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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 20:57

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Lois rétrogrades

Face à la corruption du pouvoir politique, des juges espagnols entrent en dissidence

par Nathalie Pédestarres 23 juin 2014

 

 

 

 

 

Conflits d’intérêts et collusions menacent l’indépendance de la justice, estiment des magistrats espagnols. Certains d’entre eux, qui s’intéressent de trop près à des affaires sensibles, se retrouvent victimes d’acharnement judiciaire ou sont écartés de leurs fonctions par le pouvoir politique. Une situation que dénoncent des avocats et juges. Solidaires des mouvements sociaux, ils participent également à la résistance contre des lois nationales jugées de plus en plus rétrogrades.

« Les hommes politiques maltraitent ceux qui, un jour, pourraient avoir à enquêter sur eux. » Le juge espagnol Elpidio Silva est amer. L’année dernière, il a tenté de placer en détention Miguel Blesa, l’ancien PDG de la banque Bankia, impliquée dans la vente frauduleuse de produits financiers toxiques (appelés preferentes) à des milliers d’épargnants en 2009 (lire ici). Le juge risque aujourd’hui d’être radié de l’administration judiciaire pendant 30 ans ! Il a d’abord été accusé de prévarication – suspecté d’avoir laissé filtrer à la presse des courriers électroniques de Miguel Blesa dans lesquels celui-ci confiait à ses collaborateurs avoir « trompé les clients » –, puis de « maltraitance psychologique à un témoin protégé ». Le verdict tombera le 7 juillet prochain.

L’affaire Blesa a révélé des collusions entre les pouvoirs bancaire, politique et même judiciaire. L’ensemble du Conseil d’administration de Bankia avait été mis en examen en 2012, avant d’être relaxé. Au sein de ce conseil siègent des hauts fonctionnaires, des membres du Parti populaire, la droite espagnole, ainsi qu’une poignée d’administrateurs venus de la gauche – du Parti socialiste espagnol, de la Gauche unie, et deux représentants du syndicat CCOO. Et un membre influent du Parti populaire, Rodrigo Rato, ancien ministre de l’Économie sous la présidence de José María Aznar, successeur du PDG Miguel Blesa avant la nationalisation de la banque.

Pour le magistrat, il n’y a aucun doute : l’acharnement judiciaire dont il fait l’objet vise à servir d’exemple à destination de ses collègues qui seraient tentés de s’intéresser de trop près à certaines affaires. « En Espagne à l’heure actuelle, c’est la peur qui fait la loi », accuse-t-il. La Cour supérieure de justice de Madrid a dû insister en mars auprès de la juge María Tardón pour qu’elle s’écarte de l’enquête concernant le juge Silva. Car elle cumule les fonctions de conseillère du Parti populaire et de membre de l’Assemblée générale de... Bankia ! Vous avez dit conflit d’intérêt ?

Des magistrats au service des mouvements sociaux

Depuis la Constitution de 1978, négociée au sortir de la dictature franquiste, les membres du Tribunal suprême – la plus haute instance pénale – sont nommés par le Conseil général du pouvoir judiciaire, lui-même élu par le Parlement. Pour renforcer cette dépendance, l’actuel ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardón, vient de faire passer une nouvelle loi pour réorganiser la Justice. Une réforme plutôt mal reçue par les magistrats et les avocats, car elle renforce l’immunité parlementaire, mettant à l’abri les députés, dénonce l’avocat Jesús Gimenez Gallo. Il fait partie de cette génération de juristes espagnols progressistes, ouvertement critiques vis-à-vis de l’exécutif et s’engageant pour la défense des citoyens.

Avec l’imposition de mesures d’austérité par la « Troïka » (Banque centrale européenne, Commission européenne, Fonds monétaire international), de nombreux avocats et juges se sont montrés solidaires des mouvements de défense des droits sociaux. Le juge barcelonais José María Fernández Seijo, membre de l’association Juges pour la démocratie (Jueces para la Democracia), a par exemple saisi la Cour européenne des Droits de l’Homme pour démontrer que la législation espagnole en matière de crédits hypothécaires ne protège pas les consommateurs des clauses abusives des banques. Une lacune réglementaire qui a causé un demi million de saisies immobilières.

Résistance face à des lois de plus en plus rétrogrades

Ces magistrats ont aussi obligé des entreprises à réincorporer des milliers d’employés licenciés de façon injustifiée, les patrons se croyant exonérés de leurs obligations grâce à la réforme de la loi du marché du travail, qui flexibilise les licenciements. Le FMI, qui a inspiré la réforme, a même critiqué la justice espagnole pour son « interprétation restrictive » des procédures de licenciement ! « Les personnes ne peuvent pas être traitées comme des marchandises soumises exclusivement aux lois du marché et leur dignité suppose que l’on protège leurs droits fondamentaux », a rétorqué l’association Juges pour la démocratie. Mais ce n’est que le début de la bataille : les nouveaux projets de loi concoctés par le ministre de la Justice présentent un caractère si rétrograde que même le Conseil général du pouvoir judiciaire s’en est inquiété.

Ainsi la réforme de la loi sur l’avortement prévoit de revenir aux années 1960 : l’interruption de grossesse ne sera reconnue légale qu’en cas de viol ou de danger pour la vie ou la santé physique et morale de la femme. Autre « réforme » : le durcissement des « lois de sécurité citoyenne », rebaptisées « lois muselières » ou « lois anti-manifs » par ceux qui s’y opposent. Elles autorisent tout un arsenal de pratiques répressives « préventives » (amendes exorbitantes, fouilles corporelles, identifications et détentions arbitraires, dissolutions de réunions estimées dangereuses). Une restriction de la liberté d’expression et de manifestation au prétexte de garantir la sécurité publique. Mais les critiques de la société civile et des magistrats sont telles que le gouvernement a été obligé de freiner.

Même le droit international est menacé

Même la « compétence universelle » de l’Espagne en matière de droit international est menacée [1]. Le pays est pourtant pionnier dans ce domaine. Souvenez-vous : le 16 octobre 1998, l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet est arrêté à Londres alors qu’il vient s’y faire opérer. C’est le « super-juge » espagnol Baltasar Garzón qui avait lancé un mandat d’arrêt au nom de victimes espagnoles de la dictature. Pinochet ne sera jamais extradé vers l’Espagne mais sera cependant retenu près d’un an et demi à Londres avant de pouvoir rentrer au Chili pour raison médicale. Rendre justice au nom du principe de compétence universelle sera-t-il encore possible en Espagne ?

En mars dernier, le gouvernement de Mariano Rajoy réforme la loi pour en limiter la juridiction. Et ce, sous la pression des autorités chinoises ! Le 19 novembre 2013, l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale, avait émis un mandat d’arrêt contre plusieurs dirigeants chinois, dont l’ancien Président Jiang Zemin, pour leur responsabilité politique ou militaire dans le génocide et crimes contre l’humanité pratiqués dans les régions tibétaines de la Chine. D’autres affaires de ce type pourraient bien être classées sans suite. A l’exemple de l’enquête sur l’assassinat du cameraman espagnol José Couso par des militaires américains à Bagdad en 2003, l’un des dossiers les plus médiatisés de la « compétence universelle ».

