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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 22:32

 

Source : www.reporterre.net

 

Le trafic des pesticides interdits est en plein boom

Olivier Mary (Reporterre)

mardi 18 mars 2014

 

 

 

Les fraises sont bourrées de pesticides interdits de longue date. On trouve aussi de ces poisons dans les carottes, radis, abricots, selon un rapport officiel passé inaperçu. Un véritable trafic de ces pesticides est en place, et se développe continuement. L’administration n’a plus les moyens de l’enrayer.


Fin 2013, la Direction générale de l’alimentation du ministère de l’agriculture (DGAL) a rendu publique une note d’information, faisant le bilan des plans de surveillance et de contrôle mis en œuvre par l’organisme en 2012. Les résultats sont édifiants.

Sur les 546 échantillons prélevés à la récolte, dont 324 échantillons de légumes et 222 de fruits, 55 présentent des résultats supérieurs aux limites maximales de résidus (LMR) et/ou des substances actives sans autorisation de mise sur le marché sur la culture (voir page 76 du document) :

Quarante-et-un d’entre eux affichent à la fois des traces de molécules interdites et dépassent les limites autorisées. Carottes, radis, abricots, ou concombres : aucun n’est épargné :

Mais c’est le cas des fraises qui est le plus inquiétant. Déjà révélé en juillet 2013 par une enquête de l’association Générations Futures, l’épandage en quantité de produits phytosanitaires parfois interdits par l’Union européenne, en particulier sur ces fruits rouges, est confirmé par les fonctionnaires du ministère de l’agriculture.

Imidaclopride, Pymétrozine, Acetamipride, Dicofol, et Endosulfan, voici le cocktail explosif présent sur les fraises contrôlées par le ministère. Le Dicofol, s’il n’est pas parmi les produits les plus toxiques, est quand même interdit depuis 2010 par les autorités de Bruxelles. Quant à l’Endosulfan, il est prohibé depuis 2008 suite à une décision européenne prise en 2005 !

En 2011, des représentants de 127 gouvernements se sont réunis à Genève afin de limiter la présence de cette substance dans les pesticides et insecticides et l’ont inscrite sur la liste noire de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP). L’objectif est son interdiction complète.

Irritations, hyperplasies de la thyroïde, diminutions de taux des hormones, voici quelques-uns des effets constatés chez les mammifères. Mais il est aussi extrêmement toxique pour les poissons d’eau douce, oiseaux et abeilles. Comment expliquer que l’on retrouve ce poison en de telles proportions plusieurs années après son retrait du marché européen ?

Des achats transfrontaliers illégaux

« Il est certain que certains agriculteurs se fournissent en produits phytosanitaires interdits à l’étranger, et notamment en Espagne, où, pendant des années, on a beaucoup utilisé l’Endosulfan dans des plantations de poivrons, » dénonce François Veillerette, porte parole de Générations Futures.

Un constat partagé par l’industrie des pesticides : « En Languedoc-Roussillon, ces importations pourraient représenter 70 % du marché total, évalué à trente millions d’euros. Il s’agit principalement de produits génériques achetés sous le couvert d’une AMM [autorisation de mise sur le marché] espagnole, qui n’ont pas fait l’objet d’une demande d’homologation en France ou, plus grave, de produits interdits en France mais vendus en Espagne par dérogation obtenue au motif de nécessité locale absolue. Tel a été, pendant des années, le cas de l’arsenic de sodium interdit en France depuis 2002 », a reconnu lors d’une audition au Sénat Daniel Roques, président de l’Association des Utilisateurs et Distributeurs de l’Agro-Chimie Européenne (AUDACE).

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 22:26

 

 

Source : www.reporterre.net

 

La contestation du projet inutile d’Arena, à Dunkerque, se renforce

Didier Harpagès (Reporterre)

mardi 18 mars 2014

 

 

 

Un grand stade fait par Vinci, sur une zone inondable, à proximité d’usines dangereuses, détruisant des plantes protégées, et qui va endetter Dunkerque pour des années : des citoyens ont à nouveau manifesté samedi contre ce "moyen projet inutile et imposé".


- Dunkerque, correspondance

Après le succès de la manifestation du 8 février dernier, à l’issue de laquelle une pétition avait été déposée à la sous-préfecture de Dunkerque, les associations membres du collectif Stop AR€NA (Amis de la terre, Adelfa, Arena non merci !) ont organisé un rassemblement sur la place du théâtre de Dunkerque le samedi 15 mars.

Elles ont, à nouveau, exprimé leur opposition au projet de la grande salle ARENA de 10 700 places unissant le maître d’ouvrage, la communauté urbaine de Dunkerque (CUD) et la multinationale Vinci chargée de la construction et de la gestion de la salle.

Rappelons que, selon les acteurs du projet, cette salle, la plus grande au nord de Paris, pourrait accueillir les concerts de chanteurs populaires (Johnny Hallyday par exemple), les plus grands opéras du Monde ainsi que les matches des clubs locaux de Basket et de Handball.

