-être la Russie… Mais à ce jour, ils ne l’ont pas réclamé. On les entend peu. Si l’Ukraine implose, si cela arrive, ce sera pour que Poutine n’ait pas perdu la face. Ce sera surtout pour cela.

« Regarde ça, c’est de la vraie guerre ! »

Dans l’après-midi, tout le monde se dirige vers la barricade devant l’Hôtel Dniepro, pour regarder à quelques mètres la ligne noire des forces de l’ordre. Immobile, surréelle. Mais c’est pourtant vrai et ça peut chauffer (les vendeurs de magnets me disent : « Regarde, ça c’est la vraie guerre ! tu m’achètes ? Pour ton frigo ? »).

Vraies aussi les tentatives pour dégager Maïdan par la force, à deux reprises depuis deux mois, à 4 heures du matin. Un échec (et des morts) car les Ukrainiens sont tous venus, prévenus on ne sait comment par les réseaux sociaux. Il paraît que les taxis descendaient gratuitement les gens vers le centre-ville.

Aujourd’hui Maïdan a donc ses héros, dont on voit les portraits un peu partout. A l’entrée d’une des barricades, un stand expose les balles utilisées par le pouvoir.

Il paraît aussi que lors de l’adoption des lois liberticides (abrogées depuis peu), interdisant notamment de manifester et de porter un casque pendant les rassemblements, tout le monde est sorti le dimanche suivant avec une casserole ou un seau sur la tête ! Slava Ukraïna !

La démocratie tirée par les dents

Vraies enfin, les tentatives d’assassinat au fond des bois, la présence de troupes russes d’élite (les « Berkut »), la torture de ce type qui a eu l’idée géniale de « l’auto Maïdan » (un rassemblement de voitures bloquant le quartier du Président).


Les Babouchkas contre Poutine (Tania Sollogoub)

Tout cela, c’est vrai et ça dure. Il faut en parler. Dire que les Babouchkas ukrainiennes, tous les dimanches, sont les seules capables de s’opposer à Poutine ! Dire que tout cela peut évidemment disparaître dans le sang ou même le froid, mais que cela existe, a existé.

Sur la barricade, dimanche dernier, tout le monde a ouvert des parapluies, pour faire un signe aux démocrates russes, dont une radio vient d’être fermée. Elle s’appelait « la pluie ».

La monnaie est attaquée, le pays est au bord du défaut de paiement, la croissance risque de s’effondrer, et on espère que certains oligarques vont enfin bouger au Parlement (cette semaine peut-être ?).

Reste que ce dimanche, comme tous les dimanches, les Ukrainiens s’en foutaient. Ils tiraient le changement et la démocratie par les dents. Et beaucoup de Russes les regardent avec intérêt, ces petits parapluies qui tournent, qui tournent sur les barricades, pour leur dire bonjour de loin.


Les parapluies, en référence à la télé russe (Tania Sollogoub)

Et d’autres aussi, mes deux jeunes amis allemands, venus pour trois jours, Anna et Georg, juste trois jours :

« On voulait être là à côté des Ukrainiens, vous comprenez ? »

Bien sûr. Nous sommes nombreux, à Kiev, venus pour écouter le cœur de l’Europe qui palpite encore là-bas…

Alors, quand le douanier français me demande au retour ce que j’ai dans mon sac à dos (et flute il y a la grève des taxis !), j’ai envie de lui dire : une furieuse sensation de fraternité !

Rappelez-vous que Tian’AnMen n’a duré que deux mois. Mais c’est profond les racines d’une idée. Slava Ukraïna…

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

 

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 16:01

 

Discuté et  décidé en assemblée ( pour vrai dire, à quatre, un de moins qu'à nos débuts, il y a 3 ans!), nous devons relancer la mobilisation

 

 

Force est de constater l'inertie militante en ce moment, aux « Indignés » en tout premier.

Découragement?
Épuisement?
Inadéquation de la méthode?
Flou 'artistique' sur les buts?
Émiettement des luttes?

...

Il semble pourtant que la barque est pleine, que des raisons de "s'indigner" il y en a tout autant que sous Sarko Premier, si c'est pas plus. Alors résignation en adéquation avec l’idéologie officielle affichée : « c'est mieux que si c'était pire »... ou peur d'être assimilé aux "Bonnets Rouges"?

