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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 19:25

 

Source : www.agoravox.fr


 

L’autoconsommation : « Enfin une démarche énergétique intelligente »

 

 

 

 

Fallait-il regarder ailleurs que vers la spéculation financière du photovoltaïque pour découvrir son utilité première : l'autoconsommation ? 

JPEG Dans notre alarmant contexte des constantes hausse des tarifs de l'électricité, la solution "d'autoconsommation domestique" représente à la fois à l'échelle du pays comme à l'échelle du foyer, très certainement la solution la plus pertinente, et mérite d'être soutenue, encouragée, au plus haut niveau des politiques de transition énergétique globale. Alors que le coût de des tarifs de l'électricité en France ne cesse d'augmenter, celui de la production de l'électricité photovoltaïque décroît rapidement depuis plusieurs années, tel que confirmé par le SER-SOLER

La raison est que la production in situ d'électricité sera bientôt plus abordable que celle fournie par le réseau.
 
Comment expliquer cela : 
 
La charge des investissements prévus pour rénover le réseau français, s'élève à trois milliards d'euros par an. Une augmentation est donc à prévoir de 3,8% (minimum) par an du tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE). Les investissements sont spécialement nécessaires pour assurer la sécurité des réseaux de la Côté d'Azur et de la Bretagne, particulièrement fragiles et risquant le black out lors des pics de consommation d'hiver. Nous savons que les transports du réseau RTE et ERDF principalement, représentent une partie assez élevée de cette hausse des prix de l'électricité des années à venir. 
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Hélas on ne pouvait se contenter que d'entretenir le réseau sans préparer le déploiement du compteur intelligent Linky (smart metering) qui sera fort coûteux. 
 
La conséquence est l'annulation des tarifs réglementés d'EDF décidée par le Conseil d'Etat  pour les particuliers, entre août 2012 et août 2013, jugeant que la hausse de 2% décidée il y a deux ans par le Ayrault était insuffisante. 
 
Cette décision se traduit par une facture rétroactive pour plus de 28 millions de foyers français !
 
La solution n'est pourtant pas loin, et il appartient également à chaque propriétaire consommateur de regarder dans cette direction, à moins d'être résigné, en bon troupeau de moutons. 
 
Jean-Louis BAL, président du SER, et Arnaud MINE, vice-président du SER et président de SOLER,>déclarent dans un communiqué commun : "L’expérimentation en matière d’autoconsommation que nous recommandons pourrait préparer les acteurs économiques à l’émergence d’un nouveau marché du photovoltaïque, inexistant à ce jour, et que l’on pourrait qualifier de « marché de proximité
 
Afin d'anticiper le développement spontané de l'autoconsommation chez les clients finaux, SER-SOLER recommande de mettre en place un mécanisme de soutien à l'autoconsommation dans le cadre d'une phase expérimentale d'une durée de trois ans, en parallèle des mécanismes de soutien actuellement en vigueur, et sans que cette initiative se substitue à ces derniers.
 
Qu'est-ce que l'autoconsommation ? 
 
C'est une simple installation photovoltaïque, tout juste dimensionnée aux besoins énergétiques de ses consommateurs, raccordée en réinjection directe à l'installation électrique d'un foyer ou d'un bâtiment, pour consommer ainsi directement une électricité gratuite, sans nécessité de stockage ni de revente à EDF. 
 
Ainsi par autoconsommation, on entend la possibilité donnée à tout propriétaire consommateur/producteur d’électricité, de répondre à sa propre consommation, plutôt que de produire et vendre en totalité pour le réseau. L’électricité excédentaire continue d’être injectée sur le réseau local, et cette production pourrait être bientôt valorisée de plusieurs manières.
 
Bientôt encore, une installation photovoltaïque qui répond à cette définition ne devra pas nécessairement être la propriété du consommateur, elle pourra appartenir à un autre acteur lié de manière contractuelle au consommateur. Tout type de producteur/consommateur pourra s’inscrire dans ce cadre, du résidentiel à l’industriel en passant par le tertiaire.
 
Tout type d’installation photovoltaïque est concernée, qu'elle soit intégrée aux bâtiments, sous forme de centrale au sol ou installée en surimposition. L’élément central de la définition est le lien fort entre le dimensionnement du système photovoltaïque et le besoin électrique du consommateur.
 
La recherche de l’autonomie même partielle doit représenter la logique de l’autoconsommation, et permettre au consommateur de sortir de celle de la surenchère financière photovoltaïque au profit de la spéculation. La revente à EDF associée au crédit d'impôt encore en vigueur en 2013, ont contribué à rendre le photovoltaïque hors de prix durant trop longtemps, et à le détourner de son objectif et rôle naturel : fournir de l'énergie gratuite par des moyens simples et abordables pour tous. 
 
La logique permet de comprendre aisément qu'en produisant sa propre électricité durant les heures d'ensoleillement, on économise déjà jusqu'à 2700 heures (dans le Sud de la France) de facture d'électricité. Quelques changements d'habitudes et le tour est joué, pour alimenter durant les heures productives bien des appareils électroménagers, voir même son eau chaude sanitaire. 
 
Il va sans dire que cela ramène à un investissement nettement inférieur et bien plus rapidement amorti que l'installation en but de revendre sa production sous contrat avec EDF. Le besoin en électricité d'un foyer durant les heures d'ensoleillement ne nécessite qu'une très faible surface de modules photovoltaïque en sur-imposition, sans nécessité de dé-tuiler pour l'intégrer au bâti (comme pour la revente) qui généralement peuvent poser des soucis d'étanchéité.
 
Bien sur, les idées reçues habituelles sur le photovoltaïque ont la peau dure, telles que "Le rendement est mauvais". Effectivement, les cellules ont actuellement un rendement de 22%, soit un module autour de 19%. Ce n’est certes pas beaucoup par rapport à 100%. Mais est-ce vraiment un problème ? On semble oublier un peu vite que la source primaire (le Soleil pour ceux qui ne suivent pas !) ne nécessite aucun transport, aucun raffinage, est inépuisable, sans danger, sans pollution, sans déchet, sans bruit, disponible partout sans guerre, équitable. La question du rendement est donc à mettre en perspective avec tous les avantages que l’on vient aisément de citer. 
 
- Le photovoltaïque augmenterait le déficit de notre balance commerciale, tous les panneaux étant fabriqués en Chine : C’est vrai ! Tout comme l’achat des ordinateurs, des iPhone, … Mais petite différence avec les autres produits, l’énergie produite est bien utilisée en France et évite donc l’achat de matière première à l’étranger ! Par ailleurs, pourquoi n’en fabriquerions-nous pas ? Comment se fait-il que notre seul fabricant (Photowatt) ait été poussé à la faillite ! 
 
- Les modules ne seraient pas recyclables : Pourquoi ne le seraient-ils pas ? C’est du verre et de l’aluminium à 95%. La filière de recyclage existe déjà, par exemple http://www.pvcycle.org&nbsp ;
 
- La fabrication des modules serait polluante : On utilise le même silicium que celui qui équipe tous les ordinateurs, pourquoi jeter l’anathème sur le PV ? Par ailleurs, le recyclage du PV est beaucoup plus simple que celui d’un ordinateur. En plus, il serait également intéressant de voir la pollution engendrée par la construction d’une centrale électrique quelle que soit son combustible. 
 
- Ce ne serait pas rentable financièrement : A court terme, c’est certainement vrai. Mais à moyen et long terme, sachant que le coût d’une installation photovoltaïque ne fait que baisser d’années en années, que la parité réseau est déjà pratiquement atteinte dans certains pays, que par ailleurs les coûts des autres énergies fossiles ne peuvent qu’augmenter (raréfaction des matières premières, entretien du matériel de plus en plus coûteux, règles de sécurité de plus en plus strictes, …), il ne fait aucun doute que l’énergie photovoltaïque deviendra une énergie bon marché dans très peu de temps. Lisez par exemple : http://www.photovoltaique.info/Pari... ;
 
En conclusion, le consommateur 100% responsable de ses propres choix, doit prendre en main son destin énergétique sans se laisser berner par les vampires commerciaux et financiers, ni par les faibles du gouvernement. Nous ne sommes pas des moutons destinés à être tondus au profit des grands lobbys énergétiques. 
 