C’est un contrat de partenariat public privé (PPP) signé avec Vinci qui a été finalement retenu. Bien que voté par les élus de la CUD, ce projet fut accueilli avec beaucoup de circonspection par les associations écologiques qui, dès le début de l’année 2013, ont organisé la riposte.

Signé en octobre 2012, le contrat définit le montant du financement à hauteur de 112 millions d’euros, somme à laquelle il convient d’ajouter un loyer annuel de 6,6 millions d’euros à la charge des habitants de la CUD pendant 27 ans, période au terme de laquelle le maître d’ouvrage deviendra définitivement propriétaire de la salle. Au total, près de 300 millions d’euros seront déboursés, une dépense colossale aux yeux des opposants à ce projet pharaonique.

Guillaume Jacquemart, Président de l’association Arena non merci ! réclame, au nom de la transparence, une consultation du contrat PPP afin d’apporter à la population concernée par ce chantier toutes les précisions indispensables. Il constate amèrement que la demande déposée, à ce sujet, auprès des services de la CUD est demeurée sans réponse.

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

 

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 22:08

 

Source : www.mediapart.fr

 

Les banques privées et le miracle de la création monétaire

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

Les banques centrales ne sont pas les seules à créer de la monnaie. Les banques privées, par l'octroi de prêts aux gouvernements, aux entreprises et aux citoyens, bénéficient également de ce pouvoir financier exorbitant, qui fonde leur puissance.

Les banques internationales profitent d'un système financier dérégulé, dans lequel elles se rémunèrent en créant elles-mêmes de la monnaie grâce aux prêts octroyés aux gouvernements, aux entreprises et aux citoyens, rappelle l'économiste David Graeber qui publie ce mardi une tribune dans le Guardian sur l'impuissance des politiques et des banques centrales.

Selon le chercheur, spécialiste de la dette, la théorie économique libérale qui postule que les banques centrales abondent les banques en liquidités en fonction de leur besoin et de la demande, est erronée. La masse monétaire, et les bénéfices directs qui en découlent, dépendent en réalité « de combien les gouvernements, les entreprises et les citoyens sont prêts à s'endetter » auprès des banques privées qui peuvent ainsi créer de la monnaie, explique M. Graeber.

Lire la suite sur le site du Guardian

 

 

Source : www.mediapart.fr

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 19:11

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

En images 18/03/2014 à 09h08

Coucou François Hollande, c’est Greenpeace en direct de Fessenheim
Clément Guillou | Journaliste Rue89

 

 

Une soixantaine de militants européens de Greenpeace ont pénétré selon l’ONG mardi matin dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace) – la plus vieille de France – à deux jours d’un sommet européen sur l’énergie.

Près du dôme du réacteur n°1 de la centrale, ils ont déployé une banderole à l’intention de François Hollande : « Stop risking Europe » (« Cessez de mettre l’Europe en danger »).


A la centrale de Fessenheim, 18 mars 2014 (Bente Stachowske/Greenpeace)

Le nom de code de l’opération : « Fermez-les #TheEnd ». Dans un communiqué, Greenpeace explique :

« Les réacteurs de la centrale de Fessenheim ont 37 ans. Fessenheim est située à proximité des frontières suisse et allemande, dans une zone exposée aux risques sismiques et d’inondation, et connaît de sérieux problème de sûreté. Plus de sept millions de personnes vivent à moins de 100 km et seraient affectées en cas d’accident majeur. »

En 2011, l’Autorité de sûreté nucléaire avait validé sa prolongation pour dix ans. Mais elle sera bien fermée fin 2016 selon la promesse électorale de François Hollande.

1,4 milliard d’euros par réacteur

Les autres vieilles centrales françaises ne connaîtront pas ce sort : en échange de la fermeture symbolique de Fessenheim, l’Elysée aurait accordé à EDF la prolongation de la durée de fonctionnement des dix-huit autres centrales françaises de 40 à 50 ans.

Selon Greenpeace, le coût de prolongation d’une centrale dans des conditions de sécurité identiques est de « 1,4 milliard d’euros » par réacteur.

Amusant : sur le site de Greenpeace, les militants se sont géolocalisés sur une carte pour former le symbole de la radioactivité.


Les militants de Greenpeace positionnés autour de la centrale de Fessenheim (Capture d’&eacute ; cran)

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 19:00

 

Source : www.marianne.net

 

 

Le jackpot de Super Mario
Mardi 18 Mars 2014 à 12:08

 

Journaliste économique à Marianne En savoir plus sur cet auteur

 

Mario Draghi, patron de la Banque centrale européenne (BCE), l'un des principaux inspirateurs de la cure d'amaigrissement imposée à Athènes, perçoit quant à lui un très gros salaire. Même avantage pour l'autre homme fort de l'Union, le portugais José Manuel Barroso...

 

Mario Draghi, patron de la banque centrale européenne, (BCE) - Michael Probst/AP/SIPA
Mario Draghi, patron de la banque centrale européenne, (BCE) - Michael Probst/AP/SIPA

 

Voici une nouvelle qui va ravir les Grecs, frappés de plein fouet par les politiques de rigueur, avec à la clé une baisse des revenus supérieure à 30 % depuis la crise de 2008.

