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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 14:46

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Villepin: un jour de travail pour toucher 100 000 € de retraite

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

L'ancien premier ministre aurait effectué une journée de travail éclair comme diplomate en septembre dernier, après vingt ans d'absence, pour s'ouvrir de coquets droits à la retraite.

L'ancien premier ministre Dominique de Villepin aurait effectué une journée de travail dans le corps diplomatique, après 20 ans d'absence, pour ouvrir ses droits à la retraite et toucher 100 000 euros, selon une information du quotidien britannique The Telegraph confirmée ce mercredi par Le Parisien.

L'ancien premier ministre de Jacques Chirac aurait bel et bien effectué ce retour éclair en septembre dernier, s'ouvrant ainsi les droits pour toucher cette coquette somme. Selon le quotidien britannique, l'ex-premier ministre aurait sollicité un arrangement avec le ministère des affaires étrangères. Dominique de Villepin aurait invoqué une erreur administrative qui justifierait cette requête.

Joint par le journal, Daniel Arlaud, porte-parole de l'ancien locataire de Matignon, a expliqué « que cette erreur administrative avait déjà fait l'objet d'une requête de la part de M. De Villepin auprès des services compétents ». Selon les documents auxquels ont eu accès les journalistes du Telegraph, il s'agirait bien des services du ministère des affaires étrangères.

Il semblerait également que la manœuvre ne soit pas illégale selon des sources ministérielles. Toutefois la décision serait subordonnée à une signature du ministre des affaires étrangères en personne, Laurent Fabius. Un porte-parole du Quai d'Orsay a précisé que Dominique de Villepin n'aurait bénéficié d'aucun passe-droit ou autre traitement de faveur, cette procédure étant classique dans le processus de droit à la retraite des hauts fonctionnaires. Le ministère a en revanche refusé tout commentaire sur la somme incriminée, la nature de l'erreur administrative ou même de plus amples détails sur le mécanisme de retraite spécifique.

Dominique de Villepin a été titularisé aux ministère des affaires étrangères en juin 1980, après son diplôme de l'ENA (la fameuse "promotion Voltaire", celle de François Hollande et Ségolène Royal) et a terminé sa carrière diplomatique en 1993, comme directeur-adjoint aux affaires africaines et malgaches à Paris. Il a aussi occupé pendant trois ans le poste de président du conseil d’administration de l’Office national des forêts (ONF) de 1996 à 1999.

Dominique de Villepin exerce désormais les fonctions de consultant via sa société Villepin International, qui a déclaré, en 2013, 1 676 900 euros de revenus.

 

Voir les articles du Parisien et celui du Télégraph


 

Source : www.mediapart.fr

 


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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 14:36

 

 

Source : www.mediapart.fr

Comment l'Occident a inventé la notion de dette

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

A la fois morale et métaphysique, la notion de dette est une dimension essentielle de la civilisation occidentale qui n'aurait pu prendre une telle ampleur en Occident sans l'idée religieuse du “péché” qui structure encore nos sociétés.

A la fois morale et métaphysique, la notion de dette est une dimension essentielle de la civilisation occidentale qui n'aurait pu prendre une telle ampleur en Occident sans l'idée religieuse du “péché” qui structure encore nos sociétés, selon une analyse republiée mardi 11 mars par Philosophie magazine, alors que la Banque des règlements internationaux vient d'évaluer à 100 000 milliards de dollars le montant de la dette mondiale.

Lire sur le site de Philosophie magazine (ou à la suite de cet article)

 

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*Un commentaire faisant suite à cet article sur Médiapart

Nouveau 12/03/2014, 12:55 | Par Pizzicalaluna


Lacroix s'inspire énormément de Graeber...

 

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"Un essai essentiel et foisonnant qui nous permet de mieux comprendre l’histoire du monde, la crise du crédit en cours et l’avenir de notre économie.



Voici un livre capital, best-seller aux États-Unis – plus de 100 000 exemplaires vendus – et en Grande-Bretagne, commis par l’un des intellectuels les plus influents selon le New York Timeset initiateur d’Occupy Wall Street à New York.


Un livre qui, remettant en perspective l’histoire de la dette depuis 5 000 ans, renverse magistralement les théories admises. Il démontre que le système de crédit, apparu dès les premières sociétés agraires, précède de loin l’invention des pièces de monnaie. Quant au troc, il n’a toujours été qu’un pis-aller et ne s’est réellement développé que dans des situations particulières ou de crise. La dette a donc toujours structuré nos économies, nos rapports sociaux et jusqu’à nos représentations du monde.


David Graeber montre que le vocabulaire des écrits juridiques et religieux de l’Antiquité (des mots comme « culpabilité », « pardon » ou « rédemption ») est issu en grande partie des affrontements antiques sur la dette. Or il fonde jusqu’à nos conceptions les plus fondamentales du bien et du mal, jusqu’à l’idée que nous nous faisons de la liberté. Sans en avoir conscience, nous livrons toujours ces combats…

Selon l’auteur, l’endettement est une construction sociale fondatrice du pouvoir. Si autrefois les débiteurs insolvables ont nourri l’esclavage, aujourd’hui les emprunteurs pauvres – qu’il s’agisse de particuliers des pays riches ou d’États du tiers-monde – sont enchaînés aux systèmes de crédit. « L'histoire montre, explique Graeber, que le meilleur moyen de justifier des relations fondées sur la violence, de les faire passer pour morales, est de les recadrer en termes de dettes – cela crée aussitôt l’illusion que c’est la victime qui commet un méfait. » Trop d’économistes actuels perpétuent cette vieille illusion d’optique, selon laquelle l’opprobre est forcément à jeter sur les débiteurs, jamais sur les créanciers.


Ils oublient aussi une leçon déjà connue de la civilisation mésopotamienne: si l’on veut éviter l’explosion sociale, il faut savoir « effacer les tablettes »

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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Source : www.philomag.com

 

 

Comment l’Occident a inventé la dette

 

 

 

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100.000 milliards de dollars : c’est le montant de la dette mondiale dévoilé par la Banque des règlements internationaux, le lundi 11 mars 2014. L'occasion de rappeler que la dette n’est pas qu’un problème économique. Elle est la grande invention métaphysique de l’Occident, qui remonte au moins au péché originel. Si nous voulons lui échapper, c’est toute notre conception de la culpabilité, du temps et de l’action historique qui est à revoir.

Publié dans
54
27/10/2011

Tous les analystes sont d’accord : nous traversons aujourd’hui une crise de la dette. Bien sûr, la spéculation sur les marchés financiers est un facteur aggravant. Bien sûr, certaines erreurs ont été commises – il n’aurait pas fallu créer tant de subprimes aux États-Unis, les États n’auraient sans doute pas dû vider leurs caisses pour sauver les banques en 2008 sans exiger un encadrement des activités boursières –, et pourtant les faits sont là : l’Occident a trop longtemps vécu à crédit. Après l’euphorie, l’époque est à la gueule de bois. Notre système d’imposition et de redistribution est pensé pour les époques fastes, dont il est l’enfant ; il ne peut pas gérer la stagnation et encore moins la dépression.

Chaque Français devra rembourser, par ses impôts, 25 928 euros. La dette publique française est passée de 1 079,5 milliards d’euros fin 2004 à 1 693 milliards d’euros aujourd’hui – sans compter le déficit de la Sécurité sociale, ni les retraites dues par l’État, qui pèsent à elles seules 900 milliards d’euros. Le remboursement des intérêts de la dette représente 20 % du budget de l’État, c’est la première dépense publique derrière l’éducation. Un drame ? Pas du tout, car la France est le 19e pays le moins endetté au monde, et notre situation est bien moins inquiétante que celle de la Grèce, de l’Italie, de l’Espagne ou même des États-Unis… Sur son site Web, le magazine britannique The Economist a créé une spectaculaire « horloge de la dette publique mondiale », dont le montant s’actualise en temps réel : à l’heure où j’écris, l’ardoise globale des États est de 40 291 895 439 918 dollars ! Quant aux ménages, ils tirent eux aussi le diable par la queue. Non seulement ils sont une majorité, en France, à avoir contracté un emprunt sur leur habitation principale (d’autant plus lourd qu’on vit en famille plus nombreuse), mais, si la consommation des ménages a continué à progresser depuis l’éclatement de la première crise il y a trois ans, elle est nourrie exclusivement à coût de crédits, d’équilibrisme à base de découverts bancaires, de tours de passe-passe à la Cofinoga.

 

Les chanceu​x héritiers de la Préhistoire

Maintenant essayons de prendre du recul : un tel malaise dans la civilisation occidentale doit-il être attribué exclusivement à l’imprévoyance des responsables, à une pandémie de mauvaise gestion ? Non, les racines du problème sont bien plus profondes. En réalité, le discours économique sur la dette n’offre qu’une vue partielle de la crise. Car la dette c’est, ni plus ni moins, la structure morale et métaphysique première de notre culture.