Pas touche à mes pots-de-vin

Là encore, la réforme conservatrice a suscité de nombreuses protestations. En particulier à l’occasion du premier Congrès mondial de la compétence universelle, organisé par la Fondation du juge Baltasar Garzón, une semaine avant les élections européennes. Le procureur états-unien Benjamin Ferencz, l’avocate iranienne Shirin Ebadi ou Raúl Zaffaroni de la Cour suprême argentine ont critiqué publiquement la décision du ministre de la Justice. Des positions qui ont probablement pesé. Le 6 juin, l’Audience nationale permet au juge Santiago Pedraz de poursuivre son instruction sur l’assassinat de José Couso en Irak. Un sacré pied de nez au gouvernement de Mariano Rajoy.

Baltasar Garzón a été suspendu de la magistrature pour avoir recouru à des écoutes téléphoniques – jugées illégales – entre les suspects et leurs avocats dans « l’affaire Gürtel », un réseau de versements de pots-de-vin à des dirigeants politiques du Parti populaire par des chefs d’entreprise dans le but d’obtenir des contrats exclusifs [2]. La droite espagnole ne lui a pas non plus pardonné de rouvrir en 2008 le dossier tabou des crimes commis pendant la dictature franquiste, mis sous le tapis grâce à une loi d’amnistie qui n’a jamais été remise en cause depuis 1977 (lire ici).

L’ombre de Franco

« Le grand problème du système judiciaire espagnol, c’est qu’il n’a pas été « assaini » et débarrassé de certains postes issus du franquisme, ce qui perpétue encore aujourd’hui l’impunité », assène María Garzón, la fille aînée du juge, scandalisée par l’ostracisme dont est victime son père. « Il y a trois mécanismes qui se déclenchent dès lors qu’on touche au pouvoir en Espagne : le parti au pouvoir lui-même, les médias au service de la droite espagnole et le pouvoir judiciaire espagnol, en particulier le Tribunal suprême, un organe hérité du franquisme dont les membres sont élus par l’exécutif. Et si un juge comme mon père contredit la « morale » de ce Tribunal, s’en est fini de sa carrière. »

Pour María Garzón, le courage de son père a « fait jurisprudence » chez d’autres magistrats : « La résistance des juges espagnols a cela de positif qu’elle met en évidence la nécessité de doter le pouvoir judiciaire d’une véritable indépendance. Le gouvernement ne peut pas continuer à destituer des juges parce que leur quête de la vérité dérange. Ce serait revenir à un état dictatorial ! La société ne va jamais le permettre ». Ces magistrats bénéficient en effet du soutien accru de la société civile, en particulier des mouvements sociaux issus du 15-M et des partis de gauche minoritaires. Ils ont leurs « fans club » sur les réseaux sociaux et dans la rue. Baltasar Garzón et sa Fondation Fibgar pour les droits humains et la justice universelle mènent campagne pour que soit créée en Espagne une commission de la vérité sur les crimes commis pendant la dictature franquiste. José Elías Esteve, l’avocat de la partie civile dans le dossier du Tibet contre la Chine, est confiant : « Vu la situation dans laquelle se trouve l’Espagne, le mécontentement des gens ne va pas diminuer, au contraire ! Cela ne peut mener qu’à un changement profond, un système meilleur. De toute façon, il serait difficile de faire pire. »

Nathalie Pédestarres

Photo : CC Fotomovimiento (manifestation des indignés espagnols à Barcelone le 27 mai 2011)

 

Notes

[1La compétence universelle en matière de droit international permet à un État de poursuivre les auteurs de certains crimes (génocide, terreur, torture, crimes de guerre...), quel que soit le lieu où le crime a été commis, et sans égard à la nationalité des auteurs ou des victimes. Elle est incluse dans la législation espagnole depuis 1985.

[2Pour obtenir des preuves, le juge Garzón a recours à des écoutes téléphoniques qui seront jugées illégales par le Tribunal Suprême espagnol qui démet Baltasar Garzón de ses fonctions en 2012 pour une durée de 11 ans.


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Source : www.bastamag.net

 

 

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 20:39

 

Source : www.mediapart.fr

 

Au grand raout du lobby des partenariats public-privé

|  Par Lucie Delaporte

 

 

 

Le club des PPP a célébré mardi 17 juin les dix ans de l'ordonnance créant les partenariats public-privé. Alors que l'horizon s'obscurcit, l'influent lobby a tenu à raconter la belle épopée de ce « jeune outil de la commande publique » tout en proposant, sobrement, d'en changer le nom.

Il a fallu attendre près de trois longues heures de discours, avant de sabrer le champagne et d’entamer les petits fours. Ce mardi 17 juin, le club des PPP avait mis les petits plats dans les grands pour célébrer les 10 ans de l’ordonnance de 2004 portant création des partenariats public-privé (PPP) au Cercle national des armées, à Paris.

« Dix ans de l’ordonnance des contrats de partenariats, on ne voulait pas manquer la date », lance le maître de cérémonie Marc Teyssier d’Orfeuil, délégué général du club des PPP, attendri devant les dix bougies de ce jeune « outil de la commande publique » qui a permis aux majors du BTP de réaliser de bien belles opérations ces dernières années. Mais lui a aussi valu quelques-uns de ses plus récents scandales : naufrage de l’hôpital francilien (un de nos articles ici), soupçons de corruption dans l’attribution du marché du Pentagone de la défense ou du grand stade de Lille... Sans compter les nombreux rapports de la Cour des comptes soulignant combien les PPP constituent, la plupart du temps, un marché de dupes pour la puissance publique.

Ce jour-là, c’est évidemment une tout autre histoire qu’on se raconte. Celle d’une belle épopée contre l’idéologie et le conservatisme pour faire émerger d’ambitieux projets de travaux publics.

 

Marc Teyssier d'Orfeuil, délégué général du Club des PPP 

Devant un parterre composé pour l’essentiel de représentants du BTP, mais aussi de quelques élus et de hauts fonctionnaires de Bercy, Marc Teissier d’Orfeuil appelle donc, les unes après les autres, les bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau des PPP depuis leur création.

Jérôme Grand d’Esnon, l’un des plus actifs artisans, en coulisse, de la création des contrats de partenariats vient d’abord rappeler combien « à l’époque le projet était connoté idéologiquement » : « Au départ il y avait un contexte très violent, beaucoup d’hostilité de la gauche, il a fallu beaucoup de ténacité. » L’homme, qui fut le secrétaire général de l’association de financement de la campagne de Jacques Chirac en 1995, après avoir été directeur des affaires juridiques de la mairie de Paris à la grande époque des scandales du financement du RPR, a été celui qui a mené à Bercy la réforme des marchés publics dans le gouvernement Raffarin. Il officie désormais comme avocat conseil dans un cabinet d’affaires où il s’occupe notamment des grands contrats publics.

Autre figure inconnue du grand public, mais tout aussi essentielle dans le développement des PPP, Noël de Saint-Pulgent raconte lui aussi la dure bataille qu’il a dû mener pour faire accepter ce nouvel outil de la commande publique à la tête de la MAPP, la mission d’appui des PPP à Bercy, qui depuis l’origine est à la fois chargée de les promouvoir et de statuer sur leur bien-fondé... « Avez-vous senti ce poids de l’idéologie à ce moment-là ? » l’interroge, plein d’empathie, Marc Teyssier d’Orfeuil. « C’est effectivement un débat qui a dérapé. Il y a eu autour des PPP une passion bien française qui nous a beaucoup gênés », admet cet « X Pont » qui avait fait jusqu’alors carrière dans l’assurance et l’organisation d’événement sportifs. Noël de Saint-Pulgent, qui est par ailleurs président de l’association d’entraide des familles nobles de France, souligne aussi combien les décisions successives du Conseil d’État et du Conseil constitutionnel – qui ont limité leur utilisation – ont été pénalisantes.