C’est là d'ailleurs le grand et seul espoir du PS aux élections qui s'annoncent : ils prient pour une vague FN (motus général sur le FG, c'est à noter) au premier tour et donc une remobilisation massive "à gauche" pour amortir leur gamelle programmée. Beau calcul! Vaste vision politique !

Allons-nous tomber encore une fois dans ce panneau ? Ce serait recommencer la farce des présidentielles. Ce que Sarko n'a pas osé faire par "peur" de notre mobilisation (mais surtout soucieux d'amortir sa propre gamelle électorale...), Hollande le fait grâce à notre silence.


Nous n'avons aucun espoir à attendre des "sociaux-démocrates" ni d'une quelconque collaboration avec eux. Ils se sont trop engagés dans la fuite en avant vers la rigueur (50 milliards !), la collaboration avec le patronat. Avec leurs remèdes, sauce Troïka, si nous guérissons, nous serons « morts », comme en Grèce, comme au Bangladesh… Dans un monde fait par l’oligarchie, pour l’oligarchie, oligarques ils sont, oligarques ils resteront.

 

Il faut donc surtout se demander si une quelconque participation à des élections ne serait pas une légitimation d'un processus démocratique définitivement mensonger qui, partout, laisse l'oligarchie se coopter en cercle fermé, un jeu biaisé où les "extrêmes" ou "opposition populiste"  sont là pour faire joli, à la manière 'Mobutu Sese Seko Kuku Nbgendu wa Za Banga' et de bien d'autres qui financent vingt « partis d’opposition » pour noyer la vraie.

Vous iriez jouer votre vie au poker avec des tricheurs? Du goudron et des plumes seraient plus raisonnables...

On va nous appeler à voter pour des entités ectoplasmiques: la commune et le Parlement européen. Qui peut oser réclamer notre mandat dans ces conditions? Pour décider de quelle couleur sera repeinte la cage d'escalier de la maison qui brûle? Ou pour signer ces si profitables partenariats public-privé qui nous ruinent et nous enchaînent à « la dette », à la « productivité », à la « compétitivité »?


Il est clair que tout se tient, il ne s'agit pas de faire « un inventaire à la Prévert » ni un « cahier de doléances »...Tôt ou tard tout ce que nous exigeons doit être mis et sera mis en oeuvre. Ce ne le sera pas par le PS et le parti croupion écolo qui lui sert de vague légitimation « à gauche ».  Ils sont aux poubelles de l'histoire, si personne ne le leur dit ils ne s’en apercevrons jamais et sont capables de continuer ainsi jusqu’à perpette. Nous pas !

 

Nous devons exiger (liste non close) :

 
La mise au pas concrète de la finance: socialisation des banques et du crédit, fermeture des Bourses contrôle des mouvements de capitaux, re négociation de la dette.

Sortie de l'euroland, fin de la monnaie unique, ré-évaluation des monnaies selon leurs cours réels (et non plus fantasmés).


Remise en question des Institutions Européennes…et des nôtres par la même occasion. S'il s'agit de rétablir les souveraineté populaires avant de « refaire l'Europe » autant qu'elles soient réellement démocratiques avant d'envisager une quelconque fédération plus large.


Remise en cause du « libre échange » et de tous les traités négociés en ce sens. Exigeons, pour commencer, la transparence sur l'actuel processus de négociation du GMT (ou Tafta, l'ouate dans laquelle on veut nous étouffer), ce n'est pas un but mais une étape.


Politique fiscale à revoir entièrement, la collecte comme la dépense et donc....

Remise en cause de tous les grands projets inutiles, de la politique énergétique, du développement des soit disant bio-technologies...

Re localisation de la production, fin de l'obsolescence programmée, de la grande distribution...


Réactivation et re collectivisation des politiques sociales, refonte de l'échelle des salaires (et revenu universel?), participation réelle des producteurs (les ouvriers et les employés, pas les rentiers) et des acheteurs (qui ne seront plus des « consommateurs », ni des « clients ») à la gestion des entreprises et de la production.


Libéralisation de l’information, de l'internet. Fin des contrôles permanents, du flicage des communications (politique ou a but commercial c'est same-same), de l'espace public.

...

