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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 21:24

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

Nucléaire : nouvelle déconvenue pour EDF en Grande-Bretagne

Le Monde.fr | 12.08.2014 à 07h46 • Mis à jour le 12.08.2014 à 14h00 | Par Eric Albert (Londres, correspondance)

 
 

 

Un arrêt de huit semaines a été décidé après une défaillance technique sur les chaudières des centrales de Heysham (photo) et de Hartlepool, en Grande-Bretagne.

 

EDF Energy, la filiale britannique de l'électricien français, a annoncé lundi 11 août la suspension soudaine de quatre réacteurs nucléaires dans le nord de l'Angleterre, représentant le quart de sa capacité de génération en Grande-Bretagne. Elle a pris cette décision inhabituelle après avoir détecté une défaillance technique dans l'une de ses chaudières.

 

Le problème a initialement été découvert l'an dernier dans sa centrale de Heysham, au nord-ouest de l'Angleterre. Une inspection de routine aux ultrasons a révélé un « résultat inattendu » dans l'une des huit chaudières du réacteur. Celui-ci a repris du service au début de l'année, à puissance réduite, mais EDF Energy a décidé de mener de plus amples tests. Débutés en juin, ceux-ci ont « confirmé la présence d'un défaut ».

 

 MESURE DE PRÉCAUTION

L'entreprise n'a détecté aucun problème similaire sur ses autres centrales, mais l'anomalie est suffisamment inquiétante pour qu'elle choisisse de mettre à l'arrêt les quatre réacteurs qui sont du même design, deux à Heysham et deux à Hartlepool (nord-est de l'Angleterre). La suspension est prévue pour une période estimée à huit semaines, le temps d'approfondir l'enquête.

Le défaut concerne le support central de la chaudière (« boiler spine »). Cette pièce soutient les différents tubes qui y sont installés. EDF Energy assure que la sécurité de ses centrales n'est pas mise en cause, et que leur arrêt temporaire est une mesure de précaution.

Pour l'entreprise, cette décision va avoir d'importantes conséquences financières. Pour le deuxième semestre, elle a revu à la baisse sa production maximale d'électricité de presque 9 %, à 30,1 Térawattheures.

 

 DÉCONVENUES EN SÉRIE POUR EDF

Ce problème vient s'ajouter à la longue liste de difficultés depuis l'acquisition en 2008 par EDF du parc nucléaire britannique, qui produit 20 % de l'électricité du pays. A l'époque, l'électricien français avait deux objectifs. Le premier était de bénéficier de terrains permettant de construire de nouvelles centrales, de type EPR (comme celle de Flamanville). Après bien des délais et une forte augmentation des coûts, un accord a été signé l'an dernier avec le gouvernement britannique et des investisseurs chinois en vue d'investir dans deux premiers réacteurs. L'entreprise est désormais en attente du feu vert de la commission européenne, qui doit décider si le soutien apportée par le gouvernement britannique dans ce projet constitue ou non une aide d'Etat.

Les explications : Nucléaire : les cinq leçons du contrat qu'EDF va signer au Royaume-Uni

Le second objectif était d'améliorer l'exploitation des quinze réacteurs existants, pour la plupart vieillissants. De ce point de vue, EDF Energy a multiplié les déconvenues. Une fuite dans le circuit de refroidissement à Dungeness, et des problèmes à Heysham et Sizewell avaient fait de 2010 une année noire. Depuis, les progrès étaient enfin au rendez-vous. L'année dernière a été la meilleure depuis huit ans en terme de production.

 

ETENDRE LA DURÉE DE VIE DES CENTRALES

EDF travaille aussi à l'extension de la durée de vie des centrales. Actuellement, Heysham et Hartlepool, les deux suspendues ce lundi, doivent être fermées en 2019, mais EDF espère obtenir cinq années de plus. Ensuite, quatre réacteurs doivent arriver en fin d'opération en 2023, l'année où la nouvelle centrale EPR doit en principe entrer en service. Cela éviterait une chute trop brutale des revenus. Restera enfin les deux derniers réacteurs : l'un qui devrait pouvoir être étendu de dix ans, pour le mener à 2028, et l'autre prévu pour 2035.

Eric Albert (Londres, correspondance)
Journaliste au Monde

 

 

Source : www.lemonde.fr

 


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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 17:46

 

 

Source :  www.bastamag.net

 

 

 

Logement

Acheter des appartements pour les sans-abris grâce au financement participatif : Toit à moi à Nantes

par SideWays 11 juillet 2014

 

 

 

 

 

 

D’un côté, des appartements vides. De l’autre, des personnes sans abris. C’est face à ce paradoxe que Denis et Gwenaël, deux Nantais, ont décidé d’agir : ils proposent à ceux qui ont de l’argent d’acheter à plusieurs des appartements, mis ensuite à la disposition de particuliers ou de familles. Du crowdfunding appliqué au logement, avec un accompagnement individualisé des bénéficiaires. L’initiative est pilotée par une association, Toit à Moi. Reportage.

La problématique des sans-abris a toujours touché Denis. Persuadé qu’il est possible d’agir et de trouver des solutions, il réfléchit à un moyen d’action réel à mettre en place. Il pense tout d’abord alerter l’opinion et partager son indignation en réalisant un documentaire. Avec l’objectif de profiter de sa diffusion pour récolter des fonds, à la manière d’un téléthon. Il débute ce projet, en écrivant un premier synopsis, avant de se rendre compte qu’il souhaite agir de manière plus concrète.

C’est en 2007, en passant devant une agence immobilière, que Denis a ce premier déclic : « Les appartements vides existent. Ils sont ici. Il faut simplement trouver un moyen de les acheter ». La solution : utiliser le principe du crowdfunding, financement participatif, encore peu populaire à l’époque. Il se met à griffonner, à calculer. Ses résultats lui paraissent une évidence : « Ça me semblait très simple ! Nous sommes si nombreux à être indignés de voir tant de sans-abris, il suffit que nous soyons 80 pour acheter un appartement. Seulement 80... ».

 

 

Le principe est tellement simple que Denis convainc facilement Gwenaël, son collègue de travail. Ils se lancent dans l’aventure. Et distribuent des milliers de flyers dans les rues nantaises pour trouver les 80 parrains nécessaires. Le résultat est peu concluant…

Convaincus de la pertinence de leur projet, ils décident de continuer. A travers leurs réseaux personnels et professionnels, ils constituent une première équipe d’une trentaine de parrains. Et en 2008, un premier appartement est acheté.

Pour voir la suite du reportage (photos, interviews, vidéos).


Reportage réalisé par le site SideWays, web-série documentaire présentant des initiatives solidaires, positives et originales, qui sont « des idées pionnières ou bien des remèdes au système actuel, dans lequel de moins en moins de personnes se retrouvent », expliquent les initiateurs du projet, Hélène Legay et Benoit Cassegrain de l’association Contre-courant. Chaque épisode se décline sous un même format : une vidéo de 5 min, un article multimédia et un espace de discussion avec les protagonistes et les auteurs.

Pour en savoir plus : le site de SideWays.

 

 

 


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Source :  www.bastamag.net

 


 

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12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 17:27

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Squat 12/08/2014 à 15h46
Expulsion de La Cantine des Pyrénées : fin d’un lieu de vie alternatif

Juliette Harau | Rue89
Léa Scherer | Journaliste


 

Depuis deux ans, on pouvait venir manger un morceau pour pas cher à La Cantine des Pyrénées, squat militant parisien dans le XXe arrondissement où les précaires venaient prendre quelques conseils pour des démarches sociales.

Ce lundi, la police a procédé à l’évacuation des lieux – situés en face de Rue89 – alors que les militants étaient en vacances. Les quatre personnes qui logeaient sur place se sont retrouvées à la rue.

Farida est assise sur sa valise. C’est là qu’elle garde ses dossiers médicaux. Cette chômeuse de 47 ans, expulsée à 7 heures du matin avec les trois autres squatteurs, attend sur le trottoir, entourée de son barda.


Farida entourée de ses affaires, après l’expulsion de La Cantine, le 11 août 2014 (Léa Scherer)

Dans les cabas en plastique : ses vêtements, son sac de couchage, un drap, un oreiller. Des ustensiles de cuisine dans un carton : « Surtout le couscoussier, si je l’ai pas, je suis pas bien. » Des provisions dans un chariot à roulette. Un bidon d’eau de 5 litres.

Chemisier bleu et lunettes rectangulaires noires, Farida « présente bien ». Lorsqu’on propose de la photographier, elle s’offusque avec humour de ne pas être encore maquillée. Il faut dire que les forces de l’ordre les ont surpris dans leur sommeil.

Quatre fourgons de gendarmerie

A côté, les maçons empilent les parpaings pour murer la devanture et les fenêtres du premier étage de feu cette maison de quartier improvisée et illégale. Des locaux occupés depuis décembre 2012 par un collectif se revendiquant de la lutte sociale et anticapitaliste, réuni sous l’association Kulture Zéphémère.

Le 331 rue des Pyrénées – sous les fenêtres de Rue89 – était devenu une cantine le midi et un local pour des ateliers, cours de français ou projections de films certains après-midi ou en soirées :

« Un espace de solidarité au sein d’un quartier pour permettre à celles et ceux qui y vivent, non seulement de se rencontrer, mais aussi de s’entraider. »


Un ouvrier mure la devanture de La Cantine (Léa Scherer)

Restent deux policiers qui veillent sur le travail des ouvriers. Les quatre fourgons de gendarmes mobiles dépêchés le matin sont partis sur les coups de 10 heures. Les huissiers, un peu plus tard.