D’un point de vue moral, la dette est véritablement une invention géniale, qui a modifié les destinées de l’humanité. Friedrich Nietzsche, dans la deuxième dissertation de la Généalogie de la morale (1887), consacre un long passage au concept de « dette-culpabilité » (précisons qu’en allemand, le mot Schuld signifie à la fois dette et culpabilité, si bien que le lien entre les dimensions économique et morale du problème se fait spontanément). Selon la conception nietz-schéenne de l’Histoire, c’est par la dette que l’humanité est sortie du règne animal et qu’elle a pu entrer dans le temps historique. « Élever un animal qui puisse promettre, n’est-ce pas là cette tâche paradoxale que la nature s’est fixée à propos de l’homme ? N’est-ce pas là le véritable problème de l’homme ? » Il y a eu, explique Nietzsche, un long et violent travail préhistorique de l’humanité sur elle-même, qui a permis à cette espèce d’acquérir une mémoire. Ce n’est pas la même chose d’être un homme au XXIe siècle, au XIXe ou dans la Grèce antique. Pourquoi ? Parce que les hommes n’oublient pas. Mais la mémoire n’est pas une aptitude innée. Elle est le fruit d’un terrible dressage. Pour commencer, elle a été inculquée par des châtiments. L’espèce humaine n’a pu assurer sa survie qu’en contractant des dettes en son sein. Au départ, le recouvrement des dettes s’effectuait manu militari, rappelle Nietzsche. « Le créancier pouvait infliger au corps du débiteur toute sorte d’humiliations et de tortures, par exemple en découper un morceau qui paraissait correspondre à la grandeur de la dette – et de ce point de vue, très tôt et partout, il y eut des estimations précises, parfois atroces dans leur minutie, estimations ayant force de droit, de chaque membre et de chaque partie du corps. Pour moi, c’est déjà un progrès, la preuve d’une conception juridique plus libre, plus romaine, que la loi des Douze Tables décrète qu’il importe peu que le créancier prenne plus ou moins dans pareil cas. » Au fond, l’animal humain n’aurait jamais pu se doter d’une telle mémoire s’il n’y avait eu la menace du châtiment corporel, de la douleur.

Mais la dette n’est pas seulement ce qui a permis le développement d’une faculté nouvelle chez l’homme – la mémoire – et un premier partage entre le bien et le mal. Elle n’a pas seulement une dimension morale, mais aussi métaphysique. S’endetter n’est possible que si l’on a une vision linéaire du temps. Si l’on pense que l’Histoire est cyclique, qu’elle est marquée par le retour perpétuel des mêmes maux, alors il serait totalement irrationnel de prendre des paris sur l’avenir. Chaque fois qu’on accorde ou qu’on demande une créance, on accomplit un acte de foi. On suppose implicitement que l’écoulement du temps est tendu vers une amélioration. Ainsi, la dette n’aurait jamais pu prendre une telle ampleur en Occident sans la vision religieuse du monde caractéristique de notre civilisation. Ce sont bien le judaïsme, puis le christianisme et le protestantisme (lire l’encadré ci-dessous) qui ont déployé l’horizon historique, qui ont propagé l’idée d’une Providence guidant l’humanité sur la voie d’un progrès indéfini. La conception judéo-chrétienne du temps est en quelque sorte la condition mentale d’une action économique pariant sur la croissance.

 

Quand l​a bête meurt

L’invention de la dette est donc un coup de génie, puisqu’elle a propulsé l’humanité en avant. Mais pourquoi cette dynamique s’est-elle grippée ? Là encore, Nietzsche apporte un éclairage stimulant. Plus une civilisation avance, plus ses membres sont interdépendants ; plus les contrats, les engagements, les dettes de toute sorte resserrent leurs filets autour d’eux. « Nous, hommes modernes, nous sommes les héritiers d’une vivisection de la conscience, d’une torture de soi qui a duré des millénaires : c’est en cela que nous sommes sans doute passés maîtres, en tout cas c’est notre raffinement, la perversion de notre goût. » Plus tard arrive l’homme occidental, et plus il est empêtré dans un réseau d’obligations multiples, envers sa famille, envers son patron, envers sa banque, envers l’État, envers la société toute entière, moins il y a de jeu et de liberté. Les instincts finissent par succomber, et, avec eux, le niveau d’énergie général tend à diminuer.

Cette analyse est reprise et amplifiée dans Malaise dans la civilisation (1929) de Sigmund Freud. Le fondateur de la psychanalyse reformule le pessimisme nietzschéen : pour lui, plus l’ordre et la connaissance progressent, plus il faut renoncer à ses pulsions, notamment sexuelles et agressives. « Si la civilisation impose de si lourds sacrifices, non seulement à la sexualité mais encore à l’agressivité, nous comprenons mieux qu’il soit si difficile à l’homme d’y trouver son bonheur. » Le Surmoi de Freud veille sur notre système psychique comme le Fonds monétaire international surveille le budget des petits pays endettés : il nous ordonne d’honorer nos dettes, c’est lui qui nous commande de renoncer à toutes les jouissances aussi animales qu’immédiates. Or, paradoxe, le Surmoi « se comporte avec d’autant plus de sévérité, et manifeste une méfiance d’autant plus grande, que le sujet est plus vertueux ; si bien qu’en fin de compte ceux-là s’accuseront d’être les plus grands pécheurs qu’elle aura fait avancer le plus loin dans la sainteté ». Les criminels et les bandits de grands chemins jouissent de leurs exactions sur le moment et les oublient l’instant d’après ; au contraire, les bourgeois se sentent affublés de culpabilités obscures et innombrables envers leurs parents, leurs maîtres d’école, puis leurs conjoints et leurs enfants…

Ces analyses convergent donc : ce qui a permis la grandeur de notre civilisation, ce qui nous force à travailler, à construire de fabuleux projets d’avenir, à vouloir améliorer notre condition sans trêve – cette force-là est aussi une hantise, une sorte d’excroissance de l’action qui finit par éteindre tous les élans, tous les désirs, par absorber une énergie si considérable que le ralentissement est inévitable.

 

La cu​lpabilité sans le plaisir

Mais c’est un texte méconnu de Walter Benjamin – en fait, trois pages de notes publiées à titre posthume – qui permet de préciser ce trait. Ce petit texte est intitulé « Le capitalisme comme religion » (1921). Le Dieu du capitalisme est incontestablement l’argent. Nietzsche le prophétisait déjà dans Aurore (1881) : « Ce que l’on faisait autrefois pour l’amour de Dieu, on le fait maintenant pour l’amour de l’argent, c’est-à-dire pour l’amour de ce qui donne maintenant le sentiment de puissance le plus élevé et la bonne conscience. » Mais le culte capitaliste a une originalité, remarque Benjamin : il ne propose aucun rite expiatoire. Il n’y a pas de rédemption ni d’effacement des dettes. Pas de Yom Kippour, pas de crucifixion, pas d’absolution. Pas de moratoire international sur l’état des créances. Des têtes tombent, Madoff est en prison, mais les déficits se creusent. Les boucs émissaires ne jouent pas leur fonction régulatrice. « Le capitalisme est probablement le premier culte qui n’est pas expiatoire, mais culpabilisant », écrit Benjamin. Les pauvres sont coupables d’être des ratés ou d’avoir échoué ; les riches sont coupables de jouir d’un confort qu’ils défendent jalousement. Plus les inégalités se creusent, plus la dette morale s’alourdit pour les uns comme pour les autres. « En cela, le système religieux est précipité dans un mouvement monstrueux. Une conscience monstrueusement coupable qui ne sait pas expier s’empare du culte, non pour y expier cette culpabilité, mais pour la rendre universelle. » Non seulement Benjamin a prophétisé la mondialisation du problème de la dette, mais il prévient que l’ascétisme n’est pas la solution : rien ne sert de prêcher la décroissance. Les décroissants sont probablement ceux qui prennent sur eux, symboliquement, la part de la dette la plus grande. Mais leur sacrifice est vain. Ils ressemblent aux ermites ou aux ascètes les plus radicaux du Moyen Âge : « La pauvreté, celle des moines gyrovagues, n’offre pas d’issue spirituelle. » Le pauvre est envahi par des soucis sans cesse grandissants, qui, au lieu de l’élever, finissent par briser ses forces.

Reprenons  : la dette est une invention géniale, qui a donné sa première et plus fondamentale impulsion à la civilisation judéo-chrétienne. Mais cela ne fonctionne que si quelqu’un la garantit – le Dieu de la Bible et la Providence dans le cas de la dette métaphysique, l’État et la Croissance dans le cas de la dette économique. Sans une telle assurance suprême, il n’est plus possible d’apprécier dans le phénomène de la dette – ou dans le sentiment de culpabilité – les forces de traction avant de la transcendance. Tout se passe comme si le moteur de notre voiture était tombé en panne et qu’il nous fallait désormais porter ce moteur à pied. Son poids est d’autant plus écrasant que l’effort pour le transporter semble absurde. Dans de telles conditions, que faire ? Les philosophes – Nietzsche en tête – ont rêvé d’un esprit libre, d’un individu qui ne ressentirait nullement le joug de toutes ces contraintes civilisatrices et qui serait par là même susceptible de porter la civilisation à son plus haut degré. C’est ainsi qu’il faut interpréter cette citation du même fragment de Benjamin qui a semblé très obscur à ses commentateurs : « La pensée du surhomme déplace le “saut” apocalyptique non dans la conversion, l’expiation, la purification et la contrition, mais dans une intensification. » Autrement dit, le surhomme est celui qui accepte toutes les contraintes, les intègre et trouve sa liberté au-delà d’elles. Mais l’Occident est-il aujourd’hui capable d’une telle transmutation des valeurs ? Peut-il encore faire de la dette sa force ? Pour cela, il lui manque quelque chose de simple, et pourtant d’indispensable : un but auquel aspirer vraiment.

Directeur de la rédaction

 

 

Source : www.philomag.com

 

 

 

 

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 18:16

 

Source : www.bastamag.net


 

Ukraine : « Un mouvement de libération non extrémiste de désobéissance civique »

par Collectif 11 mars 2014

 

 

 

 

Quel est le rôle exact des groupes d’extrême droite au sein du mouvement protestataire en Ukraine ? Comment cela est-il analysé et relayé par les médias internationaux depuis quelques semaines ? Des chercheurs, spécialistes du nationalisme ukrainien, ont publié en février une déclaration collective pour dénoncer une déformation de l’impact et de la prépondérance de l’extrême-droite ukrainienne dans le mouvement en cours. Ils se disent « choqués par une dangereuse tendance qui se manifeste dans trop de reportages des médias internationaux au sujet des récents événements en Ukraine ». Des reportages qui sous couvert d’antifascisme font le jeu de l’impérialisme russe. Tribune.