Rien de moins qu'une révolution.


Il est clair que tout ou partie de ce « vaste programme » correspond aux objectifs annoncés, réels ou pas, de certains partis ou organisations, pas tous "de gauche" d'ailleurs. C'est notre force et notre faiblesse face à ceux qui parlent « au nom du peuple » et à ceux qui monopolisent le copyright « socialiste ». Ce nom de « socialiste » nous le leur laissons d’ailleurs volontiers. C’est au bout du compte l’autre nom de la charité. Nous ne voulons pas l’aumône, nous voulons nos droits…et nos devoirs, dans un monde commun.

 

Que « la Base » ou « le Peuple » ait toujours raison est un mythe (démenti par la mobilisation des « Tea-party », par exemple), que « l’individu » soit seul l’entité sacro-sainte légitime est une erreur. Nous devons « faire avec » le monde tel qu’il est et avec les individus (nous même par conséquent) tels qu’ils se sont constitués dans ce monde. Que nous puissions nous mettre d'accord, même avec des « électeurs FN », dans un monde commun, est un objectif impératif à notre portée qui a besoin de la participation de tous.

 

Nous avons plus besoin d’empathie (d’amour ?) que de lucidité. Si nous nous divisons en chapelle, si nous persistons à couper les cheveux en quatre  sans essayer de construire partout des passerelles, nous ne bâtirons aucun consensus et nous n’apprendrons jamais à nous gouverner nous-mêmes.

Si nous nous contentons de suivre « les cadres », les « intellectuels » et tous ceux qui sont « institutionnalisés » (de gauche comme de droite) nous leur laissons la compétence, l'expertise,  le pouvoir.

 

Il est nécessaire et légitime qu'individu par individu nous mettions nos capacités en commun, par des assemblées délibératives et décisionnelles, par toutes initiatives visant à s’affranchir du libéralisme individualiste marchand, par tous les moyens permettant l’auto éducation de nous tous à l’exercice du pouvoir et de la liberté.


Nous ne sommes pas les « Invisibles » ou les « Anonymes ». Nous sommes les 99%, les « Occultés ». Le collectif des Indignés, collectif d’individus communs, est mort-né, c'est probable...son nom, très débattu et critiqué, n'avait aucune importance. L'urgence de sa constitution est pourtant encore d'une actualité criante.

 

Donc, ce Samedi, pour commencer, à l'heure habituelle (13 h), à Nîmes, repas et réunion de discussions sur la nécessaire re mobilisation et ses moyens. D’autres réunions suivront, tenez vous informés.

 

Fini le ron-ron...

 

V...

 

 


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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 15:51

 

 

Les désobéissants - Sud-Est :
19 et 20 Février / Bloqueurs d'uranium !!!
Narbonne

Bonjour à toustes !

La nouvelle audience des bloqueurs d'uranium aura lieu le 20 février au Tribunal de grande instance de Narbonne à 8h30. 
Nous vous invitons à vous rendre devant le tribunal pour les soutenir !

Et la veille (le 19 février, donc...) Soirée débat au Café de la Poste (Boulevard Gambetta, Narbonne) à 18h "L’USINE AREVA – COMURHEX – MALVÉSI: QUELS RISQUES POUR L’ENVIRONNEMENT ? QUEL IMPACT POUR LA SANTÉ DES HABITANTS ?"
avec Bruno Chareyron, Ingénieur en physique nucléaire, et responsable du laboratoire de la CRIIRAD Commission de Recherche et d’Information
Indépendantes sur la Radioactivité

Vous pouvez également soutenir les 23 de Malvési en ligne:
Montpellier -> Narbonne 

- départ le 19 février à 16h30: RDV sur le parking du casino Celleneuve (du côté de l'arrêt de tram). 
CONTACT: so(at)no-mansland.com

- départ le 20 février à 06h00 : RDV sur le parking du casino Celleneuve (du côté de l'arrêt de tram). 
CONTACT: elisabethmartinez(at)free.fr

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 22:45

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

NDDL : toutes et tous à Nantes le 22 février - appel à manifestation

 

 

 

samedi 22 février 2014, par zadist

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Notre Dame des Landes

Ni travaux Ni expulsions

L’aéroport c’est toujours non !