L’un d’eux, qui ne peut ni ne veut parler, s’approche tout de même de nous :

« Il faut voir les deux côtés de la balance. Regardez ce qu’on a saisi. »

Sur son smartphone, le représentant de la justice montre la photo d’un « classeur des aides sociales en tout genre que l’on peut gratter ». Il se délecte de cette provocation des squatteurs tombée entre ses mains.

Une militante, amusée par l’anecdote, explique :

« On faisait de l’aide aux sans-papiers les samedis après-midi et on formait un collectif de mal-logés le dimanche. Le classeur permettait d’expliquer les procédures administratives auxquelles pouvaient avoir recours les personnes précaires. »

Quelles solutions ?

Par téléphone, la mairie du XXe arrondissement de Paris nous a précisé les options soumises aux militants de La Cantine. Un vœu a été présenté au Conseil de Paris les 12 et 13 novembre derniers, par Danielle Simonnet, membre du Parti de Gauche. Réponse donnée par le Conseil :

 

« La ville s’engage à étudier des solutions pour permettre la pérennité des activités de La Cantine, gérée par l’association Kulture Zéphémère. »

 

La mairie a proposé la mise à disposition temporaire d’un de ses locaux non-utilisés. Néanmoins, aucun des locaux actuellement à disposition n’est adapté à leur activité de restauration. La seule solution définitive aurait consisté en la signature d’un bail à tarif réduit auprès de Paris Habitat. Or, l’association refuse de s’engager dans un bail commercial, en contradiction avec ses convictions politiques. »

Pour ce qui est de la procédure juridique enclenchée à l’encontre du squat, les occupants se savaient en suspens.

Le tribunal de grande instance de Paris a rendu un ordre d’expulsion le 6 septembre 2013, décision confirmée en appel en janvier 2014.

L’activité militante avait néanmoins perduré. Depuis la mi-juillet, La Cantine avait pris ses congés d’été et devait rouvrir le 15 août.

La Miroiterie, « squart » (squat artistique) voisin, rue de Ménilmontant, a été délogé lui aussi en juillet.

La cohésion de quartier fonctionne encore ce mardi matin. Alertés par Facebook ou par SMS, quatre voisins viennent proposer leur aide.

Un militant passe des appels, il cherche un véhicule pour transporter les affaires des expulsés. Farida garde son calme, résolue. Une fois les affaires stockées quelque part, « le must, ce serait de prendre une douche ». Elle ne voit pas plus loin pour le moment.


Quatre voisins venus prêter main forte (Juliette Harau)

Son ex-« colocataire », Noëlla (le prénom a été modifié), est plus remontée. Les deux autres occupants de La Cantine ont déjà mis les voiles.

Farida, prioritaire Dalo (Droit au logement opposable), est la seule qui bénéficiait d’une proposition de relogement d’urgence à Nanterre. D’urgence donc temporaire. Elle préfère se débrouiller plutôt que de se déraciner pour quelques jours ou quelques semaines d’hôtel.

La Parisienne, bien rodée, a enchaîné les squats depuis qu’elle a perdu son appartement :

« Le Malandrin, puis le 194 rue des Pyrénées et le 210. Maintenant ici. »

« La propriétaire aussi a des difficultés financières »

Maryse habite le quartier et a déjà connu les galères de logement. Elle commente la situation depuis une terrasse de café :

« C’était bien La Cantine, les gens mangeaient pour pas cher, ils pouvaient venir chercher des conseils. Tant que c’est vide on devrait laisser les occupants y habiter. »


Le mur de briques en construction (Juliette Harau)

Le mur de briques, qui paralyse ce qui était encore hier un lieu de vie, laisse perplexe.

Vers 16 heures lundi, les squatteurs sont partis, restent les ouvriers qui achèvent leur travail :

« Il ne faut pas raconter n’importe quoi, la propriétaire aussi a des difficultés financières. »

Le locataire aurait arrêté de payer son loyer, avant de donner les clés aux squatteurs au moment de partir. L’ouvrier ajoute :

« Qu’est-ce que vous feriez si vos locataires ne payaient pas ? »

Une dame en sweat-shirt bordeaux se tient en retrait depuis le début de matinée. Désignée comme la propriétaire, elle semble bouleversée, ne souhaite pas s’exprimer auprès des médias. Elle est émue aux larmes quand elle évoque brièvement une situation personnelle qui l’étouffe.

En face, le collectif n’a « pas les moyens de payer un loyer exorbitant ». Les activistes appellent à se réunir ce mardi à 16 heures devant la mairie du XXe. Les négociations en vue de trouver d’autres locaux adaptés à leur activité n’ont jusque-là pas abouti.

 

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 18:01

 

Source : alternatives.blog.lemonde.fr

 

 

Le formidable essor des sites de récup’ et de réparation

 

 

 
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Photo: Gregg Segal, qui avec son projet "7 Days of Garbage" entend sensibiliser aux quantités de déchets générées chaque semaine par les foyers américains

Photo : Gregg Segal. Son projet "7 Days of Garbage" entend sensibiliser aux quantités de déchets générées chaque semaine par les foyers américains (cf. cet article de Slate US)

C'est un fait. Aujourd'hui, on ne jette plus, on répare. De nombreuses initiatives tendent à lutter contre la profusion de déchets en limitant l'obsolescence programmée de nos appareils ménagers. Voilà une sélection de quelques références indispensables pour vous y retrouver.

 

Le mouvement Zero Waste France

Lancé en février 2014, l'association Zero Waste France entend prouver qu'"un autre modèle que la société du tout jetable est possible". Si 2500 citoyens et 300 organisations et élus ont déjà signé l'appel du mouvement, l'association (ex-CNIID) développe un programme de territoires zéro déchet et travaille à la publication d'un manifeste (en novembre 2014). De quoi passer le message à votre commune et de commencer à agir en vous prenant aussi en main de votre côté.

Les documentaires

Photo: ARTE France, Prêt à jeter

Photo: ARTE France, Prêt à jeter

Plusieurs documentaires participent à la sensibilisation et à la prise de conscience sur la question de l'obsolescence programmée. A commencer par le film de la réalisatrice Cosima Dannoritzer, Prêt à jeter, qui a connu un grand succès lors de sa diffusion, en 2011. Dans un second documentaire diffusé en juin 2014, la réalisatrice part sur le chemin de la pollution électronique pour dévoiler une chaîne de responsabilités et de complicités complexes.

Pour comprendre l'ampleur de la pollution générée par nos déchets, guettez aussi la sortie du documentaire du photographe américain Chris Jordan, Midway. Comme le montre la bande annonce suivante, nos déchets menacent même la vie d'albatros vivant dans les contrées les plus reculées.

 

 

Cela n'est pas sans rappeler, d'ailleurs, la problématique du 7ème continent de plastique dont l'évolution est maintenant suivie par des expéditions dédiées...

Les événements

La sensibilisation au recyclage n'a rien de nouveau. Si les campagnes de l'ADEME ou la Tournée des Déééglingués attirent l'attention sur la collecte et le recyclage des appareils électriques et électroniques usagés, de nouveaux événements se créent maintenant pour célébrer et faciliter la réparation. A Nantes, les 31 mai et 1er juin 2014, le Festival D (comme DIY, Débrouille, détournement, découverte, etc.) a mis en avant, le temps d'un wee-kend, "les nouveaux bricoleurs". Les Open Bidouille Camp et les Makers Faires sont aussi des espaces de partage autour de pratiques de bricolage, de récup' et de création.

Les Repair Cafés se multiplient également dans le monde entier. L'idée, simple, consiste à organiser des moments ouverts à tous durant lesquels experts, outils et matériel sont disponibles pour faire toutes les réparations possibles et imaginables : vêtements, meubles, appareils électriques, bicyclettes, vaisselle, objets utiles, jouets, et autres. "On y apporte des objets en mauvais état qu’on a chez soi. Et on se met à l’ouvrage avec les gens du métier", indique le site en ajoutant qu'"il y a toujours quelque chose à apprendre au Repair Café : qui n’a rien à réparer prend un café ou un thé, ou aide à réparer un objet appartenant à un autre. On peut aussi toujours y trouver des idées à la table de lecture qui propose des ouvrages sur la réparation et le bricolage".

Les plateformes Internet

Plusieurs initiatives ont vu le jour ces derniers mois pour faciliter l'accès à la réparation. Dans une approche pensée pour créer de l'emploi et revaloriser ce métier, Répar'Tout forme des réparateurs spécialisés dans la réparation de téléphones, tablettes, ordinateurs, imprimantes, petit-électroménager, etc. Samantha Pastour, sa fondatrice, ne manque pas d'idées pour promouvoir la réparation : organisation de points de réparation Répar'Tout sur le modèle de La Ruche qui dit Oui, sensibilisation en entreprise. Même les plus novices peuvent se former en 9 mois (dont 2 mois de stage). "La réparation électronique implique beaucoup d’agilité, de minutie, de patience, et surtout de passion. Nous avons des candidats venant de différents horizons et qui partagent tous une vraie passion pour la réparation", témoigne Samantha Pastour dont le rêve serait d'ouvrir une "école 42" (l’école gratuite pour apprendre à coder ouverte par Xavier Niel) de la réparation.

D'autres plateformes ont vu le jour ces derniers temps pour faciliter le recours à des dépanneurs, comme oureparer.com ou Mesdépanneurs.comFrançois Penin, co-fondateur d'oureparer.com, explique son désir de se spécialiser dans la mise en avant des professionnels de la réparation de proximité (réparateurs, associations, marques). Objectifs ? Simplifier l’accès et de sensibiliser le grand public à la réparation en France, dynamiser la vie de quartier en favorisant les circuits courts et l’emploi local, limiter les impacts environnementaux et promouvoir la formation à ces métiers.