Le bilan de ces dix dernières années reste néanmoins positif pour lui. « On n’a pas à rougir de ce qu’on a fait. Il y a très peu d’échecs. Et puis des échecs, il y en a partout, regardez la maîtrise d’ouvrage publique, le Philharmonique ! » souligne-t-il en référence à la laborieuse construction de la salle de philharmonie à la Villette. Pourtant, reconnaît-il, le PPP a toujours mauvaise presse : « Il faut toujours travailler à son acceptabilité politique et sociale, c’est vrai. Même si les choses progressent auprès des vrais gestionnaires de gauche comme de droite d’ailleurs. »

À la tribune, le président du club des PPP – en bon communicant – enfonce le clou sur le ratage de la maîtrise d’œuvre publique. « Le philharmonique, c’est au final 300 % du prix ! L’hôpital francilien, les 80 millions supplémentaires ne représentent que 20 % du coût total. »


François Bergère, ancien directeur de la MAPP 
François Bergère, ancien directeur de la MAPP

C’est ensuite au tour de François Bergère, autre acteur essentiel du développement des PPP en France, de dresser le bilan de la décennie écoulée. « Quel recul sur dix ans ? On pouvait difficilement aller beaucoup plus vite. » Il faut se pencher de près sur le pedigree de François Bergère pour savourer toute l’ambiguïté de ce « on ». Cet ancien directeur de la Mission d'appui des PPP à Bercy a en effet été un des plus grands lobbyistes des PPP au sein de l’administration. Aujourd’hui, en quittant la MAPP, il retourne à la Cour des comptes, son corps d’origine. Il va rejoindre la chambre chargée de contrôler notamment les sulfureux PPP de l’université de Versailles Saint-Quentin (notre enquête ici)…

L’ancien secrétaire d’État chargé des entreprises et du commerce, Hervé Novelli, qui avait fondé le groupe PPP à l’Assemblée nationale, est ensuite chaleureusement accueilli comme celui qui permit, grâce son projet de loi de 2007, de supprimer un certain nombre d'obstacles au recours aux PPP. Il regrette que l’État comme les collectivités locales soient encore bien timorés sur le sujet et invite à se fixer comme objectif un doublement  du nombre de PPP conclus chaque année : « Il faut passer à l’acte II des contrats de partenariats ! Il faudrait aussi que des gens réfléchissent à nouveau à tout ça », affirme-t-il, déplorant que « l’effervescence intellectuelle autour des PPP (ait) un peu disparu ».

« C’est le moment de mettre le paquet en matière de communication »

Malgré la bonne humeur un peu forcée en ce jour anniversaire, chacun sait dans l’assistance que les perspectives pour les PPP ne sont en réalité guère réjouissantes. « Les beaux jours de l’investissement public sont derrière nous », admet François Bergère. « Nous sommes dans une crise des finances publiques considérable et qui ne va pas aller en s’arrangeant », opine Noël de Saint-Pulgent.

Ce que personne ne dit à la tribune, c’est qu’en dehors d’un sérieux problème d’image, les PPP ont aussi perdu beaucoup de leur attrait auprès de la puissance publique depuis qu’un arrêté de décembre 2010 interdit d’en faire un moyen de masquer son déficit. Depuis cette date, les loyers versés doivent en effet figurer dans les comptes au titre de l'endettement.

« C’est le moment de mettre le paquet en matière de communication », annonce donc plein d’entrain Marc Teyssier d’Orfeuil, qui tutoie tous les parlementaires présents ce jour-là. Il faut dire que ce lobbyiste à la tête de l’agence Com’Publics passe beaucoup de temps auprès d'eux à des titres divers, puisqu'il dirige aussi le club des amis du cochon, le club des voitures écologiques, le club des eaux minérales naturelles…

Pour redorer le blason des PPP, son club a tout prévu. Comme l’acronyme « PPP » commence à sérieusement sentir le soufre, ce jour-là tout le monde semble s’être donné le mot : on ne parle plus que de CP (pour contrat de partenariat).

Le club des PPP a aussi commandé une série de vidéos pour vanter les mérites des PPP, « que vous pourrez présenter à vos prospects », explique le maître de cérémonie. Autant d’outils pour faire la pub des PPP « auprès des acteurs locaux », assure Marc Teyssier d’Orfeuil. Parce que « pour l’État, on s’en chargera ! », assure le lobbyiste qui devait rencontrer le 2 juillet prochain Emmanuel Macron et qui rencontrera sans doute, affirme-t-il, Jean-Pierre Jouyet.

Dans l’une des vidéos présentées, on apprendra de la bouche de Xavier Bezançon, délégué général du syndicat des entreprises de BTP (EGF BTP) – et « auteur d'une thèse sur les PPP » – que les partenariats public-privé ont toujours existé « depuis les Romains en passant par Colbert ». Plus tard, on découvrira en fait que le Stade de France aurait été l’un des premiers PPP, à moins que ce ne soit finalement la Tour Eiffel… Qu’importent ces petites approximations, l’essentiel est de raconter aux « prospects » une belle histoire. Nul besoin, surtout, de trop insister sur le fait que les PPP ont été en réalité calqués sur les PFI (Private finance initiative) britanniques, qui ont connu de tels déboires outre-Manche (corruption, malfaçons, etc.) qu’ils sont aujourd’hui pratiquement à l'arrêt. 

Alors que les PPP sont nés sous le gouvernement Raffarin, et se sont réellement envolés sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, le club des PPP a tenu en ce jour anniversaire à montrer qu’il dispose aussi de très bons soutiens à gauche. L'événement était d'ailleurs parrainé par le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg qui, compte tenu de son emploi du temps, n'a pu être présent mais s'est fendu d'une lettre transmise avec l'invitation par le club des PPP à tous les participants.

L’ancien maire socialiste de Grenoble, Michel Destot, ne tarit donc pas d’éloges à la tribune sur cette solution qui constitue selon lui, « une bonne réponse à la complexité ». « C’est même tout simplement du bon sens » dans la mesure où les collectivités territoriales ne peuvent faire face à ces investissements. Pour lui, un des terrains à développer, c’est le PPP dans le cadre de la politique de la ville, « pour raccourcir les délais et pour rapprocher les entreprises de BTP de ces quartiers ». « Mon bilan est qu’on n’a pas été assez allant » finit par reconnaître le député de l'Isère. Mais il en est sûr, comme beaucoup dans l'assemblée : le développement des PPP à l’international est une des conditions du rétablissement de la balance extérieure de la France.

