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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 18:36

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Le réseau CADTM à l’Université d’été des mouvements sociaux organisée par ATTAC à Paris : compte-rendu de la deuxième journée

23 août par Anouk Renaud , Emilie Paumard , Maud Bailly , Owen Chartier


 


Cette deuxième journée a été mouvementée pour le CADTM. Il y a bien sûr le stand qui ne désemplit pas, les discussions et débats enjoués côté « off » (« oui, mais cette dette alors, concrètement, si on l’annule...? »), les liens noués avec d’autres organisations et militants. C’est là que réside le cœur battant de ces rencontres altermondialistes : dans la dynamique qu’elles insufflent, l’élan d’énergie qu’elles procurent à chacun, l’échange de connaissances et de convictions, la mise en réseau entre militants et organisations issus des quatre coins de l’Europe et du monde, en vue d’une convergence et d’un renforcement des luttes et des alternatives.

Côté « studieux », on a déployé le deuxième volet du Séminaire organisé par le CADTM sur les dettes illégitimes des États. D’autre part, le CADTM est intervenu dans trois ateliers : sur les alternatives au capitalisme néolibéral, sur la catastrophe de Fukushima et sur l’extractivisme.

SEMINAIRE DETTE – Pourquoi y a-t-il une dette illégitime et en quoi l’audit citoyen de la dette peut-il contribuer à son annulation ?

Renaud Vivien (CADTM Belgique) a tout d’abord déconstruit une première idée reçue en matière juridique liée à la question de la dette : il n’y a pas d’obligation absolue pour un État de rembourser ses dettes. Si le droit pose comme principe le fait qu’un débiteur doit s’acquitter de ses dettes, l’article 103 de la charte de l’ONU rappelle clairement la hiérarchie des normes : si une incompatibilité survient entre une règle juridique et la charte de l’ONU, alors cette dernière prévaut. Par conséquent, les droits humains fondamentaux consacrés dans cette charte (souveraineté des peuples, droit à une vie décente, etc...), sont supérieurs aux normes économiques. Par ailleurs, il existe toute une série d’exceptions à ces règles imposées par les traités économiques. C’est dans ces brèches qu’un État peut s’engager en refusant de rembourser une dette qu’il considère illégitime. Dans ce contexte, la réalisation d’un audit citoyen de la dette publique permet d’apporter les preuves de son caractère illégitime pour affronter les créanciers. Le concept d’illégitimité, repris par les institutions internationales (ONU), les gouvernements (Équateur), et les mouvements sociaux (ICAN – Réseau international des audits citoyens de la dette), constitue aussi un moteur de contestation politique, mais la définition de ce concept dépend du contexte national.

La lutte contre les dettes illégitimes se joue également au niveau local, comme le souligne Patrick Saurin (syndicat SUD, membre du CADTM et du Collectif pour un audit citoyen de la dette en France), auteur de « Les prêts toxiques, une affaire d’État ». Les citoyens peuvent en effet auditer les dettes de leurs collectivités locales abusées par des institutions financières privées, au point que même les agences de notation telles que Fitch Ratings dénoncent cette escroquerie sciemment organisée. À Dijon, la souscription d’un prêt de 10 millions d’euros avait engendré des indemnités de 20 millions d’euros, soit un total de 30 millions d’euros à payer. C’est dans ce cadre que des habitants de la ville de Dijon ont conduit un audit de la dette de leur ville, lequel a permis de révéler que 47 % de cette dernière résultaient de prêts toxiques, contractés essentiellement auprès de la banque franco-belge Dexia. Une action en justice a été intentée contre la banque pour dénoncer ses agissements. Cette affaire met en lumière la possibilité donnée aux citoyens d’agir en faisant valoir leur droit à l’information. Ces initiatives citoyennes peuvent par ailleurs pousser les élus à s’engager, à l’image du Sénateur Fournier, porteur d’une action en justice contre les banques. Cependant, il est nécessaire que cette action s’inscrive dans la continuité, sans quoi la résistance face aux forces dominantes demeurerait vaine.

Ricardo Garcia Zaldivar (ATTAC Espagne) a quant à lui fait état de la situation de la dette espagnole : de 2 000 milliards d’euros en 2000, la dette totale de l’Espagne s’élève aujourd’hui à 4 700 milliards d’euros. La dette publique se chiffre quant à elle à 1 347 milliards d’euros : 399 milliards sont dus à des entités de crédit, et 148 milliards à des sociétés financières. Dans les deux cas, le porte-parole d’ATTAC Espagne souligne que 50 % de cette dette seraient illégitimes et devraient par conséquent être annulés. Note encourageante : de nouvelles formations politiques soucieuses du problème ont émergé, à l’image de Podemos, un des grands vainqueurs des élections européennes mais dont le succès ne fut pas relayé par les grands médias espagnols. De son côté, le mouvement social du PACD (Plataforma Auditoria Ciudadana de la Deuda – plateforme pour un audit citoyen de la dette) poursuit sa quête d’audit de la dette afin d’apporter des réponses aux questions suivantes : qui sont les créanciers ? Quelle part de la dette est illégitime ?

SEMINAIRE - Des propositions qui prennent en compte la nature profonde de la crise

Lors de ce séminaire impulsé par les conseils scientifiques des ATTAC français et allemand, Peter Wahl (ATTAC Allemagne), Thanos Contargyris (ATTAC Grèce) et Éric Toussaint (CADTM Belgique), étaient invités à nous éclairer quant aux alternatives et aux stratégies à mettre en œuvre face au capitalisme néolibéral qui ne cesse de se renforcer malgré les crises qu’il génère (économique, financière, sociale, écologique...). Nous avons consacré un article à part entière à cette réflexion riche, dont l’intitulé donne le ton : « Nous ne sommes plus habitué.e.s à la radicalité ».

ATELIER – Fukushima ou l’expression même du capitalisme, co-organisé par ATTAC France, ATTAC Japon et CADTM Belgique

D’une part, Masumi KOWATA, habitante de la province de Fukushima, a témoigné des événements qui se sont déroulés depuis l’accident de mars 2011 mais aussi des difficultés auxquelles font face les habitant-e-s aujourd’hui encore. La modératrice, Yoko Akimoto (ATTAC Japon) a également rappelé les enjeux financiers liés au nucléaire, comme manne de profit infini. Le comble aujourd’hui, c’est que ce sont les mêmes entreprises qui ont obtenu les marchés de construction et gestion des centrales qui s’occupent de la décontamination du site.

Éric Du Ruest (CADTM Belgique) a mis quant à lui l’accent sur le système politique et financier dans lequel s’inscrit le choix du nucléaire. On nous répète sans cesse que le nucléaire est une énergie bon marché et pour cause ! Le nucléaire français ne vit qu’à travers l’exploitation des ressources africaines. L’intervention de l’armée française au Mali en est d’ailleurs une preuve flagrante. De plus, des investissements publics ont pris en charge les coûts de la recherche, du démantèlement (que l’on n’arrive même pas à évaluer, par ailleurs), du stockage des déchets et des accidents, ce qui, en réalité, en fait une énergie extrêmement coûteuse pour la collectivité. |1| Enfin, nous a-t-il rappelé, sortir du nucléaire est un impératif, car sans pétrole bon marché, il sera impossible d’assurer l’entretien et le démantèlement des centrales.

ATELIER – « Extractivisme, climat et transition », co-organisé par ATTAC France et le Réseau Frack-Free-Europe

Cet atelier organisé par Attac France et le Réseau Frack-Free-Europe nous a rappelé l’urgence de la situation climatique – conformément aux rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, rattaché à l’ONU) –, et la responsabilité des activités extractives en ce sens, en particulier celles relevant de l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels (sable bitumeux, gaz de schiste...). L’accent a été mis sur les luttes existantes - comme celles contre l’extraction minière en Argentine, et plus largement en Amérique du Sud (présentées par Luciana Ghiotto d’ATTAC-CADTM Argentine) -, et sur les luttes à venir, en mettant l’emphase sur la mobilisation de la société civile en vue d’un rassemblement face à la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 21) qui se tiendra sur Paris en décembre 2015. |2| Les fausses solutions à la crise énergétique ont été dénoncées (notamment le mythe de la technologie) pour rappeler la solution première et inéluctable : laisser les ressources fossiles dans le sous-sol et réduire les émissions de CO2, ce qui implique de revoir drastiquement notre consommation énergétique et de révolutionner nos modes de vie au Nord. En somme, une plaidoirie contre notre modèle extractiviste mortifère – pour notre Terre-Mère et pour l’espèce humaine – et un appel pour la mise en place d’une société post-extractiviste, post-consumériste, ou post-capitaliste, une « décroissance » choisie (et non subie), sous l’inspiration notamment du « buen vivir » des populations amérindiennes.

