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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 18:25

 

Source : www.marianne.net

 

 

L'Equateur sur le chemin d'un salaire maximum !
Mercredi 17 Septembre 2014 à 19:00

 

Patricia Neves

 

Rafael Correa, le président équatorien, l'a annoncé ce week-end : il envisage d'instaurer un salaire maximum dans les entreprises privées. Le rapport entre le plus bas et le plus haut salaire pourrait être fixé de 1 à 20. Des manifestations en réponse à cette mesure sont prévues cette nuit dans le pays.

 


Moises Castillo/AP/SIPA
Moises Castillo/AP/SIPA
«Si le directeur d'une banque veut gagner 60 000 dollars (près de 46 000 euros), parfait, mais ça n’excédera pas vingt fois le salaire de son travailleur le plus pauvre » a annoncé ce week-end le président équatorien, Rafael Correa, sans toutefois préciser s'il évoquait un revenu mensuel ou annuel... Sans doute, notre homme a-t-il avancé ce montant par pure provocation. Car l'important est ailleurs, dans le rapport de 1 à 20 retenu par le chef de l'Etat. Car c'est contre les « inégalités » que s'est érigé Rafael Correa, en faisant cette sortie dans son habituel espace de parole hebdomadaire, « Enlace Ciudadano », diffusé à la radio, sur les écrans de la télévision via les dizaines de chaînes pro-gouvernementales. Ainsi, si cette réforme voyait le jour, les salaires les plus élevés pourraient donc, selon nos calculs, ne pas dépasser 6 800 dollars (5 300 euros) par mois, soit vingt fois 340 dollars, le montant du Smic équatorien (262 euros), qui a plus que doublé sous la présidence Correa.
 
Calquée sur « Aló presidente », l’émission à succès de son ancien homologue vénézuelien et grand orateur Hugo Chavez, « Enlace Ciudadano » est diffusée depuis 2007, date de l’élection du président Correa, et ne vise pas seulement à tenir informés les électeurs des projets en cours ou en devenir mais à maintenir un lien direct avec la population. Qui d’ailleurs le lui rend bien. Avec 75 % de taux de popularité, Rafael Correa est en effet le dirigeant sud-américain le plus populaire.
 
Ce week-end cependant, l’annonce de l’instauration d’un salaire maximum tant dans le public qu’au sein des entreprises privées, a surpris. Elle intervenait de fait à quelques jours seulement d’une grande manifestation organisée à l’appel de plusieurs organisations syndicales, tous secteurs confondus, allant de la fonction publique aux peuples indigènes. Tous se réunissent aujourd'hui (cette nuit en France, ndlr) pour une « grande marche » contre la réforme du Code du travail, actuellement en préparation, qui inclura donc désormais le plafonnement des plus hauts salaires.
 
Un mécontentement auquel n’a pas tardé de réagir le chef de l’Etat. Sur Twitter, Correa a en effet anticipé cette semaine « difficile » et appelé ses sympathisants à se mobiliser eux-aussi, à Quito, la capitale. « S’ils sont 3 000 nous serons 30 000 » prévient-il. En face, les opposants déclarent ne pas vouloir « mesurer » leurs « forces » respectives. Ce sera pourtant l’occasion de le faire...
 
Car plusieurs autres mesures phares s’annoncent dans les prochains mois, comme l’augmentation possible du prix des transports publics dont les conséquences au Brésil, l'année dernière, ont été dévastatrices pour le parti des travailleurs (PT) de la présidente Dilma Rousseff. Jamais les Brésiliens n'avaient autant manifesté, par millions, dans les rues, sur les réseaux sociaux, poussant même le gouvernement à reculer. Mais un autre sujet inquiète : un amendement de la Constitution équatorienne est à l'étude. Celui-ci permettrait aux autorités en place, en particulier au président, de se représenter sans limite de mandats successifs. L'exemple du voisin vénézuelien, cette fois, est aussi éloquent. La mesure, soumise par référendum une première fois en 2007 puis en 2009 par Caracas est aujourd'hui encore et toujours contestée. 

Demain, la mobilisation à Quito sera donc un test. Alors que la tension sociale est palpable depuis plusieurs mois. En témoignent les dernières municipales, tenues en février dernier et à l’issue desquelles les trois plus grandes villes du pays, Quito, Guayaquil et Cuenca ont toutes échappé à Alianza País, le parti au pouvoir. 

En France, la question du salaire maximum n'est pas passée inaperçue. Sur le site internet du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon rappelle en effet qu'il en avait fait l'une de ses principales propositions de campagne, lors de la présidentielle de 2012. François Hollande, lui, promettait alors d'imposer un « écart maximal de rémunérations de 1 à 20 » aux « dirigeants des entreprises publiques ». Un décret de juillet 2012 fixe bien un « plafond brut annuel », mais à 450 000 euros, soit en fait un écart de 1 à 26 si l'on se réfère au Smic comme salaire le plus bas.

Mais quid d'un tel dispositif dans les entreprises privées ? En mars 2013, le Figaro rapporte un sondage selon lequel 83 % des Français se déclarent favorables à une « loi instaurant un "salaire maximum " pour les dirigeants d'entreprises privées» Proposition rejetée en Suisse huit mois plus tard à 65 % quand bien même le pays possède l'un des plus grands écarts de revenus, derrière les Etats-Unis et le Canada. « En moyenne, écrit à l'époque France 24, un dirigeant helvète gagnait en 2012, 148 fois plus que son employé lambda. » C'est 108 fois pour la France...

 

 

Source : www.marianne.net

 

 

 

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:58

 

Source : bo.blogs.rue89.nouvelobs.com


 

Cigarettes : le travail des enfants, face cachée des blondes américaines

 

Publié le 17/09/2014 à 10h53

 

 

 

Aux Etats-Unis, on ne peut pas acheter de cigarettes avant 18 ans. Mais, à 13 ans, on peut travailler douze heures par jour pendant les vacances dans un champ de tabac. Et s’empoisonner au jus de nicotine et aux pesticides, vomir, se déshydrater, garder des séquelles neurologiques. Les fumeurs doivent savoir d’où viennent leurs clopes.

L’information avait légèrement secoué le pays au mois de mai, lorsque l’organisation Human Rights Watch avait publié son rapport : des centaines de jeunes ados travaillent comme ouvriers agricoles dans les fermes à tabac, et ce n’est pas illégal. Parfois, des minots de 6 ou 7 ans filent des coups de main à leurs parents pour les aider à gagner quelques dollars supplémentaires.

 

 

« Made in the USA : Child Labor & Tobacco »

Human Rights Watch, en anglais

Oui, en dépit de la chute spectaculaire du nombre de fumeurs et de la diminution des surfaces plantées, le tabac est toujours cultivé aux Etats-Unis, comme autrefois avant la guerre de Sécession, dans 10 000 exploitations, sur près de 140 000 hectares, dans une dizaine d’Etats.

8,5 dollars de l’heure, comme au McDo

Loin devant les autres – Kentucky, Tennessee, Virginie… – arrive la Caroline du Nord, avec 1 800 fermes et 30 000 travailleurs récoltant 182 000 tonnes de tabac par an.

Voilà sept ans que je vis en Caroline du Nord, j’ai eu le temps d’apprendre à distinguer, même à l’état de nourrissons, les plants de tabac de ceux de coton, soja et patates douces, autres cultures stars dans cette partie du Sud.

Aujourd’hui, on parle de fermes, et non plus de plantations. Leurs ouvriers ne sont plus esclaves, ils sont désormais payés – 8,5 dollars de l’heure, comme dans un McDo.

En général, ils sont latinos et immigrés, avec ou sans-papiers, telle l’immense majorité des travailleurs agricoles aux Etats-Unis. Comme dans les immenses potagers et vergers de Californie et de Floride, ce sont des familles venues du Honduras, de Colombie, du Mexique et d’ailleurs, qui servent de main-d’œuvre dans les champs de tabac.

Au boulot, faute de baby-sitter

Des familles. Papa, maman, grands frères et sœurs, petits frères et sœurs après l’école et pendant les vacances, et même petits minots, car ceux-là n’ont personne pour le baby-sitting.

Début septembre, le New York Times a remis le sujet sur la table en publiant un reportage glaçant. L’article constate les mêmes faits que HRW, mais il ajoute des noms et des photos qui posent des visages sur ces très jeunes ouvriers. Saray Alvarez, 13 ans, introduit leur histoire à tous :

« Certains matins, quand les plants de tabac culminent autour d’elle, Saray Cambray Alvarez enfile un sac poubelle noir sur son corps de 13 ans pour protéger sa peau des feuilles dégoulinantes de rosée teintée de nicotine.

Quand Saray et les autres ouvriers – dont plusieurs adolescents – entrent dans le champ à 6 heures du matin, ils percent des trous dans les sacs pour passer leurs bras. Ils essaient d’éviter ce qui est connu sous le nom de “maladie du tabac vert”, ou empoisonnement à la nicotine, qui peut causer vomissements, étourdissements et battements cardiaques irréguliers, entre autres symptômes.

Saray dit qu’elle a parfois du mal à respirer au milieu des feuilles dans la chaleur et l’humidité, et qu’elle se sent souvent lasse pendant ses douze heures de travail, quand elle se déplace entre les rangs pour couper les fleurs en trop et les mauvaises feuilles avant la récolte.