Mario Draghi, patron de la Banque centrale européenne (BCE), l'un des principaux inspirateurs de la cure d'amaigrissement imposée à Athènes, émarge, lui, à 378 240 €. A titre de comparaison, Janet Yellen, la nouvelle présidente de la Réserve fédérale américaine (FED), gagne moins de la moitié. Et c'est sans compter le petit bonus.

Comme fonctionnaire européen, Super Mario, l'autoproclamé «sauveur de la zone euro», ne paie pas un fifrelin d'impôt. Même avantage pour l'autre homme fort de l'Union, le portugais José Manuel Barroso, qui carbure, lui, un poil en dessous du salaire de Mario Draghi, à 304 200 €, mais le dépasse d'une tête avec les avantages inclus : 381 600 €.

Dans l'UE, on connaissait comme paradis fiscaux Jersey et Guernesey, mais moins ces îlots au sein de Bruxelles et Francfort.

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

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18 mars 2014 2 18 /03 /mars /2014 15:33

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Ce qui nous arrive sur la Toile 18/03/2014 à 10h34
Ce que votre usage d’Internet (et votre historique de navigation) dit de vous
Xavier de La Porte | France Culture

 

Les rapports entre Internet et notre psyché sont la plupart du temps envisagés sous l’angle de la pathologisation. En gros, Internet altérerait notre santé mentale. Des études très sérieuses nous disent par exemple que les réseaux sociaux nous rendent dépressifs (les gens ayant tendance à publiciser plus volontiers les événements heureux de leur vie, nous passerions notre temps à comparer notre vie à cette masses d’événements heureux provenant de partout et, forcément, à la trouver pourrie).

Le problème, c’est qu’on trouve des études tout aussi sérieuses qui disent exactement l’inverse.

Etre dépendant, ce n’est pas être accro

Plus généralement, il y a cette tendance à considérer notre relation à Internet et aux technologies comme relevant de conduites addictives : addiction à la connexion, à nos outils, addiction des jeunes aux jeux vidéo – pathologie qui, depuis quelques années fait l’objet de traitements particuliers.

Le problème est que la notion d’addiction numérique est largement remise en cause par toute une partie de la psychologie et de la psychiatrie : elle est beaucoup trop forte pour décrire notre rapport à Internet.

Nous vivons sans doute une dépendance croissante, mais être dépendant, ce n’est pas la même chose qu’être accro (comme le disait récemment Antonio Casilli [chroniqueur à France Culture, ndlr], nous sommes dépendant à l’eau courante, ça ne signifie pas que nous sommes « addict » à l’eau courante), et même dans le cas d’un jeune qui se désocialise pour passer sa journée dans sa chambre à jouer en ligne, on voit bien que le jeu est plus un symptôme qu’une cause…

Bref, la pathologisation de nos usages, tendance pourtant répandue, n’est pas forcément la manière la plus intéressante d’aborder la question.

Des comportements numériques distinctifs

J’ai été frappé par une autre étude publiée il y a un an et demi aux Etats-Unis. Menée sur un panel d’étudiants américains, elle montrait que l’on pouvait déduire une tendance dépressive à partir de nos pratiques numériques. Pour le dire vite, l’étude a montré qu’une personne considérée au départ de l’expérience comme victime de syndromes dépressifs manifestait des comportements numériques distinctifs : vérification compulsive des e-mails, visionnage lui aussi compulsif de vidéos, le temps important passé à jouer, à tchatter, passage constant d’une application à l’autre, etc.

L’étude ne tranche évidemment pas la question de savoir si ce comportement provoque un état dépressif, ou s’il en est le symptôme. Mais son hypothèse centrale est intéressante : « Notre étude suggère que l’usage d’Internet informe sur notre état mental » expliquent les deux chercheurs l’ayant menée, et ils ajoutent : « Nous pensons que la manière dont nous utilisons Internet dit quelque chose de nous. »

Etonnement, le résultat de cette étude est corroboré par un constat des statisticiens : l’étude d’un historique de navigation (l’ensemble des sites parcourus pendant un temps donné) d’un individu permet de le distinguer à peu près sûrement d’un autre individu, il y a très peu de chance que deux individus aient le même historique de navigation. Donc la statistique, en avançant que nos navigations nous distinguent radicalement, suggère aussi que notre usage d’Internet dit quelque chose de nous.

Souvenez-vous de votre historique

D’accord, mais quoi ? Je propose donc un exercice. Je vais me taire pendant quelques secondes et chacun d’entre nous va plonger en lui-même pour se souvenir de ses dernières navigations et émettre quelques hypothèses sur ce que ça dit de lui. Je me tais.

[…]

Juste une chose : ne faites pas semblant de ne pas vous souvenir que vous êtes allés regarder des vidéos cochonnes. Je me tais.