Le député socialiste de Seine-Saint-Denis, Razzy Hamadi, qui était annoncé au programme, n’est finalement pas venu. Cet habitué du club des PPP aurait pu parler du faramineux contrat de PPP de construction de collèges signé par Claude Bartolone dans le département qu'il défend ardemment. En octobre 2013, il participait aux rencontres internationales du PPP, où les participants devaient débourser entre 7 000 et 35 000 euros pour approcher les « élus concernés » (voir la plaquette de présentation de l'événement)…

 

Razzy Hamadi, député socialiste de Seine-Saint-Denis 
Razzy Hamadi, député socialiste de Seine-Saint-Denis

Seule note dissonante de l’après midi, celle, mezzo voce, d’André Chassaigne, le député communiste du Puy-de-Dôme qui joua gentiment sa partition de contradicteur : « Si j’ai bien compris, dans cette assemblée, je suis le méchant. » Un méchant pas trop méchant quand même, puisqu’il affirmera dès le départ connaître assez peu le sujet, auquel, « en tant qu’élu rural », il n’a jamais été confronté. Sans citer aucun exemple précis, il résume rapidement son propos : « Je pense que c’est toujours gagnant d’un côté, pas toujours de l’autre ». Un frisson parcourt bien l’assemblée lorsqu’il plaide pour un pôle public bancaire, mais Marc Teyssier d’Orfeuil reprend vite le micro pour remettre tout cela en perspective : « La vraie question dans ce que tu dis, elle est philosophique, c’est "qu’est-ce que le service public ?". » Et de plaider pour un État qui arrête de vouloir tout faire et délègue un peu plus aux professionnels.

Pour le final, le club des PPP avait promis une « surprise ». C'est donc à un imitateur d’Alain Souchon que fut confiée la lourde tâche de conclure dans la bonne humeur la rencontre en chantant, sur l’air de la chanson « J’ai dix ans », avec des rimes étudiées : « On essaye d’être innovant/Et que tout le monde soit content…/Si tu nous croit pas hé, t’as qu’à voir nos PPP ! » Enfin, le buffet était ouvert. Enfin, les cartes de visite allaient pouvoir s'échanger.

 

Lire aussi

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 21:40

 

Source : www.theguardian.com


 

Tens of thousands march in London against coalition's austerity measures
An estimated 50,000 people in London addressed by speakers, including Russell Brand, after People's Assembly march
Russell Brand
Russell Brand told the marchers there will be a 'peaceful, effortless, joyful revolution' against austerity in the UK. Photograph: Rex Features

Tens of thousands of people marched through central London on Saturday afternoon in protest at austerity measures introduced by the coalition government. The demonstrators gathered before the Houses of Parliament, where they were addressed by speakers, including comedians Russell Brand and Mark Steel.

An estimated 50,000 people marched from the BBC's New Broadcasting House in central London to Westminster.

"The people of this building [the House of Commons] generally speaking do not represent us, they represent their friends in big business. It's time for us to take back our power," said Brand.

"This will be a peaceful, effortless, joyful revolution and I'm very grateful to be involved in the People's Assembly."

"Power isn't there, it is here, within us," he added. "The revolution that's required isn't a revolution of radical ideas, but the implementation of ideas we already have."

A spokesman for the People's Assembly, which organised the march, said the turnout was "testament to the level of anger there is at the moment".

He said that Saturday's action was "just the start", with a second march planned for October in conjunction with the Trades Union Congress, as well as strike action expected next month.

People's Assembly spokesman Clare Solomon said: "It is essential for the welfare of millions of people that we stop austerity and halt this coalition government dead in its tracks before it does lasting damage to people's lives and our public services."

Sam Fairburn, the group's national secretary, added: "Cuts are killing people and destroying cherished public services which have served generations."

Activists from the Stop The War Coalition and CND also joined the demonstration.

The crowds heard speeches at Parliament Square from People's Assembly supporters, including Caroline Lucas MP and journalist Owen Jones. Addressing the marchers, Jones said: "Who is really responsible for the mess this country is in? Is it the Polish fruit pickers or the Nigerian nurses? Or is it the bankers who plunged it into economic disaster – or the tax avoiders? It is selective anger."

He added: "The Conservatives are using the crisis to push policies they have always supported. For example, the sell-off of the NHS. They have built a country in which most people who are in poverty are also in work."

The People's Assembly was set up with an open letter to the Guardian in February 2013. Signatories to letter included Tony Benn, who died in March this year, journalist John Pilger and filmmaker Ken Loach.

In the letter, they wrote: "This is a call to all those millions of people in Britain who face an impoverished and uncertain year as their wages, jobs, conditions and welfare provision come under renewed attack by the government.

"The assembly will provide a national forum for anti-austerity views which, while increasingly popular, are barely represented in parliament."

The Metropolitan police refused to provide an estimate. A police spokesman said the force had received no reports of arrests.

A spokesman for the prime minister declined to comment.

 

 

Source : www.theguardian.com

 

 

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 21:35

 

 

 

Source : communismeouvrier.wordpress.com

 

 

20.000 manifestants à Séville pour "du pain, un travail et un toit"

20.000 personnes environ ont manifesté ce samedi 21 juin dans les rues de Séville (Andalousie) pour "du pain, un travail et un toit pour toutes et tous" et contre les politiques d’austérité. Appelée par un collectif d’organisations sociales, politiques et syndicales (comme le SAT ou la CGT), la manifestation a pu entouré le parlement andalou. Les manifestants étaient venus de toutes les villes d’Andalousie pour cette grande manifestation.

Conséquence de la crise du capitalisme, plusieurs centaines de milliers de familles ont perdu leurs maisons ces dernières années en Andalousie, le chômage explose et de nombreux jeunes sont obligés d’émigrer comme l’ont fait leurs grands-parents, et on compte plus de 300.000 personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.

 

Une pétition a été remise aux parlementaires andalous, revendiquant entre autres :

1. Contre la précarité et le chômage, le partage du travail sans réduction de salaire, l’égalité de salaires entre les femmes et les hommes.

2. Arrêt des coupes budgétaires dans la protection sociale, la santé, l’éducation et les autres services publics fondamentaux.

3. Arrêt de la privatisation des services publics.

4. Contre la corruption, transparence dans les comptes des institutions gouvernementales, financières, économiques et judiciaires.

5. Audit de la dette illégitime.

6. Contre la répression, amnistie des militants syndicaux et de mouvements sociaux condamnés ces dernières années.

 

 

Source : communismeouvrier.wordpress.com

 


 

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 21:23

 

Source : www.franceinfo.fr

 

 

Dette de l'Argentine : les leçons de la crise n'ont pas été tirées
Tout info, tout éco par Emmanuel Cugny jeudi 19 juin 2014

Dette de l'Argentine : les leçons de la crise n'ont pas été tirées
©Maxppp

L’Argentine pensait avoir fait le plus difficile en restructurant presque l'intégralité de sa dette après la faillite, mais une décision de la Cour suprême des Etats-Unis vient rebattre les cartes.

Au milieu des années 2000, le Président argentin Nestor Kirchner avait obtenu des marchés un effacement de 70% de la dette du pays. La majorité des créanciers avaient accepté sauf quelques-uns, des ‘’fonds vautours’’, des fonds spéculatifs basés aux Iles Caïmans dont la pratique est de racheter de la dette à vil prix pour la faire rembourser plus tard à des taux prohibitifs et en tirer ainsi un maximum de profits.

Ne l'entendant pas de cette oreille, Buenos Aires avait contesté devant les tribunaux qui ne lui ont pas donné raison. La sanction est tombée mercredi soir : la justice américaine impose à l'Argentine de rembourser rubis sur l'ongle ces fonds vautours à hauteur d'un milliard 300 millions de dollars.

Peut-on parler de bombe à retardement ?

C'est explosif pour ce pays d’Amérique latine déjà confronté à une érosion de ses réserves monétaires en raison notamment d'un déficit énergétique (à ce jour, il y a 28 milliards de dollars dans les caisses de la banque centrale du pays). Le couteau sous la gorge, Buenos Aires va négocier pour tenter d'obtenir un report des échéances mais l’affaire n’est pas simple.