Le site Sosav.fr propose pour sa part tout ce dont vous avez besoin pour réparer par vous-même vos appareils : environ 500 guides de réparation gratuits y sont disponibles sous forme de romans photo, ainsi qu'une boutique en ligne qui propose outils et pièces détachées. Un forum permet également de poser des questions à des techniciens en cas de besoin, comme le propose depuis longtemps aussi le site CommentRéparer.com, qui met en ligne de nombreux guides pratiques et une boutique d'outillage.

Autre option, pour la récup cette fois-ci : le site Co-Recyclage qui se compare à un "bon coin du gratuit" sur lequel on peut récupérer ou donner des objets gratuitement. Proche en ce sens du réseau FreeCycle qui fonctionne sur un système de listes de diffusion localisées, cela permet de trouver ce dont on a besoin en bénéficiant de ce dont d'autres souhaitent se débarrasser. Le site Repair-market.com est aussi un site gratuit pour mettre en relation les personnes qui souhaitent se débarrasser d’objets ou appareils et ceux qui recherchent une pièce, un appareil à réparer, s’équiper pas cher. Pour sa fondatrice,"l’idée est, par exemple, qu’avec deux cafetières identiques hors d’usage, on puisse en remettre une des deux en état. Jeter ne doit pas être un geste systématique !"

Signe que le secteur se structure, l'association RCube vient de voir le jour afin de "fédérer des acteurs professionnels (associations, entreprises, indépendants…) actifs dans la réduction du gaspillage et des déchets, par la sensibilisation, la récupération, la réutilisation, le réemploi, la réparation, la valorisation et la vente d’occasion des équipements, des ressources et/ou de la matière".

Et pour ceux qui souhaitent aller plus loin et monter des projets en lien avec le futur des déchets, la plateforme collaborative Future of Waste (FoW) est une mine d'informations qui valorise et met en lien des projets innovants et des solutions intelligentes qui montrent que les déchets peuvent devenir de nouvelles ressources.

Bref, de quoi prouver que le secteur ne manque pas de ressources et de créativité, n'est-il pas ?

Anne-Sophie Novel / @SoAnn sur twitter

 

 

 

Source : alternatives.blog.lemonde.fr

 

 

 

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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 11:52

 

Source : www.mediapart.fr

 

Le gouvernement tétanisé par le scénario noir de la rentrée

|  Par martine orange

 

 

 

La rentrée s’annonce sous de sombres auspices pour le gouvernement. Selon les prévisions du Trésor, toute l’Europe, y compris l’Allemagne, est prise dans une spirale déflationniste. Tous les espoirs de retrouver la croissance, d’endiguer le chômage, de redresser les comptes publics risquent d’être réduits à néant. Montebourg milite pour un changement de politique. Valls hésite et Hollande ne dit rien. 

Déflation. François Hollande a lâché le mot. « Il y a un vrai risque déflationniste en Europe. En France, l’inflation n’a jamais été aussi basse », déclare-t-il le 3 août au Monde. En marge d’un entretien sur les relations avec l’Allemagne au moment du centenaire de la Première Guerre mondiale, le président de la République n’a pu s’empêcher de s’attarder longuement sur les risques encourus dans la zone euro. Comme si, après avoir découvert les sombres prévisions économiques lors du séminaire gouvernemental du 1er août, il estimait urgent de préparer l’opinion publique à une rentrée difficile. Comme s’il lui fallait prendre tout de suite à témoin les Français pour leur annoncer que le sol se dérobait sous ses pieds.

Le premier ministre Manuel Valls avait eu, lui aussi, un ton alarmiste devant la presse à la sortie de ce séminaire gouvernemental. « La rentrée va être difficile en matière de conjoncture économique », avait-il annoncé. « À la mi-août, nous aurons quasiment les chiffres de croissance pour l’année 2014, ainsi que les chiffres de l’inflation. On peut constater et je constate qu’au niveau européen, la croissance et l’inflation sont en retrait par rapport à ce que nous pouvions atteindre. L’écart par ailleurs se creuse entre la zone euro et le reste du monde, le risque de déflation est réel », avait-il averti.

 

 
© Reuters

Le séminaire gouvernemental du 1er août ne devait être qu’un séminaire de plus pour faire le point avant les vacances. Pourtant, à en croire les témoins qui ont recueilli les confidences de certains participants, cette réunion marque un tournant. C’est un scénario noir qui se dessine pour le gouvernement. Toutes ses prévisions, ses espoirs de reconquête, ses engagements de redressement budgétaire, ses plans de retour de la compétitivité et d'allégement des charges paraissent être à terre face à une conjoncture économique en Europe qui se dégrade à toute vitesse.

« François Hollande semble avoir découvert la rupture profonde causée par la crise de 2008. Il vient de comprendre que tous ses schémas économiques appris il y a quarante ans n’étaient plus de mise », résume un témoin qui s’est fait raconter la scène. « François Hollande sait très bien que tout a changé », réfute un autre proche du pouvoir. « Mais il a triché avec la vérité. Maintenant, il est rattrapé par son mensonge. Il ne peut plus esquiver, faire miroiter un retour de la croissance, une reprise de l’emploi qui ne viennent jamais. Il est au pied du mur », dit-il.

Ce que le gouvernement a découvert lors de ce séminaire est tout sauf une surprise. De nombreux économistes ont mis en garde de longue date les responsables européens sur les dangers d’imposer partout en même temps des politiques d’austérité budgétaire et de restriction monétaire. Cela ne pouvait qu’entraîner la zone euro dans la déflation, ont-ils prévenu. Ces dernières semaines,  plusieurs rapports du FMI ou de l’OCDE ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation en Europe. Les prévisions du Trésor, présentées le 1er août, sont venues confirmer les appréhensions : souffrant d’une croissance nulle et d’une inflation proche de zéro (0,4 % en juillet), la zone euro est entraînée dans une spirale déflationniste. Le mal ne touche plus seulement les pays de l’Europe du Sud, mais atteint désormais le cœur du système : l’Allemagne se retrouve elle aussi prise dans la déflation.  

Des signes avant-coureurs annoncent le danger à venir. Le 30 juillet, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, a pris tout le monde de court : il s’est prononcé en faveur d’une hausse des salaires. Une augmentation de 3 % ne serait pas malvenue, expliquait-il dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung. Sa déclaration a été incomprise par le monde économique allemand, tant patronal que syndical, qui depuis dix ans voit dans la modération salariale l’arme consacrant le retour de sa puissance. Les experts monétaires, eux, y ont vu un sombre avertissement : si le président de la Bundesbank, gardien de la plus stricte orthodoxie monétaire, en arrive à rompre avec ses principes les plus fermes, pas de doute, l’heure est grave.

Depuis, plusieurs chiffres sont venus confirmer que l’Allemagne, contrairement à ses espoirs de rester un îlot de prospérité dans une zone euro ravagée, est entraînée à son tour dans la chute européenne. Les prises de commande ont diminué de 3,2 % en juin par rapport au mois précédent. La production industrielle n’a augmenté que de 0,3 % en juin, alors que les analystes s’attendaient à un rebond d’au moins 1 % après une chute inattendue de 1,7 % en mai. Ces premiers chiffres font craindre une croissance très faible pour l’Allemagne au deuxième trimestre, et peut-être nulle par la suite. Car le ralentissement est intervenu avant la crise ukrainienne, les sanctions contre la Russie et la riposte de Poutine.

Les membres du gouvernement, même les moins familiers en économie, n’ont pas eu besoin d’explications pour comprendre ces prévisions. Si l’Allemagne ralentit, c’est toute l’Europe qui plonge. Tous les espoirs de redressement de la croissance en France sont réduits en cendres. Le Cice, le plan compétitivité, les dizaines de milliards d’euros que le gouvernement s’apprête à consentir aux entreprises, risquent d’être dépensés en pure perte. Jamais le gouvernement ne parviendra à enrayer la montée du chômage dans un environnement européen dépressif.

« Si l'on est au-dessus de 0,5 % de croissance à la fin de l'année, ce sera déjà bien », aurait déclaré le ministre des finances, Michel Sapin, lors de la présentation des prévisions selon le Canard enchaîné. Le ministère des finances a démenti ces informations par la suite, confirmant sa prévision de croissance de 1 % pour 2014. Le FMI, l’OCDE et l’agence de notation Moody’s ont déjà abaissé leurs prévisions pour la France. Au mieux, la croissance serait de 0,6 % cette année.

Mais des perspectives beaucoup plus sombres ont été évoquées lors de ce séminaire, selon nos informations. Si la production industrielle s’est redressée en juin (+ 1,3 %), après une baisse de 1,6 % en mai, elle affiche un recul de 0,5 % pour l’ensemble du deuxième trimestre, selon l’Insee. Les mois à venir s’annoncent beaucoup plus difficiles. Les enquêtes auprès des chefs d’entreprise font état d’une baisse constante des carnets de commande. Plus que du coût du travail, ceux-ci se plaignent d’une chute de la consommation. Depuis le début de l’année, la demande de crédit stagne. Les dépôts de permis de construire pour les logements sont en chute de 30 %. Les appels d’offres publics ont diminué de 60 %. Dans l’expectative jusqu’aux élections municipales, inquiètes de la suite des projets de réduction des dépenses publiques et de la réforme territoriale, les collectivités territoriales, qui sont les premiers investisseurs publics, ont gelé les projets d’investissement et commencent même pour certaines à réduire les budgets de fonctionnement.

Changer de politique, dit Montebourg

Plusieurs préfets ont déjà alerté le gouvernement, annonçant une rentrée catastrophique. De nombreuses entreprises, notamment de BTP, seraient menacées de faillite, faute de commandes publiques. Les retards de paiement s’accumulent. De nombreux plans de licenciement et de fermeture se préparent, ont-ils prévenu. « Nous sommes déjà à plus de 3 millions de chômeurs. À combien serons-nous à la fin de l’année, si la zone euro plonge ? », se demande un conseiller. François Hollande doit se poser aussi la question, lui qui a lié son avenir politique à la baisse du chômage.