[…]

Bon, cet exercice, il faudra s’y livrer régulièrement. Parce qu’il y a fort à parier que si nous prenions en compte non seulement les sites que nous visitons, mais aussi l’ordre, ce qui nous a fait passer d’un site à l’autre, ce qui nous a fait soudainement ouvrir un nouvel onglet, quelle impulsion nous a menés ici ou là, pourquoi nous nous sommes lancés dans telle recherche, dans telles conversations, nous aurions un matériel consistant de réflexion sur nous-mêmes. Et cela pourrait nous amener sur des terrains incertains : qu’y a-t-il en moi pour que, de temps en temps, j’aille sur les sites les plus immondes, où l’on voit des cadavres, des accidents, des corps déchiquetés ? Qu’est-ce que j’y trouve ? Pourquoi fais-je cela à tel ou tel moment de ma vie ?

Reste un souci, qui peut constituer une opposition théorique à mon hypothèse : jusqu’à maintenant, je n’ai rencontré personne qui rêve d’Internet, personne qui se rêve naviguant sur Internet. Je ne sais pas ce qu’il faut en conclure.

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 19:50

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Realpolitik 17/03/2014 à 16h34
Malgré la Crimée, les ventes d’armes françaises à la Russie continuent
Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

Samedi, à la veille du référendum en Crimée sur le rattachement à la Russie, le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, se prononçait sur son compte Twitter pour l’arrêt des livraisons d’armes européennes à la Russie :

 

Carl Bildt         @carlbildt

No viable arguments against EU imposing an arms embargo on Russia. EU already stated that the country has committed an act of aggression.

 

« Il n’y a aucun argument de poids contre l’imposition d’un embargo sur les ventes d’armes de l’Union européenne à la Russie. »

Mais lundi à Bruxelles, la réunion des 27 ministres des Affaires étrangères européens n’a accouché que de modestes sanctions ciblant des individus en Russie et en Crimée, dont les déplacements et les avoirs seront ciblés. Pas de trace d’embargo sur les armes.

Une des raisons est à trouver du côté de Saint-Nazaire, où quelque 400 marins de la marine russe sont attendus fin mars pour apprendre à manœuvrer les trois navires porte-hélicoptères de type Mistral (bâtiments de projection et de commandement) vendus par la France à la Russie.

L’amiral Chirkov à Saint Nazaire

Le Vladivostok, premier des ces trois navires de combat, dont la vente a été actée sous la présidence de Nicolas Sarkozy pour un montant total de 1,3 milliard d’euros, a été mis à flot en octobre dernier, en présence de l’amiral russe Viktor Chirkov.


L’amiral russe Viktor Chirkov le 15 octobre 2013 à Saint Nazaire où se produit le Mistral (FRANK PERRY / AFP)

Le Télégramme de Brest rapportait le 6 mars que le Vladivostok avait fait ses premiers essais en mer. Le journal précisait que la moitié arrière avait été construite par les chantiers russes OSK de Saint-Petersbourg, tandis que STX France construisait l’avant pour DCNS. Les deux parties ont été assemblées à Saint-Nazaire.


Le Vladivostok dans le port de Saint-Nazaire (FRANK PERRY / AFP)

La livraison du Vladivostok est prévue fin 2014, tandis que le deuxième bâtiment, qui porte le nom de Sebastopol, en ... Crimée, sera achevé fin 2016. Les deux équipages, soit 400 marins russes, sont attendus fin mai à Saint-Nazaire pour y apprendre à manœuvrer les BPC.

Malgré la condamnation très ferme par la France de la position de la Russie, qui a envoyé des troupes et organisé l’annexion de la Crimée, l’exécution de ce contrat n’est pas remis en cause pour l’instant.

La Russie fait partie des pays ciblés par les industries de défense françaises, en raison notamment de la forte augmentation des dépenses militaires russes : +40% dans les trois ans.

Transferts de technologie et riposte graduée

Le Monde rapportait le 9 mars :

« Les grands industriels français du secteur scellent des alliances avec des entreprises russes, dans l’électronique de combat des hélicoptères, le contrôle aérien, ou encore la navigation inertielle. De nouveaux transferts de technologie sont au cœur de cette relation ».

Tout en étant en pointe dans sa condamnation de la Russie, la France ne veut pas handicaper son industrie de défense à l’exportation, l’un des secteurs phare pour réduire le déficit du commerce extérieur français.

De fait, l’Union européenne est sérieusement handicapée par les intérêts particuliers de ses Etats-membres :

  • la France veut protéger ses exportations d’armes ;
  • la Grande-Bretagne veut sauver la place financière de la City de Londres sur laquelle les capitaux russes ont beaucoup investi ;
  • les pays d’Europe centrale craignent pour leurs importations de gaz naturel russe...

Reste que dans une crise comme celle-ci, la riposte se doit d’être « graduée » : inutile de sortir l’artillerie lourde dès le début, car l’escalade devient difficile à suivre.

La question se posera donc si la Russie décide de ne pas en rester là, de ne pas se contenter d’avoir récupéré « sa » Crimée – dont les Occidentaux savent qu’elle a une histoire et une géographie particulières–, et de continuer à déstabiliser le nouveau pouvoir ukrainien. En poussant par exemple à l’agitation des populations russophones de l’Est de l’Ukraine.