“On a très soif”, dit Saray, qui doit parfois attendre une heure pour boire, par une température de 32°, que l’équipe soit revenue du bon côté du champ, là où se trouvent les citernes d’eau. “C’est trop dur pour moi, et c’est trop chaud.” »

Se retenir de faire pipi jusqu’au soir

On lit aussi les témoignages de Ana Flores, 16 ans, qui s’estime heureuse de ne pas vomir trop souvent, contrairement à d’autres. De Edinson Bueso Ramirez, 15 ans, qui se souvient des étés précédents où il travaillait en compagnie d’autres gosses de 12, 13 et même un de 10 ans. Edinson espère entrer dans les Marines après le lycée. Il dit :

« Ma mère, elle a peur que je me fasse mal au travail. Mais je lui dis : “On doit payer les factures.” »

Il y a aussi Esmeralda Juarez, 15 ans, toute mignonne avec sa longue natte et son jean slim, qui se plaint d’avoir été tripotée par un contremaître, qui l’appelait « princesse » et « baby ».

La plupart des champs n’ont pas de toilettes. Certaines femmes vont dans les bosquets, mais Esmeralda « se retient », elle attend d’être rentrée à la maison.

« Il n’y a rien d’intéressant dans ce boulot, sauf qu’on est payé. »

Le recul de l’administration Obama

Il y a trois ans, la secrétaire d’Etat au Travail de l’administration Obama avait proposé d’inscrire le travail des champs de tabac dans la catégorie « dangereuse ». Cette catégorisation aurait eu pour effet d’interdire son accès aux moins de 16 ans. Après tout, le Brésil, l’Inde et d’autres pays producteurs interdisent ce travail aux moins de 18 ans. (Ce qui ne veut pas dire que cette loi est respectée.)

La droite et les organisations agricoles avaient hurlé que cette interdiction risquait de mettre en danger des milliers de fermes familiales. La proposition était rentrée dans son tiroir.

En juin dernier, le « Daily Show », émission télévisée humoristique, avait diffusé un hallucinant reportage sur le sujet, intitulé « Nicoteens », dans lequel le sénateur républicain du Kentucky Paul Hornback soutenait sérieusement que ce genre de travail était génial pour endurcir les enfants à la vraie vie.

 

« Nicoteens », « The Daily Show »

Comedy Central, juin 2014, en anglais

Human Rights Watch et le NYT rappellent que, en effet, la loi fédérale autorise les enfants de 12 ans et plus à travailler dans des fermes « tant que ça n’empiète pas sur le temps scolaire », et ce, sans limite horaire.

En dehors du secteur agricole, l’âge minimum pour travailler est de 14 ans. En dessous de 16 ans, le temps de travail est limité à huit heures par jour.

« Pas aussi cool qu’une journée à la plage »

Depuis sa tentative avortée de restriction du travail des enfants dans les champs de tabac, le secrétariat d’Etat au Travail assure avoir intensifié ses inspections, et discuté avec les planteurs pour réduire les risques.

Le vice-président de l’association des planteurs de tabac de Caroline du Nord, interrogé par le NYT, assure que la plupart des fermiers vont bien au-delà de ce qui est exigé par la loi pour protéger leurs travailleurs :

« “On n’aurait aucun intérêt à maltraiter les ouvriers. Ceux-ci démissionneraient vite, et on se retrouverait sans personne pour travailler au moment de la récolte.”

Il reconnaît par ailleurs le danger de travailler dans un environnement empoisonné par la nicotine, et les rudes conditions de travail. “Personne ne prétend que c’est aussi cool qu’une journée à la plage.” »

Ce que l’on fume en France

J’ai cherché à savoir d’où venait le tabac des cigarettes vendues en France. Difficile de trouver des informations précises. Apparemment, les fabricants de cigarette mélangent des tabacs achetés aux gros producteurs mondiaux – la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, le Brésil et des pays de l’ex-URSS.

Une chose est sûre : de même que l’exploitation honteuse des ouvriers dans les usines textiles asiatiques nous fait réfléchir aux errements de la mode et de la consommation de vêtements trop bon marché, on devrait savoir ce qu’il y a derrière les volutes parfumées de nos Marlboro, Camel et autres cigarettes chéries.

 

Source : bo.blogs.rue89.nouvelobs.com

 

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:47

 

Source : ecologie.blog.lemonde.fr

 

 

Plongée dans l’univers sordide des élevages en batterie de poules pondeuses

 

 

 

 

 

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Le long d'une allée plongée dans la pénombre, c'est une succession de cages, sur plusieurs niveaux et à perte de vue. A l'intérieur des enclos grillagés, des poules, souvent déplumées, se bousculent dans des espaces exigus, qui surplombent de quelques centimètres seulement des amas de fientes. Mais le pire, ce sont peut-être ces cadavres en décomposition qui gisent au milieu des autres gallinacées. Dans une enquête vidéo diffusée mercredi 17 septembre, l’association de défense des animaux L214 révèle les conditions d'élevage "sordides et non conformes aux réglementations" qui règnent dans plusieurs exploitations de poules pondeuses fournissant la marque U.

 

 

 

Les images proviennent d'une enquête menée entre février et juin dans trois élevages en batterie situés dans le Morbihan, en Bretagne. Dans chacun, deux hangars accueillent près de 100 000 poules, soit une taille d'exploitation moyenne en France. Les gallinacés y sont enfermés 68 semaines durant, depuis l'âge de 18 semaines jusqu'à leur réforme, sans jamais voir la lumière du jour ou sentir l'air extérieur. Seule activité : pondre des œufs (à raison de deux tous les trois jours), réceptionnés par un tapis mécanique.

"Les conditions d’élevage que nous avons observées contreviennent aux besoins élémentaires des animaux et enfreignent la réglementation européenne : la plupart des cages présentent des nids non conformes et ne sont pas dotées de grattoirs", dénonce Sébastien Arsac, chargé de campagne de L214.

La directive européenne relative à la protection des poules pondeuses, adoptée en 1999 mais seulement entrée en vigueur en 2012, prévoit des aménagements des élevages censés mieux répondre aux besoins comportementaux des gallinacés, dans une prise en compte accrue du bien-être animal : les poules doivent disposer d'un espace vital d'au moins 750 cm2 (soit à peine plus qu'une feuille A4) et se mouvoir dans des cages de 20 à 60 individus. Un nid doit y être aménagé, ainsi qu'un perchoir et une litière permettant le picotage et le grattage.

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Pour tout nid, les cages des élevages bretons incriminés possèdent des lamelles en plastique orange pendant du haut de l'enclos, censées délimiter un espace séparé qui n'en est pas vraiment un. "Le sol de ces espaces est grillagé, comme dans le reste de la cage, alors que c'est interdit par la directive européenne", relève Sébastien Arsac. Si les perchoirs sont bel et bien présents – installés à 2 cm du sol –, manque la litière pour se faire les griffes. "Or, les poules ont un besoin essentiel de gratter, picorer, rechercher la nourriture", note le chargé de campagne.

Quant à la sensible question de la densité des cages, impossible de déterminer si la réglementation est respectée. "Aujourd'hui, les cages comptent entre 50 et 60 poules. On ne peut pas toutes les compter ni mesurer les enclos", assure Sébastien Arsac. Dans un rapport d’octobre 2013, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux du ministère de l'agriculture estime que les règles de densité ne sont pas respectées et recommande la mise en place de contrôles.

"Nous demandons aux magasins U, qui sont approvisionnés par ces trois fermes, d'abandonner les œufs d'élevages en batterie et de passer à ceux de plein air, appelle Sébastien Arsac. Il est important que les supermarchés prennent leurs responsabilités et envoient un message, à un moment de prise en compte du bien-être animal dans l'acte d'achat." Les magasins U ne sont évidemment pas les seuls concernés. En avril 2013, Monoprix est devenue la première et unique enseigne française à cesser de vendre des œufs de batterie sous sa marque de distributeur.

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Du côté des magasins U, la réponse est tranchée : "Nous ne pouvons pas arrêter les œufs en batterie car nous faisons du commerce de masse, rétorque le groupe. La production française d'œufs de plein air est insuffisante et nous n'allons pas demander à une filière avicole en difficulté de changer de mode de production. Enfin, du côté des consommateurs, le prix compte aussi. Nous n'avons pas à choisir pour nos clients."

Les consommateurs, justement, penchent de plus en plus du côté des poules élevées en liberté. Dans un sondage OpinionWay publié mercredi, 84 % des Français se disent favorables à la suppression dans les supermarchés des œufs de poules élevées en cage. Ils sont également 90 % à se montrer favorables à l’interdiction des élevages en batterie.

Cette évolution des mentalités s'est déjà fait sentir : en France, premier producteur européen d'œufs (avec 12 milliards de coquilles !), 68 % des 47 millions de poules pondeuses sont aujourd'hui élevées en cage contre 80 % en 2012 – les autres étant élevées à 25 % en bâtiments avec accès au plein air et à 7 % au sol sans accès au plein air. Paris reste toutefois à la traîne de ses voisins européens, qui enregistrent une moyenne de 58 % d'élevages en batterie.

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Des obstacles persistent encore à ces changements de pratique des consommateurs : le prix, bien évidemment – même si L214 a calculé un "surcoût de moins d'un euro par mois" par personne en cas de passage d'œufs de batterie à ceux de plein air. Ensuite, la méconnaissance du code situé sur la coquille de l'œuf qui indique son origine (s'il commence par 0, il s'agit d'élevage bio, par 1, de plein d'air, par 2, au sol, et par 3, en batterie). Enfin, les leurres du marketing qui indique "œufs frais" sur l'étiquette pour des œufs élevés en batterie.