L'autoconsommation existe et fait déjà ses preuves au sein de milliers de foyers qui n'ont attendu personne. Ce n’est pas non plus la solution à tous les problèmes. C’est une technologie parfaitement au point et qui va encore se perfectionner si on veut bien lui en donner les moyens. Son principal avantage est qu’elle est accessible à tout le monde, où qu’il se trouve sur la planète et pour un coût qui ne cesse de diminuer. C’est cet avantage fondamental qui fait peur à certains grands groupes (et gouvernements) et qui vaut au photovoltaïque cette vaste campagne de dénigrement et de désinformations.

 

Source : www.agoravox.fr

 

 

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 17:39

 

Source : www.lefigaro.fr

 

 

 

L'Europe, empire allemand ? Entretien avec Jean-Michel Quatrepoint

 

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN- Pour le journaliste économiste Jean-Michel Quatrepoint, auteur du Choc des empires, la construction européenne a totalement echappé à la France et se trouve désormais au service des intérêts allemands. Première partie de l'entretien accordé au Figarovox.


 

Retrouvez la deuxième partie de l'entretien ici.


Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. il a travaillé entre autres au Monde, à la Tribune et au Nouvel Economiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir.  

Dans son dernier livre,Le Choc des empires. Etats-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Le Débat, Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maitres sur la mondialisation: les Etats-Unis, la Chine et l'Allemagne.  


Dans votre livre vous expliquez que le monde se divise désormais en trois empires: les Etats-Unis, la Chine, l'Allemagne. Qu'est-ce qu'un empire?

Pour être un empire, il faut d'abord se vivre comme un empire. Ensuite, il faut une langue, une monnaie, une culture. Sans parler des frontières. L'Amérique, c'est Dieu, le dollar et un drapeau. La Chine, c'est une économie capitaliste, une idéologie communiste et une nation chinoise qui a sa revanche à prendre, après l'humiliation subie au XIXème siècle. Quant à l'Allemagne, c'est en empire essentiellement économique. Quand Angela Merkel a été élue en 2005, son objectif premier était de faire de l'Allemagne la puissance dominante en Europe: elle a réussi. Maintenant il s'agit de façonner l'Europe à son image. Mais avec des contradictions internes: pour des motifs historiques bien compréhensibles, Berlin ne veut pas aller jusqu'au bout de la logique de l'empire. Elle n'impose pas l'allemand, et est réticente sur la Défense. Elle veut préserver ses bonnes relations avec ses grands clients: la Chine, les Etats-Unis et la Russie.

Vous écrivez «L'Union européenne qui n'est pas une nation ne saurait être un empire»..

L'Europe est un patchwork et ne peut exister en tant qu'empire, face aux autres empires.

C'est tout le problème de l'Europe allemande d'aujourd'hui, qui se refuse à assumer sa dimension d'empire. 28 états sans langue commune, cela ne peut constituer un empire. L'Angleterre ne fait pas partie du noyau dur de la zone euro. Les frontières ne sont pas clairement délimitées: elles ne sont pas les mêmes selon qu'on soit dans l'espace Schengen ou la zone euro. L'Europe est un patchwork et ne peut exister en tant qu'empire, face aux autres empires.

«L'Allemagne est devenue, presque sans le vouloir, le nouveau maitre de l'Europe», écrivez-vous. Comment se traduit cette domination de l'Allemagne en Europe? D'où vient-elle? Sur quels outils s'appuie cette hégémonie?

Cette domination vient de ses qualités…et de nos défauts. Mais ce n'est pas la première fois que l'Allemagne domine l'Union européenne. A la fin des années 1980, juste avant la chute du mur, elle avait déjà des excédents commerciaux considérables. La réunification va la ralentir un instant, car il va falloir payer et faire basculer l'outil industriel allemand vers un autre hinterland. La RFA avait un hinterland, c'était l'Allemagne de l'Est: le rideau de fer n'existait pas pour les marchandises. Les sous-ensembles (par exemple les petits moteurs équipant l'électroménager allemand) étaient fabriqués en RDA à très bas coût (il y avait un rapport de 1 à 8 entre l'Ost mark et le Deutsche Mark), puis assemblés en Allemagne de l'Ouest. Avec l'équivalence monétaire décidée par Kohl à la réunification (1 deutsche mark= 1 Ost mark), les Allemands perdent tous ces avantages. Il faut trouver un nouvel hinterland pour retrouver des sous-traitants à bas coût. Ce que l'Allemagne a perdu dans la réunification, elle le retrouvera par l'élargissement de l'UE. Ce sera dans la Mittleuropa, l'espace naturel allemand, reconstitué après l'effondrement du communisme. La Hongrie, la Tchéquie, et même la Pologne: c'est la Germanie, le Saint Empire romain germanique.

Ce que l'Allemagne a perdu dans la réunification, elle le retrouvera par l'élargissement de l'UE. Ce sera dans la Mittleuropa, l'espace naturel allemand, reconstitué après l'effondrement du communisme. La Hongrie, la Tchéquie, et même la Pologne : c'est la Germanie, le Saint Empire romain germanique.

Dans un premier temps ils ont donc implanté des usines modernes dans les pays de l'Est pour fabriquer des sous-ensembles, qui sont assemblés en Allemagne où l'on fabrique un produit fini, que l'on vend avec une kyrielle de services voire avec le financement. La grande force de l'Allemagne c'est d'avoir choisi dans la division internationale du travail un créneau où ils sont quasiment seuls, l'industrie de qualité, principalement automobile (elle leur assure une part très importante de leurs excédents commerciaux).

Un hinterland permis par l'élargissement, une «deutsche qualität», mais aussi «un euro fort» qui sert les intérêts allemands…

L'euro c'est le mark. C'était le deal. Les Français ont péché par naïveté et se sont dit: faisons l'euro, pour arrimer

L'euro c'est le mark. C'était le deal. Les Français ont péché par naïveté et se sont dit : faisons l'euro, pour arrimer l'Allemagne à l'Europe

l'Allemagne à l'Europe. Les Allemands ont dit oui, à condition que l'on joue les règles allemandes: une banque centrale indépendante (basée à Francfort), avec un conseil des gouverneurs dirigé par des orthodoxes, dont la règle unique est la lutte contre l'inflation, la BCE s'interdisait dès le départ d'avoir les mêmes outils que la FED ou la banque d'Angleterre et depuis peu la Banque du Japon, même si Mario Draghi est en train de faire évoluer les choses. Mais le mal est fait.

Vous dites que l'Allemagne fonctionne sur une forme de capitalisme bismarckien mercantiliste. Pouvez-vous nous définir les caractéristiques de cet «ordolibéralisme» allemand?

L'ordolibéralisme allemand se développe dans l'entre deux guerres et reprend les principes du capitalisme mercantiliste bismarckien. Bimarck favorise le développement d'un capitalisme industriel et introduit les prémices de la cogestion . Il invente la sécurité sociale. Pas par idéal de justice sociale, mais pour que les ouvriers ne soient pas tentés par les sirénes du socialisme et du communisme. C'est la stratégie qu'a déployé l'Occident capitaliste entre 1945 et 1991. Le challenge du communisme a poussé l'Occident à produire et à distribuer plus que le communisme. La protection sociale, les bons salaires, étaient autant de moyens pour éloigner des populations de la tentation de la révolution. Une fois que le concurrence idéologique de l'URSS a disparu, on est tenté de reprendre les avantages acquis… 1 milliard 400 000 chinois jouent plus ou moins le jeu de la mondialisation, la main d'œuvre des pays de l'Est est prête à travailler à bas coût…tout cela pousse au démantèlement du modèle social européen. Les inégalités se creusent à nouveau.