Oui, mais... que vient faire la dette dans tout ça ? Nicolas SERSIRON (CADTM France) |3| a souligné que l’extractivisme résidait non seulement en un pillage des ressources naturelles (minières, fossiles et végétales), mais également des ressources humaines (exploitation de la main d’œuvre) et des ressources financières : par le mécanisme de la dette. Ces trois volets sont étroitement liés puisqu’ils constituent les pendants de notre système. L’Occident a conquis le monde par le pillage des ressources naturelles, rendu possible par la colonisation et l’esclavage. Suite à la deuxième guerre mondiale, face aux besoins grandissant de ressources pour répondre à l’avènement de la société de consommation au Nord, les armées d’occupation ont été remplacées par un nouveau mécanisme de pillage : celui de la dette illégitime.

Notes

|1| Pour approfondir le sujet, voir : Éric De RUEST et Renaud DUTERME, « La dette cachée de l’économie », Les liens qui Libèrent, 2014

|2| Date à retenir : décembre 2015 : mobilisation de la société civile face à la Conférence des Nations-Unies sur le climat (COP 21) à Paris.
Fer de lance de cette mobilisation : le mouvement grandissant Alternatiba (villages des alternatives à la crise énergétique et climatique), http://alternatiba.eu/

|3| À paraître le 15 octobre 2014 : le livre « Dette et extractivisme » (éditions Utopia), de Nicolas SERSIRON

La table du CADTM La table du CADTM L'abus d'altermondialisme n'est pas dangereux pour la santé

 

Source : cadtm.org
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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 17:56

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

Manifestation 24/08/2014 à 15h40
Allemagne : heurts entre néonazis et antifas le jour d’une Gay Pride

Pierre Pauma | Journaliste


 

Le parti d’extrême droite allemand Die Rechte devait manifester samedi après-midi dans une rue de Dortmund, mais les antifascistes leur ont coupé l’herbe sous le pied en occupant le lieu avant eux. La suite est moins drôle : les néonazis ont organisé une seconde manifestation dans le nord de la ville avec l’aval de la police, et avec à la clé plusieurs blessés chez les forces de l’ordre.

 


Une manifestation de BlockaDO à Dortmund, le 28 mai 2014 (Pierre Pauma)

Dortmund et Die Rechte

Dortmund, avec ses 600 000 habitants, est la plus grande ville de feu le bassin industriel de la Ruhr. Pour brosser le tableau à gros traits, la Ruhr est à l’Allemagne ce que le Nord-Pas-de-Calais est à la France : un glorieux passé industriel et minier, un présent économique compliqué.

Le taux de chômage à Dortmund atteint 13,2% (7% dans le reste du pays), et presque 30% des habitants de la ville ont des origines étrangères : il n’en faut pas plus pour faire le creuset de l’extrême droite. Ressuscitée dans les cendres de divers partis néonazis et de mouvements hooligans dissous, la branche locale du parti d’extrême droite Die Rechte (La Droite), menée par le militant néonazi Siegfried Borchardt (dit SS-Siggi) a fait son entrée au conseil de la ville en mai dernier en obtenant 1% des voix aux dernières élections communales. Le soir même, ses militants agressaient plusieurs personnes devant la maison communale de la ville.

Alors qu’en Allemagne, le vieux débat sur l’interdiction ou non du NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands, considéré comme néonazi) court toujours, la ville de Dortmund doit composer depuis trois mois avec Die Rechte, un parti d’extrême droite virulent... Et élu.

La ville accueillait ce 23 août le Christopher Street Day (CSD, une fête gay, lesbienne et trans), et les néonazis ont décidé de déposer une demande pour manifester à 500 mètres du rassemblement gay-friendly.

Accordé par les autorités de police locales, mais à une condition : les chemises jaunes (communication visuelle oblige, le parti se cherche une autre couleur que le brun) avec des slogans qu’avait préparées le parti resteraient dans les placards, tout comme les T-shirts estampillés « Protection de la ville » dans lesquels des membres du parti néonazi aimeraient pouvoir patrouiller (tiens donc).

Pas vraiment l’idée du siècle, décident les militants antifascistes du cru rassemblés sous le nom de BlockaDO. En deux jours de mobilisation sur Internet, ils appellent à contre-manifester et sont aidés par un détachement du CSD pour bloquer les entrées de la rue Katharinen où doit se tenir la manifestation néonazie et occuper la principale rue commerçante.

 

Voir l'image sur Twitter

"@kritikell: Heute in Dortmund! pic.twitter.com/X54X6DO3T8" Großartig! @blocka_do

« Aujourd’hui à Dortmund, énorme ! » [sur l’affiche : « Les nazis mangent des kebabs en cachette »)

« Nous sommes déjà là et nous restons »

A 13 heures, les premiers contre-manifestants sont déjà sur place. En moins d’une demi-heure, ils sont 250 et dépassent largement les capacités des forces de police présentes. Sur les photos diffusées sur les réseaux sociaux, de nombreux militants sont masqués par crainte d’être reconnus. On aperçoit aussi un drapeau du Parti pirate.

Une heure plus tard, alors que la manifestation néonazie doit commencer dans une demi-heure, pas question de lever le camp, déclare la porte-parole de BlockaDO Iris Bernerdt au journal local Ruhr Nachrichten :

« La police nous a amicalement signifié qu’à 14h45, le rassemblement devait se terminer. BlockaDO pour sa part a décidé de ne pas partir. Les néonazis veulent peut-être venir ici à 15 heures, mais nous sommes déjà là et nous restons. »

Sur son compte Twitter, BlockaDO écrit :

 

 

Voir l'image sur Twitter

Die Demo aus Richtung des CSD ist unterhalb der Katharinentreppen angekommen. Alles Dicht.

« La manifestation venant du CSD est arrivée sous les escaliers de la rue Katharinen. C’est dense. »

Seulement trois quarts d’heure de manif

Peu avant 15 heures, ce sont finalement les néonazis qui se voient interdire l’accès au lieu par la police. Impossible de déloger les militants antifascistes qui se font de plus en plus nombreux sur place. La manifestation néonazie débute finalement peu avant 16 heures, avec presque une heure de retard. Ils sont 85 selon la police, coincés entre des grilles de chantier, un café et un cordon de police, à manifester à côté du lieu initial.

Parmi les banderoles, l’une d’entre elles réclame la réintroduction du paragraphe 175 dans le code pénal allemand, qui criminalisait l’homosexualité masculine.

Alors que la manifestation devait durer jusque 18 heures, elle est stoppée prématurément trois quarts d’heures après son début.


Capture d’écran de la page Facebook de Die Rechte Dortmund montrant une banderole néonazie réclamant la criminalisation de l’homosexualité (Die Rechte Dortmund)

« On vous aura tous »

Mais Die Rechte n’en reste pas là et annonce un rassemblement « spontané » devant une ancienne église occupée par les antifascistes, dans un quartier où habitent de nombreux immigrés ou descendants d’immigrés.

Alors que les habitants assistent à la scène depuis leurs fenêtres, le reporter de Ruhr Nachrichten rapporte les propos de manifestants d’extrême droite à l’attention de la population locale, d’origine immigrée : « On vous aura tous ! ».

Alors que la police intervient pour faire barrage entre néonazis et antifascistes, des militants « autonomes de gauche » (c’est le communiqué de presse de la police qui le dit) jettent des pierres, tandis qu’un néonazi tente d’asperger du spray au poivre par dessus le cordon de police en direction des antifascistes. Tous deux sont interpellés.

 

Par ailleurs, treize policiers ont légèrement été blessés par une attaque au produit chimique venant des rangs des antifascistes.

 

Voir l'image sur Twitter

Sind jetzt vor dem besetzten Gebäude und haben die Polizeikette vor uns.

« Nous sommes devant le bâtiment occupé et avons la chaîne de policiers devant nous. »

Une deuxième manifestation tenue secrète

Seulement voilà, selon, Die Rechte, la formation d’extrême droite avait prévenu au petit matin la police de Dortmund de son intention de se rendre au nord de la ville pour manifester devant l’église occupée par les activistes de gauche.