Nous sommes un groupe de chercheurs comprenant des spécialistes dans le domaine des études sur le nationalisme ukrainien, et nous sommes pour la plupart des experts de la droite radicale ukrainienne post-soviétique. Plusieurs d’entre nous publient régulièrement dans des journaux scientifiques et dans la presse universitaire. D’autres mènent leurs recherches au sein d’organisations gouvernementales ou non-gouvernementales, spécialisées dans l’observation de la xénophobie en Ukraine.

Du fait de notre spécialisation professionnelle et de notre expérience de recherche, nous sommes conscients des problèmes, des dangers et des conséquences potentielles de l’engagement de certains groupes extrémistes de droite dans les manifestations ukrainiennes. Après des années d’études approfondies sur ce sujet, nous comprenons mieux que beaucoup d’autres commentateurs, les risques que cette participation de l’extrême droite entraîne pour l’Euromaïdan. Plusieurs de nos commentaires critiques envers les tendances nationalistes ont déclenché des réponses de colère de la part d’ethnocentristes en Ukraine et dans la diaspora ukrainienne en Europe de l’ouest.

 

Déformation par les médias

Bien que nous soyons critiques envers l’activisme de l’extrême droite dans l’Euromaïdan, nous sommes néanmoins choqués par une dangereuse tendance qui se manifeste dans trop de reportages des médias internationaux au sujet des récents événements en Ukraine. Un nombre croissant d’évaluations du mouvement protestataire ukrainien, à un degré ou à un autre, déforment le rôle, la prépondérance et l’impact de l’extrême-droite ukrainienne dans le mouvement protestataire. De nombreux reportages prétendent que le mouvement pro-européen a été infiltré, qu’il est conduit ou dominé par des groupes radicaux ethnocentristes et fanatiques. Plusieurs présentations donnent l’impression trompeuse que les acteurs ultranationalistes et leurs idées sont le cœur ou le moteur des manifestations ukrainiennes. Les photographies graphiques, les citations croustillantes, les comparaisons excessives et les sombres références historiques sont très demandées. Tout cela se mêle avec une prise en compte disproportionnée d’un élément particulièrement visible, bien que politiquement mineur, dans la mosaïque confuse formée par les centaines de milliers de manifestants avec leurs motivations aussi diverses que le sont leurs parcours et leurs buts.

La résistance à Kiev, qu’elle soit violente ou non, inclut des représentants de toutes les tendances politiques, aussi bien que des personnes sans idéologie qui auraient du mal à se situer politiquement. Non seulement les manifestants pacifiques, mais aussi ceux qui font usage de bâtons, de pierres et même de cocktails Molotov dans leur confrontation physique avec les unités spéciales de la police et les voyous employés par le gouvernement, constituent un vaste mouvement, qui n’est pas centralisé. La plupart des manifestants n’usent de violence qu’en réponse à la férocité policière grandissante et à la radicalisation du régime de Ianoukovytch. Les manifestants comprennent des conservateurs, des socialistes et des libéraux, des nationalistes et des internationalistes, des chrétiens, des non-chrétiens et des athées.

 

Le mouvement reflète la totalité de la population ukrainienne

Il est vrai qu’il existe, parmi les manifestants violents et non-violents, une diversité de radicaux d’extrême droite comme d’extrême gauche. Pourtant, le mouvement considéré dans son ensemble reflète la totalité de la population ukrainienne, jeune et âgée. La focalisation pesante sur les extrémistes de droite dans les reportages des médias internationaux est donc injustifiée et erronée. Une telle sur-représentation a plus à voir avec le potentiel sensationnaliste des slogans, des symboles ou des uniformes extrémistes ethno-nationalistes, qu’avec la situation actuelle, sur le terrain.

Nous soupçonnons même que, dans plusieurs reportages semi-journalistiques, spécialement ceux des médias sous influence du Kremlin, l’attention excessive portée aux éléments d’extrême-droite dans le mouvement protestataire en Ukraine n’ait rien à voir avec l’antifascisme. Paradoxalement, la production, l’influence et la diffusion de tels reportages peuvent eux-mêmes êtres motivés par une forme d’impérialisme ultranationaliste — russe, en ce cas précis. En discréditant fondamentalement l’une des plus impressionnantes actions de masse de désobéissance civile dans l’histoire de l’Europe, ces reportages contribuent à fournir un prétexte pour une implication politique de Moscou, voire peut-être même à une intervention militaire russe en Ukraine, comme en Géorgie en 2008. (Dans un blog éclairant, Anton Shekhovstov a récemment détaillé les activités d’institutions clairement pro-Kremlin, leurs connections et leurs responsables. La liste n’est probablement pas exhaustive.)

 

Angoisse quotidienne d’un peuple

Étant donné ces menaces, nous appelons les commentateurs, spécialement ceux situés politiquement à gauche, à prendre des précautions lorsqu’ils expriment des critiques justifiées sur l’ethno-nationalisme ukrainien. Les déclarations les plus alarmistes sur l’Euromaïdan sont susceptibles d’être instrumentalisées par les “techniciens politiques” du Kremlin, afin de servir la mise en œuvre des projets géopolitiques de Poutine. En fournissant des munitions à la lutte de Moscou contre l’indépendance de l’Ukraine, un tel alarmisme aide involontairement une force politique qui est une menace beaucoup plus sérieuse pour la justice sociale, les droits des minorités et l’égalité politique, que tous les ethnocentristes ukrainiens rassemblés.

Nous appelons aussi les commentateurs de l’Ouest [de l’Europe] à montrer de l’empathie pour un état-nation qui est très jeune, encore fragile, et qui subit une grave menace étrangère. La situation fragile dans laquelle se trouve encore l’Ukraine et les complications énormes de la vie quotidienne dans une telle société en transition donnent naissance à une grande diversité d’opinions, de comportements et de discours étranges, destructeurs et contradictoires. Le soutien au fondamentalisme, à l’ethnocentrisme et à l’ultra-nationalisme a souvent plus à voir avec la confusion permanente et l’angoisse quotidienne d’un peuple vivant dans de pareilles conditions, qu’avec ses convictions profondes.

 

Interpréter la radicalisation politique grandissante

Enfin, nous appelons tous ceux qui n’ont pas d’intérêt particulier ou pas de connaissance particulière de l’Ukraine, à ne pas commenter les questions nationales complexes de cette région sans s’être livré au préalable à une recherche approfondie. Étant des spécialistes de ce domaine, plusieurs d’entre nous luttent quotidiennement pour interpréter la radicalisation politique grandissante et la dérive paramilitaire du mouvement protestataire ukrainien. En contrepartie, on doit toujours rappeler que face à la terreur d’État exercée contre la population ukrainienne, un nombre grandissant de personnes ordinaires ou d’intellectuels ukrainiens à Kiev, arrivent à cette conclusion que, pour être préférable, la résistance non-violente n’est plus possible concrètement. Les reporters qui ont le temps nécessaire, l’énergie et les moyens, doivent venir visiter l’Ukraine, et / ou faire des lectures sérieuses sur les publications qui leur servent de références pour leurs articles. Ceux qui n’ont pas la possibilité de le faire doivent plutôt se consacrer à des sujets qui leur sont plus familiers, plus accessibles et présentent moins d’ambiguïté. Cela permettra d’éviter, à l’avenir, les nombreux clichés hélas, les erreurs factuelles et les opinions mal informées qui accompagnent souvent les débats sur les événements en Ukraine.

 

Signataires :

Iryna Bekeshkina, researcher of political behavior in Ukraine, Sociology Institute of the National Academy of Sciences, Ukraine ; Tetiana Bezruk, researcher of the far right in Ukraine, Kyiv-Mohyla Academy, Ukraine ; Oleksandra Bienert, researcher of racism and homophobia in Ukraine, PRAVO. Berlin Group for Human Rights in Ukraine, Germany ; Maksym Butkevych, researcher of xenophobia in post-Soviet Ukraine, “No Borders” Project of the Social Action Center at Kyiv, Ukraine ; Vitaly Chernetsky, researcher of modern Ukrainian and Russian culture in the context of globalization, University of Kansas, USA ; Marta Dyczok, researcher of Ukrainian national identity, mass media and historical memory, Western University, Canada ; Kyrylo Galushko, researcher of Ukrainian and Russian nationalism, Institute of Ukrainian History, Ukraine ; Mridula Ghosh, researcher of human rights abuses and the far right in Ukraine, East European Development Institute, Ukraine ; Olexiy Haran, researcher of Ukrainian political parties, Kyiv-Mohyla Academy, Ukraine ; John-Paul Himka, researcher of Ukrainian nationalist participation in the Holocaust, University of Alberta, Canada ; Ola Hnatiuk, researcher of right-wing tendencies in Ukraine, University of Warsaw, Poland ; Yaroslav Hrytsak, researcher of historic Ukrainian nationalism, Ukrainian Catholic University at L’viv, Ukraine ; Adrian Ivakhiv, researcher of religio-nationalist groups in post-Soviet Ukraine, University of Vermont, USA ; Valeriy Khmelko, researcher of ethno-national structures in Ukrainian society, Kyiv International Institute of Sociology, Ukraine ; Vakhtang Kipiani, researcher of Ukrainian nationalism and samizdat, « Istorychna pravda » (www.istpravda.com.ua), Ukraine ; Volodymyr Kulyk, researcher of Ukrainian nationalism, identity and media, Institute of Political and Ethnic Studies at Kyiv, Ukraine ; Natalya Lazar, researcher of the history of the Holocaust in Ukraine and Romania, Clark University, USA ; Viacheslav Likhachev, researcher of Ukrainian and Russian xenophobia, Euro-Asian Jewish Congress, Israel ; Mykhailo Minakov, researcher of Russian and Ukrainian political modernization, Kyiv-Mohyla Academy, Ukraine ; Michael Moser, researcher of languages and identities in Ukraine, University of Vienna, Austria ; Bohdan Nahaylo, researcher of ethnic tensions in Eastern Europe and the CIS, formerly with UNHCR, France ; Volodymyr Paniotto, researcher of post-Soviet xenophobia, Kyiv International Institute of Sociology, Ukraine ; Olena Petrenko, researcher of war-time Ukrainian nationalism, Ruhr University of Bochum, Germany ; Anatolii Podolskyi, researcher of genocide history and antisemitism, Ukrainian Center for Holocaust Studies at Kyiv, Ukraine ; Alina Polyakova, researcher of radical right movements, University of Bern, Switzerland ; Andriy Portnov, researcher of modern Ukrainian, Polish and Russian nationalism, Humboldt University of Berlin, Germany ; Yuri Radchenko, researcher of war-time Ukrainian nationalism, Center on Inter-Ethnic Relations in Eastern Europe at Kharkiv, Ukraine ; William Risch, researcher of Ukrainian nationalist thought and politics, Georgia College, USA ; Anton Shekhovtsov, researcher of West and East European right-wing extremism, University College London, United Kingdom ; Oxana Shevel, researcher of Ukrainian national identity and historical memory, Tufts University, USA ; Myroslav Shkandrij, researcher of inter-war Ukrainian radical nationalism, University of Manitoba, Canada ; Konstantin Sigov, researcher of post-Soviet discourse strategies of the “Other,” Kyiv-Mohyla Academy, Ukraine ; Gerhard Simon, researcher of contemporary Ukrainian history and nationality affairs, University of Cologne, Germany ; Iosif Sissels, researcher of hate speech and antisemitism, Association of Jewish Organizations and Communities (VAAD) at Kyiv, Ukraine ; Timothy Snyder, researcher of historic Ukrainian nationalism, Yale University, USA ; Kai Struve, researcher of Ukrainian radical nationalism and the Holocaust, University of Halle, Germany ; Mykhaylo Tyaglyy, researcher of genocide and antisemitism, Ukrainian Center for Holocaust Studies at Kyiv, Ukraine ; Andreas Umland, researcher of the Russian and Ukrainian post-Soviet extreme right, Kyiv-Mohyla Academy, Ukraine ; Taras Voznyak, researcher of Ukrainian intellectual life and nationalism, Magazine “JI” (L’viv), Ukraine ; Oleksandr Zaitsev, researcher of Ukrainian integral nationalism, Ukrainian Catholic University at L’viv, Ukraine ; Yevgeniy Zakharov, researcher of xenophobia and hate crimes in today Ukraine, Kharkiv Human Rights Protection Group, Ukraine