L'ordolibéralisme se développe avec l'école de Fribourg. Pour ses tenants, l'homme doit être libre de créer , d'entreprendre, de choisir ses clients, les produits qu'il consomme , mais il doit aussi utiliser cette liberté au service du bien commun. l'entreprise a un devoir de responsabilité vis-à-vis des citoyens. C'est un capitalisme organisé, une économie sociale de marché où les responsabilités sont partagées entre l'entreprise, le salarié et l'Etat. Il y a quelque chose de kantien au fond: l'enrichissement sans cause, et illimité n'est pas moral, il faut qu'il y ait limite et partage.

Le mercantilisme, c'est le développement par l'exportation. Il y a d'un coté les pays déficitaires, comme les Etats-Unis et la France et de l'autre trois grands pays mercantilistes: l'Allemagne, le Japon et la Chine. Ces trois pays sont des pays qui ont freiné leur natalité et qui sont donc vieillissants, qui accumulent donc des excédents commerciaux et des réserves pour le jour où il faudra payer les retraites. L'Amérique et la France sont des pays plus jeunes, logiquement en déficit.

Les élections européennes approchent et pourraient déboucher pour la première fois dans l'histoire sur un Parlement européen eurosceptique. Comment voyez-vous l'avenir de l'Europe? Comment sortir de l'Europe allemande?

L'Europe est un beau projet qui nous a échappé avec l'élargissement, qui a tué la possibilité même du fédéralisme. On a laissé se développer une technocratie eurocratique, une bureaucratie qui justifie son existence par le contrôle de la réglementation qu'elle édicte.

Il faut absolument réduire nos déficits, non pas pour plaire à Bruxelles ou à Berlin, mais parce que c'est la condition première et nécessaire du retour de notre souveraineté. John Adams, premier vice-président américain disait : « il y a deux manières de conquérir un pays : l'une par l'épée, l'autre par la dette ».

Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'il ne faut pas avoir une bonne gestion. Il faut absolument réduire nos déficits, non pas pour plaire à Bruxelles ou à Berlin, mais parce que c'est la condition première et nécessaire du retour de notre souveraineté. John Adams, premier vice-président américain disait: «il y a deux manières de conquérir un pays: l'une par l'épée, l'autre par la dette». Seuls les Américains échappent à la règle, justement parce qu'ils ont une épée tellement puissante qu'ils peuvent se permettre de faire de la dette! Nous ne pouvons pas nous le permettre. Ce n'est pas une question de solidarité intergénérationnelle, ou de diktat bruxellois. Si notre dette était financée intégralement par l'épargne française, comme c'est le cas des japonais, il y aurait beaucoup moins de problèmes. On aurait dû financer notre dette par des emprunts de très long terme, voire perpétuels, souscrits par les épargnants français.

A 28 l'Europe fédérale est impossible, de même qu'à 17 ou à 9. Il y a de telles disparités fiscales et sociales que c'est impossible. Je suis pour une Confédération d'Etats-nations, qui mette en œuvre de grands projets à géométrie variable ( énergie, infrastructures, métadonnées etc ). Il y a une dyarchie de pouvoirs incompréhensible pour le commun des mortels: entre Van Rompuy et Barroso, entre le Conseil des ministres et les commissaires. Dans l'idéal il faudrait supprimer la commission! Il faut que les petites choses de la vie courante reviennent aux Etats: ce n'est pas la peine de légiférer sur les fromages! Le pouvoir éxécutif doit revenir aux conseils des chefs d'état et aux conseils des ministres, l'administration de Bruxelles étant mise à leur disposition et à celui d'un Parlement dont la moitiée des députés devraient être issus des parlements nationaux. Si l'on veut redonner le gout de l'Europe aux citoyens il faut absolument simplifier les structures .

Comment fait-on pour réduire la dette avec une monnaie surévaluée? Faut-il sortir de l'euro?

Une dette perpétuelle n'a pas besoin d'être remboursée. Je suis partisan d'emprunts à très long terme, auprès des épargnants français, en leur offrant un taux d'intérêt digne de ce nom.

Le traité de Maastricht a été une erreur: on a basculé trop vite de la monnaie commune à la monnaie unique. Il n'est pas absurde de prôner le retour à une monnaie commune et à du bimétalisme: un euro comme monnaie internationale et 3 ou 4 euros à l'intérieur de la zone euro. Mais cela nécessite l'accord unanime des pays membres, et c'est une opération très compliquée. Sur le fond, la sortie de l'euro serait l'idéal. Mais il faut être réaliste: nous n'aurons jamais l'accord des Allemands.

Si nous sortons unilatéralement, d'autres pays nous suivront …

Pour sortir unilatéralement, il faut être très fort, or notre pays, dans l'état dans lequel il est aujourd'hui, ne peut pas se le permettre. Quand aux autres: Rajoy suivra Merkel, les portugais aussi (ces dirigeants appartenant au

Hollande et Sarkozy ne se sont pas donné les moyens d'imposer un chantage à l'Allemagne.

PPE), Renzi joue son propre jeu. La France est isolée en Europe. Elle ne peut pas jouer les boutefeux. Hollande et Sarkozy ne se sont pas donné les moyens d'imposer un chantage à l'Allemagne. Il fallait renationaliser la dette, pour ne plus dépendre des marchés et s'attaquer au déficit budgétaire, non pas pour plaire à Merkel, mais pour remettre ce pays en ordre de marche. Sarkozy faisait semblant de former un duo avec la chancelière alors que c'est elle qui était aux commandes. Hollande, lui fuit, et essaye de gagner du temps, deux mois, trois mois. Il cherche l'appui d'Obama nous ramenant aux plus beaux jours de la Quatrième République, à l'époque où on quémandait l'appui des Américains pour exister.

Comme vous l'expliquez dans votre livre, la France, faute d'industrie, essaie de vendre les droits de l'homme…

Oui nous avons abandonné le principe de non ingérence en même temps que nous avons laissé en déshérence des pans entiers de notre appareil industriel. Alors que la guerre économique fait rage, que la mondialisation exacerbe les concurrences, nous avons d'un coté obéré notre compétitivité et de l'autre on s'est imaginé que l'on tenait avec les «droits de l'homme «un «plus produit» comme on dit en marketing. Or ce sont deux choses différentes. Surtout quand il s'agit de vendre dans des pays où les gouvernements exercent une forte influence sur l'économie. Les droits de l'homme ne font pas vendre. C'est malheureux mais c'est ainsi. De plus la France à une vision des droit de l'homme à géométrie variable. Pendant qu'on fait la leçon à Poutine, on déroule le tapis

Arrêtons de vouloir donner des leçons au reste du monde, sinon le reste du monde sera en droit de nous en donner !

rouge au Qatar où à l'Arabie Saoudite. Avec la Chine on tente de rattraper les choses. Mais les Chinois, contrairement à nous, ont de la mémoire. Savez-vous pourquoi le président chinois lors de sa venue en France s'est d'abord arrêté à la mairie de Lyon avant celle de Paris? Parce que M Delanoë avait reçu le dalaï-lama, et que les Chinois se souviennent du trajet de la flamme olympique en 2008 dans la capitale. Nous occidentaux, nous n'avons pas de leçons à donner au reste du monde. Les espagnols ont passé au fil de l'épée les Indiens, les Anglais ont mené une guerre de l'opium horriblement humiliante pour les Chinois au XIXème. Arrêtons de vouloir donner des leçons au reste du monde, sinon le reste du monde sera en droit de nous en donner!