Le FMI se dit inquiet des répercussions de cette défaite judiciaire. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, mardi soir, l’agence de notation Standard and Poor’s a abaissé la note souveraine de l’Argentine avec perspective négative. Cette spirale infernale pourrait conduire à un nouveau défaut de paiement. Le gouvernement argentin a d'ailleurs annoncé la nuit dernière être dans l'impossibilité de payer ses prochaines échéances.

L’effet boule de neige est-il possible sur d’autres pays ?

C’est ce que craignent toutes les grandes capitales. Bruxelles surveille la situation de très près, tout comme Paris qui a tenté d’influencer la justice américaine mais sans résultat. Si tout cela se confirmait, les répercussions seraient multiples :

1/ Si l’Argentine règle la somme demandée, les autres fonds seront en droit d’exiger le même traitement et de réclamer des sommes astronomiques majorées des intérêts. La facture ne s’élèverait plus à 1,3 mais à 16 milliards de dollars à rembourser. 

2/ Pour ce qui est des autres Etats asphyxiés financièrement, les créanciers qui étaient prêts à une éventuelle restructuration vont maintenant hésiter en raison du risque que les pays concernés ne puissent pas honorer leurs engagements. 

3/ Pour trouver l’argent, les plans de rigueur pourraient refaire surface, stoppant net les efforts de relance des différentes économies.

La morale

Nous sommes très loin d’en avoir terminé avec ces fonds mortifères qui continuent d’agir en toute légalité, qui plus est, soutenus par la rigidité de la justice américaine qui ne s’en tient qu’au droit. Cet épisode met surtout en lumière la nécessité pour la communauté internationale – et plus uniquement européenne – de se doter de mécanismes nouveaux, d’une législation nouvelle, d’une vraie régulation qui mette des garde-fous à cette finance anglo-saxonne sans foi ni loi, et rende le système moins dépendant des aléas judiciaires.

Nous sommes revenus pratiquement au point de départ. Les leçons de la crise n’ont pas été tirées, nous en avons ici la preuve flagrante.

écouter l’émission disponible jusqu'au 05/12/2016
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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 21:12

 

 

Source : www.agoravox.fr

 

 

par Laurent Pinsolle (son site) mardi 17 juin 2014 - 
 
Michel Sapin avoue que le traité transatlantique favorise les Etats-Unis

 

 

Mais qu’est-il passé dans la tête du ministre du budget, qui n’est pourtant pas un perdreau de l’année, pour affirmer qu’une sanction injuste de BNP Paribas « pourrait affecter les discussions en cours sur le traité de libre-échange  » ? Quelques mots très révélateurs…

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Une admission révélatrice
 
En effet, ces quelques mots sont très riches de sens. En utilisant le traité transatlantique en cours de négociation entre l’Union Européenne et les Etats-Unis pour menacer Washington alors que BNP Paribas pourrait être soumise à une amende délirante, Michel Sapin indique de facto que ce traité va davantage profiter aux Etats-Unis qu’aux pays européens. Car si le traité profitait davantage au vieux continent, ce devrait être les Etats-Unis qui menaceraient d’interrompre la négociation devant l’interférence du gouvernement français et il n’aurait aucun intérêt à évoquer une telle option dans le cadre du dossier BNP Paribas. Là, parce que le gouvernement français menace la négociation, cela signifie de facto que cette négociation représente un bénéfice potentiel pour Washington, et donc globalement que le traité transatlantique favorise les Etats-Unis.
 
Voilà une admission effarante de la part d’un ministre de la République qui est tout de même censé défendre les intérêts de la France et des Français. Bien sûr, les plus libéraux affirmeront que tout le monde a à gagner au libre-échange et que ce que gagneraient les USA ne serait pas au détriment de la vieille Europe. Mais un tel raisonnement ne tient pas parce que dans ce cas-là, la France y perdrait aussi, ce qui rendrait la menace non crédible. En outre, personne n’a démontré sérieusement les bénéfices de l’anarchie commerciale et le développement des pays asiatiques montre au contraire l’intérêt du protectionnisme, partie intégrante de leur modèle économique. Bref, soit Michel Sapin est un néolibéral dogmatique de la pire espèce, soit il était prêt à sacrifier les intérêts du pays dont il est le ministre jusqu’à ce que les abus caractérisé de l’Oncle Sam sur le dossier BNP Paribas ne le pousse à un peu moins de docilité à l’égard de Washington.
 
Un traité révoltant

J’ai déjà consacré plusieurs papiers au traité transatlantique pour rappeler tous les dangers qu’il porte pour la France et l’Europe. Danièle Favari a écrit un bon livre qui synthétise les principaux enjeux de ce traité dont on ne parle pas assez  : le dogmatisme de la libéralisation des échanges, le risque d’un abaissement des normes sanitaires pour permettre aux produits venus des Etats-Unis d’être vendus en Europe, malgré des normes plus laxistes, mais aussi la poursuite du développement des RDIE, ces mécanismes qui soustraient à l’autorité publique la capacité de décider du destin collectif, dont l’autorité serait placée sous la coupe d’une poignée d’avocats internationaux pour qui les Etats (et donc la démocratie) ne vaudraient pas davantage que les intérêts des multinationales, qui attaquent aujourd’hui les pays pour des législations anti-tabac trop restrictives !

Ce que révèle Michel Sapin malgré lui, c’est que parce que les Etats-Unis ont beaucoup de multinationales, et des normes souvent moins exigeantes que celles de notre continent, ils ont bien davantage intérêt que nous à signer ce traité (malgré une opposition grandissante outre-Atlantique pour des soucis de normes comme de protections commerciales). Il est effarant que personne n’ait semblé noter les implications pourtant extraordinaires de sa déclaration, qui en disent encore long sur la décomposition idéologique complète du Parti Socialiste, qui, dans ce cas précis, semble céder à la fois à un dogmatisme néolibéral sans nuance mais aussi à un atlantisme tellement servile qu’il les pousse à tout simplement abandonner la défense de la France.

En un sens, merci monsieur le ministre de dévoiler le pot aux roses. Le traité transatlantique est mauvais pour notre pays. Et ce n’est pas uniquement pour protéger BNP Paribas qu’il faut s’y opposer. C’est une question de principe absolument fondamentale.

 

 

Source : www.agoravox.fr

 

 

 

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 18:00

 

Source : www.reporterre.net

 

 

Les lobbies tentent à nouveau d’imposer les OGM à l’Europe

Noël Mamère

samedi 21 juin 2014

 

 

 

« En donnant apparemment la liberté de choix aux Etats-membres, l’accord européen leur laisse croire qu’ils seront maitres de décider de bannir les OGM sur leur territoire. En réalité, il s’agit d’un recul doublé d’un leurre » et d’« une victoire du lobby des OGM et des biotechnologies. »


L’accord intervenu sur les OGM, le 12 juin dernier, au Conseil des ministres de l’environnement, démontre encore une fois la fragilité de la position des écologistes. Comme l’affirment les Amis de la Terre, ce mauvais compromis est « un cadeau empoisonné qui ouvrira les champs européens aux plantes génétiquement modifiées ».

En donnant apparemment la liberté de choix aux Etats-membres, l’accord européen leur laisse croire qu’ils seront maitres de décider de bannir les OGM sur leur territoire. En réalité, il s’agit d’un recul doublé d’un leurre.