Coordinateur du projet : Andreas Umland

La déclaration a été aussi déposée sur le site du journal de Kiev Le Jour.

Traduit de l’anglais par Olivier Favier (Voir le texte original ici).

Photo : Ivan Bandura, Standing in the snow, 9 décembre 2013, Kiev, Urkaine / CC

 


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Source : www.bastamag.net

 

 

 

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 18:07

 

Source : zad.nadir.org

 

Infos du 10 mars au 16 mars

mardi 11 mars 2014, par zadist

 


Tant que la situation est calme, on continue les infos régulières, mais sur un rythme plus détendu d’un article par semaine, mis à jour tous les jours. Si quelque chose s’accélère, on donnera de nouveau les nouvelles en temps réel et vous pouvez écouter les nouvelles transmises par radio klaxon en streaming.

Si vous voyez des mouvements de police anormaux autour de la zone n’hésitez pas à nous contacter en appelant le numéro d’urgence au 06.43.92.07.01


[URGENT]

La ZAD du Testet a été expulsée illégallement jeudi 27 février 2014, mais l’occupation continue ! (lire les nouvelles du 8 mars ici et l’appel complet ici)

Le chapiteau 5 cabanes ont été remontées sur la parcelle de l’ONF non expulsable.

Les travaux de déboisement sont planifiés du 10 au 31 mars. Les captures de reptiles sont désormais autorisées par la Préfecture après le début du déboisement, en complète contradiction avec les promesses faites aux experts du CNPN.

Le Collectif appelle toutes celles et tous ceux qui refusent ce passage en force et ce mépris des scientifiques et des citoyens à venir manifester sur la voie publique au bord de la zone humide du Testet chaque jour jusqu’à fin mars..

Faites tourner l’appel !

Invitation aussi est faite à celleux qui veulent se coordonner entre groupes locaux de soutien à la lutte pour la sauvegarde de la zone humide du Testet Dimanche 16 Mars à 15h au Testet

https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com


Samedi 15 mars

[Z.A.D.]

- Belle article sur un tac-tic très efficace "Black Bloc" exécuter a Nantes.

PDF - 849 ko

[Ailleurs]

- [Echillais] Incinérateur : ils se foutent de nos gueules ...

Comme prévu, le commissaire enquêteur a validé le projet malgré les centaines d’opposants qu’il a reçu pendant des semaines. Quelle pseudo-démocratie a le culot d’agir de cette façon. Comment le peuple peut-il encore se laisser berner par les discours de ces politiciens encravatés qui ont déjà prévu à l’avance ?

La manif, c’est demain, nous y serons plus nombreux et plus déterminés que jamais. Que la colère et la rage s’expriment !

Venez déguisés (pour ceux qui le souhaitent) !

http://www.sudouest.fr/2014/03/14/avis-favorable-pour-le-futur-incinerateur-1490827-1336.php
http://clciechillais.over-blog.com/
https://soundcloud.com/patatrash/meme-vinci-meme-combat
https://www.youtube.com/watch?v=dvtF4l_8K58&feature=youtu.be

- [AFA Nantes] 22 Mars : Pour combattre le fascisme sous toutes ses formes

- Au Pérou, le Machu Picchu menacé par un projet d’aéroport - http://www.aeropuertodechinchero.com/

Jeudi 13 mars

Sur la ZAD

Il fait beau, ça construit, répare, jardine ou se balade de partout...

Des fourgons de CRS ont été signalés ces derniers soirs dans le bourg de Notre Dame. Il semblent se poser au cimetière... bon choix ! Cela dit on ne sait pas ce qu’ils surveillent.

Un témoignage d’un passage à Bellevue.

Dans la lutte contre l’aéroport...

Un nouveau livre "Notre-Dame-des-Landes" signé Hervé Kempf est paru. Voici une critique sur le site mémoire des luttes.

...et dans les luttes contre son monde

Le projet de la plus grande ferme-usine de France "1000 vaches" (Picardie) a été relancé par la justice. Hier 12 mars 2014, le Tribunal Administratif d’Amiens a rendu sa décision : il confirme la légalité du permis de construire, considérant qu’« aucun des moyens soulevés par les requérants n’est de nature à susciter un doute sérieux. » La mobilisation reste plus que jamais nécessaire ! Plus d’infos sur http://www.novissen.com

Mercredi 12 mars

La lutte continue, partout

- quelques échos de collectifs contre l’aéroport ; à Forcalquier, où un tractage du journal mural sur le 22 a eu lieu sur le marché , à Bordeaux, où le collectif a interpellé deux des candidats : vidéo ici

- Des élus ont écreit une lattre à Hollande pour lui rappeler que c’est débile de construire un aéroport sur une zone hulmide : à lire ici

- et un peu de sons de la manif à écouter sur sons en lutttes

- une dizaine de fourgons a été signalé dans la nuit de mardi à mercredi à l’hôtel Ibis Treillères-Ragon

Mardi 11 mars

- NDDL, comme un décalage
- Carton rouge à l’ « Ayraultport » de Notre Dame des Landes
- Lettre ouverte à Jean-Marc AYRAULT
- Les opposants à Notre-Dame-des-Landes en pleine désunion ? ( on se demande quand même quelle genre du journalisme reigne en France ? Et puis on peut vous rassurer, malgré tout les essais de Auxiette, les médias et qui encore, on reste unie sur le terrain, jusqu’au bout !! )
- Aéroports de Nantes : Jean-Marc Ayrault sature

et a FOS : A Fos, le futur terminal méthanier doit composer avec les petites bêtes

- reçu  : Voici le lien d’un montage relatant la journée d’expulsion de la ZAD du Testet

- On nous a appelé pour nous dire que des gendarmes logés à l’hôtel Ibis à la chapelle sur erdre auraient été vus en simulation/entraînement d’expulsion de personnes perchées dans les arbres.

- Nouvelles de ZADPATATE proche de Paris :

Après la mystérieuse mais néanmoins brutale destruction de la cabane, on y retourne le 15 et 16 mars 2014 (10h à la nuit) pour jardiner, greffer, construire, découvrir, échangerŠ Venez nombreux nombreuses. Qu¹on se le dise : Les Zads ne meurent jamais !!!

http://zadpatate.wordpress.com/category/zad-patate/

A bientôt Les Camille de Montesson

- Chouette reportage : C’est l’printemps sur la Zad

- Bienvenue, nouvelle habitante de la zad :

- Nantes, 22 février 2014 : le témoignage de Damien, grièvement blessé

- De Nantes en février 2014, faire retour à Gênes en juillet 2001

- Vidéo  : Manif 15 mars Rochefort (contre l’incinerateur) en chanson !

- Lu  : Ouest-France, lundi 10 mars 2014, Rubrique : Pays de Loire

Aéroport : le message d’Auxiette aux naturalistes Jacques Auxiette vient de s’adresser aux grandes associations naturalistes travaillant avec la Région des Pays de la Loire. Le président de la collectivité dit attendre de ces associations « une position ferme et sans ambiguïté » sur l’occupation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. « Nous savons tous la réalité des choses, les soutiens implicites ou explicites, les aides directes ou indirectes apportées à des groupes radicaux présents sur place et qui ont montré leur vrai visage le 22 février ». Pour que le message soit bien compris, Jacques Auxiette ajoute : « A défaut c’est votre crédibilité qui sera en cause, d’autant que votre organisation est bénéficiaire de nombreux fonds publics, notamment régionaux ».

Mais dis-donc Jaques, on dirais que tu te trompé du epôche : non, on n’est plus en 1944, la en 2014, les gens sont bien capable a prendre leur position, avis et opinion sans ton aide ! Le chantage est jamais très élégant ! Tu risque de te ridiculiser la !