Surtout, seulement un tiers de la production d'œufs est vendue en coquille aux consommateurs. Le deuxième tiers est écoulé en restauration hors domicile tandis que le troisième est destiné à l'agroalimentaire (pour être transformé en pâtes alimentaires ou en pâtisserie). A moins d'acheter du bio, qui bannit les élevages en batterie, il s'avère alors quasi-impossible de tracer l'origine de l'œuf... et de sa poule.

Audrey Garric

>> Me suivre sur Facebook : Eco(lo) et sur Twitter : @audreygarric

>> Lire mes autres articles sur le site du Monde

Photos : L214

 

 

Source : ecologie.blog.lemonde.fr

 

 

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:41

 

Source : www.bastamag.net

 

 

 

Agrobusiness

En Allemagne, la grande distribution veut bannir les OGM

par Sophie Chapelle 17 septembre 2014

 

 

 

 

Finis les poulets et les pintades nourris aux OGM en Allemagne ? Selon le journal professionnel de l’agroalimentaire Lebensmittelzeitung, des supermarchés allemands ont demandé à leurs fournisseurs, le 28 août dernier, de cesser d’utiliser des aliments génétiquement modifiés pour la production d’œufs et de volailles. Une exigence que la grande distribution souhaite voir mise en pratique dès le 1er janvier 2015. « Nous refusons de céder au chantage » a réagi, dans un premier temps, le président de la fédération de l’industrie allemande des volailles (ZDG).

Ces dix dernières années, les agro-industriels s’étaient abstenus de recourir aux aliments OGM pour nourrir les volailles. Mais en février 2014, la fédération allemande décide de suivre les industries anglaises et danoises en introduisant des aliments génétiquement modifiés. Ils justifient ce changement par une pénurie présumée de soja sans OGM. Ce que contestent les supermarchés allemands : ces derniers affirment qu’il y a assez d’aliments brésiliens sans OGM pour fournir les besoins du marché européen.

L’industrie de la volaille a finalement consenti à la création d’un groupe de travail sur « le soja dans l’alimentation animale » qui sera placé sous l’égide d’une association de bien-être animal [1]. Des analyses sur les potentielles contaminations seront menées, et des clarifications juridiques apportées en matière d’étiquetage. Si le groupe de travail parvient à la conclusion qu’une alimentation sans OGM est possible, la fédération de l’industrie allemande des volailles s’engagera à suivre cette voie. « C’est une étape importante vers la démocratie alimentaire, le droit de choisir ce que vous mangez, et le droit de savoir comment cela a été produit », a réagi la militante écologiste indienne Vandana Siva.

« En prenant position contre les industries biotechnologiques et des volailles, les supermarchés allemands ont prouvé qu’il est possible de répondre à la demande des consommateurs pour des volailles nourries avec des aliments sans OGM et, ce faisant, d’imposer des changements importants dans la chaîne d’approvisionnement, malgré la pression de Monsanto et des associations professionnelles du secteur », se réjouit Ronnie Cummins, directeur international de Organic Consumers Association. Des détaillants allemands indiquent également travailler à la mise en place d’une chaine d’approvisionnement en viande de porcs et de bœufs nourris sans OGM. 

 

 

Source : www.bastamag.net

 

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:34

 

Source : www.mediapart.fr

 

Air France: la grève des pilotes signe l’irrésistible ascension du low cost

|  Par Dan Israel

 

 

 

Qu'ils obtiennent satisfaction ou non, les grévistes d'Air France auront du mal à s'opposer à la montée en puissance de la filiale Transavia, programmée par la direction d'Air France. Car partout en Europe, le modèle à bas coût s'impose comme le levier quasi unique de développement du secteur aérien. Explications.

Déjà trois jours de grève, et derrière la grève une transformation majeure. Inévitable ? Démarré lundi 15 septembre et devant durer une semaine, le mouvement social lancé par les pilotes du groupe Air France devrait rester comme le plus important depuis 1998. Au moins 50 % des vols ont été annulés le premier jour de grève, avec des pointes à plus de 70 % à Lyon, Nice où Toulouse. Mardi, 60 % des avions prévus sont restés au sol, et ce mercredi le chiffre devrait être identique.

Le SNPL (syndicat national des pilotes de ligne, SNPL), majoritaire chez les pilotes d'Air France-KLM avec plus de 70 % des voix, a appelé à la grève jusqu’au 22 septembre pour protester contre la manière dont la direction prévoit de faire monter en puissance Transavia, sa filiale low cost jusque-là limitée à 14 avions. La deuxième organisation syndicale, le Spaf, a arrêté son préavis au 20 septembre, mais Air France a recommandé à tous ses clients devant prendre l’avion d’ici au 22 septembre de « reporter leur voyage ou changer leur billet sans frais ».

Le PDG d'Air France Frédéric Gagey a estimé lundi le coût du conflit à « 10 à 15 millions d'euros » par jour de grève, tandis que Alexandre de Juniac, le grand patron du groupe Air France-KLM a commencé à imputer aux grévistes un éventuel non-retour aux bénéfices en 2014.

Pour la première fois depuis longtemps, les intérêts des pilotes et de la direction divergent. Mardi soir, les discussions étaient jugées « au point mort » par un des négociateurs, qui peinait à envisager une sortie de crise. La direction a fait un geste en proposant de limiter à 30 appareils la flotte de Transavia France jusqu'à 2019, au lieu des 37 initialement prévus, mais les syndicats ont rejeté cette offre. Pourquoi ? Que signifie cette soudaine accélération d’Air France en direction du low cost ? Une autre voie est-elle possible ? Tentative d’explication, en quelques questions.

  • Comment va Air France ?

Plutôt mal. Air France et KLM ont fusionné en 2009, en espérant devenir le géant européen du transport aérien. Pari plutôt perdu. En 2013, le groupe a tout juste gagné de l'argent, avec un résultat d'exploitation de 130 millions d'euros pour 25,5 milliards de chiffre d'affaires, et une dette de presque 12 milliards d'euros. Prise isolément, la compagnie Air France est dans le rouge depuis huit ans. Le transport non passager, le cargo, est extrêmement déficitaire, avec 200 millions de pertes en 2013. Idem, avec 220 millions de pertes, pour « l’activité point à point », qui désigne les vols sans correspondances au sein du groupe, via Roissy ou Amsterdam.

Pourtant, la direction n’a pas ménagé ses efforts pour couper dans les dépenses. Avec le plan Transform 2015, les pertes du réseau moyen-courrier ont été divisées par deux en deux ans. Les effectifs globaux de la compagnie auront été réduits de 8 000 postes (dont 550 pilotes) en trois ans à la fin 2014. « Dans le cadre de ce plan, tous les pilotes ont aussi accepté de réduire de 15 à 20 % leur rémunération globale, en volant plus, en rendant des jours de congé ou en diminuant leurs avantages », pointe un des responsables du syndicat. Les pertes du moyen-courrier, qui représente 40 % de l’activité, devraient pourtant encore atteindre 120 millions d'euros cette année.

En fait, le groupe est pris en tenailles. Le court et moyen-courrier est très fortement concurrencé par les compagnies low cost, Ryanair et EasyJet en tête. À l’autre bout de l’échelle de prix, le long-courrier, qui fait la fierté des personnels et que le groupe considère comme sa spécialité et sa vraie image de marque, est attaqué par les compagnies des pays du Golfe, comme Emirates ou Qatar Airways, qui ont les moyens de faire voler des avions luxueusement équipés, avec un personnel très bien formé.

Pour expliquer les difficultés du groupe, la CGT livre de son côté plusieurs explications. D’une part, un coût du carburant toujours en hausse : « Le carburant représente à lui seul plus de 30 % des coûts d'exploitation contre moins de 10 % il y a 15 ans. » Problématique alors que les pays du Golfe facturent moins cher le pétrole, et que, assure le syndicat, certains transporteurs à bas coût embarquent moins de carburant pour voler, quitte à diminuer la réserve de sécurité. La CGT accuse surtout la direction d’avoir choisi une mauvaise stratégie commerciale, en réduisant fortement les prix de ses vols court et moyen-courrier en direction de Roissy, dans le but d’assurer un remplissage maximal de ses avions long-courrier.

 

 
© Reuters - Christian Hartmann


  • Que propose la direction ?

Il s’agit de tout changer. La compagnie Air France s’apprête à vivre la plus grosse transformation de son histoire depuis la fusion avec Air Inter en 1997. Début septembre, le groupe a annoncé une refonte totale de son organisation. Les trajets « point à point » n’alimentant pas le hub de Roissy devraient revenir à sa filiale Hop !, qui s’occupe jusqu’à présent des vols de province à province. Cela pourrait aboutir à la disparition de la marque Air France de l’aéroport d’Orly. Les détails seront présentés fin octobre, mais cela devrait permettre à la compagnie de choisir, en fonction de la fréquentation des vols, soit les Airbus A320 d’Air France, soit les petits avions régionaux de Hop !

Tous les vols européens dits de loisirs, qui transportent des vacanciers, reviendraient, eux, à Transavia. Classique compagnie de charters néerlandaise, elle a été réinventée en tenante du low cost en 2005 par KLM, avec qui Air France a ouvert une filiale française dès 2007. Mais comme le raconte cet excellent article des Échos, ce n’est que depuis cette année que Transavia est entrée dans le grand bain de la concurrence avec EasyJet et Ryanair, en multipliant les destinations et les promotions.