 

 

 

Source : www.lefigaro.fr

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 16:48

 

Source : www.lefigaro.fr

 

 

 

 

Traité transatlantique : le dessous des cartes, par Jean-Michel Quatrepoint

 

FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN- Pour le journaliste économiste, ce traité sert les intérêts des «empires» allemand et américain, qui veulent contenir la Chine dans la «guerre économique mondialisée». Et la France dans tout ça ?

Retrouvez la première partie de l'entretien ici.


Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. Il a travaillé entre autres au Monde, à la Tribune et au Nouvel Économiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La Crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir.  

Dans son dernier livre, Le Choc des empires. États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? («Le Débat», Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maitres sur la mondialisation: les États-Unis, la Chine et l'Allemagne.  


Le traité transatlantique qui est négocié actuellement par la Commission européenne pourrait consacrer la domination économique des États-Unis sur l'Europe. Pourquoi l'Union européenne n'arrive-t-elle pas à s'imposer face au modèle américain?

Les Américains n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait

La construction européenne a commencé à changer de nature avec l'entrée de la Grande-Bretagne, puis avec l'élargissement. On a privilégié la vision libre-échangiste. Libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Plus de frontières. Mais en même temps on n'a pas uniformisé les règles fiscales, sociales, etc. Ce fut la course au dumping à l'intérieur même de l'espace européen. C'est ce que les dirigeants français n'ont pas compris. Dès lors qu'on s'élargissait sans cesse, le projet européen a complètement changé de nature. Ce qui n'était pas pour déplaire aux Américains qui n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance, comme un empire qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait. Un Airbus leur suffit. Les Américains défendent leurs intérêts, il faut comprendre leur jeu. Ils ont une vision messianique de leur rôle, celle d'apporter la démocratie au monde, notamment à travers les principes du libre-échange.

Selon vous, le traité transatlantique est aussi pour les États-Unis un moyen d'isoler la Chine. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie américaine?

La force des États-Unis, c'est d'abord un dynamisme, un optimisme qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. C'est une jeune nation. Ils se sont endormis sur leurs lauriers d'hyperpuissance dans les années 1990 et ont commencé à rencontrer des résistances. Il y a eu le choc du 11 Septembre. Mais Bush s'est focalisé sur l'ennemi islamiste, sans voir que la Chine était pendant ce temps-là en train de monter en puissance. Cette dernière est entrée dans l'OMC quelques jours après le 11 Septembre alors que tout le monde était focalisé sur al-Qaida. Mais quand on analyse les courbes du commerce mondial, c'est édifiant: tout commence à déraper en 2002. Les excédents chinois (et aussi allemands) et les déficits des autres puissances. La Chine est entrée dans l'OMC, car c'était à l'époque l'intérêt des multinationales américaines qui se sont imaginé qu'à terme elles pourraient prendre le marché chinois. Pari perdu: celui-ci est pour l'essentiel réservé aux entreprises chinoises.

Un protectionnisme qui a fait s'écrouler le rêve d'une Chinamérique…

La Chinamérique était chimérique, c'était un marché de dupes. Dans ce G2 les Américains voulaient être

Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste.

numéro un. Les Chinois aussi. Les Américains s'en sont rendu compte en 2006, lorsque les Chinois ont rendu public un plan baptisé «National medium and long term program for science and technology development» dans lequel ils affichaient leur ambition d'être à l'horizon 2020 autonomes en matière d'innovation, et en 2050 de devenir le leader mondial: non plus l'usine mais le laboratoire du monde! Là, les Américains ont commencé à s'inquiéter, car la force de l'Amérique c'est l'innovation, la recherche, l'armée et le dollar. Si vous vous attaquez à la recherche, que vous mettez en place une armée et une marine puissantes et que vous développez une monnaie pour concurrencer le dollar, là vous devenez dangereux. Lorsque les Chinois ont affiché leur volonté de faire du yuan l'autre monnaie internationale pour pouvoir se passer du dollar, notamment dans leurs accords commerciaux bilatéraux, cela a été la goutte d'eau de trop.

Toute attaque sur le dollar est un casus belli. Lorsqu'ils ont créé l'euro, les Européens ont fait très attention à ne pas en faire une monnaie concurrente du dollar, même si les Français le souhaitaient au fond d'eux-mêmes. Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste. Avec une monnaie surévaluée par rapport au dollar. Cela tombe bien puisque l'économie allemande est bâtie autour d'une monnaie forte. Hier le mark, aujourd'hui l'euro.

Le traité transatlantique peut-il néanmoins être profitable à l'Europe?

Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile. L'Amérique se veut plus que jamais un empire, qui règne à la fois par le commerce, la technologie et la monnaie, mais aussi par l'idéologie.

D'où les traités transpacifiques et transatlantiques initiés par Hillary Clinton. Celle-ci vise la présidence en 2016. Elle est à la manœuvre depuis 2010 dans une stratégie de containment vis-à-vis de la Chine, mais aussi de la Russie. L'idée est de fédérer les voisins de la Chine et de la Russie, dans une zone de libre-échange et de faire en sorte que les multinationales américaines y trouvent leur compte afin que progressivement le modèle américain s'impose et que les États-Unis redeviennent le centre du monde. C'est pourquoi les États-Unis ont empêché le Japon de se rapprocher de la Chine, la querelle entre les deux pays sur les îles Diaoyu-Senkaku ayant opportunément surgi pour casser toute velléité de rapprochement. Le Japon avec le nouveau premier ministre conservateur Abe est revenu dans le giron de Washington.

Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile.

Le principal levier de pression de cette stratégie élaborée par Hillary Clinton est l'énergie. Grâce au gaz et au pétrole de schiste, l'objectif des Américains est de ne plus dépendre des importations pétrolières (et donc de se détacher du bourbier oriental), de donner un avantage compétitif aux entreprises américaines, de rapatrier la pétrochimie sur le sol américain. Les industriels américains ont désormais une énergie beaucoup moins chère que les industriels européens, notamment allemands. L'objectif est de devenir non seulement indépendant, mais aussi exportateur d'hydrocarbures, pour faire en sorte notamment que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe.

L'énergie est la clé pour comprendre le traité transatlantique. On donne aux Allemands ce qu'ils veulent, c'est-à-dire la possibilité non seulement de développer leur industrie automobile aux États-Unis, mais aussi d'avoir les mêmes normes des deux côtés de l'Atlantique. Ils pourront produire en zone dollar avec des coûts salariaux inférieurs, des modelés qu'ils pourront vendre en zone euro, voire dans le Pacifique. Cette uniformisation des normes profitera également aux multinationales américaines. Elles sont directement à la manœuvre et participent aux négociations. Leurs objectifs: uniformiser les règles, les normes en les alignant si possible sur le niveau le moins contraignant. Notamment dans la santé, l'agriculture, les industries dites culturelles. Faire en sorte que les Etats ne puissent pas remettre en cause ces normes. Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix. Merkel a un plan: passer de la dépendance au gaz russe à la dépendance au charbon et au gaz américain, tout en ne froissant pas les Russes, qui restent avant tout des clients. À l'opposé de Schröder, elle est américanophile et russophobe.

Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix.

Et la France dans tout ça? Comment peut-elle tirer son épingle du jeu?

La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique. On nous explique que ce traité va générer 0,5 point de croissance, mais ces pourcentages ne veulent rien dire. Le problème de la France c'est: comment et où allons-nous créer de l'emploi? Et pas seulement des emplois de service bas de gamme. Notre seule chance aujourd'hui est de créer des emplois à valeur ajoutée dans le domaine de l'économie numérique, ce que j'appelle «Iconomie», c'est-à-dire la mise en réseau de toutes les activités. L'Allemagne traditionnellement est moins portée sur ces secteurs où la France est relativement en pointe. La France crée beaucoup de start-up, mais dès qu'elles grossissent un peu, elles partent aux États-Unis ou sont rachetées par des multinationales. Il faut que l'on développe nos propres normes. La France doit s'engager dans la révolution numérique. Je suis partisan de doter tous les enfants d'une tablette, ça ne coûte pas plus cher que les livres scolaires, et si on les faisait fabriquer en France (11 millions de tablettes, renouvelées tous les trois ans), cela créerait de l'emploi. Et dans le sillage des tablettes, d'innombrables applications pourraient naitre et se vendre sur le marché mondial.