Une Commission européenne pro-OGM

Un recul, parce que le système d’expertise et d’homologation au niveau européen sera allégé. Les Etats seront confrontés directement aux industriels du secteur, tel Monsanto. On sait bien que, dans ce cas, les risques sont grands de voir des Etats accepter la politique des entreprises de biotechnologies, alors que l’expertise réalisée en amont permet de bloquer l’introduction des OGM

Cette nouvelle procédure va renforcer l’opacité, chaque Etat membre de l’UE négociant sans se soucier du voisin. Si les Etats ont désormais le pouvoir de bannir les OGM, ils devront le faire sur la base de motivations élargies, comme l’éthique, l’atteinte à l’ordre public, ou des motifs socio-économiques… Mais en excluant les raisons les plus évidentes : la santé et l’environnement. Comprenne qui pourra !

De plus, comme dans le cas du futur traité transatlantique - cet accord n’en est que la préfiguration –, sur la base de motifs donnés, les grands semenciers pourront se livrer à une multiplication de poursuites judiciaires.

Depuis quinze ans, le compromis qui existait entre les Etats qui refusent les OGM, comme la France ou l’Allemagne, et ceux qui les ont introduits, comme l’Espagne ou la Roumanie, s’était résolu par un blocage de fait. Avec la nouvelle réglementation, ce verrou sautera.

La commission européenne, qui a toujours soutenu de fait le développement des OGM contre la volonté des Etats, s’empresse d’autoriser un nouveau maïs transgénique : le TC1507. Alors que d’autres demandes se bousculent déjà au portillon… Et tout ça, à peine trois semaines après les élections européennes !

Le poids des lobbies

Pourquoi la France qui, sous Sarkozy comme sous Hollande, a toujours tenu une position ferme sur le sujet, a-t-elle soudain basculé en avalisant cet accord qui ressemble à une capitulation en rase campagne ? Est-ce la vision de la nouvelle ministre, Ségolène Royal, dont l’adversaire principal est « l’écologie punitive », qui s’est imposée au gouvernement, ou, comme l’explique José Bové, les changements constants de cabinets ministériels depuis trois ans qui ne facilitent pas la continuité de notre politique en la matière ?

Ne faut-il pas y voir, plus banalement et plus cyniquement, une victoire du lobby des OGM et des biotechnologies, qui mène un combat acharné contre les associations et la Confédération paysanne pour imposer la culture en plein champ ?

L’affaire est suffisamment grave pour que nous nous ressaisissions et vite...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 17:52

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

A Saint-Gobain, l’anarchique assemblée réunit les villageois « pour vivre bien »

Lorène Lavocat (Reporterre)

samedi 21 juin 2014

 

 

 

Depuis un an à Saint-Gobain (Aisne), un groupe de citoyens se réunit chaque mois pour proposer, débattre et mettre en place des « idées pour vivre bien ». Ce bel exercice de démocratie directe peine pourtant à s’étendre. L’assemblée villageoise doit composer avec les réticences de la mairie, mal à l’aise devant ce mouvement spontané.


- Saint-Gobain (Aisne), reportage

Un faible soleil de fin de journée filtre à travers les nuages. Les participants arrivent peu à peu sur la petite place, leur chaise pliable à la main. Entre deux arbres, une banderole colorée indique « Assemblée villageoise ». Les riverains sortent sur le perron, observent l’étrange affluence, mais ils n’osent pas avancer. Pourtant le rendez-vous est ouvert à tous, et des tracts ont été déposés dans les boîtes aux lettres des 2500 habitants du village.

Les habitués sont tous présents. Denis, avec sa queue de cheval grisonnante, Sandrine, enroulée dans un poncho, Jean-Marie, assis confortablement dans un siège de camping, Béatrix et sa longue jupe à fleurs, Fabien, allongé dans l’herbe...

Ils sont une vingtaine à s’installer en cercle autour du tableau paperboard. Regards alentour pour guetter de nouveaux arrivants. Mais personne ne s’approche. Denis est chargé ce soir de distribuer la parole. « De quoi on parle ? », demande-t-il.

Un conseil municipal alternatif ?

« Samedi, on a voulu aller défricher la place Saint-Laurent comme prévu, commence Arnaud. Mais la mairie nous a interdit de le faire et nous a demandé d’arrêter. » Murmures dans l’assistance. Depuis quelques mois, le sujet revient régulièrement sur la table. Les relations avec les élus (majoritairement de gauche) se tendent. Et cet accrochage n’est que le dernier d’une série d’incompréhensions et de malentendus.

« C’est vrai qu’on n’avait pas demandé l’autorisation », tempère Camille. « Ils ne veulent pas que d’autres se mêlent et participent à la vie politique », grogne Denis. « Ils aimeraient qu’on soit une association, pour avoir un cadre, analyse Charlotte, la vingtaine. Mais on n’entre pas dans les cases. » La mairie, contactée par Reporterre, répond « n’avoir aucun commentaire à faire sur cette assemblée. »

Comme les Indignés d’Espagne ou les mouvements citoyens d’occupation, l’Assemblée villageoise refuse en effet de s’organiser selon un cadre juridique, pour ne pas « s’enfermer ». Mais cette volonté anarchique déconcerte les élus, qui ne savent pas comment considérer le mouvement : comité de quartier, groupe d’opposition, réunion informelle d’habitants ou conseil municipal alternatif ?

« Vous avez une image négative de cette municipalité, tempère Jean-Marie. Elle n’est pas contre nous, elle souhaite surtout avoir des interlocuteurs. » Car l’Assemblée ne dispose ni de bureau, ni de porte-parole.

Parfois, Assemblée villageoise et conseil municipal avancent main dans la main, comme lors de la journée des Gobageosies de printemps, ou de la fête de la musique. Alors que faire ? « On pourrait organiser une rencontre avec eux, ou désigner des interlocuteurs », propose un participant.

Et surtout, « on ne doit pas perdre de vue notre objectif principal, rappelle Juliette, emmitouflée dans un pull en laine trop grand pour elle. Nous ne sommes pas là pour concurrencer la mairie dans son rôle de gestion, nous sommes là pour réaliser des idées concrètes pour améliorer la vie des villageois. »

« Comment vivre bien à Saint-Gobain »

Tout commence début 2013. Gaël et Charline participent à des débats citoyens. Ils se retrouvent avec d’autres pour échanger autour de thèmes de société. Emballés par l’expérience, ils ont l’idée d’appliquer ce modèle à l’échelle du village.

2 500 habitants, une épicerie bio, un bar PMU, et une quarantaine d’associations. Malgré les 36 % de votes en faveur de Marine Le Pen lors des élections européennes de 2014, la commune vote traditionnellement plutôt à gauche.

Surtout, depuis une dizaine d’années, Saint-Gobain bruisse d’initiatives sociales ou écologiques : festival de solidarité avec l’Afrique, Amap, Système d’échange local... Le terrain paraît donc propice. Avec un groupe d’amis, ils décident donc de lancer un rendez-vous régulier entre habitants.

La première réunion a lieu en avril 2013, au PMU du coin. « Nous étions une trentaine, tous très enthousiastes », se rappelle Béatrix. L’Assemblée villageoise prend forme, avec un leitmotiv : « Comment vivre bien à Saint-Gobain ».

Depuis, le groupe se rassemble une fois par mois, sur les places ou à l’abri du stade. Défrichement des sentiers, organisation de fêtes, verger pédagogique... Au fil des projets qui éclosent, la magie de la démocratie directe semble opérer. Des retraités et des familles rejoignent le premier cercle. Et ce qui aurait pu paraître comme la lubie anarchiste d’un groupe d’amis alternatifs se transforme peu à peu en rassemblement régulier et organisé.