- enocre un journée bien beau comme on adore...les premières maisn se mettent dans la terre, l’année a commencé :) Des coucous a m. Auxiette, arretez vous enfin, vous allez nous faire une crise cardiaque si vous continuez comme ca ! Dans votre age, il faut surtout éviter des ennervement gratuites, alors on vous conseil plutôt prendre quelques pats de récul, la rétrait vous attends, il ya plein jeunes qui peuvent faire des choses bien a votre place. Et comme l’Aéroport va pas voir le jour, profitez vous aussi de beaux temps et pays dans la nature :)

Lundi 10 mars

PRINTEMPS  :) tout est calme a part un hélicopter de militaire qui traversé la zad très bas altitude.....

Documents joints

 

 

Source : zad.nadir.org

 

 

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11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 17:56

 

Source : www.bastamag.net

 

Justice

Délits et crimes financiers : pourquoi les banquiers ne vont jamais en prison

par Eric Toussaint 11 mars 2014

 

 

    De nombreux délits ont été commis ces dernières années par des banques et leurs dirigeants – escroquerie, blanchiment d’argent, organisation de la fraude fiscale, délits d’initiés ou manipulations, notamment. Pourtant aucune banque n’a perdu sa licence ou n’a été démantelée par décision de justice. A quelques rares exceptions, aucun banquier n’a été condamné à une peine de prison. Les banques seraient-elles au-dessus des lois ? Les banques seraient désormais « trop grandes pour être condamnées » : les inculper auraient des répercussions trop importantes pour l’économie. Explications.

    On connaît la maxime : « Trop grandes pour faire faillite » ("Too Big To Fail"). La manière dont les gouvernants ont géré la crise provoquée par les banques débouche sur une nouvelle doctrine, qui peut être résumée par : « Trop grandes pour être condamnées ». Ou « Trop grandes pour être emprisonnées », si on traduit littéralement le nouvel adage qui fait florès aux États-Unis et au Royaume-Uni, « Too Big to Jail » [1]. En effet, alors que le gouvernement des États-Unis a laissé la banque Lehman Brothers faire faillite en septembre 2008, aucune banque n’a été fermée, ne s’est vu retirer la licence bancaire, n’a été démantelée par décision de justice. Aucun dirigeant de banque n’a été condamné à une peine de prison.

    L’unique exception dans le monde occidental concerne l’Islande où la justice a condamné à des peines de prison ferme trois dirigeants de banque. Larus Welding, principal dirigeant de la banque Glitnir, qui a fait faillite en 2008 quand elle était encore la troisième banque du pays, a été condamné fin décembre 2012 à neuf mois de prison. Sigurdur Einarsson et Hreidar Mar Sigurdsson les deux principaux dirigeants de la banque Kauphing [2] ont été condamnés respectivement à cinq ans et cinq ans et demi de prison en décembre 2013 (sur le sujet, lire l’enquête de Basta ! Comment jeter les banquiers voyous en prison, en dix leçons).

    Pourtant, la justice des États-Unis et d’Europe est confrontée à de très graves délits commis par les plus grandes banques : escroquerie en bande organisée à l’encontre des clients, des (petits) actionnaires et des actionnaires publics, blanchiment d’argent du crime organisé, organisation systématique de la fraude fiscale à très grande échelle, manipulation en bande organisée des taux d’intérêts (Libor, Euribor,…), manipulation en bande organisée des marchés de change, faux et usage de faux, délits d’initiés, destructions de preuves, enrichissement abusif, manipulation en bande organisée du marché des Credit Default swap, manipulation du marché physique des commodities (matières premières), complicité dans des crimes de guerre… Et la liste n’est pas exhaustive !

     

    Traitement de faveur et négociation avec la justice

    Eric Holder, procureur général des États-Unis, interrogé en juin 2013 par une commission du Sénat de son pays, a résumé clairement le fond de la doctrine « Trop grandes pour être condamnées ». Il a déclaré en substance à propos des grandes banques que « ces institutions sont si grandes qu’il est difficile de les poursuivre en justice, et si on le faisait, on se rendrait compte qu’effectivement, les inculper pour activités criminelles pourrait avoir des répercussions négatives pour l’économie nationale, voire mondiale » [3].

    Les retombées de cette position sont claires. Le fait que la spéculation et les crimes financiers ont causé la pire crise économique depuis le siècle dernier pèse fort peu dans la balance de la justice. Bien que de tels excès soient associés à une épidémie de fraudes [4], à tous les niveaux des opérations des banques des États-Unis, ces institutions sont autorisées à poursuivre leurs opérations. Il leur suffit de passer un accord avec la justice afin de payer une amende pour éviter une condamnation.

    Imaginez la situation suivante : après un mois d’enquête, la police retrouve une personne qui a commis un vol d’un million d’euros. Au moment d’être appréhendée, la personne en question déclare au juge d’instruction et à la police : « Je propose de payer deux mille euros d’amende, vous me laissez en liberté et vous n’entamez pas de poursuite. D’accord ? ». Le juge et la police lui disent : « Ok, pas de problème, excusez du dérangement. Bonne continuation. Essayez de ne pas vous faire prendre une prochaine fois, ce serait dommage ». Le traitement de faveur auquel ont droit les banques responsables de délits et de crimes financiers n’est pas très différent de cette situation imaginaire. Bertold Brecht avait pleinement raison de poser la question : « Qui est le plus grand criminel : celui qui vole une banque ou celui qui en fonde une ? » [5].

     

    Des banques au-dessus des lois ?

    Les conséquences directes des méfaits des banques sont particulièrement graves : 14 millions de familles aux États-Unis ont été expulsées de leur logement entre 2007 et 2013 (voir tableau ci-dessous), parmi elles, il est avéré qu’au moins 495 000 familles l’ont été de manière parfaitement illégale [6], des millions de personnes ont perdu leur emploi, une partie d’entre elles sont tombées sous le seuil de pauvreté, le taux de suicides a augmenté parmi les personnes affectées, la dette publique a explosé et les fonds de pensions des pays développés ont perdu près de 5 400 milliards de dollars [7].

     

    Saisies immobilières aux États-Unis et en Espagne

    Source : Etats-Unis / Espagne.

     

    Le rôle des banques privées est manifestement si important et indispensable au système capitaliste que leur fonctionnement transcende les contraintes légales et constitutionnelles des sociétés modernes. Dès lors, la justice se voile la face devant les délits et crimes commis par les banques et leurs dirigeants, afin de leur éviter de passer ne serait-ce qu’un jour en prison. En fin de compte, on ne peut tout de même pas poursuivre en justice un dirigeant d’une institution bancaire qui « ne fait que le travail de Dieu », pour citer Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs.

    La déclaration ci-dessus pourrait prêter à sourire si des transactions entre banques et autorités judiciaires ou de contrôle ne venaient pas régulièrement confirmer l’application de la doctrine « trop grandes pour être condamnées » des deux côtés de l’Océan Atlantique. Les affaires se suivent et la justice se borne à des amendes qui représentent bien souvent une maigre fraction des bénéfices issus d’activités illégales, sans qu’aucun dirigeant ne soit inquiété. Tout au plus comparaissent devant des tribunaux et sont condamnés, des lampistes comme Jérôme Kerviel, jamais les patrons qui les ont poussés à augmenter les bénéfices de l’entreprise en utilisant toutes les entourloupes possibles et imaginables.

     

    Banalisation des conduites illégales ou criminelles

    Six exemples suffisent pour témoigner de la situation actuelle : 1. les accords passés entre les banques des États-Unis et différentes autorités du pays afin d’éviter une condamnation en justice dans l’affaire des prêts hypothécaires abusifs et des expulsions illégales de logement (foreclosures) ; 2. HSBC (1ère banque britannique) mise à l’amende aux États-Unis pour blanchiment d’argent des cartels mexicains et colombiens de la drogue ; 3. la manipulation des taux d’intérêt interbancaire et des taux sur les dérivés connue comme l’affaire du LIBOR ; 4. le scandale des « prêts toxiques » en France ; 5. les activités illégales de Dexia en Israël ; 6. l’évasion fiscale internationale organisée par la principale banque suisse UBS.

     

     

    Il apparaît clairement que les banques et autres grandes institutions financières de dimension mondiale, agissant souvent en bande organisée (en cartel), font montre d’un niveau rarement observé à ce jour de cynisme et d’abus de pouvoir. Aujourd’hui, après que les États aient mis l’argent public à disposition des entités financières dont les paris spéculatifs ont mal tourné, les magistrats en charge de faire appliquer la loi s’emploient à protéger les responsables de ces entités et banalisent ainsi, voire justifient a posteriori la conduite illégale ou criminelle dont ils se sont rendus coupables.

     

    Une impunité qui encourage la prise de risque

    Un tel contexte, où règne l’impunité, encourage les dirigeants des firmes financières à davantage d’abus et de prises de risque. Les banques en tant qu’institutions ne sont pas condamnées, et le plus souvent ne sont même pas convoquées devant un tribunal. Ces banques font porter l’entière responsabilité à des traders comme Jérôme Kerviel et quelques dizaines d’autres et obtiennent que la justice les condamne pour leur avoir porté préjudice.

    La situation des principaux dirigeants des banques est bien différente : le montant de leurs bonus croît suite à l’augmentation des revenus de la banque (il n’est pas rare de voir que le bonus augmente même en cas de baisse de la rentabilité de la banque), indépendamment de l’origine illégale des ressources, ou du fait qu’elles soient issues d’activités financières spéculatives extrêmement risquées. Dans le pire des cas, s’ils sont découverts, ils n’ont qu’à quitter l’institution (souvent avec un parachute doré), ils ne seront pas poursuivis par la justice et conserveront sur leurs comptes bancaires l’entièreté des bénéfices obtenus.