Si la crise devait s’aggraver, ce qui n’est pas exclu, alors la question posée par Carl Bildt, ministre d’un pays neutre, prendra tout son sens, et la France aura du mal à rester dans l’ambiguïté. L’engagement diplomatique a un prix.

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 19:43

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/yeti-voyageur

 

« Pauvres actionnaires ! » ou comment le FN piège la vraie gauche
Le Yéti - voyageur à domicile

Publié le 17/03/2014 à 15h39

 

 

 

En prélude à son nouvel ouvrage, « Pauvres actionnaires ! » (Fakir éditions, 6 euros), François Ruffin s’est livré à une drôle d’expérience : interroger des gens de gauche en leur faisant approuver à l’aveugle des textes signés... Marine Le Pen !

Découvrant le piège dans lequel il vient de tomber, l’un de ses interlocuteurs se défend vertement :

« Nous ne partageons rien avec le FN : le FN nous a pillés, c’est tout autre chose ! »

Quand fifille tue opportunément le père

De fait, tout au long de son petit opuscule, François Ruffin passe au crible « quarante ans de discours économique du Front national » et souligne le virage à quasiment 180 degrés – reste tout de même l’épouvantail immigration, faut pas déconner ! – opéré par la fille Le Pen par rapport au père :

  • fifille en appelle à rebâtir l’Etat, pire à restaurer les services publics, quand papa, en pleine reaganomanie anticommuniste, n’avait de cesse de dénoncer « l’étatisme économique » de ces feignasses de fonctionnaires ;
  • fifille veut en finir avec « l’Europe de Bruxelles », quand papa réclamait de ses vœux plus d’« Europe politique » pour contenir les barbares étrangers aux portes de l’Occident civilisé ;
  • fifille entend relocaliser le travail et l’économie « grâce au protectionnisme social et territorial », prétend même lutter contre la précarité, quand papa s’évanouissait d’indignation à la moindre évocation d’une régulation sociale ;
  • fifille s’en prend aux marchés financiers et aux milliardaires-voyous, quand papa et ses potes plaignaient ces « pauvres actionnaires » tracassés par une administration socialo-bolchévique.

Le discours de gauche a le vent en poupe... mais la gauche ne le sait pas

Mais... eh non, « fifille » n’est pas un cryptonyme de Mélenchon. Le FN n’a pas lancé une OPA sur le NPA de Besancenot. Marine Le Pen a juste phagocyté opportunément les thèmes habituels de la gauche. Parce que, eh oui, c’est le discours de gauche qui a le vent en poupe en ce moment dans le pays.

Et ce n’est pas la gauche qui parle comme le FN, mais bien l’inverse. La vraie gauche, me direz-vous, devrait s’en féliciter ? Ben non, la pauvrette s’en émeut, fait des complexes, aidée en cela par la fausse gauche qui n’en demandait pas tant pour exploiter tant de candides scrupules.

Car il n’y a que les gogos pour penser que fifille, recyclée pour l’occasion en Jeanne d’Arc d’une vague cause ouvrière, est plus crédible que l’aspirant-président Hollande se déclarant adversaire résolu de la finance internationale.

Peu de chance que les électeurs compulsifs du FN se ravisent en lisant le très éclairant ouvrage de François Ruffin (conclu par un entretien décoiffant avec Emmanuel Todd). Mais le texte constituerait à coup sûr une très bonne thérapie pour les partisans moralement déboussolés de la (vraie) gauche.

 

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/yeti-voyageur

 


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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 19:26

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/chez-noel-mamere

 

 

Le diesel, un mensonge d’Etat

Noël Mamère - Député de Gironde

Publié le 17/03/2014 à 12h27

 

 

 

Vous avez aimé les scandales de l’amiante et de la vache folle ? Vous allez adorer celui du diesel. Comme si nous assistions à un mauvais remake, médias et politiques nous refont le coup de la surprise, tentant de faire croire au bon peuple crédule que les pics de pollution que nous vivons n’étaient pas prévisibles. Menteurs et irresponsables.

Depuis de nombreuses années, en effet, ils savent que le diesel émet des particules qui pénètrent dans nos poumons et nous tuent à petit feu. Ils sont au courant des études affirmant que ce carburant contribue aux 42 000 morts prématurées par an.


Des petites voitures (Caroline/Flickr/CC)

Ils savent aussi que le diesel est une technologie sciemment favorisée en France, à seule fin d’aider le constructeur automobile Peugeot à vendre ses voitures à moindre prix. L’automobile n’est pas la seule source de particules fines. C’est vrai. Mais elle en représente environ un quart et le diesel en est la source principale

Ils savent encore que le diesel est condamné par la majorité des autres pays depuis très longtemps : 30% de voitures fonctionnent au diesel en Allemagne, 1% au Japon, pratiquement pas aux Etats-Unis et en Chine.