La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique.

Il n'y a pas de raisons de laisser Google et autres Amazon en situation de monopole. La visite de l'Opéra Garnier en live numérique, c'est Google qui l'a faite! La France avait tout à fait les moyens de le faire! Si nous n'y prenons pas garde, la France va se faire «googeliser»!

Il y a un absent dans votre livre: la Russie. Celle-ci, avec Vladimir Poutine, semble pourtant avoir renoué avec le chemin de la puissance…

Les Américains avaient un plan, il y a 20 ans: démanteler totalement l'URSS, la réduire en de multiples confettis, pour contrôler la Russie et ses matières premières, avec pour ambition de donner l'exploitation des matières premières russes en concession aux multinationales. Si Khodokovski a été victime de la répression poutinienne, c'est bien parce qu'il allait vendre le groupe pétrolier Ioukos aux Anglo-Saxons pour 25 milliards de dollars. Et qu'il pensait s'acheter la présidence de la Russie avec cet argent. Poutine est alors intervenu. À sa manière. Brutalement. Un peu comme en Géorgie hier et en Ukraine aujourd'hui. On peut le comprendre. Il défend ce qu'il considère être les intérêts de son pays. Mais il faut aussi lui faire comprendre qu'il y a des lignes à ne pas franchir.

Ce pourrait-il qu'elle devienne un quatrième empire?

Pour le moment non. Le sous-titre de mon livre c'est: qui dominera l'économie monde? La Russie est un pétro-État, c'est sa force et sa faiblesse. Poutine n'a pas réussi pour le moment à diversifier l'économie russe: c'est la malédiction des pays pétroliers, qui n'arrivent pas à transformer la manne pétrolière en industrie dynamique.


 

 

Source : www.lefigaro.fr

 

 

 

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 16:31

 

Source : www.lemonde.fr

 

Les produits électroniques usagés désormais repris sans obligation d'achat

Le Monde.fr | 22.08.2014 à 16h55 • Mis à jour le 22.08.2014 à 18h06 | Par Laetitia Van Eeckhout

  
 
Chaque Français produit environ entre 16 et 20 kg de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) par an.

Les distributeurs de produits électroniques et électriques sont désormais obligés de reprendre « gratuitement et sans obligation d'achat » les équipements usagés des consommateurs, selon un décret publié vendredi 22 août au Journal officiel.

Gros et petits appareils électroménagers, équipements informatiques, outils électriques et électroniques, télévisions, tablettes, téléphones portables, jouets et équipements de sport... : tous les équipements fonctionnant à l'électricité ou avec des piles sont concernés.

Selon ce décret, qui modifie le code de l'environnement en transposant une directive européenne de 2012, l’obligation de reprise concerne « les magasins disposant d'une surface de plus de 400 m2 dédiée à la vente d'équipements électriques et électroniques », soit les magasins spécialisés et certaines enseignes de la grande distribution. Les conditions dans lesquelles se fera cette reprise gratuite seront précisées ultérieurement par un arrêté.

 

 AMÉLIORER LE RECYCLAGE

Globalement, le décret vise à mieux encadrer la gestion des déchets électriques et électroniques, et à en améliorer le traitement et le recyclage. Ces équipements, dont les ventes annuelles ne cessent d'augmenter, génèrent des déchets en quantité importante qui croît de près 3 % chaque année. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui enregistre les quantités d'équipements mises sur le marché, collectées et traitées chaque année, chaque Français produit entre 16 et 20 kg de déchets d’équipements électriques et électroniques par an.

Or ces produits contiennent souvent des substances ou des composants dangereux pour l’environnement (piles et accumulateurs, gaz à effet de serre, tubes cathodiques, composants contenant du mercure, condensateurs pouvant contenir des PCB…). Par ailleurs, ils présentent un fort potentiel de recyclage des matériaux qui les composent (métaux ferreux et non ferreux, métaux rares, verre, plastiques…).

 

 GISEMENT IMMENSE

Selon l'Union européenne, deux tiers des déchets électriques et électroniques n'arrivent pas dans les centres de recyclage agréés, alors que le gisement est immense. Il est évalué à 50 millions de tonnes par an au niveau mondial.

Le décret intègre dans le code de l'environnement les objectifs européens en matière de taux de collecte des déchets d'équipements électriques. A partir de 2016, ce taux de collecte est fixé à 45 % du poids moyen des produits mis sur le marché au cours des trois années précédentes. Puis il sera porté à 65 % à partir de 2019 (ou 85 % du poids des équipements produits).
Ce texte encadre aussi plus strictement le transfert à l'étranger des équipements électriques et électroniques, pour éviter que les déchets ne soient exportés avant traitement vers un pays tiers. Ce qui se produit régulièrement notamment vers l'Afrique et la Chine.

Laetitia Van Eeckhout
Journaliste au Monde

 

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 


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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 16:20

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/attac-france

 

 

Ouvrir d’autres possibles, enfin !

Par Geneviève Azam et Thomas Coutrot. Pourquoi changer une politique qui échoue ? François Hollande ou Michel Sapin reconnaissent bien « un vrai risque déflationniste en Europe » ou « une Europe atteinte de langueur ». Mais ils ne proposent ni explication ni inflexion, et encore moins un retournement.

L’Europe continentale, Allemagne comprise, connaît une crise spécifique, qui est accélérée et approfondie par les politiques d’austérité, menées brutalement et simultanément depuis 2011 dans tous les pays de l’Union.

Pire, la France aggrave encore son cas avec son Pacte de responsabilité : de nouvelles coupes budgétaires de 50 milliards d'euros et de nouvelles baisses du coût du travail. Nos dirigeants peuvent-ils ignorer qu’ils creusent ainsi le trou qui les engloutira ? Peuvent-ils croire que les entreprises investiront les 20 milliards de nouveaux cadeaux annoncés, alors que la demande est en berne et le chômage en hausse ? Quel espoir nous laissent-ils de voir financés les investissements publics indispensables à la transition écologique, dont les experts du Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat) leur rappellent avec de plus en plus d’insistance l’absolue nécessité ?

Face aux pressions de tous bords, Manuel Valls a pourtant exclu tout changement de politique. Selon Mediapart (lire l'article de Martine Orange), c’est Laurent Fabius, lors du séminaire gouvernemental du 1er août, qui a lâché le mot tabou : « les marchés ne manqueraient pas de sanctionner la France si le gouvernement relâchait ses efforts ». Traduction : toute inflexion de politique dans un sens moins restrictif serait interprétée par les investisseurs financiers comme accroissant le risque de défaut sur la dette publique. Cela les conduirait à exiger des taux d’intérêt bien plus élevés pour acheter les titres de la dette française. On sait que ce chantage est permis par les traités européens, qui interdisent à la Banque centrale européenne de financer les déficits publics au contraire de ses homologues britannique ou américaine.

Mais ce n’est pas tout. La crise de 2008 a montré l’explosivité intrinsèque de la finance dérégulée ? Au lieu de la réglementer strictement et de réduire son poids, les dirigeants lui confient les clés du financement des petites et moyennes entreprises. Depuis quelques mois, encouragées par Bercy et les régulateurs, les banques procèdent massivement à la titrisation des crédits accordés aux PME. Elles revendent ensuite ces titres sur les marchés financiers, alimentant la bulle spéculative qui bat déjà largement les sommets atteints en 2007. Au plan mondial, la lutte contre le réchauffement climatique, la déforestation et l’extinction des espèces est elle aussi confiée à la finance, avec « l’économie verte », les marchés du carbone, les mécanismes dits de « compensation » (REDD pour les forêts), les « instruments de marché » pour la biodiversité... Mais qu’adviendra-t-il du tissu productif et des politiques climatiques lors du prochain krach financier mondial ?