     

    Poursuivre les dirigeants en justice et obtenir des réparations

    Tant que ce genre de dispositif pervers est maintenu, les abus et le pillage des ressources publiques de la part du système financier ne peuvent que se prolonger au fil du temps. Au-delà des hauts dirigeants, il faut souligner l’impunité des banques elles-mêmes à qui les autorités appliquent la doctrine « Too Big To Jail ». Il s’agit surtout de la démonstration de l’imbrication étroite entre les directions des banques, leurs grands actionnaires, les gouvernants et les différents organes vitaux des États.

    En cas de graves manquements, il faut mettre en pratique une solution radicale : retirer la licence bancaire aux banques coupables de crimes, bannir définitivement certaines de leurs activités, poursuivre en justice les dirigeants et les grands actionnaires. Il faut aussi obtenir des réparations de la part des dirigeants et des grands actionnaires. Enfin, il est urgent de diviser chaque grande banque en plusieurs entités afin de limiter les risques, de socialiser ces banques en les plaçant sous contrôle citoyen, et de créer ainsi un service public bancaire qui donnera la priorité à la satisfaction des besoins sociaux et à la protection de la nature.

     

    Eric Toussaint, maître de conférence à l’université de Liège, président du Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde (CADTM) Belgique [8].

    - Voir également l’article de Daniel Munevar, « La doctrine « trop grandes pour être condamnées » ou comment les banques sont au-dessus des lois », 20 septembre 2013.

     

    Notes

    [1Les médias anglo-saxons utilisent régulièrement cette expression depuis deux ans. Voir par exemple : Abcnews, "Once Again, Is JPMorgan Chase Too Big to Jail ?", 7 Janvier 2014. Ou Forbes, "Why DOJ Deemed Bank Execs Too Big To Jail", 29 juillet 2013.

    [2La faillite de sa filiale nommée Icesave au Royaume-Uni et aux Pays-Bas a provoqué une crise internationale entre ces deux pays et l’Islande. Cette crise se poursuit encore en 2014 car le Royaume-Uni et les Pays Bas vont en appel contre la sentence de la Cour d’arbitrage qui a donné raison à l’Islande en janvier 2013. Voir Financial Times, « Iceland premier repels Icesave lawsuit », 12 février 2014. Comme l’écrit le Financial Times : “Iceland, almost uniquely in the western world, has launched criminal cases against the men who used to lead its three main banks that collapsed after the global financial crisis in 2008 after collectively becoming 10 times the size of the island’s economy.” 13 décembre 2013. Voir ici.

    [3Huffingtonpost, “Holder admits some Banks too big to jail”. On peut voir et écouter la partie du témoignage du procureur général des États-Unis où il déclare : "I am concerned that the size of some of these institutions becomes so large that it does become difficult for us to prosecute them when we are hit with indications that if you do prosecute, if you do bring a criminal charge, it will have a negative impact on the national economy, perhaps even the world economy,…". Durée de la vidéo : 57 secondes. Cela vaut la peine.

    [4Une étude récente sur les pratiques de crédits des banques aux États-Unis signale qu’en dépit de leur hétérogénéité, les irrégularités et les faux sont présents à divers degrés dans toutes les institutions financières analysées. Voir “Asset Quality Misrepresentation by Financial Intermediaries : Evidence from RMBS Market”.

    [5Bertold Brecht, L’Opéra de quat’sous. Comédie musicale de Bertolt Brecht (musique de Kurt Weil), présentée pour la première fois le 31 août 1928 au Theater am Schiffbauerdamm de Berlin, puis en version française le 14 octobre 1930 au théâtre Montparnasse.

    [6Source : The New York Times, “Banks to pay $8,5 billion to speed up housing relief”, 7 janvier 2013.

    [8Il est auteur du livre Procès d’un homme exemplaire, Éditions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet du livre AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège. Prochain livre à paraître en avril 2014 : Bancocratie chez ADEN, Bruxelles.


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    Source : www.bastamag.net

     

     

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    11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 17:41

     

     

    lien

     

    *Note perso : quand on pense que cet aberrant constat date de 1962... cela reste pourtant plus que jamais d'actualité !

     

     

     

    )

     

    Publiée le 10 mai 2012

    Le philosophe et religieux Louis Even, dévoile l'arnaque des banksters et du système financier. Il faut l'écouter jusqu'au bout. Comment se fait-il que le Canada s'enréchi de plus en plus et que l'on n'est de plus en plus endetté? Une vidéo brûlante de vérité, qui fait réfléchir.

    Retrouvez aussi cette vidéo sur http://www.democratiepropre.com/la-co...

     

     

     

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    11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 17:30

     

    Source : www.bastamag.net

     

     

    Transparence ?

    Fukushima : le double discours de l’autorité de sûreté nucléaire des Etats-Unis

    par Sophie Chapelle 11 mars 2014

     

     

     

    « Nous avons tous besoin de dire une prière. » Voilà la réponse donnée le 11 mars 2011 par un responsable de l’autorité de sûreté nucléaire des États-Unis (Nuclear Regulatory Commission, NRC), à l’un de ses collègues en quête d’informations sur la situation à Fukushima. Trois ans après la catastrophe nucléaire, la chaîne d’informations nord-américaine NBC vient de rendre publique des extraits d’emails de la NRC. La chaîne se les est procurés en s’appuyant sur le Freedom of Information Act (Loi pour la liberté d’information) qui oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents. Or, « ces emails révèlent clairement une tentative de dissimulation », pointe NBC News.

    « Alors que nous en savons plus que ce qui est dit, tenons-nous en à cette histoire pour le moment », écrit ainsi Scott Burnell, un responsable de l’autorité nucléaire en charge des relations publiques et médias, cinq jours après la catastrophe. Comme le montrent les échanges de courriels au sein de l’agence, la NRC a décidé d’adopter un double discours : d’un côté « la réponse publique », de l’autre « l’information technique supplémentaire non publique », censée demeurer interne. Ainsi, à la question, « que se passe t-il s’il y a fusion du cœur du réacteur de l’usine ? », l’agence du gouvernement avait prévu deux réponses, l’une officielle, l’autre officieuse et beaucoup plus inquiétante :

    Réponse publique : En résumé, les centrales nucléaires aux États-Unis sont conçues pour être sûres. Pour éviter le rejet de matières radioactives, il existe de multiples barrières entre les matières radioactives et l'environnement, dont le revêtement du combustible, la cuve en acier lourd du réacteur lui-même et son enceinte de confinement, généralement renforcée par une structure armée de béton et d'acier de plusieurs mètres d'épaisseur.

    Information supplémentaire, non technique, non publique : Le noyau fondu peut fondre à travers le fond de la cuve et s'écouler sur le sol de confinement en béton. Le noyau peut faire fondre le revêtement de confinement et libérer des matières radioactives dans l'environnement.

     

    Nucléaire : pas de risque zéro

    Ces échanges sont également empreints d’un certain cynisme. A l’instar de l’ancien Secrétaire américain à l’Energie, Steven Chu, qui intervient sur CNN le 20 mars 2011, mais qui hésite sur une question concernant la capacité de résistance des centrales nucléaires américaines face à un tremblement de terre d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter. Le porte-parole de la Commission de réglementation nucléaire des Etats-Unis donnera ensuite, en interne, son propre avis sur la manière dont Steven Chu aurait du répondre. « Il devrait juste dire "Oui, elles peuvent résister", écrit-il. Ne pas s’en faire d’être incorrect quand il n’y a pas lieu de l’être. Désolé si j’ai l’air cynique. »

    Suite à ces révélations, le directeur de la NRC a assuré que la Commission « s’efforce d’être aussi ouverte et transparente que possible, en fournissant de l’information précise au public dans un contexte approprié. (…) Les emails choisis reflètent davantage l’extrême stress de notre équipe à un moment où il fallait assurer l’exactitude dans un contexte où les informations en provenance du Japon étaient rares, voir inexistantes. » Pour l’écrivain Susan Stranahan, auteure de Fukushima : The Story of a Nuclear Disaster, « trois ans après Fukushima Daiichi, la NRC et l’industrie nucléaire continuent de répéter un mantra familier : la probabilité d’un accident grave est si faible qu’il n’est pas nécessaire de le planifier. C’est ce que les Japonais disaient, eux aussi ».

     

    Des États-Unis à l’Europe : vétusté et dangerosité du parc nucléaire

    34 ans, c’est l’âge médian d’un réacteur aux États-Unis. La plus vieille centrale américaine, Ginna, est située près de Rochester (New York) et a été autorisée en 1969. Fait moins connu, cette centrale est possédée à 50 % par le groupe EDF ! Or, les autorités américaines ont accordé à cette centrale une licence de 60 ans, c’est à dire jusqu’en 2029… Mais les Américains ne sont pas les seuls à être entourés de vieux réacteurs. Celle de Fessenheim, en Alsace, vient de souffler sa 36ème chandelle. Greenpeace dénonce la vétusté et la dangerosité d’un parc de 151 réacteurs en fonctionnement en Europe, dont « 66 ont plus de 30 ans et 7 ont été mis en service il y a plus de quarante ans ».

    L’ONG réclame que les réacteurs dont la durée d’exploitation a dépassé la durée de vie initiale soient immédiatement mis à l’arrêt. Quelques 240 militants de l’ONG environnementale ont mené simultanément, le 5 mars, des actions contre les centrales nucléaires du Bugey et de Gravelines (France), de Thiange (Belgique), de Beznau (Suisse), de Garona (Espagne), de Borssele (Pays-Bas) et d’Oskarshamn (Suède). En fermant « symboliquement » la centrale française du Bugey, l’organisation demande à ce que le texte de la future loi sur la transition énergétique inscrive la limite de quarante ans comme durée de fonctionnement maximale pour l’ensemble des réacteurs.