« Michel Sapin a compris qu’il avait un problème. Sans croissance, il lui est impossible de redresser les comptes publics et de ramener le déficit budgétaire à 3,8 %, comme la France s’y est engagée auprès de la commission européenne. C’est toute la crédibilité du gouvernement qui est en jeu », note un proche du pouvoir.

Depuis quelque temps, Bercy sait qu’il n’est plus dans les clous de l’exécution budgétaire. Le scénario de 2013, décrit dans un rapport de la Cour des comptes, est en train de se répéter : les recettes budgétaires attendues ne sont pas au rendez-vous, en raison de la baisse de l’activité. À la mi-juillet, les rentrées des impôts sur les sociétés n’étaient qu’à 41,2 % de l’objectif fixé au lieu de 50 %, les recettes de la TVA étaient à 48,6 %. Pourtant, les objectifs ont été abaissés dans le cadre de la loi de finances rectificative. Seuls les impôts sur le revenu sont au-dessus des prévisions, en raison des nouvelles mesures fiscales (abaissement du quotient familial, fiscalisation des mutuelles, etc.). « La loi de finances a été bâtie sur des hypothèses de croissance de 1 % et d’inflation de 1,2 %. C’est tout à fait irréaliste. Si on abaisse les prévisions pour ramener la croissance à 0,5 % et l’ inflation à 0,5 %, ce qui serait déjà bien, cela se traduit par 10 à 15 milliards d’euros de recettes en moins », dit un connaisseur des finances publiques. Selon ses calculs, le déficit budgétaire est appelé à être de l’ordre de 4,3 % cette année au lieu des 3,8 % promis.

 

 
© Reuters

Que faire ? Annoncer de nouvelles mesures de rigueur, de nouvelles réductions de dépenses, un nouveau programme d’austérité pour répondre aux injonctions européennes et respecter « les engagements de la France » ? Changer radicalement de politique, en essayant d’entraîner d’autres pays européens pour forcer l’Europe à sortir de l’austérité ? « On ne peut pas dire que le débat économique fait rage au sein du gouvernement. C’est plutôt le désarroi », raconte un proche du pouvoir.

Arnaud Montebourg, selon plusieurs témoignages, a malgré tout tenté de le lancer. Depuis plusieurs mois, le ministre de l’économie et du redressement productif milite pour un changement d’orientation de la politique économique. « Une politique de rétablissement des comptes publics est impossible sans croissance », n’a-t-il cessé de marteler. Lors de son discours programmatique du 10 juillet, il avait tenté de dessiner un autre chemin afin, expliquait-il alors, de redonner un peu de pouvoir d’achat aux Français et de relancer la demande.

Autour de la table du conseil dans le salon Murat, il a repris l’argumentation. Les prévisions du Trésor venaient confirmer ses analyses. D’abord, aurait-il expliqué, il y a urgence à dire la réalité de la situation. « Aussi difficile qu’elle soit, il faut dire la vérité. On ne peut plus promettre une croissance qui ne viendra pas, un abaissement du chômage qui ne se produira pas, si on maintient cette politique », a-t-il déclaré en substance.

Pour le ministre de l’économie, le problème n’est pas au niveau français mais au niveau européen. Il faut mener un combat politique pour obtenir une réorientation de la politique économique européenne, en finir avec les politiques d’austérité et de consolidation budgétaire qui condamnent la zone euro à une décennie de stagnation. « La croissance est une question politique. C’est à nous de prendre la tête de ce combat. La gauche a encore quelque chose à faire et à dire dans ce débat », a-t-il insisté face aux autres membres du gouvernement.

« Arnaud Montebourg est persuadé que l’Allemagne, à un moment ou un autre, va réagir si la déflation l’atteint à son tour. Pour lui, il importe que la France n’attende pas les décisions de Berlin, et se mette alors à sa remorque, mais qu'elle préempte le débat, pour ne pas se faire imposer des solutions qui ne lui conviennent pas », explique un de ses proches.

Prudemment, Michel Sapin semble être resté silencieux après la sortie d’Arnaud Montebourg. C’est Laurent Fabius qui a défendu la poursuite de la politique arrêtée par le gouvernement, au nom de la crédibilité de la France. Reprenant les critiques de l’Allemagne et de la Commission européenne, le ministre des affaires étrangères a expliqué que la France ne pouvait toujours se dédouaner de ses propres faiblesses sur les autres, qu’elle devait mener les réformes qu’elle s’était engagée à mener. Et puis, a-t-il fait valoir, les marchés ne manqueraient pas de sanctionner la France, si le gouvernement relâchait ses efforts.

Le dilemme de Manuel Valls

© Reuters

 

Les marchés ! Depuis l’élection présidentielle, François Hollande et le gouvernement vivent dans la hantise d’une attaque spéculative contre la France, comme l’ont connue l’Espagne, l’Italie ou le Portugal. La menace a été mille fois agitée par l’ancien ministre des finances, Pierre Moscovici, pour obtenir un alignement de la politique française sur les préconisations de la Commission européenne. Depuis dix-huit mois, la pression s’est relâchée sur la zone euro, grâce à l’intervention de la BCE. Les taux français n’ont jamais été aussi bas. « Le spread (différence de taux entre l’Allemagne et la France) est bon », s’est félicité François Hollande.

Mais qu’arrivera-t-il si la déflation s’installe durablement dans la zone euro, si les marchés prennent à nouveau conscience du montant insoutenable des dettes publiques dans certains des États comme l’Italie, si la France dévisse à nouveau ? Avant même que les tensions géopolitiques n’aggravent l’environnement, des messages de proches, familiers du monde des affaires, ont été adressés ces derniers temps à Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l’Élysée, et à Manuel Valls pour les avertir sur les possibles difficultés anticipées par les entreprises en 2015, détails à l’appui. C’est une entreprise du Cac 40, travaillant dans la grande distribution, qui donne consigne à son service de trésorerie d’assurer dès maintenant tous les financements, afin de ne pas dépendre du marché en 2015. C’est un groupe industriel, qui lui aussi prend toutes les précautions de financement, par peur de voir les marchés complètement fermés l’an prochain.

Ces mises en garde ont, semble-t-il, fait forte impression. Le gouvernement vit à nouveau dans la hantise des marchés. Les sombres prévisions de la rentrée renforcent ses craintes et le tétanisent. Quel signal envoyer pour rassurer les marchés et éviter une attaque ? Poursuivre la ligne politique arrêtée, comme le défend Laurent Fabius ? Ou changer de politique pour ramener la croissance, comme le propose Arnaud Montebourg ?

Au fil des semaines, Manuel Valls paraît de plus en plus convaincu de la nécessité de changer de braquet. Tous les chiffres viennent lui confirmer que le gouvernement semble ne plus avoir de prise sur la situation économique. Le capital politique dont il disposait à son arrivée à Matignon fond comme neige au soleil. La veille du séminaire gouvernemental, un sondage publié par le Figaro a créé un choc : quel que soit le candidat – Hollande ou Valls –, la gauche ne serait pas au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2017. L'avenir politique du premier ministre est désormais en question. « Manuel Valls hésite entre être un premier ministre loyal à François Hollande ou se rebeller. Il attend d’en savoir plus sur la position de François Hollande », résume un de ses proches.

« Comme à son habitude, François Hollande est évasif. Il n’est rien sorti de ce séminaire gouvernemental », dit un participant. « Il a semblé très embêté. Il a dit qu’il fallait maintenir la ligne et prendre des décisions claires qui soient comprises par les Français », raconte un autre. Depuis, le conseil constitutionnel a censuré une de ses seules mesures compréhensibles par l’opinion publique, qui visait à redonner du pouvoir d’achat aux ménages les plus modestes. Il a jugé que l’allègement des cotisations sociales pour les salaires inférieurs à 1,3 fois le Smic, prévu dans le cadre du pacte de compétitivité, était « contraire au principe d’égalité ». Un nouveau revers pour le gouvernement.

Les ministres sont repartis du séminaire du 1er août, inquiets de ce qui pourrait se passer à la rentrée, ignorant tout de la direction du gouvernement. Depuis, ils ont vu que François Hollande essayait de façon brouillonne d’obtenir un changement de l’Allemagne. Ses appels à une relance économique ont donné lieu à une nouvelle rebuffade allemande. « Nous ne voyons aucun besoin d’apporter le moindre changement à notre politique économique. L’Allemagne est déjà le plus important moteur de la croissance en zone euro », a rétorqué la porte-parole du gouvernement, au nom d’Angela Merkel partie en vacances, en réponse aux propositions de relance de l’Élysée.

« Si la France veut obtenir un changement de la politique européenne, elle ne l’obtiendra pas en quémandant auprès de l’Allemagne, mais en construisant une alliance avec d’autres pays européens. L’ennui est qu’elle a raté le coche en 2012. Toute l’Europe du Sud attendait alors la France et était prête à la suivre. François Hollande a préféré signer le pacte de stabilité budgétaire sans discuter et promettre de ramener le déficit à 3 %. La France a perdu tout son crédit. Depuis, l’Italie a choisi d’aller son chemin. L’Espagne s’est rangée derrière l’Allemagne. Plus personne n’attend la France », constate un observateur.