Jusque-là, la filiale française servait surtout de sous-traitant aux voyagistes ou aux organisateurs de charters. Mais depuis cet été, la transformation en compagnie low cost est clairement assumée, avec l'ouverture de 17 nouvelles lignes régulières, dont 11 au départ d'Orly-Sud. La part des voyagistes dans ses réservations, encore de 50 % fin 2013, est divisée par deux en quelques mois.

Cette nouvelle organisation, qui est une révolution, était préconisée en juin dans le rapport rendu par Lionel Guérin, dirigeant de Transavia devenu depuis le patron de Hop ! Elle nécessite de pousser furieusement les feux chez Transavia. Et pour cela, l’accord des syndicats est nécessaire : en 2006, afin de les rassurer sur ce modèle à moindre coût qui s’installait sous leur nez, Air France leur avait concédé le fait que Transavia France n’exploiterait pas plus de 14 appareils, et qu’elle ne desservirait pas de lignes nationales.

La direction souhaite aujourd’hui largement faire grandir la flotte de Transavia. Elle devrait aussi annoncer la création imminente de trois nouvelles bases en Europe (qui devraient être situées à Munich, Lisbonne et Porto). Elle vise la rentabilité en 2018, et espère transporter à cette date plus de 20 millions de passagers, contre 9 millions en 2013, sur une centaine d’avions, basés partout en Europe. Mais jusqu’ici, les syndicats de pilote refusent de donner leur accord à ces projets d’expansion à marche forcée du low cost.

  • Pourquoi le low cost fait-il rêver Air France ?

Inauguré aux États-Unis par la compagnie Southwest Airlines dès les années 1970, le modèle low cost s’est installé en Europe il y a une vingtaine d’années, et encore plus récemment en France. Mais il a gagné du terrain à toute vitesse. Emmanuel Combe est économiste, spécialiste du modèle low cost. Fin 2007, il a aidé Charles Beigbeder à rédiger le rapport qui avait été commandé sur le sujet par le gouvernement de l’époque. Et il a vu changer le regard du secteur français de l’aviation : « Au milieu des années 2000, quand EasyJet et Ryanair se sont vraiment implantées en France, ces compagnies étaient regardées comme des curiosités. Lorsque nous avons rédigé notre rapport, fin 2007, les réactions étaient assez timorées, les professionnels pensaient que le low cost était un feu de paille, qu’il était impossible de gagner de l’argent en vendant un billet à 50 euros. Et puis, les syndicats d’Air France m’ont invité à nouveau en 2011, et ils étaient beaucoup plus à l’écoute, ils ont compris que le modèle était en train de gagner la partie. »

Les recettes du modèle sont connues : faire voler ses avions le plus longtemps possible tous les jours, sur des plages horaires s’étalant de 5 heures du matin à minuit ; supprimer les correspondances, trop compliquées à gérer ; réduire au maximum le temps d’escale des appareils ; couper dans tous les coûts, en faisant par exemple faire le ménage au personnel navigant, mais surtout en réduisant les salaires et en multipliant les heures de vol des salariés (700 heures par an chez EasyJet et Transavia en moyenne, 800 chez Ryanair contre 450 à 500 chez Air France) ; choisir parfois des aéroports peu prisés car éloignés (en Europe, c’est surtout le modèle de Ryanair). Et enfin, multiplier les options payantes, qui garantissent aujourd’hui un quart du chiffre d’affaires d’EasyJet.

 

© Reuters - Charles Platiau

Ce modèle est-il une réussite ? Oui, sans aucune ambiguïté. « Aujourd’hui, Ryanair et EasyJet sont les deux compagnies les plus rentables d’Europe », souligne Emmanuel Combe. Et les coûts d’entrée sur le marché sont faramineux, étant donné la taille des concurrents déjà en place : « En Europe, il y a 200 millions de passagers sur les vols low cost tous les ans. 80 millions sont transportés par Ryanair, et 60 millions par EasyJet. En comparaison, l’ensemble du groupe Air France-KLM transporte 78 millions de passagers par an. Le low cost, c’est un monde et un combat de géants. »

Mais dans le paysage européen, la France est encore à part. « La France est encore une terre de conquête pour le secteur : en Europe, le low cost atteint 45 % de parts de marché, mais dans l’Hexagone, il n’en occupe que 20 % ! » indique Combe. J'estime que Transavia a deux ou trois ans pour s’installer sur le marché. » Faute de quoi, c’est EasyJet, qui a récemment annoncé l’achat de 130 appareils et désigné la France comme terre de conquête, qui pourrait rafler tout le marché.

  • L’Allemagne a franchi le pas, la SNCF aussi ?

Nul doute que du côté de la direction française, on s’inspire de ce qui se passe en Allemagne. En 2013, expliquent Les Échos, la compagnie Lufthansa a transféré tous ses vols « point à point » à sa filiale à bas coûts Germanwings. Mais en Allemagne aussi, les conflits sociaux ont été inévitables : une grève des pilotes Lufthansa a eu lieu ce mardi, et c’était la quatrième en moins de trois semaines. Le syndicat des pilotes Cockpit est en conflit avec la direction du groupe sur le régime de départ en préretraite, qui a notamment servi à faire partir certains des pilotes les plus expérimentés et touchant les plus gros salaires.

Les développements et les réactions au low cost aérien intéressent à coup sûr un autre secteur : celui du train. En France, la SNCF a déjà un pied dans le modèle, même si cela reste modeste. En 2004 d’abord, elle a testé l’efficacité du modèle avec iDTGV, une filiale spécifique avec des tarifs bien plus bas que ceux des TGV. Elle a plus récemment lancé Ouigo, au printemps 2013, avec des trains partant de Marne-la-Vallée vers Lyon et le sud de la France. Les trains Ouigo sont configurés comme des avions low cost, sans voiture-bar ni espace de rangement pour les bagages, et circulent 13 heures par jour au lieu de 9 heures pour un TGV classique, ce qui aurait permis, assure la SNCF, de faire baisser les coûts d’exploitation de 30 %. Certes, les résultats commerciaux sont pour l’instant mitigés. Mais la SNCF a testé un modèle pertinent pour tenter de contrer la concurrence qui s’annonce sur ses lignes internationales...

  • Que veulent les pilotes ?

Dès qu’ils parlent à un journaliste, les représentants des grévistes rappellent en préambule qu’ils ne sont pas opposés au principe même du low cost. « Avoir une partie des avions volant à bas coût, on n’a rien contre, nous avons même vu arriver le rapport de Lionel Guérin d’un plutôt bon œil, explique l’un d’eux à Mediapart. Notre problème, c’est quand ce modèle-là vient grignoter l’activité classiquement dévolue à Air France. »

Le développement du modèle low cost ne peut que poser problème aux syndicats de pilote, qui défendent des salariés très bien payés. Globalement, les pilotes et hôtesses de Transavia sont payés environ 20 % de moins que ceux de la maison mère, et ils volent bien davantage, surtout en été, où les vacanciers partent à l’assaut des vols peu chers. Après avoir annoncé des chiffres extrêmes, la direction a calculé que globalement, les salariés Transavia lui coûtaient de 20 à 25 % moins cher. Mais ils volent 30 à 40 % d’heures de plus.

D’un côté, Air France a ouvert un plan de départ volontaire pour ses pilotes. De l’autre, Transavia devrait en embaucher plus de cent dans les années à venir. Sans compter que des copilotes coincés depuis des années dans leur avancement dans la maison-mère, faute de postes de commandants de bord disponibles, pourraient enfin monter en grade dans la filiale. Alléchant ? Inquiétant surtout, jugent les syndicats, qui refusent toute mise en concurrence entre les enseignes. « On ne va pas faire la course à l’échalote pour faire baisser les salaires, indique un responsable. D’autant que nous savons que la réduction des salaires des pilotes déjà présents a déjà été évoquée du côté de Transavia… »

La principale revendication du SNPL est la création d’un contrat unique, aux conditions actuelles d’Air France, pour tous les pilotes d’avions de plus de 100 places dans le groupe, quelle que soit la compagnie qui l’emploie. Un corps unique de pilotes permettrait, assurent-ils, à la compagnie d’être flexible, quelle que soit la conjoncture économique et les goûts des passagers dans les années à venir.

Mais la vraie inquiétude des syndicats repose dans la création des futures bases internationales de Transavia. Partout dans la monde, quand une compagnie low cost s’installe dans un pays, elle emploie du personnel, y compris navigant, selon les normes sociales en vigueur dans ce pays. Les embauches sous contrat local sont légales, mais le SNPL craint une le dumping social qui pourrait survenir. « On nous promet que jamais des pilotes employés sous le droit portugais ou tchèque ne viendront assurer des liaisons à partir de la France, mais nous ne croyons tout simplement pas à cette promesse », déclare ainsi un responsable syndical.

  • Quelle sortie de crise ?