    Voir notre dossier : le risque nucléaire

     


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    Source : www.bastamag.net

     

     

     

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    11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 17:13

     

    *Source : www.reporterre.net

     

    Le dernier homme de Fukushima à Paris

    Pascale Solana (Reporterre)

    mardi 11 mars 2014

     

     

     

    Il s’appelle Naoto Matsumura et est le dernier homme vivant sur la zone irradiée de Fukushima. Il était à Paris cette semaine pour une conférence. Reporterre raconte.

     


     

    Le dernier homme de Fukushima est venu à Paris le 6 mars. Il entamait une tournée en France qui devait le mener au pied de la centrale de Fessenheim en Alsace et à Strasbourg le 11 mars, date anniversaire de la catastrophe nucléaire survenue au Japon en 2011.

    Il s’appelle Naoto Matsumura. Il a 54 ans. Il a refusé d’évacuer la zone interdite autour de la centrale explosée et malgré le tsunami et l’accident nucléaire, il est resté dans son village, Tomioka. Cet agriculteur est le seul habitant autour de Fukushima.

    Le photoreporter Antonio Pagnotta a pénétré plusieurs fois la zone rouge et l’a rencontré. De leurs échanges résulte un livre documenté sur la catastrophe et ses conséquences avec des éclairages qui permettent de comprendre le Japon meurtri. Il est paru en 2013 aux éditions Don Quichotte sous le titre Le dernier Homme de Fukushima.

     

     

    C’est un récit touchant, à lire à petites doses pour ne pas s’irradier brutalement de malheur et de colère, un récit qui détaille la vie de cet homme avant, pendant et après ce 11 mars qui a figé le temps.

    Naoto Matsumura y apparaît comme un résistant, un samouraï sans maître qui a refusé l’humiliation de l’évacuation, de l’errance et du rejet, ne garantissant même pas d’une absence de maladie dans le futur : la centrale nucléaire lui a tout pris, sa vie et ses biens. « Rester ici est ma façon de combattre pour ne pas oublier, ni ma colère ni mon chagrin » dit-il dans l’ouvrage.

    En accord avec la philosophie de ses ancêtres, l’homme a continué de s’occuper de la nature irradiée qui perdure et des animaux domestiques rescapés. Chiens, chats, bœufs, veaux radioactifs ont été abattus ou abandonnés, parfois dans leur cage ou à l’attache. Jour après jour, Naoto Matsumura s’en est occupé.

     

     

    La relation homme-animal est importante dans la tradition nippone, les animaux ne vivent pas à côté des hommes mais avec eux, et dans la rue comme dans les légendes, les animaux sont présents partout. L’action de Naoto Matsumura qui « tient la vie en respect » tout en suivant un cheminement intérieur relève en quelque sorte l’honneur de tous les Japonais.

    Et plus même, au regard du shinto, philosophie basée sur le culte de la nature, le respect de celle-ci, l’admiration de sa beauté, la quête de pureté. Les rituels de purification sont très importants. « Des heures durant les Japonais peuvent contempler le spectacle de la nature sauvage ou la beauté des pierres et du sable d’un jardin zen » explique Antonio Pagnotta. En souillant éternellement la terre, c’est aussi des fondements spirituels que l’apocalypse nucléaire a détruit.

     

    Partir ou rester ?

    Trois ans plus tard, le 6 mars, à la mairie du IIe arrondissement de Paris, le dernier homme de Fukushima entouré d’élus et d’associatifs est à la tribune pour témoigner devant une petite centaine de personnes rassemblées lors d’un débat public. Il est 19 h passées. Ses cheveux blancs contrastent avec son teint halé. Emmitouflé dans une doudoune noire, visage impassible, il explique que « rien n’a marché ».

     

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    *Source : www.reporterre.net

     

     


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    11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 16:47

     

    Source : www.reporterre.net

     

     

    Libertés

    La ville de Niort se déclare contre le Traité transatlantique

    Mairie de Niort

    mardi 11 mars 2014

     

    Le conseil municipal de Niort (Deux-Sèvres) a adopté le 10 mars un voeu demandant un débat national transparent sur le projet de Traité transatlantique de libre-échange (TAFTA). Cette décision vient après celles de Besançon, et des conseils régionaux d’Ile-de-France et de Provence-Alpes Côte d’Azur.

     


     

    CONSEIL MUNICIPAL DU 10 mars 2014

    Direction du Secrétariat Général Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement

    Madame le Maire expose :

    Mesdames et Messieurs,

    Le 8 juillet 2013, l’Union européenne et les Etats-Unis entamaient des négociations en vue de conclure un Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), surnommé Grand Marché Transatlantique. Ce projet, aboutit, permettrait à qui de droit d’attaquer en justice tout Etat ou collectivité locale qui ne se plierait pas aux normes du dit accord de libre échange. La France a très tôt indiqué son hostilité à l’inclusion d’un tel mécanisme dans l’accord avec les États-Unis.

    La mobilisation d’organisations citoyennes, syndicales, écologiques et politiques se développe, en Europe et aux États-Unis. Elle commence déjà à porter ses fruits puisque le commissaire européen en charge du commerce, M. Karel De Gucht, a récemment annoncé une suspension des discussions concernant la mise en place de tribunaux d’arbitrage jusqu’au mois de juin prochain.

    La plus grande vigilance est de mise. Reste de fortes inquiétudes quant aux clauses du mandat confié à la Commission européenne lors du Conseil européen des Ministres du commerce du 14 juin 2013, par les États membres. Il prévoit en effet le démantèlement de toutes « entraves » à la libre circulation des capitaux, des biens, des services et des personnes entre l’Union européenne et les États-Unis ainsi que la création d’instances supranationales pour le diriger et se présente comme le moyen d’un partenariat stratégique global.

    Nous pensons qu’un accord de coopération commerciale doit faire l’objet d’un débat public, transparent, où toutes les « partie prenantes », entrepreneurs et détenteurs de capitaux certes mais aussi salariés, consommateurs et citoyens expriment leurs points de vue. C’est de la qualité du débat contradictoire que doit naître la légitimité et la force d’un tel accord.

    Les prémisses du TTIP figuraient déjà en toutes lettres dans le projet d’accord multilatéral sur l’investissement (AMI) négocié entre 1995 et 1997 par les Etats membres de l’OCDE. Une fois divulguée, la copie souleva une vague de protestations, contraignant ses promoteurs à la remiser. Or, sans modifications profondes le TTIP négocié depuis juillet 2013 se présente comme une version modifiée et aggravée de l’AMI. A ce jour, il prévoit que les législations en vigueur des deux côtés de l’Atlantique se plient aux normes du libre-échange établies par et pour les grandes entreprises européennes et américaines, sous peine de sanctions commerciales pour le pays contrevenant, ou d’une réparation de plusieurs millions d’euros au bénéfice des plaignants.

    A l’hiver 2002, en France, des députés et élus locaux PS, PRG, PC et Verts lançaient le premier appel à la résistance. Moins de deux ans plus tard, plus de 680 collectivités se regroupaient autour du Réseau zone hors Accord général sur le commerce et les services (AGCS). En adhérant à ce mouvement, les collectivités et élus demandaient la renégociation de l’accord et refusaient d’appliquer les directives de l’OMC sur les territoires concernés.

    Il nous semble nécessaire et important, en tant que Collectivité locale, de prolonger ce mouvement en interpellant la Commission européenne et le parlement européen afin qu’ils jouent pleinement leur rôle. C’est pourquoi, dès à présent, dans le cycle actuellement ouvert des négociations, la Ville de Niort propose en tant qu’assemblée élue, d’agir pour empêcher la mise en œuvre d’un partenariat transatlantique fondé sur le seul principe de liberté des échanges et s’engage auprès de et soutient toutes les institutions, organisations et associations pour que :
    - la plus grande transparence soit de mise dans la phase actuelle de négociations où tous les intérêts, même les plus locaux doivent être pris en compte, ce qui passe par une diffusion large et systématique du mandat de négociation dévolu à la Commission européenne et des comptes-rendus établis par la Commission ;

     

    *Suite de l'article sur reporterre

     

     

    Source : www.reporterre.net

     

     

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    11 mars 2014 2 11 /03 /mars /2014 16:33

     

     

    Source : www.marianne.net

     

    Neuf millions de demandeurs d’emploi, et maintenant ?
    Mardi 11 Mars 2014 à 12:00

     

    Francis Journot*

     

    Le chômage en France atteint aujourd’hui un niveau inégalé. Mais la classe politique se focalise sur la courbe du chômage de la catégorie A de Pole Emploi qui pourtant, selon plusieurs études, ne représenterait que le tiers du nombre réel de demandeurs d’emploi.

     

    LCHAM/SIPA
    LCHAM/SIPA

    Le chômage en France atteint aujourd’hui un niveau inégalé. Mais la classe politique se focalise sur la courbe du chômage de la catégorie A de Pole Emploi qui pourtant, selon plusieurs études, ne représenterait que le tiers du nombre réel de demandeurs d’emploi. Il nous faut aujourd’hui affronter la réalité des chiffres pour enfin penser des solutions à la mesure de ce fléau. 

    Le nombre de chômeurs pourrait, au rythme ininterrompu des fermetures d’usines, encore augmenter et à terme, compromettre, faute de cotisants, jusqu'à l’existence même de notre protection sociale. Peut-être s’avère t-il maintenant indispensable, après quatre décennies de politique économique néolibérale mondialiste de libre échange prônant la délocalisation, de relancer l’industrie manufacturière des biens de consommation.  
     

    DEMANDEURS D’EMPLOI  OU CHÔMEURS ?  

     

    La définition du chômeur au sens du Bureau International du Travail (BIT) ne reconnait que la catégorie A de Pole Emploi qui comptabilise exclusivement les 3.3 millions de chômeurs sans aucune activité inscrits en métropole et constitue 10.8 % de la population active. Citons l’exemple des contrats aidés : lorsqu’un chômeur inscrit en catégorie A signe un contrat d’Avenir ou de Génération, celui-ci, bien qu’il soit toujours demandeur d’emploi, intègre la catégorie E et sort des statistiques du chômage. 