Au cœur de l’été, l’Élysée et Matignon soupèsent l’avenir politique. Mais les petits calculs semblent encore l’emporter. Aucune vision, susceptible de redonner confiance, d’en finir avec le défaitisme ambiant ne se dégage. « Si Manuel Valls n’obtient pas un changement de politique à la rentrée, il n’a plus qu’à démissionner. Sinon, il est mort politiquement », dit un observateur proche du premier ministre. Celui-ci dit lui avoir donné ce conseil, ces derniers jours, par SMS.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

 

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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 11:27

 

Source : lesmoutonsenrages.fr

 

 

Les « dark pools », nouveau front judiciaire pour les banques aux USA

Posté par Benji

11 août, 2014

 

 

Je vous laisse deviner quelle grande banque américaine est impliquée… Aucune surprise, la plus dangereuse et mafieuse de la planète, la Goldman Sachs, mais cela va faire comme le reste des scandales judiciaires avec ces banques criminelle, cela va finir par payer une amende pour échapper à toute poursuite devant un tribunal, et cela sera réglé…

Quand aux banques françaises… Elles sont tranquilles, l’ennemi intime de Hollande sont bien protégées, et elles n’ont jamais été inquiétées, ni pour le scandale du Libor, ni pour celui de l’Euribor, encore moins pour les intérêts sur les assurances des emprunteurs, quand aux prêts toxiques, une loi vient de passer pour les rendre inattaquables! Du gros foutage de gueule de la part de politiques qui roulent pour la finance…


bankster

Déjà cibles de multiples enquêtes, les grandes banques font face à un nouveau front judiciaire aux Etats-Unis, menaçant un de leurs relais de croissance: les « dark pools », des plateformes alternatives où s’échangent dans l’anonymat des milliards de dollars par jour.

Tour à tour, la britannique Barclays, les suisses UBS et Credit Suisse, l’allemande Deutsche Bank et les américaines Goldman Sachs et Morgan Stanley ont révélé avoir reçu des demandes de documents d’autorités américaines dans le cadre d’enquêtes concernant leur « dark pool » respective.

Elles disent coopérer.
A l’exception de Barclays, attaquée en justice, la plupart des investigations, menées par le procureur de l’Etat de New York Eric Schneiderman, le FBI et le régulateur des marchés financiers (SEC), sont encore à un stade préliminaire.
Une dark pool est une plateforme où les transactions, qui sont de gré à gré, se font à l’aveugle, c’est-à-dire que le prix et l’identité du vendeur et de l’acheteur ne sont connus qu’une fois l’opération conclue. L’opérateur, souvent une banque d’affaires, joue les intermédiaires.


A l’inverse des marchés réglementés, il y est difficile de tracer qui a acheté et vendu quoi.
Les dark pools sont fréquentées par les investisseurs institutionnels (fonds d’investissements, de pension ou spéculatifs) qui achètent et vendent de gros blocs de produits financiers (actions, obligations) et ne veulent pas que ça se sache.
« Ils viennent ici pour l’anonymat », explique à l’AFP Adam Sussman, un des responsables de la plateforme alternative Liquidnet, qui compte 700 participants affichant des portefeuilles d’actifs d’un montant total de 13.000 milliards de dollars.
Les dark pools représentent aujourd’hui 35% du volume des échanges boursiers aux Etats-Unis, contre 25% en 2009, selon des chiffres cités par la patronne de la SEC Mary Jo White lors d’un discours en juin.

Les enquêtes à leur sujet viennent allonger la liste déjà longue des litiges auxquels les grandes banques sont confrontées aux Etats-Unis: des prêts immobiliers toxiques « subprime » aux violations d’embargo américain en passant par les manipulations des marchés de changes ou du taux interbancaire Libor.

- Favoritisme -
L’angle d’attaque des autorités américaines porte sur le favoritisme supposé accordé aux traders de haute fréquence sur ces plateformes alternatives légales.
Depuis le krach éclair de Wall Street en mai 2010, pour lequel il avait été mis en cause, le courtage de haute fréquence, qui permet à des robots d’échanger des actions instantanément, est sous haute surveillance des autorités – bien que cette pratique ne soit pas illégale.

La parution au printemps du best-seller du journaliste Michael Lewis, « Flash Boys », qui relate l’histoire vraie d’un courtier en rébellion contre les méthodes de courtage les plus sophistiquées, a encore accentué la tendance.
Les régulateurs reprochent notamment aux banques d’attirer les traders à haute fréquence sur leurs dark pools en leur accordant des « avantages systématiques » au détriment des autres courtiers, selon les termes de la plainte déposée fin juin contre Barclays par Eric Schneiderman.

La banque britannique est ainsi accusée d’avoir « falsifié » un document marketing destiné aux gros investisseurs en y retirant le nom d’une maison de courtage spécialisée dans la haute fréquence et qui s’était déjà distinguée par des pratiques « agressives ».
La banque a saisi la Cour suprême de l’État de New York pour lui demander de « rejeter » cette plainte qu’elle estime « injustifiée ».
« Je suis inquiète par le manque de transparence des dark pools », avait déclaré en juin Mary Jo White, en rappelant que la transparence est un « outil important » censé protéger les investisseurs quel que soit le marché.

Pour elle comme pour les critiques du courtage alternatif, la dark pool alimente d’une façon ou d’une autre la spéculation.
Un investisseur peut par exemple jouer à la baisse une action sur un marché réglementé pour la racheter à très bon prix ensuite sur une dark pool.

Au Canada et en Australie, les autorités n’ont pas hésité à y interdire les transactions à moins que celles-ci ne s’effectuent à des prix supérieurs à ceux des marchés réglementés.
L’Europe et Hong Kong réfléchissent à faire de même.

Source: News-banques.com


À noter au passage, pour rester dans le domaine financier, deux autres petites infos:

 

 

Source : lesmoutonsenrages.fr

 

 

 

 

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11 août 2014 1 11 /08 /août /2014 11:15

 

Source : hillion-fukushima.blogspot.fr

 

 

vendredi 8 août 2014

C'est fait, déversement massif dans le Pacifique

 

Tepco a déversé un record d’eaux extrêmement radioactives : 700 millions de Bq de tritium dans le Pacifique
 Pour le souvenir : la photo des moyens en 2011
 
 La barrière flottante du port de Fukushima au 10 avril 2011

Au matin du 5 août 2014, Tepco a déversé 2 007 tonnes d’eaux extrêmement radioactives de la dérivation. Suivant les recherches du Fukushima Diary, c’est le déversement record.
A la fin de juillet dernier, aucune diminution du niveau des eaux souterraines n’a été constaté près de la dérivation des eaux souterraines. (cf. Les eaux de la dérivation n’ont pas fait baisser les eaux extrêmement radioactives, elles ne font que contaminer le Pacifique])
Or, les volumes de leurs déversements continuent d’augmenter.
Selon une organisation tierce, la dernière radioactivité en tritium connue pour les eaux déversées était de 340  Bq/l.
Cette fois, on est à 682 380 000 (#700 millions) de Bq de tritium déversés en mer par cette décharge.

Malheureusement, le Pacifique (on s'en doutait) est devenu une poubelle.

Les liens : article 1 de Tepco
                 article 2 de Tepco explication du by-pass

 

 

 

Source : hillion-fukushima.blogspot.fr

 

 

 

 


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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 18:14

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

 

Dette, néolibéralisme et classes sociales

10 août par Renaud Duterme

 

 

 


Une des forces de l’argument du remboursement de la dette publique est l’apparente neutralité de la mesure. Rembourser la dette n’est qu’une question comptable dépourvue de tout agenda caché. « Il nous faut rembourser la dette car un État ne peut vivre au delà de ses moyens ». Imparable comme position. Pourtant, en creusant un peu, il est clair que l’analyse comptable permet d’occulter une vision en termes de classe, pourtant au cœur de la gestion de la dette telle qu’elle se fait depuis plusieurs décennies. Si l’utilisation de la dette comme moyen de domination n’est pas neuve |1|, les années 70 et le ralentissement de l’économie dans les pays du premier monde vont voir l’argument du remboursement de la dette être utilisé par les grandes puissances, avec un double objectif rapidement atteint : la mainmise sur les territoires nouvellement indépendants (le tiers monde) et la restauration du pouvoir de classe dans les économies dites du premier monde. Cet élément marque en quelque sorte les débuts d’une époque qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui.

New-York, nous voici !

Si l’on évoque fréquemment la crise de la dette des pays du Sud au début des années 80, c’est pourtant à New York que va débuter un processus de dépossession des classes populaires via la dette. J’emprunte l’analyse qui suit à David Harvey |2|. Dans son livre Brève histoire du néolibéralisme, il décrit un « putsch des institutions financières au détriment du gouvernement démocratiquement élu de New-York ». Dans les années 70, plusieurs éléments structurels (désindustrialisation, appauvrissement du centre-ville suite au développement des banlieues) entraînèrent la ville dans des difficultés financières. Résolues durant un temps par le déficit, ces difficultés s’aggravèrent en 1975 suite à la décision d’une banque d’affaire de refuser de couvrir la dette de la ville, provoquant de facto une sorte de défaut de paiement. Suite à ce défaut, l’administration du budget de la ville passa sous le contrôle de nouvelles institutions non élues, lesquelles visaient prioritairement le remboursement des créanciers. Débuta alors un refrain qui se généralisera rapidement aux quatre coins du monde : coupes budgétaires dans les services publics et sociaux, gel des salaires des fonctionnaires et affaiblissement des syndicats, notamment par l’obligation leur étant faite d’investir leur fond de pension en obligations de la ville. David Harvey donne une grande importance à cet événement « local » car selon lui, « la gestion de la crise budgétaire de New-York prépara la voie aux pratiques néolibérales, tant sur le plan national sous Reagan qu’au niveau international avec le FMI |3| dans les années 1980 ». Et d’ajouter qu’elle posa les bases du principe suivant : « dans le cas d’un conflit opposant l’intégrité des institutions financières et les bénéfices des actionnaires au bien-être des citoyens, on (les pouvoirs publics) privilégierait les premiers ». Par conséquent, « le gouvernement avait pour rôle de créer un climat favorable aux affaires plutôt que de prendre en charge les besoins et le bien-être de la population en général » |4|.