samedi 22 février 2014 - 13h Nantes - Préfecture

http://22fevrier2014.blogspot.fr/

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Appel commun du mouvement anti-aéroport

L’Etat et les pro-aéroports menacent de passer de nouveau en force. Ils prétendent débuter, dans les mois qui viennent, la destruction des espèces protégées et les chantiers de l’aéroport. Une nouvelle vague d’expulsion pourrait survenir. Nous ne les laisserons pas faire ! Les travaux ne commenceront pas ! Sur place, le mouvement est plus vivant encore qu’à l’automne 2012, les liens plus denses, les champs plus cultivés et les habitats plus nombreux... Au delà, plus de 200 comités locaux se sont créés, en solidarité avec la lutte et pour la faire essaimer par chez eux. Nous appelons toutes les forces anti-aéroport à se joindre à la manifestation du 22 février à Nantes pour leur montrer qu’il n’est pas question qu’ils touchent au bocage.

La préparation de la manifestation continue.

Pour suivre ce qui se passe, proposer animations, coups de main ou hébergements, voir le blog dédié à l’évènement : http://22fevrier2014.blogspot.fr/

Pour les infos pratiques : http://www.annonces-ndl.org : cars, covoit, hébergement

La commission hébergement dispose actuellement de 40 couchages, afin de s’organiser du mieux possible, vous pouvez nous contacter par mail : epiceriebienlogique@yahoo.fr ou tél : 0228549968 M Merci de préciser si vous êtes autonome dans vos déplacements, et si vous préférez être hébergé sur Nantes ou dans les communes proches de Notre Dame Des Landes. Nous satifairons votre demande dans la mesure du possible, concernant le lieu d’hébergement.a+ Christophe D. commission hébergement 22/02/2014

Appel d’occupant-e-s de la ZAD

La déroute de César

Depuis des décennies un ubuesque projet d’aéroport menace le bocage de Notre Dame des Landes près de Nantes. Mis au rencart suite à la crise pétrolière des années 70, les décideurs locaux, PS, UMP et entrepreneurs unis, l’ont ressorti des cartons il y a quelques années, assorti de l’inévitable label "écologique" ! Depuis des décennies la population locale s’oppose à la destruction de ses maisons et de son agriculture, forte des traditions de luttes paysannes et antinucléaires. A partir de la fin des années 2000, des personnes de toutes l’Europe sont venues lui prêter main forte. Elles sont venues s’installer sur la Zone A défendre, à l’appel d’habitant-e-s qui avaient choisi de résister, et occupent sur place les terres et bâtiments laissées vides - depuis des années parfois- pour laisser la place à l’aéroport.

Le 16 octobre 2012, lorsque plus d’un millier de gendarmes sont venus expulser la ZAD, la vigueur de la résistance et la vague de solidarité que celle-ci a engendré a surpris tout le monde, et en premier lieu les décideurs qui avaient perdu l’habitude de se voir retourner ainsi la violence de leur pelleteuses. Après deux mois d’escalades dans les arbres et de recours juridiques, de barricades, chants et projectiles dans le bocage, de manifestations et d’actions visant des chantiers ou des sièges politiques dans le reste de la France, l’ « opération César » s’est définitivement enlisée.

La ZAD en mouvement

L’opposition aux expulsions a diffusé la conviction, cauchemardesque pour les aménageurs du territoire, qu’il est possible de se mettre en travers de leur chemin. S’ il reste à enterrer définitivement le projet d’aéroport, la brèche ouverte ici a laissé place à un terrain d’expérimentations sociales et agricoles bouillonant, guidé par la solidarité et la volonté de mise en commun. Sur la zad s’élabore un mouvement soudé par les rencontres entre habitant-e-s de longue date et nouveaux-elles arrivant-e-s, entre paysan-ne-s en lutte et collectifs cherchant à vivre, cultiver et créer, en porte à faux avec les circuits marchands et les normes.

L’opération césar a eu pour effet d’engendrer pendant toute l’année passée un grand élan de réoccupation et de reconstruction. Il y a aujourd’hui une soixantaine de lieu de vie, fermes, maisons, cabanes et hameaux répartis sur la zone, ainsi qu’une vingtaine de projets agricoles et maraîchers. On y trouve aussi des espace collectifs pour faire de la radio, de la musique, des cantines et fêtes, fabriquer du pain et transformer des aliments, lire et jouer, coudre ou fabriquer une éolienne, réparer des vélos ou se soigner...