Certains viennent parce qu’ils voient dans cette Assemblée le système politique de demain. « On sent bien qu’on arrive au bout d’un truc, estime Charlotte. Ici, on essaye de trouver autre chose. » D’autres apprécient surtout la rencontre et l’échange avec d’autres habitants. « Ca crée du lien social, explique Béatrix. Il y a des jeunes, des vieux, avec des opinions différentes, c’est riche. »

Des jeux pour enfants et des ateliers sur le tri

Retour sur la pelouse humide de la place de la Terrière. Sur le paperboard, Gaël tente de résumer en quelques mots les idées qui fusent. « J’aimerais bien qu’on fasse des jeux pour enfants », lance un participant. « Et pourquoi pas un jardin partagé ? », renchérit un autre. « Il faudrait planter des arbres fruitiers et des fleurs », propose-t-on aussi.

Aucune proposition n’est a priori rejetée. L’Assemblée fonctionne suivant le principe du consensus. « S’il n’y a pas d’opposition forte et argumentée, c’est adopté, explique Gaël. Car qui ne dit mot consent. » Pas de vote, sauf en cas de clivage évident.

« Nous n’avons pas vraiment réfléchi à la théorie sur la manière de faire, on expérimente, précise Fabien. On n’a pas lu de bouquins sur la démocratie directe, on s’est plutôt inspiré de nos expériences à chacun dans les associations ou dans les mouvement citoyens. »

Une fois les idées émises, place à la pratique. « Il faut partir de ce qu’on veut faire, puis seulement après, on voit comment on peut faire pour y parvenir », observe Charlotte. Ainsi, la construction de jeux d’enfants peut paraître a priori infaisable. Mais la créativité citoyenne semble avoir réponse à tout. Les normes ? « Je propose d’aller en discuter avec le bureau local de l’ONF (Office national des forêts) pour voir si on pourrait faire des jeux en bois. Un cercle de rondins, ça doit pas être compliqué », propose Fabien. Le financement ? « On n’a qu’à vendre des confitures, j’ai plein de pots chez moi ! », lance Bernard.

Pour mener à bien ces projets, des commissions se constituent. Leurs membres impriment les centaines de tracts à leur bureau, puis se retrouvent le soir en petit groupe dans un salon.

Un risque d’enfermement ?...

 

*Suite de l'article sur reporterre

 


Source : www.reporterre.net

 

 


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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 17:34

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

à lire sur LAlsace.fr 22/06/2014 à 17h08
Le Pacte de responsabilité va créer... 60 000 chômeurs. Et c’est Bercy qui le dit

Signalé par Sophie Caillat

 

Le Pacte de responsabilité et de solidarité a pour objectif de créer des emplois. Or selon la direction du Trésor et son modèle d’évaluation Mesange, c’est le contraire qui risque de se produire : « Les baisses de charges et d’impôts du Pacte devraient certes créer environ 190 000 emplois à la fin 2017 ; mais les réductions de dépenses qui contribuent à son financement en supprimeront 250 000 dans le même temps. »

Au final, un solde négatif, avec la suppression de 60 000 emplois, affirme le quotidien L’Alsace, citant Valérie Rabault, rapporteure générale de la commission des finances de l’Assemblée nationale.

 

 

                                                                    ************************************

 

Source : www.lalsace.fr

 

Bilan emploi du Pacte : 60 000 chômeurs !
le 22/06/2014 à 05:00 Francis Brochet  

« Un impact récessif sur la croissance de 0,7 % par an en moyenne entre 2015 et 2017 ». Photo DL/Stephane Marc

« Un impact récessif sur la croissance de 0,7 % par an en moyenne entre 2015 et 2017 ». Photo DL/Stephane Marc

C’est le ministère des Finances qui le reconnaît : le cocktail « baisse des charges sur les entreprises » et « réductions des dépenses » détruit plus d’emplois qu’il n’en crée !

Créer des emplois : c’est l’objectif du Pacte de responsabilité et de solidarité, affirme le Premier ministre. Et il le redira sans doute demain à l’Assemblée, lors du débat sur le projet de loi de finances rectificative, qui porte une partie des mesures de ce Pacte.

C’est Mesange qui le dit

Le problème, c’est que le ministère des Finances dit le contraire : les baisses de charges et d’impôts du Pacte devraient certes créer environ 190 000 emplois à la fin 2017 ; mais les réductions de dépenses qui contribuent à son financement en supprimeront 250 000 dans le même temps. Le solde est donc négatif, avec la suppression de 60 000 emplois !

Ces chiffres proviennent de la direction du Trésor et son modèle d’évaluation Mesange. Ils sont publics depuis la mise en ligne, hier, du rapport de Valérie Rabault (PS, Tarn-et-Garonne) sur le projet de loi de finances rectificative.

« Effet récessif »

Le Pacte, écrit Valérie Rabault, aurait « pour effet de rehausser l’activité de 0,6 point à l’horizon 2 017 et de créer 190 000 emplois ». Cela pour la partie positive, les baisses de charges et d’impôts. Reste l’autre face du Pacte, les 50 milliards de réductions de dépenses de l’État, des collectivités locales et de la protection sociale : ils auraient « un impact récessif sur la croissance de 0,7 % par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourraient entraîner la suppression de 250 000 emplois à l’horizon 2017 ».

La rapporteure générale Valérie Rabault affirme qu’elle « soutient le gouvernement ». Mais elle réclame de veiller aux « contreparties » demandées aux entreprises en termes d’emplois, et de mieux doser le cocktail de « mesures d’économies et mesures de relance ».

41 frondeurs… et plus ?

Autant d’arguments pour les « frondeurs », qui contestent depuis deux mois le déséquilibre du Pacte : trop pour l’offre, pas assez pour la demande. Dans cet esprit, ils proposent par exemple avec Jean-Marc Germain un effort sur les emplois d’avenir ou sur les investissements, quitte à diminuer le volume de baisses des charges – en vain, pour l’instant.

La fronde avait fédéré, fin avril, 41 députés socialistes, qui s’étaient abstenus sur le plan d’économies défendu par Manuel Valls. Le Premier ministre s’est depuis juré de réduire leur nombre au minimum sur les deux textes de lois qui portent ce Pacte : le projet de finances rectificative (PLFR) présenté demain à l’Assemblée, et son équivalent sur la sécurité sociale (PLFRSS), qui arrive le lundi suivant. Mais il faudra retravailler l’argumentaire, si les experts du ministère des Finances continuent de dire que le Pacte fabrique des chômeurs…

le 22/06/2014 à 05:00 Francis Brochet
                                             
                                                                                                                                                                                                                    Source : www.lalsace.fr


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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 16:43

 

Source : www.mediapart.fr

 

UMP : l'emprunt caché de 3 millions d'euros

|  Par Mathilde Mathieu et Ellen Salvi

 

 

Mediapart révèle que le président du groupe UMP de l’Assemblée a secrètement « prêté » 3 millions d’euros au parti dirigé par Jean-François Copé, alors qu’il était au bord de la faillite en 2012. Double problème : les députés n’en ont pas été informés, et l’argent provient pour l’essentiel des caisses de l’Assemblée.