Si l’on ajoute les camions et camionnettes, c’est 72,4% du parc français qui est diesel, sachant que 80% du carburant vendu en France est du gasoil.

En fait, le piéton, le cycliste et l’utilisateur de véhicule à essence paient pour compenser les ristournes fiscales accordées au gasoil, ainsi que le surcoût dû aux importations pour les utilisateurs de véhicules diesel.

Des gaz « cancérigènes certains »

Ils savent que, depuis le 12 juin 2012, le Centre International de Recherche sur le Cancer, l’agence de l’organisation Mondiale de la Santé, a classifié les gaz d’échappement des moteurs diesel dans la catégorie « cancérigènes certains » – la même que l’amiante ou le tabac – à cause de la dangerosité des « toutes petites particules » émises lors de la combustion du gasoil.

Ils savent que, le 19 mai 2011, la commission Européenne a assigné la France en justice pour non respect des seuils de particules, imposés depuis 2005. A noter que la France est une dangereuse récidiviste des condamnations pour non-respect des réglementations sur la pollution de l’air.

« Nous n’avons plus d’autre choix que d’interdire l’accès de certaines agglomérations aux diesels les plus polluants », nous rappelait Isabelle Derville, responsable de la qualité de l’air au ministère du Développement durable et des transports, dans « Sciences et vie » d’avril 2012.

Ils ne peuvent donc pas dire : « Nous ne savions pas », et nous refaire le coup de l’amiante en se cachant derrière une controverse ouverte par des chercheurs au service des lobbies du diesel et de l’automobile.

Comme au temps du Général de Gaulle

Et pourtant, les « sachants » qui nous gouvernent viennent d’administrer une nouvelle fois la preuve de leur impuissance. Ils ont laissé licencier les ouvriers de PSA et sont intervenus pour entrer dans le capital de cette entreprise, avec le constructeur chinois Dong Fen, sans peser de tout leur poids pour un changement d’orientation de cette entreprise.

Préférant les raisons économiques à la précaution sanitaire, le gouvernement continue à tout miser sur le diesel, comme au temps du général De Gaulle.

Résultat : la France est le seul pays au monde où 60% du parc automobile marche au diesel. Encore une « exception » devenue une menace pour l’ensemble de la population, à l’instar de celle que fait peser le risque nucléaire, autre « exception » dont la France est si fière.

Dès lors, on ne peut que comprendre et soutenir les associations écologiques qui viennent de lancer une plainte contre X pour dénoncer ce double crime environnemental et sanitaire.

Qu’a fait le gouvernement depuis mai 2012 ? Le 6 février 2013 un comité interministériel décide… de ne rien faire ! Aujourd’hui, devant l’urgence sanitaire, on répond par des bricolages de dernière minute, tout en sachant que c’est trop peu et trop tard.

Des rustines, jamais adaptées

On demande aux personnes âgées, aux populations à risques, aux petits enfants, de rester chez eux. On alimente la peur, sans interdire la circulation pour marquer les esprits. C’est que, à une semaine des élections municipales, il ne faut pas contrarier l’électeur automobiliste.

On limite la vitesse, ce qui est une bonne chose, mais avec dix jours de retard.

Les transports gratuits ne peuvent pas réduire le pic de pollution, puisque la grande majorité des habitants d’Ile de France, qui se rend ou circule à Paris, possède un passe Navigo.

Si la circulation alternée permet de réduire ce pic, elle intervient dans des conditions qui vont prouver, comme en 1998, son inefficacité en temps réel. Malheureusement, les Parisiens retiendront qu’on applique dans la précipitation, l’improvisation, l’impréparation.

Des recettes qui ressemblent plus à une querelle interne à la majorité, entre les Verts et les socialistes, qu’à des mesures structurelles que le gouvernement ne veut pas prendre en raison des intérêts en jeu pour les lobbies.

« L’écologie, ça commence à bien faire »

De ce point de vue, la présence des écologistes au gouvernement est cosmétique. Elle ne fait que souligner leur impuissance à changer le cours des choses par des mesures structurelles.

En dix-sept ans – depuis la journée de circulation alternée inventée par Corinne Lepage – sous un gouvernement de droite et appliquée par Dominique Voynet, sous un gouvernement de gauche, ce que les Verts présentent comme une victoire n’est qu’un effet d’affichage qui ne règlera rien. La politique de la rustine a fait son temps.

Pourtant, depuis mai 2012, il était possible de construire une proposition de sortie progressive du diesel – comme l’avait fait la Fondation Nicolas Hulot à la veille du vote du budget – qui ne serait pas considérée comme punitive :

  • Pourquoi, à l’instar du tabac, n’interdit-on pas les publicités pour le diesel  ?
  • Pourquoi n’a-t-on pas distribué les licences des taxis en fonction de leur choix de carburant ?
  • Pourquoi n’a-t-on pas décrété un bonus-malus contre les particules et envisagé une prime à la casse pour les voitures anciennes ?
  • Pourquoi n’a-t-on pas interdit la circulation aux véhicules diesel dans les centres ville, comme à Paris ?