C’est ce qu’affirme le parti sur sa page Facebook :

« Dans les premières heures de la matinée, Die Rechte a publié un acte de manifestation dans la rue Enscheder. La police de Dortmund ne pouvait pas autoriser un tel acte. Il a finalement été accepté qu’un court sit-in avec le titre “ Pas d’espace libre pour les criminels gauchistes ! Libérons la maison occupée !” puisse se tenir. »

Une fois tout ce petit monde évacué en fin d’après-midi, chaque camp fait son débriefing sur les réseaux sociaux et crie à la victoire. Sur sa page Facebook, Die Rechte se félicite d’avoir pu manifester malgré le blocage de ses opposants.

« Merci à tous d’être venus dans la rue à Dortmund. Malgré les tracasseries avec la police, un fait positif : les gauchistes n’ont pas réussi à empêcher notre manifestation dans le centre-ville. Et le rassemblement devant “ leur ” maison qu’ils occupent les aura méchamment surpris ! »

Même son de cloche sur le site de BlockaDO, à leur avantage bien sûr :

« BlockaDO se veut et se doit de vous adresser ses compliment aux personnes qui étaient dans la rue avec nous. Vous avez été formidables ! La rue Katharinen a été occupée dès 13 heures et tenue tout l’après-midi. Les nazis se sont rassemblés avec une heure de retard, et cela s’est limité à un mini-rassemblement tenu par la police. »

Le porte-parole du mouvement, Stefan Michaelis, a aussi déploré fait que l’extrême droite ait pu marcher jusqu’au nord de la ville devant le bâtiment occupé par des membres de BlockaDO :

« C’est un scandale que la police ait gardé le secret de cette provocation pour permettre un rassemblement des nazis. Bravo aux habitants qui se sont réjouis de la contre-manifestation et qui ont crié leur opposition aux nazis. »

La police a par ailleurs annoncé des poursuites pénales contre les activistes qui ont jeté des pierres sur les policiers ainsi que l’ouverture d’une information judiciaire contre les opposants qui ont bloqué l’accès au lieu de la manifestation.

 

 

 

Source : rue89.nouvelobs.com

 

 

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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 16:45

 

Source : tempsreel.nouvelobs.com

 

 

INFOGRAPHIE. La France championne des dividendes versés aux actionnaires
Le Nouvel Observateur

 Voir tous ses articles

Publié le 23-08-2014 à 09h22

La distribution des dividendes aux actionnaires bat des records au deuxième trimestre 2014 alors qu'au même moment, l'investissement des entreprises baisse.

 

 

Les entreprises françaises sont celles qui ont distribué le plus de dividendes à leurs actionnaires au deuxième trimestre 2014. PHILIPPE HUGUEN / AFP  
Les entreprises françaises sont celles qui ont distribué le plus de dividendes à leurs actionnaires au deuxième trimestre 2014. PHILIPPE HUGUEN / AFP

 

 

 

"J'attends du patronat [...] qu'il utilise pleinement les moyens du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi pour investir et embaucher et non pour distribuer des dividendes". Cet appel, on ne peut plus clair, provient de François Hollande himself.

Pas plus tard que mercredi dernier, dans un entretien au "Monde", le président de la République a exprimé ses attentes à l'égard des entreprises, qui ont commencé à bénéficier du CICE au deuxième trimestre 2014. Hasard du calendrier, à la même période, les entreprises françaises ont versé des dividendes records à leurs actionnaires.

 
 
 
 

La France est le pays "qui a réalisé la meilleure performance et est également le plus important payeur de dividendes en Europe, en hausse de 30,3%" par rapport au deuxième trimestre 2013, souligne une étude publiée par la société de gestion Henderson Global Investors. Soit près de 31 milliards d'euros versés par les entreprises françaises. Dans le même temps, les dividendes ont progressé de 18,2% au niveau européen par rapport à l’année dernière, pour atteindre 115,5 milliards d'euros.

Les entreprises hexagonales sont les plus généreuses en Europe avec leurs actionnaires devant l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont respectivement augmenté de 4 et de 9,4% la distribution de dividendes à leurs actionnaires. 

La nouvelle tombe fort mal, une semaine après la publication des chiffres de l'Insee annonçant une baisse de l'investissement des entreprises françaises de 0,8% au deuxième trimestre 2014.

L'investissement des entreprises en recul

Ce chiffre de l'investissement en baisse préoccupe le gouvernement, comme l'a fait savoir le ministre des Finances Michel Sapin dans "Libération" le 17 août :

Il y a une responsabilité évidente des entreprises françaises. Nous leur donnons des moyens pour investir, embaucher, innover. Elles doivent saisir cette chance. Ce qui n’est pas encore le cas : l’investissement a reculé au deuxième trimestre."

Les chiffres publiés le 14 août par l'nsee ne semblent pas de bonne augure pour les deux derniers trimestres de 2014 : la Formation brute de capitale fixe (FBCF), indicateur qui mesure l'investissement réel des entreprises, est en baisse de respectivement 1 et 1,1% pour les premier et deuxième trimestre 2014.

Pour autant, baisse des investissements et augmentation des dividendes vont-ils de paire ? Pas forcément si l'on se fie au bulletin de la Banque de France publié en juin dernier. Exemple avec les évolutions comparées des années 2011 et 2012.

Le secteur financier tire son épingle du jeu

Les banques françaises semblent être les grandes gagnantes du deuxième trimestre 2014. L'étude de Henderson Global Investors montre comment le secteur financier français "a effectué un retour à la normale":

Le Crédit Agricole a rétabli ses versements (1,2 milliards de dollars US), la Société Générale a réalisé une forte hausse et BNP Paribas a continué ses versements de dividendes malgré la forte amende imposée par les régulateurs américains. AXA fut le plus important payeur en France (2,7 milliards de dollars)", précise l'étude.

Une augmentation des dividendes qui coïncide avec la tendance mondiale : entre le deuxième trimestre 2013 et 2014, la distribution de dividendes dans le secteur bancaire est passée de 42 à 48,1 milliards de dollars... soit le double des dividendes distribués en 2009 lors du début de la crise financière.

Jean-Luc Mounier - Le Nouvel Observateur

 

 

 

Source : tempsreel.nouvelobs.com

 


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24 août 2014 7 24 /08 /août /2014 16:30

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart

 

 

Près de 8000 familles menacées d'expulsion imminente à Belo Horizonte

Le collectif de journalisme indépendant Vira Lata relaie l'appel international à la solidarité, au nom des droits de l'homme, avec les 8 000 familles menacées d'expulsion d'un terrain proche de la capitale de l'Etat du Minas Gerais, au Brésil. Le propriétaire du terrain et la mairie de Belo Horizonte envisagent d'y réaliser une grosse opération immobilière.


Depuis le 8 août, les milliers de familles qui occupent près de 200 hectares de terrain dans la région de l'Isidoro, en périphérie de Belo Horizonte, sont menacées d'expulsion imminente. Selon le collectif d'avocats Margarida Alves, qui se charge de la défense des occupants, il y aurait près de 8 000 familles vivant sur le terrain, réparties en trois communautés : Rosa Leão, Esperança et Vitória. 1 500 hommes de la police militaire ont été mobilisés pour l'occasion. Il pourrait s'agir de la plus grande opération d'expulsion de l'histoire de l'Etat du Minas Gerais, et de l'une des plus grandes de ces dernières années au Brésil. 

Étant à l'origine de la procédure juridique, l'entreprise Granja Werneck, propriétaire d'une partie du terrain, ainsi que la mairie de Belo Horizonte envisagent d'y réaliser conjointement une opération immobilière représentant un investissement d'environ 1 milliard de reais (332 millions d'euros).

Dès l'annonce du risque d'expulsion, les familles ont déclaré qu'elles n'avaient aucun autre endroit où aller et qu'elles résisteraient jusqu'au bout. Des barricades ont été montées sur toutes les voies d'accès menant aux terrains. À côté des principales entrées, des groupes font le guet en permanence tandis que des hélicoptères de la police militaire effectuent des rondes incessantes au dessus des terrains. Un vaste mouvement de solidarité s'est articulé autour des communautés menacées et plusieurs groupes de soutien s'y relaient jour et nuit. Plusieurs personnalités telles que le recteur de l'Université PUC Minas ou encore l'évêque Dom Wilson, de l'archidiocèse de Belo Horizonte, se sont rendus sur place en solidarité aux familles ces derniers jours.

Le dimanche 10 août, en début d'après-midi, des affrontements ont eu lieu tandis que la police intervenait pour démonter une barricade installée sur un carrefour près des terrains occupés. Les policiers auraient été la cible de jets de pierre, suite à quoi l'un d'eux aurait sorti son arme et tiré quelques coups de feu en l'air avant de la pointer en direction des occupants. 

Le mardi, au matin, les hélicoptères de la police militaire survolant les terrains ont lâché – depuis les airs – des tracts annonçant l'imminence de l'opération d'expulsion : « L'opération d'expulsion va bientôt avoir lieu. Nous conseillons aux femmes enceintes, personnes âgées et enfants de quitter les lieux dans l'intérêt de leur intégrité physique et psychologique. » La tension est montée de plusieurs crans dans la journée. En fin d'après-midi, un autre hélicoptère qui survolait de très près les terrains a été accueilli par des tirs de feu d'artifices et jets de pétards. Des occupants ont alors mis le feu à quelques barricades en signe de résistance. « S'ils survolent le terrain comme ça, ce n'est pas seulement pour nous intimider, ils doivent être en train de préparer stratégiquement l'opération d'expulsion », craignait alors l'un d'eux. Le soir même, d'importants effectifs de police ont commencé à encercler le terrain. Tout indiquait que l'opération d'expulsion aurait lieu dans la nuit. Peu avant minuit, un juge spécialisé dans le droit des enfants et des mineurs a fait annuler l'opération en raison des nombreux jeunes et très jeunes enfants vivant sur les terrains. Le lendemain, la juge Selma Maria Marques de Souza a rejeté l'annulation, rendant la procédure d'expulsion à nouveau valable. 

Les groupes de soutien aux occupants ont récemment lancé un appel international à la solidarité, au nom de la défense des droits de l'homme. Ils disent craindre le pire pour les familles vivant sur les terrains, notamment pour les nombreux enfants en bas âge et personnes âgées présents. Au regard de la violence dont a souvent fait preuve la police militaire brésilienne dans ce type d'opération, ils redoutent qu'un « nouveau Pinheirinho ait lieu », faisant référence à la violente expulsion, en janvier 2012, d'une communauté comptant près de 1 700 familles près de São José dos Campos, dans l'État de São Paulo. La violence commise par la police brésilienne à l'égard des familles, qui aurait eu pour conséquence au moins deux morts et plusieurs dizaines de blessés – dont des enfants –, avait alors provoqué une vague d'indignation dans le pays. 

Les trois terrains de la région de l'Isidoro avaient été occupés l'année dernière, en pleine effervescence des mouvements sociaux de juin 2013 – époque à laquelle des dizaines d'autres terrains avaient été occupés spontanément dans plusieurs endroits du pays.

Selon une étude réalisée par la Fondation João Pinheiro, l'État du Minas Gerais possèderait le second plus grand déficit en logements du pays. Sa capitale, Belo Horizonte, comptabilise à elle seule un déficit de 150 000 logements (IPEA, 2010) et plus de 15 000 familles y vivent sur des terrains occupés en situation d'illégalité foncière. 

Collectif de journalisme indépendant Vira Lata

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart

 

 


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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 21:34

 

 

Source : www.terraeco.net

 

 

Les champs français, nouveau placement financier

 

18-07-2014

 

Les champs français, nouveau placement financier
(Le vignoble de Gevrey-Chambertin, acquis par un investisseur chinois en 2012. Crédit photo : Urban - Wikimedia)
 
De plus en plus de terres agricoles sont achetées par diverses entreprises n'ayant aucun lien avec l'agriculture. Une forme d'accaparement des terres qui inquiète.

Dans la Somme, Michel Ramery, entrepreneur du BTP et 369e personnalité la plus riche de France, s’associe via un montage juridique et financier à des agriculteurs pour construire la fameuse ferme des Mille vaches. Dans le Bordelais, des holdings chinoises multiplient les investissements dans les vignobles. Dans le Pas-de-Calais, deux investisseurs belges se paient 250 hectares de terres convoitées par des jeunes agriculteurs du cru. En Camargue, la famille royale danoise rachète à une mutuelle la plus grande ferme du coin.

Le point commun entre ces quatre affaires qui ont secoué ces dernières années le monde agricole français semble être un détail. Pourtant, il change tout. A la tête de ces exploitations on ne trouve plus des agriculteurs mais des sociétés, qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’agriculture. Ce type d’acquisitions, très rares il y a encore quelques années, se multiplient ces derniers mois. « Il y a aujourd’hui en France de plus en plus d’exploitations agricoles dont le gérant n’est pas un agriculteur mais une société d’investissement, une holding, des marchands de biens, une société de gestion privée. Dans ces exploitations, la société décide de tout. Avec le matériel d’aujourd’hui on peut facilement gérer à distance avec simplement un salarié ou un sous-traitant. Ça a commencé dans le secteur viticole, aujourd’hui on le voit aussi dans les grandes cultures, le lait, l’élevage hors-sol », confirme Emmanuel Hyest président de la FNSafer (Fédération nationale des Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural).

45% des surfaces agricoles sont occupées par des sociétés

Chargées d’assurer la transparence du marché foncier rural et de favoriser l’installation des jeunes agriculteurs, ces Safer sont totalement dépassées par ce phénomène. On estime en effet que 45% des surfaces agricoles françaises sont occupées par des sociétés, contre 8% il y a 10 ans. Autant de surfaces qui peuvent être échangées sans que ces organismes n’en sachent rien. Car ces transactions ne sont pas enregistrées chez le notaire après déclaration mais consistent en une simple revente de parts sociales d’une entreprise dans un cabinet d’avocat. En clair, l’acquéreur qui souhaite un terrain agricole n’achète plus un nombre d’hectares mais des parts de la société Trucmuche elle-même propriétaire du terrain désiré (Voir encadré au bas de l’article).

« Ce genre de transaction est très difficile à voir. Sur le terrain, l’effet est invisible, c’est une fusion financière, un simple transfert de parts sociales. De plus, souvent, l’exploitant reste le même », explique Tanguy Martin, en charge des relations avec les Safer au sein de l’association Terre de liens (qui achète des terres agricoles pour y faciliter l’installation de paysans bios). Ce dernier estime que ce manque de transparence est renforcé par une « véritable ingénierie de l’opacité » mise en place par ces acheteurs d’un nouveau type et par « une culture de la défiscalisation très forte chez les agriculteurs qui ont tendance depuis longtemps à faire des montages sociétaires même sur des exploitations de petites tailles pour des raisons fiscales ».

A quoi ressemble le travail d’un agriculteur employé par ce type de société ? Le sociologue François Purseigle a travaillé sur le sujet. Avant toute chose, il insiste : « Ce phénomène est la marque d’un secteur d’activité à la recherche d’investisseurs, cela montre la difficulté du monde agricole à se financer et l’incapacité des agriculteurs à transmettre leur ferme. » Mais il craint que « cela entraîne une perte de gouvernance pour les agriculteurs ». « L’investisseur peut changer ses choix culturaux en fonction de la rentabilité du moment ou des subventions. Cela donne une activité agricole de plus en plus mobile et de plus en plus délocalisable : si le secteur n’est plus rentable on se déplace. »

« Pour eux, il faut labourer »

Pour une étude consacrée au sujet en Camargue [1], le sociologue a rencontré plusieurs de ces salariés. Leurs témoignages ont confirmé ses craintes. Le sociologue n’hésite pas à employer les termes de « métayage », voire de « servage », à ce sujet. Le régisseur d’un domaine agricole témoigne notamment de sa perte de responsabilités : « Les industriels du secteur agroalimentaire qui possédaient l’exploitation [dont je parle] ont été rachetés par un groupe étranger qui ne voyait pas d’un bon œil les pratiques du régisseur. La gestion technique a alors été confiée à une entreprise familiale locale qui possédait une exploitation agricole et qui faisait du stockage. Et pendant trois ans, c’est le régisseur envoyé par cette entreprise familiale qui a géré la propriété pour le compte de ces industriels. Au bout de trois ans, ces étrangers ont vendu à d’autres étrangers. Ce sont eux qui gèrent maintenant le domaine. Ils sont pour la culture traditionnelle. Tout labour. Pour eux, il faut labourer. Après, pour tout ce qui est organisation du travail, je me débrouille. »

« Ce qui est nouveau, c’est que ces investissements ne sont plus de simples placements patrimoniaux, on considère que l’exploitation de la terre en elle-même va être très rentable. Si demain ça se confirme, ce sera catastrophique pour l’agriculture française », déplore Tanguy Martin, de l’asso Terre de liens. Pour ces observateurs, si ce phénomène se poursuit, le modèle agricole français pourrait être menacé. « La crise alimentaire de 2008-2009 a fait prendre conscience que l’agriculture est un investissement financier d’avenir, que les besoins alimentaires sont en forte croissance. Or la France est l’un des principaux producteurs alimentaires d’Europe de l’Ouest avec en prime un climat très favorable et donc l’investissement y est peu risqué », analyse Emmanuel Hyest. « C’est une forme d’accaparement des terres puisque n’importe quels capitaux étrangers peuvent prendre le contrôle des exploitations françaises stratégiques et que ces sociétés n’ont pas de liens avec le territoire et son avenir », conclut son collègue Robert Levesque, directeur général de Terres d’Europe-Scafr (Société de conseil pour l’aménagement foncier rural), bureau d’études de la FNSafer.


Les très petits changements de la loi d’avenir agricole

Votée le 9 juillet dernier, la loi d’avenir agricole prévoit l’élargissement du droit de préemption des Safer dans le cas de la cession de la totalité des parts sociales d’une société foncière. Une mesure qui devrait améliorer l’efficacité de leurs interventions mais qui sera facile à détourner : il suffira à l’acheteur d’acquérir non pas la totalité des parts sociales d’une société foncière mais « seulement » 99% de celles-ci pour ne pas être inquiété.

[1] Nguyen Geneviève et Purseigle François, « Les exploitations agricoles à l’épreuve de la firme » L’exemple de la Camargue, Etudes rurales, 2012/2 n°190, p. 99-118

 

 

Source : www.terraeco.net

 

 

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23 août 2014 6 23 /08 /août /2014 21:19

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com

 

Le revenu d’existence pour tous, le moyen de sortir de la crise
Sylvain Gouz - Journaliste

Publié le 23/08/2014 à 14h48

 

 

Il est aujourd’hui question – c’est François Hollande qui le dit – de « marier » la prime pour l’emploi et le RSA (revenu de solidarité active) pour redonner un peu de pouvoir d’achat aux plus pauvres. Et cela en remplacement de l’allègement des cotisations sociales pour les plus bas salaires annulé par le Conseil constitutionnel.

On se gardera ici d’entrer dans les contraintes techniques de ce mariage qui ne donnerait de « fruits » qu’à horizon de nombreux mois. Quelques lignes, simplement, pour souligner la petitesse absurde, la médiocrité ridicule, de cette mesure – autant que celle à laquelle elle devrait se substituer– dans un pays qui se veut, dixit le président Hollande, « la cinquième puissance économique du monde ».

Assurer à chacun de quoi vivre

Si l’on excepte trois années de récession (1975, 1993 et 2009), l’économie française a connu, faut-il le rappeler, soixante ans de « croissance » selon l’expression consacrée. C’est un pays riche, même si, percluse d’inégalités, elle ne distribue pas équitablement sa richesse (voir la distribution « record » des dividendes servis aux actionnaires en ces temps de crise).

Ceci pour en venir à cette formidable idée du « revenu minimum d’existence », idée qui devrait hanter l’esprit de tous les dirigeants des pays dits développés : car il s’agit tout simplement d’assurer à chacun de quoi vivre. Et par là même de sortir de la crise. Au-delà des primes, des prestations, des allocations diverses...

Un grand professeur d’économie, qui vient de nous quitter, Yoland Bresson, auquel me liait une amitié aussi profonde qu’intellectuelle, l’a formulé de très heureuse façon : un revenu qui serait attribué « inconditionnellement de la naissance à la mort, égal pour tous et cumulable sans restrictions avec n’importe quel revenu d’activité ».

Pas une fumeuse utopie


Yoland Bresson (AIRE)

Le professeur Bresson a montré dans différents ouvrages – notamment « Le Revenu d’existence ou la métamorphose de l’être social » (éd. L’Esprit Frappeur) – que loin d’être une fumeuse utopie, cette idée serait parfaitement applicable et viable dans notre économie, malgré la crise, malgré les choix pour le moins hasardeux de ceux qui nous gouvernent.

Le professeur Bresson présidait l’Association pour l’instauration d’un revenu d’existence (Aire), précisément dédiée à son projet et qui en développe les multiples aspects. On constatera, sur son site, le sérieux et la rigueur de cette approche vers une société plus fraternelle.

Le train est en marche

Au-delà même de la France, cette idée fait son chemin sur le plan européen. Une pétition a circulé en 2013 dans l’Union européenne pour l’instauration au niveau européen d’un revenu d’existence ou « revenu de base ». Il fallait 1 million de signatures pour mettre en route le processus d’examen du projet par les instances européennes. En neuf mois, la pétition en a recueilli près de 300 000. Un bon début... mais compte tenu des règles européennes, tout est à recommencer.

N’empêche, le train est en marche. Le revenu d’existence finira par s’imposer dans nos pays, tant pour des raisons philosophiques que « bassement » économiques. Merci encore à Yoland Bresson d’en avoir été l’un des plus pertinents pionniers.

 

Source : blogs.rue89.nouvelobs.com

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 20:22

 

 

Source :  cadtm.org

 

CADTM

 

Série : Les États au service des banques au prétexte du « Too big to fail » (partie 1)

Les aides massives des banques centrales aux grandes banques privées

21 août par Eric Toussaint

 


Résumé : Depuis l’éclatement de la crise bancaire en 2007, les banques centrales des pays les plus industrialisés prêtent massivement aux banques à des taux d’intérêt très bas afin d’éviter des faillites, permettant aux grandes banques qui en bénéficient d’économiser des sommes considérables en termes de remboursement des intérêts.

La Fed achète massivement aux banques des États-Unis des produits structurés hypothécaires, la BCE n’achète pas jusqu’ici de produits structurés mais elle accepte que les banques les déposent comme collatéraux, autrement dit comme garantie, des prêts qu’elle leur octroie.

Les gouvernements, quant à eux, apportent leurs garanties et injectent massivement des capitaux afin de recapitaliser les banques.

Les banques systémiques savent qu’en cas de problème, du fait de leur taille et du risque que représenterait la faillite de l’une d’elles (« too big to fail »), elles pourront compter sur le soutien des États qui les renfloueront sans sourciller.

Les gouvernements empruntent sur les marchés financiers en émettant des titres de la dette publique souveraine. Ils confient la vente de ces titres aux grandes banques privées. Les banques bénéficient par ailleurs de baisse d’impôts sur les bénéfices.

De plus, au sein de la zone euro, les banques jouissent du monopole du crédit destiné au secteur public.

À partir de 2007, les gouvernements et les banques centrales des pays occidentaux les plus industrialisés plongés dans la plus grande crise économique depuis les années 1930 ont donné la priorité absolue au sauvetage des banques privées et au système financier qui les entoure (sociétés d’assurances, fonds de placement, fonds de pensions privés…) |1|. Le sauvetage des banques est réalisé aux dépens de l’écrasante majorité de la population (les 99 %). Les pouvoirs publics ont tout fait pour maintenir les principaux privilèges des banques privées et pour laisser intact leur pouvoir. Le coût du sauvetage est énorme : explosion de la dette publique, perte de recettes fiscales, forte restriction des prêts aux ménages et aux PME, poursuite des activités spéculatives et aventureuses qui, dans certains cas, ont nécessité de nouveaux sauvetages coûteux.

Les prêts massifs des banques centrales aux banques privées

Depuis l’éclatement de la crise bancaire en 2007, les grandes banques centrales des pays les plus industrialisés (BCE, Banque d’Angleterre, Fed aux États-Unis, Banque nationale de Suisse, Banque du Japon) prêtent massivement aux banques à des taux d’intérêt très bas afin d’éviter des faillites. Sans cette ligne de crédit illimitée, une grande partie des banques serait en cessation de paiement car les sources habituelles de financement se sont taries, les prêts interbancaires ont fondu (car les banques se méfient les unes des autres), les ventes d’obligations bancaires sont très faibles, et les prêts au jour le jour assurés par les money market funds sont aléatoires (voir encadré). Le cumul des prêts des banques centrales aux banques privées depuis 2007 dépasse de loin la somme de 20 000 milliards de dollars. Comme cette manne de crédits est prêtée à un taux d’intérêt très bas, cela permet aux grandes banques qui en bénéficient d’économiser des sommes considérables en termes de remboursement des intérêts.

Qu’est-ce que les Money Market Funds ?

Les Money Market Funds (MMF) sont des sociétés financières des États-Unis et d’Europe, très peu ou pas du tout contrôlées ni réglementées car elles n’ont pas de licence bancaire. Ils font partie du shadow banking, la banque de l’ombre. En théorie, les MMF mènent une politique prudente mais la réalité est bien différente. L’administration Obama envisage de les réglementer car, en cas de faillite d’un MMF, le risque de devoir utiliser des deniers publics pour les sauver est très élevé. Les MMF suscitent beaucoup d’inquiétude vu les fonds considérables qu’ils gèrent et la chute depuis 2008 de leur marge de profit. En 2012, les MMF états-uniens maniaient 2 700 milliards de dollars de fonds, contre 3 800 milliards en 2008. En tant que fonds d’investissement, les MMF collectent les capitaux des investisseurs (banques, fonds de pension…). Cette épargne est ensuite prêtée à très court terme, souvent au jour le jour, à des banques, des entreprises et des États. Dans les années 2000, le financement par les MMF est devenu une composante importante du financement à court terme des banques. Parmi les principaux fonds, on trouve Prime Money Market Fund, créé par la principale banque des États-Unis JP Morgan, qui gérait, en 2012, 115 milliards de dollars. La même année, Wells Fargo, la 4e banque aux États-Unis, gérait un MMF de 24 milliards de dollars. Goldman Sachs, la 5e banque, contrôlait un MMF de 25 milliards de dollars. Sur le marché des MMF en euros, on trouve de nouveau des sociétés états-uniennes : JP Morgan (avec 18 milliards d’euros), Black Rock (11,5 milliards), Goldman Sachs (10 milliards) et des européennes avec principalement BNP Paribas (7,4 milliards) et Deutsche Bank (11,3 milliards) toujours pour l’année 2012. Certains MMF opèrent également avec des livres sterling. Bien que Michel Barnier, commissaire européen en charge des marchés financiers, ait annoncé vouloir réglementer le secteur, jusqu’à aujourd’hui rien n’a été mis en place. Encore des déclarations d’intention qui ne sont pas suivies d’effet |2|.

L’agence de notation Moody’s a calculé que pendant la période 2007-2009, 62 MMF ont dû être sauvés de la faillite par les banques ou les fonds de pensions qui les avaient créés. Il s’agit de 36 MMF opérant aux États-Unis et 26 en Europe, pour un coût total de 12,1 milliards de dollars. Entre 1980 et 2007, 146 MMF ont été sauvés par leurs sponsors. En 2010-2011, toujours selon Moody’s, 20 MMF ont été renfloués |3|. Cela montre à quel point ils peuvent mettre en danger la stabilité du système financier privé.

En dehors de ces financements directs, les banques centrales utilisent d’autres moyens pour venir en aide aux banques privées.

Ainsi, la Fed achète massivement aux banques des États-Unis des produits structurés hypothécaires (Mortgage Backed Securities). Entre 2008 et début 2014, elle en a acheté pour un peu plus de 1 500 milliards de dollars |4|. En 2012-2013, elle a acheté chaque mois aux banques et aux agences immobilières |5| qui garantissent les crédits hypothécaires pour 40 milliards de dollars de ces produits largement toxiques, afin de les soulager de ce fardeau. Fin 2013, elle a commencé à réduire ces achats qui s’élevaient en mars 2014 à 35 milliards de dollars par mois. En octobre 2014, la Fed détiendra 1 700 milliards $ de MBS soit environ 21 % du volume total de ces produits toxiques |6| . C’est énorme.

La BCE n’achète pas de produits structurés mais elle accepte que les banques les déposent comme collatéraux, autrement dit comme garantie, des prêts qu’elle leur octroie. Pendant la période 2010-2013, la quantité de produits structurés (ABS) déposés par les banques auprès de la BCE a oscillé entre 325 et 490 milliards d’euros.

La BCE achète également des obligations (covered bonds) émises par les banques privées pour se financer |7|. Il s’agit d’une aide fort importante de la BCE aux banques qui rencontrent de graves problèmes pour se financer sur les marchés. Cette aide est carrément passée sous silence dans les médias. Depuis l’éclatement de la crise, la BCE a acheté pour 76 milliards d’euros de covered bonds, 22 milliards sur le marché primaire et 54 milliards sur le marché secondaire. Il faut souligner que la BCE a acheté notamment des covered bonds qui ont une mauvaise notation (BBB-), ce qui veut dire que les agences de notation n’avaient pas confiance dans la santé des banques qui les ont émis. À la date du 18 mars 2014, la BCE détenait pour 52 milliards d’euros de covered bonds des banques. C’est un montant très important si on le compare au volume des émissions de ces obligations par les banques. En 2013, il ne s’est élevé qu’à 166 milliards d’euros, en chute de 50 % par rapport à 2011 |8|.

Notes

|1| Au Japon, le gouvernement et la banque centrale avaient fait de même à partir de l’éclatement de la bulle immobilière et de la crise bancaire au début des années 1990. Voir Daniel Munevar, « Décennies perdues au Japon », in Damien Millet et Éric Toussaint, La dette ou la vie, Aden-CADTM, 2011, chapitre 15.

|2| Financial Times, « EU shadow banking plan rapped », 26 mars 2012 ; « MMF lose worth in low interest rate world », 10 septembre 2012 ; « EU abandons reform on money market funds” » 10 mars 2014.

|3| Financial Times, « 20 money market funds rescued », 21 octobre 2013.

|4| Fin janvier 2014, le bilan de la FED était supérieur à 4 000 milliards de dollars : 2 228 milliards de bons du Trésor et 1 586 milliards de créances hypothécaires titrisées (MBS).

|5| Fannie Mae, Freddie Mac et Ginnie Mae.

|6| Natixis, EcoHebdo, 25 juillet 2014, N°29, http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=78192

|7| La banque Natixis, qui est évidemment, comme toutes les banques, très favorable à ces achats, a publié un rapport enthousiaste sur la question dès 2009 : http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=46663

|8| L’émission de covered bonds par les banques en 2013 a été la plus faible depuis 1996 ! Comparé à 2011, elle a baissé de plus de 50 %. En 2011, l’émission des covered bonds s’était élevée à 370 milliards de dollars tandis qu’en 2013, elle représentait à peine 166 milliards de dollars. Voir Financial Times, « Europe covered bond issues slump », 27 novembre 2013.

Éric Toussaint, maître de conférence à l’université de Liège, préside le CADTM Belgique et est membre du conseil scientifique d’ATTAC France. Il est auteur des livres Bancocratie, Aden, 2014 ; Procès d’un homme exemplaire, Editions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010.

 

 

Source :  cadtm.org

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 20:02

 

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

Le réseau CADTM à l’Université d’été des mouvements sociaux organisée par ATTAC à Paris : compte-rendu de la première journée

 

21 août par Maud Bailly , Owen Chartier

 


L’Université d’été européenne des mouvements sociaux, organisée par les ATTAC Europe, s’est ouverte le 19 août à Paris. Plus de 1400 personnes sont venues des quatre coins du monde pour assister à ce formidable rassemblement d’organisations porteuses de solutions alternatives au système dominant. Parmi elles, le réseau CADTM qui s’est déplacé en nombre pour l’événement, avec des membres du CADTM Belgique, du CADTM France, d’ATTAC-CADTM Maroc, du CADTM Argentine et du CADTM Syrie.

Cette première journée a été menée sur trois fronts : le stand où étaient présentés les ouvrages du CADTM, le séminaire sur la dette et un atelier sur l’Amérique latine dans lesquels le CADTM est intervenu comme conférencier. Nous en donnons ici les grandes lignes

Séminaire « Pourquoi faut-il taxer le capital, annuler la dette et prendre d’autres mesures complémentaires ? »

Éric Toussaint (président du CADTM Belgique et membre du conseil scientifique d’ATTAC France) et Thomas Coutrot (porte-parole d’ATTAC France et membre du CAC-Collectif d’audit citoyen de la dette française) étaient les conférenciers de la première matinée du séminaire intitulé « Dettes illégitimes des États : pourquoi et comment les annuler ? ». Émilie Paumard (co-secrétaire du CADTM Belgique) assurait la modération de cette première séance.

Le porte-parole d’ATTAC France a débuté la conférence par un cadrage de la crise financière de 2007-2008, survenue aux États-Unis et qui s’est ensuite propagée en Europe à cause des liens interbancaires. Les gouvernements ont d’abord mis en place des politiques de relance de l’économie d’une part, et fournit les liquidités pour sauver les banques d’autre part. Ces fonds ont été empruntés sur les marchés financiers du fait de l’interdiction pour les États de se financer directement auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Ces opérations de sauvetage ont provoqué une aggravation de la dette publique des États et cette « crise de la dette » a servi d’argument pour mettre en place, à partir de 2010, des politiques d’austérité partout en Europe.

Éric Toussaint est quant à lui revenu sur les différentes catégories de dettes : les dettes illégitimes, illégales, odieuses et insoutenables. Il a rappelé le rôle moteur du concept de « dette illégitime » qui permet de mobiliser les citoyens. Il a enfin insisté sur la nécessité de mettre en place un plan large de transition écologique et sociale : mettre un terme aux plans d’austérité, annuler la dette illégitime, illégale et odieuse des États et faire payer la facture à ceux qui en ont profité, renforcer le système de répartition des richesses et socialiser les banques, etc.

Les interventions de ces deux orateurs se sont soldées par la convergence des solutions à apporter au problème de la dette publique : 1) l’annulation des dettes publiques illégitimes tout en protégeant les petits épargnants qui ont placé leurs économies dans des titres publics ; 2) la mise en place d’un modèle fiscal juste, basé sur un impôt progressif sur le capital.

Atelier « Venezuela, Équateur, Bolivie : déstabilisations en Amérique latine ? »

Le CADTM intervenait dans cet atelier visant à faire un état des lieux de la situation latino-américaine, en particulier au Venezuela, en Équateur et en Bolivie, où on assiste à des tentatives de déstabilisation des gouvernements en place. Or comme nous l’a signalé Fabien Cohen (France-Amérique latine - FAL), la région, historiquement habituée aux putschs, entre aujourd’hui dans une « ère des coups d’État en douce » (selon une expression employée par Maurice Lemoine). Il s’agit désormais de déstabiliser les expérimentations politiques progressistes qui dérangent, sans verser de sang – du moins directement. Entre autres stratégies : les coups d’État, avortés dans le cas du Venezuela (contre Chavez en 2002) et de l’Équateur (grève des policiers et des militaires en septembre 2010), réussis dans le cas du Honduras (en 2009, « coup d’État constitutionnel » contre le président Manuel Zelaya) et au Paraguay (destitution de Fernando Lugo par le Congrès en 2012). Il s’agit également de rendre les pays ingouvernables, déstabilisés par les manœuvres d’une opposition financée et soutenue par les États-Unis et leurs alliés occidentaux. À l’instar du Venezuela, avec la grève générale organisée par le patronat, la paralysie de l’entreprise pétrolière nationale ou encore les guarimbas (blocage des rues, en lien étroit avec les paramilitaires colombiens), et de la Bolivie, où le gouvernement d’Evo Morales est victime d’une tentative de déstabilisation institutionnelle.

Comme l’a précisé Antonio Sanabria (CADTM), la bataille des fonds vautour qui a cours en Argentine constitue une autre manœuvre de déstabilisation du gouvernement en place. Partout, une opposition politique féroce met tout en œuvre pour faire avorter toute tentative d’instaurer un « autre projet politique », notamment en s’appuyant sur le pouvoir des médias, qui concourent à manipuler l’opinion publique ainsi qu’en délégitimant ces expériences sans laisser de place au débat.

Jeannette HABEL (journaliste) nous a rappelé les conquêtes démocratiques et sociales majeures obtenues - sous la pression des mouvements sociaux - durant la première décennie de ce XXIe siècle, au sein des pays ayant porté au pouvoir des gouvernements dits de « gauche ». Aujourd’hui toutefois, on déplore un ralentissement de ces processus, confrontés à des difficultés qui les mettent face à une impasse stratégique, révélateurs des limites des modèles développés. Parmi les débats brûlants qui traversent ces expériences, citons ceux sur l’extractivisme (extraction des matières premières basée sur la croyance en une nécessaire croissance économique pour mettre en œuvre la justice sociale) versus pachamanisme (respect de la nature et « buen vivir » comme modèle alternatif de développement) ou encore celui sur la représentativité et la participation des mouvements sociaux à la gestion gouvernementale. En somme, ces expériences nous montrent que l’élaboration d’alternatives radicales au modèle capitaliste néolibéral est un chantier toujours en cours.

Antonio Sanabria (CADTM Belgique) nous a rappelé que, pour s’assurer des marges de manœuvre en ce sens, il s’agit de se dégager de l’emprise du pouvoir financier. Il a ainsi salué l’initiative d’un audit citoyen de la dette publique avec participation citoyenne comme l’a réalisé l’Équateur. L’audit de la dette constitue pour les États un outil pertinent pour se soustraire au paiement des dettes illégitimes et pour récupérer une partie importante de leur souveraineté.

Date à retenir : 10 et 11 juin 2015 à Bruxelles : contre-sommet organisé par France-Amérique latine face au sommet Union européenne/CELAC (Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes).

 

 

Source : cadtm.org

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 19:56

 

Source : www.reporterre.net

 

 

« Il faut renoncer à la croissance économique », la nouvelle doctrine d’Attac

Entretien avec Thomas Coutrot

mardi 19 août 2014

 

 

 

 

Attac a quinze ans. Mouvement au coeur de l’altermondialisme, son histoire en reflète les échecs et les succès. Son porte-parole, Thomas Coutrot, raconte comment l’écologie est entrée dans le logiciel du mouvement, et évoque l’explosion du système du fait du blocage du capitalisme.


Née en 1998, l’Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac) a fêté son quinzième anniversaire. L’occasion de remonter l’histoire trépidante du début du XXIe siècle, et de s’interroger sur la situation présente : la force des alternatives s’imposera-t-elle à un système figé, ou la seule issue est-elle l’explosion ? On en discute, avec Thomas Coutrot, économiste et porte-parole d’Attac.

Reporterre - Quelle est l’histoire d’Attac ?

Thomas Coutrot - Attac est né en même temps que le mouvement altermondialiste, dont la première grande date marquante a été 1999, avec le sommet de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) à Seattle : de grandes manifestations s’y sont déroulées, manifestant l’émergence du mouvement. C’est le moment où l’on commence, à la suite des crises financières en Asie et en Amérique Latine dans les années 1990, à s’apercevoir des pouvoirs exorbitants dont dispose l’industrie financière et des ravages qu’elle fait subir aux sociétés. Donc, le mouvement inter mondialiste se développe contre le libre échange, contre l’OMC, contre l‘AMI (Accord multilatéral sur l’investissement). Et puis, l’idée a été avancée par Ignacio Ramonet, du Monde diplomatique, d’appliquer la taxe Tobin, une taxe sur les mouvements de capitaux : cette idée a fédéré plein d’acteurs associatifs ou intellectuels qui se rendaient compte qui fallait faire cause commune, parce que les combats des différentes causes - syndicale, écologique, féministe, des droits de l’homme, de solidarité internationale -, ces combats séparés se heurtaient à un adversaire extrêmement puissant. Isolé, aucun ne pouvait plus obtenir d’avancée.

Attac en France est rapidement devenue une association de masse. En 2002, elle y comptait trente mille adhérents et plusieurs dizaines de comités locaux, avec un essaimage dans des pays européens, africains, latino-américains et même asiatiques. Le Forum social mondial a été créé en 2001 à Porto Alegre, au Brésil, et Attac y a joué un rôle important.

- A Porto Alegre, le 25 janvier 2001 -

Mais les attentats du World Trade Center en septembre 2001 ont cassé la dynamique du mouvement. La contre-offensive des néo-conservateurs américains a été extrêmement forte et a coupé les ailes des mouvements sociaux aux Etats Unis et du mouvement altermondialiste. Ensuite, Attac a vécu une crise qui a éclaté en 2006.

Découlait-elle de la contre offensive des néo conservateurs ?

Le mouvement altermondialiste n’était plus dans une phase ascendante. Cela a pu convaincre certains que ce mouvement n’était pas aussi important que cela et qu’il fallait revenir à des méthodes classiques de conquête du pouvoir politique : partis et candidatures aux élections. En 2004, la direction d’Attac a tenté de lancer des listes aux élections européennes. Cette tentation s’est renforcée par le succès de la campagne contre le traité constitutionnel en 2005, où Attac a joué un rôle important.

Mais une grande partie de l’association s’y est opposée. Beaucoup d’adhérents étaient venus par dépit du jeu des rivalités de pouvoir, des batailles d’écuries parlementaires ou présidentielles, et ne voulaient pas retrouver dans Attac ce type de compétitions. Ainsi, malgré le prestige et le capital symbolique dont disposait Bernard Cassen et la direction du fait de leur rôle dans la création d’Attac, ils n’ont pas réussi à convaincre la majorité des adhérents d’en faire un proto parti politique qui aurait été le cœur de la recomposition politique à la gauche du parti socialiste.

La direction sortante s’est retrouvée minoritaire. Mais Attac était déjà sur le déclin. Entre 2003 et 2006, l’association avait déjà perdu dix mille adhérents et était retombée à vingt mille adhérents Entre 2006 et 2009, l’association a de nouveau perdu dix mille adhérents. Depuis, elle s’est stabilisée autour de dix mille.

Comment Attac s’est-elle relevée de cette crise ?

Il est quasiment miraculeux de mon point de vue qu’on ait réussi à conserver dix mille adhérents dans une association aussi traumatisée. Mais il y avait, au-delà de l’équipe fondatrice et de la direction, un collectif vivant et pluraliste qui a pu, avec l’apport de jeunes militants, la stabiliser. En particulier grâce à la question écologique : c’est après la crise de 2006 qu’Attac s’est ouvert à l’écologie et a commencé à considérer qu’une de ses missions était de construire des synergies entre le mouvement ouvrier traditionnel et le mouvement écologique.

Une mutation difficile : quand les idées de la décroissance sont apparues au début des années 2000, beaucoup chez Attac se sont braqués contre cette idée.

Oui. Au conseil scientifique et dans la culture historique des fondateurs, on avait une alliance de keynésiens et de marxistes chez qui la tradition écologique est marginale. Le centre de gravité était le keynésiano-marxisme qui pensait donner un autre contenu social à la croissance, une croissance axée sur la satisfaction des besoins et non pas sur la rentabilité financière, mais une croissance. Et quand sont arrivées les thèses de la décroissance, beaucoup de militants y ont vu le danger de l’apologie de l’austérité, la négation du fait que les besoins humains non satisfaits existent à profusion, notamment au Sud.

Ces crispations étaient encouragées par le fait que, du côté du discours de la décroissance - Paul Ariès le dit très bien aujourd’hui -, il y a eu une alliance ambiguë entre des courants progressistes et des courants plus douteux sur le plan idéologique. Ce fait qu’il y avait des réactionnaires du côté de la décroissance était monté en épingle par les opposants à ces thèses de façon convaincante. Ces incompréhensions se sont largement dissipées après 2006. Mais cela n’est pas seulement lié à la crise d’Attac, où le courant le plus étatiste et archaïque s’est marginalisé, c’est aussi lié à l’évolution du mouvement de la décroissance lui-même : il a clarifié son idéologie.

Il reste aujourd’hui dans Attac une forte réticence à utiliser le terme de décroissance qui est perçu comme aussi vide de sens que le mot de croissance. La décroissance n’est pas perçue comme un terme permettant de figurer une alternative. Le mot lui même n’est pas repris par Attac - à juste titre selon moi.

Refusez-vous explicitement le terme de croissance ?

Depuis 2008-2009, le terme de « croissance » n’apparaît plus positivement dans les textes d’Attac. On considère que la croissance n’est pas la solution. On est pour une économie sans croissance, pour ce qu’on appelle la décroissance sélective. Il y a des secteurs qui doivent décroître, d’autres qui doivent croître.

Et pourquoi l’avez-vous abandonnée ?

A cause de la prise de conscience qu’on ne peut pas découpler la croissance du PIB (produit intérieur brut) et l’émission de CO2. Le découplage absolu est une impossibilité et il faut en tirer les conséquences. Intellectuellement, c’est l’argument décisif. On ne peut pas découpler la croissance économique de la progression des émissions de gaz à effet de serre, donc il faut y renoncer.

Comment définirais-tu le projet économique d’Attac ?

C’est un projet de démocratie économique. Même une économie stationnaire connaîtra du changement. L’histoire de l’humanité ne sera pas figée une fois pour toutes. Il y aura du développement de certaines productions et des abandons d’autres. Donc la trajectoire de développement doit résulter de la délibération démocratique articulée à tous les niveaux. C’est ce que certains appellent la planification participative avec l’idée qu’il y aura toujours une économie marchande. Le marché est un outil économique beaucoup plus ancien que le capitalisme et lui survivra. Mais les forces du marché ne doivent pas déterminer les trajectoires du développement économique des sociétés. Ceci doit être fait par les délibérations démocratiques articulées au niveau local, régional et international.

Attac, c’est quoi : un mouvement d’éducation populaire ? un mouvement de production d’idées alternatives ? Un mouvement militant ?

Notre définition du début est toujours valide : Attac est un mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action. On est parti sur une conception d’éducation populaire para-universitaire, dont les membres du conseil scientifique vont donner des conférences dans les comités locaux devant les adhérents et les sympathisants, qui viennent s’instruire au contact de la Science. Cela a beaucoup marqué le début de l’association et continue à structurer le fonctionnement de pas mal de comités locaux. On finit par s’apercevoir que ce n’est pas très efficace. Donc on diversifie : les projections de films suivies d’un débat ouvert constituent aujourd’hui la forme d’animation la plus utilisée.

Par ailleurs, on réfléchit sur l’interpellation des pouvoirs. Attac concevait son rôle comme étant d’interpeller les politiques : « Il faut mettre en place une taxe Tobin, il faut faire une réforme fiscale, il faut faire une réduction du temps de travail, il faut faire mener une politique de transition écologique, etc. ».

Avec la crise de représentation, de légitimité du système politique, et avec le diagnostic de la cooptation des hautes sphères de l’appareil d’Etat par les intérêts financiers et économiques qui fait qu’on a maintenant affaire à une oligarchie et que les politiques publiques reflètent de façon systématique les intérêts de cette oligarchie, « interpeller » devient largement inutile. On s’oriente vers le soutien, la mise en visibilité des initiatives concrètes dans la société, sur l’énergie, l’agriculture, l’écologie, etc. Les alternatives concrètes locales deviennent un des outils principaux de la transformation sociale. Aussi, on s’oriente de plus en plus vers la mobilisation citoyenne sur des cibles précises, telles que les multinationales ou la Banque centrale européenne. On a par exemple lancé un mouvement de boycott d’Unilever pour soutenir Fralib.

Pourquoi ce choix ?

Fralib est un des trop rares exemples de lutte sociale – il s’agit de sauver les emplois – avec une démarche écologique pensée avec la relocalisation des circuits courts. Ce projet est emblématique de pleins de choses. La CGT locale – pas nationale ! - se bat durement depuis trois ans avec peu de soutien extérieur, alors qu’ils sont vraiment dans un projet écologique.

 

*Suite de l'article sur reporterre

 

 

Source : www.reporterre.net

 

 

 

 

 

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22 août 2014 5 22 /08 /août /2014 19:41

 

Source : www.franceinfo.fr

 

 

EDF : un contrat d'importation de gaz de schiste irrite les écologistes
par Lucie Barbarin mardi 22 juillet 2014 06:52

EDF veut importer du gaz de schiste américain © REUTERS | Benoit Tessier

La nouvelle est passée presque inaperçue la semaine dernière. En toute discrétion, EDF a signé un accord pour importer du gaz de schiste des Etats-Unis. Les écologistes en appellent à Ségolène Royal.

Ce contrat signé par EDF avec le groupe américain Cheniere, c'est ce dernier qui l'a annoncé dans un communiqué publié le 17 juillet. Les premières livraisons de gaz liquéfié sont prévues pour 2016 et le contrat a une durée de 20 ans. Sur le papier, le raisonnement est simple. La France dépend des gaz naturels russes et algériens. Il faut diversifier les approvisionnements, "réduire nos dépendance vis-à-vis du gaz russe" notamment  comme l'explique Philippe Chalmin, professeur d'économie à l'université Paris Dauphine. Et si on n'a pas les détails de l'accord financier, il estime qu'on peut "imaginer que ramener sur l'Europe à niveau de 9 à 10 dollars là où nous importons le gaz russe aux alentours de 11 à 12 dollars".

EDF : un contrat d'importation de gaz de schiste irrite les écologistes, reportage Lucie Barbarin

 
Sauf que les prix attractifs du gaz américain ne font pas oublier la contradiction. La France dit non à l'extraction de gaz de schiste, chez elle, mais elle accepte qu'EDF en importe en grandes quantités des Etats Unis. Une hypocrisie inacceptable pour
Benoit Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement : "C'est la même chose que les OGM. On s'interdit de les produire sur le territoire français parce qu'on considère que c'est trop dangereux mais on les importe massivement pour l'alimentation de notre bétail. C'est une forme de cynisme".
 
Ce qui fait dire au député EELV Yannick Jadot que la question devient politique. "Ça va à l'encontre des efforts qu'on tente de faire sur la transition énergétique". Et il en appelle à Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, puisque l'Etat est le principal actionnaire d'EDF.
 
 

par Lucie Barbarin mardi 22 juillet 2014 06:52

 

 

Source : www.franceinfo.fr

 

 

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