Pour l’heure, les discussions entre les grévistes et la direction ont tourné au dialogue de sourds. Sans le feu vert du SNPL, Transavia France ne pourra pas utiliser plus d’avions. Mais dès le début de la grève, Alexandre de Juniac a opposé une fin de non-recevoir à la revendication principale des syndicats : « Si on pouvait faire du low cost avec les règles de fonctionnement d’une compagnie traditionnelle, cela se saurait ! Comme on dit, on naît low cost, on ne le devient pas, a-t-il déclaré dans Les Échos. Air France a accumulé au fil des années des avantages qui font que ses coûts et ses conditions d’exploitation sont bien supérieurs à ceux de Transavia. Il n’est donc pas possible d’aller travailler chez Transavia aux conditions d’Air France, sauf à tuer Transavia. »

Tout juste accepte-t-il de réduire un peu le rythme de développement de Transavia France, ou de discuter du versement d’une prime intéressante pour les pilotes acceptant de rejoindre la filiale. Pour le reste, la ligne est très dure, et les syndicalistes interrogés par Mediapart semblent inquiets quant à l’issue du conflit. D’autant qu’ils sont assez isolés : mardi, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste, a demandé sur BFM TV mardi la fin de la grève, qui lui semble « hors de propos ».

Le responsable politique reprend-là les arguments… d’autres syndicats, qui s’opposent à un mouvement des pilotes jugé bien égoïste. Le dirigeant de la CFDT, Laurent Berger, a carrément jugé la grève « indécente » et son syndicat dénonce une « posture strictement corporatiste ». Arguments auxquels répond le SNPL en soulignant que les personnels au sol ne sont pas menacés de délocalisation, eux.

 

Pour autant, les grévistes sont loin d’être sûrs d’emporter le morceau. S’ils refusent d’avaliser le plan de développement de Transavia France, qu’est-ce qui empêchera Alexandre de Juniac de lancer de nouveaux avions à partir de nouvelles implantations internationales ? « Et le PDG a un autre argument, qu’il commence à sous-entendre devant ses interlocuteurs, glisse un connaisseur : si les syndicats bloquent tout et qu’ils font péricliter le moyen-courrier, tant pis, il ne fait que faire perdre de l’argent à Air France, et EasyJet saura bien se baisser pour ramasser les clients perdus. »

 

 

Source : www.mediapart.fr

 


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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:22

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes

 

 

Stopper les 1000 vaches, Sivens, NDDL, EuropaCity pour laisser place aux alternatives citoyennes

L'actualité est frappante. Les protestations contre une série de projets inutiles et imposés, et le déploiement du processus Alternatiba, invitent à imaginer et construire le monde de demain, tandis que quelques-uns, dont le gouvernement, essaient de faire perdurer à tout prix le siècle passé.

Dans le Tarn, un Conseil général socialiste fait détruire une zone humide – le Testet – dans le but de construire un barrage visant à alimenter en eau (sans production électrique) quelques agriculteurs désireux d'étendre la production insoutenable de maïs dans la région. Dans la Somme, les promoteurs de la ferme-usine des 1000 vaches ont installé ce week-end, sous la protection des gendarmes et de manière illégale, les premières vaches qui ont vocation à être réduites à des productrices de méthane. A Notre-Dame des Landes, le gouvernement se refuse d'annoncer officiellement la fin du projet, laissant doutes et interrogations planer et limiter le déploiement des projets alternatifs actuels et à venir. A Gonesse, quelques hommes d'affaire et investisseurs frappadingues, et soutenus par de nombreux élus locaux, veulent construire (et climatiser) des pistes de ski aux portes de Paris en lieu et place d'une rare zone toujours agricole.

La liste de ces grands projets inutiles et imposés (voir cette carte), pourrait s'étendre longuement, surtout si l'on y rajoute tous « les petits projets de merde » qui, partout sur le territoire, remplacent des milieux naturels et des terrains agricoles par des routes, des habitations et des zones d'activités, au rythme insoutenable de 165 ha par jour. De Notre-Dame des Landes à Sivens en passant par les 1000 vaches, des femmes et des hommes ont décidé de protester contre ces projets symboles d'un monde qui se meurt et qui nous conduit dans l'impasse. Une impasse productiviste qui détruit les populations et l'environnement. Une impasse du toujours plus vite et toujours plus grand qui appauvrit notre rapport au monde et aux autres. Une impasse climatique qui hypothèque notre avenir et celui de la planète. Enfin, une impasse démocratique où les décisions qui comptent sont prises sans celles et ceux qu'elles concernent.


 

Qui dit qu'il n'y a pas d'alternative ?

Du côté des promoteurs de ces grands ou petits projets, toujours la même rengaine du progrès, du développement et de la modernité pour justifier l'injustifiable : il est pourtant exceptionnel que ces projets résistent à une analyse critique des arguments qui sont supposés en justifier la construction. Ainsi, l'aéroport de NDDL est surdimensionné pour Nantes et sa région, au détriment de zones agricoles nécessaires à leur alimentation et de zones humides dont la perte ne pourra être compensée. Autre exemple, la ferme des 1000 vaches détruit des emplois, pollue les sols et poursuit un modèle agricole insoutenable au moment où de plus en plus de monde, y compris au ministère de l'agriculture, voudrait promouvoir des pratiques « agro-écologiques » (dont il faudrait bien-entendu préciser les contours).

« Mais ces opposants systématiques ne font que s'opposer et n'ont rien à proposer si ce n'est revenir à la bougie » maugréent promoteurs et zélateurs mal informés de ces projets inutiles. Que nenni ! Pas de chance, cible manquée ! Pour donner à voir, pour renforcer, pour dynamiser et pour déployer les milliers d'alternatives concrètes qui s'inventent sans bruit – et souvent sans bulldozers – dans les territoires, ces mêmes opposants, et quelques autres, ont lancé le processus « Créons 10, 100, 1000 Alternatiba » à l'issue d'une première initiative des plus réussies à Bayonne le 6 Octobre 2013. Un processus qui essaime partout, y compris à Gonesse, à l'endroit-même où Auchan veut construire des pistes de ski et un gigantesque complexe touristico-commercial. Alternatiba Gonesse, c'est ce WE des 20 et 21 septembre. Et c'est à ne pas manquer pour se rendre compte que la transition se construit sur les territoires, avec et par les populations, comme une alternative sérieuse et fondée à l'inaction politique et aux mal-actions d'un secteur privé inconséquent.


 

Passer à l'action, oui ! Mais pas à n'importe quelle action !

Passer à l'action, comme l'annonce le secrétaire Général des Nations-Unies Ban Ki-moon qui organise un (nouveau!) sommet mondial sur le climat le 23 septembre, oui bien sûr ! Mais pas n'importe quelle action ! Et pas à n'importe quelle condition ! Promouvoir des fausses solutions comme c'est envisagé par Ban Ki-moon, c'est non ! Nous n'avons point besoin de livrer l'agriculture et les forêts des pays du Sud à la finance carbone pour maximiser le stockage du carbone et améliorer les rendements. Pas plus que nous n'avons besoin de mega-projets énergétiques, y compris renouvelables, aux quatre coins de l'Afrique. Ni de donner toujours plus de pouvoirs à des multinationales et des acteurs financiers qui ont généré les désastres que nous connaissons. Encore moins des projets techno-scientifiques élaborés par quelques apprentis-sorciers du climat qui sont prêts à tester tout et n'importe quoi sous prétexte de lutte contre les dérèglements climatiques.


 

Non ! Nous avons besoin de la mobilisation des énergies citoyennes pour reprendre le contrôle sur nos vies, sur nos économies, sur nos sociétés, et entamer un profond changement de système. Comme l'exprime la déclaration rendue publique ce mardi 16 septembre et signée par 330 organisations, nous avons besoin d'un « système qui vise l'harmonie entre les humains et la nature, et non maintenir un modèle de croissance sans fin », « un nouveau système qui réponde aux besoins de la majorité et non de quelques-uns ». Les pistes alternatives existent et fleurissent partout où des gens se mobilisent et utilisent leurs marges de manœuvre pour inventer des modes de vie, des pratiques et des biens et services soutenables qui satisfont les besoins et construisent la résilience des populations face aux dérèglements climatiques. Bref, qui construisent la transition énergétique et sociale dont nous avons besoin.

Que le gouvernement choisisse donc son camp, si ce n'est pas déjà fait.

Nous avons choisi le nôtre.

Tant qu'il ne sera pas prêt à mettre en œuvre les propositions que nous portons, nous ne l'appellerons pas à « passer à l'action » : nous combattrons ses projets et les projets qu'il soutient, pour inventer un autre futur, pour inventer notre futur.

Maxime Combes, membre d'Attac France et de l'Aitec, engagé dans le projet Echo des Alternatives (www.alter-echos.org)

@MaximCombes sur Twitter

 

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/blog/maxime-combes

 

 

 

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 17:00

 

Info reçue par mail

 


 

Mardi 23 septembre à 19h : Projection-débat sur le TAFTA (projet d'accord de libre-échange USA-Europe) à Nîmes (auditorium du Conseil Général), avec Jacques Debarosse de la Confédération Paysanne.

 

> A 19h (pile !) : projection de « Les déportés du libre-échange » (26 mn) de Marie-Monique ROBIN, largement remarquée pour ses percutants documentaires (« Le monde selon Monsanto », « Notre poison quotidien », « Les moissons du futurs »,…).
> A 19h30 : Débat avec Jacques Debarosse de la Confédération Paysanne et les membres du collectif Stop TAFTA 30
> A 21h : buvette et petite restauration
• Le site du collectif national Stop TAFTA (avec une carte des collectivités déclarées « hors TAFTA », une carte des collectifs locaux,…) : https://www.collectifstoptafta.org/


Le Samedi 13 septembre 2014 18h57, BALVET Jacqueline Pierre <balvet.mas@wanadoo.fr> a écrit :

Le collectif STOP TAFTA 30 organise une semaine de soirées-débats

avec le documentaire de Marie-Monique ROBIN "Les déportés du libre-échange"
 
Le 1er janvier 1994, entrait en vigueur la signature de l’Accord de Libre Echange Nord-Américain (ALENA), entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, promettant un développement sans précédent des échanges commerciaux entre les trois pays, par l’accroissement du volume des exportations, dont les bénéfices allaient irriguer toute l’économie mexicaine.
Seize ans plus tard, le constat est amer. L’ALENA, promesse d’un «bien-être général», a littéralement laminé l’agriculture mexicaine, et notamment les petits paysans (21% de la population active).
 