Étape suivante : le tiers monde

Après New-York, c’est le Mexique qui aura le triste privilège d’ouvrir le bal de l’austérité.

L’explosion des taux d’intérêt décidée unilatéralement par les Etats-Unis, appliquée conjointement à la chute des prix des produits d’exportation du pays vont conduire le gouvernement mexicain dans l’incapacité à honorer ses dettes. La méthode newyorkaise va dès lors être appliquée par le FMI et la Banque mondiale |5|. En plus des coupes budgétaires, ces derniers imposeront également des mesures structurelles telles que la réduction des barrières douanières, des privatisations massives et davantage de flexibilité du marché du travail |6|. Les conséquences seront doubles et augureront la nouvelle ère néolibérale : précarisation massive de la population mexicaine (entraînant une hausse de l’emploi informel, de la criminalité, de l’insécurité alimentaire, …) et enrichissement d’une « élite » étrangère (banques créancières, entreprises américaines) et nationale (24 milliardaires sont apparus suite aux différentes réformes imposées à l’économie mexicaine, dont Carlos Slim, un temps l’homme le plus riche de la planète) |7|. Les choses se dérouleront à peu près de la même façon pour une grande partie de l’Amérique du Sud, de l’Afrique et dans une moindre mesure de l’Asie. Pour bien des auteurs, dont David Harvey, il est clair que la crise de la dette fut à l’origine du virage néolibéral dans la plupart des pays du Sud |8|. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la façon dont les choses se sont passées n’émanait pas du hasard mais était préparée de longue date, notamment par les disciples de Milton Friedman, lesquels ont peu à peu colonisé le FMI et la Banque mondiale. Naomi Klein résume : « confrontés aux chocs à répétition des années 80, les pays endettés n’avaient d’autre choix que de s’adresser à la Banque mondiale et au FMI. Ils se heurtaient alors au mur d’orthodoxie dressé par les Chicago Boys qui, en raison de leur formation, voyaient les catastrophes moins comme des problèmes à régler que comme de précieuses occasions qu’il fallait saisir au vol afin d’ouvrir de nouveaux territoires au libre-marché » |9|. Bien que le Nord ne fût pas épargné par cette attaque |10|, c’est suite à la crise de la dette grecque en 2010 que l’offensive de dépossession par les créanciers va être la plus brutale.

Une gestion de la dette au service du 1 %

Ce qu’il faut comprendre, et c’est ce qu’Harvey démontre de façon magistrale, c’est que le néolibéralisme n’est en réalité rien d’autre qu’une coquille idéologique dissimulant la réaffirmation d’un pouvoir de classe |11|. Ainsi, « la principale réussite de la néolibéralisation réside dans la redistribution, et non dans la création, de richesses et de revenus » |12|. Christian Vandermotten ne dit pas autre chose quand il écrit que « quelques soient les modalités de son apparition, le néolibéralisme se traduit par une réaffirmation du pouvoir économique des classes dominantes » |13|. Par conséquent, plus qu’une idéologie, il faut considérer cette vague néolibérale avant tout comme un projet politique de renforcement de la domination en faveur des détenteurs de capitaux. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les multiples entorses faites à la théorie néolibérale, même parmi les plus fervents défenseurs de ce système. La gestion des crises de la dette est probablement le meilleur exemple. « En donnant toute autorité au FMI et à la Banque mondiale pour négocier les allègements de dette, les États néolibéraux en venaient à protéger les principales institutions financières mondiales de la menace d’un défaut. En réalité, le FMI couvre, du mieux qu’il peut, l’exposition aux risques et aux incertitudes sur les marchés financiers internationaux. Pratique difficile à justifier par rapport à la théorie néolibérale, puisque les investisseurs devraient en principe être responsables de leurs propres erreurs » |14|. Joseph Stiglitz va dans le même sens. Prix Nobel d’économie et ancien économiste en chef à la Banque mondiale, il écrit : « dans l’économie de marché normale, si un prêteur consent un prêt qui tourne mal, il en subit les conséquences (…). Dans la réalité, à de multiples reprises, le FMI a fourni des fonds aux États pour tirer d’affaire les créanciers occidentaux » |15|. Il résume les choses de façon limpide : « si l’on examine le FMI comme si son objectif était de servir les intérêts de la communauté financière, on trouve un sens à des actes qui, sans cela, paraîtraient contradictoires et intellectuellement incohérents » |16|. Dans un registre similaire, les sauvetages bancaires suite à la crise de 2007-2008 aux États-Unis et en Europe dévoilent également des intérêts de classe : loin de l’idéal libéral de responsabilité des investisseurs, on assiste plutôt à un mécanisme de privatisation des bénéfices et de socialisation des pertes. Et tant pis pour le fameux aléa moral, pourtant invoqué pour justifier le remboursement de la dette par les pays du Sud.

Un autre point de discordance |17| par rapport à la théorie est le choix des priorités budgétaires. À de rares exceptions près, on remarque que dans la plupart des pays soumis à l’austérité, le budget militaire n’est pas ou peu concerné par les coupes dans les dépenses publiques. Il en était déjà ainsi sous Reagan, qui malgré une rhétorique très antiétatique, a maintenu des budgets militaires faramineux, financés pour l’essentiel par le déficit. Comme le note Harvey, « bien qu’en désaccord avec la théorie néolibérale, l’augmentation des déficits fédéraux a fourni une justification commode au projet de démolition des programmes sociaux » |18|. La double explication est sans doute d’une part l’existence et la puissance du complexe militaro industriel et ses liens avec l’administration américaine, et d’autre part un impérialisme toujours omniprésent de la puissance américaine vis-à-vis du reste du monde (Naomi Klein utilise l’expression capitalisme du désastre pour décrire le phénomène associant ces deux éléments). La gestion de la dette grecque conduit à une analyse semblable puisque le budget de l’armement du gouvernement, parmi un des plus élevés de l’Union Européenne, a été au début épargné des mesures d’austérité, au détriment des dépenses sociales, de santé et d’éducation. Le fait que la France et l’Allemagne soient deux des grands vendeurs d’armes à la Grèce n’y est sans doute pas étranger.

Crises et technocrates

Par ailleurs, la crise sert souvent de prétexte à l’imposition de mesures impopulaires. Naomi Klein a décrit ce phénomène sous le nom de stratégie du choc : en résumé, cela consiste à profiter du désarroi d’une population face à un évènement brutal pour imposer des mesures qu’il serait difficile, voire impossible de faire passer en temps normal. De nouveau, la crise de la dette, dans le tiers monde ou en Europe, illustre parfaitement ce phénomène. « La menace que représentent les dettes publiques pour la stabilité bancaire est devenue à la fois un écran de fumée pour dissimuler les responsabilités des banques et un prétexte pour imposer des politiques antisociales afin d’assainir les finances publiques » |19|. De plus, l’argument de la crise ou de l’insoutenabilité de la dette tend à évincer de plus en plus de processus démocratiques. En atteste « le goût des néolibéraux pour les institutions non démocratiques, qui n’ont de compte à rendre à personne ». Harvey résume l’imposture néolibérale : « de fortes interventions de l’État et un gouvernement des élites et des « experts », dans un monde qui n’est pas censé être interventionniste » |20|. Cinq ans après avoir écrit ces lignes, la gestion de la crise grecque et européenne lui donne entièrement raison puisqu’ont été placés au pouvoir différents « techniciens » directement en provenance du monde de la finance. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, est d’ailleurs un ex-dirigeant de Goldman Sachs. Ce qui est regrettable, c’est de voir l’inertie de la sphère politique par rapport à cela. Ainsi, la fameuse règle d’or, qui grave l’austérité dans le marbre et impose des choix budgétaires faisant fi des choix électoraux des populations, n’a pour ainsi dire pas rencontré de protestation de la part des gouvernements en place et de la plupart des partis traditionnels. Pourtant, il est clair que nous sommes face à un nouveau processus d’accaparement des richesses par une minorité |21|. Tous les néolibéraux ne sont évidemment pas des êtres perfides et dépourvus d’état d’âme. Nombre d’entre eux sont sans doute de bonne volonté mais baignent dans un ensemble de croyances et de mythes |22| associés – souvent à tort – à l’idéal libéral ou capitaliste. Malgré ça, il existe bel et bien une élite, financière, politique, entrepreneuriale, qui bénéficie des mesures néolibérales imposées la plupart du temps de façon non démocratique. Reconnaître cet état de fait doit nous conduire à dénoncer et à lutter contre la dette illégitime et les plans d’austérité.