Contrairement aux apparences, nos dirigeants ne sont pas stupides. Ils sont seulement enfermés dans une contradiction insurmontable entre les attentes de leurs électeurs (qui ont voté pour domestiquer la finance), les ravages palpables de la finance globale et les intérêts de l’oligarchie financière (qui tient les manettes en France et en Europe). Il est à craindre que pour eux la fin de l’histoire soit déjà connue: comme leurs amis sociaux-démocrates espagnols, grecs ou portugais, ils préfèreront le hara-kiri électoral à un conflit avec la finance. La droite extrême et l’extrême-droite pourront alors prospérer sur la désespérance.

A moins que les citoyens ne fassent irruption dans ce jeu pipé. Inégalités, chômage, évènements climatiques extrêmes, pollutions : les raisons de se mobiliser pour construire des alternatives locales et globales ne manquent pas. Les expériences et les exemples se multiplient au plan local, comme le montrent le foisonnement des initiatives solidaires ou les « Alternatibas » (villages des alternatives) qui se mettent en place dans de nombreuses villes. Les mouvements sociaux ne manquent pas non plus de propositions de politiques alternatives sur la dette, l’emploi, les biens communs, la transition...

Comme les précédentes, la conférence climatique de 2015 (COP 21) à Paris-Le Bourget risque de décevoir quant aux décisions prises. Mais elle pourrait servir malgré elle à faire converger et à populariser ces alternatives et ces propositions. Une vaste mobilisation de la société civile pour peser sur la COP est en préparation à travers une coalition, inédite par sa variété, d’associations et de syndicats.

Organisée par les Attac d’Europe, l’Université européenne des mouvements sociaux qui s’achève ce samedi à Paris est une moment important pour un renouveau des luttes et des résistances et une étape vers la COP 21. Il est encore temps d’interrompre le scénario des catastrophes annoncées.

Geneviève Azam et Thomas Coutrot (porte-parole d’Attac France)

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/attac-france

 

 

 

 


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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 16:15

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

Daniel Mermet veut poursuivre « Là-bas si j'y suis » sur Internet

LE MONDE TELEVISION | 22.08.2014 à 16h32 • Mis à jour le 22.08.2014 à 17h14 | Par Daniel Psenny

 
 

 Supprimée de la nouvelle grille de France Inter qui démarre lundi 25 août, l'émission « Là-bas si j'y suis », animée depuis 1989 par Daniel Mermet, devrait connaître une nouvelle jeunesse dès le début 2015 sur Internet. En effet, le producteur a décidé de poursuivre l'aventure à travers un site « Là-bas si j'y suis », construit sur le modèle d'arretsurimages.net créé par le journaliste Daniel Schneidermann.

Dès septembre, Daniel Mermet lancera une souscription pour financer cette nouvelle structure. Ultime provocation : il devrait la détailler devant la presse et les internautes le mercredi 27 août, le même jour que la conférence de presse de Radio France où seront présentées en détail les grilles de toutes les radios du groupe public.

 

 UN MEMBRE DE L'ÉQUIPE SANS AFFECTATION

Après de longues négociations au cours de l'été entre Daniel Mermet et la nouvelle direction de France Inter, une partie de l'équipe de « Là-bas si j'y suis » a finalement été recasée sur d'autres émissions. Seul un des membres de l'ancienne équipe est resté sans affectation. Quant au contrat avec Daniel Mermet, il n'a pas été renouvelé.

Laurence Bloch, la directrice de France Inter, avait justifié l'arrêt de « Là-bas si j'y suis » par la perte de 100 000 auditeurs en deux ans. Cette décision avait été très contestée par Daniel Mermet, qui s'était déclaré « consterné » dans un entretien au Monde.

Dès lundi 25 août, entre 15 et 16 heures, à la place de « Là-bas si j'y suis », France Inter proposera une nouvelle émission intitulée « Affaires sensibles », animée par le journaliste Fabrice Drouelle. Celui-ci racontera aux auditeurs les grandes affaires, les aventures et les procès qui ont marqué ces cinquante dernières années : le détournement de l'Airbus d'Air France en décembre 1994 par le GIA, Romain Gary et Emile Ajar, l'affaire de Tarnac, AZF à Toulouse

Daniel Psenny
journaliste

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 

 

 

 


 

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 17:02

 

Source : www.lemonde.fr

 

Lantern, le logiciel qui veut éradiquer la censure d'Internet

Le Monde.fr | 21.08.2014 à 18h29 • Mis à jour le 21.08.2014 à 18h42 | Par Martin Untersinger

 
 
Le logiciel Lantern promet de contourner la censure et d'être impossible à bloquer

Si vous vous trouviez en Chine, vous ne pourriez pas lire cet article. LeMonde.fr est en effet bloqué par la censure chinoise et sans outils techniques spécifiques, impossible d'y accéder.

C'est ce type de blocage que Lantern veut rendre obsolète. Ce petit logiciel, lancé sur un ordinateur situé dans un pays qui ne s'adonne pas à la censure, sert de relais aux internautes censurés pour accéder aux sites bloqués dans leurs pays.

Il existe déjà des solutions pour contourner la censure mais « elles ont toutes eu beaucoup de difficultés à rester constamment disponibles et non bloquées », explique au Monde le créateur de Lantern, Adam Fisk.

 

 

Cet Américain travaille sur ce projet depuis l'été 2010. Il en a eu l'idée alors qu'il travaillait comme développeur pour LimeWire, une entreprise qui commercialise un logiciel permettant le téléchargement en pair-à-pair, c'est-à-dire en utilisant un réseau reliant les utilisateurs entre eux, sans point central :

« J'ai commencé à réaliser que l'achitecture du logiciel sur laquelle on travaillait pouvait être une solution à  la censure, qui commençait alors à devenir un vrai problème. »

Une architecture décentralisée

Lantern a hérité de cette architecture décentralisée, qui complique passablement le travail des censeurs. Il n'y a pas de serveur central coordonnant l'ensemble du réseau, seulement de multiples relais qui se coordonnent les uns avec les autres sur le modèle du pair-à-pair. Les censeurs peuvent donc bloquer individuellement l'accès à un relais Lantern (dans ce cas, l'internaute censuré n'a qu'à changer de relais), mais il ne leur est pas possible de repérer tous les relais et de les bloquer d'un seul coup.

Un réseau impossible à bloquer dans sa totalité

C'est d'autant plus difficile que Lantern utilise une astuce : le logiciel déguise une connexion vers un site interdit en connexion vers un site autorisé, rendant la détection du contournement de la censure encore plus délicate.

De fait, Lantern échappe assez bien aux tentatives de blocage. En décembre 2013, la Chine a réussi à reconnaître des points communs dans toutes les connections à Lantern issue de son territoire et à bloquer le logiciel. Une faille qui a été rapidement corrigée et aujourd'hui, la Chine fait partie des pays où Lantern est le plus populaire – avec l'Iran – même si de l'aveu de son fondateur, « ils continuent et vont continuer à essayer de nous trouver des faiblesses pour nous bloquer ».