Au nom du «libre-échange», le Mexique a progressivement démantelé le système qui avait pourtant permis son autosuffisance alimentaire pendant des décennies, à savoir des prix garantis aux producteurs locaux et un contrôle des prix pratiqués dans les villes (soutien à la consommation).
 
Dans le même temps, le pays s’est retrouvé inondé de maïs américain (transgénique) vendu trois fois moins cher que le maïs «criollo» (local), en raison des subventions accordées par Washington aux producteurs américains.
Incapables de résister à cette concurrence que d’aucuns dénoncent comme un dumping déloyal, trois millions de petits paysans ont dû cesser leur activité et rejoindre les bidonvilles mexicains ou tenter leur chance comme travailleurs clandestins aux Etats-Unis, tandis que progressent les taux de malnutrition (mais aussi d’obésité) et de pauvreté dans tout le pays.


Mardi 23 septembre à l'auditorium du Conseil général à Nîmes - 19h
Jeudi 25 septembre à la mairie de Rousson (30340) - 19h /(cf. affiche ci-joint)/
Vendredi 26 septembre - salle municipale de St Quentin la Poterie (30700) - 19h

 

Toutes les infos, sur Démosphère:http://gard.demosphere.eu/

 

 



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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 18:07

 

 

Source : cadtm.org

 

CADTM

 

L’austérité expliquée en trois graphiques : ce qu’ils nous disent, ce qu’il se passe et comment s’en sortir…

Vidéo

15 septembre par Olivier Bonfond

 

 

 

 


Pourquoi les politiques d’austérité menées en Europe sont inefficaces et pourquoi les efforts imposés aux Européens sont vains.

Olivier Bonfond, économiste au CEPAG (FGTB Wallonne) décortique les mécanismes de la politique budgétaire européenne et propose une alternative de gauche.

 

 

 

 

  Graphes cercle austerite FR A

 

 

Graphes_cercle_austerite_FR_B.png

 

 

Graphes_cercle_austerite_FR_C.png

 

 

 

 

 

Source : cadtm.org

 

 

 


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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 16:19

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Les petits boulots du futur commissaire européen au climat et à l'énergie

|  Par La rédaction de Mediapart

 

 

 

La polémique continue d'enfler sur le candidat espagnol à la commission européenne, à l'approche des auditions devant le parlement européen.

 

L'ONG bruxelloise CEO, qui plaide pour davantage de transparence à Bruxelles, a publié un inventaire des reproches formulés à l'encontre de Miguel Arias Cañete, le candidat de l'Espagne pour la commission européenne.

Parmi les reproches à l'encontre de ce vieux routard de la politique espagnole, qui fut à deux reprises ministre de l'agriculture sous la droite : des intérêts familiaux dans le secteur agricole, des participations dans des compagnies pétrolières et un rôle controversé dans l'élaboration d'une loi sur la construction sur les côtes en Espagne.

A lire ici (en anglais).

 

 

 

 

Source : www.mediapart.fr

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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 16:12

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-possibles

 

 

Accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne : le grand virage

Article paru dans Les Possibles, n° 4, Eté 2014

La revue Les Possibles est éditée à l'initiative du Conseil scientifique d'Attac France. 

-> lire le dossier de ce numéro, consacré aux accords de libre-échange

-> consulter les numéros précédents de la revue Les Possibles

 

 

 

par Claude Vaillancourt, président d’Attac Québec

L’accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne n’a pas soulevé une grande attention dans les médias des deux côtés de l’Atlantique. Pourtant, il a transformé considérablement la façon dont on négocie les accords de libre-échange, surtout du côté des Européens. Les accords dits de « nouvelle génération » ont une portée plus grande, impliquent un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États et favorisent plus que jamais l’expansion des entreprises transnationales. Protégé par un grand secret pendant les négociations, l’AECG est un important coup d’envoi qui permet de mieux comprendre où va le libre-échange aujourd’hui.

En Europe, on a longtemps considéré les négociations de l’AECG (connu aussi sous le nom de CETA, en anglais) comme plutôt inoffensives. Si le Canada est un immense pays, s’il demeure riche et prospère, son poids économique est plutôt limité, principalement parce que sa population relativement restreinte de 35 millions d’habitants en fait un poids plume, comparativement à son voisin immédiat, les États-Unis. De plus, ce pays est souvent considéré comme exemplaire, par sa qualité de vie, son pacifisme, les mesures progressistes qu’il a adoptées dans le passé. Pourquoi alors se préoccuper d’un accord commercial avec un pays qui a parfois tendance à faire rêver les Européens plutôt qu’à les inquiéter?

Un regard attentif sur la politique canadienne risque cependant d’en désenchanter plusieurs. Depuis 2006, les Canadiens ont élu à trois reprises un gouvernement ultra-conservateur, dirigé par le Premier ministre Stephen Harper, qui ne cesse de s’en prendre à tout ce qui a longtemps caractérisé leur pays. Peu soucieux de la démocratie, ce gouvernement muselle autant qu’il le peut les journalistes et distille l’information, qui sort au compte-gouttes du cabinet du Premier ministre. Les conservateurs réduisent ou mettent fin aux subventions gouvernementales des organisations qui osent s’opposer à leurs politiques : féministes, écologistes, ONG altermondialistes, etc. Puisque les résultats des recherches scientifiques ne s’accordent pas souvent avec l’idéologie conservatrice, ils ont aussi réduit radicalement les montants qui y sont consacrés.

Ce gouvernement cherche aussi à implanter de façon durable les valeurs conservatrices au Canada. Il fait une importante promotion du militarisme et d’un patriotisme étriqué. Il cherche à faciliter l’accès aux armes à feu, il pénalise davantage les contrevenants, surtout les jeunes. Il demeure très à l’écoute des lobbies religieux de droite. En politique internationale, il se montre un allié inconditionnel d’Israël.

Stephen Harper se dit ouvertement disciple de Friedrich Hayek. Une de ses priorités a été de réduire considérablement les impôts des entreprises, aujourd’hui les plus bas des pays du G7. Son conservatisme s’accorde très bien à sa volonté de libéraliser le plus grand nombre de secteurs de l’économie. Sa politique économique s’organise selon deux axes principaux. D’abord, chercher à exporter la plus grande quantité de ressources naturelles, sans se préoccuper de leur transformation et des conséquences d’un tel choix sur le secteur manufacturier. La ressource de prédilection reste le pétrole des sables bitumineux de l’Ouest, l’un des plus polluants et dont l’exploitation cause des dommages considérables à l’environnement.

Le gouvernement de Stephen Harper cherche aussi à négocier le plus grand nombre d’accords de libre-échangei. Cette lancée correspond à une conviction idéologique profonde, selon laquelle les États doivent obéir aux intérêts des entreprises, et non pas leur créer des obstacles. Mais aussi, ce gouvernement voit dans la conclusion des accords de libre-échange la preuve de sa grande compétence à gérer l’économie. Chaque accord conclu est une victoire, et est annoncé comme telle aux médias, sans que son contenu ne soit véritablement exposé.

Sous le gouvernement Harper, le Canada a entre autres conclu des accords de libre-échange avec le Pérou, la Colombie, malgré les nombreuses atteintes aux droits humains dans ce pays, le Panama, un paradis fiscal lié au narcotrafic, le Honduras, en dépit de la junte militaire qui a expulsé un gouvernement démocratiquement élu. Il négocie d’importants accords plurilatéraux avec l’Union européenne, avec onze pays de la zone du Pacifique (le Partenariat transpacifique, ou PTP), et il se montre particulièrement intéressé par l’Accord sur le commerce des services (ACS), négocié en marge de l’OMC par une cinquantaine de pays.

 

Changement d’approche

L’initiative de négocier un accord avec l’Union européenne ne vient pourtant pas du gouvernement du Canada, mais bien de celui du Québec. Depuis le « 11 septembre », et à cause de ses effets sur la frontière américaine, l’objectif de moins dépendre des États-Unis est devenu prioritaire. Les exportations aux États-Unis, de loin le premier partenaire économique, ont plafonné, puis décru. La situation économique précaire de ce pays, à la suite de la crise de 2007-2008, ne pouvait qu’accentuer le problème. Il fallait donc trouver de nouveaux partenaires, et l’Europe semblait alors le plus évident : à cause d’une certaine proximité géographique, de l’importance de ce marché et d’affinités socio-culturelles.

Les négociations de l’AECG ont aussi résulté d’une demande claire et nette du milieu des affaires, à la fois du Québec et du Canada. Dans un article de la revue L’Actualité à la gloire du Premier ministre du Québec, à l’époque Jean Charest, le journaliste Jean-Benoît Nadeau montre bien comment l’homme a cédé à la pression de représentants de grandes compagnies transnationales québécoises telles Bombardier, Alcan, BCEii. Le 16 octobre 2008, six mois avant le début des négociations, le Conseil canadien des chefs d’entreprises (CCCE) détaillait sur son site Web ce qui devait être négocié dans un accord avec l’Europe. Il s’agissait d’un véritable programme qui a été suivi pas à pas pendant les négociationsiii.