L’audit en cours à l’UMP fait ressortir bien des bizarreries financières. Ainsi au lendemain de la débâcle électorale de 2012, le parti au bord de la faillite a secrètement souscrit un emprunt de 3 millions d’euros auprès du groupe UMP de l’Assemblée nationale, d’après des informations recueillies par Mediapart. L’argent du groupe parlementaire n’est pourtant censé servir qu’au travail… parlementaire !

 

Christian Jacob a succédé à Jean-François Copé à la présidence du groupe UMP en novembre 2010Christian Jacob a succédé à Jean-François Copé à la présidence du groupe UMP en novembre 2010 © Reuters

Mais à l’été 2012, débordé par ses problèmes de trésorerie, Jean-François Copé ne s’est pas contenté d’emprunter 55 millions d’euros à un pool de banques (comme cela avait été rendu public), il s’est aussi tourné vers son lieutenant Christian Jacob, patron des députés UMP et à ce titre « héritier » d’une cagnotte de plusieurs millions d’euros d’argent public. Sans barguigner, le président du groupe a signé « une convention de prêt » de 3 millions d’euros, sans même en avertir ses troupes. En clair, dans leur dos.

A-t-il seulement mis son trésorier, Bernard Deflesselles, au parfum ? « Je n’en suis pas convaincu », admet lui-même Christian Jacob, tout en rappelant disposer d’« une délégation de signature ». « Mais j’en ai informé le triumvirat, François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, dès qu’ils ont pris leurs fonctions à la direction de l’UMP (à la mi-juin) », assure-t-il.

Si le parti a commencé à rembourser, il doit encore sortir « 2,4 millions d’euros d’ici 2017 », selon Christian Jacob, qui ne précise pas le taux d’intérêt consenti. « J’ai demandé que notre prêt soit ensuite annexé à celui du pool bancaire, aux mêmes conditions », insiste simplement le patron des députés, qui affirme avoir signé « un avenant ».

Cette « surprise du chef » illustre à la fois la dérive financière du parti et l’opacité totale qui règne sur les finances du groupe à l’Assemblée, présidé par Jean-François Copé de 2007 à novembre 2010 (date à laquelle il s’est emparé de l’UMP), puis par Christian Jacob. Si les partis politiques sont tenus de publier leurs comptes et de les faire certifier, la loi ne prévoit rien de tel pour les groupes parlementaires, des structures au statut ultra-flou. Ainsi Christian Jacob refuse-t-il de répondre sur les réserves qu’il a récupérées en 2010, comme sur les fonds dormant aujourd’hui au coffre.

Alors que les députés viennent de découvrir dans Le Canard enchaîné que leur groupe aurait déboursé 5,5 millions d’euros entre 2008 et 2013 pour des prestations de Bygmalion (société de communication fondée par deux proches de Jean-François Copé et impliquée dans un vaste scandale de fausses facturations), l’histoire d’un prêt de 3 millions d’euros signé dans leur dos pourrait bien être la goutte d’eau de trop. Plusieurs élus s’apprêteraient ainsi à réclamer, dès mardi 24 juin, un audit financier du groupe UMP au Palais-Bourbon, soupçonnant des arrangements en tous genres – entre copéistes surtout.

L’existence de ce prêt paraît en effet bien étrange. D’abord, les députés versent une cotisation de 200 euros par mois à leur groupe (en tout 450 000 euros par an) et pourraient juger qu’ils sont en droit, a minima, d’être informés de leur destination…

Surtout, les fonds des groupes politiques proviennent pour l’essentiel d’une dotation versée par l’Assemblée nationale (3 millions d’euros par an pour celui de l’UMP), exclusivement destinée à « assurer leur fonctionnement » (comme le précise le site internet du Palais-Bourbon). En clair, à rémunérer des collaborateurs, organiser des journées parlementaires, payer des formations aux élus, etc. Pourquoi l’argent public de l’Assemblée servirait-il à éponger les dettes d’une formation politique ? Après tout, l’État verse déjà des subventions directes aux partis, calculées en fonction des résultats aux élections.

Questionnés vendredi soir par Mediapart sur le fait de savoir si le groupe avait le droit de voler ainsi au secours du parti, les services de l’Assemblée nationale n’ont pas encore fourni de réponse, ni dans un sens ni dans l’autre.

« Je ne vois pas ce qu’il y aurait de répréhensible, déclare pour sa part Christian Jacob. Ça n’est pas un don ! Et nous sommes tous dans la même famille politique… Il n’y a pas plus carré que ça. » Les députés ne manqueront toutefois pas d’en discuter mardi, dès leur retour de circonscription.

Interrogé par ailleurs sur les contrats passés avec la société Bygmalion, censée avoir fourni au groupe des « mini-sites » ou un kit sur « la souffrance au travail » (d’après Le Canard enchaîné), Christian Jacob se souvient de « 540 000 euros en 2012 », et « 630 000 euros en 2013 ». « J’ai résilié tous les contrats avec eux en mars dernier, assure-t-il au Parisien. Nos trois nouveaux prestataires sont environ 9 % moins chers. »

De son côté, Mediapart a mis la main sur deux factures d’Event & Cie (la filiale événementielle de Bygmalion), qui correspondent à l’organisation des « Journées parlementaires » du groupe UMP en 2011 et 2012. Elles étaient archivées sur une clef USB contenant la comptabilité interne d’Event & Cie (déjà exploitée ici et par Mediapart), et que les enquêteurs de l’Office anti-corruption de Nanterre ont récupérée à la fin mai.

Ainsi, pour les journées organisées en septembre 2012 à Marcq-en-Barœul, la facture préparée pour le groupe s’est montée à 250 009 euros hors taxe (299 010 euros TTC), alors que l’entreprise a dépensé 117 555 euros (hors taxe) auprès de ses sous-traitants.

Quant aux journées parlementaires de 2011, qui se sont tenues à Saint-Cyr-sur-Loire (la commune du trésorier de campagne de Nicolas Sakozy en 2012), elles ont été facturées 236 808 euros (TTC), d’après les propres chiffres de l’entreprise.

 

Facture tirée de la comptabilité interne d'Event & Cie 
Facture tirée de la comptabilité interne d'Event & Cie

Quand on évoque la nécessité d’un audit financier du groupe, Christian Jacob balaie. « Je crois que personne n’est là-dessus », dit-il, en proposant plutôt d’ouvrir ses livres de comptes aux députés qui en feront la demande. « Tous les relevés, toutes les factures sont disponibles du jour où j’ai pris la présidence du groupe jusqu’à aujourd’hui, promet-il. Rien n’est passé au broyeur ! » Le patron des députés refuse cependant de rendre ses comptes publics.

Quant aux relevés de la période 2007 à 2010, celle de la présidence Copé, Christian Jacob en dispose-t-il ? « Je n’en suis pas convaincu, hésite l’élu de Seine-et-Marne. Je réponds pour la période qui me concerne. »

Cette affaire rappelle décidément l’urgence d’imposer la transparence sur les comptes des groupes parlementaires, comme elle existe pour les partis politiques (avec toutes ses insuffisances). D’autant qu’au Sénat, l’argent du groupe UMP échappe aussi à tout contrôle, au point que deux juges d’instruction parisiens ont été saisis d’une information judiciaire ouverte sur des soupçons d’« abus de confiance » et de « blanchiment », élargie en avril dernier à de présumés « détournements de fonds publics » au profit de plusieurs sénateurs (comme nous l’avons raconté ici).

 

 

Lire aussi

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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