En fait, après avoir choisi de donner la priorité à la compétitivité des entreprises, le gouvernement est en train de reprendre l’adage de Nicolas Sarkozy en son temps : « L’écologie, ça commence à bien faire »… Et la santé aussi !

Un comité national contre la « diésélisation »

J’entends déjà les défenseurs du « Progrès » et de la « compétitivité » traiter les écologistes de Don Quichotte qui ne comprennent rien au fonctionnement de la société et à nos institutions.

Le chevalier à la triste figure avait l’avantage sur nos petits marquis et duchesses contemporains de susciter l’espoir. Nos nouveaux aristocrates suintent la désespérance. Pire, ils ne s’aperçoivent pas qu’ils sont au service des marchands de mort.

Nous leur disons : arrêter le diesel est possible. Désintoxiquons nous de cette drogue à la française. Instituons un Comité national contre la diésélisation, comme il y a un Comité national contre le tabagisme.

La sortie de la diésélisation constitue la seule issue positive de ce brouillard de pollution qui encrasse nos poumons et irrite nos gorges, nos yeux et nos oreilles depuis une semaine.

 

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com/chez-noel-mamere

 

 

 

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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 18:45

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

Affaire Kerviel : pour Eva Joly, «la thèse du trader fou ne tient pas»

|  Par martine orange

 

 

 

Alors que la Cour de cassation doit se prononcer le 19 mars sur le pourvoi formé par Jérôme Kerviel, Eva Joly en tant qu'ancien juge d'instruction souligne les nombreuses zones d'ombre qui demeurent dans ce dossier.

Eva Joly regrette de ne pas s'être intéressée au dossier Kerviel plus tôt. « En 2008, au moment des faits, j'étais mobilisée sur la faillite des banques islandaises. En 2012, au moment du procès en appel, j'étais en campagne présidentielle », explique-t-elle. Ce n'est que plus tard, sur les sollicitations de ses amis et notamment de Julien Bayou, qu'elle a commencé à regarder le dossier. « Julien Bayou était très indigné. Il m'a poussée à me pencher sur le sujet. J'ai pris contact avec David Koubbi, l'avocat de Jérôme Kerviel. J'ai lu les pièces du dossier. Je crois que cette affaire est emblématique des dérives de la finance. La thèse du trader fou, isolé, et agissant dans le dos de la banque, ne tient pas », dit-elle. Alors que la Cour de cassation doit se prononcer sur le pourvoi formé par Jérôme Kerviel, elle s'étonne des nombreuses zones d'ombre qui planent encore dans le dossier.

Mediapart. Qu'est-ce qui vous a frappée dans le dossier Kerviel ?


 
© dr

Eva Joly. Tout le monde a été frappé par le montant des dommages et intérêts de 4,9 milliards d'euros réclamés à Jérôme Kerviel. Ce montant correspond aux pertes déclarées par la Société générale. J'ai décidé de me concentrer sur ces pertes. J'ai vu beaucoup de dossiers bancaires dans ma vie de juge d'instruction. J'ai aussi travaillé sur les banques islandaises. Je tire de ces expériences passées la certitude que les bilans des banques ne sont pas nécessairement transparents, que les manipulations peuvent être fréquentes. La crise de 2008 a démontré que nous avons nourri des monstres. Les seules rémunérations des traders le prouvent, la démesure est absolue.

Dans le cas qui nous occupe, il ne faut pas oublier que la Société générale a été prise dans des scandales de blanchiment. À de multiples reprises, avant et après l'affaire Kerviel, elle a été condamnée par la justice pour le non-respect des règles : manipulation des taux interbancaires le 4 décembre 2013, faille dans le contrôle interne anti-blanchiment le 24 octobre 2012. Dans son rapport annuel de 2013, elle signale une dizaine d'affaires en cours. L'affaire du Sentier a démontré au moins que le contrôle interne ne fonctionnait pas. Tout cela m'amène à dire qu'on ne peut pas accepter leurs dires comme parole d'évangile.

Or, pour l'instant, on s'en tient à la version de la banque, sans en remarquer le côté hautement invraisemblable. Comment croire que personne n'a vu ce qu'a fait Jérôme Kerviel ? Quand il faut payer les appels de marge sur les positions qu'il a prises sur le Dax (indice boursier allemand) et Eurostoxx, ce n'est pas Kerviel qui le fait. Personne dans la banque ne s'étonne alors des millions, soit en collatéral, soit en numéraire, qu'il faut apporter en garantie pour couvrir les positions de Jérôme Kerviel ! Qui peut le croire ?

La banque a donné devant la justice sa version sur ses pertes. Vous semblez ne pas être convaincue. Qu’est-ce qui vous intrigue ?

Il faut reprendre les faits depuis le début, et partir des positions prises par Jérôme Kerviel entre le 4 et le 18 janvier 2008. Dans ce court laps de temps, Jérôme Kerviel prend 100 000 contrats Dax et 743 000 contrats Eurostoxx. C'est énorme. Le marché du Dax étant peu profond, compte tenu des positions prises, cela revient à dire que Kerviel détient à ce moment-là 2 % de l'économie allemande. La Société générale, dans sa version, dit avoir tout découvert durant le week-end du 18 janvier et décidé de dénouer le plus rapidement possible ses positions, pour l'essentiel sur trois jours. La banque dit qu'elle n'avait pas le choix du moment du débouclage.