Notes

|1| Déjà au XIXe siècle, l’Empire Ottoman, l’Amérique latine ou la Chine on vu la généralisation de prêts bancaire en provenance des métropoles du nord (banques londoniennes) devenir un moyen de contrôle de leurs finances publiques et de leurs richesses. Voir à cet égard TOUSSAINT Éric, http://cadtm.org/Retour-dans-le-pas...

|2| HARVEY David, Brève histoire du néolibéralisme, Les Prairies Ordinaires, Paris, 2014, p76.

|3| Si le FMI, et sa consœur la Banque mondiale furent à l’origine crées respectivement pour stabiliser l’ordre économique mondiale et financer le développement des pays les plus pauvres, ces deux institutions vont rapidement être transformées en outil d’imposition du néolibéralisme, en particulier par les élites nord-américaines. Leur localisation à Washington ainsi que leur système de fonctionnement dominés par les pays occidentaux (et en particulier les États-Unis) expliquent largement cet état de fait.

|4| HARVEY, op. cit., p80.

|5| Cette façon de faire se combinera rapidement aux méthodes impérialistes américaines qui, contrastant avec le colonialisme européen, constituaient davantage en la mise en place d’un pouvoir « indépendant » mais entièrement soumis aux intérêts américains. L’endettement servira alors à la fois à la corruption de ces gouvernements fantoches mais également, du fait de la gestion par la Banque Mondiale et le FMI, à un transfert de richesses des peuples du Sud vers les élites financières (américaines ou autres).

|6| Ces mesures seront également encouragées par l’adhésion du Mexique au GATT ainsi qu’à l’ALENA en 1994.

|7| HARVEY, op. cit. pp149-154

|8| VANDERMOTTEN Christian, La production des espaces économiques, Éditions de l’ULB, Bruxelles, 2010, p345 ; KLEIN Naomi, La stratégie du choc, Acte Sud, Paris, 2008, pp256-261.

|9| KLEIN Naomi, op. cit, p252.

|10| Fin des années 70, la montée des taux d’intérêts suivie des tournants Reagan et Thatcher vont augurer la liquidation par divers moyens de l’héritage interventionniste omniprésent pendant les trente glorieuses. Par ailleurs, à l’instar de New-York quelques années auparavant, plusieurs villes feront office de laboratoire pour l’imposition de l’austérité dans les budgets publics. Tel fut le cas de la ville de Liège dans les années 80. Cette politique sera élargie à l’ensemble de la Belgique, notamment à travers le gouvernement Martens-Gol. Après quelques années de réformes progressistes, la France mitterrandienne s’engouffrera également dans la brèche néolibérale, tout comme les pays de l’Est après l’effondrement de l’Union Soviétique.

|11| HARVEY, op. cit., p223

|12| HARVEY, op. cit, p226.

|13| VANDERMOTTEN, op. cit., p339. Voir également TOUSSAINT Éric, Bancocratie, Aden, Bruxelles, 2014. Ce dernier écrit : « les politiques néolibérales généralisées depuis les années 80 ont permis aux capitalistes d’augmenter leur part dans le revenu national alors que diminuait la part qui revient aux salaires » (p56).

|14| HARVEY, op. cit., p115.

|15| STIGLITZ Joseph, La grande Désillusion, Fayard, Paris, 2002, pp321-322

|16| STIGLITZ Joseph, op. cit., p330.

|17| Il y en a évidemment d’autres. Un qu’il est intéressant de souligner est le décalage entre le fameux principe de concurrence libre et non faussée et l’existence dans de nombreux domaines de situation d’oligopoles qui contrôlent une grande partie du marché. La sphère financière est encore une fois emblématique puisque selon Éric Toussaint, « entre 1997 et 2010, les 5 plus grandes banques sont passées de 52 à 75% du marché en Belgique et de 50,9 à 86 % en France » (op. cit., p153). La situation est semblable dans bien des domaines d’activité, de l’automobile à l’aviation en passant l’agroalimentaire.

|18| HARVEY, op. cit., p136.

|19| TOUSSAINT Éric, Bancocratie, op. cit., p190. De nouveau, l’objectif n’est que théorique puisque les politiques d’austérité contractant la demande et donc diminuant les recettes fiscales, ne résolvent en rien la question des déficits. Le cas de la Grèce est emblématique.

|20| HARVEY, op. cit. p111.

|21| Pour s’en convaincre, il suffit de voir les statistiques quant au nombre de milliardaires et de millionnaires, partout en augmentation. Dans un même registre, le marché du luxe (sacs Vuitton, cigares haut de gamme, voitures de sport…) ne s’est jamais aussi bien porté.

|22| Parmi ces mythes, mentionnons la figure du travailleur entrepreneur, l’efficacité du marché, les bienfaits du libre-échange et de la liberté économique, le rattrapage économique des pays du Sud…

Renaud Duterme Auteur de Rwanda, une histoire volée , éditions Tribord, 2013 et co-auteur avec Éric De Ruest de La dette cachée de l’économie, Les Liens qui Libèrent, 2014.

 

 

Source : cadtm.org

 

 

 

 

 

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10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 17:19

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Coup de flouze 09/08/2014 à 10h54
Comment nos députés investissent leur argent...
Rémi Noyon | Journaliste Rue89

 


Comment choisir ses investissements ? (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA)

Certains multiplient les parts dans les entreprises, que ce soient des géants cotés en Bourse ou de plus modestes boîtes implantées dans leurs circonscriptions. D’autres préfèrent gérer leur argent en famille ou faire confiance à leurs banques. La majorité n’a en tout cas rien de loups de la finance.

Je me suis amusé à éplucher les participations financières de nos députés, rendues publiques le jeudi 24 juillet. C’est un fouillis imbitable. Cela va de la société civile immobilière (SCI) aux actions et parts sociales, en passant par l’épargne salariale et les plans d’épargne en actions (PEA). Parfois, un nom d’entreprise surgit sur la page, sans autre précision sur le produit financier concerné.

1 Les écolos : petits joueurs et projets citoyens

 

En clair, c’est le bordel

L’association Regards Citoyens a mis en ligne une numérisation des déclarations d’intérêts des parlementaires. Il a fallu l’aide de 8 000 personnes pour recopier dans un tableur les gribouillis de nos députés et sénateurs. Du fait de la mauvaise volonté manifeste de beaucoup, les données sont imparfaites, vagues et probablement incomplètes.

 

Je me suis ici basé sur la section de la déclaration qui concernait « les participations financières directes » dans le capital de sociétés. La Haute autorité de la vie publique précisait qu’il fallait y indiquer les titres, parts, actions et autres participations financières. Les fiches ont été remplies il y a quelques semaines : les situations financières ont pu évoluer depuis.

 

Le cliché : on les imagine se renseigner longuement sur Internet avant de soutenir des boîtes qui font dans la transformation de crottes de loirs en biogaz.

La réalité : la fibre écolo transparaît chez Denis Baupin, député de Paris, qui déclare posséder cinq actions (pour une valeur de 500 euros) dans Energie Partagée Investissement, qu’il définit fièrement comme un « fonds solidaire de développement de projets citoyens de production d’énergie renouvelable » [PDF]. Celui-ci fut l’un des premiers à surfer sur la vague de l’économie verte – en soutenant par exemple le photovoltaïque.

Le coprésident du groupe vert à l’Assemblée nationale, François de Rugy, est actionnaire de GDF Suez (677 euros) et de Rexel (1 150 euros), un grand groupe français qui se spécialise dans la distribution de matériel électrique [PDF].

Joint par Rue89, il explique avoir obtenu ses actions via la Banque postale et avoir fait une bien mauvaise affaire, avec des moins-values de 12% environ :

« Je regarde de temps en temps si ce n’est pas trop catastrophique, mais je ne suis pas du tout un boursicoteur. La seule conclusion que j’en ai tiré c’est que je ne devais plus souscrire à ce genre d’offre. »

La députée de l’Essonne, Eva Sas, a travaillé dans le cabinet Secafi. A Rue89, elle explique qu’elle a conservé « des actions » pour un montant de 36 324 euros dans le groupe amiral, Alpha [PDF].

2 Les cocos : pas touche au grand capital

 

Le cliché : pas de ça chez nous. Les parlementaires communistes préfèrent les merguez de La Courneuve à Boursorama.

La réalité : du côté des communistes et apparentés, pas de surprises. On évite de se compromettre avec le grand capital. La seule déclaration non vierge est celle de Marc Dolez qui a possédé dix actions de 39 euros dans une société HLM à Douai. Il a tout vendu au début de l’année [PDF].

3 Les centristes : la gâchette enthousiaste

 

Le cliché : le centriste feuillette les pages saumons dans le TGV qui le ramène en circo. Ce sont des libéraux, que diable ! On les veut entrepreneurs, avec le goût du placement risqué.

La réalité : certains aiment l’humus et le crottin. Le très sage Charles Amédée du Buisson de Courson, député de la Marne, est au capital de sociétés qui donnent dans la valorisation du bois et dans la production d’énergie par biogaz [PDF]. Tant de compétences lui permettent d’être très précis lorsqu’il demande au gouvernement de ne pas augmenter la TVA sur le « bois énergie »... Au Sénat, Jacqueline Gourault, qui chuchote à l’oreille de Bayrou, garde les bottes dans la boue grâce à une société d’élevage [PDF]. Ses parents, déjà, étaient marchands de bestiaux.

D’autres sont beaucoup moins rustiques : c’est le cas de Jean-Christophe Lagarde, maire de Drancy, qui a des participations dans Orange, GDF et Vivendi (tous au CAC 40), mais n’a reçu que 740 euros en coupons pour 2013 [PDF]. C’est clinique.

Pourtant, leurs collègues pourraient leur donner des idées d’investissements plus incarnés :

  • Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine, possède encore un bon quart d’Export Entreprises, dont il a été le PDG jusqu’en 2012 [PDF]. La boîte s’est spécialisée dans l’aide à l’exportation ;
  • député de la Polynésie, Jonas Tahuaitu a des parts dans une société de construction de barrages hydrauliques [PDF]. Cela tombe bien, il est aussi président du syndicat d’électrification des communes du sud de Tahiti ;
  • le député du Territoire de Belfort, Michel Zumkeller, est un homme accommodant. Il a investi 2 500 euros dans Cryoservice. Une boîte lancée par sa suppléante porte ce nom. Elle se spécialise dans « le nettoyage industriel écologique » [PDF].

On aurait pu en parler : Meyer Habib, député des Français de l’étranger, estime à plus de deux millions d’euros la valeur de sa holding [PDF]. Député de la Côte d’Or, François Sauvadet déclare une action Bernard Loiseau et des parts sociales au Crédit Agricole [PDF].