L'accès, pas l'anonymat

L'architecture robuste et décentralisée distingue Lantern d'autres solutions qui existent déjà pour accéder à des sites bloqués, comme les VPN. En revanche, cette structure rapproche Lantern du fameux logiciel Tor. Mais les deux n'ont pas exactement les mêmes fonctionnalités ni les mêmes buts, explique M. Fisk :

« Lantern se concentre sur l'accès, tandis que Tor est axé sur l'anonymat. Si vous avez besoin d'être anonyme, pour quelque raison que ce soit, il vaut mieux utiliser Tor. Mais en ne s'occupant pas de l'anonymat, Lantern peut mettre davantage d'énergie à rester non bloqué dans le monde entier, ce qui est en-soi un défi important. »

Lantern s'appuie en outre sur un « réseau de confiance » : pour utiliser Lantern, l'internaute se situant dans un pays censuré doit demander à un internaute membre du réseau de lui servir de relais. Le logiciel ne met pas automatiquement en relation les deux utilisateurs. Lorsque ce relai n'a pas accès au site désiré, l'internaute censuré est redirigé vers d'autres membres du réseau, selon le principe du pair-à-pair.

C'est pour cela que M. Fisk recommande à tous d'installer Lantern et de le lancer, même si on ne connaît personne dans les pays où s'exerce la censure : la résistance et l'invisibilité du réseau s'en trouvent renforcées. A ce jour, 25 000 utilisateurs ont installé Lantern.

 Martin Untersinger
Journaliste au Monde

 

 

Source : www.lemonde.fr

 

 


 

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 14:19

 

 

Info reçue par mail :

 

 

Take the square c’est une histoire, à l’échelle mondiale, d’un souffle nouveau sur la démocratie. C’est l’histoire d’une jeunesse, que l’on disait désabusée, qui se réunit et échange par tous les moyens dont elle dispose. Une jeunesse qui se propose de refaire de la politique avec une seule doctrine : le consensus. C’est l’histoire d’un mouvement qui se réapproprie le temps à travers les générations, la réflexion, le mode de décision. Il ne s’agit plus de décider seul, fort de sa vérité pour le bien de tous…Mais que tous décident !

Le film est à l’image des campements qu’il a captés : dans la réflexion !
Il ne s’agit pas d’un film sur les révolutions ni même sur la vie dans les campements. Non, il s’agit d’une réflexion, d’un essai sur la démocratie. Comme dans les assemblées populaires, le film n’entend pas asséner une vérité mais réfléchir sur ce que devrait être une démocratie.

un lien vers la BA du film
http://www.dailymotion.com/video/x1bpeme_teaser-take-the-square_news

 

 

 

 

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 14:05

 

Source : www.mediapart.fr

 

Fusionner le RSA et la prime pour l'emploi, explications

|  Par Michaël Hajdenberg

 

 

 

Le président de la République a annoncé la fusion du RSA, mis en place par Martin Hirsch, et de la prime pour l'emploi. Aucun des deux dispositifs n'a répondu aux objectifs attendus de soutien aux revenus modestes et d'incitation à la reprise d'un emploi. Le député Christophe Sirugue a donc proposé une nouvelle solution, la prime d'activité. L'Élysée est intéressé. Mais hésite.

Comment mieux soutenir les travailleurs pauvres ? François Hollande et Manuel Valls ont dû revoir leurs plans après la censure du Conseil constitutionnel. Le président de la République a donc annoncé mercredi, entre autres, la fusion du RSA (revenu de solidarité active) et de la PPE (prime pour l’emploi).

L’idée n’est pas nouvelle – c’est le moins que l’on puisse dire – puisqu’elle apparaît dès l’origine dans le projet du concepteur du RSA, Martin Hirsch, en 2005. Mais la fusion, jugée trop risquée politiquement, avait été abandonnée au moment de la mise en place du dispositif en 2008-2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Dans ces conditions, comment François Hollande compte-t-il s’en sortir ? Pourquoi prend-il cette décision maintenant ? Quels seront les gagnants et les perdants ?

Au vu de l’explosion du nombre de travailleurs pauvres en France (7,5 % des travailleurs aujourd’hui), le RSA avait été pensé comme un complément de revenus versé par l’État. Le dispositif devait également inciter les chômeurs à retrouver du travail. Ainsi, quand un chômeur reprend une activité même à très faible revenu, pour 1 euro de gagné, les allocations diminuent de 0,38 euro, permettant ainsi une progression globale du revenu de 0,62 euro.

Seulement, 68 % des travailleurs qui pourraient bénéficier de ce coup de pouce non négligeable (176 euros en moyenne par mois) ne le demandent pas ; bien loin de l’image de la France assistée véhiculée par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne électorale.

Le dispositif RSA est ouvert aux personnes âgées de 25 ans et plus. Un RSA jeunes a bien été créé en septembre 2010. Mais les conditions sont si restrictives qu’il ne bénéficie aujourd’hui qu’à 9 000 adultes âgés de 18 à 25 ans.

En tout, moins d’un million de personnes touchent le RSA-Activité (qu’il ne faut pas confondre avec le RSA socle, équivalent de l’ancien RMI, alloué à ceux qui n’ont aucun revenu). En 2010, il avait été calculé que le RSA activité avait permis une baisse modeste de 0,2 point du taux de bas revenus en 2010. Alors qu’en cas de recours intégral à la prestation, le nombre de travailleurs pauvres aurait diminué d’environ 150 000.

La PPE, elle, existe depuis 2001. 6,3 millions de personnes en bénéficient. Elle permet soit de payer moins d’impôts, soit, pour ceux qui n’en paient pas, de toucher un crédit d'impôt, c'est-à-dire une somme d'argent, une fois par an. Le montant annuel moyen versé au titre de la PPE était de 434 euros en 2012.

Il a été reproché à la PPE de « saupoudrer » la dépense publique au détriment de son efficacité. Selon la Cour des comptes, la PPE ne contribuait qu’à hauteur de 3,3 % à la réduction des inégalités de vie en 2008 et, en 2007, seuls 6 % des bénéficiaires sortaient de la pauvreté grâce à son effet.

Les deux dispositifs ont des objectifs proches, qui visent à soutenir ceux qui gagnent moins que 1,3 fois le Smic. Mais ils se complètent mal, se chevauchent, rendant l’ensemble indigeste et opaque. Ils n’ont pas la même temporalité (annuelle contre mensuelle). Ils ne relèvent pas de la même administration (administration fiscale contre CAF). N’ont ni la même assiette, ni la même logique.

 

Christophe Sirugue, lors de la remise de son rapport sur la prime d'activité à Jean-Marc Ayrault, en juillet 2013 
Christophe Sirugue, lors de la remise de son rapport sur la prime d'activité à Jean-Marc Ayrault, en juillet 2013 © Reuters

Par conséquent, dans les ministères concernés par la réforme, on confirme que l’Élysée partage le constat d’échec dressé sur ces deux dispositifs par le député Christophe Sirugue dans un rapport rendu en juillet 2013 au premier ministre. Interrogé ce mercredi, celui-ci confirme avoir été en contact avec l’Élysée mais sans savoir précisément ce qui sera retenu de sa proposition dans le projet de loi à venir. « Est-ce que tout sera calé sur mes propositions ou est-ce que le projet ne fera que s’en inspirer ? Je n’en sais rien. » Le député rappelle en tout cas que ses préconisations, élaborées avec un large groupe de travail, peuvent être mise en œuvre en six mois.

Qui seront les perdants ?

 

Martin Hirsch, père du RSA. 
Martin Hirsch, père du RSA. © Reuters

Martin Hirsch, de son côté, pense également « du bien » de l’annonce. « Le fait de ne pas intégrer la PPE dans le RSA explique les difficultés qu’on a aujourd’hui avec l’un et avec l’autre. Si on en finit avec cette concurrence, ce sera plus simple et l’accès sera meilleur », explique-t-il. En 2009, il avait été estimé que 6 millions de ménages risquaient de perdre la prime pour l’emploi. Pour une perte annuelle moyenne de 500 euros environ. D’où le renoncement.

Cette fois, le risque est moins important. D’abord parce que depuis 2008, la prime pour l’emploi a été gelée. Ce qui fait que mécaniquement, 500 000 foyers de moins la touchent chaque année.