Mais ce moment est quand même assez particulier ! La banque vend alors que les cours sont à la baisse, et ses ventes vont encore accentuer la chute. De 7 500, le cours du contrat Dax tombe à 6 400. Mais il remontera par la suite. Il est étonnant que dans un contexte aussi défavorable, avec une position aussi importante, les pertes se soient limitées à 12 %, selon les propres déclarations de la banque. Dans le rapport annuel de 2007, les commissaires aux comptes font une réserve importante : ils indiquent que les pertes, liées au dénouement des positions de Jérôme Kerviel, sont provisoires. Par la suite, il n’y a jamais eu de révision. Les pertes que la banque a annoncées au moment où elle dénonce l’affaire deviennent comme acquises par tous, y compris par la justice.

Qu'est-ce qu'il y aurait là d'anormal selon vous ?

Je ne dispose pas d’informations particulières mais j'ai un peu d’expérience quant à ces dossiers. Les banquiers ne prennent pas volontairement leurs pertes. Il faut comprendre ce qui se passe. Sur ces marchés, le jeu est à somme nulle. S'il y a des perdants, il y a aussi des gagnants. On peut gagner beaucoup d'argent dans une baisse de marché telle que celle-ci. Qui a gagné ? On ne le sait toujours pas. Aucune vérification n'a été faite. Il faut une contre-expertise large pour déterminer comment les positions ont été débouclées, quelles contreparties étaient en face. Il faut aller voir les relevés de la chambre de compensation, qui a tout. Il faut vérifier aussi les positions prises par les filiales offshore de la Société générale.

J'ai déjà vu, notamment dans le cas des banques islandaises, des banques comme la Deutsche Bank qui ne faisait que du fronting, c'est-à-dire qui était en apparence la banque ayant pris des positions sur le marché islandais. Dans les faits, il est apparu que toutes ses positions étaient garanties par d’autres. La Deutsche Bank ne prenait aucun risque. Elle ne faisait que du portage. Qui peut dire que la Société générale n’était pas dans la même situation ? Ou n’a pas bénéficié de mécanismes protecteurs ?

Je veux souligner un fait qui a été peu relevé et doit retenir l’attention. Dans les comptes 2008 de la banque, la Société générale enregistre cette année-là 15 milliards d’euros de gains sur le trading des instruments financiers dérivés. Pour la banque, c’est un résultat historique. Elle n’a jamais enregistré un profit aussi élevé. En 2011, son deuxième gain le plus élevé sur ce poste est de 8 milliards d’euros.

Ces profits sur instruments dérivés lui ont permis en 2008 de compenser une perte de 7 milliards d’euros liée à la crise financière, et d’afficher un résultat de 4,6 milliards d’euros. Alors qu’on est en pleine crise financière, ces résultats sur instruments dérivés, juste après le dénouement des positions de Jérôme Kerviel, posent question ; d’autant que la banque a juré devant les juges qu’elle ne spéculait pas et que ses positions sur dérivés servaient juste à couvrir les risques. Au vu de ces chiffres, cela paraît un peu contradictoire.

La justice a-t-elle failli, selon vous ?

Elle s’est laissé prendre par la communication remarquable de la Société générale. Il y a eu dès le début une forme d’hystérisation. La banque s’est présentée comme la victime d’un trader hors contrôle. Jérôme Kerviel a été transformé en mauvais objet. La banque a réussi à lui faire porter toutes les critiques que suscite la finance. Et tout le monde a suivi. La presse économique n’a pas fait non plus preuve de beaucoup de curiosité pour aller plus loin. L’effet moutonnier a saisi tout le monde.

Qu’attendez-vous de la Cour de cassation ?

Qu’elle permette que toute la vérité soit faite. Il y a eu beaucoup trop d’émotions dans ce dossier. Elle ne peut pas condamner Jérôme Kerviel à ce qui s’apparente à une mort civile, alors que tant de doutes et d’incertitudes n’ont pas été levés dans ce dossier.

L’avocat général a requis la confirmation du jugement auprès de la Cour de cassation. Mais normalement, le parquet est là pour garantir et protéger l'intérêt général qui, dans ce cas, veut dire protéger l’épargne. Si l’affaire n’est pas rejugée, la justice va donner un brevet d’irresponsabilité à la Société générale. Sérieusement, peut-on faire confiance à une banque qui dit ne pas avoir vu qu’un de ses traders engageait 50 milliards d’euros sur les marchés sans son consentement et sans que ses services de contrôle ne le repèrent ? Au fond, soit la banque dit vrai et il s’agit d’une négligence coupable qui en dit long sur les dangers d’un système, soit la vérité est autre : la banque savait, et on est face à une affaire d’une ampleur phénoménale.

 

 

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Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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