Le retour de César ?

Depuis des mois la plupart des tentatives de Vinci, maître d’oeuvre du projet, et de la Préfecture pour venir faire des travaux préparatoires sur la ZAD ont été empêchées ou sabotées. Depuis quelques semaines les pro-aéroport multiplient pourtant les annonces dans les médias sur le démarrage prochain des chantiers et sur la nécessité de revenir nous évacuer.

La prochaine étape sur leur agenda serait de venir "déplacer" certaines espèces rares du bocage et de construire des mares et haies dans les environs selon des quotas de "compensation" fixés à partir de la quantification, en leurs termes, des "biens et services ecosystèmiques" du "capital naturel". Au-delà de l’aéroport de NDDL il s’agit là de la mise en place de techniques d’ingénierie écologique, largement expérimentales et emblématiques du greenwashing moderne, qui pourraient servir de modèle et de légitimation sur la faisabilité d’autres projets de ce type. Pour des compagnies comme Vinci, il s’agit bien d’acheter un droit à polluer et à détruire, légitimé par des "naturalistes" mercenaires comme Biotope. La compensation incarne une logique gestionnaire qui entend pouvoir paramétrer et comptabiliser l’entièreté du vivant.

Nous entretenons un rapport tout autre aux bois, bocages et chemins, aux histoires qui les traversent et aux êtres vivants qui habitent notre quotidien. Ces liens sensibles et savoir faires, outils, armes et complices, ressources ou repaires ne se laisseront pas aplanir. Nous refusons absolument que nos vies soient casées et fractionnées à l’infini dans des équations savantes selon les principes éco-nomiques en vigueur.

La résistance est contagieuse

Aujourd’hui, Notre Dame des Landes est devenu un symbole des luttes contre l’aménagement du territoire capitaliste, qui croit pouvoir disposer à sa guise des espaces considérés comme "non-productifs" pour y implanter ses centrales énergétiques, ses centres commerciaux, ses lignes à haute tension ou ses méga-axes de circulation pour humains et consommables. Un symbole, et un cri de ralliement, comme ont pu l’être Plogoff ou le Larzac en leur temps. Un symbole, parce que partout opère cette logique de fric, de vitesse, de destruction des territoires et de contrôle - eux appellent ça "le développement". De Notre dame des landes au TGV Lyon Turin en passant par le centre d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, les pouvoirs publics tentent de l’imposer à coup de pseudo-concertation et de marketing "vert". Souvent ça passe, et ils parviennent à nous faire gober qu’il n’y a pas d’alternative. Parfois, la réaction des habitant-e-s les tient en échec.

Le 22 février à Nantes, c’est un renversement décisif qui se joue : la métropole nantaise veut tenter à nouveau d’annexer Notre Dame des Landes ? Eh bien ce sont toutes les oppositions à ce projet, et à tous les projets similaires, qui vont venir dire à la métropole qu’elles n’en veulent pas ! Nous manifesterons avec joie et détermination pour l’abandon du projet et pour l’avenir toujours à construire, sans aménageurs, sur la zad et ailleurs.

Puisqu’ils entendent "compenser" le bocage, nous en amènerons des fragments à Nantes et ferons résonner l’appel à entraver concrétement tout démarrage des travaux, que ce soit la destruction des espèces, ou les autres chantiers connexes au projet d’aéroport : le barreau routier mais aussi les élargissements de routes et dévoiement de réseaux (eau, électrique...).

Nous affirmerons à cette occasion que s’ils viennent de nouveau nous expulser nous résisterons, réoccuperons et reconstruirons avec les dizaines de milliers de personnes qui se sont déjà alliées aux habitant-e-s et paysan-ne-s de la zad.

Nous lançons d’ores et déjà une invitation à s’organiser pour bloquer la région et occuper les lieux de pouvoir dans toute la France en cas de nouvelle grande opération policière. Vinci, Auxiette, Ayrault and co : dégage ! Les ZADs vivront !

Des occupant-e-s de la zad, groupes et personnes en lutte contre l’aéroport et son monde.