Pour inviter leur nouveau partenaire à négocier, le gouvernement du Canada a dû dès le départ faire une importante concession : celle de permettre aux provinces de participer aux négociations, ce qui était une exigence des Européens. Les provinces ont en effet sous leur juridiction des secteurs tels que la santé, l’éducation, les municipalités, les transports (en grande partie), etc. Les Européens étaient particulièrement intéressés par les marchés publics des gouvernements sub-fédéraux (provinciaux et municipaux), évalués à 28,7 milliards de dollars par année au Québec seulement, et à 179 milliards de dollars au Canada. Pour cela, il leur fallait s’adresser directement aux provinces, ce que le gouvernement du Canada n’avait jamais accordé jusqu’ici dans la négociation d’accords commerciaux, qui relèvent entièrement du fédéral.

Les négociations de l’AECG ont officiellement commencé au printemps 2009 et viendraient tout juste d’être terminéesiv. Elles ont surpris plusieurs observateurs par le nombre élevé de secteurs couverts. «Tout est sur la table», disaient d’ailleurs les négociateurs, plus particulièrement les services publics, les services financiers, les marchés publics, l’agriculture, la mobilité de la main-d’œuvre, les investissements, la culture et les droits de propriété intellectuelle.

Dès le départ, il semblait clair pour plusieurs que le Canada négociait en position désavantageuse, puisqu’il est à la fois le demandeur et le plus petit partenairev. Mais dans des négociations qui portent sur une libéralisation de l’économie, le partenaire le plus convaincant est aussi parfois celui qui demeure le plus orthodoxe d’un point de vue idéologique. C’est ainsi que les Canadiens ont convaincu les Européens de procéder d’une façon nouvelle, comme jamais ils n’avaient osé le faire auparavant. Le secret dans lequel se négociait l’accord et le peu d’intérêt qu’il soulevait permettaient de tels changements.

Les Canadiens ont demandé et obtenu que les négociateurs fassent un large usage de la liste négative. Ce qui implique que tous les secteurs qui ne sont pas explicitement exclus dans l’accord y sont nécessairement inclus, y compris ceux qui sont oubliés ou qui n’existaient pas au moment de l’entente. Ce procédé permet d’accroître de façon implicite les libéralisations. Il rend beaucoup plus difficile le travail de ceux qui cherchent à comprendre l’accord ; ces derniers doivent essayer d’envisager tout ce qui pourrait être absent : si un secteur ne se trouve pas sur la liste, c’est donc qu’il est inclus ! Les Canadiens ont aussi réussi à intégrer dans l’accord une disposition sur la protection des investissements étrangers (ou mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États).

Avec les négociations du Grand marché transatlantique (GMT — ou TTIP, en anglais), il est devenu évident que l’AECG est un prélude à ce nouvel accord, ainsi que l’ont soutenu plusieurs militants québécois et canadiens qui suivaient l’évolution du second accord. D’abord, parce que les économies du Canada et des États-Unis sont profondément intégrées, que les grandes entreprises états-uniennes sont très présentes au Canadavi, et que leurs intérêts seront les mêmes dans l’un et l’autre accord. De plus, les négociateurs reviennent forcément avec les mêmes demandes et les mêmes stratégies et n’ont pas intérêt à reprendre le travail à partir de rien. Ceux qui suivent les différents accords de libre-échange peuvent d’ailleurs aisément constater à quel point beaucoup de ce qui a été négocié dans l’un est reconduit dans un autre.

 

La protection des investissements étrangers

Le mécanisme de règlement de différends entre investisseurs et États est devenu, à juste titre, l’un des aspects les plus controversés de l’accord, surtout depuis que les Européens ont anticipé les conséquences d’une telle disposition avec un partenaire économique aussi puissant que les États-Unis. Les Canadiens, quant à eux, en ont subi régulièrement les inconvénients, puisqu’on la retrouve dans le chapitre 11 de l’ALENAvii. Les poursuites sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus coûteuses. La dernière en liste provient de la compagnie Lone Pine Resources qui demande une compensation de 250 000 millions de dollars à cause d’une « révocation arbitraire, capricieuse et illégale » de son droit d’exploiter le pétrole et le gaz naturel dans le fleuve Saint-Laurent — une révocation causée par une évaluation environnementale défavorable et par l’implication de citoyens, inquiets de la détérioration d’un écosystème vital et particulièrement fragile.

Les nombreuses poursuites contre le gouvernement canadien dans le cadre de l’ALENA ne semblent pas avoir ébranlé sa conviction d’inclure ce genre de disposition dans les accords commerciaux. En 2010, le chercheur Scott Sinclair avait déjà dénombré 66 poursuites par des entreprises contre le gouvernement canadien, presque toutes perduesviii. De plus, le chapitre 11 de l’ALENA a entraîné le gouvernement à pratiquer systématiquement l’autocensure, comme le témoignait un ancien fonctionnaire du gouvernement fédéral : « J’ai vu les lettres des firmes d’avocats de New York et Washington DC adressées au gouvernement canadien sur pratiquement toutes les nouvelles réglementations et propositions environnementales des cinq dernières années. Celles-ci touchaient les produits chimiques de nettoyage à sec, les produits pharmaceutiques, les pesticides, le droit des brevets. Presque toutes les nouvelles initiatives ont été ciblées et la plupart n'ont jamais vu la lumière du jour. ix »

Une forte mobilisation en Europe contre la protection des investissements étrangers et la possibilité de poursuites, principalement reliée au GMT, en a fait par ricochet le talon d’Achille de l’AECG. À juste titre, l’Allemagne considère désormais que les clauses concernant la protection légale des entreprises « pourraient permettre aux investisseurs de contourner les lois qui sont en vigueur au paysx. » Ceci n’est cependant pas l’opinion de Fleur Pellerin, secrétaire d’État chargée du commerce extérieur en France, qui prétend que « cet accord [l’AECG] apporte toutefois d’importantes garanties pour protéger le droit à réguler des États et des améliorations procédurales en terme de prévention des abus et de transparencexi ». Cette langue de bois était aussi celle de l’ex-ministre des Relations internationales et du Commerce extérieur du Québec, Jean-François Lisée.

Si l’Allemagne maintient sa position et qu’une forte mobilisation contre les droits abusifs accordés aux entreprises s’organise, l’AECG pourrait être sérieusement remis en cause. Les deux parties se retrouveront devant le dilemme suivant : peut-on signer un pareil accord sans mécanisme de règlement de différends entre investisseurs et États ? Ce serait une victoire pour les opposants. Toutefois, le contenu de l’accord tel que nous le connaissons offre plusieurs autres sujets d’inquiétude.

 

Autres enjeux de l’accord

L’AECG est depuis le départ négocié dans un grand secret et il a toujours été difficile de se faire une idée juste de son contenu. Pourtant, plusieurs sources permettent de constater que l’accord n’a pas été conçu dans l’intérêt des populations d’Europe et du Canada. Certains documents préparatoires, lancés avant les négociations, permettent de bien cerner en quel sens iraient les négociations, dont l’étude « Évaluation des coûts et avantages d’un partenariat économique plus étroit entre le Canada et l’Union européenne », réalisée conjointement par l’Union européenne et le Canada. On y apprend, entre autres, que les produits circulaient déjà sans véritable barrière d’un continent à l’autre, à quelques exceptions près, comme l’agriculture, pour des raisons qui se justifient : « les produits canadiens faisaient l’objet d’un tarif moyen de 2,2 % à l’accès au marché de l’UE, alors que les produits de l’UE faisaient face à un tarif comparable, soit 3,5 %, dans le marché canadien ». L’AECG n’a donc pas comme objectif de réduire des droits de douane déjà très bas.

Les autres sources proviennent principalement de fuites des textes en négociation qui ont été épisodiquement rendues publiques, et des rencontres entre les négociateurs et des représentants de la société civile organisées au Canada. Lors de ces séances d’« information », les négociateurs ne révélaient que ce qu’ils voulaient bien dire et n’accompagnaient jamais leurs propos d’informations écrites. Leur exposé était suivi d’une courte période de questions, pendant laquelle ils ne recevaient aucun avis et avaient toujours le dernier mot.

Parmi les aspects les plus inquiétants de l’accord, il faut d’abord souligner l’ouverture des marchés publics des provinces et des municipalités au Canada à la concurrence européenne. Ceci est à sens unique, puisque les compagnies canadiennes ont quant à elles accès aux appels d’offre européens : les deux parties sont liées par l’Accord sur les marchés publics (AMP) de l’OMC, qui ne couvre cependant pas les marchés sub-fédéraux du Canada. Plusieurs Canadiens considèrent cette ouverture comme une menace puisque de grandes compagnies transnationales, telles Veolia ou Suez, ont les capacités pour conquérir ces nouveaux marchés aux dépens des entreprises locales. En ce qui concerne les services de l’eau, par exemple, qui restent largement publics dans tout le Canada, elles pourraient obtenir davantage de contrats publics et accroître ainsi la pression en faveur de la privatisation. Par ailleurs, comme on le sait depuis l’AGCS, la prétention de ces accords à protéger les services publics est contestable.