4 Les radicaux : en bons pères de famille

 

Le cliché : quand on se prévaut des fondements de la République, on ne prend pas de risques. On achète et on conserve ( « buy and hold »).

La réalité : pas grand-chose chez les députés. Il faut aller voir au Sénat pour se mettre quelque chose sous la dent. C’est là que règne le matador : Jean-Michel Baylet, véritable baron du Sud-Ouest. Détailler son portefeuille prend du temps : il a notamment des actions dans le Groupe Dépêche et La Nouvelle République des Pyrénées, dont il est aussi le PDG [PDF]. Gros porteur et patron de presse, c’est la plus pure tradition du radicalisme.

A côté, ses camarades sont des petits joueurs : la sénatrice Anne-Marie Escoffier ne déclare qu’un maigre placement d’environ 1 000 euros sur un compte-titre (destiné à investir).

Mais le vrai radical, c’est le sénateur Jean-Pierre Plancade, qui possède des parts dans des chambres d’hôtes. Son collègue Pierre-Yves Collombat (PS mais au groupe RDSE), a lui investi dans le « pivot gastronomique » de Draguignan. Voilà pour le cliché cassoulet.

5 Les socialistes : en ordre dispersé

 

Le cliché : ils se disent convaincus des bienfaits de l’entreprise. Qu’ils le prouvent plutôt que de faire des stages chez Nature et Découvertes.

La réalité : ils ne sont finalement pas nombreux à s’impliquer financièrement dans des sociétés (si ce n’est dans des SCI). D’autant plus surprenant que les députés ont généralement les ressources disponibles pour investir.

La plupart des déclarations concernent des formes spécifiques établies pour des besoins professionnels : les pharmaciens (comme Catherine Lemorton), les avocats (Yann Galut et Denys Robiliard) et les agriculteurs (Yves Daniel, Dominique Potier, Jean-Luc Bleunven).

Il y a ensuite la ribambelle de ceux qui se sont tournés vers le conseil. Les meilleures amies du PS, Karine Berger et Valérie Rabault, se retrouvent ainsi dans Ecomining, une société de « conseils pour affaires » qui n’a tenu que deux ans. On peut aussi citer Yves Blein, Patrice Prat, Christophe Borgel et Razzy Hammadi.

Certaines participations sont toutefois moins attendues :

  • élu de la Seine-Saint-Denis, Mathieu Hanotin, l’un des protégés de Claude Bartolone, possède 25% du capital de ViaCivis, une « agence de voyage politique », qui propose des séjours tels que « Istanbul, mutations urbaines » ou « Londres, au cœur du capitalisme financier » ;
  • le fil de Bourvil, Dominique Raimbourg, a toujours une société de production cinématographique à son nom [PDF]. Même si les derniers films remontent à 1964 ;

Il n’y a pas de boursicoteurs assumés : ancien de France Télécom, Jean-Louis Bricout (Aisne), a encore de l’épargne salariale chez Orange, Marie-Arlette Carlotti (Bouches-du-Rhône) a aussi gardé une participation dans EADS et Olivier Faure (Seine-et-Marne) revendique une action de 16 euros au Crédit Agricole. Celle-ci lui a été précieuse puisqu’elle lui a permis d’enquiquiner Bernard Tapie dans l’affaire du Crédit Lyonnais.

Il y a tout de même Alain Rousset, député de Gironde, qui peut se considérer petit porteur avec 45 000 euros dans un PEA (qui a l’avantage d’être peu imposé) et une épargne salariale de 173 000 euros [PDF].

Une mention spéciale pour Sébastien Pietrasanta. Le député des Hauts-de-Seine possède une action Dexia, qui ne vaut qu’une poignée de centimes. A Rue89, il rappelle qu’il l’avait acheté pour pouvoir assister à l’assemblée générale des actionnaires de la banque. Sa ville – Asnières – avait contracté des emprunts toxiques et il ressentait le besoin de pousser une gueulante.

On aurait pu en parler : député de l’Hérault, Patrick Vignal détient 50% du capital d’un espace d’« entretien corporel » tenu par sa femme – Acquaforme [PDF].

6 La droite : bravo les gros bonnets

 

Le cliché : les gaullistes investissent dans des secteurs stratégiques pour l’Etat.

La réalité : à l’UMP, il y a de très grosses fortunes, comme Olivier Dassault, le fiston, ou Philippe Briand, questeur de l’Assemblée.

  • Le très fortuné Philippe Briand, député d’Indre-et-Loire, déclare une participation colossale de 120 millions d’euros dans la SAS Arche... Sans compter une tripotée de SCI [PDF] ;
  • quant à Olivier Dassault, élu de l’Oise, il reçoit de substantiels dividendes – plus de trois millions d’euros – du Groupe Marcel Dassault et de la holding du Rond Point Immobilier [PDF].

Parmi leurs collègues, certains ont fait des efforts de diversification :

  • diplômé de HEC et ancien de Procter & Gamble, Bernard Brochand, député des Alpes-Maritimes, déclare des actions dans des sociétés non cotées aussi diverses que Riviera Web, Global Sport, Waycom, Bee to Bee, Boxtale, Kwaga, Greenwishes. Il détient plusieurs portefeuilles de titres et des fonds de placement [PDF]. Mais rassurez-vous, il a écrit un livre pour que, vous aussi, vous puissiez « réussir l’impossible » ;
  • Avec moins de moyens, Jean-Luc Warsmann, élu des Ardennes, a aussi mis ses oeufs dans plusieurs paniers. Il estime à 127 932 euros sa participation dans de nombreuses entreprises du CAC 40 : Alcatel, Danone, Lafarge... [PDF] ;
  • Dominique Tian possède la holding Overline, dont la plus value théorique est de 15 millions d’euros. Le député des Bouches-du-Rhône est au capital de nombreuses SCI, mais aussi de Thalassa Form (2,4%) et d’Empire Hotel (0,0129%) [PDF].
Un petit village qui sent la violette

Dans la série des chanceux, on peut aussi citer Franck Riester, qui dirige plusieurs concessions Peugeot en Seine-et-Marne dont il détient des actions [PDF]. Il y a également Valérie Pécresse (Yvelines), dont le conjoint, Jérôme, est devenu membre du comité exécutif d’Alstom après un passage par Imerys, qui œuvre dans les minéraux industriels. Conséquence : la députée déclare des participations ou options de souscriptions dans ces deux groupes [PDF].

Plus modeste, Sophie Dion, élue de la Haute-Savoie, bénéficie toujours du téléphérique de Pleney, réalisé par son grand-père [PDF]. Sur son site, celle qui a été monitrice de ski affirme même que sa famille est à l’origine du développement touristique de Morzine. Les députés UMP sont d’ailleurs accrochés à leurs montagnes : Charles-Ange Ginesy (Alpes-Maritimes) est toujours propriétaire d’un hôtel à Péone – un village de 900 habitants près de la station de Valberg [PDF].

Et puis, il y a les sportifs. L’ancien judoka David Douillet, reconverti en député des Yvelines, est au capital d’Ours Blanc – la société qui gère son image – et de Double D, qui importe du matériel sportif [PDF]. L’ancien escrimeur, Jean-François Lamour, député de Paris, a préféré placer 5 000 euros dans Babyloan, qui se présente comme une « plateforme de microcrédit solidaire ». Enfin, le député de la Somme, Alain Gest, est au capital de Prosport, ce qui lui rapporte 35 000 euros en dividendes annuels.

La palme de la clarté revient au libéral Alain Moyne-Bressand. Le député de l’Isère a joint à sa déclaration un schéma pour récapituler ses investissements [PDF].


Détail de la déclaration d’intérêts

On aurait pu en parler : Luc Chatel, le nouveau secrétaire général de l’UMP, est, en compagnie de plusieurs membres de sa famille, au capital de Saint Dizier Participations [PDF]. Cette société n’a plus déposé de comptes depuis 2011. A cette date, elle déclarait un résultat net de 448 500 euros.

 

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

 

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9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 21:01

 

 

Info reçue par mail

 

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Bonjour,

 

L'Association France Palestine Solidarité Nîmes a le grand honneur d'accueillir à Nîmes, du 5 au 17 août, 6 jeunes Palestiniens de la ville d'Hébron, dont 4 filles : YARA 11 ans, Nadin 12 ans, Tifawt 12 ans, Leen 15 ans et 2 garçons : Ali 13 ans et Ahmed 14 ans.
Ils seront accompagnés de deux responsables de l' A ssociation d'Amitié Palestino-Marocaine d'Hébron :
Brahim LM. Melouki et Mohammad Ziad Aljabari.
Vous êtes invité/e/s à les rencontrer :
  • dimanche 10 août à partir de midi, pique-nique aux Jardins de la Fontaine à Nîmes près de la Tour Magne (chacunE apporte quelque chose à manger et à boire)
  • lundi 11 août, journée aux Saintes Maries de la Mer. RV à 10h au parking du Carrefour Market de Pissevin. Prévoir pique-nique
    promenade en mer avec le TIKI III : RV sur le parking à 16 h (pas au-delà)
  • mardi 12 août, balade au Pont du Gard, organisée et commentée par Claude W 
  • mercredi 13 août, à partir de 18 h soirée à l'initiative du PCF place St Charles 
  • jeudi 14 août, témoignages des enfants à la salle Tango Paseo, rue San Lucar au Mas Carbonnel à Nîmes à partir de 18h30
  • vendredi 15, journée à Avignon organisée par Abdel (contact : 06 51 58 96 12)
Merci de nous faire savoir si vous comptez participer à un de ces évènements, nous pourrons ainsi vous adresser de plus amples informations.

Pour le groupe local de l'Association France Palestine Solidarité,
Nicole ZIANI, présidente

06 24 09 23 70

 

 

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