     

    Quelque soit la définition adoptée, demandeurs d’emploi ou chômeurs, la lutte contre le chômage n’est pas affaire de sémantique. 

    Pole Emploi, recensait en janvier 2014, toutes catégories et territoires confondus, 5 972 000 inscrits, auxquels il faut ajouter les chômeurs invisibles dont une part importante des 2.2 millions d’allocataires du RSA, les non inscrits découragés et les temps partiels subis. 

    Selon une enquête récente de l’émission Envoyé Spécial sur « les chiffres de Pole Emploi », 7.5 millions de femmes et hommes rechercheraient un travail mais ne seraient pas toujours inscrits. Des associations de chômeurs, syndicats ou formations politiques contestent également les chiffres officiels. Certains avancent un chiffre officieux de 8 millions quand d’autres affirment que notre pays compterait plus de 9 millions de demandeurs d’emploi.

     

    Une enquête du Parisien/Aujourd’hui, « Le chiffre noir des chômeurs invisibles », semble donner raison à ces derniers : Celle-ci s’appuyait sur les données de l’INSEE et de la DARES et dévoilait déjà en décembre 2012 un chiffre de 9 211 800 personnes touchées par le chômage. La chaine publique France 3 corroborait un chiffre de 9 millions dans son dossier « Les vrais chiffres du chômage »  au cours de son journal télévisé du 27/12/2012.

     

    Depuis la révélation de ces chiffres, 63 000 entreprises ont fermé leurs portes et selon la DARES (direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), la hausse du chômage sur un an s’élève à 5.7 %.

     

    LE LEURRE DU BASCULEMENT VERS UN AUTRE MONDE 

     

    Le basculement vers une nouvelle économie génératrice d’emploi pour chacun d’entre-nous, promis par les gouvernements français depuis 40 ans n’a pas eu lieu et n’aura, sans doute pas lieu. L’antienne des produits innovants ou hautement technologiques, et plus récemment, de transition énergétique et à haute valeur ajoutée, qui devaient compenser les millions d’emplois industriels délocalisés, est rabâché chaque jour depuis des décennies. 

     

    La dédaigneuse et récurrente assertion selon laquelle nous devrions considérer les industries manufacturières qui produisent les biens courants que nous consommons chaque jour,  comme des industries d’hier, est significative d’une volonté obstinée de condamner celles-ci à la disparition. Ce postulat idéologique invoque généralement un manque de compétitivité, qui par ailleurs n’est pas toujours avéré si l’on tient compte des coûts cachés. Il ne repose guère sur un fondement économique sérieux si l’on considère également le déficit de notre balance commerciale ou les ravages d’un chômage qui plombe maintenant toute l’économie. Ce discours est associé au dogme néolibéral du libre échange qui depuis toujours, a préconisé la délocalisation de l’industriel française. Depuis les États Généraux de l’Industrie de 2009, bon nombre d’industries manufacturières traditionnelles sont maintenant exclues des dispositifs de financement de l’économie sans lesquels il est impossible pour une PME industrielle de s’adapter et de survivre.  

     

    Nicolas Sarkozy et François Hollande, sont d’ardents partisans de cette politique économique qui a pour effet de dévaster notre pays tout en esclavagisant les populations des pays émergents. De nombreuses régions françaises sont aujourd’hui exsangues et la paupérisation gagne du terrain. L’explosion du nombre d’allocataires de minimas sociaux, de repas servis par  les restos du cœur ou le chiffre croissant de SDF, nous rappelle chaque jour la trahison des élus envers le peuple. 

     

    PACTE DE RESPONSABILITÉ, QUE PEUT-ON ESPÉRER ?

     

    Le plan de relance de Nicolas Sarkozy en 2009, d’un montant de 34 milliards d’euros n’à créé selon les sages de la cour des comptes, que 18 000 à 72 000 postes soit un coût par emploi entre 472 000 et 1900 000 euros. Selon plusieurs économistes, le Grand emprunt de 35 milliards lancé en 2010, n’en a pas généré davantage. Le chiffre de 1 million d’emplois, slogan du patron du MEDEF Pierre Gattaz et celui de 300 000 emplois, estimé par le Haut conseil de la protection sociale, peuvent paraitre très optimistes et pourraient décevoir. Le pacte de responsabilité ne semble guère plus contraignant en termes de création d’emploi que les deux précédents plans gouvernementaux et il est peu certain qu’il crée davantage d’emploi en France.     

     

    Le crédit d’impôt compétitivité/emploi (CICE)) d’un montant de 20 milliards d’euros est maintenant inclus dans le pacte de  responsabilité de 35 milliards d’euros. Il a été inspiré par le rapport Gallois et était initialement pensé pour alléger les charges de  l’industrie. Finalement, 16 milliards d’euros iront aux services et à la distribution et 4 milliards d’euros seulement iront aux entreprises industrielles. 

    Pourtant, si l’on considère que les emplois industriels génèrent d’autres emplois, il aurait été, d’un point de vue purement économique, plus efficient pour l’emploi, d’encourager l’industrie. Par ailleurs, les entreprises peuvent bénéficier des allégements de charges sans recruter de nouveaux salariés :  « Le CICE a pour objet de financer les efforts de l'entreprise en matière d'investissement, de recherche, d'innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique ou énergétique et de reconstitution de leur fonds de roulement ».

     

    RÉINVENTER L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE DES BIENS DE CONSOMMATION 

     

    On peut toujours continuer à déplorer l’augmentation du chômage, attendre le retour d’une croissance qui crée peu d’emplois industriels depuis que nous importons la plupart des produits que nous consommons, invoquer une baisse de l’euro que l’Allemagne ne souhaite pas ou parier sur une sortie de la zone euro pour retrouver notre indépendance budgétaire, attendre que les salaires des pays émergents rejoignent notre salaire minimum ou même croire que le Pacte de Responsabilité  impactera le taux de chômage, mais pour l’heure, il convient de penser et mettre en œuvre rapidement, quelles que soient les oppositions, des solutions pragmatiques susceptibles de faire baisser significativement le taux de chômage sans que cela ne coûte de l’argent à la collectivité. 

    L’industrie manufacturière des biens de consommation pourrait bien constituer l’un des rares leviers majeurs dont nous disposons pour recréer à terme plusieurs centaines de milliers d’emplois, auxquels s’ajouteraient par effet mécanique, deux à trois fois plus d’emplois indirects et induits. L’implantation d’usines dans des régions exsangues redonnerait vie à des territoires entiers. Certes, face au dumping salarial, fiscal, social, environnemental ou monétaire des pays à bas coûts, la fabrication française est souvent peu compétitive. Néanmoins, en modifiant les modes de gestion et les processus de production, il serait tout à fait possible de fabriquer à nouveau en France, une part importante de nos biens de consommation moyen/haut de gamme. Un outil de production plus automatisé corrigerait les coûts de produits exigeant davantage de main d’œuvre et de savoir-faire  artisanal. Parfois, un raccourcissement du circuit de distribution, sur le modèle économique de l’intégration verticale, augmenterait considérablement la compétitivité. 

    Pour financer cette relance, Il suffirait de réorienter chaque année, parmi les aides les moins efficientes pour l’emploi, 1 à 2 % des 220 milliards d’euros annuels de subventions aux entreprises et dépenses pour l’emploi, pour recréer plusieurs centaines de milliers d’emplois industriels en quelques années. Il conviendrait en outre, de mutualiser des outils de distribution et de commercialisation qui optimiseraient la compétitivité des produits, permettraient de juguler la disparition d’entreprises industrielles et favoriseraient la reconstitution d’écosystèmes. Un plan d’un montant total de 15 à 20 milliards d’euros sur 5 à 10 ans, permettrait de se fixer un objectif de 300 000 emplois industriels. L’activité et les emplois industriels, généreraient  mécaniquement, 600 000 à 900 000 emplois indirects et induits. Ceux-ci, il faut l’admettre, ne compenseraient pas totalement la perte de 2.5 millions d’emplois industriels -  en un peu plus de deux décennies. Cependant, au terme du plan, plus de 20 milliards d’euros de nouvelles cotisations salariales et patronales, pourraient abonder chaque année les caisses des régimes de protection sociale. L’augmentation progressive du nombre de cotisants réduirait d’autant les déficits et permettrait d’envisager une baisse durable du montant des cotisations. Par ailleurs, l’économie pour la collectivité en dépenses pour l’emploi (DPE) et dépenses connexes pourrait dépasser chaque année, 22 milliards d’euros.   

     

    Une relance de l’industrie manufacturière, même si celle-ci s’avérait longue et difficile, démontrerait une volonté nouvelle du gouvernement, indiquerait une remise en question du dogme et enverrait un signal fort et positif aux français qui, en majorité, s’inquiètent de la délocalisation de l’emploi. Elle rassurerait et insufflerait une dynamique pouvant s’étendre à l’ensemble de l’économie française. 

     

    Le gouvernement devra, pour fixer un cap économique à notre pays, renoncer a sa politique dogmatique et peut-être tiendra-t-il compte de nos propositions : A l’invitation des Rencontres parlementaires sur le Travail et l’Emploi qui auront lieu le 21 mai 2014 à Paris, j’interviendrai au nom de notre mouvement sur le thème « Quelles idées pour créer plus d’emploi ? » Le colloque réunira plusieurs autres conférenciers, directeurs d’étude et de recherche, économistes, universitaires et rapporteurs de budgets et projets de loi sur le travail et l’emploi, et devrait se dérouler en présence de Pierre Moscovici, ministre de l'Économie et des Finances et de Michel Sapin, ministre du Travail et de l’Emploi.  

     


    *Francis JOURNOT est membre des associations à but non lucratif et sans appartenance politique  

    www.vetements-made-in-france.com

    www.rendez-nous-notre-industrie.com , 

    www.international-convention-for-minimum-wage.org

     

     

     

     

    Source : www.marianne.net

     

     

     

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