Infos et communication :

- Blog commun
- Blog co—voiturage/herbergement
- Tract à photocopier par chez vous
- Affiche rouge
- Affiche verte

Documents joints

 

Source : zad.nadir.org

 

 

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 22:38

 

 

Source : zad.nadir.org

 

Infos du 10 au 16 février

lundi 10 février 2014, par zadist

 


Attention aux rumeurs mais restons vigilant-es !

 

 

 

Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel et vous pouvez écouter les nouvelles transmis par radio klaxon en streaming.

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone n’hésitez pas à nous contacter en appelant le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01

La préparation de la manifestation continue. Pour suivre ce qui se passe, proposer animations, coups de main ou hébergements, voir le blog dédié à l’évènement : http://22fevrier2014.blogspot.fr/

POUR LA MANIF DU 22 : il y a ce site dédié aux infos pratiques http://www.annonces-ndl.org : cars, covoit, hébergement

Suite aux AG de préparation de la manif, chacun-e est invité-e à reprendre et afficher sur la manif les drapeaux de la lutte et à ce que les divers groupes se mélangent plutôt que de défiler en bloc successifs.

Voici la tête du drapeau et les 3 pochoirs permettant de le réaliser en autant d’exemplaires que possible, afin que leur présence soit visible et massive !

Les fichiers pour réaliser vos drapeaux : http://22fevrier2014.blogspot.fr/2014/01/fabrication-de-drapeaux.html

Tout-e-s à vos pochoirs !


Vendredi 14

Rien de particulier à signaler du côté de la ZAD. Voici quelques infos des luttes contre le monde qui veut cet aéroport.

Depuis 12h30 aujourd’hui les salarié-e-s, chomeur-euse-s et precaires de la Culture occupent la Mairie de Nantes. Il-le-s appellent à être rejoints par tou-te-s pour un maximum de soutien : contre la casse des droits sociaux par le Medef qui ne s’en prend pas qu’à l’intermittence, soit dit en passant... Plus d’infos sur Indymedia.

Coup d’arrêt au chantier de l’A304. Le chantier de l’autoroute a été arrêté après l’annulation de « l’arrêté préfectoral qui autorise l’engagement des travaux au titre de la loi sur l’eau ». Bravo !

Jeudi 13

À partir du 17, c’est la semaine de clowns activistes en vue de la manif du 22. Allez j jeter un coup d’oeil, ya aussi un appel à matos et coups de patte.

À venir ailleurs...

- Rassemblement antifasciste demain vendredi 14 février à Nantes place du Bouffay : https://nantes.indymedia.org/events/28928
- ROUEN ça fourmille au BAMville ! programme jusqu’au 22 février
- Mercredi 5 MARS aura lieu le procès en appel de l’affaire Pinault (14 personnes) cour d’appel de Versailles, 18ème chambre correctionnelle, section B Pique-Nique de soutien devant le tribunal.

Mercredi

- Si vous nous lisez de Paris, la Brigade des Activistes Clowns propose un rdv pour une action demain, jeudi.

- Par ailleurs d’autres clowns (illes sont partout ??) proposent pour la semaine de préparation à la manifestation du 22 de se retrouver à la chataigne.

- concert de soutien samedi à Reze, SYSTEM FAILURE + HAYMARKET ( Punk Rock)

- C’est lisible sur le web : Deux articles de l’excellent site reporterre :

Notre Dame des Landes : les précipitations actuelles remettent en cause le projet d’aéroport

Notre Dame des Landes : bon sang, on a oublié le brouillard !

Mardi

Des infos trouvées sur le net :

- Notre-Dame-des-Landes : le recours de 26 opposants rejeté

Ca se passe ailleurs (recu sur la liste intercomités)

« Non au projet de golf de St Jean Pla de Corts en Pyrénées Orientales ! »

La vallée du Tech dans les Pyrenées Orientales est soumise à un stress hydrique croissant donnant naissance à des tensions et à des conflits. Cette situation nous oblige aujourd’hui à une reconsidération des usages des masses d’eau du bassin versant pour un partage équitable. C’est dans ce contexte que se présente le projet de création d’un golf sur la commune de St Jean Pla de Corts.

Pour signer la pétition contre ce golf :

http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=P2014N45931

Lundi 10 février

Par ici, rien de nouveau sous le ciel gris.

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

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