Surtout, l’annonce ne vient pas seule. François Hollande a également fait valoir des changements concernant les barèmes de l’impôt sur le revenu. Ce qui devrait permettre de rattraper un certain nombre de ménages qui perdront la PPE.

Quel pourrait être le nouveau dispositif ? L’idée de Christophe Sirugue est de créer une prime d’activité. Fini le RSA-activité, qui avait un effet repoussoir. « L’amalgame avec le RSA-socle suscitait une stigmatisation frappante », explique le député. Cette fois, les 18-25 ans qui travaillent (hormis les jobs d’été d’étudiants et les apprentis) auraient accès à la prime d’activité. Écarté le distinguo incompréhensible qui faisait que pour la même activité et le même salaire, un jeune de 26 ans touchait plus d’argent que son copain de 24 ans.

Ce serait la CAF, et non l’administration fiscale, qui verserait un complément simplifié, mensualisé à la suite d’une déclaration trimestrielle.

Surtout, et c’est la mesure qui suscite le plus de débats aujourd’hui à l’Élysée, la prime serait individualisée. Autrement dit, on prendrait toujours en compte l’ensemble des revenus d’un ménage pour savoir si une personne est éligible à la prime d’activité. « Si un homme est un travailleur pauvre, mais que sa femme gagne plus de 5 000 euros par mois, on ne va pas la lui verser », fait valoir Christophe Sirugue.

 

La proposition synthétisée de prime pour l'emploi extraite du rapport Sirugue 
La proposition synthétisée de prime pour l'emploi extraite du rapport Sirugue

Mais une fois qu’il est éligible, seuls ses propres revenus de salarié sont pris en compte pour le calcul de la prime, qui pourrait être versée à tous ceux qui gagnent moins que 1,2 fois le Smic.

 

 

Auparavant, pour le calcul du RSA activité, l’ensemble des revenus du foyer était pris en compte, y compris les revenus des enfants vivant au foyer, rendant les calculs incertains, indigestes, et intrusifs. Martin Hirsch dit aujourd’hui ne pas savoir quelle est la meilleure solution. Christophe Sirugue, lui, en fait une condition incontournable : « Le familial, c’est un dispositif social. Alors que là, la prime est une mesure d’accompagnement du parcours professionnel, qui est un parcours individualisé. »

À l’évidence, la mesure devrait générer des perdants. « Et encore plus si on reste à budget constant », pronostique Évelyne Serverin, directrice de recherche au CNRS, spécialiste des politiques publiques de l’emploi. Des gens toucheront moins qu’avant. On supprime une source de complément de revenus. »

Qui ? Combien ? Dans les ministères concernés, les calculettes tournent à plein régime. Dans son étude, Christophe Sirugue avait identifié les familles monoparentales avec plusieurs enfants comme les grandes perdantes d’une telle réforme. Des mécanismes complémentaires avaient donc été envisagés (augmentation de l’allocation de rentrée scolaire pour ces familles, ou somme forfaitaire versée pour chaque enfant). Est-ce que ce sera le scénario retenu ? Ou serait-ce le début d’une nouvelle usine à gaz ?

Jusqu’à présent, le budget de la PPE était de 2,5 milliards par an. Et celui du RSA Activité de 1,5 milliard. Mais mécaniquement, plus le taux de recours est important, plus l’État doit débloquer d’argent. « Il aurait fallu proposer un système d’automaticité du versement, comme pour la PPE, où il n’y a qu’une case à cocher pour la toucher », explique Évelyne Serverin. Ce n’est toutefois pas le système qu’a retenu Christophe Sirugue, qui table d’ici trois ans sur un taux de recours passant de 32 % (pour le RSA-Activité) à 60%. Si François Hollande veut bien mettre en œuvre son idée.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

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21 août 2014 4 21 /08 /août /2014 11:45

 

Source : arte.tv

 

 

"L'urgence de ralentir" sur Arte le 2 septembre



Comment résister à l'accélération financière et technologique qui nous mène vers des catastrophes écologiques et sociales, 
comment trouver d'autres façons de vivre ensemble pour façonner un autre monde, 

c'est ce qu'interroge Philippe Borrel dans son nouveau documentaire "L'urgence de ralentirdiffusé le 2 septembresur Arteà 22h40


À partir des réflexions de philosophes, sociologues et économistes tel Edgar Morin,Hervé Kempf, Pierre Dardot, Douglas Rushkoff, Geneviève Azam, Pierre Rabhi, Rob Hopkins, Hartmut Rosa, Jeremy Rifkin, Lionel Astruc, Alberto Acosta, Bunker Roy et Tim Jackson, ce film sillonne la planète à la rencontre des nouveaux rebelles contemporains qui ont choisi de vivre à contre temps du modèle néolibéral, de ces précurseurs qui redécouvrent un rapport attentif, patient et fertile au temps.
Par le réalisateur d' "Un monde sans fous ?" et d' "Un monde sans humains ?"
Sur une idée originale de Noël Mamère
Musique originale de Piers Faccini
Produit par Fabienne Servan Schreiber et Estelle Mauriac /Cinétévé
Durée 1h24mn

Et du 31 août au 5 septembrediffusion en 6 épisodes de 13 séquences inédites et de 7 entretiens bonus (2h07mn au total) 
avec Bernard Stiegler, Roland Gori, Hélène Tordjman, Paul Ariès, Sophie Rabhi, Laurent Bouquet, Caroline Sost, Cyril Dion, et Patrick Viveret 
sur Médiapart, et BastaMag 
en accès libre

 

Synopsis : Nous sommes entrés dans l’ère de l’accélération globalisée. Vitesse et court terme sont devenues la norme de la société. Mis sous tension par l’accélération financière et technologique, nous tentons encore de suivre un rythme qui nous mène pourtant vers des catastrophes écologiques, économiques et sociales annoncées. Mais certains d’entre nous ont décidé de ne pas céder à l'injonction d'’immédiateté, en expérimentant - individuellement ou collectivement - des alternatives locales et concrètes, afin de « bien vivre ». Chaque jour partout dans le monde, en Europe, en Amérique Latine, aux États-Unis ou en même en Inde, ils travaillent à redonner du sens au temps. À la marge du paradigme dominant ils contribuent peut-être déjà au nouveau monde de demain.

 

Source : arte.tv

 

Comment, dans un monde où l’accélération s’impose en règle, des initiatives émergent pour redonner sens au temps et inventer de nouveaux modèles pérennes.

 

"Course suicidaire et inconsciente", selon Edgar Morin, l'accélération financière et technologique, déconnectée du rythme de l’homme, mène notre système à l'épuisement et vers des catastrophes tout à la fois écologiques, économiques et sociales. Mais alors que des algorithmes accentuent de manière exponentielle la spéculation financière hors de tout contrôle, aux quatre coins de la planète des citoyens refusent de se soumettre au diktat de l'urgence et de l’immédiateté, pour redonner sens au temps. En Europe, aux États-Unis, en Amérique Latine ou encore en Inde, Philippe Borrel (Un monde sans humains ?) est allé à la découverte de ces initiatives, individuelles et collectives, qui proposent des alternatives basées sur d’autres paradigmes.

Reprendre le contrôle

Au Rajasthan, le Barefoot College fondé par Bunker Roy recrute des femmes de milieux ruraux pour les former à l'ingénierie solaire ; les villes de Romans-sur-Isère et de Bristol ont mis en place une monnaie locale pour résister à la toute-puissance des banques ; à Ithaca, au nord de New York, des coopératives font leur preuve pour relocaliser l'économie... À rebours du "train fou" du modèle dominant, ces alternatives citoyennes, qui rejoignent les analyses de philosophes, sociologues, économistes et scientifiques, pourraient bien être les pionnières du monde de demain. Autant de gestes qui remettent l’homme au cœur du système.

 

 

Source : arte.tv

 

 


 


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