De plus, le principe de « non-discrimination » dans les appels d’offre et l’interdiction des opérations de compensation rendront beaucoup plus difficile, pour les différents niveaux de gouvernement, d’utiliser les marchés publics afin de soutenir l’économie locale ou de poursuivre des objectifs sociaux et environnementaux, dans l’intérêt collectif.

Autre aspect de l’AECG qui a soulevé une vive opposition au Canada : la hausse éventuelle du coût des médicaments. L’accord prolongera les brevets pharmaceutiques, ce qui pourrait provoquer des coûts supplémentaires de 800 millions à 1,65 milliard de dollars par annéexii. Cette volonté de favoriser les compagnies de médicaments de marque déposée se retrouve aussi dans d’autres accords commerciaux, tels le PTP et le GMT. Ces hausses touchent directement les systèmes de santé des différents pays alors que les budgets serrés permettent difficilement des dépenses supplémentaires sans une réduction des services offerts.

Au Québec, l’un des aspects de l’AECG qui a le plus indigné la population est l’entrée massive de 17 000 tonnes supplémentaires de fromages européens au pays. Cela risque de mettre fin à la production des fromages artisanaux au Québec, une industrie fragile, malgré l’excellente qualité de ses produits. C’est que les agriculteurs dans les secteurs des produits laitiers et de la volaille ne sont pas subventionnés, comme en Europe. Ils profitent plutôt d’un système de « gestion de l’offre », qui permet de gérer les prix de façon collective, en protégeant le marché de la concurrence étrangère, dans l’intérêt du plus grand nombre ; un système certes imparfait, mais qui reste le préféré des agriculteurs. Et qui pourrait bien disparaître à cause d’une pression constante des négociateurs étrangers dans les accords de libre-échange.

Derrière ce choix du Canada de sacrifier une production artisanale, on voit aisément une tendance fondamentale dans les accords de libre-échange : celle de favoriser une production industrielle conçue en grande partie pour l’exportation (par exemple celle du bœuf traité aux hormones de l’Ouest canadien). La qualité des produits, les effets sur l’emploi comptent peu pour les gouvernements devant le désir de satisfaire les plus grands entrepreneurs.

Même si l’Union européenne et le Canada ont été parmi les grands défenseurs de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO, ils ont accepté d’inclure la culture dans l’AECG. Celle-ci a été négociée chapitre par chapitre, alors que l’esprit de la convention exigeait plutôt une exclusion générale. Comme dans les négociations du GMT, alors que seul le secteur de l’audiovisuel a été exclu, au prix d’une difficile bataille, il semble une fois de plus que la libéralisation des échanges l’emporte sur la nécessité de protéger la culture le plus efficacement possible.

 

Être ou ne pas être

Le 18 octobre 2013, Stephen Harper et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, annonçaient en grande pompe une entente de principe portant sur la conclusion de l’AECG. Pourtant, les négociations n’étaient toujours pas terminées. En fait, depuis leur tout début en 2009, elles se sont montrées difficiles et chaotiques. Il fallait donc une belle opération de relations publiques pour rassurer le milieu des affaires, qui se demandait si cet accord verrait le jour, et pour montrer que le gouvernement canadien savait bien gérer ce dossier.

Les militants qui ont suivi de près les négociations de l’AECG ont pu constater à quel point les annonces d’une conclusion imminente de l’accord ont été nombreuses. À répétition, pendant plusieurs années, on a prétendu que l’accord était conclu en ce qui concernait la très grande majorité des secteurs et que seuls persistaient certains sujets de désaccords, que l’on règle inévitablement à la fin. En fait, les deux parties sont confrontées à un problème majeur : comment vendre à la population un accord qui n’apportera rien de bon à la majorité ? Comment faire croire que la protection des investissements étrangers, la hausse du coût des médicaments, la préférence accordée à l’agro-industrie, la concurrence plus grande entre les travailleurs des différents pays, la mainmise croissante du privé sur les contrats publics, la libéralisation des services financiers vont améliorer la condition de chacun ? Si bien que les négociateurs se trouvent devant une tâche particulièrement délicate : satisfaire les grandes entreprises transnationales d’une part, qui leur dictent le contenu des négociations ; et rendre présentable ce résultat. Les nouvelles que nous avons obtenues des négociations — incomplètes et insuffisantes comme il se doit — nous ont fait constamment part de désaccords importants sur les sujets nommés ci-dessus.

Nous l’avons vu, l’opposition de l’Allemagne au mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, même si elle a été déniée par la suite, est l’une des plus fortes attaques contre l’AECG. Pour mettre fin à la crise engendrée par une pareille menace, Harper et Barroso ont dû procéder à une opération de réparation des dégâts et ont annoncé que l’accord serait dévoilé le 25 septembre prochain. Ce qui a été suivi par une seconde annonce qui affirmait que la rédaction du texte final était bel et bien terminée.

Le 13 août, l'émission de télévision allemande Tagesschau a publié sur son site le texte de l’accord dans son intégralité. Quelque 2000 pages d’annexes sont aussi aujourd’hui disponibles. Plusieurs sections sont déjà familières aux experts, grâce à des fuites précédentes. Mais l’analyse de l’ensemble, rédigé comme il se doit dans un style particulièrement rébarbatif, demandera un travail considérable. Plusieurs aspects restent à examiner : quelle sera la portée du chapitre sur les services financiers ? (Déjà, l’organisation états-unienne Public Citizen y voit un empêchement de contrôler des capitaux et de mettre en place une taxe sur les transactions financièresxiii.) Qu’en sera-t-il du chapitre sur la mobilité de la main-d’œuvre ? Quels sont plus précisément les services publics touchés par l’accord ?

L’opposition à l’AECG n’a pas vraiment été à la hauteur de ce que cet accord aurait dû déclencher. Au Canada, elle s’est heurtée à la propagande officielle, qui semble avoir réussi à faire croire à la population que le libre-échange reste bon pour tous. L’ALENA est toujours montré comme la preuve de son succès retentissant, malgré le chapitre 11, malgré l’affaiblissement conséquent du secteur manufacturier, malgré un accès au marché états-unien qui est aujourd’hui proportionnellement moindre que ce qu’il était avant la conclusion de l’accord. En dépit d’un travail très efficace de militants de plusieurs organisations altermondialistes et syndicales, qui ont suivi pas à pas les négociations et fait constamment pression sur les négociateurs et les élus responsables de ce dossier, le sujet parvenait difficilement à devenir une préoccupation partagée.

En Europe, l’indifférence devant l’AECG a été en partie balayée par les négociations du GMT. Par effet de transitivité, une opposition au GMT devient une opposition à l’AECG, puisqu’on y retrouve les mêmes principes et des négociations très semblables. La diffusion du texte complet de l’accord entraînera une nouvelle étape dans la mobilisation contre l’AECG. Ce texte pourrait aussi donner une bonne idée de ce que les Européens sont prêts à céder aux Américains dans le GMT, et de leurs propres revendications. La mobilisation contre le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États a permis de créer un grand doute dans l’opinion publique sur la pertinence d’une pareille mesure. D’autres aspects de l’accord pourraient tout aussi bien provoquer beaucoup d’insatisfaction.

Souhaitons qu’un véritable débat public prenne enfin place avant la ratification d’un pareil accord et qu’une importante mobilisation, dans les deux continents, puisse faire comprendre à la population, au-delà de la forte propagande gouvernementale qui battra son plein, quels en sont les véritables enjeux.

 

i Ce gouvernement s’est aussi lancé dans la négociation d’accords sur la promotion et la protection des investissements étrangers (APIE), dont un avec la Chine, qui a été conclu mais pas encore été ratifié, à cause de vives protestations de citoyens et de l’opposition.

ii« Comment Jean Charest conquit l’Europe », L'Actualité, 1er novembre 2009.

iii La page n’est plus accessible aujourd’hui. Mais son contenu se retrouve dans l’article qui retrace par ailleurs la genèse de l’AECG.

iv Ainsi que l’ont annoncé les médias le 6 août 2014.

v Le chercheur Scott Sinclair est de cet avis et a même intitulé une étude qui porte essentiellement sur les marchés publics Negociating from Weakness.

http://www.policyalternatives.ca/sites/default/files/uploads/publications/reports/docs/Negotiating%20From%20Weakness%20EU%20Canada.pdf

vi Dans le secteur du cinéma, par exemple, le Canada est considéré comme faisant partie du « marché domestique » des États-Unis.

vii L’Accord de libre-échange nord-américain, entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

viiiScott Sinclair, NAFTA Chapter 11 Investor-State Disputes, CCPA, octobre 2010.

ix Greider, William (2001) “The Right and US Trade Law. Invalidating the 20th Century”, The Nation.

x http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2014/07/26/001-allemagne-accord-libre-echange-canada-union-europeenne.shtml

xi Dans une lettre adressée à Thierry Lepaon, secrétaire général de la Confédération générale du travail le 25 juin 2014. Dans cette même lettre, Fleur Pellerin prétend aussi que l’approche par « liste négative » est un changement de méthode qui « n’a entraîné aucun changement de fond ».

xiiJoel Lexchin et Marc-André Gagnon, « CETA and Pharmaceuticals, Impact of the trade agreement between Europe and Canada on the costs of patented drugs ».

xiii http://citizen.typepad.com/eyesontrade/

 

 

 

Source : blogs.mediapart.fr/edition/les-possibles

